15mar 13

Ça va mieux en le disant

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manif_medef_25J’ai dit à chaud ce que j’avais à dire à propos du nouveau pape. J’ai d’abord été un peu seul avec Edwy Plénel qui tweeta dans le même sens que moi. Mais depuis lors, mon bref tableau a été complété par des centaines d’articles et reportages allant dans ce sens dans la presse hispanophone. Une personne un tant soit peu informée sait, de façon absolue et certaine, que personne ne peut dire « je ne savais pas » à propos des massacres de masse, les tortures et les viols qui ont abouti au meurtre de 30 000 personnes en Argentine. Puis ensuite, après la fin de la dictature, des années de polémiques publiques n’ont pas permis à qui que ce soit d’être « neutre » ou « à côté ». Pour ou contre, un point c’est tout. Encore une fois, parmi les nôtres qui furent martyrisés et assassinés, il y avait beaucoup de catholiques et de nombreuses gens d’église, comme nos compatriotes les deux religieuses enlevées à la sortie d’une réunion de résistance dans une église. La camarade qui est restée en arrière ce jour-là pour ranger les chaises à la fin de la réunion et qui a donc échappé par hasard à la rafle m’a raconté la scène. Je sais de quoi je parle. Ce n’est donc pas une affaire de religion. C’est une question politique. Ce pape a couvert, et même collaboré selon certains, avec nos ennemis les plus féroces. Nous ne l’oublierons pas un jour, pas une minute, pour la raison que nous n’oublions aucun des nôtres mort dans la lutte où il n’était pas du bon côté.

manif_medef_18Dans cette note je viens sur un sujet que je veux signaler d’entrée : la question allemande en Europe. Elle prend une signification singulière la semaine où le budget européen est rejeté avec les voix des socialistes et des Verts qui soutiennent le gouvernement qui a pourtant approuvé le dit budget. Elle prend aussi un relief singulier la semaine où le parlement européen a décidé la mise sous contrôle de tous les budgets nationaux dans le cadre du Two pack et que les socialistes et EELV l’ont voté à l’exception d’une abstention socialiste. Tout ceci représente une masse de travail d’explication que j’ai réparti entre mes deux blogs. J’invite donc mes lecteurs à faire un saut sur mon blog Europe. Beaucoup le découvriront quoi qu’il soit joignable depuis toujours depuis celui-ci. Mais surtout beaucoup vont pouvoir vérifier l’effort de vulgarisation que nous faisons au moment où l’Union européenne est devenue plus absconse et impénétrable que jamais.

La question allemande et l’impasse de l’Europe.

Marginalisée pendant des décennies du fait de sa défaite et de sa division, autant que du poids de la honte des crimes nazis, l’Allemagne fédérale s’est, du coup, reconstruite et réunifiée en pesant chaque pas comme une étape vers son rétablissement en puissance. Pendant ce temps, hors de la parenthèse gaulliste et des vigilances de François Mitterrand, les Français ont été endormis. Ils l’ont été par les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens, alliés dans le projet européen à la sauce Jean Monnet. Ils se sont laissés porter par une situation de force qui semblait aller de soi pour toujours. D’un côté des calculateurs forcés, de l’autre des dilettantes frivoles. L’Allemagne a donc marqué ses points en s’occupant d’elle comme du sujet de l’histoire. Sa domination actuelle met en danger l’économie de chaque nation et la construction européenne elle-même. En plongeant l’Union entière dans la récession, l’Allemagne de Merkel menace l’économie générale du monde.

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Je me suis déjà exprimé à de nombreuses occasions sur la question que pose la nouvelle Allemagne aux Français. Ce point n’a jamais retenu l’attention de mes commentateurs. C’est pourtant pour moi une question cruciale qui donne son sens à de nombreux aspects de ce que je crois utile de faire dans notre pays. La cécité volontaire de bon nombre de commentateurs a une racine dans la pensée dominante médiatiquement acceptée. Car, malheureusement, l’influence des déclinistes et la démission des élites politico-médiatiques a amplement désarmé la conscience des risques inadmissibles qui résultent mécaniquement d’une domination allemande sur l’Europe. Quel risque ? Celui que fait peser la subordination de tous aux besoins étroits de quelques-uns surtout quand ces intérêts sont peu représentatifs de la condition générale des autres nations. Aujourd’hui, la politique européenne est exclusivement calculée pour répondre aux intérêts de la population vieillissante de l’Allemagne. Cette population qui dépend des fonds de pensions pour ses retraites est donc fascinée par les cours de bourse soutenus et l’existence d’un euro très fort. Le système qui y correspond est dorénavant construit. Il place l’Allemagne au centre d’un ensemble productif où les pays voisins du nord, qui étaient autrefois dans la mouvance du Mark, le sont tout autant autour de l’euro fort à la sauce berlinoise. Cet ensemble reçoit dorénavant le renfort stupide d’une tradition bien française de Salariés de Peugeotfascination et de capitulation des élites devant l’outre-Rhin. Celle-ci se nourrit à présent des recommandations du modèle libéral. La parole officielle est donc captive des figures imposée de l’adulation pour le « modèle » allemand. Ses faiblesses semblent invisibles vue du balcon de nos grands commentateurs.

Mais les allemands, eux, sont plus lucides. Ils savent que leur transition démographique en cours peut les conduire au chaos. Leur chance actuelle sur ce plan : leur besoin vital d’immigration les voit se nourrir de la déconfiture des pays européens qui contraignent leur jeunesse à s’expatrier pour fuir le désastre que la politique allemande impose à tous ses partenaires. Mais cela ne règle rien, sur le fond : la décroissance de la population allemande déforme aux deux extrêmes d’âge la solidité du système productif, pour ne parler que de cela. D’un côté, moins de jeunes égale moins de main d’œuvre formée aux nouvelles qualifications alors que le système d’enseignement allemand, centré sur l’apprentissage, ralentit déjà l’intégration des nouveaux savoirs de pointe. D’un autre côté, davantage de personnes âgées alourdit les dépenses sociales, par exemple pour la santé, et fragilise le système de financement de retraite. Oui de retraite. Car la retraite par capitalisation est, elle aussi, sensible à la démographie, cela va de soi. C’est d’ailleurs pourquoi s’élèvent déjà des voix en Allemagne pour réclamer un passage de la retraite à soixante-dix ans ! Vous avez bien lu : à soixante-dix ans ! Le soi-disant modèle allemand sera à terre bien avant qu’on ne le croit. Car il n’est pas loin du tout le moment où se croiseront les effets d’âge avec la manif_medef_17récession en Europe et la concurrence des pays émergents sur les segments actuellement exportateurs de l’Allemagne. « Cinq ans » dit une huile allemande (Le Figaro 12 mars) !

J’ai dénoncé et montré tant de fois ici le rôle désastreux de l’euro fort ! A présent maintes voix s’élèvent pour dire de même que les analystes du Front de Gauche ! Le dernier pic de croissance connu en Europe eu lieu en l’an 2000. Il a correspondu à un euro valant 0,90 dollars. L’euro vaut aujourd’hui 1,35 ! Il est même monté jusqu’à 1,60 ! Un désastre économique ! Plus l’euro est cher, plus les marchandises se vendent difficilement sur le marché mondial où elles rencontrent d’autres marchandises libellées dans des monnaies plus faibles mais adossées à des économies puissantes comme celle des Etats-Unis ou du Japon et même des Anglais ! Tous les efforts les plus intenses de productivité, effectués au prix des larmes, sont annulés par le niveau de la monnaie. Les Allemands s’en moquent, en partie, car leurs produits sont destinés à des niches où ils ont peu de concurrents et où se positionne une clientèle riche. Ainsi suis-je stupéfait de voir reprocher aux constructeurs automobiles français de ne pas avoir « fait comme les allemands » ? Qu’ont-ils fait ? En tous cas pas mieux que les ouvriers français qui travaillent mieux et produisent davantage. Non, les Allemands sont forts pour produire des voitures qu’achètent les riches, lesquels ne sont pas influencés dans leur décision d’abord par le prix d’achat, comme c’est le cas dans le segment des classes moyennes et populaires. En résumé, on comprend sans difficulté que dans des économies où l’on pratique de l’austérité, la vente à l’étranger est le cœur du modèle d’enrichissement. Ce n’est pas seulement anti-écologique ! C’est une prime donnée aux producteurs pour riches. Ça non plus ce n’est pas écologique ! Car cela pousse aux consommationsmanif_medef_20 ostentatoires et gaspilleuses. Et surtout cela détourne les objectifs de la production de la population à laquelle elle devrait d’abord s’intéresser : le grand nombre. Et c’est une incitation à faire baisser le cours des monnaies pour donner un avantage comparatif sans gain de productivité. Le contraire de ce que veulent nos chers Allemands qui nous infligent donc un absurde euro fort. 

L’examen de la position allemande est souvent présenté d’une façon totalement biaisée. Tout se passe comme si l’Allemagne vertueuse exportait d’abord sur le marché mondial. En ce sens elle serait plus « agile » et « compétitive » sur le « marché monde » que nous pauvres lambins de Français. Cette analyse est fausse. L’Allemagne n’exporte sur le marché mondial qu’une petite partie de sa production. Et cela, comme tout le monde peut le vérifier, dans des segments étroits de la production ou pour mieux dire dans des « niches », telles que les machines-outils ou les engins de transport. Mais le gros de l’export se fait en direction du marché intérieur de l’Union européenne. C’est bien pourquoi l’Allemagne va payer elle-même cher le ralentissement de l’activité que provoque sa politique rigide de bureaucrate libérale sur le mode dogmatique est-allemand qui est le style et l’histoire personnelle de madame Merkel. Puisque les clients ont été étranglés, le fournisseur le sera en même temps. Et par Salariés de Sanoficontagion le monde entier, car il faut rappeler que l’Union européenne représente le quart du PIB mondial.

Donc l’Allemagne réalise l’essentiel de ses performances dans le marché commun européen. On ne saurait mieux dire qu’en réalité elle y parvient sur le dos des autres et de nous Français en particulier grâce à un avantage compétitif indu qui est le dumping social. Le dumping social c’est payer son monde moins cher que le voisin. Que cette différence s’évalue en temps de travail réel ou en salaires rapportés à la productivité. C’est ce que font les allemands. C’est l’équivalent invisible d’une dévaluation compétitive. Voilà ce que l’Allemagne inflige à ses voisins. Le système est très bien organisé grâce à l’Union européenne. D’abord est maintenu un niveau de salaire très bas dans l’est de l’Europe pour payer une main d’œuvre très qualifiée. Ceci est obtenu grâce à l’interdiction d’harmonisation fiscale ou sociale que contient le Traité de Lisbonne. Ces pays fournissent des pièces détachées à très bon marché qui sont ensuite assemblées en Allemagne. Là sévit, depuis Schroeder, une discipline salariale maintenue par un système de contrainte des chômeurs particulièrement cruel. De même le coût des retraites est en bonne partie basculé sur le système par capitalisation qui, par définition, ne se finance pas à la source du travail et donc ne « pèse » pas sur lui, en apparence. De plus il n’apparaît dans aucun compte de l’Etat. L’ensemble permet des productions à bas prix, et un affichage de faible chômage du fait du vieillissement de la population et du travail forcé sous-payé des demandeurs d’emploi. Tel est le miracle allemand. Le problème qu’il pose c’est que, pour fonctionner, tout le reste de l’Europe doit se contenir et se soumettre à des diktats de plus en plus violents. Avec le nouveau mécanisme de surveillance européen, dont relèvent dorénavant la totalité des états européens sauf l’Allemagne, celle-ci a réussi à imposer ses normes de gestion de la dépense publique à toute l’Europe et le droit d’intervenir directement dans la confection des budgets nationaux. L’Europe se présente ainsi comme un système colonial. Il contraint tous ses membres au financement de la renteSalariés de Sanofi financière par le biais d’une police politique et budgétaire qui maintien un ordre favorable au développement d’un pays et même d’un seul.

