08sept 12

Un front du peuple contre le traité européen

Ça bouge profond !

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Dimanche soir, donc, le nouveau Président de la République va s’exprimer. On peut dire que sa parole est attendue. Une ambiance plus que morose se constate de tous côtés. Les erreurs de stratégie depuis l’élection ont profondément dégradé déjà le rapport de force avec le MEDEF. Il est à présent plus arrogant et revendiquant que jamais. Le sentiment donné d’un gouvernement irrésolu, l'image d'accointances et de connivences laissée par l'université d'été du MEDEF inaugurée par le premier ministre lui-même, flanqué de dix cireurs de bottes, la progression du chômage et la cherté de la vie pour cette rentrée, tout cela, quand bien même les causes et les responsabilités en sont-elles différentes, fusionne pour provoquer une mise à distance sévère. Le changement est froid. Le peuple ne s'est pas approprié ce gouvernement. Il n'est pas seulement distant ! Il y est presque indifférent. C’est le pire. Les difficultés qui en résultent, la dégradation du rapport de force qui en est la conséquence, tout cela joue aussi contre. Car il n'est pas vrai que nous pouvons nous nourrir des difficultés des socialistes. Ceux qu'ils démobilisent sont ensuite si difficiles à remotiver !

Dans cette ambiance, la perspective de la manifestation nationale à Paris le 30 septembre est un point d'appui en même temps qu'un pare-feu contre la morosité et le découragement. On se souvient que Pierre Laurent et moi avons lancé cette idée au nom du Front de Gauche en conclusion de nos estivales à Grenoble, à la fin du mois d'août. Notre intention n'était pas de procéder à une démonstration de force du Front de Gauche en tant que tel. Cet objectif aurait eu sa légitimité. Mais il était trop limité à nos yeux. Notre intention était de fonctionner, une fois de plus, conformément à notre conception du rôle « d'éclaireur » du mouvement de masse que nous voulons être. Dès lors notre proposition est arrivée sur la table de toutes les organisations syndicales et politiques de gauche. En fait l'idée était déjà dans les têtes avant même que nous en parlions. Notre initiative a donc été plutôt un déclencheur. Notre objectif politique est en passe d’être atteint. Il s'agit d'assurer la continuité de la bataille que nous menons contre la mutation austéritaire de l'Union européenne et contre sa volonté de constitutionnaliser le libéralisme. C’est une constante depuis le projet de Constitution présentée en 2005 et rejeté par 55 % des Français. Pour dire les choses dans notre vocabulaire, cela s'exprime ainsi : le Front de Gauche a vocation à faire naître un front du peuple. Cet accouchement ne se fait pas en une fois. Il se produit chaque fois que, sur une initiative, un front large, très large, d'organisations de la diversité du mouvement social, d'associations et de syndicats, peut se constituer pour porter ensemble, chacun dans sa spécificité et son identité, un projet qui fait converger les forces. C'est pourquoi il était si important à nos yeux que la prise en charge de l'organisation et de la conduite des opérations soit faite par un collectif le plus large possible dans lequel nous ne chercherons d'aucune façon à occuper le premier rôle. Ce n'est pas modestie ou timidité de notre part. C'est parce qu'il s'agit d'agir en toute circonstance conformément à l'objectif d'auto-organisation du mouvement populaire tel que nous le croyons nécessaire pour faire face aux tâches politiques immenses qui se dessinent devant nous du fait de la catastrophe que déclenche la politique des libéraux en Europe. Mardi soir une large rencontre a eu lieu à la faveur d'une réunion du collectif pour un audit de la dette, où se retrouvent un très grand nombre d'organisations politiques, syndicales et associatives, autour d'Attac et de la fondation Copernic. Les discussions ont permis de déboucher sur un appel commun à l’action le 30 septembre. La manifestation nationale à Paris sera donc prise en charge par le collectif des signataires. Tous ceux qui ont participé à la rédaction du texte d’appel n'ont pas encore donné leur signature. En effet, leurs instances ont encore à se réunir pour se prononcer. Mais compte tenu du délai extrêmement bref dont nous disposons, l'appel a déjà été édité avec une liste de « premiers signataires ». Dès le début de la semaine qui vient, de nouvelles signatures sont attendues.

Dès lors, toutes les organisations de base du Front de Gauche, tous nos amis, partout où ils se trouvent, isolés ou en groupe, sont appelés à se mobiliser derrière l'appel du collectif pour organiser une montée massive le 30 septembre. Prenons conscience du fait qu'il s'agit là d'un événement de très grande portée. L'ampleur du collectif qui se constitue, cette diversité et, en même temps, sa détermination, donnent un signal politique très fort au pays. Nous prouvons qu'il n'existe pas qu’une seule politique possible pour faire l’Europe, comme cherchent à le faire croire sans cesse les partisans de la politique d'austérité. Nous prouvons que nous ne sommes pas résignés et que tous les calculs qui misent sur notre ignorance des enjeux où sur notre faiblesse sont vains. Nous affirmons aux yeux de toute l'Europe la permanence d'un refus qui s'est constitué dès 2005 et qui s'est, depuis, sérieusement approfondi. En ce sens notre manifestation donne aussi un point d'appui aux autres peuples d'Europe. Ici, en France, nous apportons la preuve au gouvernement que les problèmes que nous posons sont assez graves et assez profondément ressentis pour qu’une telle large union se constitue et qu'elle soit entendue par des milliers de manifestants. Le nouveau gouvernement issu d'une défaite de la droite ne peut l'ignorer, il ne peut passer à côté, il ne peut le mépriser. La demande de référendum n'est d'ailleurs pas une mise au pied du mur puisqu'elle laisse ouverte la décision à prendre, en la confiant au peuple.

Quoi qu'il en soit le mouvement est lancé. Il intervient deux jours avant l'ouverture de la nouvelle session parlementaire. Les députés du Front de Gauche déposeront alors une motion référendaire sur le traité lorsqu'il viendra en discussion comme le permet le règlement de l'Assemblée nationale. Et comme d'ailleurs le fit la dernière fois, à l'occasion de l'adoption du traité de Lisbonne, Jean-Marc Ayrault lui-même au nom du groupe socialiste ! Je crois que la puissance de notre mobilisation de rues influencera considérablement le vote de chacun des députés au moment où cette motion sera présentée puis, si elle est battue, au moment du vote du traité lui-même. Ce n'est donc pas un baroud d'honneur que nous faisons le 30 septembre. Nous marquons en quelque sorte notre territoire. Ou bien il est entendu par ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui ou bien il fournira le quart demain d'une majorité de gauche alternative.

Jeudi, j'étais dans le Pas-de-Calais. Une petite équipe de militants m'entourait depuis la gare de Lille où je suis arrivé jusqu'au marché de Libercourt où j'avais rendez-vous, dans la 11e circonscription du département. Comme on le sait, j'avais promis de venir « donner un coup de main » après l'élection législative. Je suis bien certain que peu de gens ont cru que j'allais réellement le faire. D'ailleurs sur place plus d'un commerçant ou d'un passant sur le marché m'a fait la remarque narquoise : « Vous êtes là ? Pourtant il n'y a pas d'élections en ce moment ! » Voilà qui en dit long sur la perception qu'ont localement tous ces gens de leurs élus politiques. On les voit au moment des élections et le reste du temps ils restent confinés dans leur rôle officiel : inauguration en tout genre, audience sur rendez-vous, serrage de paluches conventionnels. Leur nouveau député, « l'homme qui connaît les dossiers locaux » selon l'expression de Martine Aubry, n'échappe guère à ce style. Au contraire. Comment pourrait-il en être autrement ? Déjà vice-président du conseil régional, vice-président de la communauté d'agglomération, maire de Carvin, le voilà donc par-dessus le marché député ! On observera avec intérêt comment il compte respecter la décision du référendum militant des socialistes en 2009 qui prévoit : « Tout élu à une élection parlementaire abandonnera ses mandats exécutifs locaux dans un délai de trois mois après la tenue du scrutin ». Pour se conformer à cette décision il devrait démissionner avant le 17 septembre prochain de ses trois fonctions de maire, vice-président du conseil régional et vice-président du comité d'agglomération ! En tout cas, son bilan de début de mandat montre qu'aucun des « dossiers locaux » de sa triple casquette n'a trouvé d'importance nationale dans son activité. C'est pourquoi il n'a posé aucune question orale, aucune question écrite, aucune proposition de loi, aucune proposition de résolution ni fait aucune intervention en séance publique. À titre de comparaison sur la même période, Marc Dolez, député du Front de Gauche dans le Nord a déposé cinq propositions de loi et posé 60 questions écrites aux ministres. J'en reviens à ma présence sur ce marché de Libercourt. Symboliquement j'y lançai ma campagne contre le traité européen en compagnie de Laurence Sauvage, responsable nationale du Front des luttes au Parti de Gauche. Plusieurs militants communistes m'entouraient comme on le devine. Inutile de préciser qu'un certain nombre de caméras et de micros était également là. Mais en quantité et en comportement raisonnable. Ce fut le grand changement pour moi compte tenu de ce que j'avais vécu ici même pendant la campagne des élections législatives. Je ne vous cache pas que d'instinct, et sans que je puisse vraiment vous expliquer pourquoi, c'est surtout l'idée de retrouver ce mur de photographes, de caméras et de gens qui se bousculaient autour de moi en piétinant et renversant tout autour d'eux qui me glaçait le plus. Cette fois-ci, tout fut bon enfant.

