22nov 12
J'ai rencontré Oskar Lafontaine ce mardi 20 novembre à Sarrebruck pour faire le point politique. Ensemble nous avons rédigé une déclaration politique sur notre perception commune de la situation de l'Union européenne
J’étais fier d’eux. A l’annonce de la dégradation de la note de la France, mes camarades du Front de Gauche ont couru manifester devant le siège de l’agence voyou. En trois heures, de bouche à oreille, tweets et textos, ils n’ont rassemblé certes qu’une petite centaine de militants en début de soirée. Mais c’est l’impulsion qui compte. Je crois que tout est dans la capacité d’initiative et de résistance dans les temps qui courent. La déclaration de guerre de la finance contre la France ne devait pas être laissée sans réplique, même symbolique. Compte tenu de ces conséquences concrètes, c’est un coup rude qui est porté au pays. La réponse politicienne du nouveau gouvernement (« c’est pas moi, c’est l’autre ») n’est pas seulement peu honorable d’un point de vue national. C’est surtout une reddition particulièrement contre-productive. Le nouveau gouvernement accepte l’appréciation de cette agence et ses prémices. C’est-à-dire à la fois son autorité et ses critères d’évaluation. Il a mis le doigt dans un engrenage dont il ne sortira plus. C’est du Papandréou pur jus. La sortie de gauche de cette nouvelle phase de la crise est de notre côté. En rencontrant une fois de plus Oskar Lafontaine à Sarrebruck cette semaine c’est cela que j’avais à l’esprit.
Le moment Copé et le nôtre
A propos de l’anecdotique, je veux dire du ridicule et des rebonds, de la nouvelle grotesque faillite des sondeurs, tout est dit. Mais ça ne compte pas vraiment. Le PS triche autant et certains ont même un logiciel pour gérer ça. Mais ce genre d’épisode exprime toujours une tendance plus profonde que ne le laisse voir le jeu confus des circonstances. Ici c’est simple : la droite confirme la mue sarkoziste vers le libéralisme économique et vers l’ethnicisme. Cela renforce pour nous l’exigence de clarté pour être identifiés dans notre distance avec la droite, qui n’est bien sûr pas en cause en dépit de la propagande nauséabonde du PS. Mais il s’agit aussi d’une claire mise à distance d’avec le nouveau gouvernement.
Le vote des motions à l’UMP confirme cette bascule culturelle. La motion la plus droite dure a été plébiscitée. Dès lors Copé a vraiment gagné de toutes les façons possibles. Il incarne la nouvelle droite qui ouvre les portes à coups de pied et anime son parti comme un club de gym. Fillon c’est le ramassis gélatineux de la droite aigrelette, celle de la bonne société des gros bourgs, gens en place, garçons bien coiffés et filles en jupes soleil qui boivent du lait en famille mais se déchirent en soirée. Cette droite-là essayait d’être gaulliste quand elle pouvait. Elle peut être encore la plus nombreuse dans la société, elle n’est plus la force allante. Son rôle est de faire l’appoint de la nouvelle droite comme Fillon l’a fait pendant cinq ans au service de Sarkozy. Celui-ci n’avait-il pas déjà battu la vieille droite ? Fillon a perdu. Sa façon de perdre est une signature supplémentaire de sa défaite. Geignard, besogneux, notarial. Copé peut lui sauter sur la tête à pieds joints et il ne s’en prive pas. Il va le finir à coups de pieds. Il tient le manche il ne le lâchera plus ! La force ira à la force, comme d’habitude. Surtout dans ce milieu-là.
La droitisation de la droite se lisait dans le résultat du deuxième tour de la présidentielle tellement plus serré que ce qui avait été annoncé ! La dédiabolisation des Le Pen a été celle de ses idées davantage que celle de sa personne. Dès lors, tout a poussé dans le même sens. Evidemment, les autres politiciens du système se frottent les mains. Socialistes, centristes, politologues à la papa continuent comme s’ils vivaient encore dans les années 90. C’est-à-dire avec les mêmes grilles d’analyse désuète : la clef des élections est au centre, le cœur du pays est dans la tisane. La bataille pour le contrôle du robinet d’eau tiède va faire rage entre eux. Déjà au PS s’explorent les entrées rebattues du sentier de l’alliance au centre avec la bénédiction du journal « Le Monde ». Mais la société, elle, continue sa pente hors du vieux décor, hors des règles du jeu formel, en se disloquant dans les précarités et la violence du quotidien. La droitisation de la droite dit comment se formule idéologiquement la radicalisation d’une bonne partie des catégories moyennes en perdition qui avaient adhéré au système et ne savent plus que faire. La dynamique est de leur côté pour l’instant. Il y a un moment Copé aussi longtemps que le Front national fait le chauffe-plats de ses banquets.
Notre problème est que nous ne sommes pas en situation pour l’instant de créer l’effet parallèle vers notre camp. Le pire vient évidemment de l’action délétère du Parti Socialiste. En validant les thèses de la droite, comme par exemple sur le coût du travail, ou en donnant raison aux mouvements corporatifs, comme par exemple celui de la médecine libérale, le nouveau gouvernement et son parti rétrécissent tout l’espace culturel où poussent les idées de gauche. Il atrophie le champ de conviction en quelque sorte. Le plus lamentable n’est pas tant sa façon de traiter par le mépris alliés et concurrents. C’est la coupure qu’il introduit dans les forces sociales de la gauche entre ceux qui sont poussés à la résignation par le comportement du parti dominant et ceux qui résistent. Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi. Sans oublier le défi autrement plus angoissant de l’auto-isolement politique de ceux qui chôment de longue date ou sont dans l’hyper précarisation.
C’est dans ce contexte qu’est intervenue notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas un secret : le Parti de Gauche, comme la totalité des représentants des partis du Front de Gauche à la coordination, sauf ceux du PCF, étaient partisans de voter contre ce budget. Ce n’est pas une affaire de posture plus ou moins frontale vis-à-vis du PS et de son budget. C’est d’abord une appréciation sur le fond : c’est un mauvais budget pour le pays et dans le contexte de récession commencée. C’est le budget de la plus grande contraction de la dépense publique depuis plusieurs décennies. C’est aussi le budget d’une RGPP aggravée dans tous les ministères non sanctuarisés. Enfin parce que nos groupes parlementaires ont voté contre la loi de programmation budgétaire pluriannuelle. Dès lors il est normal d’en refuser la première application. Mais le fond est aussi politique : il s’agit de la mise à distance qu’il faut affirmer avec tout le système et la politique du nouveau gouvernement. Bien-sûr, aucune voix des nôtres n’a soutenu ce budget. Pas un parlementaire du Front de Gauche n’a voté le budget des socialistes. C’est le point clef. Il n’y a donc pas de fracture politique dans le Front de Gauche à propos de l’autonomie face au gouvernement et au parti qui le dirige.
Le groupe à l’Assemblée s’est donc abstenu. Mais pourquoi pas de vote contre ? Croyons-nous réellement qu’il peut se passer quoi que ce soit qui inverse la politique du nouveau gouvernement hors des clous de la loi de programmation budgétaire contre laquelle nous avons voté ? L’orientation n’est-elle pas affichée sans ambages ? Nos amendements n’ont-ils pas tous été rejetés ? Et cela alors même qu’ils étaient exactement rédigés comme ils l’étaient à l’époque où nous étions dans l’opposition et que les socialistes les avaient votés avec nous ? Cette ligne n’est-elle confirmée et approfondie depuis par le plan Gallois et la déclaration de la conférence de presse du président ? Je sais très bien que nous partageons tous cette appréciation. Que veut dire alors l’abstention dans ces conditions ? Selon nous c’est une source de confusion pour les nôtres et un signal de souplesse que la violence du gouvernement Ayrault interprète comme un aveu de faiblesse et l’affichage d’une divergence interne au Front de Gauche. Tout cela parce que les socialistes et leurs journalistes jouent le petit jeu de répéter que nous votons avec la droite ? Qui est-ce que cela trouble à part ceux qui sont déjà troublés de toute façon ? Le PS faisant la leçon sur les votes avec la droite après sa collusion avec le traité de Sarkozy ?
Au Parti de Gauche nous entendons autour de nous une exigence forte d’être clairs et nets, faciles à identifier. C’est la période politique qui l’exige. Cette attente doit-être entendue. C’est de cette manière de faire que dépend notre capacité à être entendus dans le pays profond. Pour l’avenir s’impose le débat sur la conception que nous avons de la façon dont doivent fonctionner ensemble les groupes parlementaires et le Front de Gauche. L’exigence du travail collectif entre le Front et les groupes doit s’imposer en dépit de toutes les difficultés pratiques que notre petit nombre d’élus soulève. D’autant plus que nous travaillons sous le double régime du groupe autonome et du vote autonome de chaque parlementaire. Il faut dire avec franchise que cette conception de la place, du rôle et du pouvoir solitaire des parlementaires ne correspond pas à l’idée que nous nous en faisons. Le Front de Gauche est une construction permanente. Il ne peut avancer sur le régime du fait accompli sur les décisions collectives. Je n’évoque toutes ces questions que pour deux raisons. D’abord en direction de ceux qui me demandent déjà des explications sur ce vote à l’Assemblée. Ensuite pour que chacun de mes lecteurs que cette question intéresse fasse le même effort que moi pour traiter les problèmes qui se présentent en prenant en compte toutes ses dimensions et avec la volonté de sortir par le haut de toutes les difficultés. Sans rien céder de ce qu’il croit juste.
Le mariage pour tous ? Pour tous ? Le mariage de qui ?
Le droit au mariage pour tous, c’est-à-dire l’extension de ce droit au mariage aux homosexuels, est un utile ouvre-boite. Combien d’indifférents sont en train de découvrir l’intérêt qu’il y a se mêler des débats réputés abstraits ou philosophiques quand on essaie de les faire vivre. Je suis prêt à admettre que sur le moment la pleutrerie de Hollande l’ait poussé à marquer un recul pour se faire bien recevoir chez les maires où la droite est active. Mais sur un tel sujet tout fait sens avec une force que ne portent pas d’autres sujets. Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est l’avancée d’une ligne cohérente avec une vision de ce qu’est la loi, la communauté légale et même la république. Il a juste oublié qu’il s’agissait de la dignité de personnes déjà beaucoup brutalisées.
