07fév 13

Vertige de l’Histoire

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Avec Jacky Hénin et les travailleurs d'ArcelorMittal au Parlement européen

Comme ils sont étranges ces jours où tout semble se donner rendez-vous au même moment, comme pour signaler je ne sais quelle connivence des choses, des évènements et des êtres. En quelques heures tout sembla s’accélérer. Hollande parlait à Strasbourg pour ne pas dire grand-chose, puis ce fut le lendemain le tour de Moncef Marzouki président de la république tunisienne qui souleva l’émotion de la salle par un discours qui projetait chacun dans le feu de l’actualité brulante d’une révolution. Il parlait pendant que la rue à Tunis s’enflammait de colère après l’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd, secrétaire général du Front populaire, la formation dont nous sommes les plus proches en Tunisie. Il faut se demander si la date de ce meurtre n’a pas été fixée pour  percuter la présence de Marzouki devant les députés européens et leur adresser ainsi un signal. Je quittai le parlement après avoir salué une délégation des sidérurgistes qui avait échappé aux gros tirs de lacrymogènes qui ont noyé le cortège des manifestants. Avant cela ils avaient été fouillés et contrôlés un par un à la sortie des cars. Certains ont été menottés d’autres frappés.

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Avec Cayo Lara leader de Izquierda Unida au Parlement européen

La nouvelle politique de Jean Marc Ayrault contre l’action syndicale prend la tournure répressive qu’une dépêche AFP annonçait avant-hier. A la même heure, les manifestants devant l’ambassade de Tunisie en France étaient eux aussi copieusement gazés. De chaque point me parvenait les SMS des camarades engagés dans l’action avec nos drapeaux. La veille déjà, à Pétroplus et à Aulnay, Martine Billard et Eric Coquerel avaient aussi pris la tête de nos groupes de camarades venus en renfort de l’action des salariés. De mon côté, j’entrai dans ces moments le cœur plein de mon passage à Rome et l’esprit encore tourneboulé par ma rencontre avec Cayo Larra, le coordinateur d’Izquierda Unida d’Espagne, que les sondages placent dorénavant entre quatorze et seize pour cent des intentions de vote, à seulement huit points du lamentable PS espagnol ! Cayo Larra parlait du vertige de l’approche du pouvoir qui l’étreignait comme avant lui Alexis Tsipras. Je ressens le vertige de l’histoire quand elle se met en mouvement et qu’à la faveur d’un jour de concordance des temps, son beau visage se laisse voir un instant fugitif.

Marzouki, la Révolution, Belaïd, et nous.

Ce que le quotidien nous montre sera notre boussole, bien sûr. Nos amitiés, nos connivences et nos désaccords ne changeront pas pour un discours, je le sais bien. A l’heure où parlait Moncef Marzouki devant l’hémicycle européen, nos solidarités étaient avec nos camarades du Front populaire tunisien, cela va de soi. Et nous savons bien tout ce qui les sépare du parti du président de la République Tunisienne. Mais pour voir plus loin que l’instant et la position politique de chacun, il faut se souvenir que Moncef Marzouki parlait à ce moment-là au nom du peuple tunisien tout entier, tel qu’il est depuis qu’il s’est libéré tout seul de la dictature. Et c’est justice de dire que ce discours fut un moment magnifique d’humanité et de patrimoine commun civilisationnel.

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Sans doute y avons-nous été d’autant plus sensible que la langue française fut parlée à la tribune, avec une grâce et une fermeté classique si bien accordée, qu’on l’aurait encore écoutée une heure pour le seul bonheur de sa musique. Marzouki est un médecin qui a fait sa formation à Strasbourg. Sa construction méridionale de maghrébin s’est imbibée de la rigueur austère des nôtres dans l’Est de la France. J’ose dire que je sais de quoi je parle, ayant été rebrassé de même dans ma petite patrie d’adoption franc-comtoise. Ici ce métissage de tempérament renforça la pente naturelle de son propre caractère que l’on dit austère et exigeant. La langue de Marzouki émeut à l’économie des mots. Nous avions pourtant les larmes aux yeux, Younous Omarjee, Jacky Hénin et moi, assis côte à côte sur la montagne tout à gauche de l’hémicycle. La vérité exige qu’on dise combien le style n’était pas la seule cause de tant d’émotions. Le texte de Marzouki avait la hauteur que l’on attend d’un tel moment. Par contraste la laborieuse prestation de François Hollande la veille n’en parut que plus pâle, du peu qu’il nous en restait de souvenir. Marzouki a pensé à haute voix, en grand, le bruit et la fureur de l’histoire arabe et européenne. Et il témoignait aussi de sa vie d’exilé politique en France, ce qui dans le contexte de xénophobie entretenu par la droite de notre pays n’était pas peu de chose. Persuadé de longue main que notre siècle serait celui des révolutions arabes, comme il l’a expliqué souvent, nous dit-il, il a été droit au but quant aux questions que l’on se pose autour d’une seule, finalement, vu de notre rive : la révolution actuelle est-elle une chance ou un danger ?

Il dit qu’elle est une chance parce qu’elle est une révolution sociale  et que son contenu démocratique est plus fort que tous les protagonistes qui y prennent part. Et ceci quelles que soient les arrières pensées et calculs de ces derniers. Dans le contexte de l’assassinat de Chokri Belaïd, venant après plusieurs agressions d’intimidation du même type, ce propos peut paraitre très décalé. Pour autant il est juste, en dépit des oiseaux de mauvais augure qui voudraient imputer aux révolutions arabes un contenu fatalement islamiste et violent. Si nous étendons la remarque, nous pouvons en tirer des enseignements pour nous même. Pour ma part, je distingue très fortement les révolutions qui conservent leur caractère pacifique de celles qui se mènent, volens nolens, les armes à la main. Aussi longtemps qu’on peut aller aux rassemblements révolutionnaire en famille, en tenant les enfants par la main, l’horizon n’est pas commandé par celui qui a reçu la plus grosse arme ni par celui qui la lui a fournie. C’est pourquoi la « révolution » libyenne est si mal engagée, et la syrienne davantage encore. Cela ne vous apprend aucune naïveté de ma part. Je sais parfaitement que maintes circonstances s’achèvent dans les rapports de force les plus cruels. Et je sais aussi qu’une révolution gagnée dépend d’un art de réalisation impossible sans un parti préparé à en être l’instrument. Raison de plus pour le préparer à la bonne tâche et non aux songes creux. Raison de plus pour savoir fermement que la violence ne nous sera jamais favorable et qu’il faudra toujours la subir en pensant à la stopper, comme une condition de base de notre projet. Quoi qu’il en soit, j’en reste à l’enseignement Robespierriste : la guerre – et la guerre civile est aussi une guerre – militarise la société et finit par donner le pouvoir aux armes et aux militaires. Et en toute hypothèse « les peuples n’aiment jamais longtemps les missionnaires armés ». Le caractère radicalement pacifique et démocratique de la révolution citoyenne renverse l’ordre des angles morts stratégiques par rapport aux questions du passé : que faire si malgré tout le processus révolutionnaire bascule dans la violence ? Je ne sais pas comment la doctrine citoyenne s’accommoderait d’un tel cas.

Nous avons tous été frappés par les violences qui entourent dorénavant nos mobilisations en France. Violences qui ne sont jamais de notre fait. Une répression sophistiquée s’abat sur le mouvement social. D’abord ce sont des déploiements policiers souvent disproportionnés. Ils semblent surtout destinés à impressionner ceux qui regardent les images, parfois davantage que ceux qui les font vivre. Cela s’est vu à Notre-Dame-des-Landes où, cependant, il y eut des violences spécialement disproportionnées et souvent fort cruelles contre des manifestants totalement et volontairement désarmés. A présent autour de PSA c’est le grand jeu ! La sécurité du territoire est, parait-il, engagée. On a pu lire que Manuel Valls mettait en état d’alerte les services de renseignements dont, parait-il, ce n’était pourtant plus le métier de faire de la police politique. On a vu PSA recruter plusieurs dizaines de vigiles pour cadenasser le site en lutte. Pour être franc, ce n’est pas très nouveau. Sarkozy avait bien criminalisé l’action syndicale et associative. Et sur le terrain, les patrons liquidateurs n’avaient pas la main légère. On se souvient de la milice recrutée par la direction américaine de Molex. Ce qui est nouveau, c’est que la situation actuelle additionne les situations de tension. Du nord au sud du pays, avec deux cent soixante six usines fermées en un an, un pouvoir totalement rallié à la main invisible du marché, à la « politique de l’offre » et la baisse du cout du travail, ça sent le gaz. Il est frappant de voir que c’est l’option répressive qui tient la corde au gouvernement, depuis que la grenade Montebourg a été désactivée. Lui prêche la soumission, Manuel Valls y contraint, Ayrault l’encadre. A cette répression physique et politique s’ajoute la répression médiatique, celle des interminables prêches écrits ou audiovisuels qui valorisent ceux qui cèdent contre les « irresponsables » qui résistent.

Ce nouveau contexte va nous obliger à repenser nos dispositifs de combat. Le danger est celui d’une coupure en deux entre ceux qui veulent aller loin et s’enragent et ceux qui sont sous contrainte ou prennent peur et se détachent. Les stratégies rassembleuses sont la priorité. Le devoir du Front de Gauche sera de ne rien faire qui ajoute à la confusion que le gouvernement Ayrault et le Medef travaillent à créer en divisant les syndicats, par exemple. Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF. C’est, bien sûr, une ligne constante de ne pas se mêler des stratégies syndicales quand elles se contredisent. Mais au cas particulier, l’idée est de centrer l’action contre le texte et son contenu. Pour cela, il faut viser le rassemblement le plus large. Je sais que les sections et militants CFDT y seront certainement aussi en nombre, cela dit en passant. Mais pas question de servir sur un plateau à Ayrault une division syndicale comme prétexte pour bétonner son accord avec le MEDEF et lui faciliter la tâche pour faire passer le texte tel quel au parlement. L’autre danger de division vient du numéro qui aura consisté à souffler le chaud et le froid entre les appels à nationalisation de la sidérurgie et les conseils de capitulation chez Renault ou PSA. Sans oublier les tours de passe-passe à Pétroplus ! A la sortie c’est davantage de démoralisation.

