22nov 12

Le moment Moody’s et Copé

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J'ai rencontré Oskar Lafontaine ce mardi 20 novembre à Sarrebruck pour faire le point politique. Ensemble nous avons rédigé une déclaration politique sur notre perception commune de la situation de l'Union européenne

J’étais fier d’eux. A l’annonce de la dégradation de la note de la France, mes camarades du Front de Gauche ont couru manifester devant le siège de l’agence voyou. En trois heures, de bouche à oreille, tweets et textos, ils n’ont rassemblé certes qu’une petite centaine de militants en début de soirée. Mais c’est l’impulsion qui compte. Je crois que tout est dans la capacité d’initiative et de résistance dans les temps qui courent. La déclaration de guerre de la finance contre la France ne devait pas être laissée sans réplique, même symbolique. Compte tenu de ces conséquences concrètes, c’est un coup rude qui est porté au pays. La réponse politicienne du nouveau gouvernement (« c’est pas moi, c’est l’autre ») n’est pas seulement peu honorable d’un point de vue national. C’est surtout une reddition particulièrement contre-productive. Le nouveau gouvernement accepte l’appréciation de cette agence et ses prémices. C’est-à-dire à la fois son autorité et ses critères d’évaluation. Il a mis le doigt dans un engrenage dont il ne sortira plus. C’est du Papandréou pur jus. La sortie de gauche de cette nouvelle phase de la crise est de notre côté. En rencontrant une fois de plus Oskar Lafontaine à Sarrebruck cette semaine c’est cela que j’avais à l’esprit.

Le moment Copé et le nôtre

A propos de l’anecdotique, je veux dire du ridicule et des rebonds, de la nouvelle grotesque faillite des sondeurs, tout est dit. Mais ça ne compte pas vraiment. Le PS triche autant et certains ont même un logiciel pour gérer ça. Mais ce genre d’épisode exprime toujours une tendance plus profonde que ne le laisse voir le jeu confus des circonstances. Ici c’est simple : la droite confirme la mue sarkoziste vers le libéralisme économique et vers l’ethnicisme. Cela renforce pour nous l’exigence de clarté pour être identifiés dans notre distance avec la droite, qui n’est bien sûr pas en cause en dépit de la propagande nauséabonde du PS. Mais il s’agit aussi d’une claire mise à distance d’avec le nouveau gouvernement.

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Le vote des motions à l’UMP confirme cette bascule culturelle. La motion la plus droite dure a été plébiscitée. Dès lors Copé a vraiment gagné de toutes les façons possibles. Il incarne la nouvelle droite qui ouvre les portes à coups de pied et anime son parti comme un club de gym. Fillon c’est le ramassis gélatineux de la droite aigrelette, celle de la bonne société des gros bourgs, gens en place, garçons bien coiffés et filles en jupes soleil qui boivent du lait en famille mais se déchirent en soirée. Cette droite-là essayait d’être gaulliste quand elle pouvait. Elle peut être encore la plus nombreuse dans la société, elle n’est plus la force allante. Son rôle est de faire l’appoint de la nouvelle droite comme Fillon l’a fait pendant cinq ans au service de Sarkozy. Celui-ci n’avait-il pas déjà battu la vieille droite ? Fillon a perdu. Sa façon de perdre est une signature supplémentaire de sa défaite. Geignard, besogneux, notarial. Copé peut lui sauter sur la tête à pieds joints et il ne s’en prive pas. Il va le finir à coups de pieds. Il tient le manche il ne le lâchera plus ! La force ira à la force, comme d’habitude. Surtout dans ce milieu-là.

La droitisation de la droite se lisait dans le résultat du deuxième tour de la présidentielle tellement plus serré que ce qui avait été annoncé ! La dédiabolisation des Le Pen a été celle de ses idées davantage que celle de sa personne. Dès lors, tout a poussé dans le même sens. Evidemment, les autres politiciens du système se frottent les mains. Socialistes, centristes, politologues à la papa continuent comme s’ils vivaient encore dans les années 90. C’est-à-dire avec les mêmes grilles d’analyse désuète : la clef des élections est au centre, le cœur du pays est dans la tisane. La bataille pour le contrôle du robinet d’eau tiède va faire rage entre eux. Déjà au PS s’explorent les entrées rebattues du sentier de l’alliance au centre avec la bénédiction du journal « Le Monde ». Mais la société, elle, continue sa pente hors du vieux décor, hors des règles du jeu formel, en se disloquant dans les précarités et la violence du quotidien. La droitisation de la droite dit comment se formule idéologiquement la radicalisation d’une bonne partie des catégories moyennes en perdition qui avaient adhéré au système et ne savent plus que faire. La dynamique est de leur côté pour l’instant. Il y a un moment Copé aussi longtemps que le Front national fait le chauffe-plats de ses banquets.

Notre problème est que nous ne sommes pas en situation pour l’instant de créer l’effet parallèle vers notre camp. Le pire vient évidemment de l’action délétère du Parti Socialiste. En validant les thèses de la droite, comme par exemple sur le coût du travail, ou en donnant raison aux mouvements corporatifs, comme par exemple celui de la médecine libérale, le nouveau gouvernement et son parti rétrécissent tout l’espace culturel où poussent les idées de gauche. Il atrophie le champ de conviction en quelque sorte. Le plus lamentable n’est pas tant sa façon de traiter par le mépris alliés et concurrents. C’est la coupure qu’il introduit dans les forces sociales de la gauche entre ceux qui sont poussés à la résignation par le comportement du parti dominant et ceux qui résistent. Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi. Sans oublier le défi autrement plus angoissant de l’auto-isolement politique de ceux qui chôment de longue date ou sont dans l’hyper précarisation.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas un secret : le Parti de Gauche, comme la totalité des représentants des partis du Front de Gauche à la coordination, sauf ceux du PCF, étaient partisans de voter contre ce budget. Ce n’est pas une affaire de posture plus ou moins frontale vis-à-vis du PS et de son budget. C’est d’abord une appréciation sur le fond : c’est un mauvais budget pour le pays et dans le contexte de récession commencée. C’est le budget de la plus grande contraction de la dépense publique depuis plusieurs décennies. C’est aussi le budget d’une RGPP aggravée dans tous les ministères non sanctuarisés. Enfin parce que nos groupes parlementaires ont voté contre la loi de programmation budgétaire pluriannuelle. Dès lors il est normal d’en refuser la première application. Mais le fond est aussi politique : il s’agit de la mise à distance qu’il faut affirmer avec tout le système et la politique du nouveau gouvernement. Bien-sûr, aucune voix des nôtres n’a soutenu ce budget. Pas un parlementaire du Front de Gauche n’a voté le budget des socialistes. C’est le point clef. Il n’y a donc pas de fracture politique dans le Front de Gauche à propos de l’autonomie face au gouvernement et au parti qui le dirige.

Le groupe à l’Assemblée s’est donc abstenu. Mais pourquoi pas de vote contre ? Croyons-nous réellement qu’il peut se passer quoi que ce soit qui inverse la politique du nouveau gouvernement hors des clous de la loi de programmation budgétaire contre laquelle nous avons voté ? L’orientation n’est-elle pas affichée sans ambages ? Nos amendements n’ont-ils pas tous été rejetés ? Et cela alors même qu’ils étaient exactement rédigés comme ils l’étaient à l’époque où nous étions dans l’opposition et que les socialistes les avaient votés avec nous ? Cette ligne n’est-elle confirmée et approfondie depuis par le plan Gallois et la déclaration de la conférence de presse du président ? Je sais très bien que nous partageons tous cette appréciation. Que veut dire alors l’abstention dans ces conditions ? Selon nous c’est une source de confusion pour les nôtres et un signal de souplesse que la violence du gouvernement Ayrault interprète comme un aveu de faiblesse et l’affichage d’une divergence interne au Front de Gauche. Tout cela parce que les socialistes et leurs journalistes jouent le petit jeu de répéter que nous votons avec la droite ? Qui est-ce que cela trouble à part ceux qui sont déjà troublés de toute façon ? Le PS faisant la leçon sur les votes avec la droite après sa collusion avec le traité de Sarkozy ?

Au Parti de Gauche nous entendons autour de nous une exigence forte d’être clairs et nets, faciles à identifier. C’est la période politique qui l’exige. Cette attente doit-être entendue. C’est de cette manière de faire que dépend notre capacité à être entendus dans le pays profond. Pour l’avenir s’impose le débat sur la conception que nous avons de la façon dont doivent fonctionner ensemble les groupes parlementaires et le Front de Gauche. L’exigence du travail collectif entre le Front et les groupes doit s’imposer en dépit de toutes les difficultés pratiques que notre petit nombre d’élus soulève. D’autant plus que nous travaillons sous le double régime du groupe autonome et du vote autonome de chaque parlementaire. Il faut dire avec franchise que cette conception de la place, du rôle et du pouvoir solitaire des parlementaires ne correspond pas à l’idée que nous nous en faisons. Le Front de Gauche est une construction permanente. Il ne peut avancer sur le régime du fait accompli sur les décisions collectives. Je n’évoque toutes ces questions que pour deux raisons. D’abord en direction de ceux qui me demandent déjà des explications sur ce vote à l’Assemblée. Ensuite pour que chacun de mes lecteurs que cette question intéresse fasse le même effort que moi pour traiter les problèmes qui se présentent en prenant en compte toutes ses dimensions et avec la volonté de sortir par le haut de toutes les difficultés. Sans rien céder de ce qu’il croit juste.

Le mariage pour tous ? Pour tous ? Le mariage de qui ?

Le droit au mariage pour tous, c’est-à-dire l’extension de ce droit au mariage aux homosexuels, est un utile ouvre-boite. Combien d’indifférents sont en train de découvrir l’intérêt qu’il y a se mêler des débats réputés abstraits ou philosophiques quand on essaie de les faire vivre. Je suis prêt à admettre que sur le moment la pleutrerie de Hollande l’ait poussé à marquer un recul pour se faire bien recevoir chez les maires où la droite est active. Mais sur un tel sujet tout fait sens avec une force que ne portent pas d’autres sujets. Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est l’avancée d’une ligne cohérente avec une vision de ce qu’est la loi, la communauté légale et même la république. Il a juste oublié qu’il s’agissait de la dignité de personnes déjà beaucoup brutalisées.

