31août 12

Au secours, le MEDEF revient !

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Dans cette note je reviens sur la visite de Jean-Marc Ayrault au MEDEF. J’explique sur le fond pourquoi il a commis une erreur de portée plus large qu’il n’y paraît. Le MEDEF n’est pas représentatif des entreprises. Ni syndicalement ni par nature. Il ne sert à rien de le flatter ni de le cajoler. Il est dangereux et stupide de n’avoir installé aucun rapport de force avec lui avant d’aller faire cet exercice à supposer qu’il faille le faire. Avant cela je dis un mot de mon emploi du temps récent.1

J’espère que vous avez commencé à prendre vos dispositions matérielles pour la manifestation nationale contre le traité européen le 30 septembre prochain. C’est le bon moment pour organiser sérieusement le co-voiturage et les réservations au meilleur barème. Il faut agir comme nous l’avons fait pendant la présidentielle : « N’attendez pas les consignes ». Chaque personne ou groupe est son propre média et la sphère de conviction de chacun d’entre nous fournit un socle solide. J’attends de voir sur les réseaux sociaux comment vous répercutez tout cela. Je pressens qu’il va y avoir encore une sacré créativité ! 

Ce billet est illustré par les portraits de quelques ouvrières de Sodimédical auxquelles Jean-Luc Mélenchon est venu apporter le soutien du Front de Gauche dans leur usine jeudi 30 août. Photos : S. Burlot.

Je suis allé dans l’Aube, 12 000 euros de la caisse de solidarité du PG en poche, bras dessus bras dessous avec Martine Billard et Laurence Sauvage. Notre but : rendre une visite de renfort et réconfort aux ouvrières de Sodimédical. Sur place les camarades avaient tout organisé dans les détails, exactement comme nous aimons faire les choses dans notre parti. Convoi, escouade, tout impeccable. Mireille Brouillet et ses camarades savent faire. En chemin j’ai senti ce que serait l’automne par là-bas car ils ont des forêts de feuillus. Les feuillus disent beaucoup de choses. Ici ce sont de beaux arbres, un peu trop bien rangés à mon goût. L’automne sera splendide. Les arbres tournent doucement leur couleur déjà. Comme elles sont là les ramures montrent un feuillage qui a beaucoup bu de soleil. Il est tout mou et blanchissant. Ça va pousser tout ça au bout de soi et de ses couleurs quand ça va tourner à la feuille morte. L’automne sera rouge, sang et or, dans les branches. D’ici là profitons des dernières heures d’août. Car c’était alors encore le mois d’août. Comment est-ce possible ? Seulement le mois d’août ! Je me croyais bien plus tard. D’abord à cause du rythme de travail que j’ai déjà. Ensuite à cause du niveau de fréquentation de ce blog. Enfin à cause du degré d’usure déjà visible du système politique sorti des urnes il y a à peine quatre mois.  

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Sodimédical est la honte des hontes. Je ne raconte pas toute l’histoire. Je m’en tiens au point présent. Les ouvrières ont gagné trente deux procès. Le dernier a condamné le patron du groupe allemand à payer les salaires et à relocaliser l’activité. Le patron ne veut rien savoir ! Le tribunal a ordonné une astreinte de 1000 euros par salarié(e) et par jour, tant que l'usine n'a pas de relance d'activité, auxquels s'ajoutent 400 euros par salarié(e) et par jour au titre d'amende pour non paiement des salaires. Soit 1400 euros par salarié(e) et par jour. C’est clair, net et précis. Une décision de justice de la même clarté que celle au nom desquelles on expulse séance tenante un camp de Roms ! Mais là, pas besoin de changer la loi pour faire cesser la barbarie et les mauvais traitements. 10C’est le contraire : il faut l’appliquer. Pas besoin de désavouer des décisions de juges. Au contraire il faut les faire respecter. Facile ? Non. Le ministre du redressement productif qui tenait là une magnifique occasion d’élever la voix en faveur d’une relocalisation d’activité, de la démondialisation concrète, en quelque sorte, qu’a-t-il proposé ? Rien. Le ministre du travail, Michel Sapin, l’homme de « la gauche qui agit » et surtout pas de la « gauche tonitruante, la gauche d’Amérique du sud » ? Rien non plus. Ou plutôt si : une honte de plus. Il a nommé un « médiateur ». Vous avez compris ? Une personne est victime d’un vol. Le voleur est condamné à rendre son butin mais il ne veut pas. Que faire ? Un médiateur entre la victime et le voyou, « un médiateur » entre une décision de justice et son exécution. Elle n’est pas belle la « gauche non tonitruante » en action ? Et le procureur qui devrait donner suite aux procès-verbaux de l’inspection du travail constatant que les salaires n’ont pas été versés. Déclenche-t-il la procédure pour infliger au patron voyou les 1400 euros d’amende par salarié ? Non. Le procureur ne fait rien non plus. Ou plutôt si : il fait quelque chose ! Il classe « sans suite » ! Incroyable mais vrai. La justice a décidé, mais elle se fiche de savoir si ce qu’elle a décidé est appliqué ou non. Et que fait la ministre garde des sceaux dont c’est le devoir de donner des instructions sur la politique que doivent appliquer les procureurs ? Rien, comme ses autres collègues. Ou plutôt si, elle fait déclarer par son cabinet : « On ne peut rien pour vous ». Le patron voyou de Sodimédical nargue les ouvriers et refuse d’appliquer la décision de justice, mais « on » ne peut rien pour vous. Vraiment rien. Pendant que j’étais là parmi ces femmes, Jean-Marc Ayrault caressait le MEDEF. Sans contrepartie, sans un mot pour exiger que cessent ces comportements patronaux, ni un mot pour les syndicalistes ouvriers réprimés ou bafoués. D’ailleurs il n’y a pas eu de loi d’amnistie pour eux. L’urgence gouvernementale2 était ailleurs : auprès du MEDEF.