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Le premier citoyen qui vint à ma rencontre portait une plainte terrible : la caisse de sécurité sociale de la commune va être fermée ! Cela signifie que les gens qui avaient l'habitude de s'y rendre devront aller dorénavant jusqu'à Lens ! Comment le feront-ils ? Tout le monde n'a pas de voiture et il n'y a pas de transport en commun ! Sitôt qu'il a eu exposé cette affaire, l'homme se vit entouré de plusieurs personnes que le sujet intéressait au plus haut point. « Mais comment on va faire ? », « Moi je ne savais pas ça ! Pourquoi n'en parlent-ils pas à la télévision ? ». Et ainsi de suite. Tel est le visage quotidien et ordinaire de la politique d'austérité ! En bavardant avec l'une et l'autre j'ai constaté que personne n'avait jamais entendu parler du prochain traité européen ni de son vote. Une journaliste me demanda même si c'était vraiment sérieux de ma part de venir parler de ce sujet alors que les gens s'intéressent surtout aux « questions de proximité ». On ne saurait mieux dire de quel mépris sont entourés ces gens du commun. On les suppose incapables de comprendre l'importance des décisions qui vont se prendre. On les devine impuissants à comprendre qu’elles vont conduire en particulier à ce que leur proximité soit si gravement perturbée ! Pour répondre à la question qu'on me posait, je la reformulai à haute voix et je fis publiquement ma réponse de même. Je conclus en disant : « Les citoyens sont toujours prêts à donner leur avis et à réfléchir aux problèmes qui nous sont posés à tous. Mais encore faut-il qu'on se donne le mal d'en parler et d'expliquer. Pourquoi n'y a-t-il aucun débat, aucune information systématique de données à propos du prochain traité ? Comme il est compliqué à lire ! Comme il est compliqué à comprendre ! Pour tout le monde, et même pour moi qui suis pourtant davantage habitué à ce genre de littérature, c'est difficile. Alors comment voulez-vous que les gens qui n'en ont jamais entendu parler et à qui on n’explique rien, puissent s’intéresser spontanément à la question ! » Autour de moi tout le monde hochait de la tête. « Il ne faut pas mépriser les citoyens ! » ai-je dit. J'ai peut-être été trop modéré dans cette circonstance. J'aurais dû ajouter : « il ne faut pas non plus leur mentir ». C'est pourtant ce que fait Jean-Marc Ayrault chaque fois qu'il s'exprime sur le traité.

Comment peut-il dire aujourd'hui que ce traité serait inoffensif ? N'est-ce pas lui qui écrivait le 22 février dernier, sur son blog, que ce traité était un « carcan budgétaire concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et qui étend l'austérité infligée à la Grèce à toute la zone euro ! » Il dénonçait dans ce document une « politique d'austérité permanente et généralisée ». Dès lors comment peut-il aujourd'hui affirmer : « Il n'y a pas d'inscription dans le marbre de cette obligation d'équilibre budgétaire » dans le traité ! En proférant ce mensonge sur France Inter le 2 septembre dernier, pouvait-il ignorer que l'article 3 du traité institutionnalise bel et bien la règle d'or ! Il interdit, en toutes lettres, en effet tout déficit de plus de 0,5 % de la richesse du pays. Voici le texte, abscons, qui le proclame : « La situation budgétaire des administrations publiques d'une partie contractante est en équilibre ou en excédent. Cette règle est considérée comme respectée si le solde structurel annuel des administrations publiques correspond à l'objectif à moyen terme spécifique à chaque pays avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 % du produit intérieur brut ». Comment Jean-Marc Ayrault peut-il avoir ensuite déclaré tout aussi tranquillement : « Le Parlement garde sa souveraineté budgétaire » ? Le traité prévoit tout autre chose. D'abord que c'est la Commission qui propose le calendrier de baisse du déficit de chaque État. Puis il ordonne qu'un « mécanisme de correction » soit déclenché « automatiquement » en cas de non-respect de la limite de 0,5 % de déficit structurel. Ensuite le traité exige que cette règle de déficit soit contrôlée par des institutions « indépendantes » et que des sanctions quasi automatiques soient infligées aux états qui ne respecteraient pas cette règle. Comment Jean-Marc Ayrault peut-il affirmer que l'indépendance budgétaire du pays est préservée quand le texte du traité prévoit, à son article six, que tous les programmes d'emprunts d'État doit d'abord être soumis à l'approbation de la Commission Européenne ? Je ne mentionne ici que quelques aspects de cette opération d’enfumage permanent à laquelle se livrent les partisans du traité. J'affirme que tout est fait pour empêcher que qui-que-ce-soit puisse se saisir en connaissance de cause du problème posé par ce texte. Dès son élaboration, déjà, on a clairement vu le mode opératoire des enfumeurs. Le traité a changé trois fois de nom. L'évolution du texte n'a pas toujours été signalée à mesure que l'information finissait par circuler. Enfin, la traduction dans une autre langue que l'anglais n'a vraiment rien eu d'instantané ! Pour ma part, avec mes assistants, nous avons eu les plus grandes difficultés à suivre ce qui se passait au fur et à mesure que des bruits couraient sur l'avancement de la préparation du texte. Je raconte tout cela du mieux que je peux, dans le livre que je publie avec Céline Menesses. Si telle est ma situation, alors on devine qu'elle est celle des braves gens du marché de Libercourt dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais ! Et il faudrait recommencer tous les jours pour presque chaque information donnée sur l’Europe. Ainsi de cette histoire bidon de l’aide de la BCE aux Etats en souffrance par le biais de rachat de leur titre de dette. Un contre-sens complet s’installe.

Voyons cela de près. La Banque centrale européenne en annonçant qu'elle rachèterait des titres de la dette des états est censée faire un geste d'aide dans leur direction. C'est une lecture très superficielle de ce qui est en train de se passer. En fait la BCE achète ces titres de dette souveraine sur le « second marché ». Ce « second marché » désigne non pas un lieu mais un type d'acquisition. Dans ce cas, la BCE rachète aux banques privées les titres de dette que celles-ci possèdent après avoir prêté aux états souverains. Donc rien ne change dans le circuit de financement. La BCE continue de prêter aux banques privées à 1% et celles-ci continuent de prêter à 7%, 8%, 9% et même 17% aux Etats. Puis la Banque centrale rachète leurs titres de dette aux banques privées. Si l'on veut bien y réfléchir avec attention, on peut considérer que c'est surtout une bonne affaire pour les banques privées. En effet elles se débarrassent de titres d'emprunt qu'elles considèrent elles-mêmes comme menacés de ne pas être payés. Car si elle prête à un taux aussi élevé aux Etats concernés, c'est bien parce qu'il y a une « prime » pour le risque de ne pas être payé. En revendant ces titres d'emprunt « pourris » à la Banque centrale européenne, on peut considérer que les banques vendent du « papier » suspect contre de l'argent bien réel et garanti par la BCE. C'est là une première raison de ne pas prendre les vessies pour des lanternes. En rachetant des titres de dette sur le « marché secondaire » la BCE permet surtout aux banques d'assainir leurs comptes. Dans le cas qui nous occupe, nous avons une deuxième raison de ne pas considérer cette initiative comme un cadeau fait aux Etats souverains. En effet la BCE conditionne ces rachats sur « le marché secondaire » à une clause de conditionnalité. Laquelle ? La voici : la BCE n'intervient que si l'État concerné par les titres de dette achetables sur le marché secondaire accepte de se soumettre à un plan de secours. Ce plan de secours c'est évidemment le fameux MES qui l’administre ! Cela signifie que la Banque centrale oblige l'État concerné à se soumettre au contrôle et restriction de toutes sortes qu'implique pour un État le fait d'en appeler au MES ! Comprenez-vous ? Ainsi ce qui est présenté comme un beau geste pour « aider » un État est en réalité un moyen de l'obliger à se soumettre au dispositif austéritaire européen et à perdre tout contrôle sur la gestion de son budget. Ainsi, dans le cas de l'Espagne, alors qu'elle fait tout pour éviter d'être entraînée dans la spirale du MES, la décision de la BCE est un véritable coup de poignard dans le dos. Car si l'Espagne ne demande pas d'aide au MES cela sera « interprété » par les marchés comme un refus de s'astreindre aux véritables mesures d'austérité que ceux-ci jugent nécessaire ! Et cela conduira donc à une élévation de la prime de risque. Et donc une élévation des taux d'intérêt qui lui seront accordés par les banques privées pour ses emprunts d'État. Voici une nouvelle démonstration de ce que "solidarité" veut dire pour la BCE et l'Europe libérale !