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Mais comment oublier le pronostic que les stratèges me rabâchaient : « Hollande lâchera tout sur le social et l’économique. Mais il regroupera la gauche sur les thèmes de société. » C’était la stratégie Zapatero en Espagne. Pourtant, ici, il a cédé à la première escarmouche. C’est trop ! En trop peu de temps ! Qu’est-ce que ça montre ? Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est la confirmation d’une vision globale. Je m’étais senti bien seul quand j’ai tiré la sonnette d’alarme sur les trouvailles de François Hollande discrètement glissées en cours de campagne à propos de l’introduction dans la Constitution d’un renversement de la hiérarchie des normes en plaçant le contrat au-dessus de la loi ! Et quand il a rappelé qu’il comptait introduire dans la réforme constitutionnelle « la démocratie sociale » j’ai noté dans ce blog combien j’étais étonné qu’aucun journaliste ne le relève. D’un autre côté, depuis plusieurs semaines, les responsables socialistes qui s’expriment sur la prochaine vague de décentralisation ne cessent de faire l’apologie d’un fumeux « droit d’expérimentation législatif local ». Tout cela forme un tout, une doctrine : c’est la république à la carte, la loi à géométrie variable. C’est-à-dire la fin du droit égal pour tous et partout. Appliqué au droit social c’est aussi terrifiant qu’appliqué aux droits de la personne.

Je trouve finalement assez significatif, et lamentable, que ce soit à propos du mariage pour tous que ce débat de fond affleure à la surface. Car dans le mariage pour tous il y a l’idée de la fin d’une disqualification. Le mariage pour tous affirme que tous les couples sont égaux en droit. Donc d’une façon ou d’une autre que les personnes qui les constituent sont elles aussi égales en droits à tous les autres. Mais ce n’est rien d’autre que la fin d’une discrimination. En effet, le mariage civil n’est pas un sacrement ! C’est un contrat de vie commune passé entre deux personnes devant la société toute entière représentée par l’officier d’état civil. A partir de cette conception classique, dès lors qu’un droit est reconnu, s’y opposer, c’est s’opposer à une liberté fondamentale. Y faire obstruction serait un abus de pouvoir. D’ailleurs, actuellement, le code pénal sanctionne cet acte. Raquel Garrido, mon avocate, m’indique que l'article 432-1 du Code pénal prévoit bel et bien le délit « d'obstruction à l'exécution de la loi par une personne dépositaire de l'autorité publique ». Le maire est dépositaire de l’autorité publique en tant qu’officier de l’état civil. Si les maires, pourtant officiers d’état civil, étaient autorisés à l’objection de conscience pour l’application de la loi chaque fonctionnaire pourrait alors légitimement prétendre à une telle objection dans l’exercice de son métier. C’est la logique d’une situation où la communauté légale ne serait plus une et indivisible. Un droit ne vaudrait que si je l’admets. Le fondement du régime républicain serait atteint.

L’intention discriminatoire dans le cas de Hollande prend la forme plus euphémique du différentialisme. La « liberté de conscience » à bon dos dans cette affaire. Sa seule évocation fonctionne comme une flétrissure. En quoi la « conscience », car bien sûr seule une conviction religieuse peut prononcer une telle injonction, pourrait-elle être offensée par un mariage civil ? Personne n’a l’intention d’obliger les religieux à célébrer des mariages homosexuels dans leurs temples ! En quoi un acte d’état civil à propos d’un contrat légal entre citoyens adultes consentants peut-il impliquer la conscience d’autrui jusqu’au point de lui enjoindre de s’y opposer? Evoquer la liberté de conscience c’est bel et bien sous-entendre un doute sur la valeur morale du mariage des homosexuels. Je ne m’épuise pas à démontrer le caractère infâme de l’insinuation implicite de la vision de François Hollande. Je me contente de demander : quel problème moral soulève le mariage de deux personnes homosexuelles ?  Quel tort est fait ? A qui ? Allons au bout de cette façon de voir.  

Personne n’est obligé d’être maire. Il faut quand même le rappeler ! Les maires qui voudraient réserver le mariage aux hétérosexuels parce que leurs convictions religieuses les y obligent doivent choisir entre les injonctions de leur conscience et les obligations de leur fonction. Ils ne sont obligés à rien contre leur « conscience » : ils peuvent démissionner. Accorder à chaque élu le privilège personnel de dire s’il veut bien ou non appliquer la loi est un abus qui a déjà été châtié. Raquel Garrido me dit que la Cour d'appel de Papeete a condamné, en septembre 2011, à 4190 euros d'amende, pour obstruction à l'exécution de la loi, un maire ayant refusé "en raison de ses convictions religieuses" de célébrer le mariage d'une personne transsexuelle !

C’est maintenant le moment de se mettre du côté du sens de l’acte que veut poser le refusant pour bien en mesurer la portée. Celui qui refuse de marier quelqu’un d’autre peut le faire tout à fait tranquillement. Chaque semaine des dizaines d’adjoints officient à la place du maire. C’est évidemment pour des raisons d’emploi du temps des uns et des autres. J’ai connu cet exercice. On se répartit les samedis après-midi et même les tranches horaires entre adjoints-au-maire pour ne pas y passer tout son temps. Parfois, on insiste pour marier tel ou tel couple, souvent à sa demande, parce qu’on connait les époux. D’autres fois on a l’élégance de se défausser sur un collègue quand on a un différend personnel avec tel ou tel qu’il faut marier. J’ai connu aussi un cas ou un copain s’est dédit pour ne pas avoir à (re)marier son ex-compagne ! On comprend ! Ces choses-là se font à la bonne franquette et sans déballage infamant. Dans le cas des maires qui ne veulent pas marier des homosexuels du « fait de leur conscience », c’est le contraire. Il s’agit d’une discrimination ostentatoire. Donc elle est stigmatisante par intention! L’indifférence à la dignité des uns au motif de la « conscience » des autres est tellement révélatrice ! Cet aspect du problème posé n’a pas l’air de déranger le Président Il n’y a pas meilleur indication des archétypes qui le structurent sur le sujet.

Pourtant cet épisode qui ressemble tellement à une reculade devant les groupes de pression religieux n’en est pas une. C’est l’affirmation d’une doctrine constante de François Hollande. Le différentialisme est un fond de référence très construit chez lui. Davantage sur un mode politique que philosophique car il n’a pas d’appétence à la philosophie ni aux constructions doctrinales explicites qui exposent ceux qui les portent à donner prise aux autres. S’il est quelque chose, c’est un sophiste. En tout cas il n’est que faiblement universaliste. La République chez lui est un impensé doctrinal. Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne soit pas républicain. Pour résumer son rapport à cette idée je dirai qu’il pratique mais il ne croit pas. Comme beaucoup de technocrates de la deuxième gauche socialiste, rien de tout cela ne lui parait mériter passion ou systématisation. Ultra-sensible au rôle des « corps intermédiaires », ceux-ci lui paraissent plus proches de l’ordre spontané et durable des réalités humaines, plutôt que l’interminable tension qu’implique notre idéal républicain. La nouvelle doctrine a donc là aussi remplacé l’ancienne sans crier gare, de petit bougé en petit glissé. Comme la politique de l’offre est devenue la nouvelle doctrine à la place de l’ancienne politique de la demande, le « chacun sa vérité » devient vite une sorte de « chacun sa loi », remplace l’universalité du droit et des droits. A présent, c’est à bouche que veux-tu ! Tous les hiérarques socialistes qui courent la campagne pour vendre la troisième étape de la décentralisation se lâchent : expérimentation législative locale, exceptions et exemptions régionales, tout y est. Et cela fait doctrine où de l’intime à l’état tout est relatif et vrai en même temps. Tel est le soubassement idéologique qui fait ensuite du libéralisme économique le prolongement naturel du libéralisme « philosophique » de notre temps. Le blabla sur les « territoires » et leurs « identités » prépare le droit à géométrie variable, le code du travail à la carte et la loi « adaptée aux réalités du vécu ». Le social-libéralisme est un avachissement de la forme républicaine posé sur les cintres de l’ancien régime.   

L'Allemagne, c'est le problème

Dans cette partie je mets au clair mes idées à propos de la politique du gouvernement allemand actuel. Donc de l’Allemagne. C’est un résumé. Dans mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » je suis déjà venu sur ce point. Très rapidement. Mais je l’ai fait. Je m’oppose à « l’irrealpolitik » qui consiste pour des dirigeants français hors du réel à ne pas être capable de voir la volonté de puissance quand elle se manifeste. Que ce que l’on nomme « la crise » ne cesse jamais d’être le cadre d’action d’une stratégie du capital contre le travail pour l’appropriation de la richesse ne doit pas faire oublier que les événements prennent toujours leur place dans des cadres qui leur préexistent : les nations, entendues comme espaces de normes, de règles et de culture politique, autant que les classes sociales. A la fin de cette partie, je publie une déclaration commune que nous avons rédigée, Oskar Lafontaine et moi, mardi de cette semaine à Sarrebruck où j’ai fait un saut depuis Strasbourg où je siège au Parlement européen cette semaine.

