15août 12

Bavardage tranquille

Carte postale de retour

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L'asile politique accordé par l'Equateur à Julian Assange

est une bonne nouvelle

Bravo l’Equateur ! La décision du président Rafael Correa d’accorder l’asile diplomatique à Julian Assange dérègle la machine à étouffer en silence.

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Me revoici. J’entre dans le flot de la toile comme on entre dans la mer pour un bain. Je dois m’acclimater. Je reprends. Tout doux. Rien ne me fera accélérer. Bien calé dans mon hamac je lis la pile des numéros de « L’Humanité » que la factrice m’a livrée pendant mon absence. J’ai le temps ! Je me cale sur un horizon de redémarrage effectif la semaine du 20 août avec l’horizon du vendredi 24 août à Grenoble. En effet le Parti de Gauche m’y donne la parole pour un meeting public en conclusion de son « remue méninges ». C’est juste la veille de l’ouverture, le lendemain, des « Estivales » de notre Front de Gauche.  En semaine, je m’exprimerai ici et là, où l’on me propose des espaces sans pugilat ni traquenard. Bon. Voyons. Cette note fonctionne comme un bavardage.

En tous cas c’est un étrange moment que celui où l’on doit de nouveau s’impliquer dans une mêlée, que l’on a eu tant de mal à quitter et davantage encore de mal à mettre à distance de soi. La cure au loin a eu au moins un effet d’apaisement. Quand j’ai découvert, stupéfait, la revue de presse des saletés publiées à mon sujet cet été, j’ai eu un temps de cette drôle de nausée qui m’a serré la gorge tant de fois pendant cette dernière semaine de campagne présidentielle où chaque jour commençait pour moi avec une calomnie répandue sur le net et relayée par les moutons médiatiques. Mais ça ne dura pas. Aucun des symptômes physiques de cet état ne se fixait. Je m’ébahis seulement de la longévité des rancœurs que j’ai suscitées. Les plumitifs qui s’indignent de mon agressivité et m’invitent à la tolérance se sont encore lâchés cet été dans les outrances et les insultes. « Mais qu’est-ce que tu leur as fait pour qu’ils te traitent comme ça », m’a demandé un ami très cher. Qu’est-ce que je leur ai fait ? Conjugue au pluriel : nous leur avons fait peur, camarade !

Ma pile du journal « L’Humanité » une fois finie, j’ai lu les gazettes de la finance. Là, c’est autre chose. La violence de mon indignation est intacte. Je crois même que ça s’est aggravé. Je reviens d’une zone du monde en pleine ébullition où tout déborde de projets et d’énergie. Le choc de la comparaison est sévère. Là-bas aussi ils ont connu ça jusqu’à ce que commence la vague des révolutions démocratiques qui a tout balayé. Maintenant les voilà dans les turbulences d’un monde en mouvement. Ici, c’est : bonjour tristesse. Partout la peur. Partout la déprime. Il y a de quoi. La politique stupide d’austérité généralisée est en train de provoquer une récession générale sur le vieux continent. Ricanons en voyant que même ce mégalithe de madame Merkel commence à payer le prix de la politique de rustre qu’elle impose à toute l’Europe avec sa bonne conscience à front de bœuf ! Ce n’est pas faute d’avoir expliqué combien ce désastre était prévisible et combien il ne pouvait en être autrement. Mais à quoi bon ! Les très intelligents continuent de pérorer dans les colonnes que je lis. Rien ne les arrêtera. Au loin, on entend déjà le bruit de la grande chute d’eau qui va envoyer tout le monde dans le vide. Mais tous pédalent avec ardeur : plus vite, plus fort ! La Grèce a encore perdu six points d’activité économique ! Pourquoi changer une politique qui ne marche pas ? L’Espagne est entrée à son tour dans la spirale mortelle. Quelle surprise ! Lisez le texte de Sépulvéda dans « Le Monde Diplomatique » de ce mois-ci, malicieusement titré « le chat de Zapatero ». Le traité européen soi-disant « renégocié » par François Hollande va aggraver ce chaos déjà automatiquement grandissant. La vérité c’est qu’il est inapplicable. Qui et comment dans une économie déjà en récession va encore atteindre un déficit désormais limité à 0,5 % ? Qui est capable de provoquer un tel choc de contraction de la dépense publique ? Fumisterie ! Mais on peut compter sur l’armée des « béni oui-oui », en rangs serrés comme d’habitude, médiacrâtes, « responsables » politiques et compagnie pour assurer un escamotage complet du débat formel prévu à l’Assemblée pour la ratification du nouveau traité. La réalité et la résistance devra donc trouver d’autres chemins.

Certes nous avons échoué en février dernier à faire émerger ce débat lorsqu’est arrivé dans les assemblées le vote du mécanisme européen de solidarité financière. Pourtant, en pleine présidentielle, c’était l’occasion idéale dans un pays démocratique, non ? Pierre Laurent y consacra une bonne demi-heure à notre meeting national de Villeurbanne. Et moi tout autant le lendemain au meeting de Montpellier. Toutes nos organisations menèrent  campagne pour le référendum, des milliers de citoyens inondèrent leur carnet d’adresse électronique. Rien n’y fit. Les médias, l’UMP et le PS ont nettement préféré les gesticulations sur la viande halal ! Mais ce n’est pas une raison pour renoncer. Non ! Tout le contraire. Le travail patient d’explication n’atteint certainement pas le très grand nombre. Quoiqu’il s’opère, en profondeur, des changements d’état d’esprit dont n’ont pas idée ceux qui comptent sur leur habituel tour de passe-passe pour berner tout le monde. Mais ce que nous faisons construit un secteur de plus en plus large de citoyens informés et motivés. Ceux-là seront le point d’appui de la nouvelle politique qu’il faudra mener quand tout ceci se sera effondré. Dans combien de temps ? A quel moment. Nous ne le savons pas. Nous savons seulement que cela aura lieu, inéluctablement.