Ce qui est frappant à présent, au niveau européen c’est aussi l’élargissement du front du refus ! En Allemagne il atteint le cœur du Parti social-démocrate et du Parti Vert lui-même ! Au Parlement, le groupe SPD a certes voté pour le TSCG avec 116 voix pour. Mais pour la première fois, 23 sociaux-démocrate ont rompu la discipline de groupe. L'ancienne ministre de la justice de Schröder, Herta Däubler-Gmelin (SPD, 1998-2002) prône un référendum. Elle est à l'origine du recours déposé devant la Cour constitutionnelle, appuyé par 12.000 signatures et un député SPD, Peter Danckert. Elle critique le TSCG du point de vue démocratique, comme atteinte à la souveraineté du Bundestag sur le budget national, et comme un traité dont la sortie n'est pas réellement possible (cf. http://www.taz.de/!96404/). C’est un changement de cap remarqué, car en novembre 2003 elle s'était opposée à une modification constitutionnelle allemande qui voulait permettre un droit référendaire à propos du TCE. La contagion a touché large.  La Fondation Friedrich Ebert, proche du SPD, équivalent de la Fondation Jean Jaurès en France, a publié une note très critique assez surprenante venant d’une telle institution. Elle déclare : « la crise financière internationale de 2007-2008 a montré, à quel point l'intervention étatique est importante. Malgré cette reconnaissance, les traités européens et pactes européens mettent l'accent sur la limitation des options financières » (cf. http://library.fes.de/pdf-files/id/ipa/09130.pdf). Le mouvement s’étend de façon moléculaire en profondeur dans le pays. Ainsi quand l'intercommunalité bavaroise de Munich ("Bayerischer Städtetag") pointe le danger d'un traité d'austérité pour l'état des finances des collectivités. Son porte-parole (SPD) précise que « cette nouvelle règle d'or renforcée peut imposer aux collectivités locales de renoncer à 14 milliards de ré-endettement par an ».

Les Verts eux aussi sont atteints. Cohn-Bendit se garde bien de le dire, mais le Bureau national des Verts allemands n'a voté le TSCG qu'à 40 voix contre 37 ! Du jamais vu !  Au Parlement, le groupe a voté par 54 voix pour, 9 contre et 3 abstentions. Le député Uwe Kekeritz, dans une explication de vote devant le Bundestag déclare : « Je regrette de voter contre la direction donnée par mon parti, mais je ne peux soutenir un traité international potentiellement incompatible avec notre Constitution [...] en outre, trop d'austérité produit encore plus de dette ». La députée Monika Lazar dans une explication de vote devant le Bundestag : « Des Européens convaincus ne peuvent adopter un traité qui menace l'Europe et l'Euro ». Le député Hermann Ott dans la presse : « Le Traité menace la Constitution et les droits sociaux ». Je ne les cite pas tous mais tous disent des arguments de même gravité ! On est donc loin, très loin de l’unanimisme auquel essaient de faire croire les officiels français de droite ou du PS ! Ce n’est pas tout. Hors les murs du parlement et alors même que le texte a été voté en pleine soi-disant « renégociation » du traité, une campagne, "Fiskalpakt-Stoppen" (stopper le TSCG) s'est mise en place en Allemagne. Elle organise des actions de protestation devant le Parlement et mène une bataille d'information à propos du TSCG (avec un site d'information ici). Elle repose surtout sur Attac Allemagne. Mais d’autres poids lourds sont là. Ainsi les jeunes du syndicat IG Metall, les jeunes du syndicat Verdi, les jeunes Verts, les jeunes sociaux-démocrates, la Fédération des Associations de Travailleurs et de Jeunes (DIDF en Allemagne), syndicat de jeunes travailleurs issus de l'immigration turque et kurde en France et en Allemagne, le "mouvement des salariés chrétiens". Nous ne sommes donc ni seuls, ni déclinants. Tout l’inverse.

Je reviens à mon petit périple dans le Pas-de-Calais. Mon récit ne serait pas complet si je ne mentionnais, au moins pour information, puisque j'en suis là, les autres moments de mon activité. En particulier celui qui fut spécialement émouvant. En début d'après-midi je me suis rendu à la chapelle ardente qui se tenait en mairie de Lens en hommage à son ancien maire tout juste décédé : André Delélis. C'était un militant socialiste que j'ai connu lorsqu'il était sénateur. Mais la véritable raison de mon respect pour lui, ce n'est certainement pas la longue liste des fonctions et honneurs qu'il a eus dans sa vie. Et encore moins les réalisations locales, certes sans doute nombreuses et remarquables, mais dont je ne sais rien je l’avoue. Je tique un peu quand je vois quelques-uns des beaux esprits de la région l’y réduire dans leurs hommages d’autant plus ambigus qu’ils l’avaient souvent sauvagement combattu. Non, ce que j’aimais dans ce personnage est d’un autre ordre. C'était son caractère opiniâtre de tête dure, rebelle et guerrier quand il le fallut. Je ne peux oublier comment il fut, contre l’avis des Mauroy et des Guy Mollet, en son temps, un partisan de l'union de la gauche. A cette époque, l'anticommunisme était à peu près la seule idéologie par laquelle l'ancienne SFIO justifiait son existence. Il fallait avoir du caractère à ce moment-là. Il en eu. Il en a fallu ensuite encore beaucoup à l'occasion de ce congrès de Metz du parti socialiste, en 1979, quand se jouait la pérennité de la ligne d'union de la gauche. La droite du parti socialiste et la plupart des bonzes aujourd'hui au pouvoir dans le Nord-Pas-de-Calais la combattaient ! Jeune délégué au congrès alors, je regardais comme des héros ceux qui avaient tenu tête dans le cœur du vieux mouvement socialiste contre les droitiers et les opportunistes. Du coup, j'ai été très ému d'être accueilli sur place par la fille d'André, et, davantage encore, par les paroles de fraternité qu'elle m'a adressées. Pour elle du moins, et comme lui me l’avait fait savoir, mon combat est un combat socialiste au sens générique du terme. Rien à voir avec ce qui en porte le nom dans ce secteur !

Là-dessus j'ai repris la route en direction d'Hénin-Beaumont. Sur place m'attendait, chez le restaurateur kurde de la ville, un groupe de camarades. Il s’agissait d'avancer la réflexion sur l’université populaire que nous voudrions faire naître dans le secteur. Didier Andreau porte l’idée et les militants communistes, nombreux pour cette rencontre, sont très chauds pour avancer. Des copains cheminots sont descendus de Lille pour voir ça de plus près et offrir leur participation. Ambiance bonne franquette qui montre quelle richesse est disponible sur place dès qu’il s’agit de faire de la politique pour de bon, pour de vrai, loin des magouilles et pratiques pourries dont le PS a accablé ce secteur. Puis, le soir venu, après avoir été faire une rencontre avec les camarades du PCF d'Hénin Beaumont, j'ai animé une réunion nombreuse de militants et de sympathisants. Ça se passait dans la commune d'Oignies. Sur le pas de porte de la salle, une courtoisie républicaine que j'ai appréciée : la présence du maire socialiste, Jean-Pierre Corbiset, venu me saluer. À 21 heures, après deux interventions bien trop longues, nous sommes repartis en trombe pour prendre le train de nuit à Arras. Nous y fûmes à temps. Les adieux sur le quai furent une nouvelle fois ceux de la fraternité des militants. Pourquoi raconter tout cela ? Je vais montrer comme tout tient à peu de choses quand il s'agit d'agir.

Pour l'essentiel, rien ne donne davantage d'énergie que de se retrouver pour des discussions sans enjeu de pouvoir, sans cachotteries, sans calculs de toutes sortes. Juste des rencontres où l'on croise des idées et propositions d'action. Alors ce qui vient aux lèvres des uns et des autres paraît si fécond ! Ainsi, comme on abordait la question de la transmission des savoirs dans une université populaire, l'échange, qui paraissait d'abord technique prit, bien vite, une dimension philosophique et politique très profonde. André et  les autres camarades qui avaient eu à en connaître, nous amenèrent sur un thème qui n'était d'abord pas prévu. Celui de l'échange des savoirs. L'expression désigne bien de quoi il s'agit. Mais quand on passe à la pratique on constate souvent que beaucoup ne se croient  pas du tout porteurs de savoirs qui auraient un intérêt pour les autres. Si bien que tout commence par une sorte d'évaluation qui, à elle seule, transforme déjà ceux qui y participent. Ce premier résultat éclaire comment la démarche produit une estime de soi qui ira s'accroissant à mesure que l'université populaire transmettra ensuite des savoirs. Ceux qui s'impliquent dans cette démarche ne sont donc pas seulement remplis de nouvelles connaissances au fur et à mesure. Ils se transforment bien plus profondément que par la seule diffusion en eux de ce qu'ils ont appris. Un camarade donna l'exemple obtenu par un travail de cette sorte sur un groupe de parents d'élèves en difficulté d’autorité parentale avec leurs propres enfants. Cette première réussite sur la question, l'assurance qu'ils conquirent, tout cela se projeta intégralement ensuite dans une volonté de s'engager dans toutes sortes de problèmes et de questions collectives dont il n'aurait pas imaginé d'abord qu’elles les concernaient aussi. Ainsi, la contribution de l'éducation populaire au processus d'acquisition d'une conscience politique et d'une volonté d'agir n'est donc pas seulement impliquée par la nature des savoirs mis en partage mais par la transformation qu'ils opèrent sur la perception que les individus ont d’eux-mêmes. Je crois que nous pouvons en dire autant de toute action de gauche et toute démonstration de force collective sur des idées. Comme le 30 septembre.


