28sept 12
Dans cette note je traite de ma participation à la lutte des salariés de Sanofi à Toulouse. Un cas caricatural de prédation capitaliste sur une activité de très haut niveau de qualification intellectuelle et pratique. Puis je fais le point sur le débat à propos du traité européen et sur la préparation de la manifestation de dimanche 30 septembre contre le traité européen et contre l’austérité. J’étais en train de boucler ma note lorsqu’est arrivée l’information concernant le projet de budget présenté en conseil des ministres. Je commence donc par quelques appréciations sur le sujet. L’analyse de détails viendra quand je disposerai du document complet. Mais avec ce qu'on découvre il y a déjà de quoi penser que tout cela est bien mal parti.
Ce billet est illustré par les portraits de quelques salariés de Sanofi, en lutte à Toulouse dont le site est menacé est menacé alors que le groupe Sanofi est fortement bénéficiaire. Photos : S. Burlot
Les grandes orientations du projet de budget 2013 sont donc connues. Sous réserve d'un examen plus approfondi une fois les documents issus du conseil des ministres rendus publics, voici ce qu'on peut déjà en dire. Pour les recettes, le budget 2013 est un budget inadapté pour riposter à la violence de la finance. Les revenus du capital ne seront pas taxés comme ceux du travail, contrairement à la promesse de Hollande : la taxe à 75% ne concernera que les "revenus d'activité" et pas les revenus du capital. A l’inverse, le gel du barème de l'impôt sur le revenu frappera les 16 millions de ménages gagnant plus de 991 euros par mois. Enfin l’impôt sur les sociétés ne sera pas rééquilibré entre les grandes et les petites entreprises, contrairement à la promesse de Hollande.
Voyons pour les dépenses. Ce sera un budget d'austérité. En dehors des ministères dits "prioritaires" (école, police, justice), la RGPP Sarkozy sera prolongée et même aggravée. En effet les postes créés dans l'Education seront presque tous supprimés ailleurs. (- 2500 postes à Bercy, – 650 dans le logement et autant dans l'écologie, – 7200 postes dans La défense etc.) Au total, le gouvernement annonce une baisse de 10 milliards d'euros des dépenses publiques. Dans le détail les dépenses de fonctionnement sont gelées en valeur, c'est-à-dire qu'elles baisseront du montant de l'inflation soit près de 2%. C'est aussi le cas des dotations aux collectivités locales. Ce sont pourtant les premiers investisseurs du pays. Les dépenses d'intervention (subventions) baisseront de 7%.
On nous l’a assez dit : ce budget 2013 s'inscrit dans l’objectif de réduire le déficit de 4,5% à 3% du PIB fin 2013. Mais il est fondé sur une hypothèse de croissance de 0,8%. Il n’y a pas de consensus des spécialistes sur ce chiffre. Le budget présenté est en réalité un plan d’austérité de 37 milliards d’euros soit près de 2 points de PIB en additionnant baisse des dépenses et hausses des impôts. C’est cohérent avec le traité Sarkozy. Il est d’ailleurs stupéfiant de constater que le gouvernement Ayrault prévoit une rigidité encore plus grande que le traité. Il prévoit en effet de supprimer la totalité du déficit structurel en 2016 alors que même le traité tolère un déficit minime de 0,5% du PIB. C’est la confirmation de ce j’avais dénoncé pendant la campagne lorsque François Hollande s’était engagé à respecter la règle des 3% de déficit en 2013.
Jeudi j'étais à Toulouse. Je participais au treizième rassemblement des salariés de Sanofi contre la fermeture du pôle toulousain de cette grande entreprise de la chimie pharmaceutique. J'étais l'invité de l'intersyndicale. Je m'arrête un instant sur ce point. Je suis parfaitement conscient du fait que ma présence en soutien dans une lutte prend très vite un caractère assez spécial compte tenu de la place particulière que m'a donné la dernière élection présidentielle. Et comme mon intention est d'appuyer les luttes du mouvement social et non de les perturber, je m'astreins donc à quelques règles simples. Je ne me déplace jamais sans une invitation formelle à être présent. Cette invitation doit être le fait d'un syndicat ou de l'assemblée des travailleurs elle-même. Quand c'est l'intersyndicale qui le fait, la situation est idéale. Ce fut le cas à Toulouse. Je me suis donc rendu au point de rassemblement devant l’entreprise puis en cortège vers le rond-point où il se plantait un arbre pour marquer la volonté d’enracinement des salariés et de leur entreprise. Un mot ici pour dire combien j’étais heureux de cette plantation d’arbre. Car les syndicalistes évoquèrent à son sujet l’exemple et le souvenir de la plantation des arbres de la liberté pendant la grande révolution de 1789.
Le cas de cette lutte me paraît bien des façons tout à fait exemplaire de la période dans laquelle nous vivons. La direction de l'entreprise a prévu une grosse vague de licenciements. Pourquoi ? Il n'y a aucune raison liée à la production. Le pôle de Toulouse qu'il s'agit de fermer ne connaît aucun dysfonctionnement. Il est à l'origine de quelques-unes des plus brillantes mises au point pharmaceutiques de l'entreprise. Par exemple c'est là qu'a été mise au point la molécule qui a donné ensuite un médicament, le PAVIX, qui a été ensuite le deuxième chiffre d'affaires du groupe mondial. Il a encore produit cette année deux des six molécules mises au point par le groupe. L'unique raison de supprimer du personnel est de parvenir à un plus haut niveau de redistribution des bénéfices vers les actionnaires. C'est aussi simple que cela et aussi grossier. Il s'agit de passer de 35% de reversement des bénéfices aux actionnaires à 50%. Peu importe ici pour moi de décrire les arguments spécieux avec lesquels les dirigeants de l'entreprise enrobent le massacre. Ce qui coupe les jambes quand on examine le détail du dossier c'est de voir comment la financiarisation d'une entreprise se construit et la détruit. Toute la chaîne de la production des molécules depuis le choix des projets à traiter jusqu'à la mise en route des procédures devant déboucher sur son utilisation concrète, tout est re-formaté par l'obsession de la rentabilité et du profit sans aucune considération particulière pour les bienfaits, petits ou grands, pharmaceutiques. Dans ce cas si particulier on voit comment la productivité inventive et créative de personnel ultra qualifié et super diplômé est totalement encadrée et donc limitée par un paramètre extérieur sans aucun rapport avec le sujet du travail engagé : le profit ! Ce n'est pas tout. Les conditions caricaturales dans lesquels ce processus s'opère sont du niveau d'une brochure de propagande. Imaginez que les deux plus hauts responsables de l'entreprise sont des libéraux avérés, l'un d'entre eux ayant été successivement conseiller de George Bush puis de Nicolas Sarkozy, sans aucune qualification particulière pour la chimie pharmaceutique. Les deux sitôt nommés se sont accordés d'extravagantes et pharaoniques augmentation de salaire et de revenus. Ils ont aussi déménagé le siège de l'entreprise pour le placer dans un endroit prestigieux sur les Champs-Élysées. Ils ont fait installer un restaurant de luxe à leur usage avec un chef cuisinier étoilé !
Le tableau a profondément bougé en ce qui concerne le rapport de la gauche avec le traité européen. On se souvient comment nous avons été accusé de « diviser la gauche ». A présent c’est bel et bien François Hollande et son impayable Jean-Marc Ayrault qui sont clairement identifiables comme les plus grands communs diviseurs de la gauche. Car enfin, qui soutient ce texte ? Pas les partis du Front de Gauche, évidemment ! Pas Europe-Ecologie-Les-Verts, on le sait assez. Pas le MRC de Chevènement. Et, bien-sûr, pas les organisations trotskistes comme le NPA, le POI ou Lutte Ouvrière. Pas les syndicats non plus. Aucun n’approuve le texte. Aucun ! Qui soutient le texte alors ? Le PS ? Même pas ! La pantalonnade du vote du bureau national du parti acclamant le texte s’est joué devant des bancs vides. La gauche du parti était allée voir ailleurs pendant la cérémonie votive. Donc ce n’est même pas tout le PS qui soutient le texte. Ça se verra dans les votes. Le PS ne fera passer le traité qu’avec les voix de sa motion majoritaire et grâce à la droite. La droite c’est normal qu’elle approuve un texte qu’elle a écrit et signé de la main de son chef ! Un fait à mettre en rapport avec toutes les leçons de morale amplement données par cette petite équipe pleine de mépris et d’arrogance pour tout ce qui n’est pas à ses ordres !
La motion approuvée par 70% du conseil fédéral d’Europe-Ecologie-Les-Verts n’est pas un texte de surface. Il aborde le fond. Et ce qu’il dit a une signification qui porte loin. Dans cette motion, EELV « se prononce contre la ratification du TSCG, dont une lecture stricte ne répondra pas durablement aux crises auxquelles est aujourd’hui confrontée l’Union européenne et constitue un obstacle à la transition écologique ». C’est un point décisif. Pour le parti Vert, le traité n’est pas seulement un mauvais moment. C’est un « obstacle » pour l’avenir et « un traité inadapté et facteur potentiel d’aggravation des troubles ». Nous partageons totalement ce point de vue. EELV va même plus loin et « exprime le vœu que dans la préparation du budget 2013, l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 3% soit différé ». C’est aussi ce que dit Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, non ? Enfin, le conseil fédéral d’Europe-Ecologie « soutient les mouvements sociaux européens de lutte contre l’austérité, en particulier l’alter Summit et les mobilisations appelées par la confédération européenne des syndicats ». A la lecture de cette dernière phrase, on ne comprend pas bien pourquoi Europe-Ecologie n’appelle pas au « mouvement de lutte contre l’austérité » qu’est la manifestation du 30 septembre à Paris. Mais peut-être n’y a-t-il pas besoin d’appel de la direction d’EELV. Car il y a déjà un appel de plusieurs centaines d’écologistes pour la manifestation du 30. Dimanche, les écolos des luttes seront dans la rue. C’est cela qui compte !
