14jan 13
Je crois qu’ils ne sont pas arrivés au niveau qu'ils espéraient. Nous-mêmes, nous avions parfois fini par leur donner le point avant qu’ils ne l’aient disputé. Donc les adversaires du « mariage pour tous » disent avoir réuni 800 000 personnes. Ils disent : « comme en 1984 ». Sauf qu'en 1984 ils prétendaient, jusqu’à hier, avoir été un million. Et que comme la population a beaucoup augmenté depuis cette date, pour faire aussi bien, ils auraient du être plus nombreux qu’en 1984. Bonne nouvelle donc pour nous. La dynamique n’y est pas comme on avait pu le penser. Ce n’est pas une raison pour s’estimer tranquilles. Un débat fracassant a lieu. Nous devons l’assumer. Notre devoir est de convaincre parce que c’est un sujet qui demande un fort appui de consentement dans la société. Et c’est une question de fond. J’exprime dans mes vœux comment je pose le problème. Mes camarades de « la télé de gauche » en ont fait un petit extrait en vidéo. Utilisez-la si elle vous paraît utile.
Ce post est beaucoup tourné vers les questions sociales. J’espère vous être utile en vous proposant un premier décryptage politique de l’accord désastreux conclu entre le MEDEF et des organisations syndicales de salariés. Dans cette circonstance je me sens en phase avec les syndicats qui ont refusé de signer. Mes raisons politiques me semblent rejoindre leur raison syndicale. Cette osmose devrait s’exprimer dans la bataille d’opinion tout au long des mois qui nous séparent de la présentation du texte au parlement. Le donnant-donnant sous Hollande c’est « donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure »
Jour sombre. Fête au MEDEF
C’est un jour sombre que celui de cet « accord » dit de « Wagram ». Le prétendu « compromis historique » annoncé avec emphase par François Hollande au cours de sa première conférence de presse de l’Elysée a fonctionné comme un traquenard. Il est quasiment hors sujet de la question de la fameuse « flexisecurité » et personne n’aura l’audace de prétendre qu’il soit de nature à faire créer un seul poste de travail dans le pays. Par contre c’est une nouvelle étape cruciale dans le démantèlement de l’ordre public social et le renversement de la hiérarchie des normes sociales. Mais les députés ont le dernier mot. C’est leur vote qui décide. Ceux de gauche sont mis au pied du mur. Ici je ne vais pas commenter tous les articles. A cette heure je n’en ai pas assez lu et je n’ai pas pu assez consulter pour le faire. Mais j’aborde à partir d’exemples pourquoi tout cela est condamnable.
Ce fut donc une séance de dépeçage d’acquis sociaux « en échange » d’espérances fumeuses. Le tout est absolument infesté de la doctrine de la politique de l’offre : il s’agit de produire à flux tendu et au moindre prix en n’assumant aucune des conséquences sociales de ce choix pour la société. Ainsi quand on apprend que le CDD de moins d’un mois sera taxé pour être moins avantageux et que ceci ou cela est donné « en échange » je suis dégouté deux fois. D’abord parce que le CDD de moins d’un mois était autrefois interdit. On aurait pu espérer d’un gouvernement de gauche qu’il rétablisse une telle interdiction. Ensuite parce que le CDD de moins d’un mois est une perturbation pour toute la société et pas seulement pour les salariés concernés. En effet un tel CDD génère des coûts particuliers sur les comptes sociaux. D’où tient-on que l’affaiblissement d’une nuisance s’échange contre une concession prise à ceux qui la subissent ? Cet exemple montre les pièges du vocabulaire et de la perte de vue de l’ensemble des questions posées si on se laisse aller. Il en va de même sur l’accès de tous les salariés à « une assurance complémentaire » qui nous est présenté comme une concession. Depuis quand le recours aux assurances privées est-il devenu une revendication salariale ? Les quatre milliards que cela « coûtera » vont aller dans les compagnies d’assurance. La revendication des fondateurs de la sécurité sociale c’était plutôt que son fonctionnement et ses prestations soient étendus. Là encore comme pour la taxation des CDD, ce n’est pas parce que le négociateur d’un syndicat a concentré toute l’attention sur ce point qu’il est central ou même que la notion si trompeuse de « donnant-donnant » doit s’appliquer.
J’ai pris la question de la précarité en commençant mon propos pour illustrer ce besoin de prise de hauteur sur l’ensemble de la discussion. Mais aussi pour rappeler que le programme « L’Humain d’abord » prévoyait un tout autre chemin à propos des emplois précaires. Car la précarité est une question politique. Parce que la précarité est d’abord et lourdement féminine dans sa composition genrée. A l’inégalité qui est ainsi soulignée s’ajoute l’impact social : les femmes concernées ont en charge des familles qui dépendent parfois entièrement d’elles. Ensuite les salariés précaires représentent une masse immense transversale à tous les niveaux de qualification et de salaires. Sa situation est un des facteurs les plus notoires de l’instabilité de la consommation qui est le moteur numéro un de l’activité du pays. Les précaires ne peuvent ni correctement ni responsablement consommer du fait de l’incertitude de leur revenu. Ils ne peuvent prétendre ni aux prêts ni parfois au logement. De plus quand le code du travail est respecté, il l’est des fois tout soudain, alors c’est l’objet du travail qui est précarisé. Car les précaires enchaînent dans un même poste et une même entreprise des dizaines de contrats successifs. On vient de voir ce que cela donne quand un chercheur est dans cette situation et qu’il est pour finir expulsé plutôt que reconduit. C’est pourquoi le programme du Front de Gauche prévoyait une limite au nombre de contrats précaires dans les entreprises privés : 5% dans les grands groupes, 10% dans les petites entreprises ! Et titularisation immédiate de tous les précaires de la fonction publique. Pour nous le précariat est une question politique. J’en reviens au point de vue global.
Compte tenu du bilan de cette « négociation », on est en droit de se dire que ce rendez-vous imposé par le gouvernement a fonctionné comme un traquenard pour les nôtres. Y venir était obligatoire. Le gouvernement avait dit que sinon il déciderait lui-même. Que ne l’a-t-il fait ! Là c’est le MEDEF qui amène le texte de départ sur lequel s’organise la discussion. Et il suffit qu’une partie des négociateurs de la partie salariée signe pour que l’affaire soit considérée comme acquise. Pourtant, le MEDEF est une ultra minorité sociale et, sans faire injure à quelque syndicat que ce soit, ceux qui ont signé, même additionnés, sont loin de représenter une majorité des salariés. Ajoutons que si les nouvelles normes de représentativité syndicale avaient été en vigueur, certains n’auraient pas pu signer ce soir-là ! Dès lors pourquoi cela devrait-il avoir force de loi ? Ce sera la question posée aux députés de gauche. Car quoi qu’en dise le nouveau gouvernement, le parlement a le dernier mot. Je l’ai toujours rappelé dans des dizaines de débats du temps où j’étais sénateur, quand on nous faisait déjà le chantage à la sacro-sainte négociation qui représente « un point d’équilibre » ! Les députés ont le dernier mot car c’est eux qui représentent la partie absente de la discussion, partie qui se confond avec le tout : la société. Les syndicats patronaux et salariés agissent sur la base et dans l’intérêt de leurs mandants. Les députés sont mandatés pour agir au nom de l’intérêt général. Raison de plus pour se méfier des expérimentations hasardeuses et contre-républicaines que François Hollande a annoncées et qui visent à mettre dans la constitution que les accords de cette sorte s’imposeraient au gouvernement et au parlement.
L’accord Wagram entre dans la série des dispositions prises pour inverser l’ordre public social républicain qui est déjà très abimé. En fait, il finit le travail. J’explique. En France, quand un accord de branche est signé, ses conclusions sont étendues à tous les travailleurs. Raison pour laquelle les salariés en France sont en Europe les mieux couverts par des conventions collectives. Cette transposition était d’autant plus facile à faire qu’aucun accord de branche ne pouvait avoir un contenu inférieur à ce que prévoyait avant sa signature la loi en vigueur. Sous Sarkozy, cet ordre fut inversé. Un accord d’entreprise pouvait prévaloir sur un accord de branche et l’accord de branche être en retrait sur le contenu de la loi. Mais au bout de la chaîne, il restait le verrou individuel : le salarié et son contrat de travail. Si l’accord d’entreprise changeait le contenu de son contrat de travail, il pouvait tout simplement refuser et il avait les tribunaux avec lui. Il fallait alors le licencier pour motif économique. Quant aux autres salariés, il leur fallait tous signer individuellement un avenant à leur contrat de travail pour que l’accord s’applique. C’est de cette façon que les Conti furent contraints un par un. En fin de la précédente mandature, Martine Billard alors députée PG de Paris avait fait partie du tout petit quarteron de députés de gauche qui avaient bataillé et gagné contre un amendement déposé par le député de droite Wasserman qui supprimait ce verrou. Ce que l’UMP et le MEDEF n’ont pas obtenu sous Sarkozy, ils viennent de l’obtenir sous Hollande. L’accord d’entreprise s’imposera au salarié, et s’il le refuse il sera licencié sans aucun des droits du licenciement économique. Le verrou a sauté.