Mais comment oublier le pronostic que les stratèges me rabâchaient : « Hollande lâchera tout sur le social et l’économique. Mais il regroupera la gauche sur les thèmes de société. » C’était la stratégie Zapatero en Espagne. Pourtant, ici, il a cédé à la première escarmouche. C’est trop ! En trop peu de temps ! Qu’est-ce que ça montre ? Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est la confirmation d’une vision globale. Je m’étais senti bien seul quand j’ai tiré la sonnette d’alarme sur les trouvailles de François Hollande discrètement glissées en cours de campagne à propos de l’introduction dans la Constitution d’un renversement de la hiérarchie des normes en plaçant le contrat au-dessus de la loi ! Et quand il a rappelé qu’il comptait introduire dans la réforme constitutionnelle « la démocratie sociale » j’ai noté dans ce blog combien j’étais étonné qu’aucun journaliste ne le relève. D’un autre côté, depuis plusieurs semaines, les responsables socialistes qui s’expriment sur la prochaine vague de décentralisation ne cessent de faire l’apologie d’un fumeux « droit d’expérimentation législatif local ». Tout cela forme un tout, une doctrine : c’est la république à la carte, la loi à géométrie variable. C’est-à-dire la fin du droit égal pour tous et partout. Appliqué au droit social c’est aussi terrifiant qu’appliqué aux droits de la personne.
Je trouve finalement assez significatif, et lamentable, que ce soit à propos du mariage pour tous que ce débat de fond affleure à la surface. Car dans le mariage pour tous il y a l’idée de la fin d’une disqualification. Le mariage pour tous affirme que tous les couples sont égaux en droit. Donc d’une façon ou d’une autre que les personnes qui les constituent sont elles aussi égales en droits à tous les autres. Mais ce n’est rien d’autre que la fin d’une discrimination. En effet, le mariage civil n’est pas un sacrement ! C’est un contrat de vie commune passé entre deux personnes devant la société toute entière représentée par l’officier d’état civil. A partir de cette conception classique, dès lors qu’un droit est reconnu, s’y opposer, c’est s’opposer à une liberté fondamentale. Y faire obstruction serait un abus de pouvoir. D’ailleurs, actuellement, le code pénal sanctionne cet acte. Raquel Garrido, mon avocate, m’indique que l'article 432-1 du Code pénal prévoit bel et bien le délit « d'obstruction à l'exécution de la loi par une personne dépositaire de l'autorité publique ». Le maire est dépositaire de l’autorité publique en tant qu’officier de l’état civil. Si les maires, pourtant officiers d’état civil, étaient autorisés à l’objection de conscience pour l’application de la loi chaque fonctionnaire pourrait alors légitimement prétendre à une telle objection dans l’exercice de son métier. C’est la logique d’une situation où la communauté légale ne serait plus une et indivisible. Un droit ne vaudrait que si je l’admets. Le fondement du régime républicain serait atteint.
L’intention discriminatoire dans le cas de Hollande prend la forme plus euphémique du différentialisme. La « liberté de conscience » à bon dos dans cette affaire. Sa seule évocation fonctionne comme une flétrissure. En quoi la « conscience », car bien sûr seule une conviction religieuse peut prononcer une telle injonction, pourrait-elle être offensée par un mariage civil ? Personne n’a l’intention d’obliger les religieux à célébrer des mariages homosexuels dans leurs temples ! En quoi un acte d’état civil à propos d’un contrat légal entre citoyens adultes consentants peut-il impliquer la conscience d’autrui jusqu’au point de lui enjoindre de s’y opposer? Evoquer la liberté de conscience c’est bel et bien sous-entendre un doute sur la valeur morale du mariage des homosexuels. Je ne m’épuise pas à démontrer le caractère infâme de l’insinuation implicite de la vision de François Hollande. Je me contente de demander : quel problème moral soulève le mariage de deux personnes homosexuelles ? Quel tort est fait ? A qui ? Allons au bout de cette façon de voir.
Personne n’est obligé d’être maire. Il faut quand même le rappeler ! Les maires qui voudraient réserver le mariage aux hétérosexuels parce que leurs convictions religieuses les y obligent doivent choisir entre les injonctions de leur conscience et les obligations de leur fonction. Ils ne sont obligés à rien contre leur « conscience » : ils peuvent démissionner. Accorder à chaque élu le privilège personnel de dire s’il veut bien ou non appliquer la loi est un abus qui a déjà été châtié. Raquel Garrido me dit que la Cour d'appel de Papeete a condamné, en septembre 2011, à 4190 euros d'amende, pour obstruction à l'exécution de la loi, un maire ayant refusé "en raison de ses convictions religieuses" de célébrer le mariage d'une personne transsexuelle !
C’est maintenant le moment de se mettre du côté du sens de l’acte que veut poser le refusant pour bien en mesurer la portée. Celui qui refuse de marier quelqu’un d’autre peut le faire tout à fait tranquillement. Chaque semaine des dizaines d’adjoints officient à la place du maire. C’est évidemment pour des raisons d’emploi du temps des uns et des autres. J’ai connu cet exercice. On se répartit les samedis après-midi et même les tranches horaires entre adjoints-au-maire pour ne pas y passer tout son temps. Parfois, on insiste pour marier tel ou tel couple, souvent à sa demande, parce qu’on connait les époux. D’autres fois on a l’élégance de se défausser sur un collègue quand on a un différend personnel avec tel ou tel qu’il faut marier. J’ai connu aussi un cas ou un copain s’est dédit pour ne pas avoir à (re)marier son ex-compagne ! On comprend ! Ces choses-là se font à la bonne franquette et sans déballage infamant. Dans le cas des maires qui ne veulent pas marier des homosexuels du « fait de leur conscience », c’est le contraire. Il s’agit d’une discrimination ostentatoire. Donc elle est stigmatisante par intention! L’indifférence à la dignité des uns au motif de la « conscience » des autres est tellement révélatrice ! Cet aspect du problème posé n’a pas l’air de déranger le Président Il n’y a pas meilleur indication des archétypes qui le structurent sur le sujet.
Pourtant cet épisode qui ressemble tellement à une reculade devant les groupes de pression religieux n’en est pas une. C’est l’affirmation d’une doctrine constante de François Hollande. Le différentialisme est un fond de référence très construit chez lui. Davantage sur un mode politique que philosophique car il n’a pas d’appétence à la philosophie ni aux constructions doctrinales explicites qui exposent ceux qui les portent à donner prise aux autres. S’il est quelque chose, c’est un sophiste. En tout cas il n’est que faiblement universaliste. La République chez lui est un impensé doctrinal. Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne soit pas républicain. Pour résumer son rapport à cette idée je dirai qu’il pratique mais il ne croit pas. Comme beaucoup de technocrates de la deuxième gauche socialiste, rien de tout cela ne lui parait mériter passion ou systématisation. Ultra-sensible au rôle des « corps intermédiaires », ceux-ci lui paraissent plus proches de l’ordre spontané et durable des réalités humaines, plutôt que l’interminable tension qu’implique notre idéal républicain. La nouvelle doctrine a donc là aussi remplacé l’ancienne sans crier gare, de petit bougé en petit glissé. Comme la politique de l’offre est devenue la nouvelle doctrine à la place de l’ancienne politique de la demande, le « chacun sa vérité » devient vite une sorte de « chacun sa loi », remplace l’universalité du droit et des droits. A présent, c’est à bouche que veux-tu ! Tous les hiérarques socialistes qui courent la campagne pour vendre la troisième étape de la décentralisation se lâchent : expérimentation législative locale, exceptions et exemptions régionales, tout y est. Et cela fait doctrine où de l’intime à l’état tout est relatif et vrai en même temps. Tel est le soubassement idéologique qui fait ensuite du libéralisme économique le prolongement naturel du libéralisme « philosophique » de notre temps. Le blabla sur les « territoires » et leurs « identités » prépare le droit à géométrie variable, le code du travail à la carte et la loi « adaptée aux réalités du vécu ». Le social-libéralisme est un avachissement de la forme républicaine posé sur les cintres de l’ancien régime.
L'Allemagne, c'est le problème
Dans cette partie je mets au clair mes idées à propos de la politique du gouvernement allemand actuel. Donc de l’Allemagne. C’est un résumé. Dans mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » je suis déjà venu sur ce point. Très rapidement. Mais je l’ai fait. Je m’oppose à « l’irrealpolitik » qui consiste pour des dirigeants français hors du réel à ne pas être capable de voir la volonté de puissance quand elle se manifeste. Que ce que l’on nomme « la crise » ne cesse jamais d’être le cadre d’action d’une stratégie du capital contre le travail pour l’appropriation de la richesse ne doit pas faire oublier que les événements prennent toujours leur place dans des cadres qui leur préexistent : les nations, entendues comme espaces de normes, de règles et de culture politique, autant que les classes sociales. A la fin de cette partie, je publie une déclaration commune que nous avons rédigée, Oskar Lafontaine et moi, mardi de cette semaine à Sarrebruck où j’ai fait un saut depuis Strasbourg où je siège au Parlement européen cette semaine.
Il y a une semaine, après une matinée à Hénin-Beaumont, je suis allé à Bruxelles où madame Merkel devait parler devant la conférence des présidents qui avait ouvert ses portes à tous les députés. J’avais été suffoqué par l’arrogance du ton et le caractère dominateur de son propos. Sa façon de parler des Grecs et des Portugais m’avait scandalisé. Cette semaine je suis allé faire le point avec Oskar Lafontaine à Sarrebruck, comme je le fais à intervalle régulier. Nous avons rédigé une déclaration pour conclure notre soirée d’échange dans son bureau au Land de Sarre, puis au restaurant français des lieux. Oskar a une bonne fourchette et le bec fin, croyez moi. Mais surtout il pense vite. Oskar est conscient des dégâts que provoque madame Merkel, pas seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan de la perception négative que les autres peuples se font de son pays. Il pense qu’elle n’a pas de culture européenne, qu’elle est très marquée par son origine enfermée dans l’ancienne RDA. Cela me ramène à une réflexion plus générale sur l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui et le problème qu’elle pose à toute l’Europe et à ce que l’on appelait il y a peu la construction européenne.