Par contre, face aux appareils de répression, ce qui compte c’est de ruiner leur cohésion et de les cliver de l’intérieur. C’est donc les personnes et leur conscience qu’il faut cibler. Policiers, journalistes et socialistes de métier sont aussi des citoyens qui pensent, votent et agissent à leurs heures de liberté. C’est leur conscience qu’il faut travailler et faire bouger. A Notre-Dame-des-Landes on a vu des policiers et des journalistes hésiter à faire la basse besogne. Le malaise s’est exprimé syndicalement chez les CRS. De manière plus personnelle, chez les Gardes Mobiles qui sont des militaires. Les articles de presse, de leur côté, ont souvent été moins moutonniers et pro-gouvernementaux qu’à l’habitude dès qu’il y a des gros enjeux d’argent engagés. En toute hypothèse la jeune génération des médias est devenue plus factuelle et descriptive. Les papiers peuvent donc devenir aussi décapant que les évènements qu’ils décrivent.

Hollande à Strasbourg. Y a quelqu'un ?

Le président de la République Française était dans l’hémicycle de Strasbourg ce matin-là. Son discours était parfaitement adapté à un auditoire de martiens. En fait les terriens n’étaient pas concernés. Ou alors seulement pour la crainte qu’ils inspirent. Ainsi quand le ci-devant président a osé dire : « ce n’est plus la méfiance des marchés que nous devons craindre mais celle des peuples ». « Oui sire, craignez le peuple il est terrible quand il se fâche! » Un discours où des mots comme « progrès social » ou même « justice sociale » n’ont pas été prononcés une seule fois, cela reste étrange, même quand on sait bien qu’il n’y a rien à attendre d’un social libéral. Il n’a rien dit ou seulement que, dorénavant, ce sera comme auparavant. Un discours où la France est une bourgade européenne qui ne voit ni le monde ni même la Méditerranée ou cent millions de personnes ont pourtant en usage commun la même langue française.

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Pour pouvoir ouïr le président français, il aura fallu d’abord bousculer le très rigide protocole du Parlement européen. Le problème vient de notre Vème République. En effet, dans la plupart des autres Etats membres, chef d'Etat et chef du gouvernement ne se confondent pas. C'est pourquoi un protocole différent est réservé à chacun d'entre eux. En tant que chef d’Etat, François Hollande aurait dû faire un simple discours sans débat avec les parlementaires. Formellement, le débat ne pouvait avoir lieu qu’avec Jean-Marc Ayrault. Le président du parlement, Martin Schulz, a donc obtenu qu'on déroge au protocole pour permettre à François Hollande de répondre aux interventions des présidents de groupe. Etrange spectacle donc que celui du chef de l’Etat assis aux côtés du ministre des affaires étrangères sans que le premier ministre soit là ! Ce point réglé pour le parlement, il nous fallait régler notre attitude. C’est le président de la République de notre pays. Je refuse donc qu’on le traite ici, devant cette meute anti-française et contre républicaine, comme nous le ferions à domicile. Et cela même si d’autres ne se sont pas privés de le faire. Nous nous sommes donc levés à son arrivée et à son départ et nous avons applaudi de bon cœur quand il fut question du maintien du siège à Strasbourg par exemple. Mais nos divergences restent. Que dis-je : elles s’aggravent dès qu’on écoute François Hollande. Car la litanie de vœux pieux qu’il a énoncé souligne l’insignifiance des actes qu’il pose en regard.

Car pour ce qui est de faire un moulin à vent avec sa langue et n’avoir rien dit à la fin, François Hollande a battu à plate couture Manuel Barroso et ses indépassables numéros d’indignation sans objet! Ainsi quand, sur ce ton qui n’appartient qu’aux malins, le président tape du poing : « je vous le dit tout net : pas question d’accepter de réduction du budget au-delà de ce qui est acceptable ». En une phrase, toute la duplicité du monde. Et cette autre merveille : « faire des économies oui, affaiblir l’économie non ! ». Raaaaah ! Le reste à l’avenant : un enfilage de perles sans signification particulière ni dessein pour le futur. Un mot est contredit par le suivant. Mais ici les connaisseurs savourent avec délice ces sortes de gesticulations. De toute façon, ils savent bien qui est là. C’est l’homme qui leur a dit dès le début de son propos qu’il saluait le « 6 Pack » et le « 2 Pack », ces politiques d’austérité autoritaires ainsi que le TSCG « dont la France, sous mon mandat, a reconnu l'autorité ». « Il est des nôtres » se disent-ils « il boit le verre comme les autres » ! N’empêche qu’il y avait la question du budget européen. Ce truc s’appelle ici « cadre financier ». Il est voté pour sept ans ! Cette bande d’idéologues prévoit d’en diminuer le montant. Pour faire des économies, évidemment. Sur une somme déjà ridicule qui porte sur à peine 1 % du PIB de l’Union, on devine le caractère misérable de cette réduction purement idéologique ! Surtout si l’on tient compte du fait que toutes les sommes sont déjà préemptées par des politiques déjà engagées. Et enfin on doit savoir que la souplesse de ce budget est égale à zéro puisqu’il est interdit de passer une somme d’une ligne à l’autre en cours d’exécution du budget ! Il faut se rendre compte de ce que cela implique. Avec le projet actuel, l’union européenne fonctionnerait jusqu’en 2020 avec un budget bloqué au niveau où il était en 2008, dernière année avant la crise. Incroyable d’aveuglement ! Et les propositions de cette ombre de Van Rompuy bloquerait les enveloppes de l’Union au niveau plancher de 2003, quand on était encore dans l’Europe à quinze, sans les pays de l’est !

Tous les groupes du parlement jettent donc de grosses larmes. Tout d’un coup les voilà repeints en Keynésiens. Ils récitent avec ferveur que le budget européen est le grand instrument de relance et le seul dont dispose l’Union ! Ma parole ! La grâce les aurait-elle touchés ? Non bien sûr : c’est seulement une comédie. Même quand ils se font le numéro de « l’échec de la discussion, l’Europe en panne » c’est encore une comédie. Car la règle prévoit que faute de nouveau budget, on reconduit celui de l’année passée ! Tout le monde ment, là-dedans. François Hollande n’a pas eu de mal à les renvoyer dans leurs buts : « vous demandez à un socialiste d’empêcher des conservateurs de faire un mauvais budget ! Merci de votre confiance ! Mais pourquoi ne le dites-vous pas aux gouvernements que vous soutenez ? » Mais quand il demande quelle cohérence il y aurait à voter un budget de déflation après avoir adopté en juin un « plan de relance », c’est à son tour de se faire envoyer dans les cordes : « où est votre plan de relance, demande Joseph Daulh le président du groupe de la droite européenne, nous n’en voyons pas la trace ! » Tout le monde a compris. D’ailleurs Hollande lui-même a proposé une réduction de 75 milliards pour ce budget. Comme son plan de relance ne comportait que soixante milliards nouveaux, tous empruntés, 15 milliards auront donc été retiré de l’économie après le « plan de relance » à la sauce Hollande ! Rideau. En avant vers la catastrophe

A Rome, « pour faire parler de soi » ?

Vendredi dernier, j’étais à Rome. J’y ai tenu meeting, aux côtés d'Antonio Ingroia, la tête de liste emblématique de la "Rivoluzione Civile", la « Révolution Citoyenne" italienne. Vous voulez savoir ce qui se passe là-bas en général et à gauche? Mieux vaut lire mes lignes. Car vous n’apprendrez rien en lisant celles que consacre au sujet le « correspondant» de la désormais fameuse rubrique internationale du « Monde », Phillipe Ridet. Car pour lui, le but d’Antonio Ingroia est … « de faire parler de lui ». Ceux qui ont dépensé 1,80 euro pour s’informer devront se contenter de cette puissante appréciation pour tout potage. Ils ne connaitront même pas le nom de la liste que mène Antonio Ingroia. Vous en apprendriez davantage en allant directement sur « Google actualité », le moteur de recherche. Faites-le. Vous agirez généreusement pour la liberté de prendre les lecteurs pour des imbéciles puisque dorénavant Google donnera une subvention au « Monde » même si vous ne l’achetez plus. Venons-en à notre Italie, à notre gauche. Car c’est un front essentiel de la lutte en Europe pour faire craquer la chaine austéritaire.

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paolo-ferreroC’est Paolo Ferrero, secrétaire général de Rifondazione, le parti avec lequel nous travaillons au sein du Parti de la Gauche Européenne, qui m’avait adressé l’invitation à participer à ce meeting. Les camarades mettent les bouchées doubles pour animer leur campagne. Ce qui se joue en Italie c’est évidemment d’abord la sanction de la politique d’austérité de l’odieux technocrate nommé par Bruxelles, le libéral dogmatique Mario Monti. Vous avez dû oublier comment ce type a été nommé sénateur à vie par le président avant de devenir trois jours plus tard premier ministre par une sorte de putsch venu de la Commission européenne. D’ailleurs la campagne électorale italienne, elle-même, a commencé par un coup de force. Fin novembre, Mario Monti a annoncé sa démission sans pourtant avoir perdu « la confiance » du parlement. Pour le faire, il a prétexté une simple déclaration d’Angelino Alfano, le secrétaire fantoche du parti berlusconien qui était censé le soutenir aux côtés de tout le petit monde des eurolâtres, depuis les quasi fascistes jusqu’aux sociaux libéraux. C'est sur cette simple déclaration à la presse que le président de la république, Gorgio Napolitano, s'est appuyé pour décréter l'impossibilité d'une nouvelle majorité et dissoudre. Manœuvre qui se voulait géniale. Le Monti encensé par toutes la presse européenne et notamment « Le Monde » allait prendre tout le monde de vitesse et s’imposer au centre du paysage en faisant manger tout le monde dans sa main. Déjà les sociaux libéraux jappaient dans l’antichambre, frémissant d’impatience devant leur gamelle. Une ruse bien commencée. Le gouvernement de « gestion des affaires courantes » a pu agir sans être embarrassé et faire voter des textes aussi importants que la loi de finance et même « la règle d'or » pendant un mois entier alors que, formellement, il était censé ne plus y avoir de majorité ! Pour tromper le monde, mentir et manipuler tout le monde, il n’y a rien au-dessus d’un eurocrate, Mario Monti, protégé par un social libéral, Giorgio Napolitano ! Tout cela devait se dénouer glorieusement avec les élections du 24 et 25 février. Hélas rien ne se passe comme prévu par les très intelligents. Mario Monti est dans les choux dans les sondages. Il se traine à 12 ou 14 % ! Les « démocrates », le PS local, qui faisaient les malins se font rattraper par Berlusconi de jour en jour. Et l’autre gauche fait son retour.

