16juil 12
Considérez que cette note a traversé l’Atlantique. Elle est donc décalée de toutes les façons possibles dans cette sorte d’exercice. Je vis à un rythme magiquement ralenti par rapport à tout ce que j’ai vécu ces derniers mois. Pour autant je ne peux pas dire que je suis tout à fait sorti du champ de bataille. Ici, au Venezuela, je participe un peu à la campagne électorale qui a commencé en vue des élections présidentielles d’octobre prochain. Je raconte quelque chose d’une de ces journées extraordinaires dans lesquelles j’ai reconnu tant de traits communs avec les nôtres.
Je dis un mot à propos de la place de l’affaire PSA qui va être la signature du moment politique qui commence en France. Mais je parle aussi de la lutte victorieuse des femmes de Sodimedical. Je donne une place spéciale au dépôt de mes comptes de campagne. Il me permet de souligner l’injustice totale du calcul de l’attribution du financement public qui ne tient aucun compte du résultat de l’élection présidentielle ! Pourquoi ? Je jette un œil aussi sur le coup d’Etat au Paraguay. Je suis le désespoir de ceux qui n’aiment pas qu’on regarde ailleurs qu’au bout du nez des « vrais problèmes » de leur clocher.
J’ai fait le voyage vers Barquisimeto en avion. C’est là qu’était convoqué le « rassemblement Bolivarien » du jour. La ville se trouve dans l’état de Lara. J’avais l’honneur d’être assis sur le siège en face de celui au nom de Chavez. Mais il resta vide car « le commandant », comme il disent, travaillait ses fiches dans son carré privé. J’ai trop pratiqué l’exercice pour ne pas en comprendre l’importance. Ce temps où l’on entre dans ce que l’on va dire et où il faut en quelque sorte commencer à l’incarner doit être fait avec sérieux et méthode. Car les émotions qui vont suivre submergent tout, ensuite. Elles risquent alors d’effacer la fragile trame que l’on a posée sur la surface de l’esprit. Le mouvement des mots qui vont devoir venir quand ce sera leur tour en dépend pourtant. Il faut donc bien gérer cela. Impossible de passer à côté de l’émotion que dégage un rassemblement. D’ailleurs, il ne faut pas y résister si l’on veut s’imprégner de l’ambiance et du message qu’il porte. Pour ma part j’ai été saisi d’émotions et emporté par elles chaque fois qu’il fallait traverser un bout de la salle de nos meetings. On cessa de le faire quand il devint évident que ce déplacement mettait en danger les gens qui participaient à l’accueil si chaleureux qu’ils me faisaient ! Mais j‘en fus très frustré. Ce que j’ai vécu sur place, à Barquisimeto, m’a confirmé cette intuition de la dialectique du rationnel et du sensible dans la production du message politique. Ce qui nous attendait à l’arrivée, la télé le nommait « l’ouragan Bolivarien ! » pour intituler les images qu’elle donnait à voir.
Un ouragan en effet ! Sur les trois kilomètres du trajet une foule compacte hurla sans discontinuer à mesure que les camions sur lesquels nous étions installés avançaient. Le rassemblement commença aux portes mêmes de l’aéroport, ce qui n’était pas prévu. Les véhicules du cortège ont donc fendu la foule au pas, entourés d’un impressionnant double cordon de militants qui protégeait autant le passage que les gens qui se précipitaient sur les voitures. Suffoqués par l’effort, ruisselants sous le soleil des Caraïbes, ils tinrent bon leur part de tâche ! Je voyais sur leurs jeunes visages la lumière que j’ai vue sur celui de mes camarades, filles et garçons qui ont fait cet exercice à Strasbourg, à Paris, et à combien d’autres endroits encore ! Puis on descendit des voitures et on monta sur le toit des bus qui avaient été postés face à un podium d’accueil, à cet instant totalement submergé. Commença alors le parcours. Ce fut comme un ailleurs de tout ce que j’ai connu. Jamais je n’ai vu telle ferveur politique se concentrer de telle façon dans les corps et les visages. A mi-chemin je m’aperçus que j’avais le visage en larmes. A côté de moi, Max Arvelaiz et Ignacio Ramonet montraient un visage inconnu. Le saisissement, l’effroi sacré qui nous habitait est un moment qui n’a pas ses mots pour le décrire raisonnablement. La force de la passion politique qui s’exprimait à cet instant sculptait et remodelait tout ce qui passait entre ses mailles fines. Je comprends à présent que notre position était singulière : perchés sur ce camion nous avons été touchés en continu par quelque chose qui n’a duré que quelques minutes pour chacun de ceux qui s’y sont impliqués, à terre, autour de nos camions et à mesure qu’ils passaient. Ce qui était un paroxysme momentané pour eux fut un jet continu pour nous. Et il dura presque une heure me semble-t-il. Et voici ce qu’il faut retenir : c’était les nôtres, sans aucun doute possible.
Les nôtres ! Vous vous souvenez peut-être quand j’interpellais notre rassemblement à la Bastille. Je disais : « Où était-on passés ? On s’était perdus ! On se manquait, on s’est retrouvés ! » Vous saviez tous de qui et de quoi je parlais, sans qu’il y ait besoin d’en dire davantage. Ici c’est de cela encore dont je parle. Vous savez instantanément de qui il s’agit : les nôtres. Cela se voyait. D’abord par la couleur de peau : partout dominait en profondeur ce superbe marron que montrent les plus beaux êtres humains. Ici la couleur de peau est un signal social. Ceci était une marée de pauvres venus des quartiers populaires. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas de mélange de toutes sortes ! Rien n’est plus bigarré qu’une foule des Caraïbes : mille nuances de couleurs et d’habits saturent tout, tout le temps. Pas de haillons ici. Mais les pauvres et les humbles comme on dit pour désigner les invisibles aux yeux des importants. Les humbles et les pauvres en habits de classe, en visages de classe, leurs slogans politiques, les pauvres, les humbles faisaient le gros du fleuve humain qui s’était formé là. Voilà ce qui me saisit au plus profond de moi et me mettait ces larmes aux yeux. Les damnés de la terre en mouvement. Le sourire aux lèvres. Comme chez nous quand on s’est retrouvés. Les gens souriaient. Ces mille sourires n’en faisaient plus qu’un dans le creuset du cri sans fin qui entourait ce camion ! Je pensais à ces images filmées en noir et blanc à l’entrée de Pancho Villa et Emiliano Zapata vainqueurs à Mexico. Une marée de tenues de paysans pauvres et de haillons entourait leurs chevaux. Le film est muet bien sûr. Et il n’y a pas de pancartes ni de banderoles. Mais je demandais quel pouvait bien être le bruit de cette foule déjà, le jour où j’ai vu ces images, l’an passé, dans l’exposition des photos de la révolution mexicaine à Arles. Cela n’a rien à voir avec ce que l’on peut observer au retour d’une équipe de foot victorieuse ou autour d’une pop star. C’est un son humain particulier. Je dis « le son », comme je le dirais pour désigner le ton qu’avait la voix de notre mère quand elle nous berçait, le ronronnement de notre chat, le grondement de la bête qui a faim, la gorge qui bée à la vue d’une merveille. Ou n’importe lequel de ces messages essentiels qui court-circuitent les mots. C’est le bruit particulier d’un événement humain singulier. Vous savez ! L’un de ces bruits qu’on connaît sans qu’il ait de nom : le craquement de la neige sous le pas, la pluie qui plouic plouic sur le bord de la fenêtre et celle qui frrttrr frrtrr sur le carreau quand l’averse tombe en biais. Ici, c’est le son que fait la révolution. Un rugissement a dit Chavez, une clameur selon mon esthétique.
Mais si violente que fut la ferveur autour du passage de Chavez, jamais le sens politique de ce qui se passait ne s’effaça. Pancartes, bannières, slogans, cris et salutations, poings fermés levés en cadence, saluts militaires, drapeaux rouges, tout le temps, tout le long, du cœur de la masse agglutinée contre le camion, sur les branches des arbres, comme du bord opposé de l’avenue, rien n’effaça un instant la marque de l’engagement politique ! Incroyable discipline que celle de ces gens occupés des heures à attendre, puis après le passage des camions à attendre le discours, puis à l’écouter en scandant slogans et consignes qui en accompagnaient le sens et les incluaient dans son déroulement. Et parmi ceux-ci ce cri guttural et jaillissant comme un éclat de rire : « no volverán ! ». Ils ne reviendront pas !