L’Allemagne c’est le problème en Europe. C’est sans doute même le problème fondateur. C’est pour contenir une propension allemande à toujours vouloir pousser les murs que les politiques européennes ont été construites. La première union européenne, n’en déplaise à la légende dorée, n’a pas d’autres but que d’empêcher une retour de l’antagonisme franco-allemand inacceptable dans le cadre de la confrontation avec le glacis soviétique dont la point avancée sur l’ouest était… l’autre Allemagne. Quand la réunification s’est faite, on a su immédiatement que l’histoire ne s’était pas effacée autant qu’on le croyait. Comme les Français l’exigeait, le gouvernement allemand mit un mois à reconnaitre la ligne Oder-Neisse comme frontière intangible à l’est. Mais il reconnut. Ce ne fut pas la même musique quand, sans attendre les garanties que les Français avaient demandées sur les droits de minorités, Berlin reconnu l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en quarante-huit heures, aggravant le sentiment d’impunité des dirigeants Croates d’alors. Ces souvenirs nous font rappel au réel. L’Allemagne est une puissance politique en premier lieu. Souvent les dirigeants français pratiquent un angélisme très bêta à ce sujet. Comme ils sont travaillés à mort par le déclinisme ambiant et très intrusif de la bonne presse des élites françaises, ils commettent deux erreurs. La première est de croire que les dirigeants allemands sont complexés comme eux. La seconde d’oublier que l’esprit de capitulation est une tradition des élites françaises. Comment oublier l’ampleur de la collaboration de celles-ci pendant l’occupation nazie ? Ni combien et quels journaux durent être confisqués à la Libération.
La réunification de l’Allemagne avait donné lieu à une première tension. L’ouest établit une parité de un pour un entre les marks des deux côtés. Une folie que Oskar Lafontaine à l’époque avait été un des rares à dénoncer. La droite douta de son patriotisme ! Cette accusation fonctionnait comme un aveu, en quelque sorte. Car alors on voyait bien qu’un tel taux de change aberrant ne pouvait avoir qu’un but : finir d’un coup la réunification. Dit autrement : empêcher que l’unification ne prenne du temps et de ce fait même soit contrariée ou utilisée par d’autres dans la durée. Un peu de temps, il est vrai, aurait permis à une classe politique de se reformer à l’est, de défendre une identité spécifique collective et ainsi de suite. La volonté de puissance est donc présente dans cette précipitation. Au plan économique, elle engendra une surchauffe liée à la mobilisation de milliards de marks pour remettre l’est aux normes productive de l’ouest. Les taux d’intérêts s’envolèrent pour contenir le risque de l’inflation. Toute l’Europe fut obligée de suivre. Il s’agissait d’éviter de se faire siphonner toute l’épargne par le mark. Et il fallait respecter le système de parité fixe entre monnaies européennes nommée à l’époque « serpent monétaire européen ». Cela fut fait au prix de taux d’intérêts grotesquement élevés. La croissance fut déjà mise en panne partout. Mais l’Allemagne avait le dernier mot. En ce sens nous avons tous payé pour la réunification. Seuls les naïfs jetaient de petits sanglots d’émotion sans tenir aucun compte du géant qui venait de surgir comme première conséquence peu favorable de la fin du bloc de l’Est. On échangea tant de bonne volonté contre la mise en place de l’euro. Je me souviens de l’argument du président Mitterrand aux jeunes sceptique de mon acabit. En substance : « Nous allons clouer la main des allemands sur la table et la finance ne pourra plus spéculer contre la monnaie de nos gouvernements ». Comme on avait connu quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé après notre victoire de 1981, ce genre d’arguments ne laissait pas insensible. Je fus convaincu. Je votai donc le traité de Maastricht. On connaît la suite.
Depuis, c’est l’Allemagne qui nous a cloué les mains sur la table et ce sont ses médiacrates, ses hommes de paille type Schroeder et les déclinistes de la cinquième colonne en France qui complotent contre nous comme l’a montré la séquence qui a précédé la parution du torchon anglais « The Economist ». Préparation d’artillerie magnifiquement synchrone avec la dégradation de la note française par une des agences voyous. A présent l’Allemagne s’est installée sans trop d’efforts au poste de commande. Nous vivons l’Europe allemande ! C’est-à-dire une Europe conforme aux intérêts des seuls rentiers allemands, retraités ou en passe de l’être, qui ont choisi la retraite par capitalisation. Il s’agit là de 15% de la population, la plus aisée, installée aux postes de commande et servant de caution aux intérêts parallèles des mêmes rentiers dans toute l’Europe qui aiment l’euro fort et les cours de bourse stables ou en hausse dont dépendent leur revenus présents ou futurs.
Pour l’instant qui est gagnant ? On nous le rabâche assez. L’Allemagne. Toute ses gesticulations austéritaires et sa propagande, dans et hors le pays, payent, au sens littéral. Elles compensent dans l’imaginaire débile des salles de marché et des transactions électroniques automatiques, les faiblesses de sa situation réelle. Car la situation de l’Allemagne n’est pas brillante. Le vieillissement de sa population n’est pas réversible, à court ni moyen terme, et il engendre une dépendance sociale que nous ne faisons que commencer à constater. Le modèle productif est exclusivement fondé sur l’export. Il fonctionne par niches. Il est donc presque exclusivement dépendant de la demande extérieure alors même que sa politique contribue à déprimer sévèrement. Sur le marché intérieur allemand, la consommation est frappée de plein fouet par la pauvreté croissante. Les engagements financiers du pays dans les systèmes de garanties financières européennes sont très lourds. Tout cela doit nous aider à évaluer correctement le rapport de force avec l’Allemagne au lieu de nous traîner à la remorque de la chancelière, des retraités et des trouillards.
Car une partie du tableau se dérobe. L’agitation du moment ne doit pas nous faire perdre de vue le sens général de la tendance. Tout le monde sait que la Grèce ne paiera pas. Tout le monde sait que la contagion de la récession par les politiques d’austérité va frapper à mort le système européen en le plongeant dans le cercle vicieux de la hausse du chômage, de l’aggravation des déficits, et donc de la hausse de la dette. Ne méprisons pas nos adversaires. Ils savent comme nous que le brasier est allumé. Donc ils anticipent. Quoi ? Le tableau du jour d’après. Le tableau conforme à la volonté de puissance des conservateurs allemands et de leurs auxiliaires est le suivant. L’Europe du sud expulsée de l’euro. La France au tapis politique. L’ancienne zone mark rétablie sous appellation d’euro maintenu. Mais, bien sûr, ce n’est qu’un scénario. Rien de plus. Le futur est si profondément probabiliste. En tous cas, je sais que si j’avais à en connaître, je placerais ce scénario comme une des grilles d’explications de comportements sinon inexplicables. Et plutôt que de m’y retrouver conduit par naïveté je me tiendrais à distance de tout ce qui pourrait y conduire, même par mégarde.
Pour éviter le fractionnement et l’explosion de la zone monétaire il faut éteindre la crise de la dette. Pour cela il faut éponger tous les titres de dette d’état qui traînent, quelle qu’en soit la forme, et les jeter au frigo de la BCE. Celle-ci doit être autorisée à assurer le financement direct des Etats par la Banque centrale et accepter une solide et entraînante dévaluation de l’euro qui ré-ouvre le marché mondial aux marchandises européennes. Naturellement ils ne feront rien de tout cela avant que le système craque. C’est-à-dire avant qu’un pays fasse défaut. Ou que l’Allemagne passe, elle aussi, dans la zone rouge. Si un pays fait défaut, soit la contagion disloque tous le système bancaire et donc tous les systèmes politiques, soit l’Allemagne parvient à se tirer de la fournaise et on arrive au scénario évoqué précédemment. Avant cela notre carte peut être jouée sans complexe. En ce qui concerne l’alternative de gauche que nous voulons incarner, le moment est à bien comprendre, bien mobiliser, bien se préparer, bien construire une force cohérente et qui sera notre point d’appui le moment venu. Dans ce registre il n’y a pas de petits progrès ni de petites tâches.
Déclaration Oskar Lafontaine et Jean Luc Mélenchon.
A Sarrebruck, le 20 novembre 2012.
« Nous constatons avec consternation l’usage qui est fait de l’Union Européenne comme outil d’une politique d’austérité généralisée. Elle ne mène nulle part sinon à un désastre auquel aucun pays ne pourra échapper. Cette politique discrédite l’idéal européen en conduisant nos peuples dans l’impasse de la destruction de l’Etat social, la récession économique et l’indifférence écologique. Nous mettons solennellement en garde contre l’incitation aux égoïsmes nationalistes que cette politique cruelle provoque. Nous savons qu’en brutalisant partout les procédures parlementaires pour imposer aux peuples des plans d’ajustement structurels néolibéraux la démocratie elle-même est mise en cause. Imprégnés des leçons de l’histoire de notre vieux continent, nous voulons alerter les consciences en rappelant que la misère sociale, la récession et la compétition généralisée entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence. Cette menace commence en Europe !
