14oct 12
Je suis en Argentine depuis mercredi matin. Je croirais volontiers que c’est depuis un mois tant mon emploi du temps a été chargé. Cette note est une sorte de promenade entre des images retenues qui m’ont parues dignes d’être partagées.
Mais je ne lâche pas le terrain de la bataille contre le traité européen et ses conséquences. Je vous propose donc un commentaire argumenté des votes et du sens des textes qui sont adoptés dans le complot du silence médiatique et de l’embrouille de la communication gouvernementale.
Le changement argentin sans tango
J’ai trouvé Buenos Aires dans une ambiance politiquement active. Du côté du gouvernement l'action réformatrice bat son plein.
Les commentateurs locaux estiment que, sur bien des sujets, le gouvernement est « plus à gauche » que la société. Je pense que c'est vrai sur le plan des réformes démocratiques et du développement des droits individuels. La loi qui donne le droit de vote à 16 ans sera sans doute adoptée avec une majorité large. Mais il n'est pas du tout assuré qu'il en aille de même avec la loi donnant le droit de vote aux étrangers du moment qu'il résident en Argentine de façon continue depuis au moins deux ans ! On ne peut cependant jurer de rien. En effet on avait aussi annoncé beaucoup de difficultés à propos de la loi qui supprima le régime de retraite par capitalisation. Il n'en fut rien. Des millions de gens ont accepté de revenir à la retraite par répartition parce qu'ils ont constaté qu'au minimum cela stabilisait leur situation et dans bien des cas cela l'améliorait. Dans un autre registre, plus récemment lorsque la loi a changé le statut de la banque centrale argentine pour lui ajouter les responsabilités de la croissance et de l'emploi, la résistance des libéraux a été vite épuisée. Socialement donc, la société argentine a mûri. Les mirages libéraux ne fonctionnent plus ici. Il est vrai qu'ils ont coûté très cher et que l'on n’a pas encore fini d'en panser les plaies.
Côté opposition les sociaux-démocrates et la droite s'agitent de concert. Ils soutiennent en commun une grève de policiers et de gendarmes qui dégage un drôle de parfum. J’ai des raisons de noter cette grève. Pourtant d’autres ont lieu également. Mais elles sont dans un registre plus classique de mouvements sociaux d’opposition au gouvernement, comme dans toutes les démocraties. Reste que les grèves de policiers et gendarmes sont le nouveau mode opératoire des putchs en Amérique du sud. Il y a quelques raisons de penser que l’Argentine de Cristina Kirchner est dans le viseur des impériaux nord-américains et de leurs sbires. On se souvient qu’elle vient de nationaliser la compagnie de pétrole Repsol. Et à présent voici que sa loi sur la libération de la presse va s’appliquer après trois ans de blocage dans les procédures judiciaires. Cette loi attaque directement les privilèges monopolistiques d’un des grands groupes de presse du sous-continent, une institution comme il y en a une dans chaque pays latino. Ici il s’appelle « Clarin ». Ce groupe de presse a jusqu’au 7 décembre prochain pour se mettre en règle avec la loi. N’empêche que ça fait quand même beaucoup : une nationalisation du pétrole et un démantèlement de monopole de presse ! Les grandes orgues ont donc commencé leurs beuglements.
Et justement se réunit en ce moment la SIP, la société américaine de presse, une sorte de syndicat qui regroupe la bien-pensance médiatique du continent plus une série de gens dont on se demandent ce qu’ils font dans cette réunion comme des anciens présidents de pays de la zone et des groupes de presse espagnols. Parmi ces brillantes personnalités morales, il y a, bien sûr, le merveilleux groupe « El Mercurio » du Chili dont on a appris à l’ouverture des archives de la CIA qu’il avait reçu plusieurs dizaines de millions pour participer, à l’époque, à la déstabilisation de Salvador Allende. On devine que ce n’était ni le seul cas, ni la dernière fois. Combien parmi tous ces héros de la liberté de la presse sont encore sous perfusion ? En tout cas ils n’ont donc pu faire moins que de s’inquiéter des « restrictions croissantes contre la liberté de la presse » en Amérique du sud. Ils ont même fait une liste de pays mis en cause. Quelle surprise : tous les gouvernements de notre gauche sont pointés du doigt : Equateur, Bolivie, Venezuela, et, évidemment, l’Argentine. Assez étrangement si l’on ose dire ce n’est pas dans ces pays que des journalistes sont assassinés mais dans d’autres, dont la liste n’est pas faite. Mais qu’on établirait facilement. Les quarante journalistes assassinés l’an passé dans cette Amérique l’ont été au Mexique, en Colombie et dans d’autres paradis de la liberté de cette sorte.
Cette ambiance montre à quel point les nôtres sont dans le collimateur et quelle vigilance il nous faut avoir. En fait la question des médias et de leur capacité de nuisance contre la démocratie est centrale dans tous les processus de cette nature. La question se posera donc à nous le moment venu. D’une certaine façon nous le savons bien elle est déjà posée. Le déni démocratique qu’est la répétition en boucle des mêmes argumentaires en faveur de toute question touchant l’Europe est présent dans tous les esprits. Mais encore n’est-ce là qu’un effet d’opinion, même si l’on doit dénoncer que les intéressés fassent passer leurs manœuvres pour de l’indépendance d’esprit. Mais j’estime que des campagnes moutonnières comme celle qui ont été menées contre Chavez posent des questions d’un ordre différent. Il s’agit clairement d’une campagne internationale. Son origine est clairement visible. Son insertion dans un dispositif de campagne pré-putchiste, favorable au candidat de la droite des socialistes et de l’extrême-droite est évidente. Sur place, le croirez-vous, il y avait dix mille journalistes pour « couvrir l’évènement ». En fait ils vinrent commenter la défaite annoncée de Chavez. Beaucoup parmi eux se préparaient aussi à soutenir le putch de droite qui aurait accompagné un résultat serré du type de celui qui fut psalmodié par le grand mouton médiatique dans l’Europe entière. Les êtres les plus vils furent mis en mouvement. Par exemple, en plus de l’ancien terroriste à la retraite Paulo Paranagua, il y eu aussi le dessinateur officiel du « Monde », l’infâme Plantu. Ce bénéficiaire d’un prix de la liberté de la presse de dix mille euros attribué par le Qatar a battu le record de l’ignominie. Il a osé déclarer sur France 5 que Chavez et Pinochet c’était « pareil », puisque Chavez et « ses sbires » auraient tué autant de monde que le dictateur chilien. Ecœurement : le « journaliste » qui animait le « débat » ne corrigea rien. N’empêche que cette masse de dix mille témoins venus pour la bonne cause et repartis bredouilles a dû, de surcroît, en contradiction avec les discours précédents, reconnaître au moins par son silence que le système de vote est, comme l’a dit Jimmy Carter, le meilleur et le plus honnête des Amériques.
La loi de libération de la presse en Argentine porte sur les médias audiovisuels. Elle interdit au propriétaire d'un média écrit d’en posséder un autre dans l’audiovisuel. Une série de restrictions de cette nature se donne pour objectif de réorganiser le paysage médiatique du pays. Le but est de parvenir globalement un véritable pluralisme médiatique. Celui-ci ne doit pas se comprendre seulement comme un pluralisme d'opinions politiques. Il s'agit aussi de permettre à une pluralité de source de s'exprimer. C'est ainsi que les écoles, les universités, les « communautés » comme on appelle ici un comité de quartier, où les groupes sociaux, ont vocation à recevoir des licences pour pouvoir émettre. D'ores et déjà des centaines de médias de cette sorte existent. La loi veut obtenir une répartition en trois tiers de la propriété médiatique. Un tiers pour le privé, un tiers pour le service public, un tiers pour ce que nous appellerions, nous, le secteur associatif. Pour que le système fonctionne il faut évidemment que les finances suivent en faveur des structures les plus faibles. C'est ce qui est prévu ici. D'un autre côté la loi est considérée comme une contribution au développement de l'emploi dans la mesure où, en stabilisant l'existence du secteur associatif et du secteur public, une masse considérable d'emplois sont soit créés soit, de ce fait, protégés. Le gouvernement argentin fait donc remarquer qu'actuellement tous les médias, sauf un, se sont mis en adéquation avec le nouveau cadre légal. Le méga groupe « Clarin » devra donc s’y conformer à son tour. C'est-à-dire qu'il devra se démanteler et se séparer de ses propriétés qu’il détient en contradiction avec la nouvelle loi.
Ce qui est intéressant dans cette affaire c'est qu'enfin il se passe quelque chose. Le problème de l'organisation démocratique de l'espace médiatique ne peut être abandonné à la loi du marché. Car le résultat est beaucoup trop évident : des monopoles se constituent qui aggravent le caractère déjà moutonnier et uniformisant des politiques éditoriales. Mais surtout la loi du marché c'est aussi celle du précariat pour les salariés de la presse. Cette réalité sociale pèse lourdement sur la qualité et le contenu rédactionnel. Pendant longtemps la seule critique de la gauche à propos de l'organisation de l'espace médiatique s'est concentrée sur la question de l'indépendance des médias. Elle a été beaucoup moins présente sur le terrain de la critique de l'uniformisation des lignes éditoriales. J'estime pour ma part que la question du pluralisme est centrale. Pluralisme des opinions, pluralisme social du recrutement des gens de presse, pluralisme des sources de production. Et s'il est vrai que ces questions peuvent faire l'objet d'un travail législatif méthodique comme le prouve l'exemple argentin ou équatorien, on doit immédiatement y assortir une seconde préoccupation : la question sociale des salariés de la presse. En effet le précariat, l'abus d'usage des stagiaires, les contractions permanentes des effectifs et la course à la productivité individuelle sont des causes directes de ce que nous dénonçons dans le paysage éditorial actuel.