L’Europe est allemande. Et ceux qui s’y soumettent ne peuvent y survivre qu’en le devenant eux-mêmes à leur tour, sans trop y croire. Les moulins à prières habituels s’abstiendront de m’infliger les dénonciations si grossièrement convenues sur mon « mépris » pour les autres peuples ou je ne sais quelle accusation de nationalisme qui ne font jamais que m’informer sur le niveau de mauvaise foi qui nous entoure. De toute façon je n’écris pas pour mes adversaire, ni pour les petites cervelles pavloviennes, mais pour ceux d’entre-vous qui font l’effort, comme moi, d’entrer dans la difficulté des problèmes que nous affrontons, non pour y réciter des mantras, mais pour essayer de trouver des issues jouables. Pour moi, le vote du Two Pack et du « six pack » sont des seuils franchis dans la soumission de notre pays et du peuple qui le constitue. La perspective du Grand marché transatlantique est dorénavant officielle, ce qui est encore un franchissement de seuil. Le tout fait système. Une nouvelle page se tourne dans mon esprit à propos de ce qu’est en réalité cette Union. J’y reviendrai au congrès du Parti de Gauche.

Des nouvelles bonnes et des moins bonnes

Ici je dis comment mercredi, dans un aller et retour depuis Strasbourg, je suis allé à la rencontre d’Evo Moralès le président bolivien. Il m’avait invité à le rencontrer à l’occasion de son très bref séjour en France, juste avant son rendez-vous avec François Hollande. Puis je commente un hyperlien avec François Delapierre qui, au nom du Parti de Gauche s’implique au niveau national dans la bataille du référendum alsacien. Il s’agit là de la formation d’une soi-disant « collectivité locale unique », grossier pastiche ethniciste d’une province d’ancien régime. Evidemment, sur place nos amis sont ardemment mobilisés pour faire échec à ce mauvais coup de la droite allié à un secteur du PS. Puis je commente encore un lien très instructif avec mon ami Alexis Corbière qui a publié une réponse aux comparaisons historiques de Julien Dray à propos de notre orientation politique. Le point d’histoire qu’éclaircit Alexis est un très utile éclairage sur le moment que nous vivons. Enfin je reviens sur le nouvel épisode de l’offensive publique contre moi de dirigeants communistes favorables à la conciliation avec le gouvernement socialiste dans la perspective des municipales.

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Evo Moralès soupçonne les gringos.

Rencontre avec Evo MoralesEvo Moralès, le président bolivien n’était pas en forme. Pas seulement un peu enrhumé ! Il avait l’estomac très perturbé par son dîner en Autriche, la veille. Quelque chose du repas servi n’était pas bien passé et il ne s’en cachait pas. Cela n’a pas de rapport, mais disons que dans le cadre de notre conversation, cela fit ambiance. J’étais là avec Eliane Assassi, la présidente du groupe communiste du Sénat. Je crois pouvoir dire que nous fûmes assez surpris du ton très direct avec lequel le président bolivien résuma le caractère criminel des états-uniens. Il dit que les USA essaient d’abord d’avoir des gouvernements démocratiques qui fassent leur politique. S’ils ne les ont pas, ils essaient de diviser les peuples entre eux pour justifier des interventions extérieures. S’ils n’y parviennent pas non plus ils essaient de diviser les forces de la révolution pour trouver une faille qui déstabilise le processus et permette la revanche de leurs partisans par des coups d’état. Enfin, s’ils n’arrivent à rien, ils essaient l’assassinat du dirigeant du processus. Détruire les leaders est une tactique constante des Etats-Unis et de leurs agents locaux. Ce point a son importance. Car si évidemment un processus politique, surtout de nature révolutionnaire, est d’abord un phénomène de masse, le point d’appui que donne une personnalité correspondant au moment politique et le cristallisant est aussi un paramètre fondamental. Eliane Assassi confirma l’analyse générale en rappelant les innombrables tentatives de meurtres contre Fidel. Elles sont aujourd’hui avérées depuis l’ouverture des archives de la CIA. Elle informa Moralès en montrant comment Sarkozy avait joué à fond la carte de la division du peuple et l’opposition permanente entre catégories populaires.

Evo Moralès dit qu’il croit à l’empoisonnement d’Hugo Chavez. Il rappelle que Chavez était sur ses gardes, qu’il se déplaçait partout avec une ambulance et qu’il était toujours accompagné de son propre cuisinier. Il raconte comment d’ailleurs l’un des cuisiniers de Fidel fut intercepté au moment même où il s’apprêtait à l’empoisonner. Il nous dit aussi que Fidel et Chavez, les deux, l’avaient mis en garde contre l’empoisonnement et les méthodes des gringos pour assassiner les leaders dangereux à leurs yeux. Evidemment nous n’avons pas parlé que de cela, mais ce moment de la discussion m’a marqué. A côté de lui, Chokehuanca, son ministre des affaires étrangères, que je connais de longtemps, nous regardait fixement comme pour souligner l’importance de ce que disait Evo et faire comprendre leur méfiance en toutes circonstances.

Avec Eliane Assassi, sénatrice PCFEnsuite Evo Moralès nous a expliqué pourquoi son pays avait besoin de desserrer l’étau de la domination technologique des Etats-Unis en misant sur l’Europe. Il dit : « Nous ne demandons pas qu’on nous offre quoique ce soit. Nous achetons ! Mais nous voulons des transferts de technologie pour apprendre à savoir-faire ». Il a donné l’exemple des avions Airbus et Boeing. J’ai évoqué l’extraction du lithium. On me répondit que l’offre française dont je parlais ne comportait aucune activité de transformation sur place et que dans ces conditions elle était mal placée. Hum, ce n’est pas seulement ce que je voulais dire… On a deviné que c’était là sans doute les thèmes dont il voulait parler avec Hollande. Son idée est que les européens et les Français en particulier peuvent les aider à être indépendants face aux nord-américains. J’ai donc été obligé de dire les limites de ce raisonnement. Surtout avec un homme aussi lié aux nord-américains que François Hollande. Ce que je n’ai pas eu la cruauté de rappeler, c’est de quelle façon indigne, lui Evo Moralès, n’avait pas été reçu par le PS de Hollande à son premier voyage de président en France (« impossible tout le monde est au ski ! ») et dans quelles conditions désinvolte il le fut enfin à son deuxième voyage. Moralès a certes la patience qui est le fort de la culture des indiens des Andes. Mais il ne mesure pas l’arrogance des solfériniens et leur superbe indifférence pour l’Amérique latine. Bien sûr je ne demande qu’à être agréablement surpris. Mais j’ai passé l’âge du pépère noël. Hollande s’est toujours fichu comme de sa première chemise de la Bolivie, des indiens et de tout leur fourbi.

L’Alsace est française à part entière.

Le maquis institutionnel des lois dites de décentralisation offre bien des opportunités contraires à l’idéal républicain de la Nation. D’ailleurs le soi-disant acte III de la décentralisation de François Hollande va en être une nouvelle démonstration. Le président de droite de la région Alsace a imaginé profiter d’une possibilité offerte par la loi pour faire un référendum en vue de fusionner en une seule collectivité locale toute l’Alsace. Pour ce mauvais coup, il a d’abord disposé de l’appui des élus d’extrême-droite et d’une des deux fédérations départementales du PS. Les prétextes d’économie sont un rideau de fumée. En réalité il s’agit de construire une seigneurie locale sur un fond de pulsions ethnicistes inavouées. En attendant pire, cela va de soi. Il est lamentable que ce soit en Alsace, pour laquelle tous les Français ont tant donné au cours de deux guerres, que les particularistes fassent leur sale besogne ! François Delapierre a décortiqué ce dossier. Je vous invite à le lire. En particulier il montre comment, une nouvelle fois, se met en place une opération bourrage de crâne. Un « journaliste » de France Inter été chargé de faire campagne pour le « oui ». Celui-là est pressé et faire des tambouilles à la commande ne devait guère le motiver. Il y alla donc à la grosse louche pour bovins, avec les bonnes vieilles méthodes de l’amalgame. Comme d’habitude, plutôt que d’aider chacun à réfléchir pour faire son choix de vote, il s’agit d’imposer « le bon choix » en assénant une propagande brutale et simpliste. Encore un « journaliste » qu’on retrouvera bientôt dans un cabinet ministériel ou au service com d’une grande collectivité locale. Comme tous les professionnels n’ont pas traité le sujet de cette façon propagandiste, Delapierre dispose d’un bon tour d’horizon pour analyser. La lecture de ses deux notes sur le sujet permet de disposer d’un bon argumentaire face à la multiplication des bricolages institutionnels auxquels vont se livrer les barons locaux dès que l’acte III de la décentralisation le leur permettra.

Les années 30 sont-elles commencées ?

Julien Dray s’est livré à une très dure critique de François Hollande sur Radio J. Il a annoncé l’échec programmé de la politique de François Hollande. Par une facétie très journalistique, pour finir, ce n’est pas ce qui est retenu par la presse. C’est sa phrase contre notre orientation politique. Pourtant ce n’était pas du tout le centre de ce que Dray a dit dans cette émission. En effet l’argument sans originalité produit à ce moment ressemblait plus à une cotisation formelle à la cause solférinienne. Elle devenait d’autant plus indispensable que la charge contre la politique de Hollande voyait Dray reprendre notre argumentation. Quoiqu’il en soit, la garde médiatique meurt mais ne se rend pas. Pas question de pointer le divorce entre Dray et Hollande. On nous a donc resservi la rengaine d’une séparation Dray-Mélenchon qui a pourtant eu lieu il y a maintenant onze ans ! Dray et moi nous sommes séparés en 2002 précisément sur la question de savoir s’il fallait où non faire confiance à Hollande pour pouvoir ramener le PS vers une ligne de gauche. Dray et Lienemann proposaient de rejoindre Hollande. Celui-ci leur avait promis monts et merveilles, jubilant de parvenir à faire éclater le seul courant idéologiquement construit qui avait tenu tête aussi bien à François Mitterrand contre la guerre du Golfe qu’à Lionel Jospin contre le traité d’Amsterdam. Je m’y opposais fermement. Une majorité se forma avec moi autour de ceux qui sont devenus depuis des fondateurs du Parti de Gauche comme Delapierre, Le Néouannic, Corbière, Martin, Amard et combien d’autres. La gauche socialiste éclata dans ce vote des militants où Dray et Lienemann ne purent recueillir que 20% des suffrages. De mon côté je me rapprochais aussitôt d’Henri Emmanuelli pour constituer un nouveau courant de gauche : « Nouveau Monde ». Depuis cette date Julien Dray a fait équipe sans discontinuer, à tour de rôle, avec l’un ou l’autre du tandem Hollande-Royal. Il ne revient à la gauche du parti qu’au dernier congrès où il fait courageusement le choix du retour à la case départ. Il y prit le risque de présenter un texte d’opposition et de se compter avec Lienemann, et Maurel. Au même moment « la gauche » version Emmanuelli et Hamon décidait de cesser le combat et de se fondre dans la majorité hollandaise du parti. Un chassé-croisé en une décennie qui en dit long sur la vanité de tout groupement idéologique dans le PS de l’ère Hollande où la lutte des places a tôt fait de dissoudre les convictions. Je ne fais ce rappel que pour signaler le véritable sens de l’intervention de Julien Dray sur radio J.

