04déc 12
Je sens la tourmente dans l’air. Etrange mélange de résignation, mais aussi de colère plus ou moins froide, et de disponibilité pour un autre futur. Nous étions tout de même deux mille jeudi soir à Toulouse contre l’austérité ! C’est un signe. Et puis les larmes d’Edouard Martin, le sidérurgiste CFDT de Florange, à l’écoute de Jean-Marc Ayrault, sont celles de tous les gens honnêtes qui « y ont cru ». Elle marque la fin d’un cycle, celui de l’état de grâce qui n’a pas eu lieu. Maintenant commence l’état de dégoût qui s’est amorcé avec les pantalonnades du vote du traité européen et le tournant du pacte de compétitivité. L’affaire Mittal ne fait que commencer pour ce gouvernement. Elle finira dans la honte et le déshonneur à mesure que son contenu réel viendra au grand jour et que ses protagonistes seront mis au pied du mur. Il faudra que je revienne sur nos « Assises pour l’éco-socialisme », un moment fondateur suivi par quinze mille internautes. Pour le moment je vous renvoie au site où se trouvent toutes les vidéos des interventions.
Un socialiste qui dit « non »
Michaël Moglia : « Pourquoi je quitte le PS »
Dans les assemblées locales c’est l’heure du vote des budgets de l’an prochain. Beaucoup de monde dans l’univers des socialistes fait une cruelle découverte : la politique d’austérité doit être relayée. Les dotations d’Etat sont en baisse, les recettes locales aussi, tout se tient ! Jean-Marc Ayrault préside dorénavant toutes les collectivités. Contents ou pas, quoi qu’ils aient voté au congrès, dit ou fait pendant des années, chaque socialiste est dorénavant sommé de devenir un militant de l’austérité et un complice de sa mise en place partout dans le pays. Certains seront même des super austéritaires puisqu’étant cumulards ils iront voter à la région puis au département ou dans leur mairie des budgets de restriction liés les uns aux autres. Chaque fois, ils se rendent personnellement coupable du désastre économique et social qui va en résulter. Et ils le savent…
Puis quelques mots sur le budget de l’Union européenne ou l’échec des négociations ont masqué une nouvelle rouerie de François Hollande qui a vidé son propre verre de moitié. Enfin mon analyse sur la Banque Publique d’Investissement cette grande espérance qui finit en eau de boudin. Hum, je n’en dis rien pour le moment mais je veux signaler avec tristesse la nouvelle étape franchie par « Libération » dans la dédiabolisation de la famille Le Pen avec toute une page sous le titre « Le grand père que l’on aimerait avoir » à propos de Jean-Marie Le Pen pour introduire un publi-reportage sur les militants du Front National à Hénin-Beaumont. Loin d’être une erreur ou un dérapage il s’agit d’une ligne très présente dans certains milieux de la société française aisée. Les Céline, les Brasillach, les Drieu La Rochelle et autres fascinés par la beauté du mal, sont consubstantiels à certaines époques. Seul le talent n’est pas toujours là.
Ayrault mou et flou, Mittal loup et voyou
Drôle de sketch. En une conférence de presse Jean-Marc Ayrault a créé bien plus de problèmes qu’il ne pourra jamais en régler. Premier problème : l’unité de la parole gouvernementale. Au contraire du BN du PS où il est bien normal que chacune fasse entendre sa nuance puisqu’il est élu pour cela, la parole d’un gouvernement ne peut-être qu’une et indivisible. Dorénavant donc on saura que quand un ministre dit quelque chose, comme Montebourg, même d’aussi important qu’une nationalisation, il parle en son nom propre ! Tout cela c’est une grande nouveauté dans l’histoire gouvernementale en France et en Europe. D’ailleurs, dans ce dispositif, parler avec un ministre ne sert à rien car au moment de la discussion qui compte il n’est pas invité à participer et son nom n’est même pas cité à l’heure des conclusions. Deuxième problème : on découvre qu’un gouvernement, négocie un « accord » avec un grand patron. Il négocie sans les syndicats et même sans que ceux-ci aient jamais été informés du contenu de ce qui s’est discuté ! Tout cela venant d’un gouvernement qui ne cesse des vocalises sur la négociation sociale, les partenaires sociaux et autres refrains à prétention social-démocrate, ce serait savoureux si ce n’était si dramatique. Car enfin, puisque « l’accord » ne comporte aucune implication particulière de l’Etat, pourquoi négocie-t-il ? C’est là encore une grande nouveauté institutionnelle. Troisième problème : Une fois l’accord conclu comment se fait-il que deux ministres, Delphine Batho et Aurélie Filippetti, l’une et l’autre peu enclines aux bavardages incontrôlés, affirment haut et fort qu’elles n’ont aucune confiance dans la partie contractante ? Donc quand le premier ministre signe, il n’engage que lui ? Encore une grande nouveauté institutionnelle ! Pour finir, pourquoi le texte de « l’accord » passé n’est-il pas connu des syndicalistes alors qu’il l’est d’un quotidien qui l’analyse la veille de la rencontre où les syndicats doivent le découvrir ? Peut-être parce que tout le monde va savoir bientôt qu’il y a un gros loup dans le flou volontaire du discours du premier ministre.
Commençons par dire pourquoi monsieur Mittal est si mal apprécié en France. En fait, il n'a jamais été le bienvenu. Car il n'a jamais rien fait pour le devenir. En 2006, c'est par une OPA hostile qu'il a pris le contrôle d'Arcelor. Il a pu le faire parce que ce génie de ministre des finances, Dominique Strauss-Kahn, avait vendu les dernières actions de l'Etat français au sein d'Arcelor, en 1997. Depuis 2006, Mittal n'a tenu aucun des engagements pris au moment de son arrivée comme au fur et à mesure de ses démêlées avec les salariés de l’entreprise et les pouvoirs publics. En 2006 au moment du rachat, il affirmait : « Mittal Steel mesure l’importance que la Lorraine attache à l’industrie sidérurgique. Aucune suppression d’emplois n’aura lieu en Lorraine. Le groupe continuera à investir dans la recherche et le développement ». Il a pourtant fermé Gandrange. En 2008, au moment de cette fermeture, Mittal avait promis d'investir 330 millions d'euros dans le site de Florange, en guise d'accompagnement. Il n'a jamais engagé ces investissements. Apparemment Mittal s'est aussi arrangé pour ne pas payer d'impôts en France ou très peu. Mittal n'a jamais respecté la France ni tenu aucune de ses promesses. Pourquoi tiendrait-il celle-ci ? Deux ministres socialistes ont dit qu’elles n’y croyaient pas. Et le maire socialiste de la commune de Florange non plus. Et nous non plus. Car Mittal est le prototype de l’industriel financiarisé. Mittal en personne est engagé jusqu’au cou dans la logique de suprématie de la finance sur la raison industrielle. Le contraire de ce qu’il faudrait ! La sidérurgie est une activité de base de l’industrie. Elle est donc un atout décisif de souveraineté. Elle connaît des cycles. Sa rentabilité s’apprécie sur le long terme et non d’après des résultats trimestriels comme c’est le cas de la production sous surveillance financière. D’ailleurs Mittal s’est lui-même targué d’être meilleur dans les marchés de court terme.
