14sept 12
Version augmentée du 17 septembre 2012
La Fête est finie. Pour ce que j'en ai vu et vécu c'est une réussite. Mais je sais bien que ce mot ne va pas de soi pour une telle entreprise. Des millions d'euros sont mobilisés et, jusqu'à la dernière minute, c'est un enjeu pour le journal « L'Humanité » de savoir si les comptes seront bouclés en équilibre. Je ne sais pas si ce sera le cas. Je n'ai pas d'information à ce sujet.
En illustration de ce billet, une série de photos de Remy Blang sur le stand du Parti de Gauche à la Fête de l'Humanité 2012.
J'ai pris l'habitude, dorénavant, d'observer l'approche du jour de la Fête sur le visage du patron de l'événement : Patrick Le Hyaric. La tension qui monte en lui lui sculpte le visage. C'est un homme réservé d'habitude, au point de paraître lunaire quoiqu'il soit assez facile d'arriver à le faire sourire. Mais avant la Fête, je mesure le poids des angoisses qu'il porte à la tension de ses traits. Mercredi dernier, assis ensemble pour un petit café au bar des députés européens, je bavardais avec lui. Sitôt que vint le thème de la Fête, il retrouva en une seconde les traits si caractéristiques de cette angoisse particulière. J'évoque cet aspect de ce personnage parce que cela me permet de revenir sur la dimension humaine de tout ce que nous entreprenons. Déformés par la mentalité si spéciale des années 90, une mentalité consumériste qui a aussi contaminé l'univers des militants, beaucoup ont perdu parfois, et même souvent, la perception du rôle crucial des personnes qui se sont mises à la tâche et du poids de la responsabilité dont elles se sentent investies. Et il en va de même pour nous plus modestement quand il leur arrive d'installer notre grand stand à la Fête. Plusieurs centaines de camarades sont mobilisées. Sur certains postes de travail, il y a un roulement. Sur d'autres non, ce n'est pas le cas. Ainsi quand telle camarade, institutrice de son état, décide de proposer ses services pour faire des crêpes pendant quelques heures et qu'elle se voit entraînée, en quelque sorte, à rester clouée sur cette production pendant trois jours au rythme des demandes enchaînées d'estomacs insatiables mais si pressés ! Et puis, roulement ou pas, il y a les tâches lourdes, très lourdes, qui mobilisent pour quelques heures, dans un coup de feu si violent, toute l'équipe de la cuisine et du service parmi laquelle je reconnais toutes sortes de camarades jeunes et plus âgés que je côtoie le reste de l'année dans leur fonction municipale, professionnelle ou militante.
Responsable depuis deux ans du déroulement de l'ensemble de la vie de ce stand, Pascale le Néouannic y tient un rôle de chef d'orchestre. Elle doit non seulement s'assurer que chaque poste de travail est tenu et respecte son roulement, mais aussi que chacun des débats politiques organisés s'enchaîne dans les meilleures conditions possibles et aux heures prévues. J'ai pu observer qu'il existait dorénavant une équipe qui l'entoure. J'ai noté le renouvellement générationel. J'ai bien vu comment les cadences se sont intensifiées et accélérées. Sous la poigne de fer de Maryvonne, le poste de distribution de matériel militant fonctionne comme une horloge, sans pause ni trêve. A côté, le stand de notre librairie débite à longueur de journée et l'exercice des dédicaces permet d'humaniser la diffusion. Tout ce que produit notre collection « politique à gauche » aux éditions Bruno Leprince se diffuse à une vitesse incroyable. C'est dire combien est immense la soif d'apprendre qui nous entoure. Les années grises sont finies, bel et bien. Toutes générations confondues, jeunes, étudiants et anciens retraités s'ébrouent l'esprit ! Leur appétit est celui de connaisseurs. Des titres que l'on jurerait ailleurs "improbables" partent comme des petits pains. Ainsi ce « Robespierre, reviens ! » dont les 300 exemplaires disponibles sur le stand se sont tous vendus en deux jours. J'aime par-dessus tout la confusion des rôles et la modestie militante. Ainsi quand je découvre que le serveur du bar est un étudiant en philosophie à bac+6 et que la jeune femme qui l'aide est une sociologue.
Ainsi chaque fois que je croise une femme ou un homme de notre équipe, que l'on reconnaît à son foulard rouge ou à son bac, distribuant des tracts, jouant des sketches dans la rue, préparant les chaises pour le débat avec Jacques Généreux, avec Martine Billard et Aurélie Trouvé, avec Marc Dolez, avec Gabriel Amard et Jean-Luc Touly, je sais que toutes ces « petites mains » constituent à la fois une élite humaine et des personnages hors du commun, puisqu'ils sont là. J'ai fini par admettre qu'il valait mieux, pour le confort de tous, qu'une équipe particulière soit organisée pour s'occuper de moi. Tout pose problème avec moi. Comment pouvoir m'isoler pour me détendre, où me placer pour préparer mes interventions, rite auquel je ne veux jamais manquer, par respect pour ceux qui vont devoir m'écouter parfois beaucoup trop longtemps. Comment assurer que mes déplacements ne perturbent pas tout l'environnement, comment se garantir contre mon étourderie ou cette habitude perturbante que j'ai de m'arrêter sans cesse pour discuter avec tous ceux qui veulent m'interpeller, comment m'arracher à ces séances de photographies ou ces dialogues impromptus où je mets parfois beaucoup trop de passion avec des interlocuteurs qui ne sont pas moins déterminés que moi. Je rougis d'avoir à vous dire que tout ceci mobilise au moins une dizaine de camarades, entre l'escouade de service d'ordre, la surveillance des lieux où je me trouve, la collecte puis le tri des lettres, numéros de téléphone, carte de visite et cadeaux si gentils et souvent si émouvants que l'on me fait sans cesse, au fur et à mesure de mes allées et venues. J'arrête là la collection des images qui me viennent à l'esprit au moment de dicter ces lignes. Car dorénavant je dicte. Les programmes de reconnaissance vocale ont fait assez de progrès pour que cela soit possible. Et quand bien même j'ai perdu ma voix dans les discours que j'ai prononcés, la machine n'en a cure et suit mes mots, tranquillement.