Du coup c’est le modèle français qui fonctionne : chantage au vote utile, pluie d’injures contre les nôtres, verrouillage médiatique grossier pour interdire en toute bonne conscience notre participation aux débats de fin de campagne. Ils ont peur. Ce qui se joue aussi c’est le retour de notre gauche au parlement italien. Car là-bas il n’existe plus sous couleur de « gauche » que le « Parti Démocrate ». Un organisme de fin de parcours qui réunit les carriéristes de l’ancien parti communiste suicidé, ceux de l’ancien PS dissous dans la corruption et quelques rogatons de la démocratie chrétienne. Un parti social libéral de « centre gauche » que venaient déjà soutenir à chaque élection François Bayrou et François Hollande. Avec la liste que mène Antonio Ingroia, une étape est franchie, à la française, là aussi. « Révolution citoyenne » est un front de gauche élargi à des mouvements de la société civile.

fabio-amato-antonio-ingroiaAntonio Ingroia lui-même n'est pas un militant politique. C'est un juge très connu des italiens pour son combat contre la mafia et les liens de celle-ci avec l'Etat italien. L'homme est connu pour sa droiture. C’est l’incorruptible. Il n'a, en effet, pas hésité à mettre en cause des hommes politiques de droite, dont Silvio Berlusconi, mais aussi l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano, dans l'affaire de "l'accord Etat-Cosa Nostra". Il a mis ainsi sa vie en danger en s'affrontant à l'une des plus puissantes mafias, celle de la région dont il est originaire: la Sicile. Placé sous haute protection, Antonio circulait jusqu'à il y a peu en voiture blindée. En Novembre 2012, après avoir rendu sa dernière sentence, il est parti au Guatemala, mandaté par l'ONU, pour travailler au sein de la Commission Internationale contre l’Impunité au Guatemala. Ce n’était pas une promenade de santé. Mais l’homme n’oubliait pas son pays. Il  gardait l'œil sur l'actualité juridico-politique italienne et le faisait savoir dans le journal Il Fatto Quotidiano dont il est éditorialiste.  Fin Décembre 2012, à l’invitation des mouvements et partis réunis au sein de la liste « Rivoluzione Civile », il accepte de devenir candidat au poste de « Premier » comme on dit en Italie pour parler du chef du gouvernement. Tel est l’homme que le petit plumitif arrogant de la grandiose rubrique internationale du journalissime « Le Monde » décrit comme n’ayant d’autre objectif que de « faire parler de lui ».

La "Rivoluzione Civile" est née fin Décembre 2012. Il s'agit d'une coalition de plusieurs partis et mouvements sociaux et politiques. On compte notamment parmi eux le Parti de la Refondation Communiste, les Verts, l’Italie des Valeurs de di Pietro, le Parti des Communistes Italiens, le Mouvement Orange de Di Magistris, un nombre conséquent de mouvements de lutte contre les Grands Projets Inutiles et Imposés (No TAV, No Muos, No Mose etc), les mouvements de la campagne pour « l’eau, bien commun », les mouvements anti nucléaires, les mouvements contre le paiement de la dette (No Debito etc), des personnalités du monde syndical et notamment de la FIOM (les métallurgistes de la CGIL) et des personnalités féministes. Lesquels ont en commun de n’avoir pour projet que de « faire parler d’eux » cela va de soi.

Paolo Ferrero de Rifondazione est pour beaucoup dans la formation de cette liste d’union à laquelle il œuvre depuis longtemps. Rifondazione, le parti dont il est secrétaire général, avait pris position pour la formation d'une telle liste dès son Congrès de Décembre 2011. Je crois que l’expérience progressive et pragmatique du Front de Gauche français éclairait la voie. Au Front de Gauche, on connaît bien Paolo Ferrero. Il m'avait soutenu pendant les élections présidentielles. Il était présent à nos Estivales cet été . Il était aussi présent dans le carré de tête de la manifestation du 30 Septembre dernier contre le TSCG aux côtés d'autres membres éminents de la Gauche Européenne. L'homme aime particulièrement la France qu'il connaît bien. Il parle et lit d'ailleurs parfaitement le français. Il faut dire qu'il vit dans le Piémont et qu'il passe fréquemment la frontière. Il m’a raconté comment il discute avec les gens, dans les commerces frontaliers pour prendre la température politique du moment chez nous. Nos campagnes électorales et militantes lui sont bien connues.

paolo-ferrero-antonio-ingroiaPaolo est un artisan de longue date du rassemblement de la gauche italienne. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas un ancien du PCI, le grand Parti Communiste Italien dont certains membres, comme l'actuel président italien, Giorgio Napolitano, ont organisé la dérive jusqu'à en faire l'actuel Parti Démocrate, favorable à la rigueur et au libéralisme accru. Paolo vient de "Démocratie prolétaire", une coalition pour une "nouvelle gauche" regroupant déjà à l'époque plusieurs formations de toute la gauche radicale et parfois affiliées à différentes internationales. En 1991, quelques jours après la transformation du PCI en Parti Social Démocrate (PSD), il soutient la fondation du "Mouvement pour la Refondation Communiste", auquel il adhère avec la majorité des dirigeants et des membres de son groupe d’origine, en compagnie de diverses formations de la gauche radicale italienne que rejoignirent tous ceux qui refusaient à l'époque le suicide de la gauche. Ce mouvement deviendra l'actuel "Parti de la Refondation Communiste" dit "Rifondazione". En 2006, Paolo a été ministre de la Solidarité sociale du gouvernement Prodi II. Une expérience désastreuse dont il a beaucoup appris. Non seulement du point de vue de la gestion de l'Etat mais aussi sur ce qu'on peut craindre du « Parti Démocrate » italien. Ce « parti démocrate » a en effet remplacé, en plus droitier, le tout nouveau « Parti social-démocrate » dont les fondateurs eux-mêmes jugeait l’imagerie trop liée à la tradition de gauche. N’empêche que nos amis ont d’abord marché d’un désastre à l’autre. Exactement ce qui nous pendait au nez en France après 2007. D’ailleurs je n’ai jamais caché que cet effondrement de la gauche italienne avait joué un rôle considérable dans notre décision de quitter le PS et de former aussitôt un Front électoral avec les communistes français. En 2008, dans un contexte de faillite électorale, Paolo est élu secrétaire général de Rifondazione sur une ligne très critique vis-à-vis de la stratégie de "l'Unione" une alliance électorale de la gauche jusqu’au centre droit. Il s’oppose encore à la participation de Rifondazione au gouvernement Prodi II. Mais il reste isolé. Les désastres s’enchainent. Notre gauche est alors éliminée du  parlement. Et ce n’était pas fini. En 2009, pour les élections européennes, Paolo obtient la création d'une "liste anticapitaliste". Mais près de la moitié du parti cède aux sirènes social-libérales et scissionne sous la houlette de Nicchi Vendola. Un de ces grands esprits qui dénonçaient les outrances et la dérive gauchisante de son parti pour monter dans le premier train bien servi. Comme en Grèce, comme partout où il faut choisir entre la rupture et le vieux monde de la gauche d’avant ! La gauche radicale italienne disparaît alors aussi du Parlement européen.

Paolo Ferrero a alors fait preuve d'un grand courage en décidant de continuer son combat pour l'union de notre gauche en dépit de tous les revers !  Il a même tendu la main au liquidateur Nicchi Vendola. Sans résultat. Il parvient quand même en 2010 à mettre sur pied la "Fédération de la Gauche" avec plusieurs formations de Gauche. Il est conscient de la faiblesse de cette Fédération. Il voit bien la dérive du parti de Nicchi Vendola vers une soumission totale aux « Démocrates » sociaux libéraux. Il propose alors en décembre 2011 une alliance large. Il ne s’agit plus de fixer une identité politique mais de prendre en charge une tâche en commun : réunir tous ceux qui s'opposeront aux politiques austéritaires et néolibérales mises en œuvre par le gouvernement Monti. Les « Démocrates », amis de Bayrou et Hollande, bons petits soutiens de Monti, n'était évidemment pas concernés. Cette méthode a été la bonne. Mais quelle patience, quelle endurance, pour Paolo et ses amis après tant de revers ! C’est de cette façon que nous aussi nous avons construit notre Front de Gauche. Aujourd'hui en Italie, presque tous ceux qui s'opposent à ces politiques ont répondu à la main tendue de Paolo.

La liste « Révolution Citoyenne » a de l’allure ! Antonio Ingroia est une figure de proue à l'envergure indiscutable. Quant au programme sur lequel les différentes formations se sont mises d'accord, il est en opposition claire aux combines des démocrates et aux politiques de l’union européenne. Le programme de la « Rivoluzione Civile » : opposition au libéralisme économique de Berlusconi et du gouvernement Monti, opposition au TSCG et à la règle d’or, objectif de « rendre l’Union européenne autonome des marchés financiers », volonté de placer l’UE « sous le contrôle des institutions élues par le peuple », appel à un Etat italien laïque, mise en place d'un enseignement public et d'une recherche publique, « non aux pouvoirs économiques », mise en place d'une santé publique de qualité, enfin appel à revenir immédiatement sur la destruction du Code du travail voulue par Berlusconi et mise en œuvre par Monti.

Avec la Rivoluzione Civile, la gauche pourrait faire son retour au Parlement. Nous revenons du néant, ne l’oublions pas ! La liste est actuellement créditée de 4 à 6% dans les sondages. Elle devrait donc faire son entrée à la Chambre des députés, où le seuil d'entrée est de 4%. On peut même espérer qu'elle réussisse, même plus difficilement, au Sénat où le seuil est de 8% pour les listes uniques. Il y aurait donc de nouveau un point d’appui parlementaire et un seuil de crédibilité de franchi pour faire face à la suite du processus de désintégration de l’Etat italien. C’est-à-dire qu’il y aurait en Italie aussi une alternative à gauche. Ce risque est mesuré par nos ennemis médiatico politiques. La notice fielleuse du « Monde » est en phase avec la campagne de dénigrement et d’occultation sur place. Cela se fait au prix de mesures d’une sophistication byzantine. Ici la Commission de surveillance de la RAI a décidé de ne faire participer au débat final avant l'élection que les candidats « issus de coalitions » (plusieurs listes jointes en une coalition, les votes se portant sur une liste) et pas les candidats « issus de listes uniques » (une seule liste donc, comme celle de la Rivoluzione civile) ! Un scandale grotesque. Une mesquinerie qui en dit long sur ce que sont devenues nos grandes « démocraties » de l’âge européen.

