15août 12

Bavardage tranquille

Carte postale de retour

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L'asile politique accordé par l'Equateur à Julian Assange

est une bonne nouvelle

Bravo l’Equateur ! La décision du président Rafael Correa d’accorder l’asile diplomatique à Julian Assange dérègle la machine à étouffer en silence.

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Me revoici. J’entre dans le flot de la toile comme on entre dans la mer pour un bain. Je dois m’acclimater. Je reprends. Tout doux. Rien ne me fera accélérer. Bien calé dans mon hamac je lis la pile des numéros de « L’Humanité » que la factrice m’a livrée pendant mon absence. J’ai le temps ! Je me cale sur un horizon de redémarrage effectif la semaine du 20 août avec l’horizon du vendredi 24 août à Grenoble. En effet le Parti de Gauche m’y donne la parole pour un meeting public en conclusion de son « remue méninges ». C’est juste la veille de l’ouverture, le lendemain, des « Estivales » de notre Front de Gauche.  En semaine, je m’exprimerai ici et là, où l’on me propose des espaces sans pugilat ni traquenard. Bon. Voyons. Cette note fonctionne comme un bavardage.

En tous cas c’est un étrange moment que celui où l’on doit de nouveau s’impliquer dans une mêlée, que l’on a eu tant de mal à quitter et davantage encore de mal à mettre à distance de soi. La cure au loin a eu au moins un effet d’apaisement. Quand j’ai découvert, stupéfait, la revue de presse des saletés publiées à mon sujet cet été, j’ai eu un temps de cette drôle de nausée qui m’a serré la gorge tant de fois pendant cette dernière semaine de campagne présidentielle où chaque jour commençait pour moi avec une calomnie répandue sur le net et relayée par les moutons médiatiques. Mais ça ne dura pas. Aucun des symptômes physiques de cet état ne se fixait. Je m’ébahis seulement de la longévité des rancœurs que j’ai suscitées. Les plumitifs qui s’indignent de mon agressivité et m’invitent à la tolérance se sont encore lâchés cet été dans les outrances et les insultes. « Mais qu’est-ce que tu leur as fait pour qu’ils te traitent comme ça », m’a demandé un ami très cher. Qu’est-ce que je leur ai fait ? Conjugue au pluriel : nous leur avons fait peur, camarade !

Ma pile du journal « L’Humanité » une fois finie, j’ai lu les gazettes de la finance. Là, c’est autre chose. La violence de mon indignation est intacte. Je crois même que ça s’est aggravé. Je reviens d’une zone du monde en pleine ébullition où tout déborde de projets et d’énergie. Le choc de la comparaison est sévère. Là-bas aussi ils ont connu ça jusqu’à ce que commence la vague des révolutions démocratiques qui a tout balayé. Maintenant les voilà dans les turbulences d’un monde en mouvement. Ici, c’est : bonjour tristesse. Partout la peur. Partout la déprime. Il y a de quoi. La politique stupide d’austérité généralisée est en train de provoquer une récession générale sur le vieux continent. Ricanons en voyant que même ce mégalithe de madame Merkel commence à payer le prix de la politique de rustre qu’elle impose à toute l’Europe avec sa bonne conscience à front de bœuf ! Ce n’est pas faute d’avoir expliqué combien ce désastre était prévisible et combien il ne pouvait en être autrement. Mais à quoi bon ! Les très intelligents continuent de pérorer dans les colonnes que je lis. Rien ne les arrêtera. Au loin, on entend déjà le bruit de la grande chute d’eau qui va envoyer tout le monde dans le vide. Mais tous pédalent avec ardeur : plus vite, plus fort ! La Grèce a encore perdu six points d’activité économique ! Pourquoi changer une politique qui ne marche pas ? L’Espagne est entrée à son tour dans la spirale mortelle. Quelle surprise ! Lisez le texte de Sépulvéda dans « Le Monde Diplomatique » de ce mois-ci, malicieusement titré « le chat de Zapatero ». Le traité européen soi-disant « renégocié » par François Hollande va aggraver ce chaos déjà automatiquement grandissant. La vérité c’est qu’il est inapplicable. Qui et comment dans une économie déjà en récession va encore atteindre un déficit désormais limité à 0,5 % ? Qui est capable de provoquer un tel choc de contraction de la dépense publique ? Fumisterie ! Mais on peut compter sur l’armée des « béni oui-oui », en rangs serrés comme d’habitude, médiacrâtes, « responsables » politiques et compagnie pour assurer un escamotage complet du débat formel prévu à l’Assemblée pour la ratification du nouveau traité. La réalité et la résistance devra donc trouver d’autres chemins.

Certes nous avons échoué en février dernier à faire émerger ce débat lorsqu’est arrivé dans les assemblées le vote du mécanisme européen de solidarité financière. Pourtant, en pleine présidentielle, c’était l’occasion idéale dans un pays démocratique, non ? Pierre Laurent y consacra une bonne demi-heure à notre meeting national de Villeurbanne. Et moi tout autant le lendemain au meeting de Montpellier. Toutes nos organisations menèrent  campagne pour le référendum, des milliers de citoyens inondèrent leur carnet d’adresse électronique. Rien n’y fit. Les médias, l’UMP et le PS ont nettement préféré les gesticulations sur la viande halal ! Mais ce n’est pas une raison pour renoncer. Non ! Tout le contraire. Le travail patient d’explication n’atteint certainement pas le très grand nombre. Quoiqu’il s’opère, en profondeur, des changements d’état d’esprit dont n’ont pas idée ceux qui comptent sur leur habituel tour de passe-passe pour berner tout le monde. Mais ce que nous faisons construit un secteur de plus en plus large de citoyens informés et motivés. Ceux-là seront le point d’appui de la nouvelle politique qu’il faudra mener quand tout ceci se sera effondré. Dans combien de temps ? A quel moment. Nous ne le savons pas. Nous savons seulement que cela aura lieu, inéluctablement.

