14oct 12

L’Argentine au temps de l’Europe du Nobel

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Je suis en Argentine depuis mercredi matin. Je croirais volontiers que c’est depuis un mois tant mon emploi du temps a été chargé. Cette note est une sorte de promenade entre des images retenues qui m’ont parues dignes d’être partagées.

Mais je ne lâche pas le terrain de la bataille contre le traité européen et ses conséquences. Je vous propose donc un commentaire argumenté des votes et du sens des textes qui sont adoptés dans le complot du silence médiatique et de l’embrouille de la communication gouvernementale.

Le changement argentin sans tango

J’ai trouvé Buenos Aires dans une ambiance politiquement active. Du côté du gouvernement l'action réformatrice bat son plein.

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Les commentateurs locaux estiment que, sur bien des sujets, le gouvernement est « plus à gauche » que la société. Je pense que c'est vrai sur le plan des réformes démocratiques et du développement des droits individuels. La loi qui donne le droit de vote à 16 ans sera sans doute adoptée avec une majorité large. Mais il n'est pas du tout assuré qu'il en aille de même avec la loi donnant le droit de vote aux étrangers du moment qu'il résident en Argentine de façon continue depuis au moins deux ans ! On ne peut cependant jurer de rien. En effet on avait aussi annoncé beaucoup de difficultés à propos de la loi qui supprima le régime de retraite par capitalisation. Il n'en fut rien. Des millions de gens ont accepté de revenir à la retraite par répartition parce qu'ils ont constaté qu'au minimum cela stabilisait leur situation et dans bien des cas cela l'améliorait. Dans un autre registre, plus récemment lorsque la loi a changé le statut de la banque centrale argentine pour lui ajouter les responsabilités de la croissance et de l'emploi, la résistance des libéraux a été vite épuisée. Socialement donc, la société argentine a mûri. Les mirages libéraux ne fonctionnent plus ici. Il est vrai qu'ils ont coûté très cher et que l'on n’a pas encore fini d'en panser les plaies.

Côté opposition les sociaux-démocrates et la droite s'agitent de concert. Ils soutiennent en commun une grève de policiers et de gendarmes qui dégage un drôle de parfum. J’ai des raisons de noter cette grève. Pourtant d’autres ont lieu également. Mais elles sont dans un registre plus classique de mouvements sociaux d’opposition au gouvernement, comme dans toutes les démocraties. Reste que les grèves de policiers et gendarmes sont le nouveau mode opératoire des putchs en Amérique du sud. Il y a quelques raisons de penser que l’Argentine de Cristina Kirchner est dans le viseur des impériaux nord-américains et de leurs sbires. On se souvient qu’elle vient de nationaliser la compagnie de pétrole Repsol. Et à présent voici que sa loi sur la libération de la presse va s’appliquer après trois ans de blocage dans les procédures judiciaires. Cette loi attaque directement les privilèges monopolistiques d’un des grands groupes de presse du sous-continent, une institution comme il y en a une dans chaque pays latino. Ici il s’appelle « Clarin ». Ce groupe de presse a jusqu’au 7 décembre prochain pour se mettre en règle avec la loi. N’empêche que ça fait quand même beaucoup : une nationalisation du pétrole et un démantèlement de monopole de presse ! Les grandes orgues ont donc commencé leurs beuglements.

Et justement se réunit en ce moment la SIP, la société américaine de presse, une sorte de syndicat qui regroupe la bien-pensance médiatique du continent plus une série de gens dont on se demandent ce qu’ils font dans cette réunion comme des anciens présidents de pays de la zone et des groupes de presse espagnols. Parmi ces brillantes personnalités morales, il y a, bien sûr, le merveilleux groupe « El Mercurio » du Chili dont on a appris à l’ouverture des archives de la CIA qu’il avait reçu plusieurs dizaines de millions pour participer, à l’époque, à la déstabilisation de Salvador Allende. On devine que ce n’était ni le seul cas, ni la dernière fois. Combien parmi tous ces héros de la liberté de la presse sont encore sous perfusion ? En tout cas ils n’ont donc pu faire moins que de s’inquiéter des « restrictions croissantes contre la liberté de la presse » en Amérique du sud. Ils ont même fait une liste de pays mis en cause. Quelle surprise : tous les gouvernements de notre gauche sont pointés du doigt : Equateur, Bolivie, Venezuela, et, évidemment, l’Argentine. Assez étrangement si l’on ose dire ce n’est pas dans ces pays que des journalistes sont assassinés mais dans d’autres, dont la liste n’est pas faite. Mais qu’on établirait facilement. Les quarante journalistes assassinés l’an passé dans cette Amérique l’ont été au Mexique, en Colombie et dans d’autres paradis de la liberté de cette sorte.

Cette ambiance montre à quel point les nôtres sont dans le collimateur et quelle vigilance il nous faut avoir. En fait la question des médias et de leur capacité de nuisance contre la démocratie est centrale dans tous les processus de cette nature. La question se posera donc à nous le moment venu. D’une certaine façon nous le savons bien elle est déjà posée. Le déni démocratique qu’est la répétition en boucle des mêmes argumentaires en faveur de toute question touchant l’Europe est présent dans tous les esprits. Mais encore n’est-ce là qu’un effet d’opinion, même si l’on doit dénoncer que les intéressés fassent passer leurs manœuvres pour de l’indépendance d’esprit. Mais j’estime que des campagnes moutonnières comme celle qui ont été menées contre Chavez posent des questions d’un ordre différent. Il s’agit clairement d’une campagne internationale. Son origine est clairement visible. Son insertion dans un dispositif de campagne pré-putchiste, favorable au candidat de la droite des socialistes et de l’extrême-droite est évidente. Sur place, le croirez-vous, il y avait dix mille journalistes pour « couvrir l’évènement ». En fait ils vinrent commenter la défaite annoncée de Chavez. Beaucoup parmi eux se préparaient aussi à soutenir le putch de droite qui aurait accompagné un résultat serré du type de celui qui fut psalmodié par le grand mouton médiatique dans l’Europe entière. Les êtres les plus vils furent mis en mouvement. Par exemple, en plus de l’ancien terroriste à la retraite Paulo Paranagua, il y eu aussi le dessinateur officiel du « Monde », l’infâme Plantu. Ce bénéficiaire d’un prix de la liberté de la presse de dix mille euros attribué par le Qatar a battu le record de l’ignominie. Il a osé déclarer sur France 5 que Chavez et Pinochet c’était « pareil », puisque Chavez et « ses sbires » auraient tué autant de monde que le dictateur chilien. Ecœurement : le « journaliste » qui animait le « débat » ne corrigea rien. N’empêche que cette masse de dix mille témoins venus pour la bonne cause et repartis bredouilles a dû, de surcroît, en contradiction avec les discours précédents, reconnaître au moins par son silence que le système de vote est, comme l’a dit Jimmy Carter, le meilleur et le plus honnête des Amériques.

La loi de libération de la presse en Argentine porte sur les médias audiovisuels. Elle interdit au propriétaire d'un média écrit d’en posséder un autre dans l’audiovisuel. Une série de restrictions de cette nature se donne pour objectif de réorganiser le paysage médiatique du pays. Le but est de parvenir globalement un véritable pluralisme médiatique. Celui-ci ne doit pas se comprendre seulement comme un pluralisme d'opinions politiques. Il s'agit aussi de permettre à une pluralité de source de s'exprimer. C'est ainsi que les écoles, les universités, les « communautés » comme on appelle ici un comité de quartier, où les groupes sociaux, ont vocation à recevoir des licences pour pouvoir émettre. D'ores et déjà des centaines de médias de cette sorte existent. La loi veut obtenir une répartition en trois tiers de la propriété médiatique. Un tiers pour le privé, un tiers pour le service public, un tiers pour ce que nous appellerions, nous, le secteur associatif. Pour que le système fonctionne il faut évidemment que les finances suivent en faveur des structures les plus faibles. C'est ce qui est prévu ici. D'un autre côté la loi est considérée comme une contribution au développement de l'emploi dans la mesure où, en stabilisant l'existence du secteur associatif et du secteur public, une masse considérable d'emplois sont soit créés soit, de ce fait, protégés. Le gouvernement argentin fait donc remarquer qu'actuellement tous les médias, sauf un, se sont mis en adéquation avec le nouveau cadre légal. Le méga groupe « Clarin » devra donc s’y conformer à son tour. C'est-à-dire qu'il devra se démanteler et se séparer de ses propriétés qu’il détient en contradiction avec la nouvelle loi.

Ce qui est intéressant dans cette affaire c'est qu'enfin il se passe quelque chose. Le problème de l'organisation démocratique de l'espace médiatique ne peut être abandonné à la loi du marché. Car le résultat est beaucoup trop évident : des monopoles se constituent qui aggravent le caractère déjà moutonnier et uniformisant des politiques éditoriales. Mais surtout la loi du marché c'est aussi celle du précariat pour les salariés de la presse. Cette réalité sociale pèse lourdement sur la qualité et le contenu rédactionnel. Pendant longtemps la seule critique de la gauche à propos de l'organisation de l'espace médiatique s'est concentrée sur la question de l'indépendance des médias. Elle a été beaucoup moins présente sur le terrain de la critique de l'uniformisation des lignes éditoriales. J'estime pour ma part que la question du pluralisme est centrale. Pluralisme des opinions, pluralisme social du recrutement des gens de presse, pluralisme des sources de production. Et s'il est vrai que ces questions peuvent faire l'objet d'un travail législatif méthodique comme le prouve l'exemple argentin ou équatorien, on doit immédiatement y assortir une seconde préoccupation : la question sociale des salariés de la presse. En effet le précariat, l'abus d'usage des stagiaires, les contractions permanentes des effectifs et la course à la productivité individuelle sont des causes directes de ce que nous dénonçons dans le paysage éditorial actuel.

Le jour même de mon arrivée à Buenos Aires je fus reçu par le ministre des affaires étrangères. Celui-ci me remit l'invitation que j'espérais pour pouvoir participer le soir même à la manifestation qui célébrait le troisième anniversaire de la promulgation de la nouvelle loi sur la presse. Ce rassemblement avait lieu à l'intérieur du palais présidentiel. J’y fus accueilli de façon très prévenante. Placé au premier rang, exactement au pied du pupitre, je compris que j'étais destiné au rôle de témoin étranger de l'événement. Et lorsque la présidente Cristina Kirchner s'exprima, en effet, non seulement elle salua ma présence mais elle s'adressa à moi directement à plusieurs reprises pour me prendre à témoin. Il est vrai que son discours se voulait extrêmement ferme. Elle dénonça ce fait qu'il était impensable qu'un tel pouvoir soit abandonné à un groupe de presse qui par ses obstructions judiciaires et ses campagnes permanentes semblaient penser avoir le rôle une autorité supérieure à tous les autres pouvoirs du pays. Et quand elle entra dans une longue description de la nouvelle répartition des attributions de licences et du paysage médiatique actuel, on comprit mieux ce qu'elle voulait dire quand elle affirma que la normalité et le respect de la loi étaient généraux à une exception près. Pour elle, en quelque sorte, le 7 décembre serait la date de la fin d’une exception isolée. En ce sens, si ferme que soit le propos à l'égard du fautif, globalement le discours se voulait ainsi apaisant en réduisant à un cas contre 500 autres le problème posé.

