25fév 13

Le temps des grandes marées

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projet CP amnistieParfois le petit train-train de l’actualité choisie pourrait parvenir en effet à nous endormir. Mais, le bruit de la marée est si puissant quand la mer vient battre la falaise ! Entendez-vous ? En Inde, ce week-end a eu lieu la plus grande grève générale de l’histoire du mouvement ouvrier mondial, avec cent millions de grévistes. Il s’agissait d’un appel unitaire des organisations syndicales contre la cherté de la vie, les mauvais salaires et les privatisations. Voilà donc ces bons indiens qui se comportent comme des ouvriers de Goodyear en quelque sorte ! Je ne parle pas de « bruit de la marée » sans intention. Ce week-end a eu lieu dans toute l’Espagne et spécialement à Madrid une immense « marée citoyenne ». Le vocabulaire était plus fleuri que d’habitude pour dire « que se vayan todos ».
En Italie jusqu’à la dernière minute, des rassemblements immenses se sont opérés sur les places pour dire « tous dehors ! ». Un peu plus tôt, un peu plus tard, la chaîne va rompre dans l’Europe du sud. Juste en face du Maghreb frémissant. Préparons sérieusement le 5 Mars avec les syndiqués qui refusent l’accord MEDEF. J’y reviens.

Et maintenant, voilà les « marées citoyennes » !

Ce n’est même plus nouveau. En Italie, la meute médiatique aura tout fait pour nier nos amis et servir la soupe aux marionnettes successives que la comédie aura fait s’agiter pour protéger « la seule politique possible ». A présent ce sont les pitoyables santons de la prétendue social-démocratie de la péninsule qui portent les espérances effrayées du beau monde. Avant cela, même en soufflant fort, ils ne sont pas parvenus à faire gonfler cette baudruche sans consistance de Mario Monti. Celui-là s’est pris les pieds dans le tapis en croyant que la ferveur amoureuse de la presse de révérence valait suffrage populaire. En Espagne l’éducation du mouvement populaire progresse à présent sous la forme de « marées citoyennes ». Les leçons à tirer valent pour la France.

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Marisa Matias et Cayo LaraJ’ai déjà écrit au sujet de Mario Monti, le pantin de la Commission européenne. Quoi qu’il en soit, il faut espérer que le social-libéral Pier Luigi Bersani gagne, puisque nous ne pouvons pas y arriver nous-mêmes cette fois-ci. Ce sera autant de temps de gagné. Car pour que le processus que nous voulons ait lieu, il faut que les sociaux-libéraux soient passés eux aussi à la poubelle politique.  Et donc que le très grand nombre ait fait l’expérience de leur incapacité à faire quoique ce soit d’utile au peuple. Ces « démocrates » italiens, qui ne se disent eux-mêmes pas « de gauche » et sont la honte de la « social-démocratie » européenne qui les accueille dans son groupe parlementaire européen, se couperont eux même la gorge et bien plus vite qu’on ne le croit. Non seulement ils feront exactement la même politique que les libéraux précédents avec lesquels ils étaient déjà en coalition mais ils feront revenir au pouvoir Monti sous une forme ou une autre. Peut-être même nous feront-ils la faveur d’une « grande coalition », condamnée à l’échec et qui nous permettra de les chasser tous d’un coup à l’inévitable et très prochaine élection suivante. D’autant qu’en cas de grande coalition, les affaires qui rattraperont les démocrates peu après avoir été élus feront bloc avec celles qui plombent déjà tous les autres. Même fumier, même tas. Ces deux points là finiront de les assimiler aux yeux de tous à l’indigne classe politique que le peuple italien doit détruire pour avancer. Je fais l’amical reproche à nos amis de « rivoluzione civile » de ne pas comprendre la place particulière de la fonction tribunicienne dans notre combat. Je sais que la personnalité d’Antonio Ingroia, toute en retenue et sobriété empathique, ne le porte pas au rôle. Ce n’est pas sa personne que je mets en cause. Un ancien juge anti-Mafia qui a vécu dix ans entre deux voitures blindées et quatre gardes du corps a des excuses à ce sujet. Mais qui ne voit Bepe Grillo, en Italie, envahir les places publiques à notre manière, proposer un haut salaire minimum à mille euros et animer ses rassemblements aux cris de « tous dehors » ? Il est temps de comprendre que le phénomène révélé par l’affluence populaire est la matière première de la ligne de la révolution citoyenne et non un embarras. Inutile après cela de remplir les commentaires de ce blog avec des dénonciations du contenu du discours de Grillo. Je ne le soutiens pas. Je veux donner à voir ceci : la vague que j’ai annoncée et décrite pour l’Europe à partir de mon expérience latino américaine déroule ses anneaux dans les formes prévues. Cette réalité ne se laissera pas enfermer dans les formes traditionnelles de l’action politique. Ce n’est pas un hasard quand même si dorénavant le mot d’ordre que « se vayan todos », s’est décliné en « dégage » en Tunisie et Egypte, « tous dehors » en Italie et « fuera todos », entre autres en Espagne. Les gens ont assez de bons sens pour comprendre que pour changer de monde il faut d’abord chasser tout le personnel politique de l’ancien régime. Sinon qu’est-ce que l’ancien régime ? Cela n’est pas sans conséquence pour nous, ici, en France. Je plaide pour la ligne de rupture. Il ne faut rien combiner ni rien arranger avec l’ancien régime. Qui y met le doigt mourra avec. Toute illusion répandue ne dupera que celui 14qui s’y sera prêté. Le grand nombre doit se débarrasser de toute la caste des gardiens du temple libéral et peu importe pour lui, le moment venu, le plumage des oiseaux dans la volière. La patience et la ruse ne doivent pas se prendre pour des fins en soi.

L’autre leçon de tout cela est le regard qu’il faut porter sur la capacité d’initiative populaire. C’est d’elle que tout dépend. Je fais le reproche à notre actuelle manière de faire de ne pas assez compter sur elle et de ne pas l’aider à se construire. Notre futur n’est pas possible sans que le grand nombre se soit lui-même éduqué et entraîné au mouvement. Quand nous avons fait les trois rassemblements pour la Sixième république il s’agissait déjà de cela et nous ne nous en cachions même pas. Il faut faire confiance à cette façon de faire. Evidemment en soignant la préparation. Les rassemblements en semaine aux heures de travail sont à proscrire non seulement parce qu’ils n’atteignent pas le but, mais aussi pour la démoralisation qu’ils sèment parmi les plus motivés qui font le déplacement. Les marches que nous devons organiser ont lieu le dimanche, en famille, avec tout ce que ces mots impliquent. Nous avons davantage besoin de cela que de meetings formels même si ceux-ci ont évidemment leur utilité. Par exemple, nous avons aussi besoin de séances de lectures collectives de l’accord MEDEF qui prennent le relais dans la cité de ce que les syndicats font dans les entreprises. Mon intention ici est de souligner la puissance latente du mouvement populaire dans notre pays. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement compte tenu de ce que nous voyons dans le reste de l’Europe du sud y compris lorsque le point de départ était moins avancé comme ce fut le cas en Espagne. Il ne faut donc pas recommencer à l’ancienne les interminables réunions de comités bavards qui regroupent les habitués mais aller à l’audace dans la direction du grand nombre. Entre le 30 septembre réussi comme manifestation politico-syndicale, en dépit de tous les bâtons dans les roues, et la marche annulée sur Florange pour toutes les bonnes raisons du monde, où était la vérité de lutte. Les bonnes raisons de ne pas faire ont-elles jamais fait avancer quelque chose ? Les grands esprits m’ont encore récemment reproché d’être devenu « mouvementiste ». Il est vrai que je suis fortement teinté depuis toujours de luxembourgisme et de13 sans-culotterie. Mais à tous les faiseurs d’étiquettes je veux faire un cadeau. Ce récit de Céline Meneses, une des jeunes dirigeantes du Parti de la gauche européenne, présente à Madrid ce week-end pour la mobilisation qui s’y tenait. J’adjure qu’ayant lu cela on comprenne quel est le moment politique en ne le regardant pas qu’avec les vieilles lunettes.

« Le mouvement du jour porte un nom: la "Marée citoyenne". Ce sont en effet toutes les "marées" (nous ne sommes plus de simples vagues, nous sommes des marées et aujourd'hui, à n'en pas douter, un tsunami !) qui vont converger dans plus de 50 villes du pays. Les "marées", ce sont les mouvements citoyens qui ce sont organisés depuis plusieurs mois pour dénoncer la casse des emplois et des services dans un secteur particulier. Chaque marée a sa couleur. La "Marée Verte" est un mouvement contre la casse de l'enseignement public que notre camarade Juliette Estivill, responsable Espagne du PG et membre du groupe de travail Education du PGE a régulièrement mise en valeur sur le site du Parti de Gauche. Réduction du nombre d'enseignants, baisse des bourses, hausse des frais de scolarité et maintenant projet de loi Wert ramenant l'enseignement espagnol à l'époque du franquisme, voilà quelques-unes des "réformes" contre lesquelles ce mouvement lutte depuis des mois. La "Marée Blanche", contre la privatisation de la santé publique grandissante. La "Marée Violette" se bat pour la défense des droits des femmes, contre la précarisation des femmes, contre les coupes budgétaires dans l'aide aux femmes victimes de violence et contre la remise en question du droit de toutes à l'avortement par Gallardon. La "Marée Orange" lutte contre la casse des services sociaux. La "Marée Noire" concerne notamment les mineurs en lutte contre la fermeture des mines des Asturies et d'ailleurs. La "Marée Bleue" lutte contre la privatisation de l'eau et pour la gestion publique de l'eau partout dans le pays. A ces marées s'ajoutent d'autres mouvements citoyens. Par exemple, les mouvements dits "des indignés", notamment le « 15M » preneur de places 12espagnoles et le « 15S » qui encercle régulièrement le Congrès des députés. Mais il y aussi les mouvements de lutte contre les expulsions de logements qui ont concerné 400 000 personnes en trois ans dont 180 000 en 2012 !