Mais ce n'était pas le plus important ce jour là, quand je suis arrivé à Rome. Ce n’est pas de cela que Fabio Amato, le responsable international de Rifondazione, nous a parlé en premier en venant nous chercher à l'aéroport vendredi matin. Fabio avait une nouvelle au plus haut point satisfaisante. Le matin même, une partie importante de ses anciens camarades partis en 2008 avec Nicchi Vendola, avaient décidé de quitter leur formation SEL ("Gauche Ecologie et Liberté") liée aux « Démocrates » sociaux-libéraux et de rejoindre la Rivoluzione Civile. La nouvelle, conjuguée à ma présence à Rome ce jour-là, allait, selon lui, mettre la Rivoluzione Civile au premier plan dans les médias. Fabio était certain de son fait : il y aurait beaucoup de monde le soir au meeting conjoint du PGE et de la Rivoluzione Civile où j'intervenais. Fabio avait d'ailleurs décidé de faire les choses en grand, au théâtre Capranica. Ce théâtre du XVème siècle est situé en plein cœur de Rome, à deux pas de la Chambre des députés. Sur place, le responsable de notre Parti de Gauche en Italie, Guillaume Mariel, nous attend. Il est venu spécialement d'Arezzo pour nous accompagner aujourd'hui et aider à la traduction en cas de difficulté de communication. Guillaume est bien connu des camarades de Rifondazione. Il a passé l'été dernier à sillonner l'Italie avec Fabio Amato pour présenter l'expérience du Front de Gauche. Une tournée qui a visiblement porté ses fruits. Il a aussi été le suppléant de Michèle Paravicini sur la très vaste 8ème circonscription des français de l'étranger. Autour de lui et d'Hélène, une camarade du PCF, un Front de Gauche Italie s'est formé. Guillaume m'annonce que tous les camarades romains se sont mobilisés pour être présent au meeting du soir. Je suppose que ce sont eux qui lançaient les applaudissements nourris qui m’ont accueilli. Il faut dire que j’évoluais dans les rues dans une ambiance très française car les supporters de l’équipe de France de Rugby étaient nombreux en goguette, amicaux et enjoués.

En fait je suis tombé par hasard sur Antonio Ingroia dans la rue en partant déjeuner. C'était ma première rencontre avec lui. Il sortait d'une des trois conférences de presse qu'il devait donner dans la journée. Celle-ci concernait l'annonce faite le matin même par des dirigeants de SEL qu'ils rejoignaient la Rivoluzione Civile. Une bonne nouvelle qui marquait visiblement les visages de l'entourage d'Antonio. J'ai ensuite rejoint Paolo Ferrero pour le déjeuner dans un petit restaurant où la Rivoluzione Civile a ses habitudes. Le quartier général de campagne est situé deux rues plus loin. Il a fallu déjeuner en vitesse ! Misère, quelle vie ! Spaghettis à la carbonara. Paolo m’explique comment ce plat qui a des allures de met traditionnel est en fait une trouvaille des bidasses américains à la Libération. Ils le fabriquaient avec le lait, les œufs en poudre et les filaments de lardons des rations de l’armée. Puis on parle d’Antonio Ingroia, bien que nouveau venu en politique, il est fortement marqué à gauche philosophiquement. Selon Paolo, l'homme apprend vite au contact des autres maintenant qu’il est sorti de l’isolement de sa situation dangereuse de juge anti-maffia. Et plus il apprend plus il renforce ses convictions. J'en aurai la confirmation le soir même. "Nous voulons devenir plus qu'une coalition électorale, un mouvement durable comme le Front de Gauche en France" a-t-il dit. "La Rivoluzione Civile n'est pas qu'une coalition électorale, c'est un mouvement historique. Utilisons-la bien". Pour l’instant, Paolo fonce. Il a un direct sur une chaîne de télé, une heure plus tard à peine. Bon vent camarades ! Le moment venu la salle est comble. Enthousiaste. Le drapeau est relevé. Nous sommes chez nous.

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211 commentaires à “Vertige de l’Histoire”
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  1. Doukkali dit :

    Sur Moncef Marzouki président de la république tunisienne. Émotion ou raison ? Que chacun est la simple curiosité de se reporter au texte du discours de Moncef Marzouki pour savoir s'il faut céder à l'émotion ou à la raison politique comme pour savoir si son discours nous « projetait chacun dans le feu de l’actualité brulante d’une révolution » ? Que dit Moncef Marzouki ? Qu'il rêve d'une Union Maghrébine dont le modèle est l'Union Européenne. Politiquement sa stratégie politique est d'aboutir au rapprochement des laïcs et des islamique modérés. Louable intention si ce n'était le Projet de la Nouvelle Constitution Tunisienne dont il fait la promotion et dont le préambule commence par « Au nom de dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », dont l'article portant sur le serment du Président de la République est du même acabit.
    Au Parlement Européen, Moncef Marzouki discourt sur le social, les droits de l'Homme et les grands principes. Mais, pour ne prendre qu'un seul exemple, son Projet de Constitution ne reconnaît pas le droit à la gréve générale revendiqué par les syndicats. Sur le fond, ce projet de Constitution est fabriqué par l’ingénierie politique Française. Il s'agit d'instaurer une Constitution sur le modèle de la Vième République. Sous sa ruse rédactionnelle, ce projet de Constitution permettra à l'exécutif de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains.
    C'est vrai Moncef Marzouki a été un véritable et courageux combattant des droits démocratiques. Mais c'est fini. Aucune figure de style ne peu le rapprocher de Chokri Belaïd.

  2. Tom-Meursault dit :

    Créer un lien, une solidarité, avec toute la gauche européenne, est une très bonne inititive. La montée d'Izquierda Unida ne peut que nous réjouir. Mais cependant, et cela est comme un devoir, il ne faut pas oublier de critiquer le moindre virage à droite pris par certains. Dans ce cadre-là, Tsipras est particulièrement fautif : si Syriza stagne dans les sondages depuis juin, c'est le fait que désormais Tsipras parle avec les impérialistes, considère Schauble comme un allié probable, ait abandonné l'idée d'abolir le mémorandum.
    Si nous voulons aider le socialisme en Europe, nos regards doivent être fixés vers la Grèce. Et l'unique voie qu'ont les militants grecs, c'est le Front unique, celui-ci qui a aider la révolution russe à être victorieuse. Il faut unir les bases militantes de Syriza, du KKE, du PAME et même des syndicats moins à gauche. Un gouvernement de gauche, armé d'un programme socialiste expropriant les capitalistes, c'est à la fois montrer un chemin à toute la gauche européenne, FdG, IU, SP,... et aussi abattre le fascisme grec.

  3. PCDoubs dit :

    Merci pour ce flot d'informations sur ce qui se passe en Italie pour nos camarades. Je n'ai rien lu ailleurs la-dessus! Ceci est source d'encouragement pour nous, en France, en vue des élections Européennes et Municipales.

  4. Bien Modestement dit :

    Dans les sections CFDT qui luttent au quotidien dans les administrations et les entreprises, les couleuvres sont de plus en plus difficile à avaler. L'accord avec le MEDEF passe d'autant plus mal qu'il est impossible de le trouver dans sa version intégrale sur le site Internet de la CFDT et donc de se faire sa propre opinion. La base a une fois de plus le sentiment d'avoir été considérée pour quantité négligeable par les pontes de la confédération. Ne mettons donc pas les carriéristes de la structure et les militants du terrain dans le même sac !

  5. maris dit :

    @Poncet et Fabien
    Il est assez indiscutable que l'attitude de la CFDT au niveau national va dans le sens de l'acceptation du modème néo-libéral. D'un autre côté les militants locaux, pensons à ce qui se passe à Florange, tiennent un autre discours. De la même manière que le PS est divisé entre 2 courants contradictoires, la CFDT a aussi 2 attitudes en fonction des buts que les gens sur le terrain se fixent. Moi aussi j'ai souvent constaté que la CFDT épousait les dires du patronat mais je pense que braquer les gens ouverts et qui adhèrent à la CFDT ne les ferait pas changer d'avis. Et cela risque de nuire à nos propres objectifs : n'oublions pas qu'il faut que nous soyons le plus nombreux possible pour avoir un poids. Alors, par la pédagogie, nous grignoterons progressivement les positions sur lesquelles certains se retranchent encore. Il faut toujours voir le côté "explicatif" (c'est peut-être mon origine trotzkiste qui explique cela) d'une position et trouver les arguments pour convaincre en conservant toujours notre but en point de mire et sans nous renier.
    Je crois qu'on peut expliquer aux gens ce point de vue en ménageant les militants CFDT qui n'ont pas encore assimilé que la tête agissante de leur syndicat les trompe et qu'il ne travaille pas dans leur intérêt. Ce n'est pas facile, mais nous ne gagnerons rien ni personne si nous les mettons en difficulté en les classant dans ce qui serait pour nous de la collaboration de classe.

  6. Pierre Pifpoche dit :

    Merci, Jean-Luc, pour ces très bonnes nouvelles de l'Italie et de son Front de Gauche, La révolution citoyenne ! C'est une très bonne nouvelle aussi pour l'Europe et le PGE. Merci pour ce voyage offert à Rome et en Italie, après celui en Equateur. Une bonne semaine de vacances à l'étranger, en quinze minutes, cela fait beaucoup de bien !
    Pierre (Meudon 92).

  7. gégé dit :

    J'ai été particulièrement sensibilisé sur ce qui se passe en Espagne. En effet, les socialistes avec Zapatéro qui ont fait une partie du travail pour la droite lorsqu'ils étaient au pouvoir, permettant à celle-ci de poursuivre l'oeuvre, se trouvent totalement discrédités aux yeux des espagnols. Ce parti de gauche espagnol semble en bonne position pour faire un score très intéressant pour l'avenir de ce pays qui, un peu comme en Grèce, subit une misère d'enfer intolérable.