Je reviens aux menaces qui pèsent sur l’action du gouvernement progressiste argentin. Et pour cela je dois évoquer les conséquences de la nationalisation de la compagnie pétrolière argentine Repsol. En fait il s'agit d'une re-nationalisation. Autrefois la compagnie appartenait à l'État comme dans la plupart des pays du monde. Elle fut privatisée au moment de la folie libérale du gouvernement Menem. Cette compagnie avait désormais son siège en Espagne. Le gouvernement espagnol s'est donc immédiatement mobilisé pour protester contre cette nationalisation. Mais si l'on veut bien y réfléchir, la question se pose de savoir s’il est légitime pour un gouvernement démocratique de s'en prendre à un autre au nom des intérêts d'une compagnie privée. Le gouvernement espagnol ne s'est pas contenté de protester, il a agi. Les parlementaires espagnols au Parlement européen ont fait adopter une motion, une de plus, où le Parlement condamne cette nationalisation. Mais il y a pire encore. L'Union européenne, en tant que telle, à la demande des Espagnols, a porté plainte contre cette nationalisation devant un tribunal international à l'OCDE. Bien sûr ce genre d'initiative n'a guère fait l'objet de publicité dans la presse libre et indépendante des pays du prix Nobel de la paix. Il n'empêche que ce n'est pas acceptable. Comme européen, je ne me sens pas du tout molesté par le retour d’une compagnie pétrolière sous le contrôle de son peuple. C'est même plutôt l'inverse. Et chacun sait que le programme « L'Humain d'abord» prévoit la nationalisation de Total. J'estime que le nouveau gouvernement français et le nouveau président de la république ne devraient pas être solidaires de cette démarche contre l'Argentine. Au contraire il devrait demander l'arrêt des poursuites par l'Union européenne. Nous allons donc devoir nous occuper d'organiser une campagne pour obtenir le retrait de la plainte. Je crois que ce sera une campagne assez motivante dans la mesure où elle permet de faire le lien entre le soutien aux avancées de la nouvelle Amérique du Sud, la propagande pour que des mesures similaires soient prises en Europe, et la dénonciation du caractère grossièrement agressif et réactionnaire de l'action internationale de l'Union européenne, notre cher prix Nobel de la paix.

A présent voici un portrait. Celui de Lalo. C’est un surnom, bien sûr. Je l’ai connu pendant son exil politique en France. A présent il vit entre Paris et Buenos Aires. C’est un homme tout en finesse. Cela concerne aussi bien son apparence physique longiligne que ses manières délicates ou sa façon de considérer les événements. Sur place, pendant mon séjour, c’était le référent du Parti de Gauche. Il a été volontaire pour me seconder, en plus de la personne à qui le gouvernement a confié le soin de m’accompagner. Lalo a donc passé le temps de ma présence en Argentine dans la fonction de secrétaire particulier, attaché de presse, garde du corps et même chauffeur à l’occasion. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rencontré quelqu’un dont les façons soient si tempérées. Pas un instant le tourbillon qui m’a entouré n’a semblé le perturber. Il faut dire que la vie lui a donné quelques occasions d’apprendre à garder son sang-froid.

Lalo revient de loin. Très loin. Un soir, en 1978, les militaires argentins sont venus le chercher et l’on enlevé, lui et sa femme. Il y avait déjà deux ans qu’il vivait dans la clandestinité. En fait lorsque le coup d’état a eu lieu, il était à l’extérieur du pays. Mais son organisation politique lui a donné la consigne de rentrer à tout prix. « Pourquoi l’as-tu fait ? », lui ai-je demandé. « Je voulais résister », me dit-il. C’est tout. Il lui a fallu quatre mois pour y parvenir. Mais il rentra. Il avait été responsable syndical dans une usine de la métallurgie. L’AAA l’avait inscrit dans le registre de gens à liquider. AAA c’était « l’alliance anti-communiste argentine », une variante d’escadron de la mort. Une fois enlevé, il passe donc dans la catégorie des « disparus ». Les militaires en font ce qu’ils veulent. Personne ne sait où ils sont. Cela fait partie du mécanisme de la terreur. Lui a été interné au camp de concentration nommé Vésuvio. Je connais. Il y est passé deux mille cinq cent personnes, toutes torturées et un très grand nombre y ont été assassinées. J’ai aidé deux femmes à en sortir à l’époque avec une campagne de pétition. Car il y eut une brève période où une brèche avait été ouverte dans le dispositif de la dictature. La commission des droits de l’homme de l’Organisation des Etats Américains rendit publique une liste de disparus établie à partir des témoignages qui étaient remontés par les réseaux militants des ONG, des églises de base et des survivants évadés. De tous côté, à l’extérieur, il y eu des campagnes pour réclamer la réapparition des personnes portées sur cette liste. Les militaires cette fois-là durent lâcher prise à propos d’une série de gens. Pas tous. Mais ce fut la chance de Lalo. Il fut « légalisé », comme les deux femmes dont je m’occupais et combien d’autres. Cela signifie qu’il ne fut pas assassiné mais transféré dans une prison officielle. L’organisation politique à laquelle il appartenait réussit de cette façon à avoir au total  trente-cinq survivants. Mais parmi toutes ses victimes, dix neufs sont des disparus, à tout jamais. Ont-ils été jetés dans la mer depuis un hélicoptère comme ce fut le cas pour tant d’autres ? Fusillés et enterrés dans les charniers où ont été ensevelis bon nombre des 30 000 victimes de la dictature ? Ou bien sont-ils morts sous la torture ? On ne saura jamais. Quand Lalo a été arrêté, le gars qui l’a donné était présent. Il n’avait pas supporté la torture et il avait parlé. J’ai demandé à Lalo ce qu’il en pensait. Il m’a dit de sa voix tranquille qu’il ne lui en voulait pas. Il a ajouté : « Il m’a donné, mais il m’a sauvé la vie aussi ». Et ensuite il a expliqué. Le gars a dit que Lalo était juste une petite main qui tirait les tracts. Il n’a pas dit que c’était un des dirigeants de l’organisation. La deuxième chance de Lalo c’est sa table de salle à manger. Une table spéciale. C’est un menuisier rescapé du ghetto qui la lui avait fabriquée. Ça ne s’invente pas. Une table à double fond très bien ajustée. Les militaires n’ont rien trouvé en fouillant la maison, à part la ronéo pour les tracts. La chance suivante, c’est que les militaires et les escadrons de la mort étaient des voyous qui pillaient les maisons après avoir enlevé les gens. Ceux-là ont donc tout déménagé et tout vendu. C’était ce qu’ils appelaient le « butin de guerre ». Du coup la table de Lalo a elle aussi disparu, sans livrer son secret. Devenu détenu « légal », Lalo tombait sous le coup de la loi « ordinaire ». Mais rien ne justifiait sa détention, puisqu’il n’y avait pas d’autres charges contre lui que d’avoir utilisé une ronéo pour éditer des tracts séditieux. Lalo a donc eu droit à une mise en liberté conditionnelle. Il s’est aussitôt enfui du pays. Au Brésil. Et de là, il partit pour la France où je l’ai connu.

La règle d'or en pleine incohérence

L’Assemblée a adopté le traité budgétaire européen. Le groupe socialiste a largement mêlé ses voix à celles de l’UMP pour voter le traité Sarkozy. La suite a été encore plus lamentable.

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La droite a apporté 195 voix en faveur du traité. Bien sûr, compte-tenu du rapport de force à l’Assemblée, les voix favorables au traité sont plus nombreuses à gauche. C’est ce que répètent les socialistes pour essayer de masquer leur ralliement au traité Sarkozy. Il n’y a pourtant pas de quoi en être fiers. D'autant qu'ils savent que ces voix de droite leur seront indispensables au Sénat. A l’Assemblée, seuls les députés du Front de Gauche ont unanimement voté contre le traité. Au final 70 députés ont voté contre dont 45 député de gauche. Le "non" de gauche est donc majoritaire dans le "non" au traité. Comme en 2005. Au final, ce sont 12 députés d'Europe-Ecologie-les-Verts, 17 députés socialistes et 3 députés chevènementistes qui se sont joints au Front de Gauche. En dépit des pressions qu'ils ont subies ! 18 autres n'ont pas voté le traité, préférant s'absenter ou s'abstenir. A l'arrivée, il n’y a pas de majorité de gauche pour le traité Merkozy, même sous emballage socialiste. Le gouvernement Ayrault n'a pas pu rassembler la majorité absolue de 289 députés de gauche alors que le groupe PS compte à lui seul 297 parlementaires ! Le gouvernement ne peut agir qu’avec le soutien de la droite. Mais une alternative de gauche s’est manifestée avec le vote commun de ces députés socialistes, verts et Front de Gauche contre le traité. A l'arrivée, le "non" de gauche est significatif. En tout cas, il est plus fort que ce que redoutait le gouvernement.

Mais, hélas, seul le Front de Gauche a été cohérent jusqu'au bout. Dès le lendemain du vote sur le traité, les députés PS, EELV et radicaux de gauche ont voté comme une seule main pour la loi organique. Même ceux qui avaient rejeté le traité. Aucun député de ces trois groupes n'a voté contre la loi organique. Seuls les trois députés chevènementistes, apparentés au groupe PS, ont voté contre. Et on compte à peine 10 abstentions dans ces groupes. Pourtant, cette loi organique est étroitement liée au traité. Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances l’a reconnu dès l’ouverture du débat à l’Assemblée : « Le projet de loi organique relatif à la programmation et à la gouvernance des finances publiques est un texte qui tire les conséquences du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, le TSCG, en termes de gouvernance de nos finances publiques et les incorpore dans le droit français ». C’est cette loi organique qui sacralise la règle d’or budgétaire d’interdiction des déficits. Elle précise les modalités d’application du traité. Ceux qui ont voté contre le traité mais pour la loi organique sont donc incohérents. C’est la même logique économique, politique et juridique. Il reste encore bien du chemin a faire pour délimiter stablement un nouveau pôle de gauche parlementaire.

