20mar 13
La crise à Chypre
Communiqué de Jean-luc Mélenchon
Déclaration d'Alexis Tsipras, Président du groupe parlementaire Syriza-USF
Nous étions en réunion, en train d’analyser la situation de Chypre, quand tomba la nouvelle de la démission de Jérôme Cahuzac. L’ambiance délétère que Chypre déverse sur la légitimité de dirigeants européens assez stupides pour provoquer un risque de crise systémique bancaire s’aggrave en France d’une effarante ambiance de sortie de route du système gouvernemental. La direction du petit Parti de Gauche, à la veille de son troisième congrès, rencontre les événements qu’elle a prévus, annoncés et sur lesquels elle a construit son programme et sa stratégie. J’étais alors de retour du congrès de la CGT. La clameur qui avait accueilli l’annonce de ma présence aux bancs des invités m’emplissait encore le cœur d’émotion, de reconnaissance et de sens politique. Voilà qui fit mieux que compenser la tristesse de l’attaque gratuite et embolique de Daniel Cohn-Bendit contre moi face à Martine Billard. L’idiot utile du système en sera pour ses frais car il a donné des verges pour se faire battre. Le temps où on pouvait affirmer sans être contrôlé est bel et bien fini ! La blogosphère s’en est mêlée et Dany le jaune en sort davantage rabougri.
Le congrès de la CGT fait souffler un tout autre air. En France s’assemblent les éléments d’une capacité de riposte de la société dont le syndicalisme nourrit la force. Cette force se perçoit aujourd’hui elle-même non seulement comme une résistance mais aussi comme un projet concret pour le futur. Les pages du document d’orientation concernant le modèle du développement durable, et la multiplication des projets de coopératives en attestent. Comme c’était bon pour moi, le soir même à Toulouse de parler devant une salle comble, rassemblée en quelques jours, pour ma conférence sur l’éco-socialisme. Bon, allez zou ! Je vais faire ma valise pour le congrès de Bordeaux du PG. Avant cela j’aurai été à PSA, à l’invitation des salariés de l’usine en lutte. Quelle semaine exaltante que celle qui commence par le congrès du premier syndicat du pays et se conclut par celui de l’ardent Parti de Gauche.
Le théâtre d'ombre
Que vit la démocratie parlementaire pendant ce temps ? Une comédie de plus : la motion de censure du gouvernement déposée par la droite. A cette occasion, Copé annonce qu'on va voir ce qu'on va voir… En fait on va voir une gesticulation sans objet. En démocratie, une telle motion confronte deux visions alternatives. C’est du sérieux. C’est un acte grave qui doit appeler la conscience civique. Bien sûr, l’exercice est assez formel dans la cinquième République, mais son sérieux devrait au moins sauver les apparences. Ce n’est pas le cas.
Car que défend Copé de si alternatif que cela justifie une telle dramatisation ? Qu’a-t-il vraiment à reprocher au gouvernement ? Voyons. M. Guéant a dit tout le bien qu'il pensait de la politique de Manuel Valls, dure envers les faibles et les populations discriminées comme les Roms. L'adoption du traité Merkozy sur ordre de François Hollande après qu’il a abandonné sa promesse de renégocier le traité a fonctionné comme « reniement utile » selon Borloo. Il a surtout signifié une approbation de la politique européenne de Sarkozy et l’engagement de la poursuivre. En ce qui concerne les budgets d'austérité, la droite n'aurait pas fait mieux. En réalité elle a fait moins. Dès son premier plan d’austérité budgétaire Jean-Marc Ayrault a fait des coupes budgétaires du double de celle opérées par Fillon en deux plans de rigueur. Et puis, les parlementaires UMP voteront bien sûr, comme un seul homme, le projet de loi "Made in Medef" qui reprend quasiment l'accord compétitivité-emploi de Nicolas Sarkozy et qu’acclame le Medef. Ce n’est pas tout. Coïncidence fâcheuse, l’épisode chypriote éclaire crûment la connivence de la droite et du PS sur la loi bancaire inconsistante du gouvernement Ayrault. Cette loi est en débat au Sénat cette semaine. Elle ne touchera les grandes banques que d'une façon anecdotique. Elle n'interdit ou n'encadre les activités spéculatives que de façon marginale. Et elle n'oblige absolument pas les banques à séparer leurs activités de dépôts de leurs activités d'investissement. Encore une promesse de Hollande dont il s’avère, une fois de plus, qu’elle n’a été mise en scène que pour contrer notre influence électorale. Bref, cette loi bancaire est tellement favorable aux grandes banques que l'UMP monte en ligne aux côtés du PS pour la voter au Sénat. En effet les sénateurs Front de Gauche ne la voteront pas. Une fois encore, l'UMP et le PS voteront main dans la main pour contourner l'obstacle. C'est ce qui s'est passé en commission. Et Philippe Marini, président UMP de la commission des Finances du Sénat l'a dit clairement. Il a vanté assez cruellement « un débat consensuel, très loin de "la finance est mon ennemi" ». En fait, sur les sujets essentiels, la droite et le PS votent ensemble. Peut-on rêver mieux comme opposition de droite ? Il s'agit donc d'une motion de censure de pacotille pour une adhésion à une même politique : celle de l'austérité et de la « baisse du coût du travail ». En fait entre l’UMP et le PS, la connivence est permanente.
Dans l’affaire chypriote, cette complicité s’est affichée comme une évidence. Elle est d’autant plus écœurante que les solfériniens ne cessent de se donner des grands airs pour fustiger notre refus de nous soumettre à ses diktats sous prétexte que cela ferait le jeu de la droite. Fin février, Moscovici et le ministre allemand de droite Wolfgang Schäuble s'étaient félicités dans un communiqué commun de la victoire du candidat de droite à la présidentielle à Chypre. Selon eux, cette élection devait "permettre la formation d'un gouvernement qui pourra rapidement continuer les négociations sur le programme d'assistance financière à Chypre. Nous sommes confiants que le prochain gouvernement accélérera significativement le rythme des réformes en faveur d'une croissance soutenable et de la stabilité budgétaire et financière". Le précédent président de Chypre, un communiste, s'opposaient aux conditions de la troïka pour le "plan de sauvetage". On comprend pourquoi les libéraux des deux rives étaient contents de s'en débarrasser. Sur place les socialistes du cru avaient évidemment voté pour le candidat de droite. Comme en Grèce où François Hollande était venu nous tirer dans le dos et où il a encore refusé de recevoir nos amis de Syriza lors de sa dernière tournée.
Chypre, le début de l'avalanche
Au moment où j’écris, mardi soir, le Parlement chypriote a donc rejeté le plan "d'aide" européen. C'est une bonne nouvelle pour le peuple chypriote. Mais c’est aussi le début d’un enchaînement de circonstances désastreuses pour tout le système dont on va voir très vite l’insondable ampleur. C’est peut-être le commencement de notre heure en Europe. Les grands capitalistes ont des raisons d’être très mécontents de leurs domestiques politiques. Leur sottise et leur aveuglement idéologique vient de déclencher une crise majeure qui peut expédier tout le système à terre.
Dans cet épisode, les ministres européens des Finances montrent l'étendue de leur incompétence. Leur remède aggrave le mal. A peine avaient-ils annoncé leur "plan" que la panique s'est répandue partout à Chypre provoquant l’imminence d’un collapse bancaire. Le système bancaire chypriote est à présent, au vu et aux su de tout le monde, en perdition. Dans ce domaine la mauvaise réputation est fatale. Les banques ont dû être fermées jusqu'à jeudi pour éviter un écroulement généralisé du système. Elles ne peuvent plus assurer les dépôts des épargnants. Elles menacent de faire faillite. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient gangrénées par la spéculation. Et parce qu’elles n’ont pas su masquer ni amortir les effets du petit processus d’annulation partielle de la dette grecque décidée ces derniers mois. J’en dis un mot d’explication.
Depuis le début de l'attaque spéculative contre la dette grecque, nous répétons qu'il faut que la Banque centrale européenne prête directement à l'Etat grec à des taux très bas. C'est la seule solution qui permet de briser la spéculation. Au lieu de cela, les libéraux dogmatiques qui gouvernent ont imposé des cures d'austérité toujours plus drastiques. L'austérité a aggravé la crise économique. L'économie grecque s'est contractée de près de 20% en deux ans ! Il y a donc eu moins d'impôts et de taxes perçues. Et la dette grecque s'est creusée au lieu de se réduire. C'est le cercle vicieux que j'ai déjà présenté des dizaines de fois. Face à leur échec, les libéraux et les sociaux-libéraux européens auraient pu se ranger à l'idée de mobiliser la Banque centrale européenne. Non, ils ont préféré rester dans le cadre, ne rien changer à la règle du jeu en mettant au point une restructuration de la dette grecque. Cet exercice comprenait une annulation partielle de la valeur des titres de la dette grecque. Au royaume des menteurs qu’est le monde la finance et de la spéculation, personne n’a abattu ses cartes. Les grosses protestations des banques européennes n’ont ému personne, à juste titre. D’autant que la Banque centrale européenne achetait le papier pourri de titre de dette sur le « second marché ». Mais personne n’avait l’air de savoir que les banques chypriotes étaient déjà totalement enfoncées. En l'occurrence, les deux grandes banques de Chypre détenaient beaucoup de dette grecque. 4,5 milliards d'euros. Donc, en croyant atténuer le problème en Grèce, les dirigeants européens l'ont étendu à Chypre. Belle réussite !
