07nov 12

Le coup de grâce

On n’attendait rien, mais surtout pas ça !

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Il aura suffi de dix jours à 98 grands patrons pour être entendu et leurs revendications satisfaites. « J’ai été entendue » plastronne madame Parisot, remerciement qu’elle ne fit jamais à Sarkozy ! Sous prétexte de compétitivité, une ponction de vingt milliards supplémentaires est faite sur la dépense publique, moitié en dépenses supprimées, moitié en prélèvements supplémentaires par le biais d’impôts indirects injustes et violents. J’écris sous le choc. J’ai réparti mon travail de cette note en trois thèmes qui me semblent utiles pour comprendre le point de vue que je développe avec non seulement tous mes amis du Front de Gauche mais un bon nombre d’économistes de tous bords que cette absurde saignée permanente alarme au plus haut point. D’abord je reprends mes arguments pour montrer que c’est le coût du capital et pas celui du travail qui est en cause en France. Ensuite je fais le point précis sur la ponction qui vient d’être décidée. Enfin je reviens sur l’absurde mythe du modèle allemand !

Et maintenant voici la consigne : le 14 novembre répliquez aux libéraux et aux sociaux-libéraux en répondant à l’appel de vos syndicats qui dans toute l’Europe appellent à des marches et mobilisations contre l’austérité. Surtout préoccupez-vous d’y rallier le plus grand nombre possible des nôtres. Le soir même, dans dix villes en France, le Parti de Gauche organise un meeting politique de protestation et de propositions. Quant à moi je m’exprimerai le 16 novembre le soir à Paris au gymnase Japy. Auparavant, le 12, Jacques Généreux et les camarades de la commission économique du Parti de Gauche proposeront un contre budget.

Ce qui coûte trop cher, c'est le capital

Si ce plan a un objectif de développement économique, il est bon à jeter intégralement à la poubelle. C’est une collection de préjugés idéologiques matraqués comme des lois de la nature elle-même. Le prétendu coût du travail est réputé excessif. Un point c’est tout. La démonstration n’est jamais faite. Dès lors pas une phrase, pas un argument donné qui ne soit un escamotage, un trucage. Loin de faire leur métier d’information, les médias ont bêlé en cadence tous les refrains libéraux sans aucun esprit critique. Une dépêche de l’AFP a même pu dire que la presse française « salue le plan Gallois et s’inquiète de sa mise en application réelle ». Tel quel. Le système médiatique entier se donne à voir selon le média central, sans se cacher, comme un parti politique qui défend une vision économique.

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Escamotage ? « Le décrochage français » ! Voyez. « Le Monde » du 6 novembre donne cet extrait du rapport Gallois pour situer le problème que celui-ci prétend résoudre. « Trois chiffres illustrent le « décrochage français ». Le recul de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée, de 18% en 2000 à 12,5 % en 2011. Les parts de marché des exportations françaises passées de 12,7 en 2000 à 9,3% en 2011. Et le solde de la balance commerciale (hors énergie) de +25 milliards en 2002 à -25 milliards en 2012 » Accablant, non ? Mais c’est un trucage ! Car pas une fois ne sera mentionné le fait que ces trois paramètres peuvent se ramener à un seul : l’impact de la délocalisation de la production et celui-ci comme conséquence du dumping social et fiscal. Pas une fois évoqué ! Que trois Renault sur cinq vendue en France viennent du Maghreb où les ouvriers sont payés au lance-pierre n’est pas seulement vaguement mentionné ! Pourquoi ? Cet exemple illustre pourtant parfaitement bien le mécanisme qui conduit au recul des parts de l’industrie dans la richesse produite en France, le recul des parts de marché par effet de substitution des sites de production et pour finir la dégradation de la balance du commerce extérieur. Non ? Et comment est-il imaginable d’évoquer ces trois « causes » du « décrochage » sans dire non plus un mot, ne serait-ce qu’un, du taux de change de l’euro maintenu si haut contre toute logique économique au moment même où les autres blocs économiques, USA et Chine jouent leur monnaie à la baisse ?

Escamotage : les marges des entreprises seraient trop faibles pour permettre le bon niveau d’investissement. Voyons cela ! « Les marges des entreprises après versement des dividendes représentent 6,8% du PIB contre 11,05% en Allemagne et 9,63 % en zone euro » Nous sommes censés paniquer à cette information tragique. Faute de marges suffisante les malheureuses entreprises ne pourraient donc pas investir suffisamment. Pourtant la lecture attentive de cette phrase contient son démenti. Elle l’efface habilement du fait même qu’elle le mentionne sans s’y arrêter. Les marges des entreprises « après versement des dividendes » sont en baisse. Si vous ne faites pas attention à ce petit bout de phrase vous ne comprenez pas l’arnaque. Car le calcul commence par sortir de l’observation un coût considérable : celui de la « rémunération » du capital, c’est-à-dire ce que l’on donne aux actionnaires, leurs dividendes. Et après ce tour de passe-passe on en vient à poser le problème du « coût excessif du travail » comme si l’évidence du problème était là ! Pourtant le coût du capital augmente deux fois plus vite que celui du travail. De 2007 à 2012, les dividendes ont augmenté de 27%. La masse salariale totale de 12%. Cette progression continue du coût du capital est le fait marquant de la période historique qui vient de s’écouler. La part de la richesse produite prélevée par le capital a triplé depuis trente ans. Elle était de 3,2 % du PIB en 1980, elle était déjà de 5,6 % en 1999, elle est passée à 9,3% du PIB en 2011. Ainsi, le prix du capital a coûté 120 milliards supplémentaires aux entreprises !

L’investissement n’est insuffisant que du fait de la rémunération excessive du capital. Pour le vérifier, cherchons à savoir quelle part de la richesse va à l’investissement productif et quelle part va au versement des dividendes des actionnaires. En 2010, les entreprises ont dépensé plus d'argent en dividendes qu'en investissement productif. C'est la CGT qui avait relevé ces chiffres et les avait publiés il y a un an sans être démentie. Et pour cause, ils viennent des comptes de la Nation. Les dividendes se sont élevés à 210 milliards d'euros. Mais il n’a été consacré que 182 milliards d'euros aux investissements. La marge de financement est large. Nul besoin de s’en prendre aux revenus du travail !

Le discours sur le « coût du travail » concentre les coups sur les « charges sociales ». Le montant de ce qu’il faut appeler des cotisations serait excessif.  Bien sûr, le versement des dividendes serait de son côté aussi « naturel » que n’importe quel autre paramètre autonome comme le prix des matières premières ou celui des machines. En dehors même de la discussion de fond sur l’utilité sociale de la rémunération sans limite du capital de propriétaires oisifs, on peut d’abord demander des comparaisons entre ce que coûte la « rémunération » du capital et la part donnée aux travailleurs pour les fameuses « charges sociales ». Dans les entreprises non financières en 2011, le coût du capital est deux fois plus élevé que les cotisations patronales ! Il en aura coûté 307 milliards d'euros de dividendes et intérêts aux banques pour 154 milliards d'euros de cotisations sociales !

Tout le discours officiel est ainsi farci d’affirmations sans preuve que le moindre examen détricote en quelques instants. Ainsi quand ce cynique de Jean-Marc Ayrault proclame que les 20 milliards d’allégement du « coût du travail » vont permettre de dégager un bénéfice de 0,5% de la richesse totale du pays. En 2017, ce qui est bien loin ! Et reste à prouver que ce bénéfice ne sera pas intégralement récupéré en marges supplémentaires par les mêmes prédateurs qui ne se gênent pas aujourd’hui pour se gaver au détriment de l’investissement. Mais surtout ça ne dit pas que le même résultat s’obtiendrait tout de suite avec une baisse de 10% de la valeur de l’euro ce qui cette fois-ci par contre ne coûterait rien. Et cela ne dit rien de l’ampleur du prélèvement cumulé que va représenter pour la même période l’augmentation de TVA sur les revenus salariaux. Car sur ce point il n’y a pas de doute : ce sera autant de moins sur les salaires.

Jean-Marc Ayrault poursuit une politique qui ne marche pas. Depuis une vingtaine d'années, les entreprises bénéficient d'aides publiques considérables pour "baisser le coût du travail". En 2012, les exonérations de cotisations sociales patronales ont atteint 28 milliards d'euros. C'est vous qui les avez payées par vos impôts puisque l'Etat compense à la Sécurité sociale les cotisations non perçues. En 2002, les exonérations ne représentaient "que" 19 milliards d'euros. La hausse est de 50% en dix ans. Au total, en 10 ans, les exonérations de cotisations patronales ont représenté 215 milliards d'euros cumulés ! Pour quel résultat en matière d'emploi ? Aucun, le chômage ne cesse de grimper.

C'est normal. Le "prix" du travail n'est pas la cause des difficultés de l'économie française. Il n'y a pas de problème de "coût" du travail contrairement à ce que disent les porte-parole des actionnaires patrons. Que disent les chiffres ? Selon une enquête de l'INSEE publié au printemps 2012, une heure de travail industriel en général coûtait 33,37 euros en Allemagne et 33,16 euros en France. L'heure de travail coûte donc un peu moins cher en France qu'en Allemagne. Et la France est aussi moins chère que la Belgique, le Danemark et la Suède. Je le mentionne parce que Jean-Marc Ayrault a vanté les "pays scandinaves" dans son intervention de mardi. L'écart est encore plus frappant si on regarde uniquement l'industrie automobile, qui est souvent utilisée pour comparer la France et l'Allemagne. Toujours selon l'INSEE, « dans l’industrie automobile, le coût horaire allemand est le plus élevé d’Europe. Il est en particulier supérieur de 29% à celui observé en France ». Il est de 43,14 euros en Allemagne contre 33,38 euros en France.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault traitent comme une évidence universelle ce qui n’est qu’une hypothèse de travail dans un raisonnement bien particulier. A La conférence sociale de juillet dernier, Hollande avait déjà affirmé qu'après le désendettement, « le second défi auquel nous faisons face est la détérioration de notre compétitivité ». Pourtant la "compétitivité" est un concept qui peut recevoir bien des définitions et des contenus. Parle-t-on de la compétitivité de la valeur d’usage des marchandises, c’est-à-dire de leur utilité, de leur performances techniques, ou bien parle-t-on de la compétitivité de la valeur d’échange d’un produit c’est-à-dire de son prix ? Et si on parle de la compétitivité de la valeur d’échange il est évident que le problème se pose complètement différemment selon que l’on parle du marché intérieur ou du marché mondial. La compétitivité dont il est question depuis les premières préparations d’artillerie médiatique sur le sujet est celle des produits français mis en vente sur le marché mondial. Elle n'a d'importance que dans le but d'exporter nos produits. Or l'essentiel de l'activité économique de la France dépend de la consommation intérieure et non du commerce extérieur. Les exportations représentent moins de 20% de la richesse produite chaque année dans le pays. 80% de la richesse du pays n'est pas exportée. La priorité est donc de ne rien faire pour les 20 % qui nuise aux 80 %. C’est pourtant ce qui est fait dans l’aveuglement le plus total. Aujourd'hui, de nombreux secteurs liés à la consommation intérieure sont en difficulté du fait de l'austérité, du chômage, des salaires trop bas et des impôts indirects qui frappent la consommation populaire. C'est le cas du petit commerce. Mais le bâtiment et les travaux publics souffrent aussi. Les difficultés de ces secteurs n'ont rien à voir avec la compétitivité de leurs productions. Elles sont directement liées à l'austérité budgétaire que défendait Sarkozy et que défend maintenant Hollande. Le problème de ces entreprises est l'abandon de tous les projets d'investissements par les collectivités locales asphyxiées financièrement. Elles sont directement liées aux mesures qui sont prises pourtant au nom de la compétitivité. A quoi bon un allégement de cotisations sociales si le carnet de commande se vide faute de chantier, faute de client solvable, à cause d'une TVA excessive ?

