22nov 12

Le moment Moody’s et Copé

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J'ai rencontré Oskar Lafontaine ce mardi 20 novembre à Sarrebruck pour faire le point politique. Ensemble nous avons rédigé une déclaration politique sur notre perception commune de la situation de l'Union européenne

J’étais fier d’eux. A l’annonce de la dégradation de la note de la France, mes camarades du Front de Gauche ont couru manifester devant le siège de l’agence voyou. En trois heures, de bouche à oreille, tweets et textos, ils n’ont rassemblé certes qu’une petite centaine de militants en début de soirée. Mais c’est l’impulsion qui compte. Je crois que tout est dans la capacité d’initiative et de résistance dans les temps qui courent. La déclaration de guerre de la finance contre la France ne devait pas être laissée sans réplique, même symbolique. Compte tenu de ces conséquences concrètes, c’est un coup rude qui est porté au pays. La réponse politicienne du nouveau gouvernement (« c’est pas moi, c’est l’autre ») n’est pas seulement peu honorable d’un point de vue national. C’est surtout une reddition particulièrement contre-productive. Le nouveau gouvernement accepte l’appréciation de cette agence et ses prémices. C’est-à-dire à la fois son autorité et ses critères d’évaluation. Il a mis le doigt dans un engrenage dont il ne sortira plus. C’est du Papandréou pur jus. La sortie de gauche de cette nouvelle phase de la crise est de notre côté. En rencontrant une fois de plus Oskar Lafontaine à Sarrebruck cette semaine c’est cela que j’avais à l’esprit.

Le moment Copé et le nôtre

A propos de l’anecdotique, je veux dire du ridicule et des rebonds, de la nouvelle grotesque faillite des sondeurs, tout est dit. Mais ça ne compte pas vraiment. Le PS triche autant et certains ont même un logiciel pour gérer ça. Mais ce genre d’épisode exprime toujours une tendance plus profonde que ne le laisse voir le jeu confus des circonstances. Ici c’est simple : la droite confirme la mue sarkoziste vers le libéralisme économique et vers l’ethnicisme. Cela renforce pour nous l’exigence de clarté pour être identifiés dans notre distance avec la droite, qui n’est bien sûr pas en cause en dépit de la propagande nauséabonde du PS. Mais il s’agit aussi d’une claire mise à distance d’avec le nouveau gouvernement.

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Le vote des motions à l’UMP confirme cette bascule culturelle. La motion la plus droite dure a été plébiscitée. Dès lors Copé a vraiment gagné de toutes les façons possibles. Il incarne la nouvelle droite qui ouvre les portes à coups de pied et anime son parti comme un club de gym. Fillon c’est le ramassis gélatineux de la droite aigrelette, celle de la bonne société des gros bourgs, gens en place, garçons bien coiffés et filles en jupes soleil qui boivent du lait en famille mais se déchirent en soirée. Cette droite-là essayait d’être gaulliste quand elle pouvait. Elle peut être encore la plus nombreuse dans la société, elle n’est plus la force allante. Son rôle est de faire l’appoint de la nouvelle droite comme Fillon l’a fait pendant cinq ans au service de Sarkozy. Celui-ci n’avait-il pas déjà battu la vieille droite ? Fillon a perdu. Sa façon de perdre est une signature supplémentaire de sa défaite. Geignard, besogneux, notarial. Copé peut lui sauter sur la tête à pieds joints et il ne s’en prive pas. Il va le finir à coups de pieds. Il tient le manche il ne le lâchera plus ! La force ira à la force, comme d’habitude. Surtout dans ce milieu-là.

La droitisation de la droite se lisait dans le résultat du deuxième tour de la présidentielle tellement plus serré que ce qui avait été annoncé ! La dédiabolisation des Le Pen a été celle de ses idées davantage que celle de sa personne. Dès lors, tout a poussé dans le même sens. Evidemment, les autres politiciens du système se frottent les mains. Socialistes, centristes, politologues à la papa continuent comme s’ils vivaient encore dans les années 90. C’est-à-dire avec les mêmes grilles d’analyse désuète : la clef des élections est au centre, le cœur du pays est dans la tisane. La bataille pour le contrôle du robinet d’eau tiède va faire rage entre eux. Déjà au PS s’explorent les entrées rebattues du sentier de l’alliance au centre avec la bénédiction du journal « Le Monde ». Mais la société, elle, continue sa pente hors du vieux décor, hors des règles du jeu formel, en se disloquant dans les précarités et la violence du quotidien. La droitisation de la droite dit comment se formule idéologiquement la radicalisation d’une bonne partie des catégories moyennes en perdition qui avaient adhéré au système et ne savent plus que faire. La dynamique est de leur côté pour l’instant. Il y a un moment Copé aussi longtemps que le Front national fait le chauffe-plats de ses banquets.

Notre problème est que nous ne sommes pas en situation pour l’instant de créer l’effet parallèle vers notre camp. Le pire vient évidemment de l’action délétère du Parti Socialiste. En validant les thèses de la droite, comme par exemple sur le coût du travail, ou en donnant raison aux mouvements corporatifs, comme par exemple celui de la médecine libérale, le nouveau gouvernement et son parti rétrécissent tout l’espace culturel où poussent les idées de gauche. Il atrophie le champ de conviction en quelque sorte. Le plus lamentable n’est pas tant sa façon de traiter par le mépris alliés et concurrents. C’est la coupure qu’il introduit dans les forces sociales de la gauche entre ceux qui sont poussés à la résignation par le comportement du parti dominant et ceux qui résistent. Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi. Sans oublier le défi autrement plus angoissant de l’auto-isolement politique de ceux qui chôment de longue date ou sont dans l’hyper précarisation.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas un secret : le Parti de Gauche, comme la totalité des représentants des partis du Front de Gauche à la coordination, sauf ceux du PCF, étaient partisans de voter contre ce budget. Ce n’est pas une affaire de posture plus ou moins frontale vis-à-vis du PS et de son budget. C’est d’abord une appréciation sur le fond : c’est un mauvais budget pour le pays et dans le contexte de récession commencée. C’est le budget de la plus grande contraction de la dépense publique depuis plusieurs décennies. C’est aussi le budget d’une RGPP aggravée dans tous les ministères non sanctuarisés. Enfin parce que nos groupes parlementaires ont voté contre la loi de programmation budgétaire pluriannuelle. Dès lors il est normal d’en refuser la première application. Mais le fond est aussi politique : il s’agit de la mise à distance qu’il faut affirmer avec tout le système et la politique du nouveau gouvernement. Bien-sûr, aucune voix des nôtres n’a soutenu ce budget. Pas un parlementaire du Front de Gauche n’a voté le budget des socialistes. C’est le point clef. Il n’y a donc pas de fracture politique dans le Front de Gauche à propos de l’autonomie face au gouvernement et au parti qui le dirige.

Le groupe à l’Assemblée s’est donc abstenu. Mais pourquoi pas de vote contre ? Croyons-nous réellement qu’il peut se passer quoi que ce soit qui inverse la politique du nouveau gouvernement hors des clous de la loi de programmation budgétaire contre laquelle nous avons voté ? L’orientation n’est-elle pas affichée sans ambages ? Nos amendements n’ont-ils pas tous été rejetés ? Et cela alors même qu’ils étaient exactement rédigés comme ils l’étaient à l’époque où nous étions dans l’opposition et que les socialistes les avaient votés avec nous ? Cette ligne n’est-elle confirmée et approfondie depuis par le plan Gallois et la déclaration de la conférence de presse du président ? Je sais très bien que nous partageons tous cette appréciation. Que veut dire alors l’abstention dans ces conditions ? Selon nous c’est une source de confusion pour les nôtres et un signal de souplesse que la violence du gouvernement Ayrault interprète comme un aveu de faiblesse et l’affichage d’une divergence interne au Front de Gauche. Tout cela parce que les socialistes et leurs journalistes jouent le petit jeu de répéter que nous votons avec la droite ? Qui est-ce que cela trouble à part ceux qui sont déjà troublés de toute façon ? Le PS faisant la leçon sur les votes avec la droite après sa collusion avec le traité de Sarkozy ?

Au Parti de Gauche nous entendons autour de nous une exigence forte d’être clairs et nets, faciles à identifier. C’est la période politique qui l’exige. Cette attente doit-être entendue. C’est de cette manière de faire que dépend notre capacité à être entendus dans le pays profond. Pour l’avenir s’impose le débat sur la conception que nous avons de la façon dont doivent fonctionner ensemble les groupes parlementaires et le Front de Gauche. L’exigence du travail collectif entre le Front et les groupes doit s’imposer en dépit de toutes les difficultés pratiques que notre petit nombre d’élus soulève. D’autant plus que nous travaillons sous le double régime du groupe autonome et du vote autonome de chaque parlementaire. Il faut dire avec franchise que cette conception de la place, du rôle et du pouvoir solitaire des parlementaires ne correspond pas à l’idée que nous nous en faisons. Le Front de Gauche est une construction permanente. Il ne peut avancer sur le régime du fait accompli sur les décisions collectives. Je n’évoque toutes ces questions que pour deux raisons. D’abord en direction de ceux qui me demandent déjà des explications sur ce vote à l’Assemblée. Ensuite pour que chacun de mes lecteurs que cette question intéresse fasse le même effort que moi pour traiter les problèmes qui se présentent en prenant en compte toutes ses dimensions et avec la volonté de sortir par le haut de toutes les difficultés. Sans rien céder de ce qu’il croit juste.

Le mariage pour tous ? Pour tous ? Le mariage de qui ?

Le droit au mariage pour tous, c’est-à-dire l’extension de ce droit au mariage aux homosexuels, est un utile ouvre-boite. Combien d’indifférents sont en train de découvrir l’intérêt qu’il y a se mêler des débats réputés abstraits ou philosophiques quand on essaie de les faire vivre. Je suis prêt à admettre que sur le moment la pleutrerie de Hollande l’ait poussé à marquer un recul pour se faire bien recevoir chez les maires où la droite est active. Mais sur un tel sujet tout fait sens avec une force que ne portent pas d’autres sujets. Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est l’avancée d’une ligne cohérente avec une vision de ce qu’est la loi, la communauté légale et même la république. Il a juste oublié qu’il s’agissait de la dignité de personnes déjà beaucoup brutalisées.

