20fév 13
De retour. Voilà une quinzaine bien remplie entre un meeting à Rome, une session à Strasbourg, le salon de l’économie de la mer et une semaine au Maghreb avec trois conférences sur l’Eco-socialisme. Mon parcours m’aura scotché deux images en tête ces jours-ci, celle de Besma, la veuve de Chokri Belaïd, en début de parcours, à Tunis, et, en fin de parcours, le spectacle de ma ville natale, Tanger, explosée en une immense métropole de plus d’un million d’habitants, moderne, neuve et contemporaine comme un plat cuisiné congelé. J’étais prévenu. Héraclite disait qu’on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve. J’ajoute, pour m’aider, que le fleuve ne baigne pas deux fois le même homme. De la sorte j’ai contenu la nostalgie dans la petite cage où elle siffle sa chanson sans assourdir le présent. Je reviens du Maghreb surtout conscient de l’ampleur de la tâche qu’il faudra encore accomplir au service de notre message. Rien d’exotique là-dedans. De l’Euro-Maghreb de fait, à celui qu’il faut construire, il y a aujourd’hui l’apparence d’un si long chemin ! Je vous en parle.
Mais je n’ai pas lâché prise de l’actualité. Je l’ai suivie au fil des événements et de mon déplacement. Pendant cette semaine, le gouvernement PS-EELV a fait commencer au pays sa descente aux enfers de l’austérité sans fin. Il n’atteindra aucun de ses objectifs budgétaires. Comme prévu par nous. Le pays qui a déjà commencé à souffrir si rudement va maintenant s’enfoncer dans le malheur d’un chômage de masse sans précédent. Une violence incroyable se déploie contre les personnes, celle de la situation sociale et celle des conditions du maintien de l’ordre établi. Deux immolés devant Pôle Emploi et un jeune sidérurgiste de vingt-cinq ans qui se fait arracher un œil dans une manifestation, en sont des signaux révélateurs ! Que n’aurait-on dit si cela s’était produit sous Sarkozy ! Le dire me vaudra les foudres des gardes chiourmes de la pensée officielle. Mais quelle importance ? Ce monde de pacotille et de connivences va s’effondrer.
Cette quinzaine se joue, pour notre Front de Gauche, dans le vote de la loi d’amnistie sociale qu’il faut arracher au PS après que François Hollande nous l’ait refusée. Il s’agit de l’amnistie des syndicalistes et des associatifs condamnés sous l’ère Sarkozy. Plus qu’un symbole, un rapport de force. Ceux qui ne voteront pas avec nous seront notés. Le Parti de Gauche pense à une consigne spéciale pour eux dans les prochaines élections. Faites-le leur savoir, ils ne comprennent que ça.
Le budget et la stratégie Hollande sont scratchés !
La stratégie économique de François Hollande est dans le mur. Le fait mettra son temps à se montrer dans toute son ampleur mais il est, hélas, avéré. La nouvelle équipe nous a englués dans les sables mouvants de l’austérité sans fin vers laquelle se dirigeait déjà le précédent gouvernement. Plus elle se débattra plus elle s’enfoncera. En plus de la récession et d’un chômage sans précédent il va falloir subir l’outrageante inquisition de la Commission européenne et des ordres en allemand de la nuée de dogmatiques au pouvoir outre-Rhin. Voilà le cadre d’action des prochains mois et le sens des prochaines rencontres au suffrage universel. Et ce n’est pas le numéro de boniments hypocrites servi aux Grecs cette semaine par François Hollande qui changera cette triste réalité. D’ailleurs eux-mêmes répondent aux problèmes posés par une nouvelle grève générale. Plus vite on remplace le gouvernement de Jean-Marc Ayrault par une gauche de combat, plus courte sera la souffrance. Nous, nous sommes prêts.
La stratégie Hollande, avec la mise en place du gouvernement Ayrault, a misé sur la paix des braves avec la Finance moyennant de gros câlins au patronat et une indifférence paternaliste très ostentatoire envers les souffrances du populaire. Ici le symbole binaire de la meute des ministres aux universités du MEDEF, d’un côté, et du freinage pendant neuf mois de la loi d’amnistie sociale a bien fonctionné. Au plan économique c’est l’installation d’une bonne et grosse politique de l’offre, avec un chèque de vingt milliards aux grandes entreprises. Au plan budgétaire toute leur pensée s’est limitée à un plan comptable désincarné de coupes aveugles. Il achève de désorganiser l’Etat et d’anéantir sa capacité d’intervention économique. Il enfantera une grosse bévue cruelle, on ne sait où, sur rail, hôpital, maternité, école ou autre. Tout cela était condamné d’avance. Nous l’avons dit sur tous les tons, démontré de toutes les façons. Ils nous ont méprisés et accablés de leur petites manœuvres à deux sous. Leur unique réponse a été la tentative de diviser le Front de Gauche et de me flétrir. Le congrès du PCF a fini de mettre à terre toute cette manœuvre. J’ai tenu bon et le Parti de Gauche a résisté aux opérations de déstabilisation. De ce long round, nous sortons plus forts et mieux unis comme l’a montré le texte d’orientation du Front de Gauche. Nous entrons à présent dans une phase de combats de terrain. Le pays va descendre en enfer. La ligne de résistance sera partout une ligne de survie. Ce mouvement prendra des formes multiples, parfois inédites et contradictoires. En lui éclairant les enjeux et les pistes d’action, en déclenchant les initiatives, nous raccourcirons les délais vers la libération et surtout nous aiderons le mouvement à se fortifier. Cela nous impose une vigilance absolue sur les événements. On capte d’autant mieux une vague qu’on la voit naître à temps.
On se souvient du discours historique de François Hollande devant le parlement européen. Non ? Ce n’est pas grave. Il n’a rien dit de particulier. Une enfilade de mots creux. Et, bien sûr, ses bobards habituels sur la grande relance de la croissance en Europe grâce à son plan. La quinzaine a sonné le glas de sa stratégie économique. Bien des persifleurs avaient demandé à Hollande devant le parlement européen où était ce plan dans le prochain budget de l’Europe. Et moi ici, j’avais montré que sur les cent vingt milliards que notre général en chef avait prétendu avoir réussi à faire attribuer au dit plan de croissance, soixante avaient été déplacés de lignes budgétaires déjà existantes. Cela voulait dire que son fameux plan n’était en réalité que de moitié. Puis je m’étais bien moqué de lui en faisant un calcul qu’aucun des fact-checkers qui me pistent n’avait pensé à faire : soixante milliards de plan de croissance moins la réduction du budget européen de soixante-quinze milliards que le même sieur Hollande a proposé, égal : un plan de croissance de moins quinze milliards. Evidemment ça faisait rire. Mais comme entre temps le général en chef a accepté une capitulation souriante avec un budget européen en recul de trois pour cent, c’est l’heure de pleurer. Car, récapitulons : ces merveilleux stratèges ont fait entrer chaque pays d’Europe en décroissance. Et ils ont aussi éteint le moteur collectif qu’est le budget de l’Union Européenne. Le pire est donc à venir. Il est là. Le 14 février, Eurostat a publié les chiffres de la croissance en 2012. La zone euro est en récession depuis mars 2012 : 3 trimestres consécutifs, avec un recul supplémentaire de 0,6% de la richesse produite au dernier trimestre 2012. Même le PIB allemand a reculé au dernier trimestre 2012 de plus d’un demi-point. Et les soi-disant bons élèves de la classe austéritaire s'enfoncent dans la crise. L’Italie baisse de 3,7 point de croissance en 2012 ce qui fait 10% de perdu depuis 2009 ! Et le Portugal baisse de 3,2% en 2012. On se souvient comment furent moqués les projets de décroissance contrôlée et différenciée, celles des « objecteurs de croissance ». Eux, les libéraux, pratiquent la décroissance sauvage. Celle qui combine les reculs de la production globale, le chômage de masse avec l’accroissement de la pollution globale, la mal bouffe et le creusement de la dette écologique.
Mais pendant ce temps François Hollande continue de débiter ses petites phrases sans aucun rapport avec ses actes. Mais il ne reste plus que « Libération », le grand quotidien anti Front de Gauche, pour applaudir en cadence sous le titre « François Hollande refuse l’Europe de l’austérité ». Lisez plutôt le monument d’hypocrisie auquel se réfèrent ces applaudissements : « En Grèce les sacrifices demandés à la population ont été plus douloureux qu'ailleurs. L'assainissement des finances publiques est nécessaire mais ne peut suffire. C'est pourquoi des mesures de soutien à la croissance sont indispensables (…) Je refuse une Europe qui condamnerait les pays à une austérité sans fin. Chaque Etat doit contribuer à la compétitivité et à la croissance, par la gestion rigoureuse de ses comptes publics et par des réformes. Chaque Etat doit également savoir qu'une solidarité existe ». Hollande déclare ces sornettes en Grèce mardi 19 février. Le lendemain, les syndicats appellent à une journée de grève générale contre l'austérité. C’est que Hollande, ils connaissent. Il est déjà venu leur faire le coup des phrases à triple sens pour les inviter à ne pas voter pour Syriza, nos camarades, aux dernières élections législatives afin de « sauver l’euro ». Mais les numéros d’enfumage, qui marchent encore en France, buttent là-bas sur une réalité que les mots ne peuvent effacer. La Grèce a connu une sixième année de récession avec une perte de six points de croissance en 2012. Ainsi depuis 2009, 30% de la richesse du pays sont restés dans les bras et les cerveaux inemployés du pays. Le chômage atteint désormais 27%.
