07fév 13
Avec Jacky Hénin et les travailleurs d'ArcelorMittal au Parlement européen
Comme ils sont étranges ces jours où tout semble se donner rendez-vous au même moment, comme pour signaler je ne sais quelle connivence des choses, des évènements et des êtres. En quelques heures tout sembla s’accélérer. Hollande parlait à Strasbourg pour ne pas dire grand-chose, puis ce fut le lendemain le tour de Moncef Marzouki président de la république tunisienne qui souleva l’émotion de la salle par un discours qui projetait chacun dans le feu de l’actualité brulante d’une révolution. Il parlait pendant que la rue à Tunis s’enflammait de colère après l’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd, secrétaire général du Front populaire, la formation dont nous sommes les plus proches en Tunisie. Il faut se demander si la date de ce meurtre n’a pas été fixée pour percuter la présence de Marzouki devant les députés européens et leur adresser ainsi un signal. Je quittai le parlement après avoir salué une délégation des sidérurgistes qui avait échappé aux gros tirs de lacrymogènes qui ont noyé le cortège des manifestants. Avant cela ils avaient été fouillés et contrôlés un par un à la sortie des cars. Certains ont été menottés d’autres frappés.
Avec Cayo Lara leader de Izquierda Unida au Parlement européen
La nouvelle politique de Jean Marc Ayrault contre l’action syndicale prend la tournure répressive qu’une dépêche AFP annonçait avant-hier. A la même heure, les manifestants devant l’ambassade de Tunisie en France étaient eux aussi copieusement gazés. De chaque point me parvenait les SMS des camarades engagés dans l’action avec nos drapeaux. La veille déjà, à Pétroplus et à Aulnay, Martine Billard et Eric Coquerel avaient aussi pris la tête de nos groupes de camarades venus en renfort de l’action des salariés. De mon côté, j’entrai dans ces moments le cœur plein de mon passage à Rome et l’esprit encore tourneboulé par ma rencontre avec Cayo Larra, le coordinateur d’Izquierda Unida d’Espagne, que les sondages placent dorénavant entre quatorze et seize pour cent des intentions de vote, à seulement huit points du lamentable PS espagnol ! Cayo Larra parlait du vertige de l’approche du pouvoir qui l’étreignait comme avant lui Alexis Tsipras. Je ressens le vertige de l’histoire quand elle se met en mouvement et qu’à la faveur d’un jour de concordance des temps, son beau visage se laisse voir un instant fugitif.
Marzouki, la Révolution, Belaïd, et nous.
Ce que le quotidien nous montre sera notre boussole, bien sûr. Nos amitiés, nos connivences et nos désaccords ne changeront pas pour un discours, je le sais bien. A l’heure où parlait Moncef Marzouki devant l’hémicycle européen, nos solidarités étaient avec nos camarades du Front populaire tunisien, cela va de soi. Et nous savons bien tout ce qui les sépare du parti du président de la République Tunisienne. Mais pour voir plus loin que l’instant et la position politique de chacun, il faut se souvenir que Moncef Marzouki parlait à ce moment-là au nom du peuple tunisien tout entier, tel qu’il est depuis qu’il s’est libéré tout seul de la dictature. Et c’est justice de dire que ce discours fut un moment magnifique d’humanité et de patrimoine commun civilisationnel.
Sans doute y avons-nous été d’autant plus sensible que la langue française fut parlée à la tribune, avec une grâce et une fermeté classique si bien accordée, qu’on l’aurait encore écoutée une heure pour le seul bonheur de sa musique. Marzouki est un médecin qui a fait sa formation à Strasbourg. Sa construction méridionale de maghrébin s’est imbibée de la rigueur austère des nôtres dans l’Est de la France. J’ose dire que je sais de quoi je parle, ayant été rebrassé de même dans ma petite patrie d’adoption franc-comtoise. Ici ce métissage de tempérament renforça la pente naturelle de son propre caractère que l’on dit austère et exigeant. La langue de Marzouki émeut à l’économie des mots. Nous avions pourtant les larmes aux yeux, Younous Omarjee, Jacky Hénin et moi, assis côte à côte sur la montagne tout à gauche de l’hémicycle. La vérité exige qu’on dise combien le style n’était pas la seule cause de tant d’émotions. Le texte de Marzouki avait la hauteur que l’on attend d’un tel moment. Par contraste la laborieuse prestation de François Hollande la veille n’en parut que plus pâle, du peu qu’il nous en restait de souvenir. Marzouki a pensé à haute voix, en grand, le bruit et la fureur de l’histoire arabe et européenne. Et il témoignait aussi de sa vie d’exilé politique en France, ce qui dans le contexte de xénophobie entretenu par la droite de notre pays n’était pas peu de chose. Persuadé de longue main que notre siècle serait celui des révolutions arabes, comme il l’a expliqué souvent, nous dit-il, il a été droit au but quant aux questions que l’on se pose autour d’une seule, finalement, vu de notre rive : la révolution actuelle est-elle une chance ou un danger ?
Il dit qu’elle est une chance parce qu’elle est une révolution sociale et que son contenu démocratique est plus fort que tous les protagonistes qui y prennent part. Et ceci quelles que soient les arrières pensées et calculs de ces derniers. Dans le contexte de l’assassinat de Chokri Belaïd, venant après plusieurs agressions d’intimidation du même type, ce propos peut paraitre très décalé. Pour autant il est juste, en dépit des oiseaux de mauvais augure qui voudraient imputer aux révolutions arabes un contenu fatalement islamiste et violent. Si nous étendons la remarque, nous pouvons en tirer des enseignements pour nous même. Pour ma part, je distingue très fortement les révolutions qui conservent leur caractère pacifique de celles qui se mènent, volens nolens, les armes à la main. Aussi longtemps qu’on peut aller aux rassemblements révolutionnaire en famille, en tenant les enfants par la main, l’horizon n’est pas commandé par celui qui a reçu la plus grosse arme ni par celui qui la lui a fournie. C’est pourquoi la « révolution » libyenne est si mal engagée, et la syrienne davantage encore. Cela ne vous apprend aucune naïveté de ma part. Je sais parfaitement que maintes circonstances s’achèvent dans les rapports de force les plus cruels. Et je sais aussi qu’une révolution gagnée dépend d’un art de réalisation impossible sans un parti préparé à en être l’instrument. Raison de plus pour le préparer à la bonne tâche et non aux songes creux. Raison de plus pour savoir fermement que la violence ne nous sera jamais favorable et qu’il faudra toujours la subir en pensant à la stopper, comme une condition de base de notre projet. Quoi qu’il en soit, j’en reste à l’enseignement Robespierriste : la guerre – et la guerre civile est aussi une guerre – militarise la société et finit par donner le pouvoir aux armes et aux militaires. Et en toute hypothèse « les peuples n’aiment jamais longtemps les missionnaires armés ». Le caractère radicalement pacifique et démocratique de la révolution citoyenne renverse l’ordre des angles morts stratégiques par rapport aux questions du passé : que faire si malgré tout le processus révolutionnaire bascule dans la violence ? Je ne sais pas comment la doctrine citoyenne s’accommoderait d’un tel cas.
Nous avons tous été frappés par les violences qui entourent dorénavant nos mobilisations en France. Violences qui ne sont jamais de notre fait. Une répression sophistiquée s’abat sur le mouvement social. D’abord ce sont des déploiements policiers souvent disproportionnés. Ils semblent surtout destinés à impressionner ceux qui regardent les images, parfois davantage que ceux qui les font vivre. Cela s’est vu à Notre-Dame-des-Landes où, cependant, il y eut des violences spécialement disproportionnées et souvent fort cruelles contre des manifestants totalement et volontairement désarmés. A présent autour de PSA c’est le grand jeu ! La sécurité du territoire est, parait-il, engagée. On a pu lire que Manuel Valls mettait en état d’alerte les services de renseignements dont, parait-il, ce n’était pourtant plus le métier de faire de la police politique. On a vu PSA recruter plusieurs dizaines de vigiles pour cadenasser le site en lutte. Pour être franc, ce n’est pas très nouveau. Sarkozy avait bien criminalisé l’action syndicale et associative. Et sur le terrain, les patrons liquidateurs n’avaient pas la main légère. On se souvient de la milice recrutée par la direction américaine de Molex. Ce qui est nouveau, c’est que la situation actuelle additionne les situations de tension. Du nord au sud du pays, avec deux cent soixante six usines fermées en un an, un pouvoir totalement rallié à la main invisible du marché, à la « politique de l’offre » et la baisse du cout du travail, ça sent le gaz. Il est frappant de voir que c’est l’option répressive qui tient la corde au gouvernement, depuis que la grenade Montebourg a été désactivée. Lui prêche la soumission, Manuel Valls y contraint, Ayrault l’encadre. A cette répression physique et politique s’ajoute la répression médiatique, celle des interminables prêches écrits ou audiovisuels qui valorisent ceux qui cèdent contre les « irresponsables » qui résistent.
