10mar 13

Ça ne prévient pas, ça arrive !

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manif_5mars_01Quelle semaine ! J’étais censé prendre du repos. Ça devait être une semaine de vacances après tant de jours et semaines sans pause. Certes, la coupure de la présence à la manifestation du 5 mars contre l’accord "made in MEDEF" m’interdisait l’escapade prévue. Puis ce fut aussitôt la séquence du décès de Chavez et le deuil qui n’est sûrement pas un repos pour l’esprit, surtout quand il faut le vivre sur fond de polémiques qui sont autant de violences psychologiques. Cette note a été rédigée d’une traite. Cela représente encore plusieurs heures d’un travail intense. Je ne me plains pas. Mon époque est en feu. J’y ai ma part. Notre génération politique, tous âges confondus est appelée à jouer un rôle dont on lui avait désappris les grands gestes. Il faut récupérer le savoir utile en se jetant dans l’action. C’est la meilleure école.

La semaine citoyenne.

Le décès de Chavez est ce que nous n’avions pas envie de prévoir. Tout fut donc mis en branle dès que mes vérifications me permirent de tenir la nouvelle pour certaine. Tard. Dans ces circonstances toute notre équipe a joué au coude à coude. Organiser dans la nuit le programme et les moyens matériel du rassemblement au pied de la statue de Bolivar et le programme de la journée vous donne ensuite bien petite mine à l’heure de parler au point de presse. Mais le magnifique sens du moment et du combat acquis en quatre ans par notre petit parti audacieux donna à fond. Tout fut parfaitement mené. Nous avons tout pris sur notre dos, tout organisé, tout payé et en même temps rassemblé toute l’autre gauche, tous ses drapeaux.

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A Paris, vers où se tournaient les regards, nous étions au moins six cent dans la rue, selon ce que m’en dit Krivine qui observa la scène avec meilleur œil que moi pour compter et me dit qu’il voyait entre cinq cent et mille personnes. Tous les ambassadeurs des pays du cône sud étaient là avec les délégations militaires de leurs pays. Et je ressentis l’immense orgueil de savoir que nous venions de réussir la plus importante manifestation de solidarité avec les Amériques depuis les années de plomb, en plein cœur bourgeois de Paris, un soir de semaine sous la pluie froide tombant du ciel et les flots d’ordures des médias. Et à Lyon, Toulouse, Marseille les organisations locales du parti ont réalisé elles aussi des rassemblements.

Question d’affection vis-à-vis de nos camarades latinos américains ? Oui, sans aucun doute et cela compte, ô combien pour eux, je le sais. Mais c’est aussi un moment d’apprentissage et d’éducation ici pour la génération qui doit apprendre à marche forcée tout sur tout, et surtout à subir les déferlantes de boues médiatiques sans se laisser détourner des tâches à accomplir. A la semaine de travail quelle qu’elle soit, et aux obligations de la vie, ajouter les déplacements et tâches collectives, réagir vite, fort et juste, pas seulement en faisant des phrases et des postures, n’avoir peur de rien ni de personne, est un entraînement qui met les nerfs à rude épreuve. Il le faut pourtant impérativement avant les événements dans lesquels tous nous serons bientôt impliqués ici même. Et ne compter que sur soi-même. Car bien sûr, pas un socialiste à l’horizon ce soir-là. Je ne pense pas aux affreux droitiers qui sont dorénavant la substance de cette organisation. Mais où est passé la « gauche » du parti socialiste ? Toute à ses calculs et jeux de billards à douze bandes, absente du débat de l’amnistie au Sénat, elle est aussi absente de la solidarité internationaliste de base ! Quel néant ! On va voir ce qui leur reste dans le ventre au moment du débat sur l’ANI.

Car sur tout le fond de scène la température monte. La caractéristique de l’épisode en cours se confirme. C’est dans les entreprises privées que se répand l’insurrection morale contre le système. Elle prend une dure tournure physique depuis que Valls a fait crever un œil à un sidérurgiste. On approche des lignes de résistance les plus profondes du pays. La semaine sociale a été rude. La manifestation des Goodyear, l’occupation du siège de l’UIMM par les PSA, tout cela manifeste un ton nouveau. Les plus durement frappés servent d’exemple aux autres. Je sais très bien que le rapport de force semble tellement dégradé ! Le MEDEF est absolument déterminé. Les grands patrons ont tout réussi au cours des cinq dernières années politiquement tant avec Sarkozy qu’avec Hollande. Et ils se sont copieusement récompensés en augmentant leurs salaires de 25 % sur la période. Sans tirer un coup de fusil, ils ont obtenu la conversion publique du nouveau président à leur maudite politique de l’offre et le droit de rédiger la loi. C’est l’âge d’or ! Le MEDEF peut compter en permanence sur un gouvernement mort de peur devant lui. Un gouvernement qui se met minable et ridicule tout seul dans des épisodes comme celui d’Arcelor et prend à revers les salariés en répandant lui-même l’esprit de résignation. Il peut compter sur un maintien de l’ordre violent et cruel avec l’ouvrier, organisé par un ministre qui construit sa carrière et son ambition sur cette méthode. Il peut compter sur des élites hallucinées qui ne comprennent rien à ce qui est en train de mûrir dans le ventre de la société. Elles sont prêtes à payer n’importe quel prix médiatique pour parler de tout ce qui peut permettre de passer à côté de la réalité terrible et destructrice qu’elles ont approuvée et qui ravage désormais toute la société européenne.

Pour autant, loin de marquer des points les puissants de tous poils perdent chaque jour, chaque heure, l’essentiel de leur force, c’est-à-dire le consentement du grand nombre à l’ordre établi. L’énergie populaire se concentre à proportion même du fait que son conservatisme spontané est frontalement agressé par un système qui lui nie tout droit à quelque stabilité ou espérance que ce soit. Parce que le respect de soi, le sentiment patriotique, la décence des ambitions, sont des vertus désormais inconnues à ces étages élevés de la société, cela se voit, se sent, se devine de tous les points de l’horizon social où l’on tire le diable par la queue, à tous les niveaux de la société. C’est vrai en France et partout dans l’Europe méditerranéenne. Jusqu’aux mollassons de Slovénie qui sont à leur tour engagés dans des révoltes citoyennes. La semaine passée un million et demi de Portugais défilaient à leur tour en « marées citoyennes », comme en Espagne une semaine auparavant. Pour ce qui me concerne, tout se passe comme prévu et la suite sera de même. Le pronostic et la ligne stratégique contenue dans le slogan « Qu’ils s’en aillent tous », tiré de l’étude des leçons de la vague démocratique en Amérique latine, qui a guidé ma campagne présidentielle, sont confirmés dans toutes les langues de l’Europe du sud. « Ouste ! Tous à la maison ! » en Italien, « Allez-vous en tous ! » en grec, « Tous dehors ! » en espagnol et ainsi de suite après « Dégage ! » en Tunisie et en Egypte. Le contenu « citoyen » de la révolution qui a commencé est avéré, assumé, revendiqué par les mouvements populaires de tout l’arc méditerranéen. Ils signalent un degré de conscience politique bien plus élevé que le déplorent les puristes « vieux gauchiste » qui pointent l’absence de revendications « socialistes » dans les mouvements de masse actuel. En effet, ce mouvement postule que la difficulté sociale, celle qui déclenche ces mobilisations, a une racine et une solution politique. L’étendard de « l’intérêt général », brandi dans les marées citoyennes, épouse tous les terrains de la vie en commun : éducation, santé, honnêteté des gouvernants, démocratisation des institutions. C’est donc bien davantage qu’une simple compilation de revendications catégorielles exaspérées à laquelle il faudrait injecter de l’extérieur de « la conscience politique ». La question du pouvoir, c’est-à-dire « qui décide » rejoint spontanément une seconde : « pour quel but et au nom de qui ». La transcroissance insurrectionnelle de la révolution citoyenne repose sur ces mécanismes simples de la conscience spontanée du grand nombre.