C’est d’abord le franchissement d’un seuil de rupture supplémentaire avec François Hollande. Ne pas le voir ni le relever ne peut résulter que de l’ignorance de l’histoire interne du PS. Ou bien ce peut être de l’intention somme-toute fort peu professionnelle de dévier le coup. Ou bien encore un effet de la stupidité mercantile : « Ha ! Si ces deux-là pouvaient se battre, quel buzz !… ». Une combinaison des trois ne doit pas être exclue. Mais tout cela étant dit, la sortie de Julien Dray sur le parallèle entre notre ligne d’action et celle des staliniens des années trente en Allemagne mérite qu’on s’y arrête. D’abord parce que c’est un fait des plus rares qu’un dirigeant socialiste se réfère à l’Histoire. Cela mérite donc considération. Ensuite parce qu’il n’y a rien de tel qu’une polémique sur fond d’Histoire pour élargir la formation et la culture de ceux qui veulent y prendre part. La connaissance du passé, bien utilisée éclaire la pensée du présent. Ce travail a été bien mené par Alexis Corbière sur son blog.

Il y est revenu puisque Dray a répondu à la première réplique d’Alexis. Je vous invite à lire ces deux notes. Elles sont très instructives. Corbière montre que Dray utilise l’argumentation de Léon Trotski sans se rendre compte que ce dernier menait un débat interne au mouvement communiste de l’époque. Si Trotski ne traite pas de la responsabilité considérable des socialistes dans le désastre qui conduisit au nazisme, c’est parce qu’elle va de soi aux yeux d’un communiste de cet époque. En effet toute la social-démocratie s’était écroulée partout devant l’extrême-droite. En Allemagne les socialistes voulurent « faire barrage à Hitler » en soutenant la candidature présidentielle de cette vieille ganache réactionnaire d’Hindenburg. Ils préférèrent en effet ce vote plutôt que de soutenir la candidature du communiste Ernst Thaelmann. C’était déjà la théorie du « front uni contre le pire » donnant le pouvoir au centre pour éviter la droite extrême. Cette sottise, que chacun est capable de retrouver dans les politiques d’aujourd’hui, s’acheva dans le fiasco le plus total : c’est Hindenburg, le candidat des socialistes, qui appellera Hitler à la chancellerie. Dray ne pouvait donc trouver pire exemple de sa thèse ni meilleure illustration de la nôtre. Lisez tout cela si vous vous sentez en appétit de belles argumentations.

Dartigolles et Chassaigne remettent une pièce dans la machine à diviser.

Evidemment il s’agit d’une offensive. Cette semaine de nouveau, comme la précédente, le porte-parole du PCF et le président du groupe communiste à l’Assemblée s’en prennent à moi. Mes mises en garde contre la dangerosité de ce genre de polémique publique et personnalisée sont donc restées lettre morte. Ils font de nouveau l’apologie de leur raisonnable réalisme opposé à mes « postures tribuniciennes ». Je vois bien que ces propos ont pour but de me faire entrer dans une escalade verbale. Ainsi serait ouverte une brèche dans le Front de Gauche, celle à laquelle travaillent depuis des mois les socialistes, sans aucun succès. Elle est la condition de base pour la grande reconstitution d’un gouvernement de la gauche plurielle que rêvent et trament dans les couloirs tous les bons amis. Je suis trop conscient des devoirs du moment pour m’y laisser prendre. Quoiqu’il en soit, plus l’échec du PS devient patent, plus les appareils s’arcboutent pour essayer de marginaliser la voix d’une alternative à gauche. Pour cela tous les moyens sont bons. Et tous les relais sont bienvenus. Depuis des mois Olivier Dartigolles et le clan « accommodant » du PCF n’auront pas ménagé les noms d’oiseaux à mon égard. Le paroxysme ce fut la tirade contre la campagne du PG sur l’amnistie confiée au journal « Libération ». Là, c’était un met de choix : pour la première fois un dirigeant s’octroyait le droit de critiquer le style, le contenu de la campagne d’un autre parti du Front et cela sur le mode de l’attaque personnelle. Dans une récente tribune confiée à « L’Humanité », persistant dans l’agression, le porte-parole oppose fallacieusement ceux qui seraient pour obtenir des « résultats tout de suite » et ceux qui camperaient sur une « posture » d’opposant systématique. On connait la musique de cette opposition de convenance entre les « réalistes » et les révolutionnaires : une banale logorrhée pour habiller les politiques d’accompagnement des socialistes. Bref la reprise de la pose de Robert Hue. Faut-il rappeler sur quels bancs celui-ci achève sa trajectoire politique ?  

De son côté André Chassaigne n’a pas chômé non plus. Il est déjà l’inventeur de la double indépendance des parlementaires. Indépendance du groupe à l’égard du Front et de chaque parlementaire à l’égard du groupe. A présent il en déduit qu’il peut donc se sentir totalement émancipé de toute démarche collective avec les militants du Front de Gauche et des textes qu’ils adoptent. Il prétend de façon très personnalisante que « Mélenchon et les députés n’ont pas la même approche sur la loi d’orientation scolaire ». Il oublie que ce désaccord n’est pas seulement entre lui et moi ! En effet, une fois de plus il fait l’impasse sur l’ensemble des militants du Front de Gauche de l’éducation comme l’a confirmé la tribune parue dans l’Humanité sur le sujet. Ainsi le « collectif », qui fut le refrain du député du Puy-de-Dôme, est désormais réservé au cénacle des dix élus qui l’entourent. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. Non seulement les amendements au budget ne correspondaient à aucune des propositions du programme partagé « L’Humain d’abord », mais c’est à lui qu’on doit le vote d’abstention face au budget d’austérité. Un compromis sans consistance ni autorité politique entre ceux qui voulaient voter pour et ceux qui voulaient voter contre. Bien entendu, celui-ci aussi m’accuse de « posture », le mot à la mode parmi l’aile des accommodants. Ce qui est inquiétant à mes yeux ce n’est pas que nous ayons des avis différents. Il y a sur tous les sujets des avis différents au Front de Gauche. Cette diversité est consubstantielle au Front de Gauche. Ni même qu’il ne soit tenu compte de l’avis de personne au moment où le groupe à l’Assemblée prend ses décisions, puisque nous n’y pouvons rien.

Ce qui m’inquiète c’est que tout en reconnaissant la nature conciliatrice de leurs prises de position, en opposition à la mienne, les intéressés ressentent le besoin de rendre ce fait public. L’énormité du procédé m’a motivé pour écrire ces lignes. Faut-il rappeler que, dans cet enchaînement, tous les coups qui me sont portés le sont en réponse à des attaques que j’ai portées contre… le PS. N’y a-t-il pas déjà assez de ses chiens de garde comme Luc Carvounas pour défendre la rue de Solferino ? Et quel besoin d’assortir l’énoncé des désaccords de propos de dénigrement personnel à mon égard ? Et pourquoi avec les mots de la propagande du PS ? C’est même la marque de fabrique. La manœuvre est cousue de fil blanc. Il s’agit d’un signal de connivence avec les solfériniens. Pourtant, diviser le Front de Gauche ne mènera nulle part ceux qui en ont fait leur fonds de commerce. Il leur reste à apprendre que sa majesté PS ne permet pas à ses commensaux mieux que de manger à la table des domestiques. Un très grand nombre des communistes, sur le terrain, ont pris goût à l’autonomie vis-à-vis du PS. Ils  adoptent un esprit conquérant localement. Ils s’inquiètent de cette dérive Huiste. Surtout après un congrès qui a confirmé à la fois la ligne d’union et celle de l’autonomie. Ils ont raison. Mais ils peuvent être assurés que je ne me laisserai pas intimider.

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333 commentaires à “Ça va mieux en le disant”
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  1. unumaine dit :

    Pour ce qui est de "l’extraction du lithium", je ne pense pas qu'il faille en faire un modèle. Le lithium sert en électronique, bien sûr, mais peut-être est-il temps de changer de cap ? De faire de l'électronique plus propre, c'est certainement possible, en payant la recherche. Il faudra changer de mode de vie à un moment ou à un autre et le plus tôt sera le mieux.
    Il est temps à présent d'expliquer, comme vous le faites d'ailleurs, Jean Luc. Il est important de dissuader certaines recherches, certaines exploitations, même si c'est mal perçu. Peut-on espérer du changement, un monde plus juste, en continuant à vendre et à produire des mirages. Au sens propre comme au sens figuré, d'ailleurs !

  2. pichot mont dit :

    Je suis alerté par des remarques, voir le post du camarade Roussel, relativement à la sécession par rapport à l'Europe. Commençons par dire que cette Europe n'est pas notre Europe, que nous nous sommes fait volé l'Europe, qu'on nous a endormis et même que nous avons voté, sur les conseils du PS - ! clouer les mains de l'Allemagne ! - pour l'Euro. Le vote contre le traité de Maastricht nous a permis de nous libérer des illusions néo-libérales mais le traité de Lisbonne nous l'a re-servie cette Europe, sans grandes diférences. Cependant nous avons besoin de l'Europe et c'est bien avec l'Europe que nous pouvons développer un projet d'envergure. Il faut convaincre les peuples de l'Europe que c'est tous ensemble que nous arriverons à nous positionner contre les menées néolibérales des autres - je pense aux USA particulièrement - C'est vrai qu'il va falloir persuader, et c'est déjà bien difficile avec nos voisins d'à côté, qu'il faut une autre Europe. Une Europe démocratique où une bande de "fonctionnaires" à la solde des marchés ne feront plus la loi, où précisément la loi sera organisée et votée par le peuple et ses représentants. Même si la France, parce que sa capacité de production et ses spécificités sont particulières et produiraient un réel ébranlement dans la structure Européenne actuelle, réalise seule la cission, si nous ne sommes pas suivis, les autres produiront une série de ripostes qui pourraient mettre à mal nos projets. C'est bien pour cela que JL, qui a une vision d'ensemble de la situation, resserre autant que faire se peut les liens avec les pays succeptibles de suivre la démarche. L'Europe de Maastricht risque d'en pâtir et le but est d'entraîner le plus possible les peuples pour qu'ils se dégagent de cette dernière et que même il nous faudrait entraîner dans le sillage les peuples du Maghreb qui sont bien près d'épouser notre pensée. Ce n'est donc pas moins d'Europe qu'il faut mais plus d'Europe, une Europe des peuples mais pas une Europe des marchés.

  3. Martin dit :

    Il ne m'est plus possible en tant que membre du PCF de voter socialiste pour faire barrage au FN ou à la droite.Je m'abstiendrai. Pour les municipales les candidats socialistes figurant sur les listes d'union doivent dire publiquement s'ils sont contre la politique actuelle de ce gouvernement. La liste doit être claire. FdG et non pas Arc en ciel ! Ils devront prouver par leurs actions passées que leur politique est une politique de gauche réellement. Il ne peut plus y avoir deux votes différents, un vote de gauche aux municipales et un vote social libéral aux législatives pour ceux du PS tout au moins. On en a marre des combines ! D'autre part, je trouve affligeant de la part de certains camarades de taper sur Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il se démène depuis longtemps pour faire avancer les choses dans le bon sens. Sans lui le FdG aurait fait du sur place (et PC aussi). A un moment donné il faut savoir ce que l'on veut !