Jean-Marc Ayrault est allé ouvrir l'université d'été du MEDEF, le 29 août. Pourquoi ? En commençant son discours, il a ironisé : « Je m'étonne de l'étonnement que suscite ma présence parmi vous ». S’il fallait prolonger cette sorte de déclaration à tiroir, on pourrait répliquer que nous nous étonnons de son étonnement devant notre étonnement. En effet sa présence n’avait rien de naturel ni même de légitime. Car c'est bien la première fois qu'un premier ministre en exercice prononce le discours d'ouverture. Cela n’a donc rien de « normal ». Quand Jean-Marc Ayrault compare cette situation avec celle du maire de Nantes qu’il a été et qui fréquente les « chefs d’entreprise de sa commune », il se moque du monde. La République a des exigences que la localité ne connaît pas. Enfin, l’honneur d’être la figure de proue du premier gouvernement de gauche depuis dix ans créé un devoir particulier. Sa présence à cet endroit et son caractère exceptionnel fonctionne évidemment comme un symbole ! 3Lequel ?

Pourquoi est-il là ? Pour appeler à une mobilisation ? Pour expliquer le seuil franchi avec la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle ? Pour fixer les nouvelles règles du jeu que la toute puissante organisation patronale devra respecter dorénavant ? Pour inviter au respect des syndicalistes maltraités depuis dix ans ? N’est-ce pas là la condition de base de ce dialogue social avec lequel il fait à tout propos et hors de propos des vocalises ? Non rien de tout cela. Il est venu pour montrer la patte blanche de ses bonnes intentions et même pour insister assez lourdement sur ses convergences de fond avec cet organe central d’un certain patronat. Les paroles douces n’ont pas manquées. Ainsi quand il affirme: « Je suis attentif à vos propositions ». Lesquelles ? Mais surtout en déclarant: « Vous pouvez compter sur le soutien du gouvernement ». Le soutien, carrément ! Imaginons la même phrase à l’endroit d'un syndicaliste salarié ! Comme si tout était possible en même temps : « soutenir » le MEDEF et les revendications des salariés ! Ces déclarations contre-nature pour le chef d'un gouvernement de gauche ont conduit Bernard Thibault à demander le jour même au gouvernement de choisir entre les demandes du MEDEF et celles des salariés. Et 4plutôt que de répondre sur le fond, Jean-Marc Ayrault a ironisé sur ces critiques.

Cette façon de parler a évidemment un contenu politique. C’est une façon de reconnaître au MEDEF son rôle de cache-sexe. Le Medef représenterait « les entreprises ». Il ne serait pas un mouvement politique. Et c’est aussi une amnistie. Le MEDEF n’aurait aucune responsabilité dans la période Sarkozy. Pourtant c’est l’ensemble de son programme que celui-ci a appliqué. Martine Billard a publié un livre sur le sujet et chacun peut s’y rapporter ! A entendre ce discours, on pourrait même se demander si les salariés jouent encore un rôle dans l'économie. Voyez plutôt : « Je veux mettre l’entreprise au centre de nos politiques économiques » ou encore : « C’est l’entreprise qui est au cœur de processus de croissance et de création d’emplois. » Ou bien : « Le gouvernement que je dirige veut encourager la France qui entreprend parce que c’est la condition de la croissance, de création de valeurs et d’emplois ». On se rend compte avec de telles déclarations que le premier ministre a adopté le point de vue de classe qui est habituellement celui de la droite : le moteur de l'économie serait le capital et non pas le travail qualifié des salariés. Ce n’est pas tout.