La France abaissée par ses médias et son président.

Le décès d’Hugo Chavez a permis de constater que la lutte de classe continue jusque dans les tombes. Les médiacrâtes français nous ont encore couverts de honte aux yeux du monde progressiste latino-américain par le type de traitement de l’information qu’ils ont assuré à cette occasion. Plus violents et haineux que les nord-américains eux-mêmes. La paresse, la vulgarité et la mentalité « bon blanc » qui regarde de haut les indigènes latinos s’est déchaînée. Quant à François Hollande il a été en dessous de tout, pire qu’on pouvait le craindre. Pris entre sa très, très, grande tendresse pour les nord-américains et son mépris de caste pour le populaire, il a rendu la France invisible et inaudible à un moment clé de l’histoire politique de l’Amérique latine. Une faute diplomatique majeure a été commise quand non seulement ni le président ni le premier ministre n’ont été présents à Caracas aux côtés des 35 autres chefs d’Etat et de gouvernement, mais non plus aucun des cinq ministres des affaires étrangères de notre pays. C’est le ministre des Dom Tom qui a fait le voyage. En voisin qui a vu de la lumière peut-être. Ses propos ont été consternants.

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Dans les médias l’hyper sensibilité au thème de « l’amitié » pour le chef iranien, mille fois montrée du doigt, signalait bien le tropisme à l’œuvre. Sa présence, parmi 35 autres chefs d’état et de gouvernement et notamment tous ceux d’Amérique latine était mille fois surlignée. C’est presque comme s’il n’y avait que lui ! Cela soulignait bien l’obsession. La communauté juive de Caracas est loin d’en faire un tel cheval de bataille ! Mais depuis Paris, bien au chaud, comme la guerre des autres est jolie ! Pour les médiacrâtes atlantistes, il faut tirer sans cesse sur la cible. C’est de bonne guerre, nous faisons de même. Mais nous ne prétendons pas, nous, faire de l’information « indépendante » et « objective ». La difficulté de l’exercice de dénigrement, cette fois-ci, c’est évidemment qu’il s’agissait de tirer en plein cortège funèbre. Qu’à cela ne tienne. Mais obsédés par la guerre qu’ils mènent, les médiacrâtes passent à côté de l’événement. Peu importe que des millions de gens se mettent en mouvement, sur tout un continent, la peine au cœur : c’est le folklore local ! Peu importe que tous les pays du cône sud aient déclaré des jours de deuil national et que dans chaque pays des milliers de personnes se soient groupés devant les ambassades du Vénézuéla. Bref, l’attitude des médias français a signalé la profondeur des préjugés dominateurs d’une aristocratie corporative composée de petits blancs européo-centrés, enfants des bonnes familles. Dès lors tout l’événement passa au second plan après avoir été présenté sur un mode souvent méprisant et hautain. Il est significatif que ce traitement de l’information soit venu clore la séquence sur la « une » voyeuriste du « Nouvel Observateur » dans une persécution gratuite de DSK et la nouvelle « une » bovine de « l’Express ». Joffrin et Barbier sont les deux faces d’une même décadence morale, les deux symptômes fétides d’une fin d’époque.

Pourtant, pour tout le monde informé, ce lien de Chavez avec l’Iran est clair. C’est une affaire qui concerne les rapports de force dans l’OPEP. Hugo Chavez voulait se couvrir face aux grands démocrates « amis de l’occident » qui intriguent dans ce cénacle : Qatar, Arabie Saoudite, et autres joyeux drilles. Ceux-là appliquent la charia, enferment leurs femmes et payent des voyous armés, trafiquants de cigarettes et de drogue repeints en « islamistes », comme au Mali, sans qu’on les signale jamais comme des accointances honteuses pour ceux qui les fréquentent. Il est vrai qu’ils achètent des équipes de foot, des projets de banlieues, des armes et des journalistes mondains. Mais eux payent ! Pour truquer les informations en provenance du Vénézuéla, les agences d’influence ont donc de puissants relais, prêts à tout, dans les médias. On l’a constaté quand l’AFP-image avait fait un montage faisant croire que l’iranien et Chavez étaient d’accord pour organiser un bombardement de Washington.

Sans les réactions et interpellations des internautes le montage vivait sa vie sans rectificatif ! On a vu aussi le cupide Jean Plantu recommencer son numéro de chanteur à gage à la une du « Monde » dans le numéro annonçant le décès de Chavez. Pour toute épitaphe, il associa en effet avec grossièreté Chavez et Assad. Je forme l’hypothèse que cela aura été fait à la demande de l’ambassade du Qatar, puisque ce pays paye aussi les miliciens anti-Assad. On se souvient que le Qatar a versé à Jean Plantu 10 000 euros comme prix de « la liberté de la presse ». Rien ne signale mieux la confusion mentale de tous ces larbins de plume ou de crayon que le contexte dans lequel ils s’abandonnent à leurs frasques. Car peut-on oublier que le dessin de Plantu survient au moment où les fameuses « forces libres » de ces combattants anti-Assad armés par le Qatar viennent d’enlever des observateurs de l’ONU sur le plateau du Golan ? Le lieu, autant que le fait, souligne l’absurdité aveuglée de leurs admirateurs inconditionnels. 

Bien sûr pour ma part je n’ai jamais été d’accord avec cette relation privilégiée du gouvernement du Vénézuéla avec l’Iran. Je l’ai toujours dit, et d’abord aux intéressés eux-mêmes, sur place. Mais je ne veux pas le dire aux côtés de n’importe qui. Les belles personnes et les médiacrâtes qui montrent du doigt les mollahs iraniens adorent, le reste du temps, les exploits d’autres religieux certes plus folkloriques mais tout aussi totalitaires. Je connais trop bien la manœuvre quand on m’interroge sur le sujet. Pour le griot médiatique qui pose la question, quand par hasard il sait vraiment de quoi il parle, il s’agit juste de continuer le travail de dénigrement en parlant de « l’amitié avec les iraniens ». Quoique je réponde, la mention prononcée sur un ton infamant aura été faite. Et si par-dessus le marché je réponds que je ne suis pas d’accord, le perroquet pourra conclure « même Mélenchon clame son désaccord ».

