16juil 12

A Barquisimeto, tous souriaient

No Volverán

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Considérez que cette note a traversé l’Atlantique. Elle est donc décalée de toutes les façons possibles dans cette sorte d’exercice. Je vis à un rythme magiquement ralenti par rapport à tout ce que j’ai vécu ces derniers mois. Pour autant je ne peux pas dire que je suis tout à fait sorti du champ de bataille. Ici, au Venezuela, je participe un peu à la campagne électorale qui a commencé en vue des élections présidentielles d’octobre prochain. Je raconte quelque chose d’une de ces journées extraordinaires dans lesquelles j’ai reconnu tant de traits communs avec les nôtres.

Je dis un mot à propos de la place de l’affaire PSA qui va être la signature du moment politique qui commence en France. Mais je parle aussi de la lutte victorieuse des femmes de Sodimedical. Je donne une place spéciale au dépôt de mes comptes de campagne. Il me permet de souligner l’injustice totale du calcul de l’attribution du financement public qui ne tient aucun compte du résultat de l’élection présidentielle ! Pourquoi ? Je jette un œil aussi sur le coup d’Etat au Paraguay. Je suis le désespoir de ceux qui n’aiment pas qu’on regarde ailleurs qu’au bout du nez des « vrais problèmes » de leur clocher.

J’ai fait le voyage vers Barquisimeto en avion. C’est là qu’était convoqué le « rassemblement Bolivarien » du jour. La ville se trouve dans l’état de Lara. J’avais l’honneur d’être assis sur le siège en face de celui au nom de Chavez. Mais il resta vide car « le commandant », comme il disent, travaillait ses fiches dans son carré privé. J’ai trop pratiqué l’exercice pour ne pas en comprendre l’importance. Ce temps où l’on entre dans ce que l’on va dire et où il faut en quelque sorte commencer à l’incarner doit être fait avec sérieux et méthode. Car les émotions qui vont suivre submergent tout, ensuite. Elles risquent alors d’effacer la fragile trame que l’on a posée sur la surface de l’esprit. Le mouvement des mots qui vont devoir venir quand ce sera leur tour en dépend pourtant. Il faut donc bien gérer cela. Impossible de passer à côté de l’émotion que dégage un rassemblement. D’ailleurs, il ne faut pas y résister si l’on veut s’imprégner de l’ambiance et du message qu’il porte. Pour ma part j’ai été saisi d’émotions et emporté par elles chaque fois qu’il fallait traverser un bout de la salle de nos meetings. On cessa de le faire quand il devint évident que ce déplacement mettait en danger les gens qui participaient à l’accueil si chaleureux qu’ils me faisaient ! Mais j‘en fus très frustré. Ce que j’ai vécu sur place, à Barquisimeto, m’a confirmé cette intuition de la dialectique du rationnel et du sensible dans la production du message politique. Ce qui nous attendait à l’arrivée, la télé le nommait « l’ouragan Bolivarien ! » pour intituler les images qu’elle donnait à voir.

Un ouragan en effet ! Sur les trois kilomètres du trajet une foule compacte hurla sans discontinuer à mesure que les camions sur lesquels nous étions installés avançaient. Le rassemblement commença aux portes mêmes de l’aéroport, ce qui n’était pas prévu. Les véhicules du cortège ont donc fendu la foule au pas, entourés d’un impressionnant double cordon de militants qui protégeait autant le passage que les gens qui se précipitaient sur les voitures. Suffoqués par l’effort, ruisselants sous le soleil des Caraïbes, ils tinrent bon leur part de tâche ! Je voyais sur leurs jeunes visages la lumière que j’ai vue sur celui de mes camarades, filles et garçons qui ont fait cet exercice à Strasbourg, à Paris, et à combien d’autres endroits encore ! Puis on descendit des voitures et on monta sur le toit des bus qui avaient été postés face à un podium d’accueil, à cet instant totalement submergé. Commença alors le parcours. Ce fut comme un ailleurs de tout ce que j’ai connu. Jamais je n’ai vu telle ferveur politique se concentrer de telle façon dans les corps et les visages. A mi-chemin je m’aperçus que j’avais le visage en larmes. A côté de moi, Max Arvelaiz et Ignacio Ramonet montraient un visage inconnu. Le saisissement, l’effroi sacré qui nous habitait est un moment qui n’a pas ses mots pour le décrire raisonnablement. La force de la passion politique qui s’exprimait à cet instant sculptait et remodelait tout ce qui passait entre ses mailles fines. Je comprends à présent que notre position était singulière : perchés sur ce camion nous avons été touchés en continu par quelque chose qui n’a duré que quelques minutes pour chacun de ceux qui s’y sont impliqués, à terre, autour de nos camions et à mesure qu’ils passaient. Ce qui était un paroxysme momentané pour eux fut un jet continu pour nous. Et il dura presque une heure me semble-t-il. Et voici ce qu’il faut retenir : c’était les nôtres, sans aucun doute possible.

Les nôtres ! Vous vous souvenez peut-être quand j’interpellais notre rassemblement à la Bastille. Je disais : « Où était-on passés ? On s’était perdus ! On se manquait, on s’est retrouvés ! » Vous saviez tous de qui et de quoi je parlais, sans qu’il y ait besoin d’en dire davantage. Ici c’est de cela encore dont je parle. Vous savez instantanément de qui il s’agit : les nôtres. Cela se voyait. D’abord par la couleur de peau : partout dominait en profondeur ce superbe marron que montrent les plus beaux êtres humains. Ici la couleur de peau est un signal social. Ceci était une marée de pauvres venus des quartiers populaires. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas de mélange de toutes sortes ! Rien n’est plus bigarré qu’une foule des Caraïbes : mille nuances de couleurs et d’habits saturent tout, tout le temps. Pas de haillons ici. Mais les pauvres et les humbles comme on dit pour désigner les invisibles aux yeux des importants. Les humbles et les pauvres en habits de classe, en visages de classe, leurs slogans politiques, les pauvres, les humbles faisaient le gros du fleuve humain qui s’était formé là. Voilà ce qui me saisit au plus profond de moi et me mettait ces larmes aux yeux. Les damnés de la terre en mouvement. Le sourire aux lèvres. Comme chez nous quand on s’est retrouvés. Les gens souriaient. Ces mille sourires n’en faisaient plus qu’un dans le creuset du cri sans fin qui entourait ce camion ! Je pensais à ces images filmées en noir et blanc à l’entrée de Pancho Villa et Emiliano Zapata vainqueurs à Mexico. Une marée de tenues de paysans pauvres et de haillons entourait leurs chevaux. Le film est muet bien sûr. Et il n’y a pas de pancartes ni de banderoles. Mais je demandais quel pouvait bien être le bruit de cette foule déjà, le jour où j’ai vu ces images, l’an passé, dans l’exposition des photos de la révolution mexicaine à Arles. Cela n’a rien à voir avec ce que l’on peut observer au retour d’une équipe de foot victorieuse ou autour d’une pop star. C’est un son humain particulier. Je dis « le son », comme je le dirais pour désigner le ton qu’avait la voix de notre mère quand elle nous berçait, le ronronnement de notre chat, le grondement de la bête qui a faim, la gorge qui bée à la vue d’une merveille. Ou n’importe lequel de ces messages essentiels qui court-circuitent les mots. C’est le bruit particulier d’un événement humain singulier. Vous savez ! L’un de ces bruits qu’on connaît sans qu’il ait de nom : le craquement de la neige sous le pas, la pluie qui plouic plouic sur le bord de la fenêtre et celle qui frrttrr frrtrr sur le carreau quand l’averse tombe en biais. Ici, c’est le son que fait la révolution. Un rugissement a dit Chavez, une clameur selon mon esthétique.

Mais si violente que fut la ferveur autour du passage de Chavez, jamais le sens politique de ce qui se passait ne s’effaça. Pancartes, bannières, slogans, cris et salutations, poings fermés levés en cadence, saluts militaires, drapeaux rouges, tout le temps, tout le long, du cœur de la masse agglutinée contre le camion, sur les branches des arbres, comme du bord opposé de l’avenue, rien n’effaça un instant la marque de l’engagement politique ! Incroyable discipline que celle de ces gens occupés des heures à attendre, puis après le passage des camions à attendre le discours, puis à l’écouter en scandant slogans et consignes qui en accompagnaient le sens et les incluaient dans son déroulement. Et parmi ceux-ci ce cri guttural et jaillissant comme un éclat de rire : « no volverán ! ». Ils ne reviendront pas !

Comme c’était le quatorze juillet, et peut-être parce que je le lui ai mentionné, Hugo Chavez a rendu hommage à la Révolution française. Il a expliqué la contribution décisive de cet événement au mouvement pour l’indépendance du Venezuela, à travers le personnage du maréchal Francisco de Miranda, militaire vénézuélien qui combattit avec nous à Valmy et commanda victorieusement les armées françaises en Belgique contre l’agression de l’union de l’Europe féodale et des émigrés. Ces mots de Chavez, l’évocation de ma belle patrie républicaine, le « viva » qui conclut ce passage de son discours, aussi bien à l’académie militaire le matin que le soir à Barquisimeto, nous touchèrent beaucoup, on le devine, à la tribune où nous étions. Dans ma forme de patriotisme, l’évocation de la France révolutionnaire est centrale. S’y trouve résumé le contenu de l’identité française. Chavez en a bien compris toute la profondeur : il a expliqué comment la Révolution française est la révolution du monde entier dans la mesure où elle agissait au nom des droits universels de la personne humaine et non d’une nationalité en particulier ! Cela me rend ce moment plus mémorable et plus intéressant pour mon pays que la rencontre du nouveau président français avec les journalistes désemparés qui voulurent l’intéresser à leur conversation. Mais le nouveau président français a aussi connu une mobilisation populaire si j’en crois « Ouest France ». La Pravda la plus sectaire de France, qui s’honore de ne jamais me donner la parole, mentionne : « À Brest, le chef de l’Etat a fait un véritable tabac, dans une sorte d’hystérie collective. » Comme « Ouest-France » est bien à droite, j’en déduis qu’à leurs manières les gens qui se trouvaient à Brest autour de Hollande étaient de gauche, puisqu’ils sont décrits comme « hystériques ». Mais peut-être à Brest a-t-on entre-aperçu une petite braise du grand feu que j’ai vu incendier Barquisimeto ? Hollande ferait bien de se méfier de tous ces gens capables de s’enthousiasmer. Car ils finiront par demander des raisons de le faire.