Ce nouveau contexte va nous obliger à repenser nos dispositifs de combat. Le danger est celui d’une coupure en deux entre ceux qui veulent aller loin et s’enragent et ceux qui sont sous contrainte ou prennent peur et se détachent. Les stratégies rassembleuses sont la priorité. Le devoir du Front de Gauche sera de ne rien faire qui ajoute à la confusion que le gouvernement Ayrault et le Medef travaillent à créer en divisant les syndicats, par exemple. Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF. C’est, bien sûr, une ligne constante de ne pas se mêler des stratégies syndicales quand elles se contredisent. Mais au cas particulier, l’idée est de centrer l’action contre le texte et son contenu. Pour cela, il faut viser le rassemblement le plus large. Je sais que les sections et militants CFDT y seront certainement aussi en nombre, cela dit en passant. Mais pas question de servir sur un plateau à Ayrault une division syndicale comme prétexte pour bétonner son accord avec le MEDEF et lui faciliter la tâche pour faire passer le texte tel quel au parlement. L’autre danger de division vient du numéro qui aura consisté à souffler le chaud et le froid entre les appels à nationalisation de la sidérurgie et les conseils de capitulation chez Renault ou PSA. Sans oublier les tours de passe-passe à Pétroplus ! A la sortie c’est davantage de démoralisation.
Par contre, face aux appareils de répression, ce qui compte c’est de ruiner leur cohésion et de les cliver de l’intérieur. C’est donc les personnes et leur conscience qu’il faut cibler. Policiers, journalistes et socialistes de métier sont aussi des citoyens qui pensent, votent et agissent à leurs heures de liberté. C’est leur conscience qu’il faut travailler et faire bouger. A Notre-Dame-des-Landes on a vu des policiers et des journalistes hésiter à faire la basse besogne. Le malaise s’est exprimé syndicalement chez les CRS. De manière plus personnelle, chez les Gardes Mobiles qui sont des militaires. Les articles de presse, de leur côté, ont souvent été moins moutonniers et pro-gouvernementaux qu’à l’habitude dès qu’il y a des gros enjeux d’argent engagés. En toute hypothèse la jeune génération des médias est devenue plus factuelle et descriptive. Les papiers peuvent donc devenir aussi décapant que les évènements qu’ils décrivent.
Hollande à Strasbourg. Y a quelqu'un ?
Le président de la République Française était dans l’hémicycle de Strasbourg ce matin-là. Son discours était parfaitement adapté à un auditoire de martiens. En fait les terriens n’étaient pas concernés. Ou alors seulement pour la crainte qu’ils inspirent. Ainsi quand le ci-devant président a osé dire : « ce n’est plus la méfiance des marchés que nous devons craindre mais celle des peuples ». « Oui sire, craignez le peuple il est terrible quand il se fâche! » Un discours où des mots comme « progrès social » ou même « justice sociale » n’ont pas été prononcés une seule fois, cela reste étrange, même quand on sait bien qu’il n’y a rien à attendre d’un social libéral. Il n’a rien dit ou seulement que, dorénavant, ce sera comme auparavant. Un discours où la France est une bourgade européenne qui ne voit ni le monde ni même la Méditerranée ou cent millions de personnes ont pourtant en usage commun la même langue française.
Pour pouvoir ouïr le président français, il aura fallu d’abord bousculer le très rigide protocole du Parlement européen. Le problème vient de notre Vème République. En effet, dans la plupart des autres Etats membres, chef d'Etat et chef du gouvernement ne se confondent pas. C'est pourquoi un protocole différent est réservé à chacun d'entre eux. En tant que chef d’Etat, François Hollande aurait dû faire un simple discours sans débat avec les parlementaires. Formellement, le débat ne pouvait avoir lieu qu’avec Jean-Marc Ayrault. Le président du parlement, Martin Schulz, a donc obtenu qu'on déroge au protocole pour permettre à François Hollande de répondre aux interventions des présidents de groupe. Etrange spectacle donc que celui du chef de l’Etat assis aux côtés du ministre des affaires étrangères sans que le premier ministre soit là ! Ce point réglé pour le parlement, il nous fallait régler notre attitude. C’est le président de la République de notre pays. Je refuse donc qu’on le traite ici, devant cette meute anti-française et contre républicaine, comme nous le ferions à domicile. Et cela même si d’autres ne se sont pas privés de le faire. Nous nous sommes donc levés à son arrivée et à son départ et nous avons applaudi de bon cœur quand il fut question du maintien du siège à Strasbourg par exemple. Mais nos divergences restent. Que dis-je : elles s’aggravent dès qu’on écoute François Hollande. Car la litanie de vœux pieux qu’il a énoncé souligne l’insignifiance des actes qu’il pose en regard.
Car pour ce qui est de faire un moulin à vent avec sa langue et n’avoir rien dit à la fin, François Hollande a battu à plate couture Manuel Barroso et ses indépassables numéros d’indignation sans objet! Ainsi quand, sur ce ton qui n’appartient qu’aux malins, le président tape du poing : « je vous le dit tout net : pas question d’accepter de réduction du budget au-delà de ce qui est acceptable ». En une phrase, toute la duplicité du monde. Et cette autre merveille : « faire des économies oui, affaiblir l’économie non ! ». Raaaaah ! Le reste à l’avenant : un enfilage de perles sans signification particulière ni dessein pour le futur. Un mot est contredit par le suivant. Mais ici les connaisseurs savourent avec délice ces sortes de gesticulations. De toute façon, ils savent bien qui est là. C’est l’homme qui leur a dit dès le début de son propos qu’il saluait le « 6 Pack » et le « 2 Pack », ces politiques d’austérité autoritaires ainsi que le TSCG « dont la France, sous mon mandat, a reconnu l'autorité ». « Il est des nôtres » se disent-ils « il boit le verre comme les autres » ! N’empêche qu’il y avait la question du budget européen. Ce truc s’appelle ici « cadre financier ». Il est voté pour sept ans ! Cette bande d’idéologues prévoit d’en diminuer le montant. Pour faire des économies, évidemment. Sur une somme déjà ridicule qui porte sur à peine 1 % du PIB de l’Union, on devine le caractère misérable de cette réduction purement idéologique ! Surtout si l’on tient compte du fait que toutes les sommes sont déjà préemptées par des politiques déjà engagées. Et enfin on doit savoir que la souplesse de ce budget est égale à zéro puisqu’il est interdit de passer une somme d’une ligne à l’autre en cours d’exécution du budget ! Il faut se rendre compte de ce que cela implique. Avec le projet actuel, l’union européenne fonctionnerait jusqu’en 2020 avec un budget bloqué au niveau où il était en 2008, dernière année avant la crise. Incroyable d’aveuglement ! Et les propositions de cette ombre de Van Rompuy bloquerait les enveloppes de l’Union au niveau plancher de 2003, quand on était encore dans l’Europe à quinze, sans les pays de l’est !
Tous les groupes du parlement jettent donc de grosses larmes. Tout d’un coup les voilà repeints en Keynésiens. Ils récitent avec ferveur que le budget européen est le grand instrument de relance et le seul dont dispose l’Union ! Ma parole ! La grâce les aurait-elle touchés ? Non bien sûr : c’est seulement une comédie. Même quand ils se font le numéro de « l’échec de la discussion, l’Europe en panne » c’est encore une comédie. Car la règle prévoit que faute de nouveau budget, on reconduit celui de l’année passée ! Tout le monde ment, là-dedans. François Hollande n’a pas eu de mal à les renvoyer dans leurs buts : « vous demandez à un socialiste d’empêcher des conservateurs de faire un mauvais budget ! Merci de votre confiance ! Mais pourquoi ne le dites-vous pas aux gouvernements que vous soutenez ? » Mais quand il demande quelle cohérence il y aurait à voter un budget de déflation après avoir adopté en juin un « plan de relance », c’est à son tour de se faire envoyer dans les cordes : « où est votre plan de relance, demande Joseph Daulh le président du groupe de la droite européenne, nous n’en voyons pas la trace ! » Tout le monde a compris. D’ailleurs Hollande lui-même a proposé une réduction de 75 milliards pour ce budget. Comme son plan de relance ne comportait que soixante milliards nouveaux, tous empruntés, 15 milliards auront donc été retiré de l’économie après le « plan de relance » à la sauce Hollande ! Rideau. En avant vers la catastrophe
A Rome, « pour faire parler de soi » ?
Vendredi dernier, j’étais à Rome. J’y ai tenu meeting, aux côtés d'Antonio Ingroia, la tête de liste emblématique de la "Rivoluzione Civile", la « Révolution Citoyenne" italienne. Vous voulez savoir ce qui se passe là-bas en général et à gauche? Mieux vaut lire mes lignes. Car vous n’apprendrez rien en lisant celles que consacre au sujet le « correspondant» de la désormais fameuse rubrique internationale du « Monde », Phillipe Ridet. Car pour lui, le but d’Antonio Ingroia est … « de faire parler de lui ». Ceux qui ont dépensé 1,80 euro pour s’informer devront se contenter de cette puissante appréciation pour tout potage. Ils ne connaitront même pas le nom de la liste que mène Antonio Ingroia. Vous en apprendriez davantage en allant directement sur « Google actualité », le moteur de recherche. Faites-le. Vous agirez généreusement pour la liberté de prendre les lecteurs pour des imbéciles puisque dorénavant Google donnera une subvention au « Monde » même si vous ne l’achetez plus. Venons-en à notre Italie, à notre gauche. Car c’est un front essentiel de la lutte en Europe pour faire craquer la chaine austéritaire.
