30jan 13
Dans ce post, il y a vraiment beaucoup de choses. Qui veut juste du commentaire sur l’actualité comme je l’ai vécue s’en tiendront au premier chapitre sur les nouvelles brèves et diverses. Qui veut anticiper les événements à venir liront ce que je leur apprends à propos du rail et des idéologues fous de la Commission européenne. Et enfin, qui n’a pas envie de se faire bourrer le crâne sans réagir, à propos des licenciements chez Goodyear, lira l’argumentaire que je lui propose. Il faut en effet s’attendre à voir être distillée une grosse dose de résignation chez les salariés sur le sujet. L’affaire fonctionne comme dans le cas Renault : il s’agit d’une préparation psychologique à l’arbitraire de l’accord MEDEF-Ayrault. Mais il n’est pas dit que le PS parvienne à faire taire la volonté d’amendements des parlementaires. Bref ceci est un post de combat. Et pour commencer à vous y insérer, voici un lien vers la pétition en ligne pour l’amnistie des syndicalistes qui va faire l’objet d’une proposition de loi soumise au vote du Sénat le 28 février prochain.
Des nouvelles brèves et diverses
Ici il est question de luttes et de manifestations. Celles des salariés qui se sont donné rendez-vous aux Champs-Elysées et devant le ministère du travail. Mais aussi pour « le mariage pour tous » à propos duquel je parle aussi de nos actions avenir. Ensuite il est question des vociférations du PS contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. Et enfin un mot du nouveau document d’orientation adopté par le Front de Gauche après cinq mois de discussion que le PS n’a pas réussi à faire échouer. Pas plus qu’il n’a pu empêcher le dialogue de s’organiser entre le PG et Europe-Ecologie-Les-Verts. Deux claques que le Parti tout puissant s’est infligé du seul fait de son arrogance et de son sectarisme.
Ce mardi, un salarié de Sanofi est mort. Il s’est suicidé en avalant il y a quinze jours une cuillère de cyanure sur son lieu de travail. La lutte est une affaire toute humaine. J’y pensais en parcourant les rangs des camarades de toutes ces entreprises en lutte qui s’étaient donné rendez-vous sur les Champs-Elysées avec les Virgin et aussi devant le ministère du travail autour des « licencielles » venues présenter leur proposition de loi contre les licenciements. Elles ont été reçues par un membre de cabinet. Laurence Parisot, la présidente du MEDEF aurait été reçue par le ministre lui-même, n’en doutez pas. D’ailleurs, la veille, ce fut la réception en grande pompe au siège du PS rue de Solférino ! Deux poids deux mesures. Raison de plus pour tenir bon ! Quand je suis passé saluer les manifestants aux Champs-Elysées, j’ai échangé une poignée de main avec Jean-Pierre Mercier le dirigeant de la CGT d’Aulnay. Lui m’a lancé l’alarme. Les salariés en grève ont besoin d’aide. Des sous ! Il faut donc partout où on le peut monter des collectes pour transmettre le soutien demandé.
A l’inverse, à la manifestation pour le « mariage pour tous », ce qui était frappant cette fois-ci comme pour la précédente c’est l’ambiance extrêmement apaisée qui régnait. Si je le note c’est parce que cela me semble être une caractéristique peu ordinaire pour qui, comme moi, lit dans une manifestation comme dans un livre. Par contraste je viens de dire que nos manifestations sociales sont beaucoup plus tendues. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi nos rangs sont souvent très coléreux puisqu’il s’agit le plus souvent de bataille en défensive contre un recul social. Mais il est moins évident de sentir la raison de l’expressive joie tranquille qui s’exprimait ce dimanche. Je pense que la reconnaissance du mariage pour tous libère la société d’une tension qu’elle contient. La recrudescence des actes homophobes dans la période récente souligne de quoi il s’agit. Je pense que nous n’effacerons pas en un instant ce genre de préjugés ni l’agressivité du refoulé qu’il exprime chez certaines personnes démunies de recul sur elles-mêmes. Mais je me dis qu’il s’agit néanmoins d’un seuil franchi. Je vais en donner l’exemple qui me vient à l’esprit pour décrire cette idée. J’ai l’âge de me souvenir de la période où le divorce était rare. J’ai connu et je connais des sociétés où il l’est toujours quand il n’est pas encore tout simplement interdit. C’est alors la multiplication des situations scabreuses, des pauvres secrets de Polichinelle, des malentendus disloquant les codes sociaux dominants. Ils pourrissent la vie des gens, qu’ils aient à assumer les mensonges exigés par la société ou qu’ils s’y trouvent impliqués. Je m’amuserais volontiers à faire une comparaison qui me fait sourire quand je lis le statut de quelqu’un sur Facebook qui donne comme description de sa situation matrimoniale : « c’est compliqué », réponse rendue disponible par le réseau social lui-même. Quand la société tout entière rend « compliquée » la vie des gens, ce n’est pas du tout de même nature que quand les gens se la rendent compliquée par eux-mêmes. Car il faut s’en souvenir : l’orientation sexuelle n’est pas un choix. C’est un fait qui s’impose à chacun d’entre nous. Je pense que la force de banalisation que contient « le mariage pour tous » aura cette première vertu d’être une thérapie d’apaisement des relations de civilité. Il sera toujours temps, ensuite, de se souvenir que le mariage n’est pas une revendication de gauche.
Philosopher sur ce sujet plutôt que guerroyer ? Pourquoi ? C’est que je crois la partie gagnée au plan législatif. L’enjeu dès lors est de fortifier la victoire par la pédagogie davantage que par la seule force du fait légalement accompli. D’autant que la droite, quoiqu’elle en dise, ne reviendra pas sur la loi ainsi qu’on l’a vu en Espagne après des manifestations autrement plus nombreuses qu’en France. Mais le devoir de pédagogie s’impose. Non pas face à ceux dont la conviction est faite quoiqu’il arrive. Mais en direction de ceux qui ne parviennent pas à se faire une idée stable sur le sujet ou bien sur les questions qui y sont liées. Il faut s’inspirer des décennies de combat mené par les associations impliquées. Leur solitude longtemps. C’est la pédagogie patiente qui a permis la victoire qui s’annonce. Pour nous c’est un sujet particulier de fierté de savoir que c’est Martine Billard, notre co-présidente, qui déposa la première proposition de loi en faveur du mariage pour tous. Le vote de cette loi ne sera pas une faveur accordée mais un combat qui aboutit. Bien sûr reste pendante la douloureuse question de l’homoparentalité. Certes, étrangement, les députés du Front de Gauche ne sont pas unis sur cette question. Ce ne sera pas le seul sujet où nos députés voteront chacun pour soi. Cette étrange règle de la double autonomie permanente des députés vis-à-vis du groupe et du groupe par rapport au Front de Gauche conduit à faire que l’accord se fasse à minima en permanence. Peu importe. Nous nous repèrerons sur les plus en phase avec le programme du Front de Gauche, dans chaque cas. Ici, sachez qu’une fois de plus, Marie-George Buffet, à l’Assemblée, nous représentera bien. Il est cependant déplorable que personne n’ait défendu ses amendements en commission des lois.