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Il y a une semaine, après une matinée à Hénin-Beaumont, je suis allé à Bruxelles où madame Merkel devait parler devant la conférence des présidents qui avait ouvert ses portes à tous les députés. J’avais été suffoqué par l’arrogance du ton et le caractère dominateur de son propos. Sa façon de parler des Grecs et des Portugais m’avait scandalisé. Cette semaine je suis allé faire le point avec Oskar Lafontaine à Sarrebruck, comme je le fais à intervalle régulier. Nous avons rédigé une déclaration pour conclure notre soirée d’échange dans son bureau au Land de Sarre, puis au restaurant français des lieux. Oskar a une bonne fourchette et le bec fin, croyez moi. Mais surtout il pense vite. Oskar est conscient des dégâts que provoque madame Merkel, pas seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan de la perception négative que les autres peuples se font de son pays. Il pense qu’elle n’a pas de culture européenne, qu’elle est très marquée par son origine enfermée dans l’ancienne RDA. Cela me ramène à une réflexion plus générale sur l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui et le problème qu’elle pose à toute l’Europe et à ce que l’on appelait il y a peu la construction européenne.

L’Allemagne c’est le problème en Europe. C’est sans doute même le problème fondateur. C’est pour contenir une propension allemande à toujours vouloir pousser les murs que les politiques européennes ont été construites. La première union européenne, n’en déplaise à la légende dorée, n’a pas d’autres but que d’empêcher une retour de l’antagonisme franco-allemand inacceptable dans le cadre de la confrontation avec le glacis soviétique dont la point avancée sur l’ouest était… l’autre Allemagne. Quand la réunification s’est faite, on a su immédiatement que l’histoire ne s’était pas effacée autant qu’on le croyait. Comme les Français l’exigeait, le gouvernement allemand mit un mois à reconnaitre la ligne Oder-Neisse comme frontière intangible à l’est. Mais il reconnut. Ce ne fut pas la même musique quand, sans attendre les garanties que les Français avaient demandées sur les droits de minorités, Berlin reconnu l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en quarante-huit heures, aggravant le sentiment d’impunité des dirigeants Croates d’alors. Ces souvenirs nous font rappel au réel. L’Allemagne est une puissance politique en premier lieu. Souvent les dirigeants français pratiquent un angélisme très bêta à ce sujet. Comme ils sont travaillés à mort par le déclinisme ambiant et très intrusif de la bonne presse des élites françaises, ils commettent deux erreurs. La première est de croire que les dirigeants allemands sont complexés comme eux. La seconde d’oublier que l’esprit de capitulation est une tradition des élites françaises. Comment oublier l’ampleur de la collaboration de celles-ci pendant l’occupation nazie ? Ni combien et quels journaux durent être confisqués à la Libération.

La réunification de l’Allemagne avait donné lieu à une première tension. L’ouest établit une parité de un pour un entre les marks des deux côtés. Une folie que Oskar Lafontaine à l’époque avait été un des rares à dénoncer. La droite douta de son patriotisme ! Cette accusation fonctionnait comme un aveu, en quelque sorte. Car alors on voyait bien qu’un tel taux de change aberrant ne pouvait avoir qu’un but : finir d’un coup la réunification. Dit autrement : empêcher que l’unification ne prenne du temps et de ce fait même soit contrariée ou utilisée par d’autres dans la durée. Un peu de temps, il est vrai, aurait permis à une classe politique de se reformer à l’est, de défendre une identité spécifique collective et ainsi de suite. La volonté de puissance est donc présente dans cette précipitation. Au plan économique, elle engendra une surchauffe liée à la mobilisation de milliards de marks pour remettre l’est aux normes productive de l’ouest. Les taux d’intérêts s’envolèrent pour contenir le risque de l’inflation. Toute l’Europe fut obligée de suivre. Il s’agissait d’éviter de se faire siphonner toute l’épargne par le mark. Et il fallait respecter le système de parité fixe entre monnaies européennes nommée à l’époque « serpent monétaire européen ». Cela fut fait au prix de taux d’intérêts grotesquement élevés. La croissance fut déjà mise en panne partout. Mais l’Allemagne avait le dernier mot. En ce sens nous avons tous payé pour la réunification. Seuls les naïfs jetaient de petits sanglots d’émotion sans tenir aucun compte du géant qui venait de surgir comme première conséquence peu favorable de la fin du bloc de l’Est. On échangea tant de bonne volonté contre la mise en place de l’euro. Je me souviens de l’argument du président Mitterrand aux jeunes sceptique de mon acabit. En substance : « Nous allons clouer la main des allemands sur la table et la finance ne pourra plus spéculer contre la monnaie de nos gouvernements ». Comme on avait connu quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé après notre victoire de 1981, ce genre d’arguments ne laissait pas insensible. Je fus convaincu. Je votai donc le traité de Maastricht. On connaît la suite.

Depuis, c’est l’Allemagne qui nous a cloué les mains sur la table et ce sont ses médiacrates, ses hommes de paille type Schroeder et les déclinistes de la cinquième colonne en France qui complotent contre nous comme l’a montré la séquence qui a précédé la parution du torchon anglais « The Economist ». Préparation d’artillerie magnifiquement synchrone avec la dégradation de la note française par une des agences voyous. A présent l’Allemagne s’est installée sans trop d’efforts au poste de commande. Nous vivons l’Europe allemande ! C’est-à-dire une Europe conforme aux intérêts des seuls rentiers allemands, retraités ou en passe de l’être, qui ont choisi la retraite par capitalisation. Il s’agit là de 15% de la population, la plus aisée, installée aux postes de commande et servant de caution aux intérêts parallèles des mêmes rentiers dans toute l’Europe qui aiment l’euro fort et les cours de bourse stables ou en hausse dont dépendent leur revenus présents ou futurs.

Pour l’instant qui est gagnant ? On nous le rabâche assez. L’Allemagne. Toute ses gesticulations austéritaires et sa propagande, dans et hors le pays, payent, au sens littéral. Elles compensent dans l’imaginaire débile des salles de marché et des transactions électroniques automatiques, les faiblesses de sa situation réelle. Car la situation de l’Allemagne n’est pas brillante. Le vieillissement de sa population n’est pas réversible, à court ni moyen terme, et il engendre une dépendance sociale que nous ne faisons que commencer à constater. Le modèle productif est exclusivement fondé sur l’export. Il fonctionne par niches. Il est donc presque exclusivement dépendant de la demande extérieure alors même que sa politique contribue à déprimer sévèrement. Sur le marché intérieur allemand, la consommation est frappée de plein fouet par la pauvreté croissante. Les engagements financiers du pays dans les systèmes de garanties financières européennes sont très lourds. Tout cela doit nous aider à évaluer correctement le rapport de force avec l’Allemagne au lieu de nous traîner à la remorque de la chancelière, des retraités et des trouillards.

Car une partie du tableau se dérobe. L’agitation du moment ne doit pas nous faire perdre de vue le sens général de la tendance. Tout le monde sait que la Grèce ne paiera pas. Tout le monde sait que la contagion de la récession par les politiques d’austérité va frapper à mort le système européen en le plongeant dans le cercle vicieux de la hausse du chômage, de l’aggravation des déficits, et donc de la hausse de la dette. Ne méprisons pas nos adversaires. Ils savent comme nous que le brasier est allumé. Donc ils anticipent. Quoi ? Le tableau du jour d’après. Le tableau conforme à la volonté de puissance des conservateurs allemands et de leurs auxiliaires est le suivant. L’Europe du sud expulsée de l’euro. La France au tapis politique. L’ancienne zone mark rétablie sous appellation d’euro maintenu. Mais, bien sûr, ce n’est qu’un scénario. Rien de plus. Le futur est si profondément probabiliste. En tous cas, je sais que si j’avais à en connaître, je placerais ce scénario comme une des grilles d’explications de comportements sinon inexplicables. Et plutôt que de m’y retrouver conduit par naïveté je me tiendrais à distance de tout ce qui pourrait y conduire, même par mégarde.

Pour éviter le fractionnement et l’explosion de la zone monétaire il faut éteindre la crise de la dette. Pour cela il faut éponger tous les titres de dette d’état qui traînent, quelle qu’en soit la forme, et les jeter au frigo de la BCE. Celle-ci doit être autorisée à assurer le financement direct des Etats par la Banque centrale et accepter une solide et entraînante dévaluation de l’euro qui ré-ouvre le marché mondial aux marchandises européennes. Naturellement ils ne feront rien de tout cela avant que le système craque. C’est-à-dire avant qu’un pays fasse défaut. Ou que l’Allemagne passe, elle aussi, dans la zone rouge. Si un pays fait défaut, soit la contagion disloque tous le système bancaire et donc tous les systèmes politiques, soit l’Allemagne parvient à se tirer de la fournaise et on arrive au scénario évoqué précédemment. Avant cela notre carte peut être jouée sans complexe. En ce qui concerne l’alternative de gauche que nous voulons incarner, le moment est à bien comprendre, bien mobiliser, bien se préparer, bien construire une force cohérente et qui sera notre point d’appui le moment venu. Dans ce registre il n’y a pas de petits progrès ni de petites tâches.

Déclaration Oskar Lafontaine et Jean Luc Mélenchon.
A Sarrebruck, le 20 novembre 2012.

« Nous constatons avec consternation l’usage qui est fait de l’Union Européenne comme outil d’une politique d’austérité généralisée. Elle ne mène nulle part sinon à un désastre auquel aucun pays ne pourra échapper. Cette politique discrédite l’idéal européen en conduisant nos peuples dans l’impasse de la destruction de l’Etat social, la récession économique et l’indifférence écologique. Nous mettons solennellement en garde contre l’incitation aux égoïsmes nationalistes que cette politique cruelle provoque. Nous savons qu’en brutalisant partout les procédures parlementaires pour imposer aux peuples des plans d’ajustement structurels néolibéraux la démocratie elle-même est mise en cause. Imprégnés des leçons de l’histoire de notre vieux continent, nous voulons alerter les consciences en rappelant que la misère sociale, la récession et la compétition généralisée entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence. Cette menace commence en Europe !