Le jour même de mon arrivée à Buenos Aires je fus reçu par le ministre des affaires étrangères. Celui-ci me remit l'invitation que j'espérais pour pouvoir participer le soir même à la manifestation qui célébrait le troisième anniversaire de la promulgation de la nouvelle loi sur la presse. Ce rassemblement avait lieu à l'intérieur du palais présidentiel. J’y fus accueilli de façon très prévenante. Placé au premier rang, exactement au pied du pupitre, je compris que j'étais destiné au rôle de témoin étranger de l'événement. Et lorsque la présidente Cristina Kirchner s'exprima, en effet, non seulement elle salua ma présence mais elle s'adressa à moi directement à plusieurs reprises pour me prendre à témoin. Il est vrai que son discours se voulait extrêmement ferme. Elle dénonça ce fait qu'il était impensable qu'un tel pouvoir soit abandonné à un groupe de presse qui par ses obstructions judiciaires et ses campagnes permanentes semblaient penser avoir le rôle une autorité supérieure à tous les autres pouvoirs du pays. Et quand elle entra dans une longue description de la nouvelle répartition des attributions de licences et du paysage médiatique actuel, on comprit mieux ce qu'elle voulait dire quand elle affirma que la normalité et le respect de la loi étaient généraux à une exception près. Pour elle, en quelque sorte, le 7 décembre serait la date de la fin d’une exception isolée. En ce sens, si ferme que soit le propos à l'égard du fautif, globalement le discours se voulait ainsi apaisant en réduisant à un cas contre 500 autres le problème posé.
Je reviens aux menaces qui pèsent sur l’action du gouvernement progressiste argentin. Et pour cela je dois évoquer les conséquences de la nationalisation de la compagnie pétrolière argentine Repsol. En fait il s'agit d'une re-nationalisation. Autrefois la compagnie appartenait à l'État comme dans la plupart des pays du monde. Elle fut privatisée au moment de la folie libérale du gouvernement Menem. Cette compagnie avait désormais son siège en Espagne. Le gouvernement espagnol s'est donc immédiatement mobilisé pour protester contre cette nationalisation. Mais si l'on veut bien y réfléchir, la question se pose de savoir s’il est légitime pour un gouvernement démocratique de s'en prendre à un autre au nom des intérêts d'une compagnie privée. Le gouvernement espagnol ne s'est pas contenté de protester, il a agi. Les parlementaires espagnols au Parlement européen ont fait adopter une motion, une de plus, où le Parlement condamne cette nationalisation. Mais il y a pire encore. L'Union européenne, en tant que telle, à la demande des Espagnols, a porté plainte contre cette nationalisation devant un tribunal international à l'OCDE. Bien sûr ce genre d'initiative n'a guère fait l'objet de publicité dans la presse libre et indépendante des pays du prix Nobel de la paix. Il n'empêche que ce n'est pas acceptable. Comme européen, je ne me sens pas du tout molesté par le retour d’une compagnie pétrolière sous le contrôle de son peuple. C'est même plutôt l'inverse. Et chacun sait que le programme « L'Humain d'abord» prévoit la nationalisation de Total. J'estime que le nouveau gouvernement français et le nouveau président de la république ne devraient pas être solidaires de cette démarche contre l'Argentine. Au contraire il devrait demander l'arrêt des poursuites par l'Union européenne. Nous allons donc devoir nous occuper d'organiser une campagne pour obtenir le retrait de la plainte. Je crois que ce sera une campagne assez motivante dans la mesure où elle permet de faire le lien entre le soutien aux avancées de la nouvelle Amérique du Sud, la propagande pour que des mesures similaires soient prises en Europe, et la dénonciation du caractère grossièrement agressif et réactionnaire de l'action internationale de l'Union européenne, notre cher prix Nobel de la paix.
A présent voici un portrait. Celui de Lalo. C’est un surnom, bien sûr. Je l’ai connu pendant son exil politique en France. A présent il vit entre Paris et Buenos Aires. C’est un homme tout en finesse. Cela concerne aussi bien son apparence physique longiligne que ses manières délicates ou sa façon de considérer les événements. Sur place, pendant mon séjour, c’était le référent du Parti de Gauche. Il a été volontaire pour me seconder, en plus de la personne à qui le gouvernement a confié le soin de m’accompagner. Lalo a donc passé le temps de ma présence en Argentine dans la fonction de secrétaire particulier, attaché de presse, garde du corps et même chauffeur à l’occasion. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rencontré quelqu’un dont les façons soient si tempérées. Pas un instant le tourbillon qui m’a entouré n’a semblé le perturber. Il faut dire que la vie lui a donné quelques occasions d’apprendre à garder son sang-froid.
Lalo revient de loin. Très loin. Un soir, en 1978, les militaires argentins sont venus le chercher et l’on enlevé, lui et sa femme. Il y avait déjà deux ans qu’il vivait dans la clandestinité. En fait lorsque le coup d’état a eu lieu, il était à l’extérieur du pays. Mais son organisation politique lui a donné la consigne de rentrer à tout prix. « Pourquoi l’as-tu fait ? », lui ai-je demandé. « Je voulais résister », me dit-il. C’est tout. Il lui a fallu quatre mois pour y parvenir. Mais il rentra. Il avait été responsable syndical dans une usine de la métallurgie. L’AAA l’avait inscrit dans le registre de gens à liquider. AAA c’était « l’alliance anti-communiste argentine », une variante d’escadron de la mort. Une fois enlevé, il passe donc dans la catégorie des « disparus ». Les militaires en font ce qu’ils veulent. Personne ne sait où ils sont. Cela fait partie du mécanisme de la terreur. Lui a été interné au camp de concentration nommé Vésuvio. Je connais. Il y est passé deux mille cinq cent personnes, toutes torturées et un très grand nombre y ont été assassinées. J’ai aidé deux femmes à en sortir à l’époque avec une campagne de pétition. Car il y eut une brève période où une brèche avait été ouverte dans le dispositif de la dictature. La commission des droits de l’homme de l’Organisation des Etats Américains rendit publique une liste de disparus établie à partir des témoignages qui étaient remontés par les réseaux militants des ONG, des églises de base et des survivants évadés. De tous côté, à l’extérieur, il y eu des campagnes pour réclamer la réapparition des personnes portées sur cette liste. Les militaires cette fois-là durent lâcher prise à propos d’une série de gens. Pas tous. Mais ce fut la chance de Lalo. Il fut « légalisé », comme les deux femmes dont je m’occupais et combien d’autres. Cela signifie qu’il ne fut pas assassiné mais transféré dans une prison officielle. L’organisation politique à laquelle il appartenait réussit de cette façon à avoir au total trente-cinq survivants. Mais parmi toutes ses victimes, dix neufs sont des disparus, à tout jamais. Ont-ils été jetés dans la mer depuis un hélicoptère comme ce fut le cas pour tant d’autres ? Fusillés et enterrés dans les charniers où ont été ensevelis bon nombre des 30 000 victimes de la dictature ? Ou bien sont-ils morts sous la torture ? On ne saura jamais. Quand Lalo a été arrêté, le gars qui l’a donné était présent. Il n’avait pas supporté la torture et il avait parlé. J’ai demandé à Lalo ce qu’il en pensait. Il m’a dit de sa voix tranquille qu’il ne lui en voulait pas. Il a ajouté : « Il m’a donné, mais il m’a sauvé la vie aussi ». Et ensuite il a expliqué. Le gars a dit que Lalo était juste une petite main qui tirait les tracts. Il n’a pas dit que c’était un des dirigeants de l’organisation. La deuxième chance de Lalo c’est sa table de salle à manger. Une table spéciale. C’est un menuisier rescapé du ghetto qui la lui avait fabriquée. Ça ne s’invente pas. Une table à double fond très bien ajustée. Les militaires n’ont rien trouvé en fouillant la maison, à part la ronéo pour les tracts. La chance suivante, c’est que les militaires et les escadrons de la mort étaient des voyous qui pillaient les maisons après avoir enlevé les gens. Ceux-là ont donc tout déménagé et tout vendu. C’était ce qu’ils appelaient le « butin de guerre ». Du coup la table de Lalo a elle aussi disparu, sans livrer son secret. Devenu détenu « légal », Lalo tombait sous le coup de la loi « ordinaire ». Mais rien ne justifiait sa détention, puisqu’il n’y avait pas d’autres charges contre lui que d’avoir utilisé une ronéo pour éditer des tracts séditieux. Lalo a donc eu droit à une mise en liberté conditionnelle. Il s’est aussitôt enfui du pays. Au Brésil. Et de là, il partit pour la France où je l’ai connu.
La règle d'or en pleine incohérence
L’Assemblée a adopté le traité budgétaire européen. Le groupe socialiste a largement mêlé ses voix à celles de l’UMP pour voter le traité Sarkozy. La suite a été encore plus lamentable.