L'erreur de diagnostic de Hollande et Ayrault est aussi un contresens écologique. Ils cherchent à lier encore avantage l'économie française à la mondialisation capitaliste, c’est-à-dire à l’actuel déménagement permanent du monde. Pourtant l'avenir c'est la relocalisation des productions. Relocalisation dans l’espace régional européen dont il faut filtrer les accès. Relocalisation invariante d’échelle au niveau compatible le plus proche. La fuite en avant permanente dans l’exportation condamne à une politique de l’offre dont la seule préoccupation ne peut être que d’atteindre le coût de production le plus bas au détriment de toutes les conquêtes sociales et humaines des producteurs. C’est ce que nous vivons. Mais il faut finir d’en faire le bilan. La logique de l’économie d’exportation pousse à la spécialisation des productions dans certaines niches de production. Cela s’opère donc au détriment d’une activité plus équilibrée et plus auto-suffisante. La suite se décline facilement. Tant qu’à être dans des niches autant être dans celles qui sont les plus profitables. C’est comme ça, par exemple, que commence la fascination pour la production des voitures haut de gamme qui rapportent gros à l’unité. Et ainsi de suite. Ainsi loin d’être consacrée aux besoins du grand nombre, l’activité la plus riche en contenu technique, à la valeur d’usage la plus élevée, se concentre sur les besoins du très petit nombre qui est en état de s’offrir le haut de gamme de tous les domaines. Une économie nationale dont le marché intérieur est étroit et qui a pour objectif sa seule insertion dans le marché mondial se déforme socialement et techniquement en s’éloignant de la souveraineté sur les produits de base dont a besoin sa population.

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Le bilan exact de la facture

Il faut faire un bilan précis de ce qui a été annoncé. Il le faut pour faire le compte exact du coup que vient de recevoir le peuple populaire. Moins de service public et plus d’impôts indirects. Le commun de mortels paiera deux fois pour compenser les 20 milliards offerts sans contrepartie aux actionnaires sous prétexte de compétitivité.

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Jean-Marc Ayrault a accordé une baisse d'impôt de 20 milliards d'euros pour "toutes les entreprises". Elle prendra la forme d'un "crédit d'impôt". Ce crédit d'impôt équivaudra à une baisse des cotisations sociales de 6% sur les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le SMIC. C’est d’abord une usine à gaz. Les entreprises payeront leurs cotisations à la Sécurité sociale. Celle-ci ne sera donc pas concernée directement par ces mesures. L'Etat compensera ces cotisations par un crédit d'impôt. Ce crédit d'impôt sera applicable à partir de 2014 sur les impôts au titre de 2013. Le cadeau s’élève à 10 milliards d'euros. Puis il montera en puissance de 5 milliards supplémentaires en 2015 et autant en 2016 où il atteindra un total de 20 milliards. Selon la forme juridique de l'entreprise, il sera appliqué à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu.

Le côté gothique du montage de ce dispositif montre que la "compétitivité" n'est qu'un prétexte pour faire un cadeau aux actionnaires. En effet, le crédit d'impôt Ayrault ne fera pas la distinction entre les secteurs soumis à concurrence internationale et les autres. Il ne fera pas non plus de différence entre les banques et l'industrie ni entre l'industrie et les services. Pas plus qu'il ne distinguera les grandes entreprises des petites. Cette mesure inutile et aveugle va coûter des milliards d'euros. Et les effets d'aubaine pour les trafiquants seront énormes. Les grandes entreprises se tailleront la part du lion puisque le crédit d'impôt dépendra du nombre de salariés. C'est aussi une incitation aux bas salaires puisque le bénéfice de ce dispositif concernera seulement les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. Louis Gallois lui-même a vendu la mèche. Il a expliqué que le crédit d'impôt Ayrault était "au moins aussi favorable aux entreprises sinon plus" que sa proposition de transfert de cotisations sociales.

Ce cadeau sera payé par le peuple. Pour compenser les 20 milliards, Ayrault a annoncé deux types de mesures. D’abord une baisse des dépenses publiques et une hausse des impôts frappant tous les ménages. La baisse des dépenses publiques sera de 10 milliards d'euros. Le document du gouvernement précise que « ces économies seront recherchées en n’excluant par principe aucun pan de la dépense publique : dépenses de l’État, de ses agences, des collectivités territoriales et de la protection sociale ». Vous êtes prévenus : ce sera du service public ou de la protection sociale en moins. Cette baisse s'ajoutera à celles déjà prévues par la loi de programmation budgétaire. Heureusement que nos parlementaires ont voté contre ! Le document du gouvernement rappelle sans honte que « le gouvernement s’est d’ores et déjà engagé, dans la loi de programmation des finances publiques en cours d’examen au Parlement, à réduire le poids de la dépense publique de 2,7 points de PIB sur la législature, ce qui représente environ 50 milliards d’euros d’économies ». Avec ces 10 milliards, on sera à 60 milliards au total. Soit 3% de la richesse totale du pays. La saignée ! La saignée !

Quand Ayrault annonce que son plan est une « étape majeure et décisive dans la sortie de crise de notre pays et de son économie », il nous (et se) trompe lourdement. Quand il annonce que son plan créera 300 à 400 000 emplois et 0,5% de croissance supplémentaires d'ici à 2017, il ment effrontément. C'est au contraire un tour de vis de plus dans l'austérité. Donc un pas de plus vers la récession. D'autant que les 10 autres milliards d'euros nécessaires pour financer ce plan viendront directement de votre poche sous la forme d’impôts indirects. Le choc contre la dépense publique va se doubler d'un choc négatif sur la consommation populaire. L'effet sur l'économie sera désastreux.

L'essentiel des recettes nouvelles viendront de la TVA. Sur les 10 milliards d'euros de recettes, Ayrault a prévu 3 milliards par la "fiscalité écologique" mais en renvoyant sa mise en place et ses modalités à 2016. L’écologie réduite au rôle de recettes de poche pour le futur, quel grand bond en avant idéologique ! Bien joué les ministres Verts ! Par contre, dès 2014, les 7 autres milliards viendront de la TVA ! Pour de vrai et tout de suite ! C'est l'essentiel. C'est un coup de poignard contre le pouvoir d'achat populaire. Hollande et Ayrault donnent raison à Sarkozy et sa funeste TVA sociale. Comme Sarkozy, ils décident d'augmenter le taux normal de TVA. Jospin l'avait baissé, Hollande, comme Sarkozy, le remonte. C’est tout un symbole lamentable. Avec Ayrault, la TVA passera de 19,6% à 20%. Et c'est pire pour le taux « intermédiaire ». Sarkozy l'avait relevé de 5,5% à 7%. Hollande et Ayrault vont encore plus loin et le relève à 10% ! Cette hausse concernera la vie quotidienne des citoyens. On entend beaucoup parler de la restauration et des travaux dans l'habitat. Mais elle frappera aussi les médicaments, les livres, le bois de chauffage, les abonnements aux transports en commun. Pour l'affichage compassionnel, le gouvernement annonce une baisse du taux réduit sur les produits de première nécessité de 5,5% à 5%. A supposer que vous puissiez le constater, cela devrait coûter moins d'un milliard d'euros. Mais les hausses sur tout le reste, que les mêmes personnes consomment aussi, leur prendront plus de 7 milliards d'euros !

Ces décisions sont écœurantes. En les faisant, Ayrault y a ajouté des provocations cyniques. Il a essayé de faire croire qu'il s'agissait de « mesures ambitieuses, résolument de gauche ». Le mot « gauche » résistera-t-il à ce traitement ? En réalité, il a validé tous les discours libéraux sur le "coût du travail", le "déclin" et le "décrochage" de l'économie française. Et il a choisi d'augmenter l'impôt le plus injuste : la TVA. La TVA frappe tous les ménages quels que soient leurs revenus. Donc il n’y a pas besoin de beaucoup de calculs pour comprendre que les ménages à bas revenus payent une part de leurs revenus plus importante en TVA que les ménages riches.

La TVA est un classique des plans d'austérité européens. En France, Fillon avait déjà relevé le taux réduit en créant un taux intermédiaire à 7% en novembre 2011. Avant lui, en Allemagne, Angela Merkel avait augmenté le taux principal de trois points. Je le mentionne car le ministre en charge des finances était alors un social-démocrate. C'était en 2007, au temps du gouvernement de grande coalition CDU-SPD. Il s'appelait Peer Steinbrück. Celui-là est à présent le candidat socialiste du SPD au poste de chancelier pour les législatives de l'an prochain. Hollande a des alliés qui lui ressemblent. Le ralliement des sociaux-libéraux à la TVA est un cas généralisé en Europe. En Espagne, Zapatero l'avait augmentée aussi en 2010. Depuis, la droite espagnole l'a encore augmentée. La France n'échappe pas à la règle, les sociaux-libéraux et les libéraux marchent main dans la main pour taxer la consommation populaire.