Comme c’était le quatorze juillet, et peut-être parce que je le lui ai mentionné, Hugo Chavez a rendu hommage à la Révolution française. Il a expliqué la contribution décisive de cet événement au mouvement pour l’indépendance du Venezuela, à travers le personnage du maréchal Francisco de Miranda, militaire vénézuélien qui combattit avec nous à Valmy et commanda victorieusement les armées françaises en Belgique contre l’agression de l’union de l’Europe féodale et des émigrés. Ces mots de Chavez, l’évocation de ma belle patrie républicaine, le « viva » qui conclut ce passage de son discours, aussi bien à l’académie militaire le matin que le soir à Barquisimeto, nous touchèrent beaucoup, on le devine, à la tribune où nous étions. Dans ma forme de patriotisme, l’évocation de la France révolutionnaire est centrale. S’y trouve résumé le contenu de l’identité française. Chavez en a bien compris toute la profondeur : il a expliqué comment la Révolution française est la révolution du monde entier dans la mesure où elle agissait au nom des droits universels de la personne humaine et non d’une nationalité en particulier ! Cela me rend ce moment plus mémorable et plus intéressant pour mon pays que la rencontre du nouveau président français avec les journalistes désemparés qui voulurent l’intéresser à leur conversation. Mais le nouveau président français a aussi connu une mobilisation populaire si j’en crois « Ouest France ». La Pravda la plus sectaire de France, qui s’honore de ne jamais me donner la parole, mentionne : « À Brest, le chef de l’Etat a fait un véritable tabac, dans une sorte d’hystérie collective. » Comme « Ouest-France » est bien à droite, j’en déduis qu’à leurs manières les gens qui se trouvaient à Brest autour de Hollande étaient de gauche, puisqu’ils sont décrits comme « hystériques ». Mais peut-être à Brest a-t-on entre-aperçu une petite braise du grand feu que j’ai vu incendier Barquisimeto ? Hollande ferait bien de se méfier de tous ces gens capables de s’enthousiasmer. Car ils finiront par demander des raisons de le faire.
De ce que j’ai vu des nouvelles d’Europe j’ai compris que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de l’histoire sur le vieux continent. Le niveau de confrontation sociale grimpe d’un cran décisif. Les actualités d’Espagne ont été beaucoup commentées ici, au Venezuela, parmi nos amis. Le défilé des mineurs, la répression qui a suivi, ont marqué les esprits. Je crois que c’est ce qui leur donne le plus matière à penser du fait de la communauté de langue qui leur permet de vivre de plus près ce qui se passe. Car d’une façon générale j’observe que peu de gens sont informés du degré de verrouillage « austéritaire » en Europe. Je pense qu’il en est ainsi parce qu’ils croient que les horreurs qui leur sont arrivées dans la phase précédentes de leur histoire, celle où le FMI et la Banque mondiale leur serraient la gorge, sont connues en Europe. Ici ils pensent que tout le monde a tiré la leçon de cette politique. Il leur est difficile d’admettre que ce n’est pas le cas. Quand j’explique que la Banque centrale européenne ne prête pas directement aux Etats tout le monde est stupéfait, se fait répéter l’information pour être certain d’avoir bien compris. Et ainsi de suite. Pour moi aussi, en dépit de tout ce que je sais, je suis estomaqué comme tout un chacun à l’heure où nos prévisions deviennent des réalités matérielles et humaines. Le nouveau plan d’austérité en Espagne est une façon de mettre le doigt dans l’engrenage qui a déjà détruit la Grèce. Comment se fait-il que les décideurs ne le sachent pas ? Comment peuvent-ils agir de cette façon en sachant que cela ne mène nulle part ? Les coups assénés au monde du travail sont d’une incroyable violence. Le surgissement des gueules noires dans les rues de Madrid donne à la situation une tonalité qui va maintenant donner un autre visage aux luttes en Espagne. Au temps des « indignés » succède celui des révoltés. Je crois que c’est la tonalité de toute la période qui arrive pour nous aussi en France. Cette phase est celle qui a précédé en Amérique du sud le collapsus final, celui où surgissent des masses immenses de population qui crient « qu’ils s’en aillent tous ! ».
Si je peux m’avancer de cette façon dans les pronostics c’est évidemment en tenant compte de la répétition des expériences réelles. Chacune a confirmé que la ligne politique austéritaire n’ouvre aucune issue aux peuples qui acceptent de s’y soumettre. Récession et misère sans issue sont la constante, jusqu’à l’explosion. Mais ce qui hier ne s’était vérifié, pays par pays, qu’en Amérique du sud est dorénavant bien installé sur notre continent. Le naufrage de la Grèce en a témoigné. L’Espagne entre à son tour dans la spirale mortelle. Elle ne s’en sortira pas davantage. La logique voudrait que commencent bientôt les grandes manœuvres politiques en vue d’une grande coalition pour sauver le plan d’austérité. Ces gens-là sont comme ça. Quand Hollande a été à la télévision grecque pour appeler à voter à droite plutôt que pour l’autre gauche, il a en quelque sorte signifié cette implacable alliance des eurocrates pour maintenir leurs plans envers et contre tout. Dignité incluse !
Une telle série d’événements soulève bien la question que je viens de poser. Pourquoi les gens qui dirigent prennent-ils des décisions si évidemment contre-productives ? Pourquoi le dirigeant espagnol Mariano Rajoy met-il en place un plan qui conduit tout droit à la récession alors que la récession va augmenter les difficultés budgétaires qu’il prétend régler ? Du fait même du caractère si hautement prévisible des conséquences de telles décisions, on devine que la situation peut se lire de façon bien différente. Laissons de côté pour l’instant l’idée que ces dirigeants soient idéologiquement ou personnellement corrompus. Essayons d’imaginer qu’ils croient à leur propre propagande. On peut imaginer alors qu’ils pensent sérieusement être mis en demeure de réparer les « erreurs de gestion » de leurs prédécesseurs. Que « de toute façon il faut payer ses dettes » et ainsi de suite. C’est la musique dominante. On entend dire en Espagne comme en Grèce et comme en France que « le pays a vécu au-dessus de ses moyens ». La dette ce serait de la dépense irresponsable. Le piège qu’est ce discours fonctionne bien. On peut y croire sans difficulté parce que son énoncé paraît évident. Mais ce n’est qu’un discours. Il ne résiste pas à un examen attentif des faits.
Commençons par le commencement. Quand a-t-on dépensé trop ? Pourquoi était ce vivre au-dessus de ses moyens que de vivre comme nous vivions ? L’histoire fiscale et économique permet vite de situer le début de l’explosion, d’ailleurs relative, de la dette publique. Je ne vais pas seulement évoquer le moment où il est devenu impossible à l’Etat de se financer auprès de la Banque centrale et où il a dû se tourner, par obligation institutionnelle, vers le marché des banques privées. Je veux revenir sur le moment où la droite et les sociaux-libéraux ont commencé à baisser le niveau des impôts sur les bénéfices des sociétés et sur les particuliers. Si nous avons vécu au-dessus de nos moyens c’est parce que nous avons réduit nos moyens. Là encore mettons de côté la collusion de classe comme facteur d’explication. Acceptons de croire que cela a été fait, comme cela a été annoncé, « pour relancer l’économie, améliorer la compétitivité des entreprises » et les autres bla bla bla. Pourtant le résultat est sous nos yeux : rien ne s’est passé comme prévu. Ce démenti des faits est le plus cruel démenti opposable à cette politique ! Elle ne marche pas ! Dès lors la cohérence du système se lit d’une autre manière. Il s’agit d’une organisation en vue de rendre possible et de protéger la perception d’un immense impôt privé, celui que le système financier prélève sur la société. La rente financière et sa protection est la seule logique du système et non l’apparente volonté de faire ceci ou cela, habituellement énoncée par ceux qui prennent les décisions visibles. En ce sens ce qui est usuellement nommé et présenté comme une « crise », un dérèglement provisoire dû à une mauvaise gestion passée où actuelle n’en est pas une. C’est un système permanent. Ce que l’on nomme la « crise » est la norme de fonctionnement désirable et profitable du système.
