19jan 13

Penser pendant la guerre

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Ecuador

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Dans ce post, il est question du « style » en politique, de la manifestation du 27 en faveur du droit au mariage civil pour les homosexuels et bien sûr de la guerre. Quand c’est la guerre la parole politique publique et médiatique vire au noir et blanc. Le premier devoir du temps de guerre est de continuer à réfléchir. Sur tous les sujets. Et aussi sur la guerre. Surtout quand ses buts et sa légitimité ne sont pas assurés. La solidarité patriotique s’obtient au prix de la vérité et non des élans d’un jour dans des engagements aveuglés. 

Questions de style

GQ ! Ce soir-là je suis allé au Musée d’Orsay pour la soirée de remise des oscars du magazine GQ. J’y jouais le rôle de « l’homme politique de l’année 2012». Pour le style. Oui parlons de style.

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Le « style » c’est le moment où le fond rejoint la forme et donne à voir un tout. J’ai créé un style selon cette rédaction.  Entre un mathématicien, un grand cuisinier, et ainsi de suite. Ainsi de suite ? C’est-à-dire, vu de ma place à table et dans la salle des « lauréats », il s’agit surtout de Fabrice Luchini, réactionnaire assumé, qui entretient avec moi un rapport du type qui unit la mangouste et le crotale. On devine la mutuelle attraction, l’assaut du  jeu des cabotinages, la joute serrée des mots et des références littéraires. Luchini n’aime pas Robespierre à qui il me compare autant par jeu que pour se situer. Ce fut notre sujet. Il me promit des lectures et j’en fis de même. Il me demanda conseil pour lire sur la Grande Révolution parce que je crois que je la lui ai présentée sous un jour nouveau. J’hésitais. Lui proposer Jaurès, Soboul ou plus directement Hazan me sembla trop anguleux pour lui. Je suggérais Michelet quoique je ne sois pas du même angle que celui-ci, et de très loin. Mais je me suis dit qu’un acteur et un littéraire entrerait plus facilement dans la beauté de ce moment de l’histoire par une évocation fortement teintée de lyrisme comme celle-là. Le tout est de lui mettre l’eau à la bouche, en quelque sorte. Bien sûr on parla à table du revenu maximum annuel à trois cent mille euros. « Avant ou après impôt » me demande Luchini. Je lui explique que la tranche à cent pour cent est inclue dans le barème de l’impôt. Les trois cent mille euros restent acquis ! Peut-être l’ai-je rassuré ! Pourquoi cette somme, comment, et ainsi de suite. Je ne dis pas que j’ai convaincu mais je vois bien que l’idée est alors comprise dans son sens exact : ni une punition ni une aigreur sociale mais un choix de vie en société où il est mis une limite à l’accumulation et aux consommations ostentatoires. A noter : stupeur de la tablée d’apprendre que le revenu maximum fut voté la nuit du 4 aout quand furent abolis les privilèges féodaux. Le maximum à l’époque avait été fixé à 3000 livres de rente. Luchini n’a pas de raison a priori de nous être hostile. Et parmi tous ces gens que je vois là, si certains ne seront jamais de notre bord ni d’aucun appui politique, combien cependant sont venus me dire qu’ils votaient avec nous et comptaient sur nous. Mais oui ! Vous ne le croiriez pas. Moi aussi j’étais scotché. Et je ne parle pas seulement de ceux qui servent à table, ouvrent les portes qui étaient tous, parfois imprudemment selon moi, chaleureusement heureux des salutations que nous nous fîmes contre l’usage qui fait ignorer les « petites mains » dans ces sortes de soirées. Je parle de quelques-uns des beaux messieurs et belles dames avec qui j’ai passé la soirée et partagé le repas. Quant aux autres, quoi ? Ils sont aussi notre pays. Il importe aussi qu’ils comprennent ce que nous allons faire et pourquoi nous voulons le faire. Surtout s’ils ne veulent pas en entendre parler. Et puis je suis rentré chez moi dans un Paris au froid de loup. Ce matin, au métro vers la gare de l’est où j’allais prendre mon train pour retourner à Strasbourg, un homme dormait par terre dans le hall avec son chien. Les Cendrillons d’hier savaient-ils que tous les carrosses redeviennent des citrouilles après minuit dans ce monde ci ?

Ce matin un sms de victoire. Les camarades m’apprennent que les Pilpas ont gagné au tribunal. Peut-être mes lecteurs se souviennent-ils que je m’étais rendu dans l’entreprise en décembre pour soutenir la lutte, juste avant le meeting à Toulouse contre l’austérité ! Donc voilà : le plan social est rejeté. L’employeur est condamné à payer 2500 euros de frais de justice. Ces Pilpas vont sans doute fêter ça. C’est si dur de tenir en lutte ! Tout tient à la capacité du groupe humain à rester soudé. En tenant compte des contraintes qui pèsent sur chacun, et qui ne sont pas toujours dites car la pudeur est là aussi.  Une victoire c’est comme un matin de printemps : plein de promesses. La cohésion se renforce, on prend confiance en soi. Mais je suppose qu’il faudra aussitôt penser la suite. Car les décisions de justice favorables aux travailleurs sont méprisées par les puissants. Ils comptent sur l’usure et l’angoisse du lendemain qui ronge les salariés. Ce mépris ne leur coute rien car il est rarement sanctionné. Et le nouveau gouvernement n’aide jamais. On se souvient du sort des Sodimédical et de leurs trente-deux victoires judiciaires. Et on se souvient du « on ne vous oublie pas » que le président Hollande leur avait lancé quand les salariées étaient venues l’interpeller à la foire de Chalons sur Marne. Pour finir, on sait la suite ! Si l’accord avec le MEDEF passe, les courageux qui peuvent bloquer individuellement un « accord d’entreprise » qui diminue les salaires ou allonge la durée du travail seront réduits au silence. D’autant que le texte signé prévoit que les licenciements se feront non plus sur des critères généraux, par exemple l’ancienneté dans l’entreprise, mais sur une évaluation des compétences professionnelles. Vague à souhait, cette disposition est faite pour pousser chacun à penser d’abord à sauver sa peau en compétition avec les autres. On devine le résultat sur l’action collective ! La lutte des classes….

Ambiance lunaire au parlement européen. Un « débat » impromptu a été décidé sur la situation au Mali. Dans cette enceinte subliminalement anti française et assez névrotique ment anglo-saxonne, la guerre du Mali a pourtant valu à notre pays beaucoup de remerciements. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ici phosphore la plus grande concentration de bellicistes de la planète, après le parlement nord-américain bien sûr. Certes, Daniel Cohn-Bendit ne put s’empêcher de dire toute arrogance germanique bien bue que cette guerre « dépassait peut-être les moyens des Français ». Mais il jeta pourtant le bon pavé dans la mare. En effet il dit son malaise à entendre toutes les belles déclarations  guerrières qui se succédaient mais qui au bout du compte n’empêchait pas que sur le terrain seuls les Français se trouvaient là. Les autres parlent. Et c’est tout. En effet. Comme ce néant ambulant de baronne Ashton, sommet d’une bureaucratie diplomatique dont elle attendait que la fonction créa l’organe et qui se résume à une couteuse nullité. Car il y a tout de même deux ans que tous les signaux d’alerte ont été donné en Europe sur la situation au Mali. Et pas que là ! Les grands esprits et la pauvre baronne en restèrent à la seule chose qui compte à leurs yeux : l’imposition de gré ou de force d’accords commerciaux de libre-échange. Ceux-là même qui disloquent ce qui  reste d’Etat après dix années de politique violente d’ajustement structurel sous la houlette du FMI et de la banque mondiale. Un train-train libéral tellement aveuglé qu’il continue pendant que l’effondrement de l’état malien en signifie l’insondable cruelle stupidité. Même l’ONU a déclaré que ces accords étaient de nature à mettre en péril l’économie des Etats concernés. Mais quoi ? L’ONU, pour ces gens-là c’est pour faire la guerre avec bonne conscience. Pas pour donner un avis économique. Le jour même où ce ramassis de bavards sans consistance avait achevé leur « débat » arrivait dans les tuyaux du vote un rapport concernant l’approbation de tout le train d’accords avec les pays d’Afrique qui ont cédé aux injonctions européennes. Les récalcitrants sont en cours d’intimidation et sous le coup de diverses menaces comme celle de se voir fermer le libre accès aux marchés européens ! Une audace protectionniste réservée à quelques-uns donc. Telle est « l’Europe qui nous protège ». Ce matin j’ai appris que l’Europe allait réfléchir aux mesures à prendre pour former l’armée malienne. Scrogneugneu, on va voir ce qu’on va voir ! La baronne peut aller piocher des idées auprès des USA qui ont déjà dépensé des millions de dollars dans cette formation pour ces officiers maliens qui sont maintenant en guerre contre l’armée régulière. Les gringos sont les rantanplans militaires de la planète.

Le jour de la guerre juste, urgente et bienfaisante.

Quand la guerre commence, amis lecteurs, sortons notre barda de combat. Je ne parle ni d’armes ni d’aucune des impédimentas d’une armée en campagne. Je parle de notre modeste cerveau et de nos capacités d’analyse et de mémoire. Et aussi de nos capacités d’empathie. 