De ce que j’ai vu des nouvelles d’Europe j’ai compris que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de l’histoire sur le vieux continent. Le niveau de confrontation sociale grimpe d’un cran décisif. Les actualités d’Espagne ont été beaucoup commentées ici, au Venezuela, parmi nos amis. Le défilé des mineurs, la répression qui a suivi, ont marqué les esprits. Je crois que c’est ce qui leur donne le plus matière à penser du fait de la communauté de langue qui leur permet de vivre de plus près ce qui se passe. Car d’une façon générale j’observe que peu de gens sont informés du degré de verrouillage « austéritaire » en Europe. Je pense qu’il en est ainsi parce qu’ils croient que les horreurs qui leur sont arrivées dans la phase précédentes de leur histoire, celle où le FMI et la Banque mondiale leur serraient la gorge, sont connues en Europe. Ici ils pensent que tout le monde a tiré la leçon de cette politique. Il leur est difficile d’admettre que ce n’est pas le cas. Quand j’explique que la Banque centrale européenne ne prête pas directement aux Etats tout le monde est stupéfait, se fait répéter l’information pour être certain d’avoir bien compris. Et ainsi de suite. Pour moi aussi, en dépit de tout ce que je sais, je suis estomaqué comme tout un chacun à l’heure où nos prévisions deviennent des réalités matérielles et humaines. Le nouveau plan d’austérité en Espagne est une façon de mettre le doigt dans l’engrenage qui a déjà détruit la Grèce. Comment se fait-il que les décideurs ne le sachent pas ? Comment peuvent-ils agir de cette façon en sachant que cela ne mène nulle part ? Les coups assénés au monde du travail sont d’une incroyable violence. Le surgissement des gueules noires dans les rues de Madrid donne à la situation une tonalité qui va maintenant donner un autre visage aux luttes en Espagne. Au temps des « indignés » succède celui des révoltés. Je crois que c’est la tonalité de toute la période qui arrive pour nous aussi en France. Cette phase est celle qui a précédé en Amérique du sud le collapsus final, celui où surgissent des masses immenses de population qui crient « qu’ils s’en aillent tous ! ».

Si je peux m’avancer de cette façon dans les pronostics c’est évidemment en tenant compte de la répétition des expériences réelles. Chacune a confirmé que la ligne politique austéritaire n’ouvre aucune issue aux peuples qui acceptent de s’y soumettre. Récession et misère sans issue sont la constante, jusqu’à l’explosion. Mais ce qui hier ne s’était vérifié, pays par pays, qu’en Amérique du sud est dorénavant bien installé sur notre continent. Le naufrage de la Grèce en a témoigné. L’Espagne entre à son tour dans la spirale mortelle. Elle ne s’en sortira pas davantage. La logique voudrait que commencent bientôt les grandes manœuvres politiques en vue d’une grande coalition pour sauver le plan d’austérité. Ces gens-là sont comme ça. Quand Hollande a été à la télévision grecque pour appeler à voter à droite plutôt que pour l’autre gauche, il a en quelque sorte signifié cette implacable alliance des eurocrates pour maintenir leurs plans envers et contre tout. Dignité incluse !

Une telle série d’événements soulève bien la question que je viens de poser. Pourquoi les gens qui dirigent prennent-ils des décisions si évidemment contre-productives ? Pourquoi le dirigeant espagnol Mariano Rajoy met-il en place un plan qui conduit tout droit à la récession alors que la récession va augmenter les difficultés budgétaires qu’il prétend régler ? Du fait même du caractère si hautement prévisible des conséquences de telles décisions, on devine que la situation peut se lire de façon bien différente. Laissons de côté pour l’instant l’idée que ces dirigeants soient idéologiquement ou personnellement corrompus. Essayons d’imaginer qu’ils croient à leur propre propagande. On peut imaginer alors qu’ils pensent sérieusement être mis en demeure de réparer les « erreurs de gestion » de leurs prédécesseurs. Que « de toute façon il faut payer ses dettes » et ainsi de suite. C’est la musique dominante. On entend dire en Espagne comme en Grèce et comme en France que « le pays a vécu au-dessus de ses moyens ». La dette ce serait de la dépense irresponsable. Le piège qu’est ce discours fonctionne bien. On peut y croire sans difficulté parce que son énoncé paraît évident. Mais ce n’est qu’un discours. Il ne résiste pas à un examen attentif des faits.

Commençons par le commencement. Quand a-t-on dépensé trop ? Pourquoi était ce vivre au-dessus de ses moyens que de vivre comme nous vivions ? L’histoire fiscale et économique permet vite de situer le début de l’explosion, d’ailleurs relative, de la dette publique. Je ne vais pas seulement évoquer le moment où il est devenu impossible à l’Etat de se financer auprès de la Banque centrale et où il a dû se tourner, par obligation institutionnelle, vers le marché des banques privées. Je veux revenir sur le moment où la droite et les sociaux-libéraux ont commencé à baisser le niveau des impôts sur les bénéfices des sociétés et sur les particuliers. Si nous avons vécu au-dessus de nos moyens c’est parce que nous avons réduit nos moyens. Là encore mettons de côté la collusion de classe comme facteur d’explication. Acceptons de croire que cela a été fait, comme cela a été annoncé, « pour relancer l’économie, améliorer la compétitivité des entreprises » et les autres bla bla bla. Pourtant le résultat est sous nos yeux : rien ne s’est passé comme prévu. Ce démenti des faits est le plus cruel démenti opposable à cette politique ! Elle ne marche pas ! Dès lors la cohérence du système se lit d’une autre manière. Il s’agit d’une organisation en vue de rendre possible et de protéger la perception d’un immense impôt privé, celui que le système financier prélève sur la société. La rente financière et sa protection est la seule logique du système et non l’apparente volonté de faire ceci ou cela, habituellement énoncée par ceux qui prennent les décisions visibles. En ce sens ce qui est usuellement nommé et présenté comme une « crise », un dérèglement provisoire dû à une mauvaise gestion passée où actuelle n’en est pas une. C’est un système permanent. Ce que l’on nomme la « crise » est la norme de fonctionnement désirable et profitable du système.

Vu d’un point de vue des relations sociales que cet état implique pour fonctionner, le système peut se lire comme une méthode de confrontation de ceux qui profitent contre ceux qui sont ponctionnés. Au-delà de tout ce qu’il peut dire sur le sujet et même peut-être de ce qu’il croit lui-même, Mariano Rajoy réorganise l’Espagne pour que puisse continuer la prédation du système financier sur l’Espagne aux conditions que ce dernier a  déterminé. Il n’y a pas de « crise » en ce sens que « la crise » est seulement le nom d’une méthode de confrontation sociale. Elle part de la sphère financière et elle s’exprime dans tous les compartiments qui s’y rattachent ou qui lui sont liés. A chaque étape de la confrontation, les agents du système, qu’ils en soient dupes où qu’ils croient réellement à sa nécessité, présentent la soumission comme une règle de bon sens ! Mieux, c’est une nécessité de la modernité, un choix pour le futur. Tout ce qui n’en convient pas est de « l’idéologie ». Vous connaissez cette musique, n’est-ce pas, mes amis. Au début le grand nombre y croit. Il se soumet en majorité, même en râlant. La propagande fonctionne alors à plein régime. Elle ne s’arrête jamais d’ailleurs. Puis vient le moment où les pires dupes, c’est à dire les catégories sociales moyennes qui ont cru y trouver leur compte, sont tellement piétinées qu’elles se réveillent. « Nous avons des familles » crient les manifestants madrilènes. Comme si c’était une façon d’appeler les gouvernants au retour au réel qu’eux viennent de faire. La corde se tend. Tant qu’elle tient, la logique du système augmentera la tension ! Elle se tend au sommet de la hiérarchie sociale des salariés. Jusqu’à la dernière minute la propagande tourne à plein régime.

Lisez l’éditorial ahurissant de Joffrin à propos de PSA pour comprendre à quel point ce système peut durcir ses méthodes d’intoxication mentale. Deux grammes de protestation avant trois couplets d’appel à la soumission aux normes dominantes et de dénonciation de l’idéologie anti-mondialisation. Le médiacrate social libéral enragé voit dans l’affaire PSA, « le cimetière des illusions idéologiques françaises »!  Intellectuellement c’est révulsif. Surtout venant de gens qui se disent de gauche. Mais, politiquement, nous n’avons pas meilleur allié. Ces gens maintiennent tout le monde dans un état de stupeur qui ne se résout pour finir que par des explosions du type de celles qui ont eu lieu en Amérique latine. Car à la fin des fins, les lecteurs du « Nouvel Observateur » aussi, même intoxiqués à mort par ce qu’ils lisent, eux aussi savent qu’ils « ont des familles » ! Et ce n’est pas l’opium de Joffrin qui leur permettra de les nourrir ou de leur assurer un vécu décent ! Le mur de béton que construisent de tels médias hallucinogènes explique pourquoi tant de gens des classes moyennes et moyennes supérieures se tournent vers nous comme vers une alternative intellectuelle.