Il est 16h35, nous sortons au pas de course du métro à la Puerta del Sol. Le leader d'Izquierda Unida Cayo Lara, nous attend sous la statue de l'Ours de la place. Il est heureux de nous voir arriver. La place est comble comme jamais ! On se demande si aux départs des quatre autres colonnes de la marche il y a autant de monde. D'après les bruits qui courent, le rassemblement madrilène serait le plus grand qu'on ait jamais vu en Espagne ! C'est enfin le départ. Cayo Lara nous demande à Marisa Matias (vice présidente du PGE et responsable internationale du Bloco de Esquerda du Portugal) de marcher à ses côtés derrière la banderole d'Izquierda Unida. Stéphane Burlot, venu spécialement pour l'occasion, vient d'arriver. Il mitraille !

La marche avance lentement. On est stoppé toutes les deux minutes par des citoyens qui veulent serrer la main à Cayo Lara, prendre une photo avec lui, ou par les médias qui l'interrogent. Il y a encore un an, il n'y avait pas une telle ferveur autour de Cayo et d'Izquierda Unida. Je suis très impressionnée. Cayo prend la chose avec la bonté et la simplicité qui lui sont habituelles. Il prend les journalistes en photos. "J'ai bien le droit moi aussi" dit-il en riant. Les gens l'aiment bien. Les jeunes journalistes qui sont là aussi. Je ressens la même impression que quand les gens saluent Jean-Luc Mélenchon en France, que quand les jeunes journalistes ont envie d'apprendre de Jean-Luc Mélenchon. C'est incroyable de voir, avec des personnes et des façons d'être différentes, la même chose se reproduire. Cayo insiste pour que Marisa et moi soyons le plus visible possible. Pour lui, c'est très important de montrer que des représentantes européennes soutiennent le mouvement. Willy Meyer, député européen et responsable international d'Izquierda Unida explique aux journalistes que nous sommes les représentantes du Bloc de Gauche et du Front11 de Gauche.

On nous annonce que 6000 policiers nous entourent. Un hélicoptère vrombit dans le ciel. Nous en bas on crie, on chante, et on se demande bien combien on est. Au loin, on aperçoit la place Cibeles. Elle est pleine à craquer ! Une camarade d'IU me confie qu'elle n'a jamais vu ça. "Pero es que estamos muy, muy, quemados" (mais c'est qu'on en a vraiment ras le bol") ajoute-t-elle, l'air sombre. "Hasta los ovarios del Fondo Monetario ! Hasta las tetas de las hipotecas!" (Ras les ovaires du Fonds Monétaires ! Ras les seins des hypothèques!) Ça crie. Ça chante. "Sanidad Publica" (Santé publique) crient les gens. "Arriba Arriba riba, que se metan por el culo, que se metan por el culo, la 10reforma laboral !" (Qu'ils se mettent dans le cul leur réforme du travail). "No hay pan pa' tanto chorizo" (il n'y a pas assez de pain pour tous ces chorizos=voleurs). On reprend toutes et tous en chœur.

On finit par arriver à Cibeles. La place est comble. On est pourtant loin du but de la manif : la place Neptuno. Plusieurs Marées se sont déjà rejointes à Cibeles. La "Marée Blanche" est là avec son personnel médical en blouse blanche qui crie pour le respect de la santé publique. La "Marée Verte" est là aussi, avec beaucoup d'enfant et des tee-shirs verts de partout. La "Marée Noire", la plus impressionnante, en tenue de mineurs, casques sur la tête, qui s'arrête de temps en temps pour s'asseoir en chantant "Santa Barbara", la chanson des mineurs, le poing levé. Tout le monde s'arrête et chante avec eux. L'instant est chaque fois solennel. Comme la chanson.

On n'avance plus. Toutes les marées déferlent. Cayo prend une dernière photo avec nous, fait une dernière interview. On ne peut plus bouger. Congelées, Marisa et moi partons nous réfugier dans un café pour envoyer des nouvelles. Je ne sais toujours pas combien nous étions à manifester. La dernière fois que j'étais à Madrid, le 14 novembre dernier, nous étions un million et je suis à peu près sûre que nous étions moins qu’aujourd’hui. J'attends des nouvelles de Juliette Estivill qui manifeste à Barcelone avec EUiA et le Front de Gauche Barcelone. Les militants du Front de Gauche Madrid sont en route pour nous rejoindre. Une chose est sûre : le peuple est mûr en Espagne. Je n'ai jamais vu autant de gens, dans pareil froid, dans les rues de Madrid. PSOE et PP ont tout cassé. Mais ils n'ont pas brisé la volonté populaire. Cette immense Marée citoyenne en est la preuve. »

De Xavier Mathieu au rejet de l'accord made in MEDEF

Le licenciement de Xavier Mathieu a été annulé, vous le savez sans doute. Jeudi 14 février, le tribunal administratif d’Amiens a annulé le licenciement de 22 anciens délégués syndicaux de l’usine Continental de Clairoix. Parmi les 22, Xavier Mathieu. Les 680 autres salariés attendent que la justice se prononce à la fin du mois. Espérons qu’elle aille dans le même sens. Une nouvelle d’autant plus savoureuse que si l’accord « made in MEDEF » s’appliquait, les salariés n’auraient pas pu mener cette action en justice ! Et cela alors même que l’accord MEDEF prévoit de généraliser la possibilité d’escroquerie et d’abus de confiance dont s’était rendue coupable Continental !

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Selon l’avocate, le tribunal d’Amiens a annulé les licenciements car le motif économique n’était pas suffisant. Il n’y avait donc pas de « cause réelle et sérieuse » aux licenciements. L’entreprise n’était pas suffisamment en difficulté pour pouvoir licencier. La loi française est mal faite. Les salariés ne peuvent contester le « motif économique » qu’après les licenciements. Et non pendant le plan social. C’est une faille 09juridique qui permet à de nombreux patrons de fermer des usines, licencier les salariés, sans motif valable. Et une fois la décision de justice rendue, il est trop tard. Pour les Conti, elle intervient près de quatre ans après la fermeture de l’usine. L’avocate de Xavier Mathieu va demander sa réintégration chez Continental, mais ce ne sera pas à Clairoix. Continental a depuis longtemps fermé l’usine et délocalisé la production.

C'est une victoire symbolique. A plus d’un titre. D’abord elle donne raison aux salariés. Elle les rétablit dans leur dignité. Ensuite, elle légitime la lutte des Conti. Souvenez-vous des images les présentant comme des délinquants. Souvenez-vous de David Pujadas interrogeant Xavier Mathieu pour savoir si « la fin justifie les moyens ». Aujourd’hui, ce que les salariés disaient est confirmé par la justice : celui qui a enfreint la loi, c’est Continental. Pas les salariés. Et pas Xavier Mathieu. Cette décision a deux conséquences politiques très concrètes. D’abord, puisque la justice a donné raison à Xavier Mathieu dans la défense de son emploi, il est temps qu’elle cesse les poursuites contre lui à propos de son refus de se soumettre à un prélèvement ADN. Et sans finasser, le PS doit voter notre proposition de loi d’amnistie pour l’ensemble des militants syndicaux et associatifs condamnés sous Sarkozy. Les parlementaires du Front de Gauche ont déposé une proposition de loi pour cette amnistie. Au Sénat, le texte a été rejeté en Commission. Cela s’est joué à une voix près. C’est un sénateur de la majorité gouvernementale qui n’a pas voté pour. C’est un signal extrêmement négatif, car nous ne sommes pas certain qu’il n’ait pas agit sur ordre. Mais rien n’est encore joué. La proposition de loi sera discutée en séance publique le 27 février prochain. Le scrutin sera public. Les sénateurs PS, Europe-Ecologie, radicaux de gauche et divers gauche doivent voter la proposition de loi du Front de Gauche. Ceux qui ne le feront pas auront choisi leur camp. Car l’amnistie des camarades qui se battent est la cotisation minimum au combat général de son camp.

L’autre conséquence est encore plus forte. Xavier Mathieu et ses camarades se battaient contre une fermeture sauvage de leur usine. Cette fermeture intervenait après que les salariés ont pourtant fait tous les « sacrifices » qu’exigeaient d’eux le MEDEF et les belles personnes. Ils avaient accepté de travailler deux heures et demie de plus par semaine, gratuitement. En échange, Continental s’était engagé à ne pas 08les licencier. Il n’a pas tenu parole. Il a fermé l’usine. Continental était un prototype du chantage à l’emploi que Nicolas Sarkozy a généralisé sous le nom des « accords compétitivité emploi ». Cette possibilité de chantage aurait du être supprimée sitôt Sarkozy battu. Il n’en est rien. C’est même pire sous Holllande.

L’accord « Made in MEDEF » du 11 janvier dernier aggrave encore les choses au détriment des salariés. Son article 18 propose de conforter cette machine à broyer les droits sociaux en la rebaptisant « accord de maintien dans l’emploi ». L’accord « Made in MEDEF » prévoit qu’un employeur pourra menacer de licencier ses salariés s’ils refusent de travailler plus. Il reprend ainsi la loi Sarkozy. Mais il va plus loin que ce Sarkozy avait osé. Si l’accord « Made in MEDEF » s’applique, un employeur pourra aussi exiger des baisses de salaires, sous la menace du licenciement. La hausse du temps de travail et la baisse des salaires pourront s’appliquer pendant deux ans. Et pourront se cumuler. Et si un salarié refuse, il sera licencié. Sans possibilité de contester son licenciement devant les prud’hommes.