  4. Michel Matain dit :

    N’y a-t-il pas déjà assez de ses chiens de garde comme Luc Carnouvas pour défendre la rue de Solferino ?

    De nouveau, je suis retourné lire les déclarations, écrits et blogs d'Olivier Dartigolles et d'André Chassaigne, et je n'y ai rien trouvé qui permettrait de les traiter de chiens de garde du PS. Ces attaques répétées sont tristes, lassantes et totalement contre-productives. Quel est le but ? Faire éclater le Front de Gauche ? En faire sa propriété personnelle ? Mais celui-ci n'appartient à personne, pas même à son candidat à la présidentielle. Réveiller et encourager l'anticommunisme qui ne sommeille malheureusement jamais très loin sur ce blog n'amènera à rien. Je conseille à chacun d'aller sur les blogs d'Olivier Dartigolles et d'André Chassaigne, d'y lire ce qu'ils écrivent réellement pour se faire sa propre idée directement avant que de ne rabacher des on dit. Ensuite je conseille de passer au blog de Christian Piquet qui lance un appel à cesser le feu au sein du Front de Gauche.

  5. sylvain dit :

    Oui à l'Europe, non à l'Europe... On perd notre temps! L'Europe actuelle c'est Jean Monnet piloté par Washington pour accoucher du plan Schuman censé réconcilier Allemands et Français de manière à rapidement contrer l'influence du bloc soviétique que les Américains voyaient d'un très mauvais oeil. En fait, l'Europe contemporaine est une invention américaine pour servir les intérêts des Américains du Nord. Point. On peut aussi évoquer l'effort de guerre nazi soutenu par les banques New-Yorkaises passé presque systématiquement sous silence et qui en dit long de ce qu'on nous fait avaler comme couleuvres et pilules amères. Sur les 200 dernières années, peu d'évènements survenus sur la surface du globe n'ont pas rapport direct avec l'intelligence américaine et ses services secrets. L'Europe et toutes ses dérives en font partie. Les pères fondateurs européens? Foutaises! Pour autant, Jean-Luc a expliqué avec raison que la paix n'étant pas un état naturel, il importe d'y travailler constamment. Et voilà pourquoi rejeter l'idée européenne est une stupidité sans nom! Vouloir rejeter l'Europe, c'est l'abandonner aux Américans. Vouloir conserver l'Europe telle quelle, c'est aussi l'abandonner aux Américains. Conserver l'Europe dans l'intérêt des Européens, c'est rejeter la tutelle américaine et ça comprend de sortir immédiatement de l'OTAN et de remanier les accords de Lisbonne. L'Europe que nous souhaitons est une Europe pacifique, celle de Jean Jaurès. Pas celle de Marine Le Pen parce que celle des Le Pen, c'est celle de la division, de la discorde et du repli sur soi. C'est le scénario idoine pour la CIA qui n'en demande pas temps mais qui s'en contenterait tout à fait! Ne l'avez-vous pas lu dans ce billet même? Etes-vous aveugles, sourds ou cons pour n'avoir pas compris ce que dit Jean-Luc concernant l'influence de l'Europe dans le système international? Je vous signale qu'à nos frontières se dessinent des enjeux stratégiques qui aiguisent les appétits des puissants et qu'il est temps de se réveiller! Dire que le FN est plus réaliste sur la question européenne est une absurdité conséquente et inquiétante. Evoquer la légitimité du racisme pour sortir de l'Europe ne me paraît réaliste du tout.

  6. Jean-François91 dit :

    Certes, plutôt que de "l'Allemagne", il aurait peut-être fallu parler de l'oligarchie allemande. C'est le genre de raccourci qui en fait monter au créneau quelques uns. Mais ladite oligarchie, c'est grosso modo 98% de la CDU/CSU + 80% du SPD + 50% des Verts, ce qui commence à faire du monde. Tout ce beau monde est pour la concurrence libre et non faussée.
    Alors, il n'est pas plus choquant de lire que "l'Allemagne" impose l'austérité en Europe, que de lire que "la France" combat au Mali ceux qu'elle soutient en Syrie, ou que "les Etats-Unis" entretiennent 750 bases militaires dans le Monde. Ce sont des raccourcis, qu'on peut appeler abus de langage, mais que nous faisons presque tous au quotidien, même si nous connaissons Die Linke, ou le FdG ou Noam Chomsky et Michael Moore.
    De même qu'un Africain peut nous parler du mal que fait "la France" en Afrique, tout en sachant qu'à titre personnel nous déplorons cette politique, voire que nous militons contre.
    La question se pose de plus en plus gravement de comment sortir de la nasse où nous a enfermé l'ordolibéralisme européen. Cet ordolibéralisme a des pilotes et ces pilotes ont des complices. La marmite sociale bout et de cette crise personne n'a proposé ne serait-ce que le début d'une sortie au niveau européen. Même si cela fera évidemment hurler la médiacratie d'outre-Rhin, il est temps, d'Athènes à Paris en passant par Lisbonne et Madrid, de dire au peuple allemand qu'on ne veut plus de la politique faite en son nom et à nos dépens. Il y en a plus qu'on croit qui s'en réjouiront, et encore plus qui ouvriront les yeux.

  7. Nicks dit :

    @Michel Berdagué
    Je ne change pas un mot de mes propos. Le PC n'existera pas longtemps sans le FdG et le FdG ne deviendra jamais le recours à gauche s'il ne se sépare pas clairement du PS. Que signifie aujourd'hui avoir quelques élus de plus ? C'est une majorité qu'il nous faut et elle ne sera jamais possible si nous n'avons pas éliminé la fausse gauche. Or celle-ci peut contribuer à le faire elle-même puisqu'elle est au pouvoir. Laissons la couler seule, même si lors de son agonie, elle est encore suffisamment puissante pour que nous y perdions en premier lieu. Une fois encore je renvoie à l'exemple de Syriza, qui a largement bénéficié de cette stratégie...
    Le succès de Grillo en Italie montre que la structure ne fait pas tout et que avons à notre disposition bien des moyens pour nous faire connaître. Elle est importante certes et je concède que le travail des militants communistes a été un atout évident durant la campagne présidentielle. La présidentielle seulement, pourquoi à votre avis ? Les deux millions de voix que vous évoquez ne sont pas allées à des députés qui n'étaient pas encore assez identifiés au mouvement incarné, qu'on le veuille ou non, essentiellement par Jean-Luc Mélenchon. En outre, malgré le bon score de façon absolue, l'échec relatif par rapport aux estimations sondagières a démobilisé les moins politisés. Le PC est plombé par son histoire, le PG par sa jeunesse. Le FdG seul peut mobiliser et avant de changer les institutions et la vie politique, il faut une figure pour porter ses idées. Vous savez de qui il s'agit pour le moment, et je n'en vois pas d'autres. Par conséquent, toute attaque contre lui est une attaque contre le FdG, donc impardonnable.
    Bien entendu, c'est de la stratégie politique, qui vise au moins le moyen-terme. Difficile de croire que l'intérêt pour les municipales porte aussi loin. Pourtant, c'est la fermeté du FdG à ce moment là qui déterminera son potentiel de progression pour les européennes, qui seront sans doute les élections cruciales pour commencer à changer le rapport de force. Bien entendu, j'évacue à escient la question d'une éventuelle révolution que personne n'est en mesure de prévoir et de contrôler a priori.
    Nous devons aller droit devant et sans douter. C'est notre cohérence qui paiera, notre capacité à nous distinguer du Ps, notre volonté d'affirmer nos idées envers et contre tout. Une municipalité perdue ou gagnée, c'est du détail, quand nous parlons d'un processus global qui nous étrangle. A ce titre, l'Union, une autre probablement que celle que nous connaissons, est indispensable si nous voulons mener à bien la lutte contre la finance mondialisée d'une part, pouvoir se mesurer avec efficacité aux Etats-Unis et à la Chine d'autre part.

  8. Michè dit :

    Monsieur merci de votre dynamisme. Mais aussi de vos analyses politiques. En attendant, c'est difficile. Après 20 ans d'expérience (et 7 ans hors CDI) je viens de signer un contrat en CDD de 2 semaines alors qu'on m'en avait promis 8 semaines et tout cela au SMIC. Je suis dégoutée.
    Les accords ANI, qu'ils passent que ceux qui se croient protégé en bavent un peu. La précarité et la pauvreté n'épargnera personne au delà des riches, des vrais riches. Nous pauvres gens qui nous battons pour survivre, que pouvons nous faire ? Vous avez redonné un peu de dignité, mais si peu de pouvoir. Mais ce n'est pas rien, c'est même essentiel. Mais que pouvons nous faire ? Je crois que nous pouvons tout juste à un moment dire stop ! "Choisis ton camp camarade". C'est maintenant. Ou pas qui sera le plus...

  9. pichot mont dit :

    Non il n'y a rien sur les blogs de ces messieurs qui soit "non conforme" mais ce sont leurs déclarations publiques qui posent problème... Imprudence ou volonté de clivage ? de toute façon les médias s'en empareront pour nous le renvoyer. Donc, contre-attaque immédiate !
    Je vous conseille un petit tour sur le blog de la Riposte : il y a une petite vidéo très pointue et un intervenant très percutant. Une réflexion aussi à mener sur les nationalisations qu'il faudra de toute façon et massivement mener pour que les "marchés" ne fassent pas comme en 82... Il va se produire une rupture de la chaîne, quelque part en Europe et dans le pays où cela se produira il faudra que les acteurs du changement ne se fassent pas laminer par les "marchés" qui ne feront aucun cadeau. Si c'est en France il faut nous y préparer dès aujourdh'hui et ce n'est pas dans des disputes internes que nous devons nous disperser. Il ;vaudrait bien mieux que nous affinions à la fois les détails de notre programme et que chacun s'arme des outils pour convaincre afin que le plus possible (tous ?) soient au fait même de la réalité.
    @Martin : Camarade, ce n'est pas le moment de baisser les bras : pour éviter d'avoir à voter pour un PS douteux, remplaçons lui et ses amis tout de suite par des listes de gens convaincus qui adhèrent à la pensée du FG et comme ça, dehors le socialiste qui ne fait pas l'affaire; mais c'est une affaire de pédagogie et d'explication et c'est pour cela que chacun d'entre nous doit affûter ses arguments, comprenne tous les mécanismes que nous devons combattre et qui empoisonnent l'esprit des gens, même de certains des nôtres qui ne sont pas encore libérés des chaînes avec lesquelles ont les entrave depuis bien trop longtemps.
    Avanti Popolo !

  10. segala dit :

    Oui, la question allemande, vieille d'un siècle et demi, est au coeur du fonctionnement actuel de l'Europe. La stratégie allemande, parfaitement méthodique, façonne les rapports entre les nations aujourd'hui comme hier. Nationalisme affirmé, espace vital à l'Est, mépris pour le Sud latin, déconstruction des Etats (sauf l'Etat allemand bien sûr), stratégie commune avec le Vatican, etc.L'histoire nous instruit sur ces constantes : à ce titre, les publications d'Annie Lacroix-Riz sont des ouvrages de référence. Merci Jean-Luc d'ouvrir ce débat. Heureusement, le peuple allemand n'est pas tout entier sur la ligne de ses élites.