Sous couvert de « protection de l’emploi », de compétitivité, le droit va varier au gré des signatures « d’accords » le pistolet sur la tempe des salariés. La rédaction du passage concerné est un petit chef d’œuvre d’arrogance. Pour les accords "de maintien dans l'emploi", en contrepartie de l'engagement de ne pas licencier, une entreprise en difficulté peut conclure un accord majoritaire pour "ajuster" temps de travail et rémunérations, sans passer par un plan social si elle licencie au moins 10 salariés refusant ces changements. La durée de cet état d’exception dans l’entreprise est de 2 ans maximum. Quand l'entreprise va mieux, elle doit "partager le bénéfice économique" de l'accord avec les salariés. Le nouveau salaire ne peut être inférieur au SMIC (merci patrons ! mais c'est la loi), il ne pourra déroger à la durée légale, à la durée maximale du travail, aux repos quotidiens et hebdomadaires, aux congés payés et au 1er mai. Trop bons ! Merci patron ! En bref on reçoit en contrepartie de s’être fait dépouillé le droit de se garder ce qui reste. C’est le vieil adage "donne moi ta montre je te donnerai l’heure". Qui douterait que cette inversion de la hiérarchie des normes soit la gourmandise de l’accord liront encore cet article du texte qui a été signé : « Un accord collectif puisse fixer, par dérogation aux dispositions concernées du chapitre III du Titre III du Livre II du code du travail, des procédures applicables à un licenciement collectif pour motif économique ». L'accord d'entreprise sera donc supérieur au code du travail dans le cas d’un licenciement pour motif économique et il s'imposera aux salariés ! Pas moins que ça ! Et sous un gouvernement de gauche. Certes les minimums légaux de SMIC, jours fériés, etc. survivent encore à ce séisme. Mais on peut quand même considérer qu'il ne reste quasiment plus rien de la hiérarchie des normes et du principe de faveur.
Finance : Virgin est aussi un cas d'école.
Les magasins de disques et livres « Virgin » sont en difficulté, on le sait. 26 magasins sont touchés dans toute la France et 1 000 salariés sont menacés de licenciement. La mise en scène veut que ce soit l’exemple de l’affaire qui meurt faute « d’avoir pris le tournant à temps ». Certes cette affirmation a sa part de vérité. Mais le fond de scène ne doit pas être perdu de vue. Une nouvelle fois c’est une conséquence de la financiarisation de l’économie.
Que la stratégie de l’entreprise ait été calamiteuse, les syndicats de l’entreprise ont fait assez de mises en garde sur le sujet pour que nous ayons le devoir de nous en souvenir. Cela ne fait que rendre plus inacceptable le commentaire de Jérôme Cahuzac à leur propos sur Europe 1 : « Je ne sais pas quoi dire aux salariés. Etre membre du gouvernement, ce n’est pas avoir une réponse à tout. Les syndicats doivent comprendre qu’une gestion d’entreprise, c’est tous les jours, et pas seulement se mobiliser quand il est déjà trop tard ».
Si le gouvernement ne sait pas quoi dire qu’il le demande aux salariés. Ils ont alerté à temps et pas seulement en dernière minute. Mais le gouvernement ne leur a donné aucun droit nouveau pour contrôler la gestion des entreprises. Humour noir. Le même Cahuzac avait vu comme solution, la « réforme du marché du travail pour éviter les licenciements ». Ayons la cruauté de demander ce que « l’accord historique » que vient d’imposer le MEDEF et voulu par François Hollande aurait apporté dans cette situation. Mais il faut aller plus loin. La mise en dépôt de bilan a été décidée par leur actionnaire, le fonds Butler Capital. Ce désastre fournit un nouvel exemple emblématique de la destruction d’entreprises organisée par la finance. Je l’ai travaillé avec mon équipe parce que je n’aimais pas l’ambiance des commentaires à ce propos. Et je n’aime pas qu’il y ait d’angle mort à nos analyses contre la financiarisation de l’économie. Ici c’est un cas très significatif. Tous campent « Virgin » et l’état de ses comptes. Mais qui pointe la responsabilité de son propriétaire le fond Butler ? Le faire ne sert pas seulement à comprendre la genèse d’une catastrophe. Il nous aide à signaler des voies de recours immédiat. L’enseigne Virgin a été mise à genoux, certes. Mais le fond qui la possède ne l’est pas, lui, de son côté, et il dispose donc des moyens financiers du redressement.
Contrairement aux apparences anglo-saxonnes de son nom, le fonds Butler Capital est un fonds d’investissement français. Il a été fondé par l’oligarque Walter Butler, enfant chéri des privatisations successives des gouvernements de droite depuis les années 1980. Enarque, Butler n’a servi que 3 ans l’Etat avant de passer le reste de sa carrière à utiliser sa connaissance de l’appareil d’Etat pour faire des affaires aussi juteuses qu’entourées d’échos sulfureux. Il a pu explorer toutes les opportunités de profit des privatisations en pilotant en 1986 au cabinet de François Léotard la privatisation de TF1 au bénéfice du groupe Bouygues. Il travaillait à l’époque en binôme avec un autre grand vampire de la finance, Jean-Marie Messier, qui officiait au cabinet du ministre de l’économie Edouard Balladur. Butler est ensuite passé par la plus réputée des formations des voyous de la finance : la banque Goldman Sachs. Toujours elle. La même qui organise le pillage des brevets d’Alcatel et qui a spéculé sur la Grèce en trafiquant ses comptes. Butler rend lui-même hommage à cette école du vice : « Goldman, c’est là que j’ai appris à lire, à écrire et à compter dans les affaires. »
Fort de cette formation, Butler a ensuite entamé une brillante carrière de charognard. Il s’est spécialisé dans les entreprises malades mais proches de la sphère publique. De manière à pouvoir obtenir des renflouements par les fonds publics. Son coup de maître en la matière fut la privatisation de la compagnie maritime SNCM. Proche de Dominique de Villepin, Butler obtient en 2006 d’être le repreneur privilégié de la SNCM que l’Etat privatise. Il obtient préalablement son renflouement à hauteur de 150 millions d’euros sur fonds publics. Puis il devient l’actionnaire principal de l’entreprise en raflant 38% du capital pour moins de 15 millions d’euros. Ce prix est fixé très bas officiellement parce que les comptes de l’entreprise sont dans le rouge. Mais les aides publiques aidant, l’entreprise se redresse. Et Butler la revend à peine deux ans plus tard, en 2008, au groupe Véolia, pour la somme de 73 millions d’euros ! Sur le dos du contribuable, Butler a ainsi multiplié sa mise par cinq. Mais quand il ne parvient pas à faire payer ses investissements par l’Etat puis à rapidement revendre, Butler a une autre méthode pour maximiser ses gains : il dépèce les entreprises. Une spécialité des fonds d’investissement. C’est ce qui est arrivé au leader français de la fabrication de costumes, César. Promise à un redressement rapide grâce à Butler, cette entreprise a vu tous ses sites français disparaître et sa production délocaliser en Chine. Butler a lui-même expliqué cette méthode meurtrière au Figaro : « Quand le malade arrive au bloc en piteux état, il ne faut pas en vouloir au chirurgien si cela se passe mal. » Butler a une autre règle, affichée sur son site internet. Il prétend obtenir « le meilleur d’une entreprise » en effectuant des investissements d’une « durée moyenne de 5 ans ». Bingo ! C’est exactement la durée actuelle de l’investissement dans Virgin ! L’heure du dépeçage planifié sur 5 ans a donc sonné pour Virgin. Grâce à des artifices comptables cette fois-ci. Mais toujours avec la même logique meurtrière.
Chez Virgin, Butler a été appâté par la bonne santé de l’enseigne qu’il a rachetée début 2008 au groupe Lagardère, via Hachette. Pendant 5 ans Butler a fait cracher les magasins sans planifier les investissements nécessaires à leur évolution et donc à leur pérennité. Tout en tenant secret le prix d’achat de départ de l’enseigne, Butler prétend qu’il y a investi 15 millions d’euros en 5 ans. Pour une enseigne de cette envergure, c’est le montant d’une aumône. Cela représente à peine 570 000 euros d’investissements par magasin en 5 ans, soit à peine 100 000 euros par magasin et par an. Des investissements d’autant plus ridicules comparés aux 400 millions d’euros annuels de chiffres d’affaires que rapportait Virgin quand Butler l’a racheté. Fidèle à sa logique de vampire se débarrassant de ses victimes au bout de 5 ans, Butler a commencé en 2012 à liquider discrètement l’enseigne en fermant des magasins de manière isolée. Il a ainsi commencé par fermer les magasins de Metz et de Toulouse. Il a alors été pris la main dans le sac par la justice, qui a contesté le motif économique de ces fermetures isolées. Les juges ont exigé que Butler assume un plan social au niveau de l’ensemble de Virgin et que la situation économique de l’enseigne soit appréciée par rapport à la santé financière du groupe Butler. Cette première condamnation n’a pas empêché Butler de continuer son plan pour se débarrasser des magasins à moindres frais. Ces fermetures par étape lui ont notamment permis d’afficher une baisse, logique, de chiffre d’affaires lui permettant de justifier fictivement des difficultés économiques. Avançant toujours masqué mais bien décidé à en finir, Butler a ensuite organisé et médiatisé la cessation de paiement de Virgin à la fin de l’année 2012. Là aussi les apparentes difficultés comptables servent à masquer le désengagement programmé de l’investisseur. L’étape suivante fut l’annonce du dépôt de bilan. Avec une caractéristique habituelle chez Butler : le refus de prendre en charge financièrement l’accompagnement social des salariés licenciés. Officiellement parce que l’enseigne n’a plus d’argent ! Alors que les caisses de Butler sont pleines après avoir vidé celles de Virgin.