Le choix d’une loi organique est un artifice politique et juridique de François Hollande. Certes, une loi organique est un texte juridique d’une valeur inférieure à la Constitution. Les lois organiques précisent les modalités d’application de la Constitution. Mais de ce fait, elles ont une valeur juridique supérieure aux lois ordinaires et notamment au budget. Le Conseil constitutionnel pourra censurer le budget s’il ne respecte pas la règle d’or inscrite dans la loi organique, exactement comme si elle était inscrite dans la Constitution. Cependant mettre la règle d’or dans une loi organique est plus simple que l’introduire directement dans la Constitution. Pour réviser la Constitution, il aurait fallu un référendum ou bien une majorité des trois cinquièmes du parlement. François Hollande ne l’a pas. Alors que pour faire adopter la loi organique, il lui suffit d’une majorité absolue à l’Assemblée. Ce tour de passe-passe démocratique est explicitement prévu dans l’article 3 du traité, pour mieux contourner le vote populaire.

Cette loi organique dit essentiellement deux choses. D’abord, elle reprend la règle d’or. Pierre Moscovici a essayé de le nier mais sans convaincre personne : « La loi organique n’énonce pas de règle d’or en tant que telle. Les innovations qu’elle propose sont d’ordre procédural ». Il sait que c’est faux et que la loi organique transcrit la règle d’or dans le droit français. Il sait aussi que la loi organique renvoie explicitement à l'article 3 du traité qui détaille cette règle d'or. A ce sujet, je veux répondre à une énormité qu’a proféré le centriste Charles de Courson dans le débat. Il a déclaré : « Ce qui fait le malheur des peuples, ce n’est pas la règle d’or : c’est ceux qui l’ont oubliée, qui ont surendetté leurs peuples et qui les amèneront un jour à un régime dictatorial ! Tous les démocrates devraient être d’accord avec la règle d’or ! ». Il lui reste à apprendre plusieurs choses. D’abord que l’Etat le plus attaqué aujourd’hui après la Grèce, à savoir l’Espagne, avait pourtant inscrit la règle d’or dans sa constitution. Adopter la règle d'or n'est donc en rien une protection contre les spéculateurs, au contraire. Ensuite, il faut qu'il apprenne que la règle d’or a été appliquée par les dictateurs Pinochet au Chili et Salazar au Portugal. Ce n'est donc absolument pas une avancée démocratique !

La loi organique débattue à l’Assemblée interdit un déficit structurel supérieur à 0,5% de la richesse du pays soit 10 milliards d’euros. Ce chiffre concerne le total du déficit de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. Pour 2012, le seul déficit structurel de l’Etat avoisinera 70 milliards. Pour revenir à l’équilibre, il faudrait donc supprimer 60 milliards d’euros soit autant que le budget de l’Education nationale ! Mais le gouvernement Ayrault va encore plus loin dans l’austérité et le dogmatisme anti-déficit. Le traité prévoit un déficit autorisé de 0,5% de la richesse du pays. Dans la loi organique, le gouvernement Ayrault serre la vis un peu plus en se fixant une limite plus dure encore : 0,25% sur deux années consécutives. Et dans ses perspectives budgétaires, le gouvernement Ayrault redonne un tour de vis de plus. Il se fixe comme objectif d’arriver à 0% de déficit structurel en 2016 ! Dis autrement, Ayrault va encore plus loin que ce que prévoit le traité Sarkozy en terme d’austérité et de recul de l’intervention de l’Etat ! En cela, Ayrault met ses pas dans ceux des libéraux les plus délirants.

Tous ces pourcentages sont censés être calculés en termes de « déficit structurel ». Cette notion barbare signifie que le déficit est calculé après correction des variations conjoncturelles et des mesures ponctuelles et temporaires. Si je vous en parle, c’est parce que c’est une escroquerie intellectuelle de première grandeur ! Il n’existe pas de méthode de calcul du déficit structurel commune à tous les instituts économiques. Le respect de la règle d’or dépendra donc de qui fera les calculs. Et à ce petit jeu, la Commission européenne est comme souvent la plus brutale et la plus anti-Etat. Selon le journal financier américain Wall street journal, les méthodes de calcul de la Commission européenne donnent un déficit structurel de 0,5% de la richesse du pays si on les applique aux Etats-Unis. La Commission du parlement américain chargé des affaires budgétaires aboutit elle à un déficit structurel de 5,3% de la richesse du pays. L’écart varie de un à dix ! Je prends cet exemple car c’est le plus caricatural. Mais pour la France, les écarts varient du simple au double selon que vous prenez les chiffres du FMI, de la Commission européenne ou d’autres organismes. Puisqu'il n'existe pas de définition commune, l'ampleur des coupes dépendra du bon vouloir de la Commission.

L’autre point central de la loi organique est antidémocratique. Il s’agit là encore de décliner le traité et son article 3. L’article 8 de la loi organique crée un « Haut conseil des finances publiques ». Celui-ci serait chargé de surveiller le processus budgétaire national. Il devrait valider les hypothèses de croissance du gouvernement. Il devra aussi contrôler que les déficits attendus et réalisés respectent le traité et la loi organique, alerter si ce n’est pas le cas etc. Toutes ces tâches relèvent normalement du Parlement, c’est-à-dire des élus du peuple. En tout cas c’est ce que dit la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Voici ce qu’en dit son article 14 : « Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ». C’est la base de la souveraineté populaire en matière budgétaire. Or, ce Haut Conseil des Finances Publiques dépossède le peuple et son parlement de sa souveraineté. Ce Haut conseil ne sera composé que de technocrates et de comptables nommés et non élus. En lieu et place du Parlement, c’est la Cour des Comptes qui se voit reconnaître le rôle principal. Voyez plutôt. Si les amendements de l’Assemblée sont repris, le Haut conseil comprendrait 11 membres dont … aucun parlementaire ! Il y aurait cinq membres de la Cour des Comptes dont son président qui présiderait aussi le Haut Conseil. Le Haut conseil serait aussi composé de « quatre membres nommés, respectivement, par le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat et les présidents des commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, en raison de leurs compétences dans le domaine des prévisions macroéconomiques et des finances publiques; ces membres ne peuvent exercer de fonctions publiques électives nationales ». C’est-à-dire que ces « experts » seront nommés par des élus mais ne pourront pas être députés ou sénateurs. Il existe pourtant dans chacune des deux assemblées une commission des finances qui est déjà chargé du suivi et du contrôle budgétaire. Enfin, l’Assemblée a voté un amendement sur ce point. Il prévoit que le président du Conseil économique, social et environnemental désignera aussi un membre. Et un autre amendement précise que le directeur de l’INSEE siégera de droit dans cette instance. Mais cela ne change rien à la question démocratique.

Le même article 8 de la loi organique est extrêmement clair : « Dans l'exercice de leurs missions, les membres du Haut conseil des finances publiques ne peuvent solliciter ou recevoir aucune instruction du Gouvernement ou de toute autre personne publique ou privée ». C’est la même logique « d’indépendance » qui s’applique déjà à la Banque centrale européenne. C’est cohérent avec la logique austéritaire de l’Union européenne. Il s'agit d'éloigner les questions budgétaires du peuple. Il s’agit de protéger les intérêts particuliers des rentiers de la volonté populaire. Les libéraux et les sociaux-libéraux expliquent qu’il n’y a qu’une politique possible. En conséquence, les « experts » choisis par eux seraient les seuls à savoir et donc à pouvoir décider. C’est une régression démocratique extraordinaire. Elle peut se résumer ainsi : tout sauf le peuple !

Au nom du Front de Gauche, François Asensi, député de Seine-Saint-Denis, a défendu une motion de rejet de la loi organique. Comme il l’a dit lui-même, c’était une respiration indispensable dans le débat : « Mon propos sera moins consensuel. Je crois rêver en voyant cette assemblée, où droite gouvernementale et gauche gouvernementale s’entendent à merveille et où il n’y a plus aucune opposition sur le plan économique. Je constate une fusion politique entre les deux, au moins sur les questions économiques ». Puis, dans son argumentation, il est revenu sur cette volonté de confier la politique à des organismes « indépendants » de la volonté des peuples. Pour cela, il a notamment cité Pierre Mendès-France. Voici ce qu’il disait en 1957 contre la ratification du traité de Rome, à la tribune de l’Assemblée, c’est d’une cruelle actualité : « L'abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement "une politique", au sens le plus large du mot, nationale et internationale ». Il a ensuite dénoncé la méthode « juridiquement contestable » de la loi organique et surtout son contenu : « Cette loi organique sert de cheval de Troie aux diktats des marchés financiers et de la Commission européenne, et promeut une nouvelle étape vers une Europe antidémocratique et antisociale. Par les transferts de souveraineté inclus dans le traité budgétaire européen, par le reniement de la souveraineté populaire et parlementaire, cette loi organique bouleverse de manière structurelle l’équilibre des pouvoirs publics. Elle vise à créer un cadre budgétaire extrêmement contraint qui, tout en préservant les apparences, vide de pouvoir nos institutions ». En cohérence, les députés du Front de Gauche ont donc voté contre la loi organique, comme ils ont voté contre le traité.


121 commentaires à “L’Argentine au temps de l’Europe du Nobel”
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  1. Michel Berdagué dit :

    Avec tous ces enfumages nous n'avons pas besoin de brouillard supplémentaire, nous sommes servis dans ces paradis artificiels, ces semblants et mensonges. Nous avons besoin, pour nous évader des chaînes et carcans tissés au nom de notre bien,de toute notre vigilance surtout du fait de l'intoxication quotidienne de drogues médiatiques préformés où les images marchandisées sont élevées en fétiche.
    Sûr que le Ministre de l'éduc nationale a à résoudre des graves problèmes de l'instruction qui devrait conduire à l'éveil de l'esprit critique pour des débats contradictoires et de favoriser la citoyenneté par l'essentiel de la souveraineté populaire, à la lutte contre les formatages et pensée unique de plus d'histoire et une assurance après formations et quel que soit le niveau, qu'un C.D.I. soit proposé à la sortie du cursus, à croire des professeurs ça ne s'arrange pas mais pas du tout.

  2. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis, Ce qui est ahurissant, stupéfiant, inoui, (les qualificatifs me manquent) c'est que c'est la droite qui demande plus de journalistes de droite dans les médias. J'ai failli m'étouffer ! Mais bien joué, ils nous coiffent au poteau. Facile, ils ont les médias pour relayer leur requête !

  3. Invisible dit :

    Journalistes de droite ? Mais alors, les journalistes devront se faire répertorier ? On leur mettra un petit badge bleu, rouge, rose ou vert ? La droite n'a peur de rien, même pas du ridicule. Et Delahousse, un badge incolore ?

  4. Genialle dit :

    Un véritable journaliste n'a pas a dire ses opinions politiques (c'est marrant mais cela s'entend) il fait son job, point. Quand nous allons travailler chez Pierre, Paul, Jacques, on ne nous demande pas pour qui nous votons ou nos opinions politiques, non ? Mais c'est quoi ces embrouilles ?
    J'ai été très touché par la vie de Lalo. C'est d'une réalité concrète et terriblement humaine. Humaine car nous avons tous en nous le droit de vie et de mort sur l'autre.
    Cultivons la bienveillance. Courage à tous et merci.

