21oct 12
Je suis de retour. Mais lundi je reprends ma valise. Pour Strasbourg. J’ai déjà trop écrit. Mais je vous rappelle le nouveau mode d’emploi de mes posts. Ils sont présentés en plusieurs morceaux avec un titre à la « une ». Quand vous cliquez dans un titre le texte apparaît, et le reste des autres textes à la file. Donc, vous n’êtes pas obligés de tout lire. Et c’est vous qui composez l’ordre de mon texte global. Ce n’est pas tout. Certains morceaux disparaissent quand j’en ai besoin et sont remplacés quand d’autres sont maintenus. Vous suivez ? En fait ça c’est la théorie. Depuis le nouveau système, tous les morceaux changent en même temps. J’ai encore des réglages à faire, je crois bien. Dans ce post au fil des notes, il y a ce qui fait la fin de mon carnet de voyage, un rebond de ma critique des médias à propos de l’Amérique du sud et quelque chose sur l’actualité industrielle qui m’ulcère le plus : les supposés canards boîteux que méprise cette girouette à gages de Jouyet. Et pour conclure cet apéritif, je me contente de vous renvoyer sur le communiqué que j’ai fait à propos de l’occupation de la mosquée de Poitiers.
Pepe Mujica vous pose une question
D’accord j’ai rencontré Carlos Liscano en Uruguay, ce jour-là à Montévidéo. Mais j’ai aussi rencontré le président de la République de l’Uruguay, son ministre des affaires étrangères, le ministre de l’éducation nationale, la présidente du « Frente Amplio », quelques hommes et femmes clefs du système « frentéamplista » du présent et du futur. Plus quelques vétérans de plus du combat Tupamaros des années de la dictature. Et aussi des anciens exilés, mes très chers amis du passé, qui, pour au moins un couple, habitaient ma ville en Essonne.
Ces deux-là m’avaient appris à l’époque que le « Frente Amplio » existait sous l’impulsion alors du général de gauche Liber Seregni. Car le Front est très marqué par son époque. Il est né en 1971. Il a quarante ans maintenant. « Pour la première fois à présent tu peux dire que nous sommes devenus une tradition » m’a dit José Bayardi Lozano député et homme d’influence de la nouvelle présidente du Frente Amplio. « Il y a quarante ans 80% des gens naissaient dans une famille du parti Blanco ou du Colorado et maintenant c’est le cas pour nous ». Le Frente inclut de la démocratie chrétienne aux trotskistes. Un autre contexte, une autre époque. Mais l’art de faire vivre ensemble des gens différents intéresse le Front de Gauche.
Donc l’après-midi du mardi on m’avait annoncé que le projet de rencontrer le président Mujica, « Pepe », était annulé. J’étais bien déçu de la chose comme on le devine, quoique ma visite soit dédiée au Frente Amplio. Mais je ne bougeais pas une oreille, sentant d’instinct que des remuements étaient à l’œuvre qui me dépassaient. Comme ce que j’ai vécu en Argentine. Le niveau très élevé et si ostensible des rencontres que j’ai eu à Buenos Aires signalent des arbitrages politiques. Mujica, je l’ai déjà rencontré quand il était ministre de l’agriculture. Et sa femme aussi qui est une militante absolument extraordinaire. C’est Lucia. Sénatrice la mieux élue du pays. Et tupamaro elle aussi, avant. Bientôt le rendez-vous annulé était tout simplement reporté à l’après-midi, conjointement à celui que m’avait offert le ministre des affaires étrangères. Hurrah ! J’étais ravi. Aujourd’hui qui rencontre Mujica apprend tellement. C’est un homme un peu fort, âgé de 77 ans, d’un calme olympien éclairé d’un sourire narquois qui fleurit vite dans la conversation. Je crois que Mujica est en dedans de lui, comme on le dirait d’un escargot, ce qui veut dire qu’il ne sort pas à la commande mais seulement quand cela lui paraît opportun. C’est cette liberté-là qui surprend. On dit qu’il est imprévisible dans son contact aux autres mais je n’ai jamais eu l’impression, les deux fois que je l’ai rencontré, et cette fois surtout, qu’il agisse autrement que par précaution avec ses interlocuteurs. Maintenant il est le président de la République. Le jour de son élection, mes amis Raquel Garrido et Alexis Corbière étaient sur place. Une délégation de camarades, de Voto et le Lalo dont j’ai parlé depuis qu’il m’a accompagné à Buenos Aires, aussi étaient allés finir la campagne électorale avec les frentéamplistes. Pepe les avait tous reçus, sans façon. Il est comme ça. Tous les jours. Il vit dans sa ferme aux portes de la cité.
Pepe s’est blessé l’autre fois en aidant un voisin à reclouer des pans de tôles qui s’étaient envolés avec la tempête. Il donne sa paie à des ONG. Il enchanterait Paul Ariès et ma camarade Corinne Morel Darleux, auxquels je pensais tandis qu’il m’expliquait : « Il ne faut pas perdre sa vie à accumuler. C’est le besoin d’accumuler qui déforme l’intelligence des gens intelligents. Cette civilisation est une tromperie elle fait croire qu’on pourra continuer sans cesse à accumuler et ce n’est pas vrai et elle fait croire que chacun pourra consommer autant qu’il veut et ce n’est pas vrai non plus. Tout ça va sur une limite. Moi je serai mort je ne le verrai pas. Mais toi tu ferais bien de t’en soucier parce que tu vas devoir t’en occuper. » Et ensuite on a parlé de l’Europe. Et de nous les français. Et aussi d’eux dans leur contexte, petit pays voisin de géants. Ici à Montévidéo, comme à Buenos Aires, ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi nous faisons tout ce qui n’a pas marché chez eux. Il dit que la décade des politiques d’ajustements en Amérique du sud a été une décade perdue et si cruelle. 37 % de la population avait sombré dans la pauvreté. Pourquoi recommençons-nous ça ? « Le seul animal qui se laisse frapper deux fois par la même pierre c’est l’homme » soupire-t-il. « Rappelle-toi que c’est l’unité la clef de tout pour la gauche. Sinon c’est la droite tout le temps qui gagne » « Et comment je vais faire ça, Pepe, tu as vu ce que font les sociaux-démocrates en Europe ? » « Oui, je sais. Débrouille-toi. Il faut unir autour de nous sinon ça ne marchera jamais ». Je ne réplique pas. Mais ça me brûle les lèvres : « Oui mais tu viens de dénoncer que le seul animal qui se fait taper deux fois avec la même pierre c’est l’homme, non ? » Je me souviens de Chavez expliquant : « Le peuple a deux joues et chacun lui mettait une gifle à tour de rôle. Une fois la droite, une fois les sociaux-démocrates. Et maintenant il dit : assez de gifles ! »
Mujica dit que l’Europe ne comprend pas son intérêt dans l’Amérique du sud. Et de toute façon, lui sait bien que le ralentissement européen va les atteindre car leurs clients Brésiliens et Chinois vont être ralentis eux aussi à cause de l’Europe. Mais ce qui m’a frappé est sa façon de parler des voisins Brésiliens. Jusque-là on le savait porté à vouloir rompre avec le tropisme européen étouffant de la tradition uruguayenne. On le voyait donc tourné vers ses voisins Argentins et Brésiliens. Avec un grand penchant pour le Brésil. Cette fois-ci il dit que le Brésil va s’envoler. Ça ne lui plaît pas. Il dit que le problème ce serait de remplacer un empire par un autre. Ça ne le refroidit pas par rapport à son voisin. Au contraire. Mieux vaut vivre auprès d’un voisin riche et puissant qui achète, plutôt qu’ailleurs. Mais il dit les choses comme un homme lucide. Les petits pays vivent avec les grands, comment pourrait-il en être autrement ? Mais ils doivent toujours protéger la distance qui leur permet de rester souverains.
Il y a cinq ans déjà, j’avais été si heureux de rencontrer Lucia et Pepe. Et de le voir lui et de l’entendre. Vous allez voir pourquoi. Pepe Mujica est un ancien Tupamaro. De choc. J’ai raconté ça il y a cinq ans et cela doit se retrouver dans mon blog. Pepe a encore trois balles dans le corps sur les dix qu’il a pris. Les militaires l’ont attrapé et mis en prison quatorze ans. En prison c’est une façon de dire. Lui et neuf autres camarades ont été considérés comme des otages à fusiller en cas de représailles. Et maintenant voici le plus dur à entendre. Les militaires ont mis Pepe et les autres chacun dans un puits. Donc ils avaient de l’eau aux genoux, et même au-delà, la moitié du temps chaque fois que le niveau du fleuve, vers la mer, montait. C’est-à-dire la moitié du temps. Pepe a passé la moitié du temps de prison dans l’eau. Au secret, sans visite, sans livre, sans rien jamais à part le puits ou la cellule. Dans ces conditions trois camarades sont devenus fous. Je suppose que Pepe a trouvé le truc pour survivre dans sa tête. Et il ne faut s’étonner de le voir si maître de lui-même et de ses relations aux autres et si avides de petits plaisirs qui sont d’autant plus vifs qu’ils sont simples.