Les soi-disant garanties apportées aux salariés n’en sont pas. Selon l’accord, l’employeur s’engage à ne pas réaliser de licenciement économique pendant la durée de l’accord. Deux ans au maximum. Bien sûr, pendant ce temps, il conserve le droit de licencier pour faute ou pour motif personnel, ainsi que de ne pas remplacer les départs à la retraite. Et de ne pas renouveler les CDD. De même que l’actionnaire conserve le droit de toucher des dividendes. Et qu’il conserve tout le pouvoir dans la gestion de l’entreprise. Mais surtout, au bout de deux ans, il pourra licencier tranquillement tous les salariés qu’il aura tondus pendant les deux années d’application de « l’accord de maintien dans l’emploi ». Voila ce que contient cet accord « Made in MEDEF ». Il institutionnalise et organise le chantage patronal contre les salariés. Voilà pourquoi Laurence Parisot tient tant à ce que l’accord soit respecté « à la lettre » par les 07parlementaires. Car pour s’appliquer, l’accord doit être transformé en loi. Il doit donc être voté au Parlement, par les députés et les sénateurs.

Le MEDEF veut faire la loi. Madame Parisot exige que les élus du peuple lui obéissent. Elle refuse le droit aux parlementaires de modifier le texte de l’accord. Le droit d’amendement des parlementaires est pourtant garanti par les articles 44 et 45 de la Constitution. Le MEDEF exige que le Parlement se saborde et soit réduit à une simple chambre d’enregistrement, ratifiant ce que le MEDEF a accepté, tout ce qu’il a accepté et seulement ce qu’il accepté. En somme, Laurence Parisot veut que le MEDEF écrive la loi. Mes camarades de la Télé de Gauche ont réalisé une petite vidéo récapitulant les saillies de la présidente du MEDEF contre la démocratie. Tous les perroquets de droite lui ont emboîté le pas, de Jean-François Copé à Jean-Pierre Raffarin en passant par José Manuel Barroso. Parisot est même allée jusqu’à menacer de dénigrer la France aux yeux des « investisseurs étrangers » si le parlement touchait à son accord « Made in MEDEF ». Antidémocrate et antipatriote, voila ce qu’est le MEDEF !

C’est une rude bataille qui s’engage. Le Parlement joue sa souveraineté contre le rôle de caisse enregistreuse que veut lui faire jouer le PS. Si le parlement adopte l’accord tel quel, François Hollande ne tirera prétexte pour passer dans la Constitution cette disposition mérovingienne qu’il veut faire passer selon laquelle le contrat est dorénavant supérieur a la loi. « A quoi bon rallonger les délais, dira-t-il, puisque de toute façon vous adoptez tels quels les textes d’accord ». Il doit donc rejeter les dispositions qui sont des reculs sociaux pour tous les citoyens. Il peut s’il le veut ajouter des dispositions favorables aux salariés, par exemple contre les licenciements boursiers. La lutte sociale et la lutte démocratique sont totalement liées dans cette affaire. Le débat au Parlement ne devrait pas commencer avant avril. D’ici là, le gouvernement travaille à un projet de loi. François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Michel 06Sapin ont déjà annoncé qu’ils obéiraient à Parisot et présenteraient un texte « fidèle » à l’accord « Made in MEDEF ». Ce que confirme l’avant projet de loi rendu public ces derniers jours. Le projet de loi lui-même sera présenté en conseil des ministres le 6 mars. La lutte effective commence. Il faut la gagner.

La veille, mardi 5 mars, nous sommes appelés à nous mobiliser par nos syndicats. Quatre syndicats, CGT, FO, Solidaires, FSU, appellent à une journée nationale de lutte contre cet accord « Made in MEDEF ». Au total, ces syndicats ont obtenu plus de 50% des voix aux dernières élections aux prud’hommes. Je note une fois de plus que nombre de syndiqués CFDT ne sont pas d’accord avec l’accord. Il faut donc favoriser leur présence dans la lutte et ne pas s’abandonner aux clivages venus des sommets. Plus grande sera la qualité de l’accueil et la fraternisation, plus lourdement seront divisés les rangs sociaux libéraux avant le vote au parlement. Nous sommes assez forts pour ne pas avoir besoin de vengeance sur les lampistes. Les syndicats majoritaires s’opposent donc à l’accord « Made in MEDEF ». C’est une raison de plus pour que le Parlement remette le MEDEF à sa place. Pour cela, les travailleurs doivent se faire entendre le plus fort possible ce qui dépende à la fois de leur unité et de leur de la meilleure mobilisation qui en découle a chaque fois. Et chacun d’entre nous peut donner le coup de main de toutes les façons possibles.

Obama annonce l'annexion de l'Europe

Ceux qui ont aimé le gros lourd de Titan vont adorer la suite de l’histoire. Ce genre de débiles sera bientôt chez lui en Europe. En effet, Barack Obama a évoqué publiquement dans son discours sur l’état de l’Union, mardi 12 février dernier, l’ouverture des négociations sur le Grand Marché Transatlantique. Un des secrets pourtant publics les mieux protégés par la presse libre indépendante et éthique est dorénavant sur la place publique. Peut-être d’aucuns renonceront-ils à me traiter de paranoïaque quand j’évoquerai le sujet désormais. Car j’ai déjà beaucoup parlé du Grand Marché Transatlantique, à de nombreuses reprises, sur ce blog. Mes lecteurs attentifs savent combien nous avons été peu nombreux à nous y intéresser. Pour résumer, il s’agit d’un projet de grand marché intégré et libéralisé entre l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique. On devine qu’il n’a pas été imaginé pour le bienfait des êtres humains mais, comme d’habitude, bla bla bla les marchés libres et non faussés. En résumé fidèle : une nouvelle vague inédite de régressions sociales.

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05En fait si Obama en parle c’est parce que les travaux préparatifs menés en grande discrétion sont dorénavant assez avancés. Et comme la date buttoir du projet est fixée à 2015, les grands manœuvriers passent a une phase publique. Né il y a une dizaine d'années, le projet a déjà été à l'ordre du jour de plusieurs sommets de chefs d'Etat et de réunions ministérielles au niveau européen. Le Parlement européen l'a soutenu lors de cinq votes successifs depuis 2004, grâce à l'approbation des députés du PPE (droite) et du PSE (sociaux-démocrates). Sans jamais vouloir le dire ni en parler, Barroso et Ashton ont fait de la réalisation de ce projet leur objectif. Lors de l'investiture de Barroso pour un nouveau mandat à la tête de la Commission européenne, je l'avais interrogé à ce sujet en session plénière du Parlement européen. Il avait fait mine de ne pas comprendre où était le problème. J'avais fait de même auprès de Catherine Ashton quand elle a été désignée comme Haute représentante de l'UE pour les affaires04 étrangères. En guise de réponse : un silence gêné.

Il y a eu du nouveau à ce sujet. Non seulement Obama a annoncé le démarrage des négociations concrètes avec l’Union Européenne sur le « Grand Marché Transatlantique », mais le « groupe de travail de haut niveau sur l'emploi et la croissance » a rendu son avis. Il préconise aussi un lancement des négociations. Aussitôt apparait une déclaration conjointe d’Obama, Barroso et Van Rompuy. Dans cette déclaration, ils « se félicitent des recommandations du groupe de travail de haut niveau sur la manière d’augmenter [les] échanges et le partenariat d’investissements transatlantiques », affirment que « grâce à cette négociation, les Etats-Unis et l’Union Européenne auront non seulement l’occasion d’étendre le commerce et l’investissement (…) mais aussi de contribuer au développement de règles globales de nature à renforcer le système d’échange multilatéral », notamment en libéralisant et en abolissant les barrières douanières.

On comprend donc pourquoi Obama parle d’un « commerce transatlantique libre et équitable [qui] soutient des millions d’emplois américains bien rémunérés ». Côté américain, la base des négociations dont il est question est la suivante : ils exigent la levée des restrictions européennes sur l’importation d’OGM, de volaille traitée avec du chlore et de bétail nourri aux hormones de croissance, la dérèglementation en matière de protection des données personnelles pour faire plaisir aux entreprises philanthropiques Google, Facebook et Amazon,03 l’assouplissement des normes environnementales et sanitaires. Autrement dit, l’extension de la jungle ultra-capitaliste aux deux côtés de l’Atlantique.

En Europe, Cameron et Merkel se réjouissent, estimant qu’un accord « serait une contribution significative pour plus de croissance et plus d’emploi des deux côtés de l’Atlantique ». Pendant ce temps, en France, on atteint des sommets d’inexistence et de pleutrerie sur la question. Hollande ne pipe mot, Moscovici enchaîne les phrases creuses et invite à considérer le Grand Marché Transatlantique avec « ouverture et prudence » (sur France Info le 13 février) et la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq, lance en catimini une « consultation publique », c'est-à-dire un formulaire sur un site Internet caché, pour « que tous les acteurs français concernés par (…) un accord 02de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis puissent faire part de leur opinion ». Cette consultation prendra fin le 1er mars 2013, en avez-vous entendu parler ?