Mais le groupe Front de Gauche au Sénat sera unanime pour défendre ces amendements. C’est une bonne chose. C’est conforme à l’avis dominant dans nos rangs et parmi nos électeurs. C’est ce qu’affirme une note que m’ont envoyée les camarades de la commission LGBTI du Parti de Gauche. « Le site Altantico a publié à la veille de la grande manifestation du 27 janvier à Paris pour l'égalité des droits LGBT, le dernier sondage IFOP d'opinions sur le mariage et sur l'adoption. Le commentaire des résultats du sondage par Jérôme Fourquet de l'IFOP rend totalement invisible le Front de Gauche puisqu'il ne parle que des "sympathisants PS" et des "sympathisants UMP"… Et pourtant!!… Hormis les données générales de ce sondage IFOP qui montre une remontée du soutien au mariage homo (63%) et à l'adoption homoparentale (49%) dans l'opinion générale, et cela après la manif du 13 janvier, on apprend dans le tableau détaillé en page 3, que c'est parmi l'électorat de Jean-Luc Mélenchon et les sympathisants du Front de Gauche que l'on trouve le plus de personnes favorables à l'adoption et au mariage égalitaire… Ce qui confirme le sondage d'il y a 2 semaines qui portait uniquement sur le mariage.
Sur le mariage homo, selon la proximité politique : EELV 89%; FDG 85%; PS 81% vote présidentiel : Jean-Luc Mélenchon 85% ; Hollande: 76% (Bayrou et Le Pen juste supérieurs à 50%). En ce qui concerne l'adoption homoparentale le classement par proximité politique est encore plus net : FdG 72% (dont 53% tout à fait favorables) ; PS 67% (dont 43% tout à fait) ; EELV 61% (dont 27% tout à fait)… Modem 71% (dont 47% tout à fait) !! Même classement selon les électorats à l’élection présidentielle : Jean-Luc Mélenchon 69%, Hollande 63%, Bayrou 51%. Curieusement il y a un gros décrochage de l'électorat EELV sur l'homoparentalité. Celui-ci reflète le débat qui éclate actuellement seulement en leur sein venant d'opposants qui invoquent le "naturalisme" supposé écologique de la parentalité… Bonne leçon sur ce que le naturalisme appliqué à l’être humain peut donner…
Deuxième leçon d'ensemble, elle vient des données socio-économiques. Elles donnent des résultats qui vont à l'encontre de beaucoup d'idées reçues… Car on voit alors que les clivages sont nettement politiques et encore plus nettement générationnels. En revanche, pas de gros clivages socio-professionnels. On notera malgré tout, contre certaines idées reçues, que les ouvriers et employés comme les professions intermédiaires, sont plus favorables que la moyenne à l'égalité des droits LGBT !!! Tandis que les classes supérieures sont plus défavorables que la moyenne. Et les retraités sont très défavorables. Les retraités? Cela recoupe le clivage générationnel…
Mais ce n'est pas tout : les régions Nord-Ouest et Nord-est sont nettement plus favorables que l'Ile-de-France… Les habitants des communes rurales sont plus favorables que ceux des villes de régions qui eux-mêmes sont plus favorables que ceux de l'agglo parisienne ! Qui l'eût cru ? Bref, l'égalité des droits LGBT, ce n'est pas qu'une revendication pour bobos parisiens…"
Excellent traitement médiatique de la manifestation « mariage pour tous » ! Des centaines de tweets ont dit la colère de toute sorte de gens, inclus des journalistes contre la grossière sous-information donnée sur cette mobilisation par comparaison avec celle de l’église catholique et de l’extrême-droite la quinzaine précédente. De cette façon le rejet et le dégoût à l’encontre des médiacrâtes s’accroît et avec eux la délégitimation du grossier système médiatique de notre pays. Comme on le sait dans la lutte se forgent les consciences et l’éducation collective. Personne n’a été dupe du procédé. La manipulation n’a rien empêché ni rien falsifié dans la perception du public. Nous n’y avons rien perdu donc. Mais ceux qui ont vu le procédé cette fois-ci le soupçonneront les autres fois sur d’autres sujets. C’est un bénéfice collatéral inespéré. La colère des gens faisait plaisir à voir. Nous avons avancé dans la compréhension populaire de l’infamie de ce système médiatique et du besoin de le révolutionner en profondeur.
Les dirigeants du PS mènent une rude offensive contre le Front de Gauche en ce moment. La ligne reste la même depuis quelques semaines : taper en faisant un chantage aux municipales sur le Parti Communiste. Dans l’imaginaire bureaucratique du Parti des situations acquises et des places disponibles, le monde entier est censé être à son image un ramassis de carriéristes effrénés. Pour eux, donc, les sortants communistes sont supposés être plus accommodants. L’idée de diviser PCF et PG se limite à cela. La manœuvre est si grossière et donne des résultats si contre-performants qu’il faut commencer à se demander si ce n’est pas un coup de billard à deux bandes. En effet la façon qu’à le PS de parler au PCF est si grossière, si vulgaire et la ficelle finale est si grosse ! Bref, on dirait bien que ceux qui parlent de cette façon ont bien pour objectif de braquer les communistes, c’est-à-dire qu’ils comptent sur l’effet inverse de leurs adjurations. Car plus ils parlent et plus la cohésion du Front de Gauche contre les maîtres-chanteurs et le dégoût de leurs méthodes s’accroissent. L’exercice d’intimidation est spécialement pervers et mené par des personnages qui sont coutumiers de ces façons de faire. Ceux-là entonnent le grand air de « l’unité pour deux ou trois » destiné à la parade. Puis ils menacent, tempêtent et injurient.
Carnouvas, « secrétaire aux relations extérieures » du PS comparant le PCF au FN, il fallait oser ! Mais pourquoi ces gesticulations ? C’est simple. Ce discours est à usage exclusivement interne au PS. La base y renâcle de plus en plus. En atteste le maigre succès de la « réunion des 2000 secrétaires de sections » tenue par Harlem Désir. J’ai noté le chiffre annoncé officiellement. Je me souviens que ce genre de réunion regroupait auparavant non moins officiellement 5000 secrétaires. C’est dire quel enthousiasme règne dans ce parti quelques mois après la conquête de la présidence ! En nous désignant à une vindicte confuse et bavarde c’est en réalité une opération de maintien de l’ordre qui est engagée contre ceux qui de l’intérieur montreraient leur accord avec les critiques raisonnées que nous formulons. Les récalcitrants seront privés de candidatures ou de prébendes ou bien les deux en même temps.
