24oct 12

A Bruxelles en panique

Le plafond du Parlement est fissuré

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Voici un événement sur ce blog. Ceci est une note brève. J’étais à Strasbourg lundi et mardi. J’y retourne jeudi et vendredi. Mais la session de novembre est annulée. Elle devait avoir lieu à Bruxelles. Malheureusement les piliers qui soutiennent l’hémicycle sont fissurés. Et tout menace de s’écrouler. Cette allégorie de l’Etat de l’Union fait évidemment les gorges chaudes des mauvais plaisants de la maison. Ils sont nombreux. J’ai une bonne nouvelle pour vous. L’armée de robots euro béats qui peuple le Parlement européen semble hésiter. D’habitude elle débite avec ferveur les mantras du néolibéralisme cuit dans la soupe de droite ou social-démocrate. Cette semaine au Parlement européen, il y a un écho du bruit des rats qui quittent le navire pourri de l’Europe austéritaire. J’en parle à propos du numéro que ces messieurs Barroso et Van Rompuy nous ont joué dans cette ambiance. Enfin je dis deux mots de nos discussions internes au Front de Gauche. Avec le vote contre la loi de programmation budgétaire nos groupes parlementaires tournent une page. Nous prenons acte de ce que nos demandes et attentes sont lettre morte pour trois ans de budget. Bien-sûr, la politique choisie mène aux plus grandes difficultés sociales et elle fait le lit de la droite. Elle finira mal. Elle a déjà mal tourné partout. La zapatérisation du nouveau gouvernement est fulgurante !

26 octobre

Préparez vos chaussures de marche ! Nos syndicats nous appellent à manifester le 14 novembre prochain comme dans tout le reste de l’Europe ! CGT, Solidaires, CFDT, UNSA, FSU se sont mis d’accord pour cet appel. Je crois qu’il s’agit de faire une démonstration de force dont la portée dépassera de loin le jour dit. Cet ajout à mon précédent post ne m’est venu sous le clavier que sur deux thèmes : un coup d’œil sur le congrès du PS et un autre à propos d’Hénin Beaumont.

Le parti quoi ?

Le Congrès du PS qui se tient à Toulouse est un seuil de plus qui se franchit vers la dilution définitive de ce parti dans le néant où règnent agence de communication et technocrates vaguement compassionnels. C’est le modèle "démocrate". Celui qui a anéanti la gauche italienne. Il accompagne une ligne politique. J'ai montré dans mon livre « En quête de Gauche » comment François Hollande en avait été le principal inspirateur depuis 1984. Ce que vous voyez, présidence, gouvernement et parti, confirme point par point ce que j’en disais.

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Je reviens sur le vote du congrès socialiste car les commentateurs, souvent baignés jusqu’au cou dans les connivences, sont allés vite en besogne. Ils ont insisté sur le fait que la motion « conduite par Harlem Désir » a obtenu un résultat « inhabituellement » faible avec 68%. Pourtant François Mitterrand a gagné le congrès de Metz avec 40 % des voix. Mais 68 % c’est en effet un résultat très faible si l’on met de côté Harlem Désir et que l’on se souvient de l’essentiel de l’essentiel : c'était la motion soutenue par le président de la République, le premier ministre Ayrault, l'ensemble du gouvernement y compris Valls, Hamon et Montebourg, la première secrétaire sortante Aubry et l'ancienne candidate à la présidentielle Royal. Je mentionne tous ces noms pour que l’on ait bien conscience du caractère collectif de l’échec de Jean-Marc Ayrault, de ses ministres et de ses soutiens.

Mais Harlem Désir est déjà traité comme un fusible. Pourtant que valent les pleurnicheries de ceux qui ont protesté contre le caractère « arrangé d’avance » de l’élection de Harlem Désir ? Rien. Car qui peut dire quel « collectif » a désigné Lionel Jospin après François Mitterrand. Et François Hollande après Lionel Jospin ? Et Fabius après Mauroy ? Personne. C’était déjà le fait du prince ! D’ailleurs en ce qui concerne la première élection de Hollande, le vote était tellement bidonné qu’il a fallu s’entendre sur le résultat dans un bureau entre lui et moi. Bien sûr Hollande ne tint pas parole, comme d’habitude. Il n’y eut jamais qu’un vote contradictoire réel. Entre Aubry et Royal. Ce fut un incroyable concours de tricheurs. Mais cette année, pour la première fois depuis deux décennies, certains artistes de grands renoms ne se sont pas occupés « d’aider la nature » au PS. C’est peut-être la seule vraie clef de lecture du scrutin. Alors Emmanuel Maurel bénéficie d’un score à peu près réel, diminué cependant de la gonflette spontanée que pratiquent les poètes de certains départements où le niveau d’abstention pourrait nuire au prestige des chefs. Du coup aussi Harlem Désir est donc le seul qui ait jamais été réellement élu depuis Lionel Jospin en 1995. Et sans l’aide des artistes.

Mais l'échec des uns ne fait pas le succès des autres. Le score poussif de la motion de François Hollande et Jean Marc Ayrault, dont le premier signataire est Harlem Désir, ne renforce pas mécaniquement la motion de la gauche du PS. Certes il y a eu aussi la dispersion organisée avec la motion Hessel dont les deux premiers signataires ont en commun d’avoir été encore à Europe-Ecologie-les-Verts il y a à peine six mois. Il y a eu aussi la désertion des supposés porte-paroles de la gauche du parti : Emmanuelli, Hamon, Cherki et leurs amis ont signé la motion Aubry-Ayrault. Ils ont ainsi renoncé à défendre publiquement leurs idées dans leur parti. Ça n’aide pas à les faire progresser. Engloutis dans le cynisme d’appareil, ils ont à la fois voté contre le traité Merkozy au parlement, et voté pour le même traité dans le parti avec la motion Ayrault-Désir. On doit comprendre que cette désertion a un prix politique fort. S’ils avaient été visibles et s’ils avaient aidé à faire un score, la question d’une ligne alternative à gauche, peut-être même passant par eux, aurait été possible. Qu’on ne dise pas que ce n’est pas compatible avec la participation au gouvernement. Ni qu’un nouveau gouvernement de gauche a besoin d’être appuyé par une motion unique. La preuve ? La voici. J’ai déposé un texte de congrès en opposition à la majorité Jospin-Hollande au Congrès de Grenoble alors que j’étais ministre de Lionel Jospin ! Et d’ailleurs à cette époque Henri Emmanuelli aussi avait lui aussi un texte d’opposition. Mais pas de ministre.