226 commentaires à “Ça bouge profond !”
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  1. cincinnatus35 dit :

    BFM, la radio du business, ma radio préférée car directe sans dissimulation et fourberies à l'inverse de radio france, donc BFM s'est un petit peu trompée sur le calendrier, sur le timing.
    Pendant toute la campagne présidentielle, elle n'a cessé de dire que les deux principaux candidats, et surtout le probable vainqueur F. Hollande, blablatait, faisait des promesses en l'air, caressait en fait l'électeur de Gauche dans le sens du poil mais qu'une fois vainqueur, Hollande reviendrait aux réalités, à la réalité, à la rigueur. Pas exactement tout de suite, car il fallait sortir vainqueur des législatives donc réaliser à peu de frais quelques promesses qui feraient genre gauche et ainsi évincer le Front de Gauche. Ce fut fait.
    Et alors, BFM, prévoyait ça au début juillet, un grand discours qui dirait "ah mes pauvres, nous ne savions pas la gravité de la situation, et c'est donc la mort dans l'âme que...". BFM pensait d'ailleurs que le rapport de la Cour des Comptes sur l'état des Finances publiques qui devait être rendu publique fin juin serait le bon prétexte pour ce virage. Petite erreur de timing, mais juste petite car le Parti Social démocrate a eu un peu de coeur et a respecté la trêve estivale. Ce sera donc ce dimanche 9 septembre que F. Hollande va vraiment prendre le bateau France en mains et grâce à des petits efforts de TOUS remettre la France sur le bon chemin de la Croissance de la compétitivité blabla blabla...
    En fait, ce discours et ce virage et ces petits efforts demandés" à tous" est la contrepartie française à l'acceptation par la BCE du rachat des dettes des pays en difficulté. Ph Dessertine l'a bien dit, la BCE accepte sous conditions, saigné des pays aidés et rigueur budgétaire des pays garants et notamment de la France. Donc tout se déroule comme prévu avec un fameux capitaine et son fabuleux équipage. Je doute très fort de l'opposition des récalcitrants; ils feront un petit numéro, s'abstiendront ou voteront contre mais sans risque et puis resteront dans...
    Prenons par exemple l'un des plus prometteurs -au sens propre et figuré- hein Arnaud t'en es où de la démondialisation, tu te souviens de ce que ça veut dire; hein vas tu démondialiser la filière nucléaire ?Mais ce n'est qu'un exemple. Il ya aussi Eva Joly, la clairvoyante, qui est folle de joie de la proposition de la BCE ; elle considère que c'est une claque au libéralisme et à la politique d'austérité, là plus rien à dire.

  2. Cathar(31) dit :

    Draghi qui veut réunir la commission pour parler des "populismes"... Avec les oppositions qui se manifestent au sein du SPD, des verts allemands, et les prochaines élections néerlandaises qui risquent de bousculer les choses... Le PS et les eurocrates pourront faire difficilement la sourde oreille...

  3. Respect dit :

    Petit rappel de définition pour Draghi: Qui est populiste ?
    Un des deux grands critères du populisme c'est l'anti-intellectualisme, c'est véritablement pas seulement l'attaque des élites mais c'est l'attaque des intellectuels ; le deuxième c’est : le populisme est une idéologie par défaut, c'est une faible idéologie, c'est une idéologie réactionnaire mais c'est une idéologie qui se pose surtout par le non qu'elle oppose aux autres programmes mais qui ne propose pas quelque chose et qui souvent va confisquer le pouvoir.
    Jean-Luc Mélenchon : « On s'accorde en général à dire qu'un populiste est celui qui rejette les élites, ce n'est pas mon cas je rejette l'oligarchie ; ils sont contre le système représentatif, ce n'est pas mon cas je suis un républicain et pour la démocratie représentative et enfin, qui flatte les bas instincts du peuple alors voici les bas instincts du peuple que je flatte : premièrement constituante, deuxièmement planification écologique, troisièmement sortie de l’Afghanistan, quatrièmement sortir du traité européen, cinquièmement partager les richesses. »

  4. claude dit :

    Goldman Sachs et consorts se payent nos têtes. Ces filous étendent leur pouvoir jusque dans nos têtes. De leur farces de 2007 : « la crise », ils ont réussi à nous faire voter de ci de là, un peu partout sur la planète, pour des marionnettes qui se succèdent en trois p’tits tours et s’en vont sans rien changer. Le but de cet cyniques qui nous ont dérober la création monétaire, c’est de nous vassaliser, et ils y arrivent : le Sieur Draghi vient même de faire plier la dame Merkel pour qu’elle oblige aussi son peuple à accepter ce fédéralisme des esclaves. Réussirons nous à nous libérer de l’emprise de cette mafia financière qui nous pourrit la vie ?

  5. Fred dit :

    La crise concerne aussi la surpopulation des peuples.
    Dans la révolution citoyenne, je pense que la question de la natalité doit être prise en compte.
    En effet la surpopulation est le fléau de l'humanité. Partager les richesses oui mais faut il encore qu'il reste quelque chose à partager. En effet, il faudra bientôt plusieurs planètes pour nourrir la population mondiale.
    Alors si l'on est un peu suicidaire on peut se dire que l'on y arrivera, en multipliant les centrales nucléaires poiur l'énergie et en inventant des legumes genetiquement modifiés, bref des solutions un peu folles. Faire de l'agriculture sur Mars c'est pas encore pour demain, alors le plus sage semble de prendre en compte le problème de la surpopulation à bras le corps.
    Monsieur Mélenchon lors de la campagne disait que la force de la France contrairement à l'Allemagne était sa forte natalité.
    Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que le territoire français est un espace fini et je pense que le nombre d'habitants doit être pris en compte dans la révolution citoyenne, c'est un enjeu écologique, humain et important pour l'avenir.

  6. PAGES dit :

    Merci pour votre explication sur la BCE.
    A en croire les infos diffusées sur tous les médias, Mario Draghi avait écouté D. Cohen sur France inter et appliqué ses préconisations de ce que devrait être la BCE. Tout juste si cet ancien de Golmann Sachs ne passait pas pour Roosevelt. Ce passage devrait à mon sens être infusé à forte dose dans tout le pays, car la question reste de plus en plus celle que soulève J Stieglitz : c'est eux (la finance) ou nous le peuple.

  7. Espéranza dit :

    Suite aux élections certain commentateurs(notemment du nobs) avaient expliqué: que l'idée de taxer les riches à plus de 75%était venu, pour stopper la montée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon.On comprend mieux leurs embarras et la difficulté qu'ils ont a appliquer cette mesure.A travers cet exemple que tout le monde connaît,on trouvel'exemple de la différence entre les différents courants de la gauche et en même temps la contadiction que les socialistes ont pour gérer. Ils sont a contre courant des attentes et mesures qu'il faufrai tprendre pour endiguer la crise et mettre notre pays sur d'autres rails. Ils sont obliger de mentir ou de louvoyer.
    On comprend mieux également la nécéssité qu'ils avaient a éliminer notre courant içi et ailleurs, on se souvient tous de l'intervention de Hollande avant les sélections en grèce. Notre pari consiste a obliger cette gauche a réussir(même si les rancoeurs sont là)c'est pourquoi votre billet est d'une extrême importance. De même dans votre explication "philosophique" de comment faire de la politique humainement.
    Ce sont à mon avis la raison du succés du FdG

  8. Michèle dit :

    A propos des "questions de proximité" sensées concerner directement les gens, et leur être accessibles, vous montrez bien le double jeu de la manipulation perverse: couper l'information de son contexte général, la rendre factuelle en infantilisant les personnes et ce faisant rendre possible le passage en sourdine du Mensonge auquel le sujet aura apparemment librement consenti, ne se sentant pas à la hauteur. A noter la complicité médiatique qui n'hésite pas liquider son éthique pour participer à l'orgie.
    Sauf que le Mensonge TSCG est trop gros et va bloquer sinon le Port de Marseille, certainement le centre de Paris le 30 septembre, afin de relancer son coeur pour qu'il se mette à battre en phase avec son peuple.
    Encore une fois, votre travail d'écriture est une démonstration qui débouche sur la question de la transmission, ici dans les universités populaires: c'est dans l'interlocution que le sujet se révèle, se qualifie, se construit, comme en forgeant, et se politise.