D’après moi, la jeunesse de notre pays est mûre pour se mettre en mouvement. Toute la période électorale, et celle qui en a été avant cela le prélude, a canalisé dans cette direction l’énergie disponible. Le mouvement des indignés n’a pas pris pied à échelle de masse parce qu’il existait un moyen de faire autrement. Cette remarque s’étend à tous les secteurs d’âge et de profession en vérité. A présent les prochains rendez-vous dans les urnes sont éloignés et leurs enjeux moins contraignants sur les leviers de décision institutionnelle. Par conséquent l’énergie de la volonté de résistance va se trouver d’autres canaux. Il est normal que cela soit spécialement à prévoir dans la jeunesse. Plaque sensible de la société, la moins insérée, la plus disponible qu’elle l’ait voulu ou pas. Non seulement elle vit mal mais on lui annonce qu’il n’en ira pas autrement avant…. avant combien de temps ? Tiens, c’est vrai, les bons docteurs comme disait Strauss-Kahn n’annoncent jamais quand leur remède auront eu le dernier mot sur la « maladie ». Il n’est pas difficile d’imaginer que les nouvelles générations trouvent bien vite insupportable le temps long des sacrifices à perpétuité, de la galère sans fin, du précariat à vie. Notamment dans la jeunesse scolarisée, celle des fins de cycle secondaire et celles de l’université. Qu’a-t-elle à perdre ? Dans le vaste monde, et notamment dans les deux Amériques, c’est dans cette population qu’ont lieu les mouvements sociaux les plus ancrés et les plus longs. Les carrés rouges du Québec en témoignent ! Mais nous avons aussi un rude choc en préparation dans la classe ouvrière de l’industrie. Le dos au mur, les PSA se savent le dos au mur. La peur du lendemain retient fort de tout côté, je le sais bien. Mais qui sait si la chaîne n’a pas déjà subi tant de tension qu’elle pourrait craquer ici où là. Voilà le contexte.  

Comme on l’avait deviné, je n’avais rien pu prévoir ni organiser pour mes vacances du fait de l’enchaînement de mes campagnes électorales. Un réseau d’amis s’est mis en mouvement pour tout organiser au dernier moment. Que serais-je sans cette fraternité qui depuis tant d’années me protège et me porte. Mon séjour en Amérique du sud s’est donc prolongé à l’impromptu ! En fait l’éloignement physique était bien la condition de cette indispensable mise à distance sans laquelle on ne peut pas faire vraiment le ménage dans son esprit. Oh ! Je ne dis pas que toutes les plaies ont cicatrisé. Qu’importe ! L’essentiel est que de chacune soit tirée au moins une leçon qui, en donnant du sens aux violences subies, leur lime les dents pour l’avenir. « Les grands angoisses périssent d’être identifiées » dit notre Albert Camus. Mais dans l’immédiat, le plus délicat est de négocier avec le goût que l’on reprend si vite pour la douceur des choses. Avec la bonhommie des rapports simples, avec un peu tout le monde, au hasard des rencontres. Avec la suavité du temps qui passe tout doucement. A la splendeur des matins qui commencent sans enjeu et se satisfont d’eux-mêmes. Brefs au cours du temps plus apaisé comme celui auquel je viens de goûter. L’action politique est si violente ! La scène médiatique si grossière ! Mais à cette heure pourtant, je sens cependant comme il est bon de commencer mon retour en Europe en reprenant le dialogue si singulier, si dense que ce blog m’a permis d’avoir avec tant de gens amicaux et engagés. Je leur dois des formules, des coups d’œil, et des agacements finalement créatifs. J’aimais aussi retrouver mon cartable à la rentrée, je peux bien l’avouer. Il me mettait en appétit de savoir.

J’ai moins lu que d’habitude, cet été. Pas question de transporter la cargaison de livres reçue pendant la campagne électorale, bien sûr. Elle est restée à quai. J’avais fait le pari d’une valise à roulette en bagage cabine, un point c’est tout. Je ne savais pas pour combien de temps je partais. Je suis de toute façon devenu un passionné de l’équipement ultra léger. Donc : rien d’autre que l’ordinateur portable, déjà lui-même délesté de son contenu sur disque dur externe pour s’éviter les embrouilles et les curiosités intrusives. Sur place j’ai donc butiné dans les bibliothèques des copains avec une préférence pour les très gros volumes qui durent et font un fil conducteur avant chaque sommeil, celui de la nuit comme ceux des siestes. J’ai choisi la couleur locale. D’abord une bonne grosse biographie de Simon Bolivar. Puis une autre non moins copieuse du Che Guevara, en français, achetée de plus à la Havane. Inutile de dire que je me suis bien félicité du choix et de l’ordre de lectures qui n’est pas seulement chronologique. De Bolivar au Che, il y a une continuité. Celle-là même après laquelle nous sommes attelés à notre tour. Ça se voit en Amérique du sud dans l’action des gouvernements de la vague démocratique. Un slogan des chavistes le résume : « Alerta ! Alerta ! Alerta que camina la espada de Bolivar en America latina ». Alerte ! L’épée de Bolivar chemine en Amérique latine. Ça se comprend facilement. Il s’agit de l’indépendance dont c’est le deux centième anniversaire en Amérique du sud. L’indépendance est une autre façon de nommer la souveraineté populaire. Et nous ? L’histoire commence seulement avec l’émergence d’une autre gauche qui s’unit, s’organise et perce électoralement sur le vieux continent. Le système de l’alternance va s’effondrer ici aussi. Le point nodal de notre tâche est aussi la question de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale qui sont les deux faces du même problème à cette heure où, comme l’a dit John Monk, l’ancien secrétaire de la Confédération européenne des syndicats, les nations sont devenues les colonies de la Commission européenne. Bref, j’ai lu utilement une fois de plus.

Je crois qu’il faut lire. Beaucoup, tout au long de l’année. Pour apprendre et faire sienne l’expérience des autres. Car le savoir s’incorpore. Sinon ce n’est pas du savoir. C’est juste de l’information. L’idée qu’il existe une capacité électronique sans borne pour le stockage du savoir et que nous n’aurions donc plus besoin que de savoir utiliser un moteur de recherche est une dangereuse hallucination. Un savoir, une fois assimilé, ne s’ajoute pas seulement aux autres, il en modifie le contenu. Et, en diffusant, il transforme toute l’architecture de nos réflexes et perceptions. C’est pourquoi il faut regarder de près la qualité de ce que l’on consomme comme nourriture mentale. L’écrit nous a libéré des contingences de la culture orale qui dépendait toute entière de la personne qui conservait le récit et le transmettait. Le singulier devient universel à la condition du récit qui en rend compte, pas vrai ? C’est pourquoi il est si important de ne pas laisser le récit de notre présent aux seuls vainqueurs du moment. J’ai bien vu ce que l’on a fait de moi dans le livre écrit à mon sujet. Je respecte le travail qu’il a nécessité. Mais je le tiens pour ce qu’il est : un regard particulier, très subjectif et très orienté. Ce qui est bien son droit. Me coûte davantage le constat qu’il est très éloigné des fils conducteurs réels de mon engagement politique. Du coup j’étais attentif à cet aspect du texte en lisant les biographies de mon été. Me clouaient-elles dans l’anecdote et leur fausse continuité où me donnaient-elles à comprendre les arguments de la cohérence d’un engagement, le sens de ses rebonds ?

