14jan 13
Je crois qu’ils ne sont pas arrivés au niveau qu'ils espéraient. Nous-mêmes, nous avions parfois fini par leur donner le point avant qu’ils ne l’aient disputé. Donc les adversaires du « mariage pour tous » disent avoir réuni 800 000 personnes. Ils disent : « comme en 1984 ». Sauf qu'en 1984 ils prétendaient, jusqu’à hier, avoir été un million. Et que comme la population a beaucoup augmenté depuis cette date, pour faire aussi bien, ils auraient du être plus nombreux qu’en 1984. Bonne nouvelle donc pour nous. La dynamique n’y est pas comme on avait pu le penser. Ce n’est pas une raison pour s’estimer tranquilles. Un débat fracassant a lieu. Nous devons l’assumer. Notre devoir est de convaincre parce que c’est un sujet qui demande un fort appui de consentement dans la société. Et c’est une question de fond. J’exprime dans mes vœux comment je pose le problème. Mes camarades de « la télé de gauche » en ont fait un petit extrait en vidéo. Utilisez-la si elle vous paraît utile.
Ce post est beaucoup tourné vers les questions sociales. J’espère vous être utile en vous proposant un premier décryptage politique de l’accord désastreux conclu entre le MEDEF et des organisations syndicales de salariés. Dans cette circonstance je me sens en phase avec les syndicats qui ont refusé de signer. Mes raisons politiques me semblent rejoindre leur raison syndicale. Cette osmose devrait s’exprimer dans la bataille d’opinion tout au long des mois qui nous séparent de la présentation du texte au parlement. Le donnant-donnant sous Hollande c’est « donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure »
Jour sombre. Fête au MEDEF
C’est un jour sombre que celui de cet « accord » dit de « Wagram ». Le prétendu « compromis historique » annoncé avec emphase par François Hollande au cours de sa première conférence de presse de l’Elysée a fonctionné comme un traquenard. Il est quasiment hors sujet de la question de la fameuse « flexisecurité » et personne n’aura l’audace de prétendre qu’il soit de nature à faire créer un seul poste de travail dans le pays. Par contre c’est une nouvelle étape cruciale dans le démantèlement de l’ordre public social et le renversement de la hiérarchie des normes sociales. Mais les députés ont le dernier mot. C’est leur vote qui décide. Ceux de gauche sont mis au pied du mur. Ici je ne vais pas commenter tous les articles. A cette heure je n’en ai pas assez lu et je n’ai pas pu assez consulter pour le faire. Mais j’aborde à partir d’exemples pourquoi tout cela est condamnable.
Ce fut donc une séance de dépeçage d’acquis sociaux « en échange » d’espérances fumeuses. Le tout est absolument infesté de la doctrine de la politique de l’offre : il s’agit de produire à flux tendu et au moindre prix en n’assumant aucune des conséquences sociales de ce choix pour la société. Ainsi quand on apprend que le CDD de moins d’un mois sera taxé pour être moins avantageux et que ceci ou cela est donné « en échange » je suis dégouté deux fois. D’abord parce que le CDD de moins d’un mois était autrefois interdit. On aurait pu espérer d’un gouvernement de gauche qu’il rétablisse une telle interdiction. Ensuite parce que le CDD de moins d’un mois est une perturbation pour toute la société et pas seulement pour les salariés concernés. En effet un tel CDD génère des coûts particuliers sur les comptes sociaux. D’où tient-on que l’affaiblissement d’une nuisance s’échange contre une concession prise à ceux qui la subissent ? Cet exemple montre les pièges du vocabulaire et de la perte de vue de l’ensemble des questions posées si on se laisse aller. Il en va de même sur l’accès de tous les salariés à « une assurance complémentaire » qui nous est présenté comme une concession. Depuis quand le recours aux assurances privées est-il devenu une revendication salariale ? Les quatre milliards que cela « coûtera » vont aller dans les compagnies d’assurance. La revendication des fondateurs de la sécurité sociale c’était plutôt que son fonctionnement et ses prestations soient étendus. Là encore comme pour la taxation des CDD, ce n’est pas parce que le négociateur d’un syndicat a concentré toute l’attention sur ce point qu’il est central ou même que la notion si trompeuse de « donnant-donnant » doit s’appliquer.
J’ai pris la question de la précarité en commençant mon propos pour illustrer ce besoin de prise de hauteur sur l’ensemble de la discussion. Mais aussi pour rappeler que le programme « L’Humain d’abord » prévoyait un tout autre chemin à propos des emplois précaires. Car la précarité est une question politique. Parce que la précarité est d’abord et lourdement féminine dans sa composition genrée. A l’inégalité qui est ainsi soulignée s’ajoute l’impact social : les femmes concernées ont en charge des familles qui dépendent parfois entièrement d’elles. Ensuite les salariés précaires représentent une masse immense transversale à tous les niveaux de qualification et de salaires. Sa situation est un des facteurs les plus notoires de l’instabilité de la consommation qui est le moteur numéro un de l’activité du pays. Les précaires ne peuvent ni correctement ni responsablement consommer du fait de l’incertitude de leur revenu. Ils ne peuvent prétendre ni aux prêts ni parfois au logement. De plus quand le code du travail est respecté, il l’est des fois tout soudain, alors c’est l’objet du travail qui est précarisé. Car les précaires enchaînent dans un même poste et une même entreprise des dizaines de contrats successifs. On vient de voir ce que cela donne quand un chercheur est dans cette situation et qu’il est pour finir expulsé plutôt que reconduit. C’est pourquoi le programme du Front de Gauche prévoyait une limite au nombre de contrats précaires dans les entreprises privés : 5% dans les grands groupes, 10% dans les petites entreprises ! Et titularisation immédiate de tous les précaires de la fonction publique. Pour nous le précariat est une question politique. J’en reviens au point de vue global.
Compte tenu du bilan de cette « négociation », on est en droit de se dire que ce rendez-vous imposé par le gouvernement a fonctionné comme un traquenard pour les nôtres. Y venir était obligatoire. Le gouvernement avait dit que sinon il déciderait lui-même. Que ne l’a-t-il fait ! Là c’est le MEDEF qui amène le texte de départ sur lequel s’organise la discussion. Et il suffit qu’une partie des négociateurs de la partie salariée signe pour que l’affaire soit considérée comme acquise. Pourtant, le MEDEF est une ultra minorité sociale et, sans faire injure à quelque syndicat que ce soit, ceux qui ont signé, même additionnés, sont loin de représenter une majorité des salariés. Ajoutons que si les nouvelles normes de représentativité syndicale avaient été en vigueur, certains n’auraient pas pu signer ce soir-là ! Dès lors pourquoi cela devrait-il avoir force de loi ? Ce sera la question posée aux députés de gauche. Car quoi qu’en dise le nouveau gouvernement, le parlement a le dernier mot. Je l’ai toujours rappelé dans des dizaines de débats du temps où j’étais sénateur, quand on nous faisait déjà le chantage à la sacro-sainte négociation qui représente « un point d’équilibre » ! Les députés ont le dernier mot car c’est eux qui représentent la partie absente de la discussion, partie qui se confond avec le tout : la société. Les syndicats patronaux et salariés agissent sur la base et dans l’intérêt de leurs mandants. Les députés sont mandatés pour agir au nom de l’intérêt général. Raison de plus pour se méfier des expérimentations hasardeuses et contre-républicaines que François Hollande a annoncées et qui visent à mettre dans la constitution que les accords de cette sorte s’imposeraient au gouvernement et au parlement.
L’accord Wagram entre dans la série des dispositions prises pour inverser l’ordre public social républicain qui est déjà très abimé. En fait, il finit le travail. J’explique. En France, quand un accord de branche est signé, ses conclusions sont étendues à tous les travailleurs. Raison pour laquelle les salariés en France sont en Europe les mieux couverts par des conventions collectives. Cette transposition était d’autant plus facile à faire qu’aucun accord de branche ne pouvait avoir un contenu inférieur à ce que prévoyait avant sa signature la loi en vigueur. Sous Sarkozy, cet ordre fut inversé. Un accord d’entreprise pouvait prévaloir sur un accord de branche et l’accord de branche être en retrait sur le contenu de la loi. Mais au bout de la chaîne, il restait le verrou individuel : le salarié et son contrat de travail. Si l’accord d’entreprise changeait le contenu de son contrat de travail, il pouvait tout simplement refuser et il avait les tribunaux avec lui. Il fallait alors le licencier pour motif économique. Quant aux autres salariés, il leur fallait tous signer individuellement un avenant à leur contrat de travail pour que l’accord s’applique. C’est de cette façon que les Conti furent contraints un par un. En fin de la précédente mandature, Martine Billard alors députée PG de Paris avait fait partie du tout petit quarteron de députés de gauche qui avaient bataillé et gagné contre un amendement déposé par le député de droite Wasserman qui supprimait ce verrou. Ce que l’UMP et le MEDEF n’ont pas obtenu sous Sarkozy, ils viennent de l’obtenir sous Hollande. L’accord d’entreprise s’imposera au salarié, et s’il le refuse il sera licencié sans aucun des droits du licenciement économique. Le verrou a sauté.