En France, on se demande quelles phrases creuses vont emballer le crash du budget Cahuzac désormais officiellement encastré dans le mur de l'austérité. Récapitulons pour ceux qui n’ont pas suivi. Le 14 février, l'INSEE a annoncé que la croissance ne dépasserait pas 0,1% au 1er semestre 2013. L’objectif déjà corrigé de ces messieurs les génies de l’économie au PS était de 0,8% sur l'année. Ici et en public nous avons dit sur tous les tons qu’il n’en serait rien. En effet nous savons bien qu’étant de gauche nous sommes nuls en économie et eux ne l’étant pas en économie sont donc des génies. Nous demandions : « Vous prévoyez 0,8% de croissance en 2013 ? Et vous comptez là-dessus pour revenir à trois pour cent de déficit en fin d’année ? Mais comment est-ce possible si en même temps vous retirez soixante milliards sur l’économie du pays avec vos plans d’austérité et votre mesure « des cadeaux pour les patrons » dite plan de compétitivité. Vous allez amorcer un cycle vicieux ou l’activité se contractant les recettes seront moindres et donc le déficit s’accroîtra. » Rire des importants et de leurs griots médiatiques. Patatras, les choses se passent comme nous l’avions dit.
Jean-Marc Ayrault lui-même a dû reconnaître que ces prévisions étaient irréalistes sur France 3. « Nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3% de déficit en 2013 », a-t-il avoué. Et pourquoi ? « …pour une raison simple, c'est que la croissance en France, en Europe et dans le monde est plus faible que prévue ». Quel aigle ! Mais personne n’a pensé à lui demander si cette situation a un rapport avec le fait que sa politique y a directement et violemment contribué. Puis le gouvernement gagna du temps de commentaires en déclarant « attendre les prévisions de croissance que la Commission européenne pour changer ses prévisions ». Et donner un nouveau tour de vis austéritaire conformément à la logique de cette politique malade de dogmatisme. D’ailleurs les allemands n’ont pas traîné à faire connaitre leur puissante volonté. Jorg Asmussen, le représentant allemand au directoire de la BCE a déjà dit que selon lui « il très important que la France contienne cette année son déficit sous les 3% » car « la France et l'Allemagne ont, en tant que noyau de la zone euro, une responsabilité particulière dans la stabilité de la monnaie comme dans l'application du pacte (européen) de croissance et de stabilité ». Exécution ! Schnell ! Et que ça saute ! Pourtant, selon l’inventeur de cette norme des 3%, le haut fonctionnaire Guy Abeille, « les 3 % ont été inventés sur un coin de table, et ne reposaient sur aucune théorie économique ». Mais la conséquence va être terrible.
Pour l'instant, le gouvernement est muet sur les conséquences de la faible croissance sur le chômage. C’est pourtant là que ça se joue ! Pourtant l'objectif "d'inverser la courbe" fin 2013 semblait déjà inatteignable avec une croissance de 0,8%. En fait le chiffre annoncé de 0,8 % était une manœuvre pour duper les fact-checkers. C’est le chiffre à partir duquel le chômage reste stable dans notre pays. Hollande ne pouvait annoncer moins, et donc plus près de la vérité sans se faire prendre. Mais cela ne faisait guère illusion. L'UNEDIC tablait déjà, de son côté, sur deux cent mille chômeurs de plus. Jacques généreux me conseilla d’annoncer la fourchette basse de l’évaluation de notre commission économique : 300 000 chômeurs supplémentaires. Jacques Sapir en annonçait 500 000. Ce chiffre n’a plus rien d’exagéré si j’en crois ce qu’on me dit. Les amis, il va falloir être forts.
L'éco-socialisme en tournée maghrébine
Comme il existe dorénavant une importante masse de documents, écrits et vidéos, sur la tournée de conférences que je viens de faire au Maghreb, je n’évoque ici que le projet général qui était en jeu. Puis je reviens cependant sur une polémique qui m’a opposé au PS pendant que j’étais sur place, à propos d’une visite que ses dirigeants venus en mission parlementaire ont rendue au chef du parti islamiste tunisien. Je le fais parce que je crois que tout ce qui se passe en Tunisie impacte notre propre expérience politique.
Mon calendrier de déplacements est dorénavant fixé des mois auparavant. Mon voyage au Maghreb a donc été préparé longuement au plan politique par notre équipe du secteur international. Au plan matériel on l'organisa plus récemment mais tout tint bon pour l’essentiel car se déplacer entre trois pays, faire trois conférences, mener trois plans médias, et réaliser deux plans de rencontres avec les partis politiques et la société civile ne peut fonctionner comme une horloge Comtoise. Mais ce fut presque parfait. Nos équipes se sont relayées d’un pays à l’autre, tandis que Alain Billon et moi nous faisions équipe tout du long. Au Maroc, en prévision des échanges à avoir et de la sensibilité connue de nos interlocuteurs pour les questions que nous soulevons, Corinne Morel-Darleux vint prêter main forte en tant qu’organisatrice du forum sur l’éco-socialisme. Les postes diplomatiques ont donné une aide technique professionnelle impeccable, nos hôtes dans les trois pays maîtrisaient parfaitement leur affaire. Sept cent personnes à Tunis, quatre cent à Alger, près de mille à Rabat, ce sont des affluences remarquables. La cause en est bien sûr dans le renouveau de la politisation des trois peuples compte tenu des circonstances révolutionnaires de la région. Je n’ai pas l’intention de faire ici le récit vécu que j’aurai rédigé si j’en avais eu la moindre possibilité en temps. Mes complices Laurent Maffeïs et Corinne Morel-Darleux l’ont fait pour moi et ce blog a bénéficié de leur récit. Je veux plutôt redéfinir le projet qui me portait sur place.
Formellement il s’agissait de présenter en conférence, et non en meeting, les thèses pour l’éco-socialisme afin de mettre en débat dans notre gauche l’horizon d’une référence commune. Mais dans le contexte, la visée était nécessairement plus ample. Je la résume. Il s’agit de faire naître une communauté politique. Le chemin est long. Mais il faut commencer. Il me faut préciser que je ne parle pas ici de toute la Méditerranée. Je n’envisage que celle qui était dans un passé récent rassemblée par la coopération dite cinq plus cinq. Côté européen : la Grèce, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal. Côté Maghreb : la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye. Ces deux rives de la Méditerranée forment une entité avec une forte intrication, sur le plan humain, économique, et écologique. Mais sur le plan politique il en va tout autrement. C’est le déni. Sur les deux rives, des partis d’extrême-droite travaillent sans relâche à opposer au prétexte de la religion les deux mondes pour les rendre étanches et répulsifs aux populations. Sur les deux rives les libéraux travaillent à construire des espaces dérégulés opposant pour finir les salariés les uns aux autres. Sur les deux rives, les stratégies de « vote utile » et de « Front Républicain » des grandes formations asphyxient l’espace politique et expulsent les revendications populaires du centre de la scène. Ajoutons que l’Union Européenne, sous contrôle allemand, fait ce qu’il faut pour diluer cette problématique dans une fumeuse et inconsistante politique de « toute la Méditerranée », celle où patrouille la sixième flotte nord-américaine, en somme. Pour nous, l’objectif est de construire une conscience politique de cette existence commune imbriquée. L’idée est de le faire à partir de tâches conjointes incontournables. Ici il s’agit de la gestion commune de l’espace écologique sensible commun : la Mer Méditerranée et de la façade atlantique des pays de la zone. Nous retrouvons donc l’autre grand dossier que nous proposons d’approprier dans le plan de progrès de notre pays, la maîtrise de l’expansion dans les mers et les océans. C’est le premier aspect de la scène à mettre en place. Le second aspect c’est notre propre proposition, celle de notre gauche. C’est ce que veut commencer la proposition Eco-socialiste. Articuler les deux niveaux de construction n’est pas si difficile que cela. En tous cas, là encore nous sommes en mouvement. Selon moi, l’espace de déclenchement de la révolution citoyenne dans notre partie du monde est en Méditerranée. C’est d’ailleurs dans l’arc du sud de l’Europe que les situations sont les plus mûres. Portugal, Espagne, France, Italie et Grèce sont en ébullition déjà, dans la phase de désagrégation de la société sous les coups du libéralisme. C’est aussi là que se reconstitue le plus fortement notre courant politique. En face, au Maghreb, la Tunisie et le Maroc nous ont donné des interlocuteurs dans notre mouvance unitaire et autonome à l’égard des sociaux libéraux. Peut-être en sera-t-il de même bientôt en Algérie ? Ce serait une formidable avancée qui nous permettrait du coup d’être présents tout autour de l’axe central de notre mer commune.
Ma tournée a été percutée en Tunisie par deux événements. Le premier est la déclaration de Valls contre « les fascistes islamiques » qui a mis à cran les violents et quelques éléments éparpillés filmés en gros plan par ceux qui aimeraient tellement que la révolution tunisienne soit islamiste et sauvage. Puis ce fut le gros faux pas d’une visite officielle de chefs du PS à l’Assemblée nationale française au chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, au siège du parti de celui-ci. J'ai dénoncé cette rencontre. Le PS m'a alors accusé de lui faire un mauvais procès : il n’aurait fait que rencontrer toutes les forces parlementaires dans un but d'information. Je veux vous faire connaître mes arguments. Ils tiennent tant à la nature de cette rencontre, qu'au contexte tunisien et à la personnalité de Rached Ghannouchi. Je propose une explication pour un acte aussi incroyable venant de personnalités socialistes dont je ne discute certes pas l’attachement aux principes républicains.