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Mali : ils le savaient avant

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Oui, j’ai bien écrit « empathie ». Les dévastations de la guerre, les ruines et les plaies, les morts et les blessés, sont davantage que des quantités que les nombres résument. Dans la guerre davantage que dans n’importe quelle autre calamité tout est humain. De tout cela, des êtres humains sont responsables, ce sont eux qui commencent la scène, qui la finissent, eux qui sont les causes et vivent les effets. Nous, qui ne sommes pas sur le front, ni sous le feu des combats mortels, nous sommes pourtant pilonnés là où nous sommes disponibles. C’est-à-dire dans notre imaginaire et dans notre capacité à comprendre ce qui se passe. Car c’est bien là que tout se joue pour nous si nous voulons y trouver notre place et notre accomplir nos devoirs de citoyen que tout concerne. Quand la guerre commence les étiquettes volent dans l’air et se collent comme des mouches sur les points de vue qui s’expriment. Le paysage est construit au premier coup de feu. D’un côté les « pour » de l’autre les « contre ». D’un côté les patriotes de l’autre les tireurs dans le dos. Les guerriers et les défaitistes. Et ainsi de suite. Le paysage de l’esprit en temps de guerre semble contraint au noir et blanc.

La première fois j’en fus tout culbuté. Penser de façon autonome exigea un énorme effort de contrôle de soi et une obsession de la documentation qui confinait au bachotage. Ce fut pour la première guerre d’Iraq. Je m’y opposais. J’avais du cran. D’abord parce que le président Mitterrand en était. Ensuite parce que les bienfaits attendus de la guerre était très évidents. Non seulement l’odieux Saddam Hussein allait devoir évacuer le pauvre petit Koweït mais en plus les monarchies du golfe, à commencer par celle du Koweït, allaient ensuite se tourner vers la démocratie et le respect du droits des femmes en particulier. Mais j’y ai pris le goût de penser tout seul et de tenir tête de tous côtés. Ce fut bien utile quand je me suis ensuite opposé à la guerre en Somalie contre « l’ennemi public numéro un » des Etats unis et de l’occident, le général Aïdid, épisode et ennemi dont malheureusement personne ne se souvient. Là encore il fallait de l’audace car il s’agissait de sauver les somaliens de la famine, rétablir l’état et la démocratie. Puis ce fut guerre d’Afghanistan contre le mollah Omar et les odieux talibans de ce temps-là. Mon incroyable refus à cette occasion montre bien que je suis « toujours contre tout », même le meilleur, puisqu’il s’agissait quand même de sauver la démocratie, de rétablir les droits des femmes et je ne sais plus quoi d’autre encore très bon et très juste. Du coup à la deuxième guerre d’Iraq je fus tout surpris de voir que je n’aurais pas à résister tout seul contre le rétablissement de la démocratie, de la paix civile et contre les armes de destruction massive alors que chacune de ces raisons avait paru suffisante, la fois d’avant, pour me faire peindre en munichois avec du goudron et des plumes. Au moment de la guerre de Libye, j’eus droit au goudron et aux plumes de nouveau, mais des deux côtés de la dispute. Après avoir voté au parlement européen un vœu comportant mention d’une zone d’exclusion de l’espace aérien sur décision de l’ONU, je me vis peint en suppôt de l’impérialisme. Mais je fus vite repeint, moins d’une semaine plus tard par le point de vue adverse, en grossier anti-américain et munichois viscéral pour avoir condamné l’entrée en guerre, les bombardements et l’arrivée de l’Otan. Il est vrai qu’il était question de rétablir la démocratie, la paix civile et encore bien d’autres choses excellentes que seul un esprit butté comme moi ne pouvait accepter de soutenir. J’ai dû oublier une guerre où l’autre dans ce petit récit. Il me sert de mise en garde : je suis entraîné, cultivé et sachant. Le son du  clairon n’arrive pas à m’empêcher de penser ni à me faire oublier ce que je sais. Et ce n’est pas parce que la guerre est en noir et blanc que l’intelligence doit s’y conformer. Le bilan des précédentes excellentes guerres à mener d’urgence et sans débat possible est disponible aux yeux de tous. Le souvenir est encore frais de la clameur des louanges précédentes pour les stratèges, héros et grands penseurs des glorieux épisodes précédents. Impossible d’oublier ces civils ampoulés que les mots de la guerre virilisaient jusqu’à l’épectase, ces militaires à la retraite se disputant les plateaux de télé, bref de toute cette faune qui nous accablaient de sa suffisance et de ses certitudes et leur refrain de trompettes ! Leurs clones sont de retour. Allons de notre côté. Continuons à penser. Pour tenir bon il faut comme toujours avoir des principes. Quelle est la légitimité de l’action ? Qui agit, et décide, et de quel droit ?  Quels sont les buts de guerre ? Ça aide pour commencer.

La guerre du Mali est d’abord une guerre. Ce qui se déroule et ce qui se prépare soulève des problèmes techniques et politiques souvent liés -mais pas toujours- et engendre des situations qui ont leur autonomie. De plus, cela va de soi, ce qui se déroule modifie de fond en comble toutes les données politique et les rapports de force antérieurs. Et chaque étape de son déroulement, la guerre réorganise le futur lointain qui lui restera lié. Dans la vie des êtres humains, la guerre est comme un seuil entre deux moments qui obéissent à des lois différentes. Jamais autant qu’après l’enclenchement d’une guerre il n’y a autant un avant et un après. La guerre génère une illusion d’optique extrêmement dangereuse. Elle fait croire que les problèmes sont assez simples pour se régler par la force. Ici vaincre les bandits peints en islamistes ne doit pas faire perdre de vue que la sécession du nord du pays est antérieure à leur arrivée. Quelle a une base très ancienne et que cette affaire implique plusieurs pays de la zone contenant une population Touareg. Je n’ose écrire berbère pour ne pas compliquer l’analyse. Stopper une colonne de pick-ups est une chose. Reconquérir le nord du pays une tout autre affaire. Le reconquérir contre qui ? Les islamistes ou les Touaregs ? Et pour rendre le terrain repris à qui ? Les putschistes au pouvoir ? Des élus ? Donc nous allons organiser les élections ? La définition des buts de guerre est un commencement indispensable.

Hollande avait à peine fini de parler quand j’ai écrit mon communiqué à propos de l’intervention au Mali. On devine que j’ai pesé mes mots. On comprend aussi après ce que je viens de raconter ce que sont devenues toutes les nuances de ce que j’ai écrit : une transcription en noir et blanc. Qui n’est pas « pour », sans condition, sans réserve, sans question, sans mémoire et sans prédiction défavorable est donc « contre ». C’est-à-dire pour « laisser faire ». Donc pour la prise de Bamako par les terroristes, pour la charia, les supplices publics et l’asservissement des femmes. A moins qu’étant opposé à tout cela, mais sans me mettre au garde à vous,  je sois seulement un inconscient des réalités de notre temps « dans-le-monde-qui-change-et-où-il-faut-defendre-les-frontières-de-la-démocratie-et-des-droits-de-l’homme-et-surtout-ceux-des-femmes » devant chaque pick-up rempli de barbus. Amen !

Ceci étant mis en facteur commun contre tout ce que je vais écrire à présent, voyons ce que j’ai osé dire, dix minutes après que Hollande ait parlé. J’ai affirmé que l’intérêt d’une telle intervention pour régler le problème posé au nord de ce pays était discutable. Puis j’ai ajouté que l’intérêt de mener cette opération, alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas en cause selon le président lui-même, est très discutable à moins de se proclamer Zorro de la planète. D’autant plus discutable qu’il y a des armées africaines très professionnelles dans le secteur. Puis j’ai conclu en notant que le fait de décider cela tout seul sans saisir le gouvernement ni le parlement est condamnable. Ce sera mon plan pour poser ici quelques arguments qui valent la peine de marquer une pause dans la marche au pas des esprits et des commentaires.

On a vu pourquoi est discutable l’idée de penser régler par la force et comme une seule question l’agression islamiste et la sécession du nord du Mali. Mais la légalité internationale de l’intervention elle-même n’est pas aussi assurée que le gouvernement veut bien le dire. Contrairement à ce qu'affirment nombre de médias sans l'avoir vérifié, cette intervention n'a été ni autorisée a priori, ni validée a posteriori par l'ONU. Les paragraphes 10 et 11 de la résolution 2085 de l’ONU, demandaient d'ailleurs expressément aux parties engagées dans la planification militaire des opérations (CDEAO, Union africaine, pays voisins du Mali, autres pays de la région, partenaires bilatéraux et organisations internationales) de retourner devant le Conseil de sécurité « avant le lancement des offensives ». Or cela n’a pas été fait. C'est même l'ambassadeur de France auprès des Nations Unies, Gérard Arnaud, qui l'a avoué. Il admet lundi 14 janvier que l’intervention est une « opération française d’urgence » et pas encore une mise en œuvre de la Résolution 2085. Et il ajoute que la question de savoir comment passer de l’une à l’autre est « une vraie question ». En effet, c’est problème sérieux de savoir comment mettre en conformité une opération militaire française avec une mission internationale dont le nom même induit un commandement africain. La seule intervention pour laquelle l'ONU a clairement donné un mandat est celle d'une mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, dite MISMA. Pourtant, de l’aveu même de l’ambassadeur français à l’ONU après la réunion qui s’est tenue à huis clos lundi 14 janvier et qui n’a donné lieu à aucune nouvelle résolution, les contingents africains n’étaient toujours pas arrivés à Bamako trois jours après le début de l’intervention. Notons que, dans les premières heures, l’orchestre médiatique affirma pourtant en boucle que l’intervention se faisait avec la participation de troupes africaines. Notez : en temps de guerre les informations pipeautées circulent vite et beaucoup par le biais des réseaux d’intoxication communicationnels, de la flemme, du panurgisme et de «l’ubris militaris » des médias. 