  8. Nicks dit :

    Le congrès du PC s'est ouvert. L'avenir du FdG s'y joue sans doute en partie. J'espère que les militants sauront où se trouve à la fois l'intérêt de leur parti et de notre rassemblement. Nous devons rompre avec le Ps, nous n'existerons pas sinon et nous ne pourrons représenter l'alternative. Il faut cesser de considérer les partis comme des familles et avoir davantage confiance en la pertinence de nos idées. Les militants et sympathisants Ps de gauche nous rejoindrons tôt ou tard, nous n'avons pas à nous soucier de les ménager quant à leur actuelle appartenance. Quant à l'implantation du Pc au niveau local, l'évolution des dernières années devraient tout de même inciter à la défiance vis à vis de la voracité du partenaire ex socialiste. L'exemple de Syriza montre que l'indépendance finit par payer quels qu'en soient les coûts au départ.

  9. lemetayerv dit :

    Quand on parle de la base, d'un syndicat ou d'un parti, en disant qu'elle n'est pas en accord avec ses dirigeants alors là franchement je ne puis plus l'entendre. Même les politiques admettent que les "électeurs ne leur appartiennent pas". Quand tu n'est plus en accord avec les personnes qui dirigent les instances pour lesquelles tu votes ou tu milites alors en ton âme et conscience, tu vas où cela te paraît plus conforme à tes souhaits, tes luttes et tes revendications. Sinon contrairement à ce qui se dit "tu leur appartiens" ou que "c'est un manque de courage de se remettre en question". On ne peut être à la fois comme certains partis : être à droite, au centre et à la gauche de quelque chose, non, il faut choisir. Il n'y a pas qu'un parti, il n'y a pas qu'un syndicat. Arrêtons de dire "c'est pas d'ma faute". Moi, j'ai choisi la révolution citoyenne, en connaissance de cause, si je m'aperçois qu'on s'est moquée de moi, je passe à autre chose, même si je m'y suis investie. Rien n'est immuable. Voila !

  10. Poeuf Jean-Camille dit :

    Il est vrai que les paroles de Hollande sont très creuses, mais il faut tout de même rappeler qu'il a parlé de l'euro trop fort. Gardons un peu espoir dans un gouvernement PS qui saura tenir tête à Merkel!

  11. rayana dit :

    @poeuf60
    Un gouvernement PS qui tiendrait tête à Merkel !? Tu rêves ou quoi ? Hollande ne fait qu'essayer de ratisser large et de toutes façons se trouve à peu de choses près sur la même ligne que son homologue allemande. Tu verras bien sûr le résultat de la négociation sur le budget européen. Ne faisons plus jamais confiance aux apparatchiks solfériniens et prenons le pouvoir !

  12. Lespo dit :

    Je trouve incroyable qu'il n'y ait pas un mot sur Beppe Grillo et son Movimento 5 stelle, qui pourtant sont un parti de la "gauche de la gauche" actuellement autour de 15/16 % en Italie ! C'est sympa de parler de Rifondazione et de la Rivoluzione Civile, mais pourquoi un tel silence sur le plus important partie de la vraie gauche ? Serait-on finalement encore prisonniers des vieilles logiques d'appareil au Front de Gauche? Jusqu'ici fidèle lecteur et soutien, je dois dire que je suis déçu. Peut-être est-ce le côté très "horizontal", citoyen de Cinque Stelle qui dérange ? Le fait que le mouvement refuse tout "professionnel de la politique" ? Qu'il soit dans l'action constante au lieu d'attendre gentiment des échéances électorales ? Qu'il refuse toute participation aux médias ? Je trouve cela pourtant admirable, et vraiment alternatif: une vraie alternative à un système fossilisé, une prise du pouvoir, des outils pour agir, par et pour les citoyens (il d'ailleurs intéressant que sémantiquement on dise "citoyen", et non l'insultant et monarchique "peuple" que l'on nous ressort à tour de bras en France).

  13. MARTINE CAPDEPONT dit :

    Merci camarades de me guider vers le discours de Moncef Marzouti président tunisien devant les députés européens.

    [Edit webmestre : Pourquoi ne posez-vous pas la même question sur un moteur de recherche ? Vous obtiendrez des centaines de liens tous plus pertinents les uns que les autres. Il suffira simplement d’orthographier correctement le nom du président tunisien...]

  14. tak dit :

    Sur la CFDT : "Nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF."

    Je ne suis vraiment pas d'accord. Nous savons, nous militant syndicaux, ce que nous a couté le syndicalisme rassemblé lors des derniers mouvement sociaux : des multiples journées de grèves décousues trainant en longueur pour ne pas brusquer les syndicats réformistes (sociaux-libéraux) pour au final se retrouver comme d'habitude poignardé dans le dos.
    Prenons plutot exemple du mouvement contre le CPE, et du referundum de 2005 : il n'y a pas été question de "rassembler large". Dans le premier cas, sous la pression des jeunes la revendication maintenue de bout en bout de retrait de la loi a payée. Il n'a pas été question de ne rien négocier avec la direction jaune de la CFDT. Dans le second, il n'a pas été question de ne pas "tirer" sur les libéraux du PS. Le rassemblement se construit avant tout sur la pertinence de la ligne politique. La CFDT a systématiquement tord. Il est contreproductif de laisser croire à ses militants qu'elle serait "redressable". Nous devons demandé aux syndicalistes de choisir leur camps. D'autant plus que la CFDT ne se prive pas elle de diviser le mouvement syndical en agressant violemment les syndicalistes de combats, par exemple à Goodyear Amiens. Le raisonnement vaut également pour le PS.
    Il n'y a rien à attendre des syndicats, partis, structures politiques qui ne sont que l'expression du pouvoir de la classe dominante. Façonnées par sa main, elles leurs sont entièrement acquises.
    Le PG a fait avec justesse se constat s'agissant du PS, reconnaissant qu'il n'était pas possible de faire évoluer le PS de l'intérieur, malgré la contradiction entre certains militants et la quasi totalité des cadres. Cela est vrai également pour les syndicats types CFDT. Mais surtout, cela est vrai pour l'UE et l'euro. Les belles idées qui motivent certains d'entre nous à défendre ce machin, sont de fait incompatible avec l'UE telle qu'elle s'est construite.
    Si l'on voulait appliquer notre politique, il faudrait changer 100% de cette structure, système monétaire en tête !
    Si défendre la gauche c'est sortir du PS pour pouvoir porter un vrai discours de gauche, alors défendre une union des peuples européens c'est aussi sortir de l'UE pour se libérer de ce carcan et pouvoir porter une...

  15. breteau jean claude dit :

    Quand un sidérurgiste CFDT de Gandrange se prend des lacrimo de Valls, est-il différent de son camarade CGT ? Confondre un engrenage du PS à la tète du syndicat avec ceux qui défendent leur peau, c'est faire le jeu de la bourgeoisie qui ne rêve que de division (et de ce pouvoir). Si division il doit y avoir c'est entre Berger qui n'a rien à dire du gazage et les militants doublement victimes. Tendons leur la main, leurs souffrances, leurs combats sont les nôtres, nous sommes leur solution. Dans les jours, les semaines à venir, c'est bien tous ensemble qu'il faudra combattre la crapulerie du Medef, notre ennemi. La division est ce qu'il reste pour sauver les privilèges, nous le voyons bien avec les tentatives mises en échec du PS n'ayant plus que cette carte à jouer devant l'attitude responsable du FdG ? Déjouons de même la division syndicale, seule solution pour tenter d'éviter que la colère légitime s'exprime et que nous n'avons pas à craindre.

  16. Nyhsa dit :

    Merci, Jean-Luc pour ce billet C’est toujours un réel plaisir de te lire. L’histoire peut donner des vertiges, certes, mais le vertige ne dure qu’un instant et l’histoire apparaît en une succession d’évènements qui nous laissent parfois l’impression que tout concorde. Nous n’avons pas d’autre choix que celui de nous battre lorsque le meilleur de nous-même nous inspire. Nous avancerons. On ne lâche rien. Bien à toi.

  17. Fabien dit :

    Lespo, vous allez un peu vite en besogne en qualifiant le mouvement 5 étoiles de "parti de la vrai gauche"... Je vous renvoie à ce qu'expliquait Raffaele Laudani dans Le Monde diplomatique (septembre 2012). Quelques morceaux choisis:
    "Le M5S partage également avec le modèle berlusconien un rapport de propriétaire à la politique."
    "Cette indépendance n’empêche toutefois pas M.Grillo d’excommunier – discrètement et selon son bon plaisir – les militants qu’il juge déviants par rapport à l’«esprit» du mouvement"
    "La démocratie participative promue par le M5S se réduit souvent à un simulacre virtuel fondé sur la mobilisation émotionnelle de militants aveuglés par le culte qu’ils vouent à Internet.
    "la participation des militantsdu M5S se borne à former des comités électoraux et à choisir les candidats qui représenteront le mouvement."
    "Au-delà de ses vagues références au thème de la «décroissance», le M5S n’a que peu de chose – si ce n’est rien – à dire sur la crise économique, l’emprise de la dette et des créanciers ou la précarité grandissante. Invité à s’exprimer sur la possibilité de sortir de la zone euro,M.Grillo s’en est tenu à un laconique «Je ne sais pas, nous examinerons le problème». Sur ce sujet comme sur les autres,il se contente de reproduire les positions en vogue parmi les Italiens «moyens»,sans jamais les insérer dans un projet de société alternatif"
    "En dépit de son ton radical, le M5S véhicule la même conception de la poli-tique que l’idéologie néolibérale qui a inspiré les programmes d’ajustement structurel dans l’Amérique latine des années 1980, et qui justifie désormais la mise en place de gouvernements «techniques» en Europe. Dans les deux cas, la politique est essentiellement administration, exercice d’un savoir neutre et objectif appliqué avec honnêteté et bon sens. "
    "A Parme, l’adjoint à l’urbanisme du nouveau maire M5S, choisi pour ses compétences et son professionnalisme, a été contraint de démissionner avant même d’entrer en fonctions: il était accusé d’avoir commis dans le passé de petites irrégularités immobilières et d’avoir mené son entreprise à la faillite."
    Et pour couronner le tout, Beppe Grillo propose d'éliminer les syndicats. Alors, vous comprenez mieux pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne parle pas du...