Dans cette Fête j'ai rechargé mes batteries. J'ai pu goûter le décalage qui existe entre ce qu'en disent quelques médias venimeux et ce qu'en perçoit le grand nombre qui se trouvait là. Les persiflages de quelques apparatchiks qui voulaient se donner de l'importance en jouant un rôle de courtisans de Pierre Laurent, pour s'en faire les champions contre moi, ont certes beaucoup nui au travail que nous avions à accomplir lui et moi comme tous les autres. Deux jours d'images négatives sont le prix à payer pour leur insondable stupidité et leur goût des jeux de cours, sur le modèle fourni d'habitude par le Parti socialiste. Cela nous a, bien sûr, contraints à des séances un peu ridicules, et surtout jouées, d'embrassades et de compliments souvent très gênants pour moi qui ai horreur de tout ce qui s'apparente de près ou de loin à ce genre d'exercice. Ces petits jeux ont permis à des commentateurs qui n'attendaient que cela, décidés, d'enfoncer un coin dans la préparation de la manifestation du 30 septembre. Je crois que nous allons surmonter tout cela. Car sur les bases de notre mouvement, d'après tout ce que j'ai pu voir sur place, la manoeuvre est déjouée. Les regards sont acérés. Personne ne s'est laissé prendre au piège. À présent, la Fête étant finie, toute notre énergie est concentrée sur la réussite de la manifestation. Malheur à qui se met en travers de ce chemin ! Il faut jouer collectif maintenant ! Il n'y a parmi nous, certes, aucun César mais non plus aucun parti guide ni, par délégation, aucune coterie cheftaine ! Les centaines de contacts que j'ai pu avoir sur la Fête m'ont appris que par dizaines les unions locales et les unions départementales de maints syndicats, les sections et les cellules des organisations du Front de Gauche, partout, consentent des efforts immenses pour organiser sérieusement et massivement la manifestation. C'est à cela que nous devons préparer tous, sans réserve ni arrière-pensée, ce que nous allons faire le 30 septembre, qui sera un signal politique d'importance majeure, non seulement pour notre pays, mais pour l'Europe qui regarde. J'ai bien senti avec les unes et les autres, celui-ci, celle-là, au fur et à mesure de mes dialogues, que cette dimension était bien perçue de tous. J'ai confiance.
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Dans cette note je prends mon temps pour argumenter mon soutien à Hugo Chavez. Le faisant, je voudrais contribuer à la résistance morale contre les flots de mensonges et d’ordures qui sont déversés sur lui et son action par de très suspects « journalistes » et beaucoup de gens qui répètent sans savoir toujours de quoi ils parlent, comme le font Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly, hélas. Puis je polémique au sujet de Nicolas Baverez et de son dernier livre, dont les bonnes feuilles découvertes dans le « Figaro Magazine » m’ont exaspéré.
La Fête de « l’Humanité » est désormais un événement identifiant pour le Parti de Gauche. Comme pour des milliers de militants du PCF, ceux du PG se préparent des semaines à l’avance, organisent leur montée, donnent des rendez-vous sur la Fête, prévoient leur emploi du temps et leurs itinéraires sur place. Pour quelques-uns d’entre nous, la date de la Fête est un repère pour la publication de nos livres. Cette année on dédicacera de nouveau beaucoup. Les semaines qui précèdent sont donc celles d’intenses et ardents bouclages. Quelques-uns doivent aussi préparer des débats et des exposés. On y met la ferveur et le trac de jeunes gens, quel que soit son âge. Pour ma part, je bouclerai mon bagage sitôt que j’aurais fini ces lignes pour me préparer à vivre trois jours et deux nuits sur place. A peine rentré de Strasbourg, je repars donc. J’ai deux interventions à faire. L’une avec Pierre Laurent au stand du Front de gauche à propos de la Sixième République, l’autre au stand du Parti de Gauche sur le thème de la Révolution Citoyenne. J’ai aussi un large programme de rencontres de toutes sortes de délégations qui ont voulu me rencontrer et aussi de visites à des stands des partis du Front de Gauche et à ceux de l’Amérique du sud. C’est de la fatigue en vue, après cette semaine si dense. Mais c’est aussi une énorme moisson d’émotions, d’apprentissages et de choses à voir qui va se faire. J’en ai besoin à cette étape de la rentrée où il faut plus que jamais prendre soigneusement le pouls de ceux que je dois représenter ensuite.
Ce n’est pas au Parlement de Strasbourg que j’aurai eu ce type de contacts. Une fois de plus je n’y ai pas eu une seconde de temps de parole. J’ai pris ma revanche rageuse en rédigeant trente explications de vote, un record en une séance pour moi. Cette semaine, le Parlement européen a réussi la gageure de nous faire voter sur 38 textes et plusieurs centaines d’amendements en moins de trois heures. Une fois n’est pas coutume, la moitié de ces textes avait une valeur législative. Il va sans dire que pour mon équipe et moi, étudier l’ensemble de ces textes a représenté un travail abrutissant. Tous sont écrits dans un langage bureaucratique, traduits d’un mauvais anglais, quand on a la chance de recevoir les traductions à temps. Vous retrouverez tout cela sur mon blog Europe, comme d’habitude, avec les notices descriptives pour chaque texte soumis au vote. Je n’en dis pas davantage à cet instant. Il y a eu le discours sur l’état de l’union prononcé par Manuel Barroso à l’occasion de cette session. Il marque selon moi une étape dans le processus de désagrégation du pilotage européen. Barroso s’est en effet longuement épanché sur les objectifs du futur selon le mode verbeux qui est le sien. Mais cette fois-ci, cet homme dont on dit qu’il parle huit langues pour ne rien dire avait quelque chose à dire. Il a évoqué l’horizon de 2014 et les élections européennes : il y aurait à cette occasion une proposition de nouveau traité. Il a évoqué l’idée d’une fédération d’Etats nations. Je ne crois pas un mot de cela. Je pense qu’il accompagne une situation de fait. Madame Merkel veut un nouveau traité. Et tous les autres protagonistes doivent en tenir compte du point de vue de leur propre position ou de la place de l’institution qu’il représente. Le président de la Commission, Manuel Barroso, ne veut pas laisser l’initiative au Conseil ni, d’une manière ou d’une autre, aux Etats. C’est sa fonction qui veut ça. Ensuite, il y a une autre raison. Il connaît, comme nous tous, ce que voudra madame Merkel : le renforcement de « l’ordo liberalis », c’est-à-dire davantage de chaînes institutionnelles qui contiennent toute décision politique en matière économique. Cela c’est la hantise des « petits pays » et celle des dirigeants qui voient le désastre s’avancer. Mais c’est aussi une façon pour l’Allemagne de s’approprier l’Europe. D’où l’importance de bâtir des contre-feux « démocratiques », c’est-à-dire des moyens de combattre cette main mise qui s’exerce sous couleur d’orthodoxie budgétaire. En ce sens le discours de Barroso est un indicateur du niveau de tension que le gouvernement allemand a créé en Europe.
