04déc 12
Je sens la tourmente dans l’air. Etrange mélange de résignation, mais aussi de colère plus ou moins froide, et de disponibilité pour un autre futur. Nous étions tout de même deux mille jeudi soir à Toulouse contre l’austérité ! C’est un signe. Et puis les larmes d’Edouard Martin, le sidérurgiste CFDT de Florange, à l’écoute de Jean-Marc Ayrault, sont celles de tous les gens honnêtes qui « y ont cru ». Elle marque la fin d’un cycle, celui de l’état de grâce qui n’a pas eu lieu. Maintenant commence l’état de dégoût qui s’est amorcé avec les pantalonnades du vote du traité européen et le tournant du pacte de compétitivité. L’affaire Mittal ne fait que commencer pour ce gouvernement. Elle finira dans la honte et le déshonneur à mesure que son contenu réel viendra au grand jour et que ses protagonistes seront mis au pied du mur. Il faudra que je revienne sur nos « Assises pour l’éco-socialisme », un moment fondateur suivi par quinze mille internautes. Pour le moment je vous renvoie au site où se trouvent toutes les vidéos des interventions.
Un socialiste qui dit « non »
Michaël Moglia : « Pourquoi je quitte le PS »
Dans les assemblées locales c’est l’heure du vote des budgets de l’an prochain. Beaucoup de monde dans l’univers des socialistes fait une cruelle découverte : la politique d’austérité doit être relayée. Les dotations d’Etat sont en baisse, les recettes locales aussi, tout se tient ! Jean-Marc Ayrault préside dorénavant toutes les collectivités. Contents ou pas, quoi qu’ils aient voté au congrès, dit ou fait pendant des années, chaque socialiste est dorénavant sommé de devenir un militant de l’austérité et un complice de sa mise en place partout dans le pays. Certains seront même des super austéritaires puisqu’étant cumulards ils iront voter à la région puis au département ou dans leur mairie des budgets de restriction liés les uns aux autres. Chaque fois, ils se rendent personnellement coupable du désastre économique et social qui va en résulter. Et ils le savent…
Puis quelques mots sur le budget de l’Union européenne ou l’échec des négociations ont masqué une nouvelle rouerie de François Hollande qui a vidé son propre verre de moitié. Enfin mon analyse sur la Banque Publique d’Investissement cette grande espérance qui finit en eau de boudin. Hum, je n’en dis rien pour le moment mais je veux signaler avec tristesse la nouvelle étape franchie par « Libération » dans la dédiabolisation de la famille Le Pen avec toute une page sous le titre « Le grand père que l’on aimerait avoir » à propos de Jean-Marie Le Pen pour introduire un publi-reportage sur les militants du Front National à Hénin-Beaumont. Loin d’être une erreur ou un dérapage il s’agit d’une ligne très présente dans certains milieux de la société française aisée. Les Céline, les Brasillach, les Drieu La Rochelle et autres fascinés par la beauté du mal, sont consubstantiels à certaines époques. Seul le talent n’est pas toujours là.
Ayrault mou et flou, Mittal loup et voyou
Drôle de sketch. En une conférence de presse Jean-Marc Ayrault a créé bien plus de problèmes qu’il ne pourra jamais en régler. Premier problème : l’unité de la parole gouvernementale. Au contraire du BN du PS où il est bien normal que chacune fasse entendre sa nuance puisqu’il est élu pour cela, la parole d’un gouvernement ne peut-être qu’une et indivisible. Dorénavant donc on saura que quand un ministre dit quelque chose, comme Montebourg, même d’aussi important qu’une nationalisation, il parle en son nom propre ! Tout cela c’est une grande nouveauté dans l’histoire gouvernementale en France et en Europe. D’ailleurs, dans ce dispositif, parler avec un ministre ne sert à rien car au moment de la discussion qui compte il n’est pas invité à participer et son nom n’est même pas cité à l’heure des conclusions. Deuxième problème : on découvre qu’un gouvernement, négocie un « accord » avec un grand patron. Il négocie sans les syndicats et même sans que ceux-ci aient jamais été informés du contenu de ce qui s’est discuté ! Tout cela venant d’un gouvernement qui ne cesse des vocalises sur la négociation sociale, les partenaires sociaux et autres refrains à prétention social-démocrate, ce serait savoureux si ce n’était si dramatique. Car enfin, puisque « l’accord » ne comporte aucune implication particulière de l’Etat, pourquoi négocie-t-il ? C’est là encore une grande nouveauté institutionnelle. Troisième problème : Une fois l’accord conclu comment se fait-il que deux ministres, Delphine Batho et Aurélie Filippetti, l’une et l’autre peu enclines aux bavardages incontrôlés, affirment haut et fort qu’elles n’ont aucune confiance dans la partie contractante ? Donc quand le premier ministre signe, il n’engage que lui ? Encore une grande nouveauté institutionnelle ! Pour finir, pourquoi le texte de « l’accord » passé n’est-il pas connu des syndicalistes alors qu’il l’est d’un quotidien qui l’analyse la veille de la rencontre où les syndicats doivent le découvrir ? Peut-être parce que tout le monde va savoir bientôt qu’il y a un gros loup dans le flou volontaire du discours du premier ministre.
Commençons par dire pourquoi monsieur Mittal est si mal apprécié en France. En fait, il n'a jamais été le bienvenu. Car il n'a jamais rien fait pour le devenir. En 2006, c'est par une OPA hostile qu'il a pris le contrôle d'Arcelor. Il a pu le faire parce que ce génie de ministre des finances, Dominique Strauss-Kahn, avait vendu les dernières actions de l'Etat français au sein d'Arcelor, en 1997. Depuis 2006, Mittal n'a tenu aucun des engagements pris au moment de son arrivée comme au fur et à mesure de ses démêlées avec les salariés de l’entreprise et les pouvoirs publics. En 2006 au moment du rachat, il affirmait : « Mittal Steel mesure l’importance que la Lorraine attache à l’industrie sidérurgique. Aucune suppression d’emplois n’aura lieu en Lorraine. Le groupe continuera à investir dans la recherche et le développement ». Il a pourtant fermé Gandrange. En 2008, au moment de cette fermeture, Mittal avait promis d'investir 330 millions d'euros dans le site de Florange, en guise d'accompagnement. Il n'a jamais engagé ces investissements. Apparemment Mittal s'est aussi arrangé pour ne pas payer d'impôts en France ou très peu. Mittal n'a jamais respecté la France ni tenu aucune de ses promesses. Pourquoi tiendrait-il celle-ci ? Deux ministres socialistes ont dit qu’elles n’y croyaient pas. Et le maire socialiste de la commune de Florange non plus. Et nous non plus. Car Mittal est le prototype de l’industriel financiarisé. Mittal en personne est engagé jusqu’au cou dans la logique de suprématie de la finance sur la raison industrielle. Le contraire de ce qu’il faudrait ! La sidérurgie est une activité de base de l’industrie. Elle est donc un atout décisif de souveraineté. Elle connaît des cycles. Sa rentabilité s’apprécie sur le long terme et non d’après des résultats trimestriels comme c’est le cas de la production sous surveillance financière. D’ailleurs Mittal s’est lui-même targué d’être meilleur dans les marchés de court terme.
Il est vrai que monsieur Mittal lui-même est autant un financier qu’un sidérurgiste et peut-être même davantage l’un que l’autre. Le PDG d'Arcelor Mittal, déjà présent au conseil d’administration de la banque indienne ICICI Bank, est devenu en 2008 membre de celui de Goldman Sachs. Désormais administrateur indépendant de Goldman Sachs, Lakshmi Mittal siège aux comités chargés des audits, des rémunérations, du gouvernement d'entreprise et des nominations. Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs, avait exprimé sa satisfaction : « Sa grande compréhension de l'économie mondiale, son expérience, son jugement et son indépendance d'esprit seront un atout pour notre conseil d'administration ». Cette pommade passée avec ardeur souligne une vieille complicité en coups tordus ! Elle nous concerne car c’est avec l’aide de la sinistre banque américaine que Mittal en 2006 avait mis la main sur Arcelor. Vu ? Et ce que l’appartenance personnelle à la caste financière ne suffirait pas à faire, les agences de notation l’obtiennent encore plus vite. Ainsi quand Moody’s a menacé Mittal de dégradation de sa note pour emprunter, Mittal a immédiatement renié l’accord qu’il venait de signer avec les syndicats belges du site Arcelor, et purement et simplement fermé le site ! Tout cela Ayrault entouré de puissants services le sait puisque moi je le sais, et je le sais parce que les syndicalistes du site me l’ont dit, tout simplement.