Chez nous, en France, le système de confrontation que constitue la « crise » prend aujourd’hui le chemin des usines. PSA aujourd’hui. Ce n’est pas le pire cas pour nous. En effet, il s’agit d’un milieu ouvrier fortement structuré par le syndicalisme. La bataille va donc prendre une forme contrôlée et dirigée qui affaiblit la portée des manœuvres et coups tordus gouvernementaux ou patronaux. Ce matin jeudi, à Caracas, j’y ai tout de suite pensé quand je me suis levé avec l’annonce des plans de licenciements massifs chez PSA. Les camarades m’alertaient depuis le site d’Aulnay et la ville où milite une section du Parti de Gauche. Mais aussi depuis notre équipe nationale où cette affaire déclenche une grosse émotion militante. Moi aussi je bouillais. Je suis si loin ! Mais sur place évidemment tout notre dispositif est en place. Les copains se disposent donc pour aller à la rescousse si on les y invite à le faire. Comme d’habitude, nous sommes à la disposition des syndicats des travailleurs. Nous appliquerons les consignes qui seront données par ceux qui luttent. C’est notre doctrine. Pour autant nous ne sommes pas inertes politiquement. Le Parti de Gauche vient de rappeler sa prise de position pour une loi en faveur de l’interdiction des licenciements boursiers et pour un moratoire sur les licenciements de cet été. Je voudrais rappeler que la loi contre les licenciements boursiers a été présentée au Sénat l’an passé par Dominique Watrin, sénateur du Front de Gauche, et qu’elle a été votée alors par les socialistes. Ils pourraient donc la mettre en débat à l’Assemblée et elle pourrait être effective avant la fin de la session parlementaire. Le cycle qui commence est un temps de confrontations sociales ouvertes. Je pense que le nouveau gouvernement ne l’analyse pas de cette façon. Il ne sera pas le seul. Comme par le passé, beaucoup vont examiner le problème comme un « vrai problème économique », lié à la « compétitivité des entreprises ». Et ainsi de suite. Vous connaissez tous la chanson. Mais combien vont souligner que PSA fait tout de même plus de cinq cent millions d’euros de bénéfices ? Et combien vont rappeler cette évidence : le marché n’est malade que de son ouverture incontrôlée. Exemple : trois Renault sur cinq qui se vendent en France viennent d’usines délocalisées. C’est là le modèle économique que veut appliquer dorénavant à son tour PSA. Il ne le fait qu’en raison de l’impunité dont ont bénéficié les autres constructeurs en agissant de cette façon. C’est parce qu’on a laissé faire que tout empire ! De même la question de la nécessaire transition écologique de l’industrie automobile qui doit venir à l’ordre du jour. Là encore le problème ne peut plus être traité en fonction de nos propres desiderata. En effet toute la recherche et développement de cette grande entreprise a été déjà délocalisée à l’occasion du précédent plan l’an passé ! De nouveau, on a laissé faire et tout empire. On notera aussi la discrétion des « analystes » sur le bilan de la politique de « réduction des coûts salariaux », menée pourtant sans désemparer par le précédent gouvernement. Je pense en particulier à la suppression de la taxe professionnelle ! Un somptueux cadeau de douze milliards d’euros aux « entreprises », offert sans aucune contrepartie ! C’est cependant dans cette voie de la réduction des coûts salariaux que veut persister le nouveau gouvernement. Donc il n’y a pas de solutions au problème posé sans prendre à bras le corps la question de l’organisation du modèle économique national et européen. Cela dépasse donc ce que peuvent faire seuls les travailleurs localement. Leur lutte doit rencontrer une volonté d’appui déterminée, gouvernementale et législative. C’est ce que ferait une majorité parlementaire dirigée par le Front de Gauche. Nous allons voir à présent les bavards du « vote utile » au pied du mur des réalités de la lutte sociale. Hélas.  

Mais mercredi, ma journée en décalage horaire de six heures et demie avec vous en France avait très bien commencé. C’était un message de Laurence Sauvage. Laurence j’en ai déjà parlé ici. C’est la secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge des luttes sociales. Elle a succédé en catastrophe à un camarade qui était fort habile à faire des textes et des recommandations pontifiantes mais absolument inapte à quelque activité concrète que ce soit. Beaucoup ne donnaient pas cher de cette jeune femme sans passé politique catapultée à la place d’un cacique aigri dans un univers dominé par les hommes. Le bilan fut tout simplement à couper le souffle. La recette ? Militer ! Agir ! Laurence n’arrête pas. Elle est présente. Non pas derrière un bureau ou à travers un pouvoir de nuisance fielleusement entretenu. Elle se rend sur place, elle téléphone, elle soutient, elle va, elle revient, elle m’oblige aussi, autant que possible, à aller et venir en courant derrière elle. Ma première visite d’après campagne présidentielle, sur l’insistance de Laurence, fut pour ces femmes au combat ! C’est Laurence qui a centralisé au Parti de Gauche la lutte des femmes de Sodimedical en entretenant la flamme de l’intérêt pour elles. C’est à elle que je dois d’avoir cité si souvent ce combat dans mes discours et interventions tout simplement parce que j’étais continuellement informé par elle de ce qui se passait. Ce matin son sms et son mail d’appui m’a mis les larmes aux yeux. Après tant de mois d’angoisse, sans salaires, de décisions de justice non respectées, de renvoi en report de jugement, ces femmes ont gagné ! J’imagine la joie sur place. J’en ai les larmes aux yeux. Je vois le visage tranquillement déterminé d’Angélique, la première de cordée de cette lutte ! Voici le message de Laurence : « Bonjour à tous, s'il fallait qu'aujourd'hui le soleil brille de tous ses rayons, il fallait que cela soit dans l'Aube. Et bien bingo ! Les salariés de Sodimedical ont gagné contre le groupe Lhomann & Rauscher. Le groupe est condamné à payer les salaires avec astreinte de 1000€ par jour de retard. Mieux : le jugement fait obligation de reprendre l'activité à Plancy. Quand nous avons parfois le doute que tout est perdu, même en allant régulièrement les soutenir et en leur apportant une aide morale par téléphone, cette victoire nous prouve que rien n'est jamais perdu ! Bravo à elles et à leurs avocats. Je fais un communiqué de presse ce soir mais je t’avoue que c'est en tremblant car l'un des premiers appels d'Angélique Debruyne, leur "leader", était pour le PG afin de savourer leur victoire en direct. Bises. Laurence »

A présent mon compte de campagne présidentielle vient d’être déposé en bonne et due forme. Un travail de titan pour les deux camarades chargés de cet exercice, Marie-Pierre Oprandi, ma mandataire financière et Jean-Pierre Masson son co-équipier dévoué. Juste pour mémoire, il faut savoir qu’au cas particulier cette présidentielle ce fut 15 000 documents scannés, 4 800 lignes d’écritures comptables, 2 400 chèques pour la seule Association de Financement du Compte de Campagne « JLM 2012 », 2 000 heures de travail assumées par le tandem que je viens de citer. Et bien sûr, j’en oublie forcément… A présent commence une période de concertation avec la Commission chargée de vérifier la régularité de tout cela. Je me sens obligé de vous rappeler que je suis tenu pour personnellement responsable sur le plan juridique de cet exercice. C’est moi qui paye si le compte de campagne est rejeté. C’est moi qui serais puni si quelqu’un a triché dans mon dos ici où là avec les règles vétilleuses de cette comptabilité. On voit quel rôle est aussi celui du candidat. Et les risques. Car bien sûr il y a toujours des irresponsables dans le circuit. Aux élections européennes, un responsable départemental partit en vacances sans rendre ses documents. Il fallut, en plein mois de juillet, tout reconstituer, aller de villages en villes pour récupérer les bons documents comptables. Ici ce fut autre chose : 2 000 pièces comptables soudainement arrivées quatorze jours avant la clôture du compte à saisir, analyser, et intégrer pour un montant de plus d’un million d’euro ! La désinvolture confine parfois de si près avec le sabotage que j’en ai des sueurs froides rétrospectives.

Mais si de tels risques sont mis sur le dos du candidat, comment ne pas pointer du doigt une énorme injustice du système de financement public. Comme vous le savez les subventions publiques aux partis politiques sont attribuées sous certaines conditions. Il faut avoir fait un minimum de voix dans un minimum de département pour accéder à ce financement. L’injustice ? La voici. L’élection présidentielle ne compte tout simplement pas dans ce calcul. Ne sont pris en compte que les voix acquises aux élections législatives ! On comprend le coup tordu destiné à favoriser les partis qui dominent cette sorte d’élection à deux tours ! Ainsi nous sommes responsables de tout, en tant que candidat, mais bénéficiaires de rien. La prise en compte du résultat à l’élection présidentielle me semble être une mesure de simple justice dans le cadre d’un système que je continue à qualifier d’intrinsèquement injuste.

Je veux aussi pointer, par humour cette fois-ci, une autre extravagance. Des candidats qui recueillent des millions de voix à l’élection présidentielle où vote tout le pays, sont ensuite astreints à aller en circonscription, au suffrage à deux tours, ce piège à loup, pour recevoir l’onction nécessaire pour représenter le peuple français à l’Assemblée nationale ! Sachant qu’un député est élu en moyenne avec trente mille voix, faites la division des quatre millions de voix qui se sont portées sur mon nom et vous constaterez que ma représentativité est équivalente à l’addition d’une très grosse quantité de ceux qui siègent à présent. Je m’amuse aussi en pensant à une autre singularité. Un ancien Président de la République est censé acquérir la science infuse du droit constitutionnel à la fin de son mandat, ce qui le rend automatiquement membre du Conseil qui surveille la constitutionnalité des lois. Mais un candidat à la représentation du pays n’est pas censé l’avoir acquise après avoir recueilli des millions de voix dans une élection un mois avant.  Pourtant il est tenu pour responsable sur ses deniers et droits civiques de toutes les factures de sa campagne. Pas belle la cinquième République ?