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Mais comment oublier le pronostic que les stratèges me rabâchaient : « Hollande lâchera tout sur le social et l’économique. Mais il regroupera la gauche sur les thèmes de société. » C’était la stratégie Zapatero en Espagne. Pourtant, ici, il a cédé à la première escarmouche. C’est trop ! En trop peu de temps ! Qu’est-ce que ça montre ? Pour moi ce n’est pas une reculade. C’est la confirmation d’une vision globale. Je m’étais senti bien seul quand j’ai tiré la sonnette d’alarme sur les trouvailles de François Hollande discrètement glissées en cours de campagne à propos de l’introduction dans la Constitution d’un renversement de la hiérarchie des normes en plaçant le contrat au-dessus de la loi ! Et quand il a rappelé qu’il comptait introduire dans la réforme constitutionnelle « la démocratie sociale » j’ai noté dans ce blog combien j’étais étonné qu’aucun journaliste ne le relève. D’un autre côté, depuis plusieurs semaines, les responsables socialistes qui s’expriment sur la prochaine vague de décentralisation ne cessent de faire l’apologie d’un fumeux « droit d’expérimentation législatif local ». Tout cela forme un tout, une doctrine : c’est la république à la carte, la loi à géométrie variable. C’est-à-dire la fin du droit égal pour tous et partout. Appliqué au droit social c’est aussi terrifiant qu’appliqué aux droits de la personne.

Je trouve finalement assez significatif, et lamentable, que ce soit à propos du mariage pour tous que ce débat de fond affleure à la surface. Car dans le mariage pour tous il y a l’idée de la fin d’une disqualification. Le mariage pour tous affirme que tous les couples sont égaux en droit. Donc d’une façon ou d’une autre que les personnes qui les constituent sont elles aussi égales en droits à tous les autres. Mais ce n’est rien d’autre que la fin d’une discrimination. En effet, le mariage civil n’est pas un sacrement ! C’est un contrat de vie commune passé entre deux personnes devant la société toute entière représentée par l’officier d’état civil. A partir de cette conception classique, dès lors qu’un droit est reconnu, s’y opposer, c’est s’opposer à une liberté fondamentale. Y faire obstruction serait un abus de pouvoir. D’ailleurs, actuellement, le code pénal sanctionne cet acte. Raquel Garrido, mon avocate, m’indique que l'article 432-1 du Code pénal prévoit bel et bien le délit « d'obstruction à l'exécution de la loi par une personne dépositaire de l'autorité publique ». Le maire est dépositaire de l’autorité publique en tant qu’officier de l’état civil. Si les maires, pourtant officiers d’état civil, étaient autorisés à l’objection de conscience pour l’application de la loi chaque fonctionnaire pourrait alors légitimement prétendre à une telle objection dans l’exercice de son métier. C’est la logique d’une situation où la communauté légale ne serait plus une et indivisible. Un droit ne vaudrait que si je l’admets. Le fondement du régime républicain serait atteint.

L’intention discriminatoire dans le cas de Hollande prend la forme plus euphémique du différentialisme. La « liberté de conscience » à bon dos dans cette affaire. Sa seule évocation fonctionne comme une flétrissure. En quoi la « conscience », car bien sûr seule une conviction religieuse peut prononcer une telle injonction, pourrait-elle être offensée par un mariage civil ? Personne n’a l’intention d’obliger les religieux à célébrer des mariages homosexuels dans leurs temples ! En quoi un acte d’état civil à propos d’un contrat légal entre citoyens adultes consentants peut-il impliquer la conscience d’autrui jusqu’au point de lui enjoindre de s’y opposer? Evoquer la liberté de conscience c’est bel et bien sous-entendre un doute sur la valeur morale du mariage des homosexuels. Je ne m’épuise pas à démontrer le caractère infâme de l’insinuation implicite de la vision de François Hollande. Je me contente de demander : quel problème moral soulève le mariage de deux personnes homosexuelles ?  Quel tort est fait ? A qui ? Allons au bout de cette façon de voir.  

Personne n’est obligé d’être maire. Il faut quand même le rappeler ! Les maires qui voudraient réserver le mariage aux hétérosexuels parce que leurs convictions religieuses les y obligent doivent choisir entre les injonctions de leur conscience et les obligations de leur fonction. Ils ne sont obligés à rien contre leur « conscience » : ils peuvent démissionner. Accorder à chaque élu le privilège personnel de dire s’il veut bien ou non appliquer la loi est un abus qui a déjà été châtié. Raquel Garrido me dit que la Cour d'appel de Papeete a condamné, en septembre 2011, à 4190 euros d'amende, pour obstruction à l'exécution de la loi, un maire ayant refusé "en raison de ses convictions religieuses" de célébrer le mariage d'une personne transsexuelle !

C’est maintenant le moment de se mettre du côté du sens de l’acte que veut poser le refusant pour bien en mesurer la portée. Celui qui refuse de marier quelqu’un d’autre peut le faire tout à fait tranquillement. Chaque semaine des dizaines d’adjoints officient à la place du maire. C’est évidemment pour des raisons d’emploi du temps des uns et des autres. J’ai connu cet exercice. On se répartit les samedis après-midi et même les tranches horaires entre adjoints-au-maire pour ne pas y passer tout son temps. Parfois, on insiste pour marier tel ou tel couple, souvent à sa demande, parce qu’on connait les époux. D’autres fois on a l’élégance de se défausser sur un collègue quand on a un différend personnel avec tel ou tel qu’il faut marier. J’ai connu aussi un cas ou un copain s’est dédit pour ne pas avoir à (re)marier son ex-compagne ! On comprend ! Ces choses-là se font à la bonne franquette et sans déballage infamant. Dans le cas des maires qui ne veulent pas marier des homosexuels du « fait de leur conscience », c’est le contraire. Il s’agit d’une discrimination ostentatoire. Donc elle est stigmatisante par intention! L’indifférence à la dignité des uns au motif de la « conscience » des autres est tellement révélatrice ! Cet aspect du problème posé n’a pas l’air de déranger le Président Il n’y a pas meilleur indication des archétypes qui le structurent sur le sujet.

Pourtant cet épisode qui ressemble tellement à une reculade devant les groupes de pression religieux n’en est pas une. C’est l’affirmation d’une doctrine constante de François Hollande. Le différentialisme est un fond de référence très construit chez lui. Davantage sur un mode politique que philosophique car il n’a pas d’appétence à la philosophie ni aux constructions doctrinales explicites qui exposent ceux qui les portent à donner prise aux autres. S’il est quelque chose, c’est un sophiste. En tout cas il n’est que faiblement universaliste. La République chez lui est un impensé doctrinal. Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il ne soit pas républicain. Pour résumer son rapport à cette idée je dirai qu’il pratique mais il ne croit pas. Comme beaucoup de technocrates de la deuxième gauche socialiste, rien de tout cela ne lui parait mériter passion ou systématisation. Ultra-sensible au rôle des « corps intermédiaires », ceux-ci lui paraissent plus proches de l’ordre spontané et durable des réalités humaines, plutôt que l’interminable tension qu’implique notre idéal républicain. La nouvelle doctrine a donc là aussi remplacé l’ancienne sans crier gare, de petit bougé en petit glissé. Comme la politique de l’offre est devenue la nouvelle doctrine à la place de l’ancienne politique de la demande, le « chacun sa vérité » devient vite une sorte de « chacun sa loi », remplace l’universalité du droit et des droits. A présent, c’est à bouche que veux-tu ! Tous les hiérarques socialistes qui courent la campagne pour vendre la troisième étape de la décentralisation se lâchent : expérimentation législative locale, exceptions et exemptions régionales, tout y est. Et cela fait doctrine où de l’intime à l’état tout est relatif et vrai en même temps. Tel est le soubassement idéologique qui fait ensuite du libéralisme économique le prolongement naturel du libéralisme « philosophique » de notre temps. Le blabla sur les « territoires » et leurs « identités » prépare le droit à géométrie variable, le code du travail à la carte et la loi « adaptée aux réalités du vécu ». Le social-libéralisme est un avachissement de la forme républicaine posé sur les cintres de l’ancien régime.   

L'Allemagne, c'est le problème

Dans cette partie je mets au clair mes idées à propos de la politique du gouvernement allemand actuel. Donc de l’Allemagne. C’est un résumé. Dans mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » je suis déjà venu sur ce point. Très rapidement. Mais je l’ai fait. Je m’oppose à « l’irrealpolitik » qui consiste pour des dirigeants français hors du réel à ne pas être capable de voir la volonté de puissance quand elle se manifeste. Que ce que l’on nomme « la crise » ne cesse jamais d’être le cadre d’action d’une stratégie du capital contre le travail pour l’appropriation de la richesse ne doit pas faire oublier que les événements prennent toujours leur place dans des cadres qui leur préexistent : les nations, entendues comme espaces de normes, de règles et de culture politique, autant que les classes sociales. A la fin de cette partie, je publie une déclaration commune que nous avons rédigée, Oskar Lafontaine et moi, mardi de cette semaine à Sarrebruck où j’ai fait un saut depuis Strasbourg où je siège au Parlement européen cette semaine.

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Il y a une semaine, après une matinée à Hénin-Beaumont, je suis allé à Bruxelles où madame Merkel devait parler devant la conférence des présidents qui avait ouvert ses portes à tous les députés. J’avais été suffoqué par l’arrogance du ton et le caractère dominateur de son propos. Sa façon de parler des Grecs et des Portugais m’avait scandalisé. Cette semaine je suis allé faire le point avec Oskar Lafontaine à Sarrebruck, comme je le fais à intervalle régulier. Nous avons rédigé une déclaration pour conclure notre soirée d’échange dans son bureau au Land de Sarre, puis au restaurant français des lieux. Oskar a une bonne fourchette et le bec fin, croyez moi. Mais surtout il pense vite. Oskar est conscient des dégâts que provoque madame Merkel, pas seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan de la perception négative que les autres peuples se font de son pays. Il pense qu’elle n’a pas de culture européenne, qu’elle est très marquée par son origine enfermée dans l’ancienne RDA. Cela me ramène à une réflexion plus générale sur l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui et le problème qu’elle pose à toute l’Europe et à ce que l’on appelait il y a peu la construction européenne.