L'attitude du chef du gouvernement n'est pas claire du tout. Vendredi soir, Ayrault a rejeté toute idée de nationalisation. Selon Ayrault, cette hypothèse a été écartée au vu des engagements obtenus d'Arcelor-Mittal : « La nationalisation peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation. Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité ». En disant cela, Ayrault contredit Montebourg. Mais il se met lui-même dans une drôle de passe. Si les « intérêts supérieurs de la Nation » ne sont pas en cause, comment explique-t-il que le gouvernement ait négocié seul avec Mittal ? Pourquoi les syndicats de l'entreprise n'étaient-ils pas autour de la table en même temps que M. Mittal ? Ils se seraient fait rouler moins facilement que Jean-Marc Ayrault. A moins que Ayrault n’ait agit de propos délibéré !
Parmi toutes les questions qui restent en suspens, l’une est spécialement lourde. C'est celle de l'emploi. Jusqu’à Benoît Hamon qui se vante sur le plateau de « Mots croisés » que les « 629 emplois sont sauvés » ! Pourtant, l'accord prévoit des suppressions d'emplois "au fil de l'eau", avec les départs à la retraites. Et il ne dit pas un mot sur les sous-traitants. Pourtant un gouvernement qui se mêle d’une situation locale d’emploi ne doit-il pas penser à tout le monde en commençant par les plus faibles, c’est-à-dire les ouvriers de la sous-traitance ? Mais même si on laisse cela de côté, le fond du destin et du statut de ces 629 emplois Mittal n’est pas clair. Que deviennent les salariés de Mittal affectés aux hauts fourneaux ? S'ils ne sont pas licenciés mais que les hauts fourneaux ne fonctionnent plus, que deviennent-ils ? Quel est leur statut ? Ils ne peuvent être autre chose qu’au chômage technique pendant des mois supplémentaires. Et qui paye ce chômage technique ? La collectivité ! Le précédent accord de chômage technique passé entre le gouvernement Fillon et Mittal prévoit que l'Etat et l'UNEDIC participent au financement à hauteur de 7 euros par heure chômée. Doit-on comprendre de l'accord entre Ayrault et Mittal que ce régime va continuer ? Cela signifierait que Ayrault préfère donner de l'argent public pour payer le chômage technique plutôt que de le placer dans la relance des hauts fourneaux au seul motif idéologique que la nationalisation ne doit pas avoir lieu ?
Les engagements d'investissements sur le site ne sont pas davantage précis. C’est pourtant la clef du dossier puisqu’il s’agit de savoir si ce site de production continue ou non. Ayrault a annoncé que Mittal s'engageait à investir 180 millions d'euros sur cinq ans dans la filière froide. On comprend donc que cet argent ne servira pas à payer les 8 millions d'euros par mois que coûte le maintien des hauts fourneaux à l'arrêt. Qui va donc payer cet entretien ? A l’inverse si cette somme est celle prévue pour l’entretien alors les 180 millions d’investissement de Mittal seraient donc absorbés en 2 ans et non en 5 ans comme l’annonce Ayrault. Et surtout bien sur, ils ne financeraient que l’entretien, pas de nouveaux investissements. Selon le journal « Le Monde » tout cela serait clair. Et c’est la confirmation du pire. "Les investissements stratégiques" ne représenteront que 53 millions d'euros des 180 millions. Soit moins d'un tiers du total ! Une arnaque absolue. Le reste sera composé par « le flux d'investissements courants, les investissements de pérennité, santé, sécurité et progrès continu, et la maintenance exceptionnelle ». Et on apprend ainsi que l’entretien des hauts fourneaux à l'arrêt est compris dans l'investissement ! Mais encore une fois faisons semblant de croire Mittal. Il prévoit donc royalement 53 millions d’investissements ?
Cette précision a son importance. Car fin juillet 2012, le rapport Faure, un rapport d'expert remis au gouvernement, a conclu que le site de Florange était « viable, fiable et rentable » pour peu qu'on y investisse 400 millions d'euros. Cette somme est jugée indispensable pour « compenser les retards » en termes d'investissement. 400 millions ce n’est pas 180 millions, comme annoncés par Ayrault et son « accord » ! Et encore moins 53 millions. Qui va donc payer les millions d'euros manquants entre les préconisations de l'expert et les promesses de Mittal, à supposer que celui-ci tienne sa promesse ? Là encore, l'accord signé par Ayrault ne le dit pas. C’est évidemment parce que rien ne sera tenu. Cette somme n’a aucun sens sinon pour donner le change. Car le rapport Faure précise bien que l'intérêt du site de Florange est de rassembler sur un même site des hauts fourneaux qui coulent l’acier et une filière froide qui traite cette production. C’est d’ailleurs la revendication constante des sidérurgistes que de conserver la cohérence de la plateforme de production. Et c’est parce que Mittal refusait de maintenir cette cohérence en n’acceptant que la vente des hauts fourneaux que toute l’intervention de l’Etat s’est déclenchée ! La question des garanties d'avenir sur les hauts fourneaux n’est donc pas secondaire, c’est au contraire le point de départ du problème posé.
Sur ce point, le flou est plus que total. Au point de sentir l’arnaque à plein nez ! Vendredi soir, Ayrault a annoncé que Mittal maintiendrait les hauts fourneaux à l'arrêt mais les entretiendrait pendant cet arrêt. Ce lundi, on a appris que Mittal n'avait pas l'intention de le faire et prévoyait de couper l'alimentation en gaz dans les prochaines semaines. En mars. Donc en mars les hauts fourneaux seront arrêtés et aucun repreneur ne sera plus intéressé par les restes du site. Par conséquent aucune menace n’aura plus de prise sur lui. On mesure mieux l’ampleur des bobards d’Ayrault en sachant cela. En effet, Ayrault a annoncé que Mittal maintiendrait les hauts fourneaux "sous cocon" jusqu'à la décision de la Commission européenne concernant le financement du projet ULCOS. ULCOS est un projet de captage-stockage de CO². J’en ai beaucoup parlé pendant la campagne présidentielle comme une illustration de notre projet de planification écologique. Plusieurs sites sidérurgiques européens postulent à un financement de l'Union européenne pour mettre en œuvre ce projet. La décision finale sera rendue le 20 décembre. Mais mettre les hauts fourneaux à l'arrêt et pire, annoncer la date à laquelle il seront éteints, n'est-ce pas le plus mauvais argument pour obtenir le soutien de la Commission européenne ? Surtout quand on sait que celle-ci, compte tenu de la crise déclenchée par Mittal pour fermer le site, a déjà déclassé le projet Florange dans la liste des ayant-droits ! Tout ça ressemble à un cercle vicieux : Mittal ne relance pas les hauts fourneaux sans le projet ULCOS mais le projet ULCOS risque de ne jamais exister si les hauts fourneaux ne sont pas relancés avant la décision de la Commission. Et si Mittal s'est engagé à entretenir les hauts fourneaux jusqu'à la mise en œuvre du projet ULCOS, une autre question se pose alors. Pourquoi ce projet ULCOS n'est-il pas mentionné dans le communiqué de presse de Mittal lui-même après l'accord ? Quelle garantie a réellement obtenu Ayrault ? Réponse : aucune. Ayrault ment. Le texte de l’accord nous apprend paraît-il que Mittal pleurniche sur ce point. D’après lui le procédé ne serait pas au point. Mensonge. Ça fait huit ans que les ingénieurs travaillent dessus et il fonctionne en Suède déjà. Peu importe. Les pleurnicheries de Mittal veulent juste dire qu’il ne fera rien et que les hauts fourneaux ne démarreront pas tant qu’il sera là !
Hollande vide la moitié de son propre verre !
C’est la nouvelle inaperçue. François Hollande s’y est encore distingué dans l’art précieux du double langage. Pendant la bataille de marchand de tapis qu’a été la négociation du prochain budget de l’Union européenne, chacun a fait ses annonces. François Hollande a encore été transparent avant de faire une proposition avec laquelle il a réduit à néant son propre soit-disant plan de relance.