Vu d’un point de vue des relations sociales que cet état implique pour fonctionner, le système peut se lire comme une méthode de confrontation de ceux qui profitent contre ceux qui sont ponctionnés. Au-delà de tout ce qu’il peut dire sur le sujet et même peut-être de ce qu’il croit lui-même, Mariano Rajoy réorganise l’Espagne pour que puisse continuer la prédation du système financier sur l’Espagne aux conditions que ce dernier a déterminé. Il n’y a pas de « crise » en ce sens que « la crise » est seulement le nom d’une méthode de confrontation sociale. Elle part de la sphère financière et elle s’exprime dans tous les compartiments qui s’y rattachent ou qui lui sont liés. A chaque étape de la confrontation, les agents du système, qu’ils en soient dupes où qu’ils croient réellement à sa nécessité, présentent la soumission comme une règle de bon sens ! Mieux, c’est une nécessité de la modernité, un choix pour le futur. Tout ce qui n’en convient pas est de « l’idéologie ». Vous connaissez cette musique, n’est-ce pas, mes amis. Au début le grand nombre y croit. Il se soumet en majorité, même en râlant. La propagande fonctionne alors à plein régime. Elle ne s’arrête jamais d’ailleurs. Puis vient le moment où les pires dupes, c’est à dire les catégories sociales moyennes qui ont cru y trouver leur compte, sont tellement piétinées qu’elles se réveillent. « Nous avons des familles » crient les manifestants madrilènes. Comme si c’était une façon d’appeler les gouvernants au retour au réel qu’eux viennent de faire. La corde se tend. Tant qu’elle tient, la logique du système augmentera la tension ! Elle se tend au sommet de la hiérarchie sociale des salariés. Jusqu’à la dernière minute la propagande tourne à plein régime.
Lisez l’éditorial ahurissant de Joffrin à propos de PSA pour comprendre à quel point ce système peut durcir ses méthodes d’intoxication mentale. Deux grammes de protestation avant trois couplets d’appel à la soumission aux normes dominantes et de dénonciation de l’idéologie anti-mondialisation. Le médiacrate social libéral enragé voit dans l’affaire PSA, « le cimetière des illusions idéologiques françaises »! Intellectuellement c’est révulsif. Surtout venant de gens qui se disent de gauche. Mais, politiquement, nous n’avons pas meilleur allié. Ces gens maintiennent tout le monde dans un état de stupeur qui ne se résout pour finir que par des explosions du type de celles qui ont eu lieu en Amérique latine. Car à la fin des fins, les lecteurs du « Nouvel Observateur » aussi, même intoxiqués à mort par ce qu’ils lisent, eux aussi savent qu’ils « ont des familles » ! Et ce n’est pas l’opium de Joffrin qui leur permettra de les nourrir ou de leur assurer un vécu décent ! Le mur de béton que construisent de tels médias hallucinogènes explique pourquoi tant de gens des classes moyennes et moyennes supérieures se tournent vers nous comme vers une alternative intellectuelle.
Chez nous, en France, le système de confrontation que constitue la « crise » prend aujourd’hui le chemin des usines. PSA aujourd’hui. Ce n’est pas le pire cas pour nous. En effet, il s’agit d’un milieu ouvrier fortement structuré par le syndicalisme. La bataille va donc prendre une forme contrôlée et dirigée qui affaiblit la portée des manœuvres et coups tordus gouvernementaux ou patronaux. Ce matin jeudi, à Caracas, j’y ai tout de suite pensé quand je me suis levé avec l’annonce des plans de licenciements massifs chez PSA. Les camarades m’alertaient depuis le site d’Aulnay et la ville où milite une section du Parti de Gauche. Mais aussi depuis notre équipe nationale où cette affaire déclenche une grosse émotion militante. Moi aussi je bouillais. Je suis si loin ! Mais sur place évidemment tout notre dispositif est en place. Les copains se disposent donc pour aller à la rescousse si on les y invite à le faire. Comme d’habitude, nous sommes à la disposition des syndicats des travailleurs. Nous appliquerons les consignes qui seront données par ceux qui luttent. C’est notre doctrine. Pour autant nous ne sommes pas inertes politiquement. Le Parti de Gauche vient de rappeler sa prise de position pour une loi en faveur de l’interdiction des licenciements boursiers et pour un moratoire sur les licenciements de cet été. Je voudrais rappeler que la loi contre les licenciements boursiers a été présentée au Sénat l’an passé par Dominique Watrin, sénateur du Front de Gauche, et qu’elle a été votée alors par les socialistes. Ils pourraient donc la mettre en débat à l’Assemblée et elle pourrait être effective avant la fin de la session parlementaire. Le cycle qui commence est un temps de confrontations sociales ouvertes. Je pense que le nouveau gouvernement ne l’analyse pas de cette façon. Il ne sera pas le seul. Comme par le passé, beaucoup vont examiner le problème comme un « vrai problème économique », lié à la « compétitivité des entreprises ». Et ainsi de suite. Vous connaissez tous la chanson. Mais combien vont souligner que PSA fait tout de même plus de cinq cent millions d’euros de bénéfices ? Et combien vont rappeler cette évidence : le marché n’est malade que de son ouverture incontrôlée. Exemple : trois Renault sur cinq qui se vendent en France viennent d’usines délocalisées. C’est là le modèle économique que veut appliquer dorénavant à son tour PSA. Il ne le fait qu’en raison de l’impunité dont ont bénéficié les autres constructeurs en agissant de cette façon. C’est parce qu’on a laissé faire que tout empire ! De même la question de la nécessaire transition écologique de l’industrie automobile qui doit venir à l’ordre du jour. Là encore le problème ne peut plus être traité en fonction de nos propres desiderata. En effet toute la recherche et développement de cette grande entreprise a été déjà délocalisée à l’occasion du précédent plan l’an passé ! De nouveau, on a laissé faire et tout empire. On notera aussi la discrétion des « analystes » sur le bilan de la politique de « réduction des coûts salariaux », menée pourtant sans désemparer par le précédent gouvernement. Je pense en particulier à la suppression de la taxe professionnelle ! Un somptueux cadeau de douze milliards d’euros aux « entreprises », offert sans aucune contrepartie ! C’est cependant dans cette voie de la réduction des coûts salariaux que veut persister le nouveau gouvernement. Donc il n’y a pas de solutions au problème posé sans prendre à bras le corps la question de l’organisation du modèle économique national et européen. Cela dépasse donc ce que peuvent faire seuls les travailleurs localement. Leur lutte doit rencontrer une volonté d’appui déterminée, gouvernementale et législative. C’est ce que ferait une majorité parlementaire dirigée par le Front de Gauche. Nous allons voir à présent les bavards du « vote utile » au pied du mur des réalités de la lutte sociale. Hélas.
Mais mercredi, ma journée en décalage horaire de six heures et demie avec vous en France avait très bien commencé. C’était un message de Laurence Sauvage. Laurence j’en ai déjà parlé ici. C’est la secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge des luttes sociales. Elle a succédé en catastrophe à un camarade qui était fort habile à faire des textes et des recommandations pontifiantes mais absolument inapte à quelque activité concrète que ce soit. Beaucoup ne donnaient pas cher de cette jeune femme sans passé politique catapultée à la place d’un cacique aigri dans un univers dominé par les hommes. Le bilan fut tout simplement à couper le souffle. La recette ? Militer ! Agir ! Laurence n’arrête pas. Elle est présente. Non pas derrière un bureau ou à travers un pouvoir de nuisance fielleusement entretenu. Elle se rend sur place, elle téléphone, elle soutient, elle va, elle revient, elle m’oblige aussi, autant que possible, à aller et venir en courant derrière elle. Ma première visite d’après campagne présidentielle, sur l’insistance de Laurence, fut pour ces femmes au combat ! C’est Laurence qui a centralisé au Parti de Gauche la lutte des femmes de Sodimedical en entretenant la flamme de l’intérêt pour elles. C’est à elle que je dois d’avoir cité si souvent ce combat dans mes discours et interventions tout simplement parce que j’étais continuellement informé par elle de ce qui se passait. Ce matin son sms et son mail d’appui m’a mis les larmes aux yeux. Après tant de mois d’angoisse, sans salaires, de décisions de justice non respectées, de renvoi en report de jugement, ces femmes ont gagné ! J’imagine la joie sur place. J’en ai les larmes aux yeux. Je vois le visage tranquillement déterminé d’Angélique, la première de cordée de cette lutte ! Voici le message de Laurence : « Bonjour à tous, s'il fallait qu'aujourd'hui le soleil brille de tous ses rayons, il fallait que cela soit dans l'Aube. Et bien bingo ! Les salariés de Sodimedical ont gagné contre le groupe Lhomann & Rauscher. Le groupe est condamné à payer les salaires avec astreinte de 1000€ par jour de retard. Mieux : le jugement fait obligation de reprendre l'activité à Plancy. Quand nous avons parfois le doute que tout est perdu, même en allant régulièrement les soutenir et en leur apportant une aide morale par téléphone, cette victoire nous prouve que rien n'est jamais perdu ! Bravo à elles et à leurs avocats. Je fais un communiqué de presse ce soir mais je t’avoue que c'est en tremblant car l'un des premiers appels d'Angélique Debruyne, leur "leader", était pour le PG afin de savourer leur victoire en direct. Bises. Laurence »
A présent mon compte de campagne présidentielle vient d’être déposé en bonne et due forme. Un travail de titan pour les deux camarades chargés de cet exercice, Marie-Pierre Oprandi, ma mandataire financière et Jean-Pierre Masson son co-équipier dévoué. Juste pour mémoire, il faut savoir qu’au cas particulier cette présidentielle ce fut 15 000 documents scannés, 4 800 lignes d’écritures comptables, 2 400 chèques pour la seule Association de Financement du Compte de Campagne « JLM 2012 », 2 000 heures de travail assumées par le tandem que je viens de citer. Et bien sûr, j’en oublie forcément… A présent commence une période de concertation avec la Commission chargée de vérifier la régularité de tout cela. Je me sens obligé de vous rappeler que je suis tenu pour personnellement responsable sur le plan juridique de cet exercice. C’est moi qui paye si le compte de campagne est rejeté. C’est moi qui serais puni si quelqu’un a triché dans mon dos ici où là avec les règles vétilleuses de cette comptabilité. On voit quel rôle est aussi celui du candidat. Et les risques. Car bien sûr il y a toujours des irresponsables dans le circuit. Aux élections européennes, un responsable départemental partit en vacances sans rendre ses documents. Il fallut, en plein mois de juillet, tout reconstituer, aller de villages en villes pour récupérer les bons documents comptables. Ici ce fut autre chose : 2 000 pièces comptables soudainement arrivées quatorze jours avant la clôture du compte à saisir, analyser, et intégrer pour un montant de plus d’un million d’euro ! La désinvolture confine parfois de si près avec le sabotage que j’en ai des sueurs froides rétrospectives.