  5. lilou 45 dit :

    Avez vous vu ? Hollande donner des leçons de démocratie à des " dictateurs " africains, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Lui, Mimolette 1er, qui vient de brader l'indépendance de la France sans se soucier de l'avis du peuple, c'est fort de café. Il doit oublier aussi que chez nous l'information est au main de l'oligarchie financière. Que madame Parisot entre dans son bureau sans frapper. Que sa potesse Angela le fait mettre à genou. Qu'il est en liaison directe avec les banquiers et les financiers (ces messieurs n'ont qu'a demander). Mais surtout que le peuple ferme sa gueule.
    Vous avez dit démocratie monsieur Mimolette !

  6. Gabriela Balkey dit :

    @sylvie crettaz-frieri:
    Nous sommes plusieurs à chercher des infos sur quand et où on peut rencontrer Mélenchon à Montevideo, mais personne trouve aucune piste ! S'il te plaît: est-ce que tu pourrais donner des infos plus précises, où nous contacter en nous cherchant sur facebook ? Merci

  7. odp dit :

    Le problème de la nationalisation de Repsol n'est pas la nationalisation en tant que tel mais le fait que ce qui avait été vendu 15 milliards de dollars en 1999 (quand le baril de pétrole valait $20) est "racheté" pour zéro. Cela s'appelle de l'extorsion.

  8. Antraigues dit :

    Bravo Jean-Luc Mélenchon, votre mission d’étude et d’observation vous aura permis également de jouer le rôle d’ambassadeur de la vraie gauche française auprès du gouvernement argentin.
    @Antoine (19) à 14h21 le 14
    Considérer « Le Monde » comme un journal de gauche socialise (même avec des guillemets), « l’Express » comme centriste et oublier l’excellent « L’Humanité » est une opinion qui ne reflète pas forcément la réalité, selon le prisme que l’on utilise pour observer la presse. Il serait beaucoup plus éloquent de parler de presse pro-libérale pour les 3 premiers journaux cités et anti libérale pour celui que vous avez oublié.

  9. georges 13 dit :

    Antoine parle du reflet de la presse dans les votes, il ne faut pas oublier le rôle des télés. La pensée unique est bien partout. Au fait y a t il des lecteurs de l'Huma au front de gauche ?
    Un livre vient de paraitre que vous ne verrez surement pas sur les organes et émissions, cités par Antoine : "Les patrons de la presse nationale, tous mauvais" de Jean Stern aux éditions "la fabrique" à ne pas manquer !

  10. jacquelin dit :

    Nous le savons depuis l'énoncé de cette règle d'or que l'appréciation des 0.5, 0.25 ou même 0 sera sujette a masquages et entourloupes qui dans tous les cas de figure laisseront la main libre au jeu libéral de la finance au détriment du bien des peuples. Et cette finance est mondiale.
    Je me demande si le repli sur soi d'un pays ne pourrait pas être le remède temporaire à la propagation de cette gangrène, l’exemple de reprise de souveraineté.
    Comme l'évoquait un camarade dans un autre post, quel peut être le levier avec lequel Jean-Luc Mélenchon peut remuer le peuple ?
    Convaincre ne sert plus a grand chose, tant l'endormissement organisé par la culture télévisuelle et radiophonique est intense et auto entretenu par ces même acteurs, avec ou sans conscience de le faire.
    Nous voulons changer la donne mais l'idée vers laquelle nous voulons aller n'est pas exprimée clairement. C'est un collectivisme ? Le socialisme ? Comment peut on imaginer emporter l'adhésion du peuple si on reste trouble sur notre idée maîtresse ?
    L'humain d'abord, certes. Mais l'individualisme forcené du capital ne dit pas autre chose, s'adressant à tous ceux qui par compétition pensent pouvoir en tirer les marrons du feu. Ca n'est pas suffisant. Dans l’humain, il y pour chaque individu qui y réfléchit le mot MOI, qui passe avant NOUS.
    L'idée fondamentale est l'harmonie à rejoindre, celle qui unit dans un même effort ceux qui ont mais qui peuvent tout perdre et ceux qui n'ont pas et qui voudraient bien avoir. Le risque planétaire que nous fait courir le capital est identique pour les deux camps.
    Dans la mesure ou on conserve cette notion de propriété privée des efforts accomplis nous n'aboutiront nulle part. J'ai en tête cet exemple admirable de cette petite commune espagnole, Marinaleda, en Andalousie. On peut en trouver mille critiques. Mais tout de même, quel merveilleux exemple et socle de réflexion.
    Comment persuader tous nos semblables que seul une réflexion sur le devenir et l'existence commune, abolissant la compétition individuelle et prônant le bien commun, le bien autant matériel qu'humain, ne pourra résoudre l'impasse de ce système capitaliste qui sans cesse se régénère sur ces fondements, la propriété privée.
    Comment y parvenir avant que d'aventure terrifiante nous ne nous plongions nous même dans une barbarie sans nom ?

  11. Blestel (69) dit :

    Cher Monsieur Mélenchon,
    Je crois savoir que vous n'aimez pas trop les "Monsieur" et le vouvoiement. N'y voyiez là pourtant que l’expression de mon profond respect, pour vous-même et pour le Front de Gauche que vous représentez si bien.
    J'aimerais savoir de quelle manière il est possible d'accéder à la liste de tous les députés socialistes qui ont votés pour, contre ou se sont abstenus (ou absentés...) durant le vote du traité.
    Le nombre des députés fait la force du PS, et leurs noms leur faiblesse parfois, pour qui sait les utiliser.
    Merci pour votre engagement.

  12. pichenette dit :

    ...Où l'on voit que c'est chaque Etat avec son gouvernement qui décide des orientations pour son pays, orientation actuelle des Chambres où l'on se couche, de donner à des non élus, experts désignés par la bien pensance bourgeois, la décision de sabrer les budgets qui créent le liant et l'avenir de la société, la coopération et d'ouvrir les caisses publiques aux grands groupes qui créent une compétition mortifère contre l'intérêt général.
    L'Union Européenne est ce que chaque Etat en fait, le Président actuel agit contre l'intérêt de son pays qui est aussi celui de l'Union. La Paix c'est l'harmonie, pas l'enfouissement des consciences, pas la lobotomisation des citoyens!
    Bravo aux choix politiques actuels du gouvernement Argentin, à son courage. Les pôles magnétiques s'inversent.
    Il me semble que dans chaque commune, ce sont les Maires, en particulier PS, "Verts" qui vont avoir à justifier les coupes décidées par leurs partis détenant tous les pouvoirs, peut-être que les frictions inévitables vont aboutir à quelques remises en question ou Fronde?
    Ce traité, cette loi organique tuent le vivant (il faut en voir l'enchaînement des conséquences).
    D'abord exigeons l'arrêt du gaspillage et ce Haut conseil des finances, combien ça fait d'infirmiers ou d'isolations de maisons..
    Bientôt il va falloir se décider à déclarer que la France est sous un régime totalitaire normal.
    C'est la rigueur, c'est à dire l'honnêteté intellectuelle qu'il serait bon de demander, mais avec ces sciences molles, élastiques que sont les sciences économiques, l'objectif n'est pas près d'être atteint, même les sciences dures flottent grâce à des experts qui portent encore des bavoirs.
    Total nationalisé, un scoupe!

  13. naif dit :

    Blestel (69) dit à 15h36
    "J'aimerais savoir de quelle manière il est possible d'accéder à la liste de tous les députés socialistes qui ont votés pour, contre ou se sont abstenus (ou absentés...) durant le vote du traité."

    Lien Assemblée Nationale ici

  14. marc0 dit :

    Monsieur Sarkozy à été remplacé par un président de la république qui lui ressemble de plus en plus.
    Par décision n°2012-654DC du 9 août 2012 le conseil constitutionnel a déclaré non conforme à la constitution l'article 40 de la loi de finance rectificative qui prévoyait la baisse de salaire de 30% du président, du premier ministre et du gouvernement. Donc maintenant ils sont plus nombreux qu'avant, mais payés autant qu'avant.
    C'est curieux, ça ne s'ébruite pas et personne n'en parle...

  15. DAVID JV dit :

    @ Jean-Luc
    Quel bonheur de te lire. je me délecte à chaque paragraphe et y puise à chaque fois une source d'informations tellement original et enrichissante et pourtant, de l'info, j'en avale, des bouquins, j'en dévore mais dans tes billets il y a toujours ce soucis de transparence et de restitution de parcelles d'informations qui nous seraient inaccessible et qui nous donnent des arguments pour avancer et du courage pour notre conquête ! Un grand merci.
    @ Jacquelin
    "Convaincre ne sert plus a grand chose, tant l'endormissement organisé par la culture télévisuelle et radiophonique est intense et auto entretenu par ces même acteurs, avec ou sans conscience de le faire."
    C'est précisément dans ces moments là qu'il faut tenir et ne pas désespérer. Dis toi que chaque conversation, échange, au delà de l'humanité et du lien social qu'il véhicule, sème autant de graines qui vont tôt ou tard germer.
    "Nous voulons changer la donne mais l'idée vers laquelle nous voulons aller n'est pas exprimée clairement. C'est un collectivisme ? Le socialisme ? Comment peut on imaginer emporter l'adhésion du peuple si on reste trouble sur notre idée maîtresse ?"
    Un socialisme écologique ou éco-socialisme, voilà très clairement le contenu de notre programme. Je n'en vois pas d'autres et il m’apparaît à moi tout à fait clair.
    L'humain d'abord, certes. Mais l'individualisme forcené du capital ne dit pas autre chose, s'adressant à tous ceux qui par compétition pensent pouvoir en tirer les marrons du feu. Ca n'est pas suffisant. Dans l’humain, il y pour chaque individu qui y réfléchit le mot MOI, qui passe avant NOUS.
    Je ne suis pas d'accord avec toi, dans le terme "humain", il n'y a pas la notion d'"individualité". L'humain, c'est l'amour, la vie, le lien social, les relations qui libèrent et l'émancipation de l'homme qui constitue tout à la fois le processus et la finalité de notre mouvement.
    J'ai beau chercher, je ne vois nulle connotation libérale dans le terme humain mais bien plus un retour aux fondamentaux, un recentrage sur l'essentiel, un arrêt de la course effrénée déshumanisante de nos sociétés modernes, c'est à dire pour le dire haut et fort, quelque chose qui aujourd'hui apparaît ni plus ni moins comme révolutionnaire !
    Les gens bougent, sentent, savent, il faut les accompagner et certainement plus souvent sans aborder la question délicate de la couleur politique. Rester sur l'info,...