On pourrait se dire que tout cela n’est que « parole verbale ». Mousse sur un os trop rude à avaler d’un coup. Pas du tout. C’est au contraire l’énoncé de la prémisse des vieilles rengaines éculées de cette sorte de patronat. Les convergences de vue avec le MEDEF ne se sont donc pas arrêtées aux généralités. Elles ont aussi porté sur des points concrets de la doctrine patronale, que l'on retrouve habituellement dans la bouche de l'UMP. On a ainsi appris de Jean-Marc Ayrault que « la réforme fiscale visera à améliorer la compétitivité des entreprises ». Ou encore que le système éducatif devrait « favoriser l’acquisition de compétences ». Les « compétences » ! Le mot est connoté à la fois dans le vocabulaire de l’enseignement professionnel et dans celui des conventions collectives. Nous sommes les défenseurs des « qualifications » ! Un concept beaucoup plus large qui vise un mode d’apprentissage et de savoirs beaucoup plus larges et durables que les « compétences » 5étroites et périssables dont le MEDEF considère que les jeunes peuvent se contenter. La différence entre les deux termes entraîne en cascade la question de la hiérarchie des salaires dans les conventions collectives. 

Je veux revenir sur ce blanc-seing donné au MEDEF de représenter « les entreprises » en général et non un mouvement très particulier. Dès le début de son discours, Jean-Marc Ayrault s'est adressé « aux chefs d'entreprises » en général comme si le MEDEF les représentait tous. Tout au long de son discours, il a fait comme s'il s'adressait aux entreprises en général, et même à l'ensemble de l'économie, en parlant au seul MEDEF. Or le MEDEF ne représente pas « les entreprises » en général, et encore moins l'économie du pays. En fait, le MEDEF usurpe régulièrement la représentativité patronale en s'arrogeant le droit de parler au nom de l'ensemble des chefs d'entreprises et même des entreprises tout court. C'est un point que j'ai déjà eu l'occasion d'aborder pendant la campagne présidentielle, en particulier dans mon discours de Vierzon, le 3 avril. J’y suis revenu à plusieurs reprises dans un silence médiatique qui est une véritable signature. J'y reviens. Des pans entiers de l'économie ne sont pas représentés par le MEDEF. Par exemple, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie n'est pas membre du MEDEF. De même, l'Union des industries alimentaires qui emploient 500 000 salariés s'est désaffiliée du MEDEF en 2010. Elle était le cinquième contributeur du MEDEF. Pourquoi l'industrie agro-alimentaire a-t-elle quitté le MEDEF ? Parce qu'elle considérait qu'elle manquait de visibilité et d'influence face à d'autres branches puissantes du MEDEF comme la métallurgie. Elle s'estimait aussi mal défendue 6face à d'autres secteurs patronaux comme la grande distribution. Enfin, elle jugeait insuffisante la prise en compte des intérêts des PME alors même que Laurence Parisot vantait la "PME attitude". Car 92% de l'industrie alimentaire est constituée de PME. Du coup, l'industrie alimentaire trouvait excessif le niveau de sa cotisation au MEDEF.

Il y a aussi les chefs d'entreprises qui s'affilient à d'autres organismes considérés comme représentatifs. C’est le cas par exemple de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises ou de l'Union professionnelle des artisans. Ainsi, Jean-François Roubaud, le président de la CGPME a déclaré le 15 mars 2012 dans Le Figaro que « La vérité est que nous avons des points de divergence avec le Medef qui ne peut pas représenter et les grandes entreprises et les TPE/PME. Il n’est donc pas illogique qu’il y ait plusieurs organisations patronales, comme il y a plusieurs types d’entreprises dont les intérêts sont souvent communs mais parfois différents ». J'ajoute que deux secteurs sont complètement exclus de la représentativité patronale et ne peuvent participer aux négociations interprofessionnelles. C'est le cas des professions libérales qui constituent pourtant le quart des entreprises de France. C'est aussi la situation des 800 000 entreprises de l'économie sociale et solidaire. Elles emploient 2 millions de salariés dans les associations, coopératives, mutuelles, etc. Les employeurs de l'économie sociale ont présenté leur propre liste aux élections prudhommales de 72008. Ils ont obtenu 19% des voix. Mais ils sont exclus des négociations interprofessionnelles. Pourquoi ? Comment le MEDEF peut-il avoir obtenu un tel privilège de représentation que Jean-Marc Ayrault est venu cautionner sans précaution de langage ?