Le capharnaüm a été tel que toutes les décisions sont remises à janvier. En fait tous les présents sont venus proposer une baisse du budget de l’Union et des « économies ». Le plus provocateur dans ce domaine a été l’anglais Cameron qui a proposé 200 milliards de soustractions ! Quelle riche idée ! En pleine période de récession, retirer des montagnes de crédits pourtant essentiels pour les fonds qui viennent en aide aux régions sous-développées de l’Union ! Dans la cohue des surenchères aucune voix ne s’est exprimée pour proposer la manœuvre inverse c’est-à-dire d’augmenter le budget pour provoquer un choc contre-cyclique. Ou bien pour proposer que l’Union puisse s’endetter directement auprès de la BCE sur ses projets de développements. Rien ! Tous à la baisse ! Et François Hollande le prétendu partisan de la relance comme les autres ! Mais le savoureux en matière de cynisme est sa proposition. Il a suggéré comme un « compromis » de ne retirer que 75 milliards ! On voit que nous pouvons être fiers de sa capacité de résistance. L’ennemi propose de vous couper les bras ? Héroïquement Hollande exige qu’on vous en laisse un ! Ce chiffre de 75 milliards doit être rapproché d’un autre : les 120 milliards du prétendu plan de relance européen échangés contre sa signature sans condition du traité Merkozy ! Sur ces 120 milliards, on avait révélé que 60 étaient déjà dans le budget européen. Avec ce retrait proposé de 75 milliards, cela reviendrait à dire qu’il resterait moins 15 milliards. Plus 120 d’une main. Moins 60 de l’autre le même jour. Et encore moins 7 sept mois après ! Telle est la relance version Hollande. Le philosophe Platon disait : « La perversion dans la cité commence avec la falsification des mots » !
La banque de Hollande est bidon
La création de la Banque publique d'investissement a été votée jeudi 29 novembre. Cette fameuse « BPI » était la première proposition de François Hollande pour financer les entreprises. Le résultat à la sortie est assez pitoyable. Comme d’habitude les mots masquent la déroute et l’à peu près d’un projet de plus mal ficelé. On est loin, très loin, du pôle financier public dont nous voulons pour faire décoller le financement de l’activité. C’est même une banque qui en est le contraire.
La Banque publique d'investissement est sous financée. Elle ne mettra pas en mouvement des moyens nouveaux. Pour l'essentiel, la BPI regroupera des organismes déjà existants : Oséo, Fonds stratégique d'investissement, filiale "entreprises" de la Caisse des Dépôts. Le capital total de cette BPI sera de 42 milliards d'euros. Mais sur ces 42 milliards, seuls 4 petits milliards sont disponibles. Comment passer de 42 milliards déjà bien maigrelets a dix fois moins tout en ayant l’air d’agir : du Hollande pur sucre ! Le reste a déjà été investi par les différents organismes qui vont fusionner. Pour une fois, Hollande aurait pu s'inspirer de l'Allemagne. L'équivalent allemand de la BPI, la banque KFW, dispose d'un capital dix fois supérieur : 437 milliards d'euros.
La BPI ne sera même pas une banque ! C'est le plus incroyable. En effet, la Banque publique d'investissement ne disposera pas d'une "licence bancaire". Cela peut paraître technique. C'est pourtant décisif. Cela signifie que la Banque publique d'investissement ne pourra pas se refinancer auprès de la Banque centrale européenne. Actuellement, la Banque centrale européenne prête énormément d'argent aux banques privées. Il y a un an, la BCE a prêté 1 000 milliards d'euros à des taux inférieurs à 1% aux banques privées. Mais ces banques privées n'ont pas réinjecté tout cet argent dans l'économie réelle. Loin de là. Des entreprises rentables sont ainsi asphyxiées pour de simples problèmes de trésorerie. Les grandes banques d'affaires ont pesé de tout leur poids pour que la BPI ne leur fasse pas de concurrence. Pierre Moscovici a écouté les banques. La BPI n'aura pas de licence bancaire. Les députés du Front de Gauche avaient déposé un amendement pour corriger cette grave insuffisance. L'amendement a été rejeté par les députés PS. Ils sont soumis aux désidératas des banquiers privés, dirions-nous, si nous devions reprendre leurs habitudes d’injures contre nous sitôt que nos députés ne votent pas comme eux ?
En tous cas, comme elle ne pourra pas se refinancer auprès de la BCE, la BPI devra s'endetter sur les marchés. Elle servira en quelque sorte d'intermédiaire entre les entreprises et les banques privées. Mais elle empruntera aux banques privées aux taux auxquels les banques privées voudront bien lui prêter. C'est-à-dire selon les notes des agences de notation. La BPI devait sortir les PME des griffes de la finance. Au lieu de cela, Hollande met la BPI elle-même dans les griffes de la finance et de ses agences de notation.
La Banque publique d'investissement sera un nain financier. Le résultat sera donc extrêmement limité. Une étude d’impact du ministère des Finances prévoit la création d’à peine 60 000 emplois d’ici 2020 grâce à la BPI. C'est dix fois moins que le nombre d'emplois préservés par l'action actuelle de la Banque de France en tant que médiateur du crédit entre banques privées et entreprises. Tout ça pour ça ! Pourtant vous allez voir bientôt la propagande socialiste se donner des airs d’amis du Gosplan avec leur banque bidon.
Sans moyens nouveaux, la BPI est aussi sans logique nouvelle. Elle ne servira pas à la conversion écologique de l'industrie. La BPI ne fixera aucune condition sociale ou écologique à ses prêts. Aucun critère de ce type n’est fixé pour le choix des investissements. La Banque publique d'investissement servira donc avant tout à soutenir la croissance et "l'export" en soutenant en particulier l'innovation. C'est le bras armé de la politique de l'offre, nouvelle doctrine économique du PS : produire tout et n'importe quoi pourvu que ce soit "innovant" et que ça s'exporte.
Tout cela n'est pas surprenant. Depuis le début, ce projet de BPI est piloté par d’étranges compagnons de route. La création de la BPI a été faite d’après les conseils de la banque Lazard. Il est assez schizophrène de demander à une banque d'affaires comment créer un outil pour palier les défaillances des banques d'affaires. Dans le même temps, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici s'est illustré par son sectarisme. Il a ainsi toujours refusé de recevoir les représentants du Collectif pour un pôle public financier au service des droits. Ce collectif regroupe une quarantaine d'organisations qui militent pour un pôle financier public. Le Parti de Gauche est associé à ce collectif qui rassemble plusieurs syndicats des différentes banques publiques et privées du pays ainsi que Attac et la fondation Copernic. Moscovici a préféré discuter avec un banquier qu'avec les syndicats. C'est tout un symbole, non ? Suis-je perfide ou bien juste déprimant ?
L'autre symbole est le futur président de la BPI. François Hollande a décidé de confier cette tâche à un ancien camarade de la promotion Voltaire de l'ENA : Jean-Pierre Jouyet. Jouyet fait partie de ces insubmersibles, qui restent en place même quand la majorité politique change. Comme je l'ai déjà dit sur ce blog, Jouyet "joue contre son camp" professionnel. Cet homme a trahi le PS pour un maroquin ministériel dans le premier gouvernement de Sarkozy. Puis il s'est réfugié à la tête de l'autorité des marchés financiers. Quant à ses connaissances sur l'industrie elles se limitent à la répétition des sarcasmes de droite qui considèrent Florange comme un "canard boîteux".
Ce projet de Banque publique d'investissement passe à côté des enjeux. Encore une fois, la démonstration est faite que nous étions mieux préparés à gouverner. Notre proposition d'un pôle financier public serait plus opérante que la BPI de Hollande. Il s'agirait de créer un pôle puissant avec une licence bancaire. Le contre-budget du Parti de Gauche prévoit aussi 30 milliards d'euros pour nationaliser les activités non spéculatives de la BNP et de la Société Générale. Notre pôle public serait aussi un pôle généraliste qui prêterait aux entreprises, aux collectivités locales, aux bailleurs sociaux et aux particuliers. Enfin, ce serait un pôle au service de l'intérêt général. Les investissements soutenus seraient choisis sur des critères sociaux et écologiques. Et ce pôle mobiliserait l'épargne des français aujourd'hui dilapidé par les banques et assurances privées. Savez-vous que l'encours actuel d'épargne drainé en France par l'assurance vie est de 1 400 milliards d'euros ? Et savez-vous que selon la Cour des Comptes, seul 7% de ces fonds servent à financer des entreprises en France ? savez-vous qu’un euro sur deux de vos prime d’assurance sont immédiatement réinvesties à l’étranger ? Pourquoi ? Pour quelles finalités ? Augmenter la masse des 5 400 milliards d’euros d’avoir français à l’étranger, soit plus de deux années entières de richesse produite par le pays ? La banque est une affaire beaucoup plus simple qu’il y paraît d’abord. Ce qui rend tout opaque et confus c’est la brume des mots diffusés pour camoufler ces faits insupportables au nom desquels on veut convaincre de la politique absurde dont tout le monde voit les dégâts et jamais les bienfaits toujours annoncés pour demain ou après-demain !