Les inconditionnels de l’opération « Serval » invoquent l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui prévoit un droit de défense légitime en cas d’attaque armée d’un pays membre. Or la légitimité de l’appel des autorités provisoires du Mali à une intervention française est aussi discutable : l’actuel gouvernement du pays n’est pas un gouvernement démocratique mais le résultat d’un coup d’état mené en mars 2012 par le capitaine putschiste Sanogo. Ce dernier impose maintenant ses décisions au président par intérim Dioncounda Traoré. Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour la tenue des élections qui devaient avoir lieu en 2012. Il nous est donc non seulement permis d’affirmer que la légalité internationale de cette intervention est discutable mais aussi que la légitimité de l’appel à l’aide du gouvernement Malien fait problème. Même si cela n’enlève rien à la nécessité de stopper l’agression vers Bamako, cela montre que de toute façon le problème de départ reste entier. On ne peut commencer sans finir. Et pour finir il faut chasser ceux qui nous ont appelés. Dans son principe même l’intervention contient une logique de substitution de l’autorité au Mali. C’est l’aventure assurée.

Mon communiqué affirmait ensuite que la décision d’intervenir alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas en cause est discutable. C’est le Chef de l’Etat lui-même qui l’a dit dans son allocution en affirmant que «la France sera toujours là lorsqu’il s’agit, non pas de ses intérêts fondamentaux, mais des droits d’une population ». J’espère bien que ce n’est pas la nouvelle doctrine diplomatique de notre pays. Et encore moins sa nouvelle doctrine militaire ! Car sinon la France n’a pas fini d’intervenir partout. De plus, de quel droit s’agit-il ? Et de quelle population ? La phrase de Hollande n’a aucun sens concret. Pourquoi l’a-t-il prononcée ?

Pour finir, mon communiqué condamnait une décision prise par le seul Chef de l’Etat sans consultation préalable du Parlement et sans réunion du Gouvernement. Plus qu’ailleurs, ces instances doivent avoir leur mot à dire dans le domaine des interventions des forces armées à l’étranger. Nul besoin de revenir je crois sur la démonstration. Si le chef des armées est le président de la république, c’est aussi d’après l’idée que cela évite que les seuls paramètres des militaires comptent dans la décision de guerre à prendre. Il fut un temps récent où les socialistes le savaient. C’est d’ailleurs la substance d’un amendement (n°292) qu’avaient soumis les membres du groupe socialiste (signés par deux ministres actuels, Montebourg et Valls, et par l’actuel président du groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale, Bruno Le Roux) au moment de la révision constitutionnelle de juillet 2008. Ils souhaitaient alors que « le Gouvernement informe le Parlement des interventions des forces armées à l’étranger dans les trois jours qui suivent le début de celles-ci », qu’il «précise les objectifs poursuivis et les effectifs engagés» et enfin qu’il soumette «ses propositions au vote des deux assemblées dans les deux semaines qui suivent leur information ». Ils motivaient cet amendement en expliquant que « dans une logique démocratique avancée, il est nécessaire que le Parlement se prononce par un vote ». Le PS a peut-être changé d’avis, moi pas.

L’égalité est une et indivisible

Je veux revenir sur la manifestation du 27 en soutien au « mariage pour tous ». Mes lignes sont destinées à aider à argumenter pour convaincre de faire l’effort de se mobiliser pour la manifestation du 27.

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Je déplore l’inertie du PS qui se contente de parler alors qu’il dispose de tous les moyens lui permettant d’agir pour réussir une mobilisation de masse. Je le déplore d’autant plus qu’il a déclenché la bataille en sachant que le choc serait rude et qu’il y aurait une forte mobilisation des opposants au projet de loi. Rien n’a été pensé ni organisé de façon globale et cohérente. Tout est à la va comme je te pousse. Que ce soit pour la bataille d’influence dans la rue ou pour la bataille parlementaire où les amendements sur la PMA déposés et retirés aggravent l’impression désastreuse de marche à reculons.

Tous les êtres humains sont semblables par des besoins qui fondent des droits universels. De là nous tirons notre adhésion à l’idée de l’égalité absolue en droits des êtres humains. Dès lors nous considérons que la bataille qui se livre dans l’arène sociale à propos des droits des travailleurs est la même que celle qui se mène à propos du mariage et de l’adoption. Dans cette bataille, qui veut l’égalité à un endroit la veut toujours à l’autre. Inversement, qui ne veut pas l’égalité des droits civiques finit toujours par s’opposer aussi à l’égalité des droits sociaux. La bataille pour l’égalité des droits est une et indivisible. 

On peut expliquer historiquement cette indivisibilité, en revenant au point nodal que fût la Révolution Française de 1789 : c’est là que s’est noué le rapport nécessaire qui existe aujourd’hui  entre la lutte pour l’égalité des droits sociaux et celle pour l’égalité des droits civiques. La Révolution fût la première révolution menée par une nation au nom de principe et d’objectifs universels et pas nationaux. Une opposition brutale s’est alors manifestée entre des républicains libéraux qui se battaient pour l’avènement d’une société civile égalitaire conforme à leur conception universaliste de l’humanité et les conservateurs qui souhaitaient le maintien de l’ordre inégalitaire de l’Ancien Régime au prétexte théorique que l’inégalité naturelle avait permis l’établissement de cet ordre. 

C’est cette opposition qui sous-tend aujourd’hui encore la lutte que nous devons mener. La  droite et l’extrême-droite considèrent l’inégalité comme l’état de nature et bien sûr, la nature elle-même comme essentiellement inégalitaire. De Maurras qui affirmait que « l’égalité ne peut régner qu’en nivelant les libertés, inégales de leur nature » à Copé qui reproche à la gauche de « travestir la devise de la République » en se méprenant sur le sens de l’Egalité que nous entendrions comme « égalitarisme » (Discours du 31 janvier 2012), la droite et l’extrême droite ont toujours pensé que l’égalité n’était qu’une pondération nécessaire des libertés, non leur condition première.  Dès lors, pour elles, toute lutte pour l’égalité des droits est une lutte contre-nature, qu’elle soit sociale ou civique. La conception naturaliste de la famille et la vision figée du couple ont cet arrière-plan philosophique et politique. Les adversaires de la liberté du mariage des homosexuels, tels que la droite et l’extrême droite, sont descendus dans la rue dimanche parce qu’ils pensent qu’un ordre naturel va être violé. Comme chaque fois que l’égalité est établie ils concluent que c’est au prix d’une violence contre nature.

Dans la question de la liberté du mariage homosexuel, il n’est donc pas question pour nous de faire preuve de « tolérance » ni même de bienveillance à l’égard des homosexuels mais bien de reconnaître un fait de la raison : tous les êtres humains sont égaux et doivent par conséquent avoir les mêmes droits. C’est aussi pour cette raison que nous ne saurions nous contenter de nous battre pour une loi qui serait vue comme une simple expérimentation. En tant qu’elle revendique et assume l’égalité absolue en droit des êtres humains, notre tâche est de convaincre la société que la lutte pour l’égalité des droits civiques est la même que la lutte pour l’égalité des droits sociaux. Plus forte sera l’adhésion de la société à cette égalité civile, plus forte sera la pression qui pèsera sur les conservateurs en matière sociale.    

 

Lu dans vos commentaires…

247 - Hucher Alain dit le

Les publications objectives sur Robespierre ne manquent pas. Deux récentes, Robespierre, la probité révoltante de Cécile Obligi et Robespierre Portraits croisés de M. Biard et P. Bourdin (sd). Pas des hagiographies mais des livres qui vont provoquer la réflexion.

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396 commentaires à “Penser pendant la guerre”
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  1. A.R dit :

    Qu'aurions nous vu en vous que vous n'auriez pas vu ? Un homme fort, intelligent, cultivé, avec quelques faiblesses aussi, mais ça vous savez... en fait un homme véritable que nous voudrions avoir pour ami et avec qui nous aimerions partager un repas.

  2. rayana dit :

    Hier soir sur France Inter, un Jean-Luc très très en forme qui remet les journalistes en place quand le besoin d'en fait sentir. Très convainquant sur la guerre au Mali, la lutte des classes, la prédation de la finance, l'obligation écosocialiste, les enjeux du FdG. Il a réussit à garder la parole et dérouler ses arguments. Bravo ! Si on l'entendait plus souvent à des heures de grande écoute, si on le confrontait avec d'autres contradicteurs PS-UMP, si les gens l'écoutaient sans à priori je suis sûr que nos rangs gonfleraient rapidement. Ces interviews sont à diffuser et commenter largement !
    A nos godasses, résistance !