Voyons leur rencontre elle-même. S'il s'agissait bien d'accomplir une simple mission d'information en rencontrant toutes les forces parlementaires, pourquoi la délégation conduite par le PS a-t-elle choisi de rencontrer Rached Ghannouchi, alors qu'il n'est pas parlementaire ? Pourquoi n'a-t-elle pas préféré rencontrer le président du bloc parlementaire d’Ennahda au sein de l’Assemblée Constituante, Sahbi Atig ? Ou le premier ministre Jebali, secrétaire général d'Ennahda ? Ou un de ses ministres, qui sont nombreux dans les rangs d'Ennahda ? Et s'il s'agissait juste de s'informer de manière neutre pourquoi avoir offert officiellement un cadeau à Ghannouchi ? Et pourquoi avoir médiatisé une rencontre tenue dans le bureau de ce dernier, avec prise de photo officielle ? Aucune réponse claire n'a été donnée pour le moment à toutes ces questions. Le choix de rencontrer Ghannouchi dans ces conditions est, à mes yeux, doublement problématique compte tenu de ce qu'il représente personnellement et du positionnement politique très particulier qu'il occupe actuellement sur la scène tunisienne.
Rached Ghannouchi a une histoire qui mérite d'être connue. Co-fondateur d'Ennahda sous l'influence des Frères musulmans, il a passé l'essentiel de sa vie en dehors de la Tunisie. En exil à Londres, mais aussi en Egypte, en Arabie saoudite, au Qatar, au Soudan, où il s'est lié étroitement avec le prédicateur Hassan Al Tourabi et le président Omar El Béchir, au point de disposer d'un passeport diplomatique soudanais. Et en Algérie où il a été conseiller politique du FIS et de son leader Abassi Madani à partir de 1990. VRP international du FIS, il avait organisé notamment les relations de ce mouvement avec l'Arabie Saoudite et le Quatar. Ghannouchi est donc une personnalité internationale de l'islamisme radical autant que tunisienne.
En Tunisie, il est réputé pour son aptitude au double langage. Par exemple dans son rapport à la violence politique. S'il ne prône jamais directement la violence, il se refuse toujours à la condamner quand elle vient de militants de son parti et des groupes salafistes qui gravitent autour de lui. Il se refuse par exemple toujours à condamner l'action des miliciens des "Ligues de protection de la révolution" qui attaquent depuis plusieurs mois des réunions politiques et des manifestations culturelles. Chaque fois il dénonce des provocations extérieures pour transformer les coupables de violences en victimes. Ainsi lors du lynchage mortel de Lotfi Naguedh, responsable régional du parti Nidaa Tounes, il a affirmé que la foule avait été provoquée. Ou lors de l'attaque du siège de l'UGTT le 4 décembre dernier (qui a fait 10 blessés dont des membres du bureau exécutif) en plein Tunis, il a aussi accusé le service d'ordre de l'UGTT de provocations et appelé à des perquisitions au siège de l'UGTT qu'il a accusé de détenir des armes. Pour mieux disculper une nouvelle fois les milices de "protection de la révolution" qu'il a alors présentée comme "les consciences de la révolution" en dénonçant ceux qui en réclament la dissolution, y compris dans son propre parti. Il a tenu la même ligne après l'assassinat de Chokri Belaïd, sa première réaction étant de dire qu’en fait c’était le parti Ennahda qui était victime de l'assassinat. Révoltant ! Ainsi pour beaucoup de démocrates tunisiens, Ghannouchi est ainsi la caution politique et médiatique permanente des violents.
Quant à ses positions de fond, elles sont aussi formulées dans la technique du double langage. Il s'affiche d'un côté en grand défenseur de la révolution tunisienne et prétend vouloir respecter l'acquis moderniste de la Tunisie et notamment le code du statut personnel qui garantit les droits des femmes. Mais il accepte lui-même d’intervenir dans des meetings d'Ennahda où les femmes sont séparées des hommes. Il prône un durcissement des poursuites contre le blasphème et les atteintes au sacré et défend les actions de ceux qui font la chasse aux "mécréants" en attaquant des réunions politiques de l'opposition. Visant les Tunisiens francophones, il qualifie le français de "pollution linguistique". Ces exemples montrent que son projet politique global n’est pas compatible avec une démocratie pluraliste et respectueuse de la liberté de conscience. Il l'a d'ailleurs confirmé dans des vidéos de rencontres privées avec des militants salafistes où il explique qu'il faut extirper les laïques de la Tunisie dans l'armée, la police, les médias et l'économie. Et il y prend l'exemple de l'échec des islamistes en Algérie en 1990-1991, qu'il connait bien puisqu'il était leur conseiller, pour inviter ses interlocuteurs à la vigilance face au camp laïque. Le jour même où je quittais la Tunisie, il déclarait à la télévision que « tous ceux qui s’opposent au gouvernement dirigé par Ennahda sont des ennemis de la révolution et des contre-révolutionnaires ». Il prétend ainsi opérer une captation de l’autorité révolutionnaire d’autant plus insupportable que ni lui, ni Ennahda, n'ont joué le moindre rôle dans la chute de Ben Ali en janvier 2011.
Venons-en maintenant au contexte dans lequel le personnage évolue en Tunisie. La ligne Ghannouchi est fortement discutée au sein même du mouvement Ennahda. Alors même que la délégation parlementaire conduite par le PS rencontrait son leader sulfureux, le numéro 2 de ce parti, Abdelfattah Mourou, fondateur lui aussi du mouvement, appelait au départ de Ghannouchi en des termes particulièrement virulents dans un entretien publié par Marianne : « Rached Ghannouchi doit quitter Ennahda ! il mène le parti et le pays au désastre ! » […] « Les salafistes m’ont agressé et Ennahda ne m’a pas défendu. Je dénonce le laxisme qui a permis toutes ces violences. Je dénonce ce qu’on est en train de faire de la mouvance islamiste. Elle est mon œuvre ! Ce que je demande, depuis le début, c’est l’islam dans son essence. L’islam sans développement civilisationnel et sans croissance, ce n’est pas l’islam. La culture de Rached Ghannouchi et de ses partisans est une monoculture. Or nous sommes multiculturels en Tunisie, nous sommes le produit de 25 civilisations. Quand un prédicateur saoudien est venu avec des petites filles voilées, je lui ai dit : ce que vous faites en Tunisie n’est pas acceptable pour les Tunisiens. Je lui ai dit cela à la télévision » Cette prise de position du numéro 2 d'Ennahda intervient alors que le premier ministre issu du même parti est lui-même entré dans un bras de fer avec Ghannouchi pour imposer un gouvernement de personnalités indépendantes qui remplaceraient notamment les ministres régaliens membres d'Ennahda. Refusant un tel gouvernement, Ghannouchi a appelé à une manifestation nationale samedi à Tunis pour affirmer la légitimité populaire d'Ennahda à diriger le pays. Un manifestation qui fut un échec puisque seulement 15 000 personnes se sont rassemblées à Tunis autour de Ghannouchi, entouré pour l'occasion de responsables salafistes et de députés de l'aile dure de son parti, dont un énergumène qui a réclamé à l'Assemblée l'interdiction de la vente d'alcool en Tunisie.
Selon moi donc dans ces conditions, une délégation parlementaire française avait tout intérêt à ne pas afficher ce qui est une légitimation de fait dans cette situation de crise. Elle devait se contenter de rencontrer des responsables ayant une fonction institutionnelle dans les institutions tunisiennes. Elle devait donc éviter de rencontrer Ghannouchi. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Parce que la veille Manuel Valls avait traité les islamistes de fascistes et souhaité la victoire de leurs adversaires aux prochaines élections. Problème : en Tunisie le parti frère du PS gouverne avec les islamistes d’Ennahda ! Ce que tout ce petit monde se garde bien de dire ici en France. La déclaration de Valls tombait en plein dans la période de crise gouvernementale. Elle revenait à dire que les parrains français lâchaient la coalition. D’où le grand numéro pour manifester le grand jeu du respect au chef d’Ennahda. On voit que ce n’est guère avouable. Comme d’habitude, le PS a joué le grand jeu de l’indignation. Rôle attribué comme chaque fois dans ce cas à quelqu’un qui est censé être de mon bord. Pour mieux montrer mon « isolement » et mes « outrances ». C’est en général le rôle principal des hamonistes sur la scène du débat de la gauche en dehors de la bataille contre les lasagnes au cheval. Ici c’est donc Pouria Amirshahi, député hamoniste des français de l’étranger dans cette zone, qui vint me jeter sa pierre. Rien que du banal. On attend juste qu’Amirshahi condamne la participation de ses camarades à un gouvernement avec les islamistes. Ça serait plus courageux, et surtout plus nécessaire.
Ce gouvernement est une catastrophe, tout le parti dont il est issu, tous les jours cela s'amplifie, tout comme le précédent. Cette ploutocratie devrait être virée très vite, mais hélas nous en sommes loin, elle va générer catastrophes sur catastrophe et marquer profondément le pays avant qu'une hypothétique révolte vienne renverser la table.