Nous déplorons que la social-démocratie européenne n’oppose plus aucune résistance aux injonctions du capital financier, ses agences de notation, et ses marchés. Nous avons vu Georges Papandréou en Grèce, Zapatero et Socrates en Espagne et au Portugal capituler sans condition. Puis nous avons été stupéfaits de voir le nouveau gouvernement français s’aligner purement et simplement sur les directives du traité rédigé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, pour affronter la destruction sociale de l’Europe et garantir la paix, les salariés doivent construire de nouvelles majorités politiques de gauche et augmenter leur capacité d’initiative citoyenne. Nous connaissons bien la difficulté de mobilisation dans un tel contexte ou la peur du lendemain et la pression du chômage et de la misère paralysent tant de forces ! Nous voyons l’extrême droite progresser partout en Europe. Mais nous voyons aussi nos forces émerger avec vigueur jusqu’au seuil du pouvoir comme en Grèce avec SYRISA. Nous affirmons notre certitude que la chaine austéritaire qui enserre les peuples européens va craquer quelque part dans l’un des pays aujourd’hui martyrisé, comme ce fut le cas après la décennie d’ajustement structurel en Amérique du sud. Une révolution citoyenne s’inscrit comme nécessité en Europe. Le peuple doit pouvoir fixer librement la politique qu’il pense bonne pour lui, sans être soumis à des procédures de contrôle préalable non démocratiques et des punitions, comme ceux qu’imposent les nouveaux traités européens. Cette exigence se vérifie dans bien des endroits dans le monde. Elle a donné lieu a des changements profonds en Amérique du sud et au Maghreb. Nulle part ils n’ont pris leur forme définitive. Mais partout ils expriment une puissante aspiration pour la démocratie sociale et politique. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne. Nous voyons avec espoir la Confédération Européenne des Syndicats (CES) organiser l’action de résistance des salariés. Nous saluons le travail du Parti de La Gauche européenne pour soutenir la coopération active des partis de la nouvelle gauche européenne dans la lutte des peuples. Nous affirmons notre confiance dans notre capacité, le moment venu à diriger les nouveaux gouvernements progressistes qui sont nécessaires pour changer le cours de l’histoire et éviter la catastrophe ! Nous appelons toutes les consciences progressistes à entrer dans ce combat. »
D'accord avec Glières, Eric et d'autres sur ce sujet de l'abstention qui n'est pas mineur. Car le FdG est né, bis ter repetita, de la volonté de bâtir une alternative de Gauche puisque le PS dérive comme l'on sait depuis longtemps. Tout ce qui nous distrait de cet objectif contrarie et en retarde la réalisation. C'est pourquoi la campagne contre l'austérité ne me convient pas du tout. L'austérité sans visage, une abstraction non identifiable alors qu'elle a des forces très identifiables qui la portent et l'imposent aux peuples d'Europe. Il y a une double paternité de l'austérité qu'il faut combattre de la même manière. Les forces de l'argent (que cette campagne nous demande de combattre à juste raison) et les forces politiques qui les soutiennent et sans lesquelles elles ne pourraient pas s'imposer. Et en France c'est le PS qui porte et défend cette politique d'austérité. Quand de la manière la plus claire le FdG combattra et les unes et les autres le FdG sera clairement perçu par les Français pour ce qu'i veut être. Je ne serai donc pas d'un combat hémiphlégique lourd d'illusions et de désillusions.
La démocratie semble ne plus s'exercer que dans un cadre "consensuel" excluant et stigmatisant toute vision sortant de ce cadre dont les frontières sont balisés à l'avance par des intérêts qui ne sont pas les nôtres.
Quand au spectacle donné au plus haut sommet de nos représentants politiques cette semaine, s'il est risible il n'est hélas que la représentation d'un certain état d'esprit, d'un individualisme exacerbé qui devient tendance à tous les niveaux de la société ou le cynisme et l'indécence s'assume désormais à visage découvert, à peine masqué par un vernis apparent d'humanité qui s'écaille au premier choc.
Nous avons les dirigeants qu'on mérite. Vivre ça au plus haut niveau, en dit long sur l'aveuglement ou la ressemblance de tout ceux qui permettent à des gens si laids de l’intérieur de parvenir à ce niveau de responsabilité.
"Il y a un moment Copé aussi longtemps que le Front national fait le chauffe-plats de ses banquets."
Joli...! Et c'est Sarko qui se gondole malgré toutes ses casseroles accrochées aux talonnettes. Sans doute pense-t-il que les deux lascars se sont descendus dans ce duel au pistolet. Trop souvent à la tété c'copé, C'nous les gars de la Marine, droite! droite! L'UMP va à cloche-pieds, va tomber et, ééééh, Zarko est arrivé, héhé, sans s'presser. Tout ça c'est du cirque médiatique qui masque la grosse tambouille que les prédateurs toqués hauts-de-forme nous concoctent cyniquement en cuisine. Y'en a plus que marre de les entendre ou de lire ce flot de titres qui cachent le cra-cra noir de leur cynisme. Qu'ils s'en aillent tous au diable (courage fillons!) habillés en prada ou en lvmh! Basta. Vive la 6ème sociale et l'humain d'abord! Elle est en route qu'on se le dise!
"pas en situation pour l’instant de créer l’effet parallèle vers notre camp."
Certes l'entreprise d'enfumage industriel FNUMP/PS,spécialiste en rideaux de fumée depuis x générations, embrume une bonne partie de notre peuple ou démobilise bon nombre de personnes aquoibonnées par l'impuissance apparente des partis politiques. Or en réalité nous sommes très soucieux des actes politiques quand il s'agit de faire progresser la société dans le sens du bien vivre et de l'intèrêt général et le FdG a réveillé une foule de citoyens (bibi par exemple) bien plus grande que les scores des dernières élections où le brouillage médiatique a turbiné un max. Continuons comme les petits ruisseaux. Nous sommes rivière et nous finirons bien par faire fleuve, car chaque pichenette, chaque impact, chaque coup finissent par déplacer les montagnes; ne jamais se démobiliser face aux positions apparemment dominantes des géants aux pieds d'argile qui nous toisent de haut,ce ne sont que des baudruches.
Gauchisation contre droitisation? Plutôt sortir de ce carcan de pensée binaire? nous devons aller au devant des autres avec les arguments de l'humain d'abord sans attaquer droite-gauche-balle au centre; beaucoup veulent écouter, débattre, comprendre, mais pas s'embrigader dans un parti vu comme une armée avec son drapeau exigeant. Rester libre quoi et adhérer en sympathisant libre prêt à pousser dans la mélée; aura-t-on bientôt des précisions sur l'élargissement en Front du Peuple que nous appelons de nos voeux pour que à la hauteur on ajoute de la surface étendue,et de...
Samedi, notre camarade Chassaigne sera dans l'Hérault. Nul doute qu'il sera interrogé sur le vote des députés (abstention). J'attends d'avoir 2 avis sur la question ; je comprends le tien jean-luc et c'est aussi celui que j'aurais choisi mais je fais confiance à mes camarades et je verrais ensuite quelles différences d'appréciations ont conduit à ces votes. Si j'ai d'autres appréciations a apporter je le ferai plus tard. Merci Jean-Luc pour ce blog à nul autre pareil de richesses et de clarté.
@Michel Berdagué
Vous avez le droit de me citer, puisque vous parlez manifestement de moi. Votre réaction malheureusement me conforte dans mes propos. En revanche, je ne rentre pas dans le schéma que vous dessinez : j'ai voté FdG aux législatives et j'ai participé au mouvement du 14 Novembre. L'objectif que mes propos dessinent et qui n'engagent que moi au passage, c'est de faire progresser le FdG. Mais de façon clinique et un peu brutale, j'en conviens, l'avenir du Pc m'importe peu en tant que parti (pareil pour le Pg, même si je ne cache pas qu'il a ma préférence, sans que je sois encarté par ailleurs). Ce que je souhaite, c'est que les idées que nous défendons tous en grande majorité, avec des nuances bien entendu, parviennent à être appliquées. Je suis convaincu que cela n'arrivera pas en usant des bonne vieilles méthodes, qui il me semble, étaient tellement efficaces qu'elles avaient réussi à vous ramener à moins de 2% en 2007. C'est une société nouvelle que nous voulons créer, avec de nouvelles pratiques politiques. Commençons tout de suite ! Je suis sûr que les militants et sympathisants communistes n'attendent que ça. Ecoutez les, ce sera tout bon pour le FdG et pour nous tous.
"Au parti de gauche, nous entendons autour de nous une exigence forte d'étre clairs et nets, faciles à identifier"
On ne peut qu'étre d'accord avec votre souhait. Il n'empéche une composante du FdG s'est abstenue. Cette composante avait sans doute de bonnes raisons de s'abstenir. Ces raisons, les électeurs du FdG ont le droit de les connaitre. D'autres composantes du FdG souhaitaient voter contre. Cela fait désordre, manque de cohésion. Ces attitudes portent en germes le doute. Si il n'y a pas eu au sujet de ce vote du budget un vote contre, c'est que les analyses au sein du FdG sont divergentes. Donc encore doute. Les électeurs du FdG sont en droit d'attendre une plus grande transparence de celui ci.
"Au Parti de Gauche nous entendons autour de nous une exigence forte d’être clairs et nets, faciles à identifier."
Ce débat nous l'avons eu en collectif Front de Gauche sur Angers, pas plus tard qu'hier soir. Et cela à deux reprises, sur les mêmes questions que tu poses concernant la situation politique et le vote du groupe d'une part, et sur les questions d'écosocialisme, à propos de notre participation à la marche de NDLL.
Facile à identifier. Bonne formule, mais qui recoupe un faux débat par ailleurs sur "l'opposition". C'est notre démarche stratégique commune, celle des rassemblements les plus larges sur les questions essentielles qu'il ne faut pas décrédibiliser, et rendre plus claire et plus lisible (entre autres par une liaison resserrée avec les groupes parlementaires). Et tu sais aussi bien que moi que se déclarer "opposition" ne clarifie rien et nous rejette du côté de ceux qui attendent 2017. Donc "facile à identifier" ne peut être non plus raccourci facile pour s'affranchir de nos tâches en quelque sorte de promouvoir un "front unique large" à Gauche. Alors, s'il est simple de s'identifier "écosocialistes" à NDDL en rompant avec le jeu de collaboration de certains élus régionaux, il serait simpliste de devenir "opposition" sans avoir constitué d'abord les majorités de combat à Gauche pour le faire. Et pour ce faire, bien sûr, décrypter en permanence les orientations sociales libérales, les glissements, comme tu le fais est indispensable et doit s'amplifier. Donc, c'est pas "je m'oppose" donc je suis, mais "je propose, donc je m'oppose puisque tu refuses et je fais exister une majorité contre toi"
Si globalement on juge le budget mauvais pour la nation et le travail en cajolant le capital, avec des politiques d'austérités en conformité avec le TSCG on ne peut que voter contre. Et ce n'est qu'un début, la situation continuant de se dégrader, les exigences du capital deviendront de plus en plus fortes et le slogan de Hollande à la city "I am not dangerous" deviendra de plus en plus réel.
Dans l'opposition, la droite vote systématiquement contre le budget, donc s'abstenir, ce n'est pas être d'accord et laisser une porte ouverte à la discussion de nos propositions. OK, on ne croit pas au bon sens du PS. On sait qu'il est plombé. Nos actions dans le peuple doivent le prouver et faire entendre les citoyens, bloquer l'économie, car le fric est le nerf moteur du capital. Et sans notre fric il est déstabilisé à haut niveau. Ils ont peur des grèves qui ne leur rapportent pas ce fric (à nous non plus). Mais notre seule force de frappe ! Qui frappe, ils verront si ce sont nos salaires qui coûtent chers.