D’après moi, la jeunesse de notre pays est mûre pour se mettre en mouvement. Toute la période électorale, et celle qui en a été avant cela le prélude, a canalisé dans cette direction l’énergie disponible. Le mouvement des indignés n’a pas pris pied à échelle de masse parce qu’il existait un moyen de faire autrement. Cette remarque s’étend à tous les secteurs d’âge et de profession en vérité. A présent les prochains rendez-vous dans les urnes sont éloignés et leurs enjeux moins contraignants sur les leviers de décision institutionnelle. Par conséquent l’énergie de la volonté de résistance va se trouver d’autres canaux. Il est normal que cela soit spécialement à prévoir dans la jeunesse. Plaque sensible de la société, la moins insérée, la plus disponible qu’elle l’ait voulu ou pas. Non seulement elle vit mal mais on lui annonce qu’il n’en ira pas autrement avant…. avant combien de temps ? Tiens, c’est vrai, les bons docteurs comme disait Strauss-Kahn n’annoncent jamais quand leur remède auront eu le dernier mot sur la « maladie ». Il n’est pas difficile d’imaginer que les nouvelles générations trouvent bien vite insupportable le temps long des sacrifices à perpétuité, de la galère sans fin, du précariat à vie. Notamment dans la jeunesse scolarisée, celle des fins de cycle secondaire et celles de l’université. Qu’a-t-elle à perdre ? Dans le vaste monde, et notamment dans les deux Amériques, c’est dans cette population qu’ont lieu les mouvements sociaux les plus ancrés et les plus longs. Les carrés rouges du Québec en témoignent ! Mais nous avons aussi un rude choc en préparation dans la classe ouvrière de l’industrie. Le dos au mur, les PSA se savent le dos au mur. La peur du lendemain retient fort de tout côté, je le sais bien. Mais qui sait si la chaîne n’a pas déjà subi tant de tension qu’elle pourrait craquer ici où là. Voilà le contexte.  

Comme on l’avait deviné, je n’avais rien pu prévoir ni organiser pour mes vacances du fait de l’enchaînement de mes campagnes électorales. Un réseau d’amis s’est mis en mouvement pour tout organiser au dernier moment. Que serais-je sans cette fraternité qui depuis tant d’années me protège et me porte. Mon séjour en Amérique du sud s’est donc prolongé à l’impromptu ! En fait l’éloignement physique était bien la condition de cette indispensable mise à distance sans laquelle on ne peut pas faire vraiment le ménage dans son esprit. Oh ! Je ne dis pas que toutes les plaies ont cicatrisé. Qu’importe ! L’essentiel est que de chacune soit tirée au moins une leçon qui, en donnant du sens aux violences subies, leur lime les dents pour l’avenir. « Les grands angoisses périssent d’être identifiées » dit notre Albert Camus. Mais dans l’immédiat, le plus délicat est de négocier avec le goût que l’on reprend si vite pour la douceur des choses. Avec la bonhommie des rapports simples, avec un peu tout le monde, au hasard des rencontres. Avec la suavité du temps qui passe tout doucement. A la splendeur des matins qui commencent sans enjeu et se satisfont d’eux-mêmes. Brefs au cours du temps plus apaisé comme celui auquel je viens de goûter. L’action politique est si violente ! La scène médiatique si grossière ! Mais à cette heure pourtant, je sens cependant comme il est bon de commencer mon retour en Europe en reprenant le dialogue si singulier, si dense que ce blog m’a permis d’avoir avec tant de gens amicaux et engagés. Je leur dois des formules, des coups d’œil, et des agacements finalement créatifs. J’aimais aussi retrouver mon cartable à la rentrée, je peux bien l’avouer. Il me mettait en appétit de savoir.

J’ai moins lu que d’habitude, cet été. Pas question de transporter la cargaison de livres reçue pendant la campagne électorale, bien sûr. Elle est restée à quai. J’avais fait le pari d’une valise à roulette en bagage cabine, un point c’est tout. Je ne savais pas pour combien de temps je partais. Je suis de toute façon devenu un passionné de l’équipement ultra léger. Donc : rien d’autre que l’ordinateur portable, déjà lui-même délesté de son contenu sur disque dur externe pour s’éviter les embrouilles et les curiosités intrusives. Sur place j’ai donc butiné dans les bibliothèques des copains avec une préférence pour les très gros volumes qui durent et font un fil conducteur avant chaque sommeil, celui de la nuit comme ceux des siestes. J’ai choisi la couleur locale. D’abord une bonne grosse biographie de Simon Bolivar. Puis une autre non moins copieuse du Che Guevara, en français, achetée de plus à la Havane. Inutile de dire que je me suis bien félicité du choix et de l’ordre de lectures qui n’est pas seulement chronologique. De Bolivar au Che, il y a une continuité. Celle-là même après laquelle nous sommes attelés à notre tour. Ça se voit en Amérique du sud dans l’action des gouvernements de la vague démocratique. Un slogan des chavistes le résume : « Alerta ! Alerta ! Alerta que camina la espada de Bolivar en America latina ». Alerte ! L’épée de Bolivar chemine en Amérique latine. Ça se comprend facilement. Il s’agit de l’indépendance dont c’est le deux centième anniversaire en Amérique du sud. L’indépendance est une autre façon de nommer la souveraineté populaire. Et nous ? L’histoire commence seulement avec l’émergence d’une autre gauche qui s’unit, s’organise et perce électoralement sur le vieux continent. Le système de l’alternance va s’effondrer ici aussi. Le point nodal de notre tâche est aussi la question de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale qui sont les deux faces du même problème à cette heure où, comme l’a dit John Monk, l’ancien secrétaire de la Confédération européenne des syndicats, les nations sont devenues les colonies de la Commission européenne. Bref, j’ai lu utilement une fois de plus.

Je crois qu’il faut lire. Beaucoup, tout au long de l’année. Pour apprendre et faire sienne l’expérience des autres. Car le savoir s’incorpore. Sinon ce n’est pas du savoir. C’est juste de l’information. L’idée qu’il existe une capacité électronique sans borne pour le stockage du savoir et que nous n’aurions donc plus besoin que de savoir utiliser un moteur de recherche est une dangereuse hallucination. Un savoir, une fois assimilé, ne s’ajoute pas seulement aux autres, il en modifie le contenu. Et, en diffusant, il transforme toute l’architecture de nos réflexes et perceptions. C’est pourquoi il faut regarder de près la qualité de ce que l’on consomme comme nourriture mentale. L’écrit nous a libéré des contingences de la culture orale qui dépendait toute entière de la personne qui conservait le récit et le transmettait. Le singulier devient universel à la condition du récit qui en rend compte, pas vrai ? C’est pourquoi il est si important de ne pas laisser le récit de notre présent aux seuls vainqueurs du moment. J’ai bien vu ce que l’on a fait de moi dans le livre écrit à mon sujet. Je respecte le travail qu’il a nécessité. Mais je le tiens pour ce qu’il est : un regard particulier, très subjectif et très orienté. Ce qui est bien son droit. Me coûte davantage le constat qu’il est très éloigné des fils conducteurs réels de mon engagement politique. Du coup j’étais attentif à cet aspect du texte en lisant les biographies de mon été. Me clouaient-elles dans l’anecdote et leur fausse continuité où me donnaient-elles à comprendre les arguments de la cohérence d’un engagement, le sens de ses rebonds ?