S’il en est ainsi c’est grâce à l'UMP qui a protégé le MEDEF lors de la réforme de la représentativité syndicale en 2008. La représentativité des organisations de salariées est désormais assise sur le résultat aux élections professionnelles dans les entreprises, les branches et au niveau national. Cela crée certaines difficultés. Mais cela s’applique aux syndicats de salariés. Les salariés choisissent les organisations qui les représentent. Par contre, l'amendement du rapporteur UMP Jean-Philippe Poisson prévoyant la négociation d'un accord sur la représentativité patronale a été retirée sous la pression du gouvernement et du MEDEF. Et la réforme de la représentativité patronale promise par François Fillon en 2010 n'a jamais été présentée. Les organisations patronales représentatives continuent donc de disposer d'un privilège. La représentativité patronale est une zone de non-droit. C'est l'Etat qui reconnaît arbitrairement trois organisations représentatives (MEDEF, CGPME, UPA) en dehors de toute règle légale et de tout critère de représentativité. Ces trois organisations se partagent 700 000 mandats dans les organismes sociaux, sans aucune élection.

On comprend pourquoi. En octobre 2011, la très libérale "Fondation Concorde" a publié une étude intitulée « Renforcer la voix du monde de l'entreprise : projet pour moderniser la représentation patronale ». On y apprend que le « taux moyen d’adhésion à une organisation syndicale [patronale] (Medef, CGPME, UPA) » ne dépasse pas… 8% ! C'est-à-dire autant que la proportion de salariés syndiqués. Pourtant si l'on entend souvent des attaques contre la représentativité des organisations de salariés, on n'en entend rarement contre celle des organisations patronales. Pourtant, les8 premières font régulièrement la démonstration de leur capacité à mobiliser des millions de salariés. Le MEDEF prouve-t-il autre chose que sa capacité à avoir le bras long et à bénéficier d’une étrange omerta sur ce qu’il est vraiment ?

Tout cela est conforme à la doctrine « démocrate » constante de François Hollande depuis 1984 et cette tribune parue dans « Le Monde » sous le titre : « Pour être moderne soyons démocrate ». De cette ligne d’action, de son contenu et de son contexte, j’ai fait le sujet d’un livre : « En quête de gauche ». L’un des points de la « méthode » démocrate est l’effacement de la conflictualité sociale dans le discours. Les « démocrates » situent leur point de vue « entre les intérêts de l’entreprise et ceux des salariés ». Ce qu’ils résument en se disant « à l’écoute des unes et des autres ». Le tour de passe-passe est dans l’énoncé. Car si l’on voit qui sont « les salariés », on ne voit pas dans ce genre de formule que le mot entreprise et le mot patronat sont sous-entendus comme équivalents. Pourtant « entreprises » et patronat ne sont pas équivalents. Loin de là. L’entreprise est un collectif de production. Cette idée englobe les machines, les processus de production, la qualification des travailleurs, la nature et la qualité du produit. Cet ensemble est pertinent quelle que soit la nature de la propriété de ladite entreprise. La concurrence des produits et de leur valeur d’usage finit toujours par établir un standard de production imposé à tout producteur. Le patronat par contre est une classe sociale. Ses intérêts sont distincts de ceux de l’entreprise. La meilleure façon de le vérifier est de constater comment certains patrons ou certaines familles patronales peuvent être conduits à liquider leur entreprise dans le seul objectif de maximiser le profit qu’ils en retirent. Un point de vue de gauche est donc à la fois « favorable à l’entreprise » et hostile au patronat organisé sur ses intérêts de classe. Mieux : dans la période du capitalisme 9financier transnational on ne peut pas « être favorable à l’entreprise » sans être hostile aux organisations de classe du patronat. La qualification, la stabilité de l’entreprise, le développement des produits innovants qui ont une utilité sociale et écologique avérées, tout cela impose des stratégies de long terme et de faible taux de profit qui sont incompatibles avec la cupidité et le court-termisme ordinaire du capitalisme de notre temps. En brouillant tous ces repères Jean-Marc Ayrault n’a rendu service à personne. Et même pas à lui. La preuve.

A peine sortie de sa rencontre à caractère municipal avec le MEDEF, Ayrault s’est fait mordre la main qui caressait. La madame Parisot s’est dite en attente et les autres chefs de clan ont dit qu’ils étaient perplexes et je ne sais quoi selon la grande tradition du « toujours plus » de cette bande. Bel aveu involontaire que cette phrase de madame Parisot disant « nous ne faisons pas semblant d’aller mal ». Bref, une visite pour presque rien. Le lendemain, Montebourg se faisait huer sur place. Voilà ce qu’il en coûte d’aller au contact sans rapport de force. Le MEDEF a parfaitement analysé la faiblesse du gouvernement et il en tire aussitôt profit.