Ce qui me laisse perplexe, après réflexion, sur l'abstention. C'est d'expliquer que chaque député à sa propre analyse de la situation pour voter ce qu'il souhaite. C'est là encore, un problème de représentativité dans notre vieille démocratie où on élit des réprésentants qui doivent nous représenter mais qui décident à la place du peuple, ce qui est bon pour lui. Et c'est là que le bas blesse, comment peut on avoir confiance. Pourquoi intégré un parti si on sait que l'appareil ne nous est pas favorable même si la base est pleine de bon sens mais n'est pas comprise. Je milite mais pas dans un parti parce que je pense qu'on est pas aussi libre de parole et d'action, qu'il y a toujours un frein générationnel entre les citoyens et les élites politiques. Je pense que la VIème république viendra du peuple. Encore faut-il qu'il se réveille et pas trop tard. Mais malgré tout, je reste persuadé que le meilleur pour le moment est le FdG car il est plus près de mes aspirations.
Ces débats à n'en plus finir sur l'attitude à avoir vis à vis du budget et du PS sont assez vains, chronofages et bouffeurs d'énergie. Je comprends les arguments des uns et des autres, mais cette quête de la solution parfaite est un peu naïve, puisque ce problème est insoluble. L'astre mort alias gauche molle, encombre notre chemin, bouche le paysage. Il n'y a rien d'autre à faire, en l'état des rapports de force, que choisir entre plusieurs inconvénients. Toute décision dans ce domaine, quelle qu'elle soit, est critiquée car elle est critiquable. Il me paraîtrait beaucoup plus constructif de réfléchir à la façon de faire connaître notre budget 2013 qui est bien plus qu'un exercice de style. Ou de nous réjouir de cet événement, qui apparemment n'intéresse personne, et que révèle cette phrase du communiqué commun Oskar Lafontaine/Jean-Luc Mélenchon :
"Nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne".
C'est tout simplement l'ébauche d'une nouvelle Internationale progressiste, que personnellement j'appelle de mes voeux depuis de nombreuses années. C'est une force au berceau, certes, mais souhaitons qu'elle grandisse pour supplanter l'internationale sociale libérale à la ramasse et tienne tête, en la regardant droit dans les yeux, à l'Internationale des accumulateurs de fric, association de malfaiteurs qui nous mène à la catastrophe. Ne peut on arrêter, de temps à autre, d'être le nez dans le guidon pour voir un peu plus loin ?
Bonjour, une fois de plus, merci pour toutes vos interventions.
Une réflexion autour des slogans du genre "un enfant a besoin d'un papa et d'une maman", "c'est ça la famille", "un enfant ne peut s'épanouir qu'avec ses deux parents". Allons un peu plus dans ce sens. Si je comprends bien, ça veut dire que les familles recomposées, va falloir arrêter parce que d'un coup, les enfants ils ont deux papas et deux mamans, voir trois papas et trois mamans, voir, toutes les combinaisons possibles, 3 papas et une maman, trois papas et deux mamans, au fil de l'histoire des parents. Et puis, il y a les enfant malheureux, (pour le coup vraiment), qui ont perdu l'un de leurs parents. Pour ceux là, comment pourront-ils seulement espérer s'épanouir, avec un papa mais pas de maman ou une maman et pas de papa. La solution pour ces enfants là, soit les placer dans une famille ayant un papa et une maman, soit obliger le parent restant en vie à trouver une nouvelle moitié ! (combien de temps la loi lui donnera-t-elle pour choisir avant de lui en imposer une ?)
C'est vrai, ça à l'air charmant charmant ce monde ou famille = un papa + une maman + des enfants + (un chien ? un chat ? un poisson rouge, oh non pas rouge, il pourrait être trotskiste !...)
Bonne soirée dans le monde merveilleux des gens bien pensants qui nous élèvent de tout leur poids.
Tout à fait d'accord avec Sophie (numéro 28):
Si l'on considère que le mariage est un engagement (diplôme pour moi) de vie commune alors il est logique qu'il puisse se faire à 3 ou 4 ou 5 sans parler de perversité.
Parallèlement, pourquoi interdire l'adoption aux homosexuels quand on l'accepte pour une personne seule (mère seule par exemple).
Si l'on veut réfléchir sur la philosophie de ces questions, il faut être cohérent jusqu'au bout.
Pour répondre à Fabien, 1% de 64 millions de personnes, ça fait tout de même 640000 personnes (pour une fourchette basse...). On estime entre 30000 et 50000 enfants élevés dans des familles homoparentales (et il y en a encore qui en sont à se demander si oui ou non les hétérosexuels peuvent autoriser les homosexuels, du haut de leur piédestal, à avoir des enfants). Fort heureusement, quand on est de gauche, l'exigence de justice ne dépend pas du nombre de personnes concernées mais uniquement de l'existence d'une injustice. En l'occurence, on ne voit pas très bien pourquoi une personne célibataire pourrait adopter un enfant et pas une personne adopter l'enfant de sa/son conjoint(e) parce qu'ils seraient de même sexe, on ne voit pas très bien pourquoi on autoriserait les familles hétérosexuelles à divorcer vu les conséquences largement démontrées sur les enfants de ces couples et que dans un procès d'intention ridicule, la société hétéronormée se permettrait par ailleurs de donner des leçons aux couples homosexuels qui souhaitent avoir des enfants et les aimer. On ne voit pas très bien non plus pourquoi on interdirait de se marier deux personnes qui s'aiment et s'engagent à se soutenir mutuellement, ou pourquoi les hétérosexuels auraient droit au rapprochement de conjoint lorsque l'un vit à l'étranger et pas les homosexuels (je parle en connaissance de cause, le PACS n'offre pas cette possibilité), ou n'auraient pas les mêmes droits de succession à la mort de l'un que s'ils étaient de sexe opposé... Je veux bien comprendre que pour vous, ces "détails" ne soient pas une priorité (quand on n'est pas concerné...), mais franchement, résoudre ces injustices ou supprimer le chômage, il me semble que ça ne demande pas tout à fait le même effort. Et pourtant, et pourtant, ce n'est toujours pas fait. Que c'est difficile.... Qu'est-ce que ça vous coûte bon sang !
Tout à fait d'accord avec l'analyse sur l'abomination juridique que constitue cette "liberté de conscience" des maires.
Toutefois, sur le fond du mariage pour tous (et de l'adoption pour les couples homosexuels, et de bientot la procréation assistée, mères porteuses rémunérées, locations de ventres et toutes solutions permettant de dépasser la fatalité biologique) je pense que les choses ne sont pas si simples qu'elles ne mériteraient aucune discussion....
Pour ma part ni homophobe, ni religieux, je ne me sens pas obligé d'adhérer a toutes les avancées vers le meilleur des mondes ou on sera parent 1 ou 2 et ou on choisira son genre à la majorité. Je ne crois pas effectivement que deux personnes homosexuelles ne peuvent étre de bons parents, mais ce dont je suis convaincu, c'est que chacun a le droit d'avoir un pére et une mère (même sans etre élevé par les deux).
J'aimerais que soient défendus par nos représentants ces principes qui restent encore dans nos lois jusqu'à la prochaine avancée législative : interdiction des mères porteuses, interdiction de la commercialisation de tissus humains, interdiction de la procréation médicalement assistée sans raisons médicales. C'est peut étre un peu hors sujet par rapport au texte de Jean Luc, mais je ne pense pas qu'il y a un consensus sur ce sujet à gauche et il me semble qu'on évite un peu d'en parler.
Sans conteste l'un des meilleurs billets de Jean-Luc Mélenchon. Une très fine analyse de la droitisation de la droite (Copé conquérant et dominateur face à un Fillon pleurnichard et une droite en perte de vitesse) et une époustouflante et remarquable analyse de l'"esprit Hollande" où la description de la psychologie du personnage éclaire et explique le courant politique qu'il incarne : du grand art. J'ai particulièrement apprécié également le discours "les trois bifurcations", un vrai discours géopolitique digne d'un grand chef d'Etat qui nous change de la médiocrité des ectoplasmes et autres incapables incompétents qui nous gouvernent. Le Front de Gauche a tout pour gouverner : un programme, des idées et les hommes pour les incarner.
Jean-Luc Mélenchon : un post comme je les aime, qui regarde vers l'avenir, plein de vaillance et de combat ! et comme vous avez raison, combien de gens déboussolés dans les classes moyennes ! la République attaquée par la classe politique au pouvoir depuis trente ans (en gros umps), dont l'exemple emblématique est cette honteuse histoire de contrat supérieur à la loi !
La loi, écrite par tous, qui s'impose à tous, même aux puissants, serait battue en brèche par cette trouvaille de boutiquiers cauteleux : le contrat ! gare aux petits paragraphes, en bas de page,écris si petits, presque illisibles mais où se cache l'arnaque !
Les boutiquiers (les banquiers) sont au pouvoir depuis1973 et la loi rotchild, virons les avec fracas et demandons leur des comptes, vive la République, la notre, la sixième !
Ravi par la réflexion apportée par Jean-Louis Charpal. La polémique sur ce vote à l'assemblée devient gonflante. très honnêtement, depuis le début et pour ma part, que l'on ait voté "contre" ou "abstention", je m'en fous. Je pense que plus personne n'en est à ce détail près pour comprendre la différence entre le gouvernement Ayrault et le Front de Gauche. Pour rappel, non seulement tout le monde a compris que nous n'étions pas dans la majorité ("les communistes sont clairement dans l'opposition" dixit Montebourg), mais voilà que nous ne sommes même plus dans leur "monde réel" (dixit Ayrault). S'il se trouve quelqu'un de toute bonne foi qui n'a pas encore compris ça, j'attends qu'on nous le présente.
Je pense que le travail à l'assemblée est autre chose qu'une posture de salon, et que ces dix députés qui passent leur journées à éplucher des textes, à subir les monologues socio-libéraux et les scènes de mauvais opéra-bouffe entre PS et UMP quand tournent les caméras, le tout sans quasiment jamais avoir la parole ou pouvoir défendre un amendement, ça doit demander des nerfs d'acier et beaucoup de discernement. Ils sont partis pour en baver, nos dix élus de cette législature, surtout que l'on attend d'eux d'attirer sur nos positions la frange gauche de la majorité. Alors sachons quand même les respecter dans cette oeuvre de patience. Et puis regardons quand même cette prouesse : s'il est donc si délicat de choisir entre "contre" et "abstention", à tant d'occasions depuis la rentrée, il est remarquable que les élus FdG aient tous fait le même choix, systématiquement. Et alors que chacun est libre, contrairement au groupe PS avec pourtant son contremaître Le Roux qui distribue cartons rouges et mises à l'amende au moindre contrevenant. L'unité est bien là au Front de Gauche, et je dis déjà bravo ne serait-ce que pour cela.
