20mar 13

En bloc et en détail

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La crise à Chypre

Communiqué de Jean-luc Mélenchon

Déclaration d'Alexis Tsipras, Président du groupe parlementaire Syriza-USF

alexis06

Nous étions en réunion, en train d’analyser la situation de Chypre, quand tomba la nouvelle de la démission de Jérôme Cahuzac. L’ambiance délétère que Chypre déverse sur la légitimité de dirigeants européens assez stupides pour provoquer un risque de crise systémique bancaire s’aggrave en France d’une effarante ambiance de sortie de route du système gouvernemental. La direction du petit Parti de Gauche, à la veille de son troisième congrès, rencontre les événements qu’elle a prévus, annoncés et sur lesquels elle a construit son programme et sa stratégie. J’étais alors de retour du congrès de la CGT. La clameur qui avait accueilli l’annonce de ma présence aux bancs des invités m’emplissait encore le cœur d’émotion, de reconnaissance et de sens politique. Voilà qui fit mieux que compenser la tristesse de l’attaque gratuite et embolique de Daniel Cohn-Bendit contre moi face à Martine Billard. L’idiot utile du système en sera pour ses frais car il a donné des verges pour se faire battre. Le temps où on pouvait affirmer sans être contrôlé est bel et bien fini ! La blogosphère s’en est mêlée et Dany le jaune en sort davantage rabougri.

Lisbonne Le congrès de la CGT fait souffler un tout autre air. En France s’assemblent les éléments d’une capacité de riposte de la société dont le syndicalisme nourrit la force. Cette force se perçoit aujourd’hui elle-même non seulement comme une résistance mais aussi comme un projet concret pour le futur. Les pages du document d’orientation concernant le modèle du développement durable, et la multiplication des projets de coopératives en attestent. Comme c’était bon pour moi, le soir même à Toulouse de parler devant une salle comble, rassemblée en quelques jours, pour ma conférence sur l’éco-socialisme. Bon, allez zou ! Je vais faire ma valise pour le congrès de Bordeaux du PG. Avant cela j’aurai été à PSA, à l’invitation des salariés de l’usine en lutte. Quelle semaine exaltante que celle qui commence par le congrès du premier syndicat du pays et se conclut par celui de l’ardent Parti de Gauche.   

Le théâtre d'ombre

Que vit la démocratie parlementaire pendant ce temps ? Une comédie de plus : la motion de censure du gouvernement déposée par la droite. A cette occasion, Copé annonce qu'on va voir ce qu'on va voir… En fait on va voir une gesticulation sans objet. En démocratie, une telle motion confronte deux visions alternatives. C’est du sérieux. C’est un acte grave qui doit appeler la conscience civique. Bien sûr, l’exercice est assez formel dans la cinquième République, mais son sérieux devrait au moins sauver les apparences. Ce n’est pas le cas.