271 commentaires à “Au secours, le MEDEF revient !”
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  1. Antoine LAURÈS dit :

    Merci à Jean-Luc pour ce Nième billet, toujours dans l'actualité crue, quand elle n'est pas… cruelle, comme en cette rentrée des dupes (il y en eut beaucoup plus de 4 millions…).
    Un mot sur le mot compétence (Dico de l'Académie) :
    1- Aptitude d'une autorité publique à accomplir des actes dans des conditions déterminées
    2- Capacité, fondée sur un savoir ou une expérience, que l'on reconnaît à une personne

    Ainsi, à l'origine, et encore dans le sens moderne qu'un certain usage lui a donné, la compétence n'est pas propre à la personne, mais attribuée ou reconnue par une autorité supérieure, relativement à un objectif déterminé : pas tout-à-fait la même chose que les aptitudes ou la qualification, plus larges, inhérentes à la personne, une fois acquises.

  2. lemetayerv dit :

    Quelques énumérations qui résume la situation actuelle :
    1er pouvoir : les financiers
    2ème pouvoir : les médias tenus par les financiers
    3ème pouvoir : les politiques soudoyés par les financiers
    4ème pouvoir : le peuple qui n'en a aucun (asservi lui-même par les financiers, donc pas dangereux pour eux).
    Tant que le peuple ne voudra pas du pouvoir, il n'aura rien car rien ne lui sera donné.

  3. Diogene dit :

    @lemetayerv 253

    C'est même pire que ça. Non seulement on ne lui donne rien. Mais on lui prend le peu qu'il lui reste...
    Cette régression, malgré l'enfumage de la "dette+crise", devrait lui donner l'envie du pouvoir pour essayer autre chose que la messe sauvage que nous vivons. Les tenants du vrai pouvoir sur nos vies ne sont pas pléthore, leur avidité est au moins aussi grande que la peur qu'ils ont du "peuple".
    La prise de conscience du grand nombre signerait la fin de leur domination, d'où les moyens considérables mis dans les médiats et les lobbies qui gravitent autour de nos élus.
    Sans cette prise de conscience, c'est vers les bruns que se tournera la révolte, et la finance s'en accommodera car de ce cote la, il n'y a pour elle aucun danger mais plutôt le moyen Ideal de mettre tout le monde dans la catégorie " travaille et ferme ta gu..", un monde sans syndicats, sans opposition, sans liberte, sans vote... le rêve absolu quoi. C'est pourquoi nous avons la rude tache d'éclairer la route, d'expliquer le pourquoi et le comment, enfin quoi comme disait mon grand-Pere : " demande toi souvent a qui profite le crime".
    Le FdG a su maintenir une ligne claire, a pose le diagnostic, a propose un programme global et complet, y compris sur le long terme. Nous avons l'outil, nous avons les compétences pour l'améliorer, le compléter, nous ne sommes pas dogmatiques, nous avons la diversité, bref on ne fait pas la route sans rien !
    Au boulot pour la 6 eme ! L'humain d'abord !
    Marre d'être représente par des comptables, la vie vaut plus que ça et celle de nos enfants encore plus, partout dans le monde !

  4. Anne-Marie dit :

    En voyant la façon dont dirige ce gouvernement de "gauche", vous savez quoi ? Je suis très heureuse de m'être abstenue de voter pour ce "faux-cul" de Hollande et son équipe de bras cassés...
    En revanche, je serai là le 30 septembre, vous pouvez compter sur moi, ma fille, ma soeur et tous ceux que je pourrais rallier à notre cause. Hauts les coeurs !

  5. max dit :

    Je suis d'accord avec ce billet, dont j'admire comme toujours la clarté et la lucidité. Je ferai juste une remarque de détail : J. M. Ayrault n'a pas dit qu'il soutenait le "capital", mais l'"entreprise". Même devant le MEDEF, il ne faut pas confondre. L'entreprise peut être revendiquée par ses salariés, le capital, non. Cela apporte une nuance dans la démarche du premier ministre. Mais je pense qu'effectivement le fait que le gouvernement se tourne vers le patronat et se détourne de ses obligations, au plan de la justice, envers les salariées de Sodimédical est révélateur et consternant. Mais a-t-on jamais vu un gouvernement se soucier vraiment des salariés ? Courage et bonne continuation

  6. gripoix alain dit :

    OK avec Steffie, le 30 c'est l'assemblée nationale qu'il faudrait occuper. Nos députés et les autres ont un rôle déterminant dans les choix ou les non choix. Un référendum se décide au gouvernement mais aussi avec les élus du peuple. C'est maintenant et ils n'ont même pas peurs de ce qui les attend! cela paraît invraisemblalble! ils sont cloués sur leurs positionslocales, incapables d'avoir une vision nationale et encore moins européenne. Notre politique rétrograde, notre République s'affaiblit! Le Front de gauche a une grande carte à jouer...