Dans mes deux lectures de biographie, j’ai trouvé un fil commun. Le fil de la cohérence est dans le personnage, il repose sur un ou des fondamentaux biens ancrés, bien argumentés, bien intégrés au reste des raisonnements et des affects. Mais si essentiel que cela soi, tout le reste est dans les circonstances qui rendent possibles ou non l’action inspirée. Et puis il faut être capable de saisir au vol ce qui se présente. Ici l’art du moment, le hasard et le geste technique finissent par tout contenir. Si je fais une telle part à ce qui vient de l’intérieur du personnage c’est en constatant une fois de plus combien chacune de ces histoires est chahutée par les événements toujours imprévus, les malentendus, la poisse, les jalousies et les poisons. Au fond, c’est souvent le cas à toute échelle de vie. Mais le relief de ce qui est « extraordinaire » nous éclaire très utilement sur le sens de ce que nous vivons et qui est souvent d’apparence plus banale. Je me souviens d’avoir été éberlué par les  détails cruels  du récit de Jean Lacouture dans sa biographie de De Gaulle. Je parle ici de la période de la résistance. L’effroyable sac de nœuds mortels qui entoure le général, sa mise en cause permanente, l’énergie mise par les anglo-saxons pour le sortir du jeu quand ils décidèrent qu’ils l’avaient assez vu, m’étaient inconnus. La légende occulte tout cela. La geste est construite sur le modèle de la remontée des Champs Elysées sous « les purs rayons de la gloire » comme il l’a dit lui-même. En fait tout récit est un enjeu. Et sa diffusion un autre. Un livre peut transformer une existence pour un lecteur qui entre tête et corps dans le récit. Ces réflexions tirées de mes lectures de vacances s’achèveront sur une recommandation. J’ai lu trois quatre autres choses à vrai dire assez inégales. Mais je veux faire une recommandation enthousiaste. Lisez « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. Hilarant. Ici aussi tout commence par un choix butté, venu de l’intérieur du personnage. Le refus de s’impliquer. Il le conduit à vivre une vie d’aventures radicales bâtie sur des malentendus qui finissent par sembler faire sens. C’est un deuxième degré très réussi. Refuser les autres, refuser la politique, même avec la plus extrême application, ne permet pourtant pas d’y échapper. Ni à l’un ni à l’autre. Quoique laborieux et même gnan-gnan, quand il faut finir (au point que je croyais lire du John Irving !), jusqu’à dix pages de la fin on fait du hors-bord déjanté. Que mon commentaire verbeux ne vous empêche pas d’aller à l’essentiel : le livre est très drôle. C’est cela qui vaut la peine.  

Comme je l’ai déjà dit, j’étais en Amérique du sud. D’abord pour un emploi du temps politique. Il s’agissait du forum de São Paolo, point de rencontre privilégié avec toute l’autre gauche sud-américaine. J’y avais mes objectifs politiques. Je crois que j’ai bien avancé dans la coopération politique internationale que j’ai en vue et à laquelle nous travaillons avec maints camarades. L’occasion faisant le larron, puisque j’étais là, j’en ai profité pour partager quelques  moments de la campagne d’Hugo Chavez. De tout cela j’ai traité déjà dans mes précédentes notes. Quelques giclées de fiel médiatique m’en sont revenues qui m’ont bien amusé par leur bestiale et routinière méchanceté. Laissons cela. Je m’en amuserai publiquement le moment venu. On ne peut prendre au sérieux la prose qui a donné le « la » sur ce thème, celle de l’ancien tueur repenti, l’homme qui erre dans les cocktails d’ambassades pour gémir « la révolution cubaine m’a volé ma jeunesse ». C’est cet olibrius, méprisé par toute la gauche latino, qui est aujourd’hui le grand chef de l’Amérique latine au journal « Le Monde » : Paolo Paranagua. Mon seul regret est que mon moqueur préféré, le «  Canard Enchainé », conclue son bocardage assez saignant, en rappelant qu’il y a quand même des problèmes de démocratie au Venezuela. Ah oui ? Lesquels ? Voilà ce qu’il serait intéressant de connaître pour pouvoir en discuter.

Je reviens à nos échanges. Si cet espace est celui d’un dialogue il faut en respecter les rythmes. C’est pourquoi, si vous êtes de retour devant votre écran depuis quelques temps seulement, je vais me permettre de vous recommander la lecture de mes deux précédents posts. J’ai en effet investi beaucoup de temps et de soin à leur rédaction. Surtout, ce fut une occasion privilégiée d’affiner la mise en mots sur le fond des orientations que je crois nécessaire de prendre dans l’action politique mondiale de notre gauche. Je ne dis pas que ce soit une prose très facile. En me relisant je vois bien combien j’ai eu le clavier et la plume un peu laborieux. Décalage horaire ? Matériau encore trop brut ? Quoiqu’il en soit vous y trouverez le fil conducteur de ce que sera mon travail sur les thèmes de l’action internationale dans les prochains mois.

N’empêche ! Mes dialogues avec Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères du président équatorien Rafael Correa, et avec Temir Pora, le ministre des affaires européennes de Hugo Chavez m’ont bien aidé à faire le point avec eux sur ce qu’il est possible de faire en commun. C’est de cela que j’ai traité dans cette précédente note. Car il y a nécessité d’agir en commun. D’abord pour notre défense commune. Trop d’amis n’ont même pas la simple prise de conscience du fait que nous formons un tout, un ensemble perçu comme tel par nos ennemis dans nos pays respectifs et par l’empire nord-américain ! Trop n’ont pas compris que notre mouvement est d’un seul tenant même si ses formes, ses mots, ses points de passages et ses rythmes diffèrent. C’est au point qu’il me faut insister à propos de notre défense commune pour faire comprendre qu’elle est une urgence dans le contexte. Quelle défense ? Celle de nos gouvernements menacés par des coups d’état, la défense de la vérité sur notre action au pouvoir ou dans l’opposition contre les campagnes mondiales de dénigrements de l’internationale des médiacrâtes. Mais surtout pour la démultiplication de la force que nous sommes d’ors et déjà dans le monde. Comment ?