La droite a apporté 195 voix en faveur du traité. Bien sûr, compte-tenu du rapport de force à l’Assemblée, les voix favorables au traité sont plus nombreuses à gauche. C’est ce que répètent les socialistes pour essayer de masquer leur ralliement au traité Sarkozy. Il n’y a pourtant pas de quoi en être fiers. D'autant qu'ils savent que ces voix de droite leur seront indispensables au Sénat. A l’Assemblée, seuls les députés du Front de Gauche ont unanimement voté contre le traité. Au final 70 députés ont voté contre dont 45 député de gauche. Le "non" de gauche est donc majoritaire dans le "non" au traité. Comme en 2005. Au final, ce sont 12 députés d'Europe-Ecologie-les-Verts, 17 députés socialistes et 3 députés chevènementistes qui se sont joints au Front de Gauche. En dépit des pressions qu'ils ont subies ! 18 autres n'ont pas voté le traité, préférant s'absenter ou s'abstenir. A l'arrivée, il n’y a pas de majorité de gauche pour le traité Merkozy, même sous emballage socialiste. Le gouvernement Ayrault n'a pas pu rassembler la majorité absolue de 289 députés de gauche alors que le groupe PS compte à lui seul 297 parlementaires ! Le gouvernement ne peut agir qu’avec le soutien de la droite. Mais une alternative de gauche s’est manifestée avec le vote commun de ces députés socialistes, verts et Front de Gauche contre le traité. A l'arrivée, le "non" de gauche est significatif. En tout cas, il est plus fort que ce que redoutait le gouvernement.
Mais, hélas, seul le Front de Gauche a été cohérent jusqu'au bout. Dès le lendemain du vote sur le traité, les députés PS, EELV et radicaux de gauche ont voté comme une seule main pour la loi organique. Même ceux qui avaient rejeté le traité. Aucun député de ces trois groupes n'a voté contre la loi organique. Seuls les trois députés chevènementistes, apparentés au groupe PS, ont voté contre. Et on compte à peine 10 abstentions dans ces groupes. Pourtant, cette loi organique est étroitement liée au traité. Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances l’a reconnu dès l’ouverture du débat à l’Assemblée : « Le projet de loi organique relatif à la programmation et à la gouvernance des finances publiques est un texte qui tire les conséquences du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, le TSCG, en termes de gouvernance de nos finances publiques et les incorpore dans le droit français ». C’est cette loi organique qui sacralise la règle d’or budgétaire d’interdiction des déficits. Elle précise les modalités d’application du traité. Ceux qui ont voté contre le traité mais pour la loi organique sont donc incohérents. C’est la même logique économique, politique et juridique. Il reste encore bien du chemin a faire pour délimiter stablement un nouveau pôle de gauche parlementaire.
Le choix d’une loi organique est un artifice politique et juridique de François Hollande. Certes, une loi organique est un texte juridique d’une valeur inférieure à la Constitution. Les lois organiques précisent les modalités d’application de la Constitution. Mais de ce fait, elles ont une valeur juridique supérieure aux lois ordinaires et notamment au budget. Le Conseil constitutionnel pourra censurer le budget s’il ne respecte pas la règle d’or inscrite dans la loi organique, exactement comme si elle était inscrite dans la Constitution. Cependant mettre la règle d’or dans une loi organique est plus simple que l’introduire directement dans la Constitution. Pour réviser la Constitution, il aurait fallu un référendum ou bien une majorité des trois cinquièmes du parlement. François Hollande ne l’a pas. Alors que pour faire adopter la loi organique, il lui suffit d’une majorité absolue à l’Assemblée. Ce tour de passe-passe démocratique est explicitement prévu dans l’article 3 du traité, pour mieux contourner le vote populaire.
Cette loi organique dit essentiellement deux choses. D’abord, elle reprend la règle d’or. Pierre Moscovici a essayé de le nier mais sans convaincre personne : « La loi organique n’énonce pas de règle d’or en tant que telle. Les innovations qu’elle propose sont d’ordre procédural ». Il sait que c’est faux et que la loi organique transcrit la règle d’or dans le droit français. Il sait aussi que la loi organique renvoie explicitement à l'article 3 du traité qui détaille cette règle d'or. A ce sujet, je veux répondre à une énormité qu’a proféré le centriste Charles de Courson dans le débat. Il a déclaré : « Ce qui fait le malheur des peuples, ce n’est pas la règle d’or : c’est ceux qui l’ont oubliée, qui ont surendetté leurs peuples et qui les amèneront un jour à un régime dictatorial ! Tous les démocrates devraient être d’accord avec la règle d’or ! ». Il lui reste à apprendre plusieurs choses. D’abord que l’Etat le plus attaqué aujourd’hui après la Grèce, à savoir l’Espagne, avait pourtant inscrit la règle d’or dans sa constitution. Adopter la règle d'or n'est donc en rien une protection contre les spéculateurs, au contraire. Ensuite, il faut qu'il apprenne que la règle d’or a été appliquée par les dictateurs Pinochet au Chili et Salazar au Portugal. Ce n'est donc absolument pas une avancée démocratique !
La loi organique débattue à l’Assemblée interdit un déficit structurel supérieur à 0,5% de la richesse du pays soit 10 milliards d’euros. Ce chiffre concerne le total du déficit de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. Pour 2012, le seul déficit structurel de l’Etat avoisinera 70 milliards. Pour revenir à l’équilibre, il faudrait donc supprimer 60 milliards d’euros soit autant que le budget de l’Education nationale ! Mais le gouvernement Ayrault va encore plus loin dans l’austérité et le dogmatisme anti-déficit. Le traité prévoit un déficit autorisé de 0,5% de la richesse du pays. Dans la loi organique, le gouvernement Ayrault serre la vis un peu plus en se fixant une limite plus dure encore : 0,25% sur deux années consécutives. Et dans ses perspectives budgétaires, le gouvernement Ayrault redonne un tour de vis de plus. Il se fixe comme objectif d’arriver à 0% de déficit structurel en 2016 ! Dis autrement, Ayrault va encore plus loin que ce que prévoit le traité Sarkozy en terme d’austérité et de recul de l’intervention de l’Etat ! En cela, Ayrault met ses pas dans ceux des libéraux les plus délirants.
Tous ces pourcentages sont censés être calculés en termes de « déficit structurel ». Cette notion barbare signifie que le déficit est calculé après correction des variations conjoncturelles et des mesures ponctuelles et temporaires. Si je vous en parle, c’est parce que c’est une escroquerie intellectuelle de première grandeur ! Il n’existe pas de méthode de calcul du déficit structurel commune à tous les instituts économiques. Le respect de la règle d’or dépendra donc de qui fera les calculs. Et à ce petit jeu, la Commission européenne est comme souvent la plus brutale et la plus anti-Etat. Selon le journal financier américain Wall street journal, les méthodes de calcul de la Commission européenne donnent un déficit structurel de 0,5% de la richesse du pays si on les applique aux Etats-Unis. La Commission du parlement américain chargé des affaires budgétaires aboutit elle à un déficit structurel de 5,3% de la richesse du pays. L’écart varie de un à dix ! Je prends cet exemple car c’est le plus caricatural. Mais pour la France, les écarts varient du simple au double selon que vous prenez les chiffres du FMI, de la Commission européenne ou d’autres organismes. Puisqu'il n'existe pas de définition commune, l'ampleur des coupes dépendra du bon vouloir de la Commission.
L’autre point central de la loi organique est antidémocratique. Il s’agit là encore de décliner le traité et son article 3. L’article 8 de la loi organique crée un « Haut conseil des finances publiques ». Celui-ci serait chargé de surveiller le processus budgétaire national. Il devrait valider les hypothèses de croissance du gouvernement. Il devra aussi contrôler que les déficits attendus et réalisés respectent le traité et la loi organique, alerter si ce n’est pas le cas etc. Toutes ces tâches relèvent normalement du Parlement, c’est-à-dire des élus du peuple. En tout cas c’est ce que dit la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Voici ce qu’en dit son article 14 : « Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ». C’est la base de la souveraineté populaire en matière budgétaire. Or, ce Haut Conseil des Finances Publiques dépossède le peuple et son parlement de sa souveraineté. Ce Haut conseil ne sera composé que de technocrates et de comptables nommés et non élus. En lieu et place du Parlement, c’est la Cour des Comptes qui se voit reconnaître le rôle principal. Voyez plutôt. Si les amendements de l’Assemblée sont repris, le Haut conseil comprendrait 11 membres dont … aucun parlementaire ! Il y aurait cinq membres de la Cour des Comptes dont son président qui présiderait aussi le Haut Conseil. Le Haut conseil serait aussi composé de « quatre membres nommés, respectivement, par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat et les présidents des commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, en raison de leurs compétences dans le domaine des prévisions macroéconomiques et des finances publiques; ces membres ne peuvent exercer de fonctions publiques électives nationales ». C’est-à-dire que ces « experts » seront nommés par des élus mais ne pourront pas être députés ou sénateurs. Il existe pourtant dans chacune des deux assemblées une commission des finances qui est déjà chargé du suivi et du contrôle budgétaire. Enfin, l’Assemblée a voté un amendement sur ce point. Il prévoit que le président du Conseil économique, social et environnemental désignera aussi un membre. Et un autre amendement précise que le directeur de l’INSEE siégera de droit dans cette instance. Mais cela ne change rien à la question démocratique.
Le même article 8 de la loi organique est extrêmement clair : « Dans l'exercice de leurs missions, les membres du Haut conseil des finances publiques ne peuvent solliciter ou recevoir aucune instruction du Gouvernement ou de toute autre personne publique ou privée ». C’est la même logique « d’indépendance » qui s’applique déjà à la Banque centrale européenne. C’est cohérent avec la logique austéritaire de l’Union européenne. Il s'agit d'éloigner les questions budgétaires du peuple. Il s’agit de protéger les intérêts particuliers des rentiers de la volonté populaire. Les libéraux et les sociaux-libéraux expliquent qu’il n’y a qu’une politique possible. En conséquence, les « experts » choisis par eux seraient les seuls à savoir et donc à pouvoir décider. C’est une régression démocratique extraordinaire. Elle peut se résumer ainsi : tout sauf le peuple !