  11. sylvain dit :

    Notre force est le nombre, la leur est la ruse et notre division. L'autre jour au Portugal, il y avait 10% de la population dans la rue. Au prorata, ça ferait plus de 6 millions chez nous. Le jour où la chaîne humaine européenne va se donner la main pour bloquer le continent, vous aurez la moitié de la réponse à vos questions. Pour l'autre moitié, vous ne serez pas concernés alors continuons de convaincre nos concitoyens, encore et toujours, et les choses viendront! Le Front de Gauche est plus qu'un parti, c'est une dynamique. Le PS n'en est plus une et l'UMP non plus. Vous savez ce qu'est une dynamique? Un mouvement. Vous savez ce qu'est le Front de Gauche? Un mouvement qui va de l'avant quand les autres stagnent parce qu'ils sont statiques comme des lapins pris dans la lueur des phares! Nous ne sommes ni éblouis ni fascinés et nous y voyons très clair contrairement aux gens du FN. S'arracher de la force d'inertie demande un effort bien plus considérable que celui d'avancer vite et sûrement. Jean-Luc et ses amis ont lancé la machine, à nous de poursuivre du mieux que nous pouvons. Il le dit lui-même, nous gagnons du terrain chaque jour parce que les lignes profondes de contestations se rapprochent de nos luttes et revendications. L'ogre Le Pen cherche à ratisser le mécontentement en prenant les Français pour des idiots et c'est à nous de l'en empêcher. Quand nous serons enfin réunis à marcher dans les mêmes cortèges, vous verrez que Le Pen et ses copains racistes auront déserté le terrain social. Parce que ce sont des traîtres à l'intérêt général, à la République, à la démocratie et aux valeurs universelles de la France que ces anti-Lumières ont toujours cherché à combattre. Nous sommes la liberté du peuple, ils en sont l'irénisme répugnant. Ils mentent sur l'Europe comme sut tout le reste et ne débattent qu'avec des gens susceptibles de ne pas trop les bousculer dans leurs prêches débiles et irresponsables gorgés de haine.

  12. Dominique dit :

    Bonsoir Jean Luc et amis,
    J'attends tes billets et tes analyses avec impatience et je ne suis jamais déçue car j'y retrouve à chaque fois les fondamentaux qui ont guidés mon engagement politique depuis 1973, et surtout c'est à chaque fois des connaissances nouvelles, merci pour ce travail ! Je veux revenir sur ce que tu dis de certains dirigeants du PC, c'est très important de le dire car cela ne peut qu'aider les militants PC qui veulent la réussite du FdG. Je sais de quoi je parle, j'ai eté militante du PC de 1973 à 1994 et j'ai quitté le parti à cause des positions de Robert Hue. J'ai aussi quitté le PC parce que c'était les élus qui dirigeaient et définissaient la ligne à tenir pour être sûrs d'être réélus, quitte à tout justifier pour cela et sans tenir compte des camarades sur le terrain. Le PC n'y a rien gagné, j'ai vu beaucoup de militants partir qui sont aujourd'hui encore des amis et qui ont tous voté pour toi, sans hésiter aux présidentielles. Aujourd'hui j'ai choisi d'adhérer au Parti de Gauche, et je m'y sens bien, libre de parole et de pensée. J'espère et je veux croire que les militants sincères au sein du PC vont contrer cette attitude destructrice de certains de leurs dirigeants et exiger que les deputés et sénateurs tiennent compte des avis des militants et de leurs électeurs car cela pourrait leur valoir des surprises, le temps de l'obéissance sans question est bien fini !

  13. Pierre Pifpoche dit :

    Je suis gêné par l'invention par Chassaigne de l'indépendance des députés vis à vis de leurs électeurs et du programme sur lequel ils ont été élus. Très gêné, oui ! Et par une possible attitude de compromission Huiste.
    Quant aux interviews complaisantes et irrespectueuses de Dartigolles à Libération, elles me semblent très gênantes pour lui et pour son rôle officiel qui me semble ainsi violé.

  14. Mouss dit :

    Dominique Filippi, vous demandez une clarification politique en parlant de la direction du PCF. Je vous invite, vous et les nombreuses-nombreux lectrices-teurs de ce blog, à bien regarder la photo parue en page 4 dans l'Huma de cette fin de semaine. J'ai vu, et longuement regardé cette photo avant la lecture de ce billet : plus que parlante, éclairante !
    Plus riche que le manque de confiance en eux de certains patrons au PCF (Dartigolles est maire adjoint de Pau,64), la venue d'Evo à Paris. Son quasi appel à l'aide me touche et m'interroge ! Merci de ce récit M. Mélenchon.
    Fraternels saluts !

  15. denispg26 dit :

    @Michel Matain
    Je vient de suivre ton conseil, j'ai relus les blogs. Si tu les lit en dilettante ça va mais si tu prend le temp de relire les termes employés, tu verras poindre un manque flagrant de camaraderie voir de mépris. Oh, pas directement, mais sous entendu c'est la que ça blesse et crois moi je ne m'en rejouis pas. Relis le passage sur la manifestation en mémoire d'Hugo Chavez, regarde les termes employés. Autre morceau, "des camarades m'ont dit". Quelle belle manière de se dédouaner pour dire que des sites internet (blog et autres) tiennent des propos "extremistes" voire déplacés. Si la tu ne situe pas ces blogs, je ne peux pas lire entre les lignes pour toi.
    Pour ce qui est de l'analyse de JL, elle est encore une fois très pertinente même si le regard d'Evo Morales est candide sur l'Europe. Je pense que JL à du faire des efforts pour ne pas lui briser le moral, on sent qu'il avez envie de lui décrire la triste réalité, mais qu'il ne vouler pas trop paraitre "extrémiste" sur le sujet.
    Résistance pour l'union du Front De Gauche

  16. Mouarf dit :

    Bon après ce grand moment d'indignation sur la papauté dans lequel pointe la belle émotion dont on voit cher Jean Luc que vous êtes devenu coutumier (voir même un tantinet abusif) ce voyage en Bolivie dont le récit est tout à fait palpitant, je finis en beauté sur les divisions avec le PC.
    Et comme Pascal, je m'interroge: où en est on avec le Front de Gauche? avec l'idée qu'on devait faire de "la politique autrement" ? qu'on dépasserait les clivages partitaires? Il semble à l'inverse que vous nous prépariez, vous leaders des partis, un beau final pathétique au moment des municipales dont on aura bien du mal à se remettre alors même que l'extrême-droite grimpe dans les sondages. Peut-être que le problème de vos divisions c'est bel et bien celui du fond politique commun, du manque de dynamisme politique que nous militants de base ressentons cruellement depuis l'entre deux-tours et qui fait aujourd'hui ressurgir les replis partitaires. Et ça, vous en êtes collectivement coupables.
    Peut-être que le problème c'est que plutôt que d'aller chercher des modèles ailleurs, invoquer celui de Chavez avec des larmes de crocodiles, nous parler des problèmes gastriques de quelque dirigeant sud-américain paranoïaque (non mais franchement c'est pas sérieux…) il faudrait voir ce qu'on peut construire ici et maintenant, avec nos forces en présence, donner de l'impulsion aux assemblées citoyennes, appuyer davantage ce qui ce fait localement, encourager les initiatives qui avaient fleuri pendant les présidentielles. Faire de la politique… autrement quoi. Vous me pardonnerez ce ton cher Jean-Luc, mais ça va mieux en le disant...

  17. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    [...]
    En ce qui concerne l'Europe, j'ai la certitude qu'il faut rester dans cette entité avec sa monnaie unique, car il y va de notre survie économique, donc notre survie tout court, mais qu'il y a des traités à remettre assurément en question comme celui de Lisbonne
    Enfin en conclusion, j'ai après la lecture de ce billet de Jean-Luc Mélenchon l'impression que le vote républicain du deuxième tour est terminé, mais je suis certain pour nous hommes de gauche, que le vote républicain aura lieu dés le premier tour, et c'est très bien ainsi

  18. Femme d'aujourd'hui dit :

    Ce qui est dommage c'est la difficulté de certains militants du PC à reconnaître simplement des faits incontestables. Personne ne peut nier que des élus du PC aient critiqué publiquement leur candidat à la présidentielle dans une presse qui lui est férocement hostile ni qu'aucun responsable du PC ne l'ait clairement défendu publiquement. Heureusement que beaucoup de militants PC ont exprimé clairement ici leur désapprobation de ce comportement.
    Par contre il est temps de passer à autre chose et en particulier je crois qu'il serait plus profitable d'orienter l'énergie vers des propositions constructives, de trouver comment faire croire à des alternatives possibles, se rendre plus crédibles et positifs.
    Le FN surfe sur la vague de la sortie de l'europe cause de tous nos maux et le rejet des étrangers qui viennent manger notre pain, c'est facile et ça passe bien chez ceux qui se sentent oubliés et qui ont peur de la révolution rouge.
    Nous nous avons le programme "L'humain d'abord" qui peut redonner de l'espoir mais qui n'est pas assez connu.

  19. Rachel dit :

    Les affaires de résistants, on connaît dans ma famille. Mon grand-père, cheminot, s'y était engagé dès les premiers jours (sans attendre que l'URSS soit attaquée à son tour par les nazis, contrairement à bon nombre de ses camarades, membres du parti comme lui). Mon père également, alors encore mineur, a pris le maquis. Les deux, sans en avertir les membres de leur famille. C'est-à-dire que c'est fortuitement que mon père a découvert que mon grand-père était résistant et réciproquement. Alors, les accusations sur des rumeurs de soi-disant collabos, on a vu ce que ça a donné à l'issue de la guerre : tribunaux populaires qui se vengeaient sur des vrais mais également beaucoup de présumés collabos qui n'avaient comme seul tort d'avoir été résistants dès la première heure. Seulement, leur engagement courageux dès le début jetait un discrédit sur ceux qui avaient surfé sur la vague de la défaite et avaient commencé à résister dans les derniers mois. Tout ça pour dire que la résistance ne fait toujours de grand bruit et que, plus on est en vue et on a des hommes sous sa responsabilité, plus la résistance doit être subtile si on veut être longtemps utile dans sa résistance. Et que s'appuyer sur des rumeurs pour poser un jugement de condamnation, on voit où ça mène. Je constate que 60 ans après, le front de gauche pratique encore ce mode de fonctionnement quand il faut porter un jugement sur Bergoglio. Pourtant, Leornado Boff, Le théologien de la théologie de libération ainsi que le prix Nobel de la paix, Perez Esquivel, personnes qu'on ne peut accuser de militer en faveur de la dictature, donnent un tout autre son de cloche. C'est à se demander si l'objectif du front de gauche est véritablement de construire avec les hommes dignes de ce nom un monde pour tous les hommes ou si il préfère la facilité de la démolition, ce qui est lui assure, à moindre frais, une certaine popularité. Cela me déçoit beaucoup de votre part. Vous vous trompez de combat. Pour une fois qu'on peut espérer d'un pape un véritable engagement envers les pauvres et contre les puissances capitalistes.