C’est Paolo Ferrero, secrétaire général de Rifondazione, le parti avec lequel nous travaillons au sein du Parti de la Gauche Européenne, qui m’avait adressé l’invitation à participer à ce meeting. Les camarades mettent les bouchées doubles pour animer leur campagne. Ce qui se joue en Italie c’est évidemment d’abord la sanction de la politique d’austérité de l’odieux technocrate nommé par Bruxelles, le libéral dogmatique Mario Monti. Vous avez dû oublier comment ce type a été nommé sénateur à vie par le président avant de devenir trois jours plus tard premier ministre par une sorte de putsch venu de la Commission européenne. D’ailleurs la campagne électorale italienne, elle-même, a commencé par un coup de force. Fin novembre, Mario Monti a annoncé sa démission sans pourtant avoir perdu « la confiance » du parlement. Pour le faire, il a prétexté une simple déclaration d’Angelino Alfano, le secrétaire fantoche du parti berlusconien qui était censé le soutenir aux côtés de tout le petit monde des eurolâtres, depuis les quasi fascistes jusqu’aux sociaux libéraux. C'est sur cette simple déclaration à la presse que le président de la république, Gorgio Napolitano, s'est appuyé pour décréter l'impossibilité d'une nouvelle majorité et dissoudre. Manœuvre qui se voulait géniale. Le Monti encensé par toutes la presse européenne et notamment « Le Monde » allait prendre tout le monde de vitesse et s’imposer au centre du paysage en faisant manger tout le monde dans sa main. Déjà les sociaux libéraux jappaient dans l’antichambre, frémissant d’impatience devant leur gamelle. Une ruse bien commencée. Le gouvernement de « gestion des affaires courantes » a pu agir sans être embarrassé et faire voter des textes aussi importants que la loi de finance et même « la règle d'or » pendant un mois entier alors que, formellement, il était censé ne plus y avoir de majorité ! Pour tromper le monde, mentir et manipuler tout le monde, il n’y a rien au-dessus d’un eurocrate, Mario Monti, protégé par un social libéral, Giorgio Napolitano ! Tout cela devait se dénouer glorieusement avec les élections du 24 et 25 février. Hélas rien ne se passe comme prévu par les très intelligents. Mario Monti est dans les choux dans les sondages. Il se traine à 12 ou 14 % ! Les « démocrates », le PS local, qui faisaient les malins se font rattraper par Berlusconi de jour en jour. Et l’autre gauche fait son retour.
Du coup c’est le modèle français qui fonctionne : chantage au vote utile, pluie d’injures contre les nôtres, verrouillage médiatique grossier pour interdire en toute bonne conscience notre participation aux débats de fin de campagne. Ils ont peur. Ce qui se joue aussi c’est le retour de notre gauche au parlement italien. Car là-bas il n’existe plus sous couleur de « gauche » que le « Parti Démocrate ». Un organisme de fin de parcours qui réunit les carriéristes de l’ancien parti communiste suicidé, ceux de l’ancien PS dissous dans la corruption et quelques rogatons de la démocratie chrétienne. Un parti social libéral de « centre gauche » que venaient déjà soutenir à chaque élection François Bayrou et François Hollande. Avec la liste que mène Antonio Ingroia, une étape est franchie, à la française, là aussi. « Révolution citoyenne » est un front de gauche élargi à des mouvements de la société civile.
Antonio Ingroia lui-même n'est pas un militant politique. C'est un juge très connu des italiens pour son combat contre la mafia et les liens de celle-ci avec l'Etat italien. L'homme est connu pour sa droiture. C’est l’incorruptible. Il n'a, en effet, pas hésité à mettre en cause des hommes politiques de droite, dont Silvio Berlusconi, mais aussi l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano, dans l'affaire de "l'accord Etat-Cosa Nostra". Il a mis ainsi sa vie en danger en s'affrontant à l'une des plus puissantes mafias, celle de la région dont il est originaire: la Sicile. Placé sous haute protection, Antonio circulait jusqu'à il y a peu en voiture blindée. En Novembre 2012, après avoir rendu sa dernière sentence, il est parti au Guatemala, mandaté par l'ONU, pour travailler au sein de la Commission Internationale contre l’Impunité au Guatemala. Ce n’était pas une promenade de santé. Mais l’homme n’oubliait pas son pays. Il gardait l'œil sur l'actualité juridico-politique italienne et le faisait savoir dans le journal Il Fatto Quotidiano dont il est éditorialiste. Fin Décembre 2012, à l’invitation des mouvements et partis réunis au sein de la liste « Rivoluzione Civile », il accepte de devenir candidat au poste de « Premier » comme on dit en Italie pour parler du chef du gouvernement. Tel est l’homme que le petit plumitif arrogant de la grandiose rubrique internationale du journalissime « Le Monde » décrit comme n’ayant d’autre objectif que de « faire parler de lui ».
La "Rivoluzione Civile" est née fin Décembre 2012. Il s'agit d'une coalition de plusieurs partis et mouvements sociaux et politiques. On compte notamment parmi eux le Parti de la Refondation Communiste, les Verts, l’Italie des Valeurs de di Pietro, le Parti des Communistes Italiens, le Mouvement Orange de Di Magistris, un nombre conséquent de mouvements de lutte contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (No TAV, No Muos, No Mose etc), les mouvements de la campagne pour « l’eau, bien commun », les mouvements anti nucléaires, les mouvements contre le paiement de la dette (No Debito etc), des personnalités du monde syndical et notamment de la FIOM (les métallurgistes de la CGIL) et des personnalités féministes. Lesquels ont en commun de n’avoir pour projet que de « faire parler d’eux » cela va de soi.
Paolo Ferrero de Rifondazione est pour beaucoup dans la formation de cette liste d’union à laquelle il œuvre depuis longtemps. Rifondazione, le parti dont il est secrétaire général, avait pris position pour la formation d'une telle liste dès son Congrès de Décembre 2011. Je crois que l’expérience progressive et pragmatique du Front de Gauche français éclairait la voie. Au Front de Gauche, on connaît bien Paolo Ferrero. Il m'avait soutenu pendant les élections présidentielles. Il était présent à nos Estivales cet été . Il était aussi présent dans le carré de tête de la manifestation du 30 Septembre dernier contre le TSCG aux côtés d'autres membres éminents de la Gauche Européenne. L'homme aime particulièrement la France qu'il connaît bien. Il parle et lit d'ailleurs parfaitement le français. Il faut dire qu'il vit dans le Piémont et qu'il passe fréquemment la frontière. Il m’a raconté comment il discute avec les gens, dans les commerces frontaliers pour prendre la température politique du moment chez nous. Nos campagnes électorales et militantes lui sont bien connues.
Paolo est un artisan de longue date du rassemblement de la gauche italienne. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas un ancien du PCI, le grand Parti Communiste Italien dont certains membres, comme l'actuel président italien, Giorgio Napolitano, ont organisé la dérive jusqu'à en faire l'actuel Parti Démocrate, favorable à la rigueur et au libéralisme accru. Paolo vient de "Démocratie prolétaire", une coalition pour une "nouvelle gauche" regroupant déjà à l'époque plusieurs formations de toute la gauche radicale et parfois affiliées à différentes internationales. En 1991, quelques jours après la transformation du PCI en Parti Social Démocrate (PSD), il soutient la fondation du "Mouvement pour la Refondation Communiste", auquel il adhère avec la majorité des dirigeants et des membres de son groupe d’origine, en compagnie de diverses formations de la gauche radicale italienne que rejoignirent tous ceux qui refusaient à l'époque le suicide de la gauche. Ce mouvement deviendra l'actuel "Parti de la Refondation Communiste" dit "Rifondazione". En 2006, Paolo a été ministre de la Solidarité sociale du gouvernement Prodi II. Une expérience désastreuse dont il a beaucoup appris. Non seulement du point de vue de la gestion de l'Etat mais aussi sur ce qu'on peut craindre du « Parti Démocrate » italien. Ce « parti démocrate » a en effet remplacé, en plus droitier, le tout nouveau « Parti social-démocrate » dont les fondateurs eux-mêmes jugeait l’imagerie trop liée à la tradition de gauche. N’empêche que nos amis ont d’abord marché d’un désastre à l’autre. Exactement ce qui nous pendait au nez en France après 2007. D’ailleurs je n’ai jamais caché que cet effondrement de la gauche italienne avait joué un rôle considérable dans notre décision de quitter le PS et de former aussitôt un Front électoral avec les communistes français. En 2008, dans un contexte de faillite électorale, Paolo est élu secrétaire général de Rifondazione sur une ligne très critique vis-à-vis de la stratégie de "l'Unione" une alliance électorale de la gauche jusqu’au centre droit. Il s’oppose encore à la participation de Rifondazione au gouvernement Prodi II. Mais il reste isolé. Les désastres s’enchainent. Notre gauche est alors éliminée du parlement. Et ce n’était pas fini. En 2009, pour les élections européennes, Paolo obtient la création d'une "liste anticapitaliste". Mais près de la moitié du parti cède aux sirènes social-libérales et scissionne sous la houlette de Nicchi Vendola. Un de ces grands esprits qui dénonçaient les outrances et la dérive gauchisante de son parti pour monter dans le premier train bien servi. Comme en Grèce, comme partout où il faut choisir entre la rupture et le vieux monde de la gauche d’avant ! La gauche radicale italienne disparaît alors aussi du Parlement européen.