Dans mes deux lectures de biographie, j’ai trouvé un fil commun. Le fil de la cohérence est dans le personnage, il repose sur un ou des fondamentaux biens ancrés, bien argumentés, bien intégrés au reste des raisonnements et des affects. Mais si essentiel que cela soi, tout le reste est dans les circonstances qui rendent possibles ou non l’action inspirée. Et puis il faut être capable de saisir au vol ce qui se présente. Ici l’art du moment, le hasard et le geste technique finissent par tout contenir. Si je fais une telle part à ce qui vient de l’intérieur du personnage c’est en constatant une fois de plus combien chacune de ces histoires est chahutée par les événements toujours imprévus, les malentendus, la poisse, les jalousies et les poisons. Au fond, c’est souvent le cas à toute échelle de vie. Mais le relief de ce qui est « extraordinaire » nous éclaire très utilement sur le sens de ce que nous vivons et qui est souvent d’apparence plus banale. Je me souviens d’avoir été éberlué par les  détails cruels  du récit de Jean Lacouture dans sa biographie de De Gaulle. Je parle ici de la période de la résistance. L’effroyable sac de nœuds mortels qui entoure le général, sa mise en cause permanente, l’énergie mise par les anglo-saxons pour le sortir du jeu quand ils décidèrent qu’ils l’avaient assez vu, m’étaient inconnus. La légende occulte tout cela. La geste est construite sur le modèle de la remontée des Champs Elysées sous « les purs rayons de la gloire » comme il l’a dit lui-même. En fait tout récit est un enjeu. Et sa diffusion un autre. Un livre peut transformer une existence pour un lecteur qui entre tête et corps dans le récit. Ces réflexions tirées de mes lectures de vacances s’achèveront sur une recommandation. J’ai lu trois quatre autres choses à vrai dire assez inégales. Mais je veux faire une recommandation enthousiaste. Lisez « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. Hilarant. Ici aussi tout commence par un choix butté, venu de l’intérieur du personnage. Le refus de s’impliquer. Il le conduit à vivre une vie d’aventures radicales bâtie sur des malentendus qui finissent par sembler faire sens. C’est un deuxième degré très réussi. Refuser les autres, refuser la politique, même avec la plus extrême application, ne permet pourtant pas d’y échapper. Ni à l’un ni à l’autre. Quoique laborieux et même gnan-gnan, quand il faut finir (au point que je croyais lire du John Irving !), jusqu’à dix pages de la fin on fait du hors-bord déjanté. Que mon commentaire verbeux ne vous empêche pas d’aller à l’essentiel : le livre est très drôle. C’est cela qui vaut la peine.  

Comme je l’ai déjà dit, j’étais en Amérique du sud. D’abord pour un emploi du temps politique. Il s’agissait du forum de São Paolo, point de rencontre privilégié avec toute l’autre gauche sud-américaine. J’y avais mes objectifs politiques. Je crois que j’ai bien avancé dans la coopération politique internationale que j’ai en vue et à laquelle nous travaillons avec maints camarades. L’occasion faisant le larron, puisque j’étais là, j’en ai profité pour partager quelques  moments de la campagne d’Hugo Chavez. De tout cela j’ai traité déjà dans mes précédentes notes. Quelques giclées de fiel médiatique m’en sont revenues qui m’ont bien amusé par leur bestiale et routinière méchanceté. Laissons cela. Je m’en amuserai publiquement le moment venu. On ne peut prendre au sérieux la prose qui a donné le « la » sur ce thème, celle de l’ancien tueur repenti, l’homme qui erre dans les cocktails d’ambassades pour gémir « la révolution cubaine m’a volé ma jeunesse ». C’est cet olibrius, méprisé par toute la gauche latino, qui est aujourd’hui le grand chef de l’Amérique latine au journal « Le Monde » : Paolo Paranagua. Mon seul regret est que mon moqueur préféré, le «  Canard Enchainé », conclue son bocardage assez saignant, en rappelant qu’il y a quand même des problèmes de démocratie au Venezuela. Ah oui ? Lesquels ? Voilà ce qu’il serait intéressant de connaître pour pouvoir en discuter.

Je reviens à nos échanges. Si cet espace est celui d’un dialogue il faut en respecter les rythmes. C’est pourquoi, si vous êtes de retour devant votre écran depuis quelques temps seulement, je vais me permettre de vous recommander la lecture de mes deux précédents posts. J’ai en effet investi beaucoup de temps et de soin à leur rédaction. Surtout, ce fut une occasion privilégiée d’affiner la mise en mots sur le fond des orientations que je crois nécessaire de prendre dans l’action politique mondiale de notre gauche. Je ne dis pas que ce soit une prose très facile. En me relisant je vois bien combien j’ai eu le clavier et la plume un peu laborieux. Décalage horaire ? Matériau encore trop brut ? Quoiqu’il en soit vous y trouverez le fil conducteur de ce que sera mon travail sur les thèmes de l’action internationale dans les prochains mois.

N’empêche ! Mes dialogues avec Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères du président équatorien Rafael Correa, et avec Temir Pora, le ministre des affaires européennes de Hugo Chavez m’ont bien aidé à faire le point avec eux sur ce qu’il est possible de faire en commun. C’est de cela que j’ai traité dans cette précédente note. Car il y a nécessité d’agir en commun. D’abord pour notre défense commune. Trop d’amis n’ont même pas la simple prise de conscience du fait que nous formons un tout, un ensemble perçu comme tel par nos ennemis dans nos pays respectifs et par l’empire nord-américain ! Trop n’ont pas compris que notre mouvement est d’un seul tenant même si ses formes, ses mots, ses points de passages et ses rythmes diffèrent. C’est au point qu’il me faut insister à propos de notre défense commune pour faire comprendre qu’elle est une urgence dans le contexte. Quelle défense ? Celle de nos gouvernements menacés par des coups d’état, la défense de la vérité sur notre action au pouvoir ou dans l’opposition contre les campagnes mondiales de dénigrements de l’internationale des médiacrâtes. Mais surtout pour la démultiplication de la force que nous sommes d’ors et déjà dans le monde. Comment ?

En partant des revendications communes de l’humanité dont nous sommes porteurs ! J’ai cité dans cet ordre d’esprit la question de l’eau et de sa propriété collective inaliénable ! L’eau publique, la gestion de l’eau libérée du parasitisme de l’argent et des multinationales ! Cette bataille-là, c’est à mes yeux l’équivalent de la bataille pour la journée de huit heures qui donna son sens concret à l’existence de la première internationale ! Le scandale récent révélé par « Marianne 2 » et « Médiapart » sur ce complot de la multinationale de l’eau pour contrer l’action de notre camarade Gabriel Amard et la fondation de la régie publique de l’eau des « Lacs de l’Essonne », n’est-il pas révélateur ? Ne souligne-t-elle pas l’étroite connexion entre la dimension écologiste et anti-capitaliste de notre combat et de notre projet de société ? De ce fait, la plainte que Gabriel Amard a déposée contre la multinationale pour « trafic d’influence » est une première de grande portée politique. Bien sûr je vais y revenir très bientôt, et pas qu’une fois.