Evidemment le système bancaire de Chypre était déjà extravagant. Ceci explique cela. Les banques de Chypre étaient déjà malades de la dérégulation totale de la finance. On apprend à présent que les oligarques, les banques et les grands groupes russes possèdent entre 20 et 30 milliards d'euros dans les banques chypriotes. Chypre est une sorte de paradis fiscal dans la zone euro. La finance chypriote a attiré ces fonds en profitant pleinement de la liberté totale de circulation des capitaux dans l'Union européenne, et entre l'Union européenne et le reste du monde. Ce modèle fou conduit à des situations incongrues. Ainsi, le président russe Vladimir Poutine se sent obligé d'intervenir dans le règlement d'une crise interne à la zone euro alors que son pays n'est pas membre de cette zone, ni même de l'Union européenne.
On apprend aussi que les banques chypriotes possèdent des actifs correspondant à huit fois la richesse produite par le pays. Dans ces conditions, le défaut d'une des deux grandes banques ferait exploser l'économie du pays et les finances de l'Etat ne suffiraient pas à garantir les dépôts des épargnants. Bien sûr, tout le monde crie au scandale. Mais personne ne se demande comment une telle chose a pu arriver. Ni comment il se fait que les importants moyens de la presse euro-bêlante ne lui ai jamais permis de voir la situation. Dès lors, le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a beau jeu de donner des leçons. N’était-il pas membre de la réunion où ces décisions stupides ont été prises ? Il ferait mieux de lutter contre la reproduction de cette situation en France : les actifs des banques représentent quatre fois la richesse du pays. Et à elle seule, la BNP possède des actifs supérieurs à la richesse produite par la France en une année !
La BCE, la Commission européenne et le FMI veulent faire payer le peuple pour la folie des banques. Ce fut le cas en Irlande, en Espagne et ainsi de suite. Comme aucun gouvernement n’a regimbé, lorsque le tour de Chypre est arrivé, la méthode était déjà prête. Compte tenu de la faiblesse de l’île, le plan pouvait même être plus féroce. C'est ainsi qu'ils ont imaginé leur "plan de sauvetage". Pour faire face à la situation de ses banques, Chypre aurait besoin de 17 milliards d'euros : dix venant des Etats de l'Union européenne, un milliard venant du FMI. Les 6 milliards manquant alors devaient être pris dans la poche des Chypriotes eux-mêmes. En fait, c’était un test. Ce plan est en effet le premier qui contient cette idée. Car la mesure est d’une violence sans précédent. Une telle idée n'a été appliquée en Europe que deux fois dans tous le vingtième-siècle selon le journal Le Monde. Et encore, que ce soit en Italie en 1992 ou en Norvège en 1936, la mesure était bien plus limitée que ce qu'ont proposé les dirigeants européens !
Ces six milliards de rançon, la troïka voulait les prélever grâce à une taxe sur les dépôts des particuliers et des entreprises dans les banques du pays. Avec sa brutalité habituelle, la troïka proposait que tous les épargnants soient taxés ! Ceux disposant de plus de 100 000 euros devait être taxés à 9,9% de leurs économies. Mais les petites gens qui ne disposaient que de quelques centaines ou milliers d'euros d'économies devaient aussi être taxées ! Que vous ayez un euro ou 100 000 euros, l'Union européenne proposait de vous taxer à 6,75% sur vos dépôts. Même si vous ne les retiriez pas et les laissiez à la banque. C'est cette invention stupide qui a provoqué la ruée sur les guichets, chacun essayant de sortir son argent avant d'être spolié. C'était une sorte de hold-up en silence, pour éviter aux actionnaires des banques de perdre leur mise. La légitimité d’une telle mesure est déjà on ne peut plus discutable du point de vue de la cohérence des eurocrates eux-mêmes. En effet, la directive européenne du 2 juillet 2010 prévoit que les Etats doivent garantir les dépôts des épargnants jusqu'à 100 000 euros en cas de défaillance des banques. Taxer ces dépôts est donc une violation de cette garantie. Bravo "L'Europe qui protège" !
Pour mémoire, notez que le système inventé n'était pas du tout progressif. D’abord parce qu’il contenait seulement deux tranches. A première vue c’était une belle combine à effet d’annonce comme les aime Hollande. Les plus riches paient davantage ! Couine ! Couine ! En fait ceux qui ont plus de 100 000 euros d'épargne ne seraient que peu touchés. Evidemment ! Quand on a plus de 100 000 euros « d'économies », on ne les laisse pas sur un compte en banque. Ces sommes sont généralement placées en titres et produits financiers. Et ne sont donc pas touchées par la taxe. Enfin, notez bien la chose : les actionnaires des banques ne sont pas mis à contribution.
Sous la pression populaire et face à la panique créée, même la droite chypriote a refusé de voter un plan d'une telle violence. La crise s’étend donc. Au point que la troïka a dû modifier un peu son plan. Les personnes ayant moins de 20 000 euros d'épargne ne devraient finalement rien payer. Trop tard. Les protestataires ont pris le goût du sang. Ils ne seront pas faciles à faire rentrer dans leur boîte. En Argentine la crise a commencé exactement de cette façon. « Allons, allons, monsieur Mélenchon ! L’Amérique latine n’est pas l’Europe ! ». C’est bien vrai ma bonne dame, mon beau monsieur le journaliste ! Non, en effet, les « merkelistes » en Europe sont nettement plus balourds que leurs homologues d’outre-atlantique.
Pendant que les dirigeants européens s'accordaient, la panique a gagné les marchés. Je ne sais pas ni si elle s’arrêtera ni quand, ni à quel prix. Mais je note : pour la seule journée de mardi 19 mars, l'action de la BNP a chuté de 4,2% à la bourse de Paris, celle de la Société générale de 3,9%. Pour ces deux banques, le total correspond à une chute de la "capitalisation boursière" de trois milliards d'euros en quelques heures. Or ces deux banques françaises font partie des établissements systémiques c’est-à-dire capable de mettre en danger le système global en cas de difficultés. Voilà le magnifique résultat de l'indigence dogmatique aveuglée de la prétendue élite européenne ! En tous cas tout le monde apprend quelque chose dans cet épisode. C’est que les failles mortelles du système ne sont pas seulement dans ses lieux centraux. Justement : le talon d’Achille est… au talon.
Ce qui se joue à Chypre est un révélateur à plusieurs titres. Cet épisode illustre parfaitement la fragilité du système bancaire, sa folie et son caractère incontrôlable. Le jour où un domino tombera, il emportera peut-être tout avec lui. Ensuite, le plan imposé par la troïka est un exemple du caractère anti-social des plans "d'aide" de l'Union européenne. Celui-ci propose de faire payer les épargnants pour les folies des banques. Enfin, c'est un symbole du caractère anti-démocratique. Dans les précédents norvégien et italien, l'instauration d'une taxe sur les déposants avait été décidée souverainement par le parlement de ces pays. Là, elle sera imposée par l'Union européenne et le FMI. Comme le dit l'économiste Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, interrogé dans Le Monde : « Ce plan de "sauvetage" s'inscrit dans une ligne de décisions anti-démocratiques ». Petit à petit la thèse d’abord isolée que nous avons soutenue, sur le lien entre le déclin de la démocratie et la montée du système de l’Union européenne libérale est davantage partagée. Et le scénario de la rupture de la chaîne en un point méditerranéen et fortuit se confirme.
Un coup d'oeil sur le congrès CGT
Thierry Lepaon, le nouveau secrétaire général de la CGT prend ses fonctions cette semaine. A peine désigné comme successeur de Bernard Thibault, la présidente du Medef espérait déjà que cet ancien salarié du privé, qui siégeait au Conseil Economique, Social et Environnemental serait plus timoré que son prédécesseur. Laurence Parisot voulait croire qu’il « aiderait la CGT à accepter les compromis »… On sait ce que veulent dire ces sortes de conseil. Mais ici, de nouveau, peine perdue.