Au nom du Front de Gauche, François Asensi, député de Seine-Saint-Denis, a défendu une motion de rejet de la loi organique. Comme il l’a dit lui-même, c’était une respiration indispensable dans le débat : « Mon propos sera moins consensuel. Je crois rêver en voyant cette assemblée, où droite gouvernementale et gauche gouvernementale s’entendent à merveille et où il n’y a plus aucune opposition sur le plan économique. Je constate une fusion politique entre les deux, au moins sur les questions économiques ». Puis, dans son argumentation, il est revenu sur cette volonté de confier la politique à des organismes « indépendants » de la volonté des peuples. Pour cela, il a notamment cité Pierre Mendès-France. Voici ce qu’il disait en 1957 contre la ratification du traité de Rome, à la tribune de l’Assemblée, c’est d’une cruelle actualité : « L'abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement "une politique", au sens le plus large du mot, nationale et internationale ». Il a ensuite dénoncé la méthode « juridiquement contestable » de la loi organique et surtout son contenu : « Cette loi organique sert de cheval de Troie aux diktats des marchés financiers et de la Commission européenne, et promeut une nouvelle étape vers une Europe antidémocratique et antisociale. Par les transferts de souveraineté inclus dans le traité budgétaire européen, par le reniement de la souveraineté populaire et parlementaire, cette loi organique bouleverse de manière structurelle l’équilibre des pouvoirs publics. Elle vise à créer un cadre budgétaire extrêmement contraint qui, tout en préservant les apparences, vide de pouvoir nos institutions ». En cohérence, les députés du Front de Gauche ont donc voté contre la loi organique, comme ils ont voté contre le traité.
Le prix Nobel de la Paix en mémoire des centaines d'imigrants morts en essyant de traverser les mers devant la politqiue de cette Union qui ferment les frontières.
Prix Nobel de la Paix pour tous les européens jetés dans la rue au nom de l'Austérité.
Prix Nobel de la Paix pour tous les chômeurs jeunes et vieux qui comme moi vont bientôt se retrouver sans électricité, sans logement étant trop vieux pour travailler et trop jeune pour avoir droit à la retraite.
Prix Nobel de la Paix pour avoir généralisé une nouvelle guerre, la guerre économique, poussant au suicide des miliers d'européens et affamant les pays du tiers monde.
Qu'attendre d'un prix décerné au nom de l'inventeur de la dynamite. Le pire c'est le concert d'auto congratulation de la classe politique dans sa grande majorité, jusqu'à la petite larme. Écœurant.
Sérieux, ils sont déconnectés du monde à ce point? C’est grave! Va falloir qu'ils descendent. Ils planent complet! J'ai recraché mon café à l'annonce d'une telle idiotie emphatique. Des ignorants félicitent des incompétents!
Le prix nobel de la paix à ce qui va nous mener à la troisième guerre mondiale sur ce continent, je vous dis ils ne manquent pas de cynisme. Je suis d'accord avec vous!
Quelqu'un prend il encore ces guignols au sérieux, après avoir désigné en 2011 le chef militaire de la plus grande et menaçante armée du monde ?
Ceci dit, on peut effectivement trouver remarquable d'avoir jusqu'ici empêché (dans une certaine mesure) les guerres civiles malgré des politiques de plus en plus inégales et illegitimes.
Bravo au Front de gauche pour sa cohérence lors des deux votes à l'Assemblée. Je m'étais moi aussi félicité dès le premier jour d'un nombre plus élevé de NON de gauche, mais le lendemain a été une déception. Cela confirme que seul le FdG incarne désormais en France ce que l'on attend d'un parti de gauche face à cette déferlante ultralibérale et antidémocratique. Pas de surprise pour ce vote des socialistes avec la droite, ce n'est que le dernier d'une longue liste (merci à ceux qui ont sur ce forum indiqué ce percutant montage vidéo qui le rappelle très bien).
Concernant Mendès France que vous citez, dans le même discours, il disait aussi : " le salut exige parfois une politique financière de courage et de rigueur. Mais il appartient néanmoins au Parlement de choisir ces sacrifices et de les répartir". Pas une Commission ultralibérale, ce qui va être le cas malheureusement, mais il faudra se mobiliser le jour venu pour l'éviter.
@ Mireille le 14 Octobre à 9h28
Bonjour,
J'ajouterais a ton propos, qu'une politique permettant les déficits pour les investissements d'avenir n'interdit pas que la gestion soit saine et rigoureuse. Le gaspillage est une chose, la gestion une autre. Le Front de Gauche ne souhaite pas une politique ruineuse, mais une politique de redistribution des richesses. De plus combien vont être rémunérées ces personnes de ce comité de contrôle? Qu va payer. Encore le peuple.
Vive la 6ème République! Vive la Sociale!
Bonne journée à tous
Mon sentiment est de plus en plus net : nous ne vivons plus en démocratie. Nous vivons dans une dictature, même si nous ne connaissons pas le visage et le nom de notre dictateur, il existe sans aucun doute. Comme l'appel de Jean-Luc du 9 octobre, organisons la résistance, commençons par l'action non-violente.
Quelle tristesse de voir le parti socialiste s'associer avec la droite pour voter ce traité et la règle d'or ! Comme le souligne Jean-Luc Mélenchon qui indique là une simple règle économique de bon sens, il est impossible de créer de la croissance si on n'investit pas dans les outils qui favoriseront cette croissance, comment peut on élever une maison pour abriter une famille si on ne fait pas un crédit pour acheter les matériaux nécessaires ! et avant que la relance ne se fasse, il va bien falloir augmenter la dette ne serait ce que pour mettre en place les outils qui pourront fabriquer ce qui représentera la consommation de demain ! le chien va tourner en rond et se mordre la queue, comment voulez vous qu'il puisse ainsi aller chercher à manger. Notre gouvernement aidé par la droite en est là. Il tourne en rond !
Il va bien falloir que Jean-Luc Mélenchon trouve un point d'appui pour soulever notre peuple qui ne veut pas mourir !
Ce discours de Mendès France évoqué par Jean Luc est fabuleux. Je connaissais la citation de François Asensi, mais je viens de lire le reste (il est bien analysé ici), et c'est passionnant. On est en 57 pour le Traité de Rome, et quasiment tous les problèmes de cette Europe libérale qui démarre sont déjà anticipés. En particulier les passages sur l'harmonisation sociale et fiscale vers le bas, vu l'absence de garanties prises à l'époque par la France, sont visionnaires. Par ailleurs, son propos va à l'encontre de ce qu'a fait ensuite le PS à chaque traité, c'est à dire fausser le débat, dire que l'important est de signer et d'avancer, même si le traité n'est pas satisfaisant, on réorientera plus tard. Pour Mendès France, c'est l'inverse : "Les affaires les plus importantes doivent être tranchées clairement par le traité lui-même ; de même que les garanties obtenues doivent y figurer. Auprès, il sera trop tard." Ca paraît du bon sens, mais on en est tellement loin aujourd'hui avec les socialistes. Mélenchon nouveau Mendès ?
On voit bien à travers cet article, l'importance de ce qui se passe autour de nous. Ne peut-on envisager la création d'une revue internationale du PG qui rendrait compte des luttes et des avancées dans les autres pays du monde ?
En bon français, cela s'appelle un coup d'état. Le peuple et ses élu--e-s sont dépossédés de choix politique. Gare quand le peuple va s'en apercevoir.
C'est une bonne chose d'avoir été en Argentine pour connaître l'aternative et la façon de s'y prendre pour ouvrir la presse à la liberté de l'info. Comme je l'ai déjà dit pour ma part je boycotte les infos médiacrates mais c'est vrai, que je ne trouve d'infos quotidiennes nulle part, qu'il ne soit des infos indépendantes (toutes les infos sont les mêmes d'une chaîne à l'autre, d'une radio à l'autre, d'un journal à l'autre). Ce qui est quand même d'une grande différence entre l'Argentine et notre FdG, c'est que l'Argentine peut changer les lois car élu par le peuple alors que nous sommes, il faut le dire, ici en France "rien du tout" car "invisible" Comment agir sans légitimité politique puisque baillonné. Là est un défi encore plus grand. Et quand je parle d'infos, je parle d'info accessible à tous. On pourrait me dire achète tel journal, achète tel programme télé... A savoir, que le 10 du mois, je suis déjà burn out du porte monnaie et donc dans ce cas je n'ai accès à aucune info différente. Cette info libre, il nous la faut car le "TCSG" en a découlé et d'autres choses aussi importante en découleront. Exemple : acceptation de la privatisation de la SS... par l'intermdédiaire de la médiacratie qui nous l'imposera dans le cerveau avant de nous l'imposer par la loi. C'est dur, compliqué, c'est un certainement un long procéssus mais aussi on doit certainement avoir des idées et des compétences qui ne demande qu'à agir et à concrétiser. Merci le FdG que j'espère le FDP !
La droite dit que le Front de gauche est anti-démocratique car nous voulons "abolir la liberté de la presse". Il va donc nous appartenir de clarifier politiquement dans un pays libre, démocratique et républicain ce que recouvre ce terme..Remplacer simplement une propagande de droite par une propagande de gauche, l'histoire nous a montre à quelles extrémités anti-démocratiques cela conduit. En cela, l'exemple argentin prend tout son sens. Comme on dit l'enfer est pavé de bonnes intentions ! Vive la République sociale!
