10mar 13
Quelle semaine ! J’étais censé prendre du repos. Ça devait être une semaine de vacances après tant de jours et semaines sans pause. Certes, la coupure de la présence à la manifestation du 5 mars contre l’accord "made in MEDEF" m’interdisait l’escapade prévue. Puis ce fut aussitôt la séquence du décès de Chavez et le deuil qui n’est sûrement pas un repos pour l’esprit, surtout quand il faut le vivre sur fond de polémiques qui sont autant de violences psychologiques. Cette note a été rédigée d’une traite. Cela représente encore plusieurs heures d’un travail intense. Je ne me plains pas. Mon époque est en feu. J’y ai ma part. Notre génération politique, tous âges confondus est appelée à jouer un rôle dont on lui avait désappris les grands gestes. Il faut récupérer le savoir utile en se jetant dans l’action. C’est la meilleure école.
La semaine citoyenne.
Le décès de Chavez est ce que nous n’avions pas envie de prévoir. Tout fut donc mis en branle dès que mes vérifications me permirent de tenir la nouvelle pour certaine. Tard. Dans ces circonstances toute notre équipe a joué au coude à coude. Organiser dans la nuit le programme et les moyens matériel du rassemblement au pied de la statue de Bolivar et le programme de la journée vous donne ensuite bien petite mine à l’heure de parler au point de presse. Mais le magnifique sens du moment et du combat acquis en quatre ans par notre petit parti audacieux donna à fond. Tout fut parfaitement mené. Nous avons tout pris sur notre dos, tout organisé, tout payé et en même temps rassemblé toute l’autre gauche, tous ses drapeaux.
A Paris, vers où se tournaient les regards, nous étions au moins six cent dans la rue, selon ce que m’en dit Krivine qui observa la scène avec meilleur œil que moi pour compter et me dit qu’il voyait entre cinq cent et mille personnes. Tous les ambassadeurs des pays du cône sud étaient là avec les délégations militaires de leurs pays. Et je ressentis l’immense orgueil de savoir que nous venions de réussir la plus importante manifestation de solidarité avec les Amériques depuis les années de plomb, en plein cœur bourgeois de Paris, un soir de semaine sous la pluie froide tombant du ciel et les flots d’ordures des médias. Et à Lyon, Toulouse, Marseille les organisations locales du parti ont réalisé elles aussi des rassemblements.
Question d’affection vis-à-vis de nos camarades latinos américains ? Oui, sans aucun doute et cela compte, ô combien pour eux, je le sais. Mais c’est aussi un moment d’apprentissage et d’éducation ici pour la génération qui doit apprendre à marche forcée tout sur tout, et surtout à subir les déferlantes de boues médiatiques sans se laisser détourner des tâches à accomplir. A la semaine de travail quelle qu’elle soit, et aux obligations de la vie, ajouter les déplacements et tâches collectives, réagir vite, fort et juste, pas seulement en faisant des phrases et des postures, n’avoir peur de rien ni de personne, est un entraînement qui met les nerfs à rude épreuve. Il le faut pourtant impérativement avant les événements dans lesquels tous nous serons bientôt impliqués ici même. Et ne compter que sur soi-même. Car bien sûr, pas un socialiste à l’horizon ce soir-là. Je ne pense pas aux affreux droitiers qui sont dorénavant la substance de cette organisation. Mais où est passé la « gauche » du parti socialiste ? Toute à ses calculs et jeux de billards à douze bandes, absente du débat de l’amnistie au Sénat, elle est aussi absente de la solidarité internationaliste de base ! Quel néant ! On va voir ce qui leur reste dans le ventre au moment du débat sur l’ANI.
Car sur tout le fond de scène la température monte. La caractéristique de l’épisode en cours se confirme. C’est dans les entreprises privées que se répand l’insurrection morale contre le système. Elle prend une dure tournure physique depuis que Valls a fait crever un œil à un sidérurgiste. On approche des lignes de résistance les plus profondes du pays. La semaine sociale a été rude. La manifestation des Goodyear, l’occupation du siège de l’UIMM par les PSA, tout cela manifeste un ton nouveau. Les plus durement frappés servent d’exemple aux autres. Je sais très bien que le rapport de force semble tellement dégradé ! Le MEDEF est absolument déterminé. Les grands patrons ont tout réussi au cours des cinq dernières années politiquement tant avec Sarkozy qu’avec Hollande. Et ils se sont copieusement récompensés en augmentant leurs salaires de 25 % sur la période. Sans tirer un coup de fusil, ils ont obtenu la conversion publique du nouveau président à leur maudite politique de l’offre et le droit de rédiger la loi. C’est l’âge d’or ! Le MEDEF peut compter en permanence sur un gouvernement mort de peur devant lui. Un gouvernement qui se met minable et ridicule tout seul dans des épisodes comme celui d’Arcelor et prend à revers les salariés en répandant lui-même l’esprit de résignation. Il peut compter sur un maintien de l’ordre violent et cruel avec l’ouvrier, organisé par un ministre qui construit sa carrière et son ambition sur cette méthode. Il peut compter sur des élites hallucinées qui ne comprennent rien à ce qui est en train de mûrir dans le ventre de la société. Elles sont prêtes à payer n’importe quel prix médiatique pour parler de tout ce qui peut permettre de passer à côté de la réalité terrible et destructrice qu’elles ont approuvée et qui ravage désormais toute la société européenne.
Pour autant, loin de marquer des points les puissants de tous poils perdent chaque jour, chaque heure, l’essentiel de leur force, c’est-à-dire le consentement du grand nombre à l’ordre établi. L’énergie populaire se concentre à proportion même du fait que son conservatisme spontané est frontalement agressé par un système qui lui nie tout droit à quelque stabilité ou espérance que ce soit. Parce que le respect de soi, le sentiment patriotique, la décence des ambitions, sont des vertus désormais inconnues à ces étages élevés de la société, cela se voit, se sent, se devine de tous les points de l’horizon social où l’on tire le diable par la queue, à tous les niveaux de la société. C’est vrai en France et partout dans l’Europe méditerranéenne. Jusqu’aux mollassons de Slovénie qui sont à leur tour engagés dans des révoltes citoyennes. La semaine passée un million et demi de Portugais défilaient à leur tour en « marées citoyennes », comme en Espagne une semaine auparavant. Pour ce qui me concerne, tout se passe comme prévu et la suite sera de même. Le pronostic et la ligne stratégique contenue dans le slogan « Qu’ils s’en aillent tous », tiré de l’étude des leçons de la vague démocratique en Amérique latine, qui a guidé ma campagne présidentielle, sont confirmés dans toutes les langues de l’Europe du sud. « Ouste ! Tous à la maison ! » en Italien, « Allez-vous en tous ! » en grec, « Tous dehors ! » en espagnol et ainsi de suite après « Dégage ! » en Tunisie et en Egypte. Le contenu « citoyen » de la révolution qui a commencé est avéré, assumé, revendiqué par les mouvements populaires de tout l’arc méditerranéen. Ils signalent un degré de conscience politique bien plus élevé que le déplorent les puristes « vieux gauchiste » qui pointent l’absence de revendications « socialistes » dans les mouvements de masse actuel. En effet, ce mouvement postule que la difficulté sociale, celle qui déclenche ces mobilisations, a une racine et une solution politique. L’étendard de « l’intérêt général », brandi dans les marées citoyennes, épouse tous les terrains de la vie en commun : éducation, santé, honnêteté des gouvernants, démocratisation des institutions. C’est donc bien davantage qu’une simple compilation de revendications catégorielles exaspérées à laquelle il faudrait injecter de l’extérieur de « la conscience politique ». La question du pouvoir, c’est-à-dire « qui décide » rejoint spontanément une seconde : « pour quel but et au nom de qui ». La transcroissance insurrectionnelle de la révolution citoyenne repose sur ces mécanismes simples de la conscience spontanée du grand nombre.
La France abaissée par ses médias et son président.
Le décès d’Hugo Chavez a permis de constater que la lutte de classe continue jusque dans les tombes. Les médiacrâtes français nous ont encore couverts de honte aux yeux du monde progressiste latino-américain par le type de traitement de l’information qu’ils ont assuré à cette occasion. Plus violents et haineux que les nord-américains eux-mêmes. La paresse, la vulgarité et la mentalité « bon blanc » qui regarde de haut les indigènes latinos s’est déchaînée. Quant à François Hollande il a été en dessous de tout, pire qu’on pouvait le craindre. Pris entre sa très, très, grande tendresse pour les nord-américains et son mépris de caste pour le populaire, il a rendu la France invisible et inaudible à un moment clé de l’histoire politique de l’Amérique latine. Une faute diplomatique majeure a été commise quand non seulement ni le président ni le premier ministre n’ont été présents à Caracas aux côtés des 35 autres chefs d’Etat et de gouvernement, mais non plus aucun des cinq ministres des affaires étrangères de notre pays. C’est le ministre des Dom Tom qui a fait le voyage. En voisin qui a vu de la lumière peut-être. Ses propos ont été consternants.