J’ai évoqué dans ma précédente note le coup d’Etat au Paraguay. Je me fais un devoir de poursuivre l’information de mes lecteurs sur le sujet. Je le fais bien sûr pour que vous sachiez. Savoir c’est aussi se préparer. Il est important de savoir de quoi sont capables nos adversaires et quelle est la pratique ordinaire des Etats-Unis avec leurs voisins rebelles. Cela permet de faire la part des choses quand déferle la propagande médiatique contre les gouvernements « dictatoriaux » de nos amis en Amérique du sud et dans les Caraïbes. Je le fais aussi comme un défi. De ce dont je vous parle il n’est question nulle part ! Imaginez que cela se déroule à Cuba ou à Caracas ! La presse sous influence regorgerait d’articles et de « reportages » de « correspondant locaux » comme nous en sommes régalés à l’ordinaire dès qu’il s’agit d’un gouvernement de gauche à mettre en cause ! Il est important pour moi de guérir mes lecteurs de toutes les façons possibles contre la tendance à oublier que sont en réalité les « médias de référence » quand ils parlent de questions internationales. Donc, le président « déchu », Fernando Lugo, s’est adressé à l’opinion publique nationale et internationale. Cherchez-en la trace dans vos journaux ! Il raconte comment vit dorénavant son pays, depuis le putsch. Son texte s’intitule : « Non à la violence du régime illégitime et putschiste ! ». On y apprend comment se met en place une répression politique de grande envergure. Ainsi les sénateurs Carlos Filizzola et Sixto Pereira qui ont refusé de voter la déchéance de Fernando Lugo sont dorénavant menacés par leurs collègues putschistes ni plus ni moins que d’expulsion du pays ! Mais il y a plus glauque. Le nouveau prétendu président est à la tête d’une grande entreprise de vente de pesticides. Il s’est donc immédiatement attaqué au CENAVE, l’organisme de contrôle des semences. Plus de cent employés ont été licenciés sous l’accusation d’être des « luguista », c’est-à-dire des partisans du président Lugo. Ici la lutte contre les putschistes devient aussi une lutte écologiste. Le licenciement politique ferait le régal des outragés stipendiés s’il s’agissait de Cuba ou du Venezuela. Ici, quoi ? Pourtant ça tape dur. L’appel international de Fernando Lugo signale un exemple frappant à Itaipu Binacional, la plus grande centrale hydroélectrique du monde ! L’actuel directeur général paraguayen, membre dirigeant du parti du président pesticide, annonce le licenciement de 300 employés ! Motif officiel : ils sont « gauchers ».

Le silence des médiacrâtes s’étend même à des domaines où ils ont pourtant d’habitude les nerfs à fleurs de peau. Je veux parler de la sacro-sainte défense des collègues opprimés parce qu’ils « font seulement leur métier » et de « la liberté d’informer », et des bla bla habituels de la caste ! Car au Paraguay, le nouveau régime vient d’essayer d’assaillir la TV publique ! Les occupants des lieux ont opposé une défense héroïque. Dorénavant il y est procédé à des menaces de licenciements massifs pour faire cesser la résistance. Quel silence entoure tout cela ! Dorénavant vous savez donc ce que valent les sanglots mouillés des médiacrâtes à propos de la liberté de la presse et tous leurs bla bla ordinaires sur le sujet ! Leurs indignations signalent la présence de la laisse, leurs silences indiquent sa longueur maximale ! Touchant de naïveté, Lugo s’adresse pourtant à cette engeance : « Ce sont quelques-uns des faits qui invitent l’opinion publique internationale et nationale, tous et toutes les démocrates de la région et du pays, les institutions internationales et régionales à ne pas faiblir dans leur accusation afin d’empêcher que le viol de la Démocratie et de la Constitution paraguayenne reste impuni. » Aphatie, Duhamel, Ménard, Barthès, Elkabbach, au secours ! Trop drôle ! 


336 commentaires à “No Volverán”
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  1. antonio G dit :

    On peut trouver dans "L'Humanité" d'aujourd'hui :
    1 - un article de fond sur les vraies raisons du plan de PSA
    2 - une pétition à signer et à faire signer exigeant un débat public et un référendum sur le Traité européen (TSCG) ainsi que les motifs de cette pétition.
    Ajoutons que sur le site Cgt Aulnay existe une pétition contre la fermeture du site que chacun peut signer !
    Enfin,si de grands mouvements ne sont pas prévisibles durant l'été,chacun dans son coin peut agir en contactant les militant(e)s du FdG qui ne sont pas en vacances...
    Observons que les militant(e)s qui ont beaucoup donné ces derniers mois ont droit au repos.

  2. erlea2904 dit :

    @Denis F
    "Ne penses tu pas que le cas PSA mérite qu'on s'en mêle un tout petit peu, veux tu que je te cite les noms des personnes directement concernées par ce "tout petit problème" ?" Oui, Camarade, cite-moi le nom des 8000 ouvriers concernés!
    Ce n'est pas parce que je remets en cause la forme de ton questionnement, que je ne suis pas révoltée par ce qui se passe chez PSA!
    Dire: "Sommes nous une coquille vide au Parti de Gauche ?" ne fait pas avancer le schmilblick. Et j'avoue que ce procédé m'exaspère! Le PG n'est pas une coquille vide pour les raisons que j'ai données dans mon dernier post et les militants qu'y adhèrent, puisque adhérer à un parti ne semble plus à la mode, sont très motivés! Ils n'ont donc pas pris leur carte pour faire joli! Au risque de te choquer, beaucoup de dirigeants et les militants du PG ont, en dehors du parti, un boulot, une famille et ont bien le droit de prendre des vacances! Personne du PG ne fait le planton devant les grilles de PSA à Aulnay, et alors? Ca apporterait quoi aux salariés de PSA? Il faudra bien plus que cela pour changer les choses. D’ici à la rentrée reprenons des forces pour les batailles qui viennent. Dont PSA. Je crois savoir que PSA demande encore des aides publiques pour sauver l’usine de Sevelnord. Encore un chantage à l’emploi. Inadmissible.

  3. jacques bounoume dit :

    Au risque de vous sortir de l'atonie profonde et du ronron pontifiant qui semble s'etre emparé de ce lieu où,dans un passé proche, régnaient la vigueur et le combat, je vais vous faire part de la grosse colère qui m'a envahit en écoutant François II faire un inquietant glissement d'affirmation dans son discours du Vel d'Hiv : " un crime" (oui et abominable) "commis en France (oui encore, hélas..) " par la France " : eh bien surement pas monsieur le président ! par l'état français comme il se nommait lui même, pour bien montrer qu'il avait définitivement viré la gueuse républicaine,par létat français,ce régime d'exteme droite mis en place par ceux qui avaient fait le choix délibéré de la défaite qui arrangeait mieux leurs affaires,oui,mais pas par la France mr Hollande, pas par la France,parce que l'âme française,profondement choquée par cette politique honteuse,criminelle,cette âme française a opposé toute son inertie, sa résistance, parfoi très active, à apporté aide et assistance à ces malheureux,et à fait que bien qu'occupée, dirigée par un régime antisémite,la France est le pays européen où la déportation des israëlitesà étée la plus faible en pourcentage du nombre de ces pauvres gens.
    Vouloir nous imposer cette culpabilité est ignoble, et, de plus c'est jouer avec des allumettes dans une poudriere !
    Bon, vous pouvez vous rendormir !
    Vive la sixième et vive la France !

  4. Naco dit :

    Merci Jacques pour la vigilance jacques à propos du Vel d'Hiv.
    La platitude des informations oui-ouistes conjuguées à la conscience insupportable de l"hégémonie d'un pouvoir gris-rose censé désormais être le seul qualifié pour faire la pluie et le beau temps sur nos payes, nos misères, nos cris ou nos pensées altruistes, m'avait empêchée de remarquer ce détail.
    Tu as tout à fait raison. Le crime des Français pendant la sinistre époque de la collaboration est avant tout le crime de personnages politiques et serviteurs de l'état, dont beaucoup ont gardé leur place après la guerre. Juges, policiers, administrateurs techniques, tous ces gens ont agi non pas avec le pistolet sous la tempe, mais en pure harmonie avec l'ennemi assassin et ont cherché à embaucher tout ce que les villes contenait de plus vil. Et ils eurent tous des noms. Autres que Bousquet. Et alors que leurs familles prospèrent toujours, l'état se charge de mettre en avant un soi-disant devoir de mémoire, selon lequel le peuple Français devraient baisser la tête. Scandaleux.
    Petit détail : Il y quelques années, je travaillais sur l'histoire de l’esclavage. Et je finis par rencontrer un jour un des créateurs de l'asso "les Anneaux de la Mémoire". Quand je lui ait demandé pourquoi le mémorial de cette histoire ne pouvait pas s'installer à Nantes (la ville qui fit sa fortune sur cette chose)... il me répondit : Parce que les descendants des Négriers sont toujours vivants...

  5. Odile dit :

    A quoi sert d'être de Gauche et d'abord, comment est -il possible d'être de Gauche, si l'on est pessimiste ? C'est sûr, la mobilisation militante et les grands meetings n'ont pas lieu en cette période de vacances; on n'est pas des robots à manifs non plus ! On résiste chaque jour, chacun à notre façon, en attendant. Patience.

  6. marie-luce dit :

    @jacques bounoume 254
    Oui j'ai aussi sursauté au discours du Président de la République. Quand un homme "normal" (conforme à ses normes) pense incarner la France, ses paroles retentissent selon d'autres "normes". Démocratie.

    Démocratie aussi l'interdiction de sortir d'Espagne à ses chomeurs.
    [...]

  7. Menjine dit :

    Je pense que le Danemark, famille royale en tête (le roi et sa famille ayant arboré l'étoile jaune sur eux) a protégé plus efficacement les juifs traqués par les Nazis que les français. En France un quart des juifs sur le territoire(juifs français, étrangers et...naturalisés déchus de leur nationalité) ont été déportés, si peu sont revenus de ces quelques 75000.
    La question de la phrase de Hollande est celle de la continuité entre l'Etat français de Pétain et la République.
    On peut penser, à juste titre pour moi, que Vichy issu d'un "coup d'Etat" en Juillet 1940, où les parlementaires courageux ont été exclus avant le vote des pleins pouvoirs, où les parlementaires communistes étaient pourchassés et interdits de siéger, n'était un régime ni légitime, ni légal, mais une dictature avec un gouvernement fantoche à la solde de l'occupant.
    La police qui a raflé à Paris était française et non allemande, mais Bousquet, mais les maires nommés par Vichy, mais une infrastructure administrative a épaulé et même devancé les désirs allemands.
    Les parisiens,eux, ont vite vu ce qu'il se passait, et très vite ont trouvé des solutions solidaires.
    Ce qui me gène dans la phrase de Hollande, c'est l'absence de nuances et ce dédouanement implicite de l'occupant raciste et de leurs valets, contre qui tout de même un nombre impressionnant de Français du peuple,patriotes étaient debout en 42.
    Nous ne saurions nous reconnaître en Vichy.