  3. etienne dit :

    @ tous
    Croyez vous vraiment que Merkel va gagner les élections législatives ? Sinon intervention magnifique hier sur France Inter !

  4. Delorca dit :

    Jean-Luc tu as oublié l'intervention de l'OTAN au Kosovo dans ta liste des guerres. Pourquoi ? La France en était pourtant. Et tu étais au gouvernement.

  5. vaz jean-philippe dit :

    Le PS ne mobilise pas pour le mariage pour tous, ce serait donc à nous de le faire? Mais pour se mobiliser encore faudrait-il être convaincu du bien fondé de cette mobilisation. Non sur le fond, celui d'une lutte pour l'égalité des droits, mais sur la forme, se mobiliser pour un projet de loi qui va être adopté. De plus, nous avons déjà manifesté à de nombreuses reprises en région (la dernière le 19 janvier) et cet appel à la mobilisation générale pour le 27 me semble être en décalage avec d'autres sujets (accords de Wagram, Campagne anti austérité du FdG, guerre au Mali, N-D Landes, etc). En d'autres termes, si le but recherché est de contrer la manifestation des antis, cela risque d'être un flop, donc contre-productif. Cela ne veut pas dire que le terrain est abandonné, mais que stratégiquement, l'utilité d'une telle (énième) mobilisation sur ce sujet me semble plus que discutable. Jean-Luc est une tête de bois, il semble omettre le fait qu'il n'est pas le seul dans ce cas, j'espère qu'il ne tombera pas de haut, si comme je le pense (et non, le souhaite) la mobilisation du 27 n'est pas à la hauteur de ses espérances. Prendre la température de ses propres troupes peut être une bonne chose avant d'engager une bataille et le rôle d'éclaireur n'implique pas que l'on soit suivi aveuglément. Personnellement sur ce coup, je n'en serai pas. D'autres en seront, tant mieux...

  6. lemetayerv dit :

    International : la guerre au Mali. Plutôt que de demander pourquoi la guerre au Mali. Faisons notre analyse que ce film "Bamako" reflète bien. Posons nous la question pourquoi les pays africains se révoltent les uns après les autres. Faisons attention à ce qu'en disent les médias, qui traitent de terroristes - aussi bien "le fascime sous couvert religieux ou non" que "le peuple (qui comprenant que ce système éoconimique les tue) se révolte". Ce mot si facilement galvaudée même sur notre propre territoire concernant notamment certains opposants à l'aéroport de NDDL (mot entendu plusieurs fois sur les ondes). D'autre part, l'Afrique ne serait-il pas le continent pilote de se nous commençons à percevoir en Europe notamment en Grèce et qui arrive en France. Ils commencent par le pillage de nos terres sont couvert de modernisations par de grosses infrastructures (superaéroports, mégacentres commerciaux, mégalignes THT, mégacentrales nucléaires, mégaparc d'attraction, mégacentre touristiques, mégastades de foot et de rubgy, mégapiscines, mégapoles, mégabibliothèques, mégamusées...) qui réduisent nos terres cultivables ou naturelles à peaux de chagrin qui nous amènera la famine (ça ne vous dit rien !). Sans compter l'emploi qui nous impose avec brio, compétitivité, flexibilité, précarité, l'esclavagisme n'est pas loin (ça ne vous dit rien non plus !). L'Odre Mondiale ou l'oligarchie Mondiale appelons ça comme on veut, on peut dire qu'il ou qu'elle avance bien pour un "génocide planétaire économique" qui ne dit pas son nom mais progresse inévitablement face à notre léthargie mondiale malheureusement aussi. Si la Grèce en est arrivée là (voir émission : Evoyé spécial : "la grande braderie) c'est que comme nous, ils n'ont pas voulu voir car chacun voulaient certainement s'en sortir seul maintenant leur pays se vend par parcelles. Conclusion ne rien voir, se voiler la face ne fera que renforcer et accélérer ce pouvoir peuplivore.

  7. François dit :

    Concernant Robespierre, vous pouvez toujours également lui conseiller la récente biographie que lui consacre Cécile Obligi : elle est claire, laisse parler les faits sans prendre position, et surtout laisse parler Robespierre lui-même en donnant de larges extraits de ses écrits. De la prose du XVIIIe siècle à laquelle un amoureux du style comme Luchini ne devrait pas être insensible…

  8. gerald rossell dit :

    La petite vidéo est un bijou.
    Merci pour cette fulgurance.

  9. Ydaho dit :

    Mali : avant, il y avait des morts, maintenant il y a des morts, et après il y aura encore des morts. Voilà pourquoi, perso, je n'ai pas vraiment d'opinion a ce sujet. Comment être franchement pour ou contre ? Voilà aussi pourquoi j’apprécie la position du Front de gauche.
    Mariage : je me demande parfois, combien de "serfs" et personnes "lambda" du peuple d'en bas étaient étonnés (a l'époque) que l'on puisse penser que dorénavant ils auraient tous les mêmes droits ? Combien d'entre eux se sont révoltés contre l'idée même de la révolution ? (Bretagne ?). Les questions s’empilent a ce sujet ! Alors oui, je suis de votre avis, c'est une question de droit et d'égalité, point final ! Je suis réellement de gauche, et donc je défends l'égalité pour tous. Quand aux arguments des contre, ils sont un florilège de contre vérités et de mensonges (parent 1 et parent 2 en est un, par exemple) et quand on voit C. Boutin glorifier Louis XVI, son amour du peuple et de la religion, franchement, j'ai pas envie de me trouver de son coté. Idem pour les sous marins d'extrême droite que sont FB, son conjoint et les autres ! Sans parler de civitas.
    Quand aux accords scélérats du Medef, il sera bien temps d'en parler lorsque le projet sera débattu au parlement. A chaque jour suffit sa peine !

  10. justin dit :

    « tous les êtres humains sont égaux et doivent par conséquent avoir les mêmes droits »

    Absolument. Et c’est justement pour cela qu’il ne faudrait pas oublier le droit pour un enfant abandonné d’avoir des parents. Il me semble donc que le droit à l’enfant, s’il peut rejoindre et épouser le droit pour l’enfant d’avoir des parents, peut aussi parfois, s’y opposer. Dans ce cas, selon moi, c’est le droit du plus faible, de celui qui n’a pas le choix, qui doit primer. Pourquoi dis-je cela ? Justement parce que je suis directement concerné par cette question de l’abandon et de l’adoption. Quelle est la souffrance, la blessure d’un enfant abandonné ? Je précise que c’est une blessure et non pas une cicatrice. La blessure fait plus ou moins mal, parfois on l’oublie, mais elle est toujours là. Elle se résume ainsi : Qu’ai-je fait, pour que mes parents, ceux qui m’ont conçu, ne s’occupent pas de moi et qu’ils ne m’aiment pas assez pour me garder auprès d’eux ? De cette question nait non seulement une grande souffrance, une fragilité, un terrible manque assurance et ce quelque soit l’amour que donneront les parents adoptifs, mais nait aussi un incroyable besoin de normalité. Qu’on le veuille ou non, la normalité, la plausibilité, reste d’avoir un papa et une maman. Et en tout cas, elle se pose ainsi pour un enfant abandonné.
    Malgré donc, tous les efforts sociétaux supplémentaires qui seront apportés (avec plus ou moins de bonheur) à un enfant adopté par une couple de même sexe pour faire valoir la normalité de leur relation, il se posera un autre dilemme à l’enfant. J’ai été abandonné par ceux qui auraient du m’élever, qui donc a décidé que je devais être adopté par un couple qui n’aurait pas pu me concevoir ? Qu’ai je fais (de mal) pour une seconde fois être hors norme ? La question peut paraitre brutale. Elle se pose pourtant. Je me doute qu’une partie des lecteurs vont trancher dans le vif : « homophobe ! », « reac d’extrême droite »...
    Ceux qui m’auront lu ici ou ailleurs, à d’autres reprises, devraient pourtant avoir lu des commentaires à la gauche de la gauche. Parfois peut être même, à la gauche de JL Mélenchon. Donc s’il vous plait, pas ce genre de réactions. Et, comme je vous le dis, j’écris d’abord comme directement concerné par les questions de l’adoption, la vivant.

  11. marianne31 dit :

    «Qu'aurions nous vu en vous que vous n'auriez pas vu ?»

    Un grand humaniste, de ceux dont la parole est indispensable dans le monde actuel et un homme politique de grande envergure. De ceux qui relèvent le pays après tant d’années de gouvernements sans grands projets.
    "L'Humain d'abord" un beau et grand projet qui doit nous mobiliser tous.
    Merci JL Mélenchon pour tout ce que vous êtes.

  12. Poncet dit :

    "En temps de guerre, la première victime est la vérité".

    Sun Tzu (général chinois, 544–496 av. J.-C.), l'Art de la guerre.

  13. j-jour dit :

    Ca m'inquiète un peu de trouver comme analyse détaillée contre les accords du Médef sur Internet surtout le travail de Gérard Filoche, membre du BN du PS, bien que ce soit un peu son métier, certes, et pas grand chose venant du FdG.