Après cet épisode politique, j’ai décroché vraiment. Je n’y reviens pas vraiment ici. De mes vacances je ne dis rien pour maintenir le cloisonnement étanche de ma vie privé ! C’est une protection si difficile à tenir contre certains médias voyous, de la presse soi-disant respectable, qui s’acharnent dans les tentatives pour tenter de violer cette limite dont j’ai pourtant répété cent fois combien j’y tenais et pourquoi. Pour ma part je plaide pour un renforcement législatif de la protection des droits de la vie privé. J’estime qu’il faut alourdir les peines contre les auteurs de ces viols. J’opte aussi pour des mesures qui étendent le champ des poursuites possibles pour rendre impossible des manœuvres du type de celle dont vient de souffrir Anne Hidalgo alors même qu’elle luttait contre une rumeur sans fondement qui humiliait sa vie privée et frappait toute sa famille. C’est cet exemple, découvert à la faveur d’un accès aux « actualités » de Google, qui me pousse à écrire ces lignes. J’ai été glacé par le traitement réservé à Anne Hidalgo du seul fait qu’elle ait cherché à protéger les siens contre un mensonge.

Mais cette même lecture superficielle de ce qu’une machine comme Google décide de placer en tête de gondole de l’actualité digne d’être connue en premier abord m’a aussi donné un vrai moment de bonheur. C’est la nouvelle de l’atterrissage réussi sur la planète Mars de l’engin « Curiosity ». Déjà c’est la planète rouge : un bon début, non ? Soyons sérieux : « Curiosity » est un monstre sur roues de neuf cent kilos qui démarre un tour d’exploration de la planète qui me remplit d’enthousiasme. J’ai retrouvé, en lisant cela, l’excitation de mes très jeunes années quand commençait la conquête de l’espace. Je découpais avec ferveur les articles qui en traitaient. Je considère encore à présent que Youri Gagarine est une figure humaine emblématique aussi immense pour l’humanité toute entière que Gutenberg l’a été pour l’Europe de son temps. Je n’ai pas aimé le commentaire agressif du secrétaire d’Etat nord-américain selon lequel ce succès devrait faire réfléchir ceux qui doutent du leadership des USA dans le domaine spatial. Quel changement ! Où est le temps qui voyait le premier homme sur la lune se réclamer d’un exploit au nom de l’humanité toute entière ? Vous vous souvenez ? « Un petit pas pour moi, un grand pas pour l’humanité ». L’espace devrait être toujours ce domaine qui donne à l’humanité le moyen de se sentir telle, c’est à dire impliqué collectivement par une dépendance commune. Je sais bien que cela n’a pas empêché Neil Amstrong, ce 20 juillet 1969, de planter déjà d’ineptes drapeaux états-uniens sur la Lune, qui, paraît-il, s’y trouve toujours. Mais l’époque était pleine d’un état d’esprit audacieux. Seuls les libéraux et leurs zombies croient que le meilleur moteur de l’activité ou de l’ingéniosité humaine est la cupidité ou la comparaison des prix des marchandises. En fait ils réduisent la vie à son aspect le plus pauvre.

La véritable préoccupation des humains est de faire ce qui paraît impossible : cueillir à volonté quand on est réduit aux aléas du chasseur cueilleur, manger de la viande quand on veut quand on est dépendant de sa chasse quotidienne et ainsi de suite. C’est comme ça aussi qu’on en vient à l’agriculture et à l’élevage. Et de même, voler comme un oiseau, atteindre les étoiles, et ainsi de suite. Ce sont des rêves créateurs. De l’activité pour rendre réels ces rêves d’humains naissent des milliers d’inventions concrètes dont l’usage se répand dans d’innombrables domaines. Et alors autant de limites apparaissent. Alors autant de nouveaux rêves surgissent. J’écris tout cela pour insister sur cette idée que notre capacité d’initiative est ancrée dans notre imaginaire poétique, non comme une négation de la réalité mais comme une réponse aux limites qu’elle croit pouvoir nous assigner. J’ai écrit « poétique » parce que le mot veut dire création. La poésie est dans tous les arts. Tous les arts sont par essence poétiques. En étendant l’idée un peu aux forceps, je dirais que cela vaut aussi dans l’action politique qui est un art de réalisation. Et même, là peut-être davantage qu’ailleurs.

Par exemple, le Front de Gauche est une invention destinée à nous aider à franchir nos limites. Celles qu’avaient assigné à notre gauche le goût des routines, l’intériorisation de la claustration minoritaire, le sectarisme, le réflexe des querelles byzantines et des batailles de textes prophétiques, la fascination pour les jeux de billards à trois bandes, les sordides querelles d’égo habillées en chocs théoriques. Tout cela était la gangue qui empêchait que déferle la formidable énergie que notre mouvance contient. Et le Front reste la machine adéquate aussi longtemps qu’il respecte cet objectif. Sinon : retour à la case départ. Mais la vie, elle, continuera. Et cela parce que le Front de Gauche n’est pas une fin en soi. La situation écologique et sociale appelle une réponse aux limites qu’elles semblent assigner au futur de l’humanité toute entière. L’objectif est d’appliquer celle que nous avons élaborée dans nos combats, de mettre en œuvre notre projet pour l’avenir. La révolution citoyenne comme sortie de crise. Voilà la tâche. Les poètes auront toujours le dernier mot.


544 commentaires à “Carte postale de retour”
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  1. Didier dit :

    M. Mélenchon, votre billet m'a particulièrement ému. Oui vous avez raison, le poète a toujours raison. C'est de l'idée créatrice de l'Homme que vient le progrès, non des marchés financiers. De mon côté j'ai de plus en plus de mal avec notre société folle, de l'argent roi. Vous parlez des jeunes et moi je pense aussi à eux, et à ceux qui brûlent les écoles et les bibliothèques comme à Amiens. Quelles valeurs donnons nous à notre jeunesse pour que de tels actes puissent se produire ? L'éducation et le savoir ne sont elles pas des valeurs respectables ? N'est ce pas un échec complet ? Vous savez, je voulais vous dire du fond de mon coeur, que le monde politique a besoin d'une voix comme la votre, pour défendre ceux qui souffrent de cette société injuste et malade. Le combat pour une autre société, qui respecterait réellement les valeurs de la République est un beau combat. Le réveil des consciences devrait être notre lutte. Car en France, on devrait savoir comment se passe l'exploitation du caoutchouc, du cacao, du pétrole, ou dans les entreprises chinoises comme Foxcom. Voir le lien ci-dessous :

    http://www.wat.tv/video/foxconn-enfer-decor-high-tech-34o43_2exyh_.html

    Le capitalisme et la mondialisation est mortifère pour nous comme pour les autres.

    Tout mon soutien pour votre combat qui veut replacer l'humain au centre de tout.