  9. sergio dit :

    Ma petite bouffée d'oxygène hebdomadaire : lire le blog de Jean-Luc, pas intégralement, faute de temps malheureusement ! Et regarder la Télé de Gauche quelques instants.
    Pour l'interview de Jean-Luc par FR 3 Nord-Pas-de-Calais jeudi, le journaliste a travaillé comme devraient le faire tous ceux qui ont le courage d'interviewer dans les différents médias encore des responsables du PG et du FdG. Les questions servaient à éclairer le téléspectateur, permettaient donc à l'interviewé de s'expliquer posément et clairement et enfin elles tenaient compte des réponses précédentes. C'est rare de voir un entretien mené avec respect et bon sens quand Jean-Luc et nos représentants sont invités - ce qui est rare aussi !
    Le 30 septembre sera capital et j'espère que pour bien préparer sa réussite, le FdG très prochainement va revivre dans les différents quartiers et coins de France sous toutes les formes d'action fructueuse qu'il avait connues pour les présidentielles.
    Mon salut à toi Jean-Luc et à tous !

  10. Nicolas VDR dit :

    Autour de moi, beaucoup regrettent d'avoir voté PS au second tour (nous avions voté Front de Gauche au premier, et PS au second, en se bouchant le nez). Quand on y repense, Hollande est passé de justesse au second tour, c'est loin d'être un plébiscite. Quand on y repense, le FN a encore fait un score élevé, Sarkozy, malgré tout ce qu'il a détruit, a fait un très bon score.
    J'en déduis donc qu'une bonne part des français (les employé(e)s, ouvrier(e)s, les sans emploi) ne veulent pas de la gauche, ils veulent continuer a se faire matraquer.
    C'est pour cela que ça me fait mal d'entendre que l'on donne des primes de rentrée scolaire aux gens, des allocs et autres acquis sociaux. Ce peuple ne le mérite pas : il faut qu'il se retrouve à poil, et encore, il continuera de voter à droite.

  11. Didier Adreau dit :

    Précisons ici l'idée d'Université Populaire Politique et plus largement celle de redonner ses lettres de noblesse à une Education populaire politique de transformation sociale et non pas de sa caricature trop souvent incarnée par les fédérations historiques qui s'en revendiquent :
    Comme le dit Jean Luc Mélenchon, contrairement à l'idée largement répandue (à qui profite le crime ?) la majorité des citoyens de notre pays (et d'ailleurs) ne se désintéresse pas de la chose publique, ils en ont, je pense, assez d'être déconsidéré et déqualifié (et en particulier ceux du Pas de Calais), il y a de l'intelligence collective et bien plus d'expertise du quotidien qu'on veux bien nous faire croire. Il faut rompre avec un certain modèle scolastique du savoir. Nos savoirs valent bien les leurs en tout cas ils ne sont pas antinomique. Au delà de la 11ème circonscription, créons une, deux, trois.... Université Populaire Politique partout ou cela est possible, c'est de mon point de vue le troisième pied qui manque à la classe ouvrière en complément de l'action politique et de l'action syndicale et si l'on veut incarner le "slogan" : La consigne c'est de ne pas attendre les consignes. Pour nous aider certains ont pris les devants et entre autre la coopérative d'éducation populaire le Pavé.
    Inspirons nous des outils qu'ils expérimentent depuis dix ans et peut être aussi de la définition qu'ils donnent de la démocratie et qu'ils ont emprunter au philosophe Paul Ricoeur :
    "« Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vu d’arriver à un arbitrage »

  12. juli dit :

    Bonjour à tous,
    Savez-vous si des manifestations pour la réclamation d'un référendum sur le traité sont organisées dans d'autres villes que Paris? J'ai du mal à trouver des informations à ce sujet. Si la région PACA prépare des actions ce serait super. Merci à tous

  13. Brandon dit :

    @Ludovic (25)
    "Il semblerait que tu ai un peu trop survolé ce texte qui montre que le fameux rachat de la dête dont tu parles se ferait via les banques, en les garantissant quoi! Et surtout sous conditions imposées aux États d'austérité..."

    J'ai bien compris le problème des conditions, ce n'est pas ma question. S'il y a une différence, je ne suis pas sûr de la comprendre : dans un cas, celui proposé par Mélenchon, la BCE prête directement à l'état qui paye cash les banques, et ensuite rembourse à la BCE ; alors que dans l'autre cas, celui que propose la BCE, la BCE rachète la dette auprès des banques et ensuite l'état la rembourse. Dans les deux cas, les banques privées se retrouvent déconnectées du processus, et les taux et montants sont les mêmes, non ?

  14. lud dit :

    Belle expression qui porte : le TSCG : "qui donne une constitution au libéralisme" et 2 très beaux derniers § sur l'éduc pop. A tous les coups ce blog te transforme aussi! C'est la responsabilité du producteur, sa fonction poïetique, comme l'arbre produit le fruit qui s'en détachera à maturité.
    Juste j'ajouterai l'histoire de Joseph Jacotot telle que l'a ressuscité Jacques Rancière dans "Le Maître Ignorant", ignorant de l'inégalité.

  15. naif dit :

    @phiphi the biker à 9h30
    "....La crise concerne aussi la surpopulation des peuples."

    Relisez Robert Malthus. Vous faites la même erreur réactionnaire.
    Concernant les patrons (B.Arnaud et la Belgique) Sophie de Menthon, présidente d'Ethic, a réagi à l'antenne de France Inter, ce matin."J'ai presque envie de me réjouir de ce signal. (...) On pourrait presque considérer que c'est un acte citoyen car c'est un acte pédagogique", a-t-elle estimé.
    Vous voyez, nous ne vivons déjà pas sur la même planète. Pour éviter la "surpopulation" rejoignez Ethic !

  16. breteau jean claude dit :

    Sous Sarkozy, il y avait, ces salauds de pauvres qui se goinfraient de rsa, sous hollande il y a un salaud de riche qui veut changer de pays.Le chantage est la façon d'agir de la bourgeoisie, peut étre faudrait il leur faire des cours de morale à ces quelques voyous, cette minorité qui pollue la vie de millions d'autres.Pour faire face il ne fallait pas jouer dés le début petits bras, maintenant ils se croient tout permis comme ces petits caids marseillais, jamais inquiétés.Voila ou conduit le laxisme doublé d'impréparation. Prenons le pouvoir, montrons notre programme qui répond parfaitement à la situation présente,dire non au traité Merk hol zy est le premier acte du vrai changement

  17. Brandon dit :

    Je suis en train de lire le fameux Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, TSCG pour les intimes ; plus j'avance, plus je me dis qu'il devrait s'appeler « Traité sur le Suicide Collectif des Gouvernements. »

  18. Courrierlecteur dit :

    Bonjour,
    A propos du gouvernement "socialiste": "Ils vont faire pire que le pire des gouvernements de droite réactionnaires d'Europe". C'est l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino qui le pronostique!
    Si c'est lui qui le dit. Il est vraiment temps de s'inquiéter de la dérive de ce gouvernement, prétendu de gauche, vers une politique d'extrême droite.

  19. le_gout_du_noir dit :

    @ Fred
    Bonjour. Je crois que se questionner sur une supposée surpopulation est une manière de ne pas remettre en cause notre action prédatrice sur nos ressources. Nous consommons l'équivalent de 2 ou 3 planètes ? Alors arrêtons de gaspiller les ressources pour mieux les partager, plutôt que de limiter les naissances pour n'être que quelques privilégiés à se goinfrer comme d'habitude. Un exemple simple : réduire significativement la quantité de viande consommée "libérerait" une quantité très importante de céréales, aujourd'hui englouties par les animaux d'élevage. Pour mémoire, pour obtenir 1 calorie de viande il faut produire 7 calories de céréales, avec tout ce que cela induit de terres et de ressources en eau monopolisées. De plus, en termes démographiques on ne peut pas prétendre que la France soit en excès de naissances. Soyons plutôt attentifs à la préciosité de nos ressources, et sachons mieux les partager !

  20. ventdebout-38 dit :

    De même que le PS ne doit plus être qualifié de gauche, de camarade (n'est ce pas Mr Mélenchon), notre cri du coeur Résistance n'est plus de mise. Aujourd'hui il doit être Offensive, offensive...