Certes, encore une fois, Emmanuel Maurel et les siens ont bien travaillé. Car en 2008, toute la gauche pour une fois réunie obtenait 18 %. Il obtient 13,38 %. Certes c’est cinq points de moins mais que de changements depuis la dernière fois ! Nous avons quitté le parti, non seulement nous l’ancienne gauche socialiste mais aussi Marc dolez et son courant « force militante ». Et Hamon-Emmanuelli se sont couchés. Mais ce combat courageux n’a pas permis de redresser ces dégâts et encore moins d’inverser la tendance historique.

En effet, les 13,38 % de la motion de gauche ne doivent pas cacher la limite historique de ce score. Il marque un nouveau recul. A Reims en 2008, la gauche du PS représentait encore près de 20%. Ce résultat de 2008 avait déjà été présenté comme un succès. C'était en fait déjà un déclin historique. Il était d’autant plus cinglant pour nous que, pour la première fois, toutes les familles de la gauche traditionnelle du parti socialiste s’étaient regroupées dans un texte unique. La fonte des votes était consternante. En effet, au congrès précédent, en 2005, au congrès du Mans, les trois motions de la gauche du PS, se réclamant du "non" du 29 mai 2005, avaient obtenu au total 46%. Ainsi, entre 2005 et aujourd’hui, les suffrages de la gauche du PS ont donc été divisés par plus de trois.

Et si on raisonne en voix, le bilan est pire encore. En 2005, les trois motions issues de la gauche du PS avaient obtenu 48 000 voix. En 2008, au congrès de Reims, il n'y avait déjà plus que 26 000 voix pour la gauche du PS. Et cette année, la motion Maurel sort à… 11 283 voix. Les voix de la gauche du PS ont été divisées par plus de quatre en sept ans ! Ce déclin constant de la gauche officielle du parti s’inscrit dans un contexte de « droitisation » permanente et accélérée de la majorité du parti. Le recoupement de ces deux faits en aggrave le bilan. Jamais l’écart n’a été aussi grand dans les contenus qu’entre le texte de Maurel-Filoche et celui d’Ayrault-Désir. La pente prise ne se rattrapera pas.

Je le dis en étant conscient que la plupart des fondateurs et rédacteurs du courant Maurel ont été des amis très proches et pour beaucoup le restent. J’ai travaillé très directement dans le passé avec nombre d’entre eux. J’ai encore, avec maints d’entre eux, de nombreux contacts. Je sais que leur engagement a été total pour convaincre. Je regrette qu’ils soient toujours aussi aveuglés sur l’impasse dans laquelle leur parti est entré et sa signification irréversible. Je crains qu’ils n’aient pas compris qu’un seuil qualitatif fondamental vient d’être franchi avec l’épisode Papandréou, Zapatero, venant après la séquence Blair-Schroeder, après le soutien systématique dans tous les pays d’Amérique du sud aux adversaires de la révolution citoyenne. Du coup, en France, ils ne voient pas le changement de nature que ce gouvernement incarne. C’est notre divergence. Et je sais aussi que plus aucun d’entre eux ne croit leur courant en état de faire mieux que du témoignage. Pour autant ce n’est pas inutile. Ce sera, le moment venu, un point d’appui pour la grande recomposition qui suivra ou bien notre victoire sur les sociaux-libéraux ou bien l’entrée en scène massive du peuple. Il est donc confirmé que la pente n’est plus réversible. C’est la conclusion à laquelle nous étions arrivés en quittant le parti du « oui-oui-oui » en 2008.

Avec ce congrès fantôme, le PS a franchi un cran dans la coupure avec la société. Le 11 octobre dernier, à peine 88 000 adhérents ont voté pour choisir le texte d'orientation de ce parti. Gonflette comprise. C'est 44 000 de moins qu'il y a trois ans. Six mois après la victoire électorale, quel enthousiasme ! Comment pourrait-il en être autrement ? Le PS n'est plus un lieu d'élaboration collective depuis longtemps. Et depuis un an, il n'est même plus un lieu de désignation des candidats puisque n'importe quel passant dans la rue peut choisir avec les primaires celui qui fixe ensuite la ligne tout seul. L’astre mort tourne dans le vide. C’est pourquoi je parle de congrès fantôme. Congrès sans enjeux, sans débat, sans objet. En pleine montée de la tempête capitaliste, une assemblée de plagistes de la politique va s’entre-congratuler ou gémir à guichet fermé. De ce que fut le Parti socialiste, il ne reste qu’une illusion pour ses adhérents et ses dirigeants. Elle les conduit d’ailleurs aux pires erreurs d’évaluations. Eux croient que le parti c’est le monde en petit et donc que le monde c’est le parti en grand. Gouverner la société ce serait comme gouverner le Parti socialiste : en dire le moins possible et faire de beaux organigrammes. La méthode cafouilleuse du gouvernement Ayrault est la conséquence de cette illusion. Reste que c’est encore un bon bureau d’embauche. Mais la mobilité interne n’est plus si ample. Les petits bourgeois qui y trouvent un remède contre le déclassement social et symbolique y restent pourtant sensibles. Jusqu’aux municipales.