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Lisbonne

Car que défend Copé de si alternatif que cela justifie une telle dramatisation ? Qu’a-t-il vraiment à reprocher au gouvernement ? Voyons. M. Guéant a dit tout le bien qu'il pensait de la politique de Manuel Valls, dure envers les faibles et les populations discriminées comme les Roms. L'adoption du traité Merkozy sur ordre de François Hollande après qu’il a abandonné sa promesse de renégocier le traité a fonctionné comme « reniement utile » selon Borloo. Il a surtout signifié une approbation de la politique européenne de Sarkozy et l’engagement de la poursuivre. En ce qui concerne les budgets d'austérité, la droite n'aurait pas fait mieux. En réalité elle a fait moins. Dès son premier plan d’austérité budgétaire Jean-Marc Ayrault a fait des coupes budgétaires du double de celle opérées par Fillon en deux plans de rigueur. Et puis, les parlementaires UMP voteront bien sûr, comme un seul homme, le projet de loi "Made in Medef" qui reprend quasiment l'accord compétitivité-emploi de Nicolas Sarkozy et qu’acclame le Medef. Ce n’est pas tout. Coïncidence fâcheuse, l’épisode chypriote éclaire crûment la connivence de la droite et du PS sur la loi bancaire inconsistante du gouvernement Ayrault. Cette loi est en débat au Sénat cette semaine. Elle ne touchera les grandes banques que d'une façon anecdotique. Elle n'interdit ou n'encadre les activités spéculatives que de façon marginale. Et elle n'oblige absolument pas les banques à séparer leurs activités de dépôts de leurs activités d'investissement. Encore une promesse de Hollande dont il s’avère, une fois de plus, qu’elle n’a été mise en scène que pour contrer notre influence électorale. Bref, cette loi bancaire est tellement favorable aux grandes banques que l'UMP monte en ligne aux côtés du PS pour la voter au Sénat. En effet les sénateurs Front de Gauche ne la voteront pas. Une fois encore, l'UMP et le PS voteront main dans la main pour contourner l'obstacle. C'est ce qui s'est passé en commission. Et Philippe Marini, président UMP de la commission des Finances du Sénat l'a dit clairement. Il a vanté assez cruellement « un débat consensuel, très loin de "la finance est mon ennemi" ». En fait, sur les sujets essentiels, la droite et le PS votent ensemble. Peut-on rêver mieux comme opposition de droite ? Il s'agit donc d'une motion de censure de pacotille pour une adhésion à une même politique : celle de l'austérité et de la « baisse du coût du travail ». En fait entre l’UMP et le PS, la connivence est permanente.

Dans l’affaire chypriote, cette complicité s’est affichée comme une évidence. Elle est d’autant plus écœurante que les solfériniens ne cessent de se donner des grands airs pour fustiger notre refus de nous soumettre à ses diktats sous prétexte que cela ferait le jeu de la droite. Fin février, Moscovici et le ministre allemand de droite Wolfgang Schäuble s'étaient félicités dans un communiqué commun de la victoire du candidat de droite à la présidentielle à Chypre. Selon eux, cette élection devait "permettre la formation d'un gouvernement qui pourra rapidement continuer les négociations sur le programme d'assistance financière à Chypre. Nous sommes confiants que le prochain gouvernement accélérera significativement le rythme des réformes en faveur d'une croissance soutenable et de la stabilité budgétaire et financière". Le précédent président de Chypre, un communiste, s'opposaient aux conditions de la troïka pour le "plan de sauvetage". On comprend pourquoi les libéraux des deux rives étaient contents de s'en débarrasser. Sur place les socialistes du cru avaient évidemment voté pour le candidat de droite. Comme en Grèce où François Hollande était venu nous tirer dans le dos et où il a encore refusé de recevoir nos amis de Syriza lors de sa dernière tournée.

Chypre, le début de l'avalanche

Au moment où j’écris, mardi soir, le Parlement chypriote a donc rejeté le plan "d'aide" européen. C'est une bonne nouvelle pour le peuple chypriote. Mais c’est aussi le début d’un enchaînement de circonstances désastreuses pour tout le système dont on va voir très vite l’insondable ampleur. C’est peut-être le commencement de notre heure en Europe. Les grands capitalistes ont des raisons d’être très mécontents de leurs domestiques politiques. Leur sottise et leur aveuglement idéologique vient de déclencher une crise majeure qui peut expédier tout le système à terre.

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Dans cet épisode, les ministres européens des Finances montrent l'étendue de leur incompétence. Leur remède aggrave le mal. A peine avaient-ils annoncé leur "plan" que la panique s'est répandue partout à Chypre provoquant l’imminence d’un collapse bancaire. Le système bancaire chypriote est à présent, au vu et aux su de tout le monde, en perdition. Dans ce domaine la mauvaise réputation est fatale. Les banques ont dû être fermées jusqu'à jeudi pour éviter un écroulement généralisé du système. Elles ne peuvent plus assurer les dépôts des épargnants. Elles menacent de faire faillite. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient gangrénées par la spéculation. Et parce qu’elles n’ont pas su masquer ni amortir les effets du petit processus d’annulation partielle de la dette grecque décidée ces derniers mois. J’en dis un mot d’explication.