Dans les médias l’hyper sensibilité au thème de « l’amitié » pour le chef iranien, mille fois montrée du doigt, signalait bien le tropisme à l’œuvre. Sa présence, parmi 35 autres chefs d’état et de gouvernement et notamment tous ceux d’Amérique latine était mille fois surlignée. C’est presque comme s’il n’y avait que lui ! Cela soulignait bien l’obsession. La communauté juive de Caracas est loin d’en faire un tel cheval de bataille ! Mais depuis Paris, bien au chaud, comme la guerre des autres est jolie ! Pour les médiacrâtes atlantistes, il faut tirer sans cesse sur la cible. C’est de bonne guerre, nous faisons de même. Mais nous ne prétendons pas, nous, faire de l’information « indépendante » et « objective ». La difficulté de l’exercice de dénigrement, cette fois-ci, c’est évidemment qu’il s’agissait de tirer en plein cortège funèbre. Qu’à cela ne tienne. Mais obsédés par la guerre qu’ils mènent, les médiacrâtes passent à côté de l’événement. Peu importe que des millions de gens se mettent en mouvement, sur tout un continent, la peine au cœur : c’est le folklore local ! Peu importe que tous les pays du cône sud aient déclaré des jours de deuil national et que dans chaque pays des milliers de personnes se soient groupés devant les ambassades du Vénézuéla. Bref, l’attitude des médias français a signalé la profondeur des préjugés dominateurs d’une aristocratie corporative composée de petits blancs européo-centrés, enfants des bonnes familles. Dès lors tout l’événement passa au second plan après avoir été présenté sur un mode souvent méprisant et hautain. Il est significatif que ce traitement de l’information soit venu clore la séquence sur la « une » voyeuriste du « Nouvel Observateur » dans une persécution gratuite de DSK et la nouvelle « une » bovine de « l’Express ». Joffrin et Barbier sont les deux faces d’une même décadence morale, les deux symptômes fétides d’une fin d’époque.
Pourtant, pour tout le monde informé, ce lien de Chavez avec l’Iran est clair. C’est une affaire qui concerne les rapports de force dans l’OPEP. Hugo Chavez voulait se couvrir face aux grands démocrates « amis de l’occident » qui intriguent dans ce cénacle : Qatar, Arabie Saoudite, et autres joyeux drilles. Ceux-là appliquent la charia, enferment leurs femmes et payent des voyous armés, trafiquants de cigarettes et de drogue repeints en « islamistes », comme au Mali, sans qu’on les signale jamais comme des accointances honteuses pour ceux qui les fréquentent. Il est vrai qu’ils achètent des équipes de foot, des projets de banlieues, des armes et des journalistes mondains. Mais eux payent ! Pour truquer les informations en provenance du Vénézuéla, les agences d’influence ont donc de puissants relais, prêts à tout, dans les médias. On l’a constaté quand l’AFP-image avait fait un montage faisant croire que l’iranien et Chavez étaient d’accord pour organiser un bombardement de Washington.
Sans les réactions et interpellations des internautes le montage vivait sa vie sans rectificatif ! On a vu aussi le cupide Jean Plantu recommencer son numéro de chanteur à gage à la une du « Monde » dans le numéro annonçant le décès de Chavez. Pour toute épitaphe, il associa en effet avec grossièreté Chavez et Assad. Je forme l’hypothèse que cela aura été fait à la demande de l’ambassade du Qatar, puisque ce pays paye aussi les miliciens anti-Assad. On se souvient que le Qatar a versé à Jean Plantu 10 000 euros comme prix de « la liberté de la presse ». Rien ne signale mieux la confusion mentale de tous ces larbins de plume ou de crayon que le contexte dans lequel ils s’abandonnent à leurs frasques. Car peut-on oublier que le dessin de Plantu survient au moment où les fameuses « forces libres » de ces combattants anti-Assad armés par le Qatar viennent d’enlever des observateurs de l’ONU sur le plateau du Golan ? Le lieu, autant que le fait, souligne l’absurdité aveuglée de leurs admirateurs inconditionnels.
Bien sûr pour ma part je n’ai jamais été d’accord avec cette relation privilégiée du gouvernement du Vénézuéla avec l’Iran. Je l’ai toujours dit, et d’abord aux intéressés eux-mêmes, sur place. Mais je ne veux pas le dire aux côtés de n’importe qui. Les belles personnes et les médiacrâtes qui montrent du doigt les mollahs iraniens adorent, le reste du temps, les exploits d’autres religieux certes plus folkloriques mais tout aussi totalitaires. Je connais trop bien la manœuvre quand on m’interroge sur le sujet. Pour le griot médiatique qui pose la question, quand par hasard il sait vraiment de quoi il parle, il s’agit juste de continuer le travail de dénigrement en parlant de « l’amitié avec les iraniens ». Quoique je réponde, la mention prononcée sur un ton infamant aura été faite. Et si par-dessus le marché je réponds que je ne suis pas d’accord, le perroquet pourra conclure « même Mélenchon clame son désaccord ».
Mais le plus grave dans ce contexte est l’attitude adoptée par la France sous l’autorité du nouveau pouvoir. Car François Hollande a encore gâché une chance pour notre pays. Après la visite de Benoît Hamon à Caracas venu encourager la signature de contrats, le moment était parfait pour marquer les esprits politiquement. On sait bien combien le piteux tandem Hollande-Ayrault se sent éloigné d’Hugo Chavez. Mais faut-il beaucoup d’intelligence de situation pour comprendre le moment dans les relations bilatérales ? Personne sur place ne leur aurait demandé d’approuver le mort ! Il s’agissait plutôt de créer une relation nouvelle avec la nouvelle équipe au moment où celle-ci cherche ses marques. Comme d’habitude les deux « compères-pépères » ont dû peser interminablement le pour et le contre avant de décider de ne rien faire dans la mesure où cela permet quand même de faire plaisir aux Etats-Unis. Résultat : une faute diplomatique pour notre pays suivie d’un nouveau moment de honte.
Comme le note le communiqué de Raquel Garrido, porte-parole internationale du Parti de Gauche, les obsèques d’Hugo Chavez ont réuni 55 délégations internationales. Plus de trente chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement. C’est un événement considérable, jamais vu au Vénézuéla et en Amérique latine. Personne au quai d’Orsay ne semble l’avoir anticipé ni analysé à temps. Pire, l’insolence était la norme. A une camarade binationale qui appelle l’Elysée pour dire qu’elle n’est pas contente du niveau de la représentation française et de l’absence de François Hollande à Caracas, le palais répond que le président n’avait « pas programmé la mort d’Hugo Chavez ». Quelle fine plaisanterie ! A transmettre à ceux qui ont fait le déplacement ! Mais Hollande est-il si seul qu’il ne lui reste plus un seul des ministres dont c’est pourtant la charge de faire ce type de travail ? Pourquoi a-t-il désigné le ministre des Dom Tom pour représenter la France dans cette circonstance ? Quel est le sens de cette désignation ? Cela n’a été dit à aucun moment ni nulle part. C’est donc un double acte de mépris : pour les vénézuéliens et pour les domiens réduit au rôle de second couteau d’ostentation.
L’absence de Laurent Fabius est bel et bien une lourde faute diplomatique. Je ne le dis pas de mon point de vue politique en matière internationale. Je l’affirme du point de vue de la politique traditionnelle de notre pays. La France a toujours milité pour un « monde multipolaire » organisé. Or, les latino-américains fabriquent aujourd’hui, concrètement, ce monde multipolaire. C’est d’ailleurs le sens de l’hommage rendu à Chavez par le secrétaire général de l’ONU. La France aurait dû être à leurs côtés à Caracas, représentée par son premier Ministre, ou au moins par son ministre des Affaires étrangères ou tout du moins par l’un des quatre Ministres délégués aux affaires étrangères. Au lieu de cela, François Hollande a dépêché sur place son Ministre des Outre-Mers, dont le porte–feuille ministériel n’a strictement aucun rapport avec les relations internationales et la diplomatie. Le choix fait est un message politique de mépris et de provocation gratuite.
On aurait pu cependant se réjouir du choix de l’homme en l’écoutant d’abord parler. Car le ministre Victorin Lurel a ironisé à juste titre sur ceux qui ont traité Hugo Chavez de « dictateur ». Il a même déclaré : « Moi je dis, et ça pourra m'être reproché, (…) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'Homme ». Ici le caribéen parlait juste. Surtout quand il compléta : « Toute chose égale par ailleurs, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices ». C’était trop beau. Cela ne dura pas.
Le solférinien arrogant et méprisant a vite percé sous le masque de l’homme des Caraïbes. Comment a-t-il pu avoir l’audace de parler d’un mort sur le ton de la blague comme il a osé le faire devant le cadavre d’Hugo Chavez ? « Il était tout mignon (…), frais, apaisé comme peuvent l'être les traits de quelqu'un mort, on avait un Hugo Chavez pas joufflu comme on le voyait après sa maladie », a-t-il commenté. Quelle arrogance ! Quel mépris ! Quelle insulte ! Est-ce un genre qui est créé ? C’est le style monsieur petite blague qui devient celui de la France ? Doit-on se préparer à commenter la tête qu’aura « pépère » dans son cercueil le moment venu ? Devra-t-on alors commenter l’état de ses cheveux implantés et celui de ses rondeurs ? J’espère qu’à me lire vous ressentez un haut-le-coeur. Il vous enseigne ce que nous avons ressenti, nous les amis du Vénézuéla progressiste et d’Hugo Chavez comme personne humaine en prenant connaissance de ce qu’a été la parole de la France dans cette circonstance de deuil national.