Nous déplorons que la social-démocratie européenne n’oppose plus aucune résistance aux injonctions du capital financier, ses agences de notation, et ses marchés. Nous avons vu Georges Papandréou en Grèce, Zapatero et Socrates en Espagne et au Portugal capituler sans condition. Puis nous avons été stupéfaits de voir le nouveau gouvernement français s’aligner purement et simplement sur les directives du traité rédigé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, pour affronter la destruction sociale de l’Europe et garantir la paix, les salariés doivent construire de nouvelles majorités politiques de gauche et augmenter leur capacité d’initiative citoyenne. Nous connaissons bien la difficulté de mobilisation dans un tel contexte ou la peur du lendemain et la pression du chômage et de la misère paralysent tant de forces ! Nous voyons l’extrême droite progresser partout en Europe. Mais nous voyons aussi nos forces émerger avec vigueur jusqu’au seuil du pouvoir comme en Grèce avec SYRISA. Nous affirmons notre certitude que la chaine austéritaire qui enserre les peuples européens va craquer quelque part dans l’un des pays aujourd’hui martyrisé, comme ce fut le cas après la décennie d’ajustement structurel en Amérique du sud. Une révolution citoyenne s’inscrit comme nécessité en Europe. Le peuple doit pouvoir fixer librement la politique qu’il pense bonne pour lui, sans être soumis à des procédures de contrôle préalable non démocratiques et des punitions, comme ceux qu’imposent les nouveaux traités européens. Cette exigence se vérifie dans bien des endroits dans le monde. Elle a donné lieu a des changements profonds en Amérique du sud et au Maghreb. Nulle part ils n’ont pris leur forme définitive. Mais partout ils expriment une puissante aspiration pour la démocratie sociale et politique. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne. Nous voyons avec espoir la Confédération Européenne des Syndicats (CES) organiser l’action de résistance des salariés. Nous saluons le travail du Parti de La Gauche européenne pour soutenir la coopération active des partis de la nouvelle gauche européenne dans la lutte des peuples. Nous affirmons notre confiance dans notre capacité, le moment venu à diriger les nouveaux gouvernements progressistes qui sont nécessaires pour changer le cours de l’histoire et éviter la catastrophe ! Nous appelons toutes les consciences progressistes à entrer dans ce combat. »


470 commentaires à “Le moment Moody’s et Copé”
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  1. cerise verte dit :

    La description de la droite de Fillon super, j'ai les mêmes à la maison. Je ne suis pas sur que Copé soit plus à droite mais de toute façon on s'en fout et on les remercie pour cette franche rigolade, même si le spectacle en dit long sur l'état de notre "bonne veille 5ème république" !
    Par contre, deux fois que je relie le paragraphe sur l'abstention des députés et je le trouve vraiment pas clair il manque surement l'essentiel : le pourquoi réel de cette abstention (quel est l'explication du PCF).

  2. JeanL dit :

    Bravo une nouvelle fois pour ce billet mais je suis effrayé par la tendance du PS à remettre en cause ainsi les fondamentaux de la République. Et je ne sais pas non plus comment nous pourrons sortir de la difficulté avec le PCF qui essaye de sauver ses mandats locaux...L'unité est un dur combat! Et attention aux démonstration de faiblesse, vous avez raison aussi là dessus car si comme je l'imagine compte tenu de sa politique le gouvernement va se planter grave... où serons nous si nous n'avons pas clairement, fortement, et de manière coordonnée affiché nos différences...La peur est toujours mauvaise conseillère.

  3. EGR dit :

    Encore un autre exposé riche en détail qui combine l’analyse des problèmes à la présentation des enjeux politiques. Je me permets un petit complément par rapport à la réunification allemande :
    Le choix du taux de change n’avait pas seulement les conséquences politiques décrites par M. Mélenchon, mais accélérait aussi la destruction de l’industrie est-allemande, dont les produits devenaient d’un coup ‘hors prix'pour ces partenaires commerciaux traditionnels en Europe de l’Est. Certes, la domination des producteurs de la RFA semble être inévitable dans le contexte de la réunification, mais une transition plus lente auraient peut-être permis une restructuration plus saine de l’économie est-allemande, bien-sûr au détriment des agents industriels et financiers de la RFA.
    Force est donc de constater que la réunification rapide, bien qu’elle soit voulue par une majorité de la population est-allemande, ouvrait la voie à une série de problèmes économiques, sociaux et politiques. En tout cas, toute volonté de faire ‘autrement’, de mettre en cause au moins quelques éléments du modelé ouest-allemand a été détruite de manière très rapide et efficace – au grand malheur des forces de gauche socialiste.

  4. Thierry dit :

    Félicitations à tous les 2 pour cette déclaration qui alerte nos générations futures sur la spirale infernale dans laquelle ils seront emportés si la mobilisation des progressistes n'est pas suffisante.

    Il est important que les jeunes allemands, les jeunes français, les jeunes européens fassent corps face au danger de l'absence de résistance des sociaux-démocrates.

    L'idéal Européen se doit d'être défendu toujours et encore plus aujourd'hui qu'hier. Nos enfants n'ont pas été confrontés à la misère sociale, la récession toujours terreaux de guerre et de violence. Ils pensent, aidés en cela par des médias à la solde du pouvoir capitalistique, que cela ne peut se reproduire.
    Merci pour votre mise en garde.

  5. La droite actuelle est l'héritière en ligne directe de cette droite bornée, impitoyable, obtuse, dont on a dit qu'elle fut la plus bête du monde.Celle qui n'a rien voulu retenir de la Révolution, des ultras de Charles X, de la haine de la République, de l'injustice sociale, de la ligne Maginot, de la collaboration, du colonialisme, de l'ultra libéralisme le plus abject.Le drame et qui va très rapidement nous couter très cher, c'est qu'en face de cette droite hargneuse et stupide, nous avons une fausse gauche, sotte et lâche.Cette sottise et cette lâcheté sont certes générales et gangrènent toutes les gauches molles de la planète.Mais la gauche officielle actuelle est encore plus coupable, car la France a derrière elle plus de deux siècles de luttes émancipatrices qui ont porté leurs plus beaux fruits entre 45 et 75, par application intégrale du programme du Conseil National de la Résistance, visant à mettre l'économie au service de l'intérêt général.C'est tout cet héritage que les sociaux libéraux, à plat ventre devant le Veau d'or, sont en train de finir de liquider. Les médias feraient bien,ne serait ce que pour s'éviter de pleurer dans quelques mois des larmes de sang, plutôt que parler sans cesse du FN, d'informer les citoyens qu'existe une gauche, une vraie, avec un programme, capable de gouverner et de relancer l'économie.Il n'est pas douteux que les politiques d'austérité, engendrant la récession, n'ont dans toute l'Histoire de
    l'Humanité, jamais réussi nulle part, et sans aucune exception.La politique menée en Europe est exactement la même que celle menée entre 1930 et 1933 en Allemagne. On connait la suite !
    Ne parler sans cesse que du FN comme issue, certes regrettable, au marasme actuel est irresponsable.Lorsque le capitalisme le plus sauvage, soutenu par les droites dures (et maintenant par les gauches molles) perd la boule, il n'hésite pas à préférer la dictature à toute autre voie.Le choix sera simple très bientôt pour les peuples d'Europe :
    - L'issue vers le bas en passant par la dictature.
    - L'issue par le haut, en mettant au pouvoir des gauches réellement et résolument progressistes, sur la base d'un programme clair et aussi réalisable que celui du CNR précité.C'est à cette tâche urgente d'information citoyenne que devraient s'attacher les médias, s'ils étaient vraiment libres de faire leur métier : informer. Et non désinformer !

  6. Jeannot dit :

    Je viens de prendre connaissance de cette longue communication fort intéressante.
    Je me permets d'insister que l'action qui m'apparaît la plus urgente et la plus nécessaire pour le Front de Gauche est la mise en place d'une communication qui soit audible et s'affirme d'une seule voix. Je sais que ce vœu est plus facile à dire qu'à réaliser mais parfois il s'avère aussi indispensable de" pousser les murs"
    Une très grande satisfaction de lire J.L. Mélenchon dénoncer la position de l'Allemagne au début du conflit des Balkans.

  7. Il faut poursuivre la pression auprès de nos élu-e-s pour que le vote soit contre au Sénat d'autant que là il y a un précédent la présentation l'an dernier d'un "contre-budget" avec les socialistes.
    Jean-Luc il n'y a pas que le Parti de Gauche qui dit qu'il faut voter contre. Je connais de nombreux communistes qui ont écrit dans ce sens à André Chassaigne. Je comprends le vote du PG et de la FASE avec les communistes à l'assemblée pour que le Front de Gauche n'apparaisse pas divisé, mais il faut renvoyer l'ascenceur au Sénat, afin que nous nous mettions clairement "à distance du PS". J'aime bien cette formule qui n'est pas celle "d'opposition de gauche" du NPA.
    Je ne crois pas comme certains l'ont dit ici que ce soit les municipales qui déterminent le vote des communistes, mais simplement une divergence sur le niveau de la "mise à distance". En effet d'ici les Municipales la situation peut être inversée à gauche et que ce soit nous qui soyons en-tête de la gauche.

  8. hopfrog dit :

    Un billet remarquable, comme d'habitude. Le volet consacré à l'Allemagne est un modèle de clarté. A vous lire, on se sent plus intelligent.
    Quant à Hollande, on pourrait dire, en gros, qu'il croit pouvoir gouverner la France comme il a géré le PS : à coups de compromis bancals, de marches avant-arrière, de petites concessions faites sur un coin de table et accordées aux uns ou aux autres, et surtout aux grandes gueules qui pourraient lui causer des ennuis. Si le Président ne sait pas faire preuve de fermeté, qui pourra le faire à sa place ? Et comment les citoyens pourront-ils lui garder leur confiance ?

  9. naif dit :

    @JL Mélenchon écrit:
    "Fillon c’est le ramassis gélatineux de la droite aigrelette, celle de la bonne société des gros bourgs, gens en place, garçons bien coiffés et filles en jupes soleil qui boivent du lait en famille mais se déchirent en soirée."