Ce que nous dit Jean-Luc de l'Argentine confirme l'extrême intérêt et même l'urgence qui s'attache à observer et à soutenir ce qui va dans le bon sens en Amérique Latine. Il ne s'agit pas d'encenser ou de singer de soi disant modèles, mais de comprendre que, contrairement à cette rengaine idiote dont on nous rebat les oreilles depuis plus de 30 ans, il y a d'autres politiques possibles que laisser les clefs de la maison aux détenteurs du fric et à leur chiens de garde. Revenir aux retraites par répartition, nationaliser un groupe pétrolier, casser le monopole médiatique, voila des décisions qui font complétement changer de cap à un pays. Outre qu'il est plus réjouissant, au titre de la solidarité humaniste que tous les hommes se doivent entre eux, de voir un peuple s'en sortir par le haut, que d'en voir d'autres, comme la Grèce et l'Espagne, s'enfoncer dans un malheur sans fin, ces avancées progressistes nous sont indispensables dans le désert actuel de la sauvagerie pseudo économique triomphante. Elles confirment concrètement, même si nous n'avions aucun doute théorique sur sa valeur, que notre programme, dans sa façon volontariste d'envisager la politique, est le bon. Car au-delà des détails d'application, les avancées progressistes de l'Argentine, sont de la même nature que celles envisagées par notre programme : reprendre, par la force de la Loi, le pouvoir remis entre des mains illégitimes pour le mettre au service de l'intérêt général. Mais ce rapprochement ne s'arrrête pas là; non seulement nous avons un devoir impératif de solidarité avec ces pays mais, mondialisation oblige, face à la solidarité sans faille de l'Internationale des accumulateurs de fric, tous les progressistes d'Europe doivent faire pression par tous moyens de communcation et au grand jour, pour que le caniche des marchés et des USA qu'est devenue l'Europe Gisscard-Delors, prix Nobel de la trahison, arrête de façon concrète d'empêcher les peuples d'Amérique Latine de faire ce que cette Europe là, qui n'est pas la nôtre, ne peut et surtout ne veut pas faire.
Jean-Luc Mélenchon : "la Commission européenne est comme souvent la plus brutale et la plus anti-Etat. Selon le journal financier américain Wall street journal, les méthodes de calcul de la Commission européenne donnent un déficit structurel de 0,5% de la richesse du pays si on les applique aux Etats-Unis. La Commission du parlement américain chargé des affaires budgétaires aboutit elle à un déficit structurel de 5,3% de la richesse du pays."
Je pense qu'un petit rectificatif serait nécessaire : les chiffres cités par Jean-Luc indiquent un "écart conjoncturel" et non un "déficit structurel". Cf Frédéric Lordon, blog du Monde Diplo "la pompe à phynance" (26/09/2012) :
Le Wall Street Journal, peu suspect d’être un agent du laxisme budgétaire, ironise sur la divergence des estimations d’écart conjoncturel (la différence entre le déficit courant et le déficit structurel) rendues à propos des finances publiques étasuniennes respectivement par la Commission européenne (qui s’occupe généreusement des autres) et le Congressional Budget Office (CBO), la commission parlementaire vigie des finances publiques US. Là où le CBO (qui n’est pas non plus un organe de la révolution) évalue l’écart conjoncturel étasunien à 5,3 points de PIB, la Commission et ses méthodes ne voient qu’un ridicule 0,5 % [5] – soit tout de même une différence du simple au décuple… Aussi cette malencontreuse boulette a-t-elle la propriété de mettre en évidence que derrière leurs prétentions de parfaite objectivité, les partis pris « métriques » de la Commission tendent à systématiquement minimiser l’écart conjoncturel, c’est-à-dire à proclamer que la presque totalité du déficit est du déficit structurel – à réduire à la schlag, ce qu’il fallait démontrer.
Là, on comprend mieux la brutalité de la Commission Européenne.
Plantu définitivement irrécupérable: Il y a quelques jours sur TV5 International, invité à dessiner des t-shirts symboliques pour divers courants et hommes politiques, pour Chavez le triste bonhomme s'est appliqué à dessiner une camisole de force... Evidemment encouragé par les rires gras des autres chroniqueurs présents.
Il n'y a pas de journalistes de Droite à la télé ?
Cette accusation "d'atteinte à la liberté de la presse" et vraiment au coeur de notre combat et il faut vraiment que nous soyons clairs là-dessus car c'est vraiment sur ce point que beaucoup de gens se méfient de nous et hésitent à nous rejoindre. Quand Jean-Luc attaque Plantu avec virulence (et je comprends bien pourquoi, moi aussi je me souviens de cet infâme dessin) il s'attaque à quelqu'un qui s'est construit une image-icône de défenseur de la liberté de la presse à travers le monde. Ce qu'il faut réussir à démasquer c'est cette façon dont la presse installe un espace de'liberté de parole" à l'intérieur d'un cercle contraint que l'on ne remarque plus car nous sommes supposés être nés dedans. A l'intérieur du cercle on est entre gens de grande tolérance, ouverts à la discussion, etc.. etc.. mais dès que quelqu'un fait un pas de côté et se place hors du cercle consensuel alors il n'a plus affaire à des personnes attentives à l'autre et subtiles dans le débat mais à des individus qui font corps avec un système et perdent toute nuance. C'est incroyable de voir comment beaucoup de nos'intellectuels médiatiques" (et Pantu en fait partie) sont à la fois subtils et nuancés quand ils sont à l'intérieur du cercle et perdent toute finesse et toute intelligence lorsqu'ils tiennent des discours sur ce qui est hors du cercle...
Il faut accorder à Plantu l'importance qu'il mérite, c'est à dire aucune car si cet individu avait la moindre once d'honnêteté intellectuelle, il la fermerait. Recevoir un "prix" et une dotations de 10.000 euros de la part d'une dictature ne donne qu'un seul droit, je me répète, c'est de la fermer et se faire tout petit, petit.
Plus on s'avance vers le dénouement d'une situation qui se terminera en catastrophe et plus on voit où se situe le FN. Toujours du côté des menteurs et des manipulateurs! Au moins, ça a le mérite d'être limpide et tout à fait clair.
Complément à mon message de 10h43 : l'hebdomadaire du PG, "A gauche", publie une article très intéressant qui va dans le même sens que le billet de Jean-Luc "Pourquoi s'intéresser à l'Amérique Latine ?". Bien que je ne sois pas d'accord par principe de donner le prix Nobel à des hommes ou des partis politiques, et en admettant que cette institution n'ait pas perdu toute cédibilité, il aurait été bien plus juste de donner ce prix à l'Unasur (Union des nations sud-américaines) ou à l'Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) plutôt qu'au caniche européen.
Je ne connaissais pas ces déclarations extraordinaires de Mendès-France. A titre personnel, les deux personnalités de gauche que j'estime le plus sont Jaurès et Mendès-France (il a eu certes des démélés très polémiques avec le PC sous la IVè, mais l'époque de la guerre froide est derrière nous). Je crois qu'il faut retenir ses propos sur cette Europe qui se trompe lourdement, et les répandre partout autour de nous et sur la toile.
Bonjour Mr.Mélenchon,
Ce voyage en Argentine vous a surement été bénéfique mais pour moi aussi car à entendre le parcours de ce digne résistant, Lalo, dont vous racontez l'histoire, je suis ému et cela nous encourage à poursuivre notre lutte en se remémorant Jacques Coeur qui dixit en son temps " A coeur vaillant, rien d'impossible ".
En ce qui concerne le traité européen, une alternative de gauche s'est dessiné mais malheureusement peu sont cohérent et donc le reste vote la règle d'or ; complètement absurde.
Résistance camarades !
En lisant ce qu'écrit Jean-Luc Mélenchon dans ce billet à propos des pratiques de la dictature argentine, qui lâchait des "disparus" depuis des hélicoptères au dessus de la mer, à propos de la règle d'or appliquée dès son arrivée au pouvoir par Pinochet, à propos du caractère anti-démocratique de l'UE qui prévoit des clauses permettant aux états de ratifier le TSCG sans passer par une remise en cause de leur constitution, je ne peux m'empêcher de faire le rapporchement avec ce qu'écrit Naomi Kein dans La stratégie du choc, le capitalisme du désastre, que j'ai lu récemment. Elle y reprend l'histoire internationale (Amérique du sud, Indonésie, Pologne, Afrique du Sud, Chine, Russie,...) de la mise en place des logiques néo-libérales chères à Milton Friedman et à ses disciples de l'école de Chicago. Dans le même ordre d'idées, on a pu lire cette semaine sur le lab d'Europe 1 le verbatim de la conférence de notre ex-président (que, décidément, nous avons bien fait de virer), dans laquelle il a dit :"je pense que dans les deux années qui vont venir, l’Europe, malheureusement, va connaitre beaucoup de difficultés. Malheureusement pour l’Europe, et heureusement pour vous les investisseurs. Parce qu’il y aura beaucoup d’opportunités dans la crise. La crise européenne n’est pas finie. Les conditions pour que l’Europe sorte de la crise ne seront pas mises en place avant plusieurs mois voire plusieurs années". Il explique donc aux accumulateurs de fric (je reprends à mon compte s'il le permet l'expression de JL. Charpal) que, conformément à ce que veulent les néolibéraux, la crise en Europe sera l'occasion rêvée d'une augmentation de la surface de leur terrain de jeu. Les spéculateurs vont pouvoir continuer à s'en donner à coeur joie.
Il nous faut quand même continuer la résistance, chacun à son poste de combat.
Le paysage éditiorial français ressemble assez bien aux votes des principales élections de la cinquième république. A savoir:
- une presse de droite (le Figaro de monsieur Mougeotte) à la pensée libérale béâte qui écrase la concurrence et muselle l'opposition et le débat d'idées
- une presse de gauche socialiste (le Monde en tête) qui a depuis longtemps accepté les dictats du libéralisme économique (faute d'idées nouvelles et de réelle volonté de remettre en cause le système) et continue a s'appeler de manière impropre socialistes alors que ce sont ni plus ni moins que des socio-démacrates (quelques grammes de social dans un monde capitaliste). Bref, une gauche mole qui déçoit plus que jamais depuis l'accession au trône de François. Appelons donc un chat un chat, le PS se doit d'être renommé SPD.