Le bon moment de ces quatre jours sur place, ce fut la réunion de rentrée des militants du Parti de Gauche du département. Je les admire beaucoup compte tenu du travail qu’ils ont accompli pour installer notre présence et la développer dans un environnement réputé difficile, où l’extrême-droite est très puissante. Depuis notre rassemblement en mai dernier pendant les législatives, quand nous avons rempli d’une foule joyeuse et de drapeaux rouges la place de Broglie, les nôtres sur place crachent le feu. Les adhésions arrivent car l’enthousiasme est communicatif. Nous sommes désormais cent cinquante cotisants ici. La jeune génération est là. On tient le bon bout. Je leur ai fait un rapport politique à l’ancienne sur la situation politique, nos tâches et notre plan de travail. Puis on m’a annoncé qu’il y aurait entre un et trois cars pour la montée sur la manifestation du 30 septembre contre le traité européen et l’austérité. Un signe clair de bonne santé et de combativité, car ce n’est pas simple de s’imposer de nouveaux sacrifices financiers en ce moment !
Comme prévu le mois de septembre est le mois de l’antichavisme militant dans la presse liée aux nord-américains. « Le Monde » a encore battu un record de manipulation en laissant son « journaliste », le terroriste repenti Paolo Paranagua, faire un papier manipulateur de dénonciation du soi-disant antisémitisme des chavistes. « Le Monde » a toujours battu des records sur ce sujet. Pourquoi ? Etrange rédaction ! L’auteur de l’essentiel des papiers contre la gauche latino passe son temps à pleurnicher que « Cuba lui a fait perdre sa jeunesse», ce qui n’est guère professionnel. A cela s’ajoute une « envoyée spéciale », Marie Delcas, qui, d’une manière certes plus contournée, publie des « reportages » à charge. Le journal ne vous dira pas qu’elle ne s’appelle pas en réalité Marie Delcas. Ni qu’elle n’est pas journaliste mais professeur d’université. Ni qu’elle n’est pas «envoyée spéciale» à Caracas mais qu’elle vit, et milite, à Bogota. Mais ce sont des détails, n’est-ce pas. Le lecteur qui croit son « journal de référence » ignore qu’il lit des papiers stéréotypés, recopiés directement de la presse locale de droite et des ragots qui circulent dans les apéritifs mondains des ambassades. Un ambassadeur de France en Amérique latine peut s’en souvenir. Un jour il reçut à sa descente d’avion le sieur Paolo Paranagua, grand « journaliste » qui se sert de sa carte de journaliste du « Monde » comme d’autres de leur carte de police ! Lequel Paolo le repenti, après un bavardage mondain, conclut avant de s’en aller : « C’est exactement ce que j’ai écrit cette nuit dans l’avion ». Oui ce «journaliste» avait déjà écrit son article avant d’arriver ! Il s’apprêtait à rajouter des guillemets dans sa prose pour la faire prendre en charge par son interlocuteur. Mais celui-ci le refusa, constatant qu’il avait fait semblant d’entendre le contraire de ce qui lui avait été dit ! Ça c’est du journalisme « de terrain ». Il y avait un témoin, bien sûr. D’autant moins enclin à me donner raison qu’il n’est pas de mon bord. Mais il fut assez scandalisé du procédé pour me le faire raconter.
Le repenti répète en cadence ses bobards et ses confrères se fient à son patronyme pour le croire vraiment journaliste du cru et connaisseur de la situation. Dès lors, chacun reprend, sans autres vérification les refrains sur cet Hugo Chavez qui « musèle » ou « censure » les médias de son pays. Un pur mensonge. La presse vénézuélienne est libre d’insulter chaque jour le président, son parti et sa politique, ce qu’elle fait chaque jour avec un acharnement émouvant de constance ! Il n’existe aucun journal chaviste à Caracas ! On peut même se demander pourquoi le nombre de concessions hertziennes FM aux chaînes de radio privées a davantage augmenté que pour les radios publiques ou communautaires. En 1998, à l’élection de Chavez, on comptait 342 concessions dont 331 à des chaînes privées et 11 à des chaînes publiques. En 2010, on en comptait 791 dont 466 à des chaînes privées, 82 à des chaînes publiques, 243 à des chaînes communautaires. C’est tout aussi flagrant pour les concessions hertziennes de TV. En 1998, on comptait 40 concessions dont 32 à des chaînes privées et 8 à des chaînes publiques. En 2010, on en comptait 111 dont 61 à des chaînes privées, 13 à des chaînes publiques et 37 à des chaînes communautaires. Chavez a donc favorisé la pluralité des médias. La presse est plus libre et diverse au Venezuela qu’en France. C’est un fait, pas une opinion. Notez d’ailleurs que l’interdiction de la censure est consacrée dans la Constitution prétendument « totalitaire » qu’a fait adopter Chavez.
A l’inverse on se demandera quelle est le bénéfice de notre forme si particulière de liberté de la presse si elle répète dans tous les titres les mêmes éléments de langage ! Pourquoi ce flot de d’insultes qui fleurissent invariablement dans les articles sur Hugo Chavez. Voyez ces derniers mois. En juillet dernier, Libération n’hésitait pas à titrer « Chavez vers un nouveau mandat, malgré son bilan ». Le journal présentait son opposant de droite comme un « démocrate », sans informer ses lecteurs qu’il était de la droite dure, participant au putsch contre Chavez en 2002 et candidat commun de la droite, l’extrême-droite et du parti socialiste local dont le dernier président a été mis en prison pour corruption avant l’élection de Chavez ! Mieux : le mois précédent, le journal avait donné la parole à ce candidat, Capriles, lui accordant un label de respectabilité surprenant pour un journal de gauche. Il le questionna sur l’insécurité « première préoccupation des Vénézuéliens » sans mentionner une seule fois que l’Etat de Miranda dont Capriles est gouverneur est l’Etat le plus dangereux du pays et celui où la criminalité a le plus augmenté ! De manière générale, le président Chavez n’est jamais présenté en termes fussent neutres. Il est « tonitruant », c’est l’adjectif le plus fréquemment accolé à son nom dans les médias français, voire « belliqueux » (Le Figaro) ou carrément « autoritaire » au Nouvel Observateur, chez l’ami de vacances de la famille Le Pen. On y invente même que les chiffres de son bilan sont « impossibles à vérifier » (Le Figaro), on y dénonce que « ses allocutions présidentielles que toutes les télévisions et radios doivent diffuser en direct, lui permettent de déjouer la régulation sur le temps d'antenne autorisé à chaque candidat ». Il suffirait pourtant aux journalistes du « Figaro » de suivre les médias vénézuéliens pour savoir que le président Chavez n’a pas augmenté le nombre ni la durée de ses interventions présidentielles. Bien au contraire : il a arrêté son programme hebdomadaire « Alo Presidente ». Quant à la couverture médiatique des candidats, elle est plus favorable à la droite de Capriles, plus de 50%, qu’à Chavez à l’heure actuelle ! Sur certaines chaînes comme Globovision, la chaîne d’information 24h/24 qui refusait de retransmettre les images des manifestations contre le putsch de 2002, on atteint même un pourcentage de 50% pour Capriles et d’à peine 13% pour Chavez !