Bref, cet événement, après tant d’autres, mais de façon si mortifiante du fait de son caractère ostentatoire et gratuit a continué à creuser le fossé qui nous sépare de ce monde des importants de notre pays. Nous nous sentons en exil dans notre propre pays. Les valeurs mises au poste de commande, les comportements, les priorités sont à des années lumières de tout ce à quoi nous croyons et sommes attachés. Ces funérailles étaient, au fond, peu de choses à consentir pour marquer une connivence maintenue avec notre idéal internationaliste. Le choix de François Hollande visait aussi à couper cette route-là comme les autres.
« Les fourberies de Sapin »
Une des grandes difficultés de notre campagne contre l’accord "made in MEDEF", c’est d’abord évidemment la complexité du texte. Expliquer, détailler, est long et souvent ingrat. Sans oublier qu’il faut déjà commencer par apprendre soi-même car nous ne sommes pas tous des spécialistes du code du travail et de l’histoire des négociations sociales. La difficulté est aggravée par le passage du rouleau compresseur des chiens de garde médiatiques. Ils sont mobilisés sur le sujet comme pour un traité européen. Ajoutons que la présentation du contenu du texte et de sa critique ne correspond pas au « format médiatique » qui exige brièveté et sensationnel. Mais ce n’est pas la première fois que nous affrontons ce type de difficulté ainsi que le mur d’enceinte médiatico-politique de l’ordre établi. Le pire c’est le recours au mensonge dorénavant permanent des porte-parole du PS pour faire passer la pilule très amère. Il faut dire que la gêne est maximale à la base.
Dans le contexte actuel ce qui est nouveau c’est l’ampleur des bobards servis pour justifier l’adhésion au texte. Cet enfumage, spécialement intense, a souvent pour origine l’ignorance de celui qui parle ou bien le fait qu’il répète les « éléments de langage » que distribuent le PS et le MEDEF dans les salles de rédaction. On entend donc dire tout et n’importe quoi. Par exemple que l’accord va « empêcher les licenciements boursiers », qu’il va « faciliter les procédures d’embauche », qu’il « rétablit l’autorisation administrative de licenciement » et ainsi de suite. Mes lecteurs nous aideraient s’ils relevaient aussi dans leurs commentaires les phrases les plus typiques des mensonges et stupidités qu’ils entendent sur le sujet. Autant que nous puissions tous en rire et surtout repérer les nouveaux « éléments de langage » à temps. Car nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Car, bien sûr, non seulement les « journalistes » ne rectifient jamais mais souvent ce sont eux qui débitent ces sottises sans rapport avec le sujet ou ces contre-vérités.
Mais à côté des ignorants il y a aussi ceux qui savent à quoi s’en tenir. Ceux-là disent aussi un maximum de contre-vérités. Mais c’est de propos délibéré. Eux sont des menteurs. Des vrais menteurs qui cherchent volontairement à induire en erreur et à empêcher toute discussion en embrouillant le sujet. Un champion dans cette spécialité est évidemment le ministre de l'Emploi Michel Sapin. Un fourbe toujours prêt à toutes les approximations et à tous les mensonges. Lundi 4 janvier sur BFMTV, il a été particulièrement lourd. Il a nié que ce texte soit un accord "made in MEDEF" comme nous le disons. Il s'est même vanté de l'avoir transformé en « un projet de loi made in gouvernement de gauche » ! En effet, pour s'appliquer, l'accord doit devenir une loi. Le gouvernement a donc proposé un projet de loi qui reprend les éléments de l'accord. Mais l'emballage ne fait pas le produit ! Ce n'est pas parce que Michel Sapin a changé la forme du texte et y a mis un tampon "gouvernement Ayrault" que le contenu a changé. Une variante en politique du coup des lasagnes de bœuf au cheval ! Les consommateurs sont prévenus.
Commençons par le commencement. Le contenu du projet de loi reprend exactement le contenu de l'accord. C’est l’ordre du MEDEF. Et c'est donc ce qu'avait demandé François Hollande. Le président de la République souhaitait que le projet de loi retranscrive "fidèlement" l'accord. Michel Sapin a exécuté la demande du président. C'est tellement vrai que Madame Parisot et le MEDEF l'ont applaudi dans un communiqué, le 11 février : « Alors que le gouvernement a rendu public l'avant-projet de loi transmis ce jour au Conseil d'Etat, le Medef constate que l'essentiel des dispositions concernant l'emploi et le marché du travail trouvent à ce stade une traduction satisfaisante. Il était crucial que les nouvelles procédures permettant aux entreprises de s'adapter, en particulier les accords de maintien dans l'emploi et les plans de sauvegarde de l'emploi, traduisent fidèlement les objectifs de l'accord ». Le MEDEF appelle aussi « à ce que cet équilibre soit préservé tout au long de sa discussion au Parlement ». Quoi qu'en dise Michel Sapin, Parisot vend la mèche : la loi ne fera que reprendre ce que le MEDEF a obtenu ou bien voulu concéder. C'est donc bien un projet de loi "made in MEDEF" même si le gouvernement veut cacher le label.
Michel Sapin n'est pas à une manipulation près. Sur BFMTV, il a même osé dire : « C'est un accord majoritaire puisque trois syndicats sur cinq l'ont signé ». C'est là une escroquerie intellectuelle caractérisée. Pour savoir si un accord est "majoritaire" ou non, on ne compte pas le nombre de syndicats signataires. Sinon, il suffirait au patronat de créer des dizaines de syndicats maison pour l'emporter, même si ces syndicats n'ont pas d'adhérents. Michel Sapin, ministre du Travail et de l'Emploi le sait très bien. La ruse de Sapin c'est que pour l'instant, les syndicats sont jugés représentatifs sur la base d'un décret de 1960. Seuls cinq syndicats ont donc le droit de signer des accords.
Mais de nouvelles règles doivent entrer en vigueur en avril. La validité des accords dépendra alors du nombre de voix obtenus par chaque syndicat dans l'ensemble des branches lors des élections professionnelles. Ça aussi, Michel Sapin le sait. C'est son ministère qui est chargé de compiler les résultats aux élections et de publier la liste des syndicats qui seront représentatifs. Mais la CGT et le Canard enchaîné soupçonnent Michel Sapin de retarder la parution de ces chiffres. En effet, tout laisse penser que parmi les trois syndicats signataires de l'accord MEDEF, il n'y en aura plus qu'un qui sera juridiquement considéré comme "représentatif" dans les prochaines semaines : la CFDT. La CFTC ne devrait pas franchir le seuil nécessaire des 8% des voix au plan national. Quant à la CFE-CGC, elle ne pourra plus signer que les accords qui concerneront les cadres et non l'ensemble des salariés. On comprend que Michel Sapin ne veuille pas publier cette information en plein débat parlementaire sur l'accord "made in MEDEF". C'est pourtant ce que la loi exige de lui.
En attendant la publication de Michel Sapin, on ne peut se fonder que sur le résultats aux dernières élections des Prud'hommes, en 2008. Or, lors des dernières élections des Prud'hommes, les trois syndicats signataires de l'accord ont obtenu, au total, moins de 40% des voix des salariés du pays. A l'inverse, les syndicats qui rejettent l'accord ont obtenu plus de 50% des voix des salariés. Les syndicats majoritaires contestent donc l'accord. C'est donc un accord minoritaire. Donc illégitime. Une raison de plus pour les parlementaires d'en faire ce que bon leur semble et de ne pas être obligé de le voter servilement.
Les mensonges de Sapin ne s'arrêtent pas à la méthode. Ils concernent aussi le fond. Les médias les ont repris en boucle pour vanter « les droits nouveaux pour les salariés dans un accord équilibré gagnant-gagnant ». Le but de la manœuvre était de camoufler les points centraux arrachés par le MEDEF. Ces points, ce sont la mobilité forcée pour les salariés, la facilitation des licenciements et l'organisation du chantage à l'emploi à travers la poursuite des accords compétitivité-emploi de Nicolas Sarkozy. Mais nous ne sommes pas dupes. Pour bien parler du reste, il faut donc dissiper la fumée répandue par Michel Sapin. Je fais vite car j'ai déjà écrit sur le sujet. Mais je crois utile de rassembler les éléments pour répandre l'antidote.