Hénin-Beaumont, les cauchemars et le reste

Voyons à présent l’appétit médiatique pour l’annulation possible du vote dans la circonscription d’Hénin-Beaumont. La danse a commencé avec « Libération » qui titre sur le « cauchemar… » de « Mélenchon ». Et voilà : c’est reparti ! Ce n’est pas un problème pour le PS qui a gagné le siège désormais suspect, ni pour Ayrault qui est venu personnellement sur place soutenir le grand vainqueur socialiste, ni pour les instituts de sondage qui avaient annoncé une large victoire de ce héros aux mains pures.

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Certes l’article évoque le soupçon de tricherie, en recopiant sans autre enquête ce que le journal « Médiapart » avait déjà trouvé sur le sujet. Peu curieux et nullement dérangeant, le journal insinue mais sans s’interroger plus avant. Pourtant les pistes ne manquent pas et ne sont pas difficile à fouiller. Mais ce n’est pas leur sujet. Hénin-Beaumont, ce serait un problème surtout pour moi. J’aurai même « les miquettes » parait-il. En fait pour « Libération », et quelques autres, c’est moi le problème. Toute cette prose est en réalité consacrée à célébrer la victoire acquise d’avance de madame Le Pen.

Son chemin est déjà tout tracé entre un cauchemardeux et un tricheur. On connaît l’effet moutonnier de la profession et on est donc assuré d’avance de la répétition en boucle de ce tableau. Ainsi recommence ce qui a été mon seul véritable cauchemar à Hénin-Beaumont : la meute inculte et partisane de la presse parisienne. Ceux qui ont répété sur tous les tons que j’allais la bas pour ma gloriole, qui ont célébré la madame « à l’aise sur les marchés », l'ont montrée en photo toujours souriante, moi toujours épuisé ou vociférant. Eux qui ont guetté et célébré mes moindres signes de fatigue, ont formé un mur compact de voyeurs à chaque sortie publique avant de m’imputer le « cirque médiatique » que dénonçaient les gens excédés. Eux qui m’ont envoyé des provocateurs, que nous avons dû écarter, édité des communiqués sans prendre une seconde pour s’informer des faits et me traitant de stalinien comme l’a fait L’Express, en pleine campagne et en inventant même un « blog maçonnique de l’Express » pour me flétrir. Eux, qui se sont tus par confraternité quand la Le Pen passait à la télé quarante-huit heures avant le vote avec ses cartes postales anonymes où l’on me voyait en Hitler devant un camp de concentration. Et ainsi de suite, jusqu’à la nausée. Mon cauchemar c’est eux : ce journaliste glapissant de joie et hurlant de bonheur en direct sur BFM : « Vous êtes au tapis, vous êtes battu, Ko, fini » le soir du premier tour. Une bourrique qui ne trouva pas suspect un seul instant que les résultats de bureaux de vote fermés à dix-huit heures mettent cinq heures à être annoncés. Eux qui répétèrent en boucle que j’étais « battu » alors que je n’étais pas le sortant, eux qui ne firent ni une image ni un papier sur notre rassemblement de masse avec « la marche l’Emilienne », qui ne dirent rien des mille voix gagnées en trois semaines, ni des nazillons pris la main dans le sac en train de diffuser des tracts anonymes, eux qui rêvaient du spectacle d’une Le Pen gagnante si grossièrement visiblement qu’on put lire trois articles dans « Charlie Hebdo » décortiquant et dénonçant ce phénomène de lynchage sous le titre « plutôt Le Pen que Mélenchon ». Si j’ai un cauchemar, il a des noms et des visages : les leurs. Cette meute est prête à recommencer sa sale besogne. Ni par conviction ni par haine. Juste pour avoir du spectacle. « Libération » a ouvert le bal. Et en annonçant hier soir qu’ils ne voteraient jamais socialiste au deuxième tour, et en me mettant de manière infâme dans le même sac que l’extrême-droite, l’UMP a donné les éléments de langage.

La dernière fois, la nomenklature médiatico-politique socialiste et les « béni oui oui » aux traités européens ne voulaient surtout pas que je siège à Paris et encore moins que le Front de Gauche forme le groupe charnière de l’Assemblée. Ils craignaient tout ce qui de toute façon s’est fait quand même et sans moi ! Pas de vote de confiance au gouvernement, refus de vote du budget ! Et cela ne m’a empêché d’aucune façon de conserver assez d’écoute pour contribuer utilement au succès de la grande manifestation du 30 septembre contre l’austérité et le traité européen. Pourquoi auraient-ils changé d’avis ? Le prochain vote, s’il a lieu à Hénin-Beaumont donnera un incroyable effet de loupe sur le pays !

Je me sens donc tenu de vous dire ce que je crois pour ne pas vous abandonner aux interprétations des voyeurs. Si l’élection est annulée, le premier problème politique posé ce n’est pas moi, ni Zébulon ni Schmoll. C’est la raison de l’annulation. S’il y a eu tricherie, qui en est responsable ? Beaucoup penseront que c’est le vainqueur le bénéficiaire. Ça serait logique. En tous cas on peut compter sur Marine Le Pen pour le dire. Voilà qui n’est pas bon du tout, n’est-ce pas. J’avais eu l’occasion de dire, à l’époque déjà, que les socialistes du coin nous emmenaient au désastre. Mais les sondages affirmèrent au contraire que le candidat socialiste gagnerait largement, 57 % contre 43 % s’il était au deuxième tour. Tandis qu’avec moi ce serait beaucoup plus serré, selon eux. Il n’y avait pas meilleur encouragement au vote utile ! Malgré cela, au premier tour, il ne l’emporta sur moi que de deux points. Et au deuxième tour la réalité fut tout autre que celle prophétisée par ces opportuns sondages. Philippe Kemel ne l’emporta que de cent voix. Marine Le Pen perdit avec 49,9 %. Ce qui était conforme à ce que nous sentions et ne cessions d’expliquer. Mais que peut-on contre des articles écrits à l’avance ?