Mais le plus grave dans ce contexte est l’attitude adoptée par la France sous l’autorité du nouveau pouvoir. Car François Hollande a encore gâché une chance pour notre pays. Après la visite de Benoît Hamon à Caracas venu encourager la signature de contrats, le moment était parfait pour marquer les esprits politiquement. On sait bien combien le piteux tandem Hollande-Ayrault se sent éloigné d’Hugo Chavez. Mais faut-il beaucoup d’intelligence de situation pour comprendre le moment dans les relations bilatérales ? Personne sur place ne leur aurait demandé d’approuver le mort ! Il s’agissait plutôt de créer une relation nouvelle avec la nouvelle équipe au moment où celle-ci cherche ses marques. Comme d’habitude les deux « compères-pépères » ont dû peser interminablement le pour et le contre avant de décider de ne rien faire dans la mesure où cela permet quand même de faire plaisir aux Etats-Unis. Résultat : une faute diplomatique pour notre pays suivie d’un nouveau moment de honte.

Comme le note le communiqué de Raquel Garrido, porte-parole internationale du Parti de Gauche, les obsèques d’Hugo Chavez ont réuni 55 délégations internationales. Plus de trente chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement. C’est un événement considérable, jamais vu au Vénézuéla et en Amérique latine. Personne au quai d’Orsay ne semble l’avoir anticipé ni analysé à temps. Pire, l’insolence était la norme. A une camarade binationale qui appelle l’Elysée pour dire qu’elle n’est pas contente du niveau de la représentation française et de l’absence de François Hollande à Caracas, le palais répond que le président n’avait « pas programmé la mort d’Hugo Chavez ». Quelle fine plaisanterie ! A transmettre à ceux qui ont fait le déplacement ! Mais Hollande est-il si seul qu’il ne lui reste plus un seul des ministres dont c’est pourtant la charge de faire ce type de travail ? Pourquoi a-t-il désigné le ministre des Dom Tom pour représenter la France dans cette circonstance ? Quel est le sens de cette désignation ? Cela n’a été dit à aucun moment ni nulle part. C’est donc un double acte de mépris : pour les vénézuéliens et pour les domiens réduit au rôle de second couteau d’ostentation.

L’absence de Laurent Fabius est bel et bien une lourde faute diplomatique. Je ne le dis pas de mon point de vue politique en matière internationale. Je l’affirme du point de vue de la politique traditionnelle de notre pays. La France a toujours milité pour un « monde multipolaire » organisé. Or, les latino-américains fabriquent aujourd’hui, concrètement, ce monde multipolaire. C’est d’ailleurs le sens de l’hommage rendu à Chavez par le secrétaire général de l’ONU. La France aurait dû être à leurs côtés à Caracas, représentée par son premier Ministre, ou au moins par son ministre des Affaires étrangères ou tout du moins par l’un des quatre Ministres délégués aux affaires étrangères. Au lieu de cela, François Hollande a dépêché sur place son Ministre des Outre-Mers, dont le porte–feuille ministériel n’a strictement aucun rapport avec les relations internationales et la diplomatie. Le choix fait est un message politique de mépris et de provocation gratuite.

On aurait pu cependant se réjouir du choix de l’homme en l’écoutant d’abord parler. Car le ministre Victorin Lurel a ironisé à juste titre sur ceux qui ont traité Hugo Chavez de « dictateur ». Il a même déclaré : « Moi je dis, et ça pourra m'être reproché, (…) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'Homme ». Ici le caribéen parlait juste. Surtout quand il compléta : « Toute chose égale par ailleurs, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices ». C’était trop beau. Cela ne dura pas.

Le solférinien arrogant et méprisant a vite percé sous le masque de l’homme des Caraïbes. Comment a-t-il pu avoir l’audace de parler d’un mort sur le ton de la blague comme il a osé le faire devant le cadavre d’Hugo Chavez ? « Il était tout mignon (…), frais, apaisé comme peuvent l'être les traits de quelqu'un mort, on avait un Hugo Chavez pas joufflu comme on le voyait après sa maladie », a-t-il commenté. Quelle arrogance ! Quel mépris ! Quelle insulte ! Est-ce un genre qui est créé ? C’est le style monsieur petite blague qui devient celui de la France ? Doit-on se préparer à commenter la tête qu’aura « pépère » dans son cercueil le moment venu ? Devra-t-on alors commenter l’état de ses cheveux implantés et celui de ses rondeurs ? J’espère qu’à me lire vous ressentez un haut-le-coeur. Il vous enseigne ce que nous avons ressenti, nous les amis du Vénézuéla progressiste et d’Hugo Chavez comme personne humaine en prenant connaissance de ce qu’a été la parole de la France dans cette circonstance de deuil national.

Bref, cet événement, après tant d’autres, mais de façon si mortifiante du fait de son caractère ostentatoire et gratuit a continué à creuser le fossé qui nous sépare de ce monde des importants de notre pays. Nous nous sentons en exil dans notre propre pays. Les valeurs mises au poste de commande, les comportements, les priorités sont à des années lumières de tout ce à quoi nous croyons et sommes attachés. Ces funérailles étaient, au fond, peu de choses à consentir pour marquer une connivence maintenue avec notre idéal internationaliste. Le choix de François Hollande visait aussi à couper cette route-là comme les autres.

« Les fourberies de Sapin »

Une des grandes difficultés de notre campagne contre l’accord "made in MEDEF", c’est d’abord évidemment la complexité du texte. Expliquer, détailler, est long et souvent ingrat. Sans oublier qu’il faut déjà commencer par apprendre soi-même car nous ne sommes pas tous des spécialistes du code du travail et de l’histoire des négociations sociales. La difficulté est aggravée par le passage du rouleau compresseur des chiens de garde médiatiques. Ils sont mobilisés sur le sujet comme pour un traité européen. Ajoutons que la présentation du contenu du texte et de sa critique ne correspond pas au « format médiatique » qui exige brièveté et sensationnel. Mais ce n’est pas la première fois que nous affrontons ce type de difficulté ainsi que le mur d’enceinte médiatico-politique de l’ordre établi. Le pire c’est le recours au mensonge dorénavant permanent des porte-parole du PS pour faire passer la pilule très amère. Il faut dire que la gêne est maximale à la base.

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Dans le contexte actuel ce qui est nouveau c’est l’ampleur des bobards servis pour justifier l’adhésion au texte. Cet enfumage, spécialement intense, a souvent pour origine l’ignorance de celui qui parle ou bien le fait qu’il répète les « éléments de langage » que distribuent le PS et le MEDEF dans les salles de rédaction. On entend donc dire tout et n’importe quoi. Par exemple que l’accord va « empêcher les licenciements boursiers », qu’il va « faciliter les procédures d’embauche », qu’il « rétablit l’autorisation administrative de licenciement » et ainsi de suite. Mes lecteurs nous aideraient s’ils relevaient aussi dans leurs commentaires les phrases les plus typiques des mensonges et stupidités qu’ils entendent sur le sujet. Autant que nous puissions tous en rire et surtout repérer les nouveaux « éléments de langage » à temps. Car nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Car, bien sûr, non seulement les « journalistes » ne rectifient jamais mais souvent ce sont eux qui débitent ces sottises sans rapport avec le sujet ou ces contre-vérités.