Les canards boîteux ont aussi des ailes
Pendant que Montebourg se déguise à la une du « Parisien Magazine » pour défendre les marinières et les cafetières, les vrais décideurs gouvernementaux, affichent avec morgue leurs préjugés contre les supposés « canards boîteux » de la sidérurgie et du raffinage. A Florange, Pétroplus et ailleurs comme sur le dossier pourtant hautement stratégique du projet dangereux de fusion entre EADS-Airbus et la compagnie anglo-nord-américaine BAE, quelle débâcle ! Démonstration.
Pétroplus est liquidé. Le tribunal de commerce de Rouen en a décidé ainsi. La raffinerie emploie 470 personnes. Si on ajoute les emplois indirects, ce sont plusieurs milliers de salariés qui seront frappés. Le tribunal de commerce a rejeté les deux offres de reprises qui lui étaient proposées. Pourquoi ? Parce qu’elle n’offrait pas toutes les garanties de pouvoir durer ! Quelle absurdité ! Que risquait-il à donner une chance à un repreneur ? Rien. Cette décision est révoltante. Depuis des mois, les salariés de la raffinerie ont remué ciel et terre pour remettre en activité la raffinerie et la faire tourner. Dans ce genre d'industrie, mieux vaut éviter les arrêts prolongés. C'est pour cela que les salariés se sont battus. En relançant et en entretenant l'outil de travail, ils facilitaient une reprise de l'activité. Ils montraient aussi leur compétence et leur dévouement. Grâce à leurs efforts, deux propositions de reprises avaient été faites. Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC avait même fait savoir au tribunal de commerce que « l'intersyndicale soutient la proposition Net Oil ». Pourquoi le tribunal de commerce n'a-t-il pas retenu cette solution qui rassemblait un investisseur et les salariés ? Bien sûr, le tribunal de commerce a laissé quelques jours de répit en permettant la poursuite de l'activité jusqu'au 5 novembre. La société Net Oil a annoncé, dans un communiqué commun avec l'intersyndicale, qu'elle allait redéposer une offre le 5 novembre, avec de nouveaux partenaires. A priori, l'autre investisseur va aussi déposer une nouvelle offre. Il faut que l'une des deux aboutisse.
En réalité, cette décision ne profite qu'à Total qui veut faire mourir à petit feu le raffinage français. Cela lui permet d'accroître la rentabilité de sa méga-raffinerie construite en Arabie Saoudite. Là-bas, Total profite d'un droit fiscal, social et écologique beaucoup plus favorable aux yeux des actionnaires. Et Total peut ainsi importer en France du pétrole raffiné à bas coûts écologiques et sociaux. C'est déjà cette logique qui a poussé Total à fermer la raffinerie des Flandres à Dunkerque. C'est la même logique qui voit Total faire tout ce qui lui est possible pour empêcher la poursuite d'une activité dans la raffinerie concurrente Pétroplus. Le gouvernement laisse faire. Pourtant le raffinage est une industrie stratégique pour la France. Nous sommes actuellement contraints d'importer des produits pétroliers raffinés. Le nouveau gouvernement a-t-il entendu parler des problèmes que poserait éventuellement tel ou tel pays sur nos lignes d’approvisionnement si les tensions internationales actuelles s’aggravaient ? En toute hypothèse, ceux qui font des grandes phrases sur le déficit du commerce extérieur devraient donc soutenir la défense de cette industrie française. Enfin il s’agit d’une industrie décisive si nous voulons réussir la planification écologique. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de dire qu'il était possible de créer une coopération entre Pétroplus et la papeterie M'Real situé à quelques dizaines de kilomètres. Ainsi, la raffinerie pourrait raffiner les déchets de bois et pas seulement du pétrole. Le gouvernement Ayrault doit donc empêcher la liquidation de Pétroplus par tous les moyens.
Pétroplus, pas plus que Florange, n'est un "canard boîteux". Quelle drôle d’image. C’est celle qu’avait choisi à l’époque Raymond Barre, alors premier ministre de Giscard d’Estaing. Pourtant c’est celle qu'a utilisé le nouveau président de la Banque Publique d'Investissement à propos de Florange. Comme le dit le CFDT d’ Arcelor-Mittal Florange, « le canard boiteux est à la tête de la Banque publique d'investissement ». En effet, Jean-Pierre Jouyet déclare dans Le Monde du 20 octobre que la BPI est « une banque pour l'avenir. En répondant aux impératifs de développement économique et technologique, de compétitivité industrielle et de transition énergétique, la BPI contribuera à la croissance de demain, dans la droite ligne de la Conférence environnementale ». Mais monsieur « tourne sa chemise » n’a pas l’air de savoir non plus que les fours de Florange font l’objet d’un projet écologique que l’Europe est disposée à financer. S'il est si soucieux de la transition écologique et de l'avenir, il devrait donc encourager la poursuite des activités de Florange et Pétroplus. Dans les deux cas, moyennant des investissements publics, la France peut s'engager dans la voie d'une planification écologique, moderniser son industrie et conserver ses emplois et les savoir-faire. Au lieu de ça, Jouyet accuse Florange d'être un « canard boîteux » au moment même où le gouvernement est censé chercher un repreneur pour le site. Au-delà de leur caractère faux et blessant, Jouyet a-t-il seulement conscience des conséquences que peut avoir son propos sur l'avenir de ce site et de ces salariés ?
Jean-Pierre Jouyet ne connaît rien à l'industrie. Jusqu'en juillet dernier, il dirigeait l'Autorité des marchés financiers. Chacun a pu apprécier ses efforts pour réguler la finance et défendre la production contre la spéculation. Il ne doit sa nomination à la tête de la Caisse des Dépôts en juillet, et désormais de la BPI, qu'à sa très grande proximité avec Hollande. Jouyet est particulièrement malfaisant. On doit s’en méfier par principe. C'est un « joue contre son camp » professionnel. On se souvient en 2007 qu'il avait trahi le PS en acceptant un ministère sous Sarkozy. Une fois nommé Ministre délégué aux affaires européennes, c'est lui qui avait piloté la trahison du vote de 2005 en négociant le traité de Lisbonne. Voilà à qui François Hollande a confié les rênes des deux plus grands organismes publics d'investissement. Cet homme n'a que faire du capital public. Dans Le Monde, il annonce déjà sa volonté de vendre les actions que l'Etat français possède dans les grandes entreprises au titre du Fonds stratégique d'investissement. Lesquelles ? Quick par exemple ? Ce FSI sera rattaché à la Banque publique d'investissement et dépendra donc de Jouyet. Et Jouyet prévient : « La BPI ne devra pas s'interdire de vendre les participations dans les grands groupes qui n'auraient pas besoin de son soutien, pour accroître ses moyens d'action ». Voilà qui commence bien mal ! C’est même du n'importe quoi ! Tout d'abord, comme son nom l'indique, le Fonds stratégique d'investissement réalise des investissements "stratégiques". Dès lors, il aurait toute sa place au capital d'entreprises dans les industries de pointe, de Défense, ou à fort enjeu écologique, dans les transports ou l'énergie par exemple. Ensuite, si on veut vraiment soutenir les PME, il faut dégager de nouveaux moyens financiers par la création d'un pôle financier public. Au lieu de cela, la Banque publique d'investissement de Hollande se contente essentiellement de regrouper des moyens existants. Créée d’après les conseils d'une banque d'affaires privée, dirigée par un ancien responsable financier d'une grande entreprise privée et présidée par un ancien Sarkozyste, on peut craindre que cette BPI ne réponde pas aux besoins de l'industrie française. Celui-ci est pourtant clair : changer de logique !