Il est vrai que monsieur Mittal lui-même est autant un financier qu’un sidérurgiste et peut-être même davantage l’un que l’autre. Le PDG d'Arcelor Mittal, déjà présent au conseil d’administration de la banque indienne ICICI Bank, est devenu en 2008 membre de celui de Goldman Sachs. Désormais administrateur indépendant de Goldman Sachs, Lakshmi Mittal siège aux comités chargés des audits, des rémunérations, du gouvernement d'entreprise et des nominations. Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs, avait exprimé sa satisfaction : « Sa grande compréhension de l'économie mondiale, son expérience, son jugement et son indépendance d'esprit seront un atout pour notre conseil d'administration ». Cette pommade passée avec ardeur souligne une vieille complicité en coups tordus ! Elle nous concerne car c’est avec l’aide de la sinistre banque américaine que Mittal en 2006 avait mis la main sur Arcelor. Vu ? Et ce que l’appartenance personnelle à la caste financière ne suffirait pas à faire, les agences de notation l’obtiennent encore plus vite. Ainsi quand Moody’s a menacé Mittal de dégradation de sa note pour emprunter, Mittal a immédiatement renié l’accord qu’il venait de signer avec les syndicats belges du site Arcelor, et purement et simplement fermé le site ! Tout cela Ayrault entouré de puissants services le sait puisque moi je le sais, et je le sais parce que les syndicalistes du site me l’ont dit, tout simplement.
L'attitude du chef du gouvernement n'est pas claire du tout. Vendredi soir, Ayrault a rejeté toute idée de nationalisation. Selon Ayrault, cette hypothèse a été écartée au vu des engagements obtenus d'Arcelor-Mittal : « La nationalisation peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation. Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité ». En disant cela, Ayrault contredit Montebourg. Mais il se met lui-même dans une drôle de passe. Si les « intérêts supérieurs de la Nation » ne sont pas en cause, comment explique-t-il que le gouvernement ait négocié seul avec Mittal ? Pourquoi les syndicats de l'entreprise n'étaient-ils pas autour de la table en même temps que M. Mittal ? Ils se seraient fait rouler moins facilement que Jean-Marc Ayrault. A moins que Ayrault n’ait agit de propos délibéré !
Parmi toutes les questions qui restent en suspens, l’une est spécialement lourde. C'est celle de l'emploi. Jusqu’à Benoît Hamon qui se vante sur le plateau de « Mots croisés » que les « 629 emplois sont sauvés » ! Pourtant, l'accord prévoit des suppressions d'emplois "au fil de l'eau", avec les départs à la retraites. Et il ne dit pas un mot sur les sous-traitants. Pourtant un gouvernement qui se mêle d’une situation locale d’emploi ne doit-il pas penser à tout le monde en commençant par les plus faibles, c’est-à-dire les ouvriers de la sous-traitance ? Mais même si on laisse cela de côté, le fond du destin et du statut de ces 629 emplois Mittal n’est pas clair. Que deviennent les salariés de Mittal affectés aux hauts fourneaux ? S'ils ne sont pas licenciés mais que les hauts fourneaux ne fonctionnent plus, que deviennent-ils ? Quel est leur statut ? Ils ne peuvent être autre chose qu’au chômage technique pendant des mois supplémentaires. Et qui paye ce chômage technique ? La collectivité ! Le précédent accord de chômage technique passé entre le gouvernement Fillon et Mittal prévoit que l'Etat et l'UNEDIC participent au financement à hauteur de 7 euros par heure chômée. Doit-on comprendre de l'accord entre Ayrault et Mittal que ce régime va continuer ? Cela signifierait que Ayrault préfère donner de l'argent public pour payer le chômage technique plutôt que de le placer dans la relance des hauts fourneaux au seul motif idéologique que la nationalisation ne doit pas avoir lieu ?
Les engagements d'investissements sur le site ne sont pas davantage précis. C’est pourtant la clef du dossier puisqu’il s’agit de savoir si ce site de production continue ou non. Ayrault a annoncé que Mittal s'engageait à investir 180 millions d'euros sur cinq ans dans la filière froide. On comprend donc que cet argent ne servira pas à payer les 8 millions d'euros par mois que coûte le maintien des hauts fourneaux à l'arrêt. Qui va donc payer cet entretien ? A l’inverse si cette somme est celle prévue pour l’entretien alors les 180 millions d’investissement de Mittal seraient donc absorbés en 2 ans et non en 5 ans comme l’annonce Ayrault. Et surtout bien sur, ils ne financeraient que l’entretien, pas de nouveaux investissements. Selon le journal « Le Monde » tout cela serait clair. Et c’est la confirmation du pire. "Les investissements stratégiques" ne représenteront que 53 millions d'euros des 180 millions. Soit moins d'un tiers du total ! Une arnaque absolue. Le reste sera composé par « le flux d'investissements courants, les investissements de pérennité, santé, sécurité et progrès continu, et la maintenance exceptionnelle ». Et on apprend ainsi que l’entretien des hauts fourneaux à l'arrêt est compris dans l'investissement ! Mais encore une fois faisons semblant de croire Mittal. Il prévoit donc royalement 53 millions d’investissements ?