En tous cas les Verts auraient bien tort de se laisser impressionner quand Daniel Cohn-Bendit dénonce leur incohérence. Ils peuvent au contraire lui demander des comptes ! Car qui en effet sinon lui a le premier expliqué que le traité ne valait rien ? Mais peut-être personne ne lit-il ce qu’écrit Cohn-Bendit à la direction des Verts. Je leur propose donc l’extrait qui compte à ce sujet. Il s’agit d’une tribune parue dans le journal « Le Monde » le 25 février de cette année sous le titre : « Le Mécanisme européen de stabilité : la bourde historique de la gauche ». Comme on le comprend, il s’agissait déjà d’une admonestation en forme de fessée. Elle était signée par Jean-Paul Besset, Alain Lipietz, Shahin Vallée et Daniel Cohn-Bendit soi-même. Ça commençait fort : « A l'Assemblée nationale, les députés de la gauche française et des écologistes ont commis le 21 février une bourde historique : ils ont fait le choix de s'opposer ou de s'abstenir lors du vote sur la ratification du traité créant un outil de solidarité à l'égard des pays de la zone euro qui ne peuvent plus emprunter, le Mécanisme européen de stabilité (MES). » Le texte déroulait ensuite plusieurs arguments. Et c’est alors qu’on a pu lire ces phrases où l’on apprenait qu’il fallait voter le MES mais pas le traité européen parce que celui-ci est nuisible. Voici ce qu’écrivait Cohn-Bendit : « Que reproche-t-on au MES ? Il y aurait une bonne raison, son couplage avec un autre traité, à venir : le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l'Union (TSCG), qui instituerait la " règle d'or " dictée par la chancelière allemande, Angela Merkel. Ce couplage a été "convenu" par la déclaration des gouvernements du 9 décembre 2011 et n'a pas plus de valeur légale. Nous sommes contre le TSCG, nous l'avons combattu et, d'ici qu'il soit ratifié, de l'eau coulera sous les ponts. Mais ce couplage ne figure pas dans les articles du traité MES : la déclaration du 9 décembre 2011 est seulement évoquée dans ses " considérants " ! Une fois le MES ratifié, une fois le TSCG rejeté, le MES existera et il faudra renégocier le TSCG. ». En toute logique la question que devrait poser aujourd’hui Daniel Cohn-Bendit serait de savoir si le texte a été renégocié favorablement. Ce n’est pas ce qu’il fait. Son argumentation ne porte donc pas sur le fond du sujet mais sur la forme de la décision à prendre. Dans cette circonstance c’est lui qui est dans la posture politicienne au prix de l’incohérence. Et les Verts peuvent lui répondre en s’appuyant sur ses propres arguments.
Je ne finis pas ce tour d’horizon sans évoquer un autre renfort. Quelqu’un qui a pourtant avalé toutes les couleuvres pour garder son pré carré. Il s’agit de Jean-Pierre Chevènement. Il a également confirmé que les quatre parlementaires du MRC voteraient contre le traité. « Pour deux raisons principales : premièrement, l'effet récessionniste qu'aura assurément l’application de ce traité dans toute l'Europe ; deuxièmement, la dépossession réelle des pouvoirs du Parlement qu'il entraîne. ». Tout cela, c’est exactement ce que nous disons. Mais ce n’est pas tout ce que dit Chevènement. Il y a mieux. Pour alimenter la légitimité de son propos, il cite un extrait de l’accord signé le 9 mars 2012 entre le MRC et le Parti Socialiste. Voici ce que contient ce document signé par Martine Aubry, au nom du PS : « Les deux partis conviennent que le traité européen tel qu'il a été convenu par le sommet du 30 janvier 2012 et signé le 2 mars dernier est inacceptable. La vision purement budgétaire et disciplinaire qui est celle du traité déboucherait sur une austérité et une récession généralisée ». Les parlementaires PS qui s’opposent encore au traité sont donc en fait cohérents avec la ligne de leur parti au moment de l’élection.
En fait l’isolement de la direction socialiste est total. Pas seulement sur la scène française. Tous les syndicats européens s’opposent aussi au traité. Dans un communiqué de presse publié le 2 mars, « la Confédération européenne des syndicats dénonce l'adoption du traité de l'austérité permanente » et elle « rappelle qu’elle est opposée au nouveau traité qui vient d’être signé par 25 pays lors du Sommet européen. Ce traité imposera davantage d’austérité budgétaire en Europe et empêchera la relance de l’emploi ». Cette position n’a pas varié après le sommet européen de juin où François Hollande prétend avoir « réorienté la construction européenne ». Suite à ce sommet, Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES a déclaré : « Le pacte pour la croissance ne prévoit rien de vraiment nouveau. A part une augmentation du capital de la Banque européenne d’investissements, il s’agit d’une utilisation améliorée des fonds européens et d’une mise en œuvre de programmes déjà existants. Rien ne nous permet, hélas, d’espérer que les plans d’austérité vont être stoppés. Ces plans, pourtant, ont été socialement désastreux et économiquement inefficaces ». Cette opposition au traité est relayée en France par les principaux syndicats : CGT, FO, Solidaires, FSU et même la CFDT. Le gouvernement Ayrault méprise aussi cette unanimité syndicale. Pourtant il passe son temps à vanter le « dialogue avec les partenaires sociaux ». Bonne blague ! La seule force sociale qui soutient le traité est le MEDEF. Laurence Parisot, sa présidente, l’a dit clairement dans « Le Monde » du 28 août 2012 : « On ne doit pas se poser la question de la ratification du traité européen : il faut le signer des deux mains ». François Fillon, ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a utilisé exactement la même expression dans Le Figaro du 13 septembre : « Tout le monde à l’UMP votera le traité des deux mains ».
C’est là un autre fait décisif. Certes, François Hollande divise la gauche. Mais il rassemble toute la droite ! C’était le cas dès le 3 juillet, au moment de la déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault devant l’Assemblée nationale. Ce jour-là, Christian Jacob, président du groupe UMP s’était réjoui : « Où est la renégociation du traité de stabilité européenne ? Nulle part, fort heureusement ! ». Juste après lui, Jean-Louis Borloo pour la droite centriste avait félicité le gouvernement : « Permettez-moi, monsieur le Premier ministre, de commencer par vous adresser un satisfecit. Le premier renoncement, le premier reniement de votre action politique est en réalité salutaire. (…) Merci, donc, d’avoir bien voulu d’une ratification rapide dans les termes exacts du document signé par le Président de la République française de l’époque. C’est nécessaire. Le plus vite sera le mieux ». Depuis, Jean-François Copé sur France Info le 3 septembre est allé dans le même sens : « Je voterai le texte et je serai intransigeant sur la stricte application de la réduction des déficits par le gouvernement ». Puis Philippe Marini, président UMP de la commission des finances du Sénat, dans Le Monde du 14 septembre : « Soyons logiques. Le TSCG a été négocié par Nicolas Sarkozy et nous l'avons défendu. François Hollande avait dit qu'il renégocierait le traité, il n'a pas été en mesure de le faire. En termes de cohérence politique, il faut assumer ce que nous avons défendu ». Et dimanche 23 septembre sur Europe 1, François Bayrou a, à son tour, félicité le gouvernement : « François Hollande s’est engagé à plus de discipline budgétaire. Il s’est rangé derrière le traité budgétaire européen, que je soutiens (…) Cela va dans la bonne direction. ». François Hollande est aujourd’hui le seul capable de mettre d’accord Fillon et Copé qui s’écharpent pour la présidence de l’UMP. Et aussi Jean-Louis Borloo et François Bayrou en concurrence pour incarner la droite centriste.
Dès lors, les socialistes ont bien du mal à trouver des arguments. Ils racontent donc n’importe quoi ! Ainsi Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée. Le 18 septembre, il a déclaré : « Ce n’est pas un débat pour ou contre un traité mais c’est un débat de soutien ou non au président de la République qui est posé ». Ah bon ? Pourtant le vote porte sur une loi de ratification, pas sur une motion de censure ni un vote de confiance au gouvernement et encore moins au président. A-t-il seulement réalisé l’absurdité de ces propos ? Si voter « oui » au traité c'est soutenir Hollande, alors Copé, Fillon et Parisot soutiennent Hollande ! Dans l’absurdité, Elisabeth Guigou n’est pas en reste. Dans le JDD du 18 septembre, elle a déclaré : « Je n'aime pas, enfin, nous n'aimons pas ce traité. Simplement, je dis qu'il n'est pas nécessaire d'aimer un traité pour le ratifier ». Voici une parlementaire de la République qui préconise de voter à l’aveugle, sans regarder le contenu et même contre sa conviction profonde ! Le ministre des affaires européennes Bernard Cazeneuve est lui aussi à court d’arguments. Dans « Libération », il explique que « le traité est un sujet d’hier. On ne va pas focaliser sur un texte qui est un héritage ». Etrange argument. Car ce traité, comme tout texte de loi, concerne l’avenir. De plus, celui-ci est conclu pour une durée illimitée. Et il prévoit l’obligation d’inscrire la règle d’or dans le droit national d’ici 2013. C’est donc bien de demain qu’il s’agit, et pas d’hier. Il le sait bien. C’est donc un embrouilleur.