L’Allemagne c’est le problème en Europe. C’est sans doute même le problème fondateur. C’est pour contenir une propension allemande à toujours vouloir pousser les murs que les politiques européennes ont été construites. La première union européenne, n’en déplaise à la légende dorée, n’a pas d’autres but que d’empêcher une retour de l’antagonisme franco-allemand inacceptable dans le cadre de la confrontation avec le glacis soviétique dont la point avancée sur l’ouest était… l’autre Allemagne. Quand la réunification s’est faite, on a su immédiatement que l’histoire ne s’était pas effacée autant qu’on le croyait. Comme les Français l’exigeait, le gouvernement allemand mit un mois à reconnaitre la ligne Oder-Neisse comme frontière intangible à l’est. Mais il reconnut. Ce ne fut pas la même musique quand, sans attendre les garanties que les Français avaient demandées sur les droits de minorités, Berlin reconnu l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en quarante-huit heures, aggravant le sentiment d’impunité des dirigeants Croates d’alors. Ces souvenirs nous font rappel au réel. L’Allemagne est une puissance politique en premier lieu. Souvent les dirigeants français pratiquent un angélisme très bêta à ce sujet. Comme ils sont travaillés à mort par le déclinisme ambiant et très intrusif de la bonne presse des élites françaises, ils commettent deux erreurs. La première est de croire que les dirigeants allemands sont complexés comme eux. La seconde d’oublier que l’esprit de capitulation est une tradition des élites françaises. Comment oublier l’ampleur de la collaboration de celles-ci pendant l’occupation nazie ? Ni combien et quels journaux durent être confisqués à la Libération.

La réunification de l’Allemagne avait donné lieu à une première tension. L’ouest établit une parité de un pour un entre les marks des deux côtés. Une folie que Oskar Lafontaine à l’époque avait été un des rares à dénoncer. La droite douta de son patriotisme ! Cette accusation fonctionnait comme un aveu, en quelque sorte. Car alors on voyait bien qu’un tel taux de change aberrant ne pouvait avoir qu’un but : finir d’un coup la réunification. Dit autrement : empêcher que l’unification ne prenne du temps et de ce fait même soit contrariée ou utilisée par d’autres dans la durée. Un peu de temps, il est vrai, aurait permis à une classe politique de se reformer à l’est, de défendre une identité spécifique collective et ainsi de suite. La volonté de puissance est donc présente dans cette précipitation. Au plan économique, elle engendra une surchauffe liée à la mobilisation de milliards de marks pour remettre l’est aux normes productive de l’ouest. Les taux d’intérêts s’envolèrent pour contenir le risque de l’inflation. Toute l’Europe fut obligée de suivre. Il s’agissait d’éviter de se faire siphonner toute l’épargne par le mark. Et il fallait respecter le système de parité fixe entre monnaies européennes nommée à l’époque « serpent monétaire européen ». Cela fut fait au prix de taux d’intérêts grotesquement élevés. La croissance fut déjà mise en panne partout. Mais l’Allemagne avait le dernier mot. En ce sens nous avons tous payé pour la réunification. Seuls les naïfs jetaient de petits sanglots d’émotion sans tenir aucun compte du géant qui venait de surgir comme première conséquence peu favorable de la fin du bloc de l’Est. On échangea tant de bonne volonté contre la mise en place de l’euro. Je me souviens de l’argument du président Mitterrand aux jeunes sceptique de mon acabit. En substance : « Nous allons clouer la main des allemands sur la table et la finance ne pourra plus spéculer contre la monnaie de nos gouvernements ». Comme on avait connu quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé après notre victoire de 1981, ce genre d’arguments ne laissait pas insensible. Je fus convaincu. Je votai donc le traité de Maastricht. On connaît la suite.

Depuis, c’est l’Allemagne qui nous a cloué les mains sur la table et ce sont ses médiacrates, ses hommes de paille type Schroeder et les déclinistes de la cinquième colonne en France qui complotent contre nous comme l’a montré la séquence qui a précédé la parution du torchon anglais « The Economist ». Préparation d’artillerie magnifiquement synchrone avec la dégradation de la note française par une des agences voyous. A présent l’Allemagne s’est installée sans trop d’efforts au poste de commande. Nous vivons l’Europe allemande ! C’est-à-dire une Europe conforme aux intérêts des seuls rentiers allemands, retraités ou en passe de l’être, qui ont choisi la retraite par capitalisation. Il s’agit là de 15% de la population, la plus aisée, installée aux postes de commande et servant de caution aux intérêts parallèles des mêmes rentiers dans toute l’Europe qui aiment l’euro fort et les cours de bourse stables ou en hausse dont dépendent leur revenus présents ou futurs.

Pour l’instant qui est gagnant ? On nous le rabâche assez. L’Allemagne. Toute ses gesticulations austéritaires et sa propagande, dans et hors le pays, payent, au sens littéral. Elles compensent dans l’imaginaire débile des salles de marché et des transactions électroniques automatiques, les faiblesses de sa situation réelle. Car la situation de l’Allemagne n’est pas brillante. Le vieillissement de sa population n’est pas réversible, à court ni moyen terme, et il engendre une dépendance sociale que nous ne faisons que commencer à constater. Le modèle productif est exclusivement fondé sur l’export. Il fonctionne par niches. Il est donc presque exclusivement dépendant de la demande extérieure alors même que sa politique contribue à déprimer sévèrement. Sur le marché intérieur allemand, la consommation est frappée de plein fouet par la pauvreté croissante. Les engagements financiers du pays dans les systèmes de garanties financières européennes sont très lourds. Tout cela doit nous aider à évaluer correctement le rapport de force avec l’Allemagne au lieu de nous traîner à la remorque de la chancelière, des retraités et des trouillards.

Car une partie du tableau se dérobe. L’agitation du moment ne doit pas nous faire perdre de vue le sens général de la tendance. Tout le monde sait que la Grèce ne paiera pas. Tout le monde sait que la contagion de la récession par les politiques d’austérité va frapper à mort le système européen en le plongeant dans le cercle vicieux de la hausse du chômage, de l’aggravation des déficits, et donc de la hausse de la dette. Ne méprisons pas nos adversaires. Ils savent comme nous que le brasier est allumé. Donc ils anticipent. Quoi ? Le tableau du jour d’après. Le tableau conforme à la volonté de puissance des conservateurs allemands et de leurs auxiliaires est le suivant. L’Europe du sud expulsée de l’euro. La France au tapis politique. L’ancienne zone mark rétablie sous appellation d’euro maintenu. Mais, bien sûr, ce n’est qu’un scénario. Rien de plus. Le futur est si profondément probabiliste. En tous cas, je sais que si j’avais à en connaître, je placerais ce scénario comme une des grilles d’explications de comportements sinon inexplicables. Et plutôt que de m’y retrouver conduit par naïveté je me tiendrais à distance de tout ce qui pourrait y conduire, même par mégarde.

Pour éviter le fractionnement et l’explosion de la zone monétaire il faut éteindre la crise de la dette. Pour cela il faut éponger tous les titres de dette d’état qui traînent, quelle qu’en soit la forme, et les jeter au frigo de la BCE. Celle-ci doit être autorisée à assurer le financement direct des Etats par la Banque centrale et accepter une solide et entraînante dévaluation de l’euro qui ré-ouvre le marché mondial aux marchandises européennes. Naturellement ils ne feront rien de tout cela avant que le système craque. C’est-à-dire avant qu’un pays fasse défaut. Ou que l’Allemagne passe, elle aussi, dans la zone rouge. Si un pays fait défaut, soit la contagion disloque tous le système bancaire et donc tous les systèmes politiques, soit l’Allemagne parvient à se tirer de la fournaise et on arrive au scénario évoqué précédemment. Avant cela notre carte peut être jouée sans complexe. En ce qui concerne l’alternative de gauche que nous voulons incarner, le moment est à bien comprendre, bien mobiliser, bien se préparer, bien construire une force cohérente et qui sera notre point d’appui le moment venu. Dans ce registre il n’y a pas de petits progrès ni de petites tâches.

Déclaration Oskar Lafontaine et Jean Luc Mélenchon.
A Sarrebruck, le 20 novembre 2012.

« Nous constatons avec consternation l’usage qui est fait de l’Union Européenne comme outil d’une politique d’austérité généralisée. Elle ne mène nulle part sinon à un désastre auquel aucun pays ne pourra échapper. Cette politique discrédite l’idéal européen en conduisant nos peuples dans l’impasse de la destruction de l’Etat social, la récession économique et l’indifférence écologique. Nous mettons solennellement en garde contre l’incitation aux égoïsmes nationalistes que cette politique cruelle provoque. Nous savons qu’en brutalisant partout les procédures parlementaires pour imposer aux peuples des plans d’ajustement structurels néolibéraux la démocratie elle-même est mise en cause. Imprégnés des leçons de l’histoire de notre vieux continent, nous voulons alerter les consciences en rappelant que la misère sociale, la récession et la compétition généralisée entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence. Cette menace commence en Europe !