    ... et JF Copé c'est la femme ramenée à sa couleur de cheveux décolorée platine et aux racines brunes. C'est aussi des garçons au teint blanc lisse et mèches XVIème fragiles d'apparence et fort en droite dure, croix de bois, croix de fer si je meurs.... Je retourne lire le billet.

  10. Degorde dit :

    Je repasserai plus longuement tout à l'heure, ce billet a besoin d'être bu lentement tant le lait est riche.
    Pour l'instant une première réaction. Je suis assez d'accord avec naïf. Il y a pas tant de différence que ça entre Fillon et Copé, la seule peut être est que Fillon considère que les idées que met en avant Copé sont un expédient qui pourrait être utile le moment venu. Il les ignore comme on remet son couteau dans sa poche ou le cran de sûreté sur son revolver. Tous les deux sont de la droite dure, héritiers à part égales et viriles de Sarkozy. la seule chose à faire est de les ignorer eux, mais de rentrer dans le lard de leurs affidés à chaque fois que c'est possible. Ces gens là sont de plus en plus dangereux.
    Notre société se crispe dangereusement. En face ? Il y a un président, gardien des institutions pleutre au possible, sorte d'Albert Lebrun version 1940 revue et corrigée XXIème siècle, et un petit politicard de province, larbin de Vinci appelé Jean Marc "zéro". Total, reste plus que nous du Front de Gauche pour les affronter. Au moins on sait quoi faire.
    A + Et amitiés à tous.

  11. Paul Volfoni dit :

    Le Proverbe qui ne dit mot consent est bien d’actualité. Si on reste silencieux face à une décision défavorable ou immorale, on donne implicitement son aval. Après on ne peut pas vraiment contester cette pseudo-adhésion. Je crois que la recherche à tout prix du consensus ou du compromis finit toujours dans les faits, par être, à la fin, néfaste au but recherché.
    Certes, le FdG ne pèse pas encore assez sur l’espace politique et un choix va devoir être envisagé prochainement. Ou on accompagne le capitalisme financier et on retournera s’associer au parti dominant ou soit on se met en rupture avec le capitalisme financier existant avec le risque de beaucoup perdre ou de beaucoup gagner en se dissociant du parti dominant.
    Pour faciliter le choix allant vers une plus grande autonomie, il faudrait trouver des ressources financières par des adhésions en masse ou trouver des sources de revenus autres qui garantiraient l’indépendance et la pérennité du FdG et de ses composantes. Le nerf de la guerre : ce sont les sous. Oskar Lafontaine et Jean Luc Mélenchon utilisent des mots justes mais ils me semblent encore bien seuls même si de plus en plus de gens commencent à se poser des questions. Le chemin est encore long.

  12. perigo dit :

    Ton développement sur la "liberté de conscience" que prône Hollande Jean Luc n'est pas seulement éclairant mais... éclatant surtout lorsque tu distilles avec précisions le nombre d'applications que cette approche rend possible dans la vie réelle. Là où tu mêles avec aisance Histoire et philosophie afin de nous tracer un chemin, d'autres renient perpétuellement ces héritages, tout en se voulant être les héritiers (république, droits fondamentaux, libertés...) dans le simple but de rassurer leur bonne conscience de bourgeois prétendument éclairée. Le "logiciel Hollande" que tu analyses en revenant sur ses origines philosphiques (si il y en a...) fonctionne merveilleusement bien dans cette France sans goût ni saveur. La lecture de cette bonne drogue intellectuelle que tu nous fournis en quantité à un défaut : comme toutes drogues, lorsqu'on a l'a consummé, on doit aussi assumer la descente, celle d'un retour à la réalité. En attendant la prochaine bouffée...amicalement

  13. Maignial dit :

    Le gouvernement allemand a remplacé la guerre traditionnelle par la guerre économique. Cette dernière fait moins de dégats à court terme, mais s'avère plus sournoise. Beaucoup de gens n'en n'ont pas encore conscience et croient que nos discours sont des délires. Mais j'ai toujours l'espoir qu'en France, le peuple n'attendra pas que les choses aillent aussi mal qu'en Grèce ou en Espagne pour réagir.

  14. cerise verte dit :

    Avant les élections où j'allais à reculons en lançant à la cantonade "au moins Hollande il fera pas chier les Roms" glups ! Je peux vous dire qu'il y en a pour se foutre de moi a c't'heure !
    Maintenant Hollande proposent aux maires de faire la fine bouche devant deux homos si la lois est votée. Si on remplace homos par juifs ou noirs on mesure les largesses que se permet Hollande avec la république.
    Merci pour le rappel philosophique de se que cache le nov'langue à Hollande.

  15. durluche dit :

    Objectivement, l'action gouvernementale n'a rien d'une action de gauche, ce faisant il devient un gouvernement de droite et pourquoi ne pas nous definir comme etant dans" l'opposition de gauche" ? Pour ne pas faire comme le NPA? Mais ce n'est pourtant pas si bete, une opposition conquerante qui se moque des etiquettes politique et se concentre sur l'action politique, la difference se fait sur les motions; l'oppostion de droite(dure) fait des motions de droite et nous des motions de gauche. Comment faire entendre qu'il faut s'opposer sur le terrain quand les élus se limitent à l'abstention?
    Que vont dire les gens quand la France sera en ruine d'ici peu? "C'est la gauche qui était aux commandes et voyez ou on en est." Et bien non, c'est au mieux le centre droit qui est aux manettes, si on ne montre pas une opposition claire à cette politique, on la cautionne comme étant de gauche. On ne va pas se facher avec le PC pour ça mais quand même, ils sont trop gentils là!

  16. libre62 dit :

    "que chacun de mes lecteurs que cette question intéresse fasse le même effort que moi pour traiter les problèmes qui se présentent en prenant en compte toutes ses dimensions et avec la volonté de sortir par le haut de toutes les difficultés. Sans rien céder de ce qu’il croit juste."

    Merci pour cet appel à l'unité dans la réflexion et le respect de chacun! El pueblo unido jamas sera vencido!

  17. margarida dit :

    Attention de ne pas reprendre la vieille lune des coco de prendre comme adversaire leurs alliés de gauche au lieu de s'attaquer à la droite notre seule ennemi ! Je suis de gauche pas socialiste mais ERC (parti républicain catalan) et nul plus que moi ne s'enrage contre ce gouvernement de gauche qui oublie ses fondamentaux idéologiques, mais il faut le faire de façon à ne pas apporter de l'eau au moulin de cette droite menteuse, incompétente et malhonnête, l'UMP nous en donne une preuve jubilatoire... mon opinion est que tout ce qui affaiblit un parti de gauche renforce la droite et à l'extrême droite. C'est ce que je pense mais je me trompe peut-être....

  18. Courrierlecteur dit :

    Pas un seul député FdG, à l'Assemblée Nationale, pour représenter la voix des militants et sympathisants qui disent "non" au budget! Est-ce le "quand dira la presse" qui a donc plus d'importance que l'action des militants? Qui s'active? Qui milite, et soutient les députés FdG au moment de leur élection? Est-ce les militants et sympathisants ou les médias? Si ce n'est pas en ce moment qu'ils jugent utile de le faire, quand et comment les députés FdG vont-ils témoigner d'un minimum de respect et de soutien, à leur tour, pour l'action des militants et sympathisants? Quand et comment comptent-ils encourager l'action des militants? Avec cette abstention difficilement explicable, ce n'est pas du tout évident.
    Il n'est pas question de polémiquer davantage, mais il n'est peut-être pas inutile de rappeler, au bon souvenir des députés, grâce à qui ils sont élus.

  19. michel 65 dit :

    C'est vrai que je me sens plus intelligent depuis que je lis les longs et savoureux développements de JL Mélenchon. Pourtant je voudrais ajouter mon petit grain de sel en ce qui concernent l'analyse de ce qui se passe à droite et au PS.
    Je pense que nous assistons au lent pourrissement des vieux modèles d'organisation des partis politiques. En effet ceux ci se sont construit sur des hypothèses (idéologies?)qui se sont effondrées aujourd'hui, celle de la social démocratie et d'un gaullisme attrape tout. Ces organisations ont été pensé surtout pour des prises de pouvoirs par des oligarchies, aujourd'hui au sommet de leur puissance, mais arrivées au bout du système. Par ailleurs, les mensonges parfaitement maitrisés par les gouvernements ne peuvent plus être pratiqués aujourd'hui de la même manière, car bien que l'information soit au pouvoir de ces mêmes oligarchies, le système là aussi étant en train de craquer sous les yeux des citoyens.
    Ainsi sont en train d'émerger des modèles différents actuellement.
    L'un de droite, incarné par Copé et Le Pen, recyclant l'ancienne formule "un peuple, un pays, un chef" utilisant la peur, le nationalisme et le mensonge nouvelle manière pour reconstituer de nouvelles oligarchies.
    L'autre de gauche incarné par le Front de gauche et qui invente là de manière radicale une nouvelle forme d'organisation, incarnant le peuple sous toutes ses formes, métissées (dans ses couleurs de peau comme dans ses formes de luttes ou d'actions), ascendantes et descendantes, reconstruisant le rapport au capital et au travail, enfin resituant l'homme dans son rapport à l'écosystème et à un nouvel internationalisme.
    C'est a ce pourrissement général auquel nous sommes confrontés, et nous avons devant nous ce que prévoyait JLuc il y a quelques mois," a la fin il n'y aura que l’extrême droite et nous".

  20. Bertrand dit :

    Merci Jean-Luc pour ces billets que je lis semaines après semaines avec toujours autant de plaisir.
    Juste une réaction, je ne comprends toujours pas quelles raisons valables ont pu commander à s'abstenir lors du vote du budget.
    Je ressens un malaise, la radicalité concrète affichée depuis sa formation par le Front de Gauche est elle une posture ou bien une ligne d'action? Comment nous justifier de consentir au pire? Car s'abstenir sera considéré comme un consentement lorsque le moment viendra où le véritable choix entre le centre gauche et la gauche devra s'opérer.
    L'argument selon lequel voter contre serai une coalition avec la droite ne tient pas deux secondes. Par contre collaborer avec le PS nous collera aux basques comme un vieux chewing-gum lorsqu'il s'agira d'incarner une alternance crédible à la politique libérale. Nos adversaires politiques et médiacrates s'en feront une joie. Ménager les susceptibilités de quelques personnalités ça ne vaut pas le soutient du peuple et ce soutient nous ne l'auront que si nous restons honnêtes et que nous ne dévions pas du programme l'humain d'abord. Nous nous devons d'être clairs et intelligibles.