Sur ce point donc François Hollande s'est rallié à la logique de l'UMP. En campagne, il avait critiqué la TVA sociale Sarkozyste. C'était à Brest, le 30 janvier dernier. Voici ce qu'en disait celui qui était alors le candidat du PS : « Je la considère inopportune, injuste, infondée et improvisée. C'est inopportun d'augmenter la TVA au moment même où la croissance se ralentit, de l'aveu même du premier ministre. C'est infondé : la compétitivité n'est qu'un faux prétexte. Ce n'est pas en baissant les cotisations patronales de quelques points qu'il y aura quelque progrès que ce soit dans notre commerce extérieur. Il y a là un mauvais prétexte pour une mauvaise cause ». Je ne cite ces phrases que pour permettre de mesurer l’ampleur du virage sur l’aile.

Enfin, voici encore un sujet d’écœurement pour moi. Il concerne la formation professionnelle des jeunes de notre pays. Jean-Marc Ayrault a indiqué qu'il reprenait « la quasi-totalité des préconisations » du rapport de Louis Gallois. Il annonce sa volonté de développer l'apprentissage pour porter le nombre d'apprentis à 500 000 en 2017. Ce n’est pas malin ! Le gouvernement Jean-Marc Ayrault reprend un mot d’ordre du début de l’ère Sarkozy. Le chiffre de 500 000 apprentis est d’ailleurs exactement celui annoncé en son temps par Xavier Bertrand alors tout nouveau ministre du travail. Cinq ans après est repris mot pour mot un objectif que nous avions tous combattu à l’époque ! Qu’est-ce qui justifie le changement de bord ? Pourquoi l’objectif du précédent gouvernement n’a pas été atteint ? Quelle réponse fait-on au fait que 25% des contrats d’apprentissage sont rompus au bout de trois mois ? Que fera-t-on des 70 établissements d’enseignement professionnels publics fermés sous Sarkozy. Jean-Marc Ayrault à vrai dire n’en sait rien. Il sait juste, sans doute, que pour la première fois depuis très longtemps il a retiré l’apprentissage des compétences du ministère de l’éducation pour l’agglomérer avec la formation professionnelle et placer le tout au ministère du travail. Le développement du tout apprentissage au détriment de l'enseignement professionnel public était un marqueur de l'action de l'UMP. Sur ce sujet, comme sur la TVA, après six mois de Hollande, c’est le « changement dans la continuité » comme disait l’autre. Le plus consternant est presque passé inaperçu. C’est dans une interview au « Parisien » : Ayrault a dit qu’il voulait que les enfants « dès le CP (cours préparatoire) découvrent  l’entreprise ». Faire découvrir l’entreprise à des enfants de six ans… Misérable !

Hollande et Ayrault préfèrent la ligne Siegfried

Quand il leur faut trouver une référence pour leur politique, Hollande et Ayrault finissent dorénavant par se réclamer du soi-disant "modèle allemand". Un mantra efficace pour se gagner l’affection des médiacrâtes sans imagination qui règnent sur le tout Paris médiatique. Leur jubilation faisait plaisir à voir à l’annonce du plan Gallois dans son emballage communicationnel de « pacte » je ne sais quoi. Pourtant, le modèle allemand, quelle pantalonnade ! Qui va se charger de dire à Hollande et Ayrault que la ligne Maginot et la ligne Siegfried sont deux erreurs parallèles ?

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Fin septembre, dans l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, Jean-Marc Ayrault s'était même vanté d'aller « plus vite que Schröder ». Plus vite dans le mur ? Et François Hollande, dans un lourd clin d’œil de communicant en panne avait parlé de son « agenda 2014 » pour faire écho à « l’agenda 2010 » du cher Gerhard. La plupart des téléspectateurs n’ont pas dû mesurer quelle décadence morale et intellectuelle un tel projet représente dans le mouvement socialiste français. La ligne « Blair-Schröder », du nom des deux grands liquidateurs de la social-démocratie européenne, a été pendant au moins une décennie ce dont le socialisme français se tenait publiquement à distance et dont il voulait incarner la négation positive. Mais j’admets que cet aspect du drame politique que nous sommes en train de vivre ne puisse intéresser que ceux qui connaissent le prix dans l’histoire des grands glissements de terrain idéologique. Ici je vais donc en rester à des considérations concrètes, il en faut pour soutenir un point de vue engagé qui veut faire appel à la raison de ceux qu’il veut convaincre.

Il suffit de faire le bilan social de la situation allemande pour comprendre qu'une politique de gauche n'a rien à voir avec ce qui a été entrepris là-bas quand bien même c’est le chancelier « social-démocrate » Gerhard Schröder qui l’a mise en place. En Allemagne, la situation des travailleurs et des chômeurs est pire qu'en France. Les réformes des sociaux-libéraux, poursuivies par les libéraux de Merkel ont précarisé l'ensemble des classes populaires. C'est ce que dit le Bureau international du travail. Dans ce rapport, le Bureau international du travail explique clairement les données du problème posé : « Le gouvernement Schröder a engagé une série de réformes du marché du travail à compter de 2003. [...] Cependant, la plupart des réformes ont principalement entraîné une déflation salariale dans les secteurs des services, où de nouveaux emplois, pour la plupart à bas salaires, sont apparus.  Ces politiques de déflation salariale ont non seulement eu des conséquences sur la consommation des ménages, qui est restée à la traîne par rapport aux autres pays de la zone euro [...] mais elles ont aussi provoqué une accentuation des inégalités de revenu, à un rythme jamais vu. Au niveau européen, les autres pays membres estiment de plus en plus que seules des politiques de déflation salariale encore plus strictes résoudront leur problème de compétitivité, ce qui est d’autant plus décourageant qu’on voit mal dans quelle mesure ces politiques de déflation salariale en Allemagne ont contribué à une hausse de l’emploi, qui était à peine plus élevé en 2006 qu’en 1991 ».

Tel est, au-delà des mots d’allégresse et des recommandations des médiacrates, la réalité du modèle proposé en exemple et le bilan social de l’Allemagne. Pourquoi n’est-il jamais évoqué ? Si le témoignage du BIT peut être déclaré suspect dans la mesure où son nom pourrait suggérer une tendresse excessive pour les salariés, voyons chez les libéraux eux-mêmes. Il s’agit de la fondation IFRAP. Très libérale. Que dit-elle ? « En mars 2012, près de 7,29 millions de personnes bénéficiaient d’un contrat à salaire modéré (« mini-job »). Parmi eux, seuls 4,76 millions n’avaient pas d’autre salaire que ce mini-job. Près d’un million de jeunes vivent avec ce revenu, qui est généralement majoré de l’allocation « Hartz IV » de 375 euros. En Allemagne, la libéralisation du marché du travail s’est faite au détriment du bas salaire individuel et des parents isolés. En effet, les statistiques de l’Union européenne sur le revenu et le niveau de vie (EU-SILC) le montrent très clairement : le risque de pauvreté des travailleurs seuls allemands est de 14% et de près de 30% pour des parents isolés. Il l’est de 40% si on y inclut les chômeurs. Ces chiffres sont nettement inférieurs en France. » Je précise que sur les 5 millions de mini-jobbers, 3,5 millions sont des femmes. Evidemment.

Au-delà du coût social, cette politique est un désastre économique. Le Bureau international du travail insiste aussi sur le fait que les "réformes" allemandes ne peuvent pas être généralisées à toute l'Europe. Il explique que l'Allemagne est même en grande partie responsable de la crise actuelle dans la zone euro ! « Comme les coûts unitaires de main-d’oeuvre en Allemagne ont baissé par rapport à ceux des concurrents durant la décennie écoulée, il en est résulté des pressions sur la croissance dans ces économies, avec des conséquences néfastes pour la viabilité des finances publiques. Et, surtout, les pays en crise ne pouvaient pas recourir aux exportations pour pallier l’insuffisance de la demande intérieure car leur secteur manufacturier ne pouvait pas bénéficier de la hausse de la demande globale en Allemagne ».

La « stratégie allemande » arrive à sa limite. Ces dernières années, l'Allemagne s'est comportée comme le passager clandestin de l'Union européenne. Elle profitait de la demande de ses voisins pour exporter. Et pour leur faire la leçon. Mais pendant ce temps la contraction des salaires allemands empêchaient les autres pays de faire de même. La farce s’épuise. L’Allemagne s'est prise à son propre piège. A force de vouloir imposer l'austérité salariale et budgétaire à toute l'Europe, elle a scié la branche sur laquelle elle est assise. L'austérité généralisée plonge l'Europe dans la récession. L'austérité française, italienne, grecque, espagnole ou portugaise prive les entreprises allemandes de clients. Et comme les salaires allemands sont trop bas pour compenser, l'Allemagne s'enfonce à son tour dans le marasme économique. Le mois dernier, le chômage a progressé en Allemagne pour le septième mois consécutifs. La hausse du nombre de chômeurs a même été deux fois plus forte que ce qu'attendaient les principaux économistes. Quelqu’un a prévenu Ayrault ? Et Hollande ?

Le mirage du modèle allemand commence à se disperser. Même dans le sacro-saint registre financier où parait-il rien n’est plus sûr et fiable que le coupon allemand ! Mais oui : ces derniers mois, l'Allemagne a aussi rencontré des difficultés sur les marchés financiers. Le 5 septembre dernier, l'Etat allemand a cherché à placer 5 milliards d'euros de titres de dette. A longue échéance : septembre 2022. Il n'a pas trouvé preneur pour la totalité. Il n'a reçu des offres qu'à hauteur de 3,93 milliards d'euros. Ainsi donc à horizon de dix ans, l'Allemagne inquiète les financiers ! C'est normal, elle vieillit et repose sur un modèle archaïque. Quelqu’un prévient Hollande et Ayrault que la ligne Maginot et la ligne Siegfried sont dépassées ?


496 commentaires à “On n’attendait rien, mais surtout pas ça !”
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  1. betgil dit :

    428 fred
    Il y au moins deux, dans un de mes commentaires, j'avais expliqué que les meetings étaient incontournables. Contacts avec les militants. Explications sans être interrompus. Je suis d'accord avec vous.

  2. Claudius dit :

    Vous donnez 4 brouettes de minerai de fer à Hollande et vous lui demandez d'en faire un pédalo. Il est incapable de transformer le minerai en tôle et d'imaginer les pièces du pédalo à partir de cette tôle. Mais donnez lui un pédalo tout fait, il sait immédiatement en prendre le commandement. Comme beaucoup d'énarques, Hollande ne sait que gérer, il est incapable de concevoir un projet, de créer une vision, ce n'est pas un ingénieur (au sens littéral) c'est un manager. Alors il gère la crise, à mort s'il le faut, mais n'en démonte pas et n'en démontera jamais les mécanismes.