Nous déplorons que la social-démocratie européenne n’oppose plus aucune résistance aux injonctions du capital financier, ses agences de notation, et ses marchés. Nous avons vu Georges Papandréou en Grèce, Zapatero et Socrates en Espagne et au Portugal capituler sans condition. Puis nous avons été stupéfaits de voir le nouveau gouvernement français s’aligner purement et simplement sur les directives du traité rédigé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, pour affronter la destruction sociale de l’Europe et garantir la paix, les salariés doivent construire de nouvelles majorités politiques de gauche et augmenter leur capacité d’initiative citoyenne. Nous connaissons bien la difficulté de mobilisation dans un tel contexte ou la peur du lendemain et la pression du chômage et de la misère paralysent tant de forces ! Nous voyons l’extrême droite progresser partout en Europe. Mais nous voyons aussi nos forces émerger avec vigueur jusqu’au seuil du pouvoir comme en Grèce avec SYRISA. Nous affirmons notre certitude que la chaine austéritaire qui enserre les peuples européens va craquer quelque part dans l’un des pays aujourd’hui martyrisé, comme ce fut le cas après la décennie d’ajustement structurel en Amérique du sud. Une révolution citoyenne s’inscrit comme nécessité en Europe. Le peuple doit pouvoir fixer librement la politique qu’il pense bonne pour lui, sans être soumis à des procédures de contrôle préalable non démocratiques et des punitions, comme ceux qu’imposent les nouveaux traités européens. Cette exigence se vérifie dans bien des endroits dans le monde. Elle a donné lieu a des changements profonds en Amérique du sud et au Maghreb. Nulle part ils n’ont pris leur forme définitive. Mais partout ils expriment une puissante aspiration pour la démocratie sociale et politique. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne. Nous voyons avec espoir la Confédération Européenne des Syndicats (CES) organiser l’action de résistance des salariés. Nous saluons le travail du Parti de La Gauche européenne pour soutenir la coopération active des partis de la nouvelle gauche européenne dans la lutte des peuples. Nous affirmons notre confiance dans notre capacité, le moment venu à diriger les nouveaux gouvernements progressistes qui sont nécessaires pour changer le cours de l’histoire et éviter la catastrophe ! Nous appelons toutes les consciences progressistes à entrer dans ce combat. »


470 commentaires à “Le moment Moody’s et Copé”
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  1. clarazed dit :

    Camarades serrons les rangs, soyons unitaires, élargissons le Front de Gauche et soyons clairs. Car, et ce n'est pas nouveau, mais là c'est carrément le rouleau compresseur, — surtout, comme par hasard, après le discours du meeting "A bas l'austérité" — le PS accentue sa stratégie pour essayer de diviser le Front de gauche.
    Que ce soit Le Roux (à partir de 20') ou Bartolone, les deux seuls que j'ai eu le courage d'écouter, l'objectif est ouvertement d'isoler Jean-Luc Mélenchon — même pas question du PG — et de présenter le PC comme faisant fausse route (˝le PC doit se poser la question de savoir où il est˝) et la menace des municipales n'est même pas voilée : ”Je suis sûr que compte tenu de l'action de nos maires en particulier qui sont à la tête d'équipes d'union de la gauche et de rassemblement avec les écologistes qu'ils [les communistes] voudront retourner dans cette alliance et c'est évident qu'on ne pourra pas se battre et être en différence profonde au niveau national et réussir à monter des équipes de rassemblement au niveau local” Bartolone (à partir de 30')
    Ça n'est pas très long à écouter mais en dit long sur la tactique du PS et les pressions que les élus FdG doivent subir. Question : comment pouvons-nous, la base, les aider à résister ?

  2. Glières dit :

    @Michel Berdagué 93
    Ce n'est qu'un au-revoir. Tes commentaires nous manquerons, camarade.

  3. Concernant les agences de notation, il est bon de rappeler que 3 agences se partagent le marché, car pour elles, juger des Gouvernements, des pays et des peuples, censés être souverains, est un commerce ! Il s'agit de Fitch, Moody’s, Standart and Poors. Moody's est une société américaine cotée en bourse et dont notre camarade Warren Buffet possède 13% des actions. Fitch est une société française, fondée par Marc Ladreit de Lacharrière, un sans culotte bien connu. Standard and Poor's est détenu par un gros éditeur américain. Inutile de dire que ces gens là se sont souvent trompés, véhiculent des conceptions économiques qu'on a le droit de juger inacceptables et ignorent ce que le mot démocratie veut dire. Mais même si ces agences étaient irréprochables, je serais quand même contre, par principe. Je considère que c’est au peuple et à lui seul de dire dans quel monde il veut vivre et de juger ceux qui gouvernent.Ce rôle ne doit en aucun cas revenir à des organismes non élus quels qu’ils soient : agences de notation, BCE, OMC,FMI, Comission européenne, MEDEF etc...Les agences de notation ne jouent un rôle que parce que des politiciens européens ont pris cette décision sidérante d’emprunter la monnaie qu’ils émettent à des banques privées à des taux souvent très élevés.Qu’ils empruntent à nouveau auprès des banques centrales à taux nuls ou très faibles et les agences de notation n’auront plus aucun intérêt, puisque leurs "notes" n’auraient aucune importance en l’occurrence.Il s’agit là comme l’a dit fort justement l’économiste Jacques Généreux, de "menottes en plastique", destinées à affoler les peuples pour qu’ils acceptent de se tenir tranquilles.Cette comédie, ce psychodrame, soigneusement mis en scène par des médias au service du dogme ultra libéral, n’a pas d’autre finalité que d’imposer des politiques d’austérité afin de garantir des marges de profit toujours plus grandes aux rentiers et spéculateurs en tout genre.Tout cela est d’autant plus dramatique que l’histoire nous enseigne que les politiques d’austérité n’ ont jamais réussi nulle part, sinon à engendrer une récession et une misère galopante amenant les pires catastrophes.
    @ 93 Michet Berdagué : courage camarade et reviens nous dès que possible.

  4. Nicolas G30 dit :

    A lire une dépêche sur NDDL, les forces de l'ordre pratiqueraient des expulsions préventives, sur des zones juridiquement non expulsables, pour éviter par la suite tout acte de sabotage pendant les travaux de l'airaulport. Notre république est en danger, la force de la loi est à géométrie variable pour ce gouvernement, il pratique des expulsions préventives, à quand un French's Guantanamo ! Solidarité avec les résistants qui sont en première ligne.
    @luluc, peux tu donner tes sources, concernant la déclaration de Pierre Laurent ?

  5. Je viens de lire sur le site du PCF un communiqué intitulé " Aéroport Notre Dame des Landes : Poursuivre sa réalisation dans le respect des populations concernées "
    Si j'étais croyant, j'irai tout de suite brûler des cierges pour la sauvagarde de l'unité du Front de Gauche. J'envie, sur ce point là en tout cas, nos voisins suisses. C'est le type même de problème qui devrait être tranché par référendum. Il touche à l'environnement, à l'utilisation de l'espace, au massacre des espaces naturels et agricoles, au pouvoir trop grand, féodal et sans contre pouvoir des barons locaux tout puissants. Je trouve cette déclaration bien fâcheuse. J'espère que nos camarades communistes feront entendre raison à certains qui paraissent s'égarer.

  6. Citoyen93 dit :

    @luluc voilà ce qu'a déclaré Pierre Laurent à l'AFP
    C'est donc une position très différente et bien plus respectable que ce que certains vont évidemment chercher à dire. 4 ans que les trafiquants d'opinion tronquent ou déforment tel ou tel propos pour cultiver la marotte de nos prétendues divisions, et à chaque fois il faut vérifier à deux fois pour ne pas tomber dans le panneau. le fond de l'affaire ici c'est que même s'il s'agissait de construire une ligne de train ou des éoliennes, il serait inadmissible de le faire au prix d'une opération militaire, en squizzant même les tribunaux et pour finir en gorgeant une multinationale de deniers publics.

  7. Alain44 dit :

    Comme le dit si bien JL, au PC il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre l'aéroport de NDDL. L'évacuation par les forces de l'ordre était la réponse prévisible après la manifestation de samedi. Plus qu'un point d'honneur pour le Premier Ministre, il s'agit hélas d'une vision passéiste d'un monde ou l'énergie devrait de toute façon rester abondante, nous savons qu'il n'en est rien. Renoncer à NDDL aurait eu le mérite d'indiquer une autre attitude, une attitude responsable face au défi énergétique auquel nous allons être soumis. De plus Nantes atlantique est très loin d'être saturé, c'est un aéroport très sûr au dire des pilotes, et il n'y a même pas besoin de construire une piste perpendiculaire. C'est vraiment le type de projet pour la gloriole du politique au pouvoir et le bien être des entrepreneurs BTP et autres spéculateurs évidemment.
    Tout le monde à Nantes demain, nous construisons les bases d'une prise de conscience écologique et politique.

  8. Chantal Catherine dit :

    J'ai eu beau chercher, j'ai bien trouvé le lien sur les votes détaillés par groupe et par nom à l'Assemblée, mais je ne trouve pas de lien équivalent pour le Sénat. Quelqu'un pourrait m'aider ?
    Je suis plus choquée par la position de Pierre Laurent sur NDLL, que sur le vote de l'Assemblée. Mes parents (en Vendée) m'ont parlé de problème avec le PCF44 qui est d'accord et qui est aussi élu sur les listes municipales PS. Mais toutes les autres fédérations PCF d'alentour sont contre. Ça va batailler ferme dans le cadre du prochain congrès...
    Cette situation me conforte dans l'utilité d'un Front de Gauche où je puisse retrouver l'ensemble de mes opinions.
    Encore merci à Jean Luc et à tous les commentaires qui m'enrichissent en permanence.

  9. vm dit :

    @Michel Berdagué 92
    Revenez bientôt !
    "Père, gardez-vous à gauche, père, gardez-vous à droite"...

  10. Courrierlecteur dit :

    @Michel Berdagué
    Merci pour tes messages, des passages de flambeau très intenses, comme celui d'aujourd'hui.
    Salutations fraternelles.