Sous couvert de « protection de l’emploi », de compétitivité, le droit va varier au gré des signatures « d’accords » le pistolet sur la tempe des salariés. La rédaction du passage concerné est un petit chef d’œuvre d’arrogance. Pour les accords "de maintien dans l'emploi", en contrepartie de l'engagement de ne pas licencier, une entreprise en difficulté peut conclure un accord majoritaire pour "ajuster" temps de travail et rémunérations, sans passer par un plan social si elle licencie au moins 10 salariés refusant ces changements. La durée de cet état d’exception dans l’entreprise est de 2 ans maximum. Quand l'entreprise va mieux, elle doit "partager le bénéfice économique" de l'accord avec les salariés. Le nouveau salaire ne peut être inférieur au SMIC (merci patrons ! mais c'est la loi), il ne pourra déroger à la durée légale, à la durée maximale du travail, aux repos quotidiens et hebdomadaires, aux congés payés et au 1er mai. Trop bons ! Merci patron ! En bref on reçoit en contrepartie de s’être fait dépouillé le droit de se garder ce qui reste. C’est le vieil adage "donne moi ta montre je te donnerai l’heure". Qui douterait que cette inversion de la hiérarchie des normes soit la gourmandise de l’accord liront encore cet article du texte qui a été signé : « Un accord collectif puisse fixer, par dérogation aux dispositions concernées du chapitre III du Titre III du Livre II du code du travail, des procédures applicables à un licenciement collectif pour motif économique ». L'accord d'entreprise sera donc supérieur au code du travail dans le cas d’un licenciement pour motif économique et il s'imposera aux salariés ! Pas moins que ça ! Et sous un gouvernement de gauche. Certes les minimums légaux de SMIC, jours fériés, etc. survivent encore à ce séisme. Mais on peut quand même considérer qu'il ne reste quasiment plus rien de la hiérarchie des normes et du principe de faveur.
Finance : Virgin est aussi un cas d'école.
Les magasins de disques et livres « Virgin » sont en difficulté, on le sait. 26 magasins sont touchés dans toute la France et 1 000 salariés sont menacés de licenciement. La mise en scène veut que ce soit l’exemple de l’affaire qui meurt faute « d’avoir pris le tournant à temps ». Certes cette affirmation a sa part de vérité. Mais le fond de scène ne doit pas être perdu de vue. Une nouvelle fois c’est une conséquence de la financiarisation de l’économie.
Que la stratégie de l’entreprise ait été calamiteuse, les syndicats de l’entreprise ont fait assez de mises en garde sur le sujet pour que nous ayons le devoir de nous en souvenir. Cela ne fait que rendre plus inacceptable le commentaire de Jérôme Cahuzac à leur propos sur Europe 1 : « Je ne sais pas quoi dire aux salariés. Etre membre du gouvernement, ce n’est pas avoir une réponse à tout. Les syndicats doivent comprendre qu’une gestion d’entreprise, c’est tous les jours, et pas seulement se mobiliser quand il est déjà trop tard ».
Si le gouvernement ne sait pas quoi dire qu’il le demande aux salariés. Ils ont alerté à temps et pas seulement en dernière minute. Mais le gouvernement ne leur a donné aucun droit nouveau pour contrôler la gestion des entreprises. Humour noir. Le même Cahuzac avait vu comme solution, la « réforme du marché du travail pour éviter les licenciements ». Ayons la cruauté de demander ce que « l’accord historique » que vient d’imposer le MEDEF et voulu par François Hollande aurait apporté dans cette situation. Mais il faut aller plus loin. La mise en dépôt de bilan a été décidée par leur actionnaire, le fonds Butler Capital. Ce désastre fournit un nouvel exemple emblématique de la destruction d’entreprises organisée par la finance. Je l’ai travaillé avec mon équipe parce que je n’aimais pas l’ambiance des commentaires à ce propos. Et je n’aime pas qu’il y ait d’angle mort à nos analyses contre la financiarisation de l’économie. Ici c’est un cas très significatif. Tous campent « Virgin » et l’état de ses comptes. Mais qui pointe la responsabilité de son propriétaire le fond Butler ? Le faire ne sert pas seulement à comprendre la genèse d’une catastrophe. Il nous aide à signaler des voies de recours immédiat. L’enseigne Virgin a été mise à genoux, certes. Mais le fond qui la possède ne l’est pas, lui, de son côté, et il dispose donc des moyens financiers du redressement.
Contrairement aux apparences anglo-saxonnes de son nom, le fonds Butler Capital est un fonds d’investissement français. Il a été fondé par l’oligarque Walter Butler, enfant chéri des privatisations successives des gouvernements de droite depuis les années 1980. Enarque, Butler n’a servi que 3 ans l’Etat avant de passer le reste de sa carrière à utiliser sa connaissance de l’appareil d’Etat pour faire des affaires aussi juteuses qu’entourées d’échos sulfureux. Il a pu explorer toutes les opportunités de profit des privatisations en pilotant en 1986 au cabinet de François Léotard la privatisation de TF1 au bénéfice du groupe Bouygues. Il travaillait à l’époque en binôme avec un autre grand vampire de la finance, Jean-Marie Messier, qui officiait au cabinet du ministre de l’économie Edouard Balladur. Butler est ensuite passé par la plus réputée des formations des voyous de la finance : la banque Goldman Sachs. Toujours elle. La même qui organise le pillage des brevets d’Alcatel et qui a spéculé sur la Grèce en trafiquant ses comptes. Butler rend lui-même hommage à cette école du vice : « Goldman, c’est là que j’ai appris à lire, à écrire et à compter dans les affaires. »
Fort de cette formation, Butler a ensuite entamé une brillante carrière de charognard. Il s’est spécialisé dans les entreprises malades mais proches de la sphère publique. De manière à pouvoir obtenir des renflouements par les fonds publics. Son coup de maître en la matière fut la privatisation de la compagnie maritime SNCM. Proche de Dominique de Villepin, Butler obtient en 2006 d’être le repreneur privilégié de la SNCM que l’Etat privatise. Il obtient préalablement son renflouement à hauteur de 150 millions d’euros sur fonds publics. Puis il devient l’actionnaire principal de l’entreprise en raflant 38% du capital pour moins de 15 millions d’euros. Ce prix est fixé très bas officiellement parce que les comptes de l’entreprise sont dans le rouge. Mais les aides publiques aidant, l’entreprise se redresse. Et Butler la revend à peine deux ans plus tard, en 2008, au groupe Véolia, pour la somme de 73 millions d’euros ! Sur le dos du contribuable, Butler a ainsi multiplié sa mise par cinq. Mais quand il ne parvient pas à faire payer ses investissements par l’Etat puis à rapidement revendre, Butler a une autre méthode pour maximiser ses gains : il dépèce les entreprises. Une spécialité des fonds d’investissement. C’est ce qui est arrivé au leader français de la fabrication de costumes, César. Promise à un redressement rapide grâce à Butler, cette entreprise a vu tous ses sites français disparaître et sa production délocaliser en Chine. Butler a lui-même expliqué cette méthode meurtrière au Figaro : « Quand le malade arrive au bloc en piteux état, il ne faut pas en vouloir au chirurgien si cela se passe mal. » Butler a une autre règle, affichée sur son site internet. Il prétend obtenir « le meilleur d’une entreprise » en effectuant des investissements d’une « durée moyenne de 5 ans ». Bingo ! C’est exactement la durée actuelle de l’investissement dans Virgin ! L’heure du dépeçage planifié sur 5 ans a donc sonné pour Virgin. Grâce à des artifices comptables cette fois-ci. Mais toujours avec la même logique meurtrière.
Chez Virgin, Butler a été appâté par la bonne santé de l’enseigne qu’il a rachetée début 2008 au groupe Lagardère, via Hachette. Pendant 5 ans Butler a fait cracher les magasins sans planifier les investissements nécessaires à leur évolution et donc à leur pérennité. Tout en tenant secret le prix d’achat de départ de l’enseigne, Butler prétend qu’il y a investi 15 millions d’euros en 5 ans. Pour une enseigne de cette envergure, c’est le montant d’une aumône. Cela représente à peine 570 000 euros d’investissements par magasin en 5 ans, soit à peine 100 000 euros par magasin et par an. Des investissements d’autant plus ridicules comparés aux 400 millions d’euros annuels de chiffres d’affaires que rapportait Virgin quand Butler l’a racheté. Fidèle à sa logique de vampire se débarrassant de ses victimes au bout de 5 ans, Butler a commencé en 2012 à liquider discrètement l’enseigne en fermant des magasins de manière isolée. Il a ainsi commencé par fermer les magasins de Metz et de Toulouse. Il a alors été pris la main dans le sac par la justice, qui a contesté le motif économique de ces fermetures isolées. Les juges ont exigé que Butler assume un plan social au niveau de l’ensemble de Virgin et que la situation économique de l’enseigne soit appréciée par rapport à la santé financière du groupe Butler. Cette première condamnation n’a pas empêché Butler de continuer son plan pour se débarrasser des magasins à moindres frais. Ces fermetures par étape lui ont notamment permis d’afficher une baisse, logique, de chiffre d’affaires lui permettant de justifier fictivement des difficultés économiques. Avançant toujours masqué mais bien décidé à en finir, Butler a ensuite organisé et médiatisé la cessation de paiement de Virgin à la fin de l’année 2012. Là aussi les apparentes difficultés comptables servent à masquer le désengagement programmé de l’investisseur. L’étape suivante fut l’annonce du dépôt de bilan. Avec une caractéristique habituelle chez Butler : le refus de prendre en charge financièrement l’accompagnement social des salariés licenciés. Officiellement parce que l’enseigne n’a plus d’argent ! Alors que les caisses de Butler sont pleines après avoir vidé celles de Virgin.