  7. Mme pari ...sot dit :

    Salut à toutes et tous vos billets sont toujours pour moi enrichissants et je suis toujours heureuse de lire la réflexion de mes semblables... qui s'animent, qui parlent, qui s'expriment, qui se mobilisent, qui luttent et se révoltent. Voici le mien :
    Chers toutes, tous et Jean Luc, assez des manifestations/marches.
    J'étais enfant que j'y étais déjà (j'ai 40 ans) j'y suis allée à 16,17,18 ans...ensuite j'ai céssé d'y aller pour les raisons invoquées plus haut par les camarades...depuis je ne me rends plus qu'aux mobilisations/actions où jeter de yaourths sur la façade du siège danone à paris, au moment de leurs méprisants licenciements...inspirons nous des canadiens et autres peuples, allons taper avec nos cuillères et nos casseroles place vendôme, allons nous asseoir et nous allonger lorsque les forces de l'ordre arriveront, allons encombrer les commissariats et une fois relâcher revenons devant l'assemblée nationale, la bourse, le sénat, l'élysée...ah tant de lieux ! magiques qui pourraient laisser libre court à notre créativité pacifiste et notre intelligence humaine dont l'homme sait faire preuve lorsqu'il se sent en communion d'action et LIBRE.
    Les sittings n'empêchent pas les discourts, les occupations de locaux non plus, pas de médias avec nous ? aucun problème internet est là !
    Je suis venue au regroupement de Bastille je n'ai pas participé à la marche mais sur la place je me suis délectée de lire dans les yeux pétillants de mes amies amis du monde cette envie de lutter ensemble de croire que tous ensemble nous pourrons changer les règles de cette organisation sociétale. Je ne viendrais pas à la fête de l'huma et je ne viendrais pas non plus au regroupement du 30. Même si je sais que c'est une date importante contre le traité. Toi Jean-luc et les autres pensez à d'autres modes d'actions et de manifestations, l'ère est au pragmatisme à la médiatisation de nos luttes, nous avons besoin d'être inventifs et surprendre si nous souhaitons être vus et entendre.
    Le combat n'est pas un "folklore", comme disent les gens de droite que je connais...
    Il ne faut pas se voiler la face, les requins de la finance, des banques et des assurances en France et à l'internationale emploient des méthodes qui n'ont plus rien à voir avec celles d'il y a 20, 30 ans, nous devons nous aussi adapter notre répondant et nos actions de luttes sur le terrain sinon c'est l'oubliette et le folklore qui nous guettent.
    Caroline...

  8. Prétou Michel dit :

    Pour le rassemblement du 30 septembre 2012, c'est bien de songer à " envahir " l'Assemblée nationale, le Sénat ou le siège du MEDEF (il est vrai que les marches pépères ne servent à rien...), mais, que je sache, pour avoir beaucoup manifester sur Paris et en Province... ces institutions sont très bien gardées par des CRS, gendarmes mobiles et policiers en civil et, malgré les résultats des dernières élections et le " changement " de cap politique du mois du 17 juin 2012, les matraques de droite (sous Parisot-IFOP-Sarko) sont maintenant devenues des matraques de gauche (sous Parisot-IFOP-Hollande)... rien n'a changé..., mais malgré tout, il faut continuer à lutter contre les libéraux, ultra-libéraux et sociaux-libéraux atlantistes qui défendent un capitalisme, en perdition, une mondialisation catastrophique pour nos industries et pour nos emplois... l'émission sur ARTE, le mardi 4 septembre 2012, sur les agissements dangereux pour les démocraties... des banksters de Goldman Sachs en sont la démonstration de la main-mise de la Finance sur nos gouvernants de Droite ou de Gauche
    Un libre-penseur, syndicaliste CGT-retraité et combattant pour le Front de Gauche

  9. Moustard René dit :

    D'accord avec ceux qui disent qu'il faut profiter du 30 septembre
    pour commencer à innover dans la conception des manifestations (occuper l'espace
    autour de l'assemblée nationale plutôt qu'un simple défilé? etc...) Que la créativité se mettent en route
    et soumette des idées ...

  10. gaborieau dit :

    Merci a vous Jean-Luc, pour votre détermination.

  11. valérie dit :

    Chers Tous, Bonjour
    Je lis, je parcours, je lis et je lis... et je lis encore...
    L'action, la belle action qui regroupe le Peuple... qui donne la force d'être le groupe qui fait tout basculer... le nombre... après les mots, l'action. Nous en sommes là sans doute et renverser la vapeur devrait nous donner une énergie fulgurante. Equipés du cerveau par nos réflexions communes, soutenus par nous-mêmes et les autres, techniciens et stratèges, qu'attendons nous pour changer notre présence sur le terrain?...Encore des joutes oratoires pendant que mon voisin s'enfonce dans la précarité, la misère, le mal être. Pendant que des enfants dorment sous des cartons, pendant que ce matin, Pierre, 6 ans n'a pas pu suivre la classe parce qu'il n'a pas mangé hier soir... Il suffit!
    La limite de supportabilité est atteinte pour tant d'entre nous qui on des besoins concrets de manger, de s'instruire, de se réjouir d'un partage possible. Passons à l'action, soyons tenaces, méritons notre changement !