  21. oxy157 dit :

    "L’Allemagne c’est le problème en Europe."

    Je n'aime pas cette phrase...

  22. meduse dit :

    je rajouterais que Fillon a pris position pour l'abrogation de la durée du temps de travail, il est donc aussi dangereux si ce n'est plus que Copé.

  23. Glières dit :

    Le Front de gauche, c’est quoi ? La rencontre entre un homme d’un côté et des millions d’électeurs à la présidentielle de l’autre. Un puissant courant porteur d’énergie et d’espoir. Retirez Jean-Luc Mélenchon, il reste une juxtaposition de petits partis politiques - même si le premier d’entre eux a été grand, très grand – et des millions de sympathisants qui ne se reconnaissent dans aucun d’entre eux. Un courant, plus ou moins averti, parfois désabusé, disponible mais exigeant, livré à lui-même. Un courant sans existence propre, attentif à ne pas servir de faire-valoir ou de paravent.
    Par exemple, dire que le Front de gauche a un groupe à l’Assemblée nationale est une supercherie. Il y a un groupe démocrate et républicain à dominante communiste grâce au renfort de députés de gauche et c’est tant mieux. Un groupe qui préserve de fait les intérêts du parti communiste et c’est compréhensible.
    Mais s’agissant du vote sur le budget, aller expliquer et justifier sur le terrain, le pourquoi et le comment, en long, en large et en travers de l’abstention majoritaire du groupe du Front de gauche à l’Assemblée nationale, est un véritable casse-tête et un casse-pipe assuré. Qui ne dit rien consent. C’est peut-être simpliste, ce qui reste à prouver, mais c’est comme ça. Qui ne fait rien consent. C’est d’autant plus grave que le seul député du Parti de gauche s’est lui aussi abstenu, alors que j’avais cru comprendre que le co-président de ce parti préconisait un vote contre.
    Bref, tout cela relève de la politique politicienne. Il n’y a rien à attendre du parti socialiste. Tous ceux qui espèrent préserver ou gagner quoi que ce soit en s’affichant à leur côté sur des listes communes, se trompent. Le PS va prendre une déculottée magistrale aux prochaines élections et entraîner dans sa chute tous ceux qui en attendent encore quelque chose. La déconvenue des gens est trop forte. Le divorce est consommé.
    A ce train-là, ce n’est plus un boulevard qui sera ouvert à la droite et l’extrême-droite, c’est une autoroute. A moins qu’un homme, Jean-Luc Mélenchon, par son exemple et son courage, en transcendant les partis, relève le défi et apporte une existence indépendante et un nouvel élan à un Front de gauche élargi à un Front du peuple. La démocratie est à ce prix ! La gauche a tout à y gagner.

  24. reneegate dit :

    Comme mon dernier commentaire n'a pas été publié c'est avec un drôle de sentiment que j'écris ces lignes : lorsqu'on vous dit tais toi tu n'as rien d’intéressant à dire...
    Lors de la réunification de l'Allemagne, mes partenaires allemands de Sarrebruck ont hérités de 2 unités de production hightec financées à 100% par des crédits d'impôts et embauchaient des ingénieurs hautement qualifiés pour des salires énormes à l'est mais dérisoires à l'ouest.
    De là à conclure que la fameuse industrie compétitive allemande viendrait de l'est il n'y a surement que moi. J'ai d'ailleurs mal vécu cette chute du mur politiquement programmée et médiatiquement vendue. Cette méthode est désormais courante.
    Le point positif du duel UMP c'est de mettre en valeur ta constance, ton souci du bien être de tous. Et le peuple profond non politisé mais écoeuré fera peut être le choix d'un homme (des hommes) vrais.

  25. tchoo dit :

    Tout est généralement clair dans vos propos, Cher Jean Luc, mais là, je suis comme cerise verte, j'ai beau relire, écarquiller les yeux je n'arrive pas à saisir l'explication et ce que vous avez voulu dire à propos de l'abstention de nos députés sur le budget, j'ai un bug dans le logiciel.

  26. Poncet dit :

    Je retiens d'abord cette tâche, pour nous : "Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi.". Le radicalisme est si tentant, sauf bien sûr pour les tièdes, c'est un véritable combat intérieur -un "djihad", au sens originel du terme- que d'y résister.

  27. Sophie dit :

    Jean-Luc Mélenchon écrit ". En effet, le mariage civil n’est pas un sacrement ! C’est un contrat de vie commune passé entre deux personnes devant la société toute entière représentée par l’officier d’état civil."

    Certes, mais pourquoi n'en serait-il pas de même dans ce cas pour un contrat de vie commune entre 3, 4, ou x personnes ? Pourquoi limiter à deux ?

  28. Poncet dit :

    Tchoo, Cerise verte, ne feignez pas de ne pas comprendre. Jean-Luc Mélenchon ne partage pas le choix du groupe parlementaire. Mais ce n'est pas à lui de donner l'explication.
    J'ai une réunion de section la semaine prochaine. J'essayerai de vous en dire plus, si je comprends.

  29. JM77FDG dit :

    Si le PG était pour un vote contre et qu'il y a une autonomie de vote à l'assemblée de chaque membre de notre groupe, pourquoi Marc Dolez (PG) s'est-il abstenu? De même pour nos deux représentants de la FASE.
    Nos députés ne peuvent-ils pas nous expliquer la stratégie -car c'est bien de stratégie qu'il s'agit-?
    Remarque : Inutile aux camarades de reposter l'explication de notre chef de groupe à l'assemblée, elle est sur le factuel et là on ne peut s'en contenter.

  30. etienne dit :

    J'ai tout lu d'un seul trait. Un seul qualificatif : clair.
    Mais que devient le front des luttes ? J'ai entendu parler d'une manif début décembre.

  31. Michel Berdagué dit :

    A la lecture de : "L'Allemagne c'est le problème". et avec "Ces souvenirs nous font rappel au réel", j'ai interrompu ma lecture et écrit un commentaire suivant la charte en oubliant mon nom et mon adresse mail, et impossible de le retrouver, ah cet inconscient et toujours pas collectif qui n'existe pas.
    Ce réel, cet impossible enseignait Lacan il faut bien le cerner, et là en effet ce ne sont que des prémices de ce que nous vivons en 2012 et par la suite si les Fronts de lutte ne sont pas victorieux, c'est la méconnaissance de ce fait historique : la cause et les conséquences de la reconnaissance de la Slovénie en premier puis de la Croatie par seule l'Allemagne qui ne se sentait plus de retrouver nostalgique un espace européen sous sa férule ou sous sa botte.et dans le même temps de faire haro contre la Yougoslavie très Résistante contre tout empire teuton et 33/45. De ces vélléités hégémoniques concrétisées nous avons informé les plus hautes autorités Françaises de ce danger réel surtout que les symboles nazis et fascistes réapparraissaient en dite Croatie avec la bénédiction de l'église catholique et tout ça pour faire sauter le verrou Yougoslave avec son socialisme. Il nous fut répondu que, au contraire l'Allemagne regroupé avait beaucoup à payer et qu'elle allait s'affaiblir, tu vois le niveau des services,, je leur ai répondu qu'il y avait un moyen et un seul c'est que la France investisse dans la Recherche et Développement pour les découvertes quand tout le monde du travail - le prolétariat- prendra le pouvoir ;
    Là, ça m'a coûté un quart de siècle de privation d'emploi, marqué au fer rouge.
    Je salue un grand intellectuel Régis Debray qui ne s'est pas abstenu ou seulement s'indigner mais s'est engagé pour combattre toute résurgence du pire, une grande joie de savoir qu'il soutenait le Front de Gauche et la candidature. Nous n'étions pas nombreux mais très Résistants à manifester contre cette Europe guerrière de République à Bastille détruisant la Yougoslavie avec toute l'armada de l'Otan nous y compris, là des pilotes résistants ont balancé des bombes dans la mer : un petit travail fait dans l'Armée de l'Air. Fin 2012 ça change pas beaucoup un peu de soleil le 30 septembre le 14, voyons le 1er décembre avec tous les privées et privés d'emploi engagés pour obtenir un emploi non précaire et contre l'austérité. dans cette orientation européenne crapuleuse et nauséabonde...

  32. Antraigues dit :

    Merci Jean Luc pour ce superbe billet. A propos de l’Allemagne, votre analyse confirme ce que je pensais depuis un moment.

    @margarida (17)
    « Attention de ne pas reprendre la vieille lune des coco de prendre comme adversaire leurs alliés de gauche au lieu de s'attaquer à la droite notre seule ennemie »

    1/ Les « coco », drôle de manière de parler ici de nos amis communistes.
    2/ Ne serait ce pas plutôt le PS qui aurait pris l’habitude de s’attaquer à la gauche plutôt qu’à la droite (voir à l'extrème doite), ces derniers temps ? Par exemple pendant les campagnes électorales...

  33. Bien Modestement dit :

    Quand je lis (et relis) un article de M. Mélenchon, je conclus très souvent en me disant: "Ce soir, je me coucherai plus intelligent (pour ne pas dire moins c...) que je me suis réveillé ce matin".
    Cette nuit, mon sommeil sera nénanmoins un peu enbrumé par les lignes sur le vote des députés du Front de Gauche à l'Assemblée Nationale à propos du budget... Désolé, je n'ai toujours pas compris pourquoi ils n'ont pas voté d'un seul homme contre !

  34. Jean-François91 dit :

    @22 oxy157
    "Je n'aime pas cette phrase..."