D’abord cet homme, ancien leader des Moulinex, originellement formé à la chaudronnerie, n’est pas le messager du consensuel CESE où il siège. Il prend la tête de la CGT après une carrière jalonnée des épreuves qui sont le lot des salariés d’aujourd’hui. Il a vécu trois licenciements et dix-sept plans de restructuration. Malheureusement pour madame Parisot, Thierry Lepaon n’est pas un homme du sérail où se recrutent les gentils garçons qui mangent dans sa main.
Ensuite, il faut se souvenir que la personnalisation ne permet pas de comprendre les enjeux de l’évolution de la CGT. Quelle que soit la personnalité de son leader, on ne saurait faire de la CGT autre chose que ce qu’elle est depuis toujours : un organe collectif de luttes et de propositions qui résiste aux attaques du patronat et des différents gouvernements libéraux. La CGT est non seulement le premier syndicat du pays avec près de 700 000 adhérents, mais elle est aussi et surtout une boîte à idées anti-crise dans tous les secteurs d’activité qu’elle représente. La centrale a enregistré 41 000 nouveaux adhérents en 2012, dont une majorité de salariés du privé, quarante-cinq pour cent de femmes et un tiers de jeunes de moins de 36 ans. Elle est donc jeune et de plus en plus paritaire. J’ai plaisir à faire ce bilan car je ne sais que trop quel était le pronostic et les espérances il y a quelques années lorsque d’aucun rêvait que la centrale ne résiste pas à la chute du mur de Berlin. La vision grossière d’après laquelle le syndicalisme que représente la CGT dans notre histoire nationale serait un produit d’importation a fait long feu. Je sais aussi que le rêve de Sarkozy était d’obtenir un choc frontal avec la CGT, qui serait l’équivalent en France du choc de madame Thatcher avec les mineurs. Le choc eut lieu chez les cheminots puis sur les retraites. La ligne de combat tint bon. Loin de s’effondrer ou de se diviser, le syndicat s’est renforcé.
Thierry Lepaon a donné, depuis sa nomination, des signes de combativité et de volonté de conquête sociale non équivoques. Élu en novembre par le Comité confédéral national, il n’a cessé de dénoncer l’insolence et l’absence de stratégie industrielle du gouvernement pour le pays. Nous nous reconnaissons dans son propos lorsqu’il déclarait, dans une interview à Médiapart en mars, que la politique du gouvernement Ayrault est « dans la lignée de celle de Sarkozy », où quand il disait avoir l’impression que « le gouvernement est plus attentif aux demandes du Medef qu’à celle émises par les syndicats de salariés ». La convergence est totale quand il ne tolère pas que le travail soit présenté comme un coût ! Enfin nous sommes en phase complète avec sa dénonciation depuis le début l’accord "Made in Medef" que le gouvernement a prévu de transposer dans la loi. Cette convergence n’est ni feinte ni affectée. Elle part du contenu concret des positions respectives de chacun d’entre nous. Il n’y a là de courroie de transmission ni dans un sens ni dans l’autre. Et ni l’un ni l’autre n’en souhaite puisque cela entraînerait un affaiblissement respectif de nos capacités d’entraînement et d’écoute. Fort heureusement la CGT rassemble des salariés de toutes convictions politiques. Fort heureusement le Parti de Gauche rassemble des salariés membres de tous les syndicats. Une réalité qui fait notre force. Elle interdit la confusion des genres. Et quand elle est solidement comprise, elle permet des convergences décomplexées dans les idées, dans l’action et dans les coudes à coude.
Lundi à Toulouse, j’ai assisté à son discours d’ouverture du 50ème Congrès de la CGT, le crayon à la main. Dans son « projet syndical de conquête », Lepaon a tenu des propos très fermes à l’égard du Gouvernement. Il a rappelé que la politique de rigueur et d’austérité que mène le gouvernement « constitue la toile de fond de toutes les réformes en cours et annoncées : l’accord sur la sécurisation de l’emploi, le financement de la protection sociale, les retraites ou l’assurance chômage, la décentralisation. » Il a terminé son discours sur un appel rassembleur au changement. Mais pour la CGT, ce changement doit avoir un contenu. Il s’agit, selon les mots de son nouveau secrétaire général, d’élaborer « un nouveau modèle de développement social, économique, humain, écologique. » J’ai eu en main et j’ai lu le document d’orientation paru dans le numéro Spécial du Peuple de décembre 2012. La CGT intègre aujourd’hui dans son discours la nécessité « d’articuler besoins de développement et enjeux environnementaux. » Les thèses sur la planification écologique qu’il contient font écho à celles que nous développons dans le cadre de nos réflexions sur l’éco-socialisme au Parti de Gauche. Je ne fais qu’une citation après avoir hésité sur son choix. « [II.217] L’urgence écologique exige de repenser notre relation à la nature et de refonder notre développement sur des bases économes en ressources et en énergie, respectueuses de l’homme et de son environnement. L’organisation du travail et des relations industrielles se doit de prendre en compte cette exigence tout en anticipant les transitions nécessaires de manière à ce qu’elles ne pèsent pas sur les travailleurs et travailleuses et leurs familles. » Cette orientation nous intéresse. Elle nous implique en ce sens qu’elle permet une prise en charge par les salariés des objectifs de l’écologie politique telle que nous la concevons. Et cela nous en avons fait le constat concret quand se sont présentées au quartier général de ma campagne présidentielle les délégations des entreprises en lutte que menaient le plus souvent des salariés syndiqués à la CGT. Toutes ces entreprises avaient en commun de défendre un contre-projet à vocation écologique. Le tournant est pris en profondeur dans notre gauche.
Élection européenne : Hollande et Ayrault paniquent
Hélas pour les eurocrates, à intervalle régulier les citoyens sont appelés à donner leur avis sur l’Europe. Comment malgré cela faire en sorte que cet avis soit le plus dilué possible ? La question prend un contenu concret. Les élections européennes de 2014 se dérouleront-elles dans une circonscription unique sur l'ensemble du territoire français ? Ou allons-nous continuer la simagrée des huit "grandes régions" ? L'Assemblée nationale devra se prononcer le 28 mars prochain.
Voyons l’affaire. Depuis les élections de 2004, l'élection des députés français au Parlement européen se déroule dans huit circonscriptions. Huit circonscriptions découpées au hasard. Ce découpage ne correspond à aucune réalité géographique ou administrative. Officiellement, il s'agissait de "rapprocher les élus des citoyens". Chacun mesure l'arnaque d'un tel argument à propos de circonscriptions aussi vastes ! Ainsi, j'ai été élu dans une circonscription qui va de Bordeaux à Perpignan. C'est le "grand sud-ouest". La circonscription compte trois régions et 18 départements ! Les autres circonscriptions sont du même acabit : de Lyon à Bonifacio, de Brest à Poitiers, de Dunkerque à Cherbourg… Même le journal Le Monde a fait un bilan très critique de ce découpage dans son édition du 5 mars dernier : « Triple échec. Ces "grandes régions" restent des regroupements artificiels, sans cohérence d'aucune sorte. Le "lien" entre l'électeur et l'élu est inexistant. Quant à l'abstention, elle n'a cessé de croître : les deux scrutins européens qui se sont tenus selon ce mode d'élection se sont soldés par une abstention de 57,24% en 2004 et 59,37% en 2009 ».
Ce découpage n'a que deux buts. Premièrement : empêcher l'émergence d'un débat national sur la politique européenne du pays et l'orientation de l'Union européenne. Découpé en huit régions la discussion s’enlise dans les clochemerleries pour la plus grande joie des amateurs de « dossiers de proximité ». Pendant ce temps les commissaires peuvent rester des autocrates hors de tout contrôle. Deuxièmement il s’agit surtout de réduire au maximum l’effet de la proportionnelle qui est censée s'appliquer. Là encore, Le Monde est très clair : « Ce mode de scrutin par circonscriptions régionales favorise, en outre, les "grands" partis. En théorie, dans le cadre national, une liste doit obtenir 5 % des voix pour avoir un élu. Il n'en va pas de même au niveau interrégional ». Ainsi, lors des européennes de 2009, la liste Front de Gauche conduite par Marie-France Beaufils dans la grande région "Centre/Massif-Central" avait obtenu 8,06% des voix mais aucun élu. Pour obtenir un élu dans cette circonscription, il fallait obtenir plus de 13% des voix ! Près de trois fois le seuil affiché ! Pourquoi ? Parce que la circonscription ne compte que cinq sièges à pourvoir, rendant quasiment inopérante la proportionnelle.