En partant des revendications communes de l’humanité dont nous sommes porteurs ! J’ai cité dans cet ordre d’esprit la question de l’eau et de sa propriété collective inaliénable ! L’eau publique, la gestion de l’eau libérée du parasitisme de l’argent et des multinationales ! Cette bataille-là, c’est à mes yeux l’équivalent de la bataille pour la journée de huit heures qui donna son sens concret à l’existence de la première internationale ! Le scandale récent révélé par « Marianne 2 » et « Médiapart » sur ce complot de la multinationale de l’eau pour contrer l’action de notre camarade Gabriel Amard et la fondation de la régie publique de l’eau des « Lacs de l’Essonne », n’est-il pas révélateur ? Ne souligne-t-elle pas l’étroite connexion entre la dimension écologiste et anti-capitaliste de notre combat et de notre projet de société ? De ce fait, la plainte que Gabriel Amard a déposée contre la multinationale pour « trafic d’influence » est une première de grande portée politique. Bien sûr je vais y revenir très bientôt, et pas qu’une fois.

Après cet épisode politique, j’ai décroché vraiment. Je n’y reviens pas vraiment ici. De mes vacances je ne dis rien pour maintenir le cloisonnement étanche de ma vie privé ! C’est une protection si difficile à tenir contre certains médias voyous, de la presse soi-disant respectable, qui s’acharnent dans les tentatives pour tenter de violer cette limite dont j’ai pourtant répété cent fois combien j’y tenais et pourquoi. Pour ma part je plaide pour un renforcement législatif de la protection des droits de la vie privé. J’estime qu’il faut alourdir les peines contre les auteurs de ces viols. J’opte aussi pour des mesures qui étendent le champ des poursuites possibles pour rendre impossible des manœuvres du type de celle dont vient de souffrir Anne Hidalgo alors même qu’elle luttait contre une rumeur sans fondement qui humiliait sa vie privée et frappait toute sa famille. C’est cet exemple, découvert à la faveur d’un accès aux « actualités » de Google, qui me pousse à écrire ces lignes. J’ai été glacé par le traitement réservé à Anne Hidalgo du seul fait qu’elle ait cherché à protéger les siens contre un mensonge.

Mais cette même lecture superficielle de ce qu’une machine comme Google décide de placer en tête de gondole de l’actualité digne d’être connue en premier abord m’a aussi donné un vrai moment de bonheur. C’est la nouvelle de l’atterrissage réussi sur la planète Mars de l’engin « Curiosity ». Déjà c’est la planète rouge : un bon début, non ? Soyons sérieux : « Curiosity » est un monstre sur roues de neuf cent kilos qui démarre un tour d’exploration de la planète qui me remplit d’enthousiasme. J’ai retrouvé, en lisant cela, l’excitation de mes très jeunes années quand commençait la conquête de l’espace. Je découpais avec ferveur les articles qui en traitaient. Je considère encore à présent que Youri Gagarine est une figure humaine emblématique aussi immense pour l’humanité toute entière que Gutenberg l’a été pour l’Europe de son temps. Je n’ai pas aimé le commentaire agressif du secrétaire d’Etat nord-américain selon lequel ce succès devrait faire réfléchir ceux qui doutent du leadership des USA dans le domaine spatial. Quel changement ! Où est le temps qui voyait le premier homme sur la lune se réclamer d’un exploit au nom de l’humanité toute entière ? Vous vous souvenez ? « Un petit pas pour moi, un grand pas pour l’humanité ». L’espace devrait être toujours ce domaine qui donne à l’humanité le moyen de se sentir telle, c’est à dire impliqué collectivement par une dépendance commune. Je sais bien que cela n’a pas empêché Neil Amstrong, ce 20 juillet 1969, de planter déjà d’ineptes drapeaux états-uniens sur la Lune, qui, paraît-il, s’y trouve toujours. Mais l’époque était pleine d’un état d’esprit audacieux. Seuls les libéraux et leurs zombies croient que le meilleur moteur de l’activité ou de l’ingéniosité humaine est la cupidité ou la comparaison des prix des marchandises. En fait ils réduisent la vie à son aspect le plus pauvre.

La véritable préoccupation des humains est de faire ce qui paraît impossible : cueillir à volonté quand on est réduit aux aléas du chasseur cueilleur, manger de la viande quand on veut quand on est dépendant de sa chasse quotidienne et ainsi de suite. C’est comme ça aussi qu’on en vient à l’agriculture et à l’élevage. Et de même, voler comme un oiseau, atteindre les étoiles, et ainsi de suite. Ce sont des rêves créateurs. De l’activité pour rendre réels ces rêves d’humains naissent des milliers d’inventions concrètes dont l’usage se répand dans d’innombrables domaines. Et alors autant de limites apparaissent. Alors autant de nouveaux rêves surgissent. J’écris tout cela pour insister sur cette idée que notre capacité d’initiative est ancrée dans notre imaginaire poétique, non comme une négation de la réalité mais comme une réponse aux limites qu’elle croit pouvoir nous assigner. J’ai écrit « poétique » parce que le mot veut dire création. La poésie est dans tous les arts. Tous les arts sont par essence poétiques. En étendant l’idée un peu aux forceps, je dirais que cela vaut aussi dans l’action politique qui est un art de réalisation. Et même, là peut-être davantage qu’ailleurs.

Par exemple, le Front de Gauche est une invention destinée à nous aider à franchir nos limites. Celles qu’avaient assigné à notre gauche le goût des routines, l’intériorisation de la claustration minoritaire, le sectarisme, le réflexe des querelles byzantines et des batailles de textes prophétiques, la fascination pour les jeux de billards à trois bandes, les sordides querelles d’égo habillées en chocs théoriques. Tout cela était la gangue qui empêchait que déferle la formidable énergie que notre mouvance contient. Et le Front reste la machine adéquate aussi longtemps qu’il respecte cet objectif. Sinon : retour à la case départ. Mais la vie, elle, continuera. Et cela parce que le Front de Gauche n’est pas une fin en soi. La situation écologique et sociale appelle une réponse aux limites qu’elles semblent assigner au futur de l’humanité toute entière. L’objectif est d’appliquer celle que nous avons élaborée dans nos combats, de mettre en œuvre notre projet pour l’avenir. La révolution citoyenne comme sortie de crise. Voilà la tâche. Les poètes auront toujours le dernier mot.


544 commentaires à “Carte postale de retour”
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  1. Lilly54 dit :

    Bonjour Jean-Luc ! Quel bonheur de vous retrouver ! Je n'ai pas encore lu votre billet que je veux déguster tranquillement. La nouvelle m'est parvenue de twitter et je peux vous dire que twitter et le réseau front de gauche constitué sautent de joie à l'annonce de votre retour ! A bientôt donc.