    .

  8. KALOS dit :

    Bonjour à tous les camarades et au camarade jean luc,
    Ce soir La Tribune souhaite bonnes vacances à la zone euro, en rappelant que l'été 2012 sera pire que l'été 2011. Oui mais La tribune oublie qu'en octobre 2011 Sarko se vantait d'avoir sauvé la Grèce et L'Europe. Qui nous sauvera cette fois -ci, puisque la même Tribune annonce que la sortie de l'euro de la Grèce est proche.
    Merci à Marie-Luce(257) de nous rappeler la situation grecque. Les camarades socialistes devraient lire plus souvent le blog Greek Crisis

  9. Nicolas G30 dit :

    Bien dit jacques 254, cette flagellation est vraiment exaspérante, on dilue les responsabilités, et c'est vraiment un manque de respect pour ce qui fait la France et ses valeurs. Serait on en train de vouloir rabaisser ce qu'elle représente aux yeux d'autres peuples de ce monde. Enfin ce qu'il en reste après le passage de sarko 1er. En ce moment dans le monde il y a d'autres Vel d'hiv qui s'annoncent, les collabos sont de retour soumis au système capitalistes, ils se croient intouchables et agissant pour la bonne cause, spoliant et ruinant des peuples, massacrant chirurgicalement alors que les dictateurs à abattre le font horriblement. Ce qui se passe au Paraguay est incroyable, aucune info à la télé, et combien d'autres censurés ?, sommes nous tombés sous l'occupation ? Prenons des forces les amis, ce n'est pas le monde dont j'avais rêvé pour mes gosses. Cette oligarchie est en train de tout saccager, pour s'empiffrer au nom d'idéaux mortifères. Le réveil sera douloureux pour certains, encore bercés d'illusion dans leur confort relatif, je passe pour un extra terrestre quand je leur parle de l'humain d'abord. Mais il n'y a pas d'autre alternative si on veut un monde meilleur, l'histoire est un éternel recommencement.....

  10. Antraigues dit :

    Tout à fait d'accord avec Menjine 258 : le gouvernement de Vichy n'avait aucune légitimité car issu d'un coup d'état, probablement projeté de longue date (voir "le choix de la défaite" de A. Lacroix Riz). Notons au passage que F. Hollande se garde bien de rappeler les origines du Pétainisme : l'extrème droite, ce qui permet d'éviter de faire le rapprochement avec le FN.

  11. Concernant l'adhésion directe au FdG, je suis partagé. Certains, me semblent-il, veulent le beurre et l'argent du beurre. Ils ne veulent pas s'engager dans un parti, mais veulent peser sur les orientations de FdG comme si c'était le cas. Or comme son nom l'indique, pour l'instant, le FdG est un rassemblement de partis différents. Cela évoluera ou pas. "Qui vivra verra" comme disait Aragon. En l'état actuel, peut-être à titre transitoire, l'adhésion à une association des sympathisants de FdG ne me paraît pas sotte.
    NB : l'affirmation d'Hollande "la rafle du Vel d'hiv est un crime de la France" m'a, dans un premier temps, stupéfié, puis révolté. Car si on réfléchit bien, une telle affirmation équivaut, ni plus ni moins, à une reconnaissance du régime de Vichy. Alors que pour tous ceux qui ont résisté, de la droite aux communistes inclus, la France c'était la France combattante. Le régime de vichy pour eux était nul (à tous les sens du terme) et non avenu. Je trouve cette reconnaisance de ce régime comme d'une extraordinaire gravité.

  12. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis ! Je dois donner l'impression d'être toujours en pétard contre France Inter. Mais que voulez-vous ça va mieux en le disant. Ce matin, Tseu fait la démonstration qu'une information peut en cacher d'autres. Il est encore tôt donc là je souris et je pense : Et bien pourquoi les cachez-vous ? Puis ce fut le tour de la chronique d'Encel un peu plus tard, donc mieux réveillée, j'entends cet éditocrasse attribuer un certificat de bonne conduite au FN qui n'a jamais prôné l'assassinat d'enfants ! Là je crie. Puis le rond de serviette du matin est placé dans le studio pour.... Bruno Lemaire ! Au suivant ! Là je hurle et j'éteins. Depuis les incendies en Espagne (peut-être y a t-il des envoyés spéciaux dans ce très lointain pays) les médias ajoutent à cette catastrophe celle de la situation économique. Avant les incendies, il ne s'y passait rien. Alors on se lamente sur l'inertie des Français et leur peu de réaction. Mais comment voulez-vous qu'ils comprennent ? Plus enfumés qu'en ce moment, ils ne l'ont jamais été. Il faudra encore bien des coups de bâtons mais septembre n'est plus si loin. Croyons en l'éveil des consciences. Nous y travaillons petites fourmis que nous sommes !

  13. Genialle dit :

    @ Lilly tu me fais rire..Connais tu l'histoire du centième singe ? Alors continuons à laver nos patates douces, et plus si affinité, et l'histoire de l'éveil de conscience à trois niveaux complémentaires ne sera plus une légende urbaine. Comme vous tous j'ai sursauté aux "mots" (maux?) de FH. Catastrophe.
    Bon on remonte nos manches. Au boulot (bouleau?)

  14. ermler dit :

    @ jean-louis charpal 12h35
    La question n'est pas de reconnaître ou pas le régime de Vichy. C'est un fait historique : la France a été gouvernée par ce régime pendant quatre ans. Les pleins pouvoirs à Pétain avaient été votés par la majorité des parlementaires de la république et 98% des fonctionnaires lui avait prété serment. Ca aussi c'est un fait ! Hélas !
    Ceci dit, la phrase de Hollande est, dans le meilleur des cas, d'une grande maladresse. Même pour la période hitlérienne, il est d'usage de parler de "crimes du régime nazi" et non pas des "crimes de l'Allemagne".

    En l'état actuel, peut-être à titre transitoire, l'adhésion à une association des sympathisants de FdG ne me paraît pas sotte.
    Aucun intérêt, selon moi. Une association n'a pas vocation à agir politiquement. Ou le Front de Gauche devient la force politique organisée dominante ou il finira par disparaître.

  15. sergio dit :

    Jacques Bounoume, Jean-Louis Charpal, Nicolas G 30, Marie-Luce : moi aussi j'ai été profondément choqué par la phrase de FH au vél d'hiv.
    Sarko au début de son quinquennat avait exigé que nos enfants en CM 2 aient un "parrain" fantôme choisi parmi les victimes mineures de la Shoa avant que S. Weil et surout des historiens courageux et intègres aient manifesté leur stupeur et leur opposition.
    Recycler de thèmes "porteurs", comme les think tanks* doivent sans doute le conseiller aux puissants, permet d'enfumer l'opinion : faire oublier les causes du nazisme et du pétainisme, créer la diversion cet été puisque la hausse-carambar du smic, le Tour de France hyper-dopé qui écoeure, les échecs d'Euroland et les licenciements massifs malgré les gesticulations gouvernementales, tout cela plombe l'image d'un "changement" qui avait été annoncé et promis par les socialos droitiers.
    Contre cette instrumentalisation et cette falsification de notre Histoire par Hollande, Chevènement s'est réveillé mais a été vite censuré.
    * Un ami a proposé récemment un lien sur l'intervention de Roger Lenglet consacrée aux Thinks tanks (c'est le titre de son livre) chez Armand Colin. Magistral mais aussi effrayant ! Sauf que je n'arrive pas à copier-coller ce lien.

  16. Lyendith dit :

    @ 265 Jean Louis CHARPAL
    Oui et non. Le régime de Vichy était rejeté par la France résistante, mais c'était quand même "la France", sous sa forme la moins glorieuse. On ne peut pas dire que la France esclavagiste et colonialiste n'était pas la France ; c'est un peu pareil pour Vichy. Enfin c'est comme ça que je le vois…

  17. Jean-François91 dit :

    Le régime de Videla représentait-il "l"'Argentine ? Des militaires, des policiers, des juges... lui ont obéi.
    Le régime de Pinochet représentait-il "le" Chili ? Des militaires, des policiers, des juges... lui ont obéi.
    Le régime de Vichy représentait il "la" France ? Des militaires, des policiers, des juges... lui ont obéi.
    etc.
    Dans ces trois cas, comme dans bien d'autres, des citoyens sont morts pour résister à ces infamies. Représentaient-ils moins l'"esprit" de leur pays que les sinistres exécutants ?

  18. Menjine dit :

    Deux points dans l'actualité devraient réclamer de façon urgente notre action pour l'un et notre attention pour l'autre :
    - La pétition parue dans l'Humanité pour exiger la tenue d'un référendum sur le TSCG. Il faut la signer en masse sans attendre la rentrée et avant toute interrogation sur le type d'organisation future; les partis existent, ils ont des initiatives, participons-y; au moins on ne se lamentera pas sur notre impuissance,sans rien faire dans l'instant.
    - Le fait que la situation économique de l'Europe de la libre concurrence risque de recevoir un nouveau coup dès le début Août, car la Russie va rentrer effectivement dans l'OMC, l'accord si long à négocier a été signé en Juillet et sera effectif en Août. On sait ce qui a été bouleversé dans l'économie capitaliste quand la Chine est rentrée dans cette structure de l'OMC, cheval de Troie du capitalisme. On peut s'interroger sur la nouvelle donne qui va encore plus produire de dumping contre les peuples, de ligotage de toute mesure protectrice, pour les Russes comme pour les Européens. Les Russes s'interrogent, voir le site de l'agence de Presse homologue de l'agence France Presse : Novosti-ria (en français).
    Il va falloir anticiper pour faire face, qu'en disent les économistes du site et Mélenchon ?