Ce tripatouillage a été imaginé en 2003 par l'UMP. Le mode de scrutin précédent, la proportionnelle sur des listes nationales, était en vigueur depuis 1977. Ce changement a été imposé au détour d'une loi sur les modes de scrutin pour les élections régionales. Cette loi a été imposée par un coup de force à l'Assemblée nationale. Le gouvernement de l'époque avait en effet eu recours à l'article 49-3 de la Constitution qui met immédiatement fin au débat et permet que le texte soit considéré comme adopté sans vote. Pour s'y opposer, l'Assemblée doit voter une motion de censure contre le gouvernement. C'est ce que la gauche avait fait. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS était le premier signataire de cette motion de censure de protestation contre le changement de mode de scrutin. Les députés communistes, verts, radicaux de gauche et chevènementiste étaient tous signataires. La motion avait été rejetée logiquement par la droite et, conséquence automatique, le texte avait été "adopté". L'Assemblée n'avait même pas pu discuter des articles sur les élections européennes. Seul le Sénat avait pu débattre. Mais un point au moins était clair : toute la gauche s'était opposée à ce charcutage électoral. L’histoire n’est pas finie.
Le débat à l'Assemblée aura encore lieu dix ans plus tard. Les députés du Parti radical de gauche ont inscrit à l'ordre du jour une proposition de loi pour revenir à une circonscription unique et à des listes nationales. Cette proposition de loi a déjà été votée au Sénat le 23 juin 2010. A l'époque, toute la gauche avait voté pour, PS compris. Et même le groupe centriste. Seule l'UMP avait voté contre. Si l'Assemblée vote la proposition de loi telle que le Sénat l'a votée, elle sera définitivement adoptée. Le débat à l'Assemblée devrait avoir lieu le 28 mars. Et le vote devrait avoir lieu le 2 avril. Le texte doit être examiné au préalable par la commission des lois de l'Assemblée nationale le 20 mars prochain.
Le PS semble hésitant et divisé. Harlem Désir a dit publiquement qu'il était pour le retour à des listes nationales. Mais Manuel Valls, ministre des élections, est contre. Je lis qu’il craint qu'une campagne nationale renforce le Front de Gauche. Mais selon la rumeur solférienienne, il craint surtout que Harlem Désir en conduisant une liste nationale ne lui vole le premier rôle auquel il aspire. De son côté, l'Elysée craindrait un vote sanction en juin 2014 si l'on revenait à la circonscription unique dans tous le pays. Naïfs ! De toute façon il y aura un vote sanction quel que soit le découpage ! De son côté, le ministre des Affaires européennes n'a pas d'avis sur la question. Interrogé sur Médiapart, Bernard Cazeneuve a botté en touche. Il a répondu : « Il appartient au président de la République de trancher ». Le ministre de l'Europe n'a pas d'avis sur l'élection des députés européens ! Et on apprend désormais que c'est le président de la République qui décide tout seul des modes de scrutin. C'est pourtant une compétence du Parlement établie par l'article 34 de la Constitution. Mais qu’est-ce que ça peut bien leur faire ?
Les radicaux de gauche répètent que François Hollande leur a dit qu'il était "favorable" au retour à la circonscription unique lors de rendez-vous passés. Nous, au Front de Gauche, nous sommes vaccinés contre les promesses de Hollande en tête-à-tête. Il m'avait dit qu'il était favorable à l'amnistie sociale mais nous avons dû batailler rudement pour arracher le vote des sénateurs PS fin février. Là encore, c'est Manuel Valls qui freinait tant qu'il pouvait. Le PRG, c’est évident, est une succursale sans pouvoir. Mais il sait très bien sauter dans le cerceau en feu ou faire tourner des ballons sur son nez. Il sera donc docile. Pourtant il faudrait que le débat ait lieu. On verrait alors si le PS vote pour le retour à une circonscription unique comme il l'avait fait au Sénat en 2010. Ou s’il adopte une fois au pouvoir une autre position que celle qu'il avait quand il était dans l'opposition. La réponse n’est pas difficile à deviner. Pourtant, quel dommage ! Dans un moment comme celui-ci, n’est-ce pas plutôt urgent d’avoir la possibilité d'un vrai débat national sur la politique européenne ? François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne disent-ils pas avoir un bilan admirable grâce à leur ferme politique de rigueur dans la justice et d’austérité dans la croissance ? Que craignent-ils à le défendre ? La preuve qu’ils n’y croient pas eux-mêmes : le mode de scrutin qu’ils veulent conserver pour égarer le sens politique de l’élection. Ces grands Européens qui se drapent dans leurs inepte discours sur l’Europe qui protège sont en fait de petits politiciens sans conviction, surtout soucieux de se protéger eux-même. En l’occurrence c’est un reniement de plus. Mais qui tient encore les comptes ?
@ Seb 44 - 120
" c'était une boutade la stratégie front contre front. Eh bien, non ! "
Je pense que tu reprends le piteux aveu de Cahuzac lors du débat avec Jean-Luc concernant la lutte des classes à laquelle "il n'a jamais cru", car il a fait le choix de la lutte des places comme trop de carriéristes tartuffes au PS. J'espère ne pas être trop lourd en revenant sur cette expression mais la stratégie "front contre front" adoptée aux législatives en 2012 comme on l'entendait alors signifiait : Front de Gauche contre FN.
Or elle a largement montré ses limites et aujourd'hui le Front de Gauche a bien pour cible unique ce que tu écris parfaitement toi-même et nous tous, un adversaire beaucoup plus large et redoutable, à savoir les soc-lib'et les lib', qu'ils viennent du PS, de l'UMP ou du FN. Donc l'expression que tu as employée doit être à mon avis modifiée ou complétée pour ne pas prêter à confusion et laisser croire que l'on retombe dans l'erreur stratégique et anachronique de surcroît de l'époque récente. Les mots font partie de la pédagogie pour gagner.
Alors voilà…
D'une part un président, trois fois élu par son peuple qui a fait fortement baisser la pauvreté, donné accès aux soins à des millions de gens qui en étaient privés, multiplié par 2,6 le budget de l'éducation. A son enterrement le gouvernement français envoie un sous-secrétaire d'état.
De l'autre un chef d'état complice, pour le moins par son silence, d'une effroyable dictature, élu par moins de cent personnes, qui règne sur des mecs en jupe longue et des militaires habillés par Disney. Un état dont les caisses sont pleines d'argent sale et qui a longtemps soustrait des délinquants sexuels à la justice. Lors de son intronisation on a pu remarquer le Premier ministre (et madame) et le ministre des Affaires étrangères de la France.
Si ça s'était passé sous Sarkozy, je pense qu'on aurait entendu quelques voix à gauche. pour l'instant : Rien.
Concernant les réactions outragées et hypertrophiées des Umpistes et Sarkolâtres contre les décisions de justice à l'endroit de Sarkozy, Virginie Duval, secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats, les qualifie d'infractions et envisage de demander à la Garde des Sceaux d'engager des poursuites.
"(...)Les propos tenus par Henri Guaino sont intolérables, et il s'agit même d'une infraction : comme le rappelle l’article 434.25 du Code pénal, jeter le discrédit sur une décision de justice est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.(...)" Source FranceTV Info
citoyenne21 (153)
Et bien si tu n'y crois pas, rien n'arrivera. Très défaitiste comme réponse. Alors on se bat pour rien ? On ferme les rideaux et on continue à blablater et on espère rien.
Tu crois que les "abuelas" de la place de Mai en Argentine étaient aussi négatives ? Elles étaient douze au départ. Regarde la suite. Les généraux ont pris pour des années de prison. Ne pas baisser les bras. Pour rien.
Je comprends que JL Mélenchon soit conquis par la GGT (sur certains points). En matière politique il est nécessaire de rassembler. Cela dit, la CGT a bien changé. Certes les raisons en sont historiques, mais elles sont également le produit d'une volonté politique, depuis Lucien Viannet et prolongée durant 14 années par Bernard Thibault. Changé car la CGT n'est plus ce syndicat de classe qu'il a été et qui a permis tant d'avancées. C'est un syndicat qui se transforme dangereusement en syndicat lambda, accessible au dialogue social vecteur de toutes les dérives. Celles qui aujourd'hui ravagent le monde du travail.
La CES, dont la secrétaire générale est une CGT, et cela même si d'aucuns à la confédération affirment que cela permet de peser sur les orientations de cette CES, est et reste une courroie de transmission de la commission européenne.
Le rapport d'introduction de Le Paon est d'une mollesse notable en regard des enjeux actuels. La classe ouvrière n'existe plus, elle est remplacée par la population ouvrière (très symptomatique). Le capital pas dénoncé avec la vigueur dont savait faire preuve la CGT, il y a peu finalement. Le mot révolutionnaire n'existe plus, etc. Rien que du blabla ultra réformiste finalement, qu'aurait pu tenir un confédéré de la CFDT.