Paolo Ferrero a alors fait preuve d'un grand courage en décidant de continuer son combat pour l'union de notre gauche en dépit de tous les revers ! Il a même tendu la main au liquidateur Nicchi Vendola. Sans résultat. Il parvient quand même en 2010 à mettre sur pied la "Fédération de la Gauche" avec plusieurs formations de Gauche. Il est conscient de la faiblesse de cette Fédération. Il voit bien la dérive du parti de Nicchi Vendola vers une soumission totale aux « Démocrates » sociaux libéraux. Il propose alors en décembre 2011 une alliance large. Il ne s’agit plus de fixer une identité politique mais de prendre en charge une tâche en commun : réunir tous ceux qui s'opposeront aux politiques austéritaires et néolibérales mises en œuvre par le gouvernement Monti. Les « Démocrates », amis de Bayrou et Hollande, bons petits soutiens de Monti, n'était évidemment pas concernés. Cette méthode a été la bonne. Mais quelle patience, quelle endurance, pour Paolo et ses amis après tant de revers ! C’est de cette façon que nous aussi nous avons construit notre Front de Gauche. Aujourd'hui en Italie, presque tous ceux qui s'opposent à ces politiques ont répondu à la main tendue de Paolo.
La liste « Révolution Citoyenne » a de l’allure ! Antonio Ingroia est une figure de proue à l'envergure indiscutable. Quant au programme sur lequel les différentes formations se sont mises d'accord, il est en opposition claire aux combines des démocrates et aux politiques de l’union européenne. Le programme de la « Rivoluzione Civile » : opposition au libéralisme économique de Berlusconi et du gouvernement Monti, opposition au TSCG et à la règle d’or, objectif de « rendre l’Union européenne autonome des marchés financiers », volonté de placer l’UE « sous le contrôle des institutions élues par le peuple », appel à un Etat italien laïque, mise en place d'un enseignement public et d'une recherche publique, « non aux pouvoirs économiques », mise en place d'une santé publique de qualité, enfin appel à revenir immédiatement sur la destruction du Code du travail voulue par Berlusconi et mise en œuvre par Monti.
Avec la Rivoluzione Civile, la gauche pourrait faire son retour au Parlement. Nous revenons du néant, ne l’oublions pas ! La liste est actuellement créditée de 4 à 6% dans les sondages. Elle devrait donc faire son entrée à la Chambre des députés, où le seuil d'entrée est de 4%. On peut même espérer qu'elle réussisse, même plus difficilement, au Sénat où le seuil est de 8% pour les listes uniques. Il y aurait donc de nouveau un point d’appui parlementaire et un seuil de crédibilité de franchi pour faire face à la suite du processus de désintégration de l’Etat italien. C’est-à-dire qu’il y aurait en Italie aussi une alternative à gauche. Ce risque est mesuré par nos ennemis médiatico politiques. La notice fielleuse du « Monde » est en phase avec la campagne de dénigrement et d’occultation sur place. Cela se fait au prix de mesures d’une sophistication byzantine. Ici la Commission de surveillance de la RAI a décidé de ne faire participer au débat final avant l'élection que les candidats « issus de coalitions » (plusieurs listes jointes en une coalition, les votes se portant sur une liste) et pas les candidats « issus de listes uniques » (une seule liste donc, comme celle de la Rivoluzione civile) ! Un scandale grotesque. Une mesquinerie qui en dit long sur ce que sont devenues nos grandes « démocraties » de l’âge européen.
Mais ce n'était pas le plus important ce jour là, quand je suis arrivé à Rome. Ce n’est pas de cela que Fabio Amato, le responsable international de Rifondazione, nous a parlé en premier en venant nous chercher à l'aéroport vendredi matin. Fabio avait une nouvelle au plus haut point satisfaisante. Le matin même, une partie importante de ses anciens camarades partis en 2008 avec Nicchi Vendola, avaient décidé de quitter leur formation SEL ("Gauche Ecologie et Liberté") liée aux « Démocrates » sociaux-libéraux et de rejoindre la Rivoluzione Civile. La nouvelle, conjuguée à ma présence à Rome ce jour-là, allait, selon lui, mettre la Rivoluzione Civile au premier plan dans les médias. Fabio était certain de son fait : il y aurait beaucoup de monde le soir au meeting conjoint du PGE et de la Rivoluzione Civile où j'intervenais. Fabio avait d'ailleurs décidé de faire les choses en grand, au théâtre Capranica. Ce théâtre du XVème siècle est situé en plein cœur de Rome, à deux pas de la Chambre des députés. Sur place, le responsable de notre Parti de Gauche en Italie, Guillaume Mariel, nous attend. Il est venu spécialement d'Arezzo pour nous accompagner aujourd'hui et aider à la traduction en cas de difficulté de communication. Guillaume est bien connu des camarades de Rifondazione. Il a passé l'été dernier à sillonner l'Italie avec Fabio Amato pour présenter l'expérience du Front de Gauche. Une tournée qui a visiblement porté ses fruits. Il a aussi été le suppléant de Michèle Paravicini sur la très vaste 8ème circonscription des français de l'étranger. Autour de lui et d'Hélène, une camarade du PCF, un Front de Gauche Italie s'est formé. Guillaume m'annonce que tous les camarades romains se sont mobilisés pour être présent au meeting du soir. Je suppose que ce sont eux qui lançaient les applaudissements nourris qui m’ont accueilli. Il faut dire que j’évoluais dans les rues dans une ambiance très française car les supporters de l’équipe de France de Rugby étaient nombreux en goguette, amicaux et enjoués.
En fait je suis tombé par hasard sur Antonio Ingroia dans la rue en partant déjeuner. C'était ma première rencontre avec lui. Il sortait d'une des trois conférences de presse qu'il devait donner dans la journée. Celle-ci concernait l'annonce faite le matin même par des dirigeants de SEL qu'ils rejoignaient la Rivoluzione Civile. Une bonne nouvelle qui marquait visiblement les visages de l'entourage d'Antonio. J'ai ensuite rejoint Paolo Ferrero pour le déjeuner dans un petit restaurant où la Rivoluzione Civile a ses habitudes. Le quartier général de campagne est situé deux rues plus loin. Il a fallu déjeuner en vitesse ! Misère, quelle vie ! Spaghettis à la carbonara. Paolo m’explique comment ce plat qui a des allures de met traditionnel est en fait une trouvaille des bidasses américains à la Libération. Ils le fabriquaient avec le lait, les œufs en poudre et les filaments de lardons des rations de l’armée. Puis on parle d’Antonio Ingroia, bien que nouveau venu en politique, il est fortement marqué à gauche philosophiquement. Selon Paolo, l'homme apprend vite au contact des autres maintenant qu’il est sorti de l’isolement de sa situation dangereuse de juge anti-maffia. Et plus il apprend plus il renforce ses convictions. J'en aurai la confirmation le soir même. "Nous voulons devenir plus qu'une coalition électorale, un mouvement durable comme le Front de Gauche en France" a-t-il dit. "La Rivoluzione Civile n'est pas qu'une coalition électorale, c'est un mouvement historique. Utilisons-la bien". Pour l’instant, Paolo fonce. Il a un direct sur une chaîne de télé, une heure plus tard à peine. Bon vent camarades ! Le moment venu la salle est comble. Enthousiaste. Le drapeau est relevé. Nous sommes chez nous.
Reçu 5/5. Je trouve l'attitude de J.Luc au Parlement digne et cohérente. L'analyse du discours, fidèle à ce qui nous a été donné d'entendre : des mots creux qu confirment la soumission complice à cette Europe sans peuples.
Et le bonheur d'avoir ces nouvelles du monde telles qu'elles ne nous sont jamais évoquées dans la presse officielle.
Je n'aurai qu'un mot Jean-Luc : "Vertige de l'amour"
Bonjour Jean-Luc, Bonjour Amis.
L'histoire est en effet un vertige et l'actualité nous donne le tournis. Le syndicalisme était méprisé par Sarkozy. Mais sous Hollande/Ayrault il est martyrisé. L'expression "diviser pour régner" prend tout son sens. Diviser la classe ouvrière, diviser les salariés des entreprises menacées, diviser le Front de Gauche, telles sont les tâches des Socio-Libéraux. Et ils ont avec eux évidemment l'approbation de la droite, le relais des médias. Je ne sais pas si ça va craquer, ni où, ni quand. Une nouvelle entreprise de ripolinage du FN et de ses idées par la médiacrasse refait surface. Dans le même temps, on reparle violence et Valls sonne l'alerte et s'apprête à protéger les entreprises des dangereux syndicalistes. Les salariés de Mittal sont gazés, blessés, empêchés de s'approcher d'un Parlement. Tout semble bien huilé pour empêcher la révolte populaire. Nous sommes revenus aux premiers temps des luttes sociales. Mais le confort illusoire dans lequel vit encore notre peuple l'empêche pour l'instant de voir. Il va nous falloir de la patience et de l'entêtement pour allumer les étoiles et réveiller les cerveaux anesthésiés. Merci Jean-Luc pour votre ténacité et votre courage, merci pour vos éclairages politiques. Soyez prudent.