@sebidf :
Je ne suis pas aussi dubitatif que vous quant à la possibilité de formation d'une majorité alternative de gauche autour du Front du même nom (qui pourrait ainsi donner le jour à un Front du peuple).
La majorité social-libérale d'aujourd'hui agrège quelques jeunes pousses qui font leurs premières armes à l'Assemblée nationale. J'en connais quelques unes. Leur transformation, depuis qu'elles ont pris leurs places dans les travées de l'AN, est ahurissante : que sont devenus leur volonté de changement, leur envie d'une vraie politique de gauche, les promesses qu'elles avaient faites au cours de la campagne électorale d'en finir avec la merkozy ? Toutes et tous ont visiblement été bâillonnés par les troupes de Hollande et Ayrault. Les ailes ont été brisées.
Et je pense qu'il suffirait que quelques voix s'élèvent de cette majorité faite de bric et de broc pour dire non - comme vient de le faire ce conseiller régional du NPC, visiblement plus courageux que Montebourg qui me déçoit un peu plus tous les jours qu'il passe dans ce gouvernement à avaler des couleuvres - pour que les jeunes député(e)s socialistes se rendent compte qu'il est possible de faire autrement.
@breteau jean-claude
La tentation du virage à droite du ps (le centre c'est la droite) ne date pas d'hier.
Il ne s'agit pas d'une "simple tentation". Le virage s'est produit en 1983 et, depuis, le PS n'a plus changé de direction, y compris sous le gouvernement Jospin au cours duquel furent réalisées de très nombreuses privatisations destinées à nous mettre en conformité avec la réglementation européenne.
" Fabius a essayé voilà longtemps déja,il avait échoué"
Fabius n'a rien essayé du tout. Le maître-mot de sa politique de modernisation était la flexibilité, exigence qui est toujours d'actualité pour les libéraux de droite comme pour ceux de "gauche" actuellement au pouvoir.
@202 Gilbert La Porte
Mais je souhaite vraiment tout ce que vous évoquez mais qu'ils aient maintenant le courage de quitter ce "pédalo" comme ce courageux élu du nord. Et qu'ils n'aient pas peur de leur future réélection car même lorsqu'on parachute un gros, le sortant l'emporte comme à La Rochelle. Et d'ailleurs cet élu-là, qu'attend-il pour rejoindre le FdG ?
Je suis un peu abasourdi et en colère voire choqué quand je lis sur France info, que MLP est la grande gagnante quoiqu'on fasse (comme la non-annulation de l'élection de Hénin) car c'est "la seule candidate anti-système aux yeux des gens maintenant", qu'"elle est seule contre tous", qu'"elle fait des efforts pour être républicaine", bref qu'on lui déroule le tapis rouge en occultant tous les efforts du FdG.
Je suis en colère car, lorsque je lis "la règle verte" de Jean-Luc Mélenchon, je me dis qu'on passe à côté de quelque chose d'énorme pour la France, l'Europe, le monde et l'humanité, cela pourrait être si grand et cela doit l'être pour sortir du marasme.
J'admire l'optimisme de beaucoup ici et de Jean-Luc Mélenchon, au moins, cela permet de voir autre chose que ces mauvaises nouvelles permanentes, accompagnées des commentaires de la France profonde qui cautionne en plus. L'homme est vraiment un animal débile qui ne réfléchit guère chez la majorité....
Bon dimanche quand même
Concernant l'austérité en Europe, nous apprenons ce matin (source AFP 10h08) qu'en Italie les choses vont mal. Monti, ultra libéral inconditionnel,et pro consul de l'Internationale des accumulateurs de fric, fait mine de découvrir que l'austérité ça ne marche pas. Devant son bilan catastrophique (hausses d'impôts pour le peuple et chômage de masse) il est sur le point de démissionner. Ce qui est inquiétant par contre c'est que Berlusconi se remet sur les rangs et que si élections il y a, il semblerait que les débats auront lieu entre le centre droit, le centre et le centre gauche. J'espère qu'une gauche radicale se mettra en ordre de marche rapidement et qu'un Siryza ou un FdG italien se fera entendre. Rien ne serait pire qu'un retour de Berlusconi, car cela accréditerait la thèse qui risquerait de se généraliser en Europe, que face au fiasco mécaniquement inéluctable de " l'austérité-récession", seule l'issue vers le bas est possible.
Jean-Luc, vous parlez souvent des 1000 milliards que l’Europe a « donné » aux banques en début d’année, mais jamais de la totalité de ce qu’elles ont reçu des États avec l’accord de cette même Europe entre 2008 et 2011.
Pour cela il suffit de se reporter à un communiqué de la commission Européenne daté du 6 juin 2012. En voilà un extrait (1er paragraphe).
« Afin d'assurer la continuité de services financiers essentiels pour les citoyens et les entreprises, les États ont été contraints d'injecter des fonds publics dans les banques et de leur accorder des garanties pour un montant sans précédent: entre octobre 2008 et octobre 2011, la Commission européenne a approuvé environ 4 500 milliards d'euros d'aides d'État en faveur des établissements financiers, ce qui équivaut à 37 % du PIB de l'UE. Si elles ont permis d'éviter des faillites bancaires et une désorganisation économique à grande échelle, ces mesures ont pesé sur le contribuable et grevé lourdement les finances publiques, sans régler la question de savoir comment gérer les grandes banques transfrontières en difficulté. »
Et non seulement ils n’ont rien réglé, mais ils ont mis certains États au bord de la faillite. Il faudra tenir compte que ce communiqué date de 6 mois donc la facture doit sûrement être plus lourde.
Dans l’attente de vous lire.
Louis
Jean-Luc Mélenchon aux assises de l'écosocialisme explique ce qu'est l'idéologie dominante, à savoir une intériorisation par chacun des schémas de pensée de la classe dominante et libérale. Le moyen privilégié de conditionnement psychologique et culturel (si ce dernier mot peut être utilisé presque à contre emploi) de l'idéologie dominante est la pression "médiatique" (les média étant les télés, journaux, presse gratuite, affiches, radios, webs détenus par la finance, intrusion de sponsors dans les écoles ou de langue de bois dans les manuels, les documents officiels, la langue courante, etc.)
Je pensais à un autre moyen très efficace d'abrrutissement ou de conditionnement des citoyens : les 3/4 des boulots qui prennent toute l'énergie et le temps des travailleurs. Comment me maintenir informé par de vrais journaux (comme "le Monde diplo"), participer à des réunions et des discussions du PG et du FdG et d'autres associations ou syndicats, si mon travail devient de plus en dur, "fliqué", objet de tensions entre clients ou "usagers",collègues, hiérarchie et moi-même ?
Heureusement que le travail de Jean-Luc et de tous nos responsables du PG sont accessibles par les flux proposés sur ce blog. Les vidéos passent l'essentiel de ce qu'il faut comprendre dans l'immédiat de l'actualité, tout comme les échanges sur le blog.
Merci à tous !
JM Ayrault a dit que "Ulcos se fera". on dirait que certains sur place ne l'entendent pas ainsi. alors, pourquoi ne pas envoyer 1500 gendarmes sur place, assiéger monsieur Mittal et autres parasites du conseil d'administration, et les expulser sans sommation? il faudrait éviter qu'un "kyste financier" ne vienne paralyser notre sidérurgie, non?
Très chef Jean-Luc,
Merci pour la densité et la clarté de tes billets.