Autour d’un danger d’une telle importance pour la vie sociale de notre pays, on attendrait un grand débat démocratique et médiatique. Mais l’inconscience des sociaux-libéraux et le silence complice des médias durent depuis que ce projet est né. Pour les médias on comprend. Les agents d’influence nord-américains sont chez eux parmi les médiacrâtes. Les sociaux-libéraux de même, et depuis plus longtemps. Pour autant il ne faut pas se résigner. Nous avons, mes camarades et moi, milité publiquement contre le Grand Marché Transatlantique depuis le début. Nous avons alerté le Parti Socialiste en interpellant notamment les eurodéputés PS qui s’étaient prononcés pour le projet. Le Parti de Gauche a édité des brochures explicatives, le politologue Ricardo Cherenti et l'anthropologue Bruno Poncelet ont publié des livres sur le sujet. Tous ces documents ont été envoyés à toute la presse. En grand nombre, croyez-moi. Mais à de rares exceptions près, personne parmi les importants dans les rédactions n’en a jamais parlé.15 Dorénavant, le temps s’accélère avec la volonté des nord-américains de débuter les négociations : dans trois mois les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne devront avoir présenté leurs lignes de négociation respectives pour pouvoir conclure cet accord « dans les deux ans ». Cet accord, qui mettra en péril les économies et continuera de détruire les systèmes de protection sociale et environnementale de nos pays, est porteur de menaces très concrètes pour les citoyens en matière de culture, d’alimentation, de santé, de travail. A bon entendeur salut. Faites passer dans vos réseaux. Voilà un front de lutte exemplaire pour nous opposer à la double logique atlantiste et libre-échangiste de cet accord qu’ils voudraient signer dans le dos des peuples.

En illustration de ce billet, un reportage de Stéphane Burlot sur la manifestation du 23 février à Madrid, la "Marée Citoyenne"…

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259 commentaires à “Le temps des grandes marées”
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  1. Sylphe dit :

    Anne-Sophie Lapix, une tête à claque. J'ai été chercher mon chronomètre, son temps de parole a nettement dépassé celui de Jean-Luc.

  2. alain bernard dit :

    C'est sympathique de glisser dans la densité de tes textes, imposée par la diversité des sources de coup bas, une petite formule synthétique qui me semble très appropriée et parfaitement accessible à tous "Même fumier,Même tas", ça sent un peu fort, mais au moins c'est clair ça marche dans tous les cas et c'est un excellent fertilisant. J'adopte.

  3. ric hunter dit :

    Bonsoir à tous,
    J'admire le calme de Mr Mélenchon, lors de son passage sur le plateau de Lapix. Pour ma part, je pense que Jean-Luc Mélenchon n'y gagne rien à continuer de passer dans ce genre d'émission mascarade qui, au final, rend nos idées confuses et ne contribue pas à lui donner une image sérieuse.

  4. zenzab dit :

    Le parti de la Réaction, c'est le parti des Traîtres. Ils donneraient la France au premier venu s'is étaient certains de conserver leurs privilèges. On les a déjà vus à l'oeuvre, d'ailleurs...
    La Finance est transnationale. Nous, nous sommes internationalistes.
    Ce n'est pas tout à fait la même chose...

  5. j.lou dit :

    "Les enseignants se méfient et ils ont raison".

    Merci Jean-Luc d'essayer de faire comprendre à Belle Dame Lapix que la décentralisation n'a pas que du bon. En effet lorsqu'un gouvernement se sert de de la décentralisation pour faire des économies et dans le même coup refile les activités d'éveil, qui seront payantes pour les parents, aux mairies, il est manifeste que ce gouvernement refuse l'égalité. Les enseignants des écoles qui ont été formés dans plusieurs disciplines ne seraient donc plus aptes à enseigner les activités dites d'éveil ou l'éducation physique. Ils ne seraient donc bons qu'à enseigner les maths et le français pour lire écrire et compter. Pour le reste "voyez avec la mairie si vous pouvez payer". Il est vrai que Madame Lapix ne doit pas habiter les quartiers dits sensibles et que ses enfants pourront pratiquer l'équitation ou autre activité périscolaire choisie dans sa belle mairie. Les enseignants se méfient et ils ont raisons, doublement raison.

  6. Superbo dit :

    Dans son commentaire 38, Courrierlecteur nous signale le baromètre Opinion Way et le bon score (chez les plus jeunes en tout cas) de Jean-Luc. Ouais. ne nous enflammons pas. D'une part, tout le monde sait bien ce qu'on pense de ce genre de cuisine sondagière au Front de Gauche et surtout, l'information la plus sidérante (et la plus significative pour notre action) de cette enquête est ailleurs. 68% des personnes interrogées estiment qu'il faut mener une politique de rigueur dans les mois à venir. C'est à devenir fou. Plus on les étrangle, plus ils demandent de serrer. L'équipage du Pédalo Social-démocrate aura au moins réussi ça. Incruster la résignation dans les têtes.

  7. Fabien dit :

    Bonjour,
    J'ai répondu au questionnaire du trésor public. Effectivement il n'est pas facile à trouver. On n'est a priori pas concerné sauf si on fait des affaires avec les USA. Qu'importe, on peut se désigner comme représentant de la société civile. Que chacun aille donner son avis donc ! A voir si un jour on entend parler des résultats de cette consultation dans les medias.
    PS: Je me suis senti concerné, ma femme est mexicaine et la moitié de sa famille est aux Etats-Unis. Ils ne peuvent pas visiter le Mexique pendant 10 ans sous peine d'être interceptés par la police des frontières. Passés les 10 ans, ils peuvent solliciter un visa de travail. Mais rien n'est sur.

  8. jeanninej dit :

    Récit de Celine Meneses... J'adjure qu'ayant lu cela on comprenne quel est le moment politique en ne le regardant pas qu'avec les vieilles lunettes.

    Et si c'était le vrai moment ? Le peuple Espagnol est ainsi fait. Quand c'est parti c'est irréversible. Nous les Gaulois, on rouspète tout le temps, mais pour les grandes révoltes c'est un peu plus long a venir. Eux moins de paroles trop souvent, par contre après... aie aie aie !
    Y que se vayan todos !

  9. Nafissatou dit :

    J'ai participé à la consultation de N. Bricq sur le marché transatlantique (voir commentaire N°10 de Cyril). On ne m'a demandé aucune adresse, mais quel groupe je représentais. Les réponses, saucissonnées en plusieurs pages, n'ont fait l'objet d'aucun récapitulatif, sinon les remerciements pour ma participation du sous-traitant "e-questionnaire". Tout cela pour confirmer ce que JEan-Luc indique: tout est ficelé, et cette pseudo-consultation n'est qu'un leurre. Pour preuve supplémentaire, la lettre de remerciement de N. Brick au participants (30000 entreprises, mais pas un seul citoyen, ni syndicaliste, ni paysan, ni...!) de la consultation identique pour le Japon.
    C'est pourquoi je ne crois pas une seconde à "l’inconscience des sociaux-libéraux". C'est une volonté réelle de leur part d'ouvrir le marché européen à une concurrence autrement plus affutée que celle, par exemple, de l'Allemagne. Je ne comprends pas leur motivation, sauf à accepter que la corruption est infiniment plus développée que ce que l'on peut humainement imaginer.

  10. Menjine dit :

    Le moins qu'on en puisse dire c'est que les électeurs européens ne votent pas pour les partis adhérents au groupe de la gauche européenne, les résultats des élections italiennes le montrent encore ce soir. La coalition au nom pourtant clair et parlant à nos oreilles "Révolution Citoyenne", (rivoluzione civile) obtient pour l'instant 1,79%, et 2,45% des votes à la Chambre et au Sénat. De quoi vaciller et s'interroger fortement sur la confiance que font les peuples à la possibilité de faire une autre Europe sociale et démocratique. Si les mots d'ordre de type "qu'ils s'en aillent tous", si les marées humaines vont sur les places comme on dit en italien, dans la rue comme on dit chez nous, dans les urnes c'est autre chose. D'une part la gauche de droite Hollande ou Bertinoti ramasse la mise des apeurés, d'autre part les gens s'abstiennent et enfin ils votent pour des objets improbables ou carrément d'extrême droite à la grande gueule, Berlusconi ce bouffon ou Le Pen.
    L'Italie comme la France a eu un formidable parti communiste, l'habitude des luttes de masse et de classe, et même dans des communes du Piémont que je connais bien la "révolution citoyenne" fait au mieux 6% à 7%, comme nous aux législatives en France, après l'hémorragie de 2 millions de votes en un mois. Impasse mortelle, les temps sont révolutionnaires certes, les manifs tiennent chaud, mais le précipice est sous nos pieds, l'Espagne, d'accord mais à quand l'arrêt du balancier entre néofranquistes du PP et agioteurs du PS ?

  11. Jean Jolly dit :

    Le "Grand Marché Transatlantique" va devenir le plus grand marché de la mort transnationale, il va permettre aux lobbys d’accroître leurs nuisances aux quatre coins de notre planète, pour finir par l'Europe car les ricains ont déjà détruit les trois quart de la planète... il faut bien finir par quelque chose, autant que ce soit nous.

  12. Nicolas dit :

    J'ai répondu aussi au questionnaire. Sans mâcher mes mots, tant ça me révulse ce viol de la démocratie sur un sujet de telle importance. Mais je ne sais quoi dire sur la portée de ce geste, sans doute est-il dérisoire et n'aura d'autre effet que de faire sourire les salauds qui sont derrière tout ça.

  13. MP Langeais dit :

    Certes miss Lapix à un prénom (Anne-Sophie) qui lui va comme un gant qui colore son émission de seconde zone. Mais, permettez moi, votre point de vue sur la semaine de 4 jours et demi pour les enfants du primaire est pour le moins léger et même mensonger Une mesure destinée à faire des économies dites vous. Comment ? Puisque l'éducation nationale (re)prendra à sa charge la demi journée supplémentaire, le temps d'occupation du périscolaire (à la charge des municipalités) se réduisant d'autant. La question à se poser n'est-elle pas de savoir quel est l'intérêt de l'enfant ? Curieux qd même que la mesure de Sarkozy visant à réduire à 4 jours le temps scolaire n'ait pas provoqué une telle levée de bouclier ?! Moi je serais même favorable à ce que cette demie journée soit imposée le samedi matin comme c'était le cas il y a encore peu. Mais entre le lobby des hôteliers, celui des instits, la flemme de certains parents pour mettre à profit leurs congés, il n'y a de place que pour des revendications très corpo. Ne surfez pas sur la vague du mécontentement en vs limitant à dire "les gens n'ont pas confiance". Moi non plus.