Mais si de tels risques sont mis sur le dos du candidat, comment ne pas pointer du doigt une énorme injustice du système de financement public. Comme vous le savez les subventions publiques aux partis politiques sont attribuées sous certaines conditions. Il faut avoir fait un minimum de voix dans un minimum de département pour accéder à ce financement. L’injustice ? La voici. L’élection présidentielle ne compte tout simplement pas dans ce calcul. Ne sont pris en compte que les voix acquises aux élections législatives ! On comprend le coup tordu destiné à favoriser les partis qui dominent cette sorte d’élection à deux tours ! Ainsi nous sommes responsables de tout, en tant que candidat, mais bénéficiaires de rien. La prise en compte du résultat à l’élection présidentielle me semble être une mesure de simple justice dans le cadre d’un système que je continue à qualifier d’intrinsèquement injuste.
Je veux aussi pointer, par humour cette fois-ci, une autre extravagance. Des candidats qui recueillent des millions de voix à l’élection présidentielle où vote tout le pays, sont ensuite astreints à aller en circonscription, au suffrage à deux tours, ce piège à loup, pour recevoir l’onction nécessaire pour représenter le peuple français à l’Assemblée nationale ! Sachant qu’un député est élu en moyenne avec trente mille voix, faites la division des quatre millions de voix qui se sont portées sur mon nom et vous constaterez que ma représentativité est équivalente à l’addition d’une très grosse quantité de ceux qui siègent à présent. Je m’amuse aussi en pensant à une autre singularité. Un ancien Président de la République est censé acquérir la science infuse du droit constitutionnel à la fin de son mandat, ce qui le rend automatiquement membre du Conseil qui surveille la constitutionnalité des lois. Mais un candidat à la représentation du pays n’est pas censé l’avoir acquise après avoir recueilli des millions de voix dans une élection un mois avant. Pourtant il est tenu pour responsable sur ses deniers et droits civiques de toutes les factures de sa campagne. Pas belle la cinquième République ?
J’ai évoqué dans ma précédente note le coup d’Etat au Paraguay. Je me fais un devoir de poursuivre l’information de mes lecteurs sur le sujet. Je le fais bien sûr pour que vous sachiez. Savoir c’est aussi se préparer. Il est important de savoir de quoi sont capables nos adversaires et quelle est la pratique ordinaire des Etats-Unis avec leurs voisins rebelles. Cela permet de faire la part des choses quand déferle la propagande médiatique contre les gouvernements « dictatoriaux » de nos amis en Amérique du sud et dans les Caraïbes. Je le fais aussi comme un défi. De ce dont je vous parle il n’est question nulle part ! Imaginez que cela se déroule à Cuba ou à Caracas ! La presse sous influence regorgerait d’articles et de « reportages » de « correspondant locaux » comme nous en sommes régalés à l’ordinaire dès qu’il s’agit d’un gouvernement de gauche à mettre en cause ! Il est important pour moi de guérir mes lecteurs de toutes les façons possibles contre la tendance à oublier que sont en réalité les « médias de référence » quand ils parlent de questions internationales. Donc, le président « déchu », Fernando Lugo, s’est adressé à l’opinion publique nationale et internationale. Cherchez-en la trace dans vos journaux ! Il raconte comment vit dorénavant son pays, depuis le putsch. Son texte s’intitule : « Non à la violence du régime illégitime et putschiste ! ». On y apprend comment se met en place une répression politique de grande envergure. Ainsi les sénateurs Carlos Filizzola et Sixto Pereira qui ont refusé de voter la déchéance de Fernando Lugo sont dorénavant menacés par leurs collègues putschistes ni plus ni moins que d’expulsion du pays ! Mais il y a plus glauque. Le nouveau prétendu président est à la tête d’une grande entreprise de vente de pesticides. Il s’est donc immédiatement attaqué au CENAVE, l’organisme de contrôle des semences. Plus de cent employés ont été licenciés sous l’accusation d’être des « luguista », c’est-à-dire des partisans du président Lugo. Ici la lutte contre les putschistes devient aussi une lutte écologiste. Le licenciement politique ferait le régal des outragés stipendiés s’il s’agissait de Cuba ou du Venezuela. Ici, quoi ? Pourtant ça tape dur. L’appel international de Fernando Lugo signale un exemple frappant à Itaipu Binacional, la plus grande centrale hydroélectrique du monde ! L’actuel directeur général paraguayen, membre dirigeant du parti du président pesticide, annonce le licenciement de 300 employés ! Motif officiel : ils sont « gauchers ».
Le silence des médiacrâtes s’étend même à des domaines où ils ont pourtant d’habitude les nerfs à fleurs de peau. Je veux parler de la sacro-sainte défense des collègues opprimés parce qu’ils « font seulement leur métier » et de « la liberté d’informer », et des bla bla habituels de la caste ! Car au Paraguay, le nouveau régime vient d’essayer d’assaillir la TV publique ! Les occupants des lieux ont opposé une défense héroïque. Dorénavant il y est procédé à des menaces de licenciements massifs pour faire cesser la résistance. Quel silence entoure tout cela ! Dorénavant vous savez donc ce que valent les sanglots mouillés des médiacrâtes à propos de la liberté de la presse et tous leurs bla bla ordinaires sur le sujet ! Leurs indignations signalent la présence de la laisse, leurs silences indiquent sa longueur maximale ! Touchant de naïveté, Lugo s’adresse pourtant à cette engeance : « Ce sont quelques-uns des faits qui invitent l’opinion publique internationale et nationale, tous et toutes les démocrates de la région et du pays, les institutions internationales et régionales à ne pas faiblir dans leur accusation afin d’empêcher que le viol de la Démocratie et de la Constitution paraguayenne reste impuni. » Aphatie, Duhamel, Ménard, Barthès, Elkabbach, au secours ! Trop drôle !
Après lecture de vos 2 derniers billets, je réalise la portée politique des évènements d'amérique du sud, ces pays anciens,exotiques à nos yeux,bousculés par les USA et les attentats putschistes, et voilà que leurs efforts d'unification pour une révolution citoyenne radicale et concrète par l'exemple, fait de ces pays, pour nous, une avant garde futuriste, explique des processus et déclenche chez vous des analyses qui nous seront utiles. Le rôle mortel des médiacrates, cette unité de langage contre vous et tous les autres, montre bien aussi l'hyperpuissance qu'ils protègent. Profitezbiendecette étude et de ces sympathies qui vous ont manqué chez nous. La France est tiède,elle a voté Hollande, même si elle a frémi pour la qualité de vos discours. La France ne croit pas qu'elle va tant souffrir.La France regarde avec indifférence la Grèce et l'Espagne entrer dans les spirales mortelles de l'austérité. Dès cet automne,on va souffrir.On comprendra que "c'est pareil" et qu'il faut réfléchir autrement, systémiquement, et porter notre regard au delà de l'horizon lissé des personnages. Certains de nos camarades, à mon sens, s'égarent dans des actions contre les "yachts de st tropez", je trouve ça ridicule. Le grand broyeur est lancé, 200 000 emplois menacés,une opposition extrêmement violente et un PS qui patauge, les yachts ne sont que l'écume débordante d'une vague bien plus profonde, d'un désastre social européen qui s'annonce avec les retombées politiques...