Cette précision a son importance. Car fin juillet 2012, le rapport Faure, un rapport d'expert remis au gouvernement, a conclu que le site de Florange était « viable, fiable et rentable » pour peu qu'on y investisse 400 millions d'euros. Cette somme est jugée indispensable pour « compenser les retards » en termes d'investissement. 400 millions ce n’est pas 180 millions, comme annoncés par Ayrault et son « accord » ! Et encore moins 53 millions. Qui va donc payer les millions d'euros manquants entre les préconisations de l'expert et les promesses de Mittal, à supposer que celui-ci tienne sa promesse ? Là encore, l'accord signé par Ayrault ne le dit pas. C’est évidemment parce que rien ne sera tenu. Cette somme n’a aucun sens sinon pour donner le change. Car le rapport Faure précise bien que l'intérêt du site de Florange est de rassembler sur un même site des hauts fourneaux qui coulent l’acier et une filière froide qui traite cette production. C’est d’ailleurs la revendication constante des sidérurgistes que de conserver la cohérence de la plateforme de production. Et c’est parce que Mittal refusait de maintenir cette cohérence en n’acceptant que la vente des hauts fourneaux que toute l’intervention de l’Etat s’est déclenchée ! La question des garanties d'avenir sur les hauts fourneaux n’est donc pas secondaire, c’est au contraire le point de départ du problème posé.
Sur ce point, le flou est plus que total. Au point de sentir l’arnaque à plein nez ! Vendredi soir, Ayrault a annoncé que Mittal maintiendrait les hauts fourneaux à l'arrêt mais les entretiendrait pendant cet arrêt. Ce lundi, on a appris que Mittal n'avait pas l'intention de le faire et prévoyait de couper l'alimentation en gaz dans les prochaines semaines. En mars. Donc en mars les hauts fourneaux seront arrêtés et aucun repreneur ne sera plus intéressé par les restes du site. Par conséquent aucune menace n’aura plus de prise sur lui. On mesure mieux l’ampleur des bobards d’Ayrault en sachant cela. En effet, Ayrault a annoncé que Mittal maintiendrait les hauts fourneaux "sous cocon" jusqu'à la décision de la Commission européenne concernant le financement du projet ULCOS. ULCOS est un projet de captage-stockage de CO². J’en ai beaucoup parlé pendant la campagne présidentielle comme une illustration de notre projet de planification écologique. Plusieurs sites sidérurgiques européens postulent à un financement de l'Union européenne pour mettre en œuvre ce projet. La décision finale sera rendue le 20 décembre. Mais mettre les hauts fourneaux à l'arrêt et pire, annoncer la date à laquelle il seront éteints, n'est-ce pas le plus mauvais argument pour obtenir le soutien de la Commission européenne ? Surtout quand on sait que celle-ci, compte tenu de la crise déclenchée par Mittal pour fermer le site, a déjà déclassé le projet Florange dans la liste des ayant-droits ! Tout ça ressemble à un cercle vicieux : Mittal ne relance pas les hauts fourneaux sans le projet ULCOS mais le projet ULCOS risque de ne jamais exister si les hauts fourneaux ne sont pas relancés avant la décision de la Commission. Et si Mittal s'est engagé à entretenir les hauts fourneaux jusqu'à la mise en œuvre du projet ULCOS, une autre question se pose alors. Pourquoi ce projet ULCOS n'est-il pas mentionné dans le communiqué de presse de Mittal lui-même après l'accord ? Quelle garantie a réellement obtenu Ayrault ? Réponse : aucune. Ayrault ment. Le texte de l’accord nous apprend paraît-il que Mittal pleurniche sur ce point. D’après lui le procédé ne serait pas au point. Mensonge. Ça fait huit ans que les ingénieurs travaillent dessus et il fonctionne en Suède déjà. Peu importe. Les pleurnicheries de Mittal veulent juste dire qu’il ne fera rien et que les hauts fourneaux ne démarreront pas tant qu’il sera là !
Hollande vide la moitié de son propre verre !
C’est la nouvelle inaperçue. François Hollande s’y est encore distingué dans l’art précieux du double langage. Pendant la bataille de marchand de tapis qu’a été la négociation du prochain budget de l’Union européenne, chacun a fait ses annonces. François Hollande a encore été transparent avant de faire une proposition avec laquelle il a réduit à néant son propre soit-disant plan de relance.
Le capharnaüm a été tel que toutes les décisions sont remises à janvier. En fait tous les présents sont venus proposer une baisse du budget de l’Union et des « économies ». Le plus provocateur dans ce domaine a été l’anglais Cameron qui a proposé 200 milliards de soustractions ! Quelle riche idée ! En pleine période de récession, retirer des montagnes de crédits pourtant essentiels pour les fonds qui viennent en aide aux régions sous-développées de l’Union ! Dans la cohue des surenchères aucune voix ne s’est exprimée pour proposer la manœuvre inverse c’est-à-dire d’augmenter le budget pour provoquer un choc contre-cyclique. Ou bien pour proposer que l’Union puisse s’endetter directement auprès de la BCE sur ses projets de développements. Rien ! Tous à la baisse ! Et François Hollande le prétendu partisan de la relance comme les autres ! Mais le savoureux en matière de cynisme est sa proposition. Il a suggéré comme un « compromis » de ne retirer que 75 milliards ! On voit que nous pouvons être fiers de sa capacité de résistance. L’ennemi propose de vous couper les bras ? Héroïquement Hollande exige qu’on vous en laisse un ! Ce chiffre de 75 milliards doit être rapproché d’un autre : les 120 milliards du prétendu plan de relance européen échangés contre sa signature sans condition du traité Merkozy ! Sur ces 120 milliards, on avait révélé que 60 étaient déjà dans le budget européen. Avec ce retrait proposé de 75 milliards, cela reviendrait à dire qu’il resterait moins 15 milliards. Plus 120 d’une main. Moins 60 de l’autre le même jour. Et encore moins 7 sept mois après ! Telle est la relance version Hollande. Le philosophe Platon disait : « La perversion dans la cité commence avec la falsification des mots » !
La banque de Hollande est bidon
La création de la Banque publique d'investissement a été votée jeudi 29 novembre. Cette fameuse « BPI » était la première proposition de François Hollande pour financer les entreprises. Le résultat à la sortie est assez pitoyable. Comme d’habitude les mots masquent la déroute et l’à peu près d’un projet de plus mal ficelé. On est loin, très loin, du pôle financier public dont nous voulons pour faire décoller le financement de l’activité. C’est même une banque qui en est le contraire.