Amour oui, perle rare dans ce contexte de fascisme montant. Mais vertige non. Des explications simples sur la situation, et des consignes claires pour que les malhonnêtes ne l'emportent pas. Pour que chacun sache ce qu'il peut faire concrètement dans sa situation personnelle.
Quelle lecture ! Magnifique. Et enfin des bonnes nouvelles en provenance d'Italie, où la situation devenait désespérante.
François Mitterrand avait dit qu'il était le dernier président de la République qui avait une liberté d'agir dans son pays. Il est manifeste que ses successeurs n'ont plus qu'à obéir à l'Europe. François Hollande commence à sentir venir le vent de la révolte qui se fait jour au niveau de son peuple. Il essaie d'en avertir les autres pour tenter de faire infléchir une politique libérale qui casse les acquis sociaux, jusqu'ici amortisseurs de la crise en France. On voit bien qu'il ne peut rien. Il commence à avoir peur avec tous ces emplois qui partent à vau-l'eau. Le vrai problème c'est l'Europe et tant qu'elle est gouvernée par les cupides et leurs copains, rien ne se fera dans le sens de l'humanité. Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste.
Mio fratello,!.molto...superbo à Roma.! votre discourt devrait se répandre sur toute l'Europe et au-delà. l la Rivoluzione Civile re-naît après tant d'abandons de la gauche aussi noire que son caviar ! merci pour votre présence qui donne vie à ceux qui ne savent plus comment s’orienter dans ce monde Européen qui les englouti.
La peur du peuple est une menace de ce gouvernement FH impuissant face à la Finance. La coupe trop pleine de souffrances muettes commence à déborder. Nos grévistes et syndicalistes sont les Héros du peuple et nous les soutenons ! ils le savent...la panique change de camp !
Votre discourt est indispensable,ne croyez pas que vos paroles sont inutiles ! bravo -brava !
Il est bon d'avoir des nouvelles des autres pays européens que ceux (enfin celui, l'Allemagne) qu'on nous montre au quotidien. Mais j'ai un peu l'impression toutefois, que ces contacts sont encore trop distant sinon disparate face à une droite conservatrice en bloc. Hormis la visite d'Alexis Tsipras, il semble que seul JL Mélenchon arpente l'Europe (entre autre) dans tous les sens pour bâtir une "Union des Gauches". Tout cela manque un peu d'unité internationaliste qui permettrait sinon une fusion, au moins un rapprochement des peuples. C'est pourtant nécessaires pour prétendre réformer l'Europe sans remettre en cause toute sa construction comme le préconise la droite nauséabonde. Car si chaque peuple regarde l'autre en fonction de ce qu'il lui coûte, ou par jalousie comme les médias veulent le faire croire, la remise en question du fonctionnement européens, remet en question l'Europe elle même. A quand, donc, un congrès des gauches Européennes contre l'austérité ? A quand, également, une union des actions syndicales internationales pour ne plus avoir les belges d'Arcelor Mittal d'un côté, et les français de l'autre ?
JL Mélenchon a sans doute l’étoffe de ceux qui pourraient coaliser un mouvement Révolutionnaire citoyen. Il est donc urgent de fédérer les mouvements pour ne pas voir la situation aboutir à un chaos qui ne serait propice qu'aux partis autoritaires de droite.
Il n'y a rien de plus beau qu'un homme d'action capable de poésie. Merci Jean-Luc.
"Aussi longtemps qu'on peut aller aux rassemblements en famille, en tenant les enfants par la main"
Magnifique! Bravo ! Les alternatives révolutionnaires à la violence d'Etat et du capital, cela s'apprend. Les camarades du MAN, par exemple, s'y emploient. Vous devez continuer à peser de tout votre poids qui, maintenant est devenu international, pour que les gens deviennent des révolutionnaires citoyens et non pas des enragés révoltes. L'histoire nous apprend hélas, les terribles répressions quand le peuple ne se donne pas comme base arrière la légalité citoyenne. Heureusement notre peuple est républicain et révolutionnaire. Il connait la force de la loi constitutionnelle. C'est vrai que le moment est révolutionnaire comme vous l'avez analysé il y a quelque temps déjà. Car à tous les niveaux c'est nous qui payons mais il nous faut reprendre le pouvoir politique qui nous a été dérobé. Notre argent sert des intérêts qui ne sont plus les nôtres. Nous devons reprendre le contrôle de la gestion du pays. C'est la révolution citoyenne!
A propos de la révolution tunisienne, il semblerait que de nouvelles élections vont avoir lieu en Tunisie: "Le Premier ministre tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali a annoncé mercredi soir qu'il formera un "gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique". "J'ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais", a-t-il déclaré dans une adresse télévisée à la Nation." (l'Humanité).
Eh oui. "Quand il y a oppression, il y a résistance" disait le président Mao (je crois).
J'apprécie toujours autant votre culture politique, vos analyses et votre plume de soie ou de fer...
Comme les banques qui nous volent notre argent déposé, économisé, ces politiciens nous censurent par nos voix sur eux portés. Il nous faut nous rendre plus conscients de nos pouvoirs pour devenir forts dans les moments décisifs, forts de notre conscience de classe qui doit éviter le rapport de force physique qui implique la répression étatique qui est au-dessus de nos capacités. La non violence aussi par réalisme politique et pour une société moins violente.
J'admire cette façon d'ouvrir des perspectives revigorantes sur des situations qui, à première vue, ne donnent guère matière à réjouissance (Italie, UE, Tunise)!
Nos amis italiens sont sommés de choisir entre le libéral-populisme (Berlusconi), le libéral-technocratisme (Monti) et le libéral-neurasthénisme (Bersani), sans oublier le bouffon Beppe Grillo feignant de ne pas voir qu'en stérilisant par sa démarche anti-parlementariste absurde des votes de colère légitime, il est le meilleur allié du système qu'il prétend dénoncer. Face à tout cela, la gauche, malgré les scores modestes dont elle est créditée, peut au moins prétendre retourner au parlement, c'est effectivement déjà un progrès! Soit-dit en passant, j'ai un peu de mal à comprendre le postionnement de l'Italie des Valeurs, qui intègre une coalition de gauche, mais siège, me semble-t-il, avec les libéraux au parlement européen...
Pour ce qui est de la Tunisie, là encore, rien de bien réjouissant à première vue. La gauche avait été laminée lors de l'élection de la constituante, après cette Révolution qui avait suscité tant d'espoir. Les islamistes au pouvoir jouent un trouble jeu, n'approuvant pas ouvertement ni ne combattant la violence des intégristes. Ne tenteraient-ils pas d'étouffer tout doucement la démocratie balbutiante, quitte à laisser le pays sombrer dans la violence (on déplore un assassinat politique)? En face, les opposant les mieux placés (Nidaa Tounes) représentent un centre-droit libéral... Au milieu de ce sombre tableau, vous nous dîtes qu'a été prononcé un brillant discours. Alors, certes, son auteur est issu d'un des vieux partis socio-démocrates qui avaient cru bon de faire la courte échelle aux islamistes, croyant peut-être sincèrement qu'il est des "islamistes modérés" (a-t-on jamais vu des "fascistes modérés?!"), et s'en mordent aujourd'hui les doigts. Mais je comprends que vous et vous collègues de gauche du parlement européen ayez souhaité oublier un instant ces considérations stratégiques pour prendre avec lui un peu de hauteur.
E viva l'Italia !
Merci Jean-Luc pour ces riches informations sur la renaissance de la gauche italienne, si nécessaire depuis le sabordage du PCI par sa droite*. J'ai désormais deux nouveaux marque-pages pour regarder par dessus les Alpes.
Et de ce côté-ci des Alpes, honte à ce gouvernement qui réprime violemment les mouvements sociaux (flashball contre les sidérurgistes à Strasbourg, un sidérurgiste liégois blessé à l'oeil, selon l'Huma d'aujourd'hui. Merci Hollande-Ayrault-Valls, on s'en souviendra !)
*Pour qui veut en savoir plus, je me permets de recommander ici le livre de Guido Liguori, Qui a tué le parti communiste italien? Editions Delga. 2011
Très beau texte. La répression d'hier était intolérable. Les sidérurgistes n'étaient pas venus pour casser quoi que ce soit mais pour se faire entendre. La preuve en est que le bâtiment du conseil régional qui n'était pas protégé est resté intact. Merci pour ton relais des infos et des actus ainsi qu'a Céline et aux autres camarades !
A Bruxelles, Hollande critique la construction européenne actuelle, les bras m'en tombe, devant autant de cynisme, après avoir approuvé absolument tous les traités : Maastricht, Amsterdam, Nice, TCE, Lisbonne (le TCE à Sarko), TSCG (la camisole budgétaire) il fait mine de découvrir l'étendu du désastre d'une économie et d'une BCE au service exclusif d'une monnaie forte l'euro/mark dirigé par des technocrates non élus n'ayant de compte à rendre à personne alors qu'il aurait fallu faire tout l'inverse et mettre la monnaie et la BCE au service de l'économie et sous contrôle démocratique.