Je lis : "Car, récapitulons : ces merveilleux stratèges ont fait entrer chaque pays d’Europe en décroissance." Et je pense que vous avez voulu dire "récession" plutôt que "décroissance". Attention au choix des mots, comme vous le dites si souvent et à juste titre. Utiliser décroissance plutôt que récession, c'est faire entrer dans le crâne des gens que la décroissance c'est la misère. Alors que pas forcément...
Je me rappelle cette phrase de Jean-Luc, dans l'émission des paroles et des actes pendant la présidentielle quand il disait "à la fin ce sera entre eux et nous", eux, le FN. Chaque jour j'y pense et je crois qu'il avait raison, le PS n'a plus rien a offrir qu'une austérité sans fin, du sang et des larmes, la droite n'a jamais rien eu a nous offrir, que souffrance et mal de vivre, le FN a l'affût ne récolte qu'un vote de désespérance et le désespoir grandit. Le Front de gauche lui nous tiens en éveil, nous oblige a réfléchir. Son programme, l'humain d'abord, ouvre une voie nouvelle, celle de l'espoir. A la fin il y aura ce vote de l'espérance contre celui du désespoir et nous gagnerons car dans le désespoir on ne peut rien construire.
jean ai marre dit à 16h45
"Jean-Luc Mélenchon : "Pourtant, selon l’inventeur de cette norme des 3%, le haut fonctionnaire Guy Abeille..."
Tout le monde se gausse de l'impossibilité d'atteindre les 3% de déficit inventé par G.Abeille. Le plan de communication classique a bien fonctionné avec l'inévitable D.Cohn Bendit deux jour avant, puis Fabius puis D.Migaud dans la foulée et F.Hollande pour l'estocade. Nous l'avions dit et répété pendant la campagne électorale mais nous devons être inaudible comme dirait Dolez. Je vous rappelle que le TSCG (préparé par N.Sarkozy et A.Merkel et signé par F.Hollande) prévoit un déficit structurel de 0,5% et que nos députés socialistes et UMP l'ont validé dans la loi dite "la règle d'or". Imaginez les sanctions qui vont en découler ! et les redressements qu'il va nous falloir faire en 2014 !
Merci à JL Mélenchon pour son analyse concernant les pays du maghreb. On voit les choses autrement que dans nos médias généralistes omniprésents. On se sent moins c.. ! Je souhaiterais presque que la grève chez Presstalis s'éternise si il n'y avait pas les salariés et les distributeurs.
Dans la dernier partie du message de JL, je signale que les 15 000 ont été présentés aux infos de France Culture comme un énorme succès alors qu'il n'a pas été question du 1 400 000 qui accompagnait le cortège du camarade assassiné.
Le dogme, le dogme... j'aime bien les conférences gesticulées de Franck Lepage pour nous aider à prendre le contre-pied du bourrage de mou qu'on nous fait subir ("incultures : la retraite", par exemple)
Une petite dernière pour la route, pour continuer à être vigilants sur le langage trompeur des médias : toujours sur les infos de FC : "le marché automobile européen s'effondre. Il faudra que les salariés de Renault révisent à la baisse leurs exigences". grrrrrr !
Juste pour enrichir sur la première partie du billet, Héraclite nous a aussi légué ceci à méditer : « L'homme cherche à oublier où le chemin conduit. » Et l’Europe cours à la catastrophe… version grand galop, la France avec. Mais ne faut-il pas garder espoir en des lendemains où tout change enfin ?
Merci pour tant d’informations « neuves » qui nous éclairent sur le Maghreb. Aucun de nos média n’en parle, l’entretien des discriminations tous ordres leur est tellement plus confortable.
Quant à cette démarche de la propagation des idées sur l’éco-socialisme, bravo et respect. J’espère qu’elle portera ses fruits, peu à peu. Bien à toi Jean-Luc.
Pour mieux montrer mon isolement et mes outrances
Que tout ces gens la se rassurent voyez vous, votre "isolement" se porte bien. Ont-ils oubliés par hasard a qui ils doivent de pouvoir se pavaner aujourd'hui ? Je le demande. Et les 4 millions de voix sont elles reconnues ? Quand a vos "outrances" elles sont une lumière dans ce fatras ou se trouve plongée les milliers et les milliers de gens en souffrance de ce pays qui perdent leurs emplois, ceux qui vivent d'une manière précaire, ceux qui sont mal logés etc. J'ai beau faire soeur Anne, je ne vois rien venir.....
Merci Monsieur pour votre explication concernant la visite des parlementaires Français chez Ghannouchi, je partage votre analyse. Erreur politique, mais en était ce une ?
@ naif
L'arnaque des 3% n'est pas en soit tellement extraordinaire puisque nous sommes tous conscients que les libéraux de tous poils, qu'ils se disent néo ou sociaux, se sont unis pour exterminer la classe des salariés/ouvriers de notre pays et ceux de la zone euro pour l'offrir à Wall Street.
Le plus grave est de constater que cette analyse est très loin de ce que l'on pourrait s'imaginer en considérant que des experts travaillent pour évaluer une fourchette approximative du budget de "notre" France.
Par le témoignage du mercenaire de la République, Guy Abeille, il paraît clair que le sort de "notre" France s'est joué en écrivant une formule bâclée sur le coin d'une table. Pire, le sort de l'Europe entière.
Lu dans Les Echos du 19/02, Hollande serait aller déverser ses larmes de crocodile en Grèce pour ouvrir la voie à Total à la prospection en mer Egée ! Dixit Kathimerini, journal grec : "La promotion des intérêts français est plus importante dans la visite de FH que l'expression de son soutien au peuple grec"... qui se voit amputé de 30% des aides prévues par le budget européen par dessus le marché.
Camarade, ton analyse de la visite d'une délégation PS à Ghannouchi fait froid dans le dos.
Tu as d'excellents complices mais prend bien soin de toi car ta clairvoyance est unique et nous est précieuse.
Amitiés écosocialistes.
Je ne reviendrai pas sur ce billet que j'apprécie de plus en plus, et m'apporte beaucoup de connaissances. Mais il est une chose ou un fait qui m’exaspère, ce sont les personnes qui se permettent du zèle en corrigeant les textes. Pour qui se prennent ils ? Qui peut prétendre ne jamais avoir fait la moindre faute que ce soit a l'écrit ou a l'oral. Ayez un peu plus d'humilité si vous n'avez pas assez d'humanité (l'humain n'étant pas parfait). A moins que ce ne soit pour démontrer votre supériorité. Je crois que vous en êtes loin. Jean-Luc, continuez a nous instruire, nous sommes avec vous.
Amitiés sincères.
Mille fois prévenus et informés par vous. 10 000 fois oubliés ou censurés par les média et la majorité du peuple français. Vous, dont les diagnostics sont avérés, légitimés à la fois par Stiglitz, Krugmann, et le FMI lui meme qui a confessé publiquement son erreur dans un rapport de 43 pages présenté par le grand manitou Olivier Blanchard. Etrange silence sur les preuves fracassantes apportées par la récession massive en Grèce, Italie ou Espagne. Vous ne pouvez pas faire plus pour vous faire entendre, j'ai le sentiment que vous etes le seul à vraiment bosser vos dossiers. Bravo pour vos voyages "de vacance" comme dirait Cahuzac. Si les vacances de nos politiques étaient aussi fructueuses que les votres, je suppose qu'on ne plongerait pas si vite dans cet abime. En fait, le PS ne se trompe pas. Il travaille vraiment au maintien et à la solidification du système financier. Pas une seule promesse qui ne soit pas trahie ! (sauf le mariage gay). Pour le reste, il n'y a rien qui tienne la route. L'emploi ne saura se résoudre à des emplois aidés, subventionnés ou d'avenir. La confrontation avec la finance est le seul moyen et ce n'est pas le PS qui le fera, parce qu'il croit en ce système. La réforme bancaire et la réforme fiscales sont trahies. Le pacte de croissance, un songe creux. La déclaration en Grèce, une véritable provocation dans le double langage. Notre état va se désintégrer par sa nullité. Les média se masturbent psychologiquement sur "l'envie ou non" de Sarkozy de redevenir président, s'extasient sur "les amis de Sarkozy", un gang de 1000 opportunistes qui n'ont absolument rien à dire sur la sortie de crise. Pendant ce temps là, les forces obscures sont à l'oeuvre: bloc identitaire, jeunesse nationaliste, FN et leurs actions coups de poing qui laissent de vilaines traces. Je ne vous parle pas du site d'extreme droite pro-guerre Dreuz qui continue de publier son fiel contre tout ce qui est basané ou musulman en exploitant tous les faits divers. Notre pays est lentement et surement dépecé par les fonds d'investissement, insulté par nos pseudo élites ou par la presse étrangère, sous tutelle condescendante de l'Allemagne et finalement trahi par nos politiques. Même la République vacille sous ces coups de boutoir incessants, et vous êtes le seul à en défendre les conquêtes et les acquis. Les gens ne réalisent pas à quel point notre situation s'agrave. Après la mort des amortisseurs sociaux, nous sommes les seuls à proposer une sortie par le haut.
Les seuls combats qui vaillent sont ceux que nous menons pour l'intérêt général et c'est la guerre que nous devons remporter. Le message est clair JL, ça va être vraiment dur, mais une chose est sûre, on ne lâchera rien, nous sommes dans le juste, nous portons l'avenir, nous sommes les partageux et a ce jour les seuls a tenir le flambeau de la gauche !