Depuis 2005, nous sommes habitués aux arguments catastrophistes des partisans du « oui ». Généralement, ils montrent leur grande fébrilité et leur incapacité à convaincre. On se souvient de Ségolène Royal affirmant en 2005 que si le non l’emportait, elle serait obligée de « privatiser les cantines scolaires ». Le gouvernement a renoué avec la méthode. Ainsi ce même Bernard Cazeneuve a expliqué sur Public Sénat que « demander une renégociation de ce traité aujourd’hui, c'est bloquer le fonctionnement de l'Union européenne ». Il lui reste à apprendre que le TSCG n'est pas un traité de l'Union Européenne. C’est un traité international, distinct du droit de l’Union européenne. Pourquoi ? Parce que deux Etats membres de l'UE ne l'ont pas signé : le Royaume-Uni et la République Tchèque. Et il lui reste aussi à apprendre que l’article 14 du traité prévoit que pour entrer en vigueur, le TSCG n'a besoin d'être ratifié que par 12 des 17 Etats de la zone euro. La France, ni aucun état en particulier, ne peut donc pas le bloquer.
Mais dans les arguments bidons et les malhonnêtetés intellectuelles, la palme revient à Jean-Marc Ayrault. Il n’a cessé de mentir sur ce traité. Après avoir affirmé que « les lignes avaient bougé », il a reconnu dans une interview à Mediapart que « juridiquement c’est vrai, le texte reste le même » que celui signé par Nicolas Sarkozy. Mais qu’est-ce qu’un traité si ce n’est un texte « juridique » ? Dans la même interview, il affirme que « la conséquence logique » de l’opposition au traité budgétaire, « c’est la sortie de l’euro ! ». Là encore c’est un mensonge. D’abord parce que comme je viens de le dire, le traité n'a besoin d'être ratifié que par 12 des 17 Etats de la zone euro pour entrer en vigueur. Il prévoit donc qu'on peut être dans l'euro sans le ratifier. Ensuite, ce faux-argument revient à considérer que l’euro est la propriété de madame Merkel et du gouvernement conservateur allemand. Enfin, la phrase d’Ayrault signifierait que la monnaie « euro » n’est compatible qu’avec une politique : l’austérité. Or une monnaie n’est qu’un outil. Et elle peut donc être mise au service d’une autre politique. D’autant que ce qui conduit tout droit à la sortie de l’euro, c’est la poursuite de la politique sauvage d’austérité comme en Grèce. Mais tout est dit à propos de ce personnage méprisant et arrogant quand il n’a pas d’autre réponse à propos de ma position sur le traité que cette pauvre réplique de politicien à la ramasse : « J’aime ce qui marche, pas seulement l’incantation, la mise en scène. En 1992 il était un des orateurs les plus lyriques sur le traité de Maastricht. Moi je préfère la constance plutôt que les coups politiques qui d’ailleurs ne marchent pas souvent. » Ce qui marche ? Qu’est ce qui marche ? La politique d’austérité ? Quand au traité de Maastricht, on connaît la musique ! Ayrault a été chercher l’argument chez Le Pen. Vous connaissez ma réponse à ce sujet, je ne vous l’inflige pas une fois de plus. Ce qui est intéressant c’est de voir le niveau du personnage. La vérité est qu’il ne lit rien, ne connaît rien. Il ne sait donc rien à propos des arguments contre le traité actuel. Il est donc incapable de répondre à quoi que ce soit de précis. Il est d’ailleurs incapable de dire quoi que ce soit en faveur du traité. Il est juste capable de faire des phrases contre les personnes. L’incantation c’est lui ! Il devrait aller à Florange expliquer son truc qui marche ! Ou bien à Pétroplus, ou à Sanofi, ou à Sodimédical ! Il y a un grand problème avec cette gauche sectaire et Ayrault est une bonne partie du problème !
La manifestation du 30 est dorénavant l’œuvre d’un large arc de force. Au fil des heures l'information remonte sur Manuel qui centralise pour le compte du collectif tout ce qui peut permettre d'évaluer la situation en vue de la manifestation du dimanche. Le nombre des associations et des syndicats qui appellent à marcher le 30 septembre s'étoffe dans toutes les directions. Lundi par exemple ce fut un bel événement d'apprendre que la CGT-cheminots se joignait à nous. Puis ce fut le DAL (droit au logement). Au cours de la semaine passée, l'événement, cela avait été une motion du conseil régional Nord-Pas-de-Calais condamnant à une très large majorité le traité européen. Depuis, j'ai appris que dans de nombreuses collectivités des élus ont voulu porter cette question à la connaissance de leurs assemblées. Que leurs interventions aient donné lieu ensuite à des votes ou pas n'est pas le plus important. Ce qui compte c'est la stupeur de ceux qui apprennent que leur budget local est aussi visé par le traité. En effet le « déficit public » dont il est question dans le traité et que François Hollande veut ramener en dessous de 3 %, inclus les comptes des collectivités locales et de la sécurité sociale. L'austérité va donc se répandre comme une logique invariante d'échelle, dans tous les compartiments de la vie du pays, jusqu’au moindre recoin, le plus petit village. La maladie qu'elle va déclencher et qu'elle va se propager atteindra tout le monde partout et jusque dans la vie quotidienne la plus élémentaire de chacun. Le mécanisme de transmission de l'austérité d'État à celle des collectivités va se construire à partir de l'édiction de nouvelles règles d'attribution pour les dotations de fonctionnement que sert l'État. Il a commencé à se mettre en place. Les budgets de « rigueur» sont en place déjà un peu partout. Le premier investisseur du pays va être bientôt en panne totale. Il y a donc deux catégories face à cela : ceux qui sont complices par leur silence ou leur soumission et ceux qui ne se résignent pas. Ceux là agissent. Par exemple en manifestant le 30 septembre.
Donc la liste des organisations qui appellent à la manifestation s’allonge. Pour les syndicats j’ai noté la CGT Cheminots comme je l’ai dit. Mais aussi la CGT Finances, la CGT Educ'action, la CGT Equipement-environnement, la CGT Livres (Filpac), la CGT Personnels des Organismes Sociaux, la CGT-FSA, la CGT Fonctionnaires (UGFF), et l’Union Régionale CGT d'Ile-de-France (URIF CGT). Pour la FSU, il y a la FSU-Île de France,la FSU Culture (SNAC-FSU), la FSU Administration Scolaire (SNASUB-FSU), la FSU Enseignement Supérieur (SNESUP-FSU), le SNU Pôle Emploi FSU, la FSU Territoriaux (SNUITAM FSU), la FSU Service Public de l'Emploi (SNUTEFI FSU), la FSU Assistance Sociale (SNUCLIAS FSU), l’EE(Ecole Emancipée) FSU. Avec SUD Solidaire je trouve en plus de l’organisation nationale tout entière, Solidaires Finances Publiques, Solidaires Douanes, Sud Banque Populaire / Caisse d'Epargne (BPCE),l’ Union Syndicale de la Psychiatrie. Et il y a aussi CFF (SPUCE CFDT). Je crois que cette liste n’est pas exhaustive. Pour les associations et collectifs voici la liste dont je dispose à cette heure : Association Internationale de Techniciens, les Experts et Chercheurs (Aitec-IPAM),Agir ensemble contre le Chomage (AC!), Association Nationale des Elue-e-s Communistes et Républicains, Attac, Comité pour l'Annlutation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM), Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale (Cedetim-IPAM), Convergence services publics, Collectif National Droits des Femmes (CNDF/CADAC), Démocratie Réelle Maintenant ! Paris, Collectif des Associations Citoyennes, Droit au Logement (DAL), Fédération des Associations de Travailleurs et de Jeunes (DIDF), Les Économistes Atterrés, Fondation Copernic, Femmes Egalité, Jeunes Communistes, Les efFRONTé-e-s, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire des luttes, Marches Européennes, Réseau Éducation Populaire, Résistance Sociale, Transform!, Union des Familles Laïques (UFAL), Utopia, et « La gauche par l’exemple » le réseau des élus du Parti de Gauche et citoyens.
Pour clore ce chapitre, j’y ajoute un argument que je tire d’un travail du groupe parlementaire de la Gauche unie européenne – gauche verte nordique (GUE-NGL) au Parlement européen, le groupe dans lequel je siège. Il vient de rendre publique une expertise juridique qui prouve que le Traité budgétaire (TSCG) est contraire au droit européen au plan formel comme au plan matériel. Le constat du Professeur Andreas Fischer-Lescano est clair et argumenté. D’abord la forme que prend le TSCG empêche son application. Mais surtout, sur le fond, les choix en matière de « gouvernance », le « frein à l'endettement » et les sanctions automatiques, sont contraires au droit de l'Union. Le rapport pointe notamment le fait que les droits du Parlement européen y sont bafoués car « La commission n'est pas suffisamment soumise à un contrôle démocratique dans le cadre de l'exécution du traité fiscal». C'est un argument nouveau. Il plaide évidemment en faveur du rejet de ce traité dans nos assemblées. Je profite de cette nouvelle mention du niveau européen de notre engagement de combat pour signaler que de nombreux élus et responsables politiques de la Gauche européenne seront avec nous à la manifestation du 30 septembre à Paris.