Le premier enfumage concerne la taxation des contrats à durée déterminée. La mesure phare reprise en boucle pour assommer les récalcitrants à l’enthousiasme. En réalité, à peine 20% à 30% des CDD seront concernés par cette surtaxation. Par exemple, les CDD de plus de trois mois, les CDD de remplacement et les contrats saisonniers ne seront pas concernés par la surtaxation. Elle ne touchera pas non plus certains secteurs gros utilisateurs de CDD comme les instituts de sondages dont l'IFOP dirigé par Laurence Parisot. Surtout, l'intérim ne sera pas concerné. Pour éviter la surtaxation, les patrons n'auront donc qu'à troquer un CDD contre un contrat d'intérim. Mais la précarité ne reculera pas d'un pouce. Comme l’effet poudre aux yeux a été jugé suffisant pour tromper le chaland, il a donc été convenu de donner une « compensation » au MEDEF pour cet « avantage » concédé. Alors le MEDEF a obtenu que cette surtaxation soit « compensée » par une nouvelle exonération de cotisation sociale pour l'embauche en CDI de jeunes de moins de 26 ans. Au final, les employeurs de précaires devraient payer 110 millions d'euros de plus mais économiser 155 millions d'euros. Le patronat empochera donc 45 millions d'euros sur le dos de l'assurance-chômage. Voilà pour cette grande "avancée".
Vient ensuite "le droit à une complémentaire santé pour tous les salariés". Un refrain repris en boucle par tous ceux qui veulent souligner l’ingratitude et l’extrémisme de notre refus de « l’accord ». Là encore, il faut déconstruire l'escroquerie. D'abord, ce "droit nouveau" ne sera effectif, au mieux, qu'en 2016, après négociations de branche voire d'entreprise. Surtout, les salariés payeront 50% de cette complémentaire. Ce n'est donc au mieux qu'un demi-droit qui leur est donné. En fait, c'est moins que ça. Car le "panier de soins" remboursé sera inférieur à ce qui est remboursé au bénéficiaire de la CMU-complémentaire. Autrement dit, presque rien. Les grands gagnants de cette affaire sont les assureurs privés qui vont pouvoir proposer de juteux contrats à tous les patrons de PME.
Le dernier soi-disant "progrès" concerne la création d'un système de "droits rechargeables à l'assurance chômage". L'idée est de permettre à un chômeur qui retrouve un emploi avant la fin de sa période d'indemnisation de conserver ces droits pour l'avenir, au cas où il retomberait au chômage. En réalité, pour l'instant, ces « droits rechargeables » sont totalement théoriques. Les droits précis, les détails, précisions et modalités devront être définis dans l'année au moment de la renégociation de la convention UNEDIC entre patronat et syndicats. Dès lors, pour l'instant, il n'y a donc rien d'autre qu'un vague objectif. Mais une limitation stricte quand même été précisée noir sur blanc. Elle est de taille. Ces "droits rechargeables" devront être mis en œuvre… "sans aggraver le déficit de l'assurance chômage". Ce sont les mots précis de l'accord "made in MEDEF". Il faudra donc économiser ailleurs pour les mettre en place. Michel Sapin se garde bien de dire quels chômeurs verront leurs droits réduits pour mettre en place ces « droits rechargeables ». En tous cas l’accord ne dit rien sur les chômeurs qui, chaque mois, arrivent au bout de leurs droits à l'indemnisation. Espérer garder ces droits pour l'avenir n'est pas la préoccupation de ces dizaines de milliers de chômeurs en fin de droits. C’est tout de suite qu’il faut faire face ! Car dans le contexte d'austérité d'aujourd'hui, on ne sort pas du chômage. On y reste. Et pour longtemps.
Le roi est nu. Une fois démasqué les escroqueries sur les prétendus nouveaux droits, on voit que lorsque Michel Sapin vante « un texte équilibré », il ment une nouvelle fois. Ce texte est totalement déséquilibré au bénéfice du patronat. C'est juste un projet "made in MEDEF".
Tsipras a été aux obsèques de Chavez.
"Pour autant, loin de marquer des points les puissants de tous poils perdent chaque jour, chaque heure, l’essentiel de leur force, c’est-à-dire le consentement du grand nombre à l’ordre établi."
Je le ressent aussi, même si le temps presse car le saccage social s'accélère. Le point de bascule approche, soit l'abattement et la résignation, soit le rejet franc et massif ce ce qui nous est impose. Un autre avenir est possible, cela commence a être enfin entendu et partage. Le vote utile a vécu, celui de la vraie vie arrive. Les cendres de Hugo Chavez sont brulantes !
Qu'ils s'en aillent tous !
Cà vient de loin, Jean-Luc mais ses effets seront à la mesure de nos attentes et de notre combat.
Bon, j'ai tout faux car dans les propos tenus par ministre Lurel et relayés par la presse écrite, je n'ai pas ressenti l'arrogance et le mépris que vous évoquez. Je lui ai même écrit un message de félicitations sur sa page FB... Désolée d'avoir été aussi naïve une fois encore !
Certains (dans les médias ou même au sein du Front de Gauche) pensent parfois que "ce gouvernement va échouer". Je ne le crois pas : tu as raison, Jean-Luc, d'insister sur les avancées du Medef et sur la frilosité (pour ne pas dire le refus pur et simple !) du PS d'affronter finance, patronat et consorts austéritaires, mais n'oublions pas qu'en tant que complice de ces malfaisants, ce gouvernement connaît un plein succès dans sa mission libérale. On ne pourrait parler d'échec que si, et seulement si, il s'agissait d'imposer une politique alternative et que les choses n'aboutissaient pas. Les déclarations de la droite et de Mme Parisot (plus enflammée encore qu'aux meilleures heures de la Sarkozie) montrent bien dans quel sens va le gouvernement Français. En déployant un tapis rouge aux puissants et en faisant payer le prix de leur crise aux citoyens, en quoi échoue-t-il ? S'il avait un autre projet, le PS serait avec nous, non ?
De même, je ne crois pas que l'infâme fourberie que tu dénonces en fin de ce billet en soit réellement une. Elle le serait si elle provenait de nos rangs. Comment reprocher au camp d'en face de servir la soupe à ses maîtres ? Tout cela me semble au contraire bien cohérent.
Enfin, il y a un domaine qui est également une totale réussite du PS : installer la résignation dans les têtes. Te souviens-tu, Jean-Luc, de ce qui motivait, dès sa création, la naissance du Canard Enchaîné que tu cites d'ailleurs ? Participer au "débourrage de crâne". Un siècle plus tard, la mission reste intacte.
Cette semaine, dans "info-libre" un émouvant documentaire sur le coup d'état de 2002 contre Chavez !
Je partage toutes ces analyses. Petite réserve, pour moi le choix du gouvernement de ne pas se rendre à l'enterrement de Chavez n'est pas une "faute", c'est un choix politique clair qui montre l'orientation pro américaine et ultralibérale de ce gouvernement. C'est un camouflet à toutes les vraies gauches, un appel à la délégitimation. Un manque total de respect et la fin de la tradition française de son indépendance et de sa vision multipolaire. Cette attitude est directement liée à notre intégration à l'Otan, à la signature du grand marché transatlantique dont seul Bourdin a parlé dans les média. L'offensive contre nous et contre les résistances au néolibéralisme est féroce, elle se traduit à tous les niveaux. Les élémen ts de langage sont perçus par Mélenchon et notre mouvement pour forcer les gens à structurer leur pensée, leurs idées autour du concept TINA. A l'émission politique ce soir, C'politique, devinez qui était l'invité pour taper sur les "populistes", Alain Minc, qui en rajoute une couche en associant Mélenchon à Le Pen, cet insubmersible toujours à la botte du pouvoir sarkozien, cet individu qui tente avec Sarko de créer un fond d'investissement à Londres et qui joue les indépendants. J'espère que nos convictions, nos arguments finiront par toucher au-delà de nos troupes. C'est vraiment énorme à bouger. Bravo à ce billet, bravo aussi aux interventions de Me Buffet, MM. Delapierre et Corbières ces derniers jours. M. Coquerel aussi a bien mouché Cohn Bendit, c'était un vrai plaisir de voir de quel coté se situait la haine!
@ JL Mélenchon écrit:
"Mes lecteurs nous aideraient s’ils relevaient aussi dans leurs commentaires les phrases les plus typiques des mensonges et stupidités qu’ils entendent sur le sujet. Autant que nous puissions tous en rire et surtout repérer les nouveaux « éléments de langage » à temps."
Veuillez trouver ci-joint le point-presse hebdomadaire du lundi 4 mars 2013 — La porte-parole du PS, Frédérique Espagnac est revenue sur l'accord de sécurisation de l'emploi. C'est à pleurer, elle ne sait même pas ce qu'elle dit. Par contre elle lit bien que l'accord est repris en l'état par la proposition de loi. Elle dément donc M.Sapin. Sus aux éléments de langage. Comptez sur nous !
Tout ce que vous constatez est le propre de ces malpropres qui n'ont jamais fait une politique pour le peuple, n'étant jamais avec le peuple. Leurs attitudes sont conformes à leurs intérêts politico-polichinelles. je ne les ai jamais vu mieux que la droite. Les médiacrates organisés commencent à faire vomir les gens qui les entendent. Les infos sont d'une débilité et d'une monotonie innommable, très éloignées de la vérité et des Citoyens. Le dégoût de ce gouvernement déborde chez ceux qui ont voté FH et le FG est attendu quand on prend le temps d'en parler.
Ras le bol de ce concept de "l'autre gauche", nous sommes la gauche et en face il n'y a plus que des adversaires de classe. La gauche européenne est en reconstruction et cela se verra aux élections européennes.