Après cela il y a aussi la compétition interne entre, par exemple, Jean-Christophe Cambadélis et Harlem Désir pour la tête de liste nationale aux élections européennes. Car il se dit que la liste sera nationale de nouveau. On comprend qu’Harlem Désir n’ait pas envie de revenir sur le hachoir francilien qui lui a donné moins de quatorze pour cent la dernière fois. Et Jean-Christophe Cambadélis sera à cette date le président du Parti Socialiste Européen, si personne ne lui a scié la planche d’ici là. Que sais-je encore ? Rien de consistant. Juste des intrigues de palais. Mais l’essentiel de la manœuvre qui consistait à empêcher l’accord au Front de Gauche sur le nouveau document d’orientation stratégique a échoué.
Et du coup c’est bien la meilleure réplique que nous avons à faire à tout cela : le nouveau texte « stratégie » que la coordination nationale de notre Front de Gauche unanime a été adopté en dépit de toutes les pressions jusqu’à la dernière minute pour qu’il ne le soit pas. Je donne sur ce blog la version maquettée de ce document qui actualise notre stratégie commune. Le blog d’Eric Coquerel raconte son histoire. Est-ce parce que le PS a découvert trop tard le point d’avancement du document ? Ou bien parce qu’ils se sont mis à croire à leur propre propagande à propos de divisions dans le Front de Gauche, si complaisamment relayée dans leur presse amie de « Libération » ou du « Nouvel observateur ». Toujours est-il que le PS a raté le coche. Le texte a été signé ! Il va maintenant être discuté dans toutes les organisations de base et mis en pratique j’en suis certain. Ainsi se construit le Front de Gauche : dans l’action commune de masse, dans le soutien et la participation aux luttes, dans la construction d’une compréhension commune des événements et des tâches.
De même l’opération cordon sanitaire tentée par le PS pour isoler le PG du reste de l’écologie politique est un gros échec. La démarche ininterrompue que nous avons entreprise en direction du plus ancien parti de l’écologie politique en France d’une part, et le refus de ce dernier de se faire instrumentaliser pour les basses œuvres du PS ont permis que le dialogue se construise concrètement et respectueusement. Nos équipes se sont donc rencontrées mardi pour « faire converger un certain nombre de réflexions » au moment où déjà EELV et le PG ont « eu des positions convergentes notamment sur le traité européen, la critique sur l'accord avec le Medef, Notre-Dame-des-Landes ». « Nous avons des zones de convergence, nous voyons comment les partager », a renchéri Jean-Philippe Magnen, selon l’AFP qui rapporte ses propos. « Le porte-parole d'EELV cite en exemple "l'éco-industrie ou la transition énergétique ». Et il ajoute : « Le PG n'a pas été convié au débat national sur la transition énergétique et nous le regrettons », souligne l'écologiste.
Il ne s’agit pas de faire des choses qui ne sont pas. Le PG est membre du Front de Gauche et il y tient comme à sa propre identité. EELV est membre de la coalition au gouvernement et il n’a pas l’intention d’y renoncer. « Nous n'avons pas fait le même choix stratégique », a déclaré pour nous Eric Coquerel. « Les écologistes ont en effet choisi de participer au gouvernement alors que le Parti de Gauche a choisi de rester en dehors » souligne l’AFP qui fait préciser l’idée par Jean-Philippe Magnen : « On assume les stratégies différentes, ce n'était pas une rencontre pour parler des élections à venir ». Et l’AFP de relever : « Entre écologistes et Parti de Gauche "il n'y a pas de donneur de leçon" », selon Eric Coquerel qui fait allusion aux rapports tendus entre le PS et le PG. Quelles conclusions pratiques ? Nos deux partis ont décidé « d'ouvrir des ateliers de "l'écologie politique concrète" sur le logement, la transition énergétique, la fiscalité » pour, autant que possible, « élaborer des propositions communes ». En dépit de toutes les violences et les oukases du PS le dialogue continue à gauche, avec toutes ses difficultés mais aussi toute la force propositionnelle et d’espérance concrète qu’il contient.
Le cas Goodyear. Apprenez à argumenter !
Vous allez beaucoup entendre parler de Goodyear ces temps-ci. Vous allez avoir besoin d’arguments pour résister à la résignation devant une « conséquence de la crise » et du « refus de négocier » des travailleurs du site ! Jeudi 31 janvier, la direction du groupe Goodyear a convoqué un Comité central d'entreprise. Officiellement, il s'agit d'« une information aux représentants du personnel concernant la stratégie du groupe pour le site d'Amiens-Nord ». En fait, Goodyear veut fermer l'usine et licencier les 1250 salariés. Mais pourquoi ? Est-ce inévitable ? Il faut argumenter !
L'usine fabrique des pneumatiques de deux sortes : des pneus pour les engins agricoles et des pneus "tourisme", c'est-à-dire pour les voitures individuelles. Comme d’habitude c’est le gros refrain de la rentabilité insuffisante et de l’atonie du marché qui nous est servi. Comme d’habitude le contexte fonctionne comme un effet d’aubaine pour justifier une opération financière. Car c’est bien une nouvelle fois un cas de licenciements boursiers. En effet, le groupe Goodyear se porte bien. Et même très bien ! Il est aujourd'hui le troisième fabricant mondial de pneus avec cinquante sites de production à travers le monde. Goodyear se vante d'avoir réalisé en 2011 sa "meilleure performance depuis 2000" avec un chiffre d'affaires de 23 milliards de dollars, en hausse par rapport 2010. Et un bénéfice de 343 millions de dollars. Le PDG de Goodyear est payé 12 millions de dollars par an. Le problème posé ? Les principaux actionnaires sont tous des fonds d'investissement américains ! Des prédateurs malfaisants et parasites !
Depuis des années, Goodyear cherche à se débarrasser de l'usine d'Amiens-Nord. Sur place, les salariés sont des têtes dures. Depuis cinq ans, ils ont systématiquement mis en échec les projets de la direction. Déjà en 2007-2008, la direction avait fait du chantage à l'emploi aux salariés. A l'époque, elle avait exigé des salariés qu'ils acceptent un "plan de modernisation" en échange de 52 millions d'euros d'investissement sur le site. Ce plan prévoyait plus de 400 suppressions d'emplois, une augmentation du temps de travail et une remise en cause de toute l'organisation du travail avec le passage en 4×8. Malgré le chantage à l'emploi, les salariés et la CGT avaient rejeté ce plan. Sur le trottoir d’en face, l’autre usine du groupe avait cédé au chantage. France 2 en a tiré un reportage à charge contre les récalcitrants. Un Pujadas rayonnant de joie l’a présenté. Certes, les raisonnables travaillent désormais 48 heures sans augmentation de salaires six jours sur sept ! Mais ils ont gardé leur boulot ! Les autres vont le perdre ! Un raisonnable s’exprime : « C’est invivable, on n’a plus de vie ! Mais que faire ? On doit nourrir nos familles. » Sourire compréhensif de David Pujadas.