Cela dit, les luttes se passent dans les entreprises privées et publiques. Et c'est de là que peut provenir une partie du changement.
Cela ne s'est pas tout à fait passé comme le présente Jean-Luc Mélenchon. Il y avait 2 plans présentés par la troïka et le premier qui avait la faveur des Allemands épargnait le petit épargnant chypriote, seuls les comptes au delà de 100000 euros étaient taxés et c'était aussi ce que voulait la France. Tout cela ressemblait pas mal à la solution "islandaise" d'ailleurs. Mais c'est le conservateur à la tête de Chypre qui a choisi d'épargner les gros épargnants et les actionnaires. Il ne faut pas toujours mettre tout sur le dos des Allemands. Le président de Chypre avait peur que Chypre perde sa réputation de paradis fiscal et a joué contre son peuple. Il a tout gagné puisqu'il s'est mis son peuple à dos ET les capitaux vont se sauver.
Ce n'est pas à la BCE (donc au contribuable européen...) de renflouer des banques en faillite. Parce que là encore une fois on ne va pas au bout des choses. Une banque en faillite ça vaut 0 donc nationalisation automatique. Les actionnaires trinquent intégralement, les déposants au delà de 100000 euros trinquent en partie et en dessous de 100000 euros c'est garanti à 100% par l'état. Et c'est l'état qu'on aide et qu'on aide vraiment. Et pour ça on commence par laisser certains pays sortir de ce système qui étouffe les économies les plus faibles et qui creuse les écarts au lieu de les réduire. Pour l'argument d'un SMIC européen pas besoin d'Euro pour avoir le principe d'un SMIC européen, c'est ce qu'on peut acheter avec le SMIC qui compte pas la monnaie dans lequel il est exprimé et là-dedans il y a des dépenses de logement etc. propres à chaque pays.
M.Mélenchon devrait s'ouvrir à d'autres économistes de gauche que Jacques Généreux. Jacques Généreux est excellent mais d'autres visions encore plus justes et qui réforment le système encore plus en profondeur sont également possibles.
@JCM31 (127)
Je te rejoins, ce qui s’est passé à Chypre et ce qui s’y passe actuellement est le fait majeur des 3 premiers mois de cette année dont je me demande dorénavant, comment elle pourrait se terminer sur les même bases qu’elle a débuté.
D’abord et pour la 1ère fois en Zone euro, un parlement a refusé le plan de la troïka. Du coup, 2 choses : la troïka joue depuis des mois à un poker menteur en menaçant les pays qui ne veulent pas se soumettre des pires représailles…mais en réalité, c’est du bluff car abandonner le système à lui-même sans les injection massives de morphine monétaire aux banques, c’est l’effondrement du système assuré !
Ensuite, le vrai visage de l’UE est très clairement révélé : celui d’une dictature dans laquelle en fait c’est la BCE, ou plutôt son président qui, seul, prend les décisions ; Ainsi, celle d’imposer un blocus monétaire (constitutif d’un acte d’agression en droit international !) l’a été sans l’accord du gouverneur de la BC chypriote, pourtant membre de la BCE.
En réalité, Draghi dirige intégralement les affaires…1 seul homme, non élu et irresponsable politiquement !
Il est tout à fait probable que la situation dégénère très gravement. Soit Chypre revient sur sa décision mais il se met à dos l’ensemble de sa population, soit il adopte une solution bis avec la Russie mais dans ce cas, il se met à dos l’UE (quelle fronde ce serait !)
Sachant que dans tous les cas, l’UE exige un blocage des actifs actuels détenus dans les banques chypriotes ! Cela signifie d’une part que l’UE viole ses propres règles (libre circulation des capitaux !), d’autres part que le système bancaire chypriote explose car le statut de paradis fiscal est justement basé sur une imposition quasi nulle et sur une liberté de mouvement quasi-totale !
Par ailleurs, et toutjours dans tous les cas, comment les particuliers chypriotes pourront ils avoir encore confiance dans leurs banques ? Quel que soit le scénario, il faut s’attendre à des retraits massifs dès la réouverture des banques… d’où le fait qu’elle soient toujours fermées d’ailleurs !
Si on réfléchit bien, où est l’issue ? je ne la vois pas. Sachant que dans le même temps (!) on apprends que l’Espagne envisage elle aussi une taxation sur les dépôts présents dans ses banques !
Quelle honte ce déchainement de l'UMP contre une décision de justice concernant un deuxième délinquant en col blanc. La tirade de Guaino sur Sarkozy, incapable de s'en prendre à une vieille dame... Allons monsieur, c'est un multirécidiviste qui s'en est déjà pris aux retraités, il est capable de tout et même de les priver de soin. A quand une vaste enquête sur les comptes suisses et dans les paradis fiscaux qu'ils protègent si bien et sûrement pas sans raison, tous copains comme cochons réac de droite et de gauche.
Il semble que le PS ait tué le retour à la circonscription unique dans l'oeuf. Ma députée siège à la commission des lois, elle va m'entendre ! J'espère qu'on va aussi entendre EELV sur le coup. L'introduction d'une part de proportionnelle faisait bien parti de leur accord de gouvernement.
Bonjour, Jean-Luc, les événements se précipitent, que ce soit en politique intérieure de la France ou dans les autres pays du sud européen. Quand sortirons-nous du fossé !? Nous continuons à te suivre, jusqu'au dénouement espéré et attendu. Hasta la victoria siempre !
Un membre du Conseil Constitutionnel à vie et de droit peut-il continuer à siéger quand il est mis en examen, quoique présumé innocent ? Ceci juridiquement, éthiquement pour ne pas dire politiquement ?
@Maximilien
Quelle, hélas! juste remarque.
Bonjour à tous,
La démission de Cahuzac, la mise en examen de Sarkozy pour abus de faiblesse, c'est le printemps au calendrier mais doit-on attendre quelque chose de cette justice qui condamne les syndicalistes qui luttent pour la survie de leur outil de travail, vous voyez bien la caste des intouchables est à peine effleurée, qu'elle pousse des cris d'orfraie.
Ou bien on réforme les statuts de la banque centrale européenne ou on passe par dessus bord l'euro, oui enfin nous y arrivons. Réformé je veux bien mais entre la BCE, Bruxelles, le conseil constitutionnel, dès que nous allons bouger une oreille, un gars quelque part va nous mettre hors-jeu. Alors que reste-t-il ? Mettre l'euro par dessus bord.
Merci M. Mélenchon pour vos explications sur les européennes, il faudra peser de tout notre poids pour forcer le PS a accepter la circonscription unique avec liste nationale.
Nous sommes avec vous, continuez à faire de la pédagogie, nous avons tant de chose à apprendre.
On lâche rien.
Dans ce monde qui trouve qu'avoir 200 milliardaires de plus en un an c'est formidable! Et fi des dix millions de chômeurs en plus. Chypre en est peut-être le grain de sable qui va tout envoyer en l'air ! Mais c'est hélas encore trop loin de chez nous pour avoir de réelles retombées.
Un comble ! Un ministre du budget mis en examen pour avoir planqué son fric en Suisse afin d'échapper au fisc !
Les choses avancent tranquillement. Il faut faire œuvre de pédagogie. Mme Parisot et ses sbires (PS et CFDT) ont du plomb dans l'aile. Les élèves de Delors n'ont plus la côte en Europe : Monti s'est fait virer, etc.
Soyons patients
Bientôt d'autres vont se déchainés, qui sera jugée devant le tribunal correctionnel de Béthune le 28 mars 2013 :-)
Monsieur Mélenchon, merci pour la justesse de vos analyses ! Enfin un peu d'authenticité dans monde embourbé dans un mensonge permanent.
J'ai toutefois les même appréhensions que M Josselin (ou Jossepin, ou Jossequin ?) quand il s'inquiète de la difficulté à faire passer vos messages dans une tranche de population suffisamment large. En cause, la compréhension limitée d'un nombre significatif de nos concitoyens. En revanche, je n'ai pas apprécié la réaction subséquente d'un autre intervenant "militant déclaré" qui y voit une attaque indirecte à l'encontre de M Mélenchon. Je veux bien que des militants aient le sang chaud mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre à quelqu'un qui exprime de bonne foi une honnête inquiétude qui, rares sont ceux qui en doutent, est sûrement partagée par bon nombre d'entre nous (surtout parmi les plus âgés).
Malheureusement, je n'ai pas de remède (sans quoi, je vous l'aurais déjà communiqué) et il restera difficile d'instiller les si justes appréciations de notre Jean-Luc à une majorité d'électeurs tant "le bruit médiatique ambiant " ne cesse de détourner les attentions. Eh, bien oui, il faudrait qu'en plus, les peuples soient un peu plus instruits. Nous ne sommes donc pas sortis de l'auberge mes amis...