- une presse centriste (l'Express) dont l'analyse est fine, modérée et juste (à l'image du Modem) mais qui n'influe guère sur la vie politique et les grands courants de pensées, faute d'un électorat stable et d'un leader charismatique.
- une presse de gauche (Libé) qui aboit... la caravane passe. Et malheureusement, n'en déplaise aux militants du parti de gauche et des partis d'extrême gauche, les résultats décevants (malgré une campagne exceptionnelle de justesse, de vérité et d'authenticité) de Jean Luc Mélanchon aux présidentielles en sont le triste reflet. Et oui, les français pensent à gauche mais votent à droite (SPD ou UMP). Malgré la crise, ils continuent de croire au modèle libéral/capitaliste, seulement modéré par quelques gouttes de régulations. En oubliant au passage que la régulation passe à la trappe par la puissance des marchés et des grands groupes globalisés.
- une presse OVNI qui reste trop confidentielle malgré la qualité de ses articles (Le Monde Diplomatique, Courrier International) et qui gagnerait à être connue pour éclairer les esprits et changer la façon binaire de voir le monde.
Je rejoins quelques commentaires axés en quelque sorte sur l'herméneutique de notre programme. Il est en effet important de bien faire comprendre à nos concitoyens que d'une part les attaques de Jean-Luc Mélenchon envers certains journalistes le sont bien dans une optique de pluralité et de liberté de la presse et que, par ailleurs, le combat contre la règle de plomb ne sous-entend aucunement que nous considèrerions qu'un budget équilibré est une faute politique. Ce n'est bien entendu pas le cas mais il faut expliquer pourquoi, si tendre vers l'équilibre est sain (hors investissements pour le bien commun nécessitant l'utilisation du crédit), cet objectif est irréalisable dans le contexte actuel qui au contraire favorise l'endettement.
Je pense qu'il va falloir que notre Front de Gauche évolue sur la question européenne. Mon sentiment c'est qu'on vient de dépasser un point de non retour, et que même si dans 5 ans (ou plus tôt) nous parvenons au pouvoir il devient impossible de faire changer cette Union Européenne. Je pense que nous devrions nous mettre d'accord sur un plan : soit dans un délais d'un an après notre arrivée aux responsabilités nous sommes parvenu à infléchir suffisamment la nature de l'UE (le suffisamment devra être précisé de manière claire avec une liste d'objectifs concrets, objectifs et mesurable) soit nous devrons sortir de l'UE. Et dans ce cas là nous devons avoir un projet alternatif. Dénoncer les erreurs c'est bien, mais il faut qu'on sache ce que nous ferions si cela ne fonctionne pas et surtout il faut que les autres pays européens soit conscient que nous avons une alternative crédible sinon ils ne lâcheront rien.
Depuis la campagne présidentiel, où j'ai découvert le front de gauche, jean-luc Mélenchon, c'est idées et ça façon de penser, que je partage entièrement; je me suis mit à m'intéresser à beaucoup de sujet politique, économique etc... mais bien sûrs ils me restent encore beaucoup de lacunes. C'est pour cela que je vous demande d'être indulgents a la question que je vais vous poser. Je voulais savoir pourquoi l'Espagne proteste contre la nationalisation de la compagnie Repsol ? Qu'est ce que sa apporte a l'Espagne le faite que repsol à son siège chez elle ?
Merci.
Avec surveillance !. Quel écrit !. Des informations qui prouvent la réalité de nos Luttes, c'est hard, ça nous le savions. Merci Jean-Luc de la traduction et du sens du discours de la Présidence d'Argentine très au fait des mécanismes monopolistes privés de non-pensée unique uniforme et dictatorial. Ce monopole des médias dans nos "démocraties" indique le pire et le formatage des esprits et même nous, avec le matérialisme dialectique nous le subissons. C'est : "mais ils font ça", "ils vont jusque là ",
Nous dénoncions la société de conso dans les années 70/80 du siècle dernier en sachant les dégats du système capitaliste, mais en 2012 ils sont passés aux coups d'état des privés les plus réactionnaires patents et permanents bien sûr inscrit comme indépassable, dans le marbre, que la loi petit l devienne la Loi grand L. Les décisions des 3 tiers qui seront appliquées en Argentine montrent tout le chemin à parcourir dans le vieux continent où les journaux gratuits sont distribués à la sortie du R.E.R et partout au métro et lieux d'attente des centres de sécu et autres, à quand la pluralité des sources pour les propositions et analyses que le FdG en dynamique propose. Les tracts importants ne suffisent pas ou alors il faudrait un 4 pages FdG , car tôt le matin le réflexe de prendre cette presse gratuite d'appartenance aux privés est installé et avec la fatigue et les formatages audio-visuels matraqués la veille comme seule denrée à tamponner l'éveil critique font que malgré la présence militante et engagée nous ne faisons pas le poids.
Un point à dénoncer et là c'est pas facile, il faut remarquer qu'il y a profusion de livres édités, de chaînes visuelles créées, donc un dégoulinage de "créations ", or les quelques émissions -et il en existe- les livres et documents - je me souviens de la réflexion de François Delapierre disant: nous avons écrit des livres et des ouvrages importants mais ils ne sont pas lus- sont noyés dans un fatras de c...., bêtises, de nullités, de bios à faire pleurnicher les quidams, de violences c'est toujours l'autre, les banlieues, les invisibles qui le deviennent là, les travailleurs fainéants,et coûteux,et...l'argent, le seul, s'enrichir le but.
C'est d'un avenir prometteur que nous avons, le FdG, réuni plus de 11%, c'est une sacrée base et au vu des batailles à engager personne ne peut faiblir car nous allons grandir à un tel point que leurs manoeuvres seront balayées.
Tout a fait d'accord avec ce qui est dit précedemment ; il doit y avoir maintenant, après que ce traité ait été mis en place par les affidés et séides de Goldman Sachs et qui nous mène droit dans le mur, la construction d'un programme pour en contrer les effets dévastateurs, ainsi que nos propositions pour repartir sur des bases saines et un appel à tous les hommes de bonnes volonté, pour un front commun.
On ne peut pas laisser démolir ce pays, tout comme d'autres, pour le plaisir des oligarchies financières inféodées aux US, qui ont besoin de pomper le monde pour éviter leur fracassante faillite.
Ce que nous avions prévu se réalise et va se réaliser, notre projet devra répondre à toutes les questions ; sur l'emploi, sur l'économie, sur l'industrie et sur les modes de financement; qui quoi, comment.
Il y a suffisement de chercheurs, de matières grises, avec pourquoi pas les 200, pour élaborer un programme retentissant !
Pour ma part, je trouve que l'on n'insiste pas suffisemment, après avoir dénoncé la perte de recettes de 195 milliards, sur la la fraude/évasion fiscale française qui est de 600 milliards par an (que l'actuel gouvernement ne combattra pas, tout comme le précédant) rémunérés à 7.5% nets d'impôts.
Beaucoup de nos concitoyens malheureusement "gobent" le "y'a pas d'argent" alors que nous n'avons jamais fabriqué autant de richesses.
Le Point situe la cagniotte accumulée en 30 ans, entre 25 et 36 000 milliards planqués dans les paradis gris. Il faut expliquer comment on stoppe la fraude et comment, avec un tant soit peu de volonté politique, on fait revenir cet argent dont l'état en a été spolié.
Le programme sociale mis en place par le CNR ne doit pas être récupéré par les puissances d'argent, les bandits de la finance, il appartient à la Nation, à cette République qui agace tant les adorateurs "du veau d'or".
@ 21 Truhania
Toute l'originalité et l'apport des économistes du Front de Gauche réside dans le fait "incroyable mais vrai" qu'un pays seul dispose, au sein de l'Union européenne, de marges de manoeuvre très importantes et qu'il peut s'il en a la volonté politique mettre le clan des ultra libéraux devant le fait accompli. Ils seront très mécontents, hurleront, bouderons, se rouleront par terre de voir casser leur jouet, mais finalement ne pourrons rien faire. Il est trop long de développer ici en quoi consiste ces marges de manoeuvre développées dans "Nous on peut" et considérées comme la "bonne nouvelle" par Jacques Généreux. Mais il est certain que la désobéissance au dogme ultra libéral, tout en sachant précisément ce qu'on veut faire,est non seulement une possibilité, mais dans les circonstances dramatiques que nous connaissons, un devoir. Il me parait par ailleurs évident que si le Front de Gauche arrivait au pouvoir, il ne serait pas le seul en Europe. Cela signifierait que la situation s'est considérablement aggravée, et il est probable que des gauches radicales arriveraient aussi au pouvoir (en Grèce, en Espagne, au Portugal et peut-être dans des pays dont nous n'imaginons pas qu'ils seront des nôtres).
Pour revenir à l'Amérique Latine, rien d'étonnant que l'oligarchie soit sur le point de perdre son sang froid. Cette partie du monde rassemble 1/3 des ressources mondiales d'eau potable, d'immenses réserves en hydrocarbures, en gaz, en minerais divers, en métaux rares, la plus grande bio diversité au monde, le plus important potentiel agricole (dixit l'hebdomadaire "A Gauche"). De bonnes vieilles dictatures faciliteraient tellement les choses. La démocratie c'est vraiment la barbe ! Et en plus ces peuples sont des malotrus; ils ne veulent même pas, comme en Europe, vider mine de rien, la démocratie de tout contenu pour en faire une coquille vide !