Jean-luc, les propos de Lurel sur l'apparence de la dépouille de Chavez ont, aussi naïfs qu'ils puissent sonner aux oreilles européennes, la banalité et sans doute aussi la sincérité des propos que l'on peut entendre dans les veillées mortuaires en Guadeloupe et qui bien souvent réconfortent la famille du mort. En les jugeant aussi sévèrement vous faites preuve malheureusement de la même condescendance du "bon blanc" que vous reprochez à vos collègues. Et c'est un opposant guadeloupéen de M. Lurel qui vous parle.
Dommage.
Tu devrais remettre un lien avec ton précédent billet de "désintoxication" où tu nous avais expliqué en détail l'action de Chavez au Vénézuela. Une chose m'étonne, le fait qu'on ait tant parlé de sa mort, tant montré la foule en pleurs. Même avec des commentaires minables, ça frappe quand même le téléspectateur moyen. En plus, comme il venait d'être réélu, on n'a pas pu autant le dénigrer que lors de sa dernière campagne. Alors je pensais que les média le zapperaient rapidement. Ce n'a pas été le cas. Il restera quelque chose des ces images dans la tête des Français.
Je voudrais revenir sur le Salon de l'agriculture et sur notre gouvernement qui se targue d'être sur les traces du corrézien Chirac. J'ai entendu sur France Inter, voici quelque temps, Le Foll, notre Ministre de l'agriculture, interrogé sur la validité de continuer la PAC, qui ne sert que les gros propriétaires productivistes, répondre benoîtement que la FNSEA ayant confirmé son succès aux dernières élections aux Chambres d'Agriculture, il n'y avait pas lieu de changer de politique agricole. C'est proprement écœurant que ce clientélisme revendiqué, au mépris des électeurs de gauche et écologistes qui voudraient que les agriculteurs qui produisent autrement gagnent leur vie et que leur production trouve le chemin de nos assiettes sans passer par les requins de l'agroalimentaire, et sans faire trois fois le tour de l'Europe en camion.
En direct sur Telesur très belle intervention de Nicolas Maduro au 12 eme Congrès du PV du Vénézuela.
Etant l'épouse d'un vénézuélien j'ai suivi en personne la transformation de la société vénézuelienne. Mon admiration pour le travail fait au niveau des citoyens est immense. La participation politique est trés forte et chaque individu a trouvé sa place, le droit à la parole est pour tous, chacun peut participer, opiner, critiquer et actuer. Les vénézuelien ont atteint un savoir polique bien plus grand que celui que j'observe en France. Pour cela et pour le droit à se nourrir, pour le droit à l'espérance merci Chavez notre frère. Les vénézuelien ont atteint un degré de maturité politique admirable. Je suis sûre qu'il sauront le démontrer dans leurs prochaines élections. Peut-être devrions nous aussi prendre chez eux quelques leçons d'intégration sociale.
C'est très triste pour ce bon monsieur Chavez, à 58 ans seulement, mais il n'est pas un cas d'espèce.
Les inégalités doivent perdurer après la mort ! Il y en a marre, ras-le-bol de toutes ces "vedettes", ce n'est pas comme cela que l'on va réduire les inégalités. D'ailleurs réduire les inégalités, ca ne veut rien dire, il faut plus d'humanité, de compréhension (écoute de l'autre) et des règles impitoyables (fautes sanctionnées) pour ceux qui arrivent à s'enrichir sur le cadavre d'autrui.
Ca nous ramène à l'éducation, ou plutôt à son manque et à ce propos que comptez-vous changer Monsieur Mélenchon (qui n'avez pas été le dernier pour critiquer votre ami Peillon, là vous m'avez gravement decu!) ?
L'humanité de Chavez ne meurt pas. Elle est universelle. Que ceux qui la méprise (et le font savoir grâce aux médias qu'ils se sont payé) se méfient. Les citoyens de tout les peuples ont tous à l'esprit ce mot : révolution. Pour le progrés humain, le respect et l'égalité. La roue tourne toujours, car elle a été inventée pour cela. Hugo Chavez aimait son pays et ce citoyen du monde vit toujours par notre lutte ininterrompue, où que nous vivions. Que la force de Chavez soit à tes côtés Jean-Luc ! ll me semble que c'est le cas. Bon courage camarade. Avec toi.
@John Rasfig
Moi aussi j'ai été choqué (un peu) de la remarque de Jean-Luc Mélenchon. Ça me rassure qu'un message comme ça puisse passer sur le blog. Personne n'est parfait. Ce qui m'étonne c'est que personne ne l'ai indiqué à Jean-Luc Mélenchon avant la mise en ligne.
Après le Code du Travail et les droits sociaux, que les députés PS s'apprétent à voter sans vergogne avec la droite, le gouvernement s'attaque désormais aux retraites par la voix de Marisol Touraine.
Il est hors de question pour tout militants sympathisants et électeurs des syndicats hostiles à l'ANI et de la gauche non libérale de voter pour leur bourreaux lors de prochaines élections d'où la nécessité impérative de liste autonomes, sinon ce sera des votes blancs à profusion.
Finalement, ce qui est étonnant mais significatif, il me semble, est la place accordée dans les médias français à la mort de Chavez.. En effet, voilà un dirigeant dont bon nombre de Français ignorent tout notamment car les mêmes médias n'ont jamais diffusé beaucoup d'informations sur le Vénézuela (il faut être politisés, lecteur de quelques journaux qui en ont parlé : faire partie donc d'une minorité, pour en savoir plus). Au-delà que quelques caricatures répétitives mais fugaces, H. Chavez n'est pas un repère dans l'imaginaire populaire français.
D'où l'étonnement de voir subitement ces médias armés d'un zèle et d'une hargne fébrile pour évoquer le pays et l'homme tout en ne disant rien (ou pas grand chose) de ce qu'est le premier ni de ce qu'a été le second et de sa politique. Pourquoi une telle place accordée à l'événement que le gouvernement a voulu traiter comme un non événement ?
Je fais l'hypothèse que la peur les tenaille. Ils (médiacrates, politiciens de droite et néolibéraux) chantent la messe ensemble de l'absence d'alternative, mais en serrant les fesses. Car ils sentent bien intuitivement que ça ne peut pas durer comme ça longtemps. Ils ne cessent donc, par anticipation, de monter des digues préventives contre "ce qui vient" : "on ne sait jamais, si ce "machuré" de Chavez avait quelque attrait pour le populo, faisait des émules, mieux vaut prévenir que guérir. Tuons donc le mort et affirmons le règne du capital pour l'éternité !" Telle est leur pensée.
D'autant que Jean-Luc Mélenchon est là pour tenir un autre discours qui pourrait donner quel qu’intérêt à ce qui se passe là bas. En fait, la réaction des médias et du gouvernement sont une opération interne : n'écoutez pas Jean-Luc Mélenchon l'illuminé, regardez comme il est isolé, etc. Jusqu'à ce que le Ministre Victorin Lurel ose tenir des propos qui ont fait hurler jusqu'au MEDEF, et m'ont bien fait rire !
A ce propos, je n'interprète pas forcément comme du mépris de sa part ses propos sur l'allure du mort, il faut remettre dans son contexte et il faudrait l'écouter pour le vérifier. En tout cas, il a été courageux et va le payer d'oser dire que Hugo Chavez n'est pas seulement l'affreux-méchant que l'on dépeint.
Je crois que tout ça a un effet contraire à celui attendu par les médias. Etant donné la méfiance énorme à leur encontre, leur acharnement crée de l"intérêt pour ce qui se passe en Amérique latine. C'est le moment de faire savoir en quoi ça nous concerne.
En tant que militant du courant politique FdG je vous remercie pour la qualité de votre engagement. Je suis également stupéfait chaque jour par le degré de nullité des questions des journalistes, leur incapacité à porter la contradiction à la propagande libérale sur Tous les plateaux radio télé. Ou est le pluralisme journalistique ? Encore cette après midi un débat entre Valls et Reynié Dominique. concours de propos réactionnaires. Plus tôt Minc récitait son catéchisme libéral avec une journaliste qui buvait ses paroles et qui acquiesçait à chaque salve.
Autour de moi je vois beaucoup de résignation beaucoup d'indifférence beaucoup d'incompréhension(dans le sens de ne pas comprendre les enjeux). J'alterne alors entre espoir et désespoir. Comment se fait il que des pays d'Amérique latine aient réussi leur révolution citoyenne avec des moyens d'information de conscientisation (éducation média alternatif syndicat)dont nous pouvons pensez qu'ils sont au moins aussi performants chez nous ? faut il que l'on tombe encore plus bas pour qu'il y ait prise de conscience politique ? J'avoue que je ne comprends pas comment tout cela se produit mais ne vous inquiétez pas on continue le combat.
Encore merci pour la lutte que vous menez avec noblesse.