Ce billet est très intéressant comme d'habitude. Je suis assez choqué par l'attitude du gouvernement devant les gens qui manifestent, c'est tout simplement incroyable mais c'est tellement dans l'air du temps (voir le sondage de france info qui montre que 1/3 des Français sont en accord avec les idées du FN notamment qu'il faille accorder plus de pouvoir à la police).
C'est de pire en pire et vous marquez "En avant vers la catastrophe". Je vous rejoins mais j'en suis à me dire que les Français n'ont pas assez le nez dans la M... pour réagir. Après tout le programme du CNR n'a pu être mis en place qu'après la catastrophe de la seconde querre mondiale, la mise en lumière des collaborations aussi et un nouveau jour s'est levé alors. Je ne souhaite pas la catastrophe mais les gens me semblent tellement aveugles aux causes profondes du problème, sont tellement anesthésiés par des médias et certains journalistes qui ont complètement oublié ce qu'est leur rôle que la prise de conscience est décidémment lente (je sais aussi qu'on efface pas 30 ans de discours TINA comme cela)..
J'en parlais avec un médecin psychiatre que je sais de gauche et il m'expliquait que le changement dans sa façon de penser était ce qu'il y avait de plus difficile à réaliser pour un individu et que malheureusement, les grands changements salutaires pour l'huamnité, l'huamin et la société ne venaient généralement qu'après une catastrophe. J'espère que nous avons suffisamment évolué pour ne pas en arriver là.
En tout cas, cela fait plaisir de voir que la gauche renaît en Italie.
Quant au discours de Mr Hollande, il traduit de plus en plus une peur que la situation ne lui échappe et il peut, car son renoncement à changer les choses (comme annoncé) a beaucoup déçu les masses populaires qui y croyaient. Finalement, c'est Mr Sarkozy qui doit être bien content de ne pas avoir à gérer cette m......
Que cela fait du bien de voir ces sourires radieux, amicaux et fraternels des "dirigeants" de l'autre gauche qui se rencontrent ! On voit des sourires plein d'espoir, l'envie d'écrire une nouvelle page de l'Histoire !
Ne lâchons rien!
Cher camarade, pour une fois je ne partage pas tous tes avis.
Larmes de crocodile 1: alors que Marzouki pleurait à Strasbourg, sa police attaquait un cortège funèbre qui accompagnait Chokri Belaid de l’hôpital à la morgue, puis s'en prenait violemment aux manifestants toute la journée. Cet homme a peut être une belle parole, mais il s'est depuis longtemps déconsidéré auprès de nos camarades tunisiens. Par ambition personnelle, il s'est offert comme marionnette d'Ennhada. Crois-tu qu'il a condamné la répression policière ? Et le fait que des listes d'opposants à assassiner circulent, y compris a ministère de l'intérieur ?
Larmes de crocodiles 2: L'union européenne a largement financé la police tunisienne du temps de Ben Ali. Il serait bien de demander des explications un jour à la commission. Plutôt que de faire semblant de compatir.
Enfin, mais ce n'est pas une critique, pendant tous ces événements, il y avait aussi des émeutes, hier, en France, à la Réunion, des émeutes contre la misère et le chômage. Dont on ne parle pas, évidemment !
Le jour de l'assassinat de Chokri Belaïd un avion de Tunis Air subissait une légère sortie de piste, son nom, "Farhat Hached", qui se trouve être un syndicaliste tunisien assassiné en 1952 par la "Main Rouge une organisation armée favorable à la présence française en Tunisie" (source Wikipedia). Le hasard a parfois de troublantes coïncidences.
Les propos de Jean-Luc Mélenchon, toujours très clairs, argumentés, réalistes et empreints d'espoir, malgré les problèmes de répression syndicale qui commencent. Je trouvais avant l'élection de Hollande les propos d'Alain Badiou sur la gauche (socialiste) au pouvoir un peu durs, il définissait la gauche de "collaboration" (Jules Guesde et l'union sacrée), la gauche de "consensus" (Mauroy, Jospin et maintenant Hollande et son discours), la gauche de "répression" (Clémenceau, Jules Moch et maintenant on y arrive...) et enfin la gauche "sanglante" (Jules Ferry en Indochine notamment, Guy Mollet et François Mitterrand en Algérie). C'est à lire dans : Circonstances, 7. Sarkozy: pire que prévu, les autres : prévoir le pire, Éditions Lignes, 2012. Je crains que les faits donnent raison à ce philosophe.
D'où la nécessité d'un FdG fort, large, pour une alternative...
Enfin en France des propos sensés sur l'Italie, des propos encourageants, qui démontrent que ça vit, ça grouille et que l'Italie n'est pas ce pays de clichés dévidés à longueur de médias.
Merci M.Mélenchon.
Avanti!Su!
nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT...
Quand on est à la fois militant du PG et de la CGT, ça coince un peu quand même. Moi je dis honte à la CFDT,(virgule) et à ses adhérents, je dis : maintenant, choisis ton camp, camarade !
Quel bonheur de savoir que nos frères de gauche italiens soient de nouveau en campagne ! Partout en Europe, les peuples se réveillent, s'organisent, résistent.
Tout devra être fait pour l'un de ces partis frères remporte une élection nationale et montre ainsi le chemin aux (encore trop nombreux) hésitants.
J'ai déjà protesté contre les pub qui bougent en périphérie du texte sur lequel j'essaie vainement de me concentrer. Ça ne gêne pas dut tout quand il s'agit d'un de ces articles creux dont nos médias dominants nous accablent, mais pour lire les textes denses de Mélenchon, c'est vraiment un problème. Le procédé, nous obliger à regarder ici alors que nous souhaitons regarder ailleurs, n'est pas digne d'un site comme celui-ci. Les bouquins que vous nous signalez, j'en note soigneusement les références même si je ne peux pas toujours les acheter, mais je n'ai pas besoin qu'ils clignotent comme des vitrines de supermarché ! Il faut résister aussi à la contamination par les procédés publicitaires, camarades !
Quel plaisir ce papier sur l'Italie où il y a très longtemps la gauche a su nous faire réver autant qu'elle nous a fait souffrir ces dernières années
La CFDT a dans ses rangs des militants actifs, ils contribuent à la lutte contre le capitalisme, même si le "vieux fonds" réformiste s'y trouve encore bien en place. Considérons aujourd'hui que les forces politiques et syndicales se forment sur de nouvelles bases d'organisation. De nouvelles structures pointent le nez à l'horizon, elles vont permettre de mettre en route cette révolution citoyenne, avec un front de gauche en tête. À l'instar de ce qui se prépare en France, lentement (hé oui) mais sûrement, telles les pièces d'un puzzle, se met en place un mouvement populaire européen dont les contours apparaissent, de plus en plus visible et de plus en plus fort : C'est la réponse au libéralisme effréné et du social libéralisme qui l'accompagne.
Hollande a raison quand il dit: "ce n'est plus la défiance des marchés que nous devons craindre, mais celle des peuples". Quand le peuple aura compris que Montebourg prêche la soumission, que Valls y contraint, qu'Ayrault l'encadre et qu'à cette répression physique et politique s'ajoute la répression médiatique (écrits et audio), alors oui, nous deviendrons tous des "irresponsables qui résistent". C'est pourquoi, plus que jamais, il est indispensable de faire appel aux personnes et à leur intelligence. C'est ce à quoi tu nous aides de jour en jour et que nous partageons de plus en plus. Merci l'Ami.
"Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF. C’est, bien sûr, une ligne constante de ne pas se mêler des stratégies syndicales quand elles se contredisent."
Je n'avais pas pris garde à ce bel exercice de rhétorique diplomatique de haute voltige, merci au lecteur qui l'a repéré! Pour ma part, je ne compte pas, mais alors pas du tout, la CFDT au nombre de ceux avec qui on peut espérer faire quoi que ce soit d'utile. Ne pas se mêler, en tant qu'organisation politique, des divergences syndicales, je veux bien. Mais en attendant, ces chers "réformistes", ne se gênent pas, eux, pour en faire de la politique (cf Chérèque reclassé à Terra Nova, Bontemps animant un groupe hollandolâtre) !
C'est une vue de l'esprit de prétendre combattre le combattre le social-libéralisme d'un Hollande en épargnant son pendant syndical, ces gens, qui, selon le mot délicieux de Susan George, "si on rétablissait l'esclavage, négocieraient le poids des chaînes!". Ils sont, avec les éditocrates à la Libé, la tendance dominante du PS, et une poignée d'universitaires médiatiques appointés par l'oligarchie financière l'une des éléments indissociables d'un même système. Un système qui, sous couvert de "réalisme" prétend faire triompher le règne du tout-marché, entériner les uns après les autres tous les reculs sociaux et liquider les services publics.
Je sais bien que le vieil héritage de la charte d'Amiens a laissé à nos syndicats une certaine méfiance envers tout confusion politique/syndicalisme. Je sais bien que la CGT elle-même partage cette distance, soucieuse qu'elle est de faire oublier son passé de "courroie de transmission". Mais ne devrions-nous pas, les uns et les autres, laisser tout cela de côté dans la situation d'urgence où nous sommes?
En attendant, n'étant pas, moi petit militant de base, astreint à autant de précautions oratoires que notre co-président, j'espère bien pouvoir "mettre en cause" la CFDT autant qu'elle le mérite. Et je pense n'être pas le seul au sein du PG!