Dans ce contexte, quel crève-cœur de lire les attaques d’Eva Joly qui taxe sa politique d’« autoritarisme tropical » ! Et Daniel Cohn-Bendit ! Il préfère l’autoritarisme du traité MES et du traité Merkozy, sans référendum, à la démocratie vénézuélienne : « Si le modèle de démocratie, c'est Chavez, pour moi, c'est merci et au revoir ! »… Savent-ils vraiment l’un et l’autre de quoi ils parlent ? Car le bilan d’Hugo Chavez ce sont aussi de grandes avancées démocratiques. Elles ont été permises par la mise en place d’un processus constituant en 1999. La nouvelle Constitution a été soumise à référendum et approuvée par 71,8% des votants avec un taux record de participation populaire, le 15 décembre 1999. Outre l’exemplarité du processus d’assemblée constituante et de référendum mis en œuvre, plusieurs avancées démocratiques contenues dans cette constitution se distinguent particulièrement. La première d’entre elle est le référendum révocatoire de mi-mandat. Il permet au peuple de destituer n'importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le Président lui-même, une fois la moitié de son mandat effectué. Il suffit pour cela que la moitié des électeurs inscrits sur la circonscription électorale concernée (dans le cas du président : le pays tout entier) en fassent la demande. Si un nombre d’électeurs égal ou supérieur à celui qui a permis à la personne d’être élue vote pour sa révocation, celle-ci est effective ! Par exemple pour retirer son mandat de député à Jean-Marc Ayrault, il suffirait de 28 000 voix plus une ! Ayrault ne proposera jamais un tel pouvoir au citoyen. Mais Chavez l’a fait. Et il y a été lui-même soumis ! Un tel référendum révocatoire contre lui a été organisé en 2004. Il l’a gagné ! Alors Daniel Cohn-Bendit, tu dis « au revoir » si c’est cette démocratie-là ?
De même, la nouvelle Constitution établit que tout sujet d’importance nationale, municipale ou de quartier peut-être soumis à référendum consultatif si 10% des inscrits de la circonscription concernée le demandent. Les accords et traités internationaux peuvent également être soumis à référendum approbatif pour peu que 15% du corps électoral national le demande. Et en effet, sur initiative de 10% du corps électoral national, les lois peuvent être soumises à référendum abrogatif. Chère Eva Joly, toi qui demande comme moi un référendum sur le nucléaire, et même un référendum sur le traité budgétaire européen, tout compte fait ne préfèrerais-tu pas ce régime démocratique à l’autoritarisme « normal » qui prévaut chez nous ?
Mais ce n’est pas tout, chère Eva, cher Dany ! Il n’y a pas qu’en matière de participation citoyenne que la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela est révolutionnaire. Elle l’est aussi parce qu’elle contient une forme de « règle verte ». Elle établit ainsi des « droits environnementaux ». Voyez plutôt : « C’est un droit et un devoir de chaque génération que de protéger et de préserver l'environnement pour elle-même et pour le monde futur. Tout le monde a le droit individuel et collectif de jouir d'une vie et un environnement sûrs, sains et équilibrés sur le plan écologique. L'État doit protéger l'environnement, la biodiversité, les ressources génétiques, les processus écologiques, les parcs nationaux et les monuments naturels et autres domaines d'importance écologique particulière (…) C'est une obligation fondamentale de l'État, avec la participation active de la société, que d'assurer que la population puisse vivre dans un environnement non pollué où l’air, l’eau, les sols, les côtes, le climat, la couche d'ozone, les espèces vivantes où l'air, eau, sols, sont spécialement protégés, conformément à la Loi. » (article 127) De fait, qu’elle y soit inscrite ou non, dans tout contrat entre la République Bolivarienne et des personnes physiques ou morales, nationales ou étrangères, « l'obligation de conserver l'équilibre écologique, de permettre l'accès à la technologie et son transfert selon des conditions mutuellement convenues et de restaurer l'environnement à l'état naturel si celui-ci s'avérait altéré » est considérée comme inclue. Pas de regrets pour vos paroles injustes, ô vous, hautes autorités morales de la démocratie et de l’écologie ?
Terminons par les petits répondeurs automatiques de la bonne presse. Le chic des « journalistes » qui transmettent la propagande nord-américaine sur Hugo Chavez est qu’ils ne se préoccupent pas de la cohérence ni du suivi de leurs « arguments ». Il y a quatre ans, tous les titres de presse français firent au moins une brève sur l’instauration d’une « présidence à vie » au Venezuela, et de la constitution d’un « parti unique ». Jean-Patou et Marie Gentiane se faisaient un devoir de répéter cette information avec l’air indigné qui convient, dans toutes les réunions de section du PS. Alors ? Où est la présidence à vie dans un pays qui doit voter pour désigner son prochain président parmi sept candidats ? Où est le parti unique dans un pays qui en compte quarante-deux ? Mais qui se soucie vraiment, parmi ces bavards, de la vérité ? La chaine du conditionnement fonctionne à plein régime. Elle part des Etats-Unis. Ils ne se résignent pas à voir leur échapper la première réserve de pétrole mondial qui est à leur porte. Putsch et tentatives d’assassinat n’ayant rien donné, c’est le régime du choc frontal permanent. Sur place, sociaux-démocrates, droite et extrême droite ont un candidat commun depuis trois élections présidentielles. Tous les rayons paralysants habituels sont dégainés en permanence : ennemi de la liberté de la presse, anti sémite, corrompu, Chavez est affublé de tous les vices du catalogue diabolique officiel. Que pas un de ces mots n’aient un rapport avec la réalité, peu importe. Les amis de tous les putschistes du Paraguay, du Honduras et ainsi de suite n’en ont cure ! Qu’ils soient aussi les défenseurs de combien de hauts lieux de la démocratie, de la tolérance et de la lutte contre l’antisémitisme comme le Koweït, Bahreïn, le Qatar, et d’individus comme le « président » afghan Ahmed Karzaï et combien d’autres de cet acabit, où est le problème ? Chacun son camp. L’hostilité à Hugo Chavez, comme à Rafael Correa constitue une adresse politique où l’on partage ses repas avec les plus vils parmi les puissants de la terre et les plumes à gages les plus méprisables.