Ce scénario de pillage financier va se reproduire de plus en plus souvent si la loi n’intervient pas. Des solutions concrètes existent pour empêcher de tels pillages. J’ai notamment proposé pendant la campagne présidentielle de moduler les pouvoirs de vote, et donc de décision, des actionnaires en fonction de la durée de leur investissement. Ainsi un actionnaire qui n’est là que depuis 5 ans ne pourrait plus décider seul de fermer l’entreprise. Autre piste pour prévenir de tels saccages : donner aux représentants des salariés un droit de véto sur les décisions stratégiques de l’entreprise. C’est certes une limitation du pouvoir que l’actionnaire tire du droit de propriété sur l’entreprise. Mais comment justifier que le droit de propriété donne aux actionnaires un pouvoir de vie et de mort sur le tissu économique du pays et des travailleurs eux-mêmes. Le droit de propriété est par définition relatif. Il doit être compatible avec les droits des travailleurs à vivre dignement de leur travail. Et avec les intérêts économiques fondamentaux de la Nation.
Pour en terminer avec le débat face à Jérôme Cahuzac
Je ne veux rien perdre de l’émotion et du fait politique qui résulte du débat avec Jérôme Cahuzac. Bien sûr, sa perception est encombrée des commentaires qui se font dans la bonne presse à son sujet. Le premier inconvénient de cette présence partisane est qu’elle fausse la compréhension de départ de la scène. Non un débat n’est pas un match ! C’est un donné à voir d’idées. Par conséquent Cahuzac n’a pas « perdu le match » quand bien même a-t-il fini en débandade psychologique comme le montrent ses innombrables erreurs et le fait que dans la déroute nerveuse, il se soit mis à compter en francs. Laisser réduire un débat à un match ne peut avoir qu’un résultat : désigner un vainqueur et un vaincu. Mais qui les désigne alors ?
L’arbitre ce serait alors bien sur la meute des esprits « indépendants, éthiques et bla, bla » qui a déferlé contre moi en tweets qui défilaient sur l’écran pendant le débat sans mention de leur qualité de journaliste. A la fin c’est se mettre dans la main de gens aveuglés de préjugés hostiles et même parfois haineux. Quand on lit dans « Le Figaro » que j’ai été « malmené sur le fond et sur la forme » dans ce débat, on comprend que le journalisme n’est plus dans ce cas qu’un prétexte pour la haine de classe et de caste. Pourquoi donner à cette sorte de gens le pouvoir d’être des arbitres quand ils ne se cachent même pas d’être des tireurs dans le dos ? Qu’aurait-on écrit si je m’étais mis à parler en francs dans le débat après avoir été président de la commission des finances six ans et ministre en exercice du budget ! Et si je m’étais trompé sur la date de création de la CSG en zappant François Mitterrand ? Et si j’avais confondu les ressources de la mer avec le commerce maritime ! Et si j’avais additionné des taux de barèmes d’impôts avec des taux de CSG et ainsi de suite. Avec de tels préjugés, je ne peux « gagner le match » que si mon vis-à-vis ressort avec le nez en sang. Et encore ! Ma violence serait stigmatisée. Je le vois bien puisque les injures de Cahuzac me traitant de « clown » sont complaisamment mises sur le même plan que « Hollandréou » et « Cahusacandréou » dont tout le monde comprend pourtant qu’il s’agit d’une caractérisation politique. L’après débat est devenu un enjeu politique de réseaux d’influence. Elle ne concerne que peu de monde mais aucun enjeu ne doit être négligé par notre mouvement.
Cette leçon ne doit jamais être perdue de vue. Car c’est un effet constant. Vous souvenez vous de mon premier débat avec Marine Le Pen en février 2011 ? Elle venait d’être élue présidente du FN. Nous étions alors en pleine période de dédiabolisation de l’extrême-droite, opération qui a pour corollaire ma propre diabolisation. Le journal « Libération » s’était déjà illustré. On se souvient qu’il titrait récemment sur « Le Pen que tout le monde voudrait comme grand-père » pour aider la campagne que préparait Marine Le Pen à Hénin-Beaumont en cas d’annulation de l’élection. A l’époque, en 2011, il avait déjà titré à mon sujet, peu avant ce débat avec Marine Le Pen, avec l’habituelle photo répulsive de moi : « L’homme qui veut faire perdre Strauss-Kahn ». On voit le cheminement qui sert à mettre en scène la thèse du vote utile en toute circonstance. Là, après le débat, le titre de « Libération » fut « match nul ». Terrible jeu de mots. Mais il remplissait sa fonction politique. Ce retour sur le passé ne me sert qu’à bien illustrer ce que charrient et impliquent des mots apparemment innocents comme « match » à propos d’un débat d’idées. Cela souligne une fois de plus que le système médiatique en tant que système est la deuxième peau du système politique dominant. C’est une arène et non un miroir. Plus d’une fois le système médiatique est le seul en lice face à nous et d’une façon générale comme protagoniste de la situation politique. Voyez aujourd’hui. Est-ce l’activité politique des socialistes ou de l’UMP qui fait la réalité ? Non, bien sûr, il n’y en a pas. Aucun thème de débat ne vient d’eux. D’eux ne sortent que des histoires qui ne concernent que leur fonctionnement. Pas leur idée. Cahuzac fait exception dans ce paysage vide. Voila pourquoi il fait relief.
Car Jérôme Cahuzac a marqué le point qu’il voulait atteindre en préemptant le terrain qu’il voulait s’approprier, contre vents et marées, quand bien même devait-il pour cela me céder en route des marqueurs de légitimité à gauche qu’aucun autre solférinien n’aurait lâché si peu que ce soit. Il s’est positionné comme la figure du social-libéralisme assumé et cela modifie le paysage des forces socialistes. C’est pour cela que j’ai comparé ce débat au débat entre les deux gauches, entre Mitterrand et Rocard. Si Jérôme Cahuzac ressort blanchi de l’enquête préliminaire, il aura fait la démonstration dans son milieu qu’il fonctionne politiquement face à l’antipode que je suis et qui annonce la concurrence à la domination social-libérale. Il assume cette concurrence. Et surtout il montre qu’il vaut mieux que la plupart des autres prétendants au rôle, les Moscovici, Sapin, et ainsi de suite qui se sont tous défilés face à moi en décembre. En ce sens, l’émission a permis que l’on découvre un « nouveau Cahuzac », candidat à être chef de file au PS. Ça c’est bon. Il était inéluctable, et sain à mes yeux, que soit assumée l’orientation qui dans les faits structure l’ère Hollande. Car c’est ce qui rend possible le débat. Nous y avons intérêt car c’est ce qui permet la compréhension de ce que nous sommes nous de notre côté. Sans cette mise en place du paysage, le choix à gauche est indiscernable. Sans repères stables et nets, impossible de s’orienter.
Sinon nous restons enfermés dans le jeu de rôle et la langue de bois des solfériniens. Ceux-là essaient de scotcher toute la gauche dans le paysage préfabriqué et stérile d’une alternative infernale : ou bien « nous », quoi que « nous » fassions, ou ne fassions pas, soit la droite et l’extrême-droite. Dans ce monde-là il ne saurait y avoir jamais d’alternative à gauche. Par conséquent, pour eux, le Front de Gauche n’existe pas, du fait de l’insupportable Mélenchon et de son PG. Comme l’a dit Harlem Désir à propos de la composition de son comité de liaison des commensaux du gouvernement : « En ce qui concerne le PC, la porte est ouverte ». Toute cette rhétorique repose sur un chantage qui tourne en rond sur des appels à l’unité qui sont en fait une injonction au silence dans les rangs et à la division du Front de Gauche. Sa force d’impact est évidente et d’ailleurs les solfériniens ne se privent pas de rappeler leur principal argument idéologique : les listes aux municipales et ce qui va avec. La schlague et les punitions à vocation éducative n’ont pas manqué ces temps derniers. Ainsi quand Pierre Cohen, maire de Toulouse, président de l’association des élus socialistes décide de retirer sa délégation à notre camarade Jean-Christophe Sellin pour s’être abstenu sur les recettes du budget de la ville. Cette façon de faire revenir plus vite à la niche tous ceux que l’air du large asphyxie a son impact. Ainsi quand le secrétaire aux relations extérieures de la rue de Solférino compare le PCF au Front National à propos de sa vidéo de vœux. Bref on trouve toujours des faibles ou des malins pour gémir, à chaque coup de fouet, et couiner leur refus de « faire le pari de l’échec », d’avoir « la posture du recours » et ainsi de suite dans l’art de payer sa cotisation d’entrée au club des gens dignes de la répartition des faveurs du maître. En vain. Le cœur du dispositif du Front de Gauche a tenu dans les épreuves les plus compliquées et il tiendra encore. Qui en sort est mort. Les divergences ne font sortir personne du cadre du Front de Gauche quand bien même les mouvements d’adhésion d’un parti vers l’autre se font en cas de divergences ou de convergences. Et ces mouvements sont utiles et féconds car ils facilitent une clarification de chaque composante, donc une meilleure cohésion du tout, comme on le dirait de pièces dont les formes en se précisant permettent l’effet tenon-mortaise.