    Amicalement.
    Didier.

  2. Bruno dit :

    Amour de la littérature et de l'art, amour du voyage et de la découverte de l'autre, amour de l'histoire et de la mémoire, amour de l'avenir et des possibles. J'ai craint un temps que nous ne soyons privés de ces essentiels à l'issue de cette merveilleuse campagne. Et tu as raison, nous leur avons fait peur, camarade. Et envie à pas mal d'autres. Ton retour est le nôtre.

  3. walter niort dit :

    Bienvenue en France ou ce qu'il en reste. Ravis de vous lire de nouveau. Bienvenue dans le pays où il est plus important de parler de changer la couleur des paquets de cigarettes plutôt que de chercher à trouver des fonds pour payer nos dettes chez les multi-milliardaires qui ne savent plus comment dépenser leur argent ! Welcome ;-)

  4. Arsène dit :

    La peur… nous faisons peur, c'est certain. D'un autre coté, c'est leur outil la peur, l'insécurité - sont assez trouillards. C'est un outil à double tranchant, aussi - ça ratatine pas mal. J'avais bien aimé l'interview dans C politique, les questions de Géraldine Muhlmann à propos de la propriété privée. Nous sommes surtout l'espoir d'une société basée sur la coopération, l'entraide, aux antipodes de la peur. Faisez-nous tout plein de bonnes vidéos à Grenoble. Glop ! Glop !

  5. Espéranza dit :

    Quand j'ai posté mon commentaire,je n'avais pas lu la totalité de votre "carte postale.
    J'étais préssée de vous saluer,comme quand on attend un ami cher.
    Maintenant que les enfants sont partis j'ai pris le temps de "savourer" comme quand on recherche de l'air frais.
    Poutant j'ai des années de militantismes dérrière moi,je devrait être habituée!et bien non!
    Je comprends cette engoument qu'ont ceux qui espèrent dansle front de gauche.
    Le plaisir qu'ils ont à lire quelqu'un qui les considère comme des gens intelligents qui chechent un chemin.
    Nous sommes les héritiers des lumières et ont étouffera pas notre voix aussi facilement.

  6. BICHON Roger dit :

    Bonjour camarade la désillusion s'installe chez nos amis syndicalistes en but au patronna qui garde toutes sa superbe, tournée la veste Sarko ils s’intaillent dans le costume hollande. Il est temps d'accompagner ces mouvements, a très bientôt et merci du grand bol de fraîcheur républicaine.

  7. mad dit :

    @Bruno (151)
    J'aurais pu dire la même chose. En peu de mots sans flatterie (il y en a beaucoup sur ce blog), l'essentiel du retour de notre "porte-voix".. Oui, on a aimé cette campagne, mais on y a contribué et sans nous il ne pouvait pas être ce qu'il a été, son talent a fait le reste.
    @ Claude (154)
    Aïe ! Nous attendons une mise au point de Jean-Luc.

  8. Noëlle Molinelli dit :

    Mes adorables voisins russes, immigrés, ne tarissent pas d'éloges sur Poutine que tous nous présentent comme un "monstre". La population de ce grand pays le vénère comme un demi-dieu, prie pour lui et le remercie chaque jour, m'affirment-ils. Ce charmant couple de travailleurs infatigables qui a bénéficié en son temps d'un généreux accueil de la France quand l'URSS symbolisait l'enfer, se rend très régulièrement en Russie et a hâte d'être à la retraite pour y retourner plus souvent (définitivement ?). Je me méfie des comptes rendus "carte postale" de ceux qui ne résident pas à temps complet dans un lieu qu'ils idéalisent peut-être et que je ne parviens pas à considérer comme des témoins objectifs. Je lis ce que vous écrivez, Jean-Luc, sur cette Amérique latine que vous chérissez depuis longtemps mais je n'arrive pas à plonger dans votre univers qui prendrait ces états pour exemple (j'ai eu par des proches également dignes de foi des témoignages et des contre-exemples tellement crédibles). J'adhère totalement au combat que vous menez pour la France (désolée pour cette vue limitée) avec le PG et le FdG mais ne souhaite pas vivre dans un "copié/collé" de ces lieux qui ne parlent pas !

  9. Jean-Jacques Duval dit :

    Le très intéressant article du Diplo de ce mois, de Luis Sepulveda que vous recommandez, cher Jean-Luc Mélenchon est titré " Le chat de Félipe Gonzales " et non de Zapatéro. Ce qui ne change rien sur le fond !
    Cordialement,
    Gigi

  10. Erwan AUSIAS dit :

    Les poètes auront toujours le dernier mot. Bien sur!
    merci Jean-Luc Mélenchon de formuler ces mots d'espoir qui résident au fond de chacune et chacun mais qu'on oublie, refoulé par les tas de m......, de mensonges, stupidité et mauvaise foie qu'on mange toute la journée à la radio, dans les journaux bla bla bla

  11. Denis F dit :

    @ 154 claude dit:
    17 août 2012 à 14h05
    Si effectivement vous vivez au Vénézuela depuis 20 ans, merci infiniment de votre témoignage qui est une chose rare, par contre pouvez vous nous indiquer les motivations de votre commentaire, car il ne faudrait pas que l'on vienne nous dire que vous êtes un fervent adversaire du régime de Chavez est que vous dressez un portrait érroné dans le but de lui nuire et ainsi de nuire à la Gauche française (la vraie, bien évidemment). Vous pouvez si vous le désirez venir poser votre témoignage sur ce lien le cas échéant si vous n'avez plus d'autres possibilités, j'édite un journal sur le web et je vous promets de faire échos de vos observations si vous n'êtes pas un ennemi de la cause des peuples, et que vous témoignez en tant qu'humaniste dans le seul but d'établir la vérité que vous soyez de droite ou de gauche cela importe peu, seule la vérité se doit d'être.

  12. toto dit :

    Sans en avoir fait un décompte précis je crois avoir observé que les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à saluer comme il se doit le retour de Jean-Luc.
    Quelle signification faut-il y voir? Est-ce un courant politique, où bien faut-il y voir autre chose?
    Pourvu qu'elles ne nous fassent pas le coup inverse de ce qui est proposé dans la future constitution tunisienne et qu'elles finissent par exiger que l'homme citoyen Front de Gauche soit tout simplement complémentaire de la femme.
    Femmes je vous aime, je sais que vous n'irez jamais vers de tels excès!

  13. Patrick93 dit :

    Il est revenu notre Jean-Luc Mélenchon !
    Quel plaisir de vous savoir de nouveau parmi nous !

    Cet été, nous avons collé ces belles affiches rouges "Front de Gauche" sur les murs de notre commune afin que l'on sache que le FG continue d'exister malgré la torpeur estivale, et qu'il est toujours présent alors que la période électorale est terminée. Car, n'en déplaise à certains, le FG n'est pas une "coalition électorale" comme j'ai pu le lire dernièrement.
    C'est un outil, un creuset, où les citoyens vont apprendre à faire autrement de la politique.