@ux "correcteurs"
Le cœur et la pensée ont besoins de la parole et celle ci a pour support l'écrit pour être partagée par le plus grand nombre. Au delà de l'erreur orthographique, lisez ce qu'on partage avec vous car vous ne regardez que le doigt. Vous polluez de manière assez pédante les commentaires de notre hôte.
Je suppose que vous avez tous pris connaissance des termes de la lettre adressée à Montebourg par Maurice Taylor, patron du groupe américain Titan. Cet épisode est beaucoup plus qu'une simple anecdote car il est particulièrement révélateur de l'état pestilentiel de la situation que nous sommes en train de vivre et éclaire dans toute sa crudité le visage hideux de ceux qui aspirent (avec un succès certain jusqu'à présent) à réduire en esclavage l'humanité entière, pour s'enrichir le plus possible encore et encore. Jamais, à ma connaissance, dans l'histoire de la république, un patron étranger ne s'était encore permis (en faisant publier sa lettre dans la presse afin que nul n'en ignore) d'écrire à un Ministre en exercice en commençant par le traiter de cinglé, pour insulter en des termes d'une grossièreté inimaginable, à la fois le Ministre destinataire, les travailleurs français, leurs syndicats et le peuple français dans son ensemble. En d'autres temps le Ministre insulté n'aurait pas eu d'autre choix que de provoquer ce yankee mal embouché en duel. Oui je sais c'était un peu ridicule, mais cela aurait eu tout de même plus de "gueule" que la réponse de Montebourg publiée ce soir et que je vous invite tous à lire in extenso, car c'est sans doute le plus sinistre de cet affaire.
En effet le distingué Ministre du Redressement Productif s'est fendu d'une réponse dans laquelle, outre les protestations d'usage à l'égard du ton insultant de la missive du sieur Taylor, le rappel de ce que l'Amérique devait à Lafayette et de l'amitié ancestrale unissant nos deux nations, et bla bla bla, s'est empressé de vanter l'attractivité de notre beau pays en faisant l'apologie du "pacte pour la croissance la compétitivité et l'emploi"(sic), de "l'allègement des coûts salariaux" et du crédit d'impôt au patronat, prenant grand soin d'ajouter et de préciser, je cite : "en outre les partenaires sociaux viennent de conclure un accord sur la sécurisation de l'emploi, qui illustre la qualité du dialogue social en France et l'importance que le gouvernement auquel j'appartiens y attache".
J'eusse préféré un "en garde Monsieur !" et me serais même contenté d'un "Fuck off, Mister Taylor !" Et des médias de ce soir titraient " Montebourg déclare la guerre au PDG de Titan".
C'est à en pleurer de rage !
Bonjour à tous.
Bien évidemment que le PS sait ce qu'il fait et œuvre dans le droit fil des ultra libéraux (cela commence à sauter aux yeux de ceux qui se sont laissé endormir). La visite de Hollande en Grèce va bien dans le droit fil de ce que disait Rocard il y a quelque temps (en substance : le peuple grecque doit accepter les mesures d'austérité sans broncher, sinon il faudra faire intervenir l'armée...) Il faut pouvoir dépecer la Grèce sans résistance, mais aussi tous les autres pays de cette fameuse Union européenne. L'économiste atterré Henry Sterdyniack a très bien décrit ce choix délibéré d'une austérité qui aggrave la récession (dans un article paru dans Marianne d'octobre 2012) ce sont les ennemis du modèle social européen qui sont aux commandes et veulent imposer le modèle anglo-saxon à la hussarde. Leur objectif est d'accentuer la logique libérale qui a conduit l'Europe au bord du gouffre.
Au sujet du marché transatlantique avec les USA, un petit détail graphique symbolique qui me saute aux yeux depuis presque la création de l'euro (qui devait s'appeler au départ l'écu) : la double barre qui traverse le symbole de l'euro a pour moi la seule fonction de rappeler celle qui traverse le dollar US, et quelque part d'imprimer dans les cerveaux (d'une manière subliminale) ce conglomérat USA/Europe.
Liberté, égalité, fraternité ! Vivement un constituante et la sixième république ! (à laquelle il faudra absolument introduire ce principe de référendum révocatoire cher à Jean Luc, et qui permettra aux peuples de demander aux élus qui n'auraient pas respecté leur mandat électoral de quitter leur fonction).
Bonjour Amis,
Nous sommes enclins à nous laisser gagner par la désespérance. Mais non ! Nous résisterons. Hier, la Grèce était dans la rue, aujourd'hui la Belgique se pare de rouge, notre rouge, le 5 mars ce sera notre tour. Les petits ruisseaux...
Nous savions, nous étions prêts à recevoir ces terribles informations qui nous plongent chaque jour dans l'enfer de la récession. Comme dit Jean-Luc nous avions vu naître la vague et nous sommes donc prêts. Reste à nous faire entendre. Emparons-nous des médias. C'est un passage obligé. Appelons les syndicats de journalistes au secours de la démocratie. En boucle sur Inter ce matin, la lettre de Titan et ces mots : les ouvriers sont des fainéants. Insupportables médiacrates. Nous allons leur faire voir à quel point la France des travailleurs est courageuse et leur faire avaler leur salive !
Educpop, je crois que tu es plein d'illusion sur l'intelligence (au sens de compréhension des choses) des gens instruits. Rares sont ceux qui ont une vision véritablement scientifique.
Par ailleurs, ceux là n'ont jamais aucune influence sur les décisions prises au sein d'une organisation car leur point de vue est toujours trop hétérodoxe. Une décision prise dans une organisation est toujours le résultat d'un rapport de force, pas de la raison.
"En France, on se demande quelles phrases creuses vont emballer le crash du budget Cahuzac désormais officiellement encastré dans le mur de l'austérité ".
Bien sûr nous aurons notre dose d'enfumage concernant ce budget, surtout qu'il risque d'être revu à la baisse en cours d'année (et comme il est hors de question d'augmenter encore les prélèvements, devinez comment le gouvernement équilibrera ses comptes).
Quelle belle métaphore, quelle belle plume que celle qui régulièrement vient nous maintenir en réflexions, en lutte, en solidarité, en vie, en résistance !
Cette histoire de lettre du PDG de Titan est une sinistre farce. Cet individu était déjà "connu des services de police", si l'on peut dire, et j'ai du mal à comprendre que Montebourg ait pu raisonnablement compter sur lui pour autre chose que cette saillie. Et la publication de sa lettre par Les Echos... Et les réactions de notre presse ! Après une petite musique d'indignation, pour la forme, arrive toujours une forme de reconnaissance du "déficit d'attractivité" de notre pays, dont cette lettre serait un juste témoignage (!).
On croit rêver. Pour qui a un peu trempé dans la communication, tout ce cirque ressemble à une belle opération.
Effectivement les coups pleuvent et la vie est dure, mais le déploiement de notre FdG comme perspective politique des luttes progresse de jour en jour...
Ainsi dans l'Hérault, la coordination départementale met enfin en place un site commun FdG34.
Un bon signe de plus.
@ 54 naif
Tout le monde se gausse de l'impossibilité d'atteindre les 3% de déficit inventé par G.Abeille
Non, tout le monde ne se gausse pas de ne pas atteindre l'objectif ridicule et imaginaire des 3 %. Ce que je m'efforce à dire, c'est que ces 3 % écrits sur un coin de table, n'est pas un ratio immuable. D'ailleurs, @ 58 Jean Jolly dit: L'arnaque des 3%. Il faut le replacer dans son contexte. Ce ratio peut servir d'indication, puisqu'il prend en compte le PIB, mais pas de boussole. Il ne mesure pas, il indique. Les critères pris en compte sont trop variables. Et se servir d'un indicateur comme mesure exacte, frôle l'incompétence et l'arnaque. Il faut le dénoncer.
Nous avons là un point d'appui économique formidable, que J Généreux, Jean-Luc et nous même pouvons mettre en exergue pour affirmer que c'est de l'enfumage, qu'il tend à démontrer que nos énarques politiques n'entravent que dalle aux lois économiques et pour une fois, le mercenaire de la République G Abeille, a raison de dire : "Quand le sage montre l'endettement, l'incompétent diplômé regarde le 3% du PIB." Pour la dette nous pouvons faire autrement et bien mieux.
"un petit détail graphique symbolique qui me saute aux yeux depuis presque la création de l'euro (...) : la double barre qui traverse le symbole de l'euro a pour moi la seule fonction de rappeler celle qui traverse le dollar US".
J'ajouterais : ainsi que sa valeur, à la création. Ce symbole est d'autant plus ridicule qu'il n'a pas d'autre histoire, contrairement à celui du dollar US qui est sans doute une représentation stylisée du dessin qui ornait la pièce de 8 reals d'argent, surnommée "pillar dollar" et que l'on retrouve d'ailleurs pour désigner beaucoup de monnaies du continent américain, qu'ils s'appellent "peso" ou "dollar".
Dernier pied-de-nez de l'histoire. Parce que ce symbole n'était pas représentable sur une matrice limitée à 8 pixels de large (il en aurait fallu au moins 9 donc utiliser 16 octets au lieu de 8 pour stocker le dessin d'un caractère) il a fallu lui supprimer une barre. Malgré les possibilités des ordinateurs aujourd'hui, le $ informatique n'a jamais retrouvé la deuxième barre et celui de la monnaie a suivi l'usage... et les doubles barres du € de l'euro sont maintenant orphelines.