  19. kontarkhosz dit :

    @ jacques bounoume #254
    Vouloir nous imposer cette culpabilité est ignoble!

    Je crains que ce Président soit comme le précédent sous l'emprise d'une organisation lobbyiste dont les intérêts se situe au delà de nos frontières, et qui orchestre un dîner annuel auquel, il n'est pas bon de se soustraire, sous peine que cette "représentation" n'y voit quelques renoncements à soutenir les enjeux et les visées d'un corpus politique qui le constitue et qui au demeurant ne se cache plus,le crie haut et fort à chaque fois qu'il juge bon de le faire,s'attachant ainsi à être la caisse de résonance d'un état avec qui certes il est bon d'avoir des relations,mais point de soumissions tant sur le plan du discours intérieur,ou de notre politique attachée aux affaires étrangères, au nom de je ne sais quelle culpabilité à laquelle on nous astreint et que l'on entretien à desseins.

  20. erlea2904 dit :

    Je ne pense pas que Hollande soit sous l'emprise de quelque lobby que ce soit dans cette histoire, mais plutôt dans la sotte surenchère pour, comme disent les journaleux, "imprimer sa marque"!
    Jacques Chirac avait très bien défini cette responsabilité: L'Etat français. Point.
    La France ce sont tous les français. L'état français administre, dirige, après élections démocratiques ou non.

  21. souilhat dit :

    Bonjour à tous, bonjour Jean-Luc, merci de vos écrits,ramenez-nous de cette émotion que vous vivez en Amérique du sud, pour qu'à notre tour l'enthousiasme nous gagne tous enfin ! Ici les gens sont tièdes, ils ont peur de ce qui va fatalement arriver, tellement habitués à se la fermer! mais il y a un grand espoir, cette foule humaine dans tous vos meetings, la flamme n'est pas éteinte, les consciences vont s'éveiller ! Ici silence, on ne parle plus de vous, vous commencez à manquer Jean-Luc à nous bien sur mais bien au delà j'en suis convaincue. Revenez-nous le coeur rempli de sensibilité révolutionnaire. Maité

  22. cri cri dit :

    Demain 25 juillet à 11h un rassemblement est prévu devant le siège de Peugeot, 75 avenue de la grande Armée à Paris à l'appel des syndicats de PSA. C'est le lieu ou se tient le Comité Central d'entreprise au cours duquel les représentants syndicaux sauront à quelle sauce ils seront licenciés. Un soutien respectueux mais massif leur remonterait sûrement le moral et montrerait tant au patronnat qu'au gouvernement que les salariés de PSA ne sont pas seuls. Ceux d'Aulnay arriveront entre 10h et 10h30 par le RER à la station ETOILE et défileront à pied jusqu'au siège, il sera facile de se joindre au cortège à la sortie de la station du RER en marchant derrière eux. Il sera certainement impossible d'approcher le siège mais l'essentiel c'est de les accompagner moralement. Je suis étonnée que personne n'en parle dans ce blog, l'info se trouve sur le site de la CGT PSA Aulnay et sur le site de l'Humanité. Alors on attend pas la consigne, à demain 10h, à la sortie de la station ETOILE en direction de l'avenue de la grande armée

  23. claude mouflon dit :

    Messieurs, Mesdames, Mr Mélenchon,
    Dans révolution citoyenne, il y a le mot révolution c'est à dire un mouvement de masse assez fort et cohérent pour virer l'oligargie, la droite réactionnaires, tout formalistes et sectaires de tout poils pour amener cette force productive que nous sommes, vers le socialisme, vers l'humain d'abord si vous voulez...
    Hors le cas du Vénézuela est-il une révolution ? Celle où le capitalisme avec ces oligarques seraient définitivement brisés ? Celle où la contre-révolution n'aurait aucune chances à nouveau de s'organiser ? Mais c'est Chavez qui avec son courage et sa volonté a pu faire bouger la masse dans sa posture face au capitalisme, cette fois les ouvriers, la classe laborieuse allait s'intéresser à ce qu'allait faire ce gouvernement. A ce qu'il me semble nous sommes confrontés aux mêmes types de problèmes comment faire bouger la masse ? Confrontés aux contradictions de nos concitoyens, le mutisme certains, d'autres la fatalité certes beaucoup disent que le temps des vacances apaiserait les esprits et que donc à la rentrée ça va être chaud ! Je pense aussi à ceux qui ont des vacances qui ne peuvent partir... mais qui peut dire ce qui va se passer.
    Alors pour terminer, je vous conseille vivement d'aller chercher un lien oh pas très loin sur ce blog post de Harry 228 21/07 à 22h48 cliquez sur le lien analyse et je vous assure que ça fait du bien, et merci à Harry.

  24. kontarkhosz dit :

    @ermler
    Je suis peut être à tort assez en accord avec Jacques Bounoume qui dit plus haut son indignation à flageller la France dans sa part de responsabilité qu'elle aurait eue dans la perpétuation de ce crime génocidaire. Je répondrai tout aussi surement à Mr Hollande. Certainement pas Monsieur ! Oui plus surement par l'état Français comme il se nommait lui même, pour bien montrer qu'il avait définitivement assassiné la République, d'ailleurs aucuns de ses serviteurs zélés ne se réclamaient de celle ci que je sache qu'ils fussent préfets, ministres, administrateurs, collaborateurs industriels, juges de tribunaux d'exception, policiers, GMR, miliciens, gangsters tortureurs de la rue Lauroston, enfin tout ceux qui ont eu commerces, intérêts, raisons particulières ou politiques à s'associer avec cette ploutocratie sénile et servile, avaient certainement rendez vous avec l'histoire, mais certainement pas celle qui fonde la République. Ce régime d'extrème droite dit de révolution nationale mis en place par ceux de droite et de gauche confondus dans l'abject, qui avaient fait le choix délibéré de la défaite, n'étaient pas la France.

  25. En admettant que le régime de Vichy ait été la France (ce que personnellement je conteste) personne ne peut nier que ce système était une dictature n'ayant rien à voir avec une République démocratique et laïque. Ce régime a commis des crimes, y compris des crimes contre l'humanité. Que les responsables de cette dictature encore vivants fassent repentance et demandent pardon. Mais que la République fasse repentance à leur place voilà qui dépasse les bornes !
    D'autre part il faut que les politiciens arrêtent pour des raisons de politique politicienne de penser à notre place en matière historique. A chaque citoyen de se faire son opinion dans ce domaine, en dehors de cette manie masochiste malsaine de s'auto flageller pour tout et n'importe quoi. Ce qui est urgent pour que chacun puisse avoir une opinion éclairée, c'est de donner à l'éducation nationale les moyens d'enseigner correctement, en plus des savoirs spécifiques et professionnels, la littérature, l'histoire, la philosophie, afin de former des citoyens émancipés et autonomes capables de se forger une opinion et de réfléchir par eux mêmes. Ainsi ils seront en mesure d'évacuer sans difficultés les divagations de politiciens qui essaient de détourner l'attention de leurs concitoyens préoccupés par les vrais problèmes du moment.

  26. Menjine dit :

    Oui, la République française me semble offensée par les propos d'un président socialiste, qui ne semble pas voir que beaucoup de citoyens qui ont voté pour lui ne reconnaissent en Vichy, en l'Etat français qu'un régime usurpateur et une dictature et refusent qu'on y accole la République. Cela n'empêche pas bien sûr de s'élever contre l'ignominie du racisme, de l'antisémitisme explicite et implicite et pour défendre le caractère imprescriptible des crimes commis, y compris par des français et leur Etat croupion et criminel.
    Mes parents aussi seraient offensés, eux qui n'ont pas été résistants actifs dans un réseau, si on leur avait imputé à leur silence obligé la complicité à ce crime du Veld'hiv. Car la passivité a été tout de même relative, mon père prisonnier en Prusse Orientale écrit à ma mère en juillet 1942 "Comment vont Abel et les autres tailleurs, ici c'est très mauvais pour les tailleurs".(j'ai toute leur correspondance) La profession d'Abel: tailleur, juif bien sûr. L'avertissement a été compris, ma Mère a couru dans le Marais a récupéré l'ami Abel chez sa concierge aryenne. Et Abel en cet été 42 est resté dans la chambre vide du cousin lui aussi prisonnier. Des gens ordinaires, pas des justes, pas des héros, qui savaient où étaient les pourchassés juifs et communistes, et qui les pourchassaient, qui se sentaient patriotes, humains et seraient très tristes et choqués de cette repentance englobante et sans nuance, mal venue.

  27. Naco dit :

    @Claude (274) Le lien que tu indiques après ton fervent appel à ce que nous devrions faire "bouger les masses" te fait du bien, mais moi pas trop.
    Ce long article, écrit il y a 8 ans par Alan Woods, historien British consacré, possède pas mal de qualités, ne serait ce que par son énorme documentation marxiste-léniniste. Mais il est difficile pour d'autres choses.
    Passons sur les contres vérités absurdes énoncées en préliminaire, comme le fait que le marxisme n’ai jamais nié le rôle de l’individu dans l’histoire, ces affirmations stupéfiantes selon lesquelles l’absence d’une direction marxiste forte et influente seraient aujourd’hui le facteur le plus important de la révolution socialiste, ou l'incroyable décalque entre la révolution des œillets et l'histoire Vénézuélienne. Le pire est dans sa façon de réduire l'essentiel des forces et de l'avenir révolutionnaires à cet endroit du monde, à une pure correspondance affective entre des "masses", selon lui peu cultivées, et une idole appelée Chavez. C'est vrai qu'en relisant le billet de Jean-Luc, il est difficile de ne pas croire au miracle de cette ferveur des "masses" considérant leur héros "comme leur propre reflet". Mais vouloir là-bas "unir les forces du marxisme au mouvement de ces masses" me paraît être cette dernière marotte des latinos trotskistes qui, comme ces bureaucrates staliniens qu'ils critiquent tant, semblent hélas pour eux, encore en retard d'un train ou deux.