    Contrairement à ce qu'écrit une des intervenantes, je n'adhérerai pas au Parti de Gauche à la rentrée, ni à aucun autres partis... Avec quelques amis militants FG locaux, nous désirons nous organiser en association "Front de Gauche" afin d'ancrer notre démarche unitaire et citoyenne.

    Bien cordialement à tous, et... à bientôt !

  14. kénan dit :

    Bonjour,
    J'accepte l'invitation pour sortir de "sordides querelles d’égo habillées en chocs théoriques" afin d'entrer dans une véritable guerre symbolique contre cet ordre établi du monde profondément inégalitaire avec ses privilèges et ses injustices tout en faisant apparaître les conditions d'existence les plus intolérables comme acceptable.

  15. Jean Jolly dit :

    Tout d’abord bonjour à tous et bienvenue sur son blog au camarade Jean-Luc qui nous revient des pays de l’autre gauche et dont il semble en avoir tiré des leçons positives. D’un autre côté nous avons le témoignage de Claude (un peu plus haut) qui nous dépeint un tableau noir du Venezuela.
    C’est toujours le même problème et quelque soit le pays en cause, nous avons invariablement deux sons de cloches opposés et il est impossible (financièrement et logistiquement) de s’en rendre compte par soi-même… Alors qui croire ? Puisque nous ne pouvons non plus avoir confiance dans la médiacratie alignée. J’avoue rester perplexe et sur ma faim (de savoir).

  16. costerousse dit :

    vous voilà enfin de retour... moi aussi je suis allée voir tous les jours si"internet funciona" ? pour rien au monde je ne manquerai la matinale de france inter lundi matin, il y a eu tant de sales coups cet été contre nous et pas grand monde pour pour contester dans les médias...je suis très impatiente aussi de vous (nous) retrouver à la fête de l'huma.

  17. nico 75 dit :

    Salut jean Luc, tu nous as manqué. Content de te lire de nouveau. Il faut que la rentrée soit chaude, nous n'avons pas d'autre alternative que de convaincre les français d'exiger un referundum sur le traité européen. Tous unis pour exiger ce referundum.
    Amitiés.

  18. tresorteo dit :

    très introduit en Amérique latine et aux caraïbes, moi aussi, j'ai pu entendre une phrase de Hugo Chavez lors de sa campagne électorale sur télésur. Sans perdre le film rouge de ses idées il a lancé "mais oui, il y avait de la vie sur mars, c'était le capitalisme, voyez ce qu'il en reste!" et de reprendre son discours sous les rires et les applaudissements de la foule. j'ajoute qu'avec "curiosity", le capitalisme reviendrait sur les lieux de ses crimes écologiques...?
    Sur les moyens, je réitère l'idée de lancer une souscription pour créer une télé autonome qui, comme télésur, diffusera les idées du front de gauche, les autres moyens ayant montré leurs limites sans parler de la médiocrâtie au service de la peur, de la propagande conservatrice.

  19. daniel martin dit :

    sympa de rentrer jean luc ! j ai cru un instant que vous nous aviez abandonnes... je blague bien sur. je viens de feter mes 65 balais et j espere vivre assez vieux pour voir le FdG au pouvoir.Apres la desillusion des presidentielles et des legislatives il va etre temps de reveiller les consciences et de faire bouger les gens, dans la rue s il le faut ! l humain d abord.

  20. Lacalle dit :

    Bonjour Jean Luc
    je suis très heureux de te relire et surtout de voir que tu est en bonne santé. je pense que nous allons avoir beaucoup de boulot en Septembre
    tout cela pour te dire que tu peut compter sur moi
    frat...

  21. Fabre Liliane dit :

    Très Cher Jean-Luc,

    C'est toujours un immense plaisir de vous lire. J'ai même eu une petite larmichette au coin de l'oeil du bonheur de vous retrouver, intact, prêt à continuer le cheminement vers l'émancipation humaine universelle.
    Le bébé Front de Gauche continue de grandir et de forcir, dans le partage et l'échange, n'en doutons pas. L'adolescence arrivera vite, et l'adulte saura quoi faire, car s'est un surdoué quand il s'agit d'amour de son prochain !

    Résistance !

  22. Aline Gauthier dit :

    Je peux même vous dire que le laser de tête du robot est dirigé par un des notres chercheur français
    d'immense talent et une de choses merveilleusement humaine de la réussite de ce projet est le réseau humain
    de spécialistes tissé à travers le monde, qui permet 24/24 d'analyser,d'expertiser, ramener les infos necessaires au déroulement de toutes les expérieces. Oui une trame humaine indispensable et peu importe ceux qui ne pensent qu'à leur hégémonie car sans cette trame de collaboration mondiale scientifique, que sont ils ?

  23. betty veaux-ronget dit :

    je viens de lire le dernier texte de JL et les commentaires ;ai passé un bon moment dans la tranquillité, après vacnces à la maison avec enfants et petits enfants (bon anniversaire à vous aussi,cher Jean-Luc) J'apprécie votre chaleur humaine et la sincèrité de vtre engagement, c'est rarissime en politique .Merci de tout coeur à vous et merci à tous pour la richesse,ladiversité des messages .J'ai aimé y trouver du "personnel, des références(sites,livres,....)des poèmes,du ressent i au milieu des idées,desréflexions diverses . En accord profond avecJCF 59qui s'exprime joliment en tout cas par écrit! message de Claude:j'attends plus de précisions de sa part,et l'avis de JLet de quiconque pourvu qu'il soit juste!belle fin de journée à tous.Betty(71)

  24. eric91 dit :

    Hola! Jean-Luc! Heureux comme beaucoup sur ce site de te retrouver enfin!
    Nulle crainte d'abandon de ta part, mais besoin de lire à nouveau sous ta plume humaine, poetique, aussi incisive et aussi juste que determinée ces mots indispensables à nous (re)motiver après les si decevants et inquietants resultats passes.
    La plupart de ceux qui interviennent ici partagent ta lucidite, mais tous nous avons besoin de ta personnalite charismatique, de ta rigueur intellectuelle et de ta droiture pour nous entrainer.
    Heureux que ton repos t'ait ete profitable et prets a reprendre le baton de pelerins avant, je le crains, de devoir affronter le systeme et ses seides, crs, gendarmes et policiers de tous ordres....
    Il faut penser et organiser la levee des peuples de ce cote de l'atlantique... Et l'apres renversement de ce systeme inique et devastateur.
    On continue! J'aimerais bien un petit tour à la Bastoche avant longtemps pour rappeler à Hollandreou qui il est, et pour qui il est à sa place!