Les licenciements économiques et les projets d’abandon de sites de production de bagnoles posent certes des problèmes sociaux graves. Nous devons soutenir les ouvriers en lutte. Mais j’attends que nous posions aussi le problème de la bagnole comme objet symbolique d’une civilisation organisant de manière désastreuse les moyens de productions. Depuis pas mal de temps on a pris conscience des contradictions d’une société entièrement orientée vers le tout automobile, lourde de conséquences pour l’urbanisme, la vie sociale, la vie quotidienne, l’écologie. Il faut oser parler politiquement de l’opportunité que constitue cette crise pour remettre en débat les symboles qui ont servi d’appui à l’hégémonie des actionnaires capitalistes sur notre mode vie. J’ai connu une époque où précisément Peugeot produisait des bicyclettes, et tout un outillage à forte valeur positive d’usage, avant de trouver plus rentable de se spécialiser, comme d’autres marques,dans la transformation d’un objet de luxe en symbole de réussite sociale, s’imposant finalement comme moyen de transport privilégié. Lorsque tout le monde a eu sa bagnole, et par obligation souvent deux par ménage, alors il est apparu que l’avantage originaire, à savoir se déplacer de manière autonome et plus vite que les autres, n’était plus un luxe mais une servitude. Ce qu’André Gorz avait prévu dès 1975 (dans «L’idéologie sociale de la bagnole ») !
Ne plus pouvoir partir en vacances peut avoir du bon : à la place, je mets les congés à profit pour lire “La stratégie du choc” que je recommande à mon tour. Envie de vomir à chaque page, il faut parfois poser le bouquin pour respirer. Mais voilà enfin la pièce du puzzle qui me manquait pour comprendre le tableau d'ensemble, des dictatures en Amérique latines à la “crise” de la dette de l'Europe en passant par la guerre des Malouines de the Bitch ou par l'apolitisme d'Amnesty International. Vraiment éclairant.
Ah ! Ca ira, ça ira, ça ira, les Chicago'boys à la lanterne !
Un livre à faire circuler et pas de problème: les militants et les électeurs seront là au moment voulu pour le FdG, de quelque parti que ce soit.
Ce matin au rassemblement devant le siège de PSA, une grande angoisse devant l'avenir s'est exprimée dans les interventions, mais aussi, d'immenses espoirs par un appel à l'union syndicale et à la convergence de toutes les luttes contre les licenciements avec la présence de salariés d'Air France, de Sanofi, de Renault, de la Poste et sûrement d'autres qui ne se sont pas exprimés. L'idée de perturber le Mondial de l'automobile par un Mondial contre les licenciements a été évoqué. Pas mal non? Nous n'étions pas très nombreux, mais il soufflait un vent de solidarité et de détermination. Il y avait là un esprit de ras le bol, de révolte contre l'injustice, la spoliation que représentent les licenciements de PSA mais des autres aussi. Pour une fois les différents salariés touchés par les plans sociaux se parlaient et exprimaient leur solidarité mutuelle! Enfin, ils ont pu constater que les arguments et les moyens utilisés par les dirigeants étaient toujours les mêmes! Au comité central d'entreprise tous les syndicats ont votés pour une expertise de la situation de l'entreprise qui permet de gagner un peu de temps et a empêcher l'entreprise d'imposer son plan de restructuration pendant les vacances, elle devra attendre septembre et le résultat de l'expertise. C'était un beau rassemblement, qui en appelle d'autres plus larges, la solidarité s'exprimait aussi dans la rue parmi les passants, rendez-vous a été donné en septembre. En espérant que le FdG...
Histoire de parler d'autre chose que d'auto flagellations répugnantes, je signale que dans le Monde Diplomatique de ce mois Serge Halimi décrit (page 16) de façon fort éloquente, comment l'oligarchie a flingué financièrement le journal "Le Monde". En mai 2009 ce quotidien fait paraître un article un peu critique sur Sarkozy. La réaction (c'est bien la cas de le dire) est fulgurante : Bolloré, Arnaud et Lagardère, membres éminents de l'oligarchie, décident aussitôt de ne plus faire imprimer leurs feuilles de choux ultra libérales par l'imprimerie du journal. Cette imprimerie très couteuse met le journal dans le rouge et Pébereau, autre oligarque puissant et patron de la BNP, décide de le lâcher du jour au lendemain. Le journal est alors vendu à des actionnaires qui se moquent totalement de l'indépendance de la rédaction. Voilà une illustration de plus, s'il en était besoin, de l'état de décadence totale de la presse au royaume de l'ultra libéralisme. L'oligarchie englobe désormais, outre ses "membres de droit" (les milliardaires les plus influents), des membres associés : certains politiciens particulièrement zélés, et les médias. Bienvenue au club !
A naco post 278
Tout à fait d'accord avec ce que tu dit,il y a en effet une sorte d'envolée lyrique du marxisme quelque peu décalé mais cela importe peu;permet moi de relever le terme "peu cultivé" en parlant de la masse,ben oui!la majorité des gens sont peu cultivés,moi le premier!car et tu le sait bien évidemment, la société actuelle articulée autour de la finance, le capitalisme,ne laisse en rien la place à une culture...si sauf la sienne...tu connais : pub, marketing, mode etc.
en fait c'est quoi être cultivé?
Mr Mélenchon nous décrit le Vénézuela, en particulier son peuple lors d'une campagne électorale, il veut souligner là le phénomène de masse, l'implication populaire qui n'est pas d'un même parti! Et mr Mélenchon l'a très bien compris, il est là bas en temps que observateur et il nous demande d'observer nous aussi puisque nous sommes ici, de regarder comment à force de résistance le peuple vénézuelien a fait reculer les réactionnaires mais le peuple français n'est pas vénézuelien ne serais ce que par la propre histoire de ces deux pays, là est le moment de comprendre sa propre histoire et par conséquent son propre peuple.
pour terminer, cette analyse de fond, que tu as pris le temps de lire démontre au delà de la posture idéologique que un peuple peut se soulever mais faut vraiment qu'il en bave, alors jusqu'à quand?par contre elle note le vide laissé dans l'exemple de la révolution portugaise. Désolé plus assez de caractères. Fraternellement
Quand va t-on demander ou exiger que les: Barbier, Roquette, jeudy et autres Godet, Dessertine, Cohen,...et consort aillent s'exprimer ailleurs que sur nos chaines publiques. Cela fait plus de cinq ans qu'ils pérorent sur le petit écran et cela au moins une fois tous les quinze jours ainsi que sur les chaines d'infos continues et à la radio. Cela devient insupportable ! Il jugent, ils s'insurgent, ils affirment, ils méprisent, ils se drappent de certitudes, ils n'ont jamais de contradicteurs dignent de ce nom. Ils font l'opinion, ils sont l'opinion publique. Ils ne supportent pas les acquis sociaux et ils détestent qu'on les empêchent de rouler dans leurs bagnoles dans Paris. Imaginez si on touche à leurs actions ou à leur patrimoine acquis par un travail d'une utilité dont la "forte valeur ajoutée" n'a d'égale que le taux de pénétration de nos logiques mentales.
Ces gens là, n'ont aucune pudeur. Leur dévouement à la démocratie devrait les inciter à plus de discrétion. Ils ont leurs plumes, qu'ils fassent le paon dans leurs journaux.
@(308) Grand merci Claude. Après réflexion, j'avais peur d'y avoir été un peu fort, mais preuve que non.
Se repose ici ce soir une question somme toute classique. Celle de l'avantage que nous autres humains tirons de vouloir trouver juste, de mettre en avant (devant) ces camarades qui peuvent être plus qualifiés pour se battre avec le diable. A nouveau, tout reste à préciser. Car les qualifications que nous donnons à certains, et que nous nous enlevons souvent à nous même, sont parfaitement héritées d'une division du travail qui à instillé toutes ses prérogatives pour n'accepter que 2 catégories de personnes : Les spécialistes,.. et les autres. Ces derniers se distinguant en x catégories dont la plus petite, utile en cas de besoin d'échelle, est l'abruti de base.
Alors Claude. Tu écris et tu penses 50 fois plus vite et 50 fois mieux que le meilleur des blogueurs du FN,... et tu te dis peu cultivé. Ceux qui entourent Chavez inventent au quotidien 50 façons nouvelles de se passer du capitalisme,.. et les trotskistes les trouvent peu cultivés. Et dans cet espace, le plus célèbre de tous les blogs politiques, à cause de la liberté qu'a toujours exercé son auteur, et par le feu qu'il a réussi par y garder malgré toutes les inondations, l'on y regrette encore ceux qui parleraient trop fort de sémantique par la voix du PCF.