    Nous savons tous ici faire la différence entre un peuple et ses dirigeants (choisis puisque nous sommes en démocratie sous le contrôle des médias). Mais entre le parti qui a donné les lois Hartz (le SPD), et le parti de Merkel (CDU/CSU) il n'y a pas beaucoup de différences en matière de rigidité dogmatique libérale, et ces deux partis, auxquels on peut ajouter le FDP hyperlibéral, font 70 à 80% des voix. Malgré l'existence d'un système de représentation proportionnelle, les gens votent massivement utile pour les trois partis libéraux.
    Il faut se rendre à l'évidence, en ce moment, le pays fort qui cherche à tout prix à préserver / imposer le libéralisme dans l'UE, c'est cette Allemagne-là, et elle le fait avec un quasi-consensus assez effrayant. La propagande libérale des médias est au moins aussi forte que chez nous, malgré les courageux efforts des ultra-minoritaires.
    Hélas pour Die Linke, victime d'un ostracisme élevé, y compris chez beaucoup de déçus du SPD.
    Alors, qu'on dise «l'Allemagne» en forme de raccourci ne me gêne pas plus que quand on dit «la France» en parlant de la Françafrique. Cela n'a jamais empêché pas de connaître le travail d'un Verschave.

  35. Michel Berdagué dit :

    @ etienne à 14 h 57
    Tu as bien entendu pas de problèmes auditifs ni de visions qui n'existent pas place de la Victoire de Stalingrad à 14 h le samedi 1er décembre, à l'appel de AC! - APEIS- CGT chômeurs- MNCP avec le soutien de Sans consigne, tu transmets en clair pour se retrouver à être plusieurs millions contre l'austérité qui devient de plus en plus de résurgence du pire et pour faire plier ce gouvernement complice. "Manifestons Tous Ensemble. Privés d'emploi, précaires travailleurs". En effet ça doit faire plusieurs millions concernés. Et surtout pas d'abstention.
    Résistance.

  36. reneegate dit :

    @webmestre
    Il s'agit d'un commentaire posté en début de semaine où j'informe tous ceux qui comme moi demandaient dans leurs commentaires à JL de s'exprimer clairement sur l'ingérence française en Afrique, qu'il l'avait fait en janvier 2012 lors d'une interview dont je transmettais le lien.
    J'ajoute que d'autres commentaires (1 mois environ) ont été blacklistés (avec ceux de DAVID LV sur le même sujet, étonnant non?) et toujours sans aucune explication, donc ce n'est pas nouveau. Le (sinon...) en dit long non? (je tenais à terminer en parfait accord)

  37. phil68 dit :

    Même si le PCF à voté différemment de vos souhaits (abstention et non vote contre), ne nous laissons pas diviser, même pas d'un cheveu. Il y a tant de monde qui rêve de voir des brèches s'ouvrir entre nous, ne laissons pas leurs rêves devenir réalité. Soyons unis avec tous nos camarades du Front de Gauche et des vrais gauches Européennes. Le diagnostic (fort juste) que vous faites sur l'Europe est trop grave pour permettre de s'écharper sur des détails. Il en va de la survie d'une alternative de gauche face à l'ultralibéralisme et à ceux qui ont capitulé devant ce dernier.

  38. Courrierlecteur dit :

    A priori c'est rigolo, pour se changer les idées, de regarder la droite se saborder pour voir ensuite Filon et Copé, pour tenter d'éviter le naufrage. Passé le cap de ce fiasco électoral, fort distrayant, qui n'en finit pas de finir, en cherchant un petit peu, on peut se demander s'il n'y a pas anguille sous roche, ou plutôt un "ex", pilotant perfidement tout cela. "Après moi le déluge" dit le proverbe. Aussi, pour éviter une telle zizanie, que l'on pourrait croire fortuite, il n'est pas impossible, un jour, de revoir sortir de son placard un homme providentiel (pour la droite), un "ex" par exemple, pour remettre de l'ordre dans tout cela et rassembler ses troupes. Je dis cela, je n'en sais rien bien sûr, mais en politique il est toujours prudent de prévoir les coups et d'envisager des hypothèses, notamment, quel sera le prochain adversaire à droite. Il ne faut peut-être pas trop se réjouir de s'en être débarrassé. On n'a peut-être pas fini de le voir.

  39. xrjuma dit :

    Si nous voulions marquer notre distance envers ce budget, sans pour autant voter contre il y avait aussi la solution de ne pas participer au vote, non? J'ai aussi du mal à accepter la tactique, mais il est vrai qu'il reste, à Hollande et aux sociaux-liberaux, 4 budgets à faire voter d'ici la fin du quinquenat. Au vu de la direction prise, nous aurons des comportes pleines à ras le bord de votes contres à leur faire avaler !
    La déroute prévisible de la Hollandie doit nous faire passer devant dans beaucoup de ville aux municipales et récuperer ainsi notre dû. Pour les villes ou ils seront en tête,comme à la présidentielle, pas de participation, et appel à éliminer la droite !
    Vive la sociale.

  40. Denis F dit :

    Mon cher Jean-Luc vous dîtes : Je me souviens de l’argument du président Mitterrand aux jeunes sceptique de mon acabit. En substance « nous allons clouer la main des allemands sur la table et la finance ne pourra plus spéculer contre la monnaie de nos gouvernements ». Comme on avait connu quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé après notre victoire de 1981, ce genre d’arguments ne laissait pas insensible. Je fus convaincu. Je votai donc le traité de Maastricht. On connait la suite.

    Comme vous le souligner si bien François Mitterrand a dit « nous allons clouer la main des Allemands sur la table … » sans préciser ce qu'ils faisaient avec leur seconde main, là fut la grande erreur de Maastricht, et on ne peut lui reprocher ce manque de perspicacité, puisqu'il savait, lui (F. Mitterrand) et très bien, ce que les allemands faisaient avec leur seconde main, cette pression qu'il a mise, en tant que président de la république, pour convaincre du vote positif était troublante de sa part, il n'avait pas à intervenir, il devait se tenir au dessus des divergences, à l'époque cela m'a personnellement éveillé et alerté, après discutions et analyse, j'ai voté non au traité de Maastricht qui instaurait une Europe des marchands et de la finance, cela étant spécifié dans le texte et non une Europe sociale comme e prétendait F. Mitterrand.

    Depuis, c’est l’Allemagne qui nous a cloué les mains sur la table
    Oh que oui ! Eux ils nous ont cloués les deux mains sur la table, ils savaient qu'avec la seconde on peut faire énormément de chose, mais ne confondons pas le peuple allemand et les banquiers rhénans ni la grande bourgeoisie bavaroise, et n'oublions pas que ceux qui en Allemagne détiennent l'argent et donc le pouvoir sont les anciens dignitaires de 1940 ou leur descendance.
    Pour le reste de l'analyse, je suis d'accord avec toi à la différence prêt que jamais, quelque soit le scénario, la BCE n'étouffera la crise de la dette en la mettant au frigo, comme tu dis, car cela signifierait la fin pur et simple du règne du capitalisme financier, et à mon humble avis ILS n'ont pas mis un Goldman's boy à la tête de la BCE par hasard, non ? Donc, comme ILS n'ont pas envie de crever, nous allons tout droit vers ce que l'on craint tous, la seule inconnue à ce jour est le chemin qui sera suivi pour y arriver.

  41. meduse dit :

    Les tendance d'extrème-droitisation sont inquiétante, mais elles ne sont pas nouvelles. Et quelle que soit l'issue de duel, le ou les gagnants ne pourront s'appuyer que sur la motion la droite forte qui veut abolir le droit constitutionnel de grève et dynamiter le socle laïque de notre république. Par contre ce duel sans fin casse l'image de toute puissance de la droite, image dont use et abuse le PS pour interdire tout autre vote à gauche.

  42. Fabien dit :

    La ligne du "ni-ni" (ni majorité-ni opposition) n'est pas tenable à moyen terme, et pose surtout un gros problème de lisibilité. Ce n'est pas une mince affaire que d'aller simultanément expliquer que non, notre ligne n'est pas le "soutien sans participation" et autre que non notre position n'est pas "l'opposition systématique". Parfois, ce sont d'ailleurs les mêmes (cf Le Monde) qui ont le culot de dire qu'on serait passé sans transition de l'un à l'autre! Un vote contre aurait au moins constitué un point d'appui solide pour expliquer notre position.
    Le Front de Gauche n'a pas de parti-pris, il soutient ce qu'il lui paraît aller dans le bon sens, combat le reste. Mais comment ne pas voir que la balance penche de plus en plus clairement du mauvais côté. Oui, il est temps de rentrer clairement dans l'opposition! Je suis désolé, à titre personnel qu'on soit obligé d'en arriver là. Je ne suis pas convaincu qu'on en tire quelque bénéfice que ce soit. Mais tôt ou tard, au train où dégringole le gouvernement sur la pente glissante du "papandréhisme", tout le monde conviendra qu'il faut en arriver là. Autant ne pas perdre de temps! Bien entendu, cela ne doit pas nous empêcher de récuser les raccourcis des gens mal intentionnés qui nous assimilent à l'opposition de droite.
    J'ai par ailleurs beaucoup votre apprécié votre approche républicaine et universaliste du mariage pour tous. Les termes ne sont d'ailleurs pas innocents. Parler de "mariage homosexuel", c'est assimiler cette mesure au fruit de la revendication communautariste d'une minorité. Elle ne mériterait à ce compte guère plus qu'une indifférence polie, ou au mieux un soutien peu zélé. Envisagé au contraire comme l'extension d'un droit à tous les citoyens sans discrimination, comme le dont ceux qui parlent de "mariage pour tous", elle devient au contraire une véritable mesure progressiste.
    Ainsi, on contre l'argument de ceux qui nous disent "15% de (très) pauvres, + de 10% de chômeurs, 6% de mal logés, 5% de très mal nourris, etc. Et 1% d’homosexuels dont certainement bien moins souhaitent se marier.
    "Nous n’avons pas la même notion du progrès social ! ", comme j'ai pu lire sur un forum.
    Pour être très sincère, je ne placerais pas, dans le contexte actuel, ce combat-là en première place dans la liste des priorités. Mais je dois dire que votre argumentation m'a fait envisager la question sous un autre angle.