Belle intervention de Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1 suite à cette superbe tournée dans le Maghreb pour promouvoir l’écosocialisme. Maintenant, l’heure est aux luttes en France où la colère gronde chez les travailleurs d’Arcelor, de PSA, de Renault, de Goodyear, etc… et face aux accords de compétitivité. Il y a une forte attente à ce niveau là.
@educpop (50)
Sans doute as-tu raison, mais je ne suis pas persuadé que le PS suive une stratégie très subtile, sinon comment expliquer que leurs homologues Européens aient subi de cuisantes défaites dans différents pays comme la Grèce ou l’Espagne ? En Grèce, le PASOK est passé loin derrière SYRISA, où donc est leur stratégie ?
Quand à la « grande journée d’action » du 5 mars, elle verra forcément une participation limitée : C’est un mardi, en pleine semaine, les gens qui ont la chance d’avoir un travail ne pourront pas s’y joindre. La marche pour la 6ème république, la manif contre le TSCG ont été des succès car elles ont eu lieu un dimanche. La semaine, c’est cuit d’avance.
@ 60 Arret, 21 février 2013 à 1h12
Jean-Luc Mélenchon est-il pédant lui-même en faisant mention de Parménide ? Le fait-il pour montrer sa supériorité ? Ras-le-bol le réflexe anti-intello, qui caractérise d'ordinaire les moutons du FN, et qui a miné pendant tant d'années le mouvement ouvrier !
Je trouve JL vraiment au top dans ses interventions. "Maitre de lui, comme de l'univers". Le blog aussi. Soldat de la vieille garde fière, celle qui ne se rend pas, je bosse. Car comme l'a dit JL "y a du boulot!" C'est pas encore le Pactole. Pour les problèmes d'hydrologie, de blondeur et d'yeux bleus, je suis prête à en discuter au Congrès. Et même de la question de savoir quand, dans l'histoire, il y a eu première accumulation de richesses. Passionnant débat scientifique.
Plusieurs amis de ce blog nous font part du constat de la trahison des élus, surtout PS, et de notre impuissance politique pour les arrêter dans leur délire ultralibéral. Le constat que nous faisons est qu'une 6eme République est devenue indispensable pour en finir avec cet état de fait. Il est évident que le statut de l'élu doit être complètement revu. Il devra être contrôlé en permanence, être révocable (si cher à Jean-Luc), avoir un mandat unique dans la fonction, ses indemnités ne devront pas dépasser trois fois le Smic et surtout rendre des comptes en fin de mandat et être puni si il le mérite (ce ne sont que des suggestions). La responsable de la situation que nous connaissons c'est notre constitution, écrite par des politiciens, modifiée, plus de 20 fois, par des politiciens. Si nous ne voulons plus nous retrouver dans cette situation la constitution devra être écrite par des citoyens lambdas. Je sais, je me rabâche. Mais en 200 ans d'élections jamais le pouvoir n'a échappé aux riches. Ce sont toujours eux que les constitutions, écrites par eux ou pour eux, ont mis au pouvoir. Je vous prie de bien vouloir m'excuser Monsieur le WM si vous considérez mes propos hors sujet, mais pour moi c'est le cœur du problème.
Très bonnes relations de la visite de Jean-Luc Mélenchon en Tunisie et au Maroc. Quid de son passage en Algérie ?
@ Antraigues à 11h16
"La semaine, c'est cuit d'avance."
Si les carottes sont cuites, je ne me permets pas de me coucher, je lutte. Même si c'est en semaine avec la "Semaine du choc" et si des camarades se mettent en grève ils seront là le 5 mars. Pour ceux qui travaillent en effet les difficultés sont très présentes mais elles l'ont toujours été, et si c'est vraiment difficile pour certains ils peuvent toujours contacter des syndicalistes dans leur entreprise et être solidaires et si c'est le désert, il serait temps de tel, mail de prendre rendez vous, de se déplacer, à une union locale pour implanter un syndicat de luttes, surtout ne pas attendre les plans de licenciements. Encore un si, nous nous mobilisons les privées privés d'emploi en premier chef intéressés par le choc patronal/CFDT, le nombre incessant devient visible, avec les stagiaires, les CDD à répétition, les retraitées et és, les 18/25 ans, nous bloquons Paris en nous retrouvant plusieurs millions. C'est justement un jour de semaine que nous voyons toute la mobilisation en phase avec le dit mécontentement. La répression patronale envers les syndicats a toujours existé, c'est pour cela qu'ils ont tout fait pour implanter des syndicats patronaux maisons pour les salariés, voire de soudoyer des syndicats formatés d'accompagnement à la Cahuzac qui ne croit pas à l'existence de classes antagonistes et dont les intérêts s'opposent. Là est l'enjeu soit tu reconnais la lutte à mener soit tu accompagnes les maîtres capitalistes, les experts, leurs mentors, et là ils sont pléthoriques, et occupent tout l'espace à saturer.
La visite des parlementaires du PS à monsieur Ghannouchi me fait penser à l'attitude politique de la droite et des capitalistes envers Ben Ali. Pour les affaires, le marché, le pays doit être sans risque. Pour eux est sans risque toute dictature stable comme elle en Arabie Saoudite, au Koweit, au Quatar, au Yemen et la liste est longue...Cela explique un peu mieux ce que le gouvernement fait en France et en Europe: du "capitalisme socialiste". Oxymore pour certains mais pas pour les affamés de pouvoir et de carrière personnelle qui n'ont ni foi, ni loi comme les financiers spéculateurs et un certain Jérome K, ministre. Capitalisme et socialisme, notions souvent utilisées par certains dictateurs, surtout dans les années 1930-1940. Démagogie qui a mené les peuples à la pauvreté, souvent à la guerre armée fratricide en Afrique comme en Europe. L'histoire a été des larmes et du sang.
Poncet dit:
Cette histoire de lettre du PDG de Titan est une sinistre farce.
Si on prend un peu de recul, cela révèle avant toute chose dans quel état est le capitalisme américain : le dos au mur, au bord de la faillite intégrale. Leur dollar ne vaut plus un clou, et les capitalistes internationaux font tout ce qu'ils peuvent pour diversifier leurs investissements. Le choc de l'année 2013 sera celle de la fin du dollar comme monnaie de référence et cet épisode en est révélateur.
Quand on se sent obligé de se justifier comme le fait Montebourg, c'est que l'on se sent coupable. Pauvre homme, décidément il est bien au PS, décevant, lamentable, couard, petit.
@ (24) denispg26
Tout à fait d'accord avec vous. C'est ce que ce billet contient qui est important pas une erreur de référence !
@ (25) Nicolas
Merci pour l'explication (comme quoi Wikipedia sert à quelque chose)
Pour en revenir au véritable sujet, merci pour ce/ces billets qui nous racontent par le menu cette tournée au Maghreb qui nous fait chaud au cœur malgré la douleur suite à la mort de Chokri Belaid.
Quant au voyage de Hollande en Grèce, après lecture de l'article sur Médiapart, j'éprouve une grande honte d'être Française. Même si, comme nous tous, je me bats comme je le peux avec mes petits bras pas si musclés que cela je n'en éprouve pas moins un profond dégoût pour cette caste méprisante et méprisable qui nous dirige et manipule les/les peuples via ses bons chiens de garde. J'en profite pour signaler aux Grenoblois que cela fera sûrement l'objet de l'Assemblée citoyenne qui se tiendra ce soir à la Chaufferie sur le thème austérité/emploi. Venez nombreux.
@Michel Berdagué (77)
Je comprends ton point du vue, mais observe simplement ce qui s’est produit lors de la journée d’action du 13 décembre. Les effectifs étaient squelettiques, ce qui a permis aux médias de claironner sur le peu de représentativité du mouvement syndical. Moi aussi je lutte, mais je crois que les actions se doivent d’être efficaces avant tout. Se retrouver entre habitués dans des manifs routinières est il suffisant pour assurer une mobilisation de grande ampleur ?
Bien fraternellement.
"La stratégie Hollande [...] a misé sur la paix des braves avec la Finance moyennant de gros câlins au patronat [...]"
Encore une erreur, ou politique résolument en faveur de puissants privilégiés? Pour être un beau câlin, n'est-ce pas un beau câlin celui-là: "Bénéficiaires à milliards, les grands groupes profitent d’un dispositif qui coûtera 20 milliards d’euros à l’État[...]. Ces groupes participeront-ils à la solidarité nationale, à la hauteur de leurs capacités ? Loin de là. Par le jeu des multiples niches et de l’évasion fiscale, leur taux d’imposition reste scandaleusement faible : 8 % d’impôt sur les sociétés, en moyenne, pour les groupes, contre 33 % pour les PME." (source L'Humanité)
Pour s'en démarquer, ne pas la cautionner, la dénoncer, comment définir, nommer cette "gauche" qui méprise ses électeurs et qui se moque de plus en plus franchement d'eux maintenant? Gauche à fric? Gauche patron? Gauche austère? Gauche cafard ? Bien sûr, on peut la définir de droite cette "gauche à fric", ici beaucoup ne se font plus d'illusions, mais ailleurs? Les mentalités ne vont-elles pas être longues à changer?