  18. j-jour dit :

    @Bien modestement

    Loin de moi l'idée de vouloir défendre la CFDT mais concernant l'"accord avec le Medef" on peut le trouver sur le site en télécharchant le fichier ici. L'accord article par article dans la colonne de gauche et en prime un décryptage CFDT dans la colonne de droite.

  19. mercure40 dit :

    Bonjour à toutes et à tous et à toi Camarade Jean Luc,
    Valls : « Soutenir les démocraties » « La France ne coopérera jamais quand il s’agit de réprimer un peuple ».
    Sauf en France ou l’appareil socialiste de l’intérieur envoie ses gardes mobiles pour réprimer les mouvements sociaux. Arrestations musclées, mises en garde à vue et à Strasbourg 14 blessés, dont John David, jeune intérimaire, qui a perdu à jamais l’usage d’un œil vraisemblablement des suites d’une balle en caoutchouc tirée à hauteur de tête ! Des journalistes présents sur place, pourtant rodés à l’exercice des manifs, sont cette fois outrés. Va-t-on revivre l’époque de Jules Moch !? Résistance.
    Ici.
    Vive la constituante et la VIème.

  20. PAYREBESSE André dit :

    Les peuples de gauche, de notre gauche, celle d'Europe, d'Amérique Latine, d'Afrique, de partout avance, avance. Pas assez vite au regard des attaques de toutes parts des trafiquants de l'argent.
    " Quand les puissants deviennent trop arrogants, prennent naissance les révolutions "
    Le matraquage des manifestants, devenu partout réaction courante, signale que la coupe va déborder. Tous les yeux ne le voient pas. Le premier acte de chaque militant est d'expliquer, expliquer encore, de convaincre, encore et encore, avec des mots simples, sa concierge, sa tante, son père, sa copine, son élu (!), son psy... que la gauche c'est l'éternel peuple, celui qui souffre, celui qui meurt, celui qui renait, celui qui toujours a fini par s'imposer, qu'il est le nôtre et que nous militons pour qu'il y parvienne vite.

  21. tchoo dit :

    Il me semble que la position énoncée par Jean Luc vis à vis de la CFDT est en direction des médias, pour éviter à prêter flanc à une quelconque querelle divisionnaire où se complairont comme d'habitude les journalistes. Cela ne remet nullement en cause les avis et opinions vis à vis de la gestion par ce syndicat de l'accord scélérat signé avec le Medef. Stratégie de communication, c'est comme cela que je le comprends

  22. j.lou dit :

    @Bien modestement
    Complètement d'accord avec toi.
    Actuellement au niveaux des faits, Il y a ceux qui se battent sur le terrain au péril de leur intégrité physique et ceux qui s'arrangent avec le Medef par des compromis pourris. Même chose au PS. C'est culturel.

    [Edit webmestre : Pouvez-vous cesser d'indiquer "Orange" dans la case libellée "Votre site web" ? Si vous n'avez pas de site ou de blog, vous n'avez rien à indiquer dans cette case, et surtout pas quelque chose qui n'est pas l'adresse d'un site. Je suis obligé de jongler avec l'antispam pour que vos commentaires ne soient pas rejetés. Je l'ai déjà signalé à d'autres commentateurs. Maintenant, c'est à vous de voir...]

  23. Diogene dit :

    Nous avons droit a un matraquage médiatique en règle de JL : il serait raisonnable que le PC se désolidarise de lui... La " trique" des municipales version gros sabots PS. Le congrès de nos camarades à l'air de les angoisser au plus haut point, l'angle d'attaque se porte donc sur les personnes, car pour les idées ou les programmes, pas question de débattre bien sur. Donc, tentative de division syndicale et politique au sein du FdG et tentative de répression musclée des manifestations syndicales au menu. Drôle de cache-sexe pour le gouvernement.
    Restons unis face a cette médiocrité !
    On ne lâche rien face a  ceux qui nous mènent au désastre.

  24. Fabien dit :

    Quelques autres sorties de Beppe Grillo, cité dans l'article du Diplo, pour la bonne bouche...

    "M.Grillo distille régulièrement des déclarations homophobes ou xénophobes, traitant par exemple le président de la région des Pouilles et fondateur du parti Gauche,écologie et liberté, M.Nicola («Nichi»)Vendola, qui est homosexuel, de buson («tapette» en dialecte génois) ou estimant que la proposition de donner la nationalité italienne aux enfants d’immigrés nés en Italie n’a «aucun sens». Plus récemment,s’alignant sur la position de la Ligue du Nord, il s’est insurgé contre la «décadence» de la vie nocturne estivale, qui perturbe selon lui la tranquillité et la sécurité des familles «bien sous tous rapports»."

    Sympathique personnage, n'est-ce pas?

  25. Christophe dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Je te remercie pour tes informations d'Italie et je te soutiens dans la recherche constante de créer des liens vers l'international. Le problème du néo-libéralisme est mondiale et la résistance ne peut donc être que mondiale.
    Pour revenir sur un sujet plus régional, toi qui vas souvent à Strasbourg, que penses tu référendum du 7 avril 2013 sur la création de la collectivité territoriales d’Alsace.
    Au début, je n'étais pas opposé à simplifier les couches administratives et à rendre les collectivité locale plus proche des citoyens (C'est comme cela que ça nous est présenté).
    Mais maintenant (peut-être à force de lire ce blog) j'y vois de plus en plus comme un bon coup de canif dans notre république qui t'es si chère. Pour moi c'est la mise en concurrence des régions (exactement le même principe que l'autonomie des universités) et à terme de voir l'Alsace faire comme La Hesse et La Bavière qui portent plainte pour ne plus payer pour les autres Länders.

  26. Lespo dit :

    @Fabien
    Je ne pense pas que Le monde diplo soit une source viable, ni Le monde d'ailleurs. Ils exercent la même stigmatisation que vis-à-vis de Chavez, via une large désinformation.
    Je suis moi-même italien, j'ai jusqu'ici voté Rifondazione/I verdi (L'Arcobaleno), mais là, je pense me reporter sur M5S, car ils ont plus de chances de gagner. Je reconnais le côté "passionnel" de Beppe Grillo, et parfois un peu brouillon, ceci dit, il y a un vrai programme (sortie du nucléaire, attaque de la finance, lutte anti-corruption...). C'est d'ailleurs pour cela que Di Pietro pourrait entrer dans une coalition avec M5S.

  27. Denis F dit :

    @ 62 Lespo
    Comme je suis en plein accord avec ton analyse camarade, je ne trouve rien à rajouter, sinon qu'on devrait peut-être y regarder de plus prés, mais pas pour autant désespérer et plier bagages, nous vaincrons, de cela je suis certain, le seul problème est de savoir quand et comment.

    @ TOUS, concernant la CFDT, je pense que les plus obtus et les plus ralentis du bulbes ce sont rendu compte que ce syndicat politique (appartenance avéré au PS) rame pour le patronat et non pour le prolétariat ouvrier, ni même pour les cadres petits bourgeois, et cela ne date pas d'aujourd'hui.
    Concernant ce syndicat "ouvrier" la rhétorique du camarade Jean-Luc Mélenchon est mauvaise, il dit : " Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF." La gymnastique sémantique est bien hasardeuse et ces propos sont faux, bon nombre de camarades et moi même pensons absolument le contraire, je refuse en tant que militant PG cette rhétorique "chèvre/choux", nous sommes de gauche et radicalement, oui ou non ?
    Les camarades syndiqués de la CFDT qui ne sont plus d'accord avec le comportement de leur direction (les apparatchiks qui se gobergent bien au chaud dans de somptueux bureaux), prennent leur carte et la déchire, la mettent dans une enveloppe et l'envoient au siège du syndicat, c'est simple, vite fait et concret, parallèlement ils s'inscrivent dans un autre syndicat qui les respectera davantage. Ceux qui trouvent cela normal, qu'un syndicat d'ouvrier face le lit du patronnat, et de ce faire sodomiser depuis des années, ça les regardent.

  28. Menjine dit :

    1- La division syndicale est totalement nuisible au mouvement ouvrier. D'accord, cela est très bien su du Capital qui a suscité et payé des scissions par exemple à la Libération par l'intermédiaire de fonds américains.
    2- L'unité syndicale est une force mais aussi un moyen pour obliger les plus radicaux à se rallier aux "moins-disant".
    Conclusion: c'est contradictoire. Donc comme nous le savons depuis bien des luttes, il ne nous faut pas oublier d'être "dialectiques",c'est à dire de savoir tenir et utiliser les deux bouts de la contradiction: à la fois promouvoir l'unité et se démarquer sans cesse pour aller plus loin. Pour cela il faut faire une analyse précise des rapports de forces à chaque moment et savoir agir pour abandonner l'unité si celle -ci masque une opposition avec nos principes et notre but. Mélenchon dit : " Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF." Je pense qu'il a tord en ce moment précis. Je pense comme plusieurs ici qu'une analyse précise de l'accord et que l'organisation des luttes contre cet accord s'imposent sans attendre. L'action syndicale est toujours une action de défense pour être une "conquête", il lui faut le relai politique. Ce n'est pas intervenir dans le champ syndical que de dire vers où nous mène cet accord indigne. Bien sûr l'indépendance syndicale est fondamentale, nous n'avons pas à intervenir d'un point de vue politique dans le champ syndical, mais nous devons politiquement nous indigner et nous élever contre cet accord, signé par un syndicat dont les courbettes, l'entregent et la soumission au thèses de Terra Nova ne font plus aucun doute, non? Il ne s'agit pas de dénoncer et de "liquider" la CFDT, il s'agit de dénoncer l'accord signé par elle, et d'enclencher les luttes vives, frontales contre cet accord. Doit-on tergiverser ?

  29. sergio dit :

    Je suis moi aussi très choqué et inquiet vis-à-vis du comportement du gouvernement Ayrault-Hollande face aux syndicalistes, aux ouvriers licenciés et à tous ceux qui manifestent pour sauver leur travail et des conditions minimales de vie. Le refus de Hollande d'amnistier les centaines de syndicalistes traités en délinquants sous Sarkozy, rejoint cette ligne de droitisation que l'on pouvait tous légitimement redoutée, connaissant les tristes sires venus au pouvoir.
    Par rapport aux violences policières et militaires en France et en Tunisie, et il y a quelques temps en Afrique du Sud, un réveil politique se fait jour partout : Amérique latine, France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce, Egypte, etc.
    Le discours dominant libérofinancier convainc de moins en moins et les divertissements avilissants et bêtifiants organisés planérairement par les médias et sponsors (footbuisness- people-télé, musique starisée-marketing, etc.) ne suffisent plus. Jean-Luc, toi et tes ami(e)s, vous jouez un très beau rôle dans cette Histoire naissante, "nouveau printemps des peuples" ?
    Bravo ! Bravi !