  14. Chantal Catherine dit :

    Merci pour ce supplément, Jean Luc (finalement j'arrête le Monsieur), vos paroles m'apportent quelques réponses sur les terroristes, les rebelles, les intégristes, les révoltés. Mais elles m'apportent aussi une ouverture vers d'autres réflexions. J'aimerai avoir le cerveau aussi efficace qu'un ordinateur pour pouvoir traiter toutes ces informations. Je suis admirative de votre capacité (et un peu jalouse aussi) et je comprend qu'il n'existe une seule chose : apprendre, toujours apprendre, tout le temps apprendre. Je suis contre la guerre en général et encore plus quand c'est nous les français qui allons la porter dans d'autres pays. Avant, il y avait l'ONU comme force de régulation. Où est-elle cette force de l'ONU ? J'aimais bien l'idée d'une force de paix pour aider les belligérants à s'entendre en eux. Quand aux bombardements, il faudra m'expliquer comment une bombe qui tombe sur le 25 rue tartempion (infesté par le diable), ne touche pas le 24 ou le 26 de cette même rue.
    En ce qui concerne une manifestation musulmane "oui à l'islam, non à la charia", je ne rêve pas trop, mais a t’on déjà vu des catholiques manifester "oui à la chrétienté, non à Chardonneret" ? Je ne crois pas que le problème se règle de cette manière. Je mesure à quel point la France peut s'enorgueillir d'avoir séparé l'église et l'état. Ça évite d'utiliser des arguments sois-disant religieux pour justifier l'injustifiable : la guerre, l'inquisition, la charia dans son interprétation intégriste et soumettre le peuple à des lois iniques et divines.
    Dernier point : je me suis beaucoup amusée sur votre présence à GQ et comme d'habitude j'ai admiré votre habileté à utiliser un sujet somme toute futile en leçon d'amour de la vie sous toutes ses formes.

  15. bourdier dit :

    Si j'étais femme malienne, je ne pourrais qu'accepter des troupes françaises. çà n'est pas la solution miracle. Mais qui peut prétendre avoir une seule réponse ? Bien-que sympathisante Front de Gauche j'ai quelque difficulté à approuver les propos de Jean-Luc Mélenchon sur ce sujet si grave.

  16. jorie dit :

    Mondain Mélenchon ? J'adresse ma réponse à tous les camarades suspicieux! N'oubliez jamais l'enjeu du PG :gagner les coeurs et les consciences. Ne jamais cibler les personnes mais exploser le système par la subversion et celle ci commence...par la tete, comme la pourriture qui commence toujours par la tete ! Après tout ce que Jean-Luc Mélenchon a subi dans son parti,hors de son parti et pendant toutes ces campagnes, et nous avec, avec cet effort immense de rassemblement et de pensée originale,solitaire, contre vents et marées, quelle abnégation personnelle au nom de la cause du FdG face à certains qui l'ont parfois démoli sur les plateaux. Pensez-vous une seconde qu'un tel bonhomme soit "corruptible"? Impossible. Pour le MALI: nos soldats sont en train de risquer leur peau là bas.On peut rester "critique" sans jamais oublier la décence. Jean-Luc Mélenchon parle d'empathie sur l'horreur de toute guerre qui fait que jamais APRES ne sera comme AVANT, d'où la gravité d'une telle situation. IL parle aussi de l'arnaque de l'urgence. De l'improvisation et du baratin soldatesque qui empeche de "penser" et transforme tout en Noir et Blanc, une vision binaire bien étroite. Il développe une pensée critique, argumentée des enjeux cachés. A nous de réfléchir tout le temps sans se scotcher sur le "pour ou contre". Il est clair que le FdG n'aurait pas procédé comme Hollande adulé betement en "chef de guerre", comme si c'était l'oméga de la géopolitique et de la "stature" présidentielle. La France est en guerre et c'est dangereux. Est-ce sous la pression de l'Otan? est-ce pour l'uranium? est-ce pour défendre un état putschiste ? ou pour les populations? ne serait ce pas un piège tendu par les américains?qu'en sait on exactement de tout ça ? Est-ce que ces djihadistes cherchent un "territoire" et qu'on les a stoppés ? ou est-ce qu'on continue sur la ligne du combat des civilisations lancé par la croisade Bush ? Faut il mettre dans le meme sac les touaregs,leurs revendications avec les terroristes ? Est-ce un hasard si on se retrouve seuls, aurait on un droit territorial sur cette zone ? a-t-on voulu afficher cette primauté ? Vous savez bien qu'on ignore le fond des choses, en tout cas,je suis persuadée qu'on s'est mis dans un bourbier dont on ignore tous les contours et qu'on est en 1e ligne. Avec tous les problèmes qu'on a en France et en Europe, et qui remettent en cause notre souveraineté, j'estime que cette aventure tombe très mal. Restons très vigilants.

  17. reneegate dit :

    Ne pas oublier ta position quant à notre intervention en Cote d'Ivoire car Charles Blé Goudé vient d'être enlevé au Ghana et incarcéré à Abidjan. Seule sa notoriété peut désormais le protéger des tortures pratiquées quotidiennement dans les geôles de Ouatara. Notre gouvernement fermera les yeux car c'est la CI qui vient de signer les accords de libre échange (APE) que tu dénonçais sur ton blog de député européen.
    Ensuite concernant notre président désormais belliqueux, à la question "que comptez vous faire des islamistes capturés?" il réponds "les détruire". On a appris le langage codé de la hiérarchie militaire lors du procès Mahé : "rouler doucement" se traduit par une mort par étouffement. Imaginons donc comment sera interprétée la réponse du président de la république, chef des armées, sur le terrain.
    Enfin il faut faire attention avec le mot "libéral" car durant la révolution les libéraux (dans son usage actuel) étaient les Girondins, sociaux démocrates, représentants de la bourgeoisie mobilière, va t'en guerre jusqu'au bord de l'abîme, chassés du pouvoir par les républicains, Robespierre à leur tête. Toute ressemblance avec des personnages actuels ne serait que fortuite.

  18. jeanninej dit :

    Delorca dit a9 h 07
    Jean-Luc tu as oublié l'intervention de l'Otan au Kosovo dans la liste des guerres ?

    Souvenir, souvenir. Je me rappelle, lors du massacre du marché a Sarjevo, ne pouvant dormir a 3 heures du matin, j'écris un appel au secours au Président Mitterrand,ne pensant pas avoir de réponse. Et bien, si j'ai toujours la lettre de Gaetan Gorce, alors Secrétaire a l'Elysée, m'expliquant la politique de l'Etat francais. Nous (pauvres) citoyens, nous nous indignons, nous manifestons, nous ne sommes dupes de rien, mais quoi, quels résultats ? Que nous restions hésitants ou pas sur la position ou l’action de nos gouvernants actuels, la guerre pour moi est le dernier moyen d'action. Et comme je n'ai jamais de certitudes sur ce genre de sujet par l'ignorance dans laquelle on nous maintien j'ai aussi un rejet profond de l'islamisme radical qui pratique la charia, mais ce qui n'est surement pas le souci majeur de nos chefs de guerre. Dans ces conditions j'aime lire les billets de mr Mélenchon pour avoir un éclairage sérieux et je ne crains pas non plus les commentaires très politiques de Denis F sur ce blog.

  19. Laurent S dit :

    Le mariage pour tous n'est qu'une étape dans la sécularisation de l'union civile. Je cite ici Jacques Derrida avec qui je suis d'accord : "[...] Si j'étais législateur, je proposerais tout simplement la disparition du mot et du concept de "mariage" dans un code civil et laïque. Le "mariage", valeur religieuse, sacrale, hétérosexuelle - avec voeu de procréation, de fidélité éternelle, etc. -, c'est une concession de l'Etat laïque à l'Eglise chrétienne - en particulier dans son monogamisme qui n'est ni juif (il ne fut imposé aux juifs par les Européens qu'au siècle dernier et ne constituait pas une obligation il y a quelques générations au Maghreb juif) ni, cela on le sait bien, musulman. En supprimant le mot et le concept de "mariage", cette équivoque ou cette hypocrisie religieuse et sacrale, qui n'a aucune place dans une constitution laïque, on les remplacerait par une "union civile" contractuelle, une sorte de pacs généralisé, amélioré, raffiné, souple et ajusté entre des partenaires de sexe ou de nombre non imposé.(...) C'est une utopie mais je prends date. [...] ". Jacques Derrida, "Je suis en guerre contre moi-même", Le Monde, 19/08/2004, entretien repris dans l'édition du 12/10/2004

  20. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Mélenchon, homme politique de l'année du magazine GQ, s'est très bien tiré de sa présence à cette cérémonie, la cravate rouge tranchait bien entre les nœuds papillon de représentants du néolibéralisme Yannick Bolloré (businessman de l'année) et Xavier Romatet (pdg de Condé Nast). Je regrette qu'il n'ait pas mis à sa boutonnière le triangle rouge (symbole mémoire des prisonniers politiques des camps de concentration nazis et racine de notre résistance).
    Dans l'album photo de GQ consultable sur leur site il manque une photo, Mélenchon aux côtés du mathématicien de l'année, Cédric Villani, avec qui j'espère qu'il a pu s'entretenir.
    Idris Elba avait aussi une cravate rouge et un sans culotte rouge (fortuit, symbolique ou retour du refoulé ?)