Peut-être vous souvenez vous que j’ai tiré la sonnette d’alarme sur ce blog à propos du projet de fusion entre EADS et BAE. Il y avait très peu de commentaires dans la presse sur ce sujet pourtant vital pour notre industrie. Et encore plus pour notre indépendance. Mais ce projet n’a jamais été traité que sous son angle commercial et financier et jamais dans sa dimension stratégique et politique. Il a d’ailleurs été annoncé dans l’indifférence du gouvernement, alors que l’Etat français est un des principaux actionnaires d’EADS. Pourtant le projet portait un penchant beaucoup plus transatlantique qu’européen. Car le britannique BAE est d’ores et déjà un groupe fortement intégré au complexe militaro-industriel états-unien. Il possède des filiales aux USA. Et il participe directement au développement du nouvel avion de combat des USA, le F35, qui a vocation à remplacer le F16, l’avion militaire le plus vendu de l’histoire. Cela isolerait un peu plus le programme français Rafale en Europe. Pour ce qui est de l’industrie de défense, cette fusion enterrerait donc toute velléité d’indépendance européenne face aux USA. Quant à l’aéronautique civile, BAE n’y a pas laissé de bons souvenirs. Lors de la constitution d’EADS en 1998, BAE avait en effet fait l’acquisition de 20 % dans Airbus après avoir renoncé à intégrer EADS en tant que tel. Avant de se débarrasser de cette participation en 2006, contribuant directement aux difficultés financières d’Airbus. Fort heureusement le projet a capoté. Mais du fait des français. Le nouveau gouvernement s’en est absolument désintéressé. Le ministre du développement productif regardait ailleurs. Il faut dire que c’est une tradition en la matière que cet abandon. Sous le gouvernement Jospin, l’indépassable Dominique Strauss-Kahn avait accepté que l’état abandonne ses droits de vote et confie la gestion de sa participation de 15 % dans l’entreprise au sieur Lagardère. Et ça parce que les Allemands avaient hurlé au loup contre la présence de l’Etat. Lesquels Allemands semblent avoir changé leur fusil d’épaule et veulent à présent acheter à partir de la banque publique KFM les parts que possède l’entreprise Daimler. Cette fois-ci encore l’Etat est resté sans voix devant ce qui se tramait. François Hollande a pris son air des grands jours pour déclarer que tout ce nouveau Monopoly avec les Anglos-saxons relevait de « la décision des entreprises concernées ». On ne peut dire pire bêtise sur l’affaire. En tout cas s’il n’avait fallu que compter sur Hollande, les britanniques auraient pu se frotter les mains. En effet avec la fusion, ils auraient disposé de 40 % des parts de la nouvelle société alors qu’EADS aurait représenté 70 % du chiffre d’affaire et 90 % du carnet de commande ! En réalité personne n’a dû lui dire, pas davantage qu’à ce pauvre Ayrault, qui est censé s’en soucier, ni à ce malheureux Montebourg qui est chargé de s’en occuper que sur ce dossier se jouait l’avenir de notre avenir industriel et un bon morceau de l’industrie aéronautique. Voici une idée pour eux, en supposant qu’ils s’intéressent à quelque chose de l’aéronautique. Puisque l’Etat espagnol va entrer au capital et puisque l’Etat allemand va augmenter sa participation pourquoi ne pas racheter ses part à monsieur Lagardère qui dit vouloir s’en aller depuis longtemps. Un groupe public français à 50,45 % est à portée de main. Qu’en dis le sieur Jouyet ? Canard boîteux, investissement stratégique ? Dire que ce sont de tels personnages qui président à nos destins ! En fait, le nouveau président se révèlent tout à fait « normal » pour un gouvernement de l’Europe actuelle : sans ambition ni vue générale, abandonné aux arguties des prétendus experts et aux vautours qui les accompagnent.
L'Amérique du sud, la presse…
« Le Monde » et moi et moi
Aller en Argentine ou en Uruguay n’est pas aussi « porteur », comme me l’a dit un journaliste, que mes vacances avec Chavez au camping de Caracas. L’AFP a pourtant parfaitement bien fait son travail sur place. Trois dépêches. « Le Parisien » et « Nouvel Observateur » ont jeté un œil sur mon séjour. Et « Arrêt sur images » aussi !
Et, coïncidence, Marianne qui titre « Vénézuela. La vérité sur le pays rêvé de Mélenchon ».
Pas même une brève dans la presse « de référence » qui s’était pourtant répandue sur mes « vacances » au Vénézuela. Je n’ai pas de regrets. Qu’aurais-je pu lire aujourd’hui? Un épisode supplémentaire du naufrage de la rubrique latino du grand journal : les habituels commentaires haineux que publie dans « le Monde » le « journaliste » Paranagua. Quelle étrange histoire que la prise de pouvoir permanente de ce personnage partout où il passe. Etrange, tout le temps. Comme lorsqu’il était le dirigeant fondateur de la non moins étrange « fraction rouge », à la « gauche » de « l’armée révolutionnaire du peuple », avant de commencer une série de changements de nom de son organisation où tout le monde se faisait enlever au fur et à mesure par la dictature. Une fraction d’abord composée d’une dizaine de brésiliens comme lui. Ils venaient faire la guérilla urbaine en Argentine plutôt qu’avec leurs camarades dans leur propre pays. Comme on me l’a raconté sur place, il revendiqua sous le nom de « comandante Saul », trente attentats en 1972, avant, paraît-il, de bénéficier, selon son nouvel employeur, d’un non-lieu et de sortir de prison en 1977. Le médiateur s’est-il rendu compte en écrivant son papier qu’en 1977 c’était encore la dictature militaire ? Un non-lieu et une sortie de prison en pleine dictature militaire ! C’est ce qu’il faudra qu’il nous raconte, car c’est dans tous les sens du terme, un cas unique. Mais cette faveur militaire n’empêche pas le « comandante Saul » de « dormir tranquille », comme il l’a déclaré au médiateur qui prend sa défense en publiant cette phrase sans savoir peut-être « le poids des mots » comme dit Gilles Paris, qui est ici le poids des morts. Car ils en disent long sur un homme dont tous les militants dont il était le chef sont morts ! Pour ne citer qu’eux parmi les nombreuses victimes qui le touchent de près. Bon, c’est une longue histoire. Il y a tant à raconter. Je suis sûr que beaucoup au journal n’en savent pas tant que ça. En tous cas les rescapés du camp Vésuvio qui se réunissaient ces jours-ci en Argentine n’ont pas rien oublié. Et j’y ai beaucoup d’amis, « comandante Saul » ! Quoiqu’il en soit, sans bien sûr mentionner mon insignifiante présence, « Le Monde » du 17 octobre s’intéresse à l’Amérique du sud et même à l’Uruguay. Sur quels sujets ?
Pour l’Uruguay, c’est un sujet hors sol. Un « commentaire » sur le débat qui commence en Uruguay à propos d’une prochaine loi sur la légalisation du cannabis. Je ne dis pas que ce ne soit pas intéressant. Même si je vois bien que son principal objectif est de nous édifier en montrant que le Frente Amplio est divisée sur le thème et que le président de la République est en perte de vitesse « dans un récent sondage ». Au moins vous saurez où doit aller votre indignation ! Décidément cette rubrique Amérique latine est en perdition au journal « Le Monde ». Car d’un quotidien de référence ne doit-on pas aussi attendre de l’information, notamment celle du jour ? Cette semaine l’information était spectaculairement ailleurs dans l’Amérique latine réelle qui n’est pas celle des règlements de compte personnels du « comandante Saul » .
Dans votre journal de référence, vous auriez du pouvoir lire un article sur le vote, mercredi de cette semaine, au parlement argentin de la loi qui donne le droit de vote à partir de seize ans. Une loi à l’initiative de nos amis. Et qu’une bonne partie de la réaction de droite et social-démocrate ont également votée. C’est banal le droit de vote à seize ans pour un grand journal de référence ? Vous auriez pu entendre parler de la loi de libération des médias qui va entrer en application le 7 décembre prochain en dépit de l’obstruction qui continue de la part du méga groupe de presse « Clarin ». Un débat terrible se mène à ce sujet tous les jours dans les médias argentins. Mais on peut comprendre que le corporatisme patronal et professionnel interdise qu’il en soit question ici. Surtout quand le syndicat de la presse patronal des Amériques dénonce la loi encore le lundi de cette semaine. Pourtant, un sujet irrévérencieux aurait pu être de savoir pourquoi le rapporteur des Nations Unies sur la liberté de la presse trouve cette loi exemplaire et déclare, qu’elle devrait être appliquée partout ailleurs. Et surtout qu’il soit venu le dire sur place, le jeudi de cette semaine, en Argentine. Et cela au moment même où une arrogante délégation des patrons de presse américain prétend demander des comptes au gouvernement de Kirchner au nom de la défense de la liberté de la presse ! Mais je pourrais dire aussi qu’un bon sujet aurait dû être d’informer de la saisie, dimanche de cette semaine, d’une goélette de la marine nationale argentine par le tribunal de commerce du Ghana, à la requête d’un fond de spéculation, comme je vous en ai informé. Car c’est un fait sans précèdent dans l’histoire maritime ! Mais qu’est-ce, pour « comandante Saul » que 400 marins militaires, quarante invités, pris en otage avec leur bateau contre le droit international et qui ne dénoncent même pas Fidel Castro, Hugo Chavez ou Cristina Kirchner? Qu’est-ce que la démission d’un chef d’Etat-major général des armées, ce mercredi, le deuxième de l’année, dans un pays qui a vécu quatorze ans sous dictature militaire qui, certes, déclarait, paraît-il, un non-lieu pour un certain futur journaliste toujours reconnaissant. Pourtant le piquant du sujet, d’un point de vue journalistique, n’aurait-ce pas été alors de faire le parallèle entre la situation de cette goélette avec une autre décision inattendue, prise en Suisse ce mercredi même sur le même sujet ? Si l’information factuelle intéressait encore la rubrique latino du « Monde » voici ce que vous auriez appris. La cour constitutionnelle suisse a confirmé le rejet de la demande de saisie que le fond de spéculation réclamait sur les dépôts argentins dans ce pays. En espagnol les fonds de spéculation sont nommés « Fondos buitres » ce qui signifie : fond charognard. Les charognards ont marqué un point au Ghana et l’Argentine un point en Suisse. Le match continue.