Ce scénario de pillage financier va se reproduire de plus en plus souvent si la loi n’intervient pas. Des solutions concrètes existent pour empêcher de tels pillages. J’ai notamment proposé pendant la campagne présidentielle de moduler les pouvoirs de vote, et donc de décision, des actionnaires en fonction de la durée de leur investissement. Ainsi un actionnaire qui n’est là que depuis 5 ans ne pourrait plus décider seul de fermer l’entreprise. Autre piste pour prévenir de tels saccages : donner aux représentants des salariés un droit de véto sur les décisions stratégiques de l’entreprise. C’est certes une limitation du pouvoir que l’actionnaire tire du droit de propriété sur l’entreprise. Mais comment justifier que le droit de propriété donne aux actionnaires un pouvoir de vie et de mort sur le tissu économique du pays et des travailleurs eux-mêmes. Le droit de propriété est par définition relatif. Il doit être compatible avec les droits des travailleurs à vivre dignement de leur travail. Et avec les intérêts économiques fondamentaux de la Nation.
Pour en terminer avec le débat face à Jérôme Cahuzac
Je ne veux rien perdre de l’émotion et du fait politique qui résulte du débat avec Jérôme Cahuzac. Bien sûr, sa perception est encombrée des commentaires qui se font dans la bonne presse à son sujet. Le premier inconvénient de cette présence partisane est qu’elle fausse la compréhension de départ de la scène. Non un débat n’est pas un match ! C’est un donné à voir d’idées. Par conséquent Cahuzac n’a pas « perdu le match » quand bien même a-t-il fini en débandade psychologique comme le montrent ses innombrables erreurs et le fait que dans la déroute nerveuse, il se soit mis à compter en francs. Laisser réduire un débat à un match ne peut avoir qu’un résultat : désigner un vainqueur et un vaincu. Mais qui les désigne alors ?
L’arbitre ce serait alors bien sur la meute des esprits « indépendants, éthiques et bla, bla » qui a déferlé contre moi en tweets qui défilaient sur l’écran pendant le débat sans mention de leur qualité de journaliste. A la fin c’est se mettre dans la main de gens aveuglés de préjugés hostiles et même parfois haineux. Quand on lit dans « Le Figaro » que j’ai été « malmené sur le fond et sur la forme » dans ce débat, on comprend que le journalisme n’est plus dans ce cas qu’un prétexte pour la haine de classe et de caste. Pourquoi donner à cette sorte de gens le pouvoir d’être des arbitres quand ils ne se cachent même pas d’être des tireurs dans le dos ? Qu’aurait-on écrit si je m’étais mis à parler en francs dans le débat après avoir été président de la commission des finances six ans et ministre en exercice du budget ! Et si je m’étais trompé sur la date de création de la CSG en zappant François Mitterrand ? Et si j’avais confondu les ressources de la mer avec le commerce maritime ! Et si j’avais additionné des taux de barèmes d’impôts avec des taux de CSG et ainsi de suite. Avec de tels préjugés, je ne peux « gagner le match » que si mon vis-à-vis ressort avec le nez en sang. Et encore ! Ma violence serait stigmatisée. Je le vois bien puisque les injures de Cahuzac me traitant de « clown » sont complaisamment mises sur le même plan que « Hollandréou » et « Cahusacandréou » dont tout le monde comprend pourtant qu’il s’agit d’une caractérisation politique. L’après débat est devenu un enjeu politique de réseaux d’influence. Elle ne concerne que peu de monde mais aucun enjeu ne doit être négligé par notre mouvement.
Cette leçon ne doit jamais être perdue de vue. Car c’est un effet constant. Vous souvenez vous de mon premier débat avec Marine Le Pen en février 2011 ? Elle venait d’être élue présidente du FN. Nous étions alors en pleine période de dédiabolisation de l’extrême-droite, opération qui a pour corollaire ma propre diabolisation. Le journal « Libération » s’était déjà illustré. On se souvient qu’il titrait récemment sur « Le Pen que tout le monde voudrait comme grand-père » pour aider la campagne que préparait Marine Le Pen à Hénin-Beaumont en cas d’annulation de l’élection. A l’époque, en 2011, il avait déjà titré à mon sujet, peu avant ce débat avec Marine Le Pen, avec l’habituelle photo répulsive de moi : « L’homme qui veut faire perdre Strauss-Kahn ». On voit le cheminement qui sert à mettre en scène la thèse du vote utile en toute circonstance. Là, après le débat, le titre de « Libération » fut « match nul ». Terrible jeu de mots. Mais il remplissait sa fonction politique. Ce retour sur le passé ne me sert qu’à bien illustrer ce que charrient et impliquent des mots apparemment innocents comme « match » à propos d’un débat d’idées. Cela souligne une fois de plus que le système médiatique en tant que système est la deuxième peau du système politique dominant. C’est une arène et non un miroir. Plus d’une fois le système médiatique est le seul en lice face à nous et d’une façon générale comme protagoniste de la situation politique. Voyez aujourd’hui. Est-ce l’activité politique des socialistes ou de l’UMP qui fait la réalité ? Non, bien sûr, il n’y en a pas. Aucun thème de débat ne vient d’eux. D’eux ne sortent que des histoires qui ne concernent que leur fonctionnement. Pas leur idée. Cahuzac fait exception dans ce paysage vide. Voila pourquoi il fait relief.
Car Jérôme Cahuzac a marqué le point qu’il voulait atteindre en préemptant le terrain qu’il voulait s’approprier, contre vents et marées, quand bien même devait-il pour cela me céder en route des marqueurs de légitimité à gauche qu’aucun autre solférinien n’aurait lâché si peu que ce soit. Il s’est positionné comme la figure du social-libéralisme assumé et cela modifie le paysage des forces socialistes. C’est pour cela que j’ai comparé ce débat au débat entre les deux gauches, entre Mitterrand et Rocard. Si Jérôme Cahuzac ressort blanchi de l’enquête préliminaire, il aura fait la démonstration dans son milieu qu’il fonctionne politiquement face à l’antipode que je suis et qui annonce la concurrence à la domination social-libérale. Il assume cette concurrence. Et surtout il montre qu’il vaut mieux que la plupart des autres prétendants au rôle, les Moscovici, Sapin, et ainsi de suite qui se sont tous défilés face à moi en décembre. En ce sens, l’émission a permis que l’on découvre un « nouveau Cahuzac », candidat à être chef de file au PS. Ça c’est bon. Il était inéluctable, et sain à mes yeux, que soit assumée l’orientation qui dans les faits structure l’ère Hollande. Car c’est ce qui rend possible le débat. Nous y avons intérêt car c’est ce qui permet la compréhension de ce que nous sommes nous de notre côté. Sans cette mise en place du paysage, le choix à gauche est indiscernable. Sans repères stables et nets, impossible de s’orienter.
Sinon nous restons enfermés dans le jeu de rôle et la langue de bois des solfériniens. Ceux-là essaient de scotcher toute la gauche dans le paysage préfabriqué et stérile d’une alternative infernale : ou bien « nous », quoi que « nous » fassions, ou ne fassions pas, soit la droite et l’extrême-droite. Dans ce monde-là il ne saurait y avoir jamais d’alternative à gauche. Par conséquent, pour eux, le Front de Gauche n’existe pas, du fait de l’insupportable Mélenchon et de son PG. Comme l’a dit Harlem Désir à propos de la composition de son comité de liaison des commensaux du gouvernement : « En ce qui concerne le PC, la porte est ouverte ». Toute cette rhétorique repose sur un chantage qui tourne en rond sur des appels à l’unité qui sont en fait une injonction au silence dans les rangs et à la division du Front de Gauche. Sa force d’impact est évidente et d’ailleurs les solfériniens ne se privent pas de rappeler leur principal argument idéologique : les listes aux municipales et ce qui va avec. La schlague et les punitions à vocation éducative n’ont pas manqué ces temps derniers. Ainsi quand Pierre Cohen, maire de Toulouse, président de l’association des élus socialistes décide de retirer sa délégation à notre camarade Jean-Christophe Sellin pour s’être abstenu sur les recettes du budget de la ville. Cette façon de faire revenir plus vite à la niche tous ceux que l’air du large asphyxie a son impact. Ainsi quand le secrétaire aux relations extérieures de la rue de Solférino compare le PCF au Front National à propos de sa vidéo de vœux. Bref on trouve toujours des faibles ou des malins pour gémir, à chaque coup de fouet, et couiner leur refus de « faire le pari de l’échec », d’avoir « la posture du recours » et ainsi de suite dans l’art de payer sa cotisation d’entrée au club des gens dignes de la répartition des faveurs du maître. En vain. Le cœur du dispositif du Front de Gauche a tenu dans les épreuves les plus compliquées et il tiendra encore. Qui en sort est mort. Les divergences ne font sortir personne du cadre du Front de Gauche quand bien même les mouvements d’adhésion d’un parti vers l’autre se font en cas de divergences ou de convergences. Et ces mouvements sont utiles et féconds car ils facilitent une clarification de chaque composante, donc une meilleure cohésion du tout, comme on le dirait de pièces dont les formes en se précisant permettent l’effet tenon-mortaise.
@ Denis F.