@cultive ton jardin à 14h35
"J'ai déjà protesté contre les pub qui bougent en périphérie du texte sur lequel j'essaie vainement de me concentrer"
J'ai résolu le problème. Vous agrandissez (ctrl + roulette de la souris) l'écran assez grand pour ne plus voir le bandeau gauche ou il y a seulement que 2 livres qui se succèdent dans la même case (ils ne clignotent pas). Ou alors vous collez une rangée de postits sur le bandeau gauche après avoir préalablement ajusté la largeur du postit à la partie que vous souhaitez occulter. Prenez de préférence des postits pas trop agressif en terme de couleur. N'oubliez pas de les retirer quand vous changer de site. Vous pouvez essayer avec la main gauche, ça marche aussi; mais il faut pas que ça dure trop longtemps car la douleur musculaire déconcentre aussi.
Le congrès du PCF est en ligne en direct d'Aubervilliers, ici.
A propos de stratégie syndicale. Tout d'abord (c'est vrai en général, pas seulement en la matière) : on ne se grandit pas en rabaissant les autres. Plus précisément : la CGT n'a jamais progressé (en voix, en adhérents) en critiquant ou dénonçant les autres. Les experts en critique se font plaisir, mais les salariés attendent autre chose d'une organisation syndicale.
Ensuite, ceux qui "si on rétablissait l'esclavage, négocieraient le poids des chaînes!" auraient raison de le faire ! Mais Susan George n'a jamais porté de chaînes, il lui est facile de dire que c'est une question sans importance par rapport à l'esclavage lui-même. La CGT aussi, "négocie le poids des chaînes", c'est ça le syndicalisme. Oui, on peut reprocher à la CFDT de le négocier avant même que l'esclavage ne soit rétabli ; ou plus précisément, de signer l'acceptation par avance des plans de licenciements dès lors qu'un certain nombre d'informations économiques auront été données. Que ces informations soient trop macroscopiques et permettent de maquiller des faits en occultant les détails, que ces informations quand bien même elles ne seraient pas falsifiées, laissent les salariés impuissants devant un fond d'investissement charognard, c'est évidemment une lecture de l'accord qu'il faut faire ; mais on ne peut pas reprocher aux salariés d'avoir la candeur d'y croire. Ce que doit faire un syndicat CGT, c'est expliquer pourquoi sa confédération n'a pas signé l'accord; certainement pas de faire un procès en traitrise aux dirigeants de la CFDT.
Pour le dire de façon plus métaphorique : pensez en combattants; quand vous subissez une manoeuvre de division, vous ne gagnez rien à tirer sur ceux qui sont partis du "mauvais côté". En faisant cela, vous offrez une victoire totale à l'adversaire qui a divisé vos troupes. Efforcez vous au contraire de reconstituer l'unité, en laissant de côté les prétextes à la division, aussi graves soient-ils.
Je suis terriblement choqué par la violence de la répression policière contre les manifestants d'ArcelorMittal hier et, plus généralement, par le fait que ce soit aujourd'hui le ministère de l'Intérieur qui s'implique le plus "dans" les mouvements sociaux. Ce matin encore, devant le siège de Presstalis où nos frères se battent pour faire échec à 1.250 suppressions d'emploi, il y avait, caché derrière, huit cars de CRS.
Je vais prendre ça du bon côté, la peur change de camp.
Merci ! Merci ! et encore Merci Jean Luc, pour ces nouvelles qui nous mettent du baume au coeur, de savoir que nous ne sommes pas tout seul, qu'un jour une justice sera rendue dans cette vieille Europe salie par l'argent.
Vive la révolution citoyenne ! Attention de nous diviser. C'est l'union qui fait la force !
Pétroplus, encore un cas d'école. Pendant la campagne présidentielle, Hollande avait dans ses sacoches De Margerie, PDG de total, aujourd'hui c'est l'heure du retour sur investissement. D'abord les intérêts des actionnaires du pétrolier plutôt que ceux du pays et des salariés. Le seul problème c'est comment faire sans que cela se voit. Peut-être en faisant croire que les offres ne sont pas crédibles. S'en tenir au discours de ce pouvoir manipulateur, sans se souvenir de ce qui précède ferait tomber dans le piége. Total ne peut pas accepter que ses investissements dans pays du golfe soient contrariés pour quelques centaines d'emplois, même sur les terres de Fabius. C'est ce qu'Hollande appelle le réalisme et les chiens de garde du "courage".
La révolution même citoyenne ne se fera pas avec des œillets et se coucher aux ordres n'est pas dans la nature française. Quand aux élections, si peu démocratiques, c'est bien loin, sauf pour compter les dégâts, alors que se met en marche, avec le Monde le lancement de la diversion fasciste.
En regardant ce qui ce passe autour des salariés qui lutte pour leur emploi, je pense au gens sincères qui ont voté pour le parti socialiste, et je me dis c'est pas possible aux prochaines élections ils vont ce tourner vers le front de gauche. Enfin je l'espère, c'est à nous de bien manoeuvrer pour qu'il en soit ainsi.
La lutte que mène les PSA est de première importance, pas seulement pour eux mais pour tous le monde du travail. Ils ont besoin de notre solidarité, je viens d'envoyer un chèque au siège du PG pour eux. Si vous le pouvez faite un geste de solidarité, c'est très très important, l'enjeux est immense.
Amitiés
Bonjour
Sur l'Huma en ligne d'aujourd'hui, les faits de la répression d'hier au rassemblement des ArcelorMittal à Strasbourg. Tirs tendus de flash ball par les forces de répression. Résultat, un manifestant ayant perdu un oeil, 14 blessés etc.
Merci Valls et le PS.
@Nico 75 (36)
J'aimerais avoir votre optimisme mais ce ne sera pas, à mon avis, avec les électeurs socialistes pur jus que nous agrandirons de manière significative nos rangs. Certes les cas que j'observe ne sont pas forcément représentatifs mais j'en entends beaucoup, d'Hollandolâtres qui même insatisfaits, même constatant les dérapages actuels, savent déjà qu'ils revoteront pour le même en 2017, considérant que notre porte parole n'aura jamais aucune chance d'être élu (ce sont leurs propres mots). Il y a de quoi avoir les poils hérissés, n'est-ce-pas ? Les votes comme les antibiotiques ne devraient pas être automatiques, mais hélas chez certains qui aiment bien jouer à se faire peur et à s'imaginer des 21 avril à répétition, pas de mystère dans les urnes à l'horizon, hélas. Ce sera plutôt du côté des apolitiques de base, des abstentionnistes par dégoût de la politique des "tous pourris" (les non conditionnés donc) qu'il faudra voir !
Bien en accord avec ce qui est écrit sur ces billets ainsi que les commentaires des camarades. Merci infiniment Jean-Luc pour ton éclairage sur ce qui se trame au parlement européen, car aucune presse écrite ou télévisuelle n'en relate un mot ! Merci a tous du FdG pour ces échanges.
JCT
Triste nouvelle de l'assassinat de notre camarade Belaid. Et les Italiens se mobilisent afin de créer un parti équivalent au notre, ça fait chaud au cœur.
@citoyenne21 (37)
Je connais aussi des socialistes qui me disent à peu près la même chose. Je pense que tu as raisons si les élections présidentielles arrivaient demain. Oui je suis sur qu'ils voteront socialiste. Mais je me souvient que 30% des votants du premier tour pour Hollande ont hésité avec Jean-Luc Mélenchon. Si aux élections européennes ces 30% votent pour le Front de gauche, il fera jeu égal avec le PS et cela changera énormément la donne pour la suite et l'image du Front de gauche va changer dans l'opinion publique. Je reste positif mais il faut négliger personne, même les Hollandolâtres insatisfaits.
Vertige de l'histoire, oui je comprend, modestement, avec tous ces évènements qui se précipitent, Chakri Belaid assassiné, Moncef Marzouti président tunisien prononcant un discours incroyable devant les députés européens (Je viens de le regarder en entier), c'est fou, cet homme nous parle et on assiste a une révolution citoyenne universelle, Cayo Lara, coordinateur d'Isquierda Unita en Espagne, entre 14 et 17 pour cent a l'heure actuelle (petites infos privées peut être un peu plus), Alexis Tsipras en Grèce, etc. Oui vertige de l'Histoire.
Allez aux rassemblements révolutionnaires en tenant les enfants par la main
Magnifique, et digne du grand homme que vous êtes Monsieur Mélenchon. Merci.