  11. Pierre34 dit :

    @106 Citoyen93
    Quand Pierre Laurent dit qu'il est pour ce projet, il n'y a aucune ambiguïté ! Qu'il dise ensuite qu'il est contre un projet en partenariat public-privé n'est qu'une échappatoire.
    Je pose le problème à mes camarades communistes, les bonnes terres agricoles et les espaces naturels seront-ils sacrifiés sur l'hôtel des grands projets inutiles et coûteux ? Aiderez-vous à l'essor de la mégalomanie des barons locaux sans réagir ? Je connais la réponse de nombre d'entre eux qui s'engagent au quotidien contre cette folie libérale du toujours plus vite, toujours plus grand au détriment de l'humain.
    Et ne nous opposez le problème de l'emploi. La perte de nombreux emplois vient de la politique d'abandon au libéralisme, que continue d'ailleurs le gouvernement actuel, c'est là qu'il faut agir en relocalisant toutes les productions industrielles dont nous avons besoin, en favorisant la réimplantation de l'agriculture paysanne, en nous protégeant contre le dumping social et environnemental. La réalisation de grands projets ne suffira pas, surtout s'ils obèrent l'avenir en accaparant les terres agricoles, a relancer la création d'emploi, elle ne fera que montrer un arbre qui cache la forêt.

  12. rodolphe13 dit :

    bonjour à tous,
    Je suis très inquiet pour l'avenir du FdG, l'abstention sur le budget et la position de P Laurent sur NDDL ne s'expliquent que par une tentative de rabibochage avec le PS en vue des prochaines échéances électorales. Le message est brouillé à l'extrême le navire tangue autant qu'un pédalo.
    L'attitude du PCF avec le PS ressemble à s'y méprendre à celle de Hollande avec la finance, en amadouant on espère rester tranquille dans ses bastions... Et bien cette fois ci ce sera sans moi, j'avais pourtant voté pour des candidats FdG (PCF) quasi fantôme aux législatives, mais là c'est trop. Et je l'annonce, cette politique de conciliation avec le PS n'empêchera nullement ces derniers de venir contester le PCF dans ses mairies car ils laisseront leurs troupes se présenter au niveau local. Ce sera la même chose qu'en Seine St Denis. L'objectif doit être de reconquérir des municipalités sur le PS, pour cela une seule solution s'opposer clairement à lui. Inutile de se concentrer uniquement sur la peau de chagrin qui nous reste de l'héritage municipal.
    Sinon le billet de Jean Luc est effectivement de très haute volée (autant sur le mariage que sur l'Allemagne ou encore la description de la droite française).

  13. Stéphane dit :

    "Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi."
    Le principe de fonctionnement du Parti Socialiste tend à cultiver la fraction résignée. Il n'y a pas encore coupure de notre bloc social mais fracture. Notre rôle est de la réduire au profit de nos idées. Pour cela, il devient prioritaire, aujourd'hui, de s'opposer frontalement au parfum de résignitude dispensé à la mode Hollande, comme la règle locale au dessus de la loi de la république, comme le droit d'objection de conscience élargit au dehors de la sphère privée, comme le renvoi de la propriété publique à un temps révolu au concept démodé.
    C'est en ne lâchant rien de ce combat que nous ferons la pédagogie nécessaire à l'alternative de gauche.

  14. Citoyen93 dit :

    Je vais peut être en contrarier encore au sujet de NDDL mais tant pis. je précise que je me soucie pas du PCF en tant que tel et me préoccupe uniquement du Front de Gauche et de son projet. A ce que je sache, le programme "l'Humain d'abord" ne contient pas de clause spécifique sur tel ou tel projet d'infrastructure mais une vision d'ensemble de l'écosocialisme et surtout une refonte complète de l'exercice de la démocratie.
    Je préfère encore quelqu'un qui défend le projet NDDL mais qui condamne les méthodes de bourrins du gouvernement à quelqu'un d'autoproclamé "écologiste" et "anti-aéroport" mais qui la boucle gentiment et fait son petit business dans les couloirs de Matignon.
    Il y a intérêt à avoir plusieurs cartes en main dans cette lutte qui touche à tout : à l'écologie, à la démocratie et au service public. Au Front de Gauche nous avons une ligne résolument et hargneusement antiproductiviste - c'est la mienne - mais aussi une "ligne Laurent" qui est un plus.
    Je suis à Nantes. Concrètement ce que je constate c'est de plus en plus de remous et de malaise chez les élus. Même ceux qui jusqu'ici ont toujours été d'accord avec ce projet - faute d'avoir bénéficié en temps utile d'une information et d'une expertise suffisante - commencent à douter devant ce passage en force et sont enclins à rouvrir la discussion. Donc il y a moyen de vouloir un aéroport et d'être pour autant dégoûté par la façon dont il est mis en oeuvre. Il ne faut pas renier cette position qui gagne nombre d'élus PC du département et Pierre Laurent est peut-être bien inspiré de la donner à voir.
    La solution passe évidemment par un nouveau débat public et idéalement par un réferendum local. Commençons par respecter les arguments donnés.
    La dernière grande lutte de ce genre dans le secteur concernait un projet de centrale thermique à gaz à Ploufragan, en 2008-2009. Au début, le maire PCF faisait la promotion du projet comme plusieurs barons de droite ou de gauche. On ne voyait que le développement industriel et l'emploi. Lutte associative, des manifs et des recours portant sur différents problèmes. Les uns bataillaient pour le climat et les zones humides, les autres s'offusquaient des conditions louches du partenariat public-privé avec GDF-Suez. Heureusement que le lien s'est opéré. Pour finir, le maire PCF a lui-même créé les conditions pour qu'un vrai débat et contre-expertises soient entendues.

  15. vert pomme dit :

    Quelle Repuplique?Qu'elle est la legitimite de cette republique:bi-partisme,calendrier electoral,decoupages,pas de proportionnelle,origine sociale d'exclusion,parite,cumul?Elue avec combien d'abstentions?Sous quelle politique de menace de l'extreme droite par ceux là meme qui l'ont nourrie?Combien de deputes pour representer la majorite des citoyens?Pas ceux qui 6 mois apres travaillent à faire passer un budget que la droite seule etait incapable de faire passer.Apres s'etre fait elire sur un programme de gauche(en tous les cas pour la majorite des citoyens pour plus de justice sociale).Et le referendum de 2005 sur lequel ils se sont tous assis?Liberte de conscience,mon oeil!Mais liberte de revolution citoyenne,oui!C'est nous qui sommes legitimes!C'est nous qui defendons la legitimite republicaine par nos luttes!C'est eux qui sont dans l'illegalite!Cette republique est devenue un deni de democratie.Robespierre reviens!Et on a besoin de tous les vrais republicains,ceux qui sont pour le peuple!

  16. MBK dit :

    @citoyen 93, Pierre 34 et alii

    Est-ce un signe d'évolution ? La critique ce matin par Pierre Laurent du partenariat public/privé dont va bénéficier Vinci pour le financement de l'aéroport en projet, et l'affirmation que de telles infrastructures devraient être financées à 100% par de l'argent pubic est peut-être une première réserve de la part du PCF...
    Encore un peu de patience camarades, il faut faire lire à la direction du PC cet article de Science et avenir qui décrit bien la complexité de la contrainte environnementale plombant à l'avance les opérations...
    La culture écolo du PC est récente, ne nous énervons pas, ça va venir !
    La patience est une vertu révolutionnaire !

  17. Nicks dit :

    L'intérêt de la position de Pierre Laurent est de mettre la focale sur le caractère structurel du projet, c'est à dire un partenariat public-privé, en somme le dernier degré de l'escroquerie aux finances publiques. Attaquer sur ce point précis, en détaillant en quoi c'est le public qui va financer et le privé empocher les bénéfices, tout en ne créant que des emplois de mauvaise qualité (faut bien qu'il y ait de la rentabilité mon pov monsieur), pourrait toucher une autre partie de la population que celle actuellement mobilisée.
    Néanmoins, je pense que cet aéroport est désormais anachronique, économiquement et écologiquement. Le projet devrait être abandonné.

  18. Régis de Nimes dit :

    Il ne s'agit pas d'etre "radical" ou "résigné" ; il s'agit de se dire que dans ce pays , il faut des majorités, si l'on ne veut pas etre opposant toute sa vie !
    Rien n'est plus grand que lorsque le PCF a gouverné à l'interieur de majorités toute compliquées :
    1945 1947 : début d'application du CNR
    1981 1984 : un peu de programme commun
    1997 2002 : 35 h mal ficelées, loi sur le controle des fonds publics supprimée par la droite dès son retour, l'art. 104 de la loi de modernisation sociale interdisant les licenciements boursiers, décret jamais paru ! et toujours avec un rapport de force électoral très défavorable qui permettra au PS toutes les dérives que l'on sait... PCF, au total 10 ans de gouvernement sur 92 ans d'existance. Toute ces avancées, sans aucune poussée populaire réconfortante, puisque sanction électorale et idéologique à chaque fois...

  19. phil68 dit :

    Calmons nous.
    OK, la stratégie de s'abstenir lors du vote du budget manque de lisibilité et la différence d'appréciation entre le PG (et pas uniquement Jean-Luc Mélenchon) et le PCF sur NDDL peuvent nous nuire, c'est clair.
    Maintenant réagissons avec intelligence et ne nous laissons pas diviser, ce qui ferait le jeu de la "gauche" sociale libérale, de la droite et surtout de l'extrème-droite.
    En ce qui concerne l'abstention sur le budget, disons que c'est un avertissement au gouvernement Ayrault, et une volonté de construire un dialogue... même si ce n'est que de la facade. Quant à l'abstension de Marc Dolez, on peut très bien l'interpréter comme une volonté de ne pas afficher de division au sein du Front de Gauche. Par ailleurs n'oublions pas l'essentiel : aucune de nos voix n'est allée soutenir ce budget !
    En ce qui concerne NDDL, on peut dire que, comme sur le nucléaire, il y a débat entre nous, et que si nous venons au pouvoir, la question devrait être tranchée par référendum (même si pour moi la réponse est claire et c'est non!). Le FdG est une coalition de partis et non un parti monolithique. Il est donc normal que sur certains sujets nous ayons des divergeances, tant que le fond reste notre socle commun.
    Mais de grace, ne nous laissons pas diviser. C'est clairement la stratégie du PS. Ne perdons pas notre outil commun qu'est le FdG, car sinon le seul outil de lutte contre l'Europe Ultra libérale sera le FN !
    N'oublions pas que la vraie bataille de 2014 ne sera pas les municipales - scrutin ou nombre d'électeurs votent surtout en fonction d'équipes locales et moins en fonction de logiques partisanes - mais les Européennes.
    Les Européennes sont le scrutin idéal pour nous car :
    1) C'est une élection à la proportionelle.
    2) Le sujet y sera l'Europe... et il y a des choses à dire à ce sujet !
    3) Rappellez vous des 15% faits par EELV en 2009. Ils les ont obtenus en conciliant "ceux qui avaient peur de la fin du mois et ceux qui avaient peur de la fin du monde". Bref, sur une ligne écosocialiste.
    Rappel : EELV, alliés aux socialistes, a fait 2% aux présidentielles. Pourquoi ? Car les sympathisants ecosocialistes ont compris que l'ecosocialisme doit être indépendant du PS, et se sont tournés vers Jean-Luc Mélenchon (comme Nicolas Hulot).
    Unité et indépendance ! C'est vital pour toutes les composantes du FdG !