Oui, ça commence à devenir saoulant cette histoire de mariage, surtout que ça ne coûte pas un rond au contribuable ou si peu. Les vingt milliards d'euros offerts au patronat, sur notre dos, n'a l'air de choquer personne, pas plus que l'esclavage qui s'organise sous nos yeux sous un gouvernement de "gôche".
Le plus étonnant est que les gens se préoccupent de l'éducation des futurs enfants élevés par un couple homo mais ne se soucient pas de savoir si ces gamins auront de quoi manger, il faut croire que vivre d'amour et d'eau fraîche suffit, enfin pour l'eau c'est moins sûr... fraîche, peut être, mais saine on verra.
@Denis F 11H56
Merci ami, je vais suivre tes conseils très reposants. Après tout qui a dit déjà "les idées dominantes sont celles de la classe dominante"..?
Sans fantasmer sur la comète, je crois que la manif de samedi cachait les négociations sur le travail. Pourquoi? Parce qu’on ne peut pas mobiliser deux fois de suite plus de 400 000 personnes pour une manif, si ce n'est pas le même sujet et cette mobilisation sur les homos tombe à pic pour achever de démolir ce qui reste du Code du Travail. La droite et le PS peuvent dire merci pour achever les droits des salariés. Comme la mobilisation pour Plogoff avait permis de faire les centrales ailleurs.
On ne lache rien, résistons
@Christian B
Jean-Luc Mélenchon a explicité le droit au mariage pour tous en même temps qu'il soulignait ce qui est une évidence pour celles et ceux qui fréquentent des couples homos qui élèvent des enfants, à savoir que ceux-ci ne manquent pas d'amour. Vaut-il mieux être un enfant dans une couple homo où tout se passe bien, ou un enfant chez des hétéros où la violence marque leurs esprits ?
D'autre part, les hommes naissent libres et égaux en droit, alors si l'un des parents homos (celui qui en est le représentant légal) vient à disparaitre et que les grands-parents fassent barrage au compagnon du défunt pour voir son enfant et lui reconnaitre des droits ? c'est cela l'égalité ?
@Denis F
Les retraité-es, bien que hors du champ du travail ont d'autres préoccupations que les leurs, malgré le fait entre autre que la CARSAT vire nos retraites entre le 9 et le 13 du mois ? Tous les candidats avaient pourtant promis qu'elles rentreraient le 1er. Ils se préoccupent de toutes les relations intergénérationnelles dans le respect de la laïcité !
Délosé de faire (encore) une remarque à rebrousse-poil mais... Vous avez remarqué ?
Nous, quand on défile à 120 000 à Paris, on exige d'être entendus. Eux, quand ils sont 340 000 (fourchette basse), on leur dit qu'ils ont échoué !
Nous, quand on évoque le clivage sur le nucléaire, on dit que ce n'est pas une question de droite ou de gauche, qu'il faut sortir du débat par le haut : solution acceptable par tous (sortie des énergies carbonées) et démocratique (référendum). A eux, on répond qu'ils sont la droite et l'extrême droite, les cathos radicaux et qu'il faut tenir "notre" position, sans demander l'avis du peuple ni chercher une solution qui ne diviserait pas les Français (un PACS amélioré, par exemple)...
Curieux, non ?
Pourquoi manifester massivement le dimanche 27 ?
Par principe égalitaire, par souci républicain, par humanisme progressiste.
Par soutien non pas au gouvernement - puisque nous exigeons davantage qu'une loi "a minima" -, mais à tous les êtres humains régulièrement traînés dans la boue (accusations sournoises d'inceste, de zoophilie, de perversions en tous genres...) depuis des mois.
Parce qu'au fond, manifester le 27, c'est aussi manifester contre l'alterphobie galopante.
Parce que ce combat s'inscrit dans la continuité de notre lutte contre l’extrême-droite et la réaction.
Enfin, plus prosaïquement, parce que nous y trouvons une excellente et légitime visibilité.
C'est un combat parmi d'autres, les camarades. Ce n'en est pas moins un combat nécessaire, important et urgent - sinon, pourquoi avoir soutenu un mouvement (le Front de Gauche) qui envisageait, en cas de victoire électorale, l'application du mariage égalitaire dès le 4 août 2012 (encore une fois, relisez les tracts) ? Il ne s'agit pas de se laisser enfumer par le PS - arrêtons avec ces complexes ! - mais de donner à voir notre idéologie dans son ensemble - les luttes sociales et sociétales ne font qu'une dès lors que l'on crie haut et fort "L'Humain d'abord !". Cela ne me paraît pas si compliqué que ça.
Mon avis sur le mariage pour tous : Je suis à 100% pour.
Mais d'habitude quand je manifeste c'est pour montrer mon opposition. Dans ce cas de figure, il me semble que ce qui va être voté nous satisfait, alors pourquoi nous disperser sur ce sujet alors qu'il va falloir se mobiliser sur l'accord de Wagram quand il va être débattu à l'assemblée.
Si c'est simplement pour montrer qu'on est plus nombreux que les anti, on aura l'occasion de le montrer dans les manifs à venir.
@Aurélien
"sinon, pourquoi avoir soutenu un mouvement (le Front de Gauche) qui envisageait, en cas de victoire électorale, l'application du mariage égalitaire dès le 4 août 2012"
Parce sans forcément être d'accord sur absolument tout à 100% d'un programme, on peut toutefois vouloir soutenir un mouvement que l'on estime être digne de soutien, d'autant qu'il n'est pas exactement figé et que c'est chacun de nous qui le créons en y participant. Il me semble que la diversité des commentaires et des analyses sur ce blog en sont encore la preuve vivante que j'estime heureuse.
Si vous trouvez ça trés bien de mettre au monde des enfants sans pères qui seront privés de l'accés à la moitié de leur origine parce que finalement ce n'est pas grave du moment que le droit à l'enfant est ouvert à tous, allez soutenir les projets gouvernementaux...
Mais, (dans un an ou plus) quand vous vous élèverez contre la GPA au nom de la non marchandisation du corps humain (et peut étre aussi au nom du droit de l'enfant d'avoir une mère ?), vous ne devrez pas vous étonner d'étre vous aussi renvoyés aux poubelles de l'histoire avec les papistes obtus, les réacs homophobes par ceux la meme que vous soutenez aujourd'hui et par le choeur unanime des médias !
Bonjour, une petite question. Pourquoi nous mobilisons-nous sur un sujet qui nous divise? En plus dans un délai aussi court. Certes c'est plus un problème stratégique qu'idéal (il va de soit que je soutiens l'égalité pour tous!) mais je dis que nous n'avons, actuellement, pas les forces pour mobiliser sur un sujet sociétal. Pourquoi ne pas planifier une grande mobilisation le 8 mars pour l'égalité et le 1er mai pour le droit au travail pour tous? Nous aurions alors le temps de battre campagne, de récolter les fonds (et oui au PC on ne peut plus maintenir financièrement le fdg!) de, par exemple, organiser les manifs locales le 8 mars et une grande à la capitale le 1er mai, etc. Nous n'avons pas et vous le savez bien cette grande scène que sont les médias et donc il nous faut plus de temps pour nous mettre en marche! Attention je ne dis pas qu'on doit se taire à ce sujet, bien au contraire, je dis qu'un combat ne peut être mené que si tous nous sommes convaincus sinon on perd la lutte (et la face au passage).Qu'en pensez-vous? Sur ce, on lâche rien et résister se conjugue toujours au présent Amandla !
Petite question. N'est-ce pas jouer le jeu de ce gouvernement que de débattre sur le mariage homo ? Alors qu'il se prépare de si graves choses au niveau du code du travail ? Que le gouvernement, Mrs Assouline et Leroux ont déjà annoncé que le parlement devra voter sans rien changer ni contester ? Qu'EELV trouve qu'il y a des avancées notables qui s'adaptent au monde d'aujourd'hui malgré quelques imperfections ? Ce texte sera voté alors quelle réaction ? Car il faut réagir là. Rien ne sera obtenu d'eux. Lors de leur pseudo abstention sur le traité européen, ils se sont abstenus puis ont voté pour et ce, malgré l'appel du FdG et de Mr Mélenchon. Ils ne céderont sur rien, seul le mouvement social les fera craquer et encore...
Faut-il que le FdG aille dans cette manifestation de dimanche qui nous détourne des vrais enjeux politiques et ainsi s'allier avec le gouvernement sur cette question (et nous pouvons être pour, cela n'empêche rien ou contre d'ailleurs)?
Mr Mélenchon a évoqué que ce serait la guerre politique si un tel accord était envisagé. Nous y sommes, qu'en est-il maintenant ?
Désolé mais ce pseudo débat sur le mariage a bien éclipsé le reste et divisé les forces qui devraient s'unir dans un tel moment.
Autre question Pourquoi ne pas rebaptiser le Parti de gauche en parti éco-socialiste? (je trouve que cela parle plus et d'ailleurs le social et l'écologie sont les grands perdants actuels alors qu'ils devraient être les priorités)
Encore une fois, qui songe à se marier en ce moment ? Les jeunes, coincés chez leurs parents parce que pas de boulot ? Les homos en sont si friands, croyez-vous ? Bah, ce n'est qu'une minorité qui pense à se caser, soyez en certains. Enfumage, point barre et que fait-on pour tout le reste ? Ceux qui n'ont pas de thune ont d'autres chats à fouetter, alors passons à autre chose. Le débat est faussé et caricatural de toute façon, tant à droite qu'à gauche !