Mais ce jour-là le directeur de la rubrique Amérique latine du « Monde» donne la priorité au futur débat sur le cannabis en Uruguay. Et lui-même s’excite deux pages avant pour ironiser sur la suppression du visa de sortie de Cuba. Quelques jours auparavant il avait régalé les lecteurs sur un accident de voiture. Une prose indigne. Mais la cause valait la peine pour les anticastristes pavloviens. Car c’est un jeune dirigeant de la droite espagnole qui conduisait la voiture qui a tué ses deux passagers, deux dissidents professionnels à qui étaient peut-être destinés les paquets de dollars retrouvée dans sa valise. « Comandante Saul », sous sa casquette de journaliste n’aurait-il pas dû mentionner que ce garçon conduisait comme un dément pour avoir déjà traversé l’ile à 120 à l’heure, ce qui est un exploit inquiétant compte tenu de l’état des routes ? N’aurait-il pu signaler qu’il venait de se faire retirer son permis de conduire dans son propre pays ? Paulo Paranagua et « Le Monde » n’auront jamais donné ces informations à leurs lecteurs quand bien même elles semblent avoir leur importance à propos d’un accident de voiture. Il préfère colporter des ragots sur un complot des autorités, totalement farfelu, jamais ni confirmé ni même évoqué par la conférence des ambassadeurs des pays de l’Union européenne qui s’est réunie sur le sujet depuis le premier jour. Il est vrai que comme la chose était jugée ce mardi dernier et que « comandante Saul » avait déjà écrit trois papiers sur le sujet, il y avait un souci de suivi de l’actualité qui compte à ses yeux. Chacun ses priorités et ses cibles, certes. Mais quand on achète « Le Monde » n’a-t-on pas aussi le droit de savoir ce qui se passe et que ne racontent pas les médias audiovisuels ? Est-on voué à consommer pour tout potage de l’anticastrisme entre deux plats épicés de démolition des gouvernements de la gauche latino actuelle ?
Mais puisque que l’auguste référence parle de l’Uruguay, apprenons lui que le fait du moment, ce n’est ni le cannabis ni les sondages du président Mujica. En me lisant vous apprendrez ce que vous ne saurez pas par la rubrique que dirige le « comandante Saul » dans « Le Monde ». Un événement vient d’avoir lieu qui est de très grande portée. Pour la première fois dans le cône sud, un pays, l’Uruguay de Pepe Mujica et de son ami le romancier Carlos Liscano, vient d’abolir la pénalisation de l’avortement. Certes, tout le monde sur place n’en est pas totalement satisfait. Et moi non plus, pour être franc. Mais quelle immense et formidable percée ! C’est le premier pays latino qui établit cette liberté fondamentale après Cuba qui l’a fait déjà depuis longtemps. J’étais si heureux d’être là ce jour-là et de pouvoir, après le vote, embrasser sur les deux joues et féliciter mille fois ma camarade, présidente du Frente Amplio qui s’était exprimée juste avant à la tribune ! Encore une fois, à quoi bon avoir fait des concessions alors que seul un député de droite a voté pour finir avec nous. Quoi qu’il en soit il faut apprécier le fait dans toute sa portée. Car une loi ouvrant droit à l’avortement avait été adoptée sous la précédente mandature de gauche. Mais le président d’alors, le social-démocrate Tabaré Vasquez, y avait opposé son veto. Cela ne résume naturellement le bilan de celui-ci, remarquable en d’innombrables points. Reste que pour moi cette question du droit à l’avortement est l’angle mort du bilan des gouvernements de la nouvelle gauche latino. On peut le dire tranquillement car on ne risque pas de voir les chiens accourir pour ronger cet os de propagande ! En effet il mettrait bien davantage à mal leurs amis de droite et sociaux-démocrate locaux qui sont profondément infectés par les petites dents cruelles de l’Opus Dei, le seul vrai et puissant parti transversal de l’Amérique du sud avec la CIA. Se plaindre les obligerait à dire du bien de Cuba ! Comme disait mon bon camarade de la sidérurgie : « Ça leur arracherait la gueule » !
Les pressions de l’église et les convictions religieuses de nombreux dirigeants sont une insupportable limite. Le droit à l’avortement est un droit fondamental de la personne humaine. Pour ma part je ne discute, ne travaille d’aucune façon, ni ne soutien les sandinistes du Nicaragua pour cette raison. En effet ceux-ci ont accordé aux évêques qui l’exigeaient en toute charité, que l’avortement soit non seulement toujours pénalisé mais que les condamnations soient aussi appliquées en cas de viol et même si la vie de la mère a été considérée comme en danger. C’est le moment de rappeler, pour ceux qui nous chercherait noise, qu’aucun d’entre nous ne défend l’avortement mais la liberté d’y recourir. Et donc dans ces conditions la place des injonctions morale est toujours disponible pour les prosélytes qui veulent en convaincre. Et de même qu’aucun d’entre nous n’a l’intention d’obliger qui que ce soit à avorter, niant ainsi la liberté d’une femme de disposer de son corps nous ne permettons pas que d’autres prétendent en disposer pour lui imposer une grossesse non désirée.
Je ne finis pas sans un clin d’œil à Marianne. Le papier intitulé « la vérité sur le pays rêvé de Mélenchon » m’a bien amusé. Son auteur est Philippe Cohen, un vrai envoyé spécial qui a vraiment été sur place, lui. Il ose dire : « Depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir en 1998, le Vénézuéla subit une incroyable maltraitance médiatique internationale. Un vrai spécimen d’enfumage qui devrait être enseigné dans les écoles de journalisme : mépris des faits, absence de sources, jugements subjectifs. Les médias français même de gauche, hormis curieusement « le Figaro » sont incapables de regarder sans juger la réalité vénézuélienne. » Le papier décrit très précisément le mécanisme de l’enfumage. Puis il fait un tour d’horizon des succès et des problèmes en suspend. Quelque chose d’équilibré qui a du paraitre a sa rédaction de la propagande hystériquement pro communiste. Le papier a donc été garni d’une titraille et de photos légendées qui sont l’antithèse exacte de ce que raconte le journaliste et un montage particulièrement fielleux d’extrait de son texte pour lui faire dire le contraire. Un cas à enseigner dans les écoles de journalisme. Supposez un lecteur distrait (ça doit exister, non ?). Voici ce qu’il retient s’il se contente de lire les titres, les légendes des photos et phrases en exergue. Exemple : « Après quatorze ans de pouvoir Hugo Chavez bénéficie toujours d’un fort soutien populaire en raison de programme sociaux mis en place grâce à la rente pétrolière » « L’insécurité dernier angle mort de la politique chaviste. Le taux d’homicides est le plus élevé du monde : 70 pour cent mille habitants. » Bien sûr, cette légende mensongère est placée juste sous mon nom. Comprenez que cette insécurité me fait rêver… « Théodore Petkoff directeur du quotidien d’opposition « Tal cual » est déchaîné contre Chavez : « Il ment comme il respire » « pour Roberto Briceno-Leon spécialiste de la violence en Amérique latine « l’insécurité ne menace pas seulement la vie des gens mais aussi leur liberté » « Pour un détenteur de capital, ou même un entrepreneur il vaut mieux importer que produire. Un conseiller économique » « Les habitants se protègent comme ils peuvent contre l’insécurité. On estime à six millions les armes en circulation ». Et voilà : le tour est joué. Ajoutez encore pour avoir le tout Chavez sous une pluie diluvienne avec cette légende très clin d’œil ironique « El comandante » dans la tempête médiatique le 4 octobre à la veille de sa réélection » Bref, un cas d’école en effet ! Cohen a écrit pour rien. Ce qui était prévu c’était une saleté de plus et comme il ne l’a pas donnée, le secrétaire de rédaction a rectifié le tir tout seul comme un grand.
Liscano le magnifique
Ce jour-là, j’ai rencontré Carlos Liscano à Montevideo. Le romancier. Oui, l’admirable Carlos Liscano. Il m’a dédicacé un livre que j’ai dévoré le soir même. Ça s’appelle « souvenir de la guerre récente ». Liscano publie en français. Nous étions lui et moi les invités d’une réception que l’Ambassade de France m’a fait la grande faveur d’organiser. Sitôt qu’il m’eut offert son livre de la main à la main, je me suis jeté sur la quatrième de couverture. Et je lui ai dit avec gourmandise que c’était une formidable mise en appétit. Mais lui a fait un sourire et il a dit « oui mais ça ce n’est pas moi qui l’ai écrit ».
Bon, si ce n’est pas lui qui a écrit la page quatre, autant pour moi ! Mais il faut dire que pour les bouquins politiques on fait écrire cette page à l’auteur. Je croyais que c’était la même chose pour le roman. Je verrai bien le jour où je me mettrai au roman d’amour que j’écrirai un jour ou l’autre.