France -Culture (L'esprit Public) s'est distinguée ce matin. Il a fallu attendre 45 mn pour apprendre que les invités étaient d'une ignorance crasse sur le dossier Florange qui les occupait pourtant depuis le début de l'émission. Il ne fallut pas attendre aussi longtemps pour entendre un ex député européen insulter les syndicalistes de Lorraine les accusant de racisme pour avoir dit (qui? quand? à propos de quoi?) qu'ils "ne voulaient pas être payés en monnaie de singe". Y -a-il des professeurs de français à France Culture?
Fraternellement.
Bonjour à tous (tes)
JL Mélenchon a dit, hier, pendant le JT sur la Une : "Donc, il faut savoir investir de l'argent sans attendre immédiatement un taux de profit gigantesque comme ce parasite de M. Mittal veut le faire."
Quand Le Figaro.fr rend compte de l'entretien, celà donne : "...comme ce parasite de Jean-Luc Mittal veut le faire" !
Superbe lapsus qui en dit long sur les soucis que nous leur causons.
Et Mr Assouline qui annonce sur Europe 1 ce midi qu'il y a une différence manifeste entre le PCF et Jean-Luc Mélenchon quant à la stratégie face au gouvernement. Le PCF n'est pas dans l'opposition, Jean-Luc Mélenchon oui selon lui. Il serait bon que PCF et Jean-Luc Mélenchon ou PG ou toutes les composantes du FdG fassent conférence commune pour leur clore le bec une bonne fois pour toutes afin qu'on ne laisse pas le doute s'installer dans la tête des potentiels électeurs qu'une division au sein du mouvement soit possible. Ils comptent là-dessus et ne rien dire (du côté du PG ou du PCF ou des autres) ne fera qu'augmenter l'argumentaire de nos détracteurs.
La vidéo de Jean-Luc Mélenchon invité du "20H" de TF1 samedi 8 décembre est publiée sur le Blog :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/12/09/invite-du-20h-de-tf1-2/
Ardents à la lutte !
Bonjour Jean-Luc Mélenchon.
Merci pour ces billets que je consulte toujours régulièrement afin d'avoir une vision plus claire et approfondie de nombreux des sujets qui font l'actualité. C'est toujours très enrichissant. Je vais aussi m'interesser à la vidéo de l'écosocialisme. J'ai un regret toutefois, et il est à mes yeux de taille car énormement symbolique. A quand un billet dont le sujet porte sur l'immigration afin de pouvoir connaitre la politique du front de gauche en la matière.
Pour tout ce qui est économie le front de gauche présente une vision claire, chiffrée et lorsqu'il s'agit de parler d'immigration j'entends l'argument de xénophobie collé au FN, le désir de régulariser tous les sans papiers, mais aucune vision, discussion concernant la politique du front de gauche en matière de gestion de l'immigration. Du coup que répondre au FN qui disent que régulariser tous les sans papiers consiste à envoyer un message négatif laissant entendre que la France accueille tous ceux qui viennent sur son sol. La question mérite la peine d'être posée en effet.
Sur BFM, la question vous avez été posé de savoir pourquoi en gros vous ne preniez pas plus de voix au FN, ce qui pourrait aussi se traduire par pourquoi lors des élections présidentielle le front de gauche n'a pas été le troisième homme, alors que le porgramme est destiné au plus grand nombre des Français. Pour moi la raison vient de ce manque, à savoir une politique humaine, cohérente, voir même chiffrée en matière d'immigration.
L'argument que vous évoquiez à savoir que le FN est présent depuis plus longtemps dans la vie politique ce qui explique qu'il séduise plus est valable, mais n'explique pas tout.
Je ne vais pas faire plus long car ce n'est pas le sujet de ce billet mais j'aimerai que la révolution citoyenne soit possible et c'est parce que je voudrais que cela soit possible que j'estime indispensable une vraie discussion et une vraie politique d'immigration au front de gauche.
Merci, bon courage.
[Edit webmestre : En effet, ce n'est pas le sujet du billet. Vous vous êtes exprimé, c'est bon. En revanche, il n'y aura pas de débat ici sur ce hors-sujet, tout simplement parce que ce n'est pas l'objet de ce blog. Avis aux suivants...]
@ Fred - 14h34
.... lorsqu'il s'agit de parler d'immigration j'entends l'argument de xénophobie collé au FN, le désir de régulariser tous les sans papiers, mais aucune vision, discussion concernant la politique du front de gauche en matière de gestion de l'immigration.... La question mérite la peine d'être posée en effet.
Elle mérite d'être posée, en effet. Comme vous, je l'ai posée ici il y a quelques jours. Pas de réponse. C'est manifestement l'angle mort du discours du FdG, et c'est bien dommage. Serions-nous tétanisés par les amalgames de la droite au point d'être nous-mêmes incapables de faire la part des choses ?
Une réflexion. Si les termes mensonges, menteurs, apparaissent adéquates dans l'affaire de la sidérurgie il faut dans le même temps être tout à fait conscient que ces mots masquent la réelle politique libérale, voulue et menée par le gouvernement actuellement aux manettes. En termes plus clair le pouvoir sait à qui il s'adresse et sait ce qu'il dit.
Deux questions. Comment visionner le meeting de Toulouse apparu puis disparu de l'écran. Où trouver des informations sur le Conseil National du Front de Gauche qui s'est tenu hier samedi 08 décembre auquel Jean Luc Mélenchon a fait référence au début de son interview sur TF1.
Concernant les élections partielles dans les Hauts de Seine, j'ignorais que le candidat soutenu par le PS est un chevènementiste. Encore un beau gâchis. Que diable est-allé faire Chevènement, comme l'aile gauche du PS d'ailleurs, dans la galère sociale libérale ? Dans la situation présente où tous les pays d'Europe vont basculer dans le trou sans fond de la récession, il serait temps de penser à une union sacrée pour faire face à l'extrême droite qui espère rafler la mise. L'Histoire se répète. Après la crise de 29, et les politiques d'austérité mises en place entrainant une misère accrue, il s'en est fallu de peu, en 34, que l'extrême droite n'ait la peau de la République. C'est devant cette menace, que le Front Populaire est né. Bien des gens critiquent ce qui se passe, commencent à comprendre la situation, qu'attendent-ils pour prendre position en faveur du Front de Gauche ? Le FN, lui, est prêt. Prêt à quoi ? Prêt à tout. C'est à dire au pire. Et il peut, contrairement à nous, compter sur les médias.
Bonjour,
Nous étions hier chez les Fralib à Gémenos, ou le PG à co-organisé un débat sur les SCOP et les SCIC. Une sortie de crise semble pouvoir se dessiner et seul le nom "Eléphant" reste à arracher à Unilever. Nous avons appris par les Fralibs que la fabrication des sachets de thé dans l'usine était rentabilisée quand un tiers de la production annuelle était réalisée, les 2 autres tiers partaient en bénéfs vers les actionnaires chaque année. De plus pour les produits pour infusions la presque totalité des produits sont d'importation de nos jours, alors qu'a l'origine ils étaient de production locale. Les débats ont été enregistrés et seront sans aucun doute en ligne dans peu de temps.
Vive la 6ème République! Vive la Sociale!
Si jamais le nom Éléphant ne pouvait pas être arraché à Unilever, pourrait-on utiliser le nom Éléphante à la place ? Juste un petit "e" de plus.
@ 208 Citoyen93
JM Ayrault a dit que "Ulcos se fera".
Non, hélas citoyenne, le projet ne verra pas le jour sous l'ère Mittal. Pour ce faire, il faudrait que les hauts fourneaux fonctionnent. Or le Financier ne veut pas investir si le retour sur investissement est aléatoire. La mise en place du projet consiste à piéger la dioxyde de carbone. On peut très bien faire tourner un haut fourneau et commencer les travaux sur l'autre. Ensuite on fait l'inverse et on pique les gaz avec un bypass. Vous remarquerez que jamais ils ne parlent de technique, mais seulement de fric.
Ce financier qui n'a rien d'industriel a acheté en 2006, avec l'aide et le prêt de la Goldman Sachs, Arcelor dans le but de la liquider et ensuite faire et vendre l'acier depuis ses usines d'Asie. Il voudrait bien en retirer un bénéfice car n'oubliez pas qu'il doit rembourser 6 milliards en 3 ans. Et comme il ne veut pas les prendre sur son patrimoine...
@Invisible à 17h17
Ou Mammouth, pour écraser Unilever.
Vive la 6ème!
Jean-Luc écrit ;
"L'attitude du chef du gouvernement n'est pas claire du tout."