La droite actuellement est assez creuse. Ils se sont fait plaisir avec cette grosse manif qu'ils se sont offert. On remarque au passage que ces démolisseurs de la gauche recopient bien souvent les recettes de nos manifs avec une différence c'est que leurs manœuvres sont orchestrées par... un général. Le côté bon enfant, familial, on l'a démontré à la Bastille. Le côté "mais vous étiez où ?" c'est Jean-Luc qu'ils ont recopié presque mot pour mot avec le "Je savais pas que seriez là." C'est un hommage qu'ils nous rendent, en quelque sorte.
Nous, des manifs, on en fait à longueur de temps et depuis que Juppé est resté droit dans ses bottes, on s'habite à ce qu'elles ne servent plus à rien et on commence à en avoir marre.
Ils ont réussi leur manif, laissons-les en savourer les effets délicieux, la vue de la tour Eiffel et l'encanaillement. Leurs panonceaux pré-imprimés de peur que le fond homophobe ressorte en disent long sur le non-dit. C'est raide et guindé tout ça. J'ai entendu sur France Inter les interviews des gamins qui défilaient "contre les homosexuels". La vérité sort de la bouche des enfants ! Cette manif a pour mérite de faire remonter à la surface toute la mauvaise écume. Une fois que des choses sont dites, c'est le début de la compréhension qui peut commencer.D'autre part, je remarque que la guerre disperse les bénéfices de leur mobilisation générale. Peut-être que tout cela a été dit. J'ai pris beaucoup de retard dans la lecture des commentaires. Je suis à 100% pour le mariage entre personnes de même sexe et l'adoption. No problem. La PMA mérite bien un traitement à part et d'y réfléchir. Ça fait l'occasion de mobiliser ses neurones.
De l'art de faire de la politique, il faut bien reconnaître que notre président actuel en est un virtuose. Faire avaler un accord par trois fédérations syndicales dont une n'a pas de légitimité par sa représentativité et dans le même temps organiser l'envoi de troupes sur le sol africain, occuper les esprits sur le mariage pour tous et aborder le contrat de générations tout en fêtant les 50 ans des accords entre l'Allemagne et le France ; c'est du grand art. C'est tout simplement admirablement bien pensé et orchestré pour que les gueux se perdent dans la lecture politique et s'enfoncent un peu plus dans la vie pour le profit des nantis de la finance.
"Ceux qui n'ont pas de thune ont d'autres chats à fouetter, alors passons à autre chose ! le débat est faussé et caricatural de toute façon"
Je n'ai pas de thunes, je suis hétérosexuel et j'ai d'autres chats à fouetter, et pourtant j'ai décidé comme nombre d'autres de fouetter également celui-là. Pourquoi vouloir créer des clivages internes qui collent des étiquettes et stigmatisent ? J'essaie d'expliquer (mal, probablement) depuis quatre ou cinq commentaires en quoi la question du mariage LGBT rejoint les principes universels et républicains auxquels nous adhérons, on me répond "enfumage", "division", "caricatures" et autres arguments singuliers. De la politique politicienne. Comme si cette question nuisait à toutes les autres alors qu'elle en fait partie. Le battage médiatique en effet faussé ne doit pas nous faire oublier que nous devons donner de la voix dans ce chapitre comme dans tous les autres - d'où le sens, à mon humble avis, de L'Humain d'abord, notion qui embrasse le sociétal comme le social (dans chaque cas, il s'agit de sociologie, de politique et donc de philosophie).
Rien n'empêche de participer à un rassemblement syndical, à un meeting politique, à une marche citoyenne ET à une manifestation portant sur un sujet dit "sociétal". Si ? Le désaccord argumenté, ok. Le mépris, les étiquettes injustes, non.
C'est sur le fond philosophique de la question qu'il faut se pencher, ce que Jean-Luc Mélenchon me semble avoir brillamment exposé : la question sociale et la question prétendument sociétale sont les deux faces d'une même pièce que nous ne lâcherons pas.
Outre le fait que la manifestation du 27 janvier aura à répondre contre l'homophobie, comme nous répondons au fascisme, au racisme, au "racisme social" etc. Laisser mes amis, mes camarades, mon ex-compagne se faire insulter par des centaines de milliers d'individus égoïstes, jamais. Après, nous passerons effectivement à autre chose.
Qui songe à se marier ? pas forcément des jeunes. C'est des personnes qui vivent ensemble depuis des 20 ans, qui approchent les cinquante balais, qui ont acheté une maison à deux...
Ben voilà Invisible (117), par votre réponse on comprend que ce ne sont pas ceux qui sont vraiment pris à la gorge qui se soucient de se marier. J'entendais ce matin que des couples divorcés étaient obligés de continuer à vivre sous le même toit, faute de finance pour avoir chacun son appartement de son côté ou alors carrément ne supportant plus cette situation de cohabitation forcée, ils retournent vivre chez leurs parents, à plus de 40 ans passé. Moi ce que j'en dis, hein....
Ce matin au 7/9 de France Inter, interview de Michel Rocard accompagné de Pierre Larrouturou, membre du B.N. du P.S. A les écouter, sur quelques aspects seulement, j'ai eu l'impression d'entendre les arguments de Jean-Luc sur la crise !
Aujourd'hui Rocard serait pour les 32 heures par semaine, critique les solutions adoptées par le PS sur l'austérité, pense que c'est par l'augmentation du pouvoir d'achat, par la neutralisation des paradis fiscaux (45 milliards), par une meilleur taxation du capital, que l'on pourra sortir de la crise et relancer l'économie ! On croit rêver à l'entendre parler ainsi. A moins qu'il en revienne à ses jeunes amours lorsqu'il était leader du PSU. Que ses copains PS l'entendent, c'est mon voeu le plus cher.
Merci à Jean-Luc et à son (notre) équipe pour leurs convictions visionnaires et leur honnêteté politique. L'expression de la vérité sur des situations économiques objectives ne s’écoulent-elles pas plus naturellement ? dans tous les cas, nous gagnons en crédibilité, le cercle s'agrandit.
"l'humain d'abord … et toujours".
Ben voilà, le PS est en train de réussir à nous diviser avec un sujet qui de toutes façons sera réglé avec l'application de l'Humain d'abord et d'une VIème République.
Je n'ai rien contre la bataille d'une égalité dans des couples mixtes ou non, mais pendant ce temps, notre énergie se disperse au même rythme que la perte de nos droits sociaux, homo ou hétéro. C'est comme se battre pour une miette de pain tandis que le pain est supprimé. Il serait temps de redéfinir nos priorités au lieu de jouer la règle du PS aussi nuisible qu'incapable et qui va finir par faire capoter la vraie gauche. Je ne suis pas d'accord pour que nos actions soient définies par le PS.
Jean-Luc, amis et camarades du FdG, entendez la raison et ne vous perdez pas dans cette course en sac décidée par nos ennemis afin de nous déstabiliser.
Revoyez cher(e)s camarades,l'interview du camarade Mélenchon sur "France Info" avec la journaliste Madame Raphaelle Duchemin.
Résistance.
Pour ce qui est des dérogations au Code du Travail et aux conventions collectives, ce sont les lois Aubry I et II qui ont "inauguré" cette entorse contraire au droit existant depuis la Libération. La durée de repos entre deux séquences de travail a été la 1ère victime de ce dispositif. C'est là qu'ont commencé les accords majoritaires d'entreprises voire d'établissements, dérogatoires au droit conventionel national voire régional, et pas seulement depuis Sarkozy.
S'agissant du débat sur le mariage pour tous, le seul objectif, à mon humble avis, est de régulariser les questions de Droit. Pour le reste et l'Amour aussi, c'est déjà un fait de notre Société actuelle. Qui prétend légiférer l'Amour? Qui peut l'interdire? Aujourd'hui, un homme ou une femme seul(e) qui élève ses enfants, n'a-t-il pas le droit d'avoir un compagnon de vie, époux ou épouse qui, par le mariage, doit pouvoir bénéficier des mêmes droits? Les enfants seront-ils malheureux pour ça alors qu'ils auront cette chance de continuité de vie sous le même toit quoiqu'il arrive au couple?
Après divorce, un homme rencontre un autre homme et vivent ensemble. Les enfants d'un premier mariage de l’un d’eux sont accueillis sous leur toit. Ils les sécurisent, les éduquent, les aiment. Ne devraient-ils pas bénéficier du même droit d'héritage? De la pension de réversion? De l’autorité parentale pour mieux accompagner le fils de l'époux dans son cursus scolaire, pour mieux soigner l’enfant avec toute l'attention d'un couple légitime? Légitime aussi à donner son avis sur les décisions importantes, et puis dans ce ressenti, n'y a-t-il pas intérêt à ce que chacun retrouve son équilibre, fasse son choix de vie, évitant parfois la dépression et autre maladie, la Société aurait tout à y gagner. Comme rien ne change pour les autres, à quoi bon diaboliser cette Loi pour l'intérêt de quelques-uns, comme cela l’a été pour l’avortement, le PACS, dont une très large majorité de citoyens l’accepte aujourd’hui. C'est aussi cela la solidarité, la fraternité, l'égalité.
Alors, arrêtons l'hypocrisie et donnons les mêmes droits à ces hommes et ces femmes qui décident de s’aimer comme ils veulent, autrement, c’est leur droit à la différence. Ils ne demandent qu’à exister comme ils sont et peut-être à nous de contribuer à les sortir d’une forme de clandestinité qui n’a que trop durée en leur donnant le droit d’être élevé au rang de citoyen normal avec les excuses de la Société pour toutes les persécutions dont ils ont fait l’objet depuis tant d’années. Aujourd’hui encore, dans certains pays, ils sont toujours les parias de la société dite de bonnes mœurs.