  25. oliver dit :

    "les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à saluer comme il se doit le retour de Jean-Luc."
    -1- vous etes plus sentimentale et plus romantique, Mélenchon représente une figure paternelle.

    -2- quand on recoupe les derniers événements et révélations ont comprend que Mélenchon ne sera au plus qu'un homme pancarte ressorti selon le bon vouloir du pc, qui ne manquera pas de lui rappeler que le trou est déja creuser et que la lumière ne vaut pas un siège aux législatives.

    si on a le -2- et pas le -1-, à moins d’être un fanatique, on s’abstient.

    sorry meluche, mais là les pieces du puzzle se rassemblent, ON ne votera plus pour toi et c'est entre autre pour ca que t'as perdu aux présidentielles, pas parce qu'on ne croyait pas en toi, mais parce qu'on ne croyait pas en tes collaborateurs.
    ils t'ont mis des parpaings aux pieds et poussé dans la seine...avec le sourire qui plus est.

    dans l'autre billet, tu parlais des médias voyoux, mes avis que tu devrait aussi lorgner autour de toi.

  26. Lily-Anne dit :

    C'est un homme tel que Vous qu'il fallait au pouvoir... Dommage!

  27. lepage dit :

    Nos espoirs sont violents et la vie est lente disait Baudrillard.Qu'importe nous avons le temps des poètes avec nous!.Merci pour ce joli texte

  28. Lilly54 dit :

    Bonsoir Amis, Enfin, allons-nous pouvoir entendre la parole de gauche sur France Inter lundi matin et sur France 2 mercrdi matin. Un peu d'aérosol "bien-être" sur ces médias insipides. Il me tarde. Hier soir, curieuse coïncidence, sur LCP, un docu sur Chavez intitulé "Joyeux Noël, Monsieur Chavez". Il m'a été agréable de voir ce reportage avec en mémoire les observations de Jean-Luc. On ne regarde plus la télé de la même façon décidément. Sinon, je suis inquiète par les nouvelles qui nous parviennent d'Israël et des USA. Cette guerre qu'ils semblent préparer contre l'Iran sera-t-elle la 3ème guerre mondiale ? Cette guerre qui sauverait le capitalisme financier comme les précédentes. Tous les ingrédients sont là ! Ils font monter la mayonnaise ! Combien de temps avant qu'elle ne prenne ? Quant à la France, rien de bon ne s'annonce comme prévu. Et le capitaine de pédalo, s'il pédale encore c'est en mettant la barre à droite toute ! Les mesurettes qui vont dans le bon sens revêtent à présent un caractère insignifiant face à l'enjeu. Oui la tempête est à nos portes et elle emportera tout dès que les socialistes et la droite dans une belle unanimité auront fait passer le pacte européen. Soyons prêts !

  29. perret j f dit :

    Bornjour jean-luc heureux de te relire, la rentrée devrait etre chargée n'est ce pas ?

  30. Corinne dit :

    Re bienvenue à la maison (France)... et toujours "on lâche rien" ! En espérant vous entendre (en vrai) un jour dans le Lot !

  31. Dominique dit :

    Le temps des abricots se termine. Les cerises ce n'était pas mal du tout. Moi j'ai pris des congés en Suisse, pour allez saluer nos amis banquiers qui amassent et blanchissent tant et plus, j'ai vue UBS qui rigolait en amassant les euros pour que le franc suisse le CHF reste à 1.20. En rentrant j'ai fait un tour à Monaco blanchisseur agrée sous protectorat français, puis je me suis rendu en Andorre pays ou évasion fiscale, corruption et blanchiment font les joies de quelques autochtones. Renseignement pris ce pays à un co-prince qui est le président de la république française, l'autre étant un prélat catholique d'Espagne. Je suis donc rentré chez moi pour placer ce qui me restait au crédit mutuel, Arkea pour les intimes, qui propose à ses clients des placements dans des FCP Luxembourgeois. Bref tout ceux qui disent que le marché commande les politiques n'ont pas tort. Pour autant j'entends encore dire et répéter il faut laisser les banquiers s'autoréguler. De fait les pauvres doivent partager leur RSA pour faire preuve d'un peu de solidarité alors que d'autres peuvent s'offrir le luxe d'être riches. Le surendettement explose, précarité et violence font parfois bon ménage. triste monde ou l'austérité progresse. On s'en fiche car nous avons quand même eu cet été, un spectacle extraordinaire où l'on voyait un pays exposer au vu du monde entier un spectacle spectaculaire visant à célébrer là encore la fête de l'argent, les jeux olympiques du...

  32. Sebastien dit :

    Content de savoir que tu es revenue camarade ! les temps sont dur mais on ne lâche rien!

  33. gerard du 70 dit dit :

    cher JEAN LUC
    Le passage du tour de france a la planche des belles filles n'a pas eu d'importante retombees economiques
    SOYONS prets aux mauvais coups que les socialistes et les daltrons vont nous faire subir surtout en combatant la
    finance avec un pistolet a la creme chantillie et en chef de pedalo L'HUMAIN ABORDS NE LACHE RIEN
    Fraternel salut

  34. Inquiet dit :

    "Les poètes auront toujours le dernier mot."

    Bien sûr. Contre l'exploitation patronale, contre la finance et les spéculateurs, contre les guerres impérialistes de l'Otan, contre la marchandisation du monde et de ses habitants, contre le libéralisme, contre le mépris de la souveraineté des peuples... (etc...) la Poésie ! Que n'y avais-je pensé plus tôt ! Tremblez oligarques, je vais vous écrire un poème pas piqué des vers ! Votre pouvoir va en vaciller de terreur...

    Personne n'est obligé de faire de la politique mais la poésie, c'est très bien pour la poésie. La politique c'est autre chose...

  35. Jean Jolly dit :

    @Lilly54.

    Sinon, je suis inquiète par les nouvelles qui nous parviennent d'Israël et des USA. Cette guerre qu'ils semblent préparer contre l'Iran sera-t-elle la 3ème guerre mondiale ?
    C’est bien là que se trouve la question cruciale de l’avenir géopolitique, la Lybie et la Syrie n’étaient que des étapes à franchir pour l’OTAN avant d’attaquer le gros morceau qu’est l’Iran, l’Irak et l’Afghanistan des prétextes pour habituer l’opinion publique mondiale à la guerre perpétuelle contre un ennemi fantomatique, le terrorisme … la « révolution arabe » chassera des tyrans amis des « démocraties » occidentales pour en placer d’autres plus conciliants et moins connus.
    Je ne soutiens aucunement le régime religieux de l’Iran qui n’a rien à envier à celui des USA ou d’Israël, mais tant qu’à faire d’appliquer les " résolutions " de l’ONU… autant commencer par le commencement.