Et chez nous jusqu'au 19 octobre, on attend Jean-Luc a Montevideo avec impatience, quel honneur un tout petit pays de 3 millions d'habitants et nous Français d'Uruguay qui avons voté pour Jean-Luc c'est un réel plaisir de pouvoir le voir. Avec notre ambassadeur de France mercredi, et ministres uruguayens et avec Mr Mujica on est entrain d'organiser.
L'Amérique latine est pleine d'espoir qu'elle nous transmet, et Jean-Luc Mélenchon en est le messager. Bravo.
Soyons très vigilants, et n'oublions jamais que les dictatures guidées par les USA peuvent revenir, et tuer la démocratie, et les peuples et tout ce qu'ils représentent
A ce moment, je pense à nouveau au Chili et, le 11 septembre 1973, à l'assassinat de Allende et de son peuple.
@pf
La réponse à ta question est le rapatriement des bénéfices en Espagne (par l'utilisation de prix de transfert et autre montage financier, peux être il y avait un avantage fiscal à installer son siège en Espagne). Pour le gouvernement, c'est une rentré fiscale supplémentaire et surtout la possibilité de garder une influence économique dans sa zone de prédilection qu'est l’Amérique du sud. Le siège sociale est le lieu de prise de décision.
@Truhania
Tout a fait d'accord avec toi. Soit on peut changer l'Europe soit il faut en prendre acte et engager notre sortie. Dans le livre de Jacques Généreux, nous on peut (préfacé par Jean-Luc Mélenchon), il est dit : " Si l'alternative qui venait à se présenter était le maintien de la zone euro dans la soumission au carcan néolibéral, ou bien la sortie de l'euro pour appliquer le programme validé par le vote des citoyens (le notre) le gouvernement doit opter sans hésitation pour cette seconde solution." Mais on va pas abandonner l'Euro(pe) avant d'avoir livré la bataille et épuisé toutes nos cartouches. Pour ce qui est des modalités de sortie, des économistes qui nous sont proches comme Jacques Nikonoff ou Jacques Sapir l'ont explicité dans certains de leurs livres.
Merci pour toutes ces informations sur l'Argentine. Elles sont réconfortantes mais en même temps on sent planer la menace de coups d'état et on a peur pour ces pays d'Amérique latine qui nous donnent l'exemple. Trop compliqué pour mes neurones le décryptage de la règle d'or néanmoins j'ai compris ce qui va continuer. Dans le domaine de la santé par exemple : des mois et des mois d'attente pour consulter dans un hôpital. C'est urgent ? Consultez en ville ! (dépassement d'honoraires garanti) 25 patients par jour pour un même médecin et le professeur du service qui traverse la salle d'attente en disant : tout ça ? mais comment je vais faire ?
Mon petit mot concernant le journal Le Monde. Il faut faire circuler la tribune de Jean Luc Mélenchon et Ignaciao Ramonet avec en rouge les phrases censurées par le journal papier. Voir le site Mémoire des luttes et même par ici. Ce Plantu n'est que le digne représentant de ce journal. Aux oubliettes !
Merci pour ce beau portrait de Lalo et pour l'évocation de la dictature militaire d'extrême droite de l'Argentine des années 1970. Ces rappels historiques sont indispensables. Dans une société libérale où on tente d'effacer et de volontairement brouiller les différences idéologiques. Pour que le peuple ne comprenne rien et laisse faire. Honte à Plantu.
Mon cher Antoine, vous oubliez une presse de gauche qui a du début à la fin soutenu les candidats du Front de Gauche et qui aujourd'hui, seule, pourquit ce combat. Il s'agit de l'Humaité, le journal de Jaurès. C'est dommage que vous ne connaissez pas une telle presse.
En écho à l'analyse de la presse et de sa démocratisation de l'autre côté de l'Atlantique, par M. Mélenchon, il convient de lire comparativement le livre de Jean Stern : "La presse va mal en France parce que les patrons du CAC 40 ont mis la main dessus" telle est l’idée centrale de ce livre. " Les patrons de la presse nationale / Tous mauvais", où il est souligné entre autres choses que la presse est devenue pour les grand magnats et leurs consortiums, un moyen fiscal comme un autre pour échapper à l'impôt ou de faire en sorte de le diminuer considérablement. Aux éditions La Fabrique.
Pour Mendès, nous avions été nourri au lait chocolaté distribué gratuit dans les écoles primaires de la République et en même temps nous avions un enseignement laïque très éthique et moral,- du lait et du miel- nous en avions besoin après la maltraitance des années avant 1945. Ayant lu des compte rendus du Journal Officiel, pendant ou après la très courte gouvernance de P.M.F., sur les bancs du Parlement, je pense pour la Défense et bien après les discussions charbon/acier suite CECA -1952, des applaudissements nourris et enthousiastes des bancs des Communistes car il était question de la République et de la Nation, pour être précis sur des bancs de droite extrême aussi qqs applaudissements.
En 2012, OUI à l'Europe des Peuples où la conquête libératrice de notre Révolution 1789 / 93 avec les conquêtes sociales et notre Laïcité seraient une bonne base pour construire. Avec une bonne place pour l'Humain d'abord.
Par les temps qui courent, un sacré boulot Révolutionnaire et Citoyen offensif à vivre.
Autre bouquin interessant sur la presse en France et ses liens avec les pouvoirs financiers et politiques, "Ils ont achetés la presse" de Benjamin Dormann.
Il est impératif que vous révisiez votre jugement sur cette loi organique. Elle ne s'impose absolument pas (ou si peu) aux lois de finances. La quasi-totalité des obligations qu'elle contient ne concerne que les lois de programmation des finances publiques. Cette nuance est importante car ces dernières n'ont aucune valeur impérative (Conseil constitutionnel : 2005-516DC) et ne s'impose pas aux lois de finances. Les seules interactions entre les deux textes se limitent à des obligations de mentionner d'éventuels écarts, mais en aucun cas d'obliger à un accroissement des recettes et/ou réduction des dépenses. Du reste la haute-autorité ne dispose que de la possibilté de rendre des avis (juridiquement non contraignants) et les mesures de corrections doivent être simplement "prise en compte" par le seul gouvernement. A contrario le parlement peut parfaitement passer outre lors de l'examen de la loi de finance. Enfin la loi de programmation réserve à l'auteur des lois de programmation (le parlement) le soin de définir les modalités de calcul du solde structurel. C'est du moins ce qu'autorise la formulation de la loi organique.
En d'autre terme, cette loi organique n'a qu'une très faible portée juridique, mais certainement une portée politique. Il en va différemment pour le traité qui devrait être nettement plus contraignant. Mais point de Pacte de Varsovie au bénéfice de la Cour de Justice de l'Union Européenne, nous gardons le monopole de la violence physique légitime.
Ce qui est condamnable n'est donc rien d'autre que ce manque de franchise tant vis-à-vis du peuple que de nos partenaires européens. Si le gouvernement souhaitait juridiquement neutraliser le traité, il eut mieux vallu ne pas le signer. Ce point mérite d'être soulevé et me semble témoigner de l'impasse idéologique dans laquelle se trouve le parti socialiste.
En temps venu le Front de Gauche saura certainement mieux honorer la parole internationale de la France et rédiger de belles lois en accord avec les intérêts de son peuple !
@ Hold-up.
Tout juste, cependant le volet fiscal n'est pas le pire concernant cette main-mise monopolistique sur les médias, à mes yeux le pire étant le coté propagandiste unilatéral, ou autrement dit "le bourrage de crânes" organisé depuis plusieurs décennies par les pantins du PAF, soutenus par les pantins de la politique... le tout filoguidé par les marionnettistes de la finance mafieuse.
Le projet de l'Argentine, décrit par Jean-Luc, est une formidable avancée démocratique, je comprends pourquoi ces dix mille journaleux sont montés au créneau et redescendus la queue entre les jambes, la liberté de la presse ne les intéresse pas... Ils préfèrent se voir remettre un chèque de dix mille euros par des "princes" que défendre la république.
Ce traité, c'est un véritable embargo économique. Il lie les pieds et les mains des états pour leur faire les poches. S'il n'y a plus rien dans les poches, on met en vente ce qui lui reste (le bien commun), on privatise. L'Europe sera mise aux enchères. Quand tout sera vendu, il ne nous restera plus qu'à servir le capital. Ils sont organisés (FMI, BCE, OTAN,...), ils sont au-dessus des lois, au-dessus des états. Les étapes de ce manège sont suffisamment longues de manière à ne pas pouvoir comprendre l'objectif final et les médias servent de camouflage du système, ils servent à endormir le peuple.
Nous sommes le virus, nous pouvons déjouer le système de l'intérieur comme un cheval de Troie.
Nous pouvons transformer ces objectifs pour qu'enfin nous ayons une Europe sociale qui soit un exemple pour le reste du monde.
Résistance camarades!
Allons bon! La Parisot "panique" encore. Il paraît qu'il faut d'urgence créer un "choc de compétitivité" sous peine de couler définitivement... D'ailleurs, le gouvernement attend un rapport de Louis Gallois (ils ne pouvaient pas trouver mieux) sur la compétitivité en France. Rapport qui conditionnera sans doute sa ligne politique à venir. Au secours!