N’empêche : cette quatrième de couverture est décisive. La décision d’achat se prend si souvent sur ce coup d’œil ! Et même sur le look de la couverture. Tout compte dans un livre pour capturer le lecteur. C’est en regardant les couvertures que j’ai acheté mon premier roman de science-fiction. De mémoire « Abattoir numéro cinq » de Kurt Vonnegut. Un monument. Depuis je suis un ami de ce qu’il était convenu d’appeler « la littérature de gare ». Car dans mon milieu de jeunes intellectuels assez prétentieux on regardait de haut la science-fiction. En fait, on regardait de haut beaucoup de bonnes choses. Pourtant qui serais-je si je n’avais pas lu « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques » de K. Dick, qui a donné le film « Blade Runner » ? La couverture, mes amis ! Je remercie les faiseurs de couverture. C’est eux qui ont eu raison du mépris pour les romans policiers chez les petits messieurs de mon époque. Moi, je n’ai jamais marché dans les rangs. De cœur je suis spontanément libertaire. Bref, j’avais picoré Manchette. Aussi Agatha Christie qui est au polar ce que le tricycle est à la bicyclette : une étape dans le parcours du lecteur de polar. Puis quelques américains décoiffant. Je me suis fait accrocher par les quatrièmes pages. J’étais mûr pour le grand saut. Je me suis entiché de romans policiers pour de bon à partir du moment où je me suis mis à Arthur Upfield et à son indépassable flic aborigène, Napoléon Bonaparte. A cause du dessin de la couverture. Jamais je n’avais lu quelque chose qui m’ait emmené si loin ni fait sentir si fort un paysage. Pour finir j’ai lu six cent romans de science-fiction et sans doute autant de policiers. Dont tout Upfield, bien sûr. Mais pour de vrai, les auteurs latinos m’ont absorbé, juste après ma crise de Caldwell et son contraire en écriture qu’est Faulkner. J’ai dévoré, vous savez ? Tout ce que je trouvais. Je sais que vous savez de quoi je parle. Trois sujets comptent dans la vie privée. Nos amours, nos enfants, nos livres. En page quatre : nos repas et nos vins. Posséder de bonnes bouteilles est précieux. Posséder des livres est l’activité la plus ridicule qui soit. C’est lourd poussiéreux et encombrant. Et tout est disponible à la bibliothèque publique. Mais comment s’en empêcher ?
A parler vrai, je vais vous dire que je n’ai pas vraiment tant regardé la couverture de ces « souvenirs de la guerre récente », qui est très belle pourtant, parce que j’avais mieux. J’avais sous les yeux Carlos Liscano lui-même. Cet homme-là est d’une beauté suave qui vous captive et vous appelle séance tenante. C’est-à-dire qu’il a une manière de regarder, légèrement hésitante et puis très dense mais à la façon d’une main chaude qui serrerait la vôtre. Il se tient droit mais sans raideur. On voit alors son visage comme dans un cadre entre la barre de ses cheveux mi-longs. Peut-être me suis-je fais des idées. Mais je savais qu’il avait beaucoup été tapé par la dictature. Les rescapés ont souvent cet air-là. Bref, pas besoin de se laisser bluffer par la couverture du livre. Ainsi, avant la lecture, en le voyant, j’avais l’intuition du régal que provoque le reste du temps une quatrième page réussie. Je crois que cela ressemble aux symptômes de la passion amoureuse. Car le meilleur est le moment où l’on découvre un auteur. Homme ou femme c’est de même. Ah, quand on sent que ça va coller ! Que « ça va le faire », comme on dit. On se pourlèche. Combien y en a-t-il de publiés déjà ? On a une boule dans la gorge, non ? On sait que ça va durer des jours et des jours, après qu’on soit allé acheter d’un coup tout ce qui se vend de l’auteur. Puis on guettera les nouvelles parutions avec impatience. Dès fois, on se déprend. Je me suis dépris cette année de la Nothomb que je lisais de plus en plus mécaniquement, comme je le dirais d’une veille manie qui s’épuise. J’étais donc libre depuis quelque temps. J’ai lu mes petits camarades de parti qui écrivent beaucoup. Mais sans roman sur la table de chevet, la vie est vite sèche et pâle. Les souvenirs de la guerre récente de Carlos Liscano m’enthousiasment à partir de la page 21. Si j’étais lui je placerais les précédentes en épilogue car elles n’ont pas la force simple de tout ce qui suit et qui accroche pour cette raison même. Je vais lire tout Carlos Liscano, l’Uruguayen. Mais je sens qu’il faut prendre ça par petite dose. Alcool fort. Ça peut occasionner de grave déprime si c’est consommé trop brutalement au premier degré.
Attention ! Un auteur dans cette catégorie qui joue dans la classe de l’universel raconte une histoire. L’histoire fait tout. Mais il y a le rythme. Et le point de vue. J’aime ceux qui écrivent de l’extérieur du sujet, comme si c’était une simple description froide. Même quand la description porte sur un sentiment où une attitude mentale. Je n’ai jamais aimé le nouveau roman et sa bouillie narrative. Bon, dans le bon bouquin il y a toujours une perle rare, et parfois davantage, lovée dans les plis du récit. Il y en a une dans ce Carlos Liscano. C’est une description clinique de ce qu’il appelle « le mouillage ». Façon de se mettre en retrait pour se ramasser en soi. Le « mouillage » pour dire comme on le dirait d’un bateau. Une pause active. Il montre très bien comment en se fermant en partie et provisoirement aux autres on s’ouvre sur une dimension de la réalité qui est imperceptible autrement. La vérité est qu’il décrit à cette occasion une aptitude de l’esprit à une certaine forme d’empathie. C’est elle qui m’intéresse. J’arrête là. Ce « mouillage » m’a emballé comme chaque fois qu’un mot désigne une chose que je ne savais pas convoquer jusque-là. Mais ce bouquin est drôle, voyez-vous. Au premier degré. Au second degré il arrache. Carlos Liscano a fait de la taule longtemps. Sous la dictature. Lui n’a pas eu de non-lieu et les militaires n’avaient aucune raison de lui faire des faveurs. Vous savez pourquoi je dis ça…
@Michel Giacomazzi
Tout à fait l'ami, une raffinerie c'est une grosse marmite dans laquelle on fait chauffer le brut et sur laquelle on a fait des tuyaux de sortie, à différentes hauteurs, plus la sortie est haute dans la marmite plus le produit est léger (en bas le goudron, en haut l'essence)
L'enfumage continue, la désignation de boucs émissaires bat son plein.
Prochainement sur une chaine de télé, des reportages sur les faudres aux assedics, et autres URSAFF et sur atlantico un article sur les chômeurs et l'indemnisation du chômage qui serait très généreuses en France, tout cela dans le titre. Si l'on prend le temps de lire l'article, il en ressort en fait que la France n'est pas plus généreuse avec ses chômeurs que la plupart des pays européens, voire que parfois elle est moins. Il ressort aussi que le volant d'emploi serait de 500 000 pour 3 000 0000 de chômeurs indemnisés, le mythe du chômeur fainéant s'effondre un peu.
Le mal par le titre est tout de m^me fait et on va voir celui-ci fleurir un peu partout!
à Webmestre (98)
C'est le plus sage, en effet !
Néanmoins, il reste dommageable que seule reste cette affirmation selon laquelle tout est question de subjectivité...
[Edit webmestre : La question de savoir si c'est dommageable est très subjective...]
Bonjour à tous,
L'assemblée nationale a voté hier, le volet recettes du projet de budget 2013 par 319 voix contre 223 mélant selon le gouvernement une rigueur inédite à un retour de la justice fiscale, ce projet de loi de finances qui vise à tenir l'engagement d'un retour du déficit public à 3% du PIB dès 2013. Les socialistes, les écologistes et les radicaux ont voés oui, l'ump et l'udi NON, les élus du Front de Gauche se sont abstenus.
Nous avons reproché longtemps au PS de s'abstenir sur des dossiers d'importances et que faisons-nous IDEM.
IL va falloir faire un choix, les petits arrangements électoralistes ou une position claire et compréhensible pour notre electorat vis à vis du PS sinon nous ne sommes plus crédible, personnellement j'aurais voté contre le volet Recettes et contre le volet Dépenses.
@CEVENES 30
Certes, se contenter de s'abstenir n'est pas glorieux quand on est radicalement opposé à la ligne politique sous-jacente. Il faudrait voir l'explication de vote pour y voir un peu plus clair...
Cependant ne mettons pas PS et Front de gauche dans le même sac, quand les uns permettent par leur abstention de faire passer un texte, tandis que l'abstention des autres se borne à ne pas s'associer à cette politique sans déclarer la guerre mais sans avoir la moindre incidence sur le résultat du vote.
La vidéo de Jean-Luc Mélenchon ce matin interrogé par jean-Jacques Bourdin sur BFMTV est publiée sur le blog : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/10/24/invite-de-bourdin-direct-sur-bfmtv/
Ardents à la lutte !
Salut à tous.
La confiscation du savoir et la culture de l'ignorance ont été pour certains d'entres-nous, un moyen d'abuser et de dominer les incultes. Par la mise en place d'une éducation qui entretient la récupération de l'élite et l'esclavage des peuples, l'hégémonie d'un petit groupe de déviants apeurés pérennise. L'humain qui ne sait ce qu'il est, ni ce à quoi la nature le destine est toujours prêt à croire et, sur des superstitions, nous avons édifié des dogmes. La tempête et la foudre ont donné Poséidon et Zeus qui ont partagé le Panthéon, succédés ou précédés d'autres divinités comme celles qui guident encore les sociétés des Hommes. Les âneries ont pu ainsi monopoliser notre attention en nous contenant sous le joug de guides imaginés à des fins de domination par ceux qui savaient lire, écrire et qui donc, décidaient de l'information.