En fait la direction veut briser la résistance. La direction a lancé plusieurs plans sociaux pour abandonner l'activité pneus de tourisme. Le plan présenté en 2009 prévoyait notamment 800 licenciements. A chaque fois, la justice a annulé le plan social pour absence de justification économique et donc "absence de cause réelle et sérieuse aux licenciements". Mais les multirécidivistes du délit économique n’ont pas de « peine plancher », eux. Ils sont autorisés à recommencer avec prière de ne pas se faire prendre la fois suivante. Goodyear a donc ensuite essayé de vendre l'usine à la découpe. Goodyear a ainsi tenté de vendre la partie pneus agricoles à un autre groupe américain, le groupe Titan. Mais là encore, les salariés ont mis le projet en échec. La CGT a refusé le plan de licenciements qui devait accompagner la cession à Titan. Puis ce fut le "plan de départs volontaires", qui était le plan B de la direction. Pourquoi ? Parce que le repreneur, Titan, refusait de s'engager sur les volumes de production affectés au site d'Amiens-Nord. Dit autrement, la "reprise" s'apparentait par beaucoup d'aspects à une liquidation en silence. Goodyear refilait le sale boulot à une entreprise beaucoup moins solide qui devrait payer beaucoup moins d'indemnités aux salariés à licencier. On connait le procédé pour lequel le dépeceur de Samsonite à Hénin-Beaumont a été condamné. Le journal Fakir donnait alors la parole au délégué syndical CGT de l'usine : « On devait rendre notre réponse au 30 novembre [2011], mais pour nous, c’est non ! Quand on leur demande "quel chiffre d’affaires vous prévoyez ?", ils ne savent pas ; dans leur tableau y a marqué "zéro". Zéro, pour moi, c’est une boîte fermée ». Le 2 décembre de cette année-là, le patron de Titan, Maurice Taylor a confirmé que ces craintes étaient fondées. Dans Le Monde, il a déclaré : « Il aurait été préférable que Goodyear ferme toute son usine et que nous rachetions les équipements de fabrication des pneus agraires pour les produire hors de France ». Voilà qui était dit. Cynique et cru !
Goodyear est contraint d'assumer publiquement sa volonté de fermer l'entreprise. Si j'ai rappelé toute cette histoire, c'est pour montrer que nous ne devons pas être dupes des arguments de la direction. Ils vont être récités de tous côtés par les médias. Retenons l’essentiel pour nos conversations avec nos amis autour de nous. L'abandon du site d'Amiens-Nord ne s'explique pas par je ne sais quelle raison conjoncturelle. Il correspond à une stratégie pensée de longue date : fermer un site où les salariés sont combatifs pour aller là où la main d'œuvre est moins chère et plus corvéable. La conjoncture n'est qu'un prétexte. C'est ce qu'il faut avoir à l'esprit lorsque la direction prétend que la rentabilité du site aurait brutalement chuté de 23% fin 2012. Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage. Si le site rencontre des difficultés, c'est que la direction a elle-même organisé ces difficultés. Selon les syndicats, elle n'a pas suffisamment investi depuis des années. Et elle a constamment privilégié d'autres sites du groupe dans l'attribution des volumes de production. Pour mieux justifier aujourd'hui la fermeture. Dites-le.
Siim Kallas : une catastrophe ferroviaire programmée ?
Siim Kallas c’est le nom de l’Estonien qui est en charge du rail à la Commission européenne. Un enragé dogmatique dans l’offensive contre les services publics. Sa prochaine cible, c'est le TGV et les trains « grandes lignes ». Ainsi que l'ensemble du système ferroviaire et de sa gestion. La Commission doit en effet présenter son "quatrième paquet ferroviaire" le 30 janvier. Elle se propose de détruire ce qu'il reste du service public ferroviaire.
On devine la sacro-sainte motivation de ce nouveau délire. La Commission européenne veut renforcer la concurrence dans les transports ferroviaires. Pour cela, elle veut séparer encore plus strictement qu'aujourd'hui la gestion du réseau ferré et l'exploitation des lignes. Sans être trop technique, je m'explique. Ces deux activités sont séparées et exercées par des entreprises différentes. D'un côté, Réseau ferré de France (RFF) gère l'infrastructure, c'est-à-dire les voies, leur entretien, leur rénovation. RFF attribue aussi les droits de passage aux compagnies ferroviaires : les sillons. De son côté, la SNCF exploite les lignes en proposant des trains parfois en concurrence avec des opérateurs privés pour le fret ou le transport international de passagers. Mais dans les faits, RFF est une coquille presque vide. Pour assurer la gestion quotidienne, RFF a en fait recours à une filiale de la SNCF appelée « SNCF Infra ». C'est dire le degré de bêtise de cette séparation ingérable ! En attendant, c’est cette branche de la SNCF qui effectue la gestion et la maintenance quotidiennes du réseau ferré pour le compte de RFF.
Pour la Commission européenne, c'est une atteinte insupportable au dogme de la "concurrence libre et non faussée" ! Le commissaire européen chargé des transports, l'Estonien Siim Kallas, a donc mijoté un plat très épicé. Son avant-projet de réforme exige une séparation totale entre le gestionnaire du réseau et les exploitants des lignes. C'est "l'Unbundling". Le bon sens montre au contraire que l'efficacité et la qualité du service public exigent de revenir à une intégration beaucoup plus forte entre le gestionnaire et l'exploitant et même, dès que possible, à une entreprise unique. Mais le dogmatisme du commissaire est sans limite. Frédéric Cuvillier lui-même, le ministre des Transports français, a estimé devant deux commissions de l'Assemblée nationale que cette décision « n'a pas de nécessité, ne s'explique pas » et que « le commissaire Kallas doit remettre le métier sur son bureau ». Manifestement, il n'a pas été assez clair. Le fanatique estonien a répondu avec une rigidité absolue : « Notre proposition reste en l'état à ce stade. Nous ne l'avons pas modifié d'un iota. Notre philosophie n'a pas changé sur la séparation ». Philosophie ? Ce type devrait soigner ses traductions. Faux jeton comme pas un, à propos de ses échanges avec le ministre français, il a même ajouté : « Il n'y avait pas de divergences radicales. Les divergences portaient sur des détails, elles peuvent être réglées sans trop de soucis ».
De deux choses l'une. Soit le commissaire européen ment et il s'apprête à fouler aux pieds l'opposition de la France dans une grande brutalité libérale. Soit le commissaire européen dit vrai et la résistance du ministre français n'est en fait qu'un jeu de rôle de pacotille. Nous avons toutes les raisons d'être inquiets. Car le gouvernement Ayrault ne semble s'opposer que très mollement. C'est en tout cas ce que nous enseigne un autre aspect de ce dossier. Car le projet de la Commission européenne prévoit aussi la libéralisation totale du transport ferroviaire avec l'ouverture à la concurrence de l'ensemble des trains grandes lignes dont le TGV. Le journal Les Echos a révélé le 10 janvier dernier les projets de la Commission sur le sujet. Consternant !