Pas claire du tout ! mais c'est du jus de boudin. Ou ces sociaux libéraux qui nous gouvernent sans enfermer dans l'idéologie libérale, ou ils ne savent pas compter.
Quelle peut être la logique d'un raisonnement pragmatique qui consiste à accepter de payer 3 fois la mise sans broncher pour un projet EPR, et refuser une nationalisation même temporaire ?
Hypothèse de calcul : le projet initial d'EPR était estimé à 2,8 Mds, le coût final estimé à 8,5 milliards d'euros, soit un delta de 6 Mds. Quelle idée de génie frappe cet Etat actionnaire à 85 % dans le nucléaire, qui refuse la nationalisation pour 1 Md ?
Que celui qui a fait polytechnique, m'explique.
@ Pierre (17 h 26) et Invisible (17 h 17)
Hélas, il est probable que les règles de la propriété industrielle concernant la marque Eléphant protègent toutes les variations autour de ce nom. Les Fralib risqueraient alors être attaqués par Unilever pour contrefaçon de marque (article L713-3 du CPI)
C'est la grande désillusion. Malheureusement, il est à craindre que ce ne soit pas le Front de Gauche qui en profite dans la mesure où pour l'immense majorité des citoyens, nous sommes gouvernés à gauche et en ce cas, l'alternative faussement contestataire, après l'immense déjanterie de l'UMP serait l'autre Front, celui historiquement de la haine et du repli animal sur la grande conservation de soi !
Entre octobre 2008 et octobre 2011, la Commission européenne a approuvé environ 4 500 milliards d'euros d'aides d'État en faveur des établissements financiers, ce qui équivaut à 37 % du PIB de l'UE.
Je découvre ces chiffres signalés par Louis31, venant de la commission elle-même, et cherche à comprendre mais je n'y arrive pas, pourquoi personne ne les exploite ? ou alors il y a qq chose qui m'échappe...
Jean-Luc évoque la cacophonie gouvernementale en qualifiant de sketch les prises de parole aussi diverses que contradictoires par plusieurs ministres pour résoudre les problèmes de la sidérurgie française, ou devrions nous dire plutôt le cas "Florange", ou plus précisément le cas "Mittal", car les libéraux de gauche comme de droite se foutent éperdument d’où provient l’acier, les actionnaires n’ont aucune autre patrie que celles des paradis fiscaux où se situent leurs comptes bancaires.
Comme tout sketch ou autres œuvres théâtrales, il faut suivre un scénario pré-écrit et répéter la mise en scène jusqu’à ce que le numéro paraisse crédible, il faut bien-sûr incorporer à ce scénario tous les ingrédients indispensables pour le rendre attrayant et divertissant, c'est-à dire des rebondissements "vaudevillesques" ou "molièriens".
Nous sortons de l ‘hyper-présidentialisme-agité-bling bling pour nous plonger dans la normalisation de l’Etat façade qui applique la même politique libérale antidémocratique… seuls les costumes et les acteurs changent dans ce très mauvais "remake de série B".
Duflot nous avait mis sur la voie avec sa muselière, Montebourg aura essayé avec sa marinière et sa cafetière… Voilà ce en quoi est réduit la Cinquième République, un sketch qui ne fait rire que les actionnaires !
@223 Mouton noir
C'est la grande désillusion. Malheureusement, il est à craindre que ce ne soit pas le Front de Gauche qui en profite dans la mesure où pour l'immense majorité des citoyens, nous sommes gouvernés à gauche et en ce cas, l'alternative faussement contestataire, après l'immense déjanterie de l'UMP serait l'autre Front..
Par rapport à quel évènement dites-vous cela? Le futur, les élections partielles...
Pour ma part je me permets d'évoquer la stratégie qui devrait peut-être se mettre en place. (Je ne prétends nullement critiquer qui que ce soit) mais effectivement, le statut de parti de gauche du PS est préjudiciable. Car même si la politique n'est plus à gauche, dans la tête de la majorité non politisée, ce parti est le numéro 1 à gauche. Il faut s'opposer maintenant de façon claire et le dire haut et fort et le répéter ce parti n'est plus à gauche! Je le dis non pas pour le PG ou Mr Mélenchon mais pour nos alliés qui s'abstiennent, ne critiquent pas trop viruleusement. Cela entretient le doute, je suis désolé, il faut les critiquer d'une même voix pour qu'il n'y ait plus d'ambiguités, le PG, le PCF, et nos alliés (malgré nos divergences dont on peut débattre en privé) doivent "taper" de concert publiquement ainsi nous éliminons la place à gauche du PS et les rumeurs de division. Mais pour cela, il faudra imaginer aller aux municipales sans le PS pour conserver les mairies, l'intérêt du Peuple, du pays et de l'Europe sont au-dessus de cela maintenant, cela sera dur mais il le faut cet électrochoc pour réveiller les gens et les militants PS, les élus ps mécontents. Car l'abstention lors des votes au niveau économique, c'est cautionner et là, pour le coup le FN passe vraiment pour être seul contre tous (eux, il n'y a pas d'ambiguité dans la tête des gens car cela fait 40 ans qu'il ressasse la même chose). Je rappelle que le PS s'est abstenu pour le vote du traité européen au début de l'année et ils l'ont voté, preuve que Mr hollande était bien d'accord. Il faut éviter cela.
@ Guy-Yves Ganier d'Emilion à 18h25
Imaginons un instant que le groupe Unilever trouve demain plus d’intérêt à céder le nom, qu'à le conserver! Une publicité négative peut être plus redoutable qu'un nom abandonné. Le thé Lypton, ne craint guère la concurrence, même d'un adversaire issu de la l'abandon d'une usine. Il reste l'impact négatif sur les ventes d'une situation qui laisserait penser que les travailleurs Français ne comptent pas pour Unilever. Juste un rêve, peut être, mais tous les arguments en faveur de la bonne occurrence n'ont pas été exploité à mon sens. Vive l'EcoSociale
Ce gouvernement me dégoûte de plus en plus, et pourtant, dans ma jeunesse (je suis de la même année que Jean-Luc), j'ai été membre du PS pendant d'assez nombreuses années. Mais depuis 10 ou 15 ans, pour moi, ce ne sont que des traitres! J'habite en Bretagne, et le Ministre de la Défense, le sinistre Le Drian fait partie d'un club où il cotoie tous les patrons bretons les plus à droite! Comment voulez-vous qu'on puisse faire confiance à des gens comme ceux-là?
Je ne vois pas où est le changement d'avec Sarko. Il suffit de voir l'extrême brutalité des policiers contre les manifestants de Notre-Dame-des Landes, et là, dernièrement, se transformer en paillasson devant Mittal! Trop c'est trop! Et ils vont encore rester 4 ans? Ce n'est pas possible.
De toute façon, ils vont se ramasser une gamelle mémorable en 2014, mais le pire, c'est qu'ils font le lit de l'extrême droite, mais ça n'a pas l'air de leur poser problème. Je suis profondément écoeurée, et bien sûr que je voterais pour le Front de Gauche, en espérant un sursaut des électeurs, mais je n'ai pas confiance, j'entends trop de "si Marine était au pouvoir, ça ne se passerait pas comme ça!"...les inconscients. Ils se préparent tranquillement à la dictature!
Je vais regarder avec intérêt les résultats des élections partielles de ce dimanche.
Bon courage Jean-Luc!
Pascale Le Néouannic a obtenu un peu plus de 2000 voix sur 86000 inscrits, 6,93 % des votants (63 % d'abstentions).
@tous
Il me semble que ces élections nous envoient des messages clairs. Fortes déceptions de l'électorat du PS mais pas de reports sur le Front de Gauche. Il me semble nécessaire de faire une grande campagne de diffusion de notre contre budget pour démontrer que nous on peut faire autrement. Seul élément "positif" la stagnation du FN, il faut dire que la droite est si proche.
Je rejoins d'autres quant à la gestion de l'immigration. Je pense que tant que nous ne serons pas assez clairs sur le sujet, les petites gens iront vers le FN plutôt que le FdG ! Ne pas vouloir entendre que ce ne soit pas perçu positivement pour beaucoup de petites gens qui en souffrent, quoi qu'on en dise, ou vouloir se démarquer de Marine Le Pen en occultant les problèmes engendrés aussi par une immigration mal contrôlées ou mal gérée, n'est peut être pas le meilleur angle de diffusion du programme du FdG, en matière d'immigration !