Dorénavant, les couches de difficultés s’accumulent. Certes, il y a la popularité du président et celle du premier ministre qui aideront beaucoup le candidat socialiste. De même que l’impact des premières mesures sociales qui mobilisent bien les électeurs socialistes et le peuple. Sans parler des décisions prises pour rendre justice aux ouvriers licenciés, aux amiantés et ainsi de suite. Les travailleurs et les chômeurs se sentent bien en phase avec la lutte de ce gouvernement qui tape du poing en face du grand patronat. Mais le contexte local pèse très lourd. Déjà bien montré du doigt à Liévin commune limitrophe dont le maire, une figure traditionnelle du PS, a été exclu de son parti pour son comportement, le PS est cloué au sol sans section locale à Hénin-Beaumont dont le maire, une autre figure du PS local fait l’objet lui aussi de poursuites judiciaires et régale tout le secteur de ses révélations. Les tricheries (déjà) dans le vote pour l’investiture du candidat socialiste racontées savoureusement par le seul « Canard Enchaîné » ont fini de séparer les socialistes en au moins deux camps qui ne se supportent pas. Car localement il faut aussi se rappeler qu’il y a beaucoup de socialistes qui n’aiment pas les tricheurs, les menteurs et les voyous. Tel est le tableau qui entoure le portrait du vainqueur de cette brillante élection. Les usines, les caisses de sécu et les centres de soin qui ferment, l’immobilier hors de prix, le chômage au maximum, tout cela malgré le changement de maintenant, voilà le contexte !

Dois-je retourner sur place s’il y a une élection ? Ce n’est pas davantage une affaire personnelle que cela le fut la première fois. Le fédéral du PCF avait parfaitement résumé le raisonnement qui avait convaincu ses camarades : « Notre choix c’est d’être à la hauteur de la situation dans notre contexte». La première question est donc posée aux camarades localement. C’est eux qui auront le dernier mot. Rien ne peut se faire sans eux et encore moins contre eux. Quant à moi, la question ne se pose pas. Je serai là où le devoir commande. Un point c’est tout. Ai-je jamais agi autrement ? N’y suis-je pas allé la dernière fois avec quinze points de retard sur le socialiste ? Etait-ce une circonscription gagnée d’avance ? Le seul sujet qui vaille c’est d’être efficace. Si ma présence le permet, il faut que j’y aille, sinon ce n’est pas la peine. Il ne faut donc tenir aucun compte des commentaires et des élégants de la presse parisienne. Quoi que je fasse il n’y a rien à attendre d’eux. Ce qui compte c’est ce que nous voulons dire et démontrer. Ce dont nous voulons convaincre. Je refuse d’être une icône en porcelaine qu’il faudrait ménager. Il faut montrer l’exemple. Je suis un citoyen engagé. Comme j’ai un rôle de premier rang, je dois aller au premier rang dans les batailles. Si c’est utile.

La panique gagne la tête

Je devais mentionner cette nouvelle ambiance au parlement européen. C’est tellement nouveau ! Après le dernier sommet européen, si creux et vain, plusieurs intervenants dans l’hémicycle ont commencé à s’interroger publiquement sur l’efficacité du prétendu remède que serait l’austérité. La panique commence à poindre.

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C’est au point que nombre des orateurs harcelaient la Commission et même ce malheureux Van Rompuy. « Il faut agir ! Il faut agir ! » ont-ils pleurniché. « Mais nous agissons ! » ont répliqué Barroso et Van Rompuy. Justement ça ne donne rien et c’est le problème que semblent découvrir toutes sortes de gens. Barroso, l’homme qui parle huit langues pour ne rien dire, a fini par sortir de ses gonds ! Malin comme un singe il s’en est pris au caricatural nationaliste anglais pour lui jeter à la figure que l’Angleterre n’est pas malade à cause de la monnaie unique puisqu’elle n’est pas dans la zone euro. Si donc elle subit une cure d’austérité comme les autres c’est donc parce que comme les autres elle paie pour les politiques du passé. Mange mon gars ! Au passage il a aussi tapé le FMI qui s’est risqué lui aussi à crier à la catastrophe si l’Union européenne continue à serrer tous les budgets. Il n’est pas faux de dire que dans le bal des faux culs, le FMI bat des records de double langage. Donc Barroso fait des révélations : « La proposition de donner un an de plus à l’Espagne et au Portugal, c’est nous qui l’avons fait ! Pas le FMI », jure-t-il, au bord de l’apoplexie. Mais telle est dorénavant la situation, que Barroso lui-même doit mettre sac à terre et ne pas en faire de trop, contre les faits. Aussi le vit-on, beaucoup plus modestement, se réjouir que ce sommet ait été un moment important « en ceci qu’il a confirmé les décisions des précédents » ! Tu parles d’un exploit ! Avant de conclure dans le style admirable de la novlangue des eurocrâtes : « Le sommet a été un moment charnière pour accepter de discuter des difficultés que nous voulons surmonter ». Ce qui ne veut rien dire, comme on s’en rend compte si l’on s’y intéresse ; mais cela fait riche. Quand ce fut le tour de Van Rompuy, la malheureuse créature, président de je ne sais plus quoi, paraissait si désemparée qu’on lui aurait volontiers donné immédiatement son quatre heures pour qu’il ne pleure pas. « Nous avons sous-estimé l’ampleur et la profondeur de la crise dans nos pays », a-t-il gémi. Mais ce sera le seul aveu de faiblesse. Car, pour la suite, l’arrogance libéralo eurocratique est vite revenue. « L’austérité n’est pas venue d’en haut, de l’Union européenne, mais par les pays eux même, par la mal gouvernance, le mal governo » « Qui pouvait croire qu’avec une aussi mauvaise gestion cela pouvait continuer ? » « A partir du mal governo, l’austérité est une politique inévitable ». Passons. Il est compréhensible que, pour de tel personnages, le respect dû aux états souverains et à leur parlement ne soit déjà plus rien. Sinon un encombrement permanent. D’ailleurs, ce sera, à la fin du propos, le cœur de ce qu’il a annoncé pour la suite. « Pour aller plus loin, dorénavant on touche au noyau dur de la souveraineté. On le fera, pas à pas. » « On va atteindre des tabous ». Au moins vous êtes prévenus.