  21. Wilson dit :

    Bonjour à tous,
    Puisque nous avons des soutiens en Allemagne, ou le contraire, ne serait-ce pas une opportunité de créer un lien médiatique entre nous à l'occasion de la manifestation du 30 septembre ?
    Le fait est que les peuples sont contraints tour à tour, la Grèce, l'Espagne... et nous. N'ayons plus le sentiment que chacun manifeste parce qu'il aurait ses "propres" difficultés, mais que nous voulons une autre europe, ensemble. Merci Jean-Luc de reveiller les consciences.

  22. Michel Berdagué dit :

    Brandon, oui les banques privées sont le noeud du problème, pas parce qu'elles ne sont que privées mais qu'elles fonctionnent en structure pour les intérêts privés avec des pouvoirs exhorbitants pour décider des stratégies vie ou mort de l'entreprise, des régions, du pays voire des continents. Se pose alors la nationalisation : eh bien ça ne suffit pas, ayant suivi de près le procès du Crédit Lyonnais, nationalisé, à l'évidencee des dysfonctionnements,voire magouilles avec des comptes d'une opacité certaine et les Trichet et Barre témoins et déposants et tout le staff directorial et décissionnaire étaient formées en "élites" ultra-libéralistes et agissaient politiquemment contre toute stratégie et choix de gestion collectives et Publiques. Les courageux avaient sous la main le Directeur financier comme couverture et bouc émissaire. Donc ce n'est pas nouveau, et pour restreindre ces "élites" crapuleuses soit " qu'ils s'en aillent tous" en laissant le pactole au collectif,au Peuple souverain, soit "ils" se soumettent aux intérêts du plus grand nombre de l'état,de la nation du pays. Le choix est là Monsieur le Président : soit Le Bourget amélioré FdG du "Nous,on peut" soit de se coucher aux ordres de la City,personne ne peut être en élite entre 2 chaises : Résistance ou collabo de la haute finance tentaculaire qui remplacera la République. Vous les qualifiez de pleureuses, certes c'est à en rire ou à en pleurer, ah ils ne sont pas venus le coeur sur la main comme les qqs très riches pendant la campagne élective monstration d'éthique avec un chèquos conséquent et un peu réparateur, mais même ces qqs remords médiatisés ont fait pschitt....aucun suivi, pas fiable du tout. Seule la Justice et fiscale avec un tel dynamisme et d'intervention de l'Argent géré pour l'intérêt commun donc Public avec des élites non formatées en unique dérive de non-pensée, peut nous faire sortir la tête de l'eau. Du courage avec le Peuple des élites conscientes pour refuser le diktat et le coup d'état des financiers nous mettant en esclavage et brisant par là les Lumières pourra nous fire respecter et ne plus s'émouvoir sur ces pleureuses ultra-riches, ne vous inquiètez pas les cassettes sont pleines en Suisse, au Luxembourg, à la City, et à Bruxelles s, pas de Pb.

  23. Invisible dit :

    Quand un système a atteint son apogée, il fonctionne sur lui-même sans qu'un chef d'état ait grand-chose à y faire. C'est pourquoi, vous pouvez mettre un enfant lambda sur le trône du dalaï lama, un vieillard sur celui du pape ou un président normal-ni-oui-ni-non-ni-blanc-ni-noir au sommet de la république. Quoiqu'il en soit, c'est tout l'édifice qui perpétue les habitudes. L'autre au sommet, c'est juste pour le rituel du culte de la cohésion d'ensemble.
    Il ne sert à rien. Qu'à ça.

  24. le_gout_du_noir dit :

    @ Invisible 76 : Bien dit !

    @ Wilson 73 : Très juste, le potentiel existe (voir le mouvement des Indignés) mais pour l'heure les revendications ne sont pas structurées autour d'objectifs communs explicites... Un manifeste ou autre support commun aiderait sans doute...

  25. GUY dit :

    Spus la cinquième république, les socialistes se sont faits élire très souvent en raison d un mécontement profond (Sarko par exemple) mais jamais réélire et pour les prochaines elections (2017), je crois que c'est encore mal parti pour eux -ils ont la majorité absolue ce qui leur permet de ne pas faire une politique de gauche - JL Mélenchon les secoue, il fait ce qu'il peut mais j'ai bien peur que cela ne suffise pas et en 2017, ils ne pourront plus dire que c'est la faute à Sarko, à moins qu'il ne soit de nouveau le candidat UMP en 2017 et là ce serait le honte pour les socialistes. Continuez d'essayer de les remettre sur la bonne voie.

  26. rodfab dit :

    Comme Jean-luc parle de l’éducation populaire j'en profite pour signaler ne superbe émission sur le sujet.

  27. cincinnatus35 dit :

    Suite du Commentaire 51, je l'ai écrit hier soir et il décrivait le virage à 180° qu'allait opérer Holllade.
    Ce matin une belle confirmation dans tous les médias avec un intense travail de préparation, de pédagogie comme ils disent pour le discours de ce soir.
    C'est-à-dire que oui F. Hollande a fait des promesses de gauche mais c'était bien pour faire Gauche et contenir la progression de Mélenchon. Pierre Lescure, ex directeur de Canal plus, un beau représentant de la gauche caviar, a d'ailleurs été on-ne peut-plus explicite jeudi soir sur RTL dans l'émission "on refait le monde" en déclarant que F. Hollande avait bien raison de renoncer ou d'édulcorer la taxation à 75 % des hauts revenus car ça allait pénaliser les créateurs (sic!) et que de toute façon c'était un beau coup électoral qui avait "fait taire Mélenchon".
    Voilà qui a le mérite d'être clair et tout ce matin politique a été de ce tonneau c'est-à-dire de justifier tous les renoncements à venir au nom du principe de réalité et aussi de justifier les mensonges de la campagne pour écarter le danger Front de Gauche. Le principe de Vérité, ça doit être pour les naïfs. Il suffit d'écouter un de ces fameux expert ce midi sur France culture, un certain jean Viard -présenté comme dab comme un sociologue et chercheur, en réalité -car on aime nous alias le peuple la réalité- un très très proche du ps et d'ailleurs un élu à Marseille sur une liste ps ; donc ce Jean Viard, d'ailleurs un habitué de C dans l'air, distingue la Gauche démocratique et européenne de l'ultragauche critique de tout, voilà comme dab c'est fin et nuancé étant donné que cela vient d'un grand chercheur et espère que F Holllande va bien expliquer le changement de cap. Qu'il se rassure, si François Hollande est un peu confus tous les relais médiatiques poursuivront approfondiront ce travail de pédagogie...
    Juste pour info, encore un tout nouveau et excellent article de rue 89 sur l'échec de la campagne du " Mélenchon hollandais"...; en fait un parti de gauche radicale qui est passé de 10 à environ 25 % donc un" échec" car actuellement dépassé par le ps hollandais dans un contexte d'une violente campagne médiatique de dénigrement de son leader, tiens ça vous rappelle rien. Que des amis, je vous le dis..

  28. Harry dit :

    Fred dit: La crise concerne aussi la surpopulation des peuples.

    Vous certain que votre place est dans la gauche radicale ? Ceux qui prétendent que la croissance démographique est le gros problème sont en train de blâmer les pauvres pour les péchés des riches. D'un point de vue environnemental, la vieille formule enseignée à tous les étudiants en développement selon laquelle l’impact total (du CO2 sur l’environnement) équivaut à la population x la richesse x la technologie (I =PRT), est fausse. L’impact total devrait être mesuré ainsi : I = CRT, c. à d. consommateurs x richesse x technologie. Beaucoup de gens dans le monde consomment si peu qu’ils ne figureraient pas dans cette équation. Or, ce sont eux qui ont le plus d’enfants. Par contre, Le Wally Power 118 fabriqué à Monaco consomme ses 3400 litres à l’heure, quand il voyage à 60 noeuds. C’est presque un litre à la seconde. Une autre façon de le dire est : 31 litres au km.
    Il serait temps que nous ayons assez de coeur au ventre pour mettre le doigt sur la vraie plaie. La plaie n’est pas le sexe, c’est l’argent. Ce ne sont pas les pauvres, ce sont les riches.

  29. Ludovic dit :

    @Brandon
    Salut, la "petite" différence c'est que la BCE prête au banque à environ 1% et les banques prêtent aux États à des taux de 5 à 17% d'après ce que j'ai cru lire à droite et à gauche (surtout). Du coup, si la BCE rachètera des dettes bien plus grosses! Et je ne parle pas des conditions qui seront imposées. C'est pour cela qu'il faudrait que la BCE prête directement aux États, et bien sur au même taux qu'aux banques...