  16. Courrierlecteur dit :

    Bonjour,
    @odp (15 octobre 2012 à 14h07)
    Au sujet de Repsol.
    D'après des informations trouvées sur le net (avril 2012), sous réserves de découvrir le dossier, il ne s'agit pas d'une expropriation mais d'une nationalisation (indemnisée). On parle d’une « expropriation« et d’une « nationalisation » et d’un « achat », sans plus de précision. Les définitions sont importantes et doivent accompagner les concepts, mais jusqu’à présent l’information disponible nous indique qu’il s’agit, effectivement, d’une nationalisation – par conséquent payée, mais sans prix assigné jusqu’à présent (sources,"El Correro").
    En deuxième lieu (d'après la même source) il ne s'agit pas de Repsol mais de YPF: "YPF est un organisme qui n’est pas propriété à 100% de la multinationale Repsol. En réalité, Repsol contrôle autour de 57 % d’YPF[...]"
    [...]En quatrième lieu, Repsol n’est pas techniquement une entreprise espagnole, et elle n’est pas du tout propriété de tous les Espagnols. Plus de 50 % de la multinationale est propriété de capitaux étrangers (42 % appartiennent aux fonds communs de placement étrangers)[...]"
    Enfin, il arrive aussi aux gouvernement libéraux de nationaliser, comme L'Espagne justement. "Bankia, un 8ème établissement financier vient d'être nationalisé. Cette intervention a soulevé un vent d’indignation du fait que des fonds publics soient versés par milliards à une banque dont la gestion a été défaillante". Des milliards de pertes, sur le dos des contribuables, alors que les banksters ont empoché les bénéfices avant la faillite. Ne s'agit-il pas là d'une "extorsion"?

  17. j.lou dit :

    D'un bord à l'autre depuis 1957. Un indicateur probabiliste de ce phénomène: l'Express.
    Il n'est pas surprenant que les propos de Mendes France ne soient pas suivis maintenant. J'en veux pour preuve le journal qui à l'époque de Mendes France prenait fait et cause pour lui, avec l'objectif de porter Mendes France au sommet de l'état. Je veux parler bien sûr de l'Express si chère à Françoise Giroud. Cette femme dévouée pour le journal et pour la cause de Mendes France prenait à mon grand étonnement parti pour Giscard quelque temps plus tard. Aujourd'hui ce même journal par la voix de Christophe Barbier souhaiterait que le statut des enseignants soit revu à la mode norvègoise, c'est à dire devienne de droit privé.
    Ainsi le même journal l'Express passe, sans faire de bruit au cours de l'histoire de la construction de l'Europe, d'un bord à l'autre. Il n'est donc pas étonnant que la parole sage de Mendes France en 1957 se soit perdue dans le temps. Et comme il est bon, Jean-Luc, de te la voir reprendre pour rappeler à ces petites personnes de journal qui se croient importants et surtout intelligents qu'ils ne valent, en fait, pas un euro, humainement.

  18. breteau jean claude dit :

    Je ne me prononcerais pas sur l'élue écolo de Paris, coupable ou pas l'enquéte le dira et seulement elle. Je m'interroge sur le rôle des banquiers suisses, qui une fois encore sont mouillés jusqu'au cou dans cette vaste organisation de blanchiment d'argent sale. Je m'étonne que cela soit passé sous silence, l'élue servant de paravent. Des banquiers voyous, allons allons c'est pas possible, de si braves gens ! A ceux qui cherchent où sont utilisés les 1000 milliards de la BCE, ils ont désormais la réponse. La Suisse première blanchisseuse mondiale, une référence. Mais chut n'allons pas froisser nos amis helvètes.

  19. j.lou dit :

    @jean-louis Charpal 46.
    Attention, le débat sur la dépénalisation du cannabis est un leurre. Il sert à éviter de parler de ce qui est véritablement attaqué actuellement dans l'Education Nationale. Je veux parler du statut d'une catégorie de fonctionnaires et du projet de loi d'orientation de l'école. Actuellement Mr Peillon essaie toutes les combines pour faire passer son projet d'orientation qui vise à "européaniser" l'éducation jusqu'ici "nationale" en France. D'abord il indique que les professionnels du tourisme verraient d'un bon oeil que les vacances d'été soient découpées en zones, sans dire bien sûr qu'elles seraient raccourcies. Pas de bol, il est démenti par les touristes la semaine suivante. Alors il essaie de faire en sorte qu'une petite partie des fonctionnaires, les infirmières scolaires, passent d'un statut national à une statut régional. Ainsi dépendantes d'une région, elles ne seraient plus à la charge de l'état, leur statut serait revu, et leurs vacances révisées à la baisse. Si cela fonctionne pour les infirmières on pourra embrayer pour les enseignants, par la suite. Pas de bol, les infirmières scolaires ont compris la supercherie et elles ne vont pas en rester là. Alors pour faire divertissement on aborde le problème du cannabis qui n'est qu'un problème de société. Si Mr Peillon se fait rappeler à l'ordre, cela ne concerne pas vraiment que le cannabis. C'est surtout parce que les moyens utilisés pour faire avaler une réforme ne sont pas très habiles et trop perceptibles. Les enseignants savent depuis longtemps que ce sont sur les petites catégories que les essais de changements sont prodigués compte tenu de leur faible niveau de défense syndicale. Mais la détermination des agents qui ont déjà subis des reculs sociaux avec le gouvernement précédent risque de contrecarrer les projets aux méthodes sournoises du gouvernement actuel.

  20. @ Jean-Louis Charpal
    Entièrement d'accord (une fois de plus !) avec votre dernier commentaire.
    La droite "d'opposition" et la "gauche" au pouvoir nous jouent une opérette sinistre dont chacun des protagonistes connaît parfaitement le rôle qu'il doit jouer et la partition qu'il doit nous chanter, pour nous "charmer" (au sens littéral du terme) c'est à dire pour nous endormir en nous faisant "croire" à leurs rôles comme au théâtre et à la commédie qu'ils nous jouent de concert. C'est à peu près Tapioca au pouvoir contre Alcazar et ses Picaros, ou l'inverse !
    Mais ce qu'ils décident et votent ensemble,en toute complicité, est une réalité bien tangible qui n'a plus rien à voir avec leurs artifices de saltimbanques et dont les conséquences vont atteindre douloureusement l'immense majorité des citoyens. Alors, inévitablement et presque mécaniquement, les masques et les oripeaux vont tomber et c'est ce moment (qui ne tardera guère) qu'il nous faut dés aujourd'hui inlassablement préparer. Il est absolument certain que ce moment là, d'autres que nous l'attendent pour tenter de s'en emparer : ces messieurs dames du Front National avec leur UMP/PS et leurs "on vous l'avait bien dit". Jean-Luc avait très clairement annoncé, lors de sa campagne présidentielle, qu'à la fin du compte les choses se passeraient entre nous et le FN dans un combat pour lequel nous devons être prêts dés à présent.
    Pour l'instant le Front de Gauche a marqué des points et a indéniablement pris de l'avance dans cette indispensable préparation au combat qui nous attend. Mais nous devons continuer dans cette voie, non pas en faisant ouvertement de cet affrontement contre le FN un cheval de bataille médiatique, mais en ne cessant, sans qu'il y paraisse, de lui couper l'herbe sous le pied, de tout faire, pas à pas, pour le rendre inaudible au moment décisif, en prenant l'initiative partout où nous le pouvons (et c'est ce que nous faisons) sans tambour ni trompette, mais en plantant fermement les points d'appui dont nous pourrons faire des têtes de pont le moment venu.
    C'est une tâche ingrate et patiente mais elle est vitale, car les évènements vont se précipiter et le temps dont nous disposons pour la mener à bien (qui paraît trop long aux impatients) risque en réalité de se révèler bien court.

  21. J-R dit :

    Une question?
    Ma question s'adresse à J.L.Mélenchon.
    En lien avec ce billet, la semaine dernière j'ai entendu M.Montebourg répondre à une question d'un journaliste lui posant la question de la nationalistaion des entreprises réalisant des profits et qui licencient: "la France n'est pas bonne gestionnaire quand elle nationalise"
    Une réaction?

  22. @ 66 j.lou @ 67 Alain Doumenjou
    Il est clair que concernant le TSCG et la mise en place de politiques d'austérité toujours plus dures, un consensus existe, inacceptable, entre la droite et les sociaux libéraux. D'où la nécessité pour sauver la face des uns et des autres, de multiplier polémiques et diversions pour faire croire au peuple que la démocratie et l'alternance ont encore un contenu, alors qu'elles tournent dans le vide.Mais comme un train peut en cacher un autre, une diversion peut en cacher une autre. Ce qui me révolte c'est qu'on fasse semblant de dialoguer sur des sujets ponctuels, alors que sur les sujets de politique générale d'une importance cruciale pour le pays tout entier, il n'y a aucun débat. Avec cette initiative de Peillon, c'est "la double peine" : diversion par rapport à un contexte général d'absence de dialogue et de démocratie, permettant d'alimenter "la divine comédie de l'alternance bidon", et diversion par rapport à des problèmes graves du service public de l'éducation nationale. D'où la nécessité pour le FdG, si les choses continuent à dériver vers la droite, d'ajuster sa stratégie afin de se préparer à toute éventualité, y compris celle de se retrouver un jour face au FN, pour un "règlement de compte à OK corral". Cette perspective n'a rien de réjouissante en elle même, mais le FdG n'en sera pas responsable, car s'il avait été écouté, cette éventualité ne se serait jamais produite.

  23. Michel Berdagué dit :

    @J-R
    C'est une question essentielle, si vous nationalisez et que vous conserviez toutes les structures de décision de manière pyramidale avec des conseils d'administration où seuls les nommés de l'état ont le pouvoir, comment ça peut marcher : une vraie catastrophe, car comment faire confiance à des technocrates / bureaucrates formatés à l'ultra-libéralisme - cf le procès du Crédit Lyonnais où les finances étaient pour le moins opaques. Pour que ça réussisse 1- de nouveaux Droits des salariés dans l'entreprise au conseil stratégique et de gestions remplaçant les C.A. tout privés pour les profits, 2 un regard de conseil et aussi décisionnel de la citoyenneté dans ces conseils révolutionnaires, 3 - les élus politiques pour indiquer l'orientation et les choix faits par la souveraineté populaire majoritaire avec la planification écologique.
    Là nous pourrions y voir plus clair pour les finances,la comptabilité, l'investissement, la R/D, le recrutement, les formations permanentes et continues, et une garantie de l'activité et une industrialisation moder'ne et active et pourtant programmée. Nous serions tous très compétitifs pour l'intérêt général.