Mais à côté des ignorants il y a aussi ceux qui savent à quoi s’en tenir. Ceux-là disent aussi un maximum de contre-vérités. Mais c’est de propos délibéré. Eux sont des menteurs. Des vrais menteurs qui cherchent volontairement à induire en erreur et à empêcher toute discussion en embrouillant le sujet. Un champion dans cette spécialité est évidemment le ministre de l'Emploi Michel Sapin. Un fourbe toujours prêt à toutes les approximations et à tous les mensonges. Lundi 4 janvier sur BFMTV, il a été particulièrement lourd. Il a nié que ce texte soit un accord "made in MEDEF" comme nous le disons. Il s'est même vanté de l'avoir transformé en « un projet de loi made in gouvernement de gauche » ! En effet, pour s'appliquer, l'accord doit devenir une loi. Le gouvernement a donc proposé un projet de loi qui reprend les éléments de l'accord. Mais l'emballage ne fait pas le produit ! Ce n'est pas parce que Michel Sapin a changé la forme du texte et y a mis un tampon "gouvernement Ayrault" que le contenu a changé. Une variante en politique du coup des lasagnes de bœuf au cheval ! Les consommateurs sont prévenus.

Commençons par le commencement. Le contenu du projet de loi reprend exactement le contenu de l'accord. C’est l’ordre du MEDEF. Et c'est donc ce qu'avait demandé François Hollande. Le président de la République souhaitait que le projet de loi retranscrive "fidèlement" l'accord. Michel Sapin a exécuté la demande du président. C'est tellement vrai que Madame Parisot et le MEDEF l'ont applaudi dans un communiqué, le 11 février : « Alors que le gouvernement a rendu public l'avant-projet de loi transmis ce jour au Conseil d'Etat, le Medef constate que l'essentiel des dispositions concernant l'emploi et le marché du travail trouvent à ce stade une traduction satisfaisante. Il était crucial que les nouvelles procédures permettant aux entreprises de s'adapter, en particulier les accords de maintien dans l'emploi et les plans de sauvegarde de l'emploi, traduisent fidèlement les objectifs de l'accord ». Le MEDEF appelle aussi « à ce que cet équilibre soit préservé tout au long de sa discussion au Parlement ». Quoi qu'en dise Michel Sapin, Parisot vend la mèche : la loi ne fera que reprendre ce que le MEDEF a obtenu ou bien voulu concéder. C'est donc bien un projet de loi "made in MEDEF" même si le gouvernement veut cacher le label.

Michel Sapin n'est pas à une manipulation près. Sur BFMTV, il a même osé dire : « C'est un accord majoritaire puisque trois syndicats sur cinq l'ont signé ». C'est là une escroquerie intellectuelle caractérisée. Pour savoir si un accord est "majoritaire" ou non, on ne compte pas le nombre de syndicats signataires. Sinon, il suffirait au patronat de créer des dizaines de syndicats maison pour l'emporter, même si ces syndicats n'ont pas d'adhérents. Michel Sapin, ministre du Travail et de l'Emploi le sait très bien. La ruse de Sapin c'est que pour l'instant, les syndicats sont jugés représentatifs sur la base d'un décret de 1960. Seuls cinq syndicats ont donc le droit de signer des accords.

Mais de nouvelles règles doivent entrer en vigueur en avril. La validité des accords dépendra alors du nombre de voix obtenus par chaque syndicat dans l'ensemble des branches lors des élections professionnelles. Ça aussi, Michel Sapin le sait. C'est son ministère qui est chargé de compiler les résultats aux élections et de publier la liste des syndicats qui seront représentatifs. Mais la CGT et le Canard enchaîné soupçonnent Michel Sapin de retarder la parution de ces chiffres. En effet, tout laisse penser que parmi les trois syndicats signataires de l'accord MEDEF, il n'y en aura plus qu'un qui sera juridiquement considéré comme "représentatif" dans les prochaines semaines : la CFDT. La CFTC ne devrait pas franchir le seuil nécessaire des 8% des voix au plan national. Quant à la CFE-CGC, elle ne pourra plus signer que les accords qui concerneront les cadres et non l'ensemble des salariés. On comprend que Michel Sapin ne veuille pas publier cette information en plein débat parlementaire sur l'accord "made in MEDEF". C'est pourtant ce que la loi exige de lui.

En attendant la publication de Michel Sapin, on ne peut se fonder que sur le résultats aux dernières élections des Prud'hommes, en 2008. Or, lors des dernières élections des Prud'hommes, les trois syndicats signataires de l'accord ont obtenu, au total, moins de 40% des voix des salariés du pays. A l'inverse, les syndicats qui rejettent l'accord ont obtenu plus de 50% des voix des salariés. Les syndicats majoritaires contestent donc l'accord. C'est donc un accord minoritaire. Donc illégitime. Une raison de plus pour les parlementaires d'en faire ce que bon leur semble et de ne pas être obligé de le voter servilement.

Les mensonges de Sapin ne s'arrêtent pas à la méthode. Ils concernent aussi le fond. Les médias les ont repris en boucle pour vanter « les droits nouveaux pour les salariés dans un accord équilibré gagnant-gagnant ». Le but de la manœuvre était de camoufler les points centraux arrachés par le MEDEF. Ces points, ce sont la mobilité forcée pour les salariés, la facilitation des licenciements et l'organisation du chantage à l'emploi à travers la poursuite des accords compétitivité-emploi de Nicolas Sarkozy. Mais nous ne sommes pas dupes. Pour bien parler du reste, il faut donc dissiper la fumée répandue par Michel Sapin. Je fais vite car j'ai déjà écrit sur le sujet. Mais je crois utile de rassembler les éléments pour répandre l'antidote.

Le premier enfumage concerne la taxation des contrats à durée déterminée. La mesure phare reprise en boucle pour assommer les récalcitrants à l’enthousiasme. En réalité, à peine 20% à 30% des CDD seront concernés par cette surtaxation. Par exemple, les CDD de plus de trois mois, les CDD de remplacement et les contrats saisonniers ne seront pas concernés par la surtaxation. Elle ne touchera pas non plus certains secteurs gros utilisateurs de CDD comme les instituts de sondages dont l'IFOP dirigé par Laurence Parisot. Surtout, l'intérim ne sera pas concerné. Pour éviter la surtaxation, les patrons n'auront donc qu'à troquer un CDD contre un contrat d'intérim. Mais la précarité ne reculera pas d'un pouce. Comme l’effet poudre aux yeux a été jugé suffisant pour tromper le chaland, il a donc été convenu de donner une « compensation » au MEDEF pour cet « avantage » concédé. Alors le MEDEF a obtenu que cette surtaxation soit « compensée » par une nouvelle exonération de cotisation sociale pour l'embauche en CDI de jeunes de moins de 26 ans. Au final, les employeurs de précaires devraient payer 110 millions d'euros de plus mais économiser 155 millions d'euros. Le patronat empochera donc 45 millions d'euros sur le dos de l'assurance-chômage. Voilà pour cette grande "avancée".