Une voisine me demande ce qu'est l'austérité, et elle n'est pas femme à écouter longtemps. Ma pauvre cervelle - définir l'austérité en 4 étages d'ascenseur + une minute... Je vais me préparer des réponses pour le cas. C'est quoi, un dividende. La différence entre les dividendes et les intérêts. C'est qui, la finance. Un néo-libéral, c'est qui? On leur reproche quoi? La Banque centrale européenne, elle fait quoi exactement ? Un petit répertoire des réponses pour l'ascenseur, voilà qui ne me fera pas de mal... Cela me rappelle Einstein qui ne savait pas expliquer un calcul de baignoire à un enfant de 8 ans...
@etienne à 8h54
"Fortes déceptions de l'électorat du PS mais pas de reports sur le Front de Gauche."
Ça me semble un peu tôt de tirer un bilan quelques mois après l'arrivée au pouvoir du PS. Je pense qu'il faut s'attendre à ce qu'il y a la déception avant qu'il y a la mobilisation. Que la déception est déjà là est quelque part un bon signe - ça laisse du temps pour le Front de gauche à grandir. Il faut se souvenir que c'était des élections de test pour le PS et l'UMP. Je ne pense pas que l'UMP est un grand vainqueur - le taux de participation était très bas.
On va voir lors des municipales - jusque-là il faut faire tout pour que le Front de gauche s'impose de plus en plus. Le faible taux de participation laisse croire qu'il y a maintenant beaucoup de potentiel pour le Front de gauche.
Syriza en Grèce à passé d'à peine 5% à plus que 25% en deux ans... C'est imprévisible quand ça se passe, mais il me semble que c'est comme un déclic, quelque chose se passe dans la société et soudainement le Front de gauche est là au deuxième tour.
Cependant, il y a une chose sur laquelle je me sens assez certain : aujourd'hui le Front de gauche ferait considérablement mieux dans les législatives qu'en juin. Et dans six mois encore mieux. Etc.
C'est juste que les élections isolées d'hier n'était pas le moment du Front de gauche. Maintenant c'est le moment pour le PS et l'UMP de perdre ce qu'il leur reste de crédibilité. Et tout le monde s'aperçoit qu'ils ne sont pas très mobilisateurs.
@citoyenne
"le problème, ce n'est pas l'immigre, c'est les banquiers "...
Creuses un peut et tu verras que c'est le message a faire passer.
L'organisation planifiée de la précarité au profit d'une infime minorité tente depuis toujours de désigner des boucs émissaires pour dissimuler ses turpitudes.
Notre position est très claire, a toi, a nous tous, de dénoncer et combattre les causes réelles et non pas les conséquences comme le FN qui n'est que la roue de secours de la finance.
Certains ont un bagage culturel leur permettant de donner des avis et des analyses socio économiques à longueur de pages.
D'autres n'ont que leurs émotions, peu de mots pour les exprimer, et peu de temps en plus de leur travail pour comprendre la complexité du monde.
J'aimerai savoir, en toute humilité, M. Mélenchon, si votre blog est réservé à ceux capables de rédiger et d’émettre des essais politiques sur les problèmes du monde.
Le tout est de le savoir, et il y a toujours le courrier des lecteurs du parisien! (pas d'humour possible non plus?)
Bien à vous, M. Mélenchon
Antoine Berrit
[Edit webmestre : Je suppose que cette longue diatribe est due essentiellement au fait que votre commentaire hors-sujet concernant l'expatriation d'un comédien (dont vous proposez de ne plus aller voir les films) a été rejeté ? Vous avez compris (en toute humilité) qu'il s'agit ici d'un blog politique, et non, comme vous le suggérez, du courrier des lecteurs du Parisien. Vous comprendrez donc que les frasques d'Obélix, malgré "l'émotion" qu'elles suscitent chez vous, ne sont pas un apport très significatif à la compréhension de "la complexité du monde". Toute autre contribution de votre part, même exprimée en "peu de mots", sera la bienvenue.]
@ citoyenne 21
D'accord avec vous. Quand on dit "régularisation", les gens comprennent "naturalisation".
Ne pas occulter non plus le rejet de l'Europe.
A ceux qui disent "Si Marine était au pouvoir, ça ne se passerait pas comme ça !", il faut poser la question. Quel régime d'extrême droite a été du côté du peuple ? Pinochet, les militaires Argentins, les colonels Grecs, Salazar, Franco, Hitler, Mussolini. Aucun n'a gouverné pour le peuple, tous ont oeuvré pour le grand patronat et la finance.
Mais le fascisme avance toujours masqué, Hitler avait baptisé son parti "Parti national socialiste des ouvriers allemands". C'est plus facile de détester son voisin que de comprendre l'économie politique. Quand aux Sociflards, ça ne les dérange pas de faire le lit du FN, n'ont ils pas voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940. Plutôt le FN que le Front de Gauche, c'est ça leur devise. Nous savions tous que les dirigeants socialos baignaient dans les milieux du fric, Moscovici, Stauss-Khan, Fabius, Aubry, même Hollande paye l'ISF. Malheureusement les médias, qui sont possédés par des gens de droite, ont la même devise, tout sauf le FdG, y compris le fascisme.
Comme le disait si justement Jean-Luc Mélenchon, citant Trotsky à la fin du meeting du Parti de Gauche "A bas l'austérité" : "Histoire que tu es lente et cruelle".
Ainsi, à l'instar d'Edwy Plenel, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ne manque ni d'information, ni de capacités d'analyse, combien sont-ils à attendre des "preuves" pour ouvrir les yeux...
Et, pour continuer la citation du 16 novembre : "mais [...] on aimerait tellement voir la suite. Hein ? C'est pas vrai ? La suite, c'est nous !"
Alors, camarades, mettons ensemble toutes nos forces pour que le seul Front alternatif, ça soit notre Front de Gauche !
Je ne pense pas que ce sont les "petites gens " qui renforcent la droite extrême et l'extrême droite, le preuve ces Hauts de Seine. Dans l'IDF tu couches à l'est, tu bosses à l'ouest. Enfin grosso modo, et je laisse à toute la recherche sociologique et d'anthropos. de nous pondre une énième étude de ces mécanismes de résurgence du pire. Pour ma part, c'est une vraie cata. Et ces résultats rappellent salement les plus de 2 millions de voix qui se sont défilées, abstenues lors du premier tour des législatives nationales, et là alors que nous avions mobilisé dès la fin des élections, le 30 septembre, en baisse le 14 novembre malgré la lutte contre le TSCG et la perte d'une partie fondamentale de notre souveraineté. Alors que nous pouvions attendre une poussée significative du FdG, l'abstention nous renvoie tout le travail immense qui nous attend pour que la majorité abstentionniste - 63%- soit convaincue que nous sommes une alternative et la seule d'avenir. Mais le calcul de la réalité, du réel est sans équivoque. Soit 53180 de nos concitoyens sous la couette ou à la pêche et chasse ou balade ou consumérisme, et seulement 2000 sur les 32820 votants, merci @ Jacques Ga à 5h41. Le boulot est immense comme le malaise qui s'amplifie. Nous sommes très loin d'avoir la majorité mais nous sommes là. Comme pour la Résistance 33/45 pas si nombreux que ça et là rien d'étonnant, à moins de renforcer et de rassembler tous les Communistes dans un Parti, et les socialistes, républicains dans un Parti et les deux rassemblés dans le Front de Gauche, Front des Luttes avant le Front du Peuple.
Excellent billet à nouveau de Jean-Luc Mélenchon, clair, précis, cohérent !
Bravo au passage à Pascale LE Néouannic pour la progression depuis le mois de juin, ce n'est qu'un début. Remettons le métier sur l'ouvrage des centaines de fois jusqu'à ce que ça rentre.
@fred, ermler et citoyenne21
Relisez la page 57 de l'Humain d'abord. "L'immigration n'est pas un problème". En faire davantage cas pour "recevoir l'attention de l'électorat FN" annihilerait la cohérence de notre programme. L'immigration en provenance des pays pauvres n'est que la conséquence du mode de développement prédateur des pays du Nord exploitant le Sud. Le libre échange étant le principal outil de cet asservissement (agricultures vivrières abandonnées dans ces pays pour exporter un seul type de culture vers le Nord, importations de biens manufacturés subventionnés par l'UE, destruction de l'agriculture paysanne, provoquant exode rural, explosion des bidonvilles, et émigration rendue nécessaire pour "survivre"). Sans compter les conflits et l'instabilité politique latente qui sont d'autres conséquences de la préservation de notre confort boulimique occidental.