La moitié des humains n'ont pas l'instruction suffisante pour S'appréhender dans le monde, et malgré la soi-disante "libération" de l'information représentée par le Net, seule une poignée sont capables d'en tirer l'essence car pour la plupart, nous en sommes victimes. Le Net est un nouvel outil de propagande qui profite et est contrôlé par le même groupe qui détient le monopole de tous les supports d'infos d'importance. De plus, la quantité de sujets à synthétiser pour ce faire des opinions justes sur soi, le monde et la façon d'en bien profiter, est telle que c'est comme si j'avais besoin du filet d'eau d'un ruisseau, et que déferle sur moi les eaux de l'Amazone !
A part des doutes de plus en plus cornéliens, l'examen fin de chaque chose semble me dérouter toujours mieux au point d'envisager tout et son contraire.
L'avortement facilité, est comme la propagande de l'humain irrécupérable, "incurable d'irrespect", et s'inscrit dans le plan de contrôle de notre démographie, et s'enrôbe d'intentions louables, adossées à la liberté de faire de notre corps ce que nous voulons alors que nous savons prévenir les grossesses afin que les femmes ne subissent pas d'IVG psychologiquement lourdes pour tous les concernés.
Certes un nombre compté d'humains sur terre à l'aube ou les robots feront tous les efforts à notre place est une solution pour s'assagir.Un enfant par couple durant 5 générations nous réduits à 1 milliard pourvus de tous les conforts imaginés par les Hommes gratuitement.
Cette réflexion ne doit pas être secrète et fondée sur l'eugénisme, mais nous concerner tous...
C'est une belle idée, le mouillage, en effet. Etrange pour un être humain, sauf, sans doute, pour un Carlos Liscano qui a dû affronter le genre humain. La mer, pour lui, c'est les autres.
Revenons à la politique. "c’est l’unité la clef de tout pour la gauche." nous dit Pepe Mujica. Heureux de l'entendre de quelqu'un qui a son expérience ! Car nous sommes en train de la réaliser. Il reste que le peuple a choisi la stratégie des petits pas, plutôt que celle du grand soir. Comme d'habitude. Ne pressons pas le pas. Lénine je crois disait que la tâche des Bolcheviks était d'être un pas en avant des masses, pas dix. Il ne faut pas semer le peuple en chemin sous prétexte qu'on croit savoir où aller.
La loi Duflot sur le logement social résoudra-t-elle les difficultés de beaucoup à s'offrir un logement digne ? Bien sûr que non. Bien trop timorée. Mais elle frôle de trop près le portefeuille de tous les Thénardiers, une des bases électorales de l'UMP : c'est déjà trop. Ceux ci déclarent la guerre et sabotent l'adoption de la loi en Conseil Constitutionnel. Dans quel camp sommes nous ? Dans celui du gouvernement, évidemment. Faisons passer cette loi, nom de dieu, et puis demandons en une autre, dans la foulée. Si nous aboyons avec les chiens, quelles qu'en soient les raisons, même bonnes, nous ne réaliserons pas l'unité du peuple.
Juste un mot sur la position des députés Front de Gauche par rapport au budget. Contrairement à Cévennes 30, je trouve la position très claire et je trouve déplorable que l'on accuse nos camarades d'arrangements électoralistes.
Il faut prendre la position dans son ensemble. Nos députés ont voté contre la loi de programmation budgétaire de 2012 à 2017, qui est le texte qui fixe l'objectif des 3%, ce qui me parait une position juste, en cohérence avec notre refus du TSCG.
L'abstention sur la partie recettes du PLF 2013 se justifie car il y a certaines avancées, notamment sur l'ISF. C'est certes bien faible, nous l'avons dénoncé. D'autant plus qu'aucun amendement déposé par notre groupe n'a été repris.
Par contre, nous allons vraisemblablement voter contre la partie dépense du PLF et contre le PLFSS. (voir la brillante intervention de Jacqueline Fraysse hier soir à l'Assemblée Nationale.)
Pour ma part je ne trouve pas l'attitude de nos députés complaisante. Au contraire, elle est extrêmement combative et sans aucune concession avec la ligne d'austérité du gouvernement. Elle est cohérente avec la campagne que nous avons mené au printemps dernier.
La question de savoir si c'est dommageable n'est pas subjective. Le problème est que nous ne pouvons pas mesurer le dommage objectivement, faute de moyen de mesure. L'absence de thermomètre ne rend pas la fièvre "subjective" !
Vous avez eu l'explication des votes, abstention et non, dans l'intervention de Jean-Luc ce matin chez Bourdin qui a rempli son travail de journaliste, même qu'il risque gros de nous écouter et de voir la réalité catastrophique, surtout que nous avons des solutions et les seules dynamiques. En tous les cas nous sommes audibles,visibles et ce soir aussi sur Arte. Le premier Ministre passait à Finter, les un peu du peu vers la déroute avec les saigneurs Diafoirus, propose avec P.S.A de l'aide avec contre-partie que la pilule soit moins amère sur les plans de licenciements,et en ayant dans les conseils d'administration de la famille et gros actionnaires 1 travailleur / se et 1 représentant du gouv; Là ça montre toute notre différence : eux essayer d'accompagner les dérives des grands groupes à propriété privée en leur disant quand même de geler les dividendes et les consacrer pour l'emploi et la R/D, là un frétillement vers nos choix mais sans remettre en cause la gestion aux ordres des actionnaires privés ce qui revient que le seul représentant du personnel accompagnera toutes les décisions des privés et même si il a un pouvoir décisionnel ce qui n'est pas sûr, en réponse le dircteur financier lui s'en remet aux discussions des "partenaires" sociaux : le rapport de force entre patronat et salariat, la classe ouvrière doit savoir comment faire., Nous de proposer des nouveaux Droits des travailleurs non pas décidés par des experts mais par tous les travailleurs pour la gestion, la stratégie et le développementt de l'entreprise, ces nouveaux Droits dépendent de la lutte et de l'exigence de tous les travailleurs de l'entreprise, dans ces nouveaux conseils seraient représentés la citoyenneté et les élus avec pouvoirs. Pour les banques aussi et les risques des magouilles et produits toxiques bancaires et pour cause très opaques sauteraient de fait : le chômage pour les spécus et formations pour l'intérêt général.
Flo, aborde ce qu'avait avancé Marx et d'autres, la suppression de cet argent, oui après avoir pris le pouvoir, changer la nature de l'état bourgeois en organisation du monde du travail démocratique qui sait que tout pouvoir exerce une répression et à terme son affaiblissement voire sa disparition ce qui nécessite un passage culturel tel que le patriarcat disparaît pour que la place des femmes et des hommes soient reconnus en égalité, nous en sommes à des années lumière, si Nous pouvions le faire.!
Merci à "zapping" (106) pour la réécoute des propos de JL Mélenchon (Jean-Luc Mélenchon ça sonne mieux, ça vole.. dans les airs et dans les plumes).
Voilà une vidéo qu'il serait bon pour sa formation que tout citoyen écoutât, appliquons la science fiction en faisant passer cette vidéo en images subliminales..
Echanges de suggestions: lire "le potager des malfaiseurs ayant échappé à...) d'Arto Paasilinna, ça fait du bien d'avoir des "solutions" que l'on trimbale dans sa tête, il y a tant de mines désaffectées et des mines affectées aussi par les stress ambiant, par la destruction du liant social.
De ci de là on apprend que untel n'en pouvait plus des conditions de vie terrestre imposé par la course à la compétitivité et s'est imposé à lui (être humain) la nécessité physique d'en finir.. C'est insupportable et après nous nous poserons la question énoncée en 1940 (date incertaine) : "pourquoi en est-on arrivé là..? (à propos des camps de concentration).
A la place de la compétition effrénée, c'est la coopération qu'il faut installer, retour à l'intérêt général qui se soucie des plus vulnérables et ne plus cultiver la satisfaction des intérêts des plus gourmands, des plus belliqueux.
Oui c'est l'effondrement des pays Européens qui est le séïsme concocté par les libéraux qui tiennent les rênes de chevaux dont ils ne sont même pas maîtres.
Excellentes phrases entendues donc ce matin, nécessité d'accélérer la compréhension des gens qui doivent comprendre vite que toutes ces cotisations nourrissent des fonctions invisibles quand elles existent (routes entretenues, transports publics, Hôpitaux publics, écoles!(que l'on massacre en douce avec violence)..), mais fonctions criantes quand disparues et qui coûteront très cher à chacun et au pays. Mais le pays perd sa consistance, fragmenté en bouts de régions, mettre tout en morceaux, en miettes, but du Capitalisme pour tout dévorer...
M Bourdin a quand même du mal à assimiler, il devait avoir des difficultés à l'école, d'écoute, de compréhension.. par exemple revoir ce qu'est "le Front de Gauche", le Parti de Gauche, quelques défintions...
"Bon sang de bois"! quelle expression superbe, on dirait de la transition écologique!
Je ne trouve pas non plus l'attitude de nos députés complaisante et même, je me demande si nous nous gardons bien de l'écueil du gauchisme. Avons nous une réflexion stratégique sur la totalité de l'agenda de l'Assemblée, ou bien examinons nous chaque loi au cas par cas ?