N’empêche que dorénavant les analyses que nous avons été tous seuls à tenir pendant si longtemps se répandent. De plus en plus de gens mettent en cause une politique qui aggrave le mal qu’elle prétend combattre. Il est vrai que leur foi naïve butte sur de troublants mystères. Comment expliquer qu’après tant de sacrifices, l’Espagne ne soit passée qu’à 8% de déficit venant de 9% tandis que la dette s’est creusée, que le chômage a explosé et que l’unité du pays est dorénavant mise en cause ? Rien de ce qui est annoncé par le dogme ne semble fonctionner. Même en ce qui concerne les bienfaits de la vertu. Comment expliquer que la Slovénie qui a un déficit public conforme, de 3%, et une dette pile poil dans les clous ne puisse emprunter à moins de 6% ? Comment expliquer qu’avec une politique monétaire non restrictive qui a conduit à distribuer 1000 milliards de prêts aux banques privée européennes il ne se passe rien dans l’économie ? Ce pauvre Van Rompuy aggrave les doutes en croyant culpabiliser les amis de la dépense publique. Il a démontré en effet que les taux d’intérêts payés par les Etats sont en baisse relative si on les compare à ceux que paye l’Allemagne pour se refinancer. Alors d’où viennent nos malheurs ? Le discours officiel ne permet pas de répondre à ces énigmes. « La dette, la dette », disent les grands pontifes de l’austérité. Impossible de discuter avec ces gens, ils sont hallucinés. Ils iront au désastre avec la bonne conscience implacable des doctrinaires.          

Le Front de Gauche avance

Ça bouge dans le Front de Gauche, en ce moment. Je veux dire qu’on y parle d’avenir et de forme d’organisation. Je ne vais pas me livrer ici à des bavardages qui gâcheraient tout en disant ce qui n’est pas encore conclu. De toute façon nous aurons très bientôt l’occasion de dire d’une façon collective ce qui est proposé. Je vais donner un point de vue sur quelques évolutions, de mon propre point de vue.

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En prenant nos marques dans la durée, en élargissant notre cercle initial, nous sommes sans cesse conduits à établir des règles de fonctionnement. Le processus n’a rien d’une démarche scientifique ni d’un calcul théorique. Le plus souvent il s’agit de répondre à des situations concrètes. Elles conduisent progressivement à dessiner plus nettement le profil politique dont nous avons besoin pour agir. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ce sujet dans mes posts. Je vais d’ailleurs en faciliter la (re ?) lecture en les groupant et en les éditant en document électronique d’ici une quinzaine de jours. Pour l’heure je veux signaler deux points qui me paraissent importants, parmi d’autres qui mûrissent eux aussi.

Le premier concerne notre élargissement. Comme on s’en souvient, l’une après l’autre, à partir de « Gauche unitaire » la première autour de Christian Piquet, trois scissions du NPA ont rejoint à tour de rôle le Front de Gauche. Ce fut tout simplement décisif pour conforter la dynamique que notre Front avait engagée. A présent le groupe Gauche Anticapitaliste (GA) vient d’intégrer la coordination politique hebdomadaire du Front. Ce processus d’élargissement, selon moi, ne doit pas connaître de limite à gauche dans le camp du « non » aux traités européens. Pour autant le processus d’élargissement du Front de Gauche ne doit pas être considéré comme clos. C’est bien pourquoi la porte doit rester ouverte au NPA « maintenu » autour de Philippe Poutou et Olivier Besancenot. Mais pas seulement. De nombreux camarades ont été impressionnés par la force des cortèges du POI dans la manifestation du 30 septembre. Et aussi par l’esprit de coopération tranquille qui a régné partout dans sa préparation avec les militants de ce parti. Dans ces conditions on a le devoir d’y lire une intention. A notre tour peut-être de faire un pas aussi. D’un autre côté ce n’est pas un secret que le parti des Alternatifs discute aussi très sérieusement de sa demande d’intégration au Front de Gauche. Sans doute va-t-il trancher la question lors de son prochain congrès en Novembre. Dès lors pour moi c’est clair : notre travail de rassemblement doit viser à occuper tout l’espace du « non » de gauche. Rassembler tout ce qui politiquement peut l’être est la condition d’une cohérence et d’une crédibilité qui ait clairement une ambition majoritaire.

Cette ambition est à portée de main. Car le « non » aux traités européens délimite un espace politique commun. C’est l’alignement ou non sur le respect des traités et les institutions européennes qui est la pierre d’angle du débat et de la divergence fondamentale à gauche. Pour résumer, le « oui » et le « non » définissent deux politiques totalement contradictoires dans les domaines essentiels de la vie du pays et face à l’exigence démocratique. Le disant je ne me cache pas qu’il existe plusieurs politiques dans notre gauche à la suite du « non ». Elles se définissent depuis la nuance jusqu’à la franche divergence. Mais l’observation montre que devant les pas concrets à faire dans chaque circonstance, nous faisons tous les mêmes choix d’action. J’estime que c’est le plus important à cette heure-ci. Le Front de Gauche a défini une méthode de travail qui a fait ses preuves je crois. Nous nous en tenons au programme partagé et à l’action commune. Le programme partagé est un programme avancé. Mais il ne contient pas tout le programme de chacun d’entre nous. Sur les sujets litigieux il s’efforce de proposer un angle qui sans annuler la contradiction éventuelle permet de la dépasser positivement, tout en reconnaissant à chacun le pouvoir de continuer à faire valoir sa propre option. Le cas emblématique du paquet « référendum sur le nucléaire – sortie des énergies carbonées » est un bon exemple de cette méthode. Partant de là j’estime que la main tendue doit l’être sans a priori des disputes du passé, si sévères qu’elles aient été, ni des désaccords du présent, si nets qu’ils soient. Je le dis à cet instant pour l’élargissement du Front. Mais ce n’est pas tout.