  2. educpop dit :

    C'est drôle d’être le premier à réagir !
    La fraîcheur retrouvée, quelle joie ! Il serait bien que dès la fin du mois d'août un fil conducteur nous permette de pouvoir concilier le respect des institutions et des syndicats, avec l'action militante et citoyenne. La distance que peut avoir Jean-Luc Mélenchon avec les évènements tout en y jouant un rôle moteur, il faut que cela soit déterminant.
    "La révolution citoyenne, voilà la tâche" On sait pourquoi on veut agir, on sait à peu près où on veut aller, mais on ne sait pas bien comment on va faire. Faut-il simplement participer au mouvement, se laisser porter par lui tout en étant actif et vigilant, et croire ainsi qu'il va s'amplifier et devenir grand ?

  3. authouart dit :

    Ssalut content de vous revoir bientôt. J'espère que la gueule de bois est passé et que l'on repart réarmé pour faire fermer leur gueule non seulement à la droite et aussi à la gôche. Les roms en sont l'exemple.

  4. Large tour d'horizon de rentrée bien intéressant. Il me paraît tout à fait crucial de coordonner la Résistance de tous ceux qui partout dans le monde veulent en finir avec l'ultra libéralisme, ses absurdités, ses injustices insupportables et ses ravages.
    L'Internationale "socialiste" ne sert plus à rien, pire, elle encombre le chemin qui mène à une vie meilleure. Quant à l'Internationale des maîtres du monde, cette oligarchie dépourvue de toute légitimité qui se pavane à Davos mais prend les décisions qui nous concernent en petits comités quasi clandestins, elle est soudée et en ordre de bataille permanent. L'ébauche d'une Internationale des démocrates progressistes est non seulement une bonne nouvelle, mais une impérative nécessité.

  5. Virginie dit :

    Il est revenu! Merci pour ces quelques mots qui font plaisir à lire, j'espère que vous vous êtes bien reposé parce que y a un peu de boulot pour la rentrée! Quoique si j'en crois les multiples interventions d'Eric Coquerel, sur les Roms et le traité, la maison n'était pas à l'abandon :-)
    Je ne pourrais pas venir aux Estivales mais je vous souhaites à vous tous les chanceux un excellent moment. A bientôt à la Fête de l'Huma ou au détour d'une manif'.

  6. Catherine Melin dit :

    Comme vous nous avez manqué et quel bonheur de vous lire de nouveau !

  7. Cecile dit :

    Bienvenue !
    A propos de "Curiosity", les propos du secrétaire d'Etat sont particulièrement mal placés puisque Curiosity possède de nombreux instruments qui n'ont pas été conçu et fabriqué par des équipes de recherches américaines. Deux des instruments, dont le laser essentiel pour le bon déroulement de la mission, ont été conçus et fabriqués en France. (cocorico !) Bref tout ça pour dire qu'effectivement, c'est l'Humanité qui progresse en envoyant un robot aussi sophistiqué sur Mars, pas juste une nation.
    Au plaisir de vous lire. Quant à la jeunesse, oui nous sommes prêts. Enfin une panne de facebook pourrait aider certains d'entre nous à se préparer ;-)

  8. Ouilya dit :

    Je n'ai pu m'empêcher de pousser un cri de joie ! Vous voilà de retour. Si vous saviez combien vous m'avez manquée, je me suis repassé toutes les vidéos de vos meetings, que du nanan. Quel beau cadeau pour ce 15 août !
    Maintenant je vais me régaler de votre prose.
    Prenez soin de vous éternel étudiant.
    Fraternellement.

  9. Romain JAMMES dit :

    Salut,
    Et bien, on a presque eu peur pour toi. Y avait même des rumeurs qui gonflaient sur ton possible non-retour (on a bien rit). En attendant tu n'est plus l'ennemi n°1 des médias, des sportifs t'ont remplacé.
    Comme quoi la politique est un sport de combat.
    À bientot !
    Romain

  10. Katimini dit :

    Ravie de ton retour... ça a fait un peu long, c'est vrai mais fallait prendre un peu de distance hein!
    Ils sont nombreux celles et ceux qui te suivent tu sais!
    Allez on s'réveille. Debout le collectif international !

  11. Diogene dit :

    Inéluctable oui... et pas un jour a perdre pour être plus nombreux dans leurs décombres que voudront se disputer le FN et une partie de l'UMP. Le possible doit prendre le dessus sur la résignation.
    Amitiés fraternelles,

  12. Michèle Veronesi dit :

    Ah ! quel bonheur de vous retrouver et de vous lire ! toujours ce même sentiment quand vous parlez ou écrivez que ces mots j'aurais pu les dire... peut être pas avec la même verve et le même talent mais l'idée y est ! le #réseauFdG de Twitter a permis de garder l'esprit actif pendant cet été mais on est bien content de vous retrouver !
    Amitiés et hasta la victoria siempre !

  13. Annie dit :

    Si contente de vous retrouver ! merci pour ce partage continu....
    Oui lire, lire et confronter, réfléchir, quoi de plus exaltant pour être si vivant que le moment venu l'élan révolutionnaire nous propulse sans hésitation dans la lutte !
    Je n'ai pas voyagé cet été, géographiquement s'entend, car en fait j'ai rencontré sur le net de bien belles personnes, passionnées, engagées, vertueuses comme on les aime?
    Je veux parler de Etienne Chouard dans une intervention fleuve de Arrêt sur image, un vrai bonheur!
    Et sur le site de RTS,Henri Guillemin, un historien qui donne à connaître l'histoire par le point de vue des vaincus. C'est incontournable pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui !
    Je vais lire, pour me détendre, vous avez raison il faut se détendre aussi même si c'est si enthousiasmant de lire pour connaître, donc disais-je, je vais lire "Le vieux qui ne voulait pas......."
    J'aime l'image du virus qu'emploi E Chouard: aussi grosse que soit la bête immonde qui nous voudrait nous détruire, il suffit d'un petit virus pour la rendre inoffensive : soyons tous des virus!

  14. ouionpeut dit :

    Très heureuse de votre retour, mr Mélenchon, vous nous avez beaucoup manqué !
    Mon mari et moi allons adhérer au Parti de Gauche et lutter dés la rentrée avec tout l'enthousiasme qui nous porte quand vous êtes devant !
    Luchando se hace el camino !

  15. Fan de canard dit :

    Bon retour parmi nous, et au plaisir de vous revoir et ré-entendre dans de prochains débats.
    Comme vous le constaterez si vous suivez le lien ci-dessous, il reste du travail.
    Conservez votre bonne santé !