  30. Michel Berdagué dit :

    Quel courage !, "ça bouge profond". : ça com à tout va, Cambadélis propose une commission d'enquêtes des parlementaires, depuis 4 mois des coms et des coms, ça communique.
    Alors qu'il existe une gendarmerie financière avec tous les moyens de police sous contrôle des juges spécialisés dans la haute finance crapuleuse, il faut dire qu'il faur réactiver cette Justice mal-traitée par les Exs moralisateurs par la mise sous le coude des affaires à poursuivre et par la mise en berne des affaires sensibles. Si on veut récupérer ce qui est dû, en urgence réembaucher les magistrats spécialistes des magouilles financières de la haute élite sociètale, rue des Italiens près des grands boulevars.
    Jean - Luc a encore une fois raison ; d'aller au Medef avec autant de fougue et de frais nous en sommes tous pour nos frais, pour la haute ce n'est pas en faisant appel à leur sens civique, ça fait longtemps que pour beaucoup "ils" ont choisi et "ils" ne sont pas si invisibles que ça eux, de même que les Rouges qui leur font face.
    Pour P.S.A. un rapport suggère un sens de fermeture, des actions en perspective, mais comme le rappelle Jean-Luc notre programme c est tout un ensemble qui a sa cohérence avec la Révolution et Citoyenne et la Planification écologique et les moyens le Pôle Public financier et bancaire, et pour cela une Sixième République est obligatoire après une Constituante.
    Nous ne sommes pas dans l'utopie et encore moins des opportunistes et illusionnistes.

  31. Harry dit :

    Ludovic dit: la BCE prête au banque à environ 1% et les banques prêtent aux États à des taux de 5 à 17%.

    Par conséquent, les banques privées nous prêtent notre propre argent et par dessus le marché, elles le renchérissent du montant des intérêts qu'elles exigent - A cet égard la dette n'est donc tout simplement pas remboursable puisque seule la valeur du principal est en circulation : le montant des intérêts n'existe pas dans le circuit économique.

  32. Ludovic dit :

    En me relisant je me dis que je me suis mal exprimé... je ne pense pas que la BCE fera rembourser les États au même taux que les banques auront négociées avec ces derniers. Mais du coup, les États vont galérer pour rembourser à 10% par exemple jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus payer, et c'est alors que la BCE arrive pour sauver tout le monde a grand coup d'austérité! Du coup, il y a fort à parier que les certains États n'aient même pas fini de rembourser les intérêts avant de faire banqueroute... Si ça marche comme dans certains cas pour l'emprunt immobilier, avant de commencer à rembourser ta baraque, il faut que tu en offre une en intérêts à la banque...

  33. L'arme la plus redoutable, et de loin (je me demande même si ce n'est pas la seule) entre les mains des ultra libéraux est la désinformation. Il faut la distinguer absolument de ce que l'on appelait jadis, dans les systèmes totalitaires de l'époque, la "propagande". Cette dernière, avec ses gros sabots ne se camouflait pas. On l'entendait et on la voyait venir de loin. Il suffisait à toute personne, instruite ou ignorante, de se boucher les yeus et les oreilles pour y échapper. La désinformation a fait franchir à ceux qui donnent un sens à leur vie en opprimant, exploitant et asservissant leurs semblables, un saut qualitatif considérable dans l'efficacité et la perversité. Elle suit deux axes : 1° transformer les victimes en coupables, les coupables en victimes (exemple Arnault), l'échec en succès et finalement recycler le mensonge et l'escroquerie intellectuelle en vérités. 2° passer complètement sous silence ce qui gêne et démontrerait le fiasco total du dogme (notamment les millions de victimes directes de la guerre économique partout dans le monde que l'Humanité est obligée de se faire à elle même, ou la mort lente, programmée et continue, de la démocratie réelle). Ce qui se passe pour le TSCG et les gesticulations débiles de la BCE sont de remarquables illustration du piège mortel de la désinformation. Pour le TSCG, c'est globalement la stratégie du "silence radio" (c'est bien le cas de le dire) : il est évident que ce traité, si on en prend connaissance pour ce qu'il est, est une machine infernale inacceptable : clochardisation des peuples accentuée encore plus, dépossession des pouvoirs des Parlements et des peuples au profit de l'oligarchie dictatoriale non élue, régression et recession économiques et sociales érigés en pricipes constitutionels. Il est donc urgent de "désinformer" les gens : que surtout ils ne sachent pas ce qui est réellement prévu. S'ils le savaient ils se révolteraient. Par contre, si on peut par un biais quelconque, maquiller le mensonge pour qu'il ait l'aspect de la vérité, on peut risqer de parler d'un problème : ce que va faire la BCE est encore pire que ce qui se passait avant (cf le billet de Jean-Luc qui explique clairement en quoi). C'est donc un recul pour les peuples d'Europe. Eh bien on va, en embrouillant les gens de considérations faussement techniques, leur faire croire que c'est un progrès. Et ça marche, hélas !

  34. Lucy 2 dit :

    Et pendant que nous interrogeons en rond notre nombril pour savoir si oui ou non le PS est de gauche, les socialistes des camarades, Marine Le Pen a commencé à se positionner comme seul recours, à commencer pour les municipales. Sommes nous crédibles?

  35. lou passejaïre dit :

    Nous ne sommes pas crédibles parce que nous allons retourner comme supplétifs dans les mêmes majorités municipales qui ne méneront pas de politiques de rupture. Nous ne sommes pas crédibles parce que nous allons continuer à cautionner les mêmes délires de gestion municipale ou tout au moins ce sera perçu comme tel !
    Si on cause de défense de l'hopital public, voir le candidat FdG aux législatives dans ma sous préfecture appeler à voter pour un député socialisse qui, comme maire, n'a eu de cesse de cautionner les mesures Bachelot, que nous avons en tant que militants combattu pendant 3 ans, qui nous a envoyer sa police municipale pour bloquer des distributions de tracts, oui, j'appelle ça manquer de crédibilité !
    Et l'autre, le vampire, elle réussit son coup médiatique avec une position simple, je suis contre et je suis la seule ...
    Quand nous aurons cessé d'être les harkis (pour ne pas employer les mots de Georges Fréche) du parti solférinien, nous deviendrons une force crédible, pas avant !

  36. Hold-up dit :

    Lu sur " A Gauche " - Qui a dit ? : " Que vous soyez pour ou contre ce traité, ne privez pas les Français d'un débat auquel ils ont droit. Exigez du président de la République qu'il soumette le traité à référendum. Ce n'est pas une volonté de marquer des points contre le président et le gouvernement. C'est une volonté de respecter les Français."
    Réponse : Jean-Marc Ayrault, alors président du groupe PS à l'Assemblée en présentant une motion référendaire le 6 février 2008.

  37. Brandon dit :

    @Ludovic
    Encore une fois, ma question est plus précise. Il serait évidemment bien plus approprié d'autoriser la BCE à prêter directement aux Etats, mais si la BCE rachètetait des dettes publiques, la situation serait déjà un peu moindre que la situation actuelle (à condition qu'elle le fasse sans condition, ce qui n'est pas le cas de toutes façons). Or, Mélenchon a par le passé parlé à plusieurs reprises de cette possibilité, il me semble. En tout cas je ne vois toujours pas la différence. Et si je ne me trompe pas, alors le fait qu'il ne mentionne pas cela dans son article me dérange.

  38. educpop dit :

    Si ce blog est un indicateur de progrès en ce qui concerne la lutte ou la résistance, on voit que l'indignation un peu désordonnée du début est devenue un sens de la responsabilité. La détermination qui se dégage de plus en plus semble être un effet du processus d'action collective animé par le président Mélenchon, il informe avec pédagogie et en fait il s'agit d'une formation avec la participation active des étudiants. On voit que même le prof se forme et que tout le monde se prépare à passer une sorte de diplôme de citoyen résistant. Est-ce que je suis prisonnier de mes illusions ? Tout le monde c'est encore un petit nombre, mais peut-être le levier pour soulever un jour la montagne ! Jamais, il ne faudrait dire "le peuple ne mérite pas les efforts qu'on fait pour lui", jamais, il ne faudrait dire " il y a trop de bouches à nourrir ". La seule chose qui est gratuite, c'est ce qui a la plus de valeur : l'amour du prochain! Désinformés, même manipulés au point de respecter leurs ennemis tout en condamnant leurs amis, les gens aspirent à la vérité et à la justice. Les valeurs se fraient un chemin dans la soi disant réalité pour écarter les mensonges et les artifices. On peut ne pas arriver à s'en persuader dans le scénario actuel où tout le monde semble avancer masqué, mais la croyance en la force incomparable du peuple n'est-elle pas la seule route qui conduira à la victoire ?

  39. Lenamich dit :

    Concernant la BCE et les politiques qui ne prennent jamais les décisions qui s'imposent, je viens de regarder le reportage d'ARTE traitant de la main mise de Goldman Sachs sur nos dirigeants. Je le recommande à tous les timorés de la gauche.Les analyses réalisées par vos économistes et militants qui ont dénoncé les coupables de la Crise ainsi que les terribles collusions existant entre les politiques, les banquiers et une grande partie du monde journalistique sont bien fondées. Comme j'ai entendu J.Luc Mélenchon le dire, il ne faut pas rembourser à leurs conditions les dettes non contractés par les peuples à ces banques voyouses. Qu'est ce qui empêche donc les gouvernements de faire tomber ces grandes associations de criminels lorsqu'ils en ont les moyens ? (Et Obama les a eus...)
    Nous ne pouvons pas accepter en effet cette décision inique de rachat de dettes par la BCE à ces truands dans les conditions énoncées sur le blog. Le docu d'Arte donne une explication claire de ce qui motive son Président. Quand tout cela va t-il cesser? Merci au front de gauche de me donner un espoir.