  3. cerise verte dit :

    Vous y croyez encore aux manifs genre "petit tour en centre ville mais pas après 17 h sinon ça gène"? Moi perso depuis les manifs contre la réforme des retraites j'y vais plus faire la promenade de santé avec des syndicats qui s'occupent des acquis de leurs adhérents (c'est surement normal) mais pour moi le combat n'est pas là ou plus là.

    @Fred
    T'inquiètes pas les arbres ça repousse si la terre n'est pas bétonnée et si ils font l'aéroport c'est pas quelques arbres qui vont couper.

  4. Zapping dit :

    La vidéo de Jean-Luc Mélenchon invité du "Grand Journal" sur LCI ce soir est publiée sur le blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/14/invite-du-grand-journal-sur-lci/

    Ardents à la lutte !

  5. Bonsoir à Tous
    Merci à Jean Luc pour ces passages à LCI et France 2. Je trouve Jean Luc au top,
    Pour les élections locales et les conseillers généraux, Manuel Valls va faire entre le 15 et le 22 novembre, une consultation très sélective, voire punitive, à l'encontre du PG, qu'il n'invite pas, la droite, cela m'est égal, mais que Marc Dolez élu député PG ou Martine et, Jean Luc qui au nom du Front de Gauche et au vote républicain a permis l'élection de F Hollande. Là on peut dire qu'ils ont de la haine, et aussi, Jean Luc, leur fait peur, le PS, n'a pas de vrais arguments contre lui, et leur but aussi, est de diviser le Front de Gauche pour mieux régner. Rien à attendre de ce PS. Mais certains au PS pensent comme Jean Luc, ils n'ont pas encore fait le pas, quand ils comprendront que de l'intérieur, ils ne peuvent rien faire, obligatoirement ils quitteront le PS et rejoindront le FG. Bien à vous tous.
    PS : leur peur d'affronter Jean Luc finira par les affaiblir. Ils jouent à l'autruche.

  6. Odile dit :

    Juste, en passant, un grand merci à " zapping " l'indépassable.

  7. pichenette dit :

    Il existe un tirage papier du contre-budget qui a été disponible sur la manif parisienne, en échange d'un don. Il est peut-être possible de l'avoir sur internet et sans doute aussi de le commander,utile qu'il circule.
    Y en a mare des paroles vides et du y a pas d'autres solutions, donc un document de désintoxication et de proposition salutaire, fumée tue, nuit gravement à la santé.
    Bien sûr que nous sommes ignorés quand nous battons le pavé, mais voyager incognito c'est drôle, les rues à soi, ou les points dits fixes, mais comme les défilés passent devant, le point fixe se déplace(par rapport aux défilés). Mais la plus grande force des manifs est dans les paroles échangées, la complicité, le sentiment d'être dans l'Histoire en marche! Car même si nous sommes complètement méprisés, ignorés par les Importants en place, cette résistance leur chauffe les oreilles, nous devrions être carpette, baiser les pieds.
    D'accord pour scander "Nous sommes la Gauche"! Alors faisons notre chemin: vive les 32h, la planification écologique et stop à l'abrutissement des consciences.

  8. Sophie Clerc dit :

    Invité du Grand Journal sur LCI : Absolument insupportable comme le journaliste de droite, le grand maigre léché, tient sa liste de questions vides, tordues, absurdes et n'a qu'une seule préoccupation : jeter la prochaine à la tête de J.-L. Mélenchon. Il jette des coups d'oeil à gauche et à droite, n'écoute tout simplement pas la réponse. Parfois, je me demande s'il ne serait pas possible de s'arrêter tout net, de faire une césure, de dire "écoutez-voir, monsieur, avez-vous entendu ce que je viens de dire? Qu'est-ce qui vous prend de continuer ainsi sans répondre? Vous êtes payé à la question ? La réponse, vous vous en fichez ?". Ce qui est également extrêmement malhonnête de la part des chaînes, c'est de mesurer aussi chichement le temps imparti. Ce qui contraint l'interviewé à empiler ses messages le plus rapidement possible. Ce n'est pas de la communication. N'y a-t-il rien à faire pour calmer "de force" ce jeu, et empêcher que l'interview ne coupe ainsi le souffle de l'auditeur/spectateur? Ce rythme effréné comme s'il y avait le feu. Quelle malhonnêteté de la part de la TV. Rien à faire pour combattre cet abus ?

  9. jacques bounoume dit :

    @Sophie Clerc
    Completement d'accord avec votre constat "malhonnêteté de la TV", cette tv entierement acquise à l'ultra libéralisme est devenue une oeuvre de propagande et de garde (comme le berger garde un troupeau sur le lieu qu'il veut et l'empêche d'aller ailleurs). La médiacratie est le clergé de la religion ultra libérale !
    Le vrai lieu de la bataille, le front, est là et la victoire se gagnera là. Je ne crois guère aux manifs pacifiques, même si elles sont massives (retraites) ils s'en tapent. Violentes elles amènent innéluctablement au pouvoir les "chambres bleu horizon" et les pires réacs !
    C'est donc à la télé que nos représentants doivent se battre, sur des bases clairement dissociées du PS et se battre avec rage. L'eau tiede qui donne l'image de vouloir préserver de futurs accords électoraux ouvre un boulevard au FN. Le combat contre l'ultra libéralisme rassemble bien au delà de l'électorat de gauche traditionnel. Nous pouvons gagner !
    Haut les coeurs et haut les têtes !

  10. Sophie Clerc dit :

    Autre vilain truc. Presque à chaque interview de J.-L. Mélenchon, on entend à un moment donné, surtout lorsque Mélenchon est particulièrement brillant, l'autre lui lancer à la tête "vous êtes particulièrement en forme aujourd'hui!" ou "ah bien, on voit que ce sujet vous tient à coeur!". Quelle suffisance ! Quelle condescendance! On ne répond pas à ce qu'il a dit, on lui parle de son genre personnel pour faire diversion, le priver de sa position. En fait, il s'agit d'une tentative de rapetisser, de décrédibiliser, de ridiculiser l'autre, tout en se dispensant d'entrer en matière, et surtout de lui donner raison. Une perfidie de plus.

  11. Courrierlecteur dit :

    Bonjour,
    "vous êtes particulièrement en forme aujourd'hui!" ou "ah bien, on voit que ce sujet vous tient à coeur!".

    C'est le genre de phrases "bateaux", que sortent les journalistes, quand leurs questions/affirmations, qu'ils prenaient pour des évidences, viennent de se faire contrer, magistralement, par Jean-Luc Mélenchon, avec des arguments imparables comme celui-ci: "je vous mets au défit de me prouver le contraire*" (*de ce qu'il vient de démontrer, avec exemples à l'appui). Un régal!

  12. Gilbert La Porte dit :

    @ Sophie Clerc et Courrierlecteur et plus particulièrement @Jean-Luc,
    Jean-Luc, tu devrais leur dire la prochaine fois que des journalistes te trouveront en pleine forme que tu les trouves au contraire un peu paillassons (et non mollassons).

  13. Invisible dit :

    Vu hier émission sur France3, tard. Un mec a créé une agence de facturation en Espagne. Le but ? Faire disparaître la TVA sur la vente des voitures. Il gagne 500€ par voiture et vend 1000 voitures par an. Faites le calcul de ce qu'il gagne et le calcul de ce que perd l’État, c'est à dire nous ! Il a fait des émules parmi ses anciens employés qui ont aussi ouvert le même genre d'agence.
    La fraude sur la TVA spolie le pays de sa richesse et c'est Aurore Martin qu'on extrade ? Pourquoi ces mecs ne sont-ils pas poursuivis derechef ?
    Et comment se fait-il qu'on n'ait plus entendu parler de la fraude des 20 000 commerçants du Var ? (France Info, 5 oct 2012)

  14. Michel Berdagué dit :

    A l'évidence ce sont des jeux du cirque ces mass media une sacrée messe déversée où il faut le coupable privilégié et ciblé "pour se le faire". Jean-Luc Mélenchon répond et arrive à démonter les attaques très mises au point par des responsables de rédaction qui donnent les ordres, temps limité, la scansion, et les interruptions intempestives pour que dès vous abordez l'essentiel, le fond, l'argument éclairant et libérateur, les bêtes féroces se déchaînent, triste démoncratie. Arène, ring, les images et les pulsions pas très claires sont d'une violence qu'il est très difficile de s'en sortir indemne. Epuisé après ces combats, tout être doit récupérer surtout que ta prestation est passée et la prochaine sera ajustée par de nouvelles attaques mises au point, et plus violentes que les précédentes.. Le fort caractère de Jean-Luc, son intelligence, son travail intense, son militantisme, ses convictions et recherche de vérités et les disant,sa culture et formations littéraire et des pensées font que le choix des Partis constituant le FdG a été déterminant pour la dynamique du mouvement qui ne s'arrête pas aux élections qui concrètisent tout le boulot en amont. Demain Meeting à Japy - Paris, là les arguments et échanges seront entendus, une récupération, un souffle structurant ;
    Les manifestations, la rue nécessaire montre toutes ses limites, pour l'interdiction des licenciements, les mobilisations et rassemblements pour les revendications, les augmentations de salaires, vers de nouveaux droits sont à faire au sein même des entreprises. Etre contre une politique d'austérité, est pour des luttes dans les entreprises dont les actionnaires "récupèrent" 309 milliards qui nous coûtent très chers à tous les point de vue.
    Hier, en effet le contre-budget était disponible au pt fixe vivant ainsi que le triangle rouge visible, arguments massifs pour responsabiliser tous ceux qui nous ont laché juste avant les 2 premiers tours. Pour que cela ne se reproduise pas nous devons passer devant ce PSolférino, que le Peuple prenne conscience que nous sommes la solution pour se sortir de ce marasme, cette glue nous captant toute énergie et nous fixant à nous soumettre aux pires. Pour se faire que les sympatisants, dits non encartés s'engagent et s'organisent car il faut être organisé pour l'agir réfléchi, et que les Partis et organisations présents à la manifestation rejoignent le FdG en lutte pour l'Alternative.