Hier, il était important d'y être mais le style "sérieux sans se prendre au sérieux" ne suffit pas pour affronter la réalité qu'on tente d'imposer à la société. La victoire souhaitée par l'ennemi est de celle qui impose le silence et chanter "non non non" sur des airs populaires sous le regard de camarades amusés paraît un peu pathétique, la complicité devrait porter sur quelque chose de plus direct parce qu'il faut montrer une progression dans l'urgence. Là il y a linéarité. D'autre part j'ai essayé pendant des années de comprendre comment il est possible faire un comptage au plus juste des participants dans les manifs et là je ne comprends pas pourquoi on a si vite avancé le chiffre de 80 000, ça pouvait être le double.
Cette arrivée du cortège qui se déverse dans une sorte de vide informel, sans le signe de reconnaissance positif d'une parole humaine et militante, c'est aussi un manque de considération pour ceux qui sont venus de loin et qui ont fait une marche fatigante. Il y a sûrement toutes les bonnes raisons du monde mais...
De toutes façons, une vraie réussite aurait consisté à mobiliser un million de personnes dans un pays comme le nôtre. Ce résultat pourtant magnifique n'est pas de nature à impressionner le pouvoir. Je crois qu'il faut se dire que c'était un dernier tour d'échauffement.
Bref, nos adversaires cherchent à gagner du temps et on fait preuve d'une grande indulgence à leur égard puisque nous ne sommes qu'une variables d'ajustement dans leur vision technocratique de la démocratie représentative. Dans un dialogue de sourd il ne sert à rien de crier, il faut faire les gestes appropriés.
1e octobre, le Parisien, en une: "sondage: les français favorables au traité européen".
Bien, alors qu'attend Hollande pour organiser un référendum, il est sûr que toute la France va appuyer sa politique? Comment?
"Le Parisien est un torchon réactionnaire où le sensationnalisme raciste et les intérêts des puissants sont mis en avant?"
Ha. "Et les sondages sont bidons", dites-vous? Vous m'étonnez, allez...
@ Trinita
"Je n'ai pas vibré, je n'ai pas senti de réelle unité. Ca ressemblait parfois à un défilé de drapeaux avec des gens en-dessous."
Oui, j'ai ressenti ça à plusieurs manifs (pas pu aller à celle ci), une sorte de résignation, ce sentiment de ne pas y croire vraiment. Les slogans, les drapeaux politiques ou syndicaux, en réalité la plupart s'en tapent, ça n'est pas assez fédérateur pour emporter une plus large adhésion. Si au lieu de tout ces symboles particuliers, des manifestants de gauche avaient arboré des symboles nationaux, tel que le drapeau tricolore, des Marseillaises à gorge déployée, je fais le pari qu'il y aurait une plus large adhésion, que ça aurait une portée symbolique encore plus forte, et surtout plus gênante pour le pouvoir politique qui serait de facto dans le rôle de la "tyrannie". J'anticipe les objections qui seraient faites, aucun nationalisme là dedans, mais juste rappeler que pour faire une révolution, même citoyenne, il faut savoir en reprendre les symboles qui parlent au plus grand nombre. Et le tricolore et la Marseillaise, quoiqu'on en dise, c'est avant tout des symboles révolutionnaires. Une manif de 80 000 personnes avec ces symboles, et estampillées de gauche en prime, ma main à couper que ça aurait un retentissement énorme dans l'opinion et renverrait les handballeurs tricheurs aux chiens écrasés. Ça parlerait bien plus au gens que l'internationale et les drapeaux rouges.
Bon, vous pouvez y aller, je mets mon casque lourd et finis d'entasser les derniers sacs de sable :-D
A Goetz, je trouve que vous n'avez pas tort, car effectivement les drapeaux tricolores manquaient, mais le rouge fait partit du drapeau, ils faut garder cette couleur pour montrer également qu'une vraie politique de gauche sera appliquée. Mais votre analyse est réaliste, je rajouterai même quelques drapeaux Européens n'auraient pas fait de mal non plus ! pour montrer à nos détracteurs que nous sommes pour l'Europe mais pas celle évidemment. Je reprends une maxime de Charlie Chaplin qui est toujours moderne et vraie : une image vaut mille mots. Cordialement et bon courage à tous et merci à Jean Luc Mélenchon qui souvent nous éclairent de son bon sens.
@Goetz
Vous avez raison, il y'a une gauche internationaliste que je respecte, mais il existe aussi une gauche patriote qui est souvent brocardée. Voila une des explications au votes FN dans certains anciens bastions communistes (hélas). Cette gauche "patriote" était absente dimanche dernier.
PS 2 constatations: du monde mais moins d'ambiance que pour les manifs contre la loi sur les retraites et enfin ces fins en "eau de boudin" des manifs, un petit tour et puis s'en vont, m'énervent !
@Goetz
Je suis d'accord, dans un dialogue de sourd il ne sert à rien de crier, il faut faire les gestes appropriés. Je pense qu’une manif totalement silencieuse, en gardant bien entendu tout nos symboles, marquerait vraiment les esprits. Lorsque l’on essaye de me tondre, je fais la gueule.
@afournier
Sans compter que sans débat ni explication, tout le monde peut être pour ou contre. Rappelez vous en 2005, 6 mois avant la ratification, le oui était largement majoritaire, c'est l'information militante et les débats qui ont fait gagner le non.
Laurent Mafféïs a bien résumé le problème : "l'austérité n'est donc pas qu'une maladie économique. Elle est aussi un fléau social et civique qui surplombe tous nos choix de société." Beaucoup aperçoivent le malaise. Ils sentent bien que l'affaire est déjà dans le sac. Partout et notamment en France le Traité austéritaire va passer comme une lettre à la poste. La mobilisation est difficile à faire, (à ce niveau de mépris des gens, la bataille des chiffres à coup de pourcentages et de milliards reste une abstraction et les chiffres aussi argumentés soient-ils, n'ont jamais fait bouger le coeur et les tripes du peuple) et du coup la riposte, ausi rapide et méritante soit-elle, n'est pas à la hauteur des circonstances : pas encore de coordination européenne des luttes, ne serait-ce que pour briser le mur du silence médiatique et surtout pour cibler le déplacement des formes démocratiques vers le centre européen du pouvoir technocratique. Ce gouvernement pourri peut faire semblant de nous ignorer de sa superbe ! Que va-t-on faire maintenant ? Il va falloir réagir très vite et avec l'envergure qui corresponde à l'ampleur du défi oligarchique.
C'était une belle manif. On est de plus en plus entendus, et on sent un front unitaire se former contre des causes communes à toutes nos sensibilités. Le soleil a donné un ton joyeux à la manif, même si on en parle mal dans les médias, le sujet est de plus en plus présent. Nos idées s'infiltrent peu à peu et avec une grande force de conviction. On finira par l'avoir, notre 6eme république.
On lâche rien !
Hier soir, au moins un journal télévisé a fait son premier titre sur la manifestation contre le TSCG à Paris. C'était sur ARD (la 1e chaîne allemande) à 22h45 juste après le débat entre Daniel Cohn-Bendit et Josef Ackermann (le président de la Deutsche Bank). Comme quoi parfois, suivre l'exemple des allemands c'est bien.
Le FdG est appelé a grandir, la famille de gauche est déjà large, chacun y apporte son histoire et ses symboles, dont le rouge. L'histoire et le symbole partages par tous les citoyens sont effectivement le drapeau tricolore et la Marseillaise. Il nous faut aussi penser a tous ceux et celles qui n'ont aucun passe politique et pour lesquels le rouge et l'internationale sont un vrai repoussoir (on en connait les causes). Sauf a vouloir rester 4 millions de convaincus seulement, on se fait passer pour ce que nous ne sommes pas, l'image médiatique relayée est importante, il serait insensé de laisser le drapeau et la Marseillaise a ceux que nous combattons. Quand au drapeau Européen, cette Europe en mériterait de mon point de vue un autre !
La marseillaise, chantée au Prado par une foule immense, restera pour moi le symbole de notre bel élan vers l'humain d'abord, le chant qui porte l'espoir d'un monde solidaire a construire. Le "petit blanc" qui voit une foule chanter l'internationale prend peur pour son pavillon a credit, c'est comme ça, la dinde vote pour Noël ! Si on n'est pas fichus de comprendre ça, on restera longtemps a se demander pourquoi le curseur de notre progression reste bloque. Les indécis, avant même de lire notre programme, ne font que regarder les images des JT. Gardons nos couleurs, mais mettons en avant le drapeau et la Marseillaise, symboles historiques de la Révolution !
Allez les têtes dures, on ne lâche rien et on va aller la chercher avec les dents la 6eme.