  20. Nicolas G30 dit :

    Désolation, semble être le mot retenu par quelques EELV et Pierre Laurent à parlant de NDDL. Comment peut on être pour un projet datant de 40 ans, au vue des problèmes écologiques et économiques actuels. Il faudrait que Pierre Laurent relise l'Humain d'abord. D'autre part intervention programmée le jour d'une rencontre européenne, faut pas montrer ce qui pourrait être utilisé comme un acte de faiblesse, à la Troika. Le pouvoir rend fou, vivement la VIe, un peu partout en France des manifestations de protestation s'organisent, Résistance.
    Je me joins aux camarade pour saluer @93 Michel Berdagué, courage et respect, nos cœurs sont avec toi.

  21. turmel jm dit :

    Je le sentais venir,mais résolu à me battre j'invite mes camarades communistes de ce blog à en faire autant dans toutes les instances ou ils militent. Demander pour quelles raisons notre groupe s'est abstenu concernant le vote du budget de l'Etat,et protester énergiquement suivant les réponses,surtout si elles son aussi alambiquées que celles que l'on m'a fourni.Je vous en fait l'économie (j'ai honte,ça ne tient pas la route..)
    Par contre,comme c'est mentionné dans ce billet, être clairs et nets facile à identifier, bonjour la clarté!
    Alors point de fracture politique dans le FdG d'accord, mais jusqu'à quand? Il n'est pas normal que des militants comme moi,et je ne suis pas isolé,puissions à chaque fois être saisi de peur quant à l'attitude de nos élus lorsqu'il y a un vote.
    Et ce n'est pas la petite mesure des 75% qui est de mon point de vue l'arbre qui cache la forêt des grandes mesures en faveur du capital financier qui doit justifier notre abstention..Nos amendements tous rejetés! Alors que justifie ce vote en demi -teinte?
    A moins, à moins..mais je n'ose y croire (..) 2014 ?

  22. Ce qui manque cruellement pour la période actuelle, pour notre Front de Gauche, c'est un texte stratégique. Celui-ci repoussé depuis la séquence électorale, doit absolument être mis au point par le conseil national du front de gauche qui se réunit le 6 décembre je crois. Il ne faut pas attendre les congrès de nos organisations de ce printemps; ça devient trop flou et est incompréhensible par nos concitoyens. Ce texte stratégique devra s'appliquer y compris à nos parlementaires. Il n'est pas question qu'ils fassent comme bon leur semble. Ils ne sont pas seulement les représentants des électeurs de leur circonscription mais de nos 4 millions d'électeurs.
    Quel est le problème principal de la période : c'est le niveau de distance avec la direction du PS et du gouvernement. Il faut que ce niveau soit tel qu'il soit compris par nos 4 millions d'électeurs mais aussi tous ceux qui venaient à nos meetings et qui au dernier moment ont voté utile et qui actuellement sont déboussolés.
    C'est pourquoi sur cette question de budget ce n'est pas tellement le vote qui est important mais la diffusion très large du contre-budget qui doit devenir celui de tout le front de gauche, afin que dans la grande campagne populaire que le PCF va proposer au front de gauche, le débat soit porté au coeur de notre peuple et que celui-ci voit bien que décidément c'est bien le Front de Gauche qui avait raison ce printemps et que parce que lui "il peut" être la solution contre l'austérité.
    Salut et fraternité à notre camarade Michel Berdagué, Soignes-toi bien et à bientôt à nouveau parmi nous.

  23. vert pomme dit :

    Mais cher phil68,calme-toi.Au sein du FdG de mon departement,il y a unite et independance!.On appelle tous ce soir à un rassemblement pour NDDL.Bien.Je te rappelle aussi que va falloir aller les chercher les electeurs pour les europeennes,une election à forte abstention.Je suis pas sure que les electeurs de NDDL t'attende en 2014 si tu ne les soutiens pas maintenant puisque tu dis que tu es contre.La discusion n'empeche pas la lutte.Unite dans l'action!

  24. DAVID JV dit :

    @ Jean-Luc
    Merci une fois de plus pour ce beau billet riche d'enseignements.
    Pour ce qui concerne l'abstention, je me fais une réflexion que j'aimerais partager avec vous tous : Je pense que le paysage politique est dans une profonde phase de modification et qu'actuellement, nous sommes dans un moment transitoire : droitisation du PS, extreme droitisation de la droite.
    Dans ce contexte, le terme d'opposition et surtout ce qu'il renfermait par le passé (l'opposition étant l'un des 2 grands partis qui a perdu les élections) est désormais obsolète. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
    Il nous faut donc nous y faire et sortir des schémas du passé puisque notre adversaire est dorénavant composé de l'intégralité de de la famille néo-libérale : du PS au centre puis l'UMP et, bien sur, le FN.
    C'est pourquoi, je considère pour ma part que le FdG est bien un parti d'opposition puisqu'il a une vision des rapports de force et un projet de société radical et en rupture nette avec celui des sociaux libéraux de tous bords.
    Dire, comme j'y invitais dans un précédent message, "NOUS SOMMES L'OPPOSITION DE Gauche" a un sens, un vrai sens, celui qui parle aux militants et sympathisants de "l'Humain d'abord".
    Cela nous permettra d'être crédibles pour l'ensemble de ceux que notre programme commun fédère. Cela nous permettra aussi d'être crédible lorsque ce sera (et c'est pour bientôt) la débâcle au PS.
    Le moment ne peut venir pour nous autre qu'à la condition d'avoir marqué, et dans la durée, une ferme opposition aux politiques libérales du PS comme de l'UMP. C'est à ce prix, c'est par ce courage que nous aurons, que nous pourrons ensuite affirmer notre légitimité comme une force, non d'alternance, mais résolument alternative.
    A vous lire

  25. Claude Andrée dit :

    Salutaire mise au point à propos de l'abstention incompréhensible des députés FdG sur le budget.
    Que chacun de nos députés puisse voter de façon autonome par rapport à son parti et par rapport à l'ensemble du Front de Gauche les met malheureusement en position de faiblesse face aux pressions et aux menaces diverses du PS.
    Menaces qui n'ont pas manquées, si j'en crois un écho du Canard Enchaîné.
    Céder est une erreur et une illusion, le PS ayant déjà depuis un petit bout de temps abandonné ses anciennes alliances électorales avec le PCF au profit des verts (Diable, il y en même le premier d'entre eux qui est allé à Londres se vanter de la disparition des communistes !).
    Si il y a une chose de sûre, c'est que les socialistes nous feront tous les mauvais coups possibles et imaginables, leur attitude pendant les législatives ainsi que leur brutalité actuelle est assez parlante.
    Il n'y a rien à attendre de leur côté, les positions ou les postes qu'on croit garder avec eux ne sont qu'un miroir aux alouettes qu'ils utilisent pour diviser le Front de Gauche.
    Ne jouons pas leur jeu, on ne gagne pas des élections en démobilisant son camp et la peur de perdre est mauvaise conseillère.
    Nous devons privilégier notre cohérence et notre clarté politique et nous appuyer davantage sur notre collectif en coordonnant les votes de nos représentants avec l'ensemble des instances politiques du FdG. L'avantage d'avoir un front, c'est justement qu'on peut faire front ensemble, un vote qui s'appuie sur une décision collective est beaucoup plus difficile à remettre en cause et à influencer qu'un vote porté uniquement par des individus qui peuvent faire ce qu'ils veulent dans leur coin tout en subissant les plus intenses pressions de la part du gouvernement.
    Une union et une coordination plus poussée fera notre force.

  26. Genialle dit :

    C'est consternant ces revirements. De toute part c'est le tournis. Je suis pour, je suis contre.
    Le message de Michel (que je salue au passage, et reviens nous) était superbe. IL a tout compris. Car le reste n'est que broutille et oppositions des égos. Nos dirigeants de tous partis ne sont pas à la hauteur des problématiques de notre temps.
    Au secours Jean-Luc Mélenchon ils sont devenus fous. P Laurent n'a pas compris les enjeux de NDDL ? C'est bizarre car moi même j'ai compris et je ne suis pas une grande politologue. Ni bobologue. Courage à tous, en ayant moi même bien besoin.

  27. jean ai marre dit :

    @ 92 Michel Berdagué
    C'est avec plaisir que je prends connaissance de tes messages. Si je ne partage pas toujours ton analyse, sache que j'apprécie ton sens critique.
    Reviens vite.

  28. andre curtillat dit :

    Valls,dont l'itinéraire politique mal connu est rappelé dans Politis, vient de déclarer à propos de NDL "je ne veux pas laisser s'installer un kyste". Allez, appréciez les métaphores du socialiste préféré de la Droite et du Figaro. Et continuons à dire que nous sommes dans la même majorité !