Que chacun ait le droit d’organiser son bonheur et son Amour comme il l’entend. La famille ainsi constituée et les enfants n’en seront que comblés.
Pour une information non contaminée, lire l'article d'Ignacio Ramonet dans le monde diplomatique d'oct. 2003: Le 5ème pouvoir. Il y a aussi les articles de Marie Bénilde oct. 2010 "Les politiques, nouveaux critiques des médias?", "les médias contre l"égalité" P. Rimbert mai 2012. Les blogs du diplo avec " Pompe à phynance, Frédéric Lordon "Front national: mêmes causes mêmes effets". De quoi aiguiser notre esprit critique que les médias oligarchiques veulent mettre à mal. Sans déconner!
Très bien, allez on arrête de parler du mariage pour tous si cela porte ombrage ou tort a notre énergie pour lutter contre la perte de nos droits sociaux. bien ,alors que fait on tout de suite?moi bla bla toi bla bla et puis quoi j'attends..il faut réfléchir? c'est fait mais la tout de suite,que faire qui puisse vous satisfaire,je me le demande a.part transformer ce blog en mur des lamentations Je ne demande qu'a agir, dites nous,allez.....En attendant,top la Aurélien, ton discours passe très bien dans ma petite tête,mais peut-être est elle très petite pour certains? dommage d'arriver a s'énerver!
@ J L Mélenchon :
" Ce scénario de pillage financier va se reproduire de plus en plus souvent si la loi n’intervient pas.''
Je suis désolé, mais c'est toujours pareil, c'est lorsque on voit les c....... que l'on dit que c'est un mâle ! Les politiques n'ont pas la vision objective des projections. Il faut interroger les salariés (toutes catégories), les CCE, et les citoyens qui vivent au quotidiens les évènements, ça vaut pour les questions de société, mais aussi de la vie des entreprises.
Qui peut dire aujourd'hui ce qui risque de se passer avec l'argent du Qatar ? A part le PSG bien sûr ! Cet Emirat place son argent dans les entreprises, ou prend des parts importantes dans la création de notre environnement. Quel politique monte au créneau pour proposer une analyse future de cette situation ? Ils placent leur argent dans plusieurs boites de plusieurs pays. Ces boites peuvent être concurrentielles. Peut importe car à terme, les Qataris vont retirer leur argent des boites qui n'auront pas le rendement suffisant, ce qui entrainera fermeture et licenciements. La loi n'intervient pas, le pillage financier aura lieu.
Et Renault qui annonce a son tour la suppression de 7500 emplois... mais c'est sur la priorité c'est de manifester pour le mariage pour tous! Juste triste d'assister impuissant à la destruction de notre pays et de voir que certains que l'on estime beaucoup tombent dans le panneau de cette grossière diversion.
Je viens de lire, dans un des commentaires précédents, que le PCF n'a plus les moyens de soutenir financièrement le Front de Gauche, cela voudrait-il dire que nous devons faire une croix sur la campagne commune qui était envisagée ?
Je ferais tranquillement remarquer que le PC a ramassé la mise après la séquence électorale de mai 2012, y a pas de quoi sauter au plafond, mais tout de même…
C'est le moment les gens qui ne veulent pas s'encarter dans un parti politique de mettre la main au porte-monnaie pour s'inscrire effectivement au Front de Gauche, puisque tel est votre crédo, il faut bien financer les actions que doit entamer ce dernier, et les formations politiques traditionnelles ont apparemment des problèmes de fric, alors qu'en pensez vous les gens ?
Pour le coup il faut créer une structure capable de recevoir la manne d'argent qui va se déverser sur le Front de Gauche, alors qu'est ce qu'on crée, une asso, un parti ou une petite entreprise, en tous cas il faut un compte en banque pour mettre tout ce pognon à l'abri, et pourquoi ne pas créer une filiale commune aux partis et associations composant le Front de Gauche, un GIE (groupement d'intérêts économiques) en quelque sorte qui aurait pour vocation de récupérer ces cotisations/dons d'un genre nouveau.
Le nom du GIE : "le Front du Peuple".
Ouf, voilà une idée qu'elle est bonne, je viens de sauver le PCF de la banqueroute !
@jean ai marre "Qui peut dire aujourd'hui ce qui risque de se passer avec l'argent du Qatar ? A part le PSG bien sûr ! Cet Emirat place son argent dans les entreprises, ou prend des parts importantes dans la création de notre environnement. Quel politique monte au créneau pour proposer une analyse future de cette situation ?"
Justement à propos de l'argent du Qatar, il semblerait aussi placé dans des entreprises comme celle des islamistes que le gouvernement français a décidé de combattre au Mali. Source citée: le Canard Enchaîné. Ca peut durer longtemps ce petit jeu.
Le mariage officiel, républicain, a été créé pour encadrer la société et préserver l'ordre public. Il a pour unique but de garantir la reconnaissance de paternité. Il a été accompagné d'avantages sociaux pour le rendre plus attractif. Cette institution n'est pas destinée à créer de la solidarité et encore moins à "bénir" l'amour de deux êtres, qui est une question privée. Vouloir étendre le mariage aux couples homosexuels est ainsi "à coté de la plaque". La reconnaissance du couple et la solidarité entre les membres de la famille relèvent d'autre dispositions légales.
Prenons l'exemple de deux hommes mariés, l'un à une femme, l'autre à un homme. Le premier prend, sauf exceptions prevues par la loi, la responsabilité de paternité de tous les enfants nés dans ce couple alors même qu'il n'en a pas la maîtrise complète. Notons, de plus, qu'aujourd'hui la femme peut refuser une maternité (pilule du lendemain, IVG,...) alors que l'homme ne peut pas refuser une paternité et doit l'assumer complètement (pensions alimentaires). Notre second mari, marié à un homme, n'est pas concerné par cela qui est pourtant au coeur de l'institution. Où est l'égalité?
Aujourd'hui, dans le domaine familial le problème le plus dramatique est celui de mères seules, et notamment de mères célibataires. Il y a là beaucoup de misère et précariat. Et cela devient massif!
Que fait-on tout de suite?
Convaincu que nous sommes du bien fondé de nos arguments, tout de suite, il est possible de communiquer avec nos proches, nos amis, d'arrêter d'avoir des complexes d'exprimer nos convictions, de se tenir prêt à répondre inévitablement à l'interrogation des gens sincères qui savent que nous pouvons leur apporter des explications sur bon nombre de sujets, de participer aux manifestations locales, régionales et nationales, cela fait du bien d'échanger et de savoir que l'on n'est pas seul, développer la convivialité, s'impliquer dans des Associations, sortir, rencontrer avec des sites comme OVS. Par curiosité, regardez comme nous sommes nombreux sur ces sorties, 13000 inscrits sur Nîmes pour une ville de 140000 habitants ! De quoi faire, en un mot, passer le message, en un mot, militer, si l'on veut que ça change, il faut expliquer, expliquer, expliquer, encore et encore. Et plus vite nous le ferons, plus vite nous serons prêt pour être le parti de gouvernement, le parti légitime. Il nous faut de la conviction derrière pour que les citoyens par milliers s'approprient et défendent nos futures réformes (rappelez-vous les 35 heures mal ficelées).
Si vous êtes pressés et nous le sommes tous, c'est maintenant ou jamais, nous n'avons pas le choix, c'est eux ou c'est nous. Et maintenant, bon travail dans la bonne humeur.
Parler des Médias, mon voeu pour cette nouvelle année: que le PCF offre le journal l'Humanité à la disposition des journalistes du Front de Gauche, outil d'informations prêt à rendre service à tous les gens qui se reconnaissent dans notre politique commune, chiche qu'ils nous fassent ce cadeau au bénéfice de tous, nous en serions reconnaissants et nos camarades en sortiraient grandis par leur geste.
Il est assez drôle de voir que des problèmes de société ne datent pas d'aujourd'hui. Certains manifestants du dimanche devraient bien relire la bible. Genèse 16 : "Saraï la femme d'Abram, qui ne lui avait pas donné d'enfants, possédait une esclave égyptienne nommée Agar. Elle dit à Abram : Puisque le Seigneur m'a rendue stérile, va je te prie vers ma servante, peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram consentit à cette proposition." Et Agar enfanta donc d'un fils nommé Ismaël. Alors bien sûr l'histoire se termine plus ou moins bien pour la pauvre Agar... il faut aussi méditer sur le statut d'esclave de cette mère porteuse. Mais c'est une histoire intéressante non ?
Avec tous ces évènements sociaux et économiques qui se mettent en place en France et en Europe, nous n'aurons bientôt plus de sous pour nous marier ou adopter. Le mariage pour tous, d'accord, mais nous devons fixer nos priorités.
Superbo à 13h08 :
"Nous, quand on défile à 120 000 à Paris, on exige d'être entendus. Eux, quand ils sont 340 000 (fourchette basse), on leur dit qu'ils ont échoué !"
Il ne s'agit pas des mêmes questions et mêmes contextes.
Une différence, la droite est dans l'opposition et la question de mariage pour tous est très mobilisatrice pour les conservateurs.