Il me semble évident qu’après le vote sur le traité, les contacts et dialogues doivent avoir lieu, sans complexe ni cachotteries, avec les socialistes et les Verts qui ont voté comme nous contre le texte. Naturellement, dans ce cas, il n’est pas question de proposer l’adhésion au Front de Gauche. D’ailleurs, ni ces socialistes ni ces Verts n’en voudraient. Ce serait même reçu comme un préalable bloquant ce qui n’est évidemment pas le but recherché par cette main tendue. Et disons que nous, non plus, n’en voudrions pas dans la mesure où ils ont adopté le reste du dispositif lié au traité comme la loi organique ce qui n’est guère cohérent avec le refus du traité. Nous avons bien compris cependant le sens de ce vote d’allégeance : ces socialistes et ces Verts se situent dans la majorité et en soutien au gouvernement. Ce qui n’est bien sûr pas notre position. Il me semble que cela suffit pour fixer un second critère délimitant notre Front de Gauche : l’indépendance et l’autonomie par rapport à tout gouvernement qui applique la politique du traité. Je crois que c’est là une définition concrète et pragmatique qui n’encombre pas la discussion avec des questions doctrinales insolubles. Ce clivage inclut dans son champ évidemment l’opposition à toute politique qui s’en déduit. Pour autant cela ne doit rien enlever à la nécessité de préparer l’avenir avec ceux qui à nos yeux en seront des constructeurs. Le dire ce n’est pas « miser sur l’échec » comme je l’entends ou que je le lis parfois. L’expression est assez cocasse et très idéologiquement orientée. Car voyons cela : qui croit que la politique du traité conduise à quoi que ce soit d’autre qu’un échec programmé ? Quelqu’un peut-il donner un exemple du contraire en Europe ? Donc soyons sérieux : il faut préparer sérieusement l’alternative gouvernementale que nous voulons incarner. Qui peut croire qu’elle se fera sans ces secteurs des socialistes et des écologistes qui d’ores et déjà ont le même degré de conscience que nous à propos de l’impasse qui se dessine !

Une deuxième question se posait et nous avons commencé à y trouver une réponse commune. Il s’agit de la nature de la relation des groupes parlementaires avec le Front de Gauche. Telle qu’est la situation, aucune relation d’autorité n’aurait de sens. En général. Et en particulier parce que les parlementaires sont tous, sauf un, Marc Dolez, membre du Parti communiste. Celui-ci reconnaît l’autonomie de ses groupes parlementaires. Dès lors, pour quelle raison ceux-ci accepteraient-ils une discipline venue d’ailleurs ? Le problème est donc réglé de ce côté-ci. Mais pas dans l’autre sens. Si les parlementaires votent chacun individuellement comme ils le croient juste, nous respectons de fait cette liberté de conscience. Mais nos partis de leurs côtés ne peuvent se contenter de suivre les décisions prises ainsi en dehors d’eux. Il faut donc qu’il y ait donc une mutuelle autonomie. En tous cas, le Parti de Gauche a tranché la question de cette façon au cours de son dernier conseil national. Le cas le plus probable est que dans presque tous les cas, les groupes parlementaires et les partis seront homogène politiquement. D’autant que de nombreux dispositifs sont en train de se mettre en place pour fluidifier les échanges et harmoniser les décisions. Mais mieux vaut poser la règle bien en amont pour s’éviter une dramatisation médiatique soudaine et forcément exagérée en cas de différence d’approche et de choix de vote.

Au cas présent, tout est pour le mieux. Nos deux groupes parlementaires n’ont pas l’intention de voter le budget tel qu’il se présente. Non seulement parce qu’il est la déclinaison de la politique du traité européen. Ce qui serait déjà suffisant. Mais parce que les chefs socialistes ont donné l’ordre de ne rien prendre des amendements et propositions de nos députés et sénateurs. Le débat parlementaire est ainsi ramené à une pantomime entre socialistes qui se marchent sur les pieds, multiplient les couacs, gèrent en dépit du bons sens le calendrier des débats et des votes et bâclent le travail parlementaire. Le secrétaire national d'Europe-Ecologie-les-Verts dénonce à ce sujet l’« arrogance » de ses alliés qui ne traitent pas mieux ses parlementaires que les nôtres. Nos députés se sont donc abstenus sur le vote des recettes. Juste pour ne pas s’opposer aux efforts, même forts chétifs et souvent en trompe l’œil pour faire payer le capital. Ils ont ensuite voté contre la loi de programmation budgétaire pour les trois ans à venir ce qui me paraît conforme en tous points à ce qu’il faut faire, compte tenu du fait que c’est une loi merkoziste. Ils voteront selon les budgets particuliers en fonction de ce qui aura été entendu de leurs amendements. A mon avis ils ne voteront rien et ce sera très bien. Enfin quand le vote général sur le budget interviendra ce sera un vote solennel. Pour ma part j’aurai voté contre si j’avais été élu député du Pas-de-Calais. Je pense que ce sera aussi le choix de nos groupes. Le temps de la suspension du jugement qu’a été notre vote d’abstention lors de la motion de confiance au gouvernement est clos. Les options sont prises. Nous n’en sommes nullement solidaires. Nous sommes partisans d’une autre politique et donc d’un autre budget qui l’incarne, à l’opposé de l’austérité à perpétuité voulue par le nouveau gouvernement. Et ce sera un nouveau pas, décisif, dans l’autonomisation politique du Front de Gauche.