Tout a fait d’accord avec l’analyse de Mélenchon sur la stratégie et la [non] politique économique de Hollande. Absolument grotesque son passage en Grèce, on dirait un duo de flics avec Merkel. La méchante et retorde allemande (l’euro-protektor) qui en fait baver, puis le gentil français, celui qui comprend et qui explique que le juge (le marché) sera plus clément si le suspect se déclare lui-même coupable. Un détail tout de même, il me semble bien que Syriza était aussi pour sauver l’euro. Il me semble aussi que Mélenchon partage également l’idée qui faut, à tout prix, sauver l’euro. Je me demande bien pourquoi, à partir du moment où l’euro est un outil de dérégulation néolibérale, la gauche de la gauche européenne continue de vouloir à tout prix le sauver ?
Robert Mundell, Chicago boy et théoricien de l'économie de l'offre (dénoncée justement par Mélenchon) est aussi l’un des créateurs de l’euro. Voici ce qu’il disait :
« L'euro mettra la politique monétaire hors de la portée des hommes politiques, et sans la politique budgétaire, la seule façon pour les nations pour pouvoir conserver des emplois est la surenchère dans la réduction des règles du commerce.»/em> Puis encore : « La discipline monétaire s'imposera aussi bien que la discipline budgétaire sur les politiciens. »
L’euro est donc l’outil pensé pour désarmer les nations économiquement et les obliger à déréglementer le droit du travail, privatiser les entreprises d'Etat en masse, réduire les impôts et d'envoyer les États-providence en Europe dans les égouts. C’est exactement ce qui arrive. Il serait temps, je crois, d’expliquer pourquoi, il ne faut surtout pas sauver l’euro.
A propos de l'amnistie pour les syndicalistes et des députés PS, Jean-Luc Mélenchon écrit : "Ceux qui ne voteront pas avec nous seront notés. Le Parti de Gauche pense à une consigne spéciale pour eux dans les prochaines élections". J'avoue ne pas comprendre: depuis des mois règnent ici la haine, le rejet du PS traité comme un ennemi, les insultes envers ses électeurs, donc il me semblait acquis qu'aucune voix du FdG et associés ne se porterait plus jamais sur un candidat PS quelles ques soient les conditions, donc pourquoi cette remarque ? Me serais-je trompé ? Je précise,en tant qu'électeur PS, que je vous pose une vraie question, je ne cherche pas de polémique.
Quelle différence y a t-il entre le PdG de Titan et les patrons français ? L'un insulte les salariés en anglais, les autres en français. Quand à la réponse de Montebourg elle est conforme à l'attente de Parisot et correspond à l'état d'esprit de ce pouvoir qui a choisi son camp dés le lendemain des législatives. Enfin combien de fois faudra-t-il répéter ici que Hollande ne se trompe pas, sa ligne est celle du Médef et de Bruxelles les deux marchant d'un même pas libéral et austéritaire pour le plus grand profit des nantis. Seul un changement de cap imposé de force par le peuple peut inverser le cours de cette politique dévastatrice.
En attendant ce pouvoir fielleux joue coup double en réparant une injustice pour les fonctionnaires et en espérant diviser les victimes, ceux du privé étant pénalisés de trois jours de carence. Décidemment la division reste leur seule arme face au rassemblement qui se renforce. Soyons vigilant toutes faiblesses de classe seraient terrible. Tous ensemble privé et public contre la machine de guerre libérale, c'est l'instrument de la victoire. Rendez-vous le 5 mars !
M. Mélenchon,
Heureusement que vous êtes là. Premier de cordée guidant la communauté éveillée vers le progrès. Vous n'êtes pas seul, nous ne sommes pas (les) seuls. Parfois un peu abattus face à l'énorme chemin qu'il reste à faire avant une prise de conscience collective, mais jamais résignés, jamais. Tous vos efforts, comme ceux des autres camarades d'ici et d'ailleurs, ne sont pas vains. Afrique, Maghreb, Europe, même combat contre le néo-libéralisme, l'oligarchie et les réactionnaires de droite repeints en « démocrates ». L'attaque en règle des salariés, la paupérisation généralisée, le déclinisme ambiant, la brutalité envers les syndicalistes, l'injustice, le mensonge, l'indifférence et l'intolérance que l'on entend de certains politiques et de quasiment tous les médias me fait monter une rage rouge au joues. Comme vous le dites, notre heure viendra, et le plus tôt sera le mieux. Bientôt, une étincelle sera l'initiateur d'une révolution citoyenne que des millions de gens attendent. La chute très prochaine du Dollar va certainement accélérer encore le processus. En famille/amis, nous sommes prêt à défendre nos droits de citoyens et faire barrage à une prévisible tentative de contre-révolution par l'extrême droite.
Voici un échange entre deux personnages de Tolkien, dans le Seigneur des Anneaux, qui illustre bien mon sentiment (et encore je ne met pas les deux-trois phrases précédentes).
Aragorn : Que craignez-vous gente dame ?
Éowyn : Une cage. Rester derrière des barreaux jusqu'à ce que l'usure et l'âge les acceptent et que toute forme de courage ait disparu irrévocablement.
Et pour rester dans la note colorée culturelle et maghrébine de ce billet, j'aimerai vous faire connaître ainsi qu'aux lecteurs de ce blog, le retour sur scène d'un formidable groupe de musique internationaliste aux sons mélangées, aux paroles engagées et sans étiquette politique (mais clairement de gauche) Gnawa Diffusion avec Amazigh Kateb.[...]
Pour l'union entre les peuples et que vive la révolution citoyenne !
bonjour
@Thierry 85
Pourquoi donner une consigne pour ceux (dit de gauche PS en l'occurence) qui ne voteraient pas l'amnistie des syndicalistes, eh bien pour leurs rappeler qui les a élus, n'as tu pas remarqué qu'entre 2002 et 2012 les élus PS étaient parmi grands défendeurs des attaques anti syndicales et des politiques des gouvernements de droite et particulièrement sous Sarkozy. A eux de transformer l'éssai dans le bon sens. Bon c'est sur c'est mal parti pour eux.
Si tu pense que le PS ou ses électeurs sont insultés ici, c'est que la politique de ceux ne doit pas vraiment correspondre à ce que certains attendaient. Pour ma part aucune surprise, jusqu’à présent j'ai toujours reporté ma voix sur le candidat de gauche le mieux place au 2eme tour quelle que soit son étiquette, mais désolé, maintenant terminé, marre d’être le cocu permanent ou alors il faudra un grand pas du PS vers une vraie politique de gauche et anti capitaliste (la je suis rêveur)
L'important pour les mobilisations c'est qu'elles existent. Nous ne mesurerons jamais assez la fraternité lors des luttes, de rencontrer des politiques et des syndicalistes et des femmes et hommes présents qui manifestent pour dire non à l'impossible imposé. De plus surtout ne pas rester isolé car tout est fait pour nous diviser, rester coi, sidéré, en toutes les culpabilités diffusées par les matraquages en boucle, et d'avoir le moral dans les chaussettes et de ne plus faire surface tant les parcours labyrinthiques pour décrypter les méandres et complexités une fois la perte d'emploi, sont terribles et atteignent en profondeur. Ancien responsable militant de Comités CGT de précaires et chômeurs il est en effet très difficile que des hommes et des femmes puissent militer de crainte d'être marqués rouge et de ne plus retrouver un emploi. C'est pour cela que l'amnistie et la reconnaissance syndicale bien que constitutionnelle sont des luttes actuelles. M. Cahuzac et son assurance de pas de classe ou de ne pas croire à cette lutte, et pourtant en appartenance à la classe possédante et bourgeoise et l'accord scélérat MEDEF/CFDT ne sont pas des incidents banals mais indiquent où se situe ce gouvernement en ayant tout fait pour ne pas changer une ligne du TSCG préférant par là se soumettre aux directives de cette Europe actuelle en barrant même notre République et sa souveraineté. Il sont passés à l'épreuve de choc, Jean-Luc et tout le FdG, NPA, LO, POI et en deçà comme M. Chevènement ou autres certes pas si nombreux que ça, savent l'enjeu actuel et le choix de classe à faire et aussi en même temps de dépasser cette Cinquième et exiger une Constituante pour une Sixième République libérée.
J'hésite à céder ici à la tentation du dialogue avec des camarades, la dimension de l'échange me manque d'ailleurs souvent en considérant les apports très importants de Jean-Luc Mélenchon, qui me semblent toujours faire évoluer nos connaissance et donc notre compréhension du problème. Les évolutions personnelles nécessitent en principe d'être validées par le regard d'un autre, qui confirme l'avoir vue. Je ne crois pas être plein d'illusions à propos de l'intelligence, et j'ai trop bien vu fonctionner les appareils pour ne pas savoir ce qui les empêche de s'arrêter, même quand ils pensent être dans l'erreur. Il y a une collusion entre les techniciens et les élus qui pousse les uns et les autres à la surenchère. Les uns veulent prouver que sans eux rien n'est possible, les autres veulent rappeler qu'ils ont le pouvoir de faire et défaire les carrières.Cette émulation est une forme redoutable d'intelligence parce qu'elle pousse des individus et des groupes à trouver des solutions pour survivre. C'est un jeu dépouillé d'indulgence et je pense que c'est pour cela que l'humain n'est pas pris en compte d'abord pour les acteurs de ce drame. L'intérêt matériel vient ensuite en complément de la lutte pour les places et progressivement l'amalgame se fait entre les deux. Puis une connivence se crée avec les autres formes d'exercice du pouvoir. C'est pour cela que les nantis dirigent ou règnent depuis toujours. Ces derniers sont prêts à tout pour empêcher des révolutionnaires de changer cet ordre des choses.
thierry dit à 16h29
"Me serais-je trompé ?"