Bonsoir Amis
@Tonya 167
Je m'intéresse autant que toi à ces questions de société et au sort des enfants. Ai-je dit que c'était insignifiant ? Je dis simplement que ça commence à me saouler. Et que le bruit de bottes que j'entends me fait peur et que les milliers de licenciements annoncés me font frissonner. Et que peut-être nous n'aurons même plus le temps bientôt de discutailler tant la situation est dramatique. Dérouler mon pedigree ne servirait à rien. Nous sommes tous dans le même bateau qui prend l'eau de toute part. Chacun sa hiérarchie des urgences.
Salut Denis, comme tu ne l’as peut-être pas compris, c’est de nous, Front de Gauche que je parlais, parce qu’ils ne le savent pas encore, mais si ils sont président ou députés, c’est grâce (non, c’est à cause de nous) et j’espère bien que nous n’allons pas refaire cette co…nerie.
Je ne déraisonne pas, je rêve peut-être ?
Louis
Vive la VIè Vive la VIE
@ermler, 18h37:
Ne rien faire, ne surtout pas prendre de risque quand on est devant, c'était le mot d'ordre des socialistes avant les élections. Parce que pour une fois, nous sommes en accord avec le gouvernement, il faudrait ne rien faire et attendre confortablement que ça se passe? Au mépris de la manifestation qui a eu lieu dimanche? En quel honneur? Nous irons dans la rue parce que la seule manière de vraiment gagner cette bataille, c'est de convaincre et de soutenir nos idées. Pas de contraindre par la loi. C'est la démocratie.
@190 Poncet
Il y a dû y avoir une erreur sur ma dernière tentative de vous répondre ou alors l'utilise mal le lien.
Donc une immense réserve de gaz naturel a été récemment découverte au Mali. Mais je n'irais pas jusque dire que nos entreprises lorgnent dessus.
Ce qui me dérange dans cette guerre c'est la finalité. On y va pour quoi ? Aider un pouvoir légitime ? Reconstruire l'Armée malienne ? Redévelopper les services publics ? Et on y reste combien de temps ? On investit de façon désintéressée un peu là-bas ? Bref si l'objectif est de pacifier, de permettre le Dialogue entre les différents ethnies voir de construire un pôle public Malien de l'énergie autour de cette immense réserver je serais enclin à accepter temporairement à la violence. Mais on peut rêver.
A ce sujet, y'a-t-il une part du projet de budget du PG dévolue à l'Afrique ? Peut-être qu'un jour les racistes de tout bord comprendront qu'un Africain vient en Europe pour échapper à la misère. Si la situation était inverse les électeurs du FN, de droite en générale d'ailleurs seraient les premiers à quitter leur pays... certains le font déjà d’ailleurs.
C’est dommage la Mali pourrait être un vrai bel exemple de ce que l’on pourrait faire en terme de coopération, sans parler du symbole que représenterait l’aide au développement d’un pays à 90% musulman enfin je m'égare.
Pas encore à l'aise sur les blogs, d'ici ou d'ailleurs, dites moi, svp, où me diriger pour écrire et lire des commentaires priorisant les réels problèmes qui vont très prochainement faire notre quotidien ?
J'évoque essentiellement ce qui va ressortir du passage de la loi sur les accords de Wagram et de la catastrophique destruction des droits des ouvriers. Parce qu'avec des centaines de milliers de chomeurs en plus, sans recours légal possible pour faire valoir leurs droits ou si peu, avec une précarité et une paupérisation des plus violentes, les sujets d'actualité seront des plus basiques : se nourrir, se loger, et survivre. Je n'ai pas dit vivre, mais bien survivre !
@205 Vincent
La guerre au Mali est programmée par les multinationales.
Et les soldats français envoyés au Mali croient qu'ils vont mourir pour la liberté alors qu'ils vont mourir pour des Multinationales, pour les fabricants d'armes etc. Il faut inventer un ennemi afin de provoquer une guerre, piller les matières premières, violer des femmes et enfants, massacrer des civils, des ouvriers, des familles pauvres sans défense et fragilisées. Se rappeler les guerres du Vietnam, de l'Algérie, des tortures, des crimes, et massacres dans les pires. Tout cela pour une mise en place d'une dictature imposée par les multinationales avec toutes ses horreurs de corruption, de crimes avec un formatage de la population pour une soumission et un esclavage de la population malienne. C'est la destruction de l'humanité par des êtres humains avides de profit.
@ Ermler 201
Je suis aussi un peu comme toi, au départ, je m'en foutais un peu, après j'ai vu la situation de ceux qui avaient déjà devancé la loi et franchement je me suis dit qu'ils étaient dans une drôle de situation, un peu beaucoup inextricable. D'un autre coté, si tu devances une hypothétique loi, d'autres peuvent dire assumez votre infraction, c'est un argument que l'on peut entendre. Ce qui m'a le plus convaincu, c'est justement les arguments des "antis". Là c'est tout et n'importe quoi et surtout ça transpire une attitude que je qualifierai d'irrationnelle. Et puis, si on lit un peu entre les lignes les post "anti" la c'est beaucoup plus évident, surtout l'argument de l'union civile (A priori ça les dérangeait déjà le pacs), en fait on pourrait dire (je le ressent comme ça) que c'est le mot mariage accolé a homosexuel qui les démange le plus, comme si tout cela reposait uniquement sur une croyance, quelle quelle soit, et que ce mariage serait souillé par l'idée qu'il puisse être accordé a des gens qui n'en seraient pas dignes ! Tout cela ressemble fort a une croyance et pas du tout a un esprit républicain. Finalement le mariage pour tous, ce n'est jamais que l'union civile (a la mairie) pour tous et donc on ne peut pas confondre sciemment avec le mariage religieux. Quand aux autres arguments, notamment ceux émanant des fameux juristes activistes d'extrême plus ou moins droite, comment les retenir ? Cette loi n'est ni votée ni débattue, on peut espérer que le législateur dont c'est le rôle fera en sorte qu'elle soit d’aplomb. D'autant que le conseil d'état et le conseil constitutionnel auront leur mot a dire (je n'en doute pas). Quand au débat qui n'aurait pas eu lieu, il me semble évident que le seul débat que veulent les antis, c'est de ne pas en parler et d'oublier.
Quand a manifester, oui, je crois qu'il faut le faire, je n'ai absolument pas peur d'être moins nombreux qu'eux. Ça se passera dans 15 jours, et personne aujourd'hui ne peut dire ce qu'il en sera. J'irai avec mon drapeau du FdG et je verrais bien. Montrons nous et nous verrons bien !
Je trouve réconfortant surtout le commentaire très bref n°90 de Ardwenne sur le mariage pour tous, qui s'appuie essentiellement sur l'évidence de notre appartenance à une espèce vivante sexuée. Il y a cependant une minorité de personnes pour qui la nature n'a pas déterminé nettement les caractères sexuels. Dans l'histoire beaucoup d'entre eux ont fait la preuve de leur capacités réelles comme éducateurs et créateurs. Et ces personnes, si elles vivent à deux, méritent des aménagements dérogatoires aux lois, pour avoir des droits. Mais le mariage peut-il répondre à cette demande d'égalité des droits, qui est issue de conventions sociales établies pour tous les autres ? Ou bien il faudrait abolir le mariage lui-même, ce qui n'est pas plus proposé que de réformer les droits de propriété ? Le terme de mariage pour tous est un enfumage, que nous devrions analyser en rapport avec l'idéologie néolibérale. Dans le même temps où l'on casse les droits sociaux, où le capitalisme mondialisé, dans un monde qui n'a plus de lointains inexplorés, cherche à commercialiser et manipuler le vivant, dans le même mouvement un courant libertarien (un intégrisme libéral) crée, de fait, une demande culturelle qui aura pour conséquence une exigence d'intervention et de manipulation sur le corps humain. Il y a par là création d'une demande qu'il faudra interdire ? Je pense, au Front de gauche entrer dans un réseaux de matérialistes, d'agnostiques, de rationalistes, et y trouver aussi des juifs, chrétiens, musulmans éclairés sur le sens symbolique de leurs textes. N'est-il pas décevant de constater autant de romantisme en réponse à une idéologie du "genre" (renseignons-nous là-dessus!), à des lobbies militants d'un posthumanisme, et des modes qui dénient ce que la recherche scientifique nous a appris. Nous ne sommes pas des êtres purement culturels. La complémentarité entre masculin et féminin dans le partage de tâches sociales est inscrite dans la nature.