La Banque publique d'investissement est sous financée. Elle ne mettra pas en mouvement des moyens nouveaux. Pour l'essentiel, la BPI regroupera des organismes déjà existants : Oséo, Fonds stratégique d'investissement, filiale "entreprises" de la Caisse des Dépôts. Le capital total de cette BPI sera de 42 milliards d'euros. Mais sur ces 42 milliards, seuls 4 petits milliards sont disponibles. Comment passer de 42 milliards déjà bien maigrelets a dix fois moins tout en ayant l’air d’agir : du Hollande pur sucre ! Le reste a déjà été investi par les différents organismes qui vont fusionner. Pour une fois, Hollande aurait pu s'inspirer de l'Allemagne. L'équivalent allemand de la BPI, la banque KFW, dispose d'un capital dix fois supérieur : 437 milliards d'euros.
La BPI ne sera même pas une banque ! C'est le plus incroyable. En effet, la Banque publique d'investissement ne disposera pas d'une "licence bancaire". Cela peut paraître technique. C'est pourtant décisif. Cela signifie que la Banque publique d'investissement ne pourra pas se refinancer auprès de la Banque centrale européenne. Actuellement, la Banque centrale européenne prête énormément d'argent aux banques privées. Il y a un an, la BCE a prêté 1 000 milliards d'euros à des taux inférieurs à 1% aux banques privées. Mais ces banques privées n'ont pas réinjecté tout cet argent dans l'économie réelle. Loin de là. Des entreprises rentables sont ainsi asphyxiées pour de simples problèmes de trésorerie. Les grandes banques d'affaires ont pesé de tout leur poids pour que la BPI ne leur fasse pas de concurrence. Pierre Moscovici a écouté les banques. La BPI n'aura pas de licence bancaire. Les députés du Front de Gauche avaient déposé un amendement pour corriger cette grave insuffisance. L'amendement a été rejeté par les députés PS. Ils sont soumis aux désidératas des banquiers privés, dirions-nous, si nous devions reprendre leurs habitudes d’injures contre nous sitôt que nos députés ne votent pas comme eux ?
En tous cas, comme elle ne pourra pas se refinancer auprès de la BCE, la BPI devra s'endetter sur les marchés. Elle servira en quelque sorte d'intermédiaire entre les entreprises et les banques privées. Mais elle empruntera aux banques privées aux taux auxquels les banques privées voudront bien lui prêter. C'est-à-dire selon les notes des agences de notation. La BPI devait sortir les PME des griffes de la finance. Au lieu de cela, Hollande met la BPI elle-même dans les griffes de la finance et de ses agences de notation.
La Banque publique d'investissement sera un nain financier. Le résultat sera donc extrêmement limité. Une étude d’impact du ministère des Finances prévoit la création d’à peine 60 000 emplois d’ici 2020 grâce à la BPI. C'est dix fois moins que le nombre d'emplois préservés par l'action actuelle de la Banque de France en tant que médiateur du crédit entre banques privées et entreprises. Tout ça pour ça ! Pourtant vous allez voir bientôt la propagande socialiste se donner des airs d’amis du Gosplan avec leur banque bidon.
Sans moyens nouveaux, la BPI est aussi sans logique nouvelle. Elle ne servira pas à la conversion écologique de l'industrie. La BPI ne fixera aucune condition sociale ou écologique à ses prêts. Aucun critère de ce type n’est fixé pour le choix des investissements. La Banque publique d'investissement servira donc avant tout à soutenir la croissance et "l'export" en soutenant en particulier l'innovation. C'est le bras armé de la politique de l'offre, nouvelle doctrine économique du PS : produire tout et n'importe quoi pourvu que ce soit "innovant" et que ça s'exporte.
Tout cela n'est pas surprenant. Depuis le début, ce projet de BPI est piloté par d’étranges compagnons de route. La création de la BPI a été faite d’après les conseils de la banque Lazard. Il est assez schizophrène de demander à une banque d'affaires comment créer un outil pour palier les défaillances des banques d'affaires. Dans le même temps, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici s'est illustré par son sectarisme. Il a ainsi toujours refusé de recevoir les représentants du Collectif pour un pôle public financier au service des droits. Ce collectif regroupe une quarantaine d'organisations qui militent pour un pôle financier public. Le Parti de Gauche est associé à ce collectif qui rassemble plusieurs syndicats des différentes banques publiques et privées du pays ainsi que Attac et la fondation Copernic. Moscovici a préféré discuter avec un banquier qu'avec les syndicats. C'est tout un symbole, non ? Suis-je perfide ou bien juste déprimant ?
L'autre symbole est le futur président de la BPI. François Hollande a décidé de confier cette tâche à un ancien camarade de la promotion Voltaire de l'ENA : Jean-Pierre Jouyet. Jouyet fait partie de ces insubmersibles, qui restent en place même quand la majorité politique change. Comme je l'ai déjà dit sur ce blog, Jouyet "joue contre son camp" professionnel. Cet homme a trahi le PS pour un maroquin ministériel dans le premier gouvernement de Sarkozy. Puis il s'est réfugié à la tête de l'autorité des marchés financiers. Quant à ses connaissances sur l'industrie elles se limitent à la répétition des sarcasmes de droite qui considèrent Florange comme un "canard boîteux".
Ce projet de Banque publique d'investissement passe à côté des enjeux. Encore une fois, la démonstration est faite que nous étions mieux préparés à gouverner. Notre proposition d'un pôle financier public serait plus opérante que la BPI de Hollande. Il s'agirait de créer un pôle puissant avec une licence bancaire. Le contre-budget du Parti de Gauche prévoit aussi 30 milliards d'euros pour nationaliser les activités non spéculatives de la BNP et de la Société Générale. Notre pôle public serait aussi un pôle généraliste qui prêterait aux entreprises, aux collectivités locales, aux bailleurs sociaux et aux particuliers. Enfin, ce serait un pôle au service de l'intérêt général. Les investissements soutenus seraient choisis sur des critères sociaux et écologiques. Et ce pôle mobiliserait l'épargne des français aujourd'hui dilapidé par les banques et assurances privées. Savez-vous que l'encours actuel d'épargne drainé en France par l'assurance vie est de 1 400 milliards d'euros ? Et savez-vous que selon la Cour des Comptes, seul 7% de ces fonds servent à financer des entreprises en France ? savez-vous qu’un euro sur deux de vos prime d’assurance sont immédiatement réinvesties à l’étranger ? Pourquoi ? Pour quelles finalités ? Augmenter la masse des 5 400 milliards d’euros d’avoir français à l’étranger, soit plus de deux années entières de richesse produite par le pays ? La banque est une affaire beaucoup plus simple qu’il y paraît d’abord. Ce qui rend tout opaque et confus c’est la brume des mots diffusés pour camoufler ces faits insupportables au nom desquels on veut convaincre de la politique absurde dont tout le monde voit les dégâts et jamais les bienfaits toujours annoncés pour demain ou après-demain !