Je ne finis pas pour aujourd’hui sur ce chapitre sans vous donner aussi des raisons de vous savoir du bon côté de la barricade sociale au Venezuela. Ce samedi 1er septembre, le salaire minimum a été augmenté de 17,25%. Cette hausse du salaire minimum n’a rien d’un exceptionnel « cadeau électoraliste » contrairement à ce que prétendent l’opposition et leurs copistes dans les médias internationaux. La hausse du salaire minimum est l’une des composantes essentielles de la politique mise en place par Hugo Chavez depuis son arrivée au pouvoir. Celui-ci a été multiplié par 20 depuis 1998. Il atteint aujourd’hui l’un des plus hauts niveaux d’Amérique latine : 2047 bolivars, 476 dollars, complétés par les bons alimentaires d'Etat, permettant aux 4 millions de vénézuéliens touchant le salaire minimum de bénéficier mensuellement de 3000 bolivars en tout, soit 698 dollars. Cette composante de la politique d’Hugo Chavez est l’un des volets de la lutte acharnée qu’il mène contre la pauvreté depuis son arrivée au pouvoir. Près de 50% du budget de l’Etat (45,7% du budget en 2010) y est dédié. Dans les faits, alors que la pauvreté progresse en Europe (+11% depuis 2004 en France), elle a baissé de plus de 20% au Venezuela. Les inégalités reculent elles aussi. Le coefficient de Gini, coefficient qui mesure les inégalités, a montré un recul formidable de l’inégalité dans le pays. Quant au chômage, contrairement, là encore, à l’Europe où il atteint des taux record, il a baissé de plus de 40% sous Chavez.
Pour notre bonheur, je finis par le plus important : l’éducation. Le bilan des 13 ans de « révolution bolivarienne » ne tient pas dans la seule réduction des inégalités de revenus. Le gouvernement a aussi très largement mis l’accent sur l’éducation de la population. En 2005, grâce à la mission Robinson, le Venezuela a officiellement éradiqué l’analphabétisme. Il en reste 3 millions en France, sans que cette comparaison n’émeuve le moindre donneur de leçon ! La scolarisation des enfants a augmenté de 90% en 13 ans. Aujourd’hui de 97% des enfants sont scolarisés dans l’enseignement primaire. Le nombre d’étudiants à l’université a, lui, été multiplié par trois passant de 738.285 en 1998 à 2.293.914 en 2010. Des taux qui correspondent à la promesse faite par Chavez de faire du Venezuela « une grande salle de classe ». De fait aujourd’hui, de la maternelle à l’université, la moitié de la population étudie !
Maintenant je polémique. Comme on le sait, les « très importants » et « très intelligents » affectent toujours ce mépris amusé qui est le masque de leur caste pour balayer nos arguments. Nous sommes les exagérés, ils sont les omniscients. Que leur politique se traduisent partout par un désastre, que nulle part au monde, jamais, leur médecine ait donné un autre résultat que des désastres et des souffrances inutiles, tout cela ne les affecte d’aucune manière. Une caricature de cet état d’esprit bouffi qui additionne les allégations sans démonstration, les poncifs les plus éculés de la doxa libérale est ce malheureux Nicolas Baverez, face contrite de la jubilation morbide devant les désastres. « Réveillez-vous ! », couine avec arrogance ce cauchemar ambulant, pour titrer son dernier livre. Ce document regorge d’idées nouvelles auxquelles personne n’avait pensé avant cela : réduire les dépenses des Etats, réduire les dépenses sociales, augmenter la productivité du travail, flexibiliser le marché du travail. Ce document innove surtout en montrant que la concurrence des pays émergents, de la Chine et de l’inde, par exemple, est un problème majeur. Enfin il nous fait douche froide révélatrice en nous démontrant que notre pays n’est qu’une ruine vétuste et incapable. Tant de nouveautés, dans le contexte actuel, suscite un vif intérêt dans les médias de droite qui lui consacrent d’amples pages de bonnes feuilles et autres commentaires louangeurs. L’effet de rabâchage est garanti. Qui sommes-nous pour oser dire que ce n’est là qu’une pitoyable et grossière reprise des refrains les plus rabâchés de ces dix dernières années, sans une seule nouveauté. C’est donc un document de propagande purement conjoncturel, voiture balai des politiques d’austérité, sans originalité. Il est surtout intellectuellement consternant puisqu’il s’émancipe de toute leçon tirée des multiples mises en application qui ont produit le résultat calamiteux que nous avons sous les yeux. Pas un des grands esprits qui lui tendent micros et stylos ne pense à le confronter aux faits. Voici donc quelques antidotes. Je vous propose un petit florilège de citations d’imbéciles dans notre genre qui sont de l’avis exactement opposé au sien. Bien sûr aucun ne saurait prétendre à l’omniscience de « môoossieur » Nicolas Baverez. Aucun d’entre nous ne peut lui proposer de jouissance supérieure à sa morbide jubilation à dénigrer notre pays et les efforts des travailleurs qui le font vivre. Mais cela peut vous aider à respirer entre deux séances de fumigènes déclinistes.
Voyez par exemple quel ignorant est cet Amartya Sen, Prix Nobel d'économie 1998 ! Comment ose-t-il déclarer en juillet dernier, contre l’avis de Nicolas Baverez : « Le soi-disant programme d'aide européen pour les économies en difficulté insiste sur des coupes draconiennes dans les services publics et les niveaux de vie. (…) Ces politiques attisent la division. (…) La prise de décision sans discussion publique – une pratique courante dans la mise en œuvre de la politique financière européenne – est non seulement anti-démocratique, mais inefficace. » Et ce débile de Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie 2001 ! Qui va lui offrir le livre de Baverez pour l’aider à se « réveiller » ? Comment a-t-il pu déclarer au forum de Hong-Kong en janvier dernier: « L'obstination des dirigeants européens dans l'ignorance des leçons du passé est criminelle ». Ou pire, en mai dernier: « Les pays qui tendent à un budget équilibré sont contraints de faire des coupes dans leurs dépenses en raison de la chute de leurs revenus fiscaux – un "déstabilisateur automatique" que l'Europe semble vouloir adopter en toute inconscience. » Pour ne rien dire de ses absurdes déclarations récentes au journal « L’Humanité ». N’oublions pas encore un prétentieux qui n’a pas assez lu Nicolas Baverez notre « décliniste » national. Je parle de Paul Krugman, Prix Nobel d'économie 2008. Ce malheureux n’a-t-il pas osé affirmer à propos du pacte d’austérité budgétaire : « Le paquet fiscal forcera les pays à poursuivre des politiques d'austérité qui ont pourtant déjà montré leur inefficacité. » Il est vrai que ses erreurs tendent à se répéter. A propos du référendum en Irlande, en mai dernier il avait déliré: « J'ai beaucoup réfléchi, ce n'est pas facile. Je leur conseillerais de voter non. » Son aveuglement fait de la peine. Sur le "pacte de croissance" de l'UE vanté par Hollande, il aurait vraiment mieux fait de lire Baverez avant d’oser dire comme dans « Der Spiegel » : « C’est un pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge. Ce sont des choses ridicules et insignifiantes ». Il va de soi que Xavier Timbeau, ce dangereux gauchiste, directeur du département analyse et prévision de l'Office français de conjoncture économique, OFCE, devrait être condamné à apprendre par cœur l’œuvre de Nicolas Baverez pour avoir osé déclarer à Médiapart : « Quand on combine ce qui se passe au niveau français et européen on arrive à une stratégie perdant perdant qui aggrave la situation, on rentre dans cette décennie perdue pour l'Europe dont nous allons payer très cher les conséquences ». Qui ira réveiller Nicolas Baverez et ses semblables qui nous mènent au désastre ?