  43. Nicolas dit :

    Bonsoir Jean-luc,
    Tu devrais être plus clair dans l'évocation de la réunification allemande, son rôle vis à vis des balkans et les tensions économiques du transfert de milliards de marks (les paragraphes sur "le problème c'est l'Allemagne" et le suivant) car cette partie est un peu survolée. Ces points ressortent surement de ton entrevue avec le camarade Lafontaine, et sont sans doute clairs pour toi, mais pour le militant que je suis ils manquent de détails pour les inclurent dans une cohérence intellectuelle qui permette d'enrichir la réflexion et de convaincre à notre tour.
    Quelques exemples de questions: la classe politique se serait reformée ? Elle était formée puis a disparu lors de la réunification ? D'où viennent les milliards de Marks ? La bundesbank était sous contrôle politique en 89 ? En quoi cela siphonne l'épargne française ? Comment fonctionne le SME à cette époque pour que ce soit l'Allemagne qui reste dans les clous face à tous les autres qui doivent suivre le cours du mark en alignant leurs taux d'intérêts sur la banque allemande ? L'Allemagne contestait encore des territoires aux polonais ? Quel était l'enjeu de la reconnaissance des Croates et des Slovènes ?
    Mon ignorance est peut-être aussi celle d'un grand nombre de lecteurs qui comme moi, sont nés l'année de la chute du mur de Berlin.

  44. jean ai marre dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon:
    "Notre problème est que nous ne sommes pas en situation pour l’instant de créer l’effet parallèle vers notre camp"... "C’est dans ce contexte qu’est intervenue notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat."

    C'est assez clair. Comment concilier le groupe autonome et le vote autonome de chaque parlementaire ? Autrement compris, on peut constater qu'un groupe peut s'abstenir alors que les parlementaires qui le composent peuvent avoir des avis différents, mais par le consensus du groupe, pas une tête ne dépassera du rang et ils voteront comme la majorité du groupe en a décidé. On peut aussi constater qu'un parlementaire au nom de son autonomie, aura un vote différent. Tout cela montre la fragilité du Front de Gauche. Et pourquoi fragilité ? A mon avis par ce qu'il existe des intérêts privés au profit de certains parlementaires. Pas étonnant alors que les mandarins du PS continuent à ignorer le Front de Gauche et parlent séparément de Jean-Luc Mélenchon et des communistes. Notamment Claude Bartone qui dit à " question d'info " :"J-L Mélenchon est persuadé que la social démocratie n'a aucune chance de gagner la bagarre par rapport au libéralisme. Les communistes ne sont pas sur la même logique et au marché, en gros, il souhaite le plus rapidement possible la défaite de la social démocratie pour rentrer dans la confrontation. Je pense que les communistes ne sont pas du tout sur la même analyse. Nous sommes partenaires et nous allons aller aux élections locales ensemble."(à partir de la 30 ème minute)
    J'attends avec impatience une mise au point de toutes les composantes du Front de Gauche. Affirmer que le Front de Gauche est uni, que J L Mélenchon, fait partie du Front de Gauche, que le Front de Gauche est autonome et ses parlementaires sont sans exclusives avec le Front de Gauche, et partagent les orientations politiques, est salutaire pour bien clarifier le débat et enlever toutes suspicions. Une déclaration solennelle sur la position du Front de Gauche aurait vraiment de la gueule.

  45. Roland011 dit :

    @22 oxy157 à 14h24
    "Je n'aime pas cette phrase..."

    Et poutant : a lire ou re-lire...

  46. zakfa dit :

    @Glières
    "Il n’y a rien à attendre du parti socialiste. Tous ceux qui espèrent préserver ou gagner quoi que ce soit en s’affichant à leur côté sur des listes communes, se trompent. Le PS va prendre une déculottée magistrale aux prochaines élections et entraîner dans sa chute tous ceux qui en attendent encore quelque chose. La déconvenue des gens est trop forte. Le divorce est consommé."

    Entièrement d'accord. Il faut que le FdG répudie clairement le PS comme clone misérable de l'UMP. Ce ne sont pas les preuves qui manquent. Il faut montrer que l'on est indigné. Sinon, autant rentrer au gouvernement, dans un magnifique poste de sous-secrétaire d'état à la colère populaire. Dans "autonomie conquérante", il y a "autonomie". Disons, sans ambages, zut au PS, ou quelque mot plus approprié.
    Ce blog est une source fraîche.

  47. Nicolas dit :

    Je ne peux m'empêcher de rajouter que je lis ton blog depuis des années, et qu'il a le mérite d'avoir toujours été clair, précis et d'une richesse d'arguments impressionnante. Je ne cesse d'apprendre à chaque lecture ! Pour une fois que des faits m'échappent...
    Merci pour toute cette nourriture intellectuelle

  48. Nicks dit :

    Je constate sans surprise bien entendu que Jean-Luc Mélenchon lit nos commentaires et son propos sur l'abstention du groupe à l'assemblée me convient. A ceux qui ne comprennent pas, je crois qu'il convient de poser la question ailleurs que sur ce blog. Néanmoins, maintenant que la mise au point a été faite et qu'en principe il a été entendu qu'une opposition intelligente appelle à voter pour quand le projet semble aller dans le bon sens et contre, quand c'est le contraire (le budget rentrait carrément dans ce cadre), nous ne devrions plus avoir ce genre de souci, si bien entendu l'unité de Front de Gauche, gage de survie pour nos amis communistes et condition de victoire pour le Front de Gauche, est la préoccupation première de tous.
    Sur le reste du propos, toujours aussi lucide, notamment sur le caractère girondin de Hollande, extrêmement inquiétant, au moment où le risque de parcellisation de certains états pour raison égoïstement financière la plupart du temps, réduit encore la capacité de résistance à la prédation financière et aux orientations complices des cercles bruxellois. Il est toujours bon de rappeler que notre modèle jacobin, malgré ses imperfections et son nécessaire besoin d'optimisation, reste un des plus équilibrés sur le plan des libertés, en même temps que le garant de la continuité territoriale, donc notamment de l'accès aux services publics (bien mis à mal par la RGPP)
    Rien à dire non plus sur l'analyse de la situation allemande, sinon qu'elle résulte aussi, comme il est dit dans le billet, d'une démission des représentants français depuis deux décennies, de cette conversion un brin servile à l'idéologie économique dominante, irresponsabilité qui prive notre grand voisin du nécessaire pôle d'équilibre qui pourrait pondérer d'éventuelle dérives (et inversement bien entendu). Nous devons, pour le bien de l'Union, retrouver la fierté de notre modèle socio-économique, sans nous cacher ses insuffisances certes, en le promouvant sans complexe et ce d'autant plus que nous afficherons la volonté de l'améliorer.

  49. keriel dit :

    Bravo à ceux qui ont réagi à la dégradation de la note de la France par Moody's. Il est important que ces gens comprennent qu'un jour viendra où les comptes seront réglés. J'avoue avoir du mal à saisir la hiérarchisation que font nos concitoyens dans leur réaction aux évènements. Je m'explique: peu de participation à la manifestation contre l'austérité (pourtant un sujet global et majeur) et grande manifestation contre l'ayrauport (sujet local et ma foi le bilan bénéfice/inconvénients mériterait un débat qui n'a pas vraiment eu lieu dans tous ses aspects).
    Attention, la ligne du Front de Gauche à l'assemblée nationale manque de clarté, voire de cohérence. Nous autres sympathisants allons y voir une vision politicienne (en vue des élections municipales?) incompatible de la vision radicale portée par "l'humain d'abord".
    Sur l'Allemagne je partage l'analyse de Jean Luc; toutefois je ne comprends pas sa prédiction sur le partage de l'Europe entre deux zones: l'euromark et les autres (dont la France). ces autres seraient contraints de dévaluer fortement avec pour conséquence une baisse de leurs importations avec l'Allemagne. Ce qui ne ferait pas les affaires de ce pays. Scénario probable certes mais quel avantage pour lAllemagne?
    Pour moi, le FdG rassemblera largement sur les thèmes sociaux et économiques. Surtout ne pas faire des sujets sociétaux des priorités comme le PS en a su faire son "gagne voix" à défaut de priorité sociale pour cause de libéralisme avancé. Aussi, c'est un athée qui écrit, concernant le mariage pour tous, reconnaissons que au delà des convictions philosophiques, éthiques, les aspects juridiques ne sont pas simples. Un vrai débat plutôt que les positions manichéennes qu'on observe des deux côtés s'impose pour bien évaluer les risques (filiation, marchandisation de la femme porteuse pour couple homo,...). Ne donnons pas l'impression que c'est un marqueur fort pour se positionner à gauche. Epuisons d'abord le débat dans toutes ses composantes.
    que vienne la 6ième république!

  50. eric91 dit :

    Desolé Jean-Luc mais ta tirade sur l'abstention du FdG sur le budget est est un des ces discours politiciens qui ne veulent rien dire et dont on sort aussi pauvre apres la lecture qu'avant. Pire encore celui-ci venant de toi d'ordinaire si clair et pedagogue, n'en traduit que plus vertement l'impasse et l'impuissance politique dans laquelle se trouve le FdG. La peur de déplaire au prince et de perdre des places aux municipales de la part de certains membres en est elle la cause? Quoi qu'il en soit elle renforce l'incomprehension de l'opinion et la notre sur notre positionnement. Encore une aide concrete a la demente qui decidement n'a besoin de rien faire pour ramasser des voix!
    Quant au mriage gay, encore fois, tout le monde ne partage pas cet avis que tu exprimes et un debat national avec referendum doit etre organise.
    Salutation republicaines.


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