Malheureusement, aujourd'hui, toute manifestation organisée, quelque soit le nombre des participants n'a plus aucune incidence sur le politique. Le plus grand nombre, le peuple, les 99 % ne seront entendu que lorsque les citoyennes et citoyens décideront de s'en prendre au porte monnaie ou porte-feuille des capitalistes. Comment faire ? et bien en organisant, par le biais d'internet, le boycott régulier des entreprises et organismes du CAC40. Les Carrefours, Auchan, Leclerc...les banques...les multinationales plieront lorsqu'elles se rendront compte du manque à gagner. Souvenons nous de la peur lorsque Cantonna à lancer l'appel à vider tous les comptes bancaires! la finance sera destabilisée si le peuple prend son destin en main.
J'étais à la manif du 30. Super moment oui, mais suis d'accord avec d'autres personnes sur le fait qu'il faille un peu radicaliser le mouvement. Je ne parle pas de violence, mais peut-être plus de tripes, de colère. Et cibler en effet les endroits : Parlement, Bourse. Et pas obligatoirement "parrainé" par des partis politiques ou des assoc'. Des citoyens simplement.
On me dit ou et quand, moi je suis partante.
Pour répondre à une demande plus haut de compte-rendu, il faisait grand beau, les affiches étaient sympas (surtout les bricolées), il y avait énormément de monde. Comme au bout d'un moment j'ai la bougeotte, je suis allée d'amont (au-delà du pont d'Austerlitz vers l'aval, à 16h30 ça n'avait pas encore décollé). Il y avait des jeunes bien regroupés. Les vieux, de l'air ! Il y avait d'autres drapeaux européens mais pas d'espagnol. Quelques drapeaux français. Un beau drapeau de la FASE. Mais pas de point de rassemblement PG à Nation (ou alors pas vu), peu de drapeaux PG, noyés dans ceux du PC. Même Attac était plus visible. Mais bon, peut-être que ce n'est pas très important. C'est le Front qui compte.
Certains slogans syndicaux déjà rabâchés lors des manifs contre le rallongement de l'âge de départ à la retraite me donnent la nausée, souvenirs d'un échec. Et puis le parcours Nation-Porte d'Italie, c'est un petit bout de Paris, excentré. Il faudrait peut-être partir des banlieues du peuple pour converger sur l'ORTF avec des casseroles et une colère plus visible. Un niais de RTL, avec un petit sourire provoc a absolument voulu me faire dire que nous étions là pour nous opposer à Hollande. Comme je ne m'appelle pas Jean-Luc Mélenchon, je me suis trouvée un peu bête. Je lui ai dit Hollande, j'en sais rien mais sa politique qui nous mène à la dépression sans que nous ayons notre mot à dire, oui, nous nous y opposons.
Fin de manif très décevante, surtout lorsque l'on repart seul(e) par le train. C'est la dernière fois, la prochaine je manif dans ma province.
@ Sylvie47 (196) et Goetz (204)
Merci pour vos réponses. La Marseillaise, je l'ai entendue. Un peu. Mais sur une telle étendue, on ne peut pas savoir ce qui se fait à chaque endroit. Et, du coup, je me dis que je n'étais peut-être pas aux bons endroits aux bons moments. Et puis c'est vrai que beaucoup avaient de quoi être fatigués.
Je suis d'accord avec ce qui est dit plus haut, concernant certains symboles. Même si ça peut sembler idiot de s'attacher à un drapeau, il y a des choses qu'il ne faut pas céder à ceux dont les valeurs en sont inverses. Concernant le drapeau européen, je l'avais dessiné sur ma pancarte.
Il n'y a pas que chez nous et sur le continent que ça bouge contre l'austérité : grosses manifestations en préparation pour le 20 octobre au Royaume Uni à Londres, Glasgow et Belfast.
@ Victor D
Oui, quoique j'ai un doute sur le drapeau européen. Je ne vous cache pas que je suis farouchement anti européen, sur l'idée même, ne me sentant absolument pas "européen" pour deux ronds, mais hors de mon sentiment personnel, je crois que le drapeau aux 12 étoiles est trop connoté "UE", trop associé à cette monstruosité technocratique et donc pouvant lui aussi être un repoussoir. Ce qu'explique très bien Diogène plus bas. Cela dit, il est tout à fait logique que le FdG étant pour l'idée européenne, ne se renie pas, mais le choix d'arborer ce drapeau risque d'être contreproductif du fait de sa connotation "UE".
[...]
Ce que j'ai vu, mise à part mon inquiétude ("..pourvu qu'il y ait du monde !..."), c'est un énorme potentiel grâce à tous ces drapeaux montrant la "richesse de la diversité" des participants...J'aurais bien sûr aimé qu'on se fasse un peu plus plaisir avec des chants plutôt que certains cris, et quand-même certains "chars" étaient splendides. Le mélange presque général des drapeaux "partidaires et syndicaux variés" laissait voir comme la fraternelle convivialité progresse plus vite que "les réserves sournoises"...J'ai donné l'exemplaire du dernier ouvrage de Patrick Le Hyaric que je venais d'acheter : c'est à un jeune Communiste Canadien qui n'avait plus un euro ("l'Europe des peuples vous attend"). On a croisé des Belges...Bien sûr la friandise finale aurait été un discours bref et emporté de jean-Luc, mais qu'auraient hurlé nos chers médias pourrisseurs, déjà entrain d'essayer ce que vous savez ! NON, vraiment dans le car du retour on s'est régalé avec ce que la radio a dû concéder ! Deux tiers des citoyens pensent qu'il faudrait un référendum...entre 80000 et 120000 personnes ont fait un devoir qui entre en résonnance avec l'idée grandissante qu'il va falloir résister : c'est un bel os dans le pâté Merkozy !
@ Diogene
Quand au drapeau Européen, cette Europe en mériterait de mon point de vue un autre !
Autant je suis d'accord avec l'ensemble de ton post mon cher camarade, autant là j'ai une réserve, non pas tant par conservatisme, mais parce que ce drapeau fut "vendu" en son temps comme un rêve. Je me souviens, j'étais enfant à cette époque, je prenais tous juste conscience des horreurs passées, et ce drapeau était là, flambant neuf, comme une promesse de paix et d'union sacrée entre les peuples, un peu comme si l'Humanité du vieux continent allait se racheter une nouvelle virginité en quelque sorte... et voilà qu'aujourd'hui on nous volerait le rêve de cette Europe sociale, solidaire et apaisée. Depuis la naissance de ce drapeau, le rêve a été travesti avec du fric et des capitaux pourris, au nom d'un avenir meilleur uniquement pour quelques uns...
Que le pouvoir en place nous ridiculisent par le biais de ses larbins de journaleux est une chose, qu'il nous contraigne, nous peuple d'Europe, à changer de drapeau et j'aurai l'impression qu'il serait parvenu à changer ce rêve. Et je ne crois pas être le seul dans ce cas. L’Histoire des luttes et des drapeaux n'est-elle pas faite de soubresauts après tout ?
Voilà pourquoi il me semble plus juste de faire l’Europe sociale, et de nous approprier aussi le drapeau aux étoiles jaunes, non pas pour le garder pour nous, mais afin de l'offrir aux générations qui nous suivront et se souviendront je l’espère de notre combat.
C'est vrai qu'on a le noeud au ventre en se disant "pourvu qu'il y ai du monde"! Et puis voilà, le flot magnifique inonde. Trés beau moment pour moi. A jamais gravé dans mon coeur.
On lâche rien.
Jean-Luc dans l'Humanité d'aujourd'hui (page 3), déclare que deux Europe sont en train de se constituer. Dans un monde où la pensée unique a pour l'instant triomphé, il ne pouvait y avoir qu'une conception de l'Europe possible, celle des banquiers. La montée des mécontentements face à l'austérité, un peu partout en Europe, va voir émerger une seconde conception: celle de l'Europe sociale. Nous sommes au début de cette phase et la manif d'hier est une étape qui en connaîtra bien d'autres.
D'autre part, j'avoue ne pas bien comprendre ceux qui ici s'ingénient, avec une espèce de délectation vaine et triste, à faire l'inventaire de tout ce qui selon eux, n'allait pas, en chipotant sur des détails et en prenant bien soin de ne rien oublier. La perfection n'est pas de ce monde, et il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. Laissons à nos adversaires le soin de nous démolir, inutile de de faire le travail à leur place. Comment se dire partisan d'une révolution citoyenne si on est sans espoir et sans enthousiasme ?
@ maréchal
Moi aussi j'étais minot quand ce drapeau est venu nous faire rêver a une Europe de progrès et de paix. Mais aujourd'hui, je vois que ces grands bâtisseurs de l'Europe n'avaient qu'une Europe marchande a nous proposer, dont la dérive nous apparaît crûment aujourd'hui. A cette auréole étoilée sur fond bleu, il ne manque plus que le signe de l'euro au milieu.
L'Europe solidaire et réunissant ses forces pour le progrès humain reste a faire, et pour ça il lui faudra un autre drapeau pour un nouveau départ. Ce drapeau est celui de la troïka, bien loin de la démocratie, c'est celui de la commission, il n'est plus celui des peuples depuis longtemps.
Par contre, tous ces briseurs de progrès, de rêves, de bonheur devront un jour prochain rendre des comptes, et la, je crois que toi comme moi on doit être d'accord camarade.