Hier j'étais devant une gare à distribuer le tract d'appel à manifester contre le traité Merkozy. Nous étions deux communistes et trois "Gauche anticapitalistes", c'est trop peu encore !
Les gens sont des citrons moroses. Ils partent en WE et, jeunes comme anciens, ils stressent pour trouver avant la foule une place assise. Leur esprit est alors exactement là où souhaite le fixer le système dominant ("la tête dans l'cul")...
Ce Samedi j'étais sur un marché avec le même tract unitaire. Nous étions 7, c'est déjà bien, deux PC, 5 PG. Ma conclusion est qu'il nous reste bien du boulot pour briser le mur du chacun pour soi. L'Huma est une arme utile, c'est en brandissant la une "Ce Traité Indéfendable" sous les couleurs du "Journal créé par Jaurès" que j'ai pu attirer une attention sympathique, mais je pensais aux confidences de Jean-Luc. Sans les "petites mains", il n'y aurait pas de "grandes figures". Nous sommes convoqués à l'avènement des "petites mains" par une "grande figure" !
En ce jour Primidi Vendémiaire an CCXXI (1er vendémiaire an 221), recevez, citoyennes, citoyens, tous mes meilleurs voeux républicains. Ce jour est celui du Raisin ! Merci à la S.E.R. pour la manifestation d'hier, ainsi qu'aux orateurs.
Merci à André Chassaigne pour l'article (@271), tous à la manif du 30 septembre (Novidi Vendémiaire an CCXXI) pour défendre la République en danger par le TSCG. Le 9 vendémiaire est consacré à le panais (plante herbacée bisannuelle, très cultivée autrefois étant un légume et plante fourragère).
Nous ne voulons pas être tondu comme des moutons. Le front du peuple debout pour la dignité humaine. La 6ème République, vite ! Votez le TSCG, c'est faire la courte échelle à la réaction donc à Copé, Le Pen et Brasillach.
Vive la Paix ! Vive la Nation ! Vive la République !
Le Peuple Portugais bouge et à bouge que voilà, de toutes les dernières semaines les analystes/experts en grenouille létale à disséquer pour nous l'appliquer en scientiste éthologistique attardé n'arrêtaient pas de s'épancher à dire que les valises en carton allaient se déverser sur toute cette Europe idéale et libre d'exploitation jusqu'à l'esclavage aggravée, ne voilà-il que des manifestations viennent de faire plier le roseau de coalition néo-libérale. Leur Conseil d'Etat s'aperçoit que ça tourne pas rond dans le meilleur des mondes !
D'où l'extrême Urgence de montrer aux Peuples Grecs, Portugais, Espagnol, Catalan,Italien,Irlandais et.... que nous sommes présents et debout pour la meilleure solidarité et pour l'Union pour construire une Europe vivable, c'est que la Manifestation à Paris soit un tel succès que personne ne saura pas les coups bas concoctés en catimini et de s'engager à les stopper.
La résonance de 1792 avec Robespierre et St Just devant le Panthéon en 2012 sont des moments d'une telle intensité pour que la chaîne signifiante et historique continue et s'amplifie pour satisfaire et compléter la Révolution pour la République sociale et citoyenne. Pluie de toutes les rosées. Là la Marseillaise et la Nation dans cette République prennent tout leur sens.
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour son magnifique discours au Panthéon pour célébrer La Révolution et la République sociale, ainsi que leur retour historique citoyen comme une certitude.
@ Sonia Bastille.
Décidément c'est une idée fixe que de vouloir sortir de l'euro et de l'Europe. Comme l'a si bien expliqué Jacques Généreux à la fête de l'huma, nous pouvons bien revenir au franc, à la sesterce gauloise ou même aux cacahuètes, ça ne changera rien du tout tant que le statut de la BCE ne sera pas réformée en prêtant directement aux États et que l'on ne vienne pas rabâcher que c'est impossible du fait des traités de Maastricht et Lisbonne... les traités ne sont pas immuables.
Si la vraie gauche européenne décide de vouloir rester dans l'Europe ce n'est pas par masochisme ou par entêtement mais pour parvenir à un équilibre social européen par le haut et se débarrasser du dumping de l'ultralibéralisme, l'euro n'est qu'un outil de facilité comparative.
L'Europe doit avoir aussi le rôle de contre-puissance face à la gloutonnerie US, bon d'accord, c'est mal barré avec le futur marché transatlantique, mais c'est justement l'entente extrême-droite, droite "classique" et centre-droit PS qu'il faut combattre car malgré les apparences de protectionnisme national du FN celui-ci n'a que l'idée d'asservir le prolétariat aux puissances libérales, une sorte de plan B pour les pourris de la finance... l'Histoire nous l'explique (de 1929 à 1944) et l'actualité le confirme par la collaboration des trois partis équivalents en Grèce.
Je sais bien que Jean-Luc mène une vie de dingue et qu'il ne peut être partout à la fois, mais il devient urgent que nous puissions lire un nouveau texte de sa part car "Maintenant ce n'est plus du tout la Fête" ! Le 30 septembre c'est dans une semaine et dans 10 jours le TCSG sera devant l'Assemblée Nationale.
Dans le silence assourdissant des médias sur le sujet, une initiative heureuse vient d'être prise par Marianne 2 qui "ouvre le débat interdit". Quatre intervenants jusqu'à présent, dont Jacques Généreux (lumineux de pédagogie comme toujours) et, pour soutenir le traité, le député socialiste Guillaume Bachelay. La "contribution" de ce dernier est tout à fait remarquable, car elle est la parfaite synthèse des mensonges éhontés proférés en boucle par ce Gouvernement "socialiste". Il faudrait presque l'apprendre par coeur tant il est aisé de mettre en pièces un tel argumentaire et de mettre en évidence les satanés mensonges sur lesquels il s'appuie.
On comprend, en lisant ce genre de chose, pourquoi le PS et son Gouvernement veulent à tout prix éviter tout débat démocratique, dont ils savent mieux que personne à quel point il serait dévastateur pour l'imposture de leurs beaux discours.
Autre intervenante hostile au traité, Marie-France Garaud. Là aussi il y a de quoi alimenter notre pédagogie citoyenne, car cette dame, que les médias aurait bien du mal à faire passer pour une bolchevik, dévoloppe avec intelligence des arguments qui rejoignent singulièrement les nôtres.