  16. Jérémie dit :

    @ Annie en 12 et aux autres camarades
    Je suis soufflé par ce que vous écrivez, car j'écoute en ce moment-même Guillemin (j'en suis à sa série sur "l'autre avant-guerre 1871-1914", après celle sur Robespierre et celle sur Pétain), après avoir vu cette même entrevue d'Etienne Chouard.
    Les exposés de ce M. Guillemin sont vertigineux, et illustrent à leur manière des périodes-clefs de l'histoire que M. Mélenchon ne rechigne pas non plus à évoquer. On est en pleine démonstration de la fabrique du consentement telle que l'a conceptualisée Noam Chomsky.
    Je recommande donc à mon tour.

  17. benjamin dit :

    Bien content de te retrouver! je perçoit tout a fait ce changement en profondeur dont tu parle. je passe des vacances utile, je lit Proudhon, je lit Marx!

  18. Annie dit :

    F2 20h16
    Journal de 20H " Et si l'austérité n'était pas la solution à la crise? "
    Ah tiens donc ! Bien-sûr les réponses ne sont pas à la hauteur !
    Mais ne sous -estimons ces signaux ! Les effets des virus ?

  19. catherine dit :

    Super ! J'ai l'impression de retrouver un copain un jour de rentrée scolaire ! Et puis l'idée d'agrandir la taille de police, alors là, c'est génial : j'ai pu tout lire sans avoir les yeux larmoyants, un vrai bonheur... (hé non, les vieux ne votent pas tous à droite !)

  20. marie dit :

    Oyé oyé Jean-Luc est de retour parmi nous, faut-il y voir un signe en ce jour d'assomption.
    Salut Camarade et rendez-vous à Grenoble. Je suis bien impatient.

  21. Dominique LAVOREL dit :

    Quel retour virtuel !
    " ce gouffre vertigineux d'une pensée indépendante " m'a fait un bien fou.
    Nous avons du pain sur la planche pour les mois à venir.
    Le combat continue.
    cordialement,

  22. Colette dit :

    Bonjour Jean Luc
    Très contente de ton retour et je vais lire ton long courrier.
    A bientôt
    Colette

  23. Eric Jamet dit :

    Cela fait plaisir de te lire à nouveau. Je te souhaite un dimanche particulièrement lumineux avec les tiens !

  24. jean ai marre dit :

    Bonjour,
    Cette carte postale, est haute en couleurs. Elle traite des sujets graves et d'autres importants avec cette facilité déconcertante qui est le secret des meilleurs.
    Au sujet de l'Amérique latine on peut rêver certes mais la réalité c'est qu'en voulant le bonheur du peuple, on ne demande plus son avis Il y a trop de décalage entre le pouvoir et le peuple.
    Reposes toi mon cher camarade nous aurons besoin de toi dans très peu de temps

  25. gardes dit :

    bonjour Jean-luc,
    bon retour en france. Des journaleux (toujours les mêmes) ont continué à baver leurs bafouilles. Que voulez-vous le talent rend jaloux ! nous (l'autre gauche) sommes leur mauvaise conscience. Désormais un seul objectif : Sortir de la crise par la révolution citoyenne.

  26. rodfab dit :

    Bonjour,
    Content de vous retrouver. C'est assez marrant de constater que je conseillais le même livre que vous à mes amis et que "Curiosity" à retenu mon attention ^^
    Le livre va être adapté en film, c'est un immense succès.
    Pour Curiosity, Obama c'est empressé d'en faire un résultat purement américain, alors qu il y a plusieurs pays qui ont participé et que l'ESA relaie des informations importantes via la sonde "Mars express", entre autre.

  27. Marcel dit :

    Monsieur Mélenchon, à propos de "revue de presse des saletés publiées à [votre] sujet cet été", en voici une, de revue de presse, des derniers mois : c'est l'"Observatoire de la Propagande et des Inepties Anti-Mélenchon" (OPIAM).

  28. COLLONGE Madeleine (Maddy) dit :

    Voyant le post de Tony Bernard, je me suis dépéchée de venir vous remercier une fois encore de tout ce que vous nous avez apporté et de tout de que vous nous apportez et apporterez encore. Je n'ai fait que survoler votre billet pour le lire en toute quiétude et pouvoir m'exprimer de nouveau ici.
    Je suis contente que vos vacances vous aient permis de vous mettre dans une bulle d'oxygène loin des miasmes des politiques et journaleux qui ne sont pas dignes de cirer vos chaussures.
    Préservez-vous, Jean-Luc et sachez qu'en Auvergne vous serez toujours le bienvenu.

  29. chap's . dit :

    Enfin le retour! Je viens de lire avec un grand plaisir toutes ces notes et ces réflexions,sur un passé récent,sur le présent et sur l'avenir. Comme toujours,il y a cette qualité de plume,mais aussi une argumentation construite et étayée qui m'avais fait espérer que vous seriez le troisième du premier tour...mais je ne désespère pas. Gardez votre "punch", votre sens de la pégagogie,votre enthousiasme....nous en aurons besoin!et peut -être plus tôt que prévu. Daniel.

  30. Espéranza dit :

    Juste heureuse de vous retrouver et de vous relire. Je ne vous attendais pas si tôt et en même temps, je consultais chaque jour votre blog.
    Il y a du tavail sur "la planche" mais beaucoup d'acteurs sont en marchent. Je suis également de près ce qui se passe en Espagne, la jeunesse se mobilise à l'image des jeunes canadiens. Mais vous savez cela mieux que moi.
    Nous sommes le nouvel espoir en construction.

  31. Guillaume dit :

    Bon retour à toi camarade, dans cette France qui n'est en effet sans doute pas aussi entousiasmante que les terres d'amérique latine. Mais nous sommes toujours là, quelque chose de puissant a été construit pendant cette belle campagne électorale, et rien ni personne ne pourra briser cela.
    Nous réponderons présent, sur tous les fronts de la lutte. Cependant je ne partage pas tout à fait ton optimisme sur un éventuel réveil social dans ces prochains mois. Le parti dit socialiste n'a rien impulsé du tout, ni de l'envie, ni de l'espoir. Pour un parti qui se dit de gauche, ça fait quand même froid dans le dos. Mais bon, on s'y attendait, tous autant que nous sommes.
    Les expulsions de roms continues, les flics peuvent toujours jouer les cawboys en toute impunité, et le peuple n'a toujours pas son mot à dire dans cette période clef de notre histoire. Ni pour la règle d'or, ni pour la réforme de l'état, pour rien du tout. J'ai bien peur que la majorité de la population soit quelque peu découragée par ce changement de gouvernance qui n'a précisément apporté aucun changement. Cela ne va pas aider au réveil des consciences et à l'envie de militer.
    Mais qui sait. Nous ne sommes pas à l'abri d'un revirement dans les masses devant le désastre qui s'annonce. Quoi qu'il en soit, je le répète, nous en seront. Et en première ligne !
    Ciao,
    bon retour sur terre.