  40. J-jour dit :

    Entièrement d'accord avec votre analyse, Jean-Louis Charpal. Pour nous désinformation totale, mais pour certains pays, peut-on encore désinformer ceux qui ne cessent de prendre des coups? Quelque chose hurle en moi à la lecture de certains articles sur la Grèce: Pour comprendre, regardez ce qu'ils font aux grecs! Guerre totale, ils sont capables de cela. Qui donc n'est pas encore descendu dans les rues, en Grèce, qui n'est pas encore exproprié sur place de son propre sol, du coeur même de sa patrie? Et puis une autre question: comment peut-on lutter contre le pouvoir immense qu'ils détiennent? Je ne vois la réponse que dans une union qui serait sans faille sans pour autant être totalitaire. Impossible?

  41. daniel gendre dit :

    Hollande et ses bonzes thuriféraires s'apprêtent à voter quasiment des deux mains ce foutu traité, cela signifie plus de RGPP, des fermetures d'hôpitaux et de maternités, moins d'inspecteurs du travail, moins de reversement aux collectivités territoriales et donc à termes moins de RSA de culture etc, moins de services publics en tout état de cause, autrement dit, c'est en finir avec les valeurs du conseil national de la résistance comme en appelait déjà il a 10 ans le MEDEF.Le MEDEF en a rêvé, Hollande va nous le faire. Pendant les législatives, ils nous ont agité le chevalier blanc MONTEBOURG pour laisser croire au vote utile, il nous a été présenté comme un viagra industriel, il s'est avéré un fusil à un coup, bilan, ils ont capitulé devant Citroën, et les patrons ont de suite compris le message et remontrent aussitôt les dents; quid des Fralib, des Continentale Nutrition à VEdene et autres laissés pour solde de tout compte ? A l'époque de Guy Mollet, on parlait des socialistes en peau de lapin, tellement facile à retourner, rien a changé si ce n'est les culs sur les fauteuils. Les socialistes sont pour le changement et là dessus il ne changeront jamais ! le dernier paragraphe est important, ô combien essentiel, ce n'est autre que le mouvement du réel qui conduit à l'émancipation comme Marx avait défini le parti communiste de son manifeste. S'indigner, ouais, insufisant, agir, absolument nécessaire, mais pour cela il faut s'élever. Emancipio, quand la main du maître s'enlève de la tête de l'élève, tout commence. Engranger des savoirs reste stérile sans avoir à les confronter et c'est seulement dans l'action que la confrontation s'exerce, le mouvement du réel qui conduit à l'émancipation, quoi! Elle est là la révolution citoyenne! Elle est un peu partout, diffuse, le Front de Gauche la cristalise, arracher la main du maître, vite ! Fraternellement.

  42. Noëlle Molinelli dit :

    Brillant sur LCI/RTL ! Rien ne manquait. Je suis très fière d'appartenir à un parti (et un Front) dont le leader défend si bien, même devant un parterre de journaleux hostiles (comme d'hab quoi...) point par point, un programme auquel j'adhère complètement et qui se révèle chaque jour, et de plus en plus, comme le seul recours ! Merci Monsieur.

  43. Invisible dit :

    Bravo pour l'émission sur RTL-LCP. Il faut longtemps pour enfoncer un clou mais faut commencer un jour et c'est bien de remettre à niveau le langage commun : coût du travail, coût du travailleur (son éducation, sa santé, sa vieillesse aussi, etc.) Utilisons systématiquement les mots appropriés : cotisations sociales et non plus de ce foutu charges sociales. Très bien sur tous les sujets. Tout compris pour ma part. Et quelle forme !
    Maintenant, reste à savoir si Hollande tout à l'heure fera mine d'avoir écouté.
    Au fait, j'ai reçu hier l'album Résistance, commandé directement à l'éditeur. Génial. Non seulement il montre, mais il raconte. Galvanisant. Quelle belle épopée !

  44. marie-luce dit :

    Que ces journalistes arrogants et betonnés dans leurs concepts de capitalisme libéral rendent (volontairement?) difficile l'écoute des explications de Mr Mélenchon - j'admire sa pugnacité pour maintenir sa clarté et sa cohérence en face de tels interlocuteurs. résistance

  45. albireve dit :

    Un chef d'oeuvre sur LCI. Tous paralysés intellectuellement. La victoire est d'abord dans les idées !

  46. Maxime dit :

    Monsieur Mélenchon,

    Vous dites fort bien que le peuple ne s'est pas approprié le gouvernement Ayrault, mais comment pourrait-il? Vous proposez de nombreuses choses avec lesquelles je suis d'accord mais nous pouvons exiger davantage. Pour rétablir la vraie démocratie, où le peuple "prend le pouvoir" nous devons penser sérieusement au tirage au sort et en finir avec les élections qui ne mettent en avant que les gens au patrimoine fort élevé, les nantis. L'élection favorise, le meilleur rhéteur, qui souvent a des moyens et des amis bien placés, elle est un biais. La vraie démocratie c'est le tirage au sort! Comme le signale Etienne Chouard, il faut lire le politologue Bernard Manin et son "principes du gouvernement représentatif". Monsieur Mélenchon, pour que le peuple s'approprie son gouvernement, le gouvernement doit être sa propriété, l'élection en est un rempart. Si nous composons une Constituante de citoyens tirés au sort qui savent qu'après avoir rédigé la Constituante, ils redeviendront des citoyens sans pouvoir, ils auront beaucoup plus à coeur de penser à protéger les petites gens en rédigeant la Constitution.
    Bien à vous, et je suis d'accord, "prenons le pouvoir"!

  47. citoyenne21 dit :

    Tout compte fait, nous n'aurons pas 5 ans forcément à attendre pour espérer voir les idées du Front de Gauche mises en application ! La situation va être telle qu'Hollande sera obligé de changer de premier de ministre en milieu de parcours et devra confier ce rôle à un bien meilleur gestionnaire des affaires du pays et qui appliquera son propre programme, pas celui du PS bien évidemment, qui sera déclaré obsolète par le peuple ! Ca aurait une autre gueule !

  48. Siamy dit :

    @invisible 13h02
    Ce que vous écrivez est très juste.Reste à se poser l'éternelle question:"pourquoi les pauvres et les classes moyennes contibuent-ils à perpétuer ce système en votant à droite ou pour des prétendus socialistes totalement complices?Peut-être parce qu'au fond ce système leur convient, étant donné qu'ils ont intériorisé que chacun est à sa place:les dominants à leur place de dominants,et le capitalisme seule nature économique capable de fonctionner.La seule chose qui ne leur convient pas c'est leur place perso dans ce système.Et à moins d'un massif réveil des consciences,ça peut durer encore longtemps.A l'heure actuelle les moyens d'information sont pléthores,et bien faites une petite enquète autour de vous:qui connait le traité Merkhozy, le MES?L'hyper bourgeoisie au pouvoir, qu'elle soit de droite ou prétenduement de gauche a encore de beaux jours devant elle.Les résultats des dernières élections présidentielles en sont une confirmation.

  49. Jean-Luc a été excellent sur LCI. Les chiens de garde ont bien essayé d'aboyer, mais la caravane des questions de fond est passée. Les médiacrates devant le naufrage de leur Titanic ultra libéral ne peuvent plus désormais endiguer la volonté de notre porte parole de traiter les vrais problèmes et d'expliquer les solutions contenues dans notre programme. Nous avons certes à certains moments des raisons de nous décourager, mais il faut engranger de la motivation grâce à ces moments là.
    NB : je n'ai pas le courage de regarder Hollande... J'attends que les camardes courageux racontent ce qui s'est dit et ce qu'ils en pensent.

  50. Invisible dit :

    Pffff, c'est désolant. TF1 a choisi un extrait de l'interview de JL complètement caricatural, sans citer à quelle question subsidiaire il répondait et sans mentionner ses précautions oratoires au sujet de B. Arnaud.
    Faut pas se demander pourquoi le peuple vote mal. On lui livre juste les infos bourrage de mou. JL, une fois de plus, apparait comme un extrémiste de gauche. Désolant.
    Il faut beaucoup de recherche et de discernement pour dénicher les informations. Donc, à part les militants très éclairés, tout le monde gobe la pensée dominante.
    Bon enfin, c'est une bonne raison de continuer à ramer.
    Tiens, Hollande oublie de dire que ce qui fait sa différence, c'est qu'il est de gauche, au fait.


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