Jamais aucun homme politique n'aura autant fait que Jean-Luc pour réveiller la démocratie assoupie en France, mais, même s'il porte les prénoms de deux apôtres très importants, je rejoins tous ceux qui aimeraient que d'autres au FdG viennent sur le devant de la scène politique pour occuper davantage le terrain dans les medias et river leur clou à tous ceux qui se complaisent dans l'autosatisfaction du langage dominant.
J'ai savouré le passage sur le plateau de la 5 : j'ai visionné deux fois. Sans être obligé de « rentrer dans le chou » de l'animatrice, comme il a souvent été obligé de le faire pour qu'on l'entende, il a su lui faire comprendre qu'il fallait écouter pour entendre, et réfléchir avant de questionner, Quel plaisir !
Je voudrais rebondir sur l'affaire de Chypre. Je sais que cela paraîtra trop machiavélique. Mais on peut quand même se demander si la position très ultra de l'Allemagne, dont la chancelière ne pouvait pas ignorer qu'elle serait considérée comme inacceptable, n'était pas une manœuvre pour que le lapin sorte du chapeau pour sauver la situation. Il y a beaucoup d'intérêts russes à Chypre... et aussi des ressources de gaz à exploiter. Et Gazprom est une entreprise russo-germanique que le chancelier Schroeder avait beaucoup aidée (y compris quelques jours avant de perdre le pouvoir) avant d'entrer à son service. Ja Ja, die Ostpolitik ! Et si Gazprom était retenu pour l'exploitation du gisement, en payant des royalties convenables, les banques chypriotes ne seraient-elles pas sauvées ?
D'accord avec Pierre (commentaire 163) concernant les 200 milliardaires supplémentaires à rapprocher des dix millions de chômeurs nouveaux. N'y a t il pas ici un axe de communication facilement accessible à tous et qui une nouvelle fois couperait l'herbe sous les pieds de la démente et de ses sbires sans les nommer ?
De même l'actualité judiciaire récente (Cahuzac, Sarkozy, Bethencourt...) ne devrait-elle pas servir à exiger publiquement l'exploitation immédiate de la liste de titulaires d'un compte en Suisse communiquée par l'UBS et toujours étouffée par les sociaux traîtres ? Des éléments simples et clairs à la portée de tous. Bien sur tout cela accompagné des propositions du FdG pour y porter remède ?
Si comme indiqué dans le commentaire 153 de J-jour les hurlements de Guaino et sa meute tombent sous le coup de la loi, n'aurions-nous pas intérêt, pour la défense des juges courageux et affirmer notre attachement républicain, à déposer plainte contre ces tristes sire ? Qu'ils s'en aillent tous, en passant par les tribunaux de la république pour ceux qui sont concernés ! La sixième vite !
Ca doit aller très mal, car les chiens de gardes médiatiques, commencent à sentir le vent du boulet et à avoir des doutes au sujet de leur UE chérie :
François Lenglet (Monsieur graphiques de la présidentielle) sur France2, en est à regretter le franc et une bonne vieille dévaluation compétitive.
Arnaud Leparmentier (Le monde) "fallait-il signer ce traité de Maastricht, qui tourne au désastre ?".
Jean Quatremer (Libé) "la zone euro, tout le monde s’est habitué à ce que des décisions de politique économique, financière et budgétaire, qui intéressent pourtant directement plus de 500 millions de personnes, soient prises dans la plus parfaite opacité et sans aucun contrôle démocratique".
@PIERRE(18h07)
"J'ai toutefois les même appréhensions que..."
[...]
[Edit webmestre : Les "appréhensions" de @Pierre ne justifient pas de prolonger ce hors-sujet, pas plus que les accusations qu'il porte à la cantonade. D'autant plus que vous avez déjà effectivement répondu à @jacquelin...]
Je crois savoir que ce n'est pas la Troïka qui a envisagé de taxer tous les épargnants. Elle préconisait de taxer les plus riches, mais c'est le premier ministre chypriote et son gouvernement qui ont élargi la mesure "pour ne pas faire fuir les investisseurs ". Hypocrisie totale qui en suite ils ont voté "contre" la taxation ! La cupidité et l'absurdité sont partagées, et ce sont sans doute les petites gens qui sont descendus dans la rue.
A nous de faire descendre dans la rue les citoyens de toute classe sociale, car il s'agit là de notre survie en tant que peuple souverain, au delà du pouvoir d'achat !
Le seul socialiste qui tient tête à Jean Luc Mélenchon démissionne quelques temps après c'est bon signe !
@Jacquelin
Il faut travailler effectivement sur cette question des médias. Tout est formaté et il est bien difficile de faire passer les messages dans un exercice imposé. Nous avons à construire notre média. Lordon le dit bien qui refuse de passer dans les émissions où il n'a pas le temps nécessaire pour développer ses idées. Dans le débat moyen, Jean-Luc Mélenchon est un de ceux qui s'en sortent encore le mieux. Autre solution, le meetings populaire. Voyez ici le programme de celui de Montpellier avec Jean-Luc Mélenchon, le 11 avril et autour du thème des jours heureux.
anne jordan@172
"Je crois savoir que ce n'est pas la Troïka qui a envisagé de taxer tous les épargants. Elle préconisait de taxer les plus riche, mais..."
En fait, oui et non, car seul un élément sur trois de la Troïka, préconisait au départ ce que vous évoquez. Le FMI, soutenu par l'Allemagne, envisageait effectivement de taxer beaucoup plus lourdement les gros déposants, ce à quoi s'est opposé, comme vous le dites avec raison, le premier ministre chypriote pour ne pas "effrayer les marchés", lequel fut totalement suivi sur ce point par la Commission Européenne, la BCE et la plupart des ministres des finances des autres pays de la zone, dont la France en la personne de Moscovici qui claironna les mérites de l'inventive solution retenue à l'issue des discussions. La Troïka au complet finit donc par adopter le compromis que nous connaissons, s'en prenant à tous les épargnants, rejeté peu après par le parlement chypriote. Ce sont donc les institutions européennes et la majorité des gouvernements de l'UE qui ont eu cette brillante idée finalement adoptée par la Troïka.
A propos de Chypre, une première aujourd'hui sur Marianne 2 qui invitait Frédéric Lordon a s'exprimer sur le sujet. Le jour où on le verra, ainsi que Lorion ou Sapir à "C dans l'air" et que Généreux y sera de nouveau invité,il se sera vraiment passé quelque chose. On peut toujours rêver.
Bon, j'hésite à me repasser l'intervention une troisième fois. Ça fait tellement plaisir :)
Jacques Sapir, sur son blog, affirme que c'est Mario Draghi, et lui seul, qui a pris la décision du blocus des banques chypriotes. Blocus assimilable à un "fait de gerre", au regard du droit international, et passible des tribuneaux internationaux, selon lui, si je l'ai bien lu. Quoiqu'il en soit, toujours un temps d'avance, l'Europe vient de nous pondre le braquage "retenue à la source". "Ni haine, ni arme, ni violence",comme aurait dit Spaggiari.
Qu'ils se barrent tous, et rapidos ! Courage et fraternité
@Philippe
Je vois que vous avez bien lu le nouvel Obs et Sophie Fay. L'histoire est belle, les Allemands qui voulaient que les banques chypriotes fassent faillite tout en protégeant les petis dépots, Moscovici qui aurait poussé que seuls les dépôts au dessus de 100 000 € soient taxés, etc. Soudain l'homo ploticus deviendrait clairvoyant.
Ben voyons !
Cahuzac-Sarkozy 1 partout. "Que se vayan todos". On n'a jamais été aussi près de notre maxime. J'ai un grand sourire intérieur, notre temps approche. Continuez, Jean -Luc, continuez amis, camarades, le temps des cerises approche.
Vendredi matin, Lille, rassemblement ul CGT devant le local du PS. Une délégation a été reçue. Aucune réponse aux différentes revendications. Le parti travaille nous a-t-il été répondu ! Ils n'ont pas l'air bien vaillants, semble-t-il.
Pour info, le même projet qu'à Chypre circule en Espagne, avec des variantes, l'onde de choc se rapproche !
L'éclairage sur les élections européennes est saisissant.
Merci. Courage. Continuez ainsi.
Sans s'énerver évidemment sur la forme, mais en restant ferme sur le fond.