  32. çA vA pAs dit :

    Bonjour à tous ! Content de relire des billets qui notamment soulignent les points nodaux des combats à venir : l'enjeu de la propriété publique de l'eau.
    Un autre enjeu est à mon sens immédiatement consécutif à la question de l'eau, bien commun de l'humanité. Il s'agit de l'interdiction des semences stériles. Les graines qui ne donnent qu'une seule récolte et se "suicident" ensuite (avec l'introduction du gène Terminator), et qui doivent être rachetées par les paysans chaque année pour obtenir une nouvelle récolte, sont une pure monstruosité.
    La nature est gratuite, elle ne doit pas faire l'objet d'abonnements annuels versés par les paysans aux multinationales pharmaceutiques. Comme vous le savez, le capitalisme s'approprie ce qui est à tous et rend payant ce qui est gratuit. L'anticapitalisme doit prendre le chemin inverse.
    Les semences stériles sont simplement un crime contre l'humanité. Il faudrait faire reconnaître cette idée par le TPI et condamner ses promoteurs. Après l'eau, le vivant est le combat de notre avenir. Un vivant non stérile, évidemment.

  33. çA vA pAs dit :

    Je voulais dire…

    Les semences stériles sont simplement un crime contre l'humanité. Il faudrait faire reconnaître cette idée par le TPI et condamner LEURS promoteurs (les promoteurs des semences).

    …vous aurez corrigé :-)

  34. Didier Manteau dit :

    "Le point nodal de notre tâche est aussi la question de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale qui sont les deux faces du même problème à cette heure où, comme l’a dit John Monk, l’ancien secrétaire de la Confédération européenne des syndicats, les nations sont devenues les colonies de la Commission européenne."

    Tiens, tiens... Je note.

    La Grèce n'est qu'une petite réplique de l'immense secousse qui a balayé le monde, du Chili à la Chine en passant par la Pologne, l'Afrique du Sud, l'URSS, l'Indonésie et l'Irak. C'est aussi un laboratoire pour ces enragés du libéralisme qui faute de pouvoir, comme ailleurs, mettre en place une dictature pour assouvir leurs rêves de prédation en sont réduits à vider les démocraties de leur substance. Ils y parviennent très bien et l'Union Européenne est une arme très efficace à ce dessein.

    Après l'excellente campagne présidentielle franco-française, nous avons besoin de vos talents sur ce front là aussi...

  35. miss coquelicot dit :

    Ce billet est déjà en lui-même un véritable creuset d'idées pour lancer des initiatives. Pour ma part, je compte méditer tout particulièrement sur sa dernière phrase... Car, oui, j'en suis moi aussi intimement convaincue, les poètes ont le dernier mot...et c'est peut-être par là que l'insurrection civique pourrait prendre forme et lumière...

  36. Monique B. dit :

    Bonjour à vous Jean Luc et bonjour à toutes et tous !

    Oui c'est un grand plaisir, cette carte postale écrite avec juste assez de distance et dans l'apaisement.
    Je n'ai pas eu la joie de partir en vacances, mon budget est trop réduit, mais j'ai passé des moments intenses
    de rencontres, de paroles, grâce au Théâtre et à la poésie, telle que nous la définissons ensemble.
    Un exil poétique, en somme, qui m'a permis d'observer sans haine et sans colère, les petites bassesses médiatiques,
    l'attentisme politique de ce nouveau gouvernement français qui avance dans le sillage de la pire des politiques européennes, en prenant bien soin de ne pas casser les oeufs d'or de la Finance...
    Cet asile poétique a permis de solidifier notre cri du coeur et de l'intelligence partagés : "L'humain d'abord!" et nous revoilà
    avec cette belle énergie qui fait de nos convictions la promesse de jours meilleurs.
    Bon retour parmi nous !

  37. Odile dit :

    Le poête a toujours raison, puisque c'est de l'Humain d'abord dont il parle.. Athée je suis, c'est comme ça. Alors le genre humain est mon livre de chevet. l'Histoire des femmes et des hommes me passionne. Trop d'émotions souvent, trop vite aussi, trop pour moi parfois. Merci à toi Jean-Luc pour tout ce que tu fais.Je te comprends. Je pars en vacances aussi, bientôt; et je penserai à vous tous, avec tendresse et fraternité, sur les chemins de crêtes de cette montagne si merveilleuse qu'est la Corse. Immense sera mon plaisir de vous retrouver ensuite. Webmestre, t'es le meilleur !

  38. wanda dit :

    Bonjour,
    Très heureuse de vous lire à nouveau, encore un moment intellectuellement très riche...Une idée me vient qui depuis la campagne me turlupine...Bien que j'ai adoré parader en rouge de la tête aux pieds au meeting de la Bastille, il ne me semble pas judicieux de chevaucher le cheval rouge, rouge, rouge avec tout ce que cela sous entend historiquement...beaucoup de gens sont effarouchés par ce renvoi au bon vieux drapeau rouge, trop souvent synonyme à leurs yeux de communisme soviétique castrateur et assassin, il faut des repères, des traditions mais le rouge, le rouge et que le rouge est affectivement très lourd pour bon nombre et la violence qu'il suppose, qu'il affiche en éloigne plus d'un, à mon humble avis, l'insistance que vous mettez sur le tout puissant rouge est dangereux quant à la perspective d'un rassemblement plus vaste autour du front de gauche.
    Bien à vous
    wanda

  39. sha1966 dit :

    Content de vous relire Jean Luc!
    En Tunisie un front de gauche est né.

  40. Laëtitia Roux dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Je suis ravie de vous savoir de retour.

    Et surtout ! on lâche rien ! Car malheureusement il y a tant à faire ! Changer les mentalités des uns et des autres, mais que faire pour leur faire prendre conscience que vos arguments dans tous vos meetings n'étaient que VÉRITÉ et RÉALITÉ.
    J'étais à la Bastille et j'étais tellement heureuse de voir tout ce monde, persuadée qu'il allait se passer un vrai tournant mais tellement déçue d'avoir vu les résultats des 2 élections. Mais bon rien n'est perdu ! Nous sommes toujours là ! Le combat continue ! Résistance !
    J'espère vous voir à la Fête de l'Humanité d'ici là je vous souhaite pleins de bonnes choses.

  41. Puisque tu aimes les grands livres, j'espère que tu auras un jour la curiosité de t'attaquer à l’œuvre de Françoise HÉRITIER "Masculin, Féminin. La pensée de la différence." Odile Jacob, 1996.
    Découvrir les travaux passionnants de cette anthropologue de renom donnera encore plus de consistance, d'ampleur et de profondeur à ton engagement féministe, et rendra tes discours sur la matière encore plus agiles et assurés.
    Si, en te recommandant ce livre, je t'apporte - disons - le quart de ce que la lecture de tes écrits nous apportent, à nous autres lectrices et lecteurs de ce blog, je serai très contente et fière de moi !