Je crains que nous n'adoptions, comme trop souvent depuis longtemps, une attitude de "canardeurs". Si j'étais un élément quelconque du peuple, simple soldat du rang, cette attitude me ferait un peu peur et me ferait fuir. Désolé de reprendre la métaphore guerrière un peu éculée, mais l'art du combat ne consiste pas à vider ses chargeurs sur l'ennemi ; "tirer, c'est d'abord montrer à l'ennemi l'endroit où l'on est embusqué", apprenait on aux soldats quand j'avais vingt ans. La première tâche du soldat, c'est de rester en vie; les autres initiatives sont surtout l'affaire des officiers. Et pour rester en vie mieux vaut s'écarter des imprudents.
Pour être plus concret, parlons syndicalisme. Et dans les entreprises, le salarié adopte spontanément la sagesse du soldat : on vote pour la CGT mais on ne s'affiche pas avec elle. Une façon de donner des coups sans risquer d'en recevoir...
Je viens d'écouter l'excellente interview de Jean-Luc sur RMC. Je ne dis pas cela pour les besoins de la cause. Que ceux qui sont aux aguets du moindre faux pas du Front de Gauche, en forme de complaisance vis à vis de sociaux libéraux, se rassurent. Notre porte parole est droit dans ses bottes et a pourfendu l'austérité comme noeud de tous les problèmes, en France en Europe et dans le monde. Apparait de plus en plus clairement à côté d'une gauche officielle, ultra libérale et austéritaire, qui n'arrivera à rien de valable, un vraie gauche, (et pas une extrême gauche ou je ne sais quelle gauche de la gauche) résolument progressiste et bien décidée à changer la donne, en conciliant relance économique et justice sociale. Contrairement aux sociaux libéraux qui concilient inefficacité économique et injustices sociales et qui donc ne peuvent qu'échouer. Le travail de nos élus à l'AN et au Sénat, qui exige professionalisme, compétences et sens des responsabilités, apparait dans l'axe de cette vision de Jean-Luc qui est parfaitement adaptée aux circonstances présentes.
Revenons en Europe un moment: que se passe-t-il le 14 novembre? La France est elle organisée? Si elle participe à la grève, pour le moment, c'est discret niveau info.
Si quelqu'un a un renseignement, merci.
@afournier
Vas sur le site de la CGT, tu verras qu'elle prévoit de s'inserrer dans la journée organisée par la CES le 14N. Mais pas de grève générale, du moins pour l'instant.
Pour ce matin, tout simplement merci.
Ce qui est notable c'est qu'après 2005 la Gauche celle qui reconnaît que le capital est prêt à gagner la guerre de classe qu'elle mène a réussi à construire avec le PC, le PG, la G.U. le Front de Gauche. D'autres qui ont reconnu l'Humain d'abord l'ont intégré. Les rapports de force devraient être concentrés contre les puissants violents et les managements mortifères qu'ils mettent en place partout y compris dans la fonction publique. Votre énergie de dénigrement systématique du P.C. et de la C.G.T. qu'ont certains visent des engagés de longue date dans les luttes et conquêtes gagnantes.
Alors que le capital se déploie avec force et très compétritif et performant pour casser tout et surtout de l'Humain, il y a de quoi faire pourtant pour s'informer, s'engager et d'agir.
Vive le Front de Gauche.
@ 96 flo dit: Le capitalisme n'est pas réformable
Et pourtant ! il suffirait que le peuple s'empare du pouvoir pour modifier la donne ! j'ose espérer que Jean-Luc Mélenchon et le FdG vont dans ce sens.
Inventer, créer, développer sont des actions utiles à l'homme et elles lui sont même indispensables et naturelles, donc s'enrichir avec me paraît tout à fait normal, on est capitaliste quand on travaille pour amasser de l'argent et uniquement pour cela, l'artisan qui gagne très bien sa vie de par son métier n'est pas un capitaliste, même si il achète une belle voiture, et une résidence sur la côte ! il ne devient capitaliste qu'au moment ou il ne travaille que pour entasser de l'argent qui ne corresponde plus au fruit de son labeur, la société ne supporte pas que certains gagnent "trop" d'argent, actuellement ce "trop" d'argent paraît se situer à 1 million d'Euro de revenus par an ! dans notre société cela paraît être le bon niveau, si nous étions à Madagascar on pourrait mettre ce niveau nettement en dessous !
Jusqu'à maintenant personne n'avait oser fixer une limite maximum de gains d'argent, maintenant nous sommes arrivés à un point qui n'est plus supportable du point de vue moral de notre société, donc se fixer un maximum paraît raisonnable, et si un jour on peut fixer ce chiffre l'humain aura fait un grand pas pour l'humanité, un peu comme Amstrong (pas le cycliste !)
Jean-Luc Mélenchon très percutant ce matin sur BFM ! Bravo !
@ Alain Tétard
L'article de Jean-Luc "Le défi de la politique dans un monde multipolaire" est en effet fort éclairant car s'il est important de s'impliquer dans les luttes quotidiennes, il faut néanmoins toujours garder en vue le but et pour cela avoir une bonne boussole. Pour ma part, longtemps ça a été “pour un monde sans argent et sans frontières”, avec de terribles doutes sur sa faisabilité (humaine : comment convaincre ? et technique : quelle transition ?) . Et pourtant quelle autre solution que celle-ci ? Le capitalisme n'est pas réformable: son moteur, c'est la recherche du profit à court terme avec toutes les aberrations humaines et écologiques que cette course suscite. Exactement le contraire de ce qui devient une urgence pour notre planète: partager les ressources, le temps de travail, avoir moins mais vivre mieux, vivre en sérénité (pas de compétition, pas de guerres). Prenons le pouvoir pour réaliser l'utopie. A un jour d'intervalle, j'ai entendu deux femmes grecques exprimer la même idée : Et si cette crise était une chance (terrifiante) de faire autrement ? Ni l'une ni l'autre ne souhaitait un retour à l'”avant la crise”.
@ Flo
Ton intervention, et pour éviter la vie morose, est essentielle et cependant il est important de préciser que le "avoir moins pour vivre mieux" certes s'adresse à tous et à toutes et comme José Mujica, Pepe, le précise : "Il ne faut pas perdre sa vie pour accumuler. C'est le besoin d'accumuler qui déforme l'intelligence des gens intelligents. Cette civilisation est une tromperie." Oui et à chaque déménagement c'est une cata, certes les livres pèsent mais combien d'objets accumulés ? Mais il existe dans le réel et la réalité que "l'avoir moins" est en contradiction avec ce que vivent en survie beaucoup de nos concitoyens, c'est plutôt le manque et des besoins vitaux, surtout que cette U.E. rétrécit les aides de survie et avance le blocage des fonds mettant tous les secours en difficultés qui nous inquiètent. Jusqu'où iront-ils ?
La qualité des produits cette exigence dans la planification écologique avec un pôle Public financier et bancaire et l'intervention citoyenne peut seul nous rendre encore plus intelligents et de ne pas se mettre à accumuler, ni collectionner de l'argent et le reste, qui est assez pathologique.
Oui l'argent à terme devrait disparaître c'est tellement évident que ça tarde.
@ 113Poncet
" Je crains que nous n'adoptions, comme trop souvent depuis longtemps, une attitude de "canardeurs". Si j'étais un élément quelconque du peuple, simple soldat du rang, cette attitude me ferait un peu peur et me ferait fuir."
Fuyez l'ami . Qu'est ce qu'un : élément quelconque du peuple,?
Ne sommes nous pas des êtres" maillons'? Un élu est il possédé par la lumière ? Les militants sont ils des êtres différents ? Ah oui, eux ils savent ! Et bien non. L'histoire nous a montré que beaucoup de conflits ont sauté à la gueule des Elus, ils n'avaient rien vu venir.Sachez que je ne partage pas votre point de vue.
Un militant quel qui soit n'est il pas un simple soldat ?.
Votre réflexion contraste, de mon point de vue, avec les fonctionnements des assemblée citoyennes créées par Chavez, citées en exemple en politique Sud-américaine et défendue par J-L Mélenchon.,et approuvées sur ce blog, par de nombreux camarades.
''Canarder ", pour affirmer notre désapprobation, n'a rien de surprenant. Comment faire pour nous faire entendre ? Vous souvenez vous du Mélenchon : " même pas député " ?
Pour ce qui est des syndiqués, s'il est vrai que certains confondent syndicat et assurance il reste que la majorité se joignent aux mouvements et donnent des coups en se montrant.
Etaient ils" imprudents les terroristes maquisards qui en 40 faisaient sauter des trains, tiraient sur les allemands ? J'ai connu de Grands Responsables qui étaient de " simples soldats...
Outre la grosse c****de J-M Ayrault d'avoir annoncé ce que serait la décision du Conseil Constitutionnel relative à la loi sur le logement social, avant que celle-ci ait été prononcée, s'il se confirme tout à l'heure que les "sages" (sic) déclarent cette loi anticonstitutionnelle, après avoir,voici quelques mois, validé la conformité à la constitution du TSCG, on verra à quel point il est devenu plus que jamais nécéssaire de donner naissance à une nouvelle constitution et de passer à la VIème République.