Hier même je parlais avec un copain qui vient vivre en Uruguay depuis l'Espagne (encore un autre, et on les compte par milliers, et ils sont les bienvenus) sur une petite question qui me taraude et que je n'arrive pas à saisir. Ce qu'ils (Troika and company) sont en train de faire en Europe s'est deja passé ici, et partout avec les mêmes résultats. Le "corralito" qui vient de s'opérer en Chypre est tres semblable a celui de l'Argentine. Mais voila la question. Est-ce qu'ils font la même chose en espérant d'autres résultats ? (Einstein prouvait déjà que c'était ca la définition de stupide). Ils voyent clairement les résultats: des révolutions partout. Est-ce qu'ils sont suicidaires? Je ne le crois pas, donc, je me demande tout simplement pourquoi ? pourquoi le même truc en sachant les conséquences ? Merci d'éclairage.
(Je viens de visioner C politique. Magnifique!)
D'accord avec maximilien (155)
Je pense aussi que les pieds des syndicats pensent plus que la tête. Que ce soit au niveau politique ou syndical, dans les hautes sphères, il y a un décalage avec la réalité et la pugnacité du terrain. Il y a un espèce de consensus, conivence ou je ne sais quoi de miélieu ou d'uniformisme qui fait popote entre bien séance et bien pensance pépère que je ne trouve pas, du tout, sur le terrain. Lorsque pour la bataille des retraites, tous pensaient qu'il y aurait grève générale, cela à fait spchit ! A la base, on était remonté. Les syndicats après cette belle bataille sont partis main comme devant. La frustration était à son comble après il ne faut pas s'étonner que le syndicalisme en france ne fonctionne pas. Les gars se disent les politiques, les syndicats tous les mêmes, ils mangent à la gamelle. Supiscion ne rime pas avec action.
@Maximilien
Il s’agit de Louis Viannet et non de Lucien. La secrétaire générale de la CES n’est pas issue de de la CGT mais n’est qu’une simple apparatchik… de la CFDT ! Venue faire un stage à l’issue de ses études à la Commission Européenne, elle s’est vue propulsée via son syndicat à cette fonction et n’a jamais milité « à la base », c’est dire… Honte à qui a voté pour elle.
Concernant la CGT, je crois votre jugement un peu rapide. Jean-Luc Mélenchon a raison de défendre un des pôles de résistance et je suis personnellement syndiqué ailleurs.
Dégage!
Cette idée-force a été celle des millions d'électeurs du Front de Gauche lorsqu'ils ont voté au 2nd tour conformément à l'appel de leur candidat. Pour ce fait, mais pas seulement, vous avez droit, Jean-Luc Mélenchon, à notre infinie reconnaissance. S'armer, s'unir, combattre. Le vieux militant qui griffonne ces lignes avant de les faire taper sur un clavier a, jadis, suivi ce mot d'ordre qui - excusez du peu - a abouti à libérer notre pays. Ce mot d'ordre redevient actuel.
S'armer. Pas avec de la poudre et des balles, mais avec des idées claires et des débats concrets.
S'unir. Facteur essentiel du succès.Mais attention! Comme le discriminé reconnait le raciste à son regard, le militant averti décrypte l'ennemi de classe et reconnait l'anticommuniste pathologique dès ses premiers mots.
Combattre. Efficacement. Sans perdre son temps à de vaines palabres. Aller hardiment vers les autres. Comprendre leurs idées, leurs souffrances et leur en expliquer les causes. Les entrainer dans le combat. Vers la victoire
Oui. Qu'ils s'en aillent tous. Ca vient de commencer.
En accord avec ce qui est écrit par Germinal 93 (185) toutefois avec une réserve concernant "pas avec de la poudre et des balles, mais avec des idées claires et des débats concrets". ça c'est pour nous car pour ce qui est des affameurs européens et nationaux, j'en doute, eux iront certainement très loin dans "la lutte des classes qui pour eux est une guerre". Déjà que les socialistes se sont fait tirer les oreilles pour voter l'amnistie envers nos camarades en luttes depuis des lustres pour sauvegarder leurs emplois alors que les principaux fautifs ne sont même pas cités(es), Medef, Parisot etc! Pensez donc que les tenants du pouvoir, les vrais, ceux de l'ombre, ne vont pas abdiquer ni lâcher la poule aux œufs d'or comme ça ! En attendant JL bon courage. Révolution citoyenne, on ne lâche rien. Qu'ils s'en aillent tous.
Bonjour à tous !
Encore bravo à Jean Luc pour sa prestation sur France info (je vais de ce pas la ré-écouter une 2 ème fois après cet humble commentaire). Bravo pour sa position claire vis à vis de la BCE, quand le front de gauche sera aux manettes.
Quand Jean Luc dit que la situation actuelle se terminera dans une confrontation "front contre front", je pense qu'il a raison, mais je souhaite à ce titre faire une petite remarque, car comme je viens de le lire ici (extrait du commentaire 125, François Chaubet) : "...reste à neutraliser le FN". Il faut comprendre que lorsque Jean Luc traite Marine Le Pen de folle (et aussi d'autres adjectifs tout aussi percutants), il ne doit pas perdre de vue que ce genre de propos s'adresse aussi aux électeurs du FN, et que cela peut "cabrer" la partie de cet électorat qui est (des propos même de Jean-Luc) "fâché, mais pas facho", et de les rendre imperméables aux arguments du Front de gauche (ils se bouchent alors les oreilles et le cerveau qui va avec). Rappelons nous comment ce que nous ressentons, nous électeurs du Front de gauche, quand on agresse nos représentants.
J'habite une petite commune du Nord qui a voté à 23 % pour le Front national aux dernières élections présidentielles, et tous ces électeurs ne sont bien évidemment pas facho, et j'avoue que cela me pose personnellement problème pour parler du Front de gauche, même dans un cadre restreint (voisinage par exemple).
Jean Luc Mélenchon nous est effectivement un homme politique précieux, mais je suis d'accord avec ceux qui insistent sur le besoin de faire émerger d'autres personnalités fortes médiatiquement, notamment pour la cause du Front de gauche.
Liberté, égalité, fraternité ! Vive la sixième république !
Même si Jean-Luc était prêt à se battre contre la chancelière allemande, il y à un pas qu'il n'a pas franchi, c'est celui de s'attaquer à la personne. Non il est contre sa politique et ça fait une grosse différence ! Alors pourquoi je vous parle de cet aspect, c'est tout simplement parce que nous voyons actuellement plusieurs publicités qui attaquent les allemands (voir la pub Renault entre autres). En effet, logiquement cette façon de faire est contraire à notre loi, car il y a incitation plus ou moins directe à la haine raciale, et si on cherche bien la mayonnaise qui nous a amené la guerre de 39-45, celle ci s'est montée avec ce genre de critique, alors essayons ici de ne pas tomber dans ce piège, même si à l'évidence la pub actuelle française n'est que la réponse à une marque allemande ! C'est peut être d'ailleurs la même société de pub qui surferait sur cette fierté nationale. Je ne sais pas je n'ai pas chercher qui est derrière quoi, en toute honnêteté, je n'aime pas ce genre de relent. Trop de mauvais souvenirs pour nous les vieux !
Personne n'a conscience de ce qui est en train de se jouer avec l'affaire de Chypre?
Cher camarade, change pas de cap, les prolos sont avec toi, la révolte gronde aux portes de cette Europe du CAC40. Le sud vas s’enflammer, il est venu le temps du changement de société, le peuple européen en a mare de cette pourriture
de lobbys, de compromission, de FMI, de délocalisation, de licenciement, mare de cette Europe, mare de Dany, le traite.
Sarko a été viré, peut-être emprisonné, croire au Père-Noël.
Congrès du Parti de Gauche.
A peine commencé, les chacals aboient. Déjà ! Depuis des mois, il est bien difficile de trouver dans le Nobs, un article, bon ou mauvais, sur Jean-Luc. (Je sais de quoi je parle, j'ai pris l'habitude, plus ou moins, de réagir sur ce journal, aux articles sur Jean-Luc). Ce matin, ô miracle, en première page du site du Nobs, un article consacré à ce congrès du Parti de Gauche. En fait, une figure de l'extrême droite de la "gauche" (Luc Carvounas, soutien de Manuel Valls aux primaires socialistes en 2011) fait un compte rendu du congrès du Parti de Gauche. C'est un peu comme si on demandait à une figure de l'UMP de faire un compte rendu d'un congrès du Parti Socialiste.
Je ne propose pas le lien. Il ne s'agit, bien évidemment, que de "conneries*" monumentales. (*Ce n'est pas pour être vulgaire, mais je n'arrive pas à dire inepties). Comme l'a fait remarqué un commentateur sur l'article du Nobs, pas un seul commentaire favorable au PS. Pas un, pour gober cette propagande fielleuse. Devant tant de réactions négatives, contre le PS, l'article sera probablement introuvable d'ici peu.
Il faut pas confondre banque (spéculateurs traders) et clients des banques c'est pas pareil !