Alors je ris, et je pense qu'en matière de démocratie et de devenir historique, on a le même pb que les Vénézuéliens.
Nous sommes encore loin de la révolution citoyenne d'Amérique latine. Sarkozy n'a pas assez dégraissé la grande majorité des français, ces derniers ne croient pas (encore) au tournant dictatorial, que l'Europe de Bruxelles a décidé en accord avec la bénédiction du pantin Obama mais surtout avec celle de Goldman Sachs, qui se profile avec l'aide de la "sociale démocratie européenne" ou autrement appelée "partis socialistes" (on ne sait toujours pas pourquoi).
308 naif - 21h31
Tout à fait d'accord. "Le changement, c'est maintenant" a t-on entendu dire. Quel changement ? A "C dans l'air" toujours le même discours : la pensée unique, le dogme ultra libéral, les mêmes journaux représentés. Pourquoi sans arrêt sur une chaine publique "Valeurs actuelles" magazine d'extrême droite, ultra réactionnaire et jamais par exemple, un journaliste de l'Humanité, alors que paraît-il "la gauche" a gagné les élections ? Et toujours les mêmes soi disant experts en économie qui représentent toujours la même tendance, alors qu'il y désormais des centaines d'économistes en France et ailleurs qui sont à fond contre la dictature des marchés et proposent tout autre chose ? Il n'y a pas de démocratie sans pluralisme.Ca n'est plus supportable de voir toujours les mêmes têtes qui resssassent les mêmes balivernes, sans
qu'aucune personne de poids n'apporte la moindre contradiction. Faudra t-il manifester devant les radios et TV, faire grève
de la redevance pour avoir droit à une information pluraliste et contradictoire digne de ce nom ? Et ces soi diant jounalistes qui font semblant de trouver cette situation normale ; ras le bol ! @
Bon, sans vouloir casser l'ambiance sur PSA, je trouve étonnant (voire inquiétant) de ne pas lire quelques commentaires critiques sur l'impasse écologique de la production automobile (en France, près d'1 voiture pour 2 personnes, enfant compris !). Faut-il défendre en l'état l'activité de telles entreprises dont l'activité est basée sur des productions insoutenables, liberticides et écocides (industrie chimique, bio-technologique, nanotechnologique, militaire, aéronautique, etc...) au nom de la sauvegarde de l'emploi ? La classe ouvrière mérite mieux que sa servitude à l'outil productif alimentant la sur-consommation, instrument d'aliénation au service du capitalisme.
Il est temps de s'interroger sur la réorientation de la production industrielles (et des services) afin de satisfaire prioritairement à l'objectif de bien-être social partagé entre tous, sans se soustraire aux contraintes écologiques et à celles de l'accès au progrès techniques même de base dans les pays du sud (dans ces pays, combien de tracteurs ? Combien d'usagers prenant l'avion ?).
Pour info sur le sujet un billet récent du Yéti.
@ Jean-Luc Mélenchon
Volveras ?
@ Jean Louis Charpal
Vous avez l'air surpris que rien ne change avec le PS au pouvoir. Mais considérez-vous que Blair était un travailliste/socialiste ? Je suppose que vous le traiteriez de néo-libéral. L'habit ne fait pas le moine, en France non plus.
Bonsoir,
je suis d'accord avec vous Mr Jabin, toujours tout vers le productivisme, la révolution écologique industrielle génératrice d'emplois est encore en sommeil dans leur vision. Tout ces groupes privatisés ne sont plus capable d'avoir de vues cohérentes de l'avenir, de stratégie en commun. Pourquoi ne pas demander à Peugeot de faire des tramways hybride, à ERDF le complément de ce même réseau, etc..
@François Jabin
L'article que vous mettez en lien me gêne par certains aspects. Le ton ironique du Yéti concernant les salariés et les syndicats qui ne s'y prendraient pas de la bonne manière dans la défense de leurs emplois ne me fait pas rire. L'auteur a l'air de dire que PSA serait en perdition car il n'a pas prix le virage de l'écologie. C'est faux. Malheureusement, les consommateurs n'achètent pas les voitures non pas parce qu'elles ne seraient pas écologiques mais parce qu'ils n'en ont plus les moyens!
Par contre, je suis entièrement d'accord avec le fait que ce serait à l'état de permettre à cette entreprise de développer les recherches concernant les alternatives écologiques au pétrole et autre véhicule électrique donc nucléaire. On doit associer les salariés aux changement de cap de leur entreprise. Bref, au fond, le but est d'aider les salariés à préserver leurs emplois en développant de nouvelles technologie écologiques, mais avec GM comme actionnaires (l'écologie et les américains, ça fait 2!) et le peu d'empressement du gouvernement à prendre des décisions, je suis pessimiste.
Oui, il y en a plus que marre que la médiacratie pérore ses inéffables ritournelles, mais ça c'est pas nouveau.
D'ailleurs, ne peut-elle être autre chose qu'un levier, cohercitif maintenant l'ordre des choses ici, ou réactionnaire perturbant l'ordre établit par les forces progressistes là-bas?
A priori non. Ce qui est nouveau, c'est la capacité à s'approprier massivement les échéances internationales communes des luttes qui nous animent, sans passer par les canaux orthodoxes. Ceci permet au long court et de façon furtive, de déconstruire le discours ambiant auprès de ceux de nos proches qui ne seraient pas encore convaincus de l'évidente necéssité de batir une société universaliste. Pour cela, rien de telle que des vacances entres amis d'horizons politiques divers mais non divergents, quoi que, pour remettre sur la table des sujets à débat argumentés ou à argumenter. Et refaire le point, notamment aux "Estivales du Front de Gauche" à Grenoble.
Tout en gardant un oeil sur l'actualité, prendre du recul pendant une période de " buen vivir", ce n'est pas forcément déserter le front des luttes contre les pratiques insidieuses...
Bravo à tous ceux qui tiennent ou tiendront le pavé durant la période estivale.
Amitiés.
@naif (21h31)
Tout à fait d'accord avec vous. Aucun contradicteur à l'horizon. Une fois tous les quinze jours? Vous êtes indulgent.
Je dirais une fois par jour, étant donné qu'ils sont une dizaine à radoter le même message avec la même suffisance décontractée. Ils naviguent sur plusieurs chaînes privées, mais aussi sur le service publique, j'espère qu'ils ne sont pas payés... Quand ils sont réunis chez Calvi, leur connivence jubilatoire est écoeurante...
Concernant le dossier PSA, pourquoi personne ne parle (en particulier dans les médias) de l’arrêt des ventes de voitures en Iran, qui est le deuxième pays après la France où les ventes étaient les plus hautes?
Cher Jean-Luc Mélenchon, si vous vous obstinez à chercher une explication rationnelle à la catastrophe actuelle, vous n’avez pas fini de vous perdre en conjectures. Non ! ce n’est pas un système organisé dans un but de « profitabilité ». Oui ! c’est une crise. La crise d’un modèle financier à bout de souffle qui connait crise sur crise depuis des millénaires, mais qui jusqu’ici en sortait grâce à l’exutoire de l’expansion sociologique et géographique. Ce qui n’est plus le cas, à l’heure de la dernère « mondialisation ».
Ce modèle entre périodiquement puis définitivement en conflit avec la réalité économique et sociale, parce qu’il se fonde sur l’imaginaire et non pas sur une base rationnelle : mythe de la valeur, appropriation du futur et de l’éternité par son accumulation, divinisation de la dette. La version moderne en a été formulée au 18e siècle par David Hume. Elle se réduit à deux dogmes : 1) l’investissement doit venir de l’accumulation préalable (épargne, capital) ; 2) c’est la quantité de monnaie en circulation qui détermine le niveau des prix.
Il y aura bientôt quatre-vingts ans, Jon Maynard Keynes a démontré que c’est l’investissement à partir de de la création monétaire qui nourrit l’épargne, et non pas l’inverse, tandis que John Robinson renversait l’autre dogme en démontrant que ce sont les prix qui gouvernent la demande de monnaie et non l’offre de monnaie qui gouverne les prix. J’ai quant à moi démontré que « l’inflation » est une conséquence de la...
Je constate que même en vacances la lecture de votre point de vue sur les événements (Syrie entre autres) est devenue nécessaire et me manque lorsque vous prenez bien heureusement des vacances. En même temps c'est le ressenti du manque qui est mobilisateur et offre la place à d'autres ressources. Le drame au fond, c'est la résignation et l'absence de manque!