  30. SimplyLeft dit :

    @Lespo (75 à 12h20)
    Je ne pense pas que Le monde diplo soit une source viable, ni Le monde d'ailleurs. Ils exercent la même stigmatisation que vis-à-vis de Chavez, via une large désinformation.

    Dire que le Monde Diplomatique exerce "la même désinformation" que le Monde me parait totalement aberrant. Et puisque vous citez l'exemple du traitement de Chávez par ces deux journaux, voici 2 exemples (si le WM laisse passer) d'articles du Monde Diplo. sur le président Vénézuélien. Un par Ignacio Ramonet en 2007 et un autre plus récent par Steve Ellner en 2012.
    À vous de juger.

  31. hourriez dit :

    Bonjour Jean-Luc, bonjour les camarades
    Je voulais juste mettre une citation de Léon Trotski "o histoire que tu es longue et cruelle".
    Je remercie lily54 pour son magnifique commentaire.
    Prends soin de toi Jean-Luc, tu n'es pas seul, nous sommes tous derrière toi mon camarade du FdG.

  32. ventdebout-38 dit :

    Ce matin 11h30, juste à 20 mètres de chez moi, visite non divulguée de J-M Ayrault dans un cabinet médical regroupant 3 médecins, puis visite à la MJC de mon quartier située à 30 mètres de mon domicile. J'habite à st- Martin d'Hères, ville communiste depuis plus de 50 ans et banlieue toute proche de Grenoble. Surpris par le déploiement de force de l'ordre dans ma rue (rue Chopin), je m'enquiers de savoir ce qu'il se passe et j'apprends la visite de J-M ayrault. Rue bouchée, 20 voitures officielles de la république et des forces de l'ordre, autant de motards de la police, un car plein à craquer d'officianados et des badeaux pro-PS venus accueillir sur ordre le soi-disant premier ministre de la France.
    Je les ai traité de néo-libéraux, de vendus au capitalisme, de traitres à la nation française, de trahir le peuple qui les a élus, n'ai pas répondu à leur bonjour narquois et ai hué à m'époumoner J-M Ayrault qui ma bien regardé. Malgré tout, je n'ai même pas été controlé, même lorsque je les ai fait dégager du passage clouté sur lequel je m'étais engagé avec mon chien et qu'ils obstruaient. Ceci pour vous dire que malgré ma solitude dans l'acte et le comportement de citoyen engagé et bien informé que j'ai tenu, je me suis senti bien seul parmi les badauds non informés venus sur ordre ou non politisé. Ce gouvernement néo-libéral solférinien me dégoute profondément. Quant au maire de ma ville, René Proby, s'il compte pour les prochaines municipales faire alliance avec le parti libéral solférinien, qu'il le sache tout de suite, il n'aura plus jamais ma voix et celle de ceux qui m'entourent.
    Vive la révolution, Vive la sixième, Vive la constituante et Vive le Peuple au pouvoir.

  33. jeanninej dit :

    Les printemps arabes n'en sont qu'a leurs prémices, du moins c'est ce que je crois fermement. Aujourd'hui on enterre un combattant de la liberté et de la laïcité a Djebel Jelloud, sud de Tunis. Hommage a toi Chakri Bellaid, pour ton combat, mais que la journée sera longue pour ton peuple !
    Les conférences de mr Mélenchon a Tunis, Alger, Rabat sur l'écosocialisme prennent un connotation particulière et nous incitent a regarder ce qui se passe en Afrique du Nord, pour commencer en Tunisie avec beaucoup d'intérêt. Du moins c'est ce que je pense.

  34. Jacky dit :

    En ce qui concerne la CFDT en effet il n'y a rien a attendre de ses dirigeants. Et dans une majorité d'entreprise ils ont accompagné les plans de suppressions d'emplois voir de toute une filière (textile, chaussures etc). Alors on ne leur tire pas dessus d'accord mais il n y a aucune illusion à se faire (d'ailleurs pourquoi sont ils à la CFDT?)
    Je constate que les allusions à Notre Dame des Landes font réagir personne. Normal, c'est une grave erreur du PG de Loire Atlantique qui emmène tout le monde sur un débat de décroissance alors qu'il y à 2 usines Airbus et 5000 salariés en 44. Et que dire du désenclavement de l'ouest ?

  35. j.lou dit :

    Toutes mes excuses auprès de vous Mr le webmestre pour le gène que je vous ai causée. Je n'ai pas vu votre signalement auprès d'autres intervenants sur le blog pour le même motif.

    Pour ce qui est de la CFDT j'en rajoute une couche parce que cette fédération est coutumière du fait et que ça suffit. Elle ne fait qu'accompagner les effets d'une politique de dégradation des acquis sociaux au lieu d'en combattre les causes qui nous ramènent au 19ème siècle,

  36. Lespo dit :

    Ok, sorry, autant pour moi. Je ne lis pas le monde diplo.
    Vivant en France, je ne suis pas au jour le jour le méandre des déclarations de chaque candidat/parti, mais je tombe des nues quand j'entends Grillo être accusé de racisme ou d'homophobie. De ce que j'en connais, je n'ai jamais rien entendu de tel dans sa bouche. Et les comités de citoyens qui se sont constitués localement plus ou moins le sillage de M5S sont clairement ancrés à gauche toute.
    Evidemment, je regrette la grande époque des Centri Sociali et du Potere Operaio...

  37. Claude G. dit :

    Merci, Jean-luc,
    Je lis toujours avec un grand plaisir vos billets sur la situation politique en général et, cette fois, sur l'Italie. Décidément, nous ne sommes pas seuls, malgré les répressions diverses qui s'abattent en France sur les salariés privés de leur moyen de vivre ! Et les discours mensongers diffusés par l'ensemble des médias n'arrangent rien. Les gens finissent anesthésiés ! Bravo à vous. Soyez prudent !

  38. JEAN Nicole dit :

    il n'y a pas lieu de s'extasier devant Marzouki qui n'est qu'un opportuniste qui est allé jusqu'à recevoir à Carthage un des membres des milices de Nahda, Rekoba. Lors de ses déplacements en Tunisie il est d'ailleurs souvent accueillis par des "dégage".

  39. palumbo viviane dit :

    Cher Jean-Luc,
    Encore un billet affolant ! Affolant de vérité, d'analyse juste, de décisions pleine de raison, cette raison que tu veux voir être l'ultime argument. Tu es un homme politique mais aussi un vrai philosophe et un artiste hors pair dans la langue belle que nous utilisons tous plus ou moins bien. Merci pour ces nouvelles d'Italie qui me rassurent car je suis immigrée italienne de première génération, mon père ayant fui le facisme qui se profilait en 1933. Alors on continue et merci aussi pour la liberté donné aux comités de territoire ou tous et toutes à égalité nous nous exprimons et surtout nous élaborons des stratégies de lutte contre cette austérité qui conduit les moins chanceux d'entre nous vers le désastre !

  40. jean ai marre dit :

    JL Mélenchon : "Les stratégies rassembleuses sont la priorité. Par exemple, nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT, quand bien même nous sommes en accord avec la CGT, FO et Sud-Solidaire contre l’accord avec le MEDEF."

    C'est ce qui s'appelle ratisser large. Il faut être un politique pour ne pas critiquer la CFDT et en même temps dénoncer un accord signé par elle ! C'est du très grand écart.

  41. ARAMIS dit :

    Et je rêve déjà de voir des Fronts de gauche partout en Europe avant les municipales, la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre, la Belgique, l'Irlande, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche, les pays scandinaves, la Finlande, les Pays Bas, enfin.

  42. delemontez dit :

    Parmi les sujets tous aussi importants l'un que l'autre. Je m'arrête sur la baisse du taux de l'argent. Quelle publicité alors que la valeur de l'immobilier a grimpé en flèche. Parallèlement, il y a lieu d'observer également la baisse du taux d'épargne. Nous avons la double peine. Le retraité que je suis ne peut compter que sur son épargne qui est le fruit d'une vie. Ceux qui veulent vendre leurs maisons ne trouvent pas preneur, le jeune couple doit d'endetter sur 30 ans et la baisse des taux d'emprunt n'est qu'un leurre. Parlons logement social, non "il ne s'agit que de défiscalisation pour le propriétaire." Quel piège, la banque centrale européenne impose son dictat aux nations. Aujourd'hui, même les plus libéraux pensent à lâcher L'euro. Les forces de l'argent nous dominent et bien que deviennent nos amis Grecs, les médias sont bien muets.

  43. Magda Corelli dit :

    En quelques mots, je ne comprends pas l'impuissance du Président de la Tunisie. Quelqu'un peut-il l'expliquer ? Car voilà un homme qui paraît être humainement quelqu'un de très bien et il semble que l'on ne saura jamais qui a tué cet opposant. Qui dit révolution dit contre-révolution et c'est donc toujours le foutoir. La révolution citoyenne me paraît en conséquence la mieux adaptée à notre époque.
    Les gardes-mobiles agressent des ouvriers Arcelor-Mital à Strasbourg. Mais dites-moi, même un certain Sarkozy n'a jamais fait une telle chose ou alors il faut me rafraichir la mémoire.
    A propos des syndicats je comprends qu'il ne faut pas confondre la base avec les dirigeants. Les petits luttent, les gros signent. Adesso l'Italia. Je suis heureuse d'apprendre la formation de Rivoluzione Civile et je ne suis pas d'accord sur les appréciations portées ici au sujet du comique Beppe Grillo (lespo 75). L'article du Monde diplomatique est tout-à-fait fiable. Je préfère un juge anti-corruption à la tête d'un parti que cet homme qui d'ailleurs juge mal Rivoluzione Civile. Vous trouverez un article en italien sur le Net.
    Je voulais passer sous silence Hollande à Strasbourg tant lui et sa clique me lèvent le coeur mais je me revois Place Stalingrad allant chercher un motif dans votre bouche pour voter pour lui. Il faut éliminer le candidat de droite oui mais il a été remplacé par un autre candidat de droite ! Cauchemardesque tout ça.