Autre différence, le pacte Euro-plus est plus compliqué, les médias ont marginalisé l'opposition, du coup les citoyens moins informés, moins mobilisés. Le gouvernement a fait alliance avec la droite dans l'opposition pour étouffer la manifestation. Les gens venaient de finir les vacances. La manifestation se tenait dans des conditions plus difficiles au niveau logistique (les gens ont su moins de temps en avance, etc.) Donc un exploit.
"Nous, quand on évoque le clivage sur le nucléaire, on dit que ce n'est pas une question de droite ou de gauche, qu'il faut sortir du débat par le haut : solution acceptable par tous (sortie des énergies carbonées) et démocratique (référendum). A eux, on répond qu'ils sont la droite et l'extrême droite, les cathos radicaux et qu'il faut tenir "notre" position, sans demander l'avis du peuple ni chercher une solution qui ne diviserait pas les Français (un PACS amélioré, par exemple)..."
A nouveau : Je vois difficilement comment le nucléaire est comparable au mariage pour tous.
Se marier devant le maire ne coûte pas un centime. Par contre, adopter à l'étranger requiert des fonds. Pour moi, c'est presque les riches (nous) qui vont se procurer des enfants chez les pauvres...
Bonsoir à toutes et à tous,
Le coeur du débat sur le "mariage pour tous" est juridique. Il s'agit d'un texte de loi visant à modifier certaines parties du Code civil. Alors il s'agit de revenir à ce coeur de débat avec des arguments sérieux et précis pour démontrer les conséquences juridiques précises de ce texte sans se contenter d'un "luttons pour l'amour et l'égalité", parce qu'il n'est pas question de cela, que vous le vouliez ou non.
Je vous conseille le visionnage de cette vidéo pour découvrir la plupart des arguments juridiques sérieux et logiques contre ce projet de loi.
Ce débat devrait pousser Monsieur Mélenchon à se rappeler le débat sur le projet de traité de Constitution européenne. En son temps, les opposants à ce projet étaient taxés d'anti européens, de racistes, de passéistes et de frileux. De la même façon, maintenant, quand on tente de s'opposer à ce projet là d'union entre personnes de même sexe avec des arguments juridique on nous taxe d'homophobe. Et bien non, ne vous en déplaise je ne suis pas hostile aux homos mais je suis hostile à ce projet de loi là !
Au sujet des interventions militaires je crois que l'on prend le problème par le mauvais bout, en effet j'entendais dans un reportage sur l'Afghanistan que les dépenses militaires étaient 20 fois plus importantes que l'aide à la population et que l'aide humanitaire était en parti détournée par des dirigeants corrompus. Le cas de la Somalie est de ce point de vue édifiant des sommes considérables sont mobilisées par les puissances occidentales pour sécuriser militairement le transport maritime (pétrole passant par le golfe d'Aden) contre les pirates Somaliens. Le problème de la Somalie pays très pauvre est que l'état est inexistant (fantasme des néolibéraux), il serait plus logique et certainement bien moins coûteux d'aider le pays à ce constituer en état souverain qui améliorerait le sort de sa population et qui lancerait des opérations de police pour lutter contre les pirates. Mais dans l'idéologie néolibérale l'aide aux pauvres n'est qu'incitation à la paresse.
En réponse à Superbo
Il n'y a pas à choisir "une solution qui ne divise pas les Français" car faire de la politique, c'est faire à chaque fois un choix qui divise, dans la mesure où nous ne sommes pas un "grand corps mystique un et indivisible" (ah là là, la bible a fait des ravages!) mais avons chacun des positions, avis, etc différents. Le fantasme d'unité est plus que malsain, il mène directement au totalitarisme.
Mais qu'ils nous foutent la paix ! Qu'ils (les fachos) laissent chacun vivre à sa façon ! Que chacun s'occupe de ses fesses et laisse celles des autres tranquilles, et ça, perso, je ne transigerai jamais là-dessus! Sinon, on finit là aussi sur la case totalitarisme.
Hollande a donc négocié attend t-on dans toutes les bouches des commentateurs. FH a négocié avec les USA lors de sa visite avec Obama. FH a négocié avec la GB lors de sa visite avec le 1er ministre anglais. FH a brillamment négocié avec le président de l'Algérie lors de sa visite récente. FH a négocié avec A.Merkel. FH a négocié avec les Emirats. Qu'a t-il négocié ? Que je sache dans une négociation on échange des intérêts, des avantages réciproques, en fonction des rapports de forces et qui se traduisent dans de futurs compromis politique, commerciaux ou stratégiques. Qu'a t-il si brillamment négocié notre Président?
A-t-il aussi bien négocié que la direction de la CFDT face au Medef lors des accords de Wagram? Gulps !
Dans la causerie libérale de l'inévitable émission "C'dans l'air" aujourd'hui, l'explication des invités sensés représenter la sociale démocratie est d'une fabuleuse révélation pour les travailleurs qui apprendront que cet accord donnera sa véritable mesure lorsque le pays ira mieux. C'est à dire un d'ces 4. En attendant la croissance pour 2013 est revue à la baisse à 0,4% au lieu de 0,8% et le chômage va augmenter de 176000 personnes (c'est précis). Mais FH est sur tous les fronts (sociétal, social et militaire) et il a endossé enfin son habit de président au grand dam de Y.Roufiol représentant l'inévitable Figaro. Celui constate que le socialisme et dépassé et en inadéquation avec la réalité. Nous vivons une crise de la sociale démocratie et non du capitalisme. Voila, voila. Les conservateurs c'est nous et les journalistes c'est eux !
@ 132 Régine dit:
" Il est assez drôle de voir que des problèmes de société ne datent pas d'aujourd'hui."
Puisque vous citez un évènement religieux en voici un autre :
Le christ avait deux papa, Joseph et dieu et une maman..
Bon, ok, le mariage pour tous semble occuper bien des esprits. Grand bien leur fasse, à ces esprits, je pense surtout que cela fera les beaux jours des cabinets d'avocats spécialisés en droit famillial, lors des futurs divorces ! Et oui, qui dit mariage, laisse entrevoir le divorce, non ?
Si l'on écoute encore un tant soit peu, les différents JT, de quoi sommes nous abreuvés ? 20 mns de mariage, gay, pas gai, ça fonctionne bien. La neige et les départements en alerte. Euhhh, en alerte de quoi et pour quoi ? C'est pas normal la neige et le froid en hiver ? Et la chaleur en été ? C'est ça, l'info ?
Entre les 2, quelques images du Mali, où les merveilleux journaleux que nous méritons, se refusent à montrer le corps d'un otage français, par respect (!) mais nous flanquent l'abominable vision d'un cadavre calciné, de l'autre camp.
Mais, quid des accords de Wagram ? Qui va enfin, se lancer à expliquer correctement à quelle sauce seront dévorés les salariés, dès la signature mercredi, c'est à dire demain ! Ça ne semble pas suffisant grave, cette atteinte au Code du Travail, pour se mobiliser et descendre ds la rue ? Jean-Luc, que devons nous faire ? Devons nous attendre que les pouvoirs du patronat étouffent totalement les droits des salariés ? Parce que, ne nous leurrons pas, ça arrive demain si nous ne bougeons pas !
à Michel E (18h38) :
Ce n'est pas le contenu du débat que j'évoque, c'est la manière de traiter l'événement. Je ne compare pas les deux sujets (nucléaire et gender theory), je remarque simplement qu'il serait plus à notre honneur de ne pas donner l'impression de faire "deux poids, deux mesures" sous prétexte que la position officielle de la gauche est opposée à ces manifestants.
@Superbo
Je n'irai pas jusque là, mais il est vrai qu'il faut faire attention à ce que qu'on met sur n'importe quelle définition. Le droit au mariage pour les couples homsexuels, pourquoi pas, mais je pense que c'est une préocupation pas aussi importante et qui ne requiert pas l'énergie que certains semblent disposés à y mettre. Je sais bien qu'il est délicat de légiférer pour des cas très particuliers, car même si les homos font beaucoup parler d'eux et tentent de grapiller certains droits, la société française n'en compte pas tant que ça, enfin, je pense, et dans cette mesure que le problème soulevé n'est qu'un épiphénomène.
Je voulais plutôt souligner que les accords pourris de Wagram, même s'il sont passés en douce, avec le renfort médiatique habituel qui cherche à nous convaincre du progrès réalisé (quand même !), n'en sont pas moins un coin enfoncé dans les droits des travailleurs et ça, c'est beaucoup plus grave. Depuis presque 20 ans nous reculons à grands pas sur des acquis pour qui des luttes opiniâtres ont été menées, au péril de la santé et même de la vie de ceux qui les ont menées. Jean Luc parlait de guerre chez Bourdin mais c'est bien dans une telle direction que l'on s'oriente. En effet, les faits collectés ailleurs, et pour ne siter que ces auteurs (A. Stiglitz et B. Lietaer, respectivement Prix Nobel et spécialiste de la monnaie, père de l'ECU) écrivent dans leur dernier livre (chacun le sien) que la flexibilité du travail est une mesure de régression et qui se solde toujours par une augmentation du chômage. Autrement dit les accords récents entre la CFDT et le MEDEF conduiront obligatoirement à un accroissement du chômage, c'est mécanique. Le délégué de la CFDT dans ces négociations ne devait pas savoir et s'est fait roulé dans la farine. Ou s'il savait il a préféré se ranger du côté des 1% du CAC40. Pour moi, c'est de toute façon une trahison à la classe laborieuse, autrement dit à presque tous les autres (99% ?), et particulièrement à ses collègues de la CFDT de Florange. C'est une honte, et c'est pour cela que nous n'aurons pas le choix. Il faut nous préparer à une guerre sur le terrain syndicalo-politique et Jean-Luc avait raison de s'exprimer ainsi. Nous nous faisons avoir depuis bien trop longtemps, il va falloir réagir.