  14. Diogene dit :

    @ menjine
    Ton constat est le bon, malheureusement. Une des causes possible est le rejet de cette Europe du fric et des lobbies, ou le bonheur et la démocratie sont toujours pour demain. Nous affirmons vouloir changer l'Europe mais  les électeurs entendent "ils continuerons" avec ce mauvais cheval. Une sorte de sagesse populaire qui pressent que pour améliorer l'Europe, il faudrait d'abord en sortir pour la reconstruire. Depuis le referendum, la confiance est brisée sauf celle de l'idée européenne toujours vivace. L'Europe est devenue un outil a briser les peuples, un instrument terrible au service des lobbies, les conflits d'intérêts y sont nombreux. La peur du lendemain assure pour quelque temps encore la survie des partis qui tiennent les rênes, mais avec le grand marche transatlantique qui arrive, le pire est devant nous. La difficulté ne nous fait pas peur et c'est tant mieux car nous hériterons d'un champ de ruine a cette allure et il faudra alors le disputer a la peste brune par dessus le marche ! L'Europe, ou l'art et la manière de saloper le progrès humain au nom du fric. Il nous faut regarder ça de plus près,la révolution citoyenne est-t-elle soluble dans cette Europe ? 
    Nous n'éviterons pas ce débat, il occupe les esprits.

  15. Michèle dit :

    Matriarcat, mafia, culte papal sont autant de manifestations du règne sans partage, de l'absence de tiers à même d'ouvrir au choix et pourtant les électeurs italiens choisissent la gauche même s'ils se trompent ou sont trompés. Pour l'heure nous pouvons y voir un sens qui n'est pas à droite. A nous de faire valoir notre tiers, notre Front de Gauche incorruptible comme alternative possible et l'espoir et les idées de gauche comme chez nous renaitront parce que les solutions des autres montrent que c'est possible de trouver sa solution pour sortir du piège.

  16. ermler dit :

    Je relis le billet de Jean-Luc Mélenchon à la lumière des élections italiennes. Comme si, soulignant la faiblesse tribunicienne de "Révolution citoyenne" comparée à l'impact populaire d'un Bepe Grillo, Mélenchon avait anticipé le résultat (tout en précisant bien qu'il ne soutenait pas Grillo).
    Méditons bien ceci : "Il est temps de comprendre que le phénomène révélé par l’affluence populaire est la matière première de la ligne de la révolution citoyenne et non un embarras". Et encore ceci : Je veux donner à voir ceci : la vague que j’ai annoncée et décrite pour l’Europe à partir de mon expérience latino américaine déroule ses anneaux dans les formes prévues. Cette réalité ne se laissera pas enfermer dans les formes traditionnelles de l’action politique.
    Paroles fortes. En clair, la résistance, la riposte au saccage libéral ne peut dans les temps d'aujourd'hui se faire de façon retenue, policée, académique, traditionnelle aussi "révolutionnaire" qu'on se proclame ! Il est clair que le mouvement de résistance populaire s'est cristallisé, quoi qu'on pense du personnage, autour de Grillo et non de nos camarades de "Révolution citoyenne". Bien sûr "pas de sauveur suprême" comme on chante chez nous depuis 125 ans, il n'empêche qu'il faut à cette révolution que tout appelle des voix, une voix. Une voix de bruit et de fureur, de tumulte et de fracas comme le disait si justement quelqu'un que nous connaissons bien. Non pas la voix d'un guide qui nous subjugue mais celle d'un porte-parole, d'un porte-colère...une voix elle même portée par le peuple en résistance !
    La gauche, la vraie, la seule, la nôtre gagnera quand elle aura surmonté ses fausses pudeurs. Quand elle sortira de ses cadres anciens et de ses fétichismes historiques. Quand certains partis cesseront de calculer la rente des" positions acquises". Il est temps de se bouger camarades ! Car le peuple, lui, bougera sans nous attendre. Inéluctablement. JL M, lui l'a compris. Ses partenaires du Front de Gauche et ailleurs en Europe, pas sûr !

  17. sergio dit :

    Je suis bien d'accord avec l'analyse de l'échec de Rivoluzione civile qui nous atteint tous.
    Cependant n'oublions pas que ce mouvement s'est créé très récemment et que les médias également en Italie n'ont rien fait pour l'aider à se faire connaître.
    il va lui falloir du temps et une capacité financière et rhétorique pour redonner aux gens confiance en la politique dans un pays dévasté par la propagande et les médias "ultra".

  18. carlo dit :

    @ ermler
    La gauche, la vraie, la seule, la nôtre gagnera quand elle aura surmonté ses fausses pudeurs. Quand elle sortira de ses cadres anciens
    Et quand elle aura enfin pris ses distances avec le projet européiste, lequel projet réunit la droite et les sociaux-démocrates depuis la signature du traité de Rome et justifie les alliances contre nature qui se sont produites en Allemagne (entre A. Merkel et le SPD), en Italie (le PD a soutenu le gouvernement de M. Monti et serait prêt à s'allier de nouveau avec lui) et même en France (NS a réussi à imposer le Traité de Lisbonne grâce à la complicité du PS).
    Il faut retenir des élections italiennes que la radicalité paie et que la question de l'Europe (et de l'euro) doit être désormais placée au coeur des propositions du FdG, sans quoi, d'ailleurs, d'autres le feront à sa place (ce qu'ils ont, du reste, déjà commencé à faire).

  19. zebulon dit :

    Les consultations confidentielles de Nicole Bricq. On dirait qu'il faut attendre les discours d'Obama pour apprendre les engagements pris de longue date par les responsables européens (les sommets ne servent pas qu'à discuter du hamburger de cheval). Faire le point sur les engagements sur les accords de libre échange avec les Etats-unis, mais aussi avec le Japon. Les modifications des accords salariaux ne sont que les déclinaisons du bradage commercial effectué en amont et en silence.

  20. JeanL dit :

    Je viens de lire dans le dernier Marianne des "extraits" d'un livre à sortir de JP Fitoussi, qui tout keynésien qu'il soit n'est pas un dangereux révolutionnaire. On dirait de l'humain d'abord et souvent des idées à la JL Mélenchon, celle que Jean Luc martèle à chaque occasion sur l'imbécilité de la politique de l'offre, l'erreur de tout ramener au PIB, la grande régression, etc,...J'espère qu'il sera invité par les media pour faire la promotion de son livre!

  21. Michel Berdagué dit :

    Alors notre FdG italien ne fait que 1,79 % et 2,45 % ! Une très légère houle mettant en vaguelettes les grandes marées promises. Et pourtant il y a de quoi s'engager, s'organiser, se structurer, et pas de quoi faire la fine bouche pour adhérer à une composante et il y a le choix dire qu'il y a eu ici des sempiternelles discussions sur l'adhésion ou pas au FdG, alors qu'il existe les 3 composantes qui ne peuvent en faire que deux au niveau des idées mais qui se rejoignent dans la réalité passé les méfiances les apriori les incertitudes les confusions les malentendus et la jonction ne peut se faire que dans les Luttes grand L. Certes après réunions discussions mais surtout sur le terrain dans le réel exposé par ceux et celles qui sont dans les lieux où l'exploitation règne comme la répression patronale et hier soir au Dejazet à République à 18h les camarades syndiqués femmes et hommes ont exposé la répression patronale et aussi de l'injustice en prise avec la "justice" de l'ancien gouvernement très à droite et anti-syndical rejoignant ou depassant les Le Pen. Après les exposés qui témoignaient des doubles peines répression interne patronale et dans cette "justice" allant même jusqu'à des peines de prison ferme avec des amendes pour millionnaires et une surprise de taille G.Filoche - sans commentaire. Nous serons là à 13 h mercredi devant le Sénat et en force pour l'amnistie des 9 mois de retard, il aura fallu toute cette gestation pour libérer et reconnaître comme dit Filoche que ce sont des héros ? Certes, c'est en semaine mais la masse et le nombre debout peuvent faire réfléchir cette nouvelle majorité de gauche au Sénat, historique à gauche eh bien voyons en effet qui est de gauche, à croire M. Filoche, ça doit pas être difficile de voir les héros maltraités et jugés comme criminels, donc amnistie totale et dommages et intérêts. A la sortie un drapeau Rouge récoltait les solidarités de classe pour les grèvistes 6 semaines de PSA Aulnay en lutte exemplaire. Nous avons abrégé le rassemblement parce qu'après les Camarades Tunisiens en masse et en nombre dans ce merveilleux Théatre faisaient meeting. Nous ne sommes pas prêts mais alors pas du tout à nous abstenir dans les luttes alors que le combat continue plus que jamais et ce n'est pas le dernier GMT/UE qui nous fera reculer, mais va savoir, en tous les cas le mener est un devoir et de tous les droits du monde du travail et de toute la citoyenneté.