  28. Nicolas G30 dit :

    Quand notre système éducatif pourra développer l'esprit critique de chaque individu, lui apprendre à analyser, comprendre et réfléchir par lui même sur tout ce qu'il pourra rencontrer par la suite, nous aurons fait un grand pas vers l'humain d'abord. Quand nos politiciens descendrons de leur piédestal, et se considérerons comme de simple citoyen au service de tout les autres alors la révolution citoyenne sera faite. D'ici là le chemin sera ardu, mais au moins avec le Front de Gauche il sera moins pénible à trouver et à parcourir. Pour ce qui est de la repentance, je rejoins Menjine 277, c'est oublier un peu trop facilement ces nombreux actes de résistance, dans ma famille aussi ma grand mère cachait des enfants juifs, ses filles portaient de la nourriture aux résistants à la barbe des allemands. Quand j'aborde le sujet avec ma mère il est difficile d'en savoir plus surtout à propos des actes de collaboration, la mutisme total Mon père était prisonnier en Allemagne, il est parti trop tôt, je n'ai pu en parler avec lui. Quoi qu'il en soit, je ressent une souffrance vécue pendant cette période. Alors on ne peut pas résumer comme cela l'histoire, surtout quand on nous rabâche cela à longueur d'info comme une mantra sacrée.

  29. jacques bounoume dit :

    Kontarkhoz 17h46 :completement d'accord avec toi , ils veulent à tout prix nous faire porter la culpabilité collective de l'horreur, pour nous faire baisser la tête et nous faire capituler devant la mondialisation financiere anglo-saxonne en nous discalifiant par des associations d'idées infames,
    De plus les gesticulations du duo Hollande -Fabius au sujet de la Syrie, s'ajoutant au matraquage médiatique, pour nous entrainer dans une guerre au Proche-Orient m'inquietent au plus haut point.
    Erlea 18h10 : tu es bien naïve de croire à "une sotte surenchère ", la situation est beaucoup plus grave...

  30. Pierre de Marseille dit :

    @Nicolas G30 24-07-2012 - 23h59

    Bonjour,
    Ce qu'il manque dans l'éducation Francaise, c'est l'apprentissage de l'usage de la liberté. Je veux dire qu'il nous faut apprendre à l'école à nos jeunes, la nécessaire participation à la gestion de l'état par tous. Cela demande que l'on organise dans nos école des activités ou les décisions collectives passe par des processus démocratiques. Je dirais que cela fait parti des fondamentaux. Le pouvoir doit être démystifié et compris. Le prolongement, c'est le renouvellement du personnel politique, les mandats uniques, etc. Pour faire court, la Constituante et la 6ème République.
    Bonne journée

  31. ouionpeut dit :

    Pierre de Marseille
    "qu'on organise dans nos écoles des activités ou les décisions collectives passent par des processus démocratiques "

    Mais Pierre, c'est courant, et même en maternelle ! On vote, on délègue, on fait vivre citoyennement les classes !

  32. libre62 dit :

    Je reprends ce passage du billet:
    Les nôtres ! Vous vous souvenez peut-être quand j’interpellais notre rassemblement à la Bastille. Je disais : « Où était-on passés ? On s’était perdus ! On se manquait, on s’est retrouvés ! » Vous saviez tous de qui et de quoi je parlais, sans qu’il y ait besoin d’en dire davantage.
    Ici, en France nous devons nous "retrouver", et donc lancer une campagne nationale de "soutien" et même mieux, d'adhésion, au Front de Gauche: les gens en ont assez des querelles internes, que (de notre côté) nous pourrions plutôt appeler "différences logiques de point de vue", en étant positifs. Les gens accepteraient plus facilement d'adhérer à la grande cause du FdG que d'adhérer à un parti en particulier: rien que dans notre entourage immédiat, on s'en aperçoit...
    N'attendez pas les consignes, d'accord, mais recenser tous ces gens avec leur accord, signature, engagement de soutien, etc... ne peut se faire qu'avec un mot d'ordre national, pas chacun dans son coin!

  33. Menjine dit :

    Ce que disait Xavier Mathieu sur Europe 1 de la fermeture du site d'Aulnay :
    A 3000 vous pouvez leur faire la guerre, vous pouvez gagner, vous pouvez empêcher cette boîte de fermer ; parce que cette boîte elle a aucune raison de fermer !
    Vous savez on vous annonce que l’usine elle va mal ; pourquoi, pourquoi ? mais avec quel fric Peugeot construit des usines à l’étranger, avec quel argent ? De la sueur des travailleurs de Peugeot Citroën !

    Il a tout dit.

  34. Jake B dit :

    Pour parler d'autre chose que du discours de FH et du fait que, entre nous, il y avait plus de collabos que de résistants, j'ai entendu ce truc surprenant ce matin sur FI. Les incendies en Espagne n'ont pas pu être éteints rapidement parce qu'il n'y avait pas assez de pompiers. Et pas assez de pompiers parce qu'il n'y a pas assez d'argent pour les payer. On touche le fond ! On préfère laisser brûler les gens, leurs maisons, les terres, les forêts, que de maintenir la protection. Demain, on crèvera devant l'hopital parce que notre carte bleue restera muette dans l'appareil.
    Encore plus surprenant, aucune indignation du journaliste.
    L'argent est vraiment le moteur du monde.

  35. Tonya dit :

    @Jean-François91 @ tous les autres opposés au discours de Hollande
    Or donc si je suis bien, Pétain n'est pas la France...
    Pourtant il a reçu les pleins pouvoirs de l'Assemblée nationale (569 pour, 80 députés contre dont voici la liste, 20 qui se sont abstenus et 184 absents dont tous les communistes (destitués parce que favorables au pacte germano-soviétique).
    Alors on peut rejeter Pétain mais dire qu'à l'époque ce n'était pas la France c'est ne pas reconnaître notre Histoire et ne pas accepter la réalité des faits quand ils ne nous conviennent pas. C'est un peu simple quand les mêmes Français qui acclamaient Pétain trois semaines avant applaudiront de Gaulle trois semaines plus tard. Que les acteurs directs comme de Gaulle et tous les Résistants de quelque bord qu'ils viennent, se soient opposés à cette "légitimité" de l'Etat français de représenter la France on peut le comprendre. (Pour de Gaulle c'était se reconnaître général factieux. cf. biographie de Jean Lacouture). Mais il est temps d'oublier les chapelles et d'assumer. Et Hollande - en tant que Président de la République (et ça change tout !) - a entièrement raison (pour une fois !)
    La France c'est la Monarchie, l'Empire, la République, l'Etat français du bon, du moins bon et même du très mauvais.Entre les lumières et les crimes, le tri n'est pas légitime, ni crédible. Il faut tout prendre et tout assumer. Cela paraît encore douloureux pour certains d'entre vous, mais la réalité est là pourtant !

  36. Invisible dit :

    @libre62
    Si on adhère en masse au FdeG, on va devenir un parti. Et hop ! C'est reparti dissensions internes, etc.
    Moi, je trouve bien que le Front de Gauche soit insaisissable, informel, qu'il disparaisse pendant les temps de latence et se reforme en cas de besoin. Pourquoi vouloir déjà le cerner ?
    (Je remets mes remerciements à Naco et Antraigue espérant que cette fois le webmestre ne coupera pas.)

  37. erlea2904 dit :

    Bonjour
    PSA a arrêté ses activités en Iran. Pour quelles raisons l’entreprise a-t-elle renoncé à la vente de 200.000 véhicules prévus chaque année pour le marché iranien ? Pourquoi cet arrêt subit? En fait, depuis que General Motors a racheté des parts de PSA, la direction de l’entreprise aurait subi de fortes pression d’un lobby financier américain, United Against Nuclear Iran ("Unis contre un Iran nucléarisé")pour renoncer à ce marché ! (Voyez : article du point, et article Atlantico.)
    Jusqu’à quand laisserons-nous nous dicter notre politique commerciale par les Etats-Unis ? Les politiques français qui ont laissé GM racheté des parts de PSA ont trahis leur propre pays. Les salariés de nos entreprises sont apparemment moins importants que la laisse qui nous lie aux Etats Unis d’Amérique !

  38. Menjine dit :

    @Tonya
    Le problème c'est qu'Hollande n'est pas le président de la France mais de la République française.
    Chirac avait fait le distinguo et parlé de la responsabilité de "l'Etat français", cela paraissait juste, aller au delà me paraît outrepasser le rôle d'un président de la République.
    Il ne s'agit pas de trier le bon et le mauvais, il s'agit de distinguer les places, les points de vue et les responsabilités.
    Quant aux pleins pouvoirs ce ne sont pas les députés seuls qui les ont votés mais l'Assemblée nationale, c'est à dire,à l'époque, l'ensemble des députés et sénateurs, il en manquait 300.
    Les pleins pouvoirs on ne peut pas dire que ce soit démocratique c'est même très expressément ce qu'on appelait "dictature" à Rome dans l'antiquité et ce que s'étaient arrogé Hitler venu au pouvoir par un vote" démocratique" du peuple allemand, un mois après les élections il avait les "pleins pouvoirs", c'était la définition du fascisme.
    Ici c'est l'Assemblée sous contrainte de l'armée d'invasion, de la liquidation des forces opposantes, par la force, la ruse (voir l'affaire du Massilia) qui a siégé. Illégitime et illégal,tel est le gouvernement de Vichy.
    La certes "fiction" d'une France combattante est nécessaire pour asseoir la légitimité de la République, ne pas le faire est choquant pour tous les républicains.