Madrid

Depuis le début de l'attaque spéculative contre la dette grecque, nous répétons qu'il faut que la Banque centrale européenne prête directement à l'Etat grec à des taux très bas. C'est la seule solution qui permet de briser la spéculation. Au lieu de cela, les libéraux dogmatiques qui gouvernent ont imposé des cures d'austérité toujours plus drastiques. L'austérité a aggravé la crise économique. L'économie grecque s'est contractée de près de 20% en deux ans ! Il y a donc eu moins d'impôts et de taxes perçues. Et la dette grecque s'est creusée au lieu de se réduire. C'est le cercle vicieux que j'ai déjà présenté des dizaines de fois. Face à leur échec, les libéraux et les sociaux-libéraux européens auraient pu se ranger à l'idée de mobiliser la Banque centrale européenne. Non, ils ont préféré rester dans le cadre, ne rien changer à la règle du jeu en mettant au point une restructuration de la dette grecque. Cet exercice comprenait une annulation partielle de la valeur des titres de la dette grecque. Au royaume des menteurs qu’est le monde la finance et de la spéculation, personne n’a abattu ses cartes. Les grosses protestations des banques européennes n’ont ému personne, à juste titre. D’autant que la Banque centrale européenne achetait le papier pourri de titre de dette sur le « second marché ». Mais personne n’avait l’air de savoir que les banques chypriotes étaient déjà totalement enfoncées. En l'occurrence, les deux grandes banques de Chypre détenaient beaucoup de dette grecque. 4,5 milliards d'euros. Donc, en croyant atténuer le problème en Grèce, les dirigeants européens l'ont étendu à Chypre. Belle réussite !

Evidemment le système bancaire de Chypre était déjà extravagant. Ceci explique cela. Les banques de Chypre étaient déjà malades de la dérégulation totale de la finance. On apprend à présent que les oligarques, les banques et les grands groupes russes possèdent entre 20 et 30 milliards d'euros dans les banques chypriotes. Chypre est une sorte de paradis fiscal dans la zone euro. La finance chypriote a attiré ces fonds en profitant pleinement de la liberté totale de circulation des capitaux dans l'Union européenne, et entre l'Union européenne et le reste du monde. Ce modèle fou conduit à des situations incongrues. Ainsi, le président russe Vladimir Poutine se sent obligé d'intervenir dans le règlement d'une crise interne à la zone euro alors que son pays n'est pas membre de cette zone, ni même de l'Union européenne.

On apprend aussi que les banques chypriotes possèdent des actifs correspondant à huit fois la richesse produite par le pays. Dans ces conditions, le défaut d'une des deux grandes banques ferait exploser l'économie du pays et les finances de l'Etat ne suffiraient pas à garantir les dépôts des épargnants. Bien sûr, tout le monde crie au scandale. Mais personne ne se demande comment une telle chose a pu arriver. Ni comment il se fait que les importants moyens de la presse euro-bêlante ne lui ai jamais permis de voir la situation. Dès lors, le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a beau jeu de donner des leçons. N’était-il pas membre de la réunion où ces décisions stupides ont été prises ? Il ferait mieux de lutter contre la reproduction de cette situation en France : les actifs des banques représentent quatre fois la richesse du pays. Et à elle seule, la BNP possède des actifs supérieurs à la richesse produite par la France en une année !

La BCE, la Commission européenne et le FMI veulent faire payer le peuple pour la folie des banques. Ce fut le cas en Irlande, en Espagne et ainsi de suite. Comme aucun gouvernement n’a regimbé, lorsque le tour de Chypre est arrivé, la méthode était déjà prête. Compte tenu de la faiblesse de l’île, le plan pouvait même être plus féroce. C'est ainsi qu'ils ont imaginé leur "plan de sauvetage". Pour faire face à la situation de ses banques, Chypre aurait besoin de 17 milliards d'euros : dix venant des Etats de l'Union européenne, un milliard venant du FMI. Les 6 milliards manquant alors devaient être pris dans la poche des Chypriotes eux-mêmes. En fait, c’était un test. Ce plan est en effet