Il faut savoir que le fret ferroviaire est déjà ouvert à la concurrence depuis 2006. Les lignes internationales, comme Paris-Turin, sont elles aussi déjà ouvertes à la concurrence depuis 2009. Les lignes régionales sont menacées à brève échéance, d'ici 2019. Seules les grandes lignes desservant uniquement des villes françaises, trains Corail et TGV, étaient jusqu'à présent épargnées. Je dis "épargnées" car le bilan de l'ouverture à la concurrence est effrayant comme après chaque privatisation. Par exemple, dans le fret, la libéralisation et l'ouverture à la concurrence a eu pour conséquence une baisse du transport ferroviaire au profit du transport routier ! Selon les chiffres de l'INSEE, en 2005, dernière année avant l'ouverture à la concurrence, le fret ferroviaire représentait 10,9% du transport de marchandises en France. Depuis l'ouverture à la concurrence, la part du ferroviaire a progressivement chuté à 9,5% en 2011. Et encore, c'est sans compter l'année 2010 où le ferroviaire a atteint un plus bas historique. Cette année-là, à peine 8,6% des marchandises ont été transportées par le rail. Du jamais vu depuis des décennies ! En parallèle, le transport routier est en hausse. Sa part dans le transport de marchandises est passée de 87% en 2005 à près de 89% en 2011. L'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire est donc une politique anti-écologique. Elle aboutit à mettre davantage de camions sur les routes !
Il y a tout lieu d'avoir les mêmes craintes pour le transport de voyageurs. Car les mêmes causes produiront les mêmes effets. Pour gagner des appels d'offres, les concurrents de la SNCF vont chercher à casser les coûts. Pour cela, ils rogneront sur la sécurité, la qualité, la régularité, les conditions de travail des salariés et ainsi de suite comme d’habitude. Et les usagers, pardon « les clients », auront de moins en moins envie de prendre le train. S'ils en ont encore la possibilité. Car la Commission propose l'éclatement total du système ferroviaire. Selon « Les Echos », la Commission propose que l'exploitation de chaque ligne fasse l'objet d'un appel d'offre spécifique. Comprenez le désastre. Avec un appel d'offre distinct par ligne, il sera impossible de compenser des pertes sur une ligne par des bénéfices sur une autre. C'est la fin du système qui permet la péréquation entre les lignes. C'est un principe fondamental du service public qui est mis à mal. Bien sûr, les groupes privés ne seront intéressés que par les lignes les plus rentables. Et les autres seront donc progressivement délaissées sinon abandonnées. Ce qui obligera les usagers à se reporter sur la voiture pour leurs déplacements.
D'autant que la Commission européenne a choisi l'option la plus brutale. Elle a ainsi écarté l'idée d'accorder l'exploitation de plusieurs lignes à la fois, par lots ou par secteurs géographiques au profit d'une vente à la découpe, ligne par ligne. Même le journal « Les Echos » écrit que « les modalités prévues pour cette libéralisation sont propices à faciliter l'arrivée de nouveaux acteurs. Bruxelles prévoit que cette concurrence se fasse en « open access » : tout le marché est ouvert, et chacun vient sur la ligne qui l'intéresse quitte à délaisser les liaisons non rentables. L'exécutif européen n'a donc pas retenu l'autre option envisagée au départ, à savoir les franchises : une entreprise gagne l'exploitation de toute une zone géographique, avec des obligations de desserte ». Pour la Commission européenne, le transport ferroviaire est une marchandise comme les autres. Elle ne s'embête pas avec l'aménagement du territoire, l'égalité d'accès sur tout le territoire, de l'égalité devant les tarifs ni aucune des préoccupations de la conception républicaine de la vie en société.
Qu'en pense le gouvernement Ayrault ? Interrogé sur l'ouverture à la concurrence des grandes lignes et du TGV, le ministre des Transports a été bien timide. Il aurait dû refuser absolument toute nouvelle ouverture à la concurrence. Devant les commissions des affaires européennes et du développement durable de l'Assemblée nationale, son opposition s'est limitée à « nous avons demandé 2019 et pas avant ». On comprend que le commissaire européen n'ait pas eu très peur. De mon côté, je dis clairement ceci : si la Commission s'entête dans son aveuglement et sa brutalité, la France devra désobéir. Et ne pas appliquer le "quatrième paquet ferroviaire". Avant de revenir sur les trois premiers.
Lu dans vos commentaires…
10 – Daneel dit le 30 janvier 2013 à 11h32
Concernant le terme "Unbundling", c'est un principe qui vient des telecoms. Ceci consiste à obliger les opérateurs historiques des telecoms fixes (France Telecom par exemple) à ouvrir leurs infrastructures à leurs concurrents. Ainsi ces derniers peuvent louer les infrastructures de l'opérateur national à un niveau de prix plafonné par les régulateurs. Dans ce système, les opérateurs historiques n'ont pas le droit de favoriser leur propre entreprise et donc leurs entités qui gèrent la partie « services » doivent payer comme les autres, au prix du marché. Cette démarche bizarre (…) a réduit d'une façon importante la volonté des grands opérateurs (…) à investir dans des nouvelles infrastructures. Ainsi l’Union Européenne accuse un retard considérable dans la modernisation des infrastructures d’internet fixe (fibre optique en particulier) par rapport à d’autres régions du monde. D’autre part, la réglementation au niveau européen et de chaque pays ne touche que rarement les opérateurs de câble qui utilisent une technologie différente non soumise aux restrictions mentionnées. Pur hazard, (ou non ?) des actionnaires nord-américains possèdent la majorité de ces derniers. Ce monsieur Kallas veut apparemment reproduire ce schéma dans les transports…
Cher Jean-Luc,
Vous lire, c'est comme vous entendre parler. C'est un régal de clarté et de perspicacité, mais parfois je ne suis pas toujours d'accord. Je voudrais revenir sur votre position concernant la crise "guerre" du Mali, je pense qu'il fallait faire quelque chose, car attendre serait la plus grande des erreurs, et un grand danger pour nos démocraties Européennes voir occidentales. Mais je me pose une question. Pourquoi ne pourrait on pas demander une plus grande participation de nos partenaires européens à ces frais de "campagne". Et vous en tant que député Européen ne pouvez vous pas faire quelque chose dans ce sens. Car cette même commission européen voudrait bien sanctionner la France lorsqu'elle dépasse les 3 % pour notre déficit.
Cordialement
Mr Mélenchon, mes idées sont Front de Gauche, presque à 100%, peut-être l'histoire du Tibet et du Dalaï Lama où je ne serais pas aussi catégorique, mais à mon avis, maintenant vous devriez être plus séparatiste entre ce gouvernement "de gauche" et vous, et nous aussi, vos sympatisants. Je ne me sens aucun point commun avec eux, ils pratiquent une politique de droite, libérale, tout pour la finance et les patrons. Dans un sens pour moi ils font et sont pires que le gouvernement précédent, car en plus ce sont des traîtres. Leur dernier méfait, organiser une rencontre Medef, syndicats et eux mêmes, pour améliorer la vie des travailleurs ? On pourrait le supposer puisque, gouvernement "de gauche". Non, non ! Lorsqu'on voit la mine réjouie de Parisot, on se dit que les marchés financiers, et les grands patrons l'ont bien félicité. Il me semble qu'il est temps maintenant de se démarquer, et de montrer à tous ce que, être de gauche signifie. Vous dites par exemple "Les dirigeants du PS mènent une dure offensive", à mon avis, maintenant il faut dire "Les dirigeants du PS mènent une politique de droite néo-libérale" !