Tu as raison Louis, le "à vie" est un peu trop violent et manque effectivement de mansuétude, ma verve m'a une fois de plus emportée trop loin, mais après tout, il vaut mieux aller un peu plus loin que nul part, non ?
Quant à l"évasion" de monsieur Depardieu, nous ne savions pas qu'il était emprisonné dans cette France pays de toutes les libertés. Et concernant une quelconque discussion,il y a un maître des lieux qui fait très bien son travail, merci de le lui laisser faire.
@ 301 Armand Barbentane
En plus des divisions au sein du FdG 34, on peut ajouter qu'à Béziers, la ville de Gayssot, celui-ci n'a pas hésité à donner un petit coup de pied à ses anciens camarades en appelant à voter socialiste dès le premier tour. C'est pourquoi le Midi Libre écrit que les voix du Front de Gauche à Béziers étaient uniquement des voix communistes. Tous les autres (Gayssot, PG, FASE) avaient choisi plus ou moins ouvertement de voter socialiste au premier tour. Ça démontre une seule chose : sans combat unitaire nous n'arriverons à rien. Seul chacun de son coté, c'est l'échec. A contrario, l'expérience des deux autres circonscriptions est claire : il y a eu union du FdG et même légèrement, progrès de celui-ci.
Malheureusement, le projet ULCOS présente un risque sur les nappes phréatiques comme le gaz de schiste.
"Une étude publiée fin novembre par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) estime ainsi que l’injection de CO2 n’est pas sans risques sur le long terme dans les stockages profonds. L’Ineris a ainsi réalisé des essais sur un ancien puits d’extraction d’uranium, près de Lodève, dans une roche de schiste naturellement riche en métaux. En cas de fuite du CO2 dans des failles géologiques, il y a bien un risque sur la potabilité des nappes phréatiques à proximité du point d’injection, estime l’Institut, qui s’inquiète de la remontée de métaux lourds, comme le plomb, l’arsenic, le zinc, le cuivre, ou encore l’uranium, libérés par le gaz." (Source LA CROIX Les incertitudes autour du projet Ulcos de Florange)
Droits-devoirs : un vieux débat déjà tranché en 1789. La droite de l'Assemblée Constituante voulait qu'on fasse figurer en préalable à la Déclaration des Droits une déclaration des "Devoirs de l'Homme et du citoyen". La gauche s'y était, à juste titre, opposée estimant que les devoirs découlaient naturellement des droits et non l'inverse.
Pour résumer : c'est la société qui a des devoirs envers l'homme. L'homme, lui, n'a qu'un devoir, un seul : celui de respecter la loi. Point barre ! Encore, faudrait-il parler d'obligation plus que de devoirs. Je suis sidéré que ce débat rétrogade, en effet vieux cheval de bataille de la droite, puisse avoir cours parmi nous. Quant aux pseudos-jacobins qui pensent qu'à l'éducation des consciences on puisse substituer la coercition de la loi et rendre le droit de vote obligatoire sous peine de suspension "à vie" des droits sociaux, ils sont dans une logique totalitaire qui fait honte à la gauche.
@ 303 Michel Matain
Entièrement d'accord avec toi.
Mais, Gayssot, le "mupiste" pro-frêche il est cohérent avec son orientation huiste, supplétif du ps et anti-FdG. Il ne pèse certainement rien au PCF34, y compris à Béziers d'où sa morgue contre la candidature Barbazange. Il est logique qu'il sape une candidature PCF ou Front de Gauche. L'absence de dynamique commune de la candidature de Barbazange, avec la FASE34 ainsi que le PG34 interroge cependant d'avantage. En effet, la zizanie ne peut que nous affaiblir d'autant que notre électorat est plus exigeants en terme de moral public et d'unité. La querelle des chapelles de 2007 doit servir de souvenir car Bové + Buffet = 3%. Loin des enjeux de l'époque. J'espère que tout sera fait à Béziers de part et d'autres pour une belle campagne unitaire de toutes les forces de notre front pour les prochaines municipales. L'union fait la force.
@ 301 Armand Barbentane
Jean-Luc est descendu à Toulouse et est passé à Carcassonne. Béziers n'était pas loin. A priori, seul Chassaigne a fait un déplacement
Vous oubliez Alexis Corbière qui est bitérois.
Je vous trouve tous injustes avec Ayrault. Par exemple, ce matin il a pris une mesure qui prend soin de la dentition et de la santé mentale des pauvres.
Si on calcule bien, l'augmentation affriolante du RSA devrait permettre à son bénéficiaire moyen d'acheter très exactement un carambar tous les 5 jours. Et de rire de bon cœur de la bonne blague toujours imprimée à l'intérieur.
@Naco
Oui quel grotesque décidément que cette social-démocratie à l'agonie. On dirait un peu le clergé d'Ancien Régime. D'une main, je frappe le peuple de la dîme, de l'autre, un peu de soupe pour les miséreux, c'est d'usage avant Noël.