On ne lâche rien,
Amitiés fraternelles,
La parole de fin de meeting aurait été la bienvenue pour les militants épuisés, cette dispersion dans le vide m'a fait mal également. Faudra gérer la parole, la partager, permettre quelques interventions et laisser sa susceptibilité partidaire ou associative au placard. On n'a plus le temps pour ces conneries. Une manif, c'est symbolique d'une prise de conscience, la révolution, c'pas pour demain. Malheureusement, faudra souffrir encore et encore plus avant que les gens ne soient disposés à des actions plus radicales (Grèce, Espagne) sans prendre leurs jambes à leur cou. Entre nous, on a pigé, mais quand on tracte, on s'aperçoit que les gens sont minoritaires à comprendre le fond des choses. Parfois, c'est désarmant. Les assemblées citoyennes, c'est bien en principe, hélas, on n'y trouve souvent que des "militants". La population éprouve de la sympathie, bien consciente qu'on la roule quelque part dans la farine, mais ne s'engage pas plus avant, d'autant qu'elle est matraquée constamment par l'idéologie dominante. Après la Bastille, on a eu Mehra, cette fois ci,on a l'atroce fait divers d'Echirolles et le handball qui occupe toute la scène. Tout pour nous éviter. Jean-Luc Mélenchon s'est bien battu à FI, je l'ai trouvé efficace, je pense que les gens ont bien pigé ce qu'il disait. Le pouvoir en place nous met un garrot, quand on tire, ça étrangle, mais très progressivement, les gens ne le réaliseront que plus tard. Qui sait par exemple qu'au niveau sécu, en 20 ans, nous avons perdu 30% de nos remboursements et que les mutuelles remboursent de plus en plus pour compenser? L'inflation truquée. Les fins de mois plus dures qu'avant, nous forçant à des calculs culpabilisateurs, alors qu'en fait, on se fait niquer sur tous les plans ? Ils serreront le garrot jusqu'à ce que ça craque. Mais insidieusement. Pierre laurent a bien parlé aussi le 30/09 à 18h, malgré l'insistance des journaleux à vouloir le séparer de Mélenchon, la "rockstar". C'est d'un minable, j'espère que ces 2 là vont s'accrocher l'un à l'autre quand ça va tanguer. C'est le FdG qui leur fait peur. Raison de plus pour le garder.
Conscients, parce qu'informés (merci la toile et les camarades sur le terrain !), des conséquences que ce TSCG va avoir en France, nous l'avons faite cette manifestation ! Le peuple français a rejoint, hier, les peuples amis d'Europe qui se battent contre l'austérité et l'indignité que des spéculateurs-pourris voudraient leur imposer. Nous entrons dans la danse, en Résistance. Nous sommes plus forts car c'est la pulsion de vie qui nous anime.
Pour ceux qui lisent l'espagnol, pagina 12, le "libé" (un peu plus à gauche, il n'y a pas de mal) d'Argentine, a parlé de nous ici; évidement, rien dans les quotidiens en Espagne ou en Italie... j'ai pourtant bien cherché!
Tout d'abord un gros merci à l'équipe FdG du XVIIIè, qui a fait un foin d'enfer, de bonne humeur sur toute la longueur, chapeau d'avoir tenu les 5 Km! Attac aussi. Super, le passage en boucle du "moi, président, j'aurai le devoir de renégocier le traité" ! Vu la longueur du défilé, je n'ai pas eu l'occasion de voir tous les cortèges, mais ces deux groupes là, bravo!
Sinon, comme Trinita, coté rabat-joie: pour ma part, j'ai vécu non pas une manifestation "massive et populaire", mais une manif de militants, du peuple de gauche "engagé", ce qui m'a paru très décevant au regard des enjeux du TSCG. Le plus impressionnant, ce silence... Un peu comme si la gravité du moment, de la conscience qu'on avait pas les troupes nécessaires pour espérer faire fléchir le gouvernement d'un iota mais que déterminés nous irions jusqu'au bout nous nouait la gorge.
Coté positif, nous, militants avons montré notre résolution, notre détermination, et nous sommes nombreux. Il reste encore pas mal d'éducation à faire, mais le gouvernement en place fait de jour en jour de moins en moins illusion. Le non respect de leur fameuse règle du non-cumul, importante aux yeux des militants PS, vient de parti en fumée. Et le pire reste à venir, quand la règle d'or sera mise en place, quand les feuilles d'impôts vont tomber, les taxes augmenter et les emplois continuer de disparaître.
Parole rapportée d'un "salonard" en place par une amie: "le lumpen prolétariat a encore trop à perdre, on estime avoir encore une trentaine d'années devant nous avant d'arriver au stade critique pour qu'il se soulève, donc pas d'urgence à l'ordre du jour". Peut-être pipeau, mais je sais pas, ça me semble tout à fait coller à l'ambiance qui semble se dégager des "hautes sphères" du jour. Sourde colère, détermination trempée dans la rage de voir impuissant se réaliser toutes les craintes de voir ces foutriquets, ces raclures d'utérus oligarchiques prendre le pouvoir. Et le pire, bientôt tous les utilistes qui vont nous bassiner avec leurs pleurnicheries de caliméro: "on nous a trompé", scie déjà entendue après 2007!
Mais on ne lâchera rien!
La lutte continue : après la fête de l'Huma., la manifestation d'hier, le 9 Octobre journée d'actions avec grèves et manifestations. Il y aura des manifestations en France au moins à Paris, Bordeaux, Lyon et Marseille. C'est un Mardi, ceux qui ne pouvaient pas aller jusqu'à Paris le dimanche et ceux qui se reconnaissent aussi dans la lutte syndicale pourront se bouger et se rattraper, cent quatre-vingt dix syndicats nous y appellent. Sûr qu'il y aura des drapeaux rouges, encore une fois ! (On s'y reconnaîtra mieux pour certains que dans la couronne mariale aux douze étoiles!), et ce sera international et européen.
Belle affiche colorée de la CGT à coller partout, c'est dans une semaine.
La droite a été écartée du pouvoir, les socialos sont en train de se torpiller, aux prochaines élections nous allons nous retrouvez Front de Gauche contre FN, comme Jean-Luc l'avait annoncé. Notre première bataille doit être de de faire reculer le Pouvoir Médiatique, de dévoiler sa complicité avec le pouvoir financier. Organisons des manifs autour des bâtiments de la radio et des télés publiques. Ces médias appartiennent au peuple, il faut les reprendre et les mettre au service du peuple.
@Jean Louis CHARPAL
Oui, bien d'accord avec vous pour trouver agaçant certains commentaires.
Eh les camarades, c'est précisément sur quoi ils comptent nos néolibéraux, la résignation généralisée. Pas la peine de faire grise mine, surtout que la manifestation était belle et ensoleillée, et que c'est juste un point de départ, ils vont en bouffer longtemps les socialistes de leur traité européen. Vous en avez vu beaucoup des manifestations de gauche, juste quelques mois après l'élection d'un gouvernement soit disant de «gauche» ? On est là et bien là, on vient de le démontrer et la bataille politique ne fait que commencer.
@Lilou à 3h44
Organisons des manifs autour des bâtiments de la radio et des télés publiques. Ces médias appartiennent au peuple, il faut les reprendre et les mettre au service du peuple.
Certes, il serait bon qu'on fasse savoir à nos médias télévisuels publics notre désaccord avec l'enfermement de la parole. En n'attendant ce jour, nous aimerions être moins seul sur leur forum notamment sur celui de FR2 topic "élections" où nous essayons mes camarades et moi qui sommes trois, à faire connaitre et relayer les propositions du FdG, parfois je dois vous dire que nous sentons un peu orphelins et qu'un soutien de deux ou trois camarades de plus, nous serait d'un précieux secours.
Merci
Un des mérites de la manif, c'est que la qualité des interventions s'améliore sur ce blog.
Un petit détail à propos du drapeau européen. Personnellement, contrairement à d'autres (et c'est très bien comme ça, ça prouve que nous venons de divers horizons), je le déteste depuis longtemps, c'est le symbole, à tort ou à raison, de la disparition programmée de nombreuses industries, sidérurgie, navale, etc...
Alors, des drapeaux bleus étoilés, pourquoi pas, mais additionnés de rubans ayant un sens, suivant les préférences de chacun (rouges, verts, arc-en-ciel par exemple).
@ Jean_Louis CHARPAL et Claude André
Oui, bien d'accord avec vous pour trouver agaçant certains commentaires.
Pas d'accord avec vous, c'est bien ces commentaires je trouve même si perso, je suis très heureux que nous nous soyons retrouvés ce dimanche. Dire qu'il faudra penser à l'avenir à un rassemblement de fin de cortège, un discours, et pas s'en aller chacun dans son coin comme ça, proposer d'aller roder autour de l'Elysée ou du parlement, ce serait aussi encourageant et motivant et plus percutant symboliquement. Ces remarques nous font avancer. La lutte continue !
Résistance
Concernant le drapeau Européen, je ne vois pas pourquoi on piquerait l'arc en ciel qui est le drapeau des gais et des lesbiennes laissons leur leurs couleurs ! Perso ce drapeau bleu avec des étoiles jaunes me convient bien !
J'aimerais revenir sur le fait d'appartenance à l'Europe pour dire que oui nous devons y rester, et cela pour une raison simple, si nous partons aujourd'hui alors que nous sommes dans le trou, nous ne reprendrons jamais la ligne de flottaison de nos voisins, alors gardons l'Euro et l'Europe ! d'autre part en restant accroché à l'Europe nous freinons son envol et cela nous permettra de retrouver notre souffle plus rapidement car l'effort à faire pour les rejoindre sera moindre !