@David 136
Je suis allé voir la vidéo : bon, la dame a des arguments, mais dans toute argumentation on cherche à démontrer quelque chose. Sa "chose" à elle, c'est la famille du XIXème qui a vécu. Elle balaie d'un revers de main bien des arguments qu'elle expose elle-même en prétendant qu'il n'ont pas d'importance. Si, ils ont une importance, c'est tout le coeur du débat. Ou on considère comme elle le fait que le "Mariage" est une institution créée dans le but de procréer, ou c'est une institution qui simplement consolide d'une certaine manière la société. On peut se demander même si cette seconde proposition ne s'accompagne pas d'une envie de ne pas se compliquer la vie, sauf en cas de divorce. Normal qu'une société conservatrice, qui favorise l'institution du mariage en concédant des avantages fiscaux, crée des embûches à ceux qui veulent "casser" leur mariage. Le passage par le tribunal et la rétribution aux avocats doit en faire reculer plus d'un. Preuve en est qu'actuellement des couples en rupture de mariage ne peuvent pas assumer un divorce faute de moyens financiers.
Donc selon que l'on considère que le mariage n'est qu'une institution uniquement sociétale ou non, les arguments avancés par cette juriste peuvent porter ou non. Mais dans le premier cas et en joignant la liberté des individus dans notre société il est assez logique de pencher pour la liberté. Le mariage reste une institution qui ne confère guère plus d'avantages aux époux qu'un simple pacs. Alors pourquoi s'énerver sur le sujet ? C'est donc bien la lecture et la représentation personnelle que l'on se fait de cette institution en cette année 2013 qui va guider notre adhésion, en tant que citoyen de gauche à cette loi réclamée par les homosexuels. Pour moi, le mariage, comme pour bien des gens de ma génération, est une institution désuète mais je ne vois pas d'inconvénient à ce que la loi passe, bien que je me pose la question de l'intérêt réel de tout cela. A part bien entendu l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Alors cela devient un combat d'avant garde, une manière d'enfoncer un coin dans le conservatisme ambiant, les faux semblants et la langue de bois. Ne nous y trompons pas, ce n'est pas parce un opposant a des arguments vraisemblables qu'il ne faut pas analyser le fond de sa pensée. Et pour en revenir à cette dame, bardée de diplômes, son but ultime et sa façon de penser sont un but de droite et une pensée conservatrice.
@ Cronos: désolé, n° 45 c'était pas moi, j'ai pas insisté sur l'idée du journal et j'ai été très très réservé et discret sur ce blog..
@ ? n°45: hmmm, camarade, je voudrais pas dire mais à moins d'homonymie tu fais (j'espère sans le vouloir) de l'usurpation d'identité ou tout au moins de pseudo ! (antériorité de ma part fort importante sauf preuve du contraire),
Merci de bien vouloir te différencier de moi au moins par un signe distinctif. En plus tu prends le risque de te voir attribuer des propos que j'ai tenu ou que je vais tenir ce qui ne va pas forcément te faire plaisir. Sans rancune. Jean Valjean
Le débat avec Jérôme Cahuzac était réussi ! Jérôme Cahuzac n'a eu d'autre choix que le mensonge permanent et les attaques ad hominem. Il faut vraiment être un média peu regardant sur l'exigence intellectuelle pour tomber dans des panneaux aussi gros que celui dont Cahuzac a fait usage sur la CSG par exemple, qui était un mensonge total. Et ce n'était pas le seul !
Finissons en au plus vite avec ce faux problème, les "antis" ont défilé et les "pros" vont le faire le 27 de ce mois (un maximum d'humains est recommandé). C'est sans doute une interrogation sociétale légitime mais étrangement la stratégie du choc semble fonctionner au delà du concept des initiateurs et de la démonstratrice Naomi Klein.
François Hollande n'est qu'un pion, tout le monde le sait, il pédale à sa vitesse et pourtant il semblerait que les évènements le poussent à pédaler plus vite qu'il n'avait imaginé au départ. Non seulement il est incapable de tenir ses promesses de campagne mais il est entrainé dans une spirale hors de son propre contrôle. Nous sommes témoins que le président de la cinquième République (y compris ses prédécesseurs) n'est qu'une simple marionnette ballottée au gré des désirs de la finance... reine du genre humain d'aujourd'hui.
La nécessité de changer la constitution doit éclater aux yeux de tous, nous ne pouvons plus vivre dans cette parodie de démocratie.
Bon, sur le droit au mariage, je suis un peu comme tous ceux que les arguments réactionnaires motivent (Emler, Ydaho par exemple). Beaucoup oublient que la structure de la famille telle qu'on la connaît est une construction sociale n'ayant pas toujours existé. Ceux qui évoquent l'argument de "la nature" oublient aussi que l'Humain est avant tout un être de culture, c'est d'ailleurs ce qui le différencie de l'animal et lui permet par exemple de dissocier la procréation de "l'amour" (consruction sociale aussi). Il existe depuis toujours des peuples qui proposent d'autre arrangements que le mariage homme/femme (mariage femme/femme dans certaines tribus du Kenya, famille élargie, matriarcat et liberté sexuelle totale des femmes chez certains peuples d'Asie etc.). En France, donc, la structure de la famille a évolué et continuera à le faire, la loi ne fait que suivre un état de fait. On ne peut s'y opposer à moins de lier le mariage civil au religieux, ce qui est pour le moins saugrenu pour des personnes prônant la laïcité.
L'argument des enfants me fait bien rire, moi qui travaille justement avec des jeunes, jeunes qui ne vont pas toujours très bien, alors qu'ils sont élevés par un père et une mère (souvent défaillants)! Les enfants ont avant tout besoin d'être aimés et protégés que ce soit par un homme et une femme, deux femmes ou deux hommes ou par la société dans son ensemble. Ensuite, les enfants peuvent souffrir du regard des autres, c'est pour cela que la société doit avancer et être plus tolérante et ouverte. Les enfants de divorcés ont connus cet ostracisme et cette "honte" au départ alors qu'ils sont maintenant presque plus nombreux que les autres dans les écoles !
Par ailleurs, j'aimerais que les manifestants de dimanche dernier s'inquiètent davantage pour ses familles mal logées, ces enfants qui ne mangent pas à leur faim et qui stressent pour leurs parents au chômage, ces milliers d'enfants en échec scolaire, pas pris en charge par manque de moyens et abandonnés à leur sort par la société !
Que c'est intéressant de lire les messages de ce blog et beaucoup ont répondu quant à la nécessité de manifester dimanche prochain. Pour ma part, le mariage pour les homosexuels ne me dérange pas (question égalité) par contre, question enfant, je suis plus réservé.
Sinon, un petit lien d'un expert du FMI (après les aveux du possible échec de l'austérité) sur le pic pétrolier qui montre les graves risques qu'on court à ignorer ce grave problème (ce que font tous les gouvernements). Au moins, cet article montre l'aveuglement des "experts" et pourquoi le libéralisme est voué à se casser la figure (car l'économie capitaliste repose sur un pétrole pas cher et ne s'est jamais vraiment remis de la crise de 1973). Cela peut d'ailleurs expliquer pourquoi les gros accumulent. Pour nous, il ne restera que la misère.
J'espère ne pas être hors-sujet, sinon supprimez et je m'en excuse mais cela me paraît être une information qui contredit toutes les belles théories néolibérales de notre gouvernement.
209 thersite69
"La complémentarité entre masculin et féminin dans le partage de tâches sociales est inscrite dans la nature."
Mince alors, que dire des couples comme le mien quand c'est la femme qui va bosser et l'homme qui s'occupe du foyer ? Je n'ai pas l'impression de contrarier la nature mais juste un ordre social d'un autre siècle.
La guerre au Mali, la remontée vers le nord et donc la frontière avec le Niger près de laquelle se trouve les mines d'uranium d'AREVA, oui, c'est une guerre qui répond à une stratégie économique: "continuer de piller les ressources du sous-sol Africain pour pereniser le plus longtemps possible notre mode de vie actuel". En dehors de l'ecosocalisme, on n'arrivera pas à se passer de cette sale manie. Ceci dit si la France laisse le champ libre sans avoir installé une démocratie et un état digne de ce nom dans les pays qu'elle continue d'exploiter, d'autres prendront la place. Si nous venons à gouverner, il faudra abandonner notre influence mais pas n'importe comment.
On peut le dire, en matière de politique extérieure comme intérieure, c'est le pognon qui gouverne et les médias qui enfument. Sur France 2, hier, on nous expliquait dans le JT que l'intervention ne coutait pas grand chose car l'armée est presque aussi chère à entretenir hors conflit que en conflit. Il ne faudrait pas que le Français moyen pense qu'on doive se serrer la ceinture alors qu'on a de l'argent à dépenser pour faire la guerre. Moins honteux que de dire qu'on y va pour permettre aux centrales nucléaires d'avoir de quoi fonctionner et défendre aussi d'autres activités d'extraction. Et tout le monde en dehors de notre Jean-Luc d'approuver cette guerre et encore, il dénonce surtout la façon dont la décision a été prise et non le fond de l'histoire sauf en disant que ce conflit ne va pas produire autre chose que les autres conflits, un pays ravagé qu'on abandonnera à un semblant de démocratie (au mieux) proche de nos intérêts (à court terme) industriels et financiers.
"Certes les minimums légaux de SMIC, jours fériés, etc. survivent encore à ce séisme. Mais on peut quand même considérer qu'il ne reste quasiment plus rien de la hiérarchie des normes et du principe de faveur."