Enfin, en faveur du traité, la prose hallucinante d'un Eurodéputé EELV, Jean-Paul Besset, qui nous sert une tisane de mensonges infusée dans une gadoue saumâtre de lieux communs,assaisonée d'une forte dose d'arrogance à l'égard de "ce peuple qui ne peut rien comprendre". A lire pour ceux qui n'auraient pas encore saisi la nature ultra libérale et foncièrement anti démocratique de ce mouvement politique qui, comme les soco-libéraux, s'auto-proclame de Gôche !
Vivement la prochaine intervention de Jean-Luc sur ce blog et encore bravo pour son discours au Panthéon.
Intéressant. EELV rejette à une large majorité le traité budgétaire européen !
Monsieur Le futur Premier Ministre, je vais vous donner un petit coup de main dimanche et j'ai comme l'impression que je ne vais pas etre toute seule. Vive la république refondée !
Tellement de choses sont expliquées dans les livres de jacques Généreux, que les commentaires personnels sont inutiles pour comprendre la situation. Il suffit de les lire.
En passant sur le blog, comme tous les jours ou presque, j'ai envie de dire qu'il est indispensable non pas d'affuter encore des arguments, mais de se préparer à l'action.
Je pense qu'on n'a pas besoin d'être convaincus, c'est fait ou alors c'est très inquiétant. Puisque nous refusons la soi-disant réalité que le néo libéralisme veut imposer, et que le gouvernement soi disant de gauche a cessé de combattre depuis longtemps, il faut manifester ce refus en prenant les moyens qu'on a à notre disposition !
On reparle de Robespierre, n'aurait-il pas pu dire : si le peuple est souverain mais qu'on le prive de sa souveraineté, il doit l'exercer autrement qu'à travers les mandats qu'il a confié à ceux qui les détournent...
Les Espagnols montrent un chemin : confisquer les clés des agences de notation, du temple de la spéculation, pourquoi pas des véhicules de fonction des notables condescendants qui s'appliquent chaque jour à saccager les modèles sociaux. Tous les stratèges d'un système cupide, aveugle et parfaitement égocentrique ne devraient-ils pas trouver quelque inconvénient dans l'exercice de leurs occupations ?
Explication de texte (TSCG) public ce matin au marché de Ccéret : PG et PC ensemble pour interpeller les gens. Le front de gauche en marche, collaboration fort sympa avec les camarades. Les convaincus applaudissent, les quelques indécis prennent nos tracts, la majorité s'en fout. Le public réagit peu. La plupart des gens ne savent pas de quoi on parle, d'où la nécessité de prendre d'assaut le service public audiovisuel, leur mettre la pression pour qu'ils ouvrent le débat à une heure de grande écoute : la télé à 20h30, c'est le plus important vecteur d'éducation populaire. Nous devons reprendre le service public pour le remettre au service du public. On se retrouve le 30 et on lâche rien !
@Alain Doumenjou
Marie-France Garaud a toujours considéré que la perte de la maîtrise de la création monétaire était lourde de conséquences par rapport à notre souveraineté, comme le Premier Ministre Mesmer, résistant et gaulliste, elle a été pour le Non en 2005, mais au sein des gaullistes qui ont tout fait pour cette cinquième, ils en subissent aussi les dérives du présidentialisme et des couleuvres avalées par tous ces charcutages pour nous faire ingurgiter cette U.E. Je ne sais si c'est un courant important mais sur le blog d'André Chassaigne une vidéo montre un Lelouche se prononçant pour un référendum (à titre personnel dit-il) rappelant l'après 1945, avec le gouvernement.
A remarquer l'extrême-droite présente reprenant les éléments et analyses que nous avançons ainsi que ceux des économistes atterrés et comme ils sont très médiatisés et carressés dans le sens du poil, ça nous pose un gigantesque problême. Seule la manif de masse et du Peuple debout peut éclaircir ce danger.
Et... Sonia ne bouge pas d'un iota, Jean Jolly a très bien répondu. Toute manif et quel que soit son importance ne peut pas faire bouger ce pouvoir financier dictatorial écrit Sonia tant "ils"sont puissants, mais c'est tout à fait mythique tout ça. La monarchie financière et spéculative comme la monarchie n'est pas de droit même divin de mensonge de fin d'histoire du : ne faites rien, on y peut rien, qu'est-ce cette croyance, Bastille ?
312 obermeyer
C'est une excellente idée, ce média nous appartient, prenons-le d’assaut pour y faire une véritable information citoyenne avec l'aide et la participation de toutes les associations qui sont contre le TSCG et exiger un référendum.
Overdose de couleuvres a EELV, leur conseil fédéral se prononce contre le vote du TSCG. 77 contre 24 pour et 8 qui ne savaient pas de quoi on parlait. Il n'est jamais trop tard. Dans Marianne 2 on déplore le "manque de débat" et (bien tard) on se promet de l'ouvrir. La encore, il n'est jamais trop tard.
Et sur nos JT, le FN essaie sans succès de s'instruire a ses "universités" d'été, il essaye de reprendre nos mots : dangereux et pitoyable de veulerie. 10% des portugais défilent contre l'agonie de leur nation et quasiment pas un mot de ça chez nous. François 2 et Merckel essayent de nous la jouer François et Helmut main dans la main, le tout devant le portrait de De Gaulle, un beau tableau de pur cynisme. L'Empire a l'agonie utilise la force contre les peuples, en pure perte car il est déjà fini. Mais ses fidèles valets devront rendre des comptes pour avoir sciemment répandus le malheur au seul profit de cette monstruosité moribonde. Les chaînes qui tiennent les peuples sont solides, mais elles sont tenues par des petites mains.
Toujours plus nombreux pour le 30 et la suite qui ne va pas être de tout repos. On ne lâche rien de rien.
Amitiés fraternelles a toutes et tous.
@ Michel Berdagué (clin d'oeil).
En même temps une certaine Margaret Thatcher disait en son temps "There is no alternative", la pauvre femme est désormais internée car son cerveau n'étant pas parfait elle a rejoint le club de Jacques Chirac. Comme quoi il est dangereux de se fier à un cercle trop fermé, voire consanguin, aussi instruit soit-il. Rien ne vaut une large consultation des décideurs souverains que nous sommes sensés représenter en tant que peuple libre d'après la constitution de notre pays, en organisant un simple referendum, mais il paraît clairement que nous ne sommes que de la chair d'esclave et à canon depuis plus de 220 ans.
Ils ont guillotiné Louis XVI pour le spectacle, ils ont guillotiné Danton sous la pression, ils ont guillotiné Robespierre pour démontrer la puissance de leur caste sur la plèbe... Le libéralisme moderne naissait et avec lui le refus de l'inégalité, pas de bol pour eux hein ?