  29. Courrierlecteur dit :

    Clarazed11h19
    "Camarades serrons les rangs, soyons unitaires,[...]là c'est carrément le rouleau compresseur[...]le PS accentue sa stratégie pour essayer de diviser le Front de gauche."

    C'est tout à fait cela. C'est même la grande offensive. Voir ou revoir l'émission de propagande, dans ce sens, "C'est politique" et dans cet article de libération: "Il y a en outre la perspective des élections municipales de 2014, où le maintien des positions communistes dépendra beaucoup du PS. «Il est un peu tôt pour dégainer l’arme, mais elle est dans le fourreau», a glissé un proche de François Hollande". Voilà qui témoigne de la crainte qu'inspire le FdG au gouvernement. On lâche rien!

    "[...]comment pouvons-nous, la base, les aider à résister ?" (Clarazed)
    Bonne question! Peut-être (je n'ai pas la prétention d'avoir la réponse) les militants communistes et du FdG peuvent-ils faire pression sur les députés, les élus, leur demander des explications sur leurs actions, sur leur vote à l'AN par exemple. Ceci pour les encourager, bien évidemment, à rester ou rejoindre la "fraction radicale" plutôt que de s'engager du côté de la "fraction résignée". ("Le risque de la coupure de notre bloc social entre une fraction radicalisée et une fraction résignée est notre grand défi.") Effectivement, c'est le "notre", ce "grand défi", et pas seulement celui de Jean-Luc Mélenchon.

  30. Denis F dit :

    Salut et fraternité à toi Michel Berdagué.
    Le reste est sans importance, nos positions aussi diverses soient-elles et quelque soit le sujet n'emporteront pas décisions, alors …
    Jean-Luc Mélenchon nous a donné ses positions, cela me va, c'est pour cela que je suis ici et au PG.
    Pierre Laurent et le PCF suivent leur histoire, et ça les regarde, il faut s'en faire une raison.

  31. ermler dit :

    Ca commence à bien faire ! Il y aurait donc comme un "malaise" entre le PC et les autres partis du FdG ? Au delà des divergences sur l'opportunité d'un vote d'abstention à l'AN ou la construction d'un aéroport, le vrai malaise, selon moi, se résume à cette question : qu'est-ce que le Front de Gauche ? A la fois un immense espoir et une force nouvelle surgis au début du printemps dernier et... rien du tout ! Rien car en tant que force organisée le FdG n'existe tout simplement pas. Récemment des amis chèrement gagnés au vote Mélenchon en mai me demandaient : "comment peut-on adhérer au Front de Gauche?". Je leur réponds qu'on ne peut pas ! Qu'il faut choisir entre le PC (grimaces) où l'un des autres petits partis, notamment le PG.. Perplexité et déception chez mes amis....
    Amis et camarades écoutez notre conviction et notre appel à nous les "sans parti" ! Ou le Front de Gauche, de simple cartel électoral devient rapidemment LA force décisive de la gauche (la vraie), c'est à dire se transforme en Parti de masse, où il va dépérir à petit feu et la belle dynamique crée depuis un an sera irrémédiablement gâchée.
    La clé de tout ça est évidemment entre les mains des militants du PCF puisque seul le PCF est opposé à l'adhésion directe. Ou ce parti a le courage - et j'ajouterai l'intelligence - de se refonder dans une organisation nouvelle réunissant toutes les forces anticapitalistes, ou on est "mort" et avec nous tous les espoirs que nous avons sû faire naître Et bientôt, bon gré-mal gré, le PCFse retrouvera, comme au bon vieux tant de Robert Hue à jouer la roue de secours du PS en espérant en être "l'aiguillon de gauche". Espérances évidemment totalement dérisoires ! Inutile d'aurgumenter sur ce point.
    Tant que cette "révolution" ne s'opérera pas, toutes nos "inquiétudes" et autres lamentations sur telle ou telle position seront vaines, avec au bout un boulevard pour le FN et une tente à oxygène inespérée pour le PS !
    On lâche rien, d'accord ! Mais si on ne fait pas le grand saut ce sont les citoyens qui nous lâcheront !

  32. jpp2coutras dit :

    à Michel Berdagué de tout coeur avec vous, courage et résistance, vous êtes un des mousquetaires de ce blog, vos réactions allègres nous manqueraient vraiment. Salut fraternel.
    Un peu lassé d'entendre parler trop souvent de nuances votatoires, vu le contexte d'urgence dans laquelle nous sommes. Les préoccupations électorales ont leur sens, mais ne concernent que les "mouvements de troupes des états majors, etc..." et semblent être à beaucoup de citoyens démotivés une lutte primaire pour arracher les bouts de pouvoir contentant des égos insatiables voués au toujours plus (cumuls) en dehors du vrai champ politique; l'enthousiame des peuples ne peut être soulevé que lorsque le bien vivre ensemble ressort clairement des propos et des propositions d'un programme, ainsi que des contre-projets intelligents contredisant la doxa. Le reste ressemble à du bruit de fond médiatique entretenu à dessein par l'ogre capitalismique livrant les clés à quelques uns, élus par leurs soins, qui ne représentent qu'un quart du peuple au mieux et soignent leur propre intérêt plutôt que l'intérêt général du pays; et Ils cultivent leur petit jardin ogm en osant tout, même l'ignoble.
    Aujourd'hui on n'en est plus à la guerre en dentelle politicienne entre poudrés, y a urgence,les peuples sont en danger, l'Alternative de Gauche en Europe est vitale et l'union entre tous les hommes de progrès est indispensable. Merci Jean-Luc Mélenchon de l'avoir initié avec des Humains de grande qualité!
    On ne pourra jamais vous remercier assez de tenir le flambeau qui éclaire.

  33. charlus dit :

    Aujourd'hui, Merkel impose sa politique à l'Europe, mais cette politique n'est pas une politique spécifiquement allemande, mais celle voulue par tous les rentiers européens. Rattacher cette politique à l'histoire allemande est artificiel et dangereux.
    L'antagonisme franco-allemand existe, certes. En parlant de" la propension allemande à toujours vouloir pousser les murs", Mélenchon désigne l'Allemagne comme seule responsable de cet antagonisme.
    En réalité, "la propension à toujours vouloir pousser les murs" est le fait de toutes les grandes nations européennes. (voir le colonialisme).
    Il me semble que les responsabilités sont au moins partagés en ce qui concerne la première guerre mondiale. Les élites françaises voulaient aussi cette guerre. Pour ce qui est de la deuxième guerre mondiale, les nazis en sont responsables. Mais la France a une responsabilité dans leur arrivée au pouvoir : l'humiliation de l'Allemagne au traité de Versailles y est pour quelque chose, aussi bien que la trahison de la bourgeoisie français préférant Hitler au Front populaire.
    Les nations existent, oui. En désigner une comme éternelle responsable c'est risquer l'escalade des nationalismes en attisant la peur de l'autre.

  34. jocy dit :

    Et ce gouvernement PS donc "de gauche" continue son travail "de gauche" ! (au secours!). Sarkozy, n'aurait pas osé. Ils reçoivent Netanyahu, juste avant qu'il n'explose encore un peu plus les relations avec Gaza ! Ce matin et magré le déplacement de milliers de citoyens, manif du 17 novembre à Notre Dame des Landes, ils envoient, dès l'aube, les gardiens de la paix, pour chasser, évacuer le terrain pour que Vinci/Ayrault puissent continuer à vampiriser l'humain et donc la planète. Oui, je vomis !
    Un référendum au moins. On y va tous ! Une révolution !

  35. Menjine dit :

    Salut fraternel à Michel Berdagué, ses contributions toujours éclairantes dans un style parfois "lacanien" mais limpides, un exploit, sont toujours un relai nécessaire aux billets de Mélenchon. On attend avec impatience le prochain.
    Amitiés combattantes.

  36. le révolté dit :

    @92 michel berdagué
    Avec toi, camarade de combat.

  37. Anny Paule dit :

    D'abord, un grand merci à Michel Berdagué dont je lis toujours les posts avec un immense intérêt. Courage camarade, nous sommes à vos côtés.
    Ensuite, une question : comment fonder l'éducation populaire nécessaire à notre réussite ?
    Nos concitoyens, majoritairement (sinon, nous aurions fait un autre score), sont frileux, craintifs, repliés sur ce qu'il considèrent encore comme leurs maigres acquis. Je me suis laissé dire que même dans les salles des professeurs des lycées et collège, ON se désintéresse de la politique ! Cela ne se serait jamais vu il y a seulement une dizaine d'années ! Quand le monde enseignant vire à droite (dire qu'on ne fait pas de politique revient à cela) c'est très grave pour la société. Les Hussards noirs de la République doivent se retourner dans leur tombe ! Nos assemblées citoyennes, à quelques exceptions près, ne rassemblent pas grand monde.
    Ici, nous parlons entre convaincus, même s'il existe des différences d'appréciations, mais nous portons une vision humaine et humaniste qui réconforte. Comment réussir à élargir notre Front ? Combien faudra-t-il de temps pour que le Peuple comprenne et se mette en marche ?
    Jean-Luc Mélenchon nous apporte des analyses, des informations et des idées remarquables, et même avec la meilleure des volontés du monde, nous avons du mal à les faire passer, alors que tout se délite autour de nous...
    Pardonnez-moi d'exprimer mes inquiétudes, mes doutes, mais nous n'avons plus les moyens de "laisser du temps au temps". L'urgence est grande !

  38. Alain Tétart 60150 73 ans dit :

    @92 michel berdagué
    Avec toi, camarade de combat. Evidemment gamin que tu vas nous manquer, mais si ce n'est que pour quelques jours, on peut et on souhaite que ce ne soit que pour mieux te retrouver. Alors même si nous n'avons pas ta culture, nous allons essayer de garder la gamelle au chaud et nous t'attendons avec impatience !