  21. manoupil dit :

    Totalement d'accord, le militant que je suis abonde en ce sens, déplorant trop souvent que les communications du Parti de Gauche ne soient pas aussi limpides que les explications de texte de Jean-Luc Mélenchon qui fait l'effort de se rendre accessible à tous.

  22. Christian B dit :

    Que certains grands spécialistes du projet de loi se rassurent, les appellations parent 1 ou 2 ou a ou b, ne sont pas clairement tranchées, d'ailleurs comme d'hab, la description des projets de loi est toujours volontairement alambiquée.
    Mais le cœur du sujet est très bien décrit par Justin 160, c'est ça l'égalité des droits, le droit du plus faible.Le droit de l'enfant adopté d'avoir un Père et une Mère. Ce droit est déjà bafoué depuis 1966, car un célibataire peut adopter, et cette loi entérine cette injustice pour l'enfant.
    Voilà pourquoi toutes les rhétoriques et les effets de manches, de voix et d'agitation gauche, tomberont toujours à plat, face au mur de l'injustice la plus crasse. Il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête, il ne suffit pas de crier "goretement" des mots de gauche, si l'on refuse d'écouter et de voir la réalité des situations, pour agir en humanité.

  23. Sinorodon dit :

    "Moi aussi j'ai été scotché", écrivez-vous, cher Jean-Luc Mélenchon. Question de style ! Scotché, je le suis moi aussi, par cette hypotypose de vos échanges avec ce "réactionnaire assumé" de Luchini. A cette réserve près que, eu égard aux morceaux de bravoure qui auront forgé la réputation du quidam, j'oserais peut-être me permettre un léger doute quant au caractère stichomythique que vous vous employez à reproduire de ce duel à fleurets mouchetés avec celui que vous veniez tantôt de promettre au sort d'émigré, pour peu que votre tentative récente eût été couronnée de succès, bien entendu. Ce qui ne fut malheureusement pas le cas, pour notre plus grand dam assurément. En vertu de quoi nous nous en tiendrons à l'exode de l'autre, dont la fuite ne semble pas avoir été entravée par l'impédimentas, assuré qu'il était de trouver, à l'Est, et le gite et le couvert. Maintenant, s'agissant de "l'ubris militaris", j'ai, je l'avoue, un peu pioché, vu que ça vient possiblement du grec (hubris, hybris) pour stigmatiser la démesure des médias va-t-en-guerre et que ça m'inspire, à moi, "La piémontaise" (comment veux-tu que je t'embrasse…) que j'écoutais naguère sur mon pick-up - phonographe. "Mets deux tunes dans l'bastringue…". J'étais avec vous chez "Tous politiques". Ce Leparmentier est imbuvable.

  24. Antraigues dit :

    Pour info, Fabrice Luchini, est un grand admirateur de Philippe Muray, célèbre écrivain et essayiste libéral – libertarien, dont il donne lecture au théâtre Antoine, mais aussi de Louis Ferdinand Céline. Ceci n’enlève rien au talent de Luchini (au contraire), mais permet de mieux le cerner. J’ai donc du mal à l’imaginer un jour adhérent aux principes de la révolution citoyenne …
    Bravo Jean-Luc Mélenchon pour ce superbe billet et pour votre intervention sur France Inter hier soir.

  25. fitz31 dit :

    Jean-Luc Mélenchon est très bon face aux "artistes" ou au monde du show business, il est très bon face aux journalistes et au médias, mais il a du mal à prendre le dessus nettement sur les autres professionnels de la politique. Est-ce seulement humainement possible de mettre à mal sur la forme ces gens (car malheureusement, à la télé, c'est pour la plupart d'entre nous, la "forme" qui reste dans les esprits, plus que les détails techniques, qui s'oublient), je pense notamment ici au débat avec Cahuzac. Ils sont parfaitement briefé, huilé et formaté pour ce type d'exercice (débat politique), et sont des professionnels du sophisme, de l'argument invérifiable entonné avec aplomb, de la maitrise parfaite de leur ton et de leur humeur, juste ce qu'il faut de fermeté, ou d'émotion, selon le besoin, ils ne semblent ainsi jamais pris en défaut, même quand leur positionnement est totalement intenable sur le fond.
    Il y'a eu plusieurs cas de débat avec des politiciens ou on a vu que Jean-Luc n'arrivait pas mettre à mal cet inaltérable sérénité qui semble animé ces professionnels de la communication politique.
    Soit Jean-Luc se met sur le même niveau et il déplait à ses sympathisants qui le voudrait plus agressif, soit il reste plutôt naturel et il passe pour l'énervé face au mec calme et responsable.

  26. marc dit :

    Bonjour, Mr Mélenchon
    Là où je n'arrive pas à comprendre, c'est comment vous faites pour ne pas péter les plombs. Moi je gueulerai comme un fou, de toute manière il ne vous ferons jamais plus de mal qu'il n'en font aux autres, vous pouvez le faire et je pense que vous êtes le seul, à pouvoir le faire. Alors gueulez un bon coup, qu'on vous entende à l'autre bout de la terre, que le monde c'est de la m****, que des millions de militants en on marre de cette mafia, et je sais, que vous le savais, que beaucoup sont tombé sous les balles des meurtriers, payé par ces barons du banditisme, qui tiennent la bourse. Mais gueulez, il faut leur péter les oreilles, au journaliste et les renvoyer, lire du Krishnamurti et pas du pif gadget, du Rousseau et pas du politicard à deux balle, ou est l'intelligence?
    Je le sais, vous en avais, allez Monsieur, vous savez mourir, c'est qu'une seul fois, mais jamais le faire, c'est le regretter à jamais. Gueuler avec toutes l'intelligence du coeur, je le redis vous êtes le seul, alors ou allons nous?
    Tout le monde le sais, mais tout le monde s'en fout, Merde, quoi, le peuple c'est qui? Ce sont c'est gadgetman, ne me dites pas que le militant va se contenter de béton et de Macdo pour ce sentir libre, je ne peut pas le croire, si l'on ne fait rien, c'est déjà que la pente est glissante, c'est toute la cordée qui dégringole, alors perdu pour perdu, gueulé, pour une fois faite le fort et dur, comme un père qui n'a plus rien a perdre, comme une mère qui se mettra devant un char, comme un politicien qui n'a peur de rien, même pas de la peur, parce qu'il la compris, qu'il n'y que la vie qui compte et que pour cela, il donne la sienne à ces vautours, qui font leurs boulots avec des œillères, formaté le trouillomêtre au plafond, tenant le frocs pour ne pas pleurer. Mais vous le savez, qu'importe si après on vous traite de traitre, qu'est ce vous en avez à foutre, vous serez le plus heureux des hommes pour avoir essayer de tout changer. Gueuler s'il vous plait, avant un peu de Zen, beaucoup de repos, une voix clair et les mots, tout cela vous l'avais ou est le reste? Vous seul pouvais le savoir.
    no militant, mais j'aime notre planète qui lentement agonise, il faut tout revoir tout changer et on aurai du le faire depuis longtemps, moi ici dans mon carré de terre, j'en parle et j'en parle à qui veut bien entendre, mais souvent, c'est des gros yeux psychiatrique que je vois, la réflexion naturel du médecin...

  27. gerald rossell dit :

    @163 j-jour
    En parlant d'analyse, le Filoche devrait faire la sienne car beaucoup constatent qu'il est victime d'un dédoublement de personnalité.

  28. marc dit :

    J'oublie, je te mettrai un paquet de psychiatres au banc des accusés, complice des lobby pharmaceutique. A toi de jouer, que veux tu qu'on face de plus, de l'amour ils ne savent pas ce que c'est.
    a+

  29. chaussin dit :

    Bonjour,
    Entièrement d'accord sur le Mali par contre sur le mariage pour tous je ne suis pas convaincu. Tous les êtres humains doivent avoir les mêmes droits, c'est fondamental, aussi je me pose la question de savoir si on a le droit de décider qu'un enfant aura deux mères ou deux pères. Bien sûr cette situation existe suite à des recompositions et à la possibilité d'adopter un enfant par des célibataires, ce qui est curieux. Peut-on décider qu'il y aura des enfants n'ayant pas le même droit, père et mère, en votant cette loi. Que l'on améliore le pacs pour avoir les mêmes droits en cas de décès ou de séparation que le mariage, c'est normal mais pour l'adoption ça ne découle pas du principe que chaque être humain doit avoir les mêmes droits. Le mot mariage sous entend la rencontre de deux pôles différents, c'est une notion sexuée. En fait ce n'est qu'une question de vocabulaire et là comme ailleurs on a l'impression d'un manque de réflexion pendant les année d'opposition, on improvise pour faire moderne puis on dit que les maires pourront ne pas appliquer la loi. Pas très sérieux et pas très mobilisateur.