  15. vm dit :

    Je renchéris sur Sophie Clerc 460-462 et jacques bounoume 461.
    La lutte idéologique revient en force sur le devant de la scène, puisque le grand truc du social-libéralisme est de décrire la réalité faussement, y compris en manipulant les chiffres, et de faire croire que seule sa description est la bonne. Je vomis Hollande d'avoir dit que "le pouvoir peut changer mais pas la réalité" ! Thatcher tout craché. Et la politicaillerie dans toute son horreur.
    Il faut donc contre-attaquer en force. En 68, nous voulions occuper l'ORTF ! Comment pouvons-nous nous y imposer davantage dans le présent ? JL Mélenchon y excelle, mais il est très sporadique (comparons les temps de passage), et de plus, systématiquement marginalisé aux yeux des téléspectateurs non avertis par les insupportables attitudes des présentateurs que vous évoquez.
    Les manifs sont un moyen (ça remue quand même du monde) mais je crois que les "points d'information" avec distribution de tracts, et surtout la distribution de tracts ou de mini-journaux FdG très largement dans les quartiers, est essentielle. C'est ce que nous avons fait hier : le matin, manif, pas très nombreuses mais quand même diverse par les organisations présentes, substantielle et résolue ("on lâche rien ! ") ; et l'après-midi, stand d'information FdG devant l'hôtel de ville et pluri-distribution d'un tract explicite contre l'austérité à l'échelle nationale et européenne. Pour les assemblées citoyennes, il faut trouver les bons sujets : un intérêt local illustrant la nécessité absolue d'une autre conception de la société (l'humain d'abord), de la politique, et de l'orientation économique, comme par exemple l'aéroport NDLL.
    Je renchéris aussi sur les nombreux intervenants qui proposent de donner le plus grand écho possible au Contre-budget, et de le diffuser massivement. Oui nous pouvons former une majorité là-dessus, celle du NON de gauche au TCE : 2005 n'est pas mort ! Et c'est la preuve de la capacité du FdG à gouverner contre le capital.

  16. Depuis des mois, nous avons fait ici, bien des fois, le tour de la question médiatique et de la façon incorrecte dont sont menées les interviews de notre porte parole et des autres responsables du Front de Gauche. Je comprends que malgré cela, nous y revenions sans cesse car, c'est effectivement l'arme universelle de destruction massive de l'Internationale des accumulateurs de fric et de sa section française. Si on enlevait du jour au lendemain cette arme des mains de l'oligarchie, elle serait foutue.Il faut donc garder comme objectif dès que cela sera possible, de faire passer une Loi, comme en Argentine, de libération des médias visant à asurer un pluralisme effectif de l'information. Mais dans cette attente, les choses malgré tout avancent, même si ce n'est pas au rythme que nous souhaiterions. Jean-Luc, hier, sur LCI, n'a certes pas été traité avec tout le respect dû à un homme politique, élu du peuple. Mais il a réussi, et de belle façon, parce qu'il a de plus en plus d'expérience et que les journalistes commencent à lui laisser nettement plus d'espace qu'il y quelques mois, à faire passer 90% de son message. D'une façon générale, les choses sont moins catastrophiques que lorsque Jean-Luc s'est lancé dans l'arène. Mais il ne faut, bien sûr, rien lâcher dans ce domaine crucial. Ce qui reste une violation de l'éthique journalistique inacceptable, c'est que le journaliste refuse l'humilité incontournable de son boulot. Il se considère très supérieur à celui qu'il interroge et prend parti.Je trouve ça inadmissible. Le citoyen se fiche de l'opinion du journaliste et ne lui demande pas son avis ! Je n'arrive pas à comprendre qu'il juge celui qu'il interroge, le traite comme un élève ou un demeuré qui n'a rien compris. Souvent il prend fait et cause pour un autre homme politique, ce qui est déplacé.Un journaliste doit être modeste, si cela ne lui plait pas, ce qui est son droit, qu'il change de métier. Si ces gens là étaient vraiment démocrates et respectaient les citoyens au lieu de ne voir en eux que des cerveaux à laver et des moutons à conditionner au bénéfice de leurs maîtres, ils mettraient ceux qu'ils questionnent en état de bien exprimer leurs points de vue, leurs critiques, leurs propositions. Mais il faut croire qu'ils ne sont pas payés pour ça.

  17. marcopolo dit :

    Les questions en rafale des journalistes sont bien destinées à produire un seul effet : apparaître comme des gens raisonnables et efficients, face aux réponses de Jean-Luc Mélenchon qu'on interrompt soigneusement de manières à rendre celles-ci incohérentes. Malgré cela il arrive à faire passer des messages. C'est vrai cependant qu'il serait bon de mettre les points sur les "i" avec les barres aux "t" de manière à faire ressortir les attitudes des journalistes comme Jean-Luc Mélenchon le dit parfois : vous posez la question, souffrez la réponse. Mais plus facile à dire qu'à faire ! Jacques Généreux à cette technique efficace lorsqu'il s'interrompt pour remettre le ou les journalistes à leur place, et ça produit un sacré effet sur l'assistance !
    Mais ceci dit, c'est aussi ça la lutte des classes !

  18. DAVID JV dit :

    @vm
    La lutte idéologique revient en force sur le devant de la scène, puisque le grand truc du social-libéralisme est de décrire la réalité faussement, y compris en manipulant les chiffres, et de faire croire que seule sa description est la bonne.

    Tu pointes à mon avis LE défi qui se pose à nous aujourd'hui, défi d'autant plus grand qu'un grand compte rebours tourne et que le temps presse à mon avis. Mais il y a une solution qui est aussi un problème : l'aspect idéologique.
    L'idéologie ne peut et ne doit pas être à mon avis le point de départ d'une discussion, d'une argumentation, sauf à dé crédibiliser celui qui s'en fait le porte parole et à s'attendre à des réponses du type : "ok ils nous racontent des conne.... mais toi, tu cherches pas non plus à nous vendre ta soupe...?" sauf si on voit que la personne en face est plutot dans le même courant, et encore...
    En ce qui me concerne, j'ai "atterri" sur l'Humain d'abord mais cela a été l'aboutissement de prise de consciences sur plusieurs sujets clés (finance, médias, environnement...) puis j'ai fait mon chemin et la rencontre avec notre programme a été un peu une divine surprise ! Je m'y retrouvai pleinement. Faire de l'éduc pop, ce n'est pas faire du prosélytisme politique, ce n'est pas commencer par afficher de l'idéologie.
    Il ne s'agit d'ailleurs nullement pour moi de convaincre quelqu'un, mais de susciter la curiosité, la prise de conscience sur des sujets et des constats qui eux, ne me paraissent pas du tout idéologiques.
    Bref, d'un coté il faut bien promouvoir le FdG mais d'un autre cela a ses limites...et comme beaucoup de personnes sont très défiantes vis à vis des partis politiques (abstention en hausse constante), il me semble assez contre-productif de commencer par l'idéologie, c'est mettre la charrue avant les boeuf.
    A vous lire tous sur ce point très essentiel

  19. vm dit :

    Jean-Louis Charpal 469
    "Mais il faut croire qu'ils ne sont pas payés pour ça."

    Oui, c'est le hic, et il faut justement cesser d'appeler ces gens-là des "journalistes". Ce sont des "communicants", professionnels, c'est-à-dire qu'ils sont chargés de (et payés pour) connaître et utiliser tous les subterfuges de langage, de mise en scène, de mimique, bref de diversion en parole et en attitude, pour procéder à la valorisation ou à la dévalorisation de l'interviewé. Ils n'ont que faire du "fond", puisqu'ils sont là pour faire passer le message préfabriqué, toujours le même, des commanditaires de l'information. Si certains ont progressé dans le respect et l'écoute, c'est en effet parce que JL Mélenchon sait y faire, – et c'est tant mieux – mais c'est aussi de crainte que leurs procédés ne deviennent trop voyants.
    Je reste quand même optimiste en ce sens que nos idées progressent, qu'on est obligé de reconnaître leur existence, et que même ces "communicants" de papier ne sont peut-être pas au fond d'eux-mêmes aussi imperméables aux bons arguments qu'ils en ont l'air. Mais ils se doivent de jouer à n'importe quel prix leur rôle d'interlocuteurs valables, sous peine d'encourir la disgrâce de leur direction.
    La vérité est que nous sommes gouvernés, non par des politiques, mais par des actionnaires ou par les délégués des conseils d'administration (Moscovici !). Alors, l'information...
    Et à l'intention de DAVID JV 471, précisons que la lutte idéologique n'est pas quelque chose d'abstrait réservé à de supposés "intellos", au contraire, c'est la lutte sur tout le terrain du concret, pour montrer que nos adversaires mentent continument, en prétendant qu'il n'y a pas d'alternative.

  20. Michel Berdagué dit :

    Oui, l'ORTF nous l'avions dénoncé en 1968 avec des barbelés, mais c'est tout à fait différent, à part des militants, des engagés voire des indignés aujourd'hui, les barbelés sont invisibles : demandez autour de vous " êtes-vous bien informé ? Beaucoup presque tous répondront oui, la quantité et il s'en crée tous les jours des télés radio un peu moins, plein de voix et de regard stratosphérisés et répétant la même idéologie, la Tina, l'expert, le spézzialiste, le sachant, l'intox est tellement présent qu'il n'y a pas ou peu de David tant les monstres des pires cauchemars mythiques sont présents dans le réel, Barbe-Bleu te dévorant le monstre nous intoxiquant et j'oublie la Presse, bon à qui elle appartient et un plus du plus la presse gratuite qui sous couvert d'infos pas cher gratos te met en résidence captée avec bracelets électroniques et réflexe conditionné. Allez distribuer nos tracts FdG à St Lazare -Paris- à 6 plombes du mat, jusqu'à l'arrivée des gratuits ça se passe bien le labeur est content de nous voir, dès que les papiers gratos se pointent, avec la foule qui sort hagard et fatiguée, c'est automatique machinalement la main se tend vers les 3 ou 4 kif-kif infos, une vraie drogue, une addiction patente, tu vas dans n'importe quelle salle d'attente tu y as droit, et il faut une sacrée dose de savoir faire pour qu'un regard et sourire et parfois presque appel pour que nos propositions/actions soient lues. Comme tout est sous visionique aîgue et sur ordre, des vigiles te tombent sur le paletot et te somment de ne pas passer une certaine ligne, voilà l'ambiance. Nous avons fort à faire. Quand la réalité nous indique que certains attendent et quoi ?, pour nous rejoindre ce n'est pas demain la veille que nous pourrons être le Peuple et organisé en Front.
    Ce n'est pas temps la défiance mais l'indifférence : c'est pire, c'est le plus de jouir avec toutes les dérives vers le racisme . Je me demande même si le blog de Jean-Luc Mélenchon n'est pas le seul lieu d'échanges vrais, c'est dire qu'il y a un manque de Presse de radios et de télés Libres.
    En 1968, la synergie des Luttes avec les universitaires les professeurs les journalistes les penseurs chercheurs découvreurs écrivains en phase avec les revendications de la classe ouvrière qui s'était mobilisée en particulier, en 67, cet ensemble a obtenu des avancées significatives. Le capital est en passe de reprendre...