@ Jean Joly (307)
J'ai lu et relu le livre de Jacques Généreux et j'ai même discuté, avec lui, des différents points de vue. Le Camarade Généreux se situe toujours dans le processus fédéraliste et d'unicité européen. Ses solutions ou pistes ne solutionnent en rien la question de la souveraineté nationale et monétaire ou encore la reconstitution d'une économie productive (notamment industrielle) et surtout mettent en perspectives moultes dérogations aux traités (services publics, etc...) ce qui avalise de facto l'unicité du grand marché car jacques Généreux reste dans le processus de Maastricht.
@Michel Berdagué (313)
Vous interprétez mes propos et aussi vous me faites dire ce que je ne dis pas...
La construction européenne et l'euro et leur processus d'intégration et d'unicité ne sont pas le pouvoir financier, la monarchie financière, l'oligarchie financière... une main invisible, que sais-je encore ?... Ce sont des réalisations éminemment politiques. Ce sont les Chefs d’États et de Gouvernement, les parlementaires et parfois les peuples, qui ont voté ou ratifié et poursuivent le processus depuis le traité originel de Rome (1957) en passant par les traités de Maastricht, d'Amsterdam, le TCE, les deux traités simplifiés actuels et pour finir par le TSCF.
Je disais dans mon précédent commentaire (302) que les peuples qui manifestent n'obtiennent aucun débouché car l'ensemble des dirigeants et partis politiques portugais, espagnols ou grecs (exception faite du PC grec) ne prônent pas le retrait de leur pays de l'UE et de l'euro donc du traité de Maastricht ! Les politiques austéritaires sont intrinsèquement liées au processus totalitaire de l'UE et de l'euro. Ne pas s'affranchir de l'UE et de l'euro s'est s'enfoncer dans l'austérité et la destruction de l'économie productive et donc dans l'endettement sans fin et n'avoir aucun pouvoir de résoudre et dominer les choses car n'ayant ni souveraineté nationale, ni souveraineté monétaire, ni souveraineté financière, ni souveraineté budgétaire !
Je propose la solution de la reconquête de la souveraineté nationale, monétaire,... par une sortie de notre pays de l'UE et de l'euro ce qui permettra de (re)constituer notre économie productive, de préserver notre état providence et de nous désendetter de manière positive, active et financée. C'est cette révolution qui nous faut accomplir et c'est loin du "on ne fait rien, on n'y peut rien".
Référendum pour sortir de l'Euro, oui ou non, ça fera plaisir à une "majorité" de dire oui.
Mais ensuite il faudra un autre référendum : pour faire comme les british oui ou non, ça fera plaisir à une majorité de dire Non.
Mais ensuite il faudra un autre référendum pour rentrer dans l'euro afin de pouvoir imposer à la BCE de preter aux états à taux zéro.
Mais ensuite il faudra faire un nouveau référendum pour sortir de l'OTAN, etc. NON!
Il y a une histoire irréversible, et la Révolution du futur c'est dans le futur Européen qu'elle est. Je sais c'est schématique, mais nous avons la chance que le capitalisme ait joué l'Europe, croyant gagner sur le court terme, sauf que le court-termisme est arrivé au bout de son jeu, et alors c'est aux peuples d'Europe de converger maintenant dans le printemps européen !
@Sonia Bastille
"(exception faite du PC grec)" dites vous.
Pas tout à fait vrai. Quinze partis communistes européens dont le KKE (PC grec), le PC Portugais, le PC espagnol ont appelé à s'opposer frontalement aux traités MES et TSCG, je cite un petit bout de leur longue analyse trouvable en ligne : "Nous, partis communistes et ouvriers des Etats-membres de l’Union européenne, appelons les travailleurs de toute l’Europe à résister et à s’opposer à l’adoption du Traité sur la stabilité, de la coordination et de gouvernance dans l’Union économique et du traité révisé sur le Mécanisme européen de stabilité (MES)" c'est un long texte qui n'a pas été signé par le PCF, il impliquerait une rupture avec l'UE et l'euro, et n'avance pas le concept d'Europe plus sociale. Nous ne prenons pas le chemin de la rupture.
Peut-être y a t-il ici l'indice que si la mobilisation croît, elle n'est pas encore très forte ni surtout très claire sur ses finalités.
@Mahé dit: 22 septembre 2012 à 13h40
"On est nombreux à vouloir autre chose. évitons svp les enfermements, la quête de modèles, d'un messie ou du Salut, et on sera plus nombreux encore..."
Merci à vous de la considération que vous avez accordé à nos réponses.
Je ne peux que vous encourager à poursuivre votre quête "d'autre chose" en conservant votre esprit critique. Attention cependant dans vos observations (sur le FdG), à ne pas être victime des apparences, à ne pas se contenter du superficiel, ou/et de la propagande des médias hostiles au FdG. Ici point de messie, point d'endoctrinement (dans le sens être gavé par une idéologie) mais bien au contraire une démarche d'éveil des consciences, de développement de l'esprit critique, pour agir dans l'intérêt de "l'Humain" et non celui du profit. Point de modèle donc, de sauveur providentiel, mais une source d'inspiration comme l'explique Jean-Luc Mélenchon, à propos de Chavez, dans son billet suivant. Selon moi (je ne suis qu'un sympathisant non encarté) le FdG, qui est un regroupement de plusieurs partis, a pour vocation de s'élargir encore d'avantage (Front du Peuple). Ce n'est donc pas du tout un parti enfermé dans une idéologie sectaire, rigide, ou utopique. Les propositions sont concrètes: "L'Humain d'abord" et la Vième République (Le pouvoir au Peuple, c'est à dire une véritable démocratie)
Bon courage dans votre recherche "d'autre chose".
@Menjime (319)
Le fait que Quinze Partis Communistes européens s'opposent au MES ou au TSCG n'informe en aucun cas leur volonté de sortir de l'UE et de l'euro. Seul le PC Grec l'a dit clairement. S'opposer à des traités ou à une orientation est une chose sortir du processus européen d'intégration et d'unicité (UE et euro) en est une autre. Le texte des PC européens non approuvé par le PCF n'implique ou n'engage donc en aucun cas la sortie de leur pays respectifs de l'UE et de la monnaie unique l'euro. La reconquête de souveraineté et la (re)constitution d'une économie productive passe par la sortie du processus européen engagé voilà plus de Cinquante ans lors du Traité originel de Rome (1957 - Marché commun).
Quelle claque de s'apercevoir qui subit réellement de la censure, de la propagande et même du totalitarisme. Personne n'est moins libre qu'un peuple qui croit l'être à tort. Pourvu que le FdG continue à éclairer et que le peuple continue à se réveiller !
J'ai une proposition pour la manif du 30, je ne sais pas si c'est le lieu pour ça, un symbole. Vu dans une manif islandaise.
Chacun un débouche-lavabo.