  39. Pierre de Marseille dit :

    ouionpeut à 9h06
    Re Bonjour,
    Il est vrai que je ne suis pas passé sur les bancs de l'école depuis longtemps, alors si tu peut me dire quel est la nature des décisions prises démocratiquement avec les élèves, cela me mettra à jour...release du 25-07-2012.
    Quand j'évoque ce sujet, je pense a une participation de plus en plus marquée dans les années d'école puis de collège/lycée, à certaines décisions des équipes pédagogiques et ce par le vote démocratique. Le but est d'associer l'élève aux décisions pour marquer l'entrée dans la citoyenneté. Pour autant le programme d'étude doit être national, les décisions de vie commune des établissements pourrait être concernées. Démocratie = 1 voix = 1 vote.
    Fraternellement

  40. @ Tonya - 286 et 288
    Je ne suis absolument pas d'accord avec vous. Une République n'a pas à s'excuser des crimes d'une dictature. De plus je n'ai pas besoin d'un politicien pour me dicter mes opinions sur un quelconque fait historique. Je suis assez grand pour savoir quoi penser tout seul. De plus, instiller à un peuple le dégôut de lui même est le meilleur moyen de le démobiliser pour lutter contre le système totalitaire et ultra libéral qui l'écrase.

  41. Pierre de Marseille dit :

    Bonjour
    Ne pourrait-on pas parler de la 5ème République qui à été faite sans Assemblée Constituante? Quelle est la valeur des décisions de cette République et que représente son Président? A mettre en miroir du débat sur Vichy. Après tous quelque soit la légitimité de mon Général, une République sans vraie constituante n'est pas vraiment démocratique. Vite... la 6ème
    Fraternellement

  42. Courrierlecteur dit :

    Bonjour,
    Au sujet de la réaction de Tonya 25 juillet 2012 à 11h44
    "Pétain n'est pas la France.... Pourtant il a reçu les pleins pouvoirs de l'Assemblée nationale". L'argument laisse perplexe si l'on suit bien l'Histoire...
    Belle démocratie que cette France de 1939, bien avant Pétain: "tous les communistes (destitués parce que favorables au pacte germano soviétique)". "Destitués"! Le mot est faible. Incarcérés, déportés s'ils n'avaient pas renié leur appartenance au PC, dès 1939. "les élus communistes qui n’avaient pas répudié toute appartenance au Parti communiste à la date du 26 octobre sont déchus de leurs mandats, tel le député Robert Philippot." La circulaire d’application du décret-loi du 18 novembre 1939, est-ce un modèle de démocratie? "il sanctionne le fait délictueux ou criminel, mais aussi, la supposée volonté de le commettre". Tous les députés n'étaient pas présents, et les autres, ont-ils tous voté librement?

  43. Sophie Clerc dit :

    Pourquoi toutes ces dénégations ? L'Etat, la République, la collectivité, tout ce que vous voudrez, se composent d'individus. Les uns commettent des atrocités, d'autres des actes héroïques. Et il est bon pour la paix du coeur que quelqu'un clame haut et fort que les premiers étaient des ordures, et que la communauté le regrette. Pourquoi tant de dénégations? Les ordures parmi nos ancêtres ont été innombrables, en France, en Allemagne, en Suisse, partout. Des ordures individuelles, parfaitement. Nous en sommes désolés et le disons. Et alors, où est le problème ? Si le dire peut adoucir un peu le chagrin encore très présent chez certains ? Rien ne peut réparer l'horreur passée, mais l'honnêteté des message peut adoucir la peine. N'en déplaise aux gens qui, aujourd'hui encore, ont mauvaise conscience et voudraient qu'on taise tout cela. Peut-être pour avoir mal agi personnellement, peut-être par solidarité avec les criminels parmi leurs ancêtres, qui sait... Rappeler le souvenir des atrocités et dire qu'on en est désolé, c'est justice, et cela console. Que Hollande ou un autre le dise dans sa fonction ne revêt aucune valeur politique particulière.

  44. Nina dit :

    Une lectrice du blog nous signale la pétition lancée par le journal l’Humanité il y a quelques jours. J’avais lu ce texte qui m’avait posé quelques problèmes. En effet, une lettre ouverte intitulée « Non au pacte budgétaire, pas d’Europe sans citoyen » avait il y a peu recueilli, parmi ses premiers signataires, non seulement toutes les sensibilités du Front de Gauche mais aussi des syndicalistes, des militants associatifs, des économistes « atterrés », des chercheurs, etc. On peut toujours lire et signer en ligne ce texte très unitaire). Dès lors, pourquoi lancer un autre texte ? D’autant que nous sommes à la veille des Estivales de Grenoble où un meeting public se tiendra sur cette question. Dans les tuyaux il y aurait aussi un texte s'adressant aux citoyens de l'Europe entière... ce qui avoir un grand intérêt.
    Sommes-nous si nombreux qu’il faille disperser nos forces sur des initiatives propres à chacun ? Ce n’est à mon sens ni l’essence du Front de gauche ni ce qu’en attendent les citoyens, qui ont d’autres soucis que de regarder les uns et les uns tirer la couverture.

  45. citoyenne21 dit :

    Moi ce qui me gêne en ce moment,ce sont les députés qui visiblement ne sont pas prêts à montrer l'exemple au bon peuple, qui lui bien sûr aura peu de chance de s'échapper de sa condition de "soumis" ! Ils ne veulent pas qu'on se mêlent de leurs indemnités pour frais professionnels, non imposables, ben voyons ! Pour les simples fonctionnaires et dans le privé, idem, toute dépense pour mission à l'extérieur ou outre doit être justifiée. Comment voulez-vous que ça marche ? Tant que les politiques se croiront au-dessus du commun des mortels et prétendront mériter des traitements de faveur, l'abstentionnisme règnera en maître. Maintenant malgré tout cela, je ne sens pas de bonne raclée à l'horizon...
    Attendons sagement 2017 et revotons comme nous savons si bien le faire, c'est à dire comme des moutons.

  46. Naco dit :

    @Menjine : Tu as parfaitement raison de dire que cette reconnaissance faite par Chirac des crimes de l'Etat Français suffisait bien. Aller au delà est une surenchère non seulement malhabile pour mettre de son côté les quelques gaullistes ayant survécu à la dernière crise d'urticaire réactionnaire de la droite Française, ou les lobbyistes indécrottables du devoir de mémoire, mais implique la fonction présidentielle dans une aventure critique historique hasardeuse.
    D'une certaine manière, ces déclarations ressemblent fort à celle d'un N. Sarkozy (via Guaino), qui, il y a exactement 5 ans déclarait que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire". Une certaine façon de rendre les peuples responsables de leurs malheurs, en rejetant la responsabilité de ceux qui les exploitent et dirigent. Alors ainsi, les Français ne seraient pas assez rentrés dans la résistance, sans doute ont ils eut trop peur d'être déportés, ou emprisonnés ou torturés... Bref.
    Petite histoire : En 1943, les maquis d'Auvergne étaient assez bien organisés, mais manquaient de vivres. Un jour, mon grand-père annonça aux gens de son village la disparition d'une de ses 3 vaches. La vérité était pourtant simple :
    1) Il est impossible de voler une vache à un paysan Auvergnat.
    2) Dans ce village une sombre figure passait son temps à envoyer des lettre anonymes pour dénoncer les habitants.
    3) Avoir survécu aux tranchées de 14-18 ne l'avait pas rendu indifférent.

  47. Lucy 2 dit :

    Jake B
    Et en Grèce, ou l'électricité fut coupée dans un hôpital s'occupant de malades incurables et ces institutions pour l'enfance ne recevant plus de subventions (le personnel, toujours présent, n'est plus payé depuis plusieurs mois) qui vont devoir fermer leurs portes, mettant à la rue les enfants. Qui se soucie encore de la Grèce ? Qui se souciera de nous une fois notre tour venu ?
    Parfois quand je lis nombre de commentaires coupant les poils de... heu.. les cheveux en quatre, je désespère de nous voir enfin faire de la politique!

  48. nkao dit :

    @citoyenne21
    je suis entièrement d'accord avec vous, si les banque nous échappent, les députés eux on les a élus et donc nous devrions avoir en tant que citoyens un droit de regard sur leur train de vie. Sinon on les appelle les monarches de l'assemblée et on leur laisse les privilèges pour lesquels ils roulent.

  49. Jake B dit :

    @ Lucy 2
    Eh oui, au Front de Gauche, on aime gloser sur la sémantique... Un vieux fond de PCF derrière tout cela sans aucun doute.
    Remarque, on a des érudits. Qui vont t'expliquer les tenants et les aboutissants de la France sous Vichy. Et pendant ce temps là, la maison brûle et on regarde ailleurs.
    Il a raison FH de créer la polémique sur ses petites phrases. çà détourne l'attention. Tel le joueur de bonneteau, il te parle de Vichy, et tu oublies Aulnay.

  50. educpop dit :

    A quelque chose près, la composition du parlement dans le temps reste la même non ? Bipartisme de notables majoritaires, radicalisme minoritaire à gauche et à droite, centre opportuniste.
    En 1940, l'histoire a parlé. L'ordre a été choisi contre l'aventure humaine, par une majorité qui voulait préserver ses intérêts plutôt que partager les richesses, et même s'il fallait collaborer avec l'ennemi. De ce fait, cette majorité voyait dans la nation non pas des valeurs républicaines en guerre menacées par le fascisme et la dictature, mais un champ de bataille économico-idéologique pour le maintien de l'ordre établi par et pour des dominants. Ils considèrent que cette domination est justement l'ordre des choses, alors que nous on croit l'inverse ! Cette façon de voir est partagée au delà des frontières par ceux qui ne comprennent pas les valeurs et ne ressentent pas d'humanité. Pensez vous qu'ils soient moins nombreux aujourd'hui ?
    Les discours officiels n'y changent rien, les élections à venir ne seront pas différentes des autres et peut-être pires. La question à se poser n'est-elle pas de savoir se rassembler et agir avec les moyens qu'on a, considérant que le temps presse parce que les autres se rassemblent, eux ?


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