Vient ensuite "le droit à une complémentaire santé pour tous les salariés". Un refrain repris en boucle par tous ceux qui veulent souligner l’ingratitude et l’extrémisme de notre refus de « l’accord ». Là encore, il faut déconstruire l'escroquerie. D'abord, ce "droit nouveau" ne sera effectif, au mieux, qu'en 2016, après négociations de branche voire d'entreprise. Surtout, les salariés payeront 50% de cette complémentaire. Ce n'est donc au mieux qu'un demi-droit qui leur est donné. En fait, c'est moins que ça. Car le "panier de soins" remboursé sera inférieur à ce qui est remboursé au bénéficiaire de la CMU-complémentaire. Autrement dit, presque rien. Les grands gagnants de cette affaire sont les assureurs privés qui vont pouvoir proposer de juteux contrats à tous les patrons de PME.

Le dernier soi-disant "progrès" concerne la création d'un système de "droits rechargeables à l'assurance chômage". L'idée est de permettre à un chômeur qui retrouve un emploi avant la fin de sa période d'indemnisation de conserver ces droits pour l'avenir, au cas où il retomberait au chômage. En réalité, pour l'instant, ces « droits rechargeables » sont totalement théoriques. Les droits précis, les détails, précisions et modalités devront être définis dans l'année au moment de la renégociation de la convention UNEDIC entre patronat et syndicats. Dès lors, pour l'instant, il n'y a donc rien d'autre qu'un vague objectif. Mais une limitation stricte  quand même été précisée noir sur blanc. Elle est de taille. Ces "droits rechargeables" devront être mis en œuvre… "sans aggraver le déficit de l'assurance chômage". Ce sont les mots précis de l'accord "made in MEDEF". Il faudra donc économiser ailleurs pour les mettre en place. Michel Sapin se garde bien de dire quels chômeurs verront leurs droits réduits pour mettre en place ces « droits rechargeables ». En tous cas l’accord ne dit rien sur les chômeurs qui, chaque mois, arrivent au bout de leurs droits à l'indemnisation. Espérer garder ces droits pour l'avenir n'est pas la préoccupation de ces dizaines de milliers de chômeurs en fin de droits. C’est tout de suite qu’il faut faire face ! Car dans le contexte d'austérité d'aujourd'hui, on ne sort pas du chômage. On y reste. Et pour longtemps.

Le roi est nu. Une fois démasqué les escroqueries sur les prétendus nouveaux droits, on voit que lorsque Michel Sapin vante « un texte équilibré », il ment une nouvelle fois. Ce texte est totalement déséquilibré au bénéfice du patronat. C'est juste un projet "made in MEDEF".

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279 commentaires à “Ça ne prévient pas, ça arrive !”
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  1. Antigone 34 dit :

    @249 luciani Jean Paul
    1- Chávez faisait l'OPEP ! Et la construction d'un axe Sud/Sud. Il a ainsi réussi à récupérer le prix du pétrole et impulser ses politiques sociales.
    2- Il a fait de l'humain, tellement que le président Iranien est durement critiqué dans son pays par les mollahs pour ses preuves d'attachement avec un non musulman. Au prétexte d'une accolade avec la mère du Comandante qui a déchaîné les critiques. Chávez c'était ça, une force capable de faire bouger les lignes.
    3- Ne jugez pas de la sorte (ni les vénézuéliens ni les iraniens) avec nos lunettes d'occidentaux dans le camp de l'OTAN pris dans les rêts de la propagande étasusienne via nos médias et dirigeants, tous atlantistes.

  2. Commandant P. dit :

    France Culture aurait également pu remarquer que H Chavez était mort le même jour que S. Prokofiev.

  3. turmel jm dit :

    Je viens de prendre connaissance du billet de J-Luc concernant la nomination de ce pape argentin. J'apprends qu'il fut silencieux entre autre pendant la période de la dictature, et qu'il est le contraire d'un évangéliste dit de la libération. Ceci confirme bien mes craintes. Cette élection est extrêmement politique. C'est pour cette raison qu'un pape polonais fut mis en place dans les années 80. Il s'agissait d'avancer une tête de pont importante dans un pays historiquement croyant pour lutter contre le communisme de caserne en espérant que cela ferait tâche d'huile. Aujourd'hui les historiens reconnaissent son efficacité dans l'ex guerre froide est-ouest
    En Amérique latine un vent de révolution citoyenne est entrain de repousser hors de ses frontières le capitalisme et ses méthodes, y compris avec Kirchner en Argentine. Et comme par hasard la curie nomme un pape de ce continent!
    L'histoire ne se répète peut être pas mais en bon mécréant que je suis j'estime que sa nomination n'est absolument pas le fruit du Saint esprit.

  4. Denis F dit :

    @ 249 luciani Jean Paul à 17h40
    Mais que faisait Chavez avec le tyran Iranien ?

    Hugo Chavez Président du Venezuela rencontrait des tyrans dans le cadre de l'OPEP dont il faisait parti tout comme Mouammar Kadhafi, reçu lui en grande pompe en France sous sa tente bédouine dans les jardins de l'État français, là rien à dire ? Et tout comme Bachar al Assad, qui lui fut reçu et eu les honneurs du défilé du 14 juillet par la Présidence française, rien à dire non plus ?
    Pour compléter votre instruction, sachez que le Venezuela fut le fondateur de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) conjointement avec l'Iran, donc quoi de plus normal que les représentants de ces pays puissent se rencontrer. Voilà ce qui justifie "une telle proximité", monsieur le colporteur insidieux.

  5. jean ai marre dit :

    @ Webmestre, vous avez parfaitement raison. Excuses.

    Le coté géopolitique de l'élection du Pape, n'a échappé à personne. Même les non formatés politiques ont découvert la rapidité de l'élection et les commentaires faits sur le choix. Le rôle de la religion n'est il pas d'aider les pauvres ?
    L'Eglise de Rome étant toujours du coté des puissants, ne reniant pas les tyrans, quoique de plus cohérent que de bénir les juntes ? De sinistre mémoire on se souvient de Franco, et de Pinochet.
    Ce qui est irritant c'est de monopoliser toutes les chaines de TV et de radio pour l'évènement. Moi qui suis athée puis avoir un droit de réponse ?
    Un homme en robe c'est quand même drôle, quand je pense que les mêmes qui aiment ce costume, fustigent ceux qui portent la djellaba !