  21. Antraigues dit :

    Un peu dommage en effet que Jean Luc n’arrive pas à évoquer le contre budget lors de ses passages TV récents.

  22. Christine Duplaissy dit :

    @ DAVID JV
    Pardon de m'insérer dans le débat, n'ayant pas toutes les connaissances, ni la solide culture de M. Mélenchon, et de la plupart des débatteurs de ce blog. Concernant, suite aux dernières interviews de M. Mélenchon, la différenciation éducation populaire/idéologie, est-ce que, dans une société où le discours, la pensée, la classe, l'idéologie dominants sont omniprésents, comment qualifier la diffusion d'idées, de programmes et de projets alternatifs ? L'inertie actuelle de notre peuple (abstention et/ou repli/vote "identitaire", ne sont-ils pas dûs à une conjugaison bien "rodée" crise économique/dépolitisation ? Cette "encéphalogramme politique plat" n'est-il pas justement le résultat d'un manque d'idéaux, de perspectives d'avenir, de conscience de classe ? Mais débattre, à l'éclairage des ouvrages, luttes et conquêtes sociales et libertaires du passé, d'un autre choix possible de société : est-ce de l'éducation populaire ou de l'"idéologie" ? Ce que je ressens, c'est l'urgence de la situation : elle exige de la clarté mais aussi la nécessité de convaincre car la Guerre fait rage, guerre entre Capital privé/Intérêt général public, entre Profits immédiats des 1%/Préservation de la Planète pour les 99%de l'Humanité ! S'il faut me taxer de "propagandiste d'une idéologie", tant pis : j'ai, en effet, pas une idéologie (recette inanimée "prête à cuire"), mais un idéal (fruit toujours vivant et en mouvement, d'histoires, de luttes, de réflexions, de débats collectifs) ! D'ailleurs, les tenants du Pouvoir conjugué de la finance, de la politique et des Communicateurs de la grande Médiacratie régnante, s'enorgueillissent et se gargarisent (avec la grande condescendance et démagogie qui les caractérisent !) de ce terme, ils se vantent de faire de l'éducation "populaire", sous prétexte qu'ils s'adressent au "plus grand nombre", au "brave téléspectateur populo". Est-ce qu'ils diffusent de l'éducation populaire ? Bien sûr que non : ils matraquent LEUR idéologie. Alors, choix contre choix, idéal contre idéologie, à armes totalement inégales, pourtant, il faut bien lutter, n'est-ce pas ? Et vivement demain soir que j'aille nourrir et raffermir mon idéal et mes convictions au Gymnase Japy ! Merci pour tout et bien à vous tous, Amis du blog !

  23. HYBRIS dit :

    Quelle stratégie pour le FG ?
    Hollande brûle ses vaisseaux. Ça ne devrait surprendre personne. Tout avait été dit sur son profil politique, et en particulier par l’hôte de ce blog. On n’échappe rarement à sa culture. Au terme d’un parcours de trente ans, les libéraux ont ainsi fait totalement main-basse sur le P.S.
    Maintenant, pour nous, les objectifs stratégiques se dessinent clairement à mon avis. Il ne peut pas y en avoir trente-six. La probabilité d’une sanction populaire dévastatrice va rendre plus réalistes les rares éléments qui au sein du FG étaient encore tentés de serrer d’un peu trop près le GVT. De même que s’éteint l’idée d’exercer sur lui une influence autre que marginale. Pour inverser l’ordre libéral, une seule voie reste possible : rassembler à gauche et y devenir majoritaires en lieu et place du P.S. En d’autres termes, il faut rééquilibrer la gauche. Facile à dire ? Oui, mais encore faut-il le dire.
    Pour y arriver, il importe de ne pas commettre d’erreurs fatales. Le FG doit marcher à l’avant du mouvement social, mais pas 10 kms devant. Ça veut dire notamment, qu’il faut éviter la simple posture protestataire et continuer d’accompagner nos critiques de contre-propositions concrètes. Ça veut dire aussi qu’il est impératif d’être compris. En aucun cas nous ne devons par exemple prendre l’initiative d’une rupture totale dans le champ – certes de plus en plus mythique – de l’unité de la gauche. Au moins, tant que majoritairement le « peuple de gauche » n’en ressentira pas la nécessité. Hollande n’attend que cela pour nous faire porter le chapeau extrémiste, nous marginaliser et ouvrir l’alliance à droite. Pour être compris, nous devons aussi délégitimer ceux qui tentent de brouiller notre parole et la perception du réel. La dénonciation des médias dominants, qui tous distribuent l’idéologie du CAC 40, est véritablement essentielle à notre démarche. Elle doit être poursuivie.
    Depuis sa constitution, le FG a suivi une ligne largement positive (mis à part un peu de flottement dans la campagne des législatives). Continuons donc en confiance et les yeux bien ouverts.

  24. Nicolas G30 dit :

    A propos du contre budget établi par le PG, notre porte parole du FdG ne doit pas juger opportun de le présenter sans l'appui de nos partenaires au vue des médias, qui utiliseraient cela sans vergogne et avec toute la finesse d'analyse qu'on leur connait. La version Front de Gauche de ce contre budget ne devrait pas tarder, cela est indispensable à mon humble avis. La base est là, elle est déjà remarquable, il manque l'assaisonnement et les épices des constituants du Front de gauche pour que sa saveur soit partagée !

  25. educpop dit :

    Que les gens soient circonspects à l'égard des partis politiques, ce n'est pas étonnant. Toute personne qui n'a pas le goût de la politique se sent forcément en décalage avec la réalité de l'organisation politique. Il faut suivre des procédures longues et complexes si on veut que les résultats d'un effort soient validés. D'un côté il semble que la personnalité des acteurs n'est pas ce qui compte, mais d'un autre côté quelques personnes expérimentées détiennent les commandes. Il faut à la fois de la rigueur et de la diplomatie, bref, on dirait que la scène est réservée à des individus qui sont parfois proches parfois lointains. Il suffit que la preuve soit faite d'un abus de pouvoir quelquonque pour que la défiance s'installe. Dans le cas du PG, la population non militante et influencée par la propagande officielle n'a pas de raisons de croire qu'il est différent des autre organisations, parce que dans le fond il ne peut pas être différent. Personne de sérieux ne peut échapper aux contraintes de l'organisation, surtout en plus si cette personne respecte les principes démocratiques. Les prises de décision sont des procédures lourdes sauf dans certains cas exceptionnels. Mais tout ceci paraît fumeux au commun des mortels, qui peut même soupçonner que cette lourdeur est faite pour masquer des arrangements. Un peu de calomnie par la dessus et la cause est vite entendue, les politiques semblent profiter du système et se moquer du public.
    Dire nous on peut !, nous on est différents! ne suffit pas, et les gens ne lisent pas les programmes. C'est pour ça qu'il est facile aux commentateurs malhonnêtes de faire l'amalgame entre les fronts, les gens sont rassurés par ce qui semble simple. Tenter de leur expliquer les valeurs qui sous-tendent l'action est une erreur.
    Que reste-t-il ? faire la démonstration d'actions utiles.
    Qu'est-ce qu'une action utile ?...La politique et la démocratie sont faites pour en parler avant de décider.

  26. kalos dit :

    @ curtillat post 451,

    camarade andré,
    comme toi j'ai remarqué l'absence des jeunes à Chambéry, c'était un peu triste !
    Mais que faire ? ce n'est pas les attaques féroces du capitalisme et des eurocrates qui me font peur, ni les volte-faces de FH, (à l'écouter l'autre soir devant 50 visages des ravis de la crèche et des journaleux à ses pieds, j'avais envie de vomir) mais l'absence de la jeunesse dans nos luttes !

  27. Denis F dit :

    Il n'est pas nécessaire d'être économiste pour savoir compter ses sous, ses dettes et ses dépenses. Je ne dis pas qu'il faille sortir de l'euro, mais de le transformer en monnaie commune et de revenir pour les échanges et paiements en France au franc, je ne vois pas en quoi cela pourrait craindre la spéculation puisque notre monnaie ne serait pas convertible, connaissez vous le fait de quelque spéculation que ce soit sur le Yuan ? tout simplement parce que c'est le gouvernement chinois qui détermine le taux de change du Yuan par rapport au dollars américain et non l'inverse.
    Le premier avantage de retrouver une monnaie nationale (le franc) est que nous pouvons en émettre autant que de besoin, nous n'avons plus à emprunter sur les marchés de capitaux et donc de payer des intérêts faramineux, et que dans la mesure où nous n'avons plus besoin d'eux nous disons purement et simplement que nous ne rembourserons pas le solde des dettes, ayant payé suffisamment d'intérêts depuis 1973, date de la loi Rotschild. Nous leur dirons donc que nous ne jouons plus avec eux ce scénario catastrophe de l'austérité!…
    Le second avantage est que nous disons m..... aux technocrates de Bruxelles, à la BCE et à son "Goldman-chief" ainsi qu'à l'Europe austéritaire, Allemagne en tête.
    Le troisième avantage est que notre balance commerciale sera automatiquement en équilibre car nous achèterons en euros ou en dollars pour l'équivalent de ce que nous vendrons en euro ou en dollars, pas un centime de plus, nos industries du luxe et de l'aéronautique y pourvoiront largement ; ainsi notre fonctionnement national ne gênera et ne regardera personne d'autre que nous et nous pourrons appliquer une politique sociale et écologique en toute liberté.
    Le quatrième avantage est que nous serons dans l'obligation de réintégrer bon nombre de production en France de manière à ne pas avoir à importer ce que nous savons fabriquer, nous serons dans l'obligation de réindustrialiser, donc d'embaucher ; de même nous serons tenu de développer nos centres de R&D toujours dans le même objectif, réduire nos importations, et concernant les matières premières que nous ne possédons pas nous les échangerons avec les pays producteurs dans un mutuel respect d'échanges fructueux pour les uns comme pour les autres.
    Comment faisions-nous avant la loi de 1973 ? Comment faisions-nous avant la création de l'Europe ? Comment faisions-nous avant la création de l'OMC ?