De même que le Concordat Alsace/Moselle pose un problème de laïcité à la République, que nous savons reconnaître, les jours fériés d'essence religieuse (6 jours) reconnus par le Code du Travail sont ils une dérive de la laïcité ?
Sont ils inconstitutionnelle ?
Poser la question c'est un peu y répondre... mais je voudrais pas me montrer affirmatif.
Oups ! Je retombe sur mon commentaire du 14 janvier 2013 à 10h07 et je lis : "à propos de Virgin Megastore : le chiffre d'affaire cumulé de 2007 à 2012 (inclus) a été de 2019 milliards d'euros"...
Il s'agit de 2019 millions d'euros, soit 2 milliards. Mais la suite du calcul est bonne : 15 millions représentent bien, à peine 0,75% de 2019 millions.
"Donc les adversaires du « mariage pour tous » [...] Un débat fracassant a lieu. Nous devons l’assumer. Notre devoir est de convaincre parce que c’est un sujet qui demande un fort appui de consentement dans la société. Et c’est une question de fond. J’exprime dans mes vœux comment je pose le problème."
Ayant toujours été perplexe concernant le mariage en général, qui à mes yeux était une construction des nantis pour la défense de leurs intérêts, vous comprendrez que je le suis encore plus avec la revendication de ce que l'on désigne hypocritement "mariage pour tous". Et ce d'autant plus compte-tenu de la casse sociale qui s'intensifie par ailleurs. J'ai regardé (une fois et pas eu envie d'y revenir) la vidéo en question qui ne m'a pas du tout convaincu, comme une vague déclaration théorique et non pratique, sans intérêt particulier.
Par contre pour les militants clairvoyants, le problème se pose du rapport entre le mariage homosexuel (appelons donc un chat un chat) et l'ultra libéralisme !
Le blog de Jean-Luc, comme le WM nous le rappelle régulièrement, n'étant pas un lieu de polémique, Jean-Luc nous y invitant, je vous propose de venir en débattre, par exemple [...]
[Edit webmestre : Le blog que vous proposez est "spécialisé" dans le dénigrement assez systématique du PG et de Jean-Luc Mélenchon, ce que votre "clairvoyance" ne vous a pas permis de déceler. Vous comprendrez ce lien n'est pas le bienvenu ici.]
Plutôt que de discuter du sexe des anges, des mariages gais ou tristes, ou de parler des grandes manœuvres, gesticulations politiques belliqueuses qui ne vont pas tarder à redorer le blason du "m'as tu vu faire la guerre" dans les sondages, une petite place pour une bonne nouvelle dans la presse masculine de la mode, de la culture (glamour) et du divertissement.
Je ne connais pas ce journal qui tire à près de 100 000 exemplaires: "Jean-Luc Mélenchon, le comédien Fabrice Luchini, le judoka Teddy Riner ont été désignés comme les principaux "Hommes de l'année 2012" par les lecteurs du magazine GQ, a annoncé la rédaction."(source par le magasine belge)
"Dans la catégorie "Politicien de l'année", Jean-Luc Mélenchon s'est imposé devant Pierre Moscovici et François Fillon."
Une popularité surprise, là où on ne l'attend pas... N'est-ce pas une bonne nouvelle? Sincères félicitations: "on lâche rien!"
C'est vraiment rassurant d'entendre JL (matinale France Inter) et de constater qu'au moins un homme politique réagit comme vous sur tous les sujets qui vous préoccupent. Ce rappel sur la Cote d'Ivoire fait chaud au cœur.
Merci aussi pour ce lien sur le "pic pétrolier" et sachez que les gouvernements en sont conscients (gaz de schiste, Libye, Syrie...)
@Durluche 216
Mince alors, que dire des couples comme le mien quand c'est la femme qui va bosser et l'homme qui s'occupe du foyer ? Je n'ai pas l'impression de contrarier la nature mais juste un ordre social d'un autre siècle.
Certes, et c'est bien ainsi. Mais en inversant des données culturelles antérieures, vous ne déniez en rien la nature sexuée de votre couple, selon notre espèce qui conserve heureusement un caractère animal. Je réfute seulement l'interprétation erronée de la fameuse phrase de Simone de Beauvoir "on ne nait pas femme on le devient". Cette phrase dit seulement le poids très déterminant de l'éducation (culture, codes sociaux) dans l'interprétation des données biologiques, selon les lieux et les époques. Sans dénier la dualité sexuelle spécifique. J'ai souligné seulement dans mon commentaire le rapport entre l'idéologie néolibérale en économie et l'ultralibéralisme correspondant dans certaines revendications qui se croient (et sont présentées comme) exclusivement culturelles, et anodines.
Dans le paragraphe concernant Virgin, vous dites fort à propos «Des solutions concrètes existent pour empêcher de tels pillages. J’ai notamment proposé pendant la campagne présidentielle de moduler les pouvoirs de vote, et donc de décision, des actionnaires en fonction de la durée de leur investissement.»
Cette loi réglerait la prédation de certain mais cela ne sera pas suffisant à mon avis, en effet dans le Canard enchaîné du 28/12/2012, j'apprends que le site de commerce en ligne Amazon a fait un C.A. de 1,63 Milliards € (en France) en 2011 et qu'il n'a payé que 3,3 millions sur les bénéfices (le FISC réclame 198 Millions pour avoir caché la majeur partie de ses bénéfices au Luxembourg). De plus on peut rajouter les emplois aidés à Chalon-sur-Saône 200 cdi (4 500 €/CDI +1 000 à 2 000 €/nouveau salariés (prime d’aménagement du territoire)) + 200 interim et la création a Douai d'une plateforme (1 000 emplois dans un premier temps, un volume qui pourrait, d’ici à 2015, passer à 2 500 en période de pointe).
Je me pose au moins 2 questions :
- Comment les libraires ou les enseignes qui localisent du travail partout en France peuvent elles faire face au commerce en ligne (subventionnés, centralise la marchandise dans un ou des entrepôts, avec une utilisation « massive » d'interim).
- Comment régler ce problème de concurrence entre pays de la zone euro sur la fiscalité des entreprises (j'ai tendance à assimiler ça à de la guerre économique).
Les quatre « En quoi ?» qui me turlupinent :
1-En quoi cela gène les « anti-mariage pour tous » que des humains de même sexe décident de vivre ensemble et d'éduquer des enfants, maintenant que la science leurs permet d'en avoir ?
2-En quoi la culture propre à l'humain contredit la nature quand elle souhaite le même droit à chacun ?
3-En quoi l'impôt sur le revenu du travail est-il l'égal de l'impôt sur les revenus du capital puisque le principe de gradation par tranches du revenu sur le travail n'existe pas pour les revenus du capital ?
4-En quoi la France a-t-elle un pouvoir supérieur aux autres états européens qui lui permette d'intervenir seule sur le terrain africain ?
J'ai sous-estimé l'aspect commercial des bombardements au Mali. Voir cet article de Libération. Il y a bien des Rafale engagés au Mali, et que cela ait un rapport ou non avec l'augmentation de la commande de l'Inde, l'un des organes officieux du gouvernement en établit un. Le message est clair, à peine voilé. Cette guerre est bonne pour notre économie.
Ah! Mes aïeux! (dont la gloire est immortelle…) "C'est discutable", déclarez-vous, cher Jean-Luc Mélenchon, à propos de cette intervention sahélienne entreprise sans l'aveu des fétiaux, sans qu'elle ait été débattue par "la Représentation nationale", amenderont les exégètes. Et de renvoyer à cette "opération de police internationale" du temps du président Mitterrand, une réminiscence bien à propos et qui permet de mettre en lumière le fait que le président Hollande a, lui aussi, aujourd'hui, sa "Desert Storm". Ça vous forge un homme, dirait Libé… Et tempête dans un verre d'eau, "Le groupe du RDSE approuve la décision prise, sous l’empire de l’urgence", déclare Chevènement. Un jour, ça la ferme, et des fois, ça l'ouvre !
Donne moi ta montre et je vais essayé de te dire l’heure du moment. Il me semble bien que l’urgence elle est là. Cette vidéo dont je ne connais pas l’auteur et je ne sais pas non plu si le WM laissera le lien, vient bien recadrer les choses en ces moments de diversions biens orchestrés, car je le pense réellement,l’enfumage fonctionne parfaitement et nous éloigne des priorités, avec ce gouvernement qui semble bien en maitriser l’utilisation, comme les précédents d’ailleurs.
Ce que j’en déduis après l’avoir visionné, c’est que plus que jamais « l’Humain d’abord » sera la seule échappatoire à ce marasme destructeur et la catastrophe qui s’annonce. L’analyse et le diagnostique sont sévères et il semble bien que c’est que par une révolution citoyenne avec des assemblées citoyennes, par une constituante, par l’autogestion, qu’une lueur d’espoir reste encore possible et si certains veulent bien finir par prendre conscience qu’on se dirige à nouveau vers le pire de la servitude moderne, une autre forme d’esclavage moderne, pourtant déjà, Charlie Chaplin nous avait mis en garde. Lorsque je constate que « le mariage pour tous et ce qui l’entoure» mobilise énormément et s’apprête à remettre ça le 27 janvier prochain.Par rapport à ce que ce monde est entrain de subir actuellement, que cela ne s’emble pas avoir le même impact chez plus de concernés, les bras m’en tombent, si bien que bientôt nous ne pourrons plus donner l’heure exact. (sic). Non ce monde ne peut plu continuer à fonctionner ainsi, c’est insupportable, effectivement, comment vivre heureux autour d’un océan de malheurs ? Surement que quelque chose est entrain de se passer, de changer. Lentement mais irrémédiablement. Résistance !