Oui. Parce que vous continuez à raisonner sur la forme et non sur le fond depuis Mars 2012. Il n'y a pas de haine envers les socialistes sur ce blog. Mais des faits politiques avérés qui montrent nos divergences profondes avec ce gouvernement (par exemple avec la politique de l'offre et l'austérité qui sont validées depuis le TSCG et récemment avec le budget européen). Nous avons précisé que si ce gouvernement continue il va échouer et rendre la place à la droite ou à l'extrême droite. Il ne faut pas être extralucide pour le comprendre. Des socialistes s'opposent également ainsi que d'autres. Quant aux syndicalistes qui se battent pour leur emploi dans des conditions difficiles quoi de plus naturel que la "gauche" les amnistie, c'est très simple et ça ne coûte rien. Avez vous peur que Mme Parisot reçoive mal ce message? Etes-vous d'accord avec les propos de la ministre des sports concernant les déclaration de Taylor de Titan? etc.
@Denis F
STP peux-tu me dire à quel ordre je dois mettre le chèque que je veux envoyer pour les camarades au chômage de PSA.
Merci, si tu réponds ici.
@85 thierry
Je ne vois ici aucune insulte envers les électeurs du PS. Si vous désirez continuer à fermer les yeux sur la politique libérale que pratique ce gouvernement c'est votre affaire. Nous avons ici conscience objective, qui s'exprime de manière diverse, que ces dirigeants du PS ont tourné le dos à ce qui est le plus important, le bien vivre collectif, pour céder, sans concession, à une oligarchie financière dont l'objectif est la destruction de notre tissus social et culturelle pour réaliser des profits immédiats et faramineux. Vous fonctionnez sur d'anciens schémas politiques, être de gauche n'est pas une étiquette immuable collée à tout jamais. La dérive du PS est telle que la différence avec la droite est très difficile à discerner. Dans la période actuelle, les problèmes ne peuvent plus être réglés avec des paroles et de la communication. Le fort mécontentement qui s'exprime sur ce blog est légitime au regard de l'intérêt général. La misère et la précarité qui s'installent de plus en plus est insupportable. Comment peuvent-elles ne pas vous interpeler ?
Tachez d'ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure, plutôt que de critiquer les réactions indignés de ceux qui le refuse et qui ont compris que cette politique nous mène droit dans le mur.
Je vois que je partage avec d'autres mon inquiétude sur vos velléités expansionnistes maritimes de plus en plus présentes dans vos discours. Toujours la même ambiguité entre un discours aux fréquents accents productivistes-croissancistes, empreint d'une admiration sans cesse réaffirmée pour la technoscience, et qui se donne en même temps des accents écologiste-décroissant. Depuis le temps que je vous suis j'ai fini par être convaincu que tout ça n'était pas encore bien digéré et pas très cohérent derrière une façade de belle paroles... Certes la mer est vaste mais elle est dans un état lamentable ! C'est peut-être un gisement inexploité pour les énergies renouvelables (avec des limites à définir...) mais pour ce qui est de l'état biologique, c'est une catastrophe dont peu de gens réalisent l'ampleur. Le prétendu "gisement" est plus qu'épuisé. Enfin pour ce qui est des métiers de la "réparation environnementale" et compagnie, je trouve qu'ATTAC a très bien analysé les méprises historiques de l'économie verte dans son livre "La nature n'a pas de prix". Bref, merci de ne pas trop se laisser emporter dans un enthousiasme béat pour la conquête des mers... Si l'on pouvait d'ailleurs éviter de baser un programme politique sur une quelconque forme de conquête/expansion/source de croissance, et apprendre à vivre en équilibre avec ce qu'on a, ça me semblerait beaucoup plus raisonnable du point de vue de l'intérêt général humain.
@ Simon (94)
Le remplacement des énergies fossiles par de l'énergie renouvelable telle l'utilisation de la houle pour parler de la mer permet de faire cette transition. Les techniques ont prouve leur faisabilité, et pour les mettre en œuvre, il faudra bien penser, fabriquer et produire (d'où la nécessite de maitriser l'aciérie par exemple). La géothermie est aussi a développer, l'isolation du bâti existant etc. Tout ceci permettra de réduire notre facture pétrolière et gazière donc au final, c'est bon pour tous. Il faut voir cette voie non pas comme un productivisme borné, mais plutôt comme l'utilisation intelligente de nos ressources techniques et humaines pour une production énergétique pérenne et respectueuse de notre environnement.
Pour ce qui est de l'état de nos mers et océans, ton constat est malheureusement vrai, c'est bien pourquoi la voie maritime envisagée ne se fera que dans le respect de ce milieu par des techniques non polluantes. Il faut sortir de l'ère pétrolière au plus tôt. Notre territoire maritime est immense, en exploiter l'énergie gratuite est une des pistes les plus fiables.
Quand a vivre avec ce qu'on a, il faut tout d'abord remplacer le pétrole, si tu vois une autre source d'énergie de substitution gratuite, inépuisable et non polluante, je suis preneur, sinon retour a la bougie et au 18e siècle. Ce qui au final serait raccord avec les reculs sociaux et démocratiques qui nous pendent au nez a très court terme.
Jocy 92 Les chèques se font à l'ordre de l'Association Soutien aux salariés de l'automobile du 93 19/21, rue Jacques Duclos 936OO Aulnay-sous-Bois. (Ils ne sont pas au chômage mais en grève, pour l'instant)
Thierry 85 Vous ne voulez pas voir ou quoi ? J'ai été militante au PS.J'ai quitté ce Parti bien avant Jean-Luc Mélenchon.Notre petite section est parti en vrille tant on nous faisait avaler des couleuvres (dès 1983.)C'est bien de militer mais les yeux grand ouvert..
Merci à Jean Luc pour toutes ces informations car la presse est bien pauvre.Je me tiens les côtes en voyant la couverture
du Nouvel Observateur et en découvrant le genre de chroniqueuse qui officie à Libération...hi! hi!hi! Clémentine Autin ne devrait même pas relever ces âneries.
Je cours m'informer sur cette histoire de fleuve, de baignade et de philosophes...
Le conseil constitutionnel valide avec notre argent le paiement des cultes en Alsace-Moselle, elle est raide celle la. Pour une semaine choc s'en est une.
Résistance et révolte
jean ai marre dit à 10h47
"Non, tout le monde ne se gausse pas de ne pas atteindre l'objectif ridicule et imaginaire des 3 %."
Je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire c'est que le taux de 3% dont tout le monde discute, sa nature, sa réalisation ou non, est complètement superfétatoire. Ce qui est plus grave c'est que la France s'est engagée au niveau Européen sur un déficit structurel de 0,5%. C'est 6 fois moins que les 3%. Ce taux incroyable est inscrit dans une loi Française dite "règle d'or" récemment votée par la droite et le PS. Il n'a pas été inventé par G.Abeille celui-ci ! Ce qui veut dire que pour 2014 ce sont les technocrates européens qui vont nous réviser notre budget.
@ Naif, PIerre 34 et Magda
Merci de vos réponses. Je pense que je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire, c'est que visiblement, ce qui ressort de vos interventions en général sur ce forum et celles de Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'il n'y plus aucun lien avec le PS et que vous ferez battre (ou essaierez de le faire) ses candidats aux prochaines élections. Donc je comprends mal la menace spécifique de Jean-Luc Mélenchon, sur ceux qui ne soutiendraient pas l'amnistie "syndicale", de ne pas voter pour eux, y compris au second tour, puisque de toutes façons cette décision de sanction électorale par les électeurs FdG semble prise depuis longtemps pour l'ensemble des candidats PS. C'est d'ailleurs, je pense, un des soucis que crée l'opposition systématique et souvent violente en mots du FdG et de JLM: cette rupture ne permet de peser en rien sur le gouvernement y compris dans des domaines où il aurait été possible de faire travailler ensemble les partis et les élus. En tous cas, sur ce sujet précis, je suis évidemment pour cette amnistie.
@ thierry 0h56
Jouez-vous les faux naïfs ? Rien n'a été "décidé" concernant d'éventuels votes pour des candidats PS, encore moins de "les faire battre" ! (C'est à dire de voter à droite, si je vous comprends bien !). Ce que vous invoquez ce sont les nombreux messages qui, sur ce blog, expriment leur refus de voter socialiste à l'avenir.(Rassurez-vous, ils disaient la même chose avant la présidentielle ce qui ne les a pas empêchés de voter en masse pour Hollande au 2e tour).
Ceci dit, vous avez raison de vous faire du mouron. En ce qui me concerne, si rien ne change fondamantalement dans la politique de dérive libérale de ce gouvernement, ce qui est peu probable hélas, je ne voterai aux municipales que pour une liste à majorité Front de Gauche et, par défaut, je m'abstiendrai au second tour. Mais ceci n'est que mon point de vue personnel d'électeur et pas celui du Front de Gauche ni celui de Jean-Luc Mélenchon. Du moins jusqu'à nouvel ordre.
Plutôt que d'asséner des fausses vérités, interrogez-vous un peu sur la politique que mène le parti que vous soutenez. Si vous êtes un homme de gauche sincère vous en tirerez peut-être les mêmes conséquences que nous. Au moins au premier tour !
Heureux, néanmoins, que, vous soyez favorable à l'amnistie des syndicalistes.