  22. Menjine dit :

    Les résultats du Sénat italien sont même définitivement à 2,25%, ce n'est pas un petit zéphir, camarade Berdagué ! A rapprocher aussi des résultats de Chypre où le candidat soutenu par l'ancien dirigeant du parti communiste (qui est membre du GUE à Chypre contrairement au KKE grec) a été boulé et remplacé dans l'effet de balancier par la droite. Il n'est pas question de faire la fine bouche, en tous cas je sais, moi, pour qui voter et je ne garde pas mes pieds dans le même sabot pour battre le pavé, mais je trouve que la situation est très périlleuse et que comme le disent Diogène, Carlo et d'autres la question européenne est au coeur de ces échecs. Attention à l'illusion lyrique, l'Europe actuelle est une machine à détruire tout ce qui avait été établi comme propriété collective y compris dans le système capitaliste par le compromis du programme du CNR et à empêcher sa reconstitution. Suffira-t-il d'attendre démocratiquement qu'une autre Europe surgisse par des votes pour qu'elle devienne sociale ? J'avoue que cela m'est incompréhensible. La confusion entre Propriété publique des services publics et délégation de services public à des firmes privées concurrentes me paraît le fond même de la construction européenne. Je crains que ce soit cela qui se cache derrière les votes incroyables des pays méditerranéens pourtant avertis, habitués aux luttes, les gens soe sentent ligotés et n'en veulent pas de ce système. La liquidation du droit du travail,ici, en Espagne, ailleurs en Europe est un effet voulu et conscient de cette Europe. Peut-il y en avoir une autre, sans refondation totale et pas par un simple changement de majorité?

  23. Fabien-20e dit :

    Les élections en Italie ont été marquées par la déroute, des forces politiques traditionnelles soutenant peu ou prou les mêmes politiques d'austérité. Cela inclut Monti, le favori de l'oligarchie, dont la coalition de centre droit a été balayée. La colère saine et légitime des italiens s'est manifestée de façon particulièrement spectaculaire. Mais hélas, elle ne semble pas avoir trouvé de débouché politique cohérent et porteur d'espoir. L'insaisissable Grillo neutralise un quart des voix, dont on peut douter qu'elles servent à la contestation et au renversement de l'ordre néo-libéral.
    Notre gauche, a-elle, malheureusement, été une nouvelle fois balayée. Il y a de quoi s'interroger sur ces échecs à répétition dans un pays dont le parti communiste fut longtemps un des plus puissants d'Europe. Nous n'aimons guère la personnalisation du débat politique. Pour autant, on peut se demander si un tribun de la trempe d'un Jean-Luc Mélenchon n'aurait pas permis à nos amis italiens d'éviter ce désastre. Nos camarades semblent par ailleurs empêtrés dans cet incompréhensible jeu d'alliances en perpétuelle évolution que leur impose le système électoral. L'Italie des Valeurs, prenant un virage à 180 degrés, est passée du centre-droit (ses élus étaient affiliés aux libéraux au niveau européen) à la gauche alternative. Mais la greffe n'a pas pris, et on voit bien qu'électoralement, 2+2 peut très bien ne faire qu'1... La "Révolution Civile" dénonçait la corruption. Mais à ce jeu, l'agitateur populiste Grillo a mieux su capter la lumière!
    Dans ce paysage politique bouleversé, l'instabilité politique à court terme n'est pas aussi certaine qu'on le croit. Les coalitions Bersani, Monti, et dans une moindre mesure Berlusconi ne sont-elles pas d'accord sur l'essentiel? On a déjà vu que ces forces politiques savaient fort bien se mettre d'accord, comme l'a montré leur soutien au gouvernement technique de Monti. On peut compter sur les milieux d'affaires pour faire pression en ce sens sur les forces politiques traditionnelles, qui leurs prêtent toujours une oreille attentive.
    Pour ce qui est de Grillo, on verra ses amis à l'oeuvre dans les prochains mois. Et à mon humble avis, les progressistes naïfs qui se sont pris d'affection pour ce mouvement auront de drôles de surprises... Je crois Jean-Luc Mélenchon trop fin pour se faire la moindre illusion sur ce mouvement. Mais sans doute escompte-t-il que du chaos que crée Grillo surgisse surgisse l'espoir. Pari dangereux, tant on sait que des forces destructrices sont à l'affut, en Italie comme ailleurs. La décomposition du système politique italien peut déboucher tout autant sur une épouvantable régression que sur le renouveau espéré. Quoi qu'il en soit, l'ordre ancien est bien mort. On le regrettera pas, mais préparer la suite nécessite une vigilance constante.
    Jean-Luc Mélenchon a dit qu'il était inutile de critiquer ici Grillo, disant en substance qu'il ne soutenait pas ce personnage mais se contentait de saluer la mobilisation populaire qu'il suscite. J'espère que notre ami webmestre me pardonnera mes entorses à cette consigne... Car je tenais vraiment à dire mon inquiétude et ma tristesse de voir tant de camarades succomber aux sirènes du mouvement 5 étoiles. Je sais que Jean-Luc Mélenchon a toujours misé sur l'intelligence de ceux qui le soutiennent dans ses combats. Mais un peu de pédagogie est parfois bien utile... De toute évidence, les aspects dangereux de la démarche de Grillo ne sont pas évidents pour tout le monde. Et ils ne le deviendront pas plus tant que le sujet n'aura pas été abordé ouvertement.
    Ne croyons pas que tout cela ne nous concerne pas. L'Italie est si proche de nous à tous points de vue. On ne peut hélas exclure que, chez nous aussi, un bateleur démagogue utilise son incontestable talent pour détourner la légitime colère populaire.

  24. Antraigues dit :

    Bouyge Michèle (15), robert (41)
    Pour faire avancer notre révolution citoyenne, il est indispensable de se désintoxiquer du lavage de cerveau permanent qui veut nous imposer le fatalisme et donc l’immobilité. Je ne suis pourtant pas un grand optimiste de nature, mais il faut replacer les faits dans leur contexte : Rivoluzione civile existe depuis 1 mois et demi seulement, il réalise 2,45 pour cent, ça n’est pas si mal. Syriza existe depuis 2004 et a réalisé 27 pour cent aux élections de juin 2012, devenant la première force d’opposition en Grèce. Les choses n'évoluent pas du jour au lendemain.

  25. tchoo dit :

    Il est toujours assez savoureux de lire les conseils de certains pour Jean Luc d'aller ou de ne pas aller dans telle ou telle émission télé (d'ailleurs si on lit bien, au vu des critères énoncées il n'y en a aucune qui le mérite), comme si il ne nous avait démontrer jusque là combien était grande sa maitrise des fonctionnent des journalistes qu'il a en face.
    On peut, effectivement déplorer tout les travers que ces émissions véhiculent, tout le parti pris éhonté des journalistes intervieweur, mais qui en fait sont là que pour leur propre gloire, mais dans notre paysage médiatique actuel, elles sont un passage obligé, le tout étant de ne pas être dupes, de ne pas se laisser manipuler et de pouvoir dire ce que l'on a dire. Exercice dans lequel excelle Jean Luc Mélenchon, qui d'ailleurs de temps en temps fait des émules parmi d'autres hommes ou femmes politiques qui se rebiffent aussi parfois face à l'ineptie des questions ou des attitudes de ceux qui sont chargé de nous informer.
    Pour la réforme des rythmes scolaires, il y a en effet vu de l'extérieur une certaine incompréhension de l'hostilité des enseignements ou des parents d'élèves, qui réclament par exemple la gratuité des activités péri-scolaires, alors qu'elles ne le sont pas aujourd'hui et que la réforme Peillon va réduire puisque une demi-journée sera consacrée à l'école et non plus libre pour ce genre d'activité. Parents et enseignants ne font-ils pas là preuve d'un égoïsme coupable oubliant le bien-être des gosses?

  26. vert pomme dit :

    La question qui se joue sur l’école, c'est que c'est une attaque de l'Europe libérale sur l’école publique française, comme NDDL est une attaque du libéralisme (Vinci) du profit contre la démocratie et le droit des citoyens à garder leur outil de travail, là la terre, ailleurs leurs usines. Je pense qu'il s'agit d'affamer les peuples pour briser toute résistance. Nous sommes prêts. Lucides.

  27. Charlus dit :

    Bepe Grillo attire les foules en disant « tous dehors». Cela montre seulement que ce slogan peut convenir à tout le monde et n’importe qui. Cela ne prouve pas que c’est un bon mot d’ordre pour nous.
    Vouloir chasser tout le personnel politique de l’ancien régime, ça veut dire quoi ? Tous les anciens ministres ? Pauvre Marie-Georges, pauvre Jean-Luc !

  28. Sophie Clerc dit :

    Si les Italiens ne votent pas pour la vraie gauche, c'est parce qu'ils ne sont pas informés. La finance réussit à empêcher l'information. Quelques phrases et indications claires doivent absolument tomber sous les yeux de monsieur et madame tout le monde, tel est l'enjeu. Le FN est beaucoup plus malin : il diffuse des idées simplettes. Je n'aurais rien contre le fait que le message clair, mots d'ordre compris, figure sur mon papier le plus quotidien. Ce message doit percer les murailles dressées par les puissants pour dérouter la population. Il ne faut pas laisser le monopole de la simplicité - de la simplification - à l'extrême-droite. Dans le chaos de l'information, le sauvetage passe par trois phrases claires répandue par millions.

  29. marcopolo dit :

    S'il faut tirer quelques leçons des élections en Italie, la première, de loin la plus importante, est le rejet de Monti, alias Goldman Sachs, alias politique-austéritaire-de-Bruxelles. Ensuite l'offre politique des autres mouvements et partis sont sans perspectives réelles, d'où ces votes éparpillés. Une particularité sur laquelle il faut maintenir notre attention c'est l'effet Grillo, il peut provoquer un sursaut, mais on ne sait pas de quel côté (intéressant de savoir qui a voté pour lui), mais Grillo devra à partir d'aujourd'hui subir l'épreuve de vérité et comme il n'a rien à offrir de concret, la bulle chewing-gum va lui éclater à la figure. De toute façon, l'éclairage politique pour les Italiens est plutôt...sombre. D'un parti communiste autrefois le plus important d'Europe et maintenant réduit à un émiettement dramatique dont on n'a pas fini de mesurer l'importance, le réveil Italien se fera probablement dans la douleur. Mais il faut avancer et l'accouchement de Révolution Civile est trop récent pour porter ses fruits...il faut démarrer quelque part même si on peut trouver discutable la campagne que la mouvement a fait, je crois que ce mouvement est le seul porteur d'espoir. Après tout rappelons-nous la naissance du Front de Gauche, même si la comparaison avec l'Italie n'est pas tout à fait juste.