@ jean ai marre
Tu as oublié le St-Esprit...
@ Invisible
Adopter en France est un parcours du combattant, pour un couple modeste c'est encore pire ! Alors oui ils se tournent vers l'étranger et plus particulièrement vers les pays sous développés, et ça leur coute une tonne. Et quelque part, oui tu as raison, c'est un peu les riches qui vont se chercher un gamin chez les pauvres, une autre forme de marchandisation de l'humain. A l'exception près, c'est que ces couples modestes utilisent, dans 90 % des cas, les canaux officiels et adoptent des enfants qui le sont vraiment à adopter. Ils ne font pas leur marché. Et la je parle de cas concrets, mais je veux bien aussi reconnaitre que chaque adoption a sa propre histoire.
Et quelques part, chacun (les fachos) s'occuperait de ses fesses, le monde ne s'en porterait que mieux. Depuis après le moyen age, ces personnes s'incrustent de plus en plus dans la vie privée des autres. Et ça m'agace sérieusement !
Eh bé. J'ai regardé la vidéo de Pascale Le Néouannic et il y avait hier soir celle de Jean Luc à propose de l'égalité des droits. Et cela continue à me dire que je suis contente de donner de l'argent au Parti de gauche et de voter pour eux, mais j'ai l'impression qu'il y'a beaucoup de travail à faire au sein du Front de gauche et du Parti de gauche pour l'égalité des droits. J'avoue que ça me donne une envie de pleurer de lire certains commentaires. Je pense à Sami mais à d'autres. Je suis lesbienne et pour le parti de gauche, je suis allée à la Bastille, j'ai fait la marche pour Émilienne Mopty à Henin-Beaumont, le meeting de Lille avec tous ces sourires, je suis aussi déléguée du personnel CGT et fais diverses activités de gauche. Dans le programme du Front de gauche, il est bien noté l'égalité des droits. Mais a priori certains ici trouvent que c'est secondaire. Vous trouvez normal que je sois considérée comme une sous citoyenne ? ça ne vous gêne pas que le FN et plein de gens de droites défilent contre l'égalité de mes droits ? Ce sont les mêmes qui ont du manifester contre le droit de vote des femmes, l'avortement, le divorce etc. Je trouve que c'est aussi important et je remercie le Parti de gauche d'en parler. Si ça n'avait pas été l'égalité des droits pour nous, il y aurait autre chose dans les médias pour cacher ce que la CFDT vient de signer avec la CFE-CGC et le MEDEF. Je pense à tous les amis homos qui ont des enfants et à qui ça pose problème en cas de décès ou de séparation. Les enfants en souffrent mais ça ne gêne pas certains ici. Ça me laisse un gout amer. Enfin heureusement, j'irais le 27 janvier à Paris et là je retrouverais de vraies personnes humanistes en plein accord avec le programme complet du Front de gauche et du Parti de gauche.
"Le donnant donnant sous Hollande c’est « donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure »", écrivez-vous, cher Jean-Luc Mélenchon.
À la bonne heure (locution interjective pour marquer l'assentiment) ! Mais dites-moi, cher Jean-Luc, lorsque présentant vos vœux pour la Presse, vous déclarez, à propos de la négociation entre le Medef et les syndicats ouvriers, "ce n'est pas un arrangement gagnant/gagnant… gnan,gnan,gnan!", vous voilà bien loin du traitement réservé au donnant/donnant du président, en dépit d'une certaine similitude quant à la finalité, avec toutefois l'idée de troc dans le premier cas, et d'Euro Millions dans le second, le potlatch étant plutôt, quant à lui, un système de dons/contre-dons dont on ne saurait avoir dédain. Reste que votre "gnan, gnan, gnan" est beaucoup plus décoiffant que le gnangnan coutumier dans lequel se ressent un certain nonchaloir.
"S'en tient mon cuer, a dire voir, Puis qu'il m'a mis en nonchaloir." (Christine de Pizan, XLVII de Cent Ballades)
Je n'ai pas remarqué que quelqu'un l'ait déjà posté, alors voilà une analyse assez fine des accords dits de "Wagram".
@Carole de Lille
Vous êtes avant tout une citoyenne. A ce titre vous avez donc droit à l'égalité devant la loi. Mais je crains que vous ne parliez davantage en femme homosexuelle qu'en tant que citoyenne. Ce qui m'agace dans ce débat, sur une loi qui va être votée, ça ne fait quasiment aucun doute, c'est cette individualisation latente du rapport à la politique, qui nous place de facto sur les thèmes des néolibéraux. Aurélien plus haut dit à juste titre que nous pouvons mener des combats différents. C'est vrai, mais quand l'ennemi s'attaque en force au coeur de nos défenses (le droit du travail par exemple), nous devons y répondre en nombre et en évitant de nous disperser voire de perdre une énergie folle pour porter une cause déjà entendue (le PS ne reculera pas sur cette question sinon il est totalement nu), alors que simultanément a lieu une attaque d'une ampleur inédite sur les fondamentaux collectifs de notre société, sur la trame qui permet aux plus fragiles (ou ceux, plus généralement qui ont choisi de ne pas dominer) de pouvoir établir un rapport de force efficace contre les plus puissants.
S'il n'y avait que cette question à l'ordre du jour, nous pourrions y aller bille en tête. Mais ce n'est pas le cas. Je ne doute pas un instant de la souffrance que suscite chez vous cette stigmatisation et ce différentiel de droit, mais croyez bien que ce n'est rien, rien, à côté de ce que nous subirons tous si les changements à l'oeuvre en ce moment arrivent à leur terme.
Quand nous nous sommes retrouvés à la Bastille, Jean-Luc, ce qui nous réunissait tous était bel et bien la foi et l'esprit. Je pense qu'aucune des meneuses de revue de la manif de droite ne vous arrive à la cheville. Leur vulgarité fait même peur, pour certaines. Quand aux barons de l'UMP qui marchaient dans le "carré de tête", on a du mal à croire à leur feu sacré et encore moins à leur amitié. Mascarade. Ça ne fait pas avancer les débats, certes, mais j'avais envie de le dire.
Je suis d'accord que les informations sur les accords sur le travail sont complètement occultées. France 2, France Inter, on ne nous dit presque rien. Hors, quand on voit comme il faut du temps pour amorcer une réflexion et se passionner pour un sujet, on se dit que là, ça va passer à la trappe. Alors que c'est notre avenir à tous.
Bonsoir tout le monde,
Je n'irai pas gaspiller mon temps, mes godasses et mon énergie à défiler nationalement sous les bannières à la rose du Parti Solférino, pour soutenir une loi que ce parti majoritaire au Parlement a de toutes façons décidé de voter, donc revendiquer quoi, au juste ? Une loi que le parti au pouvoir ne nous conteste pas. D'autant que, favorable à l'égalité des droits, donc égalité d'accès au mariage et à l'adoption, je suis fermement opposée à la PMA, y compris pour les hétéros ("PMA : le nouvel eugénisme", titrait le Pr Testard, pourtant père de cette technique en France, en 2008 !). J'ai mes raisons (éthiques et bio-éthiques, mais pas que) et bien des arguments, mais j'espère que cela pourra faire l'objet de longs débats ultérieurement. Cette réticence constitue le 0,01% du programme sur lequel je ne suis pas d'accord. Et j'engage les camarades qui, comme moi-même, ont peu de revenus, à économiser leurs billets de train ou de car, et leur fatigue, pour des actions plus subversives.
Bon, je me considère d'ores et déjà dans l'opposition, même si la contractualisation du Droit du travail n'est pas encore inscrite dans la Constitution, c'est manifestement la prochaine étape, puisque ce sujet semble désintéresser les camarades et qu'aucune action / rassemblement nationaux ne semblent recueillir de volontaires-marcheurs. Pourtant, l'intérêt général humain que nous revendiquons toutes et tous, ça commencerait-il pas, pour la classe ouvrière, par le salaire, le temps et les conditions de travail ? Et par une production intelligente, sur une planète délivrée de ses guerres fratricides, dans le respect d'un écosystème merveilleux et fragile, nécessaire à toute vie humaine, qu'elle ait été conçue dans un utérus ou dans une éprouvette ? Parce que c'est bien joli de vouloir implanter dans tous les ventres des bébés qui nous ont rien demandé, mais encore faudrait-il leur léguer quelques ressources pour se nourrir, s'abriter, s'éclairer, se chauffer, non ? Comment dites-vous ? Ah oui : "Y'a la campagne (unitaire !) Fdg contre l'austérité et le 1er meeting est à Metz le 23" ? Ah, ben faites ben excuses, M'sieurs-Dames. Les médias vous-mêmes faites un tel tapage autour de la bataille UMP/PS sur la famille ! Comme vous êtes, bandes de farceurs. Du coup, moi, j'avais rien entendu ! Mais pour ce combat-là (pas gagné d'avance, celui-là !), ça va de soi : je... Marche, Camarades !
Avant, le gouvernement contresignait de la main droite les textes rédigés par Mme Parisot. Depuis Hollande, le pouvoir a changé de main...