Je suis surpris que ce blog ne prenne pas fait et cause pour les gars d'Arcilor, pourtant Jean-Luc Mélenchon ne ménage pas ses efforts pour les encourager ! à l'annonce hier de l'arrêt définitif de l'usine de Florange, j'ai proposé de nationaliser les 3 sites sur France de cette société, l'acier comme l'eau et le bois sont des matières premières entr'autres que nous ne pouvons pas nous passer ou être dépendant de sa fourniture, donc nous ne devons pas laisser mourir cette filière. Nous contenter de nationaliser Florange en laissant Dunkerque et Fos à Mittal serait un contresens économique, donc il faut dés aujourd'hui faire grève et obliger le gouvernement à nationaliser !
Agir pour ne pas subir
Cette nuit j'ai eu une idée. Je vous la livre avant que la réalité du jour n'écrabouille mes utopies. C'est le concept de la "Grève Travaillée Solidaire" (un peu comme le fameux lundi de Pentecôte). Il s'agit d'être symboliquement en grève, mais en allant au boulot, et de reverser cette journée de salaire aux salariés en grande difficulté. Par exemple, Sodimédical. Bien sûr il faudrait moulte présence médiatique. Objectifs : partager, alerter, et peut-être (continuons de rêver) coller la honte au gouvernement pour qu'il tape enfin du poing sur la table pour l'emploi et contre les patrons-voyous.
Bonne journée à vous.
Bonjour Amis,
J'y étais et j'ai vu la foule et le meilleur. Je suis quelque peu irritée par les observations négatives de certains. Paris n'est pas la Province. Le souci majeur des organisateurs est que tout se passe bien. Il est indispensable pour des raisons de sécurité que la foule se disperse à la fin de la manif et que chacun rejoigne son autocar. Vous n'avez pas l'air de vous rendre compte des problèmes qu'une stagnation de cette foule immense peut engendrer. Souvenez-vous du discours de Jean-Luc à la Bastille. Il a du l'écourter pour les mêmes raisons et vous étiez déjà venus ici, les mêmes, pour regretter et critiquer. Quant aux drapeaux, ces réflexions me laissent pantoise. Laissons cela à d'autres et soyons prêts pour d'autres manifs et d'autres actions. Bonne journée et un grand merci aux organisateurs de ce splendide dimanche.
@DAVID JV 147
Tout à fait d'accord avec toi, :sur la dette je pense qu'il faut élargir la démonstration de JL Mélenchon et parler de l'audit citoyen en se référant aux autres pays qui ont annulé une partie de leur dette et ne s'en portent pas plus mal (Argentine, Islande, Equateur par ex).
Ensuite, sur l'origine de la dette, il faut mettre en avant 1/ les intérêts qui ns plombent depuis la privatisation du crédit bancaire (et parler du rôle de la BCE) 2/ La baisse des prélèvements sur les hauts revenus , mais aussi dire que 3/c'est la crise financière de 2008 partie de l'endettement privé et de la dérégulation de la finance aux USA qui a fait bondir la dette (de 66% à 85% en Europe voir le "Manifeste des Atterrés")
Pleins de bouquins expliquent tt cela : "La dette publique, une affaire rentable" de Holbecq, les bouquins des Atterrés, "le piège de la dette publique" d'Attac etc. etc.
Et enfin, retenons ce qu'en disait Marx dans "Le Capital" Livre 1:"La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique".
Je trouve intéressante l'idée de JR84 d'un boycott populaire du CAC40.
En cette journée anniversaire de l'apôtre de la non-violence, mais vrai résistant (Gandhi, né le 2 octobre 1869), je me demande si le Front de gauche ne devrait pas un peu plus s'inspirer des modes d'action qu'il a initiés à son époque. Le rouet, c'était symboliquement une manière de résister au capitalisme manufacturier britannique oppresseur de l'époque. Déjà à l'époque, la royauté britannique était au service de ce capitalisme esclavagiste (pléonasme diront certains). En reprenant le rouet et en fabriquant eux-mêmes leur tissu, Gandhi et les indiens qui l'ont suivi dans cette résistance non-violente, ont réussi à faire plier la puissance coloniale. Certes, il y eut des morts à Amritsar ou ailleurs, mais ça a permis de réveiller encore davantage les consciences et à faire entrer dans la résistance non-violente d'autres personnes.
La révolution citoyenne, c'est bien durant un épisode électorale. Mais entre deux, il nous faudrait peut-être envisager autres choses.
Moi, j'aime bien l'idée de EV (235). Mais je ne vois pas bien comment c'est réalisable, parce que de mon côté, faire grève (aussi souvent que serait nécessaire) est quasiment impossible, mais contribuer à ce que d'autres puissent tenir dans leur lutte (parfois plus urgente), ça me va bien. Par contre, il ne faudrait pas que ça devienne la bonne dispense de battre le pavé, parce qu'on aime bien, quand même, se retrouver dans les cortèges, n'est-ce pas?
D'après Libé nous nous y prennons comme des manches pour convaincre les socialistes de voter contre. Je ne sais pas ce qu'il leur faut : si on dit rien, ils votent pour, si on leur rappelle leurs devoirs d'élus, ils se sentent agressés, et ils votent pour quand même. Ben voyons. J'aimerais bien savoir qui serait légitime de se sentir agressé quand notre vote est foulé aux pieds. De toute manière, à moins de les applaudir en cadence, ils ne sont jamais contents. Ils pensent que nous tapons trop fort ? visiblement, c'est que nous ne les secouons pas encore assez fort pour les tirer de leur sommeil dogmatique.
Je ne comprends pas très bien vos critiques sur la manif, là où nous étions, nous chantions à tue-tête, et il y avait tous les drapeaux possibles et imaginables. C'est sûr, j'ai pas fait l'ensemble du cortège.
Pour le rassemblement final, nous étions trop nombreux. Je me souviens de la Bastille, et bien il y avait intérêt à ne pas faire de crise de panique au milieu parce que nous avons mis un bonne grosse demi-heure à s'en sortir, et encore, nous étions loin d'être arrivés au centre. Ceci dit, un peu d'auto-critique ne fait pas de mal, ça permet de vérifier que nous sommes sûrs de ce que nous voulons, et de où nous allons.
Bonne journée
@Charles
Le plus impressionnant, ce silence...Un peu comme si la gravité du moment, de la conscience qu'on avait pas les troupes nécessaires pour espérer faire fléchir le gouvernement d'un iota mais que déterminés nous irions jusqu'au bout nous nouait la gorge.
Merci d'exprimer ce que ma gorge nouée n'arrivait toujours pas à dire.
Et puis aussi comment demander d'une voix et d'une foi fermes un référendum quand on sait comment ils n'en respectent ni les moyens, ni les résultats, si ceux-ci dérogent à leurs plans? Nous ne croyons plus aux règles du jeu.
Quelques petites réflexions sur les drapeaux :
Le drapeau européen me fait penser à un drapeau écclesiastique : le bleu roi me rappelle le bleu de la Vierge Marie... Quand aux étoiles en cercle, elles me font penser à l'auréole des Saints dans l'iconographie religieuse... L'Europe est-elle le symbole d'un catholicisme sous-jacent à son idée ? Peut-être devrions nous arborer de nouveaux drapeaux européens sur fond rouge, avec des étoiles de toutes les couleurs utilisées dans les drapeaux européens ?
Le drapeau français est le grand absent de ces manifestations : c'est une erreur. Nous sommes, en principe, des patriotes et nous devrions tous en avoir un dans les manifs, cela couperait l'herbe sous le pied de l'extrême droite, qui en a fait, hélàs, son emblème... Il faut une marée de drapeux tricolores !
Le drapeau rouge, enfin : s'il est sublime, symbolique de la lutte du peuple, il est aussi clivant ; aussi ne doit-il pas être aussi massif, cela nous dessert. L'indignation, en France, dépasse largement le PC et le Front de Gauche, c'est de Front Populaire dont nous avons besoin, pas d'un défilé de chapelles syndicales...
Enfin, pourquoi ne pas arborer sur nos vestes la cocarde tricolore des révolutionnaires de 1789 ?
Je pense que nos manifestations sont trop "bon enfant" et je rêve de voir défiler dorénavant un peuple en ordre de marche, plus guerrier, à la façon de bataillons déterminés à en découdre avec l'ordre établi par les possédants, chantant la marseillaise fièrement, ou la carmagnole, pourquoi pas, et même avec des tambours en tête de cortège ! Nous devrions faire des marches symboliques convergeant vers des lieux de pouvoir : Elysée, Parlements, ou Champ de Mars. Le message serait plus clair !
Nous devons frapper les esprits et faire trembler ceux qui ont accaparé tous les pouvoirs et rétabli les privilèges de l'Ancien Régime. Qu'en pensez-vous ?
Consternant de savoir qu'il faille regarder une chaine allemande, ARD pour avoir un gros titre sur la manif du 30 !
Sur Bfm, le disque est rayé, leur camion présent sur la manif doit être tombé en panne, car ils n'ont toujours pas reçu les images... Sur cette chaine on continue à passer en boucle et sans fin, le film "les handballeurs".
C'est l'information à la mode Bolloré qui doit, de son bureau, indiquer quels sont les titres à développer, est-ce un grand nostalgique du Pierrefitte des années 60 ?