@64 courrierlecteur et @ 71 Jean-Louis Charpal :
en réalité nous sommes totalement d'accord sur le fond et il ressort, à mon sens, de vos commentaires respectifs, que l'abus de langage majeur contre lequel nous devons essentiellement lutter est cette imposture consistant, tant pour les dirigeants du PS que pour les medias, à dire "la gauche" lorsqu'il s'agit de la formation politique au gouvernement et majoritaire au parlement, alors que celle-ci démontre quotidiennement (comme elle n'a cessé de le faire depuis de nombreuses années) qu'elle n'est rien d'autre qu'une composante du camp libéral qui ravage et asservit l'humanité
Alors, d'accord pour ne plus jamais prononcer les termes " Parti Socialiste", contentons nous de PS, sigle sous lequel chacun pourra mettre ce qu'il voudra (Parti de la Soumission me conviendrait fort bien) mais c'est à partir des réalités que nous mettrons en évidence chaque jour davantage, que notre pédagogie, y compris sur le langage, portera le plus.
A ce titre, il me paraît (ce n'est qu'un tout petit exemple) hautement symbolique, de faire savoir que Monsieur Papaendréou donne actuellement des cours d'économie politique à Harvard (pour lesquels il serait payé 46.000 euros par mois) lui qui est toujours membre de "l'Internationale Socialiste" après en avoir été le président, et qui a capitulé en quelques heures devant la Troïka, plongeant son pays dans une misère humaine tournant à la tragédie après l'avoir livré à ses pires ennemis.
A tous c'est la transition écologique qui s'impose, puisque jusqu'à nouvel ordre nous n'avons "que" la planète Terre pour vivre avec ses océans et son atmosphère.
Comment faire que le monde vivant puisse survivre avec les menaces réelles qui pèsent du réchauffement climatique à la raréfaction des ressources naturelles en passant par les inégalités criantes des conditions de vie (gaspillages scandaleux et famines)?
L'accaparement des ressources par des groupes financiers au détriment des populations locales, au mépris de l'environnement immédiat pousse aux conflits, guerres programées par les marchands d'armes.
La croyance dans les progrès technologiques illimités repousse les choix sensés préservant les générations futures.
La pression démentielle exercée par le capitalisme financier sur les pays conduit à une destruction complète des chances de survie de notre drôle d'espèce: ainsi en Grèce dans une région charmante, une mine d'or va être exploitée, abattage des forêts, eaux polluées, cyanurres, combat entre ceux qui courent après un emploi promis et les autres conscients des dégats sur le cours et le long terme. Même problème à ND des landes où un massacre est en train d'être réalisé par des Saints du Béton armé. Un tribunal pour crime contre l'environnement aurait de quoi juger. La dette écologique cela se chiffre aussi.
La production d'énergie électrique grâce à l'énergie de l'eau de mer se fait, des projets fonctionnent, belle émission sur Arte ce24 octobre, que fait la france, qu'elle laisse ses noyaux instables en paix et qu'elle se tourne vers la mer: "homme libre toujours tu chériras la mer".
Stop aux projets dangereux, coûteux, inutiles non démocratiques, c'est contre eux que nous devons nous mobiliser, en proposant de bonnes alternatives.
Quant aux députés Front de Gauche, il font ce qu'ils peuvent maintenant dans le traquenard concocté par les pseudo amis du peuple.
Les élus locaux de la majorité présidentielle face aux difficultés financières rencontrées pour satisfaire leurs administrés devraient être des aiguillons poussant ce gouvernement à changer de voie, sinon rendre sa carte (?) ou ne plus avoir d'amour propre..
Et le pauvre citoyen béta doit trouver une énergie suffisante pour résister..faire circuler les zinfos, soutenir..
"Bon sang de bois"
Bonne journée aujourd'hui pour le Front de Gauche, ce matin chez Bourdin "Bon sang de bois" c'était bien. Ce soir sur Arte, et on retombe dans les travers journalistiques de la campagne, Dely a eu une attitude lamentable, rien d'étonnant. Pierre Laurent sur Nova, et Jacques Généreux à la suite de Jean Luc. Comme les médias m'obligent à être suspicieux, je ne peux que me demander si de leur point cela permet d'évacuer le Front de gauche des ondes pour un certains temps tout en pouvant affirmer qu'une certaine équité a été respectée.
@Superbo 21 octobre 2012 à 12h42
"Malgré la situation économique et sociale dramatique et, bien que les équivalents de notre Front de Gauche progressent, le choix qui se manifeste dans les élections demeure quand même celui de la droite ou des libéraux déguisés en socio-démocrates. Même en Grèce où Syriza n'a que failli remporter la victoire."
Ce n'est plus tout à fait exact, en Grèce le choix se pose désormais entre Nouvelle démocratie (lié entre autres à LAOS et Aube dorée, les partis fachos, avec encore plus de proximité qu'entre l'UMP est le FN) et Syriza, les deux principales formations actuelles du pays. Les chances sont grandes que Syriza arrive au pouvoir en Grèce et qu'on voit des dynamiques similaires dans d'autres pays européens.
Ca ne s'est pas fait d'un coup en Amérique Latine non plus.
Salut à tous.
Le peuple s'est-il un jour révolté ou, a-t-il organisé la guerre de lui-même ? Je ne le pense pas. Les réactions des peuples sont sous contrôle. Les idées, les raisons, l'organisation la logistique, le matériel et le courage de s'affronter armes à la main ne lui sont pas propres car au fond, le peuple ne s'épanouit que dans la paix et répugne aux discordes
Quand une nation entre en guerre, elle a souvent un ennemi désigné, et des ennemis dissimulés qui financent les conflits en catimini. La guerre par nations interposées comme au Vietnam, en Algérie, en Afganistan, ou les révolutions téléguidées aux Amériques centrale et du sud, en Afrique etc, sont toutes menées en vertu de la libéralisation des Hommes alors qu'elle ne visent que la spoïlation des ressources naturelles ou la prise de positions stratégiques des mieux armés.
Les USA se sont constitués l'armée la plus puissante grâce à la planche à billets, puis ont déferlé sur le monde pour s'en approprier en clamant que c'était pour le libérer !
Les seules oppositions qu'ils rencontrent ne sont pas les fruits d'ententes entres les peuples. Leurs soubressauts sont décidés par des entités secrètes qui s'arrangent pour exploiter le ras le bol qu'ils ont au préalable suscité. Ils organisent alors et financent des coups d'Etat, des révolutions et des guerres ayant pour fins le raffermissement de leur hégémonie et la mise à l'écart de concurents à la suprématie.
Ainsi la majeure partie des ressources humaines sont employées à la mise en place de moyens visant à nous réduire à l'état d'éxécutants incapables de s'organiser à l'action, comme de réaliser qu'il est nécessaire d'en mener une.
Les décideurs nous dispensent une éducation qui nous prédestine à les servir et tracent des chemins desquels nous ne devons pas nous éloigner sous peine d'exclusion.
L'invention est contenue pour être contrôlée, tous ce qu'ils ne maîtrisent pas ou qui contre-dit leurs modèles est anéanti ou copié et développé en secret pour ressortir sous une forme qui fortifiera leur position et soumettra les peuples.
L'écologie en est un exemple. D'abord ignorée, elle leurs rapporte enfin beaucoup.
Nous ne pouvons que composer avec la peur qui contraint les uns à dominer, les autres à se soumettre. Dans les deux cas l'angoisse que nous nous suscitons les uns les autres nous cantonne encore à des réflexes grégaires qu'ils nous faut apprivoiser pour ressembler à des humains dignent de ce titre.
Bonjour Jean-Luc, j'imagine que tu es déjà un fan de Luc Boltanski qui avait notamment déjà écrit à la fin des années 90 un livre en collaboration avec Eve Chiapello appelé "Le Nouvel Esprit du Capitalisme", décryptant le vocabulaire de l'idéologie dominante dans les documents internes aux entreprises. Il y a peu, il a écrit seul cette fois un livre intitulé "Enigmes et Compots", où il analyse, à partir d'un corpus de romans policiers et d'espionnage beaucoup modeste que celui dont tu parles dans ton post :-), et dans un contexte où la naissance de la sociologie, l'apparition du concept de paranoïa et les débuts des sciences politiques interrogent tous à leur façon la réalité derrière la réalité, analyse donc comment l'Etat peut être remis en cause dans le rôle qu'il s'attribue de vouloir tout régenter, expliquer et contrôler... Bien sûr, impossible de ne pas le caricaturer en aussi peu de lignes et cette heure, mais c'est là si par hasard tu ne l'avais pas vu passer.
Amitiés.
Quel repos que ce long commentaire littéraire sur votre vécu de la littérature !... Cela me repose et cela fait du bien...
Je recommanderai l'intervention de @127sourdon. Pour son analysede la situation en société capitaliste, j'aimerai qu'elle attire l'attention des militants du FdG. Claire et précise elle ne répond pas à la question présente: que faire ? Il serait intéressant que des propositions soient faites [...] pour mobiliser le plus grand nombre de participants possibles à des manifestation en réponses aux trahisons successives des promesses de François Hollande, traité européen, budget, etc!