Relisez enfin les pages 97 à 100 de La Dissociété de Jacques Généreux, vous y trouverez une démonstration mieux formulée de ce que j'expose ci-dessus.
A titre de comparaison, les résultats des dernières législatives pour les principaux candidats :
Liste des candidats Voix % Inscrits % Exprimés
Mme Pascale LE Néouannic (FG) 3 210 3,70 5,91
M. Michel Georget (FN) 2 968 3,42 5,47
M. Julien Landfried (DVG) 15 753 18,20 29,03
M. Patrick Devedjian (UMP) 21 839 25,23 40,24
@Jean Jolly
Pour ma part, il n'y a aucuns conflit de conscience sur le fait d'avoir voté, d'une première part, Montebourg aux primaires du PS puis Hollande au second tour pour faire partir Nicolas Sarkozy. Entre un PS qui crée le RMI, la CMU, les 35 heures, et une droite qui fait du CNRicide, c'est vite choisi. Je suis du coté des ouvriers et de ceux qui les soutiennent. Le front de gauche est une autre politique dont nous devons convaincre nos concitoyens de la viabilité de notre programme. J'émet des doutes sur la stratégie de s'en prendre en boucle pendant 5 ans au PS, je pense qu'on ne va pas faire plus sur les déçus du PS, mais que c'est la droite qui va en profiter. Les dernières nouvelles élections législatives de ces jours ci sur deux départements me donnent raison. C'est la droite qui a fait des gros scores, et nous avons baissé dans les scores par rapport aux législatives de cette année.Même un politicien véreux comme Devedjian a failli passer au premier tour. L'ennemi, c'est la droite, ne nous y trompons pas, certains ont choisis d'y inclure les socialistes, pour ma part, je les considère comme choisis par le peuple pour leur programme, et je suis bien plus motivé à faire la différence par un programme FdG solide qui convainc plutôt que par une opposition aussi féroce que peut l'avoir l'UMP à leur égard, ce qui ne nous donnera pas plus de vote, mais fera repasser la droite. Et si la droite repasse, je ne vois plus notre utilité à gauche, ni pour les Français. Voilà, ce que j'en pense. Fraternellement et concentrons-nous sur notre programme !
Le problème, c'est cette énorme abstention. Et, hélas, les électeurs de droite se déplacent encore, alors que ceux qui devraient voter FdG s'ils savaient qui les défend s'abstiennent, ou pire, ne sont pas inscrits.
Les gens âgés, plutôt aisés, plutôt instruits (pas tous) font encore l'effort d'aller au bureau de vote. Les autres, dégoûtés, adeptes du "tous pourris", n'espérant rien de personne, abrutis par les médias, restent chez eux.
C'est pareil dans les syndicats et les associations : la relève se fait attendre, et je vois plus de gens de mon âge dans bien des manifs que de jeunes ou de quadras.
@236 faut-il encore rêver?
Vous écrivez : «Quand on dit "régularisation", les gens comprennent "naturalisation".»
Non, quand on dit régularisation les gens pensent : «ils auront le droit de travailler et donc ils vont me "piquer" mon boulot, parce qu'ils accepteront de travailler moins cher.»
Essayez d'enlever ça de la tête des gens. Bonne chance.
@Damien à 11h37
"Bravo au passage à Pascale LE Néouannic pour la progression depuis le mois de juin, ce n'est qu'un début."
Vous avez raison, déjà - juste quelques mois après les élections présidentielles et législatives - on peut voir une déception qui tourne à une mobilisation en faveur du Front de gauche. On aurait pu s'attendre à ce que les gens qui sympathisent avec le Front de gauche n'aillent pas voter dans ces élections qui ne changent rien au niveau parlementaire et donc aucune amélioration. Mais non, déjà maintenant on peut voir une tendance encourageante - étonnant et stimulant !
Le trio FN-PS-UMP a décidément ses meilleurs jours derrière lui - ces élections étaient pour eux et les gens s'en fichent, hormis quelques-uns qui montrent la voie en votant le Front de gauche qui a ses meilleurs jours devant lui !
Les gens ne sont pas bêtes, beaucoup de gens attendent les élections qui comptent pour voter et rendre leur verdict. C'est plutôt encourageant que la majorité des gens ne se sont pas laissés manipuler par les médias dominants et aller voter pour le FN, le PS ou l'UMP.
Bonjour à tous, oui nous sommes déçus par ces résultats du premier tour, nos candidats ne progressent pas malgré le mécontentement ambiant, le découragement gagne la population qui ne se déplace plus, l'abstention explose 58.50 %, nous sommes toujours coincés dans ce bipartisme néfaste, les gens ne réalisent toujours pas qu'il s'agit des deux faces de la même pièce et continuent de miser sur l'alternance, la théorie du culbuto, nous devons nous démarquer radicalement de ce gouvernement qui dans l'esprit populaire est assimilé à la gauche et nous Front de Gauche à la gauche radicale, la majorité des gens ne parviennent pas à faire la distinction entre PS et Front de Gauche.
Il faut se radicaliser davantage et devenir le premier opposant au système. On lâche rien.
Dimanche matin, je donne un dernier coup de fil à un copain d'Antony (13eme circoncription des Hauts-de-Seine). Ce copain a voté Front de Gauche à toutes les dernières élections (régionales, présidentielles, législatives). C'était plus pour m'assurer qu'il irait bien voter, qu'il se s'abstiendrait pas. Et surprise; il avait bien l'intention d'aller voter mais socialiste. Pourquoi : "parce que c'est plié, c'est une élection partielle, ça n'est pas important". Petite discussion pour le convaincre d'attendre le second tour pour voter socialiste. Un autre copain de Bourg-La-Reine me racontait qu'il avait croisé plusieurs électeurs socialistes qui lui disaient qu'ils n'iraient pas voter socialiste parce qu'ils étaient trop déçus par le gouvernement. Et à l'invitation de voter Front de Gauche, la réponse était négative. Il reste beaucoup, beaucoup de travail et rien ne remplacera le travail militant et le contact direct avec les gens. Et l'idée qu'un changement est possible avec le Front de Gauche n'est pas encore acquise. Les déçus ne votent plus socialiste mais ne votent pas encore Front de Gauche. Attention à ne pas se couper de toute cette masse en apparaissant comme des opposants de principe, des gauchistes de service qui parlent bien, qu'on écoute gentiment mais pour qui on ne vote pas.
Les résultats des candidats Front de Gauche aux législatives partielles de ce dimanche
Hauts de Seine : Pascale Le Neouannic 6,93 % (5,91% en juin)
Val-de-Marne : Micheline Gervelas 8,79% (8,36% en juin)
Hérault : Paul Barbazange 4,48 %. (6,26% en juin)
Je veux bien radicaliser mon action, car anticiper les désirs des uns et gaspiller mon énergie à pré-mâcher les démarches des autres, ça finit par lasser. Le sacrifice me gonfle. Je ne marche plus. En grève.
Bonjour
@LucieK et Claude André
Très bien de donner des chiffres mais pour l'une quels sont les chiffres d'hier et pour l'autre le nombre de voix (en juin et hier) plutôt que le pourcentage serait plus intéressant.
Je n'arrive pas à trouver les résultats complets (nombre de voix) et comparés aux dernières élections dans notre "mauvaise" presse nationale, ils ne connaissent que les pourcentages. Ca les arrange bien sur.
La "démission " de Mario Monti. Un coup d’échec bien orchestré ne croyez vous pas ?
Contrairement aux citoyens qui subissent l'actualité, eux la créent. Et en bon joueurs, ils ont plusieurs coups d'avance.
Nous nous interrogeons sur Florange ou Fralib maintenant, eux sont déjà très loin dans le processus. Monti à fait le job pour lequel il a été mandaté, arrive maintenant la cavalerie et sont armée austérité plus plus.
J'attends aussi un signe plus probant de l'unité du Front de gauche avec une stratégie plus adaptée à ceux qui aujourd'hui délaissent les circuits citoyens.
Vive la sixième