Enfin, un mot d’un autre événement dans le Front de Gauche. Il s’y produit des regroupements dans les partis et groupes membres du Front de Gauche. Selon moi, ils sont positifs. Ils devraient simplifier le fonctionnement et solidifier la cohérence politique du Front. Je ne partage donc pas l’émoi de ceux de mes amis qui se sentent heurtés de voir les uns se rapprocher des autres sans solliciter tout le monde. Tout ici est dans l’ordre des choses. Que les trois groupes issus du NPA se regroupent, cela ne me semble pas déraisonnable bien au contraire, c’est logique ! C’est là une culture et une histoire commune qui veut se prolonger. C’est sans doute un moyen important d’élargir l’écoute du Front dans des secteurs nouveaux de l’opinion. Que d’autres organisations du Front de Gauche comme la Fase et « les communistes unitaires » s’impliquent dans ce nouveau rassemblement, voilà qui est de nature à stabiliser la nouvelle entité, le cas échéant. C’est pourquoi le PG avait fait le pari de proposer, au fur et à mesure que le Front s’élargissait, soit la fusion de tous soit de ceux qui le voudraient. Ce qui fut parfois suivi d’effet, comme avec l’arrivée des écologistes de Martine Billard, ou les responsables du NPA comme Leila Chaibi, Mael Goepfert ou Catherine Jouanneau et leurs camarades. Mais d’autres fois cela ne se produisit pas comme avec la Gauche Unitaire ou Socialisme et République. Que cela se fasse ou non, l’élément fondamental à nos yeux est le contenu. Et sur ce point, tout est pour le mieux. Le texte qui circule entre les anciens du NPA est situé sur les mêmes bases d’analyses et les mêmes mots que les nôtres pour désigner les choses, pour l’essentiel, en ce qui concerne les grands choix idéologiques et stratégiques. Si dans le même temps on veut bien observer les évolutions du vocabulaire dans le projet de plateforme commune proposée par la direction du Parti communiste à l’occasion du congrès qui est en cours, on voit tout de suite que ça bouge de tous les côtés. Incontestablement les communistes sont en mouvement. En recevant de l’air sur le plan électoral et militant avec la percée du Front de Gauche, leurs priorité ne sont plus les mêmes. Comme pour nous tous, ce n’est plus la survie l’enjeu ! C’est le rayonnement dans la société toute entière ! Et c’est la préparation intellectuelle et matérielle aux grands changements qu’appelle notre temps, pour parler communiste ! Au total, l’affirmation de l’identité des composantes du Front de Gauche n’est jamais un problème pour sa dynamique. Tout le contraire ! La preuve est faite que toute force qui sort du repli et se déploie dans l’action commune, en ayant le souci de son temps, converge avec les autres sur la seule chose qui compte en définitive : les idées et les mots. Laissons ricaner ceux que nos laborieuses discussions amusent. Il n’y a pas de bons banquets sans bonne cuisine. Et pas de bonne cuisine sans bon produits. C’est par ce chemin patient et méticuleux que nous sommes en train de construire un grande, très grande force alternative à gauche. C’est avec cette méthode, cette patience et cet optimisme de principe que nous avons fait renaître notre courant politique dans un score à deux chiffres à l'élection présidentielle.


359 commentaires à “Le plafond du Parlement est fissuré”
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  1. Fred dit :

    Monsieur Mélenchon,
    J'ai adhéré et j'en suis fière, mais il y a quelque chose qui me hante : les roms. Hier, on a lu "deux adolescents roms en vélo ont été fauchés par un automobiliste..." On aurait pu dire, hier il y a eu un drame, deux adolescents sont morts sur un vélo. C'est écoeurant. Il y a donc des castes inférieures dans ce pays ? Répondez !

  2. Ouilya dit :

    "C'est écoeurant. Il y a donc des castes inférieures dans ce pays ?"

    Bonsoir Fred. Vous avez l'air de découvrir cette réalité et vous demandez à Jean-Luc d'en répondre comme s'il en était responsable. Souvenez-vous de Raffarin qui avait osé parler de "la France d'en bas" à votre avis, ce n'est pas une preuve d'infériorité du peuple aux yeux des gouvernants ? Personne ne s'est levé contre cette monstruosité, personne !

  3. lionel-pg44 dit :

    A Fred,
    Le blog de Jean Luc n'est pas un bureau des pleurs. Il ne peut pas répondre à toutes les détresses. C'est notre combat politique qui viendra à bout de toutes ces injustices. Seulement, des gamins qui se font faucher par une bagnole, roms ou pas, c'est triste, douloureux, mais hélas bien ordinaire. A priori, ils n'ont pas été bousculés parce que roms, mais parce qu'ils étaient là au mauvais moment.
    Cordialement.

  4. jacquelin dit :

    Une caste inférieure, je ne sais pas, mais un monde a part …
    Ne serait-ce que le problème de la carte nationale d'identité. Pas de domicile fixe, pas de carte d'identité, un carnet de circulation, et c'est tout.
    L'ordre bourgeois a horreur des gens qui ont une liberté qui échappe à son contrôle. C'est une jalousie maladive que nous trimbalons dans notre inconscient collectif depuis des lustres.
    Celui qui arrive et qui repart fait peur. On a collé l’image du voleur de poule a tout une frange de population qui n’a d’autre but que de vivre, qui ne participe pas a l’accumulation des biens, qui sait allier la vie familiale, la vie de travail et la vie collective. Cette vie collective que nous avons perdue.
    Alors oui, un homme politique peut y avoir quelque chose à affirmer, ce droit d'existence dans la vie choisie, dans le simple principe de "l'humain d'abord".
    J'ai il y a quelques temps parlé d'un film très discret qui passe actuellement, "les fils du vent". A voir absolument, ne serait ce que pour comprendre notre différence, leur différence. Et pour accepter il faut comprendre.