  6. vert pomme dit :

    Eléments de langage PS:
    "On doit rassembler la gauche contre la droite, les collectivites territoriales ne sont pas maitre du jeu, bien sûr il y a des problemes nationaux mais dans un an y a des élections locales, si vous voulez pas payer la dette, un pays ne peut pas réussir tout seul, ça va s'arranger avec la politique internationale et les Etats-Unis, peut-être avec les elections allemandes, c'est une politique de m**** mais on peut pas faire autrement, les A.C. ne servent à rien, il faut des experts et on n'a pas beaucoup de temps, il faut faire des listes tout de suite"
    On ne tire pas sur le messager. Je ne fais que repondre à la demande de l'équipe.

  7. Maité dit :

    Chrétienne oui "catholique" ? Je me pose des questions ! Le pape doit être auprès des pauvres sauf que c'est une illusion. Le vatican n'est-il un riche état dans l'état ? Il ne représente pas le Christ, alors à quoi sert-il ? Il arbitre à droite bien sûr.

  8. tchoo dit :

    Si vous vous étonnez, ne comprenez pas ce que faisait Chavez avec le tyran iranien outre que Jean Luc en a souvent parlé ici, mettant cela sur la politique anti impérialiste américaine de Chavez, mais aussi allez donc lire l'article de William Blum sur le Grand Soir, cela pourra un peu vous éclairer

  9. Alain Doumenjou dit :

    Je présume que Jean-Luc évoquera dans un prochain texte ce qui vient de se passer au Parlement Européen cette semaine, mais de précieuses informations sont d'ores et déjà disponibles ici en cliquant sur son blog de député européen.
    Le texte relatif au 2 Pack adopté par le Parlement,et voté par la quasi totalité des socio-démocrates, est d'une extrême gravité.
    Il est parfaitement clair que si le Front de Gauche accédait au pouvoir, il lui serait totalement impossible de mettre en oeuvre le programme "L'Humain d'abord", dés lors que désormais, outre les conséquences, entre autres, du traité de Lisbonne et du TSCG, les gouvernement et les parlements des pays de la zone euro sont totalement mis sous tutelle de la Commission Européenne qui les prive de toute initiative politique en matière fiscale, budgétaire, économique et sociale qui n'aurait pas reçu son approbation préalable, sous peine de mesures coercitives et de sanctions automatiques. La dictature de la Commission, au service de l'oligarchie et du capitalisme financier mondialisé, se met en place plus que jamais et les choses vont encore empirer très bientôt avec l'avènement du Grand Marché Transatlantique que ces beaux messieurs sont en train de préparer à marche forcée.
    D'ores et déjà la France a été condamnée ou est actuellement poursuivie devant la Cour de Justice Européenne,pour des mesures fiscales et des subventions (décidées pour la plupart sous Sarkozy !) n'ayant pas eu l'heur de plaire à la Commission et risque d'être condamnée à verser à celle-ci la bagatelle de 9 milliards d'Euros !
    Moscovici est en ce moment même en train de faire les pieds au mur devant ces Messieurs de la Commission pour vanter les mérites de la politique d'austérité du gouvernement français, de son Pacte de Compétitivité et de sa "réforme" du modèle social français, via les accords de Wagram. Mais ce n'est pas encore assez aux yeux de ces Messieurs qui trouvent que "çà traîne" et il a un mois pour leur soumettre sa nouvelle copie, d'où la trouille de Hollande qui parle maintenant de gouverner par ordonnances!
    Il paraît donc clair que le débat sur une sortie de la zone Euro, voire de l'UE, va se poser inévitablement, faute de quoi, le programme que nous défendons deviendra purement virtuel, car tout simplement inapplicable. Quant à espérer pouvoir un jour faire changer notablement ce qu'est devenue l'UE et son orientation, comment pourrions nous y croire ?

  10. Diogene dit :

    @ Alain Doumenjou 260
    Tu poses la la bonne question, l'UE est totalement verouillee et nous entraine vers le grand marche transatlantique, les états réduits d'Europe a la botte des états unis d'Amérique.
    Je crois comme toi que le débat est inévitable pour nous, le peuple ne suivra pas un changement qu'il pressent impossible au sein de cette Europe.
    Que se vayan todos !

  11. citoyenne21 dit :

    L'europe "sociale" n'est plus possible au vu du contexte et des verrous posés qu'on ne pourra pas faire sauter alors le FdG doit aussi exiger un référendum sur l'euro et l'Europe d'ici 2014. Il en va de notre crédibilité auprès du plus grand nombre qui souffre. Il n'y a que les nantis qui ont intérêt à vouloir rester dans l'UE. Tous les autres veulent en sortir et la situation nous y obligera tôt ou tard !

  12. Michèle dit :

    La pauvreté reprend du pouvoir dans le discours des possédants, le pouvoir d'être reconnue par eux comme une donnée naturelle puisqu'il n'a jamais été question de l'enrayer, de fait, mais de s'en servir.
    Nous y voilà rendus, le mot est lâché en même temps que son antidote séculaire: la charité, via la chrétienne, via son représentant aussi mondial que la crise et la pauvreté qui en découle, du fait du nécessaire enrichissement des nantis pour assurer la compétitivité un point c'est tout.
    Pauvreté-charité, voilà le cocktail désormais servi pour nos méninges à conditionner, via la médiacratie au pouvoir.
    Je refuse de les nommer "puissants". La puissance est du côté de la vérité et non pas du côté du mensonge et du leurre. C'est la puissance révolutionnaire qui se nourrit de la vérité commune de ce qui est juste et bon pour l'Homme.

  13. Bonjour à tous !
    Excellentes questions @ Alain Doumenjou 260 ! merci de les avoir formulées de bonne façon.
    J'espère que Jean Luc nous expliquera son point de vue et celle du front de gauche sur cette interrogation majeure.
    Bien évident pour moi depuis longtemps que l'europe est totalitaire (et je pèse mes mots). Depuis 2005, je vomi littéralement cette Europe là (alors que je suis un européen convaincu (refus de prendre en compte le "non" français au référendum sur la constitution européenne en 2005, TSCG, règle d'or (pour qui ?), le prix de Nobel de la paix pour les véritables"patrons" actuels de cette europe de caste (à quand un prix Nobel pour la démocratie, qui serait décidé par un vote populaire ?, casse des acquis sociaux, désindexation des retraites ) etc etc.....
    C'est évident que le matraquage par les médias actuels (télévisuels notamment , mais aussi celui d'une certaine presse papier et d'une certaine presse sur le web) est devenu littéralement un bourrage des urnes par anticipation pour les prochains élections à venir, tant ce bourrage de crâne est intense.
    Ce bourrage de crâne s'applique aussi à l'élection du nouveau pape François et s'inscrit dans cette logique d'occupation des cerveaux. (il ne faut pas sortir de " sciences po " pour se rendre compte de ça)
    Liberté, égalité, fraternité !