Hello,
Je peux me tromper, mais j'interprete les propos de Victorin Lurel differement de vous. Je pense que le ministre faisait reference aux traces laissees par les corticoides lors d'un traitement contre le cancer. Les fortes doses de corticoides irritent la peau et la font gonfler, notamment au niveau du visage, ce qui est arrive a Hugo Chavez. A mon avis, Victorin Lurel a ete impressione par le fait que les embaumeurs ont reussi a faire disparaitre les traces de la maladie et a donner a Chavez un air "apaise". Bon de la a le qualifier de mignon... ca fait beaucoup, mais enfin, c'est comme ca que j'ai compris les propos de Lurel. Pas de mepris. Bien sur, je me trompe peut-être.
C'est toujours plus facile de voir la paille dans l'oeil du voisin plutôt que de voiir la poutre dans son propre oeil ! Cette parabole vaut pour les anti chavistes déclarés qui se laissent caresser par les qataris et autres puants de l'argent du pétrole. Ce que le camarade Hugo a fait pour le peuple effraie les neo libéraux et même les sociaux-démocrates maintenant. Le PS a vraiment perdu le nord, je veux dire la gauche.
Sapin doit avoir les boules que tu l'enguirlandes ainsi, camarade.
Merci encore pour ce billet qui prend sur ton temps de repos pourtant bien mérité. Essaie de prendre soin de toi entre deux luttes. En tout cas, on est avec toi, tu n'es toujours pas seul.
Une pensée militante pour Hugo qui a bien travaillé et qui mérite de reposer en paix. Mais son esprit, lui, est bien vivant.
Très bonne analyse de cet accord sur la flexibilité qui est évidemment désavantageux pour les travailleurs, il suffit de voir la joie de Parisot et le fait que l'UMP va le voter, ça vaut toutes les explications. Par rapport à votre analyse, je pense qu'il faut toujours rappeler que cette politique est voulue par l'Europe et les marchés, Hollande ne fait qu'exécuter mais ne décide pas. Par ailleurs, il me semble que l'aile gauche du PS, notamment côté Lienemann et Maurel est sur votre ligne, comme souvent depuis le début du quinquennat. On peut se demander jusqu'à quand ils vont s'opposer, essayer d'amender puis avaler des couleuvres libérales (voir cet article qui l'analyse et rappelle l'histoire de l'aile gauche dont vous avez fait longtemps partie). Mais de votre côté, êtes vous prêt à un Front de gauche élargi ? Ca me semble indispensable à terme, pour espérer gouverner mais je ne vois pas encore comment ça pourrait se produire.
Perso, comme simple citoyen je me suis permis aussi d'envoyer un message de soutien aux propos de Victorin Lurel sur les avancées institutionnelles, sociales et en terme de droits de l'homme que connaît la république bolivarienne du Venezuela depuis l'accession de Chavez et du PSUV au pouvoir. Je remercie John Rasfig (n°11, 20h41) de la précision apportée et qui restitue toute sa dimension humaine à ce ministre.
Plus sidérant a été pour moi aujourd'hui l'intervention de la Parisot sur ce problème particulier. Madame a des manières et des méthodes de proconsul dictant la marche à suivre au gouvernement jusque dans des domaines qui ne sont absolument pas de sa compétence. Qui va enfin la remettre à sa place ? Se prend-elle pour ce Pedro Carmona, ce patron des patrons vénézuéliens, très actif contre Hugo Chavez, et qui fut porté au pouvoir (48 h à tout casser!) lors de l'éphémère coup d'état de la réaction en avril 2002?
Qu'il s'agisse de l'intervention du ministre ou de celle de la proconsul, elles ne sont possible que parce que à l'Elysée ou à Matignon, c'est le vide.
Où est passé la « gauche » du parti socialiste ?
Je crois qu’il ne faut plus compter sur elle. La déclaration de H. Emmanuelli sur les retraites en est le signe.
On va voir ce qui leur reste dans le ventre au moment du débat sur l’ANI.
Pour moi, c’est tout vu : rien du tout. Ne cherchons pas à masquer le ralliement des socialistes au libéralisme en feignant de croire que la gauche du PS pourrait encore tirer le parti de FH du bon côté. Réfléchissons plutôt à la façon dont le FdG peut répondre à une demande qui, à défaut d'une offre politique réellement alternative, se traduit par un vote stérile, ainsi qu'on a pu le constater encore récemment en Italie. Et surtout, n’ignorons pas que l’une des composantes les plus évidentes du vote populiste est le rejet du projet européiste au nom duquel des sacrifices ne cessent de nous être demandés.
Je trouve aussi les condoléances de Victorin Lurel très bien et je m'accorde avec plusieurs commentaires ci-dessus concernant son langage inspiré d'une sincère humanité dans un contexte local plus proche du Venezuela que de la métropole.
Par contre, La Parisot ! Elle est déchainée. Quelle langue de vipère. Il serait temps qu'elle aille un peu se calmer et goûte aux bienfaits de la retraite, non ? Elle va nous faire un burn out, ou si elle atteint le délire ?
Au sujet de Victorin Lurel, je pense qu'il a eu du courage pour critiquer le qualificatif de dictateur au sujet de Chavez, il le paye déja dans nos média. Le terme "mignon" au sujet d'un mort me heurte en tant que européen mais je ne la juge pas car chaque culture à une façon différente de parler de la mort. Je pense que Jean-Luc à eu une réaction à chaud et anti-solférino.
Au camarade Lurel, j'ai envoyé un message de soutien pour qu'il résiste à toutes les pressions qu'il va subir pour se dédire. Combien de temps va-t-il tenir sans se renier ? La montée en première ligne de Laurence Parisot en réaction aux déclarations du Ministre est un signe des temps. La lutte des classes s'aiguise.
Vous avez raison monsieur Mélenchon cela ne préviens pas cela arrive mais c'est ainsi que la vie est faite ave ses joies et ses peines. Il ne faut pas s'inquiéter le peuple de France gronde, ils sont de plus en plus en désaccord avec les mesures prises par le gourvernenent concernant le social, l'emploi ect. C'est pour ces raisons chers amis qu'il faut s'engager que les générations suivante puissent vivre dans la prospérité. Nous avons pour cela une seule arme notre carte d'electeur.
Rendre la loi compliquée, c'est empêcher le citoyen de base d'avoir accès à une justice claire et compréhensible, et c'est permettre au riche de payer un avocat pour exploiter cette loi, ses alinéas et ses exceptions de telle façon qu'un juge, même neutre, n'a pas le temps de vérifier le bien fondé des arguments.
C'est ainsi que, chauffeur de mon état, je m'entendis dire un jour par mon patron que mon temps de travail effectif était celui que je passais les mains sur le volant le véhicule en marche, à l'exclusion des temps d'attente et autres heures passées au sein de l'entreprise. Je ne fus pas d'accord et m'épuisai trois ans pour gagner mon procès.
Juste à temps. Avant que la CFDT, en toute bonne foi de réconciliation, ne concocte avec le syndicat patronal de la branche un saucissonnage du temps de travail en amplitude, astreinte, temps d'attente, avec des heures à 2 euros. Un bel accord de tant de pages, pour remplacer la pointeuse qui avait le mérite de donner l'heure d'arrivée et de départ de chez le patron.
Ma réaction fut de penser, Hollande a commis une faute politique en ne se rendant pas à Caracas mais nous avons gagné au change avec Lurel. Il n'est qu'à voir l'hystérie collective qui s'est emparée de tous les médias et de la droite bien évidemment. Jean-Luc connait les socialistes bien mieux que nous et son jugement est forcément plus averti. Mais je crois aussi que l'affect de Jean-Luc a été violenté cette semaine. Son ami, son camarade s'en est allé, les médias se sont déchaînés contre Chavez mais également contre Jean-Luc. Je ne citerai pas ici tout ce que j'ai entendu sur nos ondes et jusqu'au bandeau ignoble d'Itélé. Et puis ce mépris affiché du gouvernement, hormis quelques uns dont Chevènement, a du lui être insupportable. Alors même si son interprétation des propos de Lerel ne devait pas être la bonne, il faut comprendre. Je ne sais pas Jean-Luc où vous puisez cette force qui vous tient debout, si éveillé et si réactif. Je salue ici votre courage politique digne des meilleures têtes dures qui ont fait de notre pays une nation révolutionnaire et j'espère de toutes mes forces que le peuple finira par comprendre que vous avez raison et que seul notre programme "l'humain d'abord" peut nous sauver de l'enfer qui vient. Prenez soin de vous Jean-Luc et vous tous amis du Front de Gauche. Nous allons avoir besoin de toutes nos forces pour les affronter cette meute.
Monsieur Mélenchon,
Reposez vous, on a besoin de vous.
La Suisse, enocre ou toujours, celle qu'on n'attend pas mais qui arrive : "Déposé en 2011, un nouveau projet de votation est dans les tuyaux à l’initiative des Jusos, les jeunesses socialistes. Intitulé « Des salaires équitables », il prévoit de limiter les écarts de rémunération au sein d’une même entreprise de 1 à 12. Selon un sondage publié par Sonntagszeitung, il recueillerait 49,5% d’opinions favorables, contre 40,4%." François Leclerc sur le site de Paul Jorion. Les Suisses vont finir par appliquer le programme du Front de Gauche avant nous !