Inutile de revenir sur l'éclatement de l'UMP (c'était aussi gros que la valoche de Bernard Arnault quittant la France), ni sur la bêtise crasse du gouvernement Ayraut qui danse d'un pied sur l'autre n'ayant pas de ligne politique claire aux yeux de nos concitoyens, non plus sur la stratégie de vote décidée par le groupe Front de Gauche dont j'ai compris approximativement le chemin à parcourir. Je voulais juste me prononcer sur cette aberration républicaine que voudrait établir le capitaine de nous tous pour cinq ans... laisser le libre choix aux maires de marier ceux qu'ils imaginent être "mariables" comme l'explique Jean-Luc.
C'est formidable, je ne connais pas le nombre exact des mairies de notre pays mais j'imagine celles-ci à plusieurs milliers. Ces milliers d'élus ont donc tout pouvoir de marier la chèvre et le choux, le renard et la poule ou l'escargot et la tortue, j'exagère à peine. Qui est au dessus de tout pour pouvoir juger que deux personnes du même sexe n'accèdent pas à la reconnaissance de leur amour ?
Ils veulent se marier ? Ils vont connaître les aléas du mariage, tout, de la fourchette pas rangée à la poubelle non sortie en temps et en heure. Tout, tout, tout !
Ils s'aiment, c'est le principal.
M. Mélenchon : "Le social libéralisme est un avachissement de la forme républicaine posé sur les cintres de l’ancien régime."
A retenir !
Merci a JL Charpal. Nous n'avons pas à redire et réécrire les mêmes choses.
Quant au mariage, j'ai l'impression que c'est de l'enfumage pour ne pas se pencher sur des sujets qui font peur. Merci au PS pour cela. Que de temps perdu.
Courage à tous et merci.
Comment nos députes FdG peuvent-ils s'abstenir sur un vote du budget que l'on sait libéral ? Quelle vision nous offre t-ils ? Il est urgent que ces abstentionnistes justifient leur vote. La situation est déja suffisamment désespérante pour nous tous, entre le FN, la droite, et le PS qui dévoile de plus en plus son néolibéralisme. Je me sens perdu sur ce vote et je ne pense pas être le seul, et je suis désolé Jean Luc, mais tes explications ne me semble pas évidentes, il faudrait développer plus clairement. Merci d'y revenir dans un prochain billet, et toujours bon courage pour ta lutte contre les inégalités et l'arbitraire.
@teresa60
Exact, la seule chose qui peut leur faire peur c'est de bloquer l'économie. ça finira bien pas se faire avant qu'on soit dans l'état des pauvres grecs. Je pense que Copé et Fillon viennent de nous aider un peu, et que le gouvernement solférinien va continuer de baisser dans l'estime populaire, vu les diverses trahisons à venir auxquelles on s'attend déjà. Il faut continuer la résistance et être prêts au bon moment.
Quand on voit la conférence de presse pour présenter le contre budget, avec Jacques Généreux entre autre (voir la télé de gauche), il y a huit micros sur la table, des caméras, des photographes. Est-ce bien la peine de les faire venir, est ce qu'ils archivent ça, cela va-t-il directement à la cellule riposte d'un service quelconque ? Y aurait il une censure ? C'est à se demander comment fonctionne tout ce système médiatique. Pour ce qui du combat de coquelets, on voit bien que dans cette Ve, les deux partis dominants ont une conception particulière de la démocratie, un putsch pour les uns avec une chienlit électorale, pour l'autre un programme gauchisé pour se faire élire et capitulation à droite pour finir, après tout ça veut donner des leçons de démocratie aux autres peuples. La France est dans de sales draps, soyons unis comme vous dites, avec nos sensibilités différentes pour un même but la VIe, et rassembler autour de nous pour l'humain d'abord, je ne vois pas d'autre issue. Parlons du chômage qui continuera d'augmenter jusqu'en fin 2013, avant de parler des municipales de 2014, va t on regarder les courbes du chômage comme ceux de la bourse ? En se disant tout ce passe comme prévu, comme une fatalité morbide et normale, puisqu'il l'avait dit. Courage à tous !
Le dernier post de Jean-Luc, que je viens de relire, me parait d'une densité exceptionnelle par la synthèse en profondeur qu'il y développe, avec une lucidité et une hauteur de vue peu communes, sur les points essentiels de la situation actuelle et de celles qu'elle annonce.
Des rendez-vous avec l'histoire, aussi cruciaux qu'inéluctables, sont en marche et, sans unité ni rapport de force de nature à tourner durablement en faveur de ce à quoi nous aspirons, ils tourneront au cauchemar.
Nous devons nous garder à la fois de ressasser des débats stériles qui nous font piétiner et de lancer des appels à des actions prématurées et irresponsables, au fallacieux prétexte que les choses n'avancent pas et qu'il faudrait à tout prix bouger pour ne pas avoir l'air de se résigner. "Comment nos députés FdG peuvent-ils s'abstenir sur un vote du budget et que l'on sait libéral?" (@Pierre92 71) Je n'ai pas non plus la réponse à cette question, mais sur le fond, la position de Jean-Luc est parfaitement claire. Pour le reste, nous avons plus utile et plus urgent à faire que de reposer inlassablement la même question.
Les conséquences des politiques menées partout en Europe, et en France par le gouvernement de capitulation-collaboration actuellement à l'oeuvre, rendront inévitable un combat qui s'annonce particulièrement rude et qui risque d'être décisif. Il est donc vital de construire un Front uni assez fort, le moment venu, pour mener ce combat victorieusement. En cela, je rejoins tout à fait Jean-Louis Charpal (@62) sur l'importance de créer une nouvelle internationale progressiste destinée à supplanter l'internationale "sociale"-libérale responsable de tant de reculs désastreux.
Nous sommes actuellement dans l'adversité et partout dominés par les forces que nous devons vaincre, l'appel à la résistance n'est pas l'appel à l'insurrection, elle la prépare et doit la rendre possible, et ce n'est pas parce que l'histoire travaille pour nous, qu'elle nous fera cadeau de la victoire.
Nous devons procéder par étapes avec autant de patience que de détermination et c'est ce que fait le FdG jour après jour. Ce ne sont pas des prises de position fracassantes et spectaculaires qui feront solidement avancer notre progression, c'est par un travail de fond convaincant et inlassable que nous ferons grossir nos rangs au point de devenir une vraie force alternative capable de passer à l'offensive victorieusement.
Je suis de ceux "qui pourrissent les repas du dimanche avec zèle et constance..."
Merci, Jean-Luc.
Vive La VIème ! Vive La Sociale !
Jean-Luc, cher camarade,
Les difficultés présentes sont immenses. La première, que vous avez soulignée ailleurs et dont parle JL Charpal, c'est ce nouveau mur qui étouffe notre liberté d'expression: celui du silence des médias.La véritable gauche a beaucoup de mal à se faire entendre, même si vos interventions sont toujours claires et brillantes. (Quelle patience l'autre soir !)
La seconde est le bouleversement des partis. la droite qui glisse vers l'extrême-droite, le PS qui reprend l'héritage de la droite et enfin le PC,qui tenaillé par des accords électoraux choisit parfois le PS plutôt que le FdG ce qui vous met dans une situation très délicate que vous évoquez ici.
Jusqu'à présent, vous avez su tirer le meilleur parti d'une situation difficile.
1-En demandant impérativement de voter pour sortir Sarkozy, ce qui vous a été reproché par certains, mais qui a éliminé la droite
2- En amenant Hollande au pouvoir. Ce qui permet de voir qui il est vraiment. Imaginons que Sarkozy ait été réelu, les gens rêveraient encore à cette "gauche" dont nous savons qu'elle est à droite. On a gagné cinq ans en six mois.
3- En soulignant avec force dans votre billet du jour qu'on ne peut construire aucun ordre de bataille si l'on continue à supporter les choix aberrants d'un PC qui s’abstient au lieu de votre contre (+un PG!) Cela me rappelle l'abstention du PS lors du MES.
Il faut donc que se crée cette vraie gauche dont le FdG est le fer de lance. On sait que vous travaillez du côté du NPA, du POI et du PS, le vivier le plus important qui doit nous rejoindre. Combien de temps encore, jusqu'à quand, certains PS continueront-ils à se déshonorer en restant dans un parti néo-libéral qui est à l'opposé des valeurs socialistes?
Cette vraie gauche qui ne souffrira d'aucune critique. Vous avez éveillé une masse populaire qui ne s'intéressait pas à la politique et qui ne veut à aucun prix patauger dans le marécage des accords de bout de comptoir. Vous aviez dit que cela n'arriverait jamais.
Votre allié, c'est cet "inéluctable", dont vous parliez. Chaque jour amène une nouvelle bourde, une nouvelle trahison. Il faudra bien que les yeux s'ouvrent. Dans ce combat votre rôle est irremplaçable.
Ce Front du peuple que vous appelez de vos vœux sera la seule solution.
Et que les PC qui se sentent bien avec le PS, et l'on sait qu'ils sont peu, changent de parti.
C'est abuser que de vouloir votre éloquence, votre combattivité et...
D'accord notre présence et nos positions à l'AN c'est surement important, mais les grandes divergences sur l'art et la manière de mener une bataille à 1 contre 20, ça ne mène pas bien loin. D'autant que pour beaucoup de gens ça n'est pas perceptible, sauf à leur expliquer que nous avons mal voté. En marge de cela il y a quand même les manifestations, le contre-budget, c'est beaucoup plus enthousiasmant. Face aux mouvements et redéploiements à droite et la finance qui pousse ces pions, les socialistes (et leurs électeurs) vont devoir se poser les bonnes questions.
Bonsoir Jean-Luc,
J'ai beau réécouter Hollande, je n'entends aucune tentative d'obstruction telle que celle que tu dénonces et qui serait effectivement inacceptable: empêcher un acte civil républicain pour des raisons religieuses ou autre. Il est clairement question de déléguer. Et si débat il doit y avoir, c'est sur ce second point : l'élargissement éventuel de délégation. Pas sur la liberté de conscience qui ne saurait en rien mettre en danger la république:
Loi du 9 décembre 1905, Article 1 : "La République assure la liberté de conscience."