Certes un syndicat n'est pas un parti politique, ni ne peut être la dite courroie de transmission comme cela le fût aux dires des propagandistes du combat contre toute libération du joug capitaliste et de l'exploitation inhérente et il est assez cocasse de constater que les centrales syndicales dénonçant l'avant l'applique à la lettre cette courroie concernant les directions CFDT / PS. Ce qu'a dit et affirmé ce ministre Cahuzac est à prendre à la lettre, ces politiques ne croient pas à la lutte de classe voire de son existence mais un Chérèque, une Notat et le nouveau n'y croient pas et la refusent pour mieux accompagner collaborer une politique de casse toute social-libérale. Certes des syndicats des entreprises au cœur du terrain et de l'exploitation CFDT parfois aussi CFTC recherchent des rassemblements dans une intersyndicale de luttes avec nos pires têtes dures de luttes que sont la CGT, et SUD et d'autres, CNT à ne pas oublier, en général ce sont lors des plans de licenciements et là parfois l'unité de classe est un peu tardive. Il y a de nombreux faits avérés surtout que dès que le Medef et tous les gouvernements pro européens voient une faille celle de la reconnaissance ou non de l'unité dans la lutte de classe de la réalité il s'en donne à cœur joie pour sabrer dans les effectifs nous mettant sur le carreau. Surtout aussi que ce Médef ne connait qu'une seule politique les profits au détriment de l'emploi stable en ajustant les Humains devenus objets en variable d'ajustement et à flux tendus comme les marchandises en zéro stock, la réserve toujours prête en intérim du précariat et du chômage. Cette politique monstrueuse est à stopper immédiatement par les syndicats réunis en reconnaissance de la réalité et par le champ du politique rassemblé dans le Front de Gauche ouvert aux verts conscients et à LO, NPA, POI, et toutes et tous qui sont en luttes et ne veulent plus être soumis, passifs, et en spectateurs.
Ce n'est pas au FdG de décider des actions syndicales même les syndicats de luttes ne décident pas des actions au sein de l'entreprise ce sont les votes des travailleuses et travailleurs qui sont souverains, par contre les formations syndicales et politiques sont indispensables pour être un prolétaire/ citoyenne / citoyen. Surtout pour les conquêtes de nouveaux droits car en face c'est particulièrement rigide formaté en unique vision répressif dogmatique figé sectaire et de mauvaise foi.
Merci pour toutes ces infos sur le parlement européen. Bien noté ton appel à l'union et la modération que je respecterai même si mon caractère me pousse à souhaiter plus expéditif.
Je note aussi cette (pour l'instant) discrète réhabilitation de Robespierre et utiliserai dorénavant ta méthode en le citant à propos.
La création d'un réseau européen et transatlantique me fait penser au "club des jacobins" qui par leur rayonnement ont beaucoup servis à Robespierre. Nous ferons tout pour que ton destin (et le notre) soit meilleur.
Sur la question de l'unité syndicale, la signature de cet accord national va ébranler la fragile tectonique des plaques syndicales à peu prés stable depuis la position commune à l'origine de la réforme de la représentativité syndicale de 2008.Il faut néanmoins préciser plusieurs points: 1. La CGT a évité l'écueil de tirer à boulets rouges sur la CFDT et s'est tout de suite évertuée à expliquer avec pédagogie les risques que comportait cet accord par un document très complet. 2. Le bureau national de la CFDT a signé mais sans aucune consultation de sa base. Je pense pouvoir dire qu'une partie importante de syndicalistes CFDT travaillant dans le privé y sont opposés (CFDT Florange par exemple).Jean Luc pense sans doute à cette frange là de cededistes quand il dit ne pas vouloir mettre en cause la CFDT. Tu reconnaitras Jean Luc qu'il est quand même difficile de nous demander de ne pas dénoncer les pratiques de la CFDT alors que cette centrale est le relais syndical du social-libéralisme qu'il faut lui combattre sans relâche. 3. L'unité syndicale la plus large n'est plus possible dans ce nouveau contexte car l'orientation de la CFDT n'est plus compatible avec nos valeurs.Le fossé qui nous sépare est désormais infranchissable puisqu'il font le choix définitif de suivre la voix libérale.L'Union fait certes la force mais à condition de s'assurer que les valeurs sont partagées par nos camarades de combats.L'histoire nous enseigne que les Unions de façade ne mènent pas bien loin.L'enjeu pour le front de gauche est important car le nombre de déçus du PS se compteront par millions en 2017 et de la qualité de notre discours dépendra ces ralliements.
@Poncet
On pourrait effectivement concevoir qu'il ne faille pas s'attaquer à la CFDT s'il s'agissait que d'une divergence ponctuelle. Le problème, c'est que les choix de cette organisation sont presque toujours à l'opposé des principes que nous défendons, au PG et plus généralement partout où on n'a pas abandonné la perspective de progrès social. Et ce pour une raison bien simple, la CFDT a une autre vision de la société. Pour eux, il y a un mouvement inéluctable vers une moindre intervention de l'Etat dans l'économie, une moins grande protection des salariés par la loi, plus de flexibilité, des services publics livrés à la loi du marché et la protection sociale abandonnée aux assurances. On ne pourrait selon eux qu'accompagner le mouvement pour tenter de limiter les dégâts. Et ils en viennent presque à trouver cette évolution souhaitable !
Je ne vous ferais pas l'injure d'énumérer les innombrables exemples d'occasions où nous nous ne trouvions pas du même côté de la barrière, la CFDT et nous tous qui voulons une gauche digne de ce nom... C'était le cas pour l'écrasante majorité des mouvements sociaux majeurs (décembre 95, combat contre la réforme des retraites en 20003, etc) et des débats politiques d'importance (référendum de 2005). Alors pourquoi occulter cette divergence fondamentale? D'autant que, comme je l'ai dit, CFDT et PS social-libéral participent du même système. Respecter l'autonomie d'action des syndicats, OK. Mais on ne me fera jamais oublier que la CFDT et nous ne sommes décidément pas dans le même camp! J'ajoute que cette position consistant à dire " on n'est pas d'accord avec la CFDT mais ce ne sont pas nos adversaires" sera impossible à expliquer aux citoyens, qui voient bien que cette organisation a précédé dans la voie du néo-libéralisme le PS, dont nous combattons les reniements! Je ne me vois pas aller sur les marchés défendre ce point de vue...
En ce qui concerne Chokri Belaïd, ils n'ont pas osé le "suicider" comme il est coutume de le faire quand il s'agit de se débarrasser d'un personnage influent et gênant pour la suite politique d'un pays. Il a bel et bien été assassiné... par qui ou quoi ? Autant abandonner l'espoir de le savoir. Il faudra juste se contenter d'un assassinat par X.
La répression policière deviendra certainement l'arme du gouvernement, j'ai regardé attentivement les images télévisées de la manifestation de Strasbourg, les forces de l'ordre étaient composées de gardes-mobiles et non pas de compagnies républicaines de sécurité, le signe est fort et le résultat concret, John David, jeune intérimaire de 25 ans, employé d'ArcelorMittal Belgique a perdu un oeil, quelle défense du salariat européen par des gouvernants socialistes Français qui n'ont eu de cesse de critiquer les méthodes de Sarkozy. Le discours est nauséabond, la CGT est décrite comme une bande de voyous à Aulnay, chez Prestalis et ailleurs. Le but est bien de faire taire la colère qui monte et qui s'organise. Pourtant, les solutions portées par la CGT sont pleines de bon sens et s'articulent autour de l'emploi industriel maintenu si on s'attaque aux dogmes financiers.
Pour ma part, au nom du comité citoyen de ma commune, j'ai proposé aux députés du Front de Gauche de déposer un projet de loi portant sur l'obligation de raffiner 80% du pétrole brut sur le territoire national avec transport de cette matière première par 2/3 de navires battant pavillon Français. Je n'ai rien inventé, c'est le retour aux lois de 1928 qui ont été sacrifiées lors de la mise en place du marché unique européen en 1992. Avant 1928, la situation était la même qu'aujourd'hui, une perte de l'indépendance nationale et le danger de voir toutes les raffineries du pays disparaître. Tous les spécialistes en la matière ont reconnu dès 2004 que les lois de 1928 étaient modernes et efficientes. Lors du débat où j'ai remis ma proposition, André Chassaigne a reconnu la pertinence de mes propos, ce jour il a demandé la nationalisation de Pétroplus Petit Couronne, ce n'est pas suffisant, la France a le savoir pour raffiner le pétrole dans de bonnes conditions environnementales, le pétrole raffiné importé est produit dans des conditions désastreuses pour la planète. J'entends le discours de Placé qui dit que le pétrole n'est pas l'avenir mais j'ai entendu aussi le discours d'Eva Joly pendant la campagne des présidentielles "tant qu'il y aura des moteurs à explosion, il vaudra mieux que le pétrole soit raffiné sur le territoire national". Vaut-il mieux vivre avec une raffinerie comme c'était le cas pour ma part, entretenu par des centaines d'employés ou des dépôts de carburants avec des stocks énormes dont le personnel d'entretien se limite à une dizaine de personnes.
Bonsoir à tous,
Vertigo ! Oui c'est ce que je ressent dans ce moment de l'histoire où le mensonge déguisé est monnaie courante chez ce gouvernement d'imposteurs habiles. Ce permanent jeu de cache-cahe oraganisé pour maquiller la vérité fini par donné le tournis et l'écoeurement à ceux qui ont décidé de n'être pas fasciné par le tragique de cette comédie. Aujourd'hui le pire serait qu'ils restent... aux larmes citoyens !
@Fabien @45
"J'ajoute que cette position consistant à dire " on n'est pas d'accord avec la CFDT mais ce ne sont pas nos adversaires" sera impossible à expliquer aux citoyens..."
[...]
Il faudra un jour choisir son camp et le PS n'est plus à gauche, alors arrête, Jean-luc de prendre des gants avec des gens qui ne sont pas nos amis et qui nous parlent avec des grenades.
Résistance.
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