En attendant, Ces chiffres qui font trembler la BCE. Chypre : 11 milliards d'euro de virements en attente... en cas de réouverture c'est la faillite immédiate et un risque systémique. Un seul journaliste a osé en parler.
"On ne lâche rien"
Ce slogan du Front de Gauche et leitmotiv du PG trouve pleinement sa pertinence dans le combat que mène les parents d'enfants handicapés, contre l'amendement 274, déposé par le Député socialiste Michel Ménard, dans le cadre de la loi Peillon sur la refondation de l'école de a république. Ils sont outrés et très en colère sur le fait que dès lors que les enseignants pourront sans accord formel préalable des parents faire des demandes de réorientation ou de modification des aménagements, c’est tout l’équilibre du système qui risque d’être remis en cause, avec le risque de voir les enfants en faire directement les frais par un allongement de la mise en place des mesures, qui seront remises en causes et un dialogue entre la famille et l’école réduit à sa part congrue. Il ne saurait être acceptable que des parents perdent ainsi leur droit fondamental à exercer leurs droits parentaux et à être pleinement associés aux décisions concernant le projet de vie de leur enfant et son orientation scolaire. La pétition qui émane d'une maman lambda a recueilli plus de 10 000 signatures. La ministre déléguée à la Personne handicapée intervient et annonce que l'amendement sera retiré.
Voila un exemple où la combativité, la résistance sont récompensées.
@Alain Tétart
La pub Renault n'est que le fruit d'un marketing qui surfe sur l'air ambiant. Mais vous remarquerez qu'elle se clôture sur le logo de la marque, accompagné à sa base par sa devise : Quality made. Du bon français dans le texte. Alors pour le nationalisme, on repassera. Dans un cas comme dans l'autre, c'est la world company qui est à l'action...
Formidable de pouvoir suivre le congrès ! Merci !
Lire les commentaires de chacun et le billet de Jean-Luc, c'est chaque fois plus qu'un bonheur! Tout ça me donne envie d'aller plus loin et demain je serai à Bordeaux pour m'abreuvoir du seul mouvement politique français qui rassemble vraiment avec altruisme. Vous savez quoi messieurs le webmestre et Mélenchon ? Vous faites réellement un sacré boulot et je veux vous en exprimer toute ma reconnaissance ! Sans vous et ce qui constitue le Front de Gauche, je ne serais sans doute pas le même. Parfois ça me joue des tours parce que vouloir déplacer les blocs de granit que représentent les forces d'inertie combinées est difficile mais il faut bien ça pour percer le pergélisol mental de nos concitoyens. Je me fais des ennemis mais ça me permet en même temps de savoir où sont mes amis !
Tous à Bordeaux!
Suite au congrès que je suis. En ce qui concerne la liste noire des oligarques politico-médiatico-financier, certains estiment que resurgissent les périodes sombres de l'histoire (la dénonciation). Ce n'est pas pour faire des rafles, ni pour dénoncer une ethnie, il me semble. Mais pour expliquer en quoi ces personnes sont dangereuses pour les peuples, d'autant plus, avec l'anonymat comme arme. Ca explique aussi en quoi elles ne défendent pas l'intérêt général et pourquoi : - par conflit d'intérêt, par soutien à sa caste, pour l'ivresse du pouvoir, par cupidité ou pour appartenir à un milieu supérieur. Pour comparer aussi, les actes réels aux mensonges de la parole donnée. Notre arme : les démystifier pour les combattre « fer contre fer ». Connaître les généraux de la finance. Sinon qui parle de qui ? De quoi ? D'un fantasme qui s'appuierait sur nos certitudes ? Nous passerions alors pour qui ? Des bonimenteurs, voire des menteurs. « On » n'est rien, « on » a dit ci ! « On » a vu ça ! C'est pas très précis. Nous sommes en guerre, il se passe un génocide financiarisé sur les peuples ! Ces oligarques affament les peuples, les empêchent de se soigner, de se loger, les asservissent, l'exode comme en période de guerre existe vidant certains pays européens de leur population. Il n'y a pas de bombe mais les gens tombent quand même.
Une autre conséquence de l'anonymat, ils ne seront pas punis car ils ne seront « personne ».
Je n'ai pas d'état d'âme, on a les armes qu'on peut.
Ils n'en ont pas non plus, rassurez-vous !
"Pergélisol" tu y va fort ! Du fait du réchauffement climatique il va fondre, y'a de l'espoir. Mais c'est vrai qu'il représente 1/5 de la surface terrestre, y'a donc du boulot devant nous.
Les lignes bougent c'est certain, j'en veux pour preuve certaines émissions ou discussions sur nos chaines radio (France Inter cette semaine) qui ne s'entendaient pas il y a 5 ans seulement, des discussions parlant du système actuel. Sans encore le nommer mais ça avance et le travail du FdG et de Jean-Luc Mélenchon portent petit à petit. Reste à faire entendre cette voix parmi ceux qui s'en défendent le plus, ceux a qui il fait peut parce qu'on parle de lutte. La suite viendra petit à petit, sur la conscience de la nécessité et de l'utilité de cette révolution citoyenne.
Coincé par mon boulot, j'écoute le congrès sur le lien direct du PG. J’espère demain être libre pour aller à 11h au parc des expo de Bordeaux.
La situation à Chypre fait réfléchir aux stratégies qui sont déployées pour faire survivre le projet néolibéral européen. Concernant Chypre on voit bien qu'il y a mobilisation de la peur (Russie, déstabilisation de la région, catastrophisme d'une sortie de la zone euro), de la justification morale d'une mesure immorale (par le recours à la question de l'argent sale).
Je tâche de transposer la thèse d'un article de Frédéric Lordon : "Le totalitarisme, stade ultime du capitalisme ?" avec la situation actuelle dans le traitement de la "crise de la zone euro". La transposition est assez aisée dans la mesure où ce traitement participe d'un même projet néolibéral et mobilise les mêmes élites vers un même but : la convergence des pensées, des "intériorités" vers des solutions présentées comme absolument nécessaires dans la réalisation d'un désir-maître.
A côté de cela la situation française de Cahuzac et de Sarkozy n'est qu'une illustration de plus de la difficulté à trouver un moyen de s'attaquer à une vraie réalité, s'attaquer aux élites, à Bruxelles, est délicat car flou. Quant à l'euro, il fait l'objet des plus grandes protections de la part du système.
Super billet, comme toujours, c'est lumineux d'avoir de telles analyzes. Merci !
Je pense que cette décision de blocus monétaire de Mario Draghi est extrêmement grave. Lequel blocus va se transformer en blocus économique, arme de guerre s'il en est. Ce sera dramatique car non seulement l'économie chypriote sera atteinte, mais aussi celle de son voisin déjà mal en point, la Grèce, et par ricochet, la santé des entreprises qui ont des liens économiques avec Chypre.
Bon, OK, Chypre, c'est une petite île, pas grand chose, etc. Ah si, place financière et hydrocarbures quand même. Mais si l'on compare avec l'Islande, la seule différence dans le traitement, c'est que la première appartient à l'Europe, la seconde, non. D'où le fait que les Islandais ont pu envoyer promener les banques européennes, sans encourir de représailles telles que celles infligées à Chypre. Car il faut bien appeler les choses par leur nom : ce sont là des mesures de rétorsion contre un pays dont le Parlement national a refusé le diktat de l'Eurogroup et de la Troïka. Un blocus qui s'apparente aussi à une gigantesque prise d'otages.
Je suis consciente, à avoir lu J. Généreux et écouté (& lu aussi) les explications de Jean-Luc depuis le début de sa campagne jusqu'à maintenant, que l'on doit tout faire pour rester dans l'Europe, quitte à désobéir à des mesures aussi stupides que dangereuses pour notre économie et notre pacte social. J'en comprends l'argumentation. Cependant, je pense qu'avec des individus comme Mario Draghi et ses semblables, la plupart issus du monde bancaire et financier (surtout de Goldman Sachs), les institutions européennes sont entre les mains des ultralibéraux. On ne pourra rien faire avec eux. C'est soit ils partent de leurs fonctions, soit c'est nous. Autrement dit, je crois qu'un jour il faudra bien aborder la question de la sécession. Partir non pas pour rester tout seul et se replier dans un nationalisme absurde, mais partir pour former avec les autres pays du Sud de l'Union, une vraie Europe des peuples, une véritable Europe sociale.
Je suis en train de lire "Le triomphe de la cupidité" de Stiglitz, où il explique que la crise actuelle était non seulement prévisible mais inévitable. Honnêtement, Hollande et Co., sont-ils à ce point ignares et/ou lobotomisés pour ne pas comprendre ce qu'une simple citoyenne comme moi arrive à saisir grâce à de telles lectures ? Jamais ils ne lisent ?!