  24. Patrice C. dit :

    Claude Bartolone a estimé que le débat sur le traité Européen avait apporté "surtout la démonstration de ce côté absurde des 3% par rapport à la situation que nous connaissons. Le président de l'Assemblée avait déjà souligné en septembre le caractère intenable, en cas de récession, de cet objectif européen des 3% du produit intérieur brut.
    Ce même Claude Bartolone défendait ardemment la semaine dernière le nouveau traité pour sa ratification !
    Et après on s'étonne que les français ne votent pas ! C'est quoi cette politique d'amateur avec tout et son contraire. Jean Luc avait bien raison quand il traitait Mr Hollande capitaine de pédalo. C'est bien le genre de remarque qu'il faudrait sortir au bon moment pour prouver que nous avions raison. Le combat continue. Hasta siempre.

  25. Chani dit :

    Trabajo mi español, miro Telesur.
    Mon FAI transmet Telesur et je viens de voir la promotion du film Catastroïka. Rien de tout cela ici, où nous sommes inondés d'informations débilitantes mais ne traitant jamais des questions sérieuses qui permettraient d'être réellemet informés. Nous avons vu le résultat pendant la séquence électorale de ce printemps, nous avons été privés de débat sur le TSCG, aucune information ne filtre des évenements et manifestations qui ont lieu en Grèce, Espagne ou Portugal. La question du mass-média se pose de façon urgente. Mais comment s'y prendre ? Où trouver les fonds ? Mais surtout comment se faire attribuer une fréquence ? etc.
    Il me vient une idée (en fait c'est un peu une idée fixe). Si une chaîne de TV émettait disons, à partir d'Amérique du sud, avec des programmes en français et attractifs, du divertissement, des infos, de la politique etc. des programmes pour toutes les tranches d'âge et qui calerait avec la culture et mentalité française en terme de programmes mais qui transmettrait toutes les informations et pas seulement celle du prix Nobel de la paix attribué à l'Europe ? Qui relayerait nos propositions...
    Cette TV émettrait jour et nuit, comme n'importe quelle chaîne et imaginons que la mayonnaise prenne ici.
    Qu'en pensez-vous ?

  26. Dudu44 dit :

    @ J-R à 18h17 et Michel Berdagué à 19h14
    A la très bonne réponse de M. Berdagué, j'ajouterais que si le cahier des charges de la direction des entreprises est de travailler à l'intérêt général et pas à la création de valeur pour l'actionnaire, comme aujourd'hui, on se débarrasera des délocalisations, des licenciements boursiers, des restructurations sans intérêt industriel mais permettant aux spéculateurs de faire leur sale besogne (en faisant artificiellement monter le cours de l'action). On retrouvera tous les investissements rentables (et pas seulement ceux qui maximisent le profit à court terme), la politique industrielle à long terme, le rôle social de l'entreprise.
    Concernant A. Montebourg, il a livré la réponse classique des libéraux à la question des nationalisations. Il aurait pu l'accompagner de celle d'Alain Rousset, monsieur Industrie de la campagne de Hollande,qui, interrogé par F. Rufin au sujet d'une éventuelle nationalisation d'Arkema : "c'est l'union soviétique que vous voulez?". En fait, ils ne peuvent sortir du cadre des idées néolibérales qui envahissent leur pensée.

  27. Jean Jolly dit :

    Le vote, rien que le vote, voici le seul moyen démocratique de pouvoir exprimer le ressentiment populaire dans une démocratie digne de cette appellation, qu'elle soit représentative ou participative, quelle autre solution peut être applicable ?
    Le vote national est très simple à appliquer régulièrement et facilite les mesures débattues à l'Assemblée dont les députés et tées se foutent de ce qu'ils jugent comme étant "secondaire"... ça s'appelle le "referendum".
    Certains vont à la messe tous les dimanches matins, je suis prêt à me rendre tous les dimanches matins à mon bureau de vote, et puis l'un n'empêche pas l'autre, il suffit d'organiser son marché du dimanche en fonction de ce devoir.

  28. J-R dit :

    @Michel B. et Dudu44
    Je comprends et théorise tout a fait l'idée de se débarrasser des effets néfastes d'une logique productive de court terme car elle répond plus à une logique financière de pure profit plutôt que de la croissance d'une entreprise. Je comprends aussi tout à fait la possibilité de mettre un terme à la spéculation et l'autonomie de l'entreprise vis à vis des actionnaires. Cependant, il manque les éléments permettant d'assurer que la nationalisation d'une entreprise est bénéfique à un pays. A mon sens c'est un enjeu pour le front de gauche d'éclairer cette question de nationalisation.
    Dans votre point 3, Michel B. vous intégrer les élus politiques dans les choix d'orientation de l'entreprise sur l'axe de la planification écologique. Est-ce réellement la place d'un élu (local? régional?national?) et surtout sa compétence pour s'ingérer dans une entreprise?
    Ce sont les lois qui doivent s'imposer aux entreprises, pas une myriade de penseurs attablés à une table de direction qui polémiqueront sur la définition du terme "planification écologique". Pendant ce temps là, d'autres entreprises concurrentes auront eu le temps de trouver l'émulation nécessaire pour développer leur entreprise.
    A dudu44, je souhaiterais faire préciser votre argument sur le rôle social de l'entreprise. Une entreprise n'a-t-telle pas le rôle de produire. Certes de manière responsable et humaniste mais elle n'a pas un rôle social. Le bénéfice social se retrouve dans la valorisation du travailleur dans le travail qu'elle lui donne.
    Vos arguments avancés sont les critiques des autres parties. Ne faudrait-il pas ce mettre au clair au front de gauche sur ce domaine?
    A Montebourg, je lui dirai de relire l'édito de Mme Pulvar dans les inrocks intitulé : "L'humain d'abord".

  29. Michel Berdagué dit :

    @J-R
    Je te remercie de tes observations, oui d'introduire des politiques pour une politique dans la vision et la stratégie des entreprises pour les banques, nous avons le Pôle Public financier et bancaire avec les caisses de soutien pour les P.M.E. et pour les secteurs stratégiques de production et vitaux pour notre indépendance, des politiques élus (de préférence FdG en nombre conséquent) et à tous les niveaux et d'ailleurs c'est de leur devoir d'être au plus près du terrain, avec connaissance de l'intérieur des entreprises des grands groupes pour proposer des Lois en adéquation avec le développement et les satisfactions des revendications des salariés qui ne sont pas que pour l'augmentation des salaires mais une reconnaissance que ce sont eux qui créent les richesses et non les fonds de pension et autres spéculateurs, là nous sommes d'accord. C'est une autre portée et vision des politiques, du politique et de la politique, une réhabilitation en quelque sorte, non pas des bureaucrates, ou/et des carriéristes, ou des planqueurs d'espèces avec magouilles à la clé, mais des humains ayant eu le courage d'oeuvrer pour l'intérêt général.,donc de s'impliquer et responsables pour oser se présenter aux suffrages populaires et citoyens.
    Ce que tu avances ce sont les interminables palabres qui pourraient en résulter et par là une perte d'efficacité et dans le choix de la planification écologique. Là je crois à l'intelligence et au levier éthique de l'intérêt général pour gagner en efficacité et produire non pas pour produire et essayer de vendre coûte que coûte mais d'agir en respectant notre planète qui se dégrade jour après jour dans le type de production capitalistique mais de passer à une économie de" qualité des besoins et non pas de l'offre boulimique à gogo avec pub à te marteler d'acheter et d'accumuler.
    C'est une Révolution Citoyenne avec passage culturel pour les Humains qui ne sont pas des consommateurs avant tout pour avoir le seul but de consommer pour le plus grand nombre et de remplir les poches de luxe pour une poignée. Cette concurrence dite libre et non faussée est d'une escroquerie sans précédent, souvent il y a entente, si achat les seuls perdants ce sont les créateurs de richesses les salariés et à tous les niveaux sauf le staff des présents dans leurs C,A. qui sont dans le plus plus de jouir et du profit, de plus l'impact de destruction est peut-être là irréversible. Stoppons.

  30. azvedo dit :

    Bel exemple de l'indigence de la presse : Le Lab-Europe1 qui pointe la réaction de JL Mélenchon après que monsieur Plantu ait comparé Pinochet à Chavez.
    Loin de procéder à un travail d'investigation journalistique pour permettre de juger de la pertinence des propos de Plantu, l'auteur de l'article clot le débat en ne se focalisant que sur le passif agressif de Mélenchon contre les journalistes en général et nous offre une compilation de ses critiques envers les journalistes.
    Du mensonge de Plantu, il n'est nullement question. Voilà comment on discrédite une pensée politique alternative : on en pathologise pour le faire entrer dans la catégories des énervés. Continuez comme ça, vous ne faites qu'encourager notre propre colère. Votre radicalisme est le seul sectarisme ici.

  31. SoResistance dit :

    2 très bonnes interviews de Jean-Luc Mélenchon dans les journaux argentins !
    Voici les liens, pour les hispanohablantes et ceux qui comprennent l'espagnol, cela vaut le coup !
    http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-205530-2012-10-14.html
    http://tiempo.infonews.com/2012/10/14/argentina-88324-aqui-esta-ocurriendo-lo-que-no-quieren-para-europa.php

  32. sourdon dit :

    Salut à tous.
    Dés l'instant où l'argent est devenu papier, promesses (le crédit), ceux qui détenais le pouvoir de le fabriquer ont acheté le monde avec de l'encre et de la pâte à papier !
    Notre espèce, encore animée d'instincts et de réflexes grégaires que la peur et la survie commandaient, a ainsi engendré les USA, qui ont forcément choisi d'investir les parts majeures de nos énergies et de nos ressources dans l'armement.
    Difficile pour des êtres extirpés de l'animalité depuis à peine un demi million d'années, de privilégier l'amour dans un univers aussi "inquiétant". En effet, il n'est pas loin le temps où nous nous entre-dévorions.
    L'avance prise par les filous fait qu'ils ne courent plus après l'argent puisqu'ils leurs suffit de manipulations informatiques pour vider ou remplir des comptes bancaires ou les caisses d'une nation.
    Agrémenté par un droit de vie et de mort sur chacun de nous par le biais d'armes incroyables qui fusillent au laser un individu ciblé, déplacent des ouragans ou provoquent des tsunamis sur des continents, leur puissance financière semble mise au service d'objectifs entachés de petitesse et qui portent les stigmates de la déviance.
    L'oligarchie tient une position telle que l'argent ne lui sert plus qu'a soudoyer les sbires de l'étage plus bas qui partagent la même paranoïa qu'eux.
    Comprenons que la compassion et le respect du vivant que nous cultivons maladroitement depuis peu, ne nous est pas encore accessible.
    Malgré nos bonnes intentions, les réflexes induits par les rapports proies prédateurs qui ont prévalus durant plus de 500 millions d'années, nous guident encore, bien que nous ayons identifié les freins de notre métamorphose en s'imposant entres autres: "Tu ne tueras point " depuis au moins ou à peine 2 mille ans, sans parvenir encore à l'appliquer.
    Quant au fait que l'un touche mille fois le salaire de l'autre, c'est normal car la nature nous a fait différents. En revanche, qu'en fait-il ?
    La question n'est que là. Sil est éduqué de façon à ce que sa priorité soit d'en faire bénéficier la communauté car c'est ainsi que les humains augmentent le mieux leur stature personnelle, chapeau bas. S'il l'amasse ou le dilapide, il a besoin de soins.
    Les détenteurs du pouvoir veulent le conserver et ils ont les outils, les armes et les Hommes pour les y aider. Cependant ils grimpent en restant sur le plat, confondent activité et réalisation en passant à coté de l'essentiel qu'est le bonheur d'être utile au plus grand nombre à la mesure de ses moyens. Le plus revalorisant n'est-il pas d'aider les autres à s'accomplir ?
    Heureusement, comme les autres, ils se rident et meurent en laissant place à une génération plus éveillée qui ne perd pas d'objectif la pacification.
    Tout être humain lucide préfère voir vivre ses enfants dans un monde en paix plutôt que de leurs léguer un monde violent et dangereux.
    Les aires de notre cerveau qui concernent la violence et la peur régressent au fil de notre évolution au profit des aires qui impliquent la tendresse et la communication. Le neurologue Eccles fait naître au travers de ses recherches, une formidable espérance en démontrant que notre code génétique est programmé pour nous rendre meilleurs même par devers nous.
    Nous savons voir et cultiver le bon et le mauvais coté de l'humain. Nous pouvons être transformer en agneaux ou en monstres par notre vécu et le mode d'éducation qui nous est dispensé, et, dénigrer son semblable, quel qu'il soit, revient à s'avilir et à s'écarter des attitudes qui fondent la paix comme la confiance et l'alliance.
    En 52 ans d'existence j'ai appris que m'aimer nécessitait d'aimer les humains.