  5. ORJOL Monique dit :

    Au début, j'aimais bien l'émission 28 minutes. Il y avait des sujets scientifiques qui m'intéressaient. Mais là, ce sont les blablas de la presse inféodée à la droite et au PS (ce qui revient pratiquement au même!). J'ai été écoeurée plusieurs fois, mais après l'émission où vous avez participé, c'était vraiment la fois de trop! Donc, maintenant, c'est terminé avec cette émission, comme avec d'autres d'ailleurs. En ce moment, même dans les émissions de divertissement (type Ardisson), on entend le même crédo sur l'austérité. On met en avant l'Allemagne qui a licencié en masse, et qui a facilité les licenciements, et j'ai entendu ce soir cette connerie grandiose "les Allemands sont moins protégés mais ils retrouvent plus facilement du travail qu'en France!" Encore un effort les gars "et si on ne les payait plus du tout? et si on revenait à l'esclavage?" Et ce sont ces pseudos journalistes qui hurlent dès qu'on touche à leurs petits privilèges (style de Closet, Duhamel et Consorts). L'austérité, c'est toujours pour les autres, mais jamais pour eux. Je pense que je vais remettre le nez dans mes bouquins, ça m'évitera d'écouter ces conneries et de risquer un infarctus devant ma télé !
    Courage, Jean-Luc. Heureusement que vus êtes là, sans quoi ce monde serait vraiment trop pourri !

  6. LEON dit :

    J'ai reçu par Médiapart et le relais d'un copain l'intervention de Gérard Filoche au Congrès du PS. Ou bien il est sur le point de quitter le PS pour adhérer au FdG, ou bien il reste au PS comme alibi et fera joli dans la vitrine. Dans la salle, des sourires ici ou là sur le visages de certains congressistes. Des sourires de satisfaction intellectuelle et idéologique ? Ou bien des sourires de compassion dédaigneuse et résignée pour le vieux batailleur en colère qui parlait comme Mélenchon ? Va savoir.

  7. ab1818 dit :

    Certes, nous, nous y attendions à entendre encore et encore via les médias à passer en boucle les messages de type : « coût du travail » (exorbitant), « coût des charges sociales » (qui sont en fait des cotisations sociales), « notre compétitivité » (sous entendu de niveau déplorable), « compétitivité hors coût qualité, innovation » (comprenne qui le pourra), « peuple assisté » (serait-ce comme nos banques), « population oisive » (démonstration, telle cette affiche vue à l’entrée d’une gare ferroviaire française -Rail Team-, montrant un homme au bord de l’eau canne à pêche à la main se la coulant douce), « le manque à gagner de la Sécurité Sociale » (sous entendu qu’il faut remettre cette institution dans les mains d’assurances privées qui, elles, sauront faire fructifier nos cotisations mais, pour qui), « allégement de Sécurité sociale » (moins ou ne plus rembourser, moins de solidarité du type répartition nationale envers ceux et celles qui doivent être soignés, laisser la maladie faire son œuvre de régulateur démographique, le peuple c’est du consommable point barre).

    Mais au fait, que disent ces mêmes médias à propos des hordes de manipulateurs de souris d’ordinateurs qui les usent à la nano seconde près pour spéculer. Tel celui donné en exemple ici, ancien trader reconverti Historien, disant lors d’une émission sérieuse, <>. Bien évidemment, pas un mot ne suivait concernant les paradis fiscaux moraux qui eux permettent d’échapper à l’impôt solidaire de la société humaine dont nous tous devrions profiter, comme du fruit de notre travail ainsi que de nos cotisations sociales. Ne pensez pas que je fais une fixation sur ce personnage précis car, ils sont des milliers à être très compétitifs dans le domaine des paradis.

  8. Le Collen dit :

    On en est là ! Souhaiter remettre le couvert à Henin-Beaumont au risque de faire passer la L.P. Si cela se fait surtout pensez à faire appel aux bonnes volontés locales.
    Entièrement d'accord avec cette idée qu'un Front n'est pas un parti et que des opinions contradictoires peuvent se regrouper à l'occasion sur un minimum d'avis similaires. Chacun doit suivre sa route librement, tous doivent se regrouper, sans arrière pensée lorsque c'est nécessaire et soutenir celui qui est le mieux placé. Regardez ce que fait la droite, ils ne sont d'accord sur rien sauf pour remporter les postes, pour mieux nous faire les poches.
    Affaire "Aurore Martin", je suis tristement persuadé que Valls à fait le coup pour nous distraire. Une crapulerie en écran de fumée, le PS en est là.
    Seule parole intelligente de Valls, ils, les députés UMP, MODEM, PS ont voté cette p... de MAE.

  9. mathias95 dit :

    Quelques minutes d'oxygène sur France Info, dans ces odeurs pestillencielles de désinformations des médias français. Franchement bien joué d'avoir expliqué que les investissements se font après les dividendes ! Et là, quand on se sert un max de dividendes, forcement, il ne reste plus rien pour investir. Les marges pour investir, tout cela est effectivement de la foutaise. Depuis 30 ou 40 ans, ils préfèrent placer leur argent dans les paradis gris à 7,5% nets d'impôts (moyenne des 30 dernières années), ce qui constitue une double fraude pour les recettes de l'état ! La fraude/l'évasion fiscale en France, c'est chaque année 600 milliards qui fuient (voir le journaliste de La Croix) ; la cagnotte accumulée se monte à 25 ou 36 000 milliards (voir Le Point) Il est pour le moins curieux qu'aucun des journalistes ne pose la question à Jean Luc, pour l'instant c'est l'omerta, on se croirait à Palerme. Tout voir, tout entendre, mais ne rien dire. Ce qu'on aimerait également, c'est que madame Lagarde communique la liste au gouvernement français des gens, comme elle l'a fait pour la Grèce, qui ne paient leurs impôts et le planquent en Suisse ou dans les autres paradis "gris". Cette liste est estimée à 250 000 personnes par le journaliste de La Croix et nous aimerions en même temps, qu'elle soit rendue plublique.


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