L'austérité rime avec précarité qui est, comme le dit Marie-George Buffet, une leçon sur la nocivité de ces politiques d'austérité: "... Mais entre Peugeot Citroên et Renault, il s'agira bien,en tout, de 19 000 emplois industriels supprimés dans notre pays ! " cf p3 L'Humanité 17/1/13. C'est vrai que pour ce gouvernement il existe Montebourg en redressement industriel qui a eu un éclair de solution très bref et éphémère un jour à l'AN en réponse au camarade André Chassaigne, mais l'important pour eux c'est de faire chuter le taux de chômage coûte que coûte donc en nous mettant dans le précariat par la loi votée -casse du code du travail- tout en augmentant toutes nos charges incompressibles tout en diminuant le taux des comptes épargne,s'il reste quelque chose, et en plus il faudrait prendre des crédits et acheter Français voitures et autres, alors que la restriction des dépenses est chaque jour patent pour le plus grand nombre. A l'évidence si nous ne nous mobilisons pas le 23 nous aurons perdu la guerre déclarée et intensifiée en vrais casseurs d'humains et d'humanité.
Certes il y aura toujours des réfractaires, et de la Résistance, mais nous sommes qu'une grande minorité pas tout à fait invisibles mais presque.
Attention, à qui le tour ?
Après Florange, PSA et bien d'autres, après la signature de la CFDT qui a permis le recul de l'âge de la retraite, la CFDT persiste et signe la destruction du code du travail. Le 27 janvier ne doit pas être une réponse à la manif du 13 mais rassembler les futurs candidats au chômage qu'annoncent les lois qui découlent des négociations trahies par la CFDT et voir cote à cote Florange, PSA, Renault unir leur action et amener l'ensemble des salariés menacés à constituer un Front du travail pour vaincre. Là est la vraie réponse.
Donne moi ta montre et je vais essayé de te dire l’heure du moment. Il me semble bien que l’urgence elle est là, mais que le lien fourni ne soit pas admis sur ce blog.
[...]
[Edit webmestre : Qu'est-ce que vous racontez ? Après avoir été bloqué par l'antispam automatique, votre commentaire précédent avec son lien a été publié il y a une demi-heure. Si vous lisiez les commentaires (dont les vôtres) vous l'auriez remarqué.]
Qui peut affirmer que la guerre est nécessaire ? Nous vivons un moment grave, comment justifier ce déploiement de force air-terre au Mali ? A cause du terrorisme ? Qui a mis un coup de pied dans la fourmilière de la Libye ? Qui a laissé les armes libres de se laisser récupérer par n'importe qui ? Et voila le résultat !
Heureusement que l'Europe a eu le prix Nobel de la paix. Cette Europe qui n'est capable que de générer des crises et de favoriser une économie au bénéfices des multinationales. Pas capable de se regrouper pour imposer une ligne forte.
Hollande a engagé la France, sans passer par le parlement, juste averti les groupes parlementaires. Voila où mène le soutien à des gouvernements non élus démocratiquement. Cette affaire dure depuis 6 mois !
Moi aussi j'en ai marre, je trouve extrêmement grave cette situation au Mali que tous vos commentaires sur le mariage and co! Je relaisse cette info (sans aucun site mais vous pouvez le trouver partout).
Avec la découverte du gaz, c’est un grand espoir qui se dessine pour l’économie malienne au regard des ambitions affichées par le détenteur du permis d’exploration, Petroma. Projet prometteur et futuriste, cette découverte va permettre de placer le Mali dans le cercle restreint et convoité des pays producteurs de gaz naturel.
Voila c'est tout.
A propos de cette réforme soit disant courageuse (mariage de nos homosexuels) qui vient occulter l'appréciation de toutes les autres (Wagram par exemple) j'ai retrouvé ceci, qui explique parfaitement la "technique enfumatoire".
"La façon la plus intelligente de maintenir la passivité des gens, c'est de limiter strictement l'éventail des opinions acceptables, mais en permettant un débat vif à l'intérieur de cet éventail et même d'encourager des opinions plus critiques et dissidentes. Cela donne aux gens l'impression d'êtres libres de leurs pensées, alors qu'en fait à tout instant les présuppositions du système sont renforcées par les limites posées au débat".
Noam Chomsky.
Et j'ajouterai... ça marche parfaitement !
Après les nominations au CSA et le retour de Bruno Julliard-Landau à la Mairie de Paris, la valse des nominations et rémunérations continue, François Chérèque est nommé pour suivre le plan du gouvernement de lutte contre la pauvreté. Il est plus facile pour certains de retrouver une activité rémunérée que pour d'autres, peut être que la position de la CFDT lors des dernières négociations n'est pas étrangère à cette nomination ou l'inverse. Dans tous les cas, la CGT qui avait appelé à voter Hollande doit réfléchir plus longuement à sa politique envers les politiques. Adhérent de la CGT depuis 1982, j'avais écrit sur ce blog et je l'avais fait connaître à la CGT que je ne comprenais pas qu'un appel ne soit pas lancé pour le premier tour de la présidentielle pour notre candidat Jean-Luc Mélenchon, appel qui aurait été plus efficace que celui du deuxième tour, Jean-Luc Mélenchon au premier tour avec un score bien plus élevé aurait été incontournable, la CGT se débat aussi dans ses contradictions, pour l'instant c'est le peuple de France qui trinque!
Quand je pense que j'ai voté pour ce va-t-en guerre sociale et malienne au prétexte pour voter toujours à gauche face à Sarkozy ! Je repense à la photo de Paris Match où ils trônaient les deux souriants côte à côte et on ne m'y reprendra pas! Ni aux locales ni européennes ni nationales. Fini, le PS c'est fini ! On est la seule alternative à gauche. J'attends du PG et du FdG de tirer les leçons de ce que l'on voit depuis son élection. Et j'espère que jamais, plus jamais, ils n'appelleront au désistement républicain à gauche. Social-libéral buschiste. Ecoeurée et amère.
Bravo pour l'analyse de l'accord de Wagram !
Comment convaincre les travailleurs trop confiants dans des syndicats béni oui oui, mais aussi légèrement paresseux pour se pencher sur les textes des pièges du MEDEF.
Antigone34
Tout comme toi, je suis écœuré par notre vote et les conséquences des consignes au second tour de la présidentielle. Néanmoins, il fallait chasser Sarko et sa bande (nous avons fait le boulot) sinon le recours à gauche aurait été le parti socialo libéral. Aux prochaines élections, les gens de gauche sauront (je veux le croire) et auront une seule alternative à cette politique néo libérale pratiquée par le parti solférinien ou umpéiste qui mènent la France à la ruine économique, sociale et humaine à la catastrophe. JL Mélenchon fait le job, à nous, sur le terrain de mener la bataille.
Résistance.
@ 233 Genialle
" Voila c'est tout."
Purement génial, et encore va falloir expliquer la position du Qatar.....
@ Antigone34
Pareillement. L’écœurement était déjà complet mais on peut dire que ce gouvernement va au delà de mon dégoût personnel. Il en rajoute une sacrée couche. Même idéologie que N.Sarkozy, G.W Bush et T.Blair. La totale ! Quid de notre allié suprême, la dictature féodale d'Arabie saoudite ? Cet état d'Arabie saoudite qui finance les hordes de fous de dieu et autres chiens de guerre. Les finance t-elles pour permettre à ses alliés occidentaux d'avoir un bon alibi afin de mieux recoloniser militairement d'anciennes contrées perdues aux richesses minières incommensurables ? Assistons-nous à la guerre d'Areva au profit de ses principaux actionnaires sous l'éternel prétexte de sauver une énième population en danger ? Visiblement, quasiment tout le monde est au garde à vous dans ce pays. La radio est déjà largement militarisée ces derniers temps, aucun avis contraire ne semble pouvoir s'exprimer sur les ondes de services publics. La fleur au fusil, en avant, marche !
Le monsieur pauvreté du gouvernement est là. C'est le zorro de la misère. Il va nous sauver de l'austérité probablement, et venir vers vous et nous rallumer nos étoiles ou attraper les étoiles filantes.
@antigone - @Philippe B @Hold-up
Il n'y a effectivement pas de quoi se réjouir, mais, et bien que nous ne l'ayons pas vu à l'origine comme ça, le comportement du tandem de tête, Ayrault/Holande, grille tout une partie de cette droite qui voulait se faire passer pour la gauche. Si nous avions laissé passer Sarko, il auraient été là à encore prétendre qu'ils étaient avec nous. Non, je n'ai pas cru que la petite bande allait vraiment jouer un jeu de gauche, mais maintenant ils se sont positionnés. A nous maintenant de faire de la pédagogie, expliquer notre programme, "l'humain d'abord", nous former pour répondre aux arguments tordus et convaincre la population que la solution est bien la VIème république. Même si je n'ai pas la science infuse j'ai plein d'informations, et qui viennent directement d'économistes compétents, qui indiquent que nous avons raison et que J. Généreux n'est seul à dire que les méthodes sont mauvaises car le fond est biaisé.