Ecoutez les camarades CGT d'Aulnay et de PSA au micro d'Europe1, Jean-Pierre Mercier et Mickael Wamen. Un syndicalisme de combat, lucide, informé et déterminé. Remarquez également le comportement odieux (je n'ai pas d'autres mots) de Elkabbach (lui cause tous les jours et nos camarades n'ont que 5'chacun ce matin, il leur reproche de rendre la discussion impossible !). ICI
Remarquez également comme le sous titre de la vidéo est faux! c'est un détail comme dirait l'autre: Mickael Wamen est passé à la CFDT chez Acelor Mittal et Edouard Martin travaille chez Goodyear. (l'embrouille est partout)
Formidable les camarades CGT dans la vidéo du commentaire précédent. Ils ont tenu la dragée haute à Elkabbach. Ce même Elkabbach qui demande aux salariés de céder au patronat et de faire des sacrifices alors que ce médiacrate gavé de pognon est en conflit d'intérêt permanent du fait de ses collusions avec le groupe Lagardère, propriétaire d'Europe 1. Il faisait parti des conseillers de Jean-Luc Lagardère, copain comme cochon avec Arnaud Lagardère, héritier de son père. Elkabbach ne devrait même pas travailler dans le journalisme, il est juge et partie.
@naif 14h33
Merci pour ton lien et à ces 3 délégués qui ont parfaitement défendu la cause face à l'important Elkabach.
Est-il exact que des députés de l'opposition ont avancé des amendements sur l'inceste et la pédophilie (intervention de Najat BVallaut-Belkacem à la radio ce matin qui s'est indignée de ces ignominies) ?! Si tel est le cas pourquoi une commission de discipline n'est-elle pas immédiatement saisie ?
A propos de "l'unbundling (...) l'art et la manière de vider une entreprise d'état de ses acquis et de lui laisser l'entretien en plus de la création des supports quels qu'ils soient, cela vaut aussi bien pour les télécoms que pour l'énergie ou encore le transport sans parler de la poste."
J'aurais plutôt dit : la croyance dans cet art. Aucune tentative de séparer les "acquis" et les "supports" en matière de chemin de fer n'a jamais abouti. Ces tentatives ne datent pas d'hier, il y en a déjà eu au XIXème siècle (les chemins de fer britanniques sont même allés jusqu'à accepter l'accès au réseau de conducteurs de trains qui avaient le statut d'artisans). En résumé, ça ne marche pas, parce que le principe du marché ne permet pas d'assurer le minimum de coordination nécessaire entre tous les acteurs du système (maintenance des voies, des machines, établissement des horaires, aiguillage, régulation). Transformer un réseau de chemin de fer en marché, c'est la pagaille.
Dans le cas du transport fluvial ou aérien, ça fonctionne. Le bateau ou l'avion sont des véhicules largement autonomes, conduits par leur équipage et qui utilisent des infrastructures ponctuelles (écluses, aéroports). Le train n'est pas un véhicule autonome et contrairement aux apparences, il est conduit par les agents circulation, c'est à dire les agents au sol. Le conducteur seul ne peut pas conduire le train.
Les seuls réseaux de chemins de fer privés qui fonctionnent, sont ceux qui n'ont pas ignoré cette contingence (Etats-Unis, Japon). Mystérieusement, l'Europe s'obstine à essayer de faire fonctionner les chemins de fer comme si un train sur ses rails pouvait se comporter comme un électron dans un fil de cuivre, peut-être à cause de l'excessif degré d'abstraction de la formation reçue par ses élites ?
A l'issue du discours prononcé par Hollande ce matin devant le Parlement Européen, plusieurs euro-députés se sont exprimés pour lui répliquer. J'aimerais bien savoir pourquoi Jean-Luc n'est pas intervenu alors que Cohn-Bendit ne s'en est pas privé et que son numéro a la vedette des médias. Peut-être nous expliquera-t-il sur son prochain post ?
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Oui ça a été chaud, bravo les camarades Jean-Pierre Mercier, Mickael Warren, et Edouard Martin vous avez tenu magistralement vos postes de combat devant un rusé et qui use de toutes les ficelles patronales pour avoir le dernier mot. Un vrai scandale dans le genre de manip mais tellement vous avez poussé que c'était vous trois qui nous représentaient, donc nous avons rendez-vous le 12 février et le 13 demande Elkabbach, le 13 des nouveaux droits pour la classe ouvrière et le prolétariat pour arrêter les casses programmées d'une part, et à la suite de conquérir la gestion, l'embauche passant par la propriété collective de ces moyens de production par les financements du Pôle Public financier et bancaire. De l'argent il y en a. C'est pas si planqué que ça, nous on peut et on fera. Et puis si ils sont trop accrochés à l'argent facile ça se soigne par la redistribution des richesses et la justice financière.Ils essaient de nous diviser avec les relais amplifiés de tous leurs média, mais quelle cacophonie à force ils auront beau caqueter en compulsion de répétition, que même eux ils vont avoir un sacré coup de blues et paniqués sortir de l'arène voire d'abandonner leurs maîtres et aussi le discours du capitalisme..
Le Front des Luttes tient bon, quand nous passerons au déploiement des luttes avec toutes les synergies en phase avec le peuple il y aura quelques départs et fuites pour mettre au chaud les magots tellement surdimensionnés que la visibilité sera manifeste. 2013 année de conquêtes.
@ 243 lilou 45 à 9h12
"Oui Rémi, l'urgence c'est la Constituante, mais les membres de la Constituante devront être tirés au sort et non élus."
Bonjour camarade René, si le problème de la constituante t'intéresse tu peux venir sur ce blog pour en discuter une proposition y est faite, et requière des critiques et idées, c'est à l'ordre du jour du congrès de Bordeaux du PG le 22/24 Mars prochain.
Elkabachh égal à lui-même, lit ses notes laborieusement pour casser du syndicaliste ("vous avez ordonné", "pétards, violences et oeufs pourris", etc.) Infect ce mec !
On cherche à exprimer des idées justes mais il est difficile de savoir faire la différence entre croyance et raison. D'autre part, il ne suffit en aucun cas de dire les choses pour qu'elles soient de ce fait à moitié réalisées. Il me semble, avec l'expérience, que la réalité se définit quand les colères ont cheminé discrètement jusqu'à un moment où elles peuvent s'exprimer au grand jour. Personne ne peut décréter quand ça doit se produire. Nous sommes dans un temps où la société nourrit une colère et il me semble que nous sommes des aiguillons de celle ci, mais pas les seuls. Les paroles définitives sont des effets narcissiques de ceux qui les prononcent. Quand ce sera le moment, il faudra être dans le train mais jusqu'à maintenant nous montrons une détermination qui indique le choix d'un processus. La parole forte des syndicalistes semble comme libérée par l'urgence, ça c'est une avancée dans le processus. En face d'eux ils ont un pouvoir de coercission qui n'a pas encore employé les grands moyens, et c'est là que nous devons être vigilants. En effet, il est probable que quand l'expression d'un côté se renforce, l'autre en face se renforce aussi. Osons aller un peu plus loin, les "forces de sécurité" sont du côté réactionnaire, elles sont prêtes à aller très loin dans la répression si l'occasion se présente, il est même probable qu'elles le souhaitent. Se préparer à ça nécessite des forces et une préparation qui n'ont encore fait l'objet d'aucun message. Si ce message vient il sera prioritaire.Pour le moment on prend de l'élan parce que dans le fond, on pense que ça ne peut pas continuer comme ça. On s'instruit et on s'interroge, en attendant de marcher. (pas comme dans les manifs festives et bon enfant) Et on verra bien qui sera là.