  12. Nicolas C. dit :

    Bravo Jean-Luc pour ce brillant décryptage de la "rencontre à caractère municipal" de Jean-Marc Ayrault avec le MEDEF.
    Oui, il faut le rappeler, le MEDEF est le syndicat des patrons (et donc des actionnaires), et particulièrement ceux des grandes entreprises (les artisans ont l'UPA et les PME la CGPME). D'ailleurs ce n'est pas anodin s'il a troqué son ancien nom, le CNPF, (Centre national du patronat français) contre le nouveau : les patrons ses sont identifiés aux entreprises qu'ils dirigent (quand ils ne les possèdent pas), belle escroquerie linguistique.
    Je relève cette phrase dans laquelle tu renvoies dos à dos les qualifications et les compétences : " Les « compétences » ! Le mot est connoté à la fois dans le vocabulaire de l’enseignement professionnel et dans celui des conventions collectives. Nous sommes les défenseurs des « qualifications » ! ". En effet, et on ne le dit pas assez, le patronat nous impose un vocabulaire qui est très signifiant politiquement quand il substitue "compétence" et "employabilité" à nos bonnes vieilles "qualifications". Tandis que la qualification d'un salarié fait référence à un barème de convention collective (comme le grade dans la fonction publique), la compétence est appréciée unilatérallement par l'employeur, elle n'est donc toujours insuffisante, et le salarié courre après son "employabilité".
    La qualification est bien une institution du salariat que combat le partronat, comme il combat la cotisation sociale qui entrave le profit.
    C'est pourquoi, la gauche de gauche (celle qui n'est pas "démocrate") est résolument du côté du salariat.
    A bon entendeur, salut.

  13. Leygonie dit :

    A Jeanne Moll
    Vous avez raison de vous situer en tant que chef d'entreprise et cependant de gauche. Le portrait que fait Jean-Luc des patrons est pertinent pour la très grande majorité des patrons de grands groupes et aussi chez certains patrons de PME/PMI mais il existe des entrepreneurs humains qui vivent leur entreprise avec leurs salariés. Pour exemple un ami patron d'une entreprise de 35 salariés qui, arrivé au moment de son départ en retraite a cherché désespérément un repreneur durant...7 ans car il voulait sauver les emplois de ses salariés dont certains étaient avec lui depuis 15 ou 20 ans. C'est la mort dans l'âme qu'il a du se résoudre à vendre matériel et locaux n'ayant pu trouver repreneur apte à maintenir l'entreprise...
    Nous avons besoin d'entreprise et d'entrepreneurs de cette trempe. Certains grands groupes ont ou ont eu des dirigeants dont les OS reconnaissaient l'humanité.
    Ouilya s'interroge sur le point de savoir..."quel serait l'épicentre qu'il faut attaquer et combattre pour régler l'ensemble du problème. Il nous faut un plan d'attaque efficace, en commençant par la base, Mais c'est quoi la base, c'est qui, comment la définir, la débusquer, la combattre ?"Joseph Stiglitz prix Nobel d'économie cible les marchés dont les pouvoirs ont atteint un niveau incompatible avec l'exercice de la démocratie. Il cite à ce propos Abraham Lincoln dans son discours de Guettisburg disant que l'Amérique menait une grande guerre civile pour que "le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ne disparaisse pas de la surface de la terre". Or dit il Paul Krugman prix Nobel d'économie également a dit avec force"L'extrême concentration du revenu est incompatible avec la démocratie réelle.Notre système politique -qui peut le nier sérieusement,-est faussé par l'influence des grandes fortunes et cette déformation s'aggrave avec l'expansion continue de la richesse de quelques uns". Les cibles sont bien définies, il ne reste qu'à frapper fort en mettant en place tout ce qui a étév évoqué à ce propos à commencer par rendre à l'état la possibilité d'emprunter à la banque de France, à séparer banques de dépôt et banques d'investissement à imposer aux deux des niveaux de fonds de garantie compatibles avec le volume de titres émis', de mettre en place la taxe Tobin et enfin de faire appliquer la loi à tous y compris aux plus grands. Ce dernier point implique une réglementation internationale à créer.

  14. Marie-Pierre Dubarry dit :

    J'ai lu vos commentaires, je me sens moins seule avec ma colère et ma révolte, merci.

  15. gilles dit :

    Je suis tout a fait d'accord avec steffie quand a faire, une action ou des actions autres que manifester ! Nous l'avons bien vu est ressentie lors des dernières manifs malgré le nombre croissant a chaque mouvement.
    Les manifs c'est dépassé.