  30. turmel jm dit :

    fitz 31@ 175
    Pour beaucoup de non initiés Mélenchon passe tout simplement pour un mec humain qui s'insurge face à la froideur et s'offusque devant l'injustice. Sans cette dimension même avec la force militante,impossible de réunir 4 millions de voix. Tout le reste n'est que supposition.

  31. BARDY jeannine dit :

    Mr Mélenchon de vos blogs. J'aime beaucoup, je suis âgée de 78 ans, et mal gré mon manque d'instruction je vous ai lu avec plaisir même deux fois. Enfin quelque chose de réfléchi et de sérieux, contrairement à tous les philosophes comme BHL et autres qui prônent la guerre pour se rendre intéressant. J'ai applaudi à votre intervention de je ne quelle réunion et je vous ai trouvé magnifique. Comme je suis contente qu'il y ait enfin un politique qui parle humainement et que l'on puisse estimer. Merci Continuez Mr Mélenchon, il faut réveiller tout ce monde de fous qui croient détenir la vérité. Bravo et merci.

  32. eric91 dit :

    Très cher et estimé Jean-Luc,
    J'ajouterai ma modeste et très profonde admiration de ta brillante intervention face au parterre de belles personnes lors de ta reconnaissance officielle comme homme politique de l'année.
    Mais lis-tu aussi les voix qui s’expriment ici ? Celles qui disent, sans mériter l’opprobre d'être taxées d'homophobie, leur désaccord avec la primauté donnée à une loi mal ficelée comme tout le reste émanant du Parti Socialiste concernant le mariage homosexuel ? Ne défendons-nous pas la ligne Maginot, pendant que l'ennemi la contourne avec l'aide des collabos PS et CFDT, et détruit nos droits fondamentaux à une justice sociale, à la santé pour tous, à l'éducation, au travail à la justice tout court et au bonheur ? Pire encore, cela dans une société qui, comme tu aimes à le rappeler souvent n'a jamais été aussi riche ? Décalage total de cette future manif pour un sujet si diviseur ! Il est plus que temps de dénoncer et proposer une lutte concrète contre ce démantèlement implacable qui nous amène au pire ! Le bonheur des homosexuels, comme le nôtre, dépend avant tout du retour à la Justice dans toutes les acceptations du terme et à l'avènement de la sixième que nous sommes prêts à installer dès demain avec toi. Il fait froid dehors, des gens meurent chaque jour de faim, de froid et de désespoir et maintenant de guerre.
    Nos espoirs sont dans le Parti et le Front de Gauche et c'est avec impatience que nous attendons une initiative novatrice et mobilisatrice contre cette société mortifère.
    Résistance peut-être, mais révolution sans doute, et vite !

  33. Michel Berdagué dit :

    Entre famille, opportunisme, carriérisme, c'est sûr que certains et certaines on du mal à partir du parti de la rue Solférino et là il faudrait que chacun et chacune analyse ce que représente un Parti au plus profond. Ce passage, accouchement est difficile à faire, il signifie une autonomie et une distance de cette famille étouffante en astre mort surtout que chez ces mutants vers l'accompagnement et les réformettes l'alternance est la règle et la loi et maintenant qu'il existe un vrai Parti et socialiste qui plus est écologique, ça leur renvoie tout le possible d'être enfin en adéquation avec leur pensée, leur parole donc pleine si l'action est en phase avec le dit, d'où parfois une pulsion contre cette offre et agressivité patente ou aussi latente contre le PG les élèves de Jaurès avec une Martine issue de l'écologie . Mais nous savons que ces "gauches" minoritaires chez les mutants transformés nous lisent et sont très attentifs, mais pour nous ce sont les millions de votants pour cet astre en dérive qui nous importent. Et là la frousse, la peur d'être non qualifiés ces bureaucrates caciques pour les premiers tours. Nous avons l'avenir devant nous et eux ? pas grand chose, en perte d'ascension, en révélation de double langage où les dits de propagandes sont dignes des pires manipulations et mensonges. Cf les vœux vidéo PC et vidéo PG sur la non déclaration de guerre.
    Nous à Metz le 23 aucun double langage énoncé, paroles pleines et structurantes de toutes les composantes du FdG, et ça c'est une libération du vrai.

  34. annie cordier dit :

    Mélenchon et Luchini : Tous deux de grands esprits, chacun dans leur domaine. M. Mélenchon est un tribun, Luchini un littéraire, un homme admirable qui passe sa vie à démocratiser, à rendre accessible les belles lettres et les idées par ses films et ses spectacles. Crotale et mangouste ! Quelle métaphore belliqueuse ! L'idée ne me plait pas du tout.

  35. reneegate dit :

    En témoignage 1500 n'est pas si louche pour une personne seule qui travaille dans sa toute petite entreprise (SARL), pour mon cas c'est un mois faste.

  36. Albert le Rouge dit :

    Cher Monsieur, je vous félicite pour votre prix.
    La France devrait avant d'intervenir dans des pays africains où le pouvoir se succède de clan en clan, dépenser son budget dans des affaires nationales, comme la santé et l´éducation, et les aides aux Français, chaque fois réduites en faveur des aventures internationales.

  37. Doukkali dit :

    Mali. Dans "tous politiques" sur France Inter, hier, J-L Mélenchon nous a invité à pratiquer "l'art de garder le cerveau allumé quand une guerre commence parce que beaucoup l'éteigne".
    Que la lumière soit.
    J-L Mélenchon considère que cette guerre n'est pas une guerre néo-coloniale ni impérialiste bien que la cause en est que "les états se sont effondrés dans cette zone pour la raison que nous les avons appauvri par des accords commerciaux lamentables", définition même du néo-colonialisme et de l'impérialisme réunis. Une question se pose alors, comment J-L Mélenchon caractérise t-il cette guerre menée par un gouvernement "social-libéraliste"? Une guerre humanitaire? Une guerre de libération nationale? Une guerre anti-colonialiste contre "des accords commerciaux lamentables" avec la France? Une guerre de civilisation?
    J-L Mélenchon s'indigne de l'obscurité entretenue par le gouvernement sur les buts de cette guerre. Mais quand il exige la vérité que dit-il : "On ne peut pas nous dire, il y a de l'uranium au Niger et on ne peut pas supporter que des bandes armées s'empare de ces mines qui demain servira à donner des fournitures à d'autres!On est des grands garçons, des grandes filles, on est capable d'entendre ça!"
    Et pour conclure : "Maintenant l'action est engagée. Évidemment que comme tous les Français, je sais très bien que toutes sortes de gens espèrent que la France se prenne les pieds dans le tapis, je sais très bien que nos militaires vont lutter et mourir...donc évidemment de cœur je suis avec eux."
    Comme en Afghanistan, "Lutter et mourir" pour des intérêts qui ne sont pas les leurs? Ni les nôtres!
    Je crains que J-L ne ce soit enlisé dans les sables mouvants de la guerre du Mali.

  38. jeanninej dit :

    @Justin 160
    Si je peux me permettre, le chagrin t'égare ou plus exactement tu n'as pas réglé ton problème. Les questions que tu poses ou que tu te poses n'ont rien a voir avec le mariage homo. Pour avoir connu dans ma propre famille le problème d'un enfant, le neveu de mes parents qu'ils ont adopté et élevé depuis l'âge de 3 ans, abandonné par sa mère après le décès de son père (mon oncle), il s'est posé les même questions, suis-je hors normes ? Tu vois les mêmes questions. Hétéro ou homo, la flèche empoisonnée était bien la. Rassure-toi, grâce a son intelligence, l'amour de mes parents devenus les siens (et le mien), il est devenu quelqu'un de bien et puis mon frère chéri quoi ! Qu'importe le géniteur, qui deviennent les parents après l'absence de celui ci ou de ceux ci, l'enfant demande de l'amour, encore de l'amour, toujours de l'amour pour devenir un adulte. Crois-moi, rien a voir avec la sexualité des uns ou des autres. Et la je parle pour les enfants dans cette affaire, pour réguler les inquiétudes quand au mariage ou non, libres a eux. C'est pour moi dans l'état actuel de nos lois un droit (rappel République une et indivisible) incontournable.

  39. Christian B dit :

    @188 jeanninej
    La différence entre le discours de Justin et le votre, c'est que l'un est une émanation d'une réalité vécue, tandis que l'autre (le votre) est teinté d'idéologie (décalée), ce qui vous permet de donner des diagnostics à quatre sous.
    Pour le reste, cela a déjà été rabâché, donc relisez bien ce qui est dit, il s'agit de défendre le droit du plus faible, ce qui n'est pas en contradiction avec une union libre avec des droits identiques pour les couples homo, sauf la filiation.

  40. reneegate dit :

    @doukkali,
    Je ne peux pas m'empêcher de réagir face à ces réactions chichiteuses, car il faut quand même comprendre qu'un interview peut très vite dériver, et dans ce cas il est évident que JL ne voulait pas se laisser entrainer vers ce que beaucoup auraient caricaturé. Le fond y était comme vous le soulignez, alors n'oubliez pas "l'art de garder le cerveau allumé".
    @JL
    L'égalité pour tous nous la défendons à chaque manif, depuis longtemps. Cette manifestation dimanche prochain est "casse-gueule". L'heure est grave et pour nous rassembler n'hésitons pas : "Pour une politique de gauche" par exemple. Sinon, pour ma part, je ne bouge pas (c'est une erreur j'en suis convaincu, tout à perdre rien à gagner).