  33. Courrierlecteur dit :

    Bonjour,
    Les prêcheurs de la rigueur, en perte de crédit! La rigueur, l'austérité en Grèce, une "erreur de calcul du FMI":
    "Toutes les projections du FMI sont fausses a du concéder ce lundi le ministre adjoint grec aux Finances"[...]
    "Aucun des nombreux plans de rigueur qui ont été imposé en Grèce n’a permis de faire 1 euro d’économie sur la dette, tout a disparu dans la récession, ce sont des milliards d’euros que les Grecs ont déjà payés en recul de leur niveau de vie, tout cela pour des prunes.[...]Multiplication des suicides, violences et consommation de drogues, hausse du chômage, baisses des salaires et des retraites, baisse de l’espérance de vie en bonne santé, retour de la faim et du froid dans des pays d’Europe… Tout cela à cause de modèles mathématiques erronés bâtis par des économistes du FMI. L'institution commence à reconnaître ses fautes et a réclamé timidement à Merkel un peu de souplesse avec les Grecs."
    (L'Humanité)
    Encore un peu de patience, dans ce festival de l'horreur et de l'absurdité économique, bientôt tout le monde va peut-être s'apercevoir que la règle d'or, elle aussi, est en toc.
    On lâche rien!

  34. jeanmarc dit :

    Pichenette 16h07
    Bravo de rappeler ce qu'est la rigueur, l'honnêteté intellectuelle, à rappeler à tous, surtout à ceux qui ont des responsabilités, élus, journalistes, chefs d'entreprise.

  35. jacquelin dit :

    @ DAVID JV n°63
    Pour nous qui sommes plus ou moins convaincus, je t'accorde que ce que tu dis est parfaitement juste. Mais crois tu sincèrement au monde idéal dont tu parles en matière de réveil du peuple.
    Bien sur parler, écouter, militer sans relâche, ça porte ses fruits. Je fais ça depuis 60 ans. Ca porte ses fruits... plus ou moins.
    J'ai toujours été frappé par la rapidité avec laquelle un homme peut se réveiller et avec quelle surprenante égalité de réaction il est capable de n'en rien faire, ou autrement dit de se rendormir. La seule situation qui nous garde éveillés c'est le manque.
    Tu exprimes que pour toi c'est une idée claire ce que nous proposons, un "socialisme écologique ou éco-socialisme". Soit.
    D’ordinaire notre webmestre me tape sur les doigts si je pose des questions à la con. Il a raison.
    Mais la ! Demande au peuple qui t'entoure ce qu'est le socialisme. Et pire demande ce qu'est l'écologie. Tu vas te fendre la gueule.
    J'ai suffisamment fait parti du PS et je sais pourquoi le PS ne fait pas de socialisme. Tout simplement (il y a aussi d'autres raisons plus sioux), parce qu'aucun membre ne peut dire ce qu'est le socialisme. Ou pire, chacun en a une vision différente. En face, le capital a une tactique plus simple: si tu as, tu prospères gratos, et si tu n'as pas tu bosses pour l'autre. Je te dis pas le jackpot si ce que tu as c’est une banque.
    Quand je dis que nous ne proposons pas une image claire de ce que nous voulons, je pense que nous sommes a peu près dans le même état que la PS.
    Ou alors que l'humain est comme ça. S'il n'y a pas un discours dominant, il se fait son propre cinéma pour rester dans la meute. Je lui en veux pas à notre humain, je suis pas aigri crois-le bien, mais c'est comme ça.
    Pour emporter le morceau il va nous falloir faire rêver sur des idées bien exprimées, pas des reproches de situations anciennes qui n'en finissent pas de finir (parait que le capital est moribond !). Une fois le constat effectué que continuer dans cette voix n'est plus pensable, alors faudra déballer autre chose qu'un socialisme écologique.
    Le fond de tout comme le disait un autre camarade c'est la culture que nous pouvons diffuser. Même les bonnes idées et jolis rêves ne seront rien si la culture ne permet pas d'en ressentir le bien fondé.
    Mais pour le reste, je suis de ton avis. Continuons a culturationner nos aminches tout autour de nous.

  36. Alain Tétart 60 (73 Ans) dit :

    @ Courrierlecteur
    Encore un peu de patience, dans ce festival de l'horreur et de l'absurdité économique, bientôt tout le monde va peut-être s'apercevoir que,"La règle d'or", elle aussi, est en toc.

    Si seulement tu pouvais avoir raison ! Malheureusement pendant tout le temps que nous verrons des jeunes couples qui n'ont pas de travail, qui n'ont pas de quoi bouffer, mais qui ont chacun un Ipod dernier modèle dans les mains, il ne faut pas te faire d'illusion, rien ne se passera, l'orgueil de chacun de nous à ne pas faire voir que l'on est malheureux finira par nous faire mourir à petit feu (comme l'histoire de la grenouille qui n'est pas sortie de son bocal au moment ou l'on a commencé à mettre de l'eau chaude, quand l'eau est devenue trop chaude elle en est morte,) et c'est comme ça que nous allons tous mourir, il y a bien longtemps qu'ils nous mettent de l'eau chaude sur la tête,l'eau bouillante est pour bientôt malheureusement il sera trop tard !
    Désolé pas optimiste du tout aujourd'hui !

  37. Alain Tétart 60 (73 Ans) dit :

    Et voilà qu'ils nous reparlent de la compétitivité ! avec cette fois ci une affirmation de notre premier ministre qui va dans le bon sens, en effet la compétitivité passe avant tout par l'innovation, ma mère disait dans ses leçons de vie en proverbe, dicton, moralité etc, que "celui qui n'avance pas recule", alors quand je vois Peugeot pour ne pas le citer vendre un véhicule en offrant 8 000 Euro de remises, je crie au scandale, c'est un peu comme si ils nous offraient une Fiat en plus pour l'achat d'une Peugeot ! ils veulent tellement économiser dans leur fabrication qu'ils essaient d'utiliser un maximum de sous ensembles pour faire un nouveau véhicule, et à ce petit jeu là les voitures finissent par toutes se ressembler, et quand ça ne plaît pas il faut vendre des remises plutôt que des voitures ! ce n'est pas leurs voitures qui sont mauvaises ce sont les gammes qui ne sont pas assez étendues pas assez de choix, alors la compétitivité n'est pas prête d'être à niveau des Allemands, qui nous offrent des WV, des Audis, Des Mercédés, des Fords, des Opels, si nos deux fabricants français ne sont pas capables de s'entendre, assurément les usines vont fermer !
    Sur un autre plan quand on voit la Russie inaugurer la plus grande aciérie du monde pour ne faire que des tuyaux pour les oléoducs de l'est, pourquoi ne pas nationaliser Arcelor pour faire des tuyaux pour la géothermie qui assurément est pour nous et l'avenir une importante économie de pétrole et surtout une indépendance énergétique pour nous chauffer ! Vivement l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon et la nationalisation de nos futurs outils de travail il y en a marre de remplir la cagnotte de ces trop riches, il faut maintenant sauver l'homme avant qu'il ne soit trop tard !

  38. Nicolas VDR dit :

    Bientôt va se poser un nouveau problème dans la valse des licenciement et autres fermetures d'usines : les chantiers de Saint-Nazaire. En effet, ils sont en train d'achever leur dernier paquebot de croisière et après, rien, le néant, le carnet de commandes est désespérément vide. Saint-Nazaire est le dernier (gros) chantier de construction navale en France. Ils se sont spécialisés depuis bien des années dans un seul secteur d'activité : les navires de croisière. Les ferries, les cargos et autres pétroliers, on laisse ça aux autres, pas assez noble pour nous, français qui aimons faire cocorico sur notre tas de...
    Les chantiers de St Nazaire ont été rachetés il y a quelques années par STX, un constructeur naval de Corée du Sud. La Corée du Sud est le principal constructeur de navires civils dans le monde. Ce qui manquait à leur savoir faire, à leur maîtrise, c'était les navires de croisière. En prenant des parts en Europe, ils se sont payé cette technologie et je suis prêt à prendre les paris que bientôt, nous verrons apparaitre des bateaux de croisière fabriqués en Corée du Sud. Je rappelle par ailleurs qu'il y a quelques mois, Saint-Nazaire avait refusé de construire 3 cargos rouliers pour une compagnie maritime française.
    La casse continue et n'est pas prête de s'arrêter avec les inconscients qui se succèdent aux manettes de ce pays.

  39. Poncet dit :

    "la France n'est pas bonne gestionnaire quand elle nationalise" ?
    Elle est encore plus mauvaise gestionnaire quand elle privatise. Vous trouvez que les prestations des opérateurs de téléphonie actuels sont meilleures que celles de feu Itineris et Wanadoo ?
    La gabegie des privatisations française a une explication, même d'un point de vue libéral, que Joseph Stiglitz a fort bien théorisé : le marché n'est plus efficace que l'Etat qu'à la condition qu'il soit assez vaste pour qu'il y ait une véritable concurrence. Ce qui est en fait très rare. Et ce n'est pas le cas en France pour la grande industrie. Une Société Nationale des Bistros serait sans doute pitoyablement gérée par nos Enarques et nous mourrions tous de soif : mieux vaut en la matière une multitude d'initiatives privées. Un mauvais bistro qui ferme, un bon ouvre. Mais cela n'existera jamais pour les télécommunications, le chemin de fer, l'énergie, le BTP : toute privatisation en la matière est synonyme de partage des subventions d'Etat par quelques requins. Jamais Alsthom n'aurait créé le TGV sans être étroitement encadrée par la SNCF, comme elle l'était à l'époque. Aujourd'hui, Alstom essaye de vivre sur la rente (sans vraiment y parvenir).