Je pense que Jean Luc veut dire combien il est imporant de détacher les mots des sentiments, le fait de dire qu'il est "apaisé comme peuvent l'être les traits de quelqu'un mort" laisse sous-entendre qu'avant sa mort il n'était pas ni mignon ni apaisé mais "un ennemi combatif et opiniâtre" et quand quelque sorte il le prefere comme cela. Pour ma part je le ressente plus comme une délivrance pour eux que comme une marque de respect pour l'homme d'état.
@ John (Rasfig, 20h41)
Tu ne le précises pas aussi me permets-je de remédier à ton petit (et fâcheux) oubli. Tu es un opposant de droite (dans ta phrase "et c'est un opposant guadeloupéen de M.Lurel qui vous parle") à ce M. Lurel lui-même de droite (enfin, du parti socialiste, quoi, où le socialisme est parti depuis lurette) parce que on pourrait comprendre que tu es un opposant de gauche, genre Elie Domota. Sacré John...
@John Rasfig
Je partage votre point de vue. Il y a de la tendresse dans cette maladresse. Mais ne s'agit-il pas plutôt des mots de consolation que l'on dit à l'enfant que nous devenons tous à la perte d'un être cher ? L'humain avant tout, c'est aussi prendre garde à ne pas surinterpréter les propos des uns et des autres. Sinon la défiance remplacera la confiance. Mais à quelques détails près, merci camarade Jean-Luc de me rendre cette confiance.
A cette juste analyse - en même temps qu'elle me réconforte, et nous rapproche nous; gens de gauche - permettez moi d'apporter les réflexions suivantes :
1. Ce gouvernement fait plus vite et plus durement pire que nous avions prévu.
Combien regrettons nous aujourd'hui d'avoir mêlé nos voix avec celles de sociaux démocrates pour permettre leur élection aux présidentielles puis aux législatives, car ce gouvernement n'est absolument pas un gouvernement de gauche, mais un gouvernement élu par des citoyens de gauche, qu'il a abusé.
2. Notre démocratie est en péril puisque notre pays n'est quasiment représenté que par des élus PS ou UMP alors que ces deux partis ne représentent qu'une minorité des inscrits (j'ai fait une étude chiffrée précise de cet aspect des choses)
3. Les accords signés avec le MEDEF qui lui même ne représente que le CAC 40 n'a été signé que par les syndicats les plus marginaux ayant participé aux négociations. En outre, osons le dire aussi, la majorité des salariés en France n'est hélas pas syndiquée. Cette signature est donc un déni de démocratie.
4. Nos médias son adoubés au pouvoir en contre partie, pour les mieux installés dans le microcosme Parisien, de revenus et d'avantages fiscaux démesurés. Ils sont la risée de leurs confrères étrangers et ont perdu toute crédibilité parmi les citoyens Français. Tous ont compris que chez nous pour leur majorité, les gouvernants sont des technocrates et les journalistes des ultra libéraux.
5. Concernant la complémentaire santé, demandez à ceux qui dans les grandes entreprises ont été contraints à ce nouveau régime souscrit auprès de Cies qu'ils n'ont pas choisies, ce qu'ils ont constatés : ils sont moins bien couverts, et cela coûte plus cher.
Pour finir, je ne peux revenir sur le parfait délire de notre classe politique et médiatique pour nous ridiculiser sur la scène internationale, et singulièrement au Vénézuéla.
Mr Mélenchon, vous aurez l'honneur et l'immense mission de faire savoir aux uns et aux autres que ce n'était pas la voix de la France et des Français, mais seulement celle d'une oligarchie qui parle à tort et en notre nom.
A propos de V. Lurel : je crois, comme d'autres lecteurs que Jean-Luc Mélenchon a tort de lui reprocher ses paroles. On peut les trouver maladroites, mais elles étaient adaptées à l'événement. Quant aux mollassons de Slovénie, il faudrait développer.
Pour le reste bravo. Hasta la victoria siempre.
Les curiosités des "Fourberies". Depuis le premier Mars 2013 la Règle d'or est devenue incontournable, elle est passée à l'effectivité, mais en Allemagne elle n'est toujours pas en fonction car malgré les votes dans les Chambres, des Landers s'y opposent et elle n'est pas encore signée. La plus belle des fourberies le TSCG et son application la Règle d'or qu'on nous a fait passer sous le diktat allemand est modulée là-bas. Ironie, on nous a fait passer à marche forcée sous les fourches caudines des conservateurs allemands, nos votes de 2005, nos manifestations ont été tenues pour de la roupie de sansonnet par la majorité socialiste et si ce traité léonin s'applique à nous, les allemands tergiversent.
Merci pour ce billet. Je suis heureuse de la présence de tant de personnes devant la statue de Bolivar. C'était sans doute réconfortant pour nos amis latino-américains. Quel honte pour notre gouvernement ! Merci aussi quant aux précisions sur le caractère des relations d'Hugo Chavez avec l'Iran. Mais pour la Syrie cela reste très embrouillé dans ma tête.
Les réactions sont différentes ici aux propos de Victorin Lurel. En attendant on lui tombe dessus pour une comparaison d'Hugo Chavez avec Blum et de Gaulle, pour le reste Jean Luc Mélenchon le connaît peut-être mieux que nous pour se permettre cette colère ? L'un de mes fils s'est désabonné du Monde et de Libération à deux jours d'intervalle. Une bonne chose de faite. Quant à Monsieur Sapin bof ! Il me dégoûte.
De toute façon, nous avons bien compris, tous les médias réactionnaires de la planète sont coalisés pour déboulonner Chàvez. Dans quel but ? Créer une dynamique de propagande planétaire néolibérale dont ils espèrent qu'elle aura un impact jusque dans les structures sociales du Vénézuela afin de détruire l’œuvre de Chàvez et ainsi favoriser l'arrivée au pouvoir d'un Capriles, émanation directe de cette dictature néolibérale qu'on veut imposer partout, en AM sud où il y a de fortes résistances et en Europe, mis sous le joug néolibéral. Je pense que Chàvez a donné à son peuple une conscience politique pour ne pas tomber dans le panneau néolibéral et décidera en avril de perpétuer la révolution bolivarienne.
Remarquable ta démonstration, Jean Luc, sur la bévue historique de F. Hollande consistant à faire représenter la France aux funérailles d’Hugo Chavez par Victorin Hurel plutôt que par notre ministre des affaires étrangères. Mais moi aussi je ne suis pas d’accord lorsque tu condamnes les propos tenus par Victorin Hurel, que dénonce aussi "dame Parisot du Medef" disant « je pense qu’il déshonore notre pays, il déshonore notre gouvernement en s’exprimant ainsi ! ». Nous devons tous, et particulièrement toi-même qui parle au nom de tous, prévoir comment ce que nous disons sera déformé par nos ennemis de classe, par les médiacrates, et comment nos propos seront assimilés ou interprétés par une opinion publique politiquement inculte. Tu es le premier à pouvoir prendre en compte que, sans toi et tes amis et camarades hélas minoritaires, même quelqu’un comme moi ne saurais pas grand-chose de ce qui s’est produit et cherche à se développer dans les pays d’Amérique Latine ! L’électorat français ne connaît que les « idées toutes faites » qu’on lui a inculquées.
Dans ce contexte de mépris occidental et libéral, de ce « relativisme culturel » néocolonial que dénonçait déjà Aimé Césaire en 1956 (y compris à l’époque de la part de ses camarades communistes), ce qu’a exprimé ce ministre élu guadeloupéen était déjà très engagé pour des français moyens de 2013, élevés dans l’idée d’un « universalisme » qui est incapable de prendre en compte les singularités des peuples. Je ne peux me retenir de signaler ici la lettre d’Aimé Césaire, dont la gauche amérindienne et bolivarienne (comme aussi une « théologie de la libération ») semblent avoir hérité :
« …Singularité de notre « situation dans le monde » qui ne se confond avec nulle autre. Singularité de nos problèmes qui ne se ramènent à nul autre problème…Singularité de notre histoire coupée de terribles avatars qui n’appartiennent qu’à elle….Singularité de notre culture que nous voulons vivre de manière de plus en plus réelle….Ma conception de l’universel est celle d’un universel riche de tout le particulier…, approfondissement et coexistence de tous les particuliers...Il nous faudra avoir la patience de reprendre l’ouvrage, la force de refaire ce qui a été défait ; la force d’inventer au lieu de suivre ; la force « d’inventer » notre route et de la débarrasser des formes toutes faites, des formes pétrifiées qui l’obstruent. » (texte complet sur le site « les mots sont importants » -imsi.net)
Je ne partage pas non plus cette lecture des propos de Victorien Lurel. Je me souviens d'avoir dit les mêmes mots à la mort d'un proche: le visage touchant, dont avaient disparus les signes de la maladie et des luttes. Il me semble bien alambiqué de conclure comme Denispg26 que le terme "apaisé" cache un sous-entendu malveillant. Quoi de plus commun que de parler de la paix de la mort, du dernier repos. Du reste, ce ne serait pas faire injure à Chavez que de rappeler qu'il était un lutteur et un indigné ! Je trouve que Victorien Lurel, après avoir affirmé son admiration pour l'homme d'Etat, exprime une tendresse pour la personne qui ne devrait rien avoir pour vous déplaire. Sans doute votre douleur fausse-t-elle votre jugement, ce qui est humain - mais j'espère que le temps venu vous aurez la lucidité et l'élégance de revenir sur des invectives que Victorien Lurel ne méritait pas.