Sur LCP, chaque matin, Le Figaro qui à son siège de journaliste permanent, continue à déverser son flot de contre vérités, il n'y a pas d'argent et on continue à ne pas se poser la question de la fraude/évasion fiscale massive, estimée (par le journaliste de La Croix) à 600 milliards par an, qui manquent cruellement au fonctionnement de la Nation. A dire vrai pour le PS et le gouvernement, ce problème ne semble pas être à l'ordre du jour, il est plus facile de taper dans la poche du peuple et du petit contribuable. On ne parle même pas des 195 milliards redistribués aux entreprises qui n'ont pas créés 1 seul emploi, bien au contraire.
Aujourd'hui, les entreprises, les multinationales, comme les hypers riches préfèrent placer leurs avoirs à 7,5% dans les paradis gris, nets d'impôts, plutôt que dans l'appareil productif. Il n'y a que madame Parisot pour croire qu'elles ont des difficultés de trésorerie. Bien sur on ne parle pas des PME/PMI qui elles en sont réellement privées par un système bancaire qui préfère spéculer sur les marchés...
Petite réflexion in petto.
Si le drapeau rouge est clivant (!) c'est que la société, chers camarades, est clivée. Cela s'appelle la "lutte de classes". Celle-ci n'est pas un coup de sang de méchants opprimés au couteau entre les dents, mais c'est la réalité incontournable de toutes les sociétés.
En 48, 1848, les ouvriers de Février qui ont fondé la seconde République contre le gouvernement bourgeois du roi des français Louis Philippe ont dû subir un petit sermon sur "le drapeau rouge qui n'a fait que le tour de la Place de l'hôtel de ville, alors que le drapeau tricolore a fait le tour du monde...etc." et ils ont rangé le drapeau. La suite on connaît, on a eu Badinguet jusqu'en 1870, puis la Commune écrasée avec les troupes versaillaises.
Être de gauche à mon avis c'est d'abord reconnaître le clivage, savoir où on se place : "du côté des rouges". Ensuite, c'est effectivement 260 ans après, quatre Républiques, un empire plus tard et trois occupations du sol de la Patrie, allier les deux drapeaux, le républicain (celui de toute la Résistance) et celui des travailleurs. 1789, oui ! mais aussi 1830, 1848, 1871, 1805, 1917 dans la révolte des poilus et la révolution socialiste allemande, russe, 1936, 1945, et alors nos deux drapeaux restent unis.
Que d'autres identités, appartenances, puissent apparaître: "écologie", "pacifisme", qu'elles puissent se marquer et servir de signes de reconnaissance pourquoi pas. Il le faut, tant mieux, l'histoire avance. Mais notre socle, celui d'un Front de gauche c'est conjointement, indissolublement le drapeau rouge et le drapeau tricolore, l'un et l'autre, unis et pas clivés.
Quant au drapeau "européen" c'est celui de l'Europe vaticane, de la démo chrétienne, couronne de la vierge Marie et tutti-quanti, le symbolisme pieux et alors pour le coup bien clivant pour les laïques, même si ce qu'on nous vend derrière est une idéologie un peu molle à la bisounours de l'union des Etats pour la paix des peuples. Nous savons bien que ce qui s'y cache c'est la libre concurrence débridée, l'assujettissement de tous les peuples dans la soumission et la pseudo paix sociale c'est à dire la guerre économique et l'arme au pied de la classe ouvrière pour le profit du capitalisme.
Le 9 Octobre manifestons avec nos syndicats. La lutte de classe n'est pas éteinte dans l'Europe !
@ flo (215)
Il faut voir que Paris, c'est pour le symbole, et puis la prochaine fois... on se donne tous rendez-vous (tous de ce blog) à un point stratégique, au départ et à l'arrivée! N'oubliez pas les tambours ou à défaut les casseroles...
@ kontarkhosz (231)
Solidarité oblige. Nous sommes plusieurs sur le portail orange, merci aussi de venir nous relayer, aujourd'hui article sur Ayrault et le débat à l'assemblée! En avant!
Je viens de faire un tour d'horizon de la presse suite à la magnifique manifestation du 30 septembre qui au delà de la bataille contre le TSCG à démontrer l'exigence du peuple à vouloir un gouvernement à gauche. Dans les différents médias, les journalistes mettent en avant vos attaques contre Jean Marc Ayrault au détriment d'un réel débat sur le Traité ou même sur la démocratie dans notre pays. Comme d'habitude ils commentent la politique comme on commente un match de football, en personnalisant à travers votre personne le rassemblement, en méprisant tous les camarades qui ont marché ce dimanche dans la bonne humeur mais aussi tracté en amont, organisé des topos citoyens.
Il faut leur couper l'herbe sous le pied. Le silence de Jean Marc Ayrault n'est pas un acte de mépris envers vous ou le front de gauche, c'est surtout un acte politicien illustrant très bien le déni de démocratie que soulève ce traité et que nous dénonçons. C'est un acte de mépris envers les inquiétudes des français, un acte méprisant envers les gens qui s'interrogent dans son propre camp. Car en associant le non au traité à votre personne par stratégie, c'est bien aux inquiétudes de ses propres députés qu'il ne répond pas. Par stratégie, le roi François Hollande et son gouvernement fait donc du traité un ballon de football avec lequel on joue avec mais dont on ne parle pas.
Ils ne parlent pas du traité, tous ils planent comme ils ont plané comme de charogne pendant la présidentielle. C'est honteux ce gouvernement de la stratégie, de la manigance, de l'ironie. Sitôt couronnés, les voici intouchables. Nous devons rester calme et ne pas faire leur jeu. Qu'il ne parle pas de l'autre gauche c'est un signe de leur considération connaissant leur jeu tordu, qu'il ne parle pas du fond, c'est un profond déni du peuple.
Le Fil Rouge a raison (commentaire n°246).
Monsieur Mélenchon, si vous le pouvez, continuez de riposter aux journaleux, à leurs propagande et inepties. Voyez le torchon vomi par Le Monde il y a trois jours.
Cette manif très réussie était unitaire, et rassemblait des acteurs politiques et associatifs très divers, c’est pourquoi ce fut un moment important. (La présence du NPA par exemple est à remarquer.)
Sinon (et ça n’est pas une critique stérile), cela manquait en effet de slogans, de chansons : Nous ferons mieux la prochaine fois !
J'y étais dimanche, comme à la Bastille. Une formidable marée humaine, plus importante qu'à la Bastille. J'évalue à plus de 100.000 la participation de dimanche. Comme le disait hier Jean-Luc Mélenchon, "nous nous sommes retrouvés" après des années de mise en berne. Les années 80 nous avaient été fatales. Nous nous sommes ressaisis, il était temps. Je ne regarde pas la manif de dimanche par le petit bout de la lorgnette. Maintenant, il faut que le 8 octobre le meeting soit à la hauteur de nos attentes, de nos luttes. J'y serai également. Les casseroles ? les drapeaux, quels qu'ils soient ? je trouve ce niveau au ras des pâquerettes au regard de la situation et des conséquences de la politique menée hier par la droite et aujourd'hui par la direction du PS.
La difficulté de ne pas privilégier le fond sur la forme ou l'inverse est permanente partout. Faire peur aux indécis, décevoir les convaincus, atteindre les indifférents. Le mouvement est réussi quand les deux s'enrichissent mutuellement.
La pédagogie par objectifs permet à tous de savoir à tout moment où on en est. Descriptif. Finalité : savoir pourquoi on fait ce qu'on fait. Objectifs généraux : savoir où on va. Objectifs opérationnels : Savoir comment on va faire. Logistique : réunir les moyens pour y arriver. Chaque partie doit vérifier tout le temps qu'elle reste en rapport avec les autres. Donc dans le cas présent qui est "sauver le modèle social face à une oligarchie qui veut le supprimer", finalité, ça va. Objectif généraux, nous on peut. Objectifs opérationnels, nous on cherche.
Des parlementaires qui se trompent ou qui détournent leur mandat de son but, qu'est ce qu'il faut leur dire, où et comment ? Des banquiers qui utilisent les fonds qui leur sont confiés pour spéculer afin de bâtir des fortunes personnelles, qu'est-ce qu'il faut leur dire, où et comment ? Réponse : là où ils se trouvent en faisant beaucoup de bruit. Pour les manifs, l'objet n'est pas de se faire plaisir mais de faire avancer la révolution, point barre.
@Sophie 242
"le bleu roi me rappelle le bleu de la Vierge Marie... Quand aux étoiles en cercle, elles me font penser à l'auréole des Saints dans l'iconographie religieuse... L'Europe est-elle le symbole d'un catholicisme sous-jacent à son idée ? Peut-être devrions nous arborer de nouveaux drapeaux européens sur fond rouge, avec des étoiles de toutes les couleurs utilisées dans les drapeaux européens ?"
C'est vrai que le bleu a été la couleur royale. Mais peu à peu, vers le 14ème siècle, le bleu s'est "prolétarisé" et est même devenue la couleur des vêtements de travail (bleu de chauffe etc.) et est devenu la couleur de la république. Pendant ce temps c'est le rouge qui devenait la couleur du pouvoir : la pourpre cardinalice. Aujourd'hui encore les cardinaux en sont vêtus. Alors attention avec les symboles. Un drapeau bleu et rouge pourrait être lu comme l'ancien régime doublé de la religion ou espérons le comme la république et la révolution.