Tout a fait d'accord avec naif ; quand va-t-on exiger que les Barbier......Cohen qui pérorent sur la finance, la crise et qui vivent dans le déni total quand il s'agit d'expliquer pourquoi on tolère la fuite de 600 milliards chaque année qui manquent cruellement au budget de l'état, disparaissent de l'espace médiatique qu'ils squattent sans vergogne depuis des lustres ? Une émission sur ARTE avait démontré la perversité du système qui emploi une trentaine des ces "collaborateurs" qui sont tous liés directement ou indirectement à la finance ; profs de fac, commentateurs, politologues etc. Ce scandale a assez duré, basta !
Me font marrer finalement toutes ces imprécations sur les médias. C’est pourtant bien simple a résoudre, c'est tout cul-cul, tout bêta. Mais on se croit obligé de regarder la télé ! Ça fait plus de 15 ans que je l'ai passée par la fenêtre et très sincèrement non seulement elle ne me manque pas mais je suis mille fois mieux informé sans qu'avec !
Plus avant il y a aussi un post sur la circulation monétaire. Théories, grands noms portant ces théories. Certes aussi, certes. Mais la encore le pb est si simple, si cul-cul, si bêta qu'on ne veut pas voir où il réside.
Si les théories prônent que les prix dépendent de la monnaie, ou/et l'inverse, en fonction du vent, la base est que sans monnaie, soyons crus sans pognon, les prix ne sont plus que des fantasmes sur des consommations inaccessibles.
Notre économie est confisquée par la finance, soyons crus encore, les banques. Et si on se réappropriait nos rapports de consommation en se passant des banquiers ? Comment ? Tout simplement en faisant circuler un maximum de monnaie papier ou pièces, autres que ces lignes théoriques d'écriture informatiques, virant tout ce qui est virement et prélèvements. Pas facile ! Si si, je vous jure que c'est facile. Une masse monétaire fiduciaire qui circule entretient de fait l'activité locale. L'autre point fondamental est notre rapport a la grande distribution. Celle ci confisque littéralement cette monnaie sans redescente locale. On en reparlera.
Tout à fait d'accord avec Jean JOLY qui résume en quelques lignes toute la problématique. Et avec des français qui n'ont pas encore compris que 600 milliards sont soustraits au fisc chaque année.... et ne dorment pas contrairement à ce qu'ils pensent, mais sont rémunérés à 7,5% ce qui constitue une double fraude pour l'état.
Ils ne savent pas que 25 à 36 000 milliards ont été soustraits et planqués de 40 ans, comme le révélait Le Point. Nous n'avons pas besoin de polémiques avec les socialistes, c'est la bataille des idées, les nôtres sont jutes, argumentées, factuelles diffusons les, pas de polémiques stériles avec eux quand on sait que les tenants de l'économie prennent "l'apéro" au "Siècle".
On a rien a attendre d'eux, la prochaine bataille sera de savoir qui de Le pen ou de nous l'emportera. Nous partons avec des boulets aux pieds sachant que la médiacratie favorise l'extrème droite, l'oligarchie financière n'ayant aucune crainte à avoir d'elle, bien au contraire. Expliquer, convaincre jour après jour, dans nos familles, chez nos amis, dans nos associations. Ne perdons pas de force avec la gauche de Goldmand Sachs, la sociale démocratie...
@_Romain Kroës à 7h39... oui, on peut dire qu'il s'agit de dogme néo-libéral
contre lequel les peuples d'Amérique du Sud ont réussi ces élans constructifs; bravo et soutien à ces personnes vraies dont Jean-Luc Mélenchon se fait fort bien l'écho en s'appuyant sur leur enthousiasme pour nous re-positiver le moral et la pugnacité. Merci à lui et qu'il nous revienne ragaillardi!
"C'est dans l'air pollué" d'extrême droite que nos dogmatiques veulent nous engluer, confirmant par là-même la connivence généralisée; comme beaucoup (depuis 30 ans) je soupçonnais une sorte de complot global informel, c'est probablement pire: une forme de guerre de positions passée depuis à la "blitz krieg" chère aux fascistes de tous poils. Mais les peuples comprennent de plus en plus.
Révolutionnons tout ça citoyens! le réalisme c'est nous et non ces ayatollahs de la mortification de la finance nuisible; plantons nos Arbres de Pensées de l'Humain d'abord tout en spirales ascendantes joyeuses car vertueuses (façon logiciel libre): cela fera une belle forêt- Tous ensembles dans le Bien-Vivre Solidaire pour objectif tenace! vivement la sixième.
@erlea 2904- 315
l'adresse de mon lien est dite "introuvable"? Copier-coller le titre de l'article sur un serveur!
erlea dit "Le ton ironique du Yéti concernant les salariés et les syndicats qui ne s'y prendraient pas de la bonne manière dans la défense de leurs emplois ne me fait pas rire".
Un passage d'A.Gorz dans un article de 2005 posait la question de la finalité de la production d'automobiles, comme en général de toute production:
"Aux yeux du capital, la nature de la production importe moins que sa rentabilité; aux yeux du travailleur, elle importe moins que les emplois qu'elle crée et les salaires qu'elle distribue.. l'un et l'autre sont consciemment ou non au service de la valorisation du capital. C'est pourquoi le mouvement ouvrier et le syndicalisme ne sont anticapitalistes que pour autant qu'ils mettent en question non seulement... les conditions de travail, mais les finalités de la production"
@ jacquelin (323),
C'est à cela que je pense aussi et ce serait d'ailleurs à mon sens la révolution la plus réussie qui soit ! Encore faut-il être suffisamment nombreux à être prêts à modifier nos façons de vivre, de consommer et d'interagir pour contourner ce système au maximum, suivant nos possibilités respectives. L'éducation citoyenne doit avant tout commencer par nous-même et en profondeur. Si nous ne voulons plus de ce système, voyons comment faire sans lui, autant que possible !
" L'autonomie citoyenne est le meilleur moyen de nous libérer des dictatures économiques occidentales ".
Ceux qui choisissent, par exemple, de vivre dans un habitat autonome sont déjà installés dans cette perspective d'avenir plus libre et moins contraignante.
Et il y a encore bien d'autres pistes à explorer et à mettre en oeuvre. Par des petits actes quotidiens, chacun peut résister en fonction de ses possibilités. En consommant moins et plus consciemment. En envisageant le troc quand c'est possible, acheter plutôt chez de petits vendeurs locaux, redécouvrir les saveurs de la nature qui offre un beau panel de plantes comestibles, etc... Il faut juste faire l'effort d'envisager de vivre autrement, le plus en dehors du cadre imposé. Bref, agir au quotidien pour se réapproprier une autonomie citoyenne maximale. Tout un programme ! Tous ces petits actes individuels additionnés peuvent peser, l'air de rien, si nous sommes suffisamment...
@ à Jacquelin
La télé...chez moi, non, je ne l'ai pas encore foutue par la fenêtre mais c'est avec délice que je lui cloue le bec le plus souvent.
Cependant que vous le vouliez ou non, la télé constitue, pour un grand nombre de vos contemporains, entre autre ceux qui votent, l'unique ouverture vers le monde.
Ce matraquage des esprits dont parle naif, par exemple, se poursuit que vous éteignez ou pas votre poste.
Considérez-vous que le discours diffusé par la télé n'exerce aucune influence sur le vote?
@ jacquelin
Tout a fait d'accord,plus de télé,moins de névrose et plus de pognons pour un service public qui n'en est plus un. Plus de carte bleue, fini d'engraisser les banquiers. Des espéces ou des chèques. Mais surtout n'attendons pas d’être nombreux, conmmencons aujourd'hui, chacun dans son coin, puis peu a peu les torrents feront la riviere. Revoyons totalement notre façon de consommer car c'est un acte politique avant tout, c'est sans doute les derniers choix qui nous restent. Alors attaquons les là ou ça fait mal, au porte monnaie
@ Genevieve (327)
Tout a fait d'accord, il faut diffuser ces idées, se passer de toutes ces choses inutiles, faire travailler le local plutot que le lidl ou autre marque pour pauvres. Jardinons nos espaces, arrivons a nous passer de toutes ces saloperies inutiles et si vous croisez un espace publicitaire et bien taguez le. C'est sans doute là que se trouve la révolution citoyenne.
pierre de marseille
Je ne peux parler que de ce que je connais le mieux, la Maternelle !