  28. Citoyen93 dit :

    Ah, mais voilà César en personne, alias notre Premier Ministre, qui descend enfin du Capitole pour nous parler de Notre Dame des Landes. Ca donne ça : "Il est absolument inadmissible, quand on s'oppose à un projet qui a fait l'objet de toutes les décisions, (...) dans un Etat démocratique, que des forces ultra-minoritaires et violentes venues parfois de différents pays d'Europe s'opposent à un choix légal et parfaitement démocratique". Ahem... et quid des forces ultra-minoritaires qui s'opposent au choix démocratique de mener "la guerre contre la finance" tel que décidé en mai 2012?

  29. Anny Paule dit :

    Beaucoup de réflexions et de remarques pertinentes sur ce blog : d'abord, celle de notre "Mentor", puis celles que chacun apporte des cinq coins de l'hexagone, avec son vécu, sa représentation sociale de la réalité, ses engagements antérieurs et actuels, son statut social. Beaucoup d'incantations, aussi et c'est le drame de notre Front. Nous discutons entre convaincus, entre personnes "éclairées" et ancrées dans la vraie gauche. Nous ne sommes pas représentatifs de la majorité de nos concitoyens. C'est là, le noeud du problème !
    J'ai pris pour habitude de discuter avec des gens que je ne connais pas, au marché, dans les magasins, dans mon village... n'importe où, et je peux affirmer que nous avons encore bien du chemin à faire pour que nos idées soient comprises et puissent triompher, dans l'intérêt général.
    Bien trop souvent encore, pour les plus "fragiles", les plus "faibles", c'est le FN qui est mis en avant, avec la frustration avouée de 2002. C'est grave, mais c'est factuel. Et pour ceux-là, les arguments les plus peaufinés ne passent pas. Leur réplique est : "on n'a pas encore essayé, le reste, on connaît !" Et toutes les composantes du FdG sont assimilées à des formes de pouvoir antérieures.
    Si, en ce moment, l'échec patent du gouvernement est noté, ce n'est pas vers la gauche que les gens les plus défavorisés se tournent, c'est vers l'extrême droite. La manif d'hier, à BX, n'était pas très fournie alors que bien des secteurs sont sinistrés et j'avoue en être rentrée très inquiète.
    Toutes les conditions sont réunies pour que l'Humain prenne le pas sur la finance et pour que les Politiques pactisant avec le diable soient mis à l'index, tous et plus particulièrement cette "pseudo-gauche" qui tient les rênes.
    Cela ne suffit pas encore. Notre peuple n'est pas mûr, ou il est totalement anesthésié par la "daube" de la TV, ou encore, il n'a pas pris la mesure de ce qui se trame en coulisses.
    L'Europe du Sud, à laquelle nous appartenons, quoi qu'il en soit dit, doit se soumettre au diktatde l'Allemagne ou se saborder. A moins qu'elle ne prenne conscience de la réalité.
    La Grèce a été le laboratoire européen de ce carnage programmé. Les mesures de Hollande nous précipitent dans le même vide... mais les médias affirment le contraire et discréditent notre discours.
    Les interventions de Jean-Luc Mélenchon à la TV font mal : il a tant à dire, à expliquer, à communiquer, qu'on lui coupe la parole systématiquement. Les...

  30. Poncet dit :

    @Denis F
    Ce que tu écris n'est pas totalement faux, mais permets moi quand même de te reprendre sur un point : "nous achèterons en euros ou en dollars pour l'équivalent de ce que nous vendrons en euro ou en dollars".
    Ne vas tu pas un peu vite en besogne ? Si les pays producteurs de pétrole ou d'ordinateurs (par exemple) estiment que ce qu'ils nous vendent vaut plus que nos produits de luxe et nos avions, alors ton équation ne tient pas. Tu ne peux pas t'amuser à jouer sur la parité Franc-Euro sans prendre en compte un minimum la valeur réelle des choses (c'est-à-dire : le travail nécessaire pour les produire).

  31. cerise verte dit :

    Les jeunes ne sont pas là car il s'agit surtout dans les manifs de défendre des acquis mais quels acquis pour eux qui non même pas la possibilité de rentrer dans le monde, qui restent au bord jusqu'à 25 30 ans ? Quel monde pour eux, quel monde se prépare? (le dernier film de Guédiguian et formidable sur le sujet). On ne peut se contenter de regarder en arrière. Il faut réinventer le fait sociale à la lumière de l'écologie. Détruire les idoles de l'argent et donc du pouvoir d'achat. Le rapprochement du PG et des décroissants est pour moi une formidable perspective.

  32. Denis F dit :

    Cher camarade Poncet, est ce là tout ce que nous sommes capable de produire en France, le luxe et l'aéronautique ? je pense que non, vois-tu.
    Nos ingénieurs et techniciens, nos chercheurs et inventeurs sont tous réputés comme faisant parti des meilleurs au monde, pourquoi se les arrache-t-on à ton avis ? Serions nous soudainement devenus débiles, aurions régressé à ce point ? Non camarade, je ne peux pas le concevoir.
    Les ordinateurs nous en sommes les créateurs en grande partie, pourquoi ne pourrions nous pas les construire ? La valeur réelle des choses et selon moi la valeur non pas de leur production mais celle de leur besoin, pour certaine chose du pourras les vendre 10 fois la valeur de production, pour d'autre seulement à 1 fois, cela n'a pas grand intérêt, ne penses-tu pas ?
    Je ne m'amuse pas à jouer, je suis très sérieux dans mes propositions, et je me fout totalement de la parité du franc avec l'euro, sais-tu pourquoi ? Tout simplement parce qu'éventuellement je peux, dans mon scénario, acheter l'euro au prix ou on voudra me le vendre, aussi extravagant ce prix puisse-t-il être, tout simplement parce que je fabrique moi même ma monnaie. Le franc ne servant et n'ayant de valeur d'échange qu'en France, en quoi cela me gêne-t-il ?
    Ensuite qui nous empêche de rémunérer beaucoup mieux le travail, plutôt que le capital … d'ailleurs n'en est-il pas question dans notre programme de développement, et n'est-il pas question non plus de sortir de ce système capitaliste ? Il faut bien commencer par quelque chose, et je répète à nouveau mes questions :
    - Comment faisions-nous avant la loi de 1973 ?
    - Comment faisions-nous avant la création de l'Europe, et de l'euro ?
    - Comment faisions-nous avant la création de l'OMC ?

  33. picaros84 dit :

    Ça fait plusieurs mois que je n'ai pas écrit sur ce blog, mais je lis, j'écoute, je suis…
    Une chose qui m'a marqué : Sur le passage de JLMelenchon à LCI, l'idée de coller à côté de lui plutôt calme et pédagogue, les images de manifestations à Lisbonne, une façon de dire qu'avec Jean-Luc Mélenchon, la France irait vers la guerre civile. Comment trafiquer l'information !?!
    Bon courage à tous, les temps durs vont arriver ! Mais l'espoir est là… Avec le FdG !

  34. Victor dit :

    Messieurs les puissants de France,
    Etes-vous certains de faire les bons choix en matière d’écologie et de comptabilité ou êtes-vous asservis à la toute puissance Etasunienne qui vous dicte vos faits et gestes ?
    1,4 million de panneaux photovoltaïques produits par une société américaine ! J’ignorais que cette France ne savait pas produire ce genre de produit ou alors à un prix trop élevé « vu le coût du travail » qui pèse sur votre pays.
    2015 avant l’heure, l’aviation aussi apportera une aide à l’économie d’outre atlantique en démantelant les ateliers trop onéreux de France avec ces ouvriers « trop peu flexibles ». Surtout net touchez pas à la valeur de l’€ face à celle du $, cela pourrez nuire à vos affaires.
    Enfin, à entendre de plus en plus de personnes, « Sarkozy était beaucoup mieux que Hollande » !
    Mr Hollande, voyez où vous nous menez, amis de la finance, vous avez capitulé bien avant ce Papandréou, en oubliant que cette dette provient d’une insuffisance des recettes publiques en provenance de riches. Il faut revenir sur la loi de 1973 donnant au privé le monopole du crédit aux pouvoirs publics en vous posant en faux sur les votes socialistes en faveur de cette loi !
    Il est plus que temps d’inculquer ce principe de « dette illégitime ou odieuse » qui sera l’unique voie d’issue pour se réapproprier les règles démocratiques. Il est temps de considérer comme inacceptable et inconscient d’assujettir les peuples à être garants et cautions des dettes auprès des banques.

  35. vm dit :

    @ Anny Paule 481, à propos des pauvres gens qui se tournent vers le FN en disant : "on n'a pas encore essayé, le reste, on connaît !"

    On a tout de même de quoi répondre. Par exemple cette contribution dans Le Grand Soir, ici.

  36. pichenette dit :

    L'engourdissement des jeunes dans une éducation individualiste, le collectif se perdant dans le milieu enseignant, anciens à la retraite et les parents lâchant prise pour éviter tout conflit, les jeunes, consommateurs avant tout, se résignent facilement devant ce qui est trop présenté comme étant des situations inévitables auxquelles il faut s'adapter plutôt que de les maîtriser.
    Je connais aussi quelqu'une qui à Chambéry devant la foule est rentrée, sans doute corriger quelques copies ou faire une pause. C'est la prise en compte de l'intérêt général, le sentiment d'appartenance à une même planète qui manquent ainsi que l'espoir. Ce qui est terrible actuellement et qui était hélas largement prévisible (élire l'un pour chasser l'autre était un gros risque, vu le mépris manifesté par l'un), c'est l'arnaque : pour "la masse", voir que la goche au pouvoir brise les liens sociaux en ôtant la dignité de vie à un nombre croissant de gens en licenciant à tour de bras, en massacrant la santé. Nous pourrions dire "nous accusons ce gouvernement d'usurper sa classification à gauche",Bayrou est content, ben oui. Il y a donc tromperie, mais le peuple ne doit pas être vu dans sa globalité, c'est une somme d'individus pas forcémént très bons, souvent animés par des sentiments peu compatibles avec nos belles idées de partage, de coopération, d'ouverture..
    Ce n'est pas la misère qui rend mauvais..
    Les discours politiques actuels donnent le vertige, étant du domaine parfois de la déraison, l'abîme sous nos pieds avec aussi du gros comique pour décompresser. Donc on fait ce qu'on peut mais il faudrait souvent être plus hargneux envers certains pour les secouer, tant qu'ils n'ont pas pris la claque, ils ne pensent pas que cela va arriver, les Grecs, les portugais, les Espagnols, c'est nous, décalage dans le temps, mais c'est la même chose.
    Qu'est-ce que la responsabilité en politique? La démocratie est bel et bien incompatible avec l'ère du nucléaire et de la finance dérégulée. Et pour ne pas se serrer la ceinture, mettons des bretelles.