  36. clotilde françois dit :

    Nee en 1924 j'ai été témoin de tant d'événements graves souvent, mais depuis l'écrasement de la République espagnole j'ai toujours gardé mes convictions pour la justice,mes lectures m'ont enrichi l'esprit. Très heureuse de relire JeanLuc qui me manquait mais attention au culte de la personnalité qu'il n'apprécierait pas. Il est notre guide que nous aimons, malheureusement mon corps me trahit et je rage de ne pouvoir agir avec vous Courage à tous.

  37. Nicks dit :

    Quelque soit le rôle de chacun dans l'épisode électoral qui s'est achevé au seuil de l'été, son intensité a nécessité que nous soufflions un peu pour mieux repartir. Ce billet donne le signal de la rentrée. Nous sommes toujours là.

  38. labarthe-piol dit :

    Enfin !

  39. Dreulma dit :

    Ah ! Vous revenez d'Amérique du sud, de l'Equateur et du Vénézuela notamment. Vous pourriez peut-être parler de ces pays. Nos 20 heures n'en disent quasi rien. Et depuis hier je me suis aperçue que l'on ne capte plus Télésur. Quelqu'un sait-il quelque chose là-dessus ? C'est de la censure, mais sans m'étonner, c'est quand même nouveau çà, non ?
    Qui a soif comme moi d'entendre des nouvelles différemment interprétées ? Elles sont trop rares.

  40. Dotta Liliane dit :

    Bon retour parmi nous, camarade!
    Le boulot nous attend...Et quel boulot!
    Fraternellement

  41. p'tite amiénoise dit :

    Hourra ! Mélenchon est de retour ! l'espoir renaît ! vous nous avez manqué, Jean-Luc ! Surtout quand on voit la tournure que prend la politique "de gauche" à Amiens. de la répression avant tout, sans chercher à comprendre pourquoi ces jeunes ont réagi comme ça ! La France a vraiment besoin d'un leader de gauche, un homme avec des valeurs, des principes, des idées, et qui a le courage de les défendre, ainsi que la force d'entraîner tout un peuple avec lui ! Tout ça pour dire : vraiment ravie de votre retour !

  42. david demor dit :

    bonjour,monsieur Mélenchon,et content de votre retour,je voulais vous proposer quelques idées qui pourraient etre intéressantes afin de rétablir un équilibre entre très riches et les misérables du capitalisme......je souhaiterais également m'impliquer,peut etre pas comme candidat,mais en tant qu'assistant afin de voir plus de candidats élus front de gauche,de facon à voir les idées du programme l'"humain d'abord" s'implanter un peu partout en france,et notamment dans le nord.vous pouvez donc me contacter afin de me donner quelques conseils pour m'investir dans la politique du front de gauche.cordialement et avec mes remerciements pour vos futures conseils.

  43. Michèle dit :

    Le bavardage à l'école primaire profite de ce moment de liberté non encore pris dans le programme de travail. Il s'alimente à la source de la récréation qui au mieux autorise une re-création. Cela renvoie à ce que vous décrivez comme un dégagement d'un trop émotionnel en le transformant en symbolique.
    Bienvenue donc à votre retour, à ce moment de liberté particulière à dire ce qui vient à l'esprit sans programme ni frontière.
    La poésie, la philosophie s'y logent semble-t-il.

  44. daniele brutails dit :

    formidable de vous lire encore : vous nous apportez de la lumière en plus de la chaleur humaine, bon anniversaire le 19.8 j'aurai une pensée pour vous, continuez votre trajectoire comme une merveilleuse étoile, dans cette vie poétique que vous décrivez. et on a encore besoin de se rassembler tous mais c'est usant pour vous de parcourir et le France et le monde, on aurait besoin d'une université d'automne accessible à tous qui ferait concurrence à l'université d'été de Michel Onfray
    bravo Jean Luc!

  45. Sniper68 dit :

    Re bonsoir camarade Jean Luc Mélenchon,qu'elle honte 2 ans de "goulags" pour rien à l'encontre de "Pussy Riots".J'espère qu'en t'en que "Député Européen" et en tant que Troskyste vous condamner ce jugement contraire aux "droits de l'Homme et du Citoyen" et à la "Liberté D'expression".

    Free Russia/Pussy Riots et vive Garry Kasparov camarade.

  46. Sniper68 dit :

    Re bonsoir camarade Jean Luc Mélenchon,qu'elle honte 2 ans de "goulags" pour rien à l'encontre de "Pussy Riots".J'espère qu'en t'en que "Député Européen" et en tant que Troskyste vous condamner ce jugement contraire aux "droits de l'Homme et du Citoyen" et à la "Liberté D'expression".

    Free Russia/Pussy Riots et vive Garry Kasparov camarade.

  47. Délia dit :

    "Seuls les libéraux et leurs zombies croient que le meilleur moteur de l’activité ou de l’ingéniosité humaine est la cupidité ou la comparaison des prix des marchandises. En fait ils réduisent la vie à son aspect le plus pauvre."

    "Les poètes auront toujours le dernier mot".

    Bon sang! Que l'avenir est fort!

    Merci d'être toi, Jean-Luc: c'est une invitation précieuse à devenir soi, pleinement.
    Humains à part entière.

  48. Vivi du Québec dit :

    Bon retour M. Mélenchon! Je m'abreuve à votre source intarissable de réflexions intelligentes et d'opinions réfléchies. Au Québec on pourrait dire: Écoute comme c'est « songé » ce qu'il dit. En vous écoutant de Montréal, en vous regardant et en vous lisant me voilà revigorée et je vais enfin prendre de l'altitude comme l'écrit admirablement bien Grand Corps Malade.
    Je termine en vous remerciant de prendre tout ce temps et de le partager avec nous tous. Je me sens privilégiée.
    Recevez du Québec toute mon admiration pour l'homme que vous êtes.

  49. Odile dit :

    Bien sûr que " l'action politique est l'Art de la réalisation " ! Sinon à quoi bon ? C'est maintenant. Les choix écologiques et économiques à venir sont les derniers qui soient. Après, il ne sera plus question de "choix". Je crains que le gouvernement français ne réalise pas l'ampleur du coup de pied au c.. qu'il va se prendre. Pourquoi aucune action contre les licenciements boursiers ? Justifier son inaction en critiquant le passif des prédécesseurs est une méthode de lâches et d'imbéciles. Je sais si peu de choses sur la Poésie,

  50. erlea2904 dit :

    Je me suis engagée au PG le 23 avril 2012 et je suis heureuse de participer à la journée et demi de formation militante... Cette date va marquer très fort mon premier engagement politique. J'en attends beaucoup: apprentissage, débats et rencontres...et bien sur je me fais une joie de participer au meeting de Grenoble! L'engagement est une réponse aux maints renoncements qui nous affligent...Engagez-vous! On ne lâche rien! Vive le Front de Gauche!


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