En outre, tu déclares le refus du mariage pour tous comme une position obligatoirement religieuse. Je trouve le raccourci dangereux car rapide, et tu m'as habitué à plus de finesse. Si ce n'était toi j'y verrai poindre comme l'expression d'une pensée unique. Il me semble pourtant qu'un athée peut préférer un modèle familial "mixte", d'un point de vue darwinien plutôt que biblique. On pourrait même voir l'expression d'un communautarisme absolu dans un couple homo, en comparaison de l'ouverture à l'autre qu'est la mixité de sexe, avant même celle de la couleur de peau ou de culture. Et en quoi serait-ce moins défendable, car après tout l'argument "comme tout le monde" a t-il un poids suffisant ?
L'objection de conscience, quand il s'agit d'un Vian déserteur, est un exploit. La liberté de conscience du maire de Bègles en 2004 semblait moins assassine de la république. Et je ne me souviens plus qui a dit: "La désobéissance civile, c’est un concept dur à manier. Je suis un défenseur de la loi. Mais parfois, la loi n’est pas légitime." Tout n'est certes qu'une question de point de vue... moi je m'efforce de penser comme l'autre pour savoir comment le convaincre en douceur.
Ces réactions excessives de toutes parts (partis, associations) desservent plus le mariage pour tous qu'une phrase maladroite (une bévue) lancée pour rassurer quelques élus pisse-froid (qui auraient de toute façon délégué d'une manière ou d'une autre) et qui voteront peut-être ainsi la loi, va savoir! Mais pourquoi entrer dans ce jeu de dupes, on s'éloigne dangereusement de l'éducation populaire. Et nous avons tellement d'autres combats à mener, ne gaspillons pas nos énergies sur de faux débats.
@ Citizen Ben.
La philosophie est à l'humain ce que la terre est au lombric. Jean-Luc ne fait qu'expliquer que le rôle de maire doit se limiter à la loi décidée dans le cadre de la République démocratique, les états d'âme ou de conscience personnelle chez l'élu ne doivent pas déroger à sa fonction première qui est de servir le pays. Ceci dit, il est clairement explicité dans ce billet que monsieur ou madame le maire peut éventuellement déléguer, à l'un/e de ses adjoints, la tâche du mariage si celle-ci lui pose un problème de conscience.
François Hollande, en tant que président élu de la République, n'avait donc pas à inciter les maires à faire ce que bon leur semble selon leur conscience, il a voulu appliquer l'une des rares proposition de ses promesses électorales, qui ne mangeait pas le pain du budget national, qu'il l'assume jusqu'au bout.
Pour l'anecdote, Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly, avait marié Jacques Martin à Cécillia Attias, cela ne lui a posé aucun problème de conscience pour s’accoupler avec elle un peu plus tard et devenir président de la République Française dans la foulée, pour ensuite nous pourrir l'existence du "mélodrame" médiatico-politique du pauvre président abandonné par son aimée (qui n'a pas voté pour lui).
Alors les états d'âme des maires outrés de marier deux êtres humains qui s'aiment mais qui sont malheureusement du même sexe... tu vois où l'on peut se les carrer.
"Le pire vient évidemment de l’action délétère du Parti Socialiste. En validant les thèses de la droite, comme par exemple sur le coût du travail... le nouveau gouvernement et son parti rétrécissent tout l’espace culturel où poussent les idées de gauche."
Je crois que nous sommes tous d'accord sur ce point. Selon moi, l'action délétère du PS a commencé en 1983 et s'est poursuivie sans aucune interruption depuis.
@JeanL2 et antraigues32
On ne s'en sortira pas si le PCF est toujours la cible des doutes et des critiques. Je rejoins l'avis de antraigues32 sur ce point. Construisons au lieu de démolir avec ceux qui ont participé à ce Front de gauche qui n'existe qu'avec les forces vives de tous.
Par rapport à tous ceux qui demandent une position claire contre le PS parce qu'ils doivent se justifier sur le "terrain", moi je répondrai que sur le terrain (les marchés en l'occurrence) je rencontre plus de pro PS qui nous trouvent trop "extrémistes" que de personnes qui nous trouveraient trop "mous".
Pas plus tard que samedi dernier, j'ai dû expliquer que nous sommes critiques du gouvernement parce que nous voulons la réussite de la gauche, ce qui ne pourrait être le cas avec la politique actuelle.
Je crois que la gauche est multiple en France, que le PS est encore majoritaire (jusqu'à quand?) et que la situation sur le terrain n'est pas aussi simple que certains voudraient le dire. Effectivement, comme le relève J-L Mélenchon, il y a des liens à construire entre des catégories de population qui, pour l'instant, ne sont pas au diapason même si leurs intérêts convergent. Pour devenir majoritaires un jour, il y a donc un gros travail "de terrain" à mener et les positionnements ne sont pas toujours simples à prendre.
Dans tous les cas et de ce que j'entends, nous sommes bien identifiés par une majorité du peuple de gauche comme indépendants du PS dans nos propositions et notamment notre position contre les politiques d'austérité. Je dirai que les seuls qui peuvent nous reprocher notre soi-disant subordination au PS sont les gens du FN (et accessoirement ceux d'extrême gauche), ceux là même qui affirme que J-Luc Mélenchon gagne des milliers d'euros et qu'il attendait une place dans le gouvernement Hollande après l'élection... bref, des gens d'une mauvaise foi totale.
Ils ont osé : opération de police à NDDL pour déloger les occupants. Ce gouvernement montre sa vraie nature, la répression policière plutôt que le dialogue. On y retrouve bien, derrière, la personnalité de F.Hollande, telle qu'elle est décrite par Jean-Luc Mélenchon. Cessons de croire que nous pourrons infléchir ce pouvoir, construisons une vraie autonomie conquérante, cessons de chercher la paille dans l'oeil de notre voisin du FdG, Oui, nous sommes différents, nos histoires politiques sont différentes mais nous avons tellement de choses en commun.
Certes, certaines prises de position ou attitudes nous choquent, je suis le premier à râler parfois, mais l'essentiel est devant nous, convaincre, convaincre, convaincre encore pour faire prendre corps à la révolution citoyenne que nous voulons.
Ces évènements à NDDL vont-ils enfin faire comprendre à EELV et la gauche du PS que les couloeuvres deviennent de plus en plus grosses à avaler et qu'il est temps de choisir entre l'autoritarisme libéral du gouvernement et la république sociale et démocratique que leur propose le FdG. La rente de situation qu'ils ont acquise vaut-elle d'accepter les reculs idéologiques qu'ils pratiquent. Si c'est le cas qu'ils l'annoncent clairement, sans donner de leçon à Jean-Luc Mélenchon et à ses camarades qui ont eu, eux, le courage de partir.
@marj
"il y a des liens à construire entre des catégories de population qui, pour l'instant, ne sont pas au diapason même si leurs intérêts convergent"
C'est un super constat, le problème c'est que c'est très difficile.
Deux repoussoir au hazard:
- une partie de la population est de manière irrémédiable contre la normalisation de toutes les personnes immigrées.
- une autre partie trouve que dans les services publics tout n'est pas parfait et qu'il n'a jamais bougé pour soutenir les luttes du privé, l'adoration aveugle du service public est aussi un repoussoir.
Pour ce qui concerne la TVA et son augmentation, l'hostilité absolue à cette augmentation est ridicule. Si les taxes récoltées sont utilisées pour de la redistribution sociale je ne vois pas le problème. Si une personne à faible revenu paie 100€ de TVA en plus et qu'elle reçoit par redistribution 150€ c'est plutôt positif et la TVA a un avantage c'est qu'elle est un peu plus simple à percevoir, bien sûr il peut y avoir des fraudes mais si les riches ne consomment pas tous leurs revenus ils consomment quand même par personne beaucoup plus. L'augmentation de la tva PEUT donc si il y a une volonté politique participer à une redistribution égalitaire des revenus.
Sarkozy n'avait pas cette volonté et Hollande ne l'a pas non plus mais celà ne change rien à l'affaire.
Décidément beaucoup ici perdent leur temps à chercher des raisons ou il n'y en a pas à trouver, en effet un vote ne peut avoir que trois résultats, oui, non, et l'abstention ! donc si l'on considère que chaque vote est un caillou de grosseur plus ou moins grande, et que celle ci est composée de plus ou moins d'arguments pour ou contre le vote, vous aurez assurément au passage d'un premier tamis les gros cailloux qui resteront dans le tamis qui seront le oui ou le non, et au deuxième tamis vous aurez les petits cailloux qui tomberont dans l'urne du sens opposé et assurément la troisième grosseur sera l'abstention !
Alors pourquoi se focaliser sur le vote de nos petits députés, qui n'avaient pas assez d'arguments pour voter contre ou trop d'arguments pour voter pour et chacun ayant sa propre analyse, je suis certain qu'aucun n'était de la même grosseur que son voisin politique, ce n'est pas parce qu'ils nous représentent qu'ils n'ont plus leurs propres valeurs personnelles !
D'autre part dans cette assemblée ce ne sont pas la valeur des gens qui composent les équipes qui compte, mais le nombre, alors pour le moment et même si nous avions les dix meilleurs débatteurs de l'assemblée, nous ne pourrions pas convaincre les autres équipes de voter pour nos idées ! la démocratie a ce "mauvais coté" qu'il faille avoir le nombre pour gagner donc pour nous un seul combat pour le moment convaincre et faire élire le nombre nécessaire pour que nous puissions gagner demain ! et ce n'est pas encore gagner,
Merci à Pierre34 pour cette première réaction sur NDDL. La manif de samedi dernier et l'intervention ce matin des forces de l'ordre à NDDL ont le "mérite" de poser les vrais problèmes sans équivoque. Personne ne va pouvoir continuer indéfiniment à se cacher derrière son petit doigt ou à tergiverser. NDDL symbolise parfaitement le choix de société qui se pose à nous tous...et pose la question : qu'avons-nous encore à voir avec ces gens là? que partageons-nous avec eux ? Plus rien d'important à mon sens. Alors, il faut le dire clairement, s'inscrire tout aussi nettement et calmement dans l'idée d'opposition à ce gouvernement et à ceux qui en incarnent la ligne politique, les valeurs et les méthodes. Et essayer de rassembler autour de nous toutes celles et ceux qui partagent les nôtres, notre vision de l'avenir. C'est indispensable pour notre lisibilité politique et à terme pour notre crédibilité et notre capacité à fédérer et convaincre un nombre grandissant de nos compatriotes (et au delà) qu'un autre monde est possible autour de la notion "d'humain d'abord" tellement mise à mal depuis six mois par ceux qui dirigent le pays.