Eh oui, cela ne change pas, ils n'ont pas la même tète mais c'est tout, on ne prends pas les moyens d aller chercher l'argent là ou il faut alors on dit qu il n'y en a pas et la tête dans les épaules (il me fait à la fois peine et honte) on ose proposer 10% d'augmentation du RSA soit environ 45 euros par mois. Je trouverais déjà ceci grotesque mais en plus c'est étalé sur 5 ans, vraiment faut oser le faire. Et le pire cela va diviser un peu plus les pauvres gens. Hier encore je suis aller voir une voisine de 90 ans et vas y : les chômeurs tous des fainéants et c'est qui qui va payer pour eux ? D'accord on peut penser qu'elle est larguée, mais je sais qu'on lui bourre le crane avec de telles âneries. Que faut il faire ? Le collectif Roosevelt propose des solutions mais comment déjà faire connaitre ? Ils ont raison, il faudra partager le travail et puis c'est tout, réinsérer avec des vrais formations ces gens en vrai difficulté et puis les tricheurs (s'il y en a) eh bien il faudra les mettre sur un boulot car s'ils ne sont pas le problème, cela crée de la haine et de la connerie. Mais non d'une pipe, c'est quand le vrai changement ? Amitiés
@306 Armand Barbentane à 14h45
Il ne faut pas trop raconter d'histoire au sujet de l'élection de Béziers. Les militants de FASE34 et PG34 de béziers ont fait appel à la coordination du Front de Gauche 34 pour intervenir auprès du candidat pour que le collectif de campagne soit le reflet de la diversité du Front de Gauche. Une réunion a même été initiée par la coordination, qui s'est soldée par un échec car le candidat n'a pas daigné discuter. C'est un phénomène qui n'est pas nouveau à Béziers, la tendance du PCF qui refuse le Front de gauche y est toute puissante. J'espère que ce résultat très médiocre, incitera chaque militant à réfléchir à l'avenir et permettra de ne plus renouveler ces attitudes de repli identitaire sans fondement. J'en parle avec tranquillité car je suis militant du Front de Gauche hors de tout parti politique.
Malgré la baisse de 17% du CAC 40 et un recul de 10% des bénéfices nets cumulés la rémunération totale moyenne des quarante dirigeants du CAC 40 se maintient au niveau élevé de 4 246 000€ pour les chiffres de l’exercice 2011 publiés en 2012, en hausse de 4%. La rémunération des grands patrons du CAC 40 continue de s'envoler jusqu'à des cimes indécentes. Selon une étude publiée ce mardi par Proxinvest, voir le lien, ils sont même 14 PDG de grands groupes français (3 de plus qu'en 2010) à avoir touché au moins 4, 6 millions d'euros en 2011.
Pendant ce temps là, la création de la Banque publique d'investissement sera nullement les prémices d'un véritable pôle financier public!
@ 305 ermler
Il faudra m'expliquer de quoi est constitué la société.
A l'évidence tout est dû, rien ne s'acquiert, rien ne se mérite, bien évidemment voyons, c'est l'éducation moderne que cela, à n'en pas douter elle est particulièrement efficace, regardons nos jeunes générations et le comportement narcissique de ceux qui confondent allègrement liberté avec individualisme, pour ne pas dire j'm'en foutisme.
Quant à parler de jacobinisme encore faudrait-il en connaître la signification exacte, cher monsieur, et savoir si elle peut toujours s'appliquer aujourd'hui, ce dont je doute. Vous ne me semblez pas être à la hauteur pour vous permettre de traiter quiconque de traite à la gauche et de totalitaire, pourquoi pas dire carrément facsiste. À vous entendre, sous la terreur Jacobine vous m'auriez envoyé directement à la guillotine, vous êtes dangereux monsieur ermler !…
La coercition de la loi !… sans la loi des hommes, c'est la loi de la jungle qui s'impose, l'ignorez-vous ? D'ailleurs, même avec une palanquée de loi, ils se bouffent quand même entre eux, c'est le bordel, alors sans la loi !…
Les droits et les devoirs de tout à chacun loin d'être réglés, sont bien au contraire plus que jamais d'actualité, ils suffit de constater les dégâts que le laxisme de la gauche comme de la droite ont générés depuis plus de 30 ans. Nous sommes avec le libéralisme à tout crin en plein cœur de ce débat, il en va de même quelque soit le niveau de richesse des individus, quelque soit leur niveau d'intelligence, la preuve en est.
L'élection partielle sur Béziers préfigure ce que seront les municipales de 2014. Une kyrielle d'élus depuis des lustres vont devoir choisir entre le bien commun et leur destin personnel. Ayant été militant syndical à la mairie de Lille, je n'ai jamais vu un élu vert ou communiste prendre position pour la défense des intérêts du personnel et j'ai beaucoup de mal à imaginer ces personnes prendre un risque quelconque à leur âge. C'est la vie.
Dans les années 70, travaillant à la mgen, les patrons (PS) voulaient faire éclater la convention collective en trois conventions (diviser pour régner). Grève nationale avec la CGT et FO. J'arrive un jour au boulot pour apprendre que les fédéraux ont signé l'accord dans notre dos. J'ai déchiré ma carte CGT. C'est la vie. Mais, comme disait l'autre, les lois de l'histoire sont plus fortes que les appareils bureaucratiques. Et en avant vers de nouvelles aventures !
Bonjour,
Les résultats médiocres de la participation et du vote Fdg de ces élections partielles ne doivent-elles pas nous inciter à une stratégie qui nous démarque encore plus fortement du PS ?
Et à une unité encore plus affirmée ?
Résultats de tout l'enfumage médiacratique, et des projecteurs braqués en permanence sur les mêmes partis de l'"alternance sans alternative" ou de la présentation de l'extrême-droite "républicanisée" comme seule alternative crédible, tout cela ajouté à votre quasi-matraquage systématique, M. Jean-Luc Mélenchon, dans la presse des puissants libéralo-libéraux, et les rumeurs malveillantes de pseudo "divisions" au sein du Fdg, enfin à l'invisibilité organisée de notre programme et budget alternatifs !
Certes les résultats du PS sont plus catastrophiques encore que les nôtres, toute proportion gardée, et comment en serait-il autrement avec la semaine qui vient de s'écouler (Mittal, Cahuzac....).