Que Hollande et Ayrault fassent une faute diplomatique et politique à l'occasion de la mort de Chavez, j'en suis convaincu comme vous (et par vous ainsi que par François et Raquel). Pourtant, je pense qu'il est également inutile de les brocarder au motif qu'ils sont des "fils de bonne famille" et la mentalité de "bons blancs". Je peine à trouver, derrière ces termes, un élément d'analyse, et je trouve que ces généralisations à l'emporte-pièce n'élève pas le débat. Il me semble sage de s'en tenir aux termes qui dénotent les actions des hommes plutôt que de spéculer sur leur personne. Et de ce point de vue, vous avez bien sûr raison de dire que Sapin est fourbe, puisqu'un fourbe est celui qui fait un mauvais coup en douce! Que Hollande soit menteur, d'accord, lorsque vous rappelez qu'il prétendait n'avoir pas été saisi pour la loi d'amnistie alors qu'il l'avait été! Vous avez bien assez d'occasion d'exercer votre verve (que j'admire), et bien assez de maux à dénoncer en restant dans le cadre de l'analyse.
Je me joins à Thersite pour souligner combien il est important, sans rien sacrifier sur le fond bien sûr, de ne pas donner inutilement des os à ronger aux chiens de garde. Mais ce post a sans doute été écris dans un moment de grande émotion - prenez le temps du repos, ne publiez pas à plus de 100° et reprenez la marche dont j'espère qu'elle vous mènera à Matignon!
La lutte des classes ne s'est jamais éteinte, et les commentaires de la patronne du MEDEF sur notre ami Chavez alors que le corps était encore chaud nous précisent qu'une lutte n'est pas que le fait d'une classe, et c'est parce que le medef sent bien que le gouvernement ne défend pas les ouvriers qu'elle en remet une couche ! Pour elle c'est le bon moment d'attaquer puisque la meilleure défense est toujours l'attaque, et comme en plus cette personne veut défendre son casse croûte comme patronne de ce mini syndicat, elle veut se faire plus gros que le boeuf, rassurez vous elle va bientôt finir comme la grenouille de La Fontaine.
Le départ de notre ami Chavez nous à légitimement occulté une fin de salon de l'agriculture, et pourtant il y aurait certainement beaucoup à dire sur ce salon qui fut sous des aspects de grande réussite un salon particulièrement marquant pour les petits agriculteurs, j'ose espérer que la majorité d'entr'eux s'est enfin rendue compte qu'ils n'étaient que les larbins de la grande distribution, le prix de location des stands (en gros 4 000 Euro pour 20 m2) n'est plus abordable pour le vigneron lambda ou le cultivateur qui vient vendre ses foies gras, et beaucoup de petits agriculteurs qui ont voulu jouer dans la cour des grands sont repartis du salon la queue entre les jambes en ayant réalisé un chiffre d'affaires qui a tout juste couvert les frais quand ceux ci l'ont été !
Si l'on veut que l'agriculture de base redevienne le fournisseur de légumes et d'animaux de basse cour, il faudra bien qu'un jour nos petits agriculteurs soient de nouveau solidaires et proposent à la vente directe leurs produits et en faisant ne serait ce que 30 % de plus de bénéfice sur la vente d'une salade, ils pourront la vendre (environ) 0,50 Euro alors qu'aujourd'hui ils la vendent que 0,35 Euro aux grands distributeurs, ainsi les produits ne rouleront plus sur nos autoroutes, et nous retrouverons nos racines en allant rencontrer à nouveau ces travailleurs de la terre que la grande distribution nous a fait perdre de vue à son entier profit évidemment ! Si une ferme de 20 hectares peut nourrir 10 000 personnes nous avons 6 000 fermes à réquisitionner par la loi sur les terres des grands céréaliers, à moins que ceux ci aient l'intelligence de refaire exploiter un morceau de leurs terres comme leurs parents le faisaient
Cher Jean-Luc Mélenchon, j'aime votre fougue et partage vos saintes colères, mais pour Lurel je vous trouve, moi aussi, bien injuste et un peu condescendant. Lurel subit les foudres de tous les médias anti-Chavez, était-il nécessaire de joindre votre voix à cette cohorte misérable, pour un mot maladroit ? Quand aux slovènes "mollassons"...hmmm.
Merci pour ce nouveau décryptage de l'accord medef qui nous éclaire un peu plus sur les prétendues avancées sociales du projet.
Oui, l'accord made in Medef n'est rien d'autre qu'un accord Made in Medef ! Il faudrait quand même que ceux qui ont signé cet accord ou qui s'apprêtent a le signer se rappellent que l'esclavage a été aboli ! Si on a vote pour le changement ce n'est surement pas pour le retour de l’esclavage. Si cela continue bientôt il faudra que ce soit nous qu'on paie le patron a chaque fin de mois pour nous avoir fait la faveur de nous embaucher. Oui, voila à quoi a servi le vote utile ! Plus jamais le PS ! Plus jamais, plus jamais ! Ni gentiment ni sous la torture !
Jean Luc se pose la question : Ou est passée la gauche du PS ?
Cher camarade, eu égard à tes choix courageux, j'en suis convaincu, dans ce parti toi avec celles et ceux qui t'ont suivi vous étiez les seuls véritablement sincères. Toute ma vie de militant communiste j'ai dû convaincre certains(e) qui se laissaient séduire par ces pièges attrape électeurs. Ce parti a toujours ratissé très large, avec ses soldats droitiers et ses fantassins gauchisants. Que se soit avec le Céres autrefois, ou aujourd'hui les Filoche Lienemann etc. Le FdG est une réalité bien vivante, alors si leur honnêteté était à la hauteur de leur propos, ils en tireraient les conclusions qui s'imposent. Chers(e) amis(e) n'attendons rien de plus que leurs déclarations d'intention. Alors oui je ressent des hauts-le-coeur, mais comme d'autres de mes camarades cela fait des années.
Concernant le débat sur l'ANI, Jean-Luc veut savoir ce qu'ils ont dans le ventre. J'ai bien peur une fois encore que ce soit la bonne soupe de Solférino?
Pour votre information et pour renforcer se que dit Jean Luc.
Le 14 janvier 2013, le gouvernement islandais annonçait publiquement suspendre son adhésion à l’Union Européenne. De récents sondages d’opinion montraient qu’une large majorité d’islandais ne souhaitait pas intégrer l’organisation. Les chiffres officiels qui viennent de paraître début mars indiquent qu’au mois de janvier les exportations se sont accrues de 18%. De ce fait, rien d'étonnant que la balance commerciale du pays a engrangé un excédent élevé, mais sans une banque centrale nationale islandaise réellement indépendante de la technostructure européenne, les autorités n’auraient pas pu dévaluer la Couronne pour stimuler les exportations. Pour couronner le tout, c’est le cas de le dire.., le tribunal de l'Association européenne de libre-échange, dispose, dans un arrêt définitif, que l’Islande était en droit de refuser de rembourser les actionnaires étrangers clients de ses banques en octobre 2008. Deux banquiers escrocs ont d’ailleurs étaient condamnés a des peines privatives de liberté après la débâcle.
J'ai lu attentivement l'article dont le lien est au commentaire 23 et je trouve que ça éclaire bien et répond à pas mal de questions sur l'évolution de l'aile gauche du PS et les perspectives d'avenir du front de gauche, très intéressant à consulter.
Sinon je comprends l'émotion de Jean Luc alors que Chavez est déjà attaqué et méprisé alors même qu'il vient de mourir. Je trouve dommage néanmoins que cette émotion légitime lui fasse exprimer de la haine envers ses ennemis, cette haine que nous essayons de dénoncer chez eux, ça nous met au même niveau et ça sera exploité à fond, Cohn-Bendit a déjà commencé.
Quant aux révolutions citoyennes d'Amérique latine ou des pays arabes elles peuvent nous inspirer comme le dit Jean Luc, je suis étonnée par contre qu'il ne fasse pas plus référence à ce qui se passe en Islande et qui mériterait d'être plus connu, et je ne comprends pas trop l'allusion aux mollasons slovènes, y a t-il un lien?
A lire vos réaction sur ce bon Lurel et ces molassons de slovénes, on se croirait sur les commentaires de libération. Vous ne retenez que les bons mots en passant à coter du contenu réel. Je vous rappelle que le PG est un parti radical et que Jean Luc nous l'a dit "il faut tout conflictualiser".
1) Un ministre qui n'a rien à voire avec la politique étrangère. Et vous vous trouvez jolies les paroles de ce monsieur, en oubliant le principal de l'affront et du reniement des relations de la France avec les pays sud américain.
2) Des slovènes qui tirent vers le bas la population pour être dans les règles des marchés. La politique du dumping est appliquée dans ce pays avec une férocité qui devrait vous ouvrir les yeux (regardez les chauffeurs routier payés 500€/mois. La plupart sont slovènes) et vous ne voyez pas les dégâts que cela produit dans le reste de l'Europe.