  40. jacquelin dit :

    Ah le FMI !
    Un article du Point
    je cite "...L'une des principales instances dirigeantes du Fonds s'est efforcé samedi de mettre tout le monde d'accord en rappelant la nécessité pour les pays riches de mettre en oeuvre une politique budgétaire bien "calibrée, aussi favorable que possible à la croissance" économique. Le comité financier et monétaire du FMI, chargé de définir les grandes orientations politiques du Fonds, a aussi appelé les Européens à agir "sans délai" pour mettre en oeuvre de manière "effective" les armes anti-crise récemment adoptées, une demande exprimée par de nombreux pays hors d'Europe, dont les États-Unis...."
    Réveiller le peuple sur la véritable origine de cette rigueur, qui n'a d'autre but que de mettre l'Europe et son euro en dépendance des USA.
    Faudra que la Mme Lagarde nous explique comment on fait pour "...[appeler] à soutenir la croissance sans renoncer à réduire les déficits publics. "
    Reste toujours a se poser la question du sens de ce mot croissance.
    Si par la rue on n'arrive pas a se faire entendre, cf. la manif contre la signature du TSCG, pourquoi ne créerait on pas une banque mutuelle dédiée uniquement à l'investissement productif. 4 millions de sympathisants du FdG, 2 euros par personne, ça fait au bas mot 8 millions d'euro.
    Une PME a besoin en gros de 50 000 euros pour démarrer. Ca fait 160 PME qui revitalisent nos cambrousses, en emplois locaux. 160 fois en gros 4 personnes ça fait 640 emplois. Comme on n’est pas bégueules, la seule contrepartie collective est que ceux qui bénéficient de ce coup de pouce deviennent mutualistes du fond pour la même somme que pour le créer.
    Avec comme principe de prêt de ne rembourser que sur le rendement de l'entreprise (recettes moins charges moins salaires) et non plus sur un échéancier pré établi qui place l'emprunt en charge, un prêt global capital plus intérêts pour ne pas déséquilibrer la monnaie et l'activité, avec un taux symbolique de 1%, intérêts calculés en fin d'année sur le capital restant et non en intérêts composés comme pour les prêts actuels. Les remboursements reconstituent le fond de prêt pour de nouveaux démarrages. Pour ceux qui le souhaitent je détaille.
    Et si on commençait simplement par se passer du circuit bancaire actuel ?

  41. Courrierlecteur dit :

    @ Alain Tétart
    Je n'ai pas du tout la prétention, ni même l'espoir, d'avoir raison ("bientôt tout le monde va peut-être s'apercevoir que,"La règle d'or", elle aussi, est en toc.") C'est de l'optimisme glauque. Tout cela est tellement absurde, j'ai envie de crier "Aux fous!". La note optimiste, qu'il faut souligner quand même, est que les économistes du FMI semblent commencer à reconnaître, bien timidement, leurs erreurs. Je n'ai cependant aucunes illusions sur l'évolution des "bonnes intentions" de cet organisme (et des autres prêcheurs de la rigueur), c'est pourquoi j'ai terminé mon message par:"On lâche rien!"

  42. Concernant les nationalisations, je me permets de donner mon avis en partant, pour rester dans le cadre du billet de Jean-Luc, du cas argentin. La nationalisation de la compagnie pétrolière est une nécessité d'évidence. Elle comporte des aspects politiques, économiques et sociaux, sans parler du simple bon sens : 1° empêcher qu'une richesse importante soit accaparée par des rentiers parasites qui ne laisseront que des miettes (et encore) 2° manifester au grand jour "qui commande" dans ce pays (le Gouvernement et pas une clique non élue)3° afficher que l'intérêt général dans une démocratie doit toujours primer sur les intérêts particuliers 4° permettre une politique d'investissement et de recherche indispensable, puisqu'il n'y a plus à gaver comme des oies des actionnaires qui ne servent à rien 5° traiter les salariés avec dignité, comme des citoyens et pas comme des esclaves, en les rémunérant correctement, en les formant et en leur permettant d'évoluer dans leur travail 6° Elle a aussi un rôle pédagogique visible et permanent, plus que jamais nécessaire, et sans qu'elle n'ait rien à faire de spécial : démontrer, tout simplement, que s'il faut de l'argent pour vivre, et donc des salaires qui le permettent, il ne faut pas vivre pour l'argent (cf notre bon Molière dans l'Avare) et qu'une entreprise qui n'a pas pour but d'accumuler des profits peut fonctionner non pas ausi bien, mais beaucoup mieux qu'une multinationale, réduite par les vampires ultra libéraux à l'état d'une vulgaire pompe à fric.
    En France, la problématique est la même. Mais je suis d'avis en la matière du tout ou rien : ou le Gouvernement nationalise complétement une entreprise et elle sera au service exclusif de l'intérêt général, ou elle ne le fait pas. Mais il est inefficace d'être détenteur d'actions, d'occuper un strapontin, car les actionnaires privés font encore pire que s'ils étaient entre eux, car ils revendiquntent une caution de l'Etat, qui est peu motivé car ne maitrisant pas tout. En tant que socialistes authentiques il nous revient d'opérer une appropriation collective des moyens de production, mais pour les secteurs stratégiques : les banques importantes, l'énergie, les transports et l'industrie lourde. L'EDF-GDF de jadis fut une des plus belles entreprises du monde, mais ne rapportait rien aux rentiers. Il était donc urgent de la casser !
    NB : Montebourg n'a rien compris !

  43. Nuno dit :

    A ne pas manquer ce soir "les moissons du futur" sur ARTE à 20h50 de Marie-Monique Robin après "le monde selon Monsento" elle cherche à savoir si une agriculture autre que celle de l'agrobusisness est capable de nourrir l'humanité. Sujet éminemment politique.

  44. jacques chanéac dit :

    A tous ceux qui apparemment ne sont pas au courant...
    Après les lacrymos au salon de l'auto sur les salariés de Peugeot, ce matin aux aurores, 500 gendarmes, policiers et un hélicoptère pour évacuer quelques dizaines d'opposants à Notre Dame des Landes.
    A part çà, le gouvernement refuse d'inclure les oeuvres d'art de + de 50 000 euros dans le calcul de l'ISF.... aucun rapport évidemment.... Bah voyons.
    Elle est pas belle la "gauche socialiste" ?
    Et nous, on fait quoi? On continue à dire que nous ne sommes pas "contre" ce gouvernement?

  45. Michel Berdagué dit :

    Encore une fermeture d'une activité stratégique, l'énergie, la raffinerie, décidée par les privés très entrepreneurs pour casser. A ce rythme il ne va plus rien rester de notre indépendance dans des secteurs stratégiques qui ont permis après 1945 de faire entendre notre voix même si le système ne nous convenait pas en totalité. Là c'est à une friche totale, une jachère sans possibilité de retour à moins que le Front de Gauche prenne le pouvoir et nous sommes les seuls à pouvoir reconstruire et construire pour l'intérêt général.
    Nous sommes dans une opposition totale dans ces mécanismes morbides et contre tous leurs complices qui accompagnent ces casses sous prétexte de "modernité",de compétitivité, de performances ? et se couchent prosternés devant cette U.E. directive et répressive. brisant plus de 2 siècles de Libération
    Résistance, active et offensive et nous saluons fraternellement le nouveau Secrétaire de la C.G.T. qui a comme nous tous et toutes du pain sur la planche. ;
    Un grand salut à Jean-Luc et comme pour tous les Camarades il nous manque,.pour passer à l'action conquérante..

  46. Nuno dit :

    S'il y a une phrase que je ne supporte plus c'est "il faut redonner de la compétitivité à nos entreprises" elle est claironné "ad nauseam" du jour au matin dans nos médias. Par contre c'est bizarre le Portugal avec son smic à 480 euros net devrait être drôlement compétitif, le bonheur assuré, pourtant le pays s'enfonce de plus en plus dans la crise comme c'est bizarre...

    Comprend pas. Jusqu'au jour ou un "ami" économiste m'a tout expliqué à moi pauvre salarié "Toi y’en a pas comprendre, moi y’en a t'expliquer, Toi y’en a coûter trop cher !"

  47. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Complément très éclairant sur les liens que fait Jean-Luc Mélenchon entre le devenir de l'Europe et le présent de l'Amérique latine, les interviews qu'il a données avant-hier à la presse argentine sont accessibles ci-dessous en traduction française:

    - Lien vers l'interview à Tiempo Argentino
    - Lien vers l'interview à Página/12

  48. Poncet dit :

    @Jean-Louis Charpal
    "...ou le Gouvernement nationalise complétement une entreprise et elle sera au service exclusif de l'intérêt général...".

    Façon Elf ? La nationalisation est un moyen mais elle ne résoud pas tout par elle-même.
    Quant à EDF, si c'est effectivement une réussite du point de vue du consommateur (de l'électricité partout, presque sans interruption, et à bas prix) c'est beaucoup plus contestable du point de vue de l'intérêt général. Le kWh EDF ne coûte pas cher parce qu'il est produit à crédit sur des siècles. Je fais partie des générations qui devront commencer à payer le vrai coût du nucléaire, et celles qui payeront le plus cher ne sont pas encore nées. La nationalisation utilisée pour satisfaire les ambitions politiques d'un De Gaulle (indépendance énergétique, bombe atomique), c'est ça aussi. De ce point de vue, le privé n'aurait pas fait pire.

  49. Genialle dit :

    "Sécurité sociale : le prélèvement sur les retraites validé
    Que des bonnes nouvelles, il en pleut. Les socialistes auront réussit là ou Sarko n'avait pas essayé! Cherchez l'erreur ! C'est le changement, c'est vrai.
    Courage à tous et merci pour tous vos liens.

  50. mathias95 dit :

    Oui, c'est vrai il est grand temps de changer de changer tous ces journalistes de gauche qui squattent en permanence le PAF nous en citerons quelques uns, la liste n'est pas exhautive ; Y.Régnier, N.Doze, Y.Thréard, C.Barbier, N.Beitout, D.Pujadas, Y.Ciampi, O.Truchot, J.D. Guiliani, A. Levade, F.Langlet, P.Tesson, D.Tillinac, J.Tullard, J.M.Elkabach, C.Clerc, C. Nay, R.Elkrief, O Mazerolle, O.Duhamel. Oui, il est plus que temps !


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