  14. lemetayerv dit :

    Denis F (255). Les lien qu'entretenait Hugo Chavez envers les pays comme la Lybie, la Syrie, l'Iran, la Chine, la Russie, l'Argentine, Cuba, Le Brésil et certainement beaucoup d'autres moins impressionnant sont principalement des alliances de protection et de coopération. Qui aurait peur du Vénézuéla ? Qui pourrait empêcher son renversement politique ? Les USA, les grandes puissances européenne qui en sont l'instigation ? Ces deux pôles de politique hégémonique ont certainement plus peur de ces pays, c'est pourquoi, ils préfèrent les combattre un par un, après les avoir dénigré au yeux du monde par médias lobotisateurs interposés. C'est une analyse purement personnelle mais il me semble pertinent de le penser, quel pays sont tombés et qui faisait peur : L'Irak, l'Afganistan, la Lybie, La Syrie. La Lybie et la Syrie qui auraient subi aussi un printemps arabe ? C'est à approfondir, car il me semble que la ferveur populaire n'avait pas l'air d'être la même trempe qu'en Egypte ou en Tunisie, où les révolutions ont été mises en parenthèse par l'intermédiaire de politique mise en place contraire à ce que souhaitait ces peuples. Sans compter les pays noirs africains : côte d'ivoire, Sénégal, Mali... dont on ne sait rien même à travers les médias donc on ne peut pas se faire d'idée. Chavez protégeait son peuple et mettait toutes les forces possible de son côté, il avait raison, d'ailleurs n'est-il pas mort de sa belle mort ? La maladie ?! Si ce que je dis parait possible, il serait bien d'en faire une investigation journalistique car vu, un par un, les évènements paraissent fortuits, mais dans une vue d'ensemble, on y voit plus claire quand à l'intention des belliqueux. L'information est une arme, servons en nous.

  15. citoyenne21 dit :

    Moi j'aimerais qu'on m'explique comment on peut passer outre l'avis des autres pays de l'UE, quant à ce fameux embargo qu'on veut lever quant aux armes en Syrie alors que quand nous au FdG on dit qu'on ne peut pas faire l'Europe sans nous et qu'on peut s'imposer face à Merkel et cie, là on nous dit qu'on rêve tout debout ! alors dans un sens, celui du mal, on peut violer les traités mais dans l'autre sens, on ne pourrait pas ?

  16. lemetayerv dit :

    Je n'ai aucune croyance religieuse mais je respecte la foi de chacun. Mais qui pourrait croire que les chefs religieux ne font pas de politique. Regardez "la révolution de ne sera pas télévisée" nommé ici plusieurs fois. Qui s'invite à la noce du nouveau gouvernement mis en place ? Des grands pontes catholiques qui arborent avec fierté leur tenue devant les caméras (faudrait juste connaître leur nom à défaut de connaître leur visage). C'est pourquoi Hugo Chavez préfèrait pour son peuple vénézuélien "un christ révolutionnaire".

  17. Courrierlecteur dit :

    "Hommages" rendus au Chef d'État du Vénézuela, Hugo Chavez, par la diplomatie française. Elle a dit "Joufflu"! Si des partisans du Joufflu* et du double langage, voient dans mes propos de la déconsidération, du mépris ou la certitude d'être considérés comme des personnes ayant une "bêtise insondable" (alors que ce n'est pas du tout ma mentalité) je ne peux que m'en réjouir, et cela me fait franchement rigoler. N'est-ce pas là une démonstration éclatante du double langage de la diplomatie française? Si ce n'est pas de la bave, ce langage de la diplomatie française, cela ressemble fort à du crachat. Et ce crachat pourrait fort bien retourner dans la direction de ceux qui l'ont envoyé et même aussi, par ses éclaboussures, vers ceux qui font mine d'en ignorer la saveur.
    Consécration suprême, il ne manquerait plus que l'expression "tu l'a dit Joufflu*" entre dans le langage courant pour désigner une personne qui promet "le changement c'est maintenant" alors que c'est toujours pareil, et que ceci soit considéré comme un "Délit d'offense...".
    (rappel:*Joufflu: mot utilisé en langage diplomatique français, pour rendre hommage, honorer un Chef d'Etat.)
    Précision: au post 211 j'ai dit, à propos de Maxime Vivas "mon message n'a pas été publié sous son article, dans son journal". Ceci était vrai, à ce moment (temps de modération probablement) Depuis ceci a été fait. Merci à lui. Mon opinion au sujet de son article reste cependant la même.

  18. sebidf dit :

    Il est clair que le débat sur l'UE doit avoir lieu. J'ai cru qu'on pouvait la réformer mais ne nous leurrons pas, nous avons à faire à des gens aussi intelligents que nos élus, choisis et placés par notre adversaire de classe. Ils vérouillent et continueront de le faire afin de protéger ses intérêts des nations qui ont été démantelées par leurs sbires nationaux (notre ancien Président et l'équipe actuelle) et des citoyens qui sont de plus en plus dégoutés et eurosceptiques. Négligez ce détail serait se couper d'une part grandissante de la population (qui n'a pas entendu un proche dire que tout a augmenté avec l'euro, que l'euro n'a pas été fait pour les "petits comme nous", que "c'est de la faute de l'UE"...).
    Je compare cette situation à celle de l'occupation: il y a ceux qui colaborent croyant s'adapter avec douceur à l'insupportable et ceux qui résistent pour faire tomber un mauvais système pour en bâtir un nouveau. Notre salut est venu de la deuxième solution en 1945.
    Deux choses encore; qu'il est horrible d'entendre ces (pseudo)-journalistes continuer à baver sur Mr Chavez (ces mêmes journalistes qui idôlatrent cette UE créatrice de malheurs) et que je suis choqué par le début du vote de cette nouvelle pac (alliance "gauche" et droite) qui nous emmène toujours plus (slogan lié à la croissance) vers la destruction de l'environnement par la subvention (100 euro par contribuable par an quand même en France), lamentable.
    Et on nous dira qu'on peut changer l'UE.. Il faut la faire éclater oui, car les socialistes associés aux conservateurs et aux libéraux feront tout pour que cela dure car ils en profitent eux tandis que l'électeur-citoyen de base n'y croit plus lui.

  19. Antraigues dit :

    Tout à fait. De même qu’il s’est avéré impossible de réformer le PS de l’intérieur, sera-t-il possible de refonder l’Europe en restant à l’intérieur de l’UE ? C’est une question cruciale.

  20. rayana dit :

    Hier soir à Argeles sur mer, conférence débat sur l'ANI avec Gérard Filoche, qui décrypta en détail les horreurs de cet accord tout bénef pour le Medef. La précarisation et l'appauvrissement généralisé sont en marche. Etant contre le TSCG, le pacte de compétitivité et l'ANI, Filoche a été incapable de répondre clairement quand un jeune syndicaliste lui demanda ce qu'il foutait encore au PS.
    A lire en détail pour abonder dans le sens de tous ceux qui rejettent cette Europe, le blog européen de Jean-Luc, où l'on comprend parfaitement la direction que prend cette néo-dictature contre laquelle il faut également lutter de toutes nos forces.
    on lâche rien !