  30. J-jour dit :

    "Car je tenais vraiment à dire mon inquiétude et ma tristesse de voir tant de camarades succomber aux sirènes du mouvement 5 étoiles.(...)De toute évidence, les aspects dangereux de la démarche de Grillo ne sont pas évidents pour tout le monde. Et ils ne le deviendront pas plus tant que le sujet n'aura pas été abordé ouvertement."

    Bien d'accord avec vous, @Fabien-20ème. Ca me paraît important de porter cela à la lumière de la raison.

  31. jean ai marre dit :

    @ 78 Charlus dit: " Bepe Grillo attire les foules en disant « tous dehors»".
    @ 79 Sophie Clerc dit: " Le FN est beaucoup plus malin : il diffuse des idées simplettes".

    Nous, la vraie Gauche, celle qui croit au changement par les urnes, respectueuse des institutions, rêvant d'une éducation politique populaire critique, sommes pris entre deux raisonnements. Celui où la révolte, la grande houle de fond sera puissante pour renverser cette Vème pour tout reconstruire et celui où la confiance envers le politique est tellement écornée que finalement Beppe Grillo, nous est sympathique. Le " tous dehors, tous pourris" ne nous dérange pas.
    Hollande dans l'état actuel de sa politique et avec son entourage ne tiendra pas 5 ans. Comment faire pour les virer, ces pourris, tous pareilset remettre de la confiance dans les hommes politiques ?

  32. Denis F dit :

    Je rejoints beaucoup de commentateurs, ils se reconnaîtront dans mes propos, pour ma part les élections italiennes montrent s'il en était nécessaire le rejet de l'Europe par les peuples, rejet tellement inscrit dans les têtes, ne nous a t-on (les politiques) pas suriné pendant des années que la faute à la dégradation des conditions de vie était la cause de Bruxelles, ne nous a t-on (toujours les politiques) pas rabâché que les lois iniques votées à l'encontre des français(es) était le fait obligatoire de Bruxelles, je pense que tout à chacun s'en souvient et cela ne date pas d'hier, cela fait des dizaines d'années que nous subissons ces lamentations hypocrites, et ces lavages de cerveaux systématiques, ce fût un travail de longue haleine qui aujourd'hui porte ses fruits, et vous pouvez vous en offusquer tant que vous voudrez rien n'y changera, le mal est fait ; croyez moi ce n'est pas par les urnes de manière républicaine que ce réalisera le changement, mais bien par la rue et le sang qu'une révolution s'installera, c'est en tout cas ce que souhaite les gens qui veulent mettre à bat le capitalisme financier, et c'est aussi ce à quoi se prépare l'oligarchie et ses chiens de gardes UMP/PS en mettant la peste brune en état de contre révolution.

    Aussi que les Beppe Grillo, Le Pen est autres arnaqueurs aient bien compris l'attente populaire, là rien que de très normal, leurs slogans simplistes conviennent parfaitement aux lobotomisées que sont les populaces de TV1 ou TF1, le drame réside dans le fait que ces gens là sont majoritaires dans nos pays latins, donc pourquoi s'étonner du succès certains de ces arnaqueurs, si nous n'adoptons pas le même profil populiste pour pouvoir gagner par les urnes, alors c'est que vous êtes entièrement d'accord avec ce que je viens d'écrire dans le paragraphe précédant, je ne vois malheureusement pas d'autres alternatives pour vaincre inéluctablement le système actuel, et mettre l'oligarchie à bas.

  33. Sophie Clerc dit :

    @Jean ai marre 12 h 10
    Vous m'aurez comprise - je n'approuve en rien le FN. Et je ne préconise en rien les idées simplettes. Mon seul sujet est le canal de communication. La finance brouille ce canal pour obtenir une population désorientée. On appauvrit la population à l'extrême pour qu'elle n'ait plus la force de s'informer, et on coupe la communication. Voyez les silences de la presse. Pour permettre tout ce que vous dites, dont le changement par les urnes, il faut réussir à percer, à permettre même à un esprit fatigué de tomber sur le message, la clé, qui lui indique la sortie. C'est tout ce que je dis.
    Les interviews de J-L Mélenchon vont brillamment dans ce sens. Tout ce qui se fait, cet immense effort au FdG, est le fundus fantastique. Encore faut-il atteindre la masse, des ouvriers notamment. Le canal entre le trésor et les votants. Une information simple, éclairante, de masse. De masse. C'est ça qui fait défaut. Parce que les canailles sont parvenues jusqu'à présent à empêcher l'information des masses.

  34. r.B dit :

    Je lis régulièrement les billets de Jean-Luc Mélenchon. J'y trouve beaucoup d'informations - que les média dominants se gardent bien de donner - un éclairage remarquable du contexte politique actuel et une pertinence rare. Je regrette seulement que J.L.M. prenne parfois ses désirs politiques -que je partage- pour la réalité. Ainsi par exemple ses dernières vaticinations sur Canal+ où il annonce le probable retour de la gauche non social-démocrate à la chambre des députés et peut-être au sénat italien. Le résultat n'est pas celui attendu... A certains moments, J.L.M. pense si vite qu'il en perd les pédales, au risque de passer pour un matamore. Voilà un défaut qui mériterait d'être corrigé. Très fraternellement.

  35. Antoine dit :

    Bonjour M. Mélenchon, et tous les autres, qui venez lire ce blog.
    Je n'ai pas l'habitude d'être en désaccord avec vous, et comme le point de désaccord est sur la percée de Beppe Grillo en Italie alors je tente quand même de vous écrire via ce blog.
    Je ne comprend pas comment vous pouvez dire que vous ne soutenez pas Beppe Grillo en Italie. La percée de son mouvement est considérable, il s'agit d'un artiste qui s'est reconverti dans la politique, et qui prône des valeurs de gauche (instaurer un smic à 1000 euro, un référendum sur la zone euro, qui sont, à mon sens une conviction de gauche, puisque ce pays a été asservi par l'euro de Bruxelles, il est donc légitime qu'ils veuillent s'en débarrasser). Depuis quelques jours j'entends "le méchant Grillo", le "populiste", "qui n'a pour seul but l'élection, renverser la classe politique italienne pour la contrôler", bref, autant d'affabulations en tout genre, histoire de nous montrer que les gens qui se réveillent son les plus dangereux. D'autant que je me souvienne, les médias français vous ont traité de populiste, de méchant et tout ce qu'on voudra, alors je me doute que vôtre non-soutient est mu par autre chose que cette campagne de diffamations orchestrée par le pouvoir en place en Italie. Alors quoi? Ne préconise-t-il pas un accès à l'information par tous, une suppression de la publicité dans les journaux, un libre accès à internet, une politique plus portée sur l'écologie, avec une réduction de 10% de la consommation d'énergie sur les bâtiments publics ? Tout ce que je vois, c'est un gars qui contre toute attente est porté par les électeurs vers le pouvoir, sans pour autant qu'il utilise les mécanismes habituels, à savoir les médias.
    J'espère avoir une réponse, parce que je dois dire que je suis assez choqué de ce que vous avez écrit. Nous devons nous serrer les coudes en Europe, sinon nous laissons l’extrême droite passer.
    Merci, bonne journée
    Antoine, étudiant en musicologie

  36. Amende honorable dit :

    A la fin de votre combat dans l'arène face à cette crécelle bien dressée de Lapix, vous annoncez, mr Mélenchon, que vous n'amnistierez pas les responsables de délits routiers et que cela ne constitue pas à vos yeux un sujet d'importance face aux condamnations prononcées contre les grévistes. Or, il me semble au contraire que la politique menée à l'encontre des usagers de la route est un sujet de première importance aux yeux de très nombreux français et particulièrement celles et ceux qui sont des professionnels de la route, car les mêmes dérives, excès et pressions financières auxquels les français ont été soumis dans tous les domaines par le précédent gouvernement comme par l'actuel se retrouvent dans la politique ultra répressive menée contre les usagers de la route. Diminuer la mortalité routière en renforçant la prévention et en sanctionnant les comportements dangereux est une bonne chose, utiliser le permis à points et la multiplication des radars comme un impôt sauvage frappant aveuglément le peuple et accroissant la misère sociale est insupportable. Un petit sondage interne viendrait probablement étayer mon propos...

  37. Emphatie dit :

    Pour revoir Jean Luc invité ce matin du Grand 8 sur D8

  38. Barachois dit :

    @Antoine 13h35
    Cet article de notre camarade, paru dans Mediapart à propos de Beppe Grillo, incite au moins à une certaine circonspection.

  39. cerise verte dit :

    @tous
    Pourquoi êtes-vous si méfiant envers le mouvement 5 étoiles ? Comment se faire une opinion claire ? Quand on voit comment est traité le Front de gauche je doute de pouvoir me faire une idée dans les journaux. Qui sont les colistiers, leurs propositions ? Beaucoup de gens de la société civile il parait.

  40. Karine dit :

    Toujours aussi formidable de vous lire. Merci pour ces textes qui nous éclairent chaque jour davantage.
    Action citoyenne à signaler à Annecy (ville où il est pourtant difficile de trouver des partageux), "Danger, Non à l'accord MEDEF", débat avec la CGT et Me Paul Darve Bornoz, avocat spécialisé en droit du travail, lundi 4 mars à 19h salle Pierre Lamy à Annecy.