Mais justement le fait que nous n'en avons pas bénéficié, et que la participation soit si faible, alors même que les travailleurs de Mittal alertent sur l'incapacité de ce gouvernement à s'affirmer devant le MEDEF, la Finance et le Grand Patronat, doit nous interpeller. Il faut de nouvelle grandes actions unitaires, marches, meetings, qui attirent la solidarité des Français. Pour ce qui est de la sidérurgie française, je me permets de rappeler la grande grève des mineurs de 1963, au cours de laquelle la population s'était mobilisée dans toute la France, à l'appel des syndicats mais aussi du PCF, organisant même de quoi loger et nourrir les enfants pendant l'action des parents. Cette solidarité avait fait plier le gouvernement gaulliste. Enfin il va falloir, je crois, accepter de ne plus faire de listes "néo-plurielles" avec le PS parce que sinon, comment faire pour que les gens acceptent de nous voir autrement que comme des "rabatteurs" pour ce parti ? Je dis cela parce que j'entends beaucoup autour de moi ces commentaires. Il ne faut pas oublier qu'on est dans une ambiance dans laquelle les hommes politiques ont perdu la confiance du peuple, et que ça va être très difficile de les convaincre de notre bonne foi, quelle que soit notre confiance et notre assurance dans notre programme qui est pourtant la seule porte de sortie vers le haut de ce cul de sac de nœuds dans lequel on essaie de nous entraver ! Dans l'attente et au plaisir de la lutte et de l'action à vos côtés et ceux de tous nos camarades.
Ce qui met en colère face aux mesures proposées par le gouvernement c'est la petitesse de vue, tous les individus ont besoin de dignité, là il s'agit de charité qui soumet au bon vouloir tous ceux de plus en plus nombreux qui sont dans le besoin. Les mesures d'austérité prises vont faire voler en éclat les cadeaux effectués. Trop de luxe arrogant en regard de la misére ou de la modestie de la vie de la majorité d'entre nous. Le carambar c'est pour ne pas pleurer devant ce manque de considération des personnes aux conditions de vie difficile. Les hôpitaux ferment, sont surchargés, se soigner posent de plus en plus problème et la casse continue. Les gros cadeaux sont pour les plus riches, c'est clair c'est net, et après gavé ils foutent le camp.
Lorsque des sommes d'argent sont données aux personnes les plus modestes c'est pour qu'elles soient vite dépensées et fassent illusion, un pansement oui un bonbon qui apaise et après....
@ 307 Jean ai marre
Ok si Alexis Corbières est passé à Béziers :)
@ 311 Pierre 34
Merci pour tes précisions sur la situation dans l'Hérault. Mais comme j'avais indiqué avant: "Les torts entre l'équipe du candidat et les autres forces sont certainement partagées." Il est malheureux que des situations de blocages conduisent à de tels résultats. Souhaitons surmonter cela à l'avenir car il faut effectivement lutter contre tout repli ou sectarisme.
Monsieur Mélenchon, parmi les intervenants aux Assises de l'eco-socialisme, j'ai été emballée par Paul Aries. Comme il a raison quand il dit, notamment, qu'«on ne transforme pas les gens en les culpabilisant mais en suscitant le désir, le grand désir de vivre» et je continue mon écoute, un peu chaque jour. Quelle grande idee que cet ecosocialisme, ça donne envie de soulever les montagnes.
Bravo Monsieur Mélenchon. En avant pour le "buen vivir".
@292 Louis31
A propos des droits et des devoirs
Je ne sais pas comment se termine vos débats en assemblées citoyennes, si seulement vous y allez, mais ça fait peur.
Je revendique le droit - le droit - de discuter de choses fondamentales lorsqu'elles arrivent sur le tapis, ce qui intéresse les gens comme moi, et qui n'est pas forcément représentatif, ni représentatif du contraire, des assemblées citoyennes. Vu que le monde est complexe, et qu'on travaille à la révolution citoyenne, ça peut valoir la peine de réfléchir, non? Un peu de netétiquette, svp.
@313 Denis F
Il faudra m'expliquer de quoi est constitué la société. A l'évidence tout est dû, rien ne s'acquiert, rien ne se mérite, bien évidemment voyons, c'est l'éducation moderne que cela, à n'en pas douter elle est particulièrement efficace, regardons nos jeunes générations et le comportement narcissique de ceux qui confondent allègrement liberté avec individualisme, pour ne pas dire j'm'en foutisme.
Je persiste et signe: on peut attendre de quelqu'un qui n'a pas demandé à venir au monde qu'il respecte ses devoirs si, et seulement si, on a auparavant respecté ses droits fondamentaux: intégrité physique, éducation, liberté de conscience, d'expression, de mouvement, etc. C'est pourquoi les devoirs sont consécutifs aux droits, et pas préexistants. Les esclaves ont d'abord des devoirs, et aucun droit. Les humains libres ont d'abord des droits, et ensuite des devoirs envers la société qui leur permet d'être libres.
Le narcissisme dont vous parlez n'est qu'un cache-misère pour des jeunes qui n'ont pas tant de droits que ça, et qui se réfugient dans l'hyper-consommation pour atténuer le sentiment bien fondé qu'ils n'ont pas vraiment de place, et au fond assez peu de droits. Le droit à un emploi décent et correctement rémunéré, par exemple, le connaissent-ils? Non. C'est pourquoi ils compensent comme ils peuvent, avec ce que la société de consommation leur fournit comme dérivatif faussement accessible: le narcissisme, la consommation bon marché et tape-à-l'oeil.
Respectons leurs droits, ils respecteront leurs devoirs.
Il semble que d'aucuns ignorent que Jean-Luc Mélenchon est lui même un écosocialiste jacobin (du moins me semble t'il) et que précisément, le programme du front de gauche, fait un grand pas vers la synthèse que j'ai évoquée dans un précédent message. L'idée de droits et devoirs ne s'applique absolument pas à la notion de mérite ou de "d'assistanat", pas plus qu'elle ne dénie le droit, précisément, de chacun à s'instruire et de posséder les clés de compréhension du monde. Cela étant dit, le vivre ensemble passe aussi par le partage de valeurs communes, dont certaines peuvent être garanties par la loi, plus globalement par la structure de la société.
"En 1789 les hommes quittaient le pays pour échapper à la guillotine humaine, aujourd'hui ils le quittent pour échapper à la guillotine fiscale"
Citation d'un grand défenseur des opprimés et des ouvriers qui votent pour le FN, Gilbert Collard (député FN) au 20h ce soir sur France 2 ! Que faut-il pour qu'ils se décollent les paupières !