  41. mercadal dit :

    Vos arguments contre l'intervention au Mali sont convaincants. Vous vous prononcez clairement contre les guerres en général, qui n'apportent que davantage de malheurs partout. Vous raisonnez donc comme toutes les femmes ("à part peut-être Mme Thatcher..."). La plupart des hommes réagissent comme les femmes face à la chose la plus importante au monde. Ils veulent la paix ! J'en déduis que les pères pourraient sans doute être de bonnes mères pour leurs enfants. Tout le reste n'est que comédie !

  42. cerise verte dit :

    @169 Laurent
    Merci à Dérida de d'expliquer l'essentiel.
    je n'irai pas manifester dimanche pour le mariage pour tous, la normalisation pour tous, la norme bourgeoise et catholique pour tous. Qu'est devenu ce temps ou les luttes Homo rejoignaient les lutte féministe ?
    Allez, tout le monde rentre dans le rang pour fonder de bonnes petites familles avec des gentils papas et des gentilles mamans. Quelle tristesse ! non je n'irai pas manifester dimanche.

  43. justin dit :

    @ jeanninej 188
    Merci de ta réponse mais ton expérience n’est pas vraiment identique. Dans le cas dont tu parles, il s’agit d’une adoption intra-familiale. Pour autant qu’il y a eu une souffrance, il sait d’où il vient et ses parents adoptifs sont dans le plausible. Ce ne sera pas le cas pour un certain nombre d’enfants avec cette loi et la souffrance ne sera pas la même.
    Si l’enfant a l’un de ses parents naturels qu’il soit homo ne change pas grand chose à mon avis effectivement. L’enfant est juste avec son père et l’ami de son père ou sa mère et son amie. Dans ce cas, effectivement, je trouverais très judicieux d’offrir une sécurisation à la famille homoparentale et la possibilité d’adopter pour le compagnon (ou la compagne). La question est totalement différente si l’enfant est abandonné par ces deux parents. Dans ce cas, le besoin de normalité de l’enfant devrait primer sur le « droit à l’enfant » du couple homosexuel.
    De toute façon le problème va se poser concrètement ainsi. Il y a plus d’adoptants (couple HF) que d’enfants adoptables, même à l’étranger. Les Conseils Généraux se débrouilleront pour gérer l’afflux de demandes dont certainement (hélas) une partie sera des « adoptions militantes ». Ils risquent même d’accorder des agréments à des couples de même sexe de manière plus laxiste, juste pour ne pas se faire taxer d’homophobie et risquer des procédures juridiques. Cela va rallonger les délais de tous. Et comment expliquer à un couple HF qu’il n’aura pas d’enfant, que son agrément est caduc et que, de fait, on a donné une priorité à un couple homosexuel ?
    Qui ensuite expliquera à l’enfant qu’il lui fallait, pour son bien, un papa et un « dady » ou « deux mamans » et pas, comme les autres et simplement un papa et une maman ? Personne. Je crains que l’on arrive là à un droit à « l’expérimentation » sur le dos des enfants abandonnés plutôt qu’à une mesure de justice et de progrès.
    En fin de compte, comme peu de pays consentent à des adoptions homosexuelles, on aura probablement une loi qui sera un peu comme la loi Dalo. Et dans le domaine de l’adoption cela se traduira alors par la généralisation de l'adoption à l’anglo-saxonne : le droit d’adopter revient à celui qui paye. Je ne vois pas en quoi c'est une avancée.

  44. Antraigues dit :

    Bourdier (165)
    Le seul objectif de l’intervention au Mali est de protéger les intérêts – nombreux – de la France dans cette région. Intérêts économiques (uranium, etc), stratégiques … Et si la France a tant attendu pour intervenir, c’est uniquement pour des raisons stratégiques : il fallait laisser les rebelles s’enfoncer suffisamment loin des frontières pour les piéger efficacement. L’opération était donc programmée de longue date. Alors le sort des femmes Maliennes, la lutte contre l’intégrisme, contre le terrorisme, la restauration de la démocratie au Mali, ne sont que de vagues prétextes pour légitimer une intervention dont les seules motivations sont d’ordre économique. Depuis quand avez-vous vu que nous volons au secours des peuples en détresse ?

    annie cordier (184)
    Je vous rappelle les faits. F. Luchini s’en est pris publiquement à Jean-Luc Mélenchon, (c’est son droit). Jean-Luc Mélenchon réplique et argumente : c’est son droit également. Le talent de tel ou tel artiste ne doit pas interdire de critiquer ses prises de position. Je me permets donc de vous redire que les propos de Luchini ne sont pas politiquement anodins, cela n’enlève rien à son talent, mais on a tout de même le droit de ne pas être d’accord. Quand à la métaphore du crotale et de la mangouste, elle est tout à l’honneur de Luchini si l’on considère son esprit acéré comme l’attaque du redoutable serpent. Mais Jean-Luc Mélenchon fait beaucoup dans Kipling actuellement ?

  45. François les bas bleus dit :

    Merci Jean-Luc pour cette prise de position nette et responsable sur l'intervention au Mali, je piaffais d'impatience.
    Enfin une résistance à la pensée unique, ma première réaction a été de penser aux propos de Jaurès : "Une guerre n'est pas la solution, elle est le problème". Tes arguments vont m'aider à contrecarrer mon voisinage qui soutien béatement la boucherie (pour des intérêts une fois de plus géostratégiques et économiques au service du capital). J'aurais apprécié une position aussi claire des communistes qui furent des pacifistes plus marqués dans le passé.

  46. Hans Lejarec dit :

    Le décryptage par le réseau Voltaire du discours du président Hollande devant l'ONU montre à quel point le pouvoir lui monte à la tête d'une part d'autre part à quel point ces choses là sont tracées, planifiées et à quel point il a choisi le camp des puissants contre les faibles, des riches 1% contre le peuple. Quoi de plus jouissif, pour le 1% américain et ses acolytes, que d'avoir donnée naissance au terrorisme il y a trente ans et de voir triompher les effets de cette politique, comme un peu plus tôt les effets de la propagande ultra libérale démarrée il y a 70 ans ? Non seulement on se remplit les poches avec une nouvelle rente née de l'effort militaire payé par les Français, mais en plus on continue à braquer le monde musulman contre les européens affaiblissant l'idéologie républicaine, le concurrent économique potentiel et l'Afrique. Et c'est un socialiste soit disant intelligent qui tombe et nous fait tomber dans le panneau !
    Merci JL Mélenchon de voir juste, de le dire et de porter ainsi notre voix

  47. mouisse dit :

    Merci Jean Luc, pour ces explications. On y voit plus clair et je partage ton point de vue sur la démarche mal préparé du gouvernement PS, sur le mariage pour tous et sur bien d'autres dossiers...
    Concernant l'intervention au Mali, je pense que la France y est encore pour quelques temps. Mais ce qui m'inquiète dans cette affaire c'est que l'on parle de repousser le terrorisme, alors qu'il faut plutôt parler de l'anéantir. En clair pas l'envoyer chez le voisin, pour qu'il revienne plus tard, mais l'empêcher de nuire une fois pour toute. En deux mots, pas de prisonniers.
    Bon courage, et à plus

  48. alain bobards dit :

    La CDU de Merkel est battue dans une election régionale en Basse-Saxe, ex fief de Schroeder (un siège d'avance pour le SPD/Verts). Le problème, c'est le recul de Die Linke de 7,3% à 3,1% et n'ayant plus de sièges dans ce land.

  49. Sniper68 dit :

    Bonjours les camarades du magnifique blog et Mélenchon, revivez l'entretien de notre camarade "commun" dans "Tous Politique" diffusé hier soir.
    Résistance !

  50. justin dit :

    @ chaussin 179
    Je suis d’accord et c’est ce que j’essaye d’expliquer sur du concret.
    Politiquement, je crois juste qu’un lobby homosexuel (et puisqu’on parle de filiation, ce lobby est très inspiré par les méthodes anglo-saxonnes) a réussit à culpabiliser la quasi totalité de la gauche ainsi : « Si vous n’êtes pas totalement d’accord avec nos revendications, vous n’êtes pas de gauche ! ». Cette sorte de manipulation très habile est d’autant plus efficace que la quasi totalité de la gauche (PS en tête) est désorientée idéologiquement : Comme il n’y a plus d’idéal et plus beaucoup de leviers politiques pour agir sur l’économie à force de renoncements, la mobilisation d’un petit groupe permet de camoufler le vide sidérant du flacon du PS. Au moins il y a un petit quelque chose dedans que l’on peut agiter à bon compte.
    Je lis parfois que de telles lois existent ailleurs en Europe. Ce n’est pas étonnant mais je constate aussi qu’elles existent là où l’action politique est affadie et où le ralliement sans condition de la gauche aux thèses néolibérales a précédé le « coming-out » libéral de Cahuzac ou de « Hollande ».
    Si l’Espagne ou la Hollande sont des modèles de progrès, de justice et d’esprit républicain, peut on me l’expliquer ?


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