  21. alinber dit :

    Bon si je résume, simplement sans faire appel à des connaissances historiques que je n'ai pas contrairement à nombre d'intervenants forts cultivés. Nos vies sont soumises à un système financier débile qui atteins ses limites en ayant mis les états dans des situations financièrement ingérables dans ce système de valeur. Les lobbyistes de ce système, qui se cachent sous des fonctions de dirigeants, commissaires, gouverneurs, chefs d'états et autres titres ronflants et usurpés, veulent légitimer cette dette en validant des textes ayant pour conséquence "reconnaissance de dette"et donc obtenir un pouvoir absolu et qui plus est consenti. Ce processus, déjà bien avancé, n'a aucune raison de ne pas aboutir puisque ceux qui le souhaitent sont les mêmes, en majorité,que ceux qui votent.
    Que reste-t-il?, quelle est la clé de voûte? Rejeter cette dette, démontrer son illégitimité, refonder la base du système, démontrer sa perversité. Tout le reste aussi important soit-il n'est que secondaire.

  22. Diogene dit :

    La soi-disant "dette" n'est la que pour empêcher la légitime et juste distribution des richesses produites. L'Europe s'y emploie avec zèle et persévérance, faisant croire au bon peuple qu'il faut rembourser ce que l'on "doit", même si la légitimité de cette créance n'a d'autre fondement que l'abandon de souveraineté sur nos monnaies. Plus c'est gros, plus ça passe... jusqu'à ce que ça casse, et le plus tôt sera le mieux pour tous !
    Qu'ils dégagent tous !

  23. Michel Berdagué dit :

    Avant de lire le nouveau billet je tiens à appuyer l'analyse d'Alain @ 260 qui confirme ce que les réactionnaires aux pouvoirs de cette UE nous avaient concocté et dit et même pas entre les lignes depuis des lustres, à savoir la visée et l'entreprise de mettre à la poubelle les avancées presque toutes issues du programme du CNR. Ces analyses et décryptages depuis des années nous les faisions et en effet avant 2005 et confirmés par ce traité Giscard, nous étions traités comme des bruns-rouges, des paranos, des malades de voir des complots partout, que cette UE protège, que c'est pour notre bien et amen la suite...
    Oui de sortir de cette politique européenne, oui et en urgence surtout que la précipitation du GMT de s'étendre dans l'immédiat est précédé par la mise sous tutelle, par les casses multiples de tout le tissu industriel pour nous rendre dépendant et demandeur et assujetti à l'empire nord-américain, ce GMT en omerta très confidentiel est appuyé par l'OTAN. Il y a plus qu'une nouvelle donne, il y a preuve de résolutions des hypothèses les plus folles avancées.
    La République même la Cinquième, ils n'en veulent pas trop d'idées et de valeurs de : Liberté, Egalité, Fraternité.
    Prouvons nous que nous sommes et le peuple Français les révolutionnaires de 1789 à 2013 et les suivantes même et surtout dans nos votes.

  24. Fort dit :

    Je ne connais pas le sigle ANI. Suis je honteusement ignare ?

  25. Cheyenne dit :

    @ Michel 65, 14 mars 11h56
    Qui s'interroge sur des cardinaux possiblement persécutés, je sais pas si ça compte (il était archevêque je crois, monseigneur en tout cas) mais y'a eu Romero, au Salvador, qui y a laissé sa peau.

  26. Courrierlecteur dit :

    Vocabulaire. Attention! (Point de vue, non une critique) Il ne me semble pas bon du tout, mais alors vraiment pas bon, pour l'avenir, de reprendre, de donner de l'écho au surnom (paternaliste!) utilisé par le Canard (parait-il, je ne suis pas trop ce journal en ce moment) et vu dans ce billet. Familier, beaucoup trop familier, presque affectueux. Un comble! Je me demande même, s'il n'y aurait pas une campagne de presse, pour aller dans ce sens (Le Point d'hier, BFMTV) sous couvert de décryptage des propos de notre porte parole, pour donner de l'écho à ce surnom. Et bien voyons! Ce surnom ne chercherait-il pas à se référer à un précédent, pour consacrer une posture de chef de gouvernement, et de chef de file de la gauche? Un surnom à la "Tonton", qui frappe l'inconscient. Vu?

  27. Michel Sicco dit :

    J'ai une immense admiration pour Jean-Luc et tout ce qu'il apporte à la vraie gauche, mais concernant Victorin Lurel je trouve qu'il a vraiment dérapé (j'imagine en grande partie à cause du choc de la mort de Chavez et de l'ignominie de l'attitude du gouvernement français et d'une grande majorité de nos média). Au moment où Lurel était la cible de tous les réacs de notre pays, il n'était vraiment pas besoin d'en rajouter avec un mépris -et aussi à mon avis un contresens - qui décrédibilisent tout le reste d'une analyse fort pertinente. J'ai avant tout perçu dans les propos de Victorin Lurel une forme - maladroite peut-être - d'affection (J'aurais pu écrire la même chose sur le visage de mon grand-père à sa mort). Jean-Luc, je pense ne pas être le seul à avoir été surpris, et aussi géné, par tes propos car tu es notre porte parole (et pour cela tu as droit à toute notre reconnaissance) mais dans ce cas là justement je ne me suis pas reconnu!
    Au-delà de ce petit "coup de gueule" (avec un peu de retard mais je n'avais pas accès au blog ces derniers temps) merci pour ce blog et pour cette façon de toujours faire appel à notre intelligence.

  28. Courrierlecteur dit :

    @Michel Sicco 16 mars 2013 à 15h13
    "[...]concernant Victorin Lurel je trouve qu'il a vraiment dérapé"

    Afin d'éviter un doublon dans les commentaires, je vous invite à prendre connaissance de mes arguments qui traitent de ce sujet aux commentaires 127, 198 et 268.

  29. touzinaud jean pierre dit :

    Heureux de constater que Jean-Luc Mélenchon est le premier avec Edwy Plenel à souligner le comportement laxiste (c'est le moins que l'on puisse dire) de Mgr le cardinal de Buenos aires, nouveau pape François, à l'égard de la dictature des colonels, ça rappelle les yeux fermés de Pie XII sur l'extermination des juifs, et la poussière sous le tapis du pape Benoix XVI sur son passé dans les jeunesses hitlériennes, pas si innocent qu'on veut le faire croire. Décidémment, on peut se demander si cette église ne se choisit pas toujours la hiérarchie qu'elle mérite ! Mais derrière tout cela, il y a peut être plus grave encore, les dissensions entre le concile et la curie sur le blanchiment par la banque du Vatican de l'argent de la mafia, phénomène avéré dans les allées vaticanes, les uns voulant exposer la question et les autre la camoufler. La démission de Benoit serait lié à l'engagement pris par lui de résoudre cette question et de ne pas y être parvenu. Bizarre un tel silence (assourdissant) sur des sujets aussi graves !


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