Comment faire sauter le verrouillage de l’information et démasquer l’imposture de la liberté de la presse, telle est la question qui se pose après les différentes forfaitures pour faire passer les Traités européens lesquels d’ailleurs organisent à leur tour le verrouillage de la démocratie par les institutions technocratiques de l’Union européeenne. Avant les élections présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait résumé la stratégie qu’il allait adopter pour faire sauter le verrou : enfoncer les portes médiatiques à coup pieds en utilisant leurs propres armes au besoin provocatrices. Cela a fort bien marché jusqu’à ce que le système réagisse en utilisant à son tour des contre-feux : promotion de Marine Le Pen, amalgame populiste, black-out autour du Front de gauche, désinformations, ragots…La manière dont le traitement de l’information dans son ensemble et jusque dans le contrôle des débats politiques et électoraux eux-mêmes soumis aux diktats du cercle médiatique, est tenu en laisse, montre néanmoins quelques faiblesses en raison notamment des difficultés à contrôler efficacement les nouveaux réseaux sociaux. Mais les enjeux des puissances financières se situent encore à un autre niveau. L’oligarchie a d’autres soucis plus inquiétants au sujet des déséquilibres entre la création de richesses réelles et la volatilité du volume de valeurs monétaires et de titres de propriétés en circulation dans le monde. Les « Accumulateurs de Fric » ont compris que le lessivage médiatique habituel et familier de manipulation de l’opinion publique ne suffirait pas à museler les peuples, lorsque les impératifs du profit imposent une réduction drastique des moyens d’existence des masses. Après l’échec du traité constitutionnel européen et les retournements populaires de la démocratie en Amérique du sud, ils ont tiré quelques enseignements. Pour l’entité européenne en difficulté, la technocratie financière a élaboré un nouveau verrou institutionnel de la démocratie gravé dans le marbre constitutionnel et supra-national, mais cette fois en prise directe avec les questions budgétaires c’est à dire avec le contrôle des robinets financiers par les financiers eux-mêmes, dictant les conditions de la compétitivité, du « coût du travail » et de la concurrence libre et non faussée. Nous savons maintenant qu’il n’y aura pas de faille parmi les forces au gouvernement et les élites qui le soutiennent. Nous allons devoir étayer des mouvements de révolte probablement désordonnés.
Dans ces conditions la question de l’autonomie du Front de Gauche, de son action, de ses répercutions et des moyens de diffusion de la cohérence de son programme (L’humain d’abord - partage des richesses – planification écologique) devient une question cruciale. Notre "autonomie conquérante" ne peut plus être soumises aux manipulations systématiques de nos adversaires, notamment la bataille sur le langage lui-même (dont il importe de mesurer la puissance de barrage qu’ils on pu déployer contre nous ; mais aussi d’estimer nos moyens de la contrer, au delà des incantations.) C’est donc un véritable plan stratégique qu’il faut élaborer qui permette de coordonner et de faire converger tous les efforts, toutes les capacités d’initiatives et de création.
Pour sortir du système actuel ou le peuple est de plus en plus déssaisi de son pouvoir de décision par les puissances d'argent soutenus par l'UMP et le PS je pense qu'un nouveau CNR est nécessaire. Le Front de gauche évidemment mais aussi les écolos, le MRC, les minoritaires du PS en bref tous les gens de gauche qui ne sont pas dupes de ce que les traités nous préparent. La lutte sera très dure pour sortir du système profondément libéral, mondialiste que l'on nous impose. Une entente avec les républicains sociaux sincères, ceux qui ont voté non au referendum de 2005 et même certains mouvements comme DLR m'apparait en conséquence, dans les circonstances oh combien difficiles que traverse notre pays, indispensable.
@bernard hugo
Un complèment à ta brillante analyse, ou plutôt précision : c'est un contrôle d'absence de débats de la part de l'actuel chef d'état de par son refus de peur de se ramasser une veste et de se dévoiler comme inconsistant certes mais très dangereux pour la citoyenneté, sa souveraineté et le pays tout entier. Il a envoyé la grosse Bertha avec ses acolytes pour insulter Jean-Luc de brun, nous ne l'oublierons jamais. Les plumitifs aux ordres et animateurs (c'est encore gentil) ont matraqué sec. Seul le peuple, à croire la chute vertigineuse de soutien à ce gouvernement de soumission à des financiers véreux, a compris son erreur futile et non mature pour qu'ils nous sortent une majorité de votants, la pilule est amère. Tôt ou tard le Front de Gauche va advenir, il le vaut mieux en urgence et rapidement tant les catastrophes pointent. Nous nous renforçons chaque jour et ensemble des luttes se précisent. Nous en savons assez des engagements des uns et des autres.
Pourquoi ne pas tout simplement dire haut et fort que la France est tenue par des roublards, des menteurs (oui ça on a déjà dit), des usurpateurs, des putschistes (oui, un pouvoir ma acquis car acquis pour des raisons qui se révèlent par la suite infondé est un "vol de pouvoir") des marionnettes...bref, des gens clairement "pas bien"? Avant, il n'y avait pas de raison de le dire aussi clairement, c'est pourquoi je n'hésitait pas à tenter de modérer nos camarades les plus ardents dans leurs mots, en leur disant qu'un peu de diplomatie, tant qu'elle n'entachait pas nos convictions ni nos actes, ne pourrait être que bénéfique.
Aujourd'hui, nous sommes clairement train de verser dans la dictature! L'humanité a fait un bon intellectuel dans sa substance ces dernières décennies, et le peuple est conscient, il est prêt à gouverner, à donner son avis tout les jours, à s'impliquer pour que nos forces cessent de s'annihiler en s'opposant par manque de concertation (ce qui créer des de facto des oppositions inutiles) et enfin aillent de concert à l'amélioration de notre quotidien!
Pour rester dans le cadre législatif, je propose que le Front de Gauche appelle à une manifestation particulière de nos droits civils. Ils s'agit d'un appel à se fédérer en associations. Qu'il puisse centraliser des demandes, proposer des postes bénévoles ou rémunérés qui conseillent et réunisse des aspirations et initiatives communes.
Pour ceux à qui ça paraîtrait incongru, pensez donc à toutes ces associations reconnues d'utilité publique, tout ces services qui sont des idées merveilleuses et même indispensables, pour certaines, à notre société et qui devraient être des services publiques.
C'est ça aussi, prendre le pouvoir. Faisons de notre mot d'ordre le début d'une marche vers une société nouvelle, un réelle alternative qui telle une ruche de ces associations, trouvera sa forme et son organisation, et viendra se superposer à ces ruines de République et de Démocratie et, peut-être, finira par s'y substituer.
@lenormand 14 octobre 2012 à 23h56
Toujours le même aveuglement : le CNR comprenait des mouvements de droite "modérée, extrême et même de la droite catholique.
Ahh Moscovici, dans la famille Moscovici le père réveillait les minorités actives, le fils endort la majorité passive...
On le savait l'intelligence sociale n'est pas héréditaire, un exemple de plus s'il en fallait...
Bonjour à tous,
Le déficit démocratique est validé, entériné par la soumission des"socialistes".
Je suis très curieux de connaître la position de Jean-Luc et du Front de Gauche sur les positions de personnes comme Etienne Chouard, Frédéric Lordon, Asselineau, Ménart, Miret Zaki? Toutes ces personnes développent des points de vues avec des arguments solides et documentés.
Merci d'avoir la gentillesse de m'éclairer car cette interrogation me tient réellement à coeur.
Vive La Sociale!
La désinformation est tellement indispensable au maintien du système, que les médias ne sont pas seuls à la pratiquer. Les politiciens qui en ont compris la redoutable efficacité, y recourent eux mêmes. Alors que le TSCG et autres textes obscurs vont aggraver la situation d'un peuple qui connait plus de 4 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres (certains économistes citent respectivement les chiffres de 5 et 10 millions) le social libéral, Vincent Peillon, considère comme crucial de lancer un "grand débat" sur la dépénalisation du cannabis. Si nous vivions dans une société de plein emploi ou à tout le moins où chacun aurait une place dans la société et des moyens décents d'existence, avec des services publics de qualité et accessibles à tous, pourquoi en effet, ne pas traiter des questions de ce genre. Mais dans la situation d'urgence où se trouvent les peuples d'Europe, je trouve déplacé de faire un tel bruit autour de ce sujet qui est important mais pas prioritaire et qui a surtout pout but de faire croire qu'on s'intéresse à l'opinion des citoyens alors que ces politiciens n'en n'ont rien à faire. Si tel n'était pas le cas, ils auraient organisé un "grand débat" sur le traité européen. Et le meilleur moyen de l'organiser était de recourir au référendum. Copé a d'ailleurs aussitôt réagi en "sommant" Peillon de "répondre dans la journée". La mise en scène est bien rodée. Pour donner de la substance à l'alternance bidon chacun joue son rôle : les sociaux libéraux prennent des mesurettes ou lancent des débats de diversion et la droite dure fait mine de se scandaliser. Alors qu'ils sont d'accord sur l'essentiel, puisqu'ils votent les mêmes textes fondamentaux, le bon peuple croit qu'il a mis au pouvoir de redoutables hommes de gauche puisque la droite hurle à chaque fois qu'ils éternuent et la droite justifie son ambition de revenir au pouvoir pour mettre un terme aux incroyables audaces de la "gôche". Si j'était le n°1 d'une multinationale de plus de 100 000 salariés, d'une grande banque ou d'une hedge fund, je me réjouirais du spectacle de mes petites marionnettes. Avec de tels "démocrates" d'opérette, pas besoin, comme en Amérique Latine, de se fatiguer à instaurer des dictatures.
Jean-Luc Mélenchon y et le philosophe argentin Ernesto Laclau ont clôturé la 3ème édition de "Debates y Combates" organisé par le Secrétariat à la Culture de la Présidence de la Nation argentine. Le thème était: "une modernité Multiple dans un monde multipolaire". Conférence en espagnol "es logico"!