Malgrè le recul que constituent, par rapport aux textes de 2002, les dernières Instructions officielles de 2008 qui marquent un retour aux fondamentaux des années 50 (!), la grande majorité des enseignants(tes) savent qu'on apprend, mais ensemble, qu'on vit ensemble par la dimension collective de l'école. Dans ce cadre, L'Education Civique (et non l'instruction civique) permet une démocratie d'apprentissage. Pour permettre aux enfants de devenir des citoyens autonomes et responsables, on n'explique pas la loi, on la vit, on la discute, on prend conscience de son sens. Dans nos classes, les conseils d'enfants élaborent des règles de vie collectives que tous auront à coeur de respecter parce qu'ils les auront formulées, en auront débattu, qu'ils auront éprouvé le besoin, pour mieux vivre ensemble, de cette contrainte qui est aussi un facteur de liberté. Bien sûr, à leur niveau, il s'agit de règles simples, mais en parallèle, les élèves sont incités à aider, à coopérer, à écouter, à dialoguer dans le respect des autres, vaste tâche pour l'enseignant, mais formidable enjeu de société ! Socialiser est l'un des objectifs de l'école maternelle, l'éducation à la citoyenneté en est devenu un thème majeur. Il reste à former les maîtres et à traiter des problèmes sociaux et ethniques avec cohérence, vaste...
Ici, on parle, certes, mais on parle dans le vide. Un vide sidéral à vrai dire. Des cellules empêchées de communiquer entre elles finissent toujours par mourir.
Car on ne peut pas répondre ni débattre, deux jours après, à celui qui a pris la peine de vous répondre. Même (et surtout) s'il n'a pas compris ce que vous vouliez dire (ou que vous avez été imprécis). C'est d'autant dommage que nous nous trouvons sur un blog hyper fréquenté de citoyens qui doivent s'enrichir mutuellement et se serrer les coudes. Et quand je dis "se serrer les coudes", la formule est bien faible. La gratification narcissique des tous ceux qui s'expriment ici (moi-même comprise !) les empêche (nous empêche) de voir que seule la réflexion, l'échange des connaissances et des savoirs (voire des expériences) et, surtout, l'action intelligente et mûrement réfléchie susceptible d'en découler, nous aidera contre un adversaire qui, lui, sait faire et excelle...
Bref, ça va pas fort pour le petit peuple !
@ Martine à 13h49
Le modèle de ce que tu souhaites comme blog de bonne discussion entre militants n'est pas ici en effet. Pas de réponse aux propos tenus, par dilution dans la multitude. Il est à mon avis dans ce que propose le blog de Raoul Marc Jennar: possibilité de questionner et se questionner à propos du billet qu'il a publié, et il répond lui-même, s'il le juge utile, dans la suite des commentaires. Si bien qu'il y a peu de commentaires: pour un thème bien délimité, on a vite fait le tour des questions qui gravitent autour. Profite du soleil tant qu'il y en a!
@ouionpeut 27 juillet 2012 à 13h11
D'abord merci de ta réponse. Je suis assez convaincu que le champs démocratique n'est pas assez questionné dans l'éducation Nationale. La descente du savoir du haut vers le bas ne prépare (assez?) pas les futurs citoyens à jouer leur rôle de décideurs de demain. L'école ne doit elle pas d'abord amener à la citoyenneté avant la préparation à l'entrée dans la vie active? C'est la question que je me pose. J'ai souvent l'impression que l'on prépare notre jeunesse à devenir dl'annexe du capitalisme productiviste, avec obligation de rendement productif (de bénéfices). Une préparation progressive à devenir les décideurs démocratiques de demain serait utile à l'insertion dans les entreprises, et surtout nous préparerait collectivement à permettre le renouvellement réguliers des représentants politiques. La politique n'est pas un métier et ne doit pas (à mon sens) être vue comme une carrière. Vite une Constituante pour débattre et aboutir sur ces sujets. Vive la 6ème République!
Je partage plusieurs avis exprimés ici (Martine, Jabin, Jacquelin...). Sur PSA, il ne faut pas confondre le problème à long terme (les constructeurs français ont pris le virage écologique avec au moins dix ans de retard) et le problème conjoncturel (on ferme une usine pour des raisons politiques). PSA a connu ses meilleurs résultats en 2010, fermer une usine maintenant parce que les résultats baissent est indéfendable économiquement.
Sur la télé, vaste problème... oui on vit très bien sans, mais encore faut il en avoir pris conscience ! La bataille sera longue. Et ceci conduit au sujet d'internet. Il y a sans doute besoin d'un forum pour débattre. Ce ne sera pas ici, ni sur aucun site ou blog de parti ou de personnalité politique, pour d'évidentes raisons de responsabilité. Que faire ? En créer un, une initiative parallèle en quelque sorte. revolution-citoyenne.com ou tout ce que vous voulez. Qui a les compétences et (surtout) le temps pour s'en occuper ? Avec un CMS moderne il est possible d'être plusieurs à le modérer.
À Jacques G
"...Alors attaquons les là ou ça fait mal,..."
C'est une façon de voir. Je pense que ce n'est pas la bonne. Moi je dirai avant tout de faire en sorte d'y trouver nous même notre bien, dans ce changement de pratiques. Et en montrant notre plaisir, soyons fous disons satisfaction, on pourra en donner l'exemple. Et l'exemple est le seul et unique moyen de convaincre autrui. Si nous agissons avec un esprit de revanche, de révolte, sans que le bien fondé soit porté par l'utilité que nous en avons, nous inspirerons plus la crainte et l'angoisse que le changement. Si nous devions frapper ou ça fait mal, on devrait en tout état de cause faire une liste nominative de gens profitant sans vergogne du travail des autres et les déloger un par un. Nous n'obtiendrons alors en retour que l'agressivité et la violence issue de la crainte de perdre une situation. Alors tout a l'inverse, modifions nos façon et nos mode de vie pour en tirer tout en douceur la satisfaction, même purement personnelle, de ne pas alimenter un système absurde. Si on raisonne par la conviction, je suis sur qu'avant les élections vous avez discuté tant et plus, argumenté a propos du FdG. Et qu'est ce qui a pu emporter le morceau d'après vous ? C'est votre passion, votre sentiment d'accomplir, de chambouler. Bien au delà des idées c'est l'âme que vous avez mis dans votre conviction qui a entrainé d'autres vers la même réflexion et le même engagement.
Avec quelques années de retard la B C E pourrait préter directement aux états, comme propose depuis ...c'est si loin le F D G et " l'extréme gauchiste" Mélenchon ! Faut-il que la situation soit si grave, pour que le bon sens l'emporte.Ila bonne mine le "vacancier "et son succésseur tout aussi libéral ? Quand aux chiens de garde du génial systéme, comment vont -ils nous expliquer ce virage en téte à queue de ralliement aux bonnes idées de la vraie gauche intelligente et visionnaire.Quel drame si le bon peuple apprend cela -les rouges ont raison et sont plus crédibles que les petites cervelles au pouvoir en Europe - Qu'ils s'en aillent tous
jacquelin 323
Quand je disais "là ou ça fait mal", je parlais du porte monnaie, au choix de nos achats quoditiens, a repenser nos besoins, je ne comptais en aucun cas marquer les maisons des banquiers d'une croix et aller les tuer dans la nuit... mais juste dire que nous avons la solution dans nos choix quoditiens, autant en faire une arme, qui ne tuerait personne hormis ce systéme meutrier. Apres personnellement, je me rapproche plus des sites anar et combatif, parce que le FdG ne répond pas à mes attentes, mais c'est un avis personnel et ça n'engage que moi, je ressens plus une solution dans les conflits, des actes virulents plutôt que des belles paroles. Mais j'ai beaucoup de sympathie pour ce mouvement car il est unique, il se construit au jour le jour, ses sympathisants sont tous différents, c'est sans doute cela qui en fait sa force et sa richesse. Mais je doute beaucoup que tout cela se règle dans la douceur. Voilà bonne journée à tous.
Eloignée de mon ordinateur et n'ayant pas le temps de tout lire hormis le billet de JeanLuc Mélenchon, mon propos va peut-être faire un doublon mais je tiens à l'exprimer. Je viens de poster mon adhésion au Parti de gauche et j'ai décidé d'être très vigilante quant au respect de mes idéaux par le Parti. Chiffonnée par l'attaque du Canard enchaîné moquant le billet de Jean Luc Mélenchon (le passage parlant de Chavez) je suis allée sur deux sites résumant "l'abominable" rapport de l'ONG Human Rights Watch concernant Chavez. Ouf! rien de bien méchant. N'est pas Allende qui veut ! J'ai vu quelques vidéos pour faire la connaissance de cet homme. Soit il est atypique mais ses propos ne sont pas ceux d'un dictateur et je comprends que Jean Luc Mélenchon, Ignacio Ramonet et d'autres soient tout remués mais pas forcément aveuglés comme l'écrit le Canard.