@ educpop 263
Je partage ton avis, le durcissement va s'amplifier, la juste colère ne doit pas tomber dans le piège des provocations et autres violences. La finalité étant de faire passer les grévistes ainsi que leurs syndicats pour des irresponsables violents. Mais ça on le sait déjà et si on ne le sait pas, Mr Elkabach est la pour nous le rappeler non ?
Ce matin Mr Elkabbach s'est présenté à nos camarades comme étant un journalistes d'information. Même ma maman de 87 ans qui suit l'info de loin n'arrive pas à y croire. Ce monsieur est avant tout un croisé du capitalisme sa carte de presse lui servant de passe partout ou il peut sortir son revolver dés lors qu'il entend les mots, grèves, CGT ou Mélenchon. Qui plus est, avec l'âge il est moins patient, mais surtout, depuis le temps qu'il annonce avec ses amis médiacrates la mort de notre courant de pensée et qu'en avril dernier 4 millions de gens ont relevé la tête malgré le rouleau compresseur médiatico-idéologique, c'en est trop il craque. Il ne se camoufle même plus pour défendre les idéaux du Medef, ce personnage est avant tout un militant du libéralisme il faut le traiter comme tel, non comme un journaliste. Nos camarades me semble t'il l'ont compris ils s'en sont bien sortis.
Bravo aux syndicalistes qui démontrent de manière éclatante la nocivité de Elkabbach.
A propos du débat sur Europe 1 ce matin, une fois de plus Elkabach a démontré qu'il n'est qu'un grossier propagandiste libéral. Sur le fond ce qui ressort de cet échange, c'est que face à la défaillance, pour ne pas dire plus, de nos "élites" politiques économiques et médiatiques, les syndicalistes défendent seuls, avec un courage et une intelligence dignes d'admiration, les intérêts nationaux. Une conclusion s'impose nous ne sommes plus représentés par ce gouvernement.
Merci pour ce beau moment en Italie.
Bravo aux trois syndicalistes qui ont admirablement et brillamment "tenu la tranchée" ce matin sur Europe 1, en déjouant toutes les manipulations d'Elkabach.
Si Monsieur Elkkabach n'a pas honte de lui, je lui souhaite d'avoir une famille qui a honte pour lui ! Bravo aux trois syndicalistes qui lui ont tenu tête et avec quel panache. Il y a des têtes que l'on aimerait voir rouler dans un panier. Trop c'est trop.
Oui, rien ne sera plus comme avant et c'est là l'effet du politique de notre Front de Gauche. Effet dû en premier par notre rassemblement des forces alternatives qui passaient leur temps à essayer d'être les premiers avec quelques % en plus du voisin, ridicule et les abstentionnistes politisés n'auront plus cette excuse de rejet. Certes sur la touche électorale il en reste encore 3 a minima LO, NPA, POI, mais dans l'action et les luttes nous sommes ensemble, ah si les luttes et les regroupements de listes électorales se faisaient, une joie immense, un bonheur de luttes gagnantes, et là un espoir certain de la victoire. Mais il faut encore se former et ce blog devrait être reconnu comme d'utilité publique tant les échanges se font, un océan de vérités face aux intox formatés mortifères visant à nous faire admettre des sacrifices, que rien n'est possible, que tout est dit, que nous sommes coupables, que nous devons payer même les dettes des autres capitalistes et en particulier des banques et des "capitaines" d'industrie PDG, DRH, très performants dans les casses des familles des régions entières voire du pays, et ils nous matraquent qu'il faut s'adapter à ça. Eh bien ça suffit, Jean-Pierre, Mickael, Edouard ont montré que depuis longtemps ils sont prêts à gérer pour le bien commun et ils ne sont pas les seuls, que ça grandit tous les jours que les soumissions ça suffit et que ce sont les patrons qui seuls nous donnent du travail cela doit être démenti par notre prise en charge collective et par nos forces alternatives propositionnelles d'avenir, industrie, services, écologiques etc.
Quand Jean-Luc défend et apprécie Mme Anne Lauvergeon, nous ne pouvons qu'être en accord, car lorsque les cadres sup. s'y mettront, à être en phase avec l'alternative, il y aura une telle force que les prédateurs/ spéculateurs/ casseurs raseront les murs.
Rappelez-vous : "Taisez-vous Elkabbach !" !
Les représentants de la lutte ouvrière ont eu leur Georges Marchais pour signifier à la caste des possédants que quand le peuple parle, il doit être entendu. Merci à ces formidables défenseurs syndicalistes, signons les pétitions qui circulent, remplissons les caisses d'assistances aux chômeurs, aidons-les, aidons-nous !
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Bonjour à tous,
M.Valls s'est inquiété hier des risques d'implosions ou explosions sociales assurant que ses services étaient mobilisés pour éviter tout débordement lors des mouvements sociaux car, dit-il, on ne peut pas casser l'outil de travail, les explosions sociales on peut les comprendre mais on ne peut pas les admettre (Midi-Libre du 6 fevrier 2013).
La même politique de criminalisation des actions syndicales est à l’œuvre dans tout l'Europe. Giorgos Perros, membre directeur du syndicat grec Pame, proche du KKE, parti communiste grec, a souligné "ce qui est nouveau tient à la criminalisation de toute action syndicale, ce qui amène à la disparition programmée des vrais syndicats et ceci dans toute l'Europe". Le KKE envisage, si la répression s'intensifie, de passer à la clandestinité.
On lâche rien.
Quelle ironie pour le ministre du redressement productif nommé au moment même ou les politiques de l'Europe néolibérale de soumission au libre-échange, de l'euro/mark fort, de primauté du marché et des intérêts boursiers sur tout autre chose, de l'austérité en temps de crise que l'on sait depuis Keynes être une folie, d'assister en direct live à la liquidation du reste de l'industrie de son pays et de rester les bras ballants, mais l'état "ne peut pas tout" mon bon monsieur, comme dirait un certain Jospin/Hollande. Heureusement le mariage pour tous, la PMA GPA nous sauvera surement.