  20. Pierre Magne dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Tous les politiques, plus ou moins discrètement, se préparent actuellement pour les municipales. Le Front de Gauche, et les partis qui le composent, pourront sans doute gagner ou conserver des mairies. Donc il faut construire des listes Front de Gauche chaque fois que cela est possible, ou chaque fois que dans ces listes nous avons l’assurance d’être finalement majoritaire pour diriger ces mairies.
    Par contre obtenir quelques strapontins dans un conseil municipal contrôlé par la droite (l’UMP, le Ps, ou des sous-marins de ces 2 partis) ne sert à rien pour le Front de Gauche. Au contraire, le Ps recherchera ces alliances pour tromper une fois de plus les électeurs. Il ne faut pas que nous nous compromettions dans ces manœuvres, car ce serait nous rendre complice de leurs politiques ! Et au scrutin suivant les électeurs nous mettront dans le même sac ! Nous ne sommes bien sûr pas à l’abri d’avoir des Robert Hue dans nos rangs qui seront tentés de faire des alliances contre nature pour garder ou obtenir un siège. Mais nous les combattrons résolument.
    Pour la vraie gauche, pour le Front de Gauche, le Ps est passé du statut d’adversaire, à celui d’ennemi à abattre ! Il faut être clair, le Ps, et ses alliés, tous ses alliés, ceux d'aujourd'hui, et ceux de demain, lors des prochains scrutins, seront nos ennemis...Les salariés, les retraités, les étudiants, les chômeurs, n’auront rien à perdre. Ps ou UMP, ce sera pareil. Pour le Front de Gauche, les élections cruciales à venir, ce sont les Européenne, pas les municipales ! Devant les Français nous devons donc rester crédibles en dénonçant toutes ces mesures qui n'amènent que la misère pour tous. Les scrutins récents en Italie, en Espagne, en Grèce, montrent que les électeurs punissent fortement ceux qui ont conduit ces politiques d’austérité. Toute aide au Ps serait vue par ceux qui souffriront comme une complicité dans cette politique ! Que le Président, ou le Maire, soit UMP ou Ps, cela sera pareil. Quand à gauche on n’a plus confiance en un allié possible (le Ps), il a tant menti, plus aucun accord ne sera jamais possible avec lui ! Tous les alliés de circonstance du Ps, tous ses sous-marins, seront nos ennemis.
    Nous devons être très présent, très actif, dans la campagne des municipales, surtout pour dénoncer l’austérité, présenter les autres solutions possibles, et en certains endroits gagner ou conserver des Mairies. Notre objectif principal doit être de gagner les...

  21. Michèle dit :

    Merci encore une fois pour l'éclairage sur ce qui fait "système", comme un contre-poison à l'information déliée, morcelée inintelligible de la plupart des médias encore une fois.
    A propos de contre-poison, cette belle photographie avec Evo Morales en est un parmi d'autres, tant elle indique que la cible ce n'est pas vous mais l'horizon que vous pointez et que l'assassinat fait le héros qui ne meurt jamais. Sauf qu'une parole énoncée avec une telle acuité signe que les interlocuteurs sont également concernés par ce qui est énoncé et que la sécurité fait partie du cadre de travail et doit être considérée comme un devoir malgré ses inconvénients.

  22. Michel Berdagué dit :

    Nicks à 0h00
    Le Parti Communiste existera avec ou sans le FdG. Pourquoi sans le FdG ? C'est bien ce qui choque et enrage tous les réactionnaires de tous poils, ils ne comprennent pas qu'il existe encore un Parti qui plus est se renforce et est très présent dans les luttes, ça les dépasse surtout qu'ils seront, ces communistes, en première ligne pour résister contre la peste brune, là c'est de l'histoire ! Lorsque je lis "certains patrons" en parlant du camarade Dartigolles et que pour vous le " P.C. est plombé par son histoire " tous les éléments de langage et propagandes depuis 1945 sont d'une façon tellement ancrés qu'il est très difficile de passer à un au delà du sevrage tellement que c'est en réflexe et le non dit des plus de 2 millions de voix apparaissent à chaque fois. Pourquoi ne pas dire que la raison principale de ce rejet est la présence en nombre des candidatures PC : allons un peu de courage. D'autre part nous n'avons pas besoin de figure qui porte le mouvement FdG mais de tous les camarades hommes et femmes qui travaillent pour l'alternative. En effet, ça va mieux en le disant. Pour une Europe libérée nous ne pouvons que coopérer qu'avec les peuples Chinois et Américains et le prolétariat en lutte comme Angela Davis.

  23. Pedro dit :

    @Michel Matain
    Ah, bon, depuis quand on condamne parce qu'on a pas de preuve. Drôle de notion de la justice. Personnellement l'article suivant m'a éclairé sur le sujet.

  24. ermler dit :

    Je suis consterné par le flot de messages qui déboulent sur ce blog nous expliquant que : 1. notre programme "l'humain d'abord" est incompatible avec la réglementation européenne (ce qui est exact !) 2. Qu'il n'y a donc qu'une solution : sortir de l'Europe et basta ! Ceux qui emboitent aveuglément le pas à la "solution" lepéniste mesurent-ils seulement les effets économiques, sociaux, politiques désastreux qu'un tel isolationnisme produirait ?
    Entre la soummission au carcan libéral de l'UE et le sauve-qui-peut nationaliste, il est existe un troisième scénario autrement plus excitant que les deux autres. Scénario maintes fois évoqué par J.Généreux : celui de la désobéissance ! Cela signifie que la France, deuxième puissance de l'Europe, déclarerait la non-application unilatérale et immédiate de tous les traïtés ou points de traités qui empêcheraient l'application de son programme politique ! Conséquence de cet acte d'insoumission ? L'exclusion de la France de l'UE ? Pas du tout ! Figurez-vous (Généreux dixit) qu'il n'existe aucune procédure prévoyant l'exclusion d'un pays membre de l'UE. Donc pas d'exclusion. Par contre, provocation d'une crise, une méga crise au coeur de l'UE ! Un séisme salutaire car je parie que l'Espagne, l'Italie, la Grèce, le Portugal nous emboiteraient très vite le pas (je parle des citoyens, pas des affameurs qui les gouvernent).
    Dans cette épreuve de force qui, à part le gouvenement allemand, oserait nous résiter ? Les anglais europhobes qui n'attendent qu'une occasion pour quitter le navire ? Les hollandais qui ont voté à 65% contre le TCE ? Les irlandais qui ont voté contre Lisbonne et qu'on a obligé à revoter le pistolet sur la tempe ? La désobéissance française réveillerait les peuples d'Europe, car tous souffrent du même mal et un coup de tonnerre venu de France suffirait à les extraire de la résignation.Si les peuples s'en mêlent, c'est l'Allemagne qui, très vite, se trouverait isolée et contrainte à une révision radicale des traîtés.
    Amis, j'aime mieux imaginer une France à l'avant-garde de l'Europe qu'une France terrée dans ses tranchées. Alors un peu d'imagination et d'ambition, camarades, osons !De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la révolution citoyenne est en marche !

  25. Jeanne MOLL dit :

    Merci pour toutes ces explications très formatrices, notamment sur le référendum alsacien. J'ai lu le blog de François Delapierre parfaitement explicite. Merci pour vos alertes.
    Figurez-vous que je suis sans doute plus radicale que vous en ce qui concerne la "gauche" du PS. Entretenir l'illusion que ce parti est à gauche et de plus croire qu'on peut infléchir sa politique de l'intérieur, ce sont juste des excuses qui permettent à ces "socialistes" de ne pas quitter l'appareil qui les nourrit, tant leur audace est limitée.
    Comment font-ils (elles) pour s'endormir paisibles après avoir cautionné tant d'austérité dont eux-mêmes ne souffrent pas bien entendu ?
    Notre Front devient carrément menaçant pour le PS et sa stratégie s'appuie sur deux contre-vérités :
    1) M. Mélenchon est isolé... (mis à la mode par ce cher vertueux Cahuzac) et non à la "guerre des gauches", sauf que le PS n'est pas à gauche dans sa politique concrète. La "guerre des gauches" n'aura pas lieu... Mais je vous fais le pari que la formule va resservir !
    2) Diviser le FdG en s'appuyant sur ceux du PCF appartenant à l'appareil et soucieux de rester en place.
    J'aimerais dire qu'ils ne sont guère représentatifs de l'ensemble des militants et même d'élus carrément dévoués à la collectivité comme j'en connais.
    Ces élus "foireux" sont condamnés à l'échec au sein même de leur parti qui a repris du poil de la bête en enfourchant le FdG. Et, sur le terrain, ils sont loin de susciter l'adhésion, en tout cas dans ma région. Faut pas prendre les lutteurs de base du PCF pour des imbéciles ou des étourdis qui auraient oublié tout le bien que leurs précédentes alliances avec le méprisant PS leur ont fait.
    C'est pourquoi je reste foncièrement optimiste sur l'avenir de notre FdG. Les municipales suscitent des convoitises de toutes part mais ce n'est qu'une étape.
    Soyons clairs et décidés en face d'un PS dévastateur, son sort sera celui de tous les PS européens qui ont appliqué l'austérité : une déliquescence programmée...
    La lutte continue de plus belle ! Notre lisibilité et notre cohérence sont nos meilleurs atouts.

  26. yza93 dit :

    pour moi, à l'instar de Georges Guingoin, le Communisme est un idéal. Je suis revenue à la politique par le Front de Gauche et grâce aussi à vous Mr Mélenchon. Peut-être faudrait-il rappeler à tous ces élus qui ont choppé le melon pourquoi ils sont là ou ils sont ? Ca commence vraiment à m'agacer toutes ces histoires d'égos surdimensionnés qui ne roulent que pour leur propre intérêt. C'est du grand n'importe quoi et bonjour la crédibilité !

  27. Michel Berdagué dit :

    ermler à 10 h 07
    Oui tout ce que tu dis et analyse est pertinent et vrai pour les situations de ces derniers mois, mais avec les offensives incroyables et plus que décomplexés des licenciements en masse, de la casse de tout notre tissu industriel, acier et raffinerie et plus et quand il n'est pas cassé, acheté par les manoeuvres des capitalistes réunies et sans frontières pour empêcher toute velléité d'indépendance et de se libérer des dictatures financières très organisées et planifiées, tout est mis en place pour comme l'avait déclaré l'Ex toute impossibilité d'alternative. Tout ton scénario est logique mais ils mettent en place avec ce GMT et l'axe Cameron/Merkel et avec ce normal Président très atlantiste et pro-Medef, du va en guerre d'un côté et en projet de refiler des armes sophistiquées aux mêmes "détruits" au Mali et encouragés en Syrie parce qu'à l'Est, tous ces déploiements indiquent une inscription dans l'impérialisme U.S. avec l'U.E. partie prenante et même en tête de pont. Tout cela couvait depuis des lustres et pendant ces élections en 2012 cela a été dit, même avec le M'PEP,qui envisage toujours de la rupture totale avec cette U.E. et avec cet euro, nous avons fait savoir cartes sur table de cette possibilité. Aujourd'hui, nous n'avons pas la majorité à l'A.N. et de loin, nous le payons très cher, même pas un groupe charnière pouvant peser, tous les réactionnaires et complices de casser le C.N.R. et programme, le savent, ils passent donc à une phase supérieure de mise sous tutelle de la France des Révolutions et des conquêtes et avancées. Bien sûr debout nous continuons à nous battre mais il paraîtrait qu'aux yeux de certains ce sont les municipales qui sont déterminantes, surtout de la "posture" d'élus communistes. Il doit y avoir quelques fous rire dans les palais et autres maisons blanches et lieux de pouvoirs capitalistes et impérialistes.

  28. Nicks dit :

    @Michel Berdagué
    Là aussi l'histoire récente montre que le PC n'existait quasiment plus il y a à peine quelques années, étouffé par le PS et en effet, aux yeux dune grande partie de l'électorat, à tort ou à raison, plombé par son passé. Sans le FdG vous retournerez à votre anonymat et les quelques responsabilités locales que vous préserverez ne seront d'aucune aide pour faire face à la finance et son engrenage infernal. Vous serez broyé avec nous tous. La volonté d'en découdre ne fait pas la clairvoyance apparemment.