  44. Doukkali dit :

    « nous sommes bien d’accord au PG pour ne pas mettre en cause la CFDT ».
    L'expression « ne pas mettre en cause » est choquante parce que fausse. JL Mélenchon, qui parle au nom du PG, veut-il nous faire croire que la CFDT ne serait pas responsable de l'accord conclue avec le MEDEF !? Et ce « C’est, bien sûr, une ligne constante de ne pas se mêler des stratégies syndicales quand elles se contredisent » qui prend l'affaire bien légèrement, trace un point d'égalité entre les différentes positions syndicales, et finalement signifie que le PG campe sur une position de synthèse faisant penser qu'il ne peut envisager la politique qu'à travers le prisme déformant de ses espérances électorales, celles du plus grand nombre au détriment de la reconnaissance de la lutte des classes dont il se réclame.
    L'argumentation de JL doit être remise à l'endroit. Oui, il faut l'unité et sa rechercher sous toutes ses formes. Oui, « pas question de servir sur un plateau à Ayrault une division syndicale comme prétexte pour bétonner son accord avec le MEDEF ». Oui. Mais il y a maldonne (et plutôt malheureuse) sur ce conseil qui s'adresse à ceux qui vont subir la signature de la CFDT. JL ne l'a peut être pas remarqué mais c'est la CFDT qui sert sur un plateau à Ayrault la division syndicale ! Sans la signature de la CFDT l'accord aurait été impossible, isolant socialement ce gouvernement. L'argumentation de JL est spécieuse. Son argumentation, sous prétexte d'unité, revient à faire ignorer la responsabilité de la CFDT contre ceux qui défendent une revendication qui fait l'unité, le retrait de l'accord sur la flexibilité. Spécieuse aussi, car en quoi caractériser et prendre position clairement sur la responsabilité des uns et des autres serait briser l'unité et la lutte acharnée pour l'unité nécessaire au combat de la classe ouvrière ? Cela semble être un paradoxe qui n'entre pas dans la réflexion « dialectique » de JL : dire que la CFDT est « en cause » n'est pas contradictoire avec la recherche de l'unité, y compris avec la CFDT, le seul critère d'unité étant la défense des acquis sociaux.
    « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire » - Jaurès.

  45. Clara dit :

    Bonjour camarades,

    Connaissez-vous la page fb de l'OPIAM, Observatoire de la Propagande et des Inepties Anti-Mélenchon? Abonnée depuis pas mal de temps à cette page, j'ai fait récemment une désagréable découverte à mes dépens. Alors que l'animateur (anonyme) de cette page m'a copieusement insultée me traitant de "connasse paranoïaque" entre autres noms d'oiseaux parce que j'osais mettre en doute sa thèse sur Michel Collon (journaliste belge) qui serait selon lui "à droite de l'extrème-droite". Je ne veux pas lancer ici ce débat, ce n'est pas le lieu. Mais qu'elle ne fut pas ma surprise lorsqu'en parcourant les débats et commentaires de la page, je découvris que les femmes qui se trouvaient en désaccord avec lui sur différents sujets étaient traitées de "connasse", de "folle", d'"hystérique" et j'en passe. Cette personne qui s'exprime sur cette page sous le couvert de l'anonymat et qui de fait représente les partisans et électeurs de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche est d'une intolérance absolue vis à vis de ceux et celles qui ne pensent tout à fait comme lui. En fait, je pense (je me base sur ses écrits) qu'il a un problème pour faire la différence entre antisémitisme et antisionisme. Et donc, il a fini par supprimer tous mes posts et mon accès aux commentaires sur la page... Mon problème n'est pas d'ordre personnel, j'en ai vu d'autres... Mais comment cet individu peut-il représenter Jean-Luc Mélenchon et le FdG par le biais de cette page de plus de 1300 membres qui partagent des liens et les propos de ce monsieur avec leurs amis fb? Je m'en suis donc émue sur la page fb de Jean-Luc Mélenchon où il n'a pas hésité à me traiter d'antisémite (je serai selon lui pour qu'on harcèle les juifs?) et de fasciste (je précise que je suis d'une famille de communistes, que mon grand-père a été résistant, que mes parents se sont toujours battus contre les idées nauséabondes de l'extrème-droite, pour plus de justice sociale, contre le capitalisme, etc...) et que je ne suis aucunement antisémite mais pour le droit des palestiniens de vivre en paix sur leur terre. Il y attaque également violemment Patrick Le Hyaric, coupable selon lui d'avoir attribué la réalisation du film anti-Islam à un israélien à la fête de l'Huma (alors que cette info avait été reprise par l'ensemble des médias et non encore démentie au moment du discours de Patrick). Voilà donc comment ce personnage qui prétend lutter contre l'extrème-droite range les communistes du côté des fascistes...

  46. j.lou dit :

    88 @ jean ai marre.
    Pour ma part je ne donne pas tort à Jean-Luc qui veut rester dans son champ d'intervention politique. A chacun son domaine et sa mission. La mission d'un syndicat est de défendre l'intérêt d'une catégorie socio-professionnelle. En tant que citoyen je ne veux pas non plus jouer le jeu des divisions syndicales. Je veux simplement faire observer le grand écart au niveau factuel qui existe au sein de certaines fédérations entre les militants de base et les têtes pensantes. Il appartient à chacun ensuite de se forger une opinion.

  47. jean ai marre dit :

    @ 94 Doukkali "L'expression « ne pas mettre en cause » est choquante parce que fausse."
    @ 95 j.lou "Pour ma part je ne donne pas tort à Jean-Luc qui veut rester dans son champ d'intervention politique."

    Je ne suis pas le seul à être choqué par l'expression qu'emploie notre leader. Il peut rester dans le champ d'intervention politique, mais alors, il doit faire la différence entre les militants de base de la CFDT, et les dirigeants copains à J Delors qui aujourd'hui défendent la politique de ce gouvernement. Notre Jean-Luc est trop fin linguiste, peut mieux faire.

  48. Christine Duplaissy dit :

    Bonjour !
    Concernant la quasi absolution donnée à la CFDT (accord désastreux signé avec le MEDEF, quand même !). C'est rare, je ne suis pas d'accord avec vous. Cette signature est un désastre, une trahison, et les propos scandaleux tenus par leur leader à l'encontre des syndicalistes CGT en lutte sont inadmissibles, impardonnables et inoubliables. Je suis de celles qui pensent que les syndicats dignes de ce noms doivent être des syndicats révolutionnaires et non des réformistes. Je suis de celles qui pensent que, si l'on est mécontent de son représentant syndical, soit on ne le réélit pas à la tête de son syndicat ou de sa fédé, soit on déchire sa carte publiquement et le plus bruyamment possible, pour militer dans un autre syndicat plus proche de ses convictions. Il en va de même pour les partis politiques. Je ne parviens pas à croire à des sympathisants et adhérents sincèrement de gauche au PS comme à EELV. Étant donné la politique de droite et de classe (la dominante) menée par ce gouvernement (et sa majorité parlementaire absolue), les personnes sincèrement de gauche auraient déjà quitté ces deux formations politiques avec pertes et fracas, si elles étaient si sincères que ça ! Non, la Révolution ne se fera pas sans violence, c'est impossible, étant donné la casse sociale qui fait rage, et enrage, la population. Le seul moyen d'arriver à notre 6ème République sociale et citoyenne sans casser des oeufs aurait été de vous avoir élu comme Président de la République et de vous avoir offert une majorité parlementaire FdG confortable. Vous l'aviez dit à la Pte de Versailes : "cette fois, il n'est pas question de descendre dans la rue en perdant des journées de salaires : on vote !" C'était la seule chance des gens sincèrement de gauche de faire une révolution pacifique. Ils/elles ne l'ont pas voulue ainsi. Et bien, nous savions, nous, qu'avec un gouvernement libéral nous aurions en face de nous le même adversaire, la même violence sociale et inhumaine. Alors, désormais, il ne faut compter que sur un immense mouvement social dans la rue pour faire tomber tous ces traitres et faire valoir notre programme. On ne va tout-de-même pas continuer à tendre l'autre joue en attendant d'hypothétiques résultats électoraux, manipulés comme sont les gens et les sondages (sans parler des machines à voter, suspectes). Vive la grève générale ! Vive la Révolution ! A bas les usurpateurs de "gôche" !

  49. naif dit :

    La CFDT a su créé un rapport de force (L.Berger) tel que le patronat a lâché du lest. On se frotte les yeux !
    "Après quatre mois de difficiles négociations entre le patronat et les syndicats, la CFDT a décidé de signer l'accord sur la sécurisation de l'emploi. *Ce tract de quatre pages* (voir le site de la CFDT pour ceux qui en ont le courage), destiné aux salariés, dit pourquoi. Il rétablit aussi toute la vérité sur l'accord, face aux analyses partielles et partiales que font circuler certains syndicats qui ne le signent pas".
    Vous avez bien lu! C'est la CFDT qui l'écrit sur son site. Leur principal objectif était de signer un accord (historique). Ils l'ont signé de mèche avec le MEDEF en retour du crédit d'impôt. La CFDT, bras armé de la social démocratie depuis toujours, justifie sa signature et accuse les non signataires de mensonges et de partialité en retour de quelques postes gratinés et plus si affinité. Si nous ne les mettons pas en cause alors c'est qu'on les prends pour des c..! De toutes façons à la CFDT c'est surtout l'anti-communisme leur moteur. Alors cause toujours, comme on dit chez nous "on ne fera pas boire un âne qui n'a pas soif!".

  50. vert pomme dit :

    "Habemus papem. Testicula habet." Certains commentaires masculins qui s'emballent sur ce blog, et ce n'est pas la première fois, me font penser aux déclarations des cardinaux romains lors de l’élection d'un pape. "Nous avons un pape. Il a des corones." Et cela, le jour où J.L. nous demande de "repenser nos dispositifs de combat". Plus sérieusement, voilà un bon exemple de la puissance de l’idéologie dominante. Certains de nos camarades les plus révolutionnaires ne s'aperçoivent même pas de ce que certaines expressions peuvent être, disons, discriminantes. Quoique, personnellement, en d'autres circonstances, je ne sois pas insensible à cette différence, en faire le siège du courage me parait très contestable. Scientifiquement.


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