  37. jean ai marre dit :

    @ Jean Jolly, Denis F,
    Dans mon post @ 452, je vous ai quelque peut taclé, et vous voudrez bien m'en excuser. Mon saute d'humeur provient du fait que Jean- Luc, en 2007, dans son livre "en quête de Gauche" avait fait état de la discordance avec le socialisme à tendance démocrate. La cohérence de notre leader trouve sa pleine justification de ne pas participer au gouvernement, dans le fait qu'il connaissait parfaitement les pensées politiques de Hollande. En 1984, je me souviens de la surprise que sa déclaration sur sa conception de la démocratie avait fait dans les rangs du PS et notamment au CERES. Il écrivait à l'époque :
    "Disons-le tout net, au risque de provoquer, la conception dogmatique de la classe ouvrière, l’idée que le lieu du travail pourrait être aussi un espace de liberté, la notion d’appartenance des individus à des groupes sociaux solidaires, l’affirmation d’un programme politique atemporel, tout cela doit être abandonné."
    Ce matin encore S. Le Foll son vieux copain disait à LCP : "Nous nous sommes dans la réalité, on doit gérer". Ce qui sous entend que lorsqu'on a le pouvoir, il faut abandonner les bonnes veilles idéologies !
    Je pense que l'idée de présenter un contre budget, de dire que face à la crise les solutions sont toutes autres a du sens, car il permet de se démarquer de ce gouvernement et d'appeler à la réflexion les hommes et femmes de gauche. En se disant de gauche, finalement ce gouvernement se discrédite tout seul, la fracture va petit à petit se construire.

  38. jpp2coutras dit :

    Toujours admiratif de voir comment Jean-Luc Mélenchon parvient à marquer des points dans ces combats truqués d'avance où les aboyeurs de service cherchent à coincer l'homme dans leurs cordes ! Néanmoins quand l'exemple des pays nordiques monte sur le ring, il ne faut pas oublier que ces pays ne sont pas en zone euro, sauf la Finlande dont beaucoup de gens bossent en Suède parlant le suédois en grand nombre. Donc des pays peu concernés par la troïka.

    @denis F et Poncet
    L'euro n'est qu'un moyen, un outil qui a été aussitôt capté par la prédation capitaliste décomplexée (car non suffisamment contenue par les lois). La cause des problèmes est bien la prédation de quelques uns aux dépens de la majorité des populations qui souhaitent seulement vivre normalement. Eliminer la monnaie commune n'éliminerait pas la cause, mais lui ouvrirait une nouvelle voie pour pomper le sang des nations. Peut-être pourrait-on conjuguer les deux voies en créant à usage hexagonal un Euro-franc (€F) utilisable par les Français? Sa valeur initiale de 1'euro flotterait par rapport à l'euro européen et pourrait être incorporée, dévaluée ou pas, dans une monnaie d'échange mondiale créée avec les BRICS, la Chine, le Japon et tous les pays qui en ont marre d'être à la merci des USA de façon univoque, la monnaie € commune servant aux échanges intra-européens. La valeur de cet Euro-franc, pouvant fluctuer suivant les besoins, rendrait d'abord compétitifs nos créations hors zone Europe ! Et l'euro trop fort permettrait d'acheter moins cher, un équilibre se ferait alors entre ces deux valorisations. Non?
    Sinon il y a les monnaies à usage bien localisé comme chez les Abeilles. Oui, nous on peut faire tout autrement avec bon sens et le principe de l'Humain d'Abord !

  39. Pierre de Marseille dit :

    Bonsoir,
    Il me semble personnellement que la sortie de l'Euro ou même l'usage d'une monnaie locale n'est pas utile à nos souhait de voir "l'Humain d'Abord" émerger dans notre quotidien. La seule voie qui me semble intéressante, c'est bien un sursaut collectif des peuples d'Europe qui parviendrait alors à créer le volume monnaie nécessaire à nos économies coordonnées. Une monnaie nationale me semble n'avoir aucune chance d'influer vraiment au niveau mondial, et nous ne vaincront le capitalisme débridé que par la force de nos propres systèmes économiques enfin en phase en Europe et qui sait avec les pays environnant ou bien lointain qui voudront construire avec nous. La force d'un rêve, sa portée poétique et a la fois pragmatique, pourra peut être alors nous extraire de ce foutoir sans véritable âme. La première chose à accomplir réside dans la prise en main de son avenir par les peuples. Continuons donc à présager et a préparer notre future Constitution. Vive la 6ème République! Vive la Sociale!

  40. Fred dit :

    Je viens de tracter pour le première fois, après avoir lu et écouté beaucoup de choses et tout cas toutes les interventions de Jean-luc Mélenchon, et les gens, je les ai trouvés intéressants. Nous devons être archi présents et à l'écoute pour comprendre être mieux à même de convaicre "les gens". Quant aux jeunes, là où j'ai été, ils semblaient à l'écoute....

  41. Sniper68 dit :

    Coucou les camarades et camarade Mélenchon,avez vous remarqué hier soir au J.T. de Pujadas, Mr Lenglet reprendre presque mots pour mots (avec son graphique en forme de mâchoire) la contraction de l'Economie par les plans de relance imposé par Bruxelles et le "Famines Mondiale International" que vous avez fort bien expliquer en meeting cette année ?
    On lâche(ra) rien et le combat continue avec 120 000 nouveaux camarades de plus.

  42. francis dit :

    Et oui cher Jean Luc, les socialistes sont des libéraux ! Non pardon - excusez car je glisse déjà en disant cela sur la pente de la pensée unique – je rectifie, c'est libéraux sont socialistes. Cela n'est pas qu'une simple tournure de phrase. Non ! C'est tout simplement psychologiquement plus juste. Ne savons-nous pas que le fond d'une personnalité resurgit dans les moments difficiles ? Et en effet, chacun sait, soit pour l'avoir expérimenté, vu ou à l'aide de son raisonnement, que dans ces moments là, les strates superficielles de la culture d'emprunt toujours peu ou prou opportuniste, peuvent facilement voler en éclat. Personnellement j'en était totalement persuadé depuis qu'un certain FH avait ouvert le coin de sa biographie sur Médiapart : un milieu petit bourgeois dont il ne se départie pas et au final le choix du socialisme. Tout est dit, c'est un choix et comme chacun le sait aussi, un choix est une direction entre 2 possibilités et non pas la voie qui vous habite. Bref, ce résultat ne me surprend. J’attendais plutôt le moment où il surgirait, et il ne s'est pas beaucoup fait attendre.
    Devant ce qui donc maintenant n'a plus rien d'un raisonnement, puisque les faits abondent. Leur logiciel est celui de leur imprégnation idéologique et culturelle, celui là même que Sarkozy employait (au moins avec une certaine franchisse, d'où ses succès) mais dont sociologiquement sont imprégnés (toutes) les « élites », que fait-on ? On coopère ! Car ainsi, on revendique une opposition au sein de la majorité, on est force de proposition alternative. Ce que peu ou prou disait encore Pierre Laurent il y a quelques jours. Arf, c'est à vous couper les bras. Combien de temps encore la poignée de véritable démocrates de ce pays se décrédibiliseront ainsi, sur les plateaux nous servant ainsi que mieux chaque jour la douche libérale ?
    Bien chaleureusement,
    La voie d'un lambda, de plus, qu'on écrase

  43. damiani dit :

    Depuis plusieurs années, dans mon canton du Gard, les bureaux de La poste ferment les uns après les autres, plusieurs jours par semaine: ainsi, hier, j'ai du utiliser ma voiture pour trouver le bureau le plus proche et oh surprise! celui ci est ouvert tous les jours, merci Monsieur le Maire de Sauveterre qui avez su trouver les arguments auprès de La Poste pour maintenir ce service public si précieux pour nous les retraités et pour les générations montantes: j'ai dit aux receveur combien cela me rassurait: Une personne qui attendait nous a dit: oui? mais cela ne va pas durer longtemps! Jean-Luc nous avons du travail sur la planche contre la sinistrose!

  44. Soso 01 dit :

    Voilà plusieurs jours que je me demande comment notre merveilleux Jean-Luc Mélenchon a pu faire passer le message qu'il y aurait, en gros, deux politiques de gauche : une bonne, la nôtre, et une mauvaise, celle de François Hollande. Ce point de vue serait éventuellement acceptable s'il s'agissait des promesses électorales mais, au vu de la politique actuelle du gouvernement socialiste, il y a manifestement trahison. On ne peut pas dire des politiques socio-libérales qu'elles aient jamais été de gauche, même si elles en usurpent le nom, ni en France ni ailleurs. Je connais des gens qui ont voté Hollande et qui en sont malades à présent. Chaque jour leur apporte une déception de plus.

  45. Poncet dit :

    Denis F, nos ingénieurs ne sont sans doute pas plus bêtes que d'autres, mais le savoir-faire ne s'acquière pas dans les écoles d'ingénieurs. Il s'acquière par la pratique et il faut bien plus de cinq ans pour savoir bien faire un système complexe. Il y a un certain nombre de choses que la France ne sait plus faire, et il y en a de plus en plus. Inverser le mouvement prendra autant de temps qu'il a aura fallu pour la déperdition. Pendant des années encore, nous devrons importer des ordinateurs (entre autres choses) parce que nous ne savons plus en faire. Et ta parité Franc-Euro devra en tenir compte.

  46. Aude dit :

    Quel argumentaire ! C'est tellement ce qui manque dans les discours lénifiants du président et du premier ministre...
    Quel découragement aussi de voir que cela ne suffit pas à convaincre des gens foncièrement de gauche mais qui n'osent toujours pas franchir le pas qui les mènerait à gauche du PS !


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