Bonsoir,
Un débat sur les droits et les devoirs peut être utile si on le prends par le bon bout. Quel est le but ultime d'une société, vivre ensemble en harmonie. Il me semble. D'aucuns pourraient poser d'autres paradigmes, je m'en tiendrait la pour ma part. Donc pour ce faire, un lien de sens permanent doit se tisser entre les sociétaires, et l'intérêt à participer doit transpirer pour ceux qui veulent accéder à notre société. Si l'on considère que c'est la loi qui fait société, on fait sans doute une erreur, la loi protège. Si la loi devient uniquement coercitive elle devient détestable. Donc le droit acquis est protection, le premier rôle effectif de la police Quand au devoir, il est a mon sens l'émanation et l'enthousiasme que le sociétaire met a disposition du collectif pour assurer la construction commune. Il ne s'agit pas la d'une obligation, mais d'un acte délibéré. Le problème qui se pose le plus souvent, c'est la perte du sens quand un pouvoir démocratique, use l'un ou l'autre coté de cet équilibre. Que demande l'Humain d'abords, c'est l'équilibre, difficile peut être, mais recherché. Après il y a des êtres qui recherche d'autres espaces d'existence, la démocratie est aussi l'expression du nombre. L'essentiel n'est il pas de revenir souvent à la fondation et de ne pas camper sur des idées arrêtée? Moi j'attends la 6ème République pour exprimer puissamment mon envie de société. Celle axée sur le social capitalisme ne me semble pas à même de résoudre cette équation et j'attends l'EcoSociale.
@Pierre de Marseille
Comment vient donc cet acte délibéré si ce n'est au moins en partie par socialisation ? Regardez combien le CNR a structuré la société française ? Ca n'a pas donné que du mauvais tout de même. C'est dans cette démarche que j'inscris mon propos. La loi protège certes, mais elle structure et c'est parce qu'elle structure qu'elle protège. Il n'est pas question de coercition mais de structuration, la nuance est de taille. Je ne crois pas trop à l'harmonie spontanée et à l'effacement de l'Etat. Ce serait un bien beau cadeau pour les libertariens et les dominants...
@Nicks 11 décembre 2012 à 23h45
Bonjour,
Je ne voispas d'opposition entre votre propos et le mien. L'apprentissage est un passage obligé de l'éducation. Faire comprendre a un enfant la cohérence de la société doit être appuyé par une prise de repères qui doit être stable. Le CNR très bien, et ses acquits ont permis bien des choses positives. Aujourd'hui les acteurs ont changé et le fondamentaux n'ont pas changés. Cependant nous avons besoin de réinscrire régulièrement les conquêtes populaires dans notre Constitution. les forces du capital-socialisme sont dans une phase de déconstruction autoritaire, et nous, nous proposons la 6ème République et la reconstruction populaire. Un CNR tous les 50 ans cela ne semble pas inconcevable, mais l'outil République est à revoir pour permettre cette consolidation des bases sociales et sociétales. Bonne journée. Vive l'EcoSociale!
@Pierre de Marseille
C'est effectivement la vie politique que l'on doit transformer. Ce doit être l'objet de la constituante. La démocratie réelle me semble hors d'atteinte, mais nous pouvons faire en sorte que la représentation se rapproche des citoyens et inversement.
J'aime quand vous vous demandez si vous êtes perfide ou bien juste déprimant ! Non, c'est ce gouvernement qui est déprimant. Encore une fois, au second tour, on s'est persuadé qu'on votait pour la gauche (sinon on n'y serait pas allé...) quand on votait pour les socialistes.
Mais là j'avoue que la déprime arrive encore plus vite que prévu !
Bravo M. Mélenchon pour votre communiqué sur l'exil fiscal, qui est donc un sujet significativement politique!
@modérateur: amicalement
[Edit webmestre : Ce n'est pas le sujet qui est "significativement politique", c'est son traitement ! Jean-Luc Mélenchon ne s'adresse pas à l'exilé, mais au premier ministre et il ne suggère pas (contrairement à vous) comme solution, le boycott des films de l'intéressé... Nuance.]
Les ouvriers de Florange salis dans l'Express. Les Barbier et Attali répandent leur odieux mépris du peuple dans le sale Express. Ces ignobles laquais, incompétents économiques notoires, attaquent honteusement les ouvriers d'Arcelor Mittal en les injuriant de "geignards" pour ce qui concernent Barbier dans l'article d'hier "Zolattitude" (terme né en 2002 qu'il a "piqué" sur un site internet) et Attali dans "halte au feu" le même jour qui les définit "de has been", de privilégiés et demandant, au nom de la démocratie, de ne surtout plus donner la parole à "ces employés d'acierie qui doit fermer" ! A quand les Croix de Feu, Mr Attali contre les manifs ouvrières puisqu'il faut faire taire le peuple qui revendique son droit à vivre ? Cela nous rappelle Rocard qui évoquait l'envoi de l'armée grecque contre les manifestants d'Athènes. Cela devient une sale habitude pour les élites de vouloir bâillonner et emprisonner les salariés qui revendiquent une vie digne. Un racisme social d'une rare violence qui, je le pense, est autorisé, généré, encouragé par un gouvernement dit "de gôche" qui lui aussi pratique le mépris syndical, le cynisme des discours sur la pauvreté, la dissimulation d'accords avec l'oligarchie nationale et internationale contre les salariés, la rare violence de toutes les lois d'austérité contre les plus pauvres, le combat organisé de la police contre les luttes écologiques et contre les Roms. Une vraie ignominie, des journalistes de m**** et de plus criminels.
Excellente intervention aux Assises ! Et on attend avec impatience votre prochain billet sur la séparation bancaire, nouvelle promesse de Hollande qui va passer à la trappe cette semaine.
Hélas, le réveil est dur, la politique de Hollande, Ayrault, Valls est la même que Sarkozy. On a éjecté la peste, et on a reçu la même chose. Matraquage et rafle des roms en toute indifférence comme a l'époque de Guéant, hausse des prix, gaz, électricité, impôts etc. Le summum, un Smic revalorise à o pour cent. On n'a jamais autant matraqué les pauvres et on nous enfume avec des sujets qui n’intéressent pas le peuple. Dégagez.
Flippante la vidéo avec Parisot ! C'est vrai que c'est un pacte avec le patronat depuis le début du mandat, c'est effarant.
Très bon résumé de l'affaire Florange et de la nationalisation avortée dans cet article de Marianne. Et en contrepoint, je pense qu'il est important de garder en tête le grand discours et les promesses de Hollande en février, sur place. Quelle trahison quand même pour ces ouvriers, c'est désespérant.