  41. teresa dit :

    La Comedia dell'arte à haut niveau ce Beppe Grillo-Pantalone ! Il a su jouer sur les déceptions et les désaccords à gauche et à droite, comme le FN en France et ailleurs. Les médias l'ont laissé tranquille c'est pourquoi 25 % des voix, ce que nous aurions pu faire avec vous après La Bastille. Seulement ce fut le déclic pour nous désorganiser. Les affaires mafieuses avant tout. L'arbre qui cache la forêt, et cela a bien fonctionné ! Vous étiez plus dangereux que lui. Beppe n'a pas nos structures démocratiques et sera moins dangereux pour le capital qui va l'utiliser, soyons en certains. Mais pour la Rivoluzione Civica : si !
    Ce qui est certain, c'est une montée agressive du désespoir qui monte. A nous de l'endiguer.

  42. Poncet dit :

    "Nous affirmons vouloir changer l'Europe mais les électeurs entendent "ils continuerons" avec ce mauvais cheval. Une sorte de sagesse populaire qui pressent que pour améliorer l'Europe, il faudrait d'abord en sortir pour la reconstruire."

    Il y a du vrai. En fait, il sera inutile de perdre son temps à une telle manoeuvre ("d'abord sortir"). Il faudra la reconstruire en parallèle, tout simplement, en faisant comme si l'autre n'existait pas, ou plus. Elle nous exclura de ses rangs quand il sera trop tard -pour elle.

  43. Genialle dit :

    @Barachois
    Merci et je suis complètement ok avec cet article. Oui ce monsieur est inquiétant. Surtout quand on connait l'histoire de l'Italie. Et comme dit Jean-Luc Mélenchon, les FdG Italiens n'ont pas fait leur boulot. Dommage. Mais il faut faire attention aux dérives populistes qui se terminent, souvent, par un fou qui tient les rennes du pouvoir. Je suis perplexe et mal à l'aise.
    Courage à tous.

  44. Poncet dit :

    Barachois, Genialle
    Vous vous méprenez. L'article de Marie Morisset est hors sujet. Beppe Grillo ferait il une politique de gauche, ou de droite ? De droite, certainement. Même pas une politique fasciste. Il se ferait promener par les classes dirigeantes italiennes, comme un "bleu" de la politique qu'il est, et ferait sans doute du Mario Monti avec de faux airs de pitre.
    La question est, comment interpréter le fait que 25% des italiens aient voté pour lui ? Comment "exprimer consciemment le mouvement inconscient des masses" ? C'est tout. Il me semble que le billet de Jean-Luc est parfaitement clair là dessus.

  45. carlo dit :

    @ Barachois
    Pour "notre camarade", Beppe Grillo "défend des idées de droite et d'extrême droite" et il en veut pour preuve, entre autres choses certes,... "son refus de l’euro".
    C'est bien là, en tout cas, son principal défaut aux yeux de toutes ces « belles personnes » qui fréquentent les salles de marché et/ou les salles de rédaction du Nouvel Observateur, Libération, BFM TV. Or, ce que beaucoup comprennent désormais, c’est que le projet européiste est incompatible avec une politique économique authentiquement de gauche.

    @ J-Jour
    « De toute évidence, les aspects dangereux de la démarche de Grillo ne sont pas évidents pour tout le monde. »
    Et pourtant les médias n’ont pas manqué de les mettre en évidence. C’est même le moins qu’on puisse dire.

  46. rayana dit :

    Puisqu'on n'en parle quasiment pas, je me permet de rappeler aux camarades parisiens (et aux autres s'ils le peuvent) demain, 13h, rue Tournon devant le Sénat, manif pour l'amnistie des syndicalistes et des associatifs. C'est très important car une victoire sur le sujet serait le premier recul du gouvernement face à une proposition du Front de gauche (et même des socialistes il n'y a pas si longtemps). De plus ce n'est que justice de défendre ceux qui sont en première ligne dans les luttes. Tous nos représentants seront sur place. Faisons chauffer les godasses ! On lâche rien !

  47. jean ai marre dit :

    @ 83 Sophie Clerc
    Bien sûr que je vous ai compris et même parfaitement. Vous soulignez la chape des médias, bloquant l'information et dans cette situation " Encore faut-il atteindre la masse, des ouvriers notamment". Un bémol, pas que des ouvriers.
    D'ailleurs sur la façon dont l'éducation peut se faire et atteindre la masse, Jean-Luc nous dit dans ce billet : "Notre futur n’est pas possible sans que le grand nombre se soit lui-même éduqué et entraîné au mouvement. Les marches que nous devons organiser ont lieu le dimanche, en famille, avec tout ce que ces mots impliquent. Nous avons davantage besoin de cela que de meetings formels"
    Plus simplement allons rencontrer les grévistes sur leur lieu de travail et en parler autour de nous.
    Il est temps de comprendre que le phénomène révélé par l’affluence populaire est la matière première de la ligne de la révolution citoyenne et non un embarras. Les gens ont assez de bons sens pour comprendre que pour changer de monde il faut d’abord chasser tout le personnel politique de l’ancien régime.

  48. Menjine dit :

    @Antoine
    Il est bien évident que Grillo n'est ni un fasciste ni un nationaliste de la ligue du nord. Sa percée est remarquable. Vendola, communiste, Président de la région des Pouilles vient de dire que "discuter avec Grillo est notre devoir" (vidéo sur le site du journal La Repubblica.it, en italien). N'empêche, comme le mouvement des indignés et d'autres mouvements "émergents" en Espagne ou ailleurs, il y a quelque chose qui est inquiétant à la fois par le "spontanéisme" et l'individualisme revendiqué. Mon inquiétude actuelle porte moins sur le fait qu'ils aient obtenu plus d'un quart des électeurs que sur le fait que les diverses consultations électorales dans les différents pays européens locales comme nationales ne laissent pas entrevoir de progression, ni de propagation (mais au contraire un refus) des solutions élaborées par les partis du groupe de la gauche européenne, que ce soit en Allemagne aux élections des lander Die Linke recule, que ce soit à Chypre,en Italie, en Espagne lors des dernières locales en Catalogne et ailleurs comme en Grèce où les propos de Syrisa aux USA "Je ne suis pas dangereux" résonnent étrangement pour qui a entendu Hollande en Angleterre il y a dix mois.En France chez nous c'est préoccupant car malgré l'union, la personnalité exceptionnelle de notre dirigeant, nos partis aguerris et combattifs, nous n'obtenons pas l'adhésion active de notre peuple. Bref, je regarde les élections italiennes comme un symptôme d'un défaut d'adéquation de notre part à la situation concrète. Je pense, cela c'est mon analyse personnelle, que c'est surtout sur l'Europe,ses effets que cela coince, la question de la rupture ressurgit, nous donnons l'impression de chercher à l'éviter par d'autres ouvertures comme le projet méditerranéen, l'éco-socialisme mais ces perspectives à mon avis ne passeront pas tant qu'elles seront vues comme des stratégies d'évitement de la question européenne. Les peuples ne suivent pas,votent autrement,au plus petit niveau, dans l'individualisme caritatif et autosuffisant.

  49. Willy du Sud-Est asiatique dit :

    Le grand marché transatlantique fait partie d'une stratégie globale des Etats-Unis pour continuer, autant qu'il est possible, à faire payer leur crise au reste du monde. Ce n'est pas anecdotique ou second par rapport aux stratégies régionales ou nationales des droites et autres sociaux-libéraux, mais central. Les Etats-Unis font de même dans le Pacifique avec le "Partenariat trans pacifique" (trans-pacific partnership) qui rassemble déjà 10 pays plus les Etats-Unis et dont ls négociations secrètes ont commencé avec 4 petits pays en 2005 (Chili, Nouvelle-Zélande, Brunei et Singapour) (voir le site). Ces accords font partie d'une stratégie plus large, également politique et militaire notamment pour isoler la Chine et d'autres pays qui, sous la pression des mouvements sociaux commencent à augmenter les salaires minimum (Thaïlande: +40% cette année! par exemple) et mettre en place des protections sociales (santé et chômage).

  50. Denis F dit :

    @ 92 Poncet dit: 26 février 2013 à 15h36
    "… La question est : comment interpréter le fait que 25% des italiens aient voté pour lui ? Comment "exprimer consciemment le mouvement inconscient des masses" ? C'est tout. Il me semble que le billet de Jean-Luc est parfaitement clair là dessus."

    Permettez moi de ne pas être d'accord avec votre certitude, notre hôte n'a aucune religion établie dans ce domaine, ou alors cela signifie que je ne sais plus lire depuis plus de 3 ans que je lis chaque semaine les billets de Jean-Luc Mélenchon.
    La politique de la chèvre et du choux n'a jamais fait recette bien longtemps, et fort heureusement au Front de Gauche nous l'avons abandonné, sauf peut-être quelques nostalgiques ou mangeurs de gamelles tel que Dartigolle, porte parole du PCF, qui ferait mieux de tourner sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir, aurait-il peur pour son poste de conseiller municipal à Pau le jeune homme ?
    25% des italiens ont voté pour Beppe Grillo, comme 35% de français auraient voté pour Coluche s'il s'était présenté ! Ces amuseurs tout comme la rigolotte en chef du FN "la Marine" assènent des vérités premières pour ne pas dire primaires, ils ont pour seul programme quelques slogans simplissimes compréhensibles par les masses lobotomisées de TVUNO ou de TF1. Eux ont compris qu'il ne faut pas éduquer le peuple, mais se mettre à sa portée.
    Tant que nous ne ferons pas la même démarche nous resterons avec nos 3 ou 6% aux élections quelles qu'elles soient. Sinon comment expliquez vous les 11% des présidentielles, ce n'est en aucun cas le programme "l'humain pour tous" qui à entraîné ces votes mais bien les quelques slogans tribuniciens (populistes) ainsi que la fureur de Jean-Luc Mélenchon. De ça je suis convaincu, relisez mon commentaires précédant (n° 82) vous y verrez narré une autre possibilité.


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