  16. Sylvain dit :

    Les billets de Jean-Luc me sont, personnellement, de plus en plus instructifs. Je tiens à te remercier pour tout ce travail d'analyse si précieux. Pendant que certains paradent en racontant n'importe quoi, d'autres travaillent à notre salut!
    Encore merci et merci aussi à tous les participants de ce blog!
    Vive le Front de Gauche et la Révolution Citoyenne!

  17. Jean-Mi41 dit :

    @258 Mme pari...sot, 5 septembre 2012 à 9h22
    Pas de médias avec nous ? aucun problème internet est là !"

    Sur ce point là, je suis en total désaccord, car vous vous connectez par exemple ici parce que vous êtes déjà convaincue ce qui n'est pas le cas des non-informés, indécis ou des intoxiqués qu'il nous faut rallier.
    A la propagande de nos ennemis de classe, ensemble d'actions psychologiques influençant la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader la population et la faire agir et penser de la manière qu'ils veulent, nous devons essayer d'utiliser nous aussi les média traditionnels pour chercher à faire adhérer l'individu et les masses à l'ensemble de nos idées et valeurs, à les mobiliser !

  18. jefmergen dit :

    Marre des manifs "Bastille-Nation". A quand "Étoile-Trocadéro" ?

  19. Anastase T dit :

    @240 Tu dis : "A propos de la manif du 30 septembre. Il est certain qu'elle s'impose."
    Et plus bas : "Il faut cependant remarquer qu'en Mai et Juin dans les quatre journées d'élections, 89% des électeurs ayant voté, n'ont pas et en toute connaissance de cause, voté contre ce traité puisqu'ils n'ont pas voté pour le FdG."

    N'est-ce pas contradictoire? Ne pouvait-on d'ailleurs affirmer la même chose avant le referendum de 2005?
    Et puis, à propos du "argumenter sans relâche" (@245), certes, certes, la victoire ne peut venir que de là. Mais un mouvement fort de contestation sert précisément à appuyer cet effort d'argumentation. C'est une bêtise d'affirmer que, dans tous les cas, il ne peut en définitive que profiter à la répression (d'un M. Valls ou de quiconque). Dans le cas d'une occupation massive non-violente, réclamant des députés qu'ils se positionnent explicitement, un(e) à un(e), sur la légitimité ou non du referendum sur ce texte, je ne vois pas comment la répression s'y prendrait pour criminaliser un tel mouvement, à tous égards, pour sa part, légitime.

  20. Lire des réflexions, des analyses intelligentes, ça remonte le moral, même si rien ne se passe en apparence. Si pourtant! des gens sont mis au chômage, des gens ne peuvent plus payer leur loyer, des gens se serrent la ceinture, des gens sont chassés, jetés dehors et le croiriez-vous? Certaines "niches fiscales" sont supprimées. Mais si, mais si! Par exemple la demi-part concédées aux personnes qui avaient élevé seules leurs enfants, pour 2012 il y a un premier seuil et en 2013, bingo, ça disparaît totalement. Résultat? Dans mon cas par exemple, 40% d'augmentation de l'IR. Si tous les bénéficiaires de niches fiscales voient leur impôt augmenter dans cette proportion, l'État va ramasser.
    Je ne pensais absolument pas que ce gouvernement socialiste changerait quoi que ce fût! Mais tout de même, expédier les populations rom de cette manière, avec cette hypocrisie de qui ne veut pas montrer son vrai visage, je préférais encore l'autre gouvernement. Au moins, c'était clair, on savait ce qu'on devait affronter.
    Jusqu'à quand, jusqu'à quand nous tous, les peuples,Français, Italiens, Espagnols, Irlandais, Grecs et même Allemands (parce que ça ne va pas si bien que les médias voudraient nous le faire croire) pour ne parler que des Européens, allons accepter d'être dirigés par ces dictateurs masqués que sont les hommes du pouvoir? ne me parlez plus de démocratie, depuis 2005, elle est morte pour moi.
    S

  21. alain verce dit :

    Bonjour.
    Ce billet est un des meilleurs que j'ai lus !
    L'affaire des Sodimédical devrait être largement popularisée.
    Faisons comprendre aux gens qu'ils ont voté pour le changement et pas pour une même politique présentée différemment !
    Des licenciements justifiés par un "agité" ou acceptés par un "normal" dans un gloubi-glouba hypocrite c'est la même chose !
    Taubira nous amuse avec le mariage homosexuel qui n'est pas une priorité (non non...) alors qu'elle a laissé l'ignoble taxe Sarko de 35 euros pour les salariés victimes de l'arbitraire patronal qui doivent demander réparation aux prud'hommes !


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