Camarades, ne désespérez-pas, nous avons eu raison de voter Hollande, ça va nous permettre de le mettre sur la touche, ainsi que tous ses petits copains pour un bon bout de temps. Mon unique souci c'est de ne pas nous laisser enfoncer un coin par l'extrême droite car une situation comme celle que nous vivons est potentiellement son lit. l'Histoire m'en est témoin. Serrons-nous les coudes et tentons de persuader un maximum de gens que nous sommes dans le vrai.
No Pasaran !
teresa dit à 20h46
"Le monsieur pauvreté du gouvernement est là. C'est le zorro de la misère."
F.Chérèque cumule les mandats. Inspection Générale des Affaires Sociales où il sera chargé de suivre les avancées du plan pauvreté. Il n'aura pas trop de boulot car les avancées seront nulles. A Terra Nova en tant que président, il va lui falloir du jus de crâne et là le PS est tranquille pour un moment. Eu égard à son air inspiré pour rester poli et à son action sublime au service des travailleurs, c'est le PS qui réfléchira à sa place pour ce club Think-tank de "gôche". Avec F.Chérèque à Terra-Nova et N.Notat comme secrétaire au club "le siècle" la religion capital/travail prend du galon. Le principe de Peter a encore fonctionné pour que rien ne change. Selon ce principe, « tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence » et « Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité. »
Faire la guerre. Quand on est devenu incapable de faire autre chose. Quand on est faible et lâche. Quand on est stupide.
Ah ! si seulement la Finance spéculative avait pu rester votre ennemi prioritaire, ainsi que vous le clamiez lors de vos discours électoraux, Monsieur Hollande ! Au lieu de vous planquer derrière les militaires français, drones, Rafales et hélicoptères qui composent votre récente panoplie du petit chef de guerre. Nous ne sommes toujours pas dupes et vous n'êtes toujours pas à la hauteur de vos responsabilités. Certains de vos collaborateurs lisent ce blog, ceux-là auront toujours du grain à moudre.
“Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure”
Pour le moment, c'est Hollande qui donne l'heure. La montre, il s'en est saisi, peut-être à temps? C'est quoi, Aqmi, Mujao, Ansar dine? C'est le désespoir de l'attente éternelle d'un dieu récupéré et dévié par des crapules toujours mâles. Il n'y a pas de lutte des classes dans le Sahel. Il y a le sable, le vent, le soleil, les étoiles et la mort. A d'autres époques les vaisseaux du désert étaient bossus, aujourd'hui ils ont 4 roues et un canon. “Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure”.
Toutes mes félicitations à l'homme politique de l'année, ici. L'année commence bien pour le Front de Gauche et le PG.
Il fut bien glacial ce dimanche de manifestation réactionnaire à Paris, même vu d'ailleurs en France...
Mais quand même, ça ne les dérange pas ces gens de droite bien coiffés qui, PMA ou non auraient sans doute manifesté quand même, qui, dans leur grande majorité, sont assurément des électeurs de Sarkozy, non, ça ne les dérange pas d'en appeler à un "équilibre familial" ? Ils n'ont vraiment pas honte: en effet, plutôt que le mariage homosexuel, n'est-ce pas davantage les attaques contre les travailleurs qui brisent cet "équilibre familial" ? Qu'en est-il de cet équilibre quand les parents vivent sous le seuil de pauvreté ? quand ils ne peuvent payer un logement décent ? quand ils sont obligés de travailler de nuit ou le dimanche ? quand ils redoutent à tout moment le chômage ? quand on leur demande de travailler plus, plutôt que de passer du temps en famille ? Or tout ça c'est du concret, c'est en ce moment que des familles sont dévastées par le chômage et la précarité.
Alors cette semaine je vais aller tracter: les tracts contre l'austérité et ceux en faveur de l'égalité et du mariage. Et si un passant bien coiffé vient m'accuser de mettre en péril la famille, je saurai quoi lui répondre et il repartira aussi avec un tract contre l'austérité !
Bonsoir,
Merci à tous et toutes pour vos réflexions et opinions (web master =) pour le retrait), les commentaires de ce blog ressemblent de plus en plus à un forum de formation populaire.
Encore une fois aujourd'hui François Hollande nous joue le choc des civilisations, il envoie nos soldats au Mali, mais ou sont les "idées" ? Comme dans le passé nous allons tuer des hommes et de ce faite consolider des idées qui elles sont dans les têtes. Alors à votre avis cela va donner quoi dans quelque années ? Merci de vos réponses.
Résistance !
Oui le PS c'est fini. Fini a tout jamais et même si on me payait cher je ne voterai jamais PS. Dans ce pays et dans tous les autres pays d'Europe le PS c'est une vraie mascarade. Il se déguise en PS pour mieux s'en prendre aux peuples. On voit pourquoi il criait haut et fort "vote utile" ! "vote utile" ! et y en a pas mal qui se sont fait pieger. Quand on signe tous les traités pour cette Europe qui nous pourrit la vie on est pas PS !
Résistance. Vite la sixième République !
Ce qui se passe actuellement a de quoi donner la nausée: Hollande, fier et droit dans ses bottes, avec sa réthorique à la Bush nous ressort le concept de "guerre contre le terrorisme ", les médias renchérissent biensûr..Fallait-il y aller ?Rien n'est bien clair dans cette histoire. Oui il y avait un gros risque pour le Mali, oui les populations désespérées semblent soulagées par l'intervention française mais après ? Ou va t-on ? Avec qui ? Et comment en est t-on arrivé là ?... les déséquilibres mondiaux laissent des popuations entières dans le dénuement tandis que les multinationnales pompent les richesses (le Medef s'inquiète pour les intérêts des entreprises françaises), nous ne sommes pas dupes, derrière les droits de l'homme se cachent des intérêts qui apparaissent au grand jour (Total, Areva etc). Dire que certains colportent à longueur de journées que nos immigrés nous prennent nos richesses, on rigole ! Ensuite que dire du bilan de l'intervention en Lybie dont on voit aujourd'hui les conséquences avec la diffusion massive des armes (je me rappelle BHL à la tête de l'expédition, il a l'air malin maintenant!). Bon, j'arrête sur le sujet car je m'énerve !
Vous remarquerez que dans ce contexte dramatique, l'information sur les questions économiques et sociales sont passées à la trappe : Renault, les accords sur la flexibilité du travail, circulez, il n'y a rien à voir.
J'espère que Jean Luc Mélenchon, invité de France Inter dimanche à 18H00 (heure de grande écoute), saura leur dire que depuis au moins deux mois, aucun invité du Front de Gauche n'a eu les faveurs de la matinale, on alterne joyeusement entre PS / UMP, c'est bien le pluralisme sur le service public. Surtout quand, en plus, les journalistes ou économistes qui interviennent sur cette tranche soutiennent eux même la ligne "d'un des grands partis de gouvernement" (je cite!)
J'espère, en tout cas, comme d'autres ici, que cette manif du 27 janvier se transformera en manif contre la casse des droits des travailleurs. L'enfumage a assez duré (même si on considère comme légitime que les droits de quelques uns deviennent pour tous, en des situations similaires, et notamment vis à vis des enfants). L'enfumage sur tous les fronts donc pour que les citoyens qui souffrent ne puissent plus voir où sont leurs priorités. Les positions prises au Mali par le Président Hollande n'ont rien d'humanistes, qu'on se le dise. Le prochain leurre est le cumul des mandats, quand l'heure est si grave et le sort de citoyens en grand nombre, allant s'aggravant, chez nous, en France !
@YAN à 7h16
"Oui le PS c'est fini."
Non le PS n'est pas fini. Le PS n'aura plus besoin des voix du FdG pour les prochaines élections à venir. Il sait en tous les cas qu'il n'est plus question de compter dessus comme lors des présidentielles tellement il nous déçoit aujourd'hui. Il fera avec EELV et le Modem puis ses éternels alliés du Parti Radical. C'est son choix. En ce qui nous concerne il nous faut continuer à tenter de convaincre sur le terrain, dans notre entourage proche (ami, boulot,etc.). Si certains sur ce forum ont l'impression que nous avançons, moi je n'en suis pas persuadé. La faute aux médias ? Oui entre autre. Je crois surtout qu'il nous faut impérativement faire de la politique citoyenne honnête, sans cuisine électorale comme cela a été le cas dans mon canton lors des dernières cantonales où mon parti, le PCF pour ne pas le nommer, a appelé le candidat FdG allié aux Verts arrivé en seconde place au premier tour, à se désister face au candidat PS arrivé à la première place au premier tour. Allez y comprendre quelque chose. Toujours est-il qu'aujourd'hui nombreux sont ceux qui n'ont toujours pas digéré cette prise de décision de l'appareil. Il nous faut convaincre les citoyens déçus par la politique (abstentionnistes et non encartés) que le FdG est le seul mouvement politique courageux aujourd'hui pour l'avenir de notre beau pays. Mettons en tous les cas en ce moment toutes nos forces sur le terrain pour défendre la survie de notre code du travail, des retraites, du service public (santé, finance, enseignement, culture, environnement) plutôt que le droit au mariage pour tous.