Hollande plus que jamais, rustine et blablabla, déja vu, typique et caracteristique de la politique des incapables, le seul manuel de l'equipe fait tout pour ressembler a celui qui est aimé dans leur milieu, ne le nommons pas mais retenons combien la tres sainte et adulée Taubira s'occupe des maffieux qui font ce qu'ils interdisaient aux momes des ghettos sans comparaison possible tellement c'est enorme tellement ils se foutent de tout le monde, lacheté et bassesse n'ont aucune limite, pour cela cesse, ne comptons pas sur un quelconque sursaut civique, les francais sont encore trop bien dans leur confort, mais esperons qu'aprés Apophis le cortége debordera et une pierre tombera pile poil sur la suisse et sur un quartier parisien, avec le gps et de la chance il y en a bien une....
Signaler. Signaler en signant une pétition ne serait-ce que de son prénom (qui est la plupart du temps la seule "info" qui sera rendue publique) que cette personne, un être humain, soutient une démarche ou s'oppose.
Signaler en revendiquant une appartenance politique, syndicale ou associative, une proximité d'idées. Comment fédérer ou regrouper en restant invisible, anonyme ? Avons-nous voté pour un invisible, un anonyme en avril 2012 ? Non, nous avons voté pour un être humain, une personne et 1 est devenu 4 000 000. Nous prenons des risques tous les jours par le seul fait de vivre : accident de la route, maladie, accident du travail, séparations… Le plus grand risque est souvent de n'en prendre aucun, surtout en période de tempêtes.
La chaine du libéralisme craquera quelque part, c'est une certitude. Une fois de plus occultée par les médias en France (et je suppose dans les autres pays européens...), une bonne nouvelle venant de Grèce concernant les luttes sociales. Résistance et grève générale.
Pour soutenir les ouvriers de PSA en grève le site CGT Aulnay est très opérationnel, de plus vous pouvez recevoir la lettre d'info des camarades en grève et suivre en direct l'évolution des luttes et du combat de classe. Au rassemblement dans le parking de PSA vous pouvez voir pendant 19 minutes Martine, Marie-George, Nathalie, Pierre, Olivier, Xavier Mathieu et Jean-Pierre Mercier qui termine son discours en vive la lutte, vive la grève, vive la classe ouvrière. Le ministre Valls veut cibler les mobilisations les observer les juguler, alors que le prolétariat et en tête la classe ouvrière et à la pointe du poste de combat se bas pour tous les avenirs. Il est grand temps que la solidarité soit tellement incontournable que l'isolement sera celle du patronat et de leurs sbires.
2013 ensemble pour gagner.
L'état socialo se fout de la gueule de tout le monde. Les journaleux nous répètent à l'envi que des repreneurs sont pressentis pour reprendre Pétroplus mais qu'ils n'ont plus que quelques heures, passé ce délai, on met le clé sur la porte et on vire tout le monde. Alors qu'il serait facile de nationaliser temporairement cette affaire, repoussant un quelconque délai, mais ça c'est surement trop simple pour nos grands penseurs, qui font montre de tout sauf de courage, eux sont des vrais couards.
Vu sur le site de la CGT PSA Aulnay, la vidéo du rassemblement de soutien aux grévistes d'hier 5 février. J'ai trouvé très parlant la façon dont Xavier Mathieu balaye l'argument du (prétendu) coût du travail. Il dit : "On est en guerre aujourd'hui... Ils vont essayer de vous faire croire que vous coûtez trop cher. Ils vous expliquent que s'ils vous mettent dehors, c'est à cause du coût du travail. Quelle belle blague. Depuis quand les ouvriers coûtent de l'argent aux patrons ? J'ai toujours pensé que c'était vous qui les enrichissiez. Personne ne vous a nourri pendant toutes ces années. Ce qui vous a nourri, c'est pas votre patron, c'est vos bras, c'est votre sueur ! Par contre, vous, c'est vous qui les avez enrichi depuis toutes ces années. Cette entreprise elle appartient à tous les travailleurs de chez Peugeot. Cette usine elle vous appartient à vous, pas à ses actionnaires. Les seuls qui coûtent de l'argent à cette entreprise ce sont les actionnaires qui ont doublé ou triplé leurs dividendes."
Bonsoir, je signale juste cet après-midi, que Mr Desessard, sénateur EELV a poussé le gouvernement au Sénat lors d'une prise de parole de "monter une marche (à propos de je ne sais quel obscur amendement) vers l'écosocialisme". Mot pour mot, non je n'ai pas rêvé un sénateur EELV appelle dans l'enceinte du Sénat à un futur écosocialiste ! Les idées font leur chemins.
Bon courage à vous.
Et oui Jean-Luc, ils ont encore fait des promesses et les ont oubliées. Contrairement a ce qu’il avaient promis, « Anne Lauvergeon est écartée de la présidence non exécutive du groupe (EADS), poste promis à Denis Ranque ». Ils pourront dépecer EADS tout à loisir.
Vive la VIè Vive la VIE
@281 matthias
Dans le même temps, dans Politis, Pascal Durand répond à Mélenchon : « L’écosocialisme se rattache au vieux monde » (sic). Et un peu plus loin, il renvoie dos à dos socialisme et capitalisme, « nous ne pouvons plus nous référer aux anciennes solutions ». Le seul mot de socialisme leur reste apparemment en travers de la gorge. C'est là l'angle mort de EELV. La lutte des classes, la lutte contre le capitalisme ce n'est toujours pas leur tasse de thé. Leur écosocialisme ignore largement l'affrontement avec le tout marché, avec le néolibéralisme, loin donc du projet du FdG. Il ne faut pas désespérer, mais ils ont, eux aussi, du chemin à faire.
Bonjour. J'ai noté à un moment de ma lecture un détail qui m'a interpelé. Une situation matrimoniale "compliquée sur Facebook" ? J'aimerais savoir si Jean-Luc a pensé à une explication précise pour un cas qui pourrait être précis. Ou s'il s'agit d'un(e) perturbé(e). Ou s'il s'agit d'autre chose. Il doit y avoir une raison particulière pour qu'une personne, qui doit avoir des "amis sur Facebook" écrive ça. Je crois que l'ordinaire c'est marié, célibataire,...
@ renault (257)
Oui, c'est l'oeuvre de Jacques Bompard (extrême droite). Plus d'infos sur ces amendements ici
Quand je vois l'épuisement de nos députés sortant des débats du mariage pour tous, je ressens une grande lassitude mais aussi une révolte intérieure devant ces gens censés nous représenter qui s'honoreraient de dépenser autant d'énergie à lutter contre la pauvreté, le chômage, la finance triomphante. Honte à ces dirigeants qui manipulent les opinions pour éviter de parler des vrais sujets avec des diversions sociétales qui n'intéressent qu'une minorité. Les pauvres qui s'accumulent dans notre pays n'ont pas le souci de se marier ou de divorcer, ils n'en ont pas les moyens. Ils n'ont que faire de savoir si deux hommes ou deux femmes pourraient adopter des enfants, ils se préoccupent déjà de savoir comment ils vont nourrir et chauffer les leurs. Les irresponsables qui mettent ce genre de débats sur la table démontrent leur mépris et leur méconnaissance du peuple.