  42. Guillaume dit :

    @Wanda
    L'idéologie capitaliste dominante, les menssonges et déformations historiques de l'oligarchie ne nous influancent en aucun cas. Nous ne devons jamais tenir compte de leur vision pour agir.

    Renier le drapeau rouge pour les comunistes et anticapitalistes que nous sommes serait comme renier notre identité. Le rouge a accompagné des milions de prolétaires sur le chemin de la lutte, beaucoup sont mort en son nom. Nous nous devons d'honnorer leur mémoire et de continuer leur combat du mieux que nous pouvons.

    Personnellement je me sens fier et heureux de porter ces couleurs dans nos rassemblements en l'honneur des bolchéviques et de la grande révolution russe qui reste mon modèle absolu. Nous devons désintoxiquer les masses de la pensée dominante qui fait passer Staline pour l'unique représentant du communisme. Nous devons éduquer les gens, comme le disait Jean-Luc. Leur faire adopter et aimer nos références.

  43. Jean-Marie dit :

    Bonsoir camarade, très heureux de te savoir de retour et en bonne santé. En fait je profite de cette occasion, avec un petit peu d'avance sur le calendrier, pour te souhaiter un excellent anniversaire. Merci pour avoir fait naître chez des milliers et des milliers des gens cet espoir qu'ils avaient perdu, d'un monde nouveau et plus juste et surtout que ce n'est pas une utopie par ce que Nous On Peut ! On sait quoi faire et comment le faire. Amitiés fraternelles des camarades du PG 68. On ne lâche rien ! Le combats contre les traîtres continu jusqu'à la victoire finale !

  44. poisson rouge dit :

    @ 32 ça va pas
    Entièrement d'accord avec vous pour l'interdiction des semences stériles! Et la même chose en ce qui concerne les animaux: j'ai eu des poissons rouges qui ne se reproduisaient pas. Oui à la vie, oui au vivant !

  45. teresa dit :

    Bon retour...mais aucun oubli de nous...le peuple est une chose et la presse une autre.....les médias sont toujours au service des privilégiés et ce n'est pas leurs humeurs désastreuses et leurs réflexions...qui font la France d’en bas...contre l'austérité avant tout.
    Pas besoin d'une campagne électorale pour discuter avec les gens, on continue et ça marche mieux sans les journaleux.La rentrée après Grenoble se chargera de le faire savoir...que nous existons toujours et qu'il faudra bien tenir compte de nous pour revoir ce faux Traité qui n'est pas de gauche........

  46. Adrien dit :

    Ouf ! Vous revoilà ; le temps a été long sans vous voir ou vous entendre. Nous regardions passer le train de leur normalité alors qu'il nous aurait fallu un président exceptionnel comme vous !
    Enfin le pain est toujours sur la planche un peu plus dur mais nous le tremperons s'il le faut.

    Prenez juste 2 minutes pour aller voir sur le lien suivant, cette fabuleuse vidéo ; véritable petit chef d'œuvre pour laquelle je tire mon chapeau au réalisateur.

    http://manneli.com/movies/Nature/Our Story In 2 Minutes.htm

    Cette vidéo nous donne mille fois raison et il serait temps que nous ayons un gouvernement du FdG qui impose que la finance soit au service de l'HUMAIN D'ABORD.

    Un pied de nez à ceux qui affirment que l'histoire et le passé ne servent pas de référence et que cela n'intéressent que les "passéistes".

    Ce réalisateur puisse-t-il être entendu, sauf pour la fin, car il n'est jamais trop tard pour réagir et revenir aux fondamentaux prioritaires de "l'HUMAIN D'ABORD".
    Je ne veux pas pour les générations avenir, que cette fin arrive ; alors je m'INDIGNE mais surtout je RESISTE et J'AGÎT en soutenant avec force et sans complexe le FdG, car lui seul pourra réformer en profondeur la société sur des bases humanistes.

  47. sylvain dit :

    "Les poètes auront toujours le dernier mot", c'est juste et on ne badine pas avec la poésie parce qu'elle est la source suprême de régénérescence qui transmet la force. Lire Victor Hugo dans un meeting, c'est nécessaire pour un humaniste parce qu'il sait le pouvoir d'édifier des mots qui viennent du coeur. Plongeons nos regards dans les descriptions que donne Hugo de chaque personnage des Misérables, par exemple, et goûtons la précision, la concision alliées à cette infinie tendresse de celui qui aime autrui. La tendresse est la nourriture de la confiance et si chacun en procédait ne serait-ce qu'un tout petit peu, quel grand gain nous ferions! Oui, il faut lire et il faut lire pour retenir sans faire l'étalage de ses lectures mais en s'imprégnant de leur sagesse afin d'être utile aux autres. Transmettre la confiance, au fait, vous en avez entendu parler au journal de 20 heures? Moi pas et c'est bien dommage! On parle de la confiance des ménages, on parle de la confiance en l'avenir mais la confiance dont on parle est la confiance basée sur la consommation et c'est un leurre. Une nourriture insipide et toxique. Moi pour reprendre confiance, je lis Jean-Luc Mélenchon et je suis très fier de le dire haut et fort : j'ai confiance en cet homme et à moins d'être con, il ne faut pas s'interroger cent mille ans pour savoir pourquoi! C'est parce qu'il est le seul homme politique à parler avec son coeur. Salut Jean-Luc et merci de ton retour. Vive la poésie et vive...

  48. ResistanteFdG dit :

    Bonjour à tous,
    Tout d'abord, cela fait plaisir de lire à nouveau vos posts M. Mélenchon!
    Par ailleurs, une question me trotte dans la tête depuis quelques temps, pensez-vous qu'à partir de la rentrée, il y aura de nouveau des grands rassemblements populaires du même genre que les meetings durant la campagne présidentielle (en dehors de la fête de l'Huma)? Car c'est indéniablement ce qui a fait notre force et je pense indispensable de le continuer!
    Bonne soirée à tous Camarades!
    RESISTANCE!

  49. sylvain dit :

    Vive la poésie et vive le Front de Gauche!

  50. flo dit :

    Ah ! Vous revoilà ! Chouette !

    Cet été en me balladant, j'ai vu au-dessus d'une vieille maison, ce dicton :" Fais bien et laisse-dire !". Et j'ai eu une pensée pour vous. A bientôt à Grenoble.


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