  29. SandrineN dit :

    J'aimerais que quand Jean-Luc Mélenchon dit quelque chose, qu'il y ait plus de gens qui l'écoutent. Il ne parle pas dans le vide. Il ne cherche querelle à personne. Il est juste clairvoyant ! Alors au lieu de le critiquer, certains feraient mieux de réfléchir. Sans faire le culte de la personnalité, car c'est pas mon truc, j'aime reconnaître les choses lorsqu'elles sont justes. Va falloir que certains ravalent leur fierté et se mettent sérieusement à penser à tout ça. Sans Jean-Luc, le PC n'aurait pas monté autant. Sans Jean-Luc, le FN aurait grimpé 3 fois plus. Sans Jean-Luc on ne saurait pas ce que les PS magouillent dans notre dos. C'est le seul qui voit les choses avant tout le monde et qui en fait part. Alors un peu de respect sur sa personne et sur ses propos ! A bon entendeur salut !

  30. denispg26 dit :

    @Rachel
    Bonjour, comparer l'épuration d’après guerre et les doutes émis par le Front De Gauche me semble plus une insulte qu'un regard militant non ? Allez voir le blog d'Alexis et de Courrier international, vous serrez peut-être mieux informée car jusqu’à preuve du contraire il n'y a que des questions et non pas des accusations.
    Bonne journée camarade.

  31. Michel Sicco dit :

    Bonjour à tous les camarades qui dialoguent sur ce blog. J’espère que Jean-Luc a parfois le temps de lire (ou d'être débriefé sur) ce qui se dit ici. Cela montre bien à la fois les interrogations qui se posent sur certains points de stratégie concernant les échéances électorales, et sur le danger à caricaturer les positions des uns et des autres. Je voudrais revenir sur le débat concernant les positions de certains responsables du PC.
    Ramener la volonté de conserver un maximum d'élus sur le terrain à des préoccupations uniquement carriéristes me parait être un dangereux contresens
    Je suis profondément persuadé que ce qui a fait le succès de la campagne présidentielle de J-L est la conjonction entre son côté visionnaire, sa capacité à nous faire partager les analyses du FdG et de faire appel à notre intelligence collective ET la capacité du PCF à mobiliser sur les grands RV grâce à sa présence sur le terrain. Le PC se retrouve donc dans une situation très complexe car il est vital pour lui, et donc pour nous tous, d'avoir un maximum d'élus, non pas pour des buts carriéristes (cela peut parfois être le cas mais malheureusement il y a toujours dans toute structure une frange de carriéristes), mais pour bénéficier de relais sur le terrain et de l'expérience que l'on acquiert par leur intermédiaire. Je fais partie de ceux qui souhaitent que le PC se démarque encore bien plus largement du PS, mais je suis aussi bien conscient de tous les enjeux et de la complexité des situations sur le terrain. Qu'il y ait des analyses différentes sur la façon d'y arriver ne me choque pas. L'important est, de part et d'autre, de ne pas caricaturer les différents points de vue.

    @ Michel Matain
    Tout à fait d'accord avec toi. Si ce pape avait pris à l'époque ses distances avec la dictature, il devrait en rester certaines "prises de position". On attend toujours et pendant ce temps là, le Tea Party aux USA se réjouit de son élection !

  32. carlo dit :

    @ Empathie
    Je vous annonce que nous demandons, à tous les pays qui en sont d'accord : est ce que vous êtes d'accord pour que l'on ait immédiatement une politique de relance? Vous n'êtes pas d'accord ? Au revoir. Nous la ferons sans vous. Vous comprenez Monsieur Bourdin ?

    Merci d'avoir rappelé la réponse de Jean-Luc Mélenchon à JJ Bourdin. Mais a-t-il voulu dire que nous demanderions à ces pays de quitter l'Union eurpéenne (mais comment les forcer à partir et que serait l'UE sans l'Allemagne?) ou bien que nous partirions afin de pouvoir mener une politique économique alternative incompatible avec les traités organisant l'UE ?
    D'une façon plus générale, il me semble qu'il faut faire porter la critique non pas sur l'Allemagne qui ne fait, après tout, que demander l'application stricte des traités mais sur l'Union européenne elle-même, telle qu'elle a été conçue notamment par J. Delors, le grand responsable du Tournant Libéral de 1983, triste évènement dont on "fête" cette année le 30ème anniversaire.

  33. Michel Matain dit :

    @ 119 Rachel
    Je constate que 60 ans après, le front de gauche pratique encore ce mode de fonctionnement quand il faut porter un jugement sur Bergoglio. Pourtant, Leornado Boff, Le théologien de la théologie de libération ainsi que le prix Nobel de la paix, Perez Esquivel, personnes qu'on ne peut accuser de militer en faveur de la dictature, donnent un tout autre son de cloche.

    Dès 1977 les mères et grand-mères de la Place de Mai interpellaient l'Eglise catholique en particumier sur es disparitions de bébé, c'est à dire le vol d'enfant. Elles ont été jusqu'à sollicité directement le Pape en 1978 devant le silence terriblement complice de l'Eglise catholique argentine. Le pape d'alors aussi a fait silence et n'a rien dit. Tous les textes des Mères et Grand-mères, "las locas", depuis la fin des années 70, critiquent très fortement toute la hiérachie de l'église argentine qui se compromet avec le régime militaire. Les accusations contre le silence du pape actuel sont très anciennes. C'est pourquoi à la précédente élection papale il a du refuser le poste : il savait que peu de temps après il serait appeler devant les tribunaux argentins. Ce qui a été fait. Finalement il s'en est sorti sans trop de mal, ce qui n'était pas gagné et ce qui lui avait imposé de renoncer une première fois à la papauté. Deux pretres jésuites (le pape était alors le chef des jésuites, la Compagnie de Jésus, en Argentine) l'ont formellement accusé lors de ce procés de ne pas les avoir soutenu alors qu'ils étaient détenus et torturés à la tristement fameuse école mécanique de la Marine. Leur témoignage est là mais ils n'ont pas pu présenté de preuves écrites de collaboration directe du futur pape avec les militaires. Alors celui-ci a été laissé tranquille. Le futur pape lui n'a pas pu présenter ni de témoignages ni de preuves qu'il serait intervenu publiquement ou discrètement pour aider les deux jésuites qui étaient alors sous sa responsabilité. Il s'en est lavé les mains en disant qu'ils avaient volontairement et d'eux-mêmes quitté la Compagnie de Jésus et que ce n'était en quelque sorte plus de son ressort.

  34. libre62 dit :

    @8 lilly54
    Très émouvant de lire ton commentaire. Ta lucidité et ton expérience permettent l'analyse de la situation. Oui, tous aux côtés du PG et de Mélenchon, mais aussi et surtout, au-delà ! Car des tas de gens, encartés ou non, veulent rejoindre le FdG. Plus que jamais, il faut vraiment réfléchir à la création d'une grande association nationale du FdG (ou "des Amis" du FdG). Par chez nous, c'est le PCF qui s'y oppose localement, et c'est pareil au niveau national.
    En ce qui nous concerne nous ne sommes pas du tout anti-communistes, au contraire, nous faisons tout pour les aider, et nous y avons des amis, mais là on se demande si la division affichée n'est pas préjudiciable au FdG en l'empêchant de se développer et si cela ne va pas profiter au FN (ou autre). Et nous commençons à baisser les bras ! Alors peut importe ce qu'en pense le PCF (hostile à ce projet d'association), il faut aller de l'avant et retrouver les électeurs des présidentielles, créer une grande association nationale du FdG !

  35. reneegate dit :

    Dans plusieurs commentaires vous recherchez des infos sur le nouveau pape. Voici un lien vers un article complet d'une journaliste qui fait son boulot. Il y a même il lien vers une fuite wikileaks, savoureuse, merci Julian Assange que nous n'oublions pas

  36. carlo dit :

    @ermler
    Dans cette épreuve de force qui, à part le gouvernement allemand, oserait nous résister ?

    Réponse: tous les gouvernements de droite et tous les gouvernements sociaux-démocrates. Croyez-vous réellement que Bersani suivrait Jean-Luc Mélenchon ?
    Par la suite, vous dites que vous parlez "des citoyens, pas des affameurs qui les gouvernent". Mais les gouvernements de droite et les gouvernements sociaux-démocrates ne tiennent strictement aucun compte de ce que pensent les peuples. On le voit en ce moment au Portugal et en Espagne. On l'a vu récemment en Grèce.
    Vous parlez enfin d'isolationnisme, de repli nationaliste et de lepénisme (vous avez oublié racisme, fascisme...) mais il ne s'agit pas du tout de cela. Il s'agit seulement de recouvrer le droit de mettre en oeuvre une politique économique de gauche, contraire aux traités, que cela plaise ou non à nos partenaires européens et que ceux-ci décident ou non de mener la même.

  37. Olivier Chantraine (59) dit :

    Concernant le Pape, ce que tu dis est évident.
    De plus il faut dépasser la simple dénonciation qui semblerait dire : ce n'est pas le bon pape, puisqu'il est clair qu'il fut à la dictature argentine ce que les collabos français étaient au pétainisme. On pense à Pie X.
    Notre problème n'est pas de dire: il faut un "bon" pape. Il faut caractériser ce pape, dans la continuité de ces prédécesseurs, il s'agit d'un leader de la réaction. Il a été nommé pour combattre d'abord les révolutions bolivariennes, et au-delà l'avancée démocratique et citoyenne partout où elle pourrait remettre en cause l'ordre patriarchal et marchand du capitalisme mondialisé. Pardoxalement c'est donc "the right man in the right place".

  38. schneider bernard dit :

    Concernant les élections municipales, il faut faire attention à ne pas seulement voir des arrivistes au PCF. Il en existe, c'est vrai et dans divers lieux. Je suis adhérent au PCF depuis 1964 et ne peut donc être taxé d'anti-communisme. Mais j'habite une commune où actuellement le maire et conseiller régional PS a un quatrième adjoint et une conseillère municipale dans sa majorité membres du FdG. A aucun moment, je n'ai entendu ces personnes émettre la moindre critique envers le maire qui ne se prive pas lui, de déclarer que JL Mélenchon veut l'échec de Hollande et du gouvernement. Donc, il faut bien prendre la question des municipales globalement et que chaque composante du FdG assure ses responsabilités. Personnellement, la présence de militants du FdG sur une liste PS conduite par ce maire ne me conduira aucunement à lui apporter mon suffrage.

  39. David Carcy dit :

    Merci Jean Luc, pour ta lucidité et ton regard toujours aussi vif sur l'actualité.

  40. vert pomme dit :

    Exactement Sandrine. La difference entre JL et Pierre Laurent, c'est que Pierre est un homme d'appareil. Il a du mal à parler au peuple. Il ne sait pas bien le faire. Il parle d'abord aux gens de son parti. C'est son choix. Car, quand il veut,il peut. Voir son interview à la fin de la manif de septembre où il s’était montre excellent tribun. Quant à JL nous, militants PG, apprécions énormément le révolutionnaire. Car pour changer de monde, il faut des gens enthousiastes, qui aiment les gens, qui pleurent de colère et qui portent un peu sur leurs épaules le poids du monde. C'est d'ailleurs ce qui fait que mes camarades du PC le défendent, à la base, quand il est attaqué de toutes parts, d'où qu'elles viennent.