En voilà une grande et bonne nouvelle, accompagnant une mise en perspective d'une grande clarté notamment quand à la politique du gouvernement allemand, dans la crise européenne;
"C’est pourquoi nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne."
A propos de l'abstention du groupe à l'assemblée sur le budget, ce qui n'est pas la fin du monde mais pour laquelle il ne doit pas y avoir d'interdiction d'en discuter, je dois dire que de l'intérieur du PCF dont je suis un fidèle adhérent c'est le silence radio de la direction du parti. Toutes les hypothèses délétères sont alors possibles ce qui est très négatif, je n'imagine pas qu'on en reste là dans une période de préparation du congrès de février prochain.
Le Parlement a adopté définitivement jeudi 22 novembre au soir le projet de loi instituant la "règle d'or budgétaire", le Sénat l'ayant voté à une très grande majorité quelques jours après l'Assemblée nationale.
Comme en première lecture, le texte a été voté par 320 voix contre 22 : celles des 20 membres du groupe Communiste républicain et citoyen (CRC), de Jean-Pierre Chevènement et de Pierre-Yves Collombat. En revanche la droite UMP et centriste a voté pour, ainsi que la gauche gouvernementale PS, RDSE (à majorité PRG), écologiste.
Voilà la messe est dite. Vite prenons le pouvoir en créant partout des fronts de luttes, de résistances, de réflexions, de propositions, etc. Des fronts aboutissant à un front populaire, de gauche, humain.
On lache rien!
Vote pour,vote contre,abstention.Prenons un exemple simple : l'augmentation du smic (un carambar) voter pour c'est accepter le mépris pour ceux qui survivent, voter contre,c'est oublier que des millions de français comptent en centimes dés le 15 du mois et que quelques centimes c'est beaucoup.Ils auraient quelques raisons de nous le reprocher.S'abstenir est une position de sagesse qui rappelle que notre combat est autre (smic à1700 euro).Je me suis abstenu au deuxieme tour des législatives,il me restait le choix entre un libéral de droite et un de "goche" ;Dans cette élection combien de nos électeurs sont restés chez eux au premier tour, permettant le résultat que l'on connait ;et je préfére ne pas évoquer certaines raisons de ceux qui ont tiré contre leur camp.Nous tentons de démontrer, au sénat qu'une autre voie est possible'parce que notre position est charniére,.Les élus ne disposent que du poids donné par les électeurs,tous ceux qui ne se sont pas déplacés,au prétexte que notre candidat n'avait aucune chance ont divisé par deux le poids de nos députésqui sont aujourd'hui devenu pour certains des boucs émissaires.C'est tellement plus simple,au point que la bourgeoisie,notre ennemie peut étre satisfaite.Encore une fois,ne faudrait-il pas voir plus loin et prendre la vraie mesure du combat à mener que dix députés sur plus decinq cents ne peuvent gagner
En survie et en réanimation d'urgence je pense que ce sera mon dernier commentaire. Avec mes bonnes vieilles méthodes je tiens à dire que la construction de cette Union des prolétaires de tous les pays est toujours en instance et elle n'a pu se faire au cours des siècles précédents, nous conduisant aux deux effrayantes boucheries, la saignante de première avec les deux prolétariats s'entretuant après l'assassinat de Jaurès et la seconde où le capital en remettait une couche surtout qu'à l'Est s'était levé quelque lumière . En rat de bibliothèque je suis tombé sur une preuve que ces nazis européens avaient été financés, mis sur orbite par des banquiers et toute la bourgeoisie possédant les plus gros moyens de production.En France les plus hautes autorités connaissaient ces faits et la bourgeoisie s'est reconnue comme partenaire de classe avec leurs collègues outre-rhin. Au vu du détricotage du Programme du C.N.R.et de la non application de tous les articles du Préambule de notre Constitution 1946, ce qui se passe aujourd'hui est encore plus terrible, pas d'uniforme mais si tu grattes un peu tu fais appel à tous les F.T.P et M.O.I.- F.T.P. réactivés tant c'est patent.
Bonjour,
Je partage totalement le point de vue exprimée par Jean-Luc Mélenchon s'agissant de la position du Parti de Gauche à l'égard du Gouvernement et en particulier du budget de l'austérité qui vient d'être voté et à propos duquel le groupe parlementaire FdG n'a pas voté contre mais s'est abstenu. Or, Jean-Luc Mélenchon écrit très justement que la règle est celle du vote autonome de chaque parlementaire. Pourquoi donc notre unique député PG, Marc Dolez, s'est-il lui aussi abstenu ? Nous avons un immense besoin de cohérence entre le dire et le faire. C'est notre grande différence avec le PS. Il faut éviter à l'avenir un tel couac.
Fraternellement.
Raoul
Oui, nous sommes aussi sur le terrain.
Suite à la journée du 14/11, nous organisons partout (nos comités d'ici) des distributions de tracts argumentés contre l'austérité et pour une alternative politique radicale, signés FdG. Continuons tout de suite la campagne, la prise de la Bastille et la marche pour Emilienne Mopty, avec des tribunes façon 2005, pour présenter dans toute la France notre programme et le contre-budget. Et hâter la naissance à l'échelle européenne du mouvement salutairement défini dans la déclaration de JL. Mélenchon et O. Lafontaine.
Alerte aussi à la manoeuvre : j'ai lu sur rézocitoyen que le FN veut manifester pour les ouvriers de la navale à St Nazaire...
Pas de manif commune avec le FN hypocrite et raciste, qui propose d'ailleurs de cacher les drapeaux !
Qu'ils aillent se faire voir au château de Montretout. Mussolini aussi avait commencé dans l'ouvriérisme et le "gauchisme"! Et continue d'avoir des adeptes en Italie (voir sur le site de Politis l'intéressant docu intitulé "La duce vita").
Toute la presse et les médias aplatis qui ont travaillé à normaliser Jeanmarine portent une lourde responsabilité dans cette sinistre mascarade qui continue !
Ainsi le mariage un droit, moi qui m'y suis plié à cause de la pression sociale et des convenances je me demande qui ça peut encore intéresser à part les curés, les gays et les lecteurs, lectrices de gala et voici ?
@ le bouquin
"Pour ma part ni homophobe, ni religieux, je ne me sens pas obligé d'adhérer a toutes les avancées vers le meilleur des mondes ou on sera parent 1 ou 2 et ou on choisira son genre à la majorité. Je ne crois pas effectivement que deux personnes homosexuelles ne peuvent étre de bons parents, mais ce dont je suis convaincu, c'est que chacun a le droit d'avoir un pére et une mère (même sans etre élevé par les deux)."
Dans ce cas pour être cohérent il faut interdire les familles monoparentales, voire le divorce... Je suppose que vous êtes d'accord avec ça ?!
Bon, je crois qu'il est en effet temps de fermer cette parenthèse sur le vote du budget. Je rappelle néanmoins, notamment à Jean-Claude Breteau que c'est bien sur le moyen terme que la réflexion doit être posée. L'idée n'est donc pas de s'opposer, quand il y a lieu, en espérant que nous allons renverser le gouvernement. Non, la question est de poser notre différence et définir notre identité en vue des élections futures. Je persiste à dire que cette position abstentionniste, sur ce point, est une erreur, d'autant plus surprenante qu'au Sénat, les élus FdG ont été lucides et combatifs. Vouloir ménager la chèvre et le chou, les élus du Ps, leurs sympathisants et nos propres troupes, n'aboutira qu'à la confusion et à l'amalgame. Encore une fois, personne ne demande aux députés FdG d'être des héros. En ce qui me concerne, j'espère juste de la cohérence. Il me semble que ça n'a pas été le cas à l'Assemblée. Je pense que le FdG sera pourtant jugé à cette aune, c'est à dire à sa capacité à s'extirper du jeu politicien actuel afin de mieux crédibiliser ses idées. Passer des heures et des heures à expliquer notre programme, à le diffuser, à faire revenir des gens à la politique etc, tout ce travail peut-être réduit en miettes, si la sensation est donnée que derrière dominent encore des intérêt partisans et/ou carriéristes...
Mais que se passe t-il au front de gauche?
Déjà un peut échaudé après l'abstention des députés a l'assemblée, ce matin Pierre Laurent qui déclare être pour la construction de l'aéroport NDDL,
Ce mouvement m'avait redonné espoir d'une vraie gauche unie et,la, j'ai l'impression que l'on retourne vers des fonctionnements de partis ou chacun essaye de jouer de son côté.
Le PS aurait-il gagné par ses petites menaces électoraliste a éclater le FdG?
J'en ai les bras qui m'en tombent, je suis déçu, dégouté.
@Michel Berdagué
J'espère que tes problèmes de santé vont s'arranger et que tu reviendras nous éclairer sur ce blog. Ton regard sur le passé permet de prendre de la distance dans nos analyses du moment présent et de mieux en comprendre les enjeux, en même temps que de nous conforter dans nos choix. Tes écrits sont de l'histoire vivante.
Reviens nous vite.
Heureusement que mes parents et grands-parents sont morts, sinon j'aurais entendu, comme dans les années 1960, le refrain sur la sempiternelle domination allemande sur l'Europe : pourtant, cela ne correspond absolument pas à l'opinion de tous les travailleurs allemands qui sont mangés à la même sauce que tous les travailleurs européens. Quand donc notre jeunesse européenne comprendra-t-elle que "les vieux" ne racontent pas que des vieilles histoires et que la montée des néonazis dans l'Europe d'aujourd'hui est au moins aussi terrible et menaçante que dans les années 1930/1940. Sans doute quand les politiques que nous avons élus seront un peu moins corrompus et feront repasser l'honneur de leur charge de représentativité des citoyens avant leurs intérêts personnels et leur orgueil incommensurable. J'espère que ça se réalisera avant "que les poules n'aient des dents"!
Ceci étant dit, merci pour cet excellente analyse, comme d'habitude