  39. Gilbert Delbrayelle dit :

    Revendiquons l’opposition et une gauche novatrice
    A l’heure où le PS se coule dans le moule libéral, nous devons revendiquer notre place dans une opposition créatrice et novatrice. Le Front de Gauche est l’outil de la conquête du pouvoir par notre gauche qui respecte ses valeurs et ses fondamentaux. Le PC nous semble frileux à cause des municipales à venir ? Peut-être… Mais le plus ennuyeux, ce sont les divergences qui s’accumulent (accords municipales, nucléaire, abstention pour le budget, NDDL, écologie ou productivisme, croissance ou activité, opposition ou majorité…). Pourtant, suite à la conférence de presse de François Hollande qui inscrit sa politique dans le libéralisme, une fenêtre s’ouvre pour le Front de Gauche et si le PC est hésitant, que le PG marche devant, porte le drapeau et entraîne la gauche en portant des projets novateurs. Ainsi, le contre-budget doit être beaucoup plus médiatisé, diffusé, débattu tout comme le très novateur manifeste de l’écosocialisme. Je suis persuadé que la plupart des communistes sont prêts à accompagner ce mouvement.

  40. MASCOUTOU dit :

    Cette analyse sur la politique de puissance de l'Allemagne renvoie à une constante stratégique depuis près de deux siècles, ralentie seulement par deux défaites militaires successives, politique facilitée par la démission ou la trahison des élites françaises depuis 1919 (dernier avatar, le "déclinisme"). Cette analyse, donc, mérite la plus large diffusion à l'échelon européen. Elle peut servir de base de travail pour l'affiner, la compléter, en faire un sujet de débat citoyen incontournable.
    Merci Jean-Luc pour ce billet.

  41. jacques H dit :

    Pourquoi aller se fourvoyer dans cette affaire d'aéroport régional de NDL qui n'est nullement une cause écologique mais tout simplement un équipement utile au développement socio - économique de ce territoire ? Certains, distraits par la logorrhée et l'agitation frénétique de quelques bobos-floklos et la manipulation politicienne d'EELV, en oublient l'essentiel : un projet en gestation depuis 40 ans, examiné durant ces années sous toutes les coutures par des commissions d'experts et d'élus, qui a fait l'objet de consultations et de votes multiples, enfin d'une décision qui doit s'appliquer.

  42. vm dit :

    @ ermler 131 et Gilbert Delbrayelle 139
    Revoyons notre définition FdG, pour aller de l'avant et être mieux compris, partout où nous nous exprimons !

  43. Hold-up dit :

    @ Michel Berdagué
    Bon rétablissement à toi ! (Mon grand-père était un résistant M.O.I - F.T.P)

  44. Fred dit :

    C'est un blog. Bon. Donc ça parle. Qu'avez-vous dit, Mr Mélenchon à Japy ? Que cela ne peut pas être plus dur que maintenant. Que le desarroi ne peut pas être plus grand, pour les salariés grecs, espagnols, et dans le notre camp. Je n'y comprends plus rien aux abstentions par ci ou par là. Y en a marre. Il faut militer auprès des comités PG. Il faut se montrer et relayer les idées simples. Les dividendes qui bouffent tout. Je ne vais plus lire ce blog qui me déprime. J'ai adhéré à un parti (petit) mais vaillant. Je continuerai à mon niveau.
    Cela pourrait être le combat d'une vie.

  45. bernard hugo dit :

    Notre engagement dans le maintien ou l'abandon du projet de l'aéroport ND des Landes sera décisif pour l'avenir du Front de gauche. Car il s’agit bien d’un choix de société qui peut cristalliser la dimension programmatique de « l’humain d’abord » parce qu’il touche aussi bien la survie des petits agriculteurs que les choix sur les différents modes de transport et la priorité sur la rapidité des déplacements d’une certaine catégorie de la population, la question des énergies carbonnées, la spéculation immobilière, les appels d’offre publique…Si le Front de gauche était au gouvernement, que ferait-il ? Comment se traduiraientt concrètement les exigences formulées dans le programme « l’humain d’abord » ? C’est bien la question que doit se poser le maçon au pied du mur ? Les EELV y sont, le PCF aussi et tous les opposants au social-libéralisme et à la social-technocratie !

  46. jacques bounoume dit :

    @Michel Berdagué
    Complétement d'accord avec toi camarade ! Ils nous font la guerre, une guerre sournoise mais totale et comme nos grands anciens se sont dréssés contre eux, nous sommes là, les élections du printemps sont nos premieres victoires, notre Valmy ! Pour eux rien ne peut plus être comme avant. Cramponne toi camarade, notre victoire est proche.
    Quand à nous serrons les rangs, haut les têtes, vive la sociale, vive la Sixième !

  47. naif dit :

    @ Michel Berdagué
    Bon rétablissement à toi ! Je note que ton militantisme reste ta priorité même en état de survie. Chapeau ! Ta remarque de rat de bibliothèque est tout à fait éclairante sur le rôle des représentants du capital (bourgeoisie, entreprises...).

    @ à tous
    Concernant le FdG. J'entends bien l'attente pressante des camarades de ce blog. N'oubliez pas que c'est ce rassemblement de plusieurs partis qui fait qu'aujourd'hui une dynamique de gauche est enclenchée durablement. C'est cette structure qui a permis à beaucoup d'entre nous de retrouver goût à la politique. Elle continue de s'enrichir. C'est bon signe. Quand tout va bien, nous sommes respectueux des différences, mais que viennent une divergence d'appréciation des partis qui composent le front de gauche et les impatiences deviennent mortifères. Vous avez tous connus à droite les mutations (UNR, MNR, RPR, UDF, UMP..) et au PS les courants (Les marxistes, les réformistes, les Rocardiens, Fabiusiens, Emmanuellistes, Mittérandiens, Jospinien, Aubyste,.. et j'oublie les radicaux de "gôche") pour faire quoi et quelle stratégie d'embrouille pour quels résultats? Un front ce sont des gens différents animés par un idéal humaniste dont la plateforme est "l'humain d'abord" et qui se retrouvent pour tendre vers cet idéal en comprenant le réel (Jaures). Si ce front est capable de nous rassembler et c'est le cas continuons ainsi. Précipiter les choses c'est à coup sûr sombrer dans des tendances, courants et autres " joyeusetées" bien connues. C'est un peu comme l'Europe, il faudrait des partis avec des conditions d'adhésions et de cotisations harmonisées, de forces égales et des statuts et budgets le permettant. Sauf à ce que chacun des 10 ou 11 partis se sabordent. Et devinez qui à le plus à perdre !....le peuple !...surprenant non?

  48. Antoine Berrit dit :

    M.Mélenchon bonsoir,
    Vous consacrez un long paragraphe sur le mariage pour tous, c'est donc un des sujets de ce blog. Pensez vous que les 5 lignes sur le sujet dans le programme du FdG résume votre position?
    La PMA est prévue pour les "femmes lesbiennes" est-il écrit. Bien. Mais alors au nom de cette égalité pour tous que prévoyez vous pour les couples d'hommes désirant un bébé, alors que le recours aux mères porteuses est interdit en France. Et s'il est permis de parler au nom de l'enfant, que pensez vous de la disparition, déja actée pour l'adoption pleinière, de la filiation biologique à laquelle l'enfant n'aura pas accès? Ces deux seules questions pour vous demander, si pour vous le débat est clos, ou quelles sont vos réponses.
    Bien à vous

  49. bison ravi dit :

    @23 Glières
    De plus en plus d'accord avec toi. Les Glières, si je ne me trompe c'est la résistance, C'est Jean Moulin et Malraux réunis. C'est l'antifascisme et le soutien aux républicains espagnols.
    Aujourd'hui c'est la résistance au diktat de la finance, c'est la volonté pour une révolution et la 6ème république. il faut que la gauche pousse au maximum les socialos avant que le FN ne s'en charge avec ses chemises brunes du bloc identitaire.
    Bon courage !

  50. educpop dit :

    Que va-t-il se passer quand les protestations n'auront servi à rien ? voilà une question que les simples citoyens seraient en droit de se poser.On manifeste contre la constitution européenne, la casse des retraites, le nouveau traité, l'austérité, l'aéroport... au fil du temps on manifeste, on est là on n'oublie rien, on ne lâche rien. OUI mais voila, ça ne change rien. Que dire aux citoyens qui n'ont pas fait des études de militantisme : allez, encore quelques manifs ?!
    Les citoyens en question vont forcément se demander qui est capable de changer quelque chose finalement, non?
    Nous expliquons ce qu'on pourrait faire si on voulait, si on pouvait ! persuadés que c'est convaincant et réaliste, mais c'est la preuve qu'on ne peut pas malheureusement et les les gens sont en droit de penser que c'est du baratin.
    C'est comme dans un apprentissage, s'il n'y a pas de pratique on ne pourra jamais exercer le métier. Que l'on partage des envolées intellectuelles ou des indignations de base, on va tous être soumis au régime "colère, peur, tristesse" pas tous dans le même ordre. Le combat épique d'un très petit nombres de législateurs du FG n'en fait pas le combat du Front du peuple, bien qu'on l'espère sincèrement. Si on ne se sort pas de ce piège, l'histoire va se répéter, cela justifierait quand même un gros sursaut, non ?
    C'est à dire, une marée va soutenir une sorte de dictature, des barbouzes vont faire règner la terreur, les accumulateurs de fric comme dit Charpal vont s'en donner à coeur joie parce qu'en plus de spéculer il vont pouvoir carrément confisquer. Tout est noyé dans une sorte de polémique bien-pensante permanente, mais la menace vient vers nous et ne s'embarrasse d'aucun état d'âme ni de délais superflus.
    Il faudrait bientôt préciser ce que veut dire le front, si c'est un concept abstrait ou bien une réelle organisation de la résistance. Non, ce n'est pas manquer du sens des réalités que de se poser cette question,par exemple si un nombre significatif de personnes prend un mégaphone pour venir crier son opposition sous les fenêtres des lieux symboliques du pouvoir, avec détermination aussi longtemps qu'il le faut, cela créerait forcément des évènements majeurs. C'est trop demander? on n'est pas assez nombreux ? C'est interdit de faire du bruit sur la voie publique?
    De quelle voix parlons nous?


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