    Mon cher Denis F, que tu te fasses du bien tout seul, c'est ton strict droit. Mais ne nous fais pas prendre tes fantasmes pour la réalité. C'est aux niveau des nations qu'il y a des peuples souverains. La nation européenne n'existe pas. Que tu tapes sur la table au niveau européen et que tu fasses une alliance avec tous les peuples qui veulent sortir de cette politique néolibérale est autre chose. Ce que tu dis de la prise de pouvoir impossible par le peuple est une négation de la lutte des classes. Si tu ne vois pas que dans notre pays, aujourd'hui, des gens résistent partout et mettent déjà en place un autre monde possible.

  41. Dominique FILIPPI dit :

    Je crois que ce serait une erreur grave de donner au PCF plus d'importance qu'il n'en a réellement. Le temps va venir (et le plus rapidement possible serait le mieux) où la fusion de toutes les sensibilités du FdG sera incontournable. Ce sera le plus sûr moyen de mettre tous les Dartigolles hors d'état de nuire et de construire une vraie crédibilité alternative.

  42. V. M. dit :

    Je suis pour la force du Front de gauche, donc pour l'unité vraiment sur sa gauche toute, et je pense qu'il faut faire le deuil d'un PS divisé par ce comportement divers, de droite à gauche (en son sein). Avec ce PS qui est plus centriste et droitier qu'à gauche on n'arrivera jamais à "rien de concret à gauche" (sans aller vers l'extrémisme de gauche, ni même vers l'ultra-gauche qui comporte la violence, elle). Et ça pour intérêt général, je le pense !

  43. Jihère dit :

    Je suis un peux déçu par la tournure que semble prendre la discussion. Je pense qu'il y a autre chose à faire, par exemple se mettre ensemble au travail localement et re-mobiliser tous les soutiens de 2012 pour préparer des listes FdG qui tiennent la route. Ce n'est pas gagné car les candidats ne se bousculent pas "pour faire carrière" c'est à dire donner beaucoup d'énergie et prendre aussi beaucoup de baffes. Le yakafokon est la seule matière première inépuisable. Ca sent le sapin. Il faut se ressaisir.

  44. Jonathan L. dit :

    Eh bien, sacré billet, bien complet.
    On fait comme d'habitude? On tient tête jusqu'à ce qu'on ai de quoi vérifier l'exactitude de ce qu'on dit dans quelques semaines?

  45. Charlus dit :

    Je ne vois pas l’intérêt de décrire la situation actuelle comme le résultat des calculs de l’Allemagne soucieuse de retrouver sa puissance perdue après la guerre. Certes l’Allemagne calcule, mais pas plus que le Royaume Uni rentré dans l’union européenne pour en faire une zone de libre échange, ni plus que la France de Mitterrand qui pensait ligoter les Allemands avec l’euro.
    Les règles européennes aboutissant au dumping social ont été adoptées par l’ensemble des pays européens. Il est vrai que cela se fait aujourd’hui au profit quasi exclusif des industriels allemands, et nous n’avons aucune raison d’accepter que cet état de fait perdure. Mais cet état de fait n’est pas le résultat de la soumission des « élites » européennes à l’Allemagne, mais le résultat de la soumission européenne à la doxa libérale et monétariste. Hollande ne cède pas à Merkel, il pense comme elle, à peu de chose près.

  46. Caouec dit :

    A propos du pape: dans un contexte où l’idéal bolivarien, puissamment attisé par la mort du Comandante, menace de s’étendre au point de mettre à bas les structures économiques et de pensée dominantes en Amérique latine et bien au-delà, le processus de démission d’un pape et d’élection dans la foulée d’un pape latino-américain, avec le tempo qu’on lui connaît, est un contre-feu qui n’a rien d’anodin auprès de peuples très imprégnés de culture et dévotion catholiques et chrétiennes ; nous sommes bien dans un processus de guerre idéologique...

  47. jpp2coutras dit :

    Bonjour et merci,
    ça va mieux en le disant, dites-vous. Vous croyez vraiment ?
    1- "L’Europe est allemande"! ça alors ! Nous sommes sous la bottine d'un nouveau reiche ? Oui ? Mais alors pourquoi la langue officielle de la Kommandantur européenne est-elle l'américain, sorte d'anglais globishé. Comprends plus rien au totalitaire en cours, un vrai fogg anglais. Heureusement qu'il y a FdG et Jean-Luc Mélenchon pour tenir la vigie. Dollar/euro même combat pour épaissir la rente aux dépens des autres citoyens, c'est ça ? On nous enfume dans la brume blanchie par la mafia financière, n'est-ce pas ? Rosée le matin ou bleuette le soir, irise la blanche fumée. Joyeuses tout-packs ! Cloches sonnez, les oeufs et les sucettes sont à l'ANI, quel pastis ! Bon, ça va déjà un peu mieux là.
    2- Et l'oncle Sam un tonton flingueur ? "Mais y connait pas raoul ce mec! Touche pas au grisbi s..e ! Bougez pas ! Les mains sur la table. Je vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours. Tiens, vous avez sorti le vitriol ?" etc.
    Autre façon de résumer ce que Evo Morales synthétise des méthodes de barbouzes utilisées sans hésiter par le pouvoir oligarchique US, entre autres, à vomir tout comme d'autres cyniques d'ailleurs ça va mieux en l'entendant dire de quelqu'un d'averti. Et bravo la Bolivie !
    3- L'Alsace. Jeanne d'Arc revient ! Le roi est en danger, l'inquisition tranchera, hein François ? Soyons modernes.
    4- "...Le PS de l’ère Hollande où la lutte des places a tôt fait de dissoudre les convictions." C'est une perversion qu'attrapent tous les groupes et entreprises humaines dès qu'ils deviennent trop grands, une oligarchie bourgeoise s'installe, accapare les manettes à son profit et dénature le principe fondateur en multipliant les "courants" jusqu'à faire d'un PS un parti de droite comme les autres, in finé. D'où l'importance d'une entité en coupole qui surplombe les partis et leur donne une cohérence culturelle et une force de masse. C'est le FdG, avec un programme de gauche ! Qui gagnerait à intégrer dans ses rangs (assos, coop ?) les sympathisants soucieux de ne pas rentrer dans une logique de parti machine électoraliste. Oui pour une gauche plurielle de gauche exclusivement ! Oui au FdG donc.
    5- Tous réunis en résistance active ralliés à la cravate rouge de Jean-Luc Mélenchon !

    [Edit webmestre : Trop d'humour tue l'humour, surtout ce genre d'humour. Et cela devient très pénible à lire, chose que je suis pourtant bien obligé de faire. Ce blog n'est pas un cirque et nous ne sommes pas votre public. Modérez-vous si vous ne voulez pas que je le fasse.]

  48. sergio dit :

    @ Michel Sicco 131
    L'expérience de la gestion municipale et de "terrain" est certes un atout pour le FdG. Mais nous sommes trop enfoncés dans la crise économique créée par la Finance et les ultras-libéraux de l'UE et d'ailleurs, trop exposés en tant que militants FdG par les trahisons du PS, ce qui constitue une crise cette fois politique en France et dans d'autres pays, pour commettre cette erreur de brouiller notre message et notre proposition de rupture.
    S'allier avec le PS en 2013 est trop lourd de sens, de contre-sens dirais-je, sur ce que les mots "gauche" et "progrès" ou "civilisation" veulent dire.
    Ce qui pouvait être utile ou opportun en 1981, en 88, sous Jospin, ne l'est plus du tout. Le spectre de 2002 d'ailleurs est bien là pour nous rappeler que le peuple ne peut pas avaler n'importe quoi.
    Aujourd'hui un FdG, c'est-à-dire une association vivante et motivée du PCF avec le PG et les autres partis progressistes, ne peut pas s'allier même aux municipales avec ceux qui soutiennent la RGPP rebaptisée MAP, le TSCG, les décrets et lois sarko-medefiennes, l'ANI, l'OTAN et ses guerres désastreuses, le gâchis écologique, la mise en place d'un mondialisme sauvage et aveugle et le mensonge permanent.
    Faute de véritable alternative, le peuple s'abstiendra et pire, votera en partie FN en croyant voter ainsi contre "le système" et ses représentants.
    Il est temps qu'il y ait une véritable alternative comme en 2012 afin de libérer le pays d'un non-choix et de la récession cauchemardesque. Ce sera donc le PS, l'UMP et le FN, les partis libéraux d'un côté, et le FdG de l'autre. Point barre. Tant pis pour les quelques appétits ou plans de carrière perso çà et là, d'un parti ou d'un autre.

  49. Christine Duplaissy dit :

    Faudra-t-il s'immoler pour faire comprendre à certains dirigeants à quel point l'unité du FdG nous est précieuse, à quel point le programme partagé l'Humain d'Abord est notre espoir et notre soutien, à quel point les prises de positions et participations à la politique libérale de ce gouvernement sont insupportables, indéfendables, insoutenables ! Nous sommes au bord d'une rupture sociale explosive. La violence d'une rupture au sein de notre front des luttes serait très certainement aussi catastrophique qu'un suicide ! Ne marchons plus dans aucune combine ou compromission avec le PS, toutes tendances confondues, s'il vous plaît, car sinon je redoute le pire : cela ne nous serait pas pardonné. Et celles et ceux qui s'y risquent seront sûrement emportés comme fétus de paille quand le fleuve en crû de notre révolution rompra les digues, ce qui est inéluctable, comme vous le dites souvent, jean-Luc. Je vous fais confiance car tout ce que vos analyses avaient prédit arrivent (nous aurions voulu que vous trompiez, excusez-moi,... Mais jusqu'à ce jour, il n'en a rien été). On lâche rien, camarades "leaders" mais ne nous lâchez pas non plus, sinon c'est devant l'Histoire et à nos générations futures qu'il vous faudra vous justifier. Bien @ toutes et tous

  50. Xantrius dit :

    Enfin l’Allemagne et Vichy sont gagnée la dernier guerre pour soumettre l’Europe sous leurs bottes. Le but était la domination de l’Europe pour dominer le monde et le premier objectif est apparemment atteint.
    Mais le monde n’est plus le même comme dans le années 30/40 du dernier siècle. La domination leur sert probablement à rien parce que le capitalisme est dans son état terminal, en état de décomposition. Les docteurs sociaux-démocrates au tour de son lie sont devenus d’imposteurs, qui essayent de faire croire qu’il bouge encore. Mais leur patient est déjà en pleine décomposition et la puanteur donne la nausée à tout le monde.
    Mais comme dans un film gore, on risque d’être confronté avec un zombie, un capitalisme mort vivant avec qu'un but, finir avec le monde car son propre fin est pour lui identique avec le fin tout court.
    Ou bien on trouve la force pour une transformation en profondeur de la production, de la consommation et de tout fonctionnement de notre société. La tache est énorme, mais c’était pareil en 1789.
    Gare au chauvinisme qui se développe un peu partout. C'est un terrain glissant ou on commence avec le patriotisme et ou on se retrouve rapidement avec des "alliées" national-socialistes, dernier rempart de la récupération de la révolte. Récupération pour conduire une population en mouvement contre les "mauvaises capitalistes" qui vient presque toujours d’étranger, dans toutes façons d’extérieur. Et la, la porte pour un mouvement nationaliste est grand ouvert. Voir les voix qui demandent maintenant un gouvernement "d’union nationale". La "mobilisation patriotique" (compétitivité nationale dans le prélude de la guerre économique) est décisive, car les sacrifices demandés seront immenses. Quant le peuple est prêt pour les sacrifices "patriotiques" dans la guerre économique, le pouvoir peu passer à l’étape suivante: Une axe EU-US contre la Chine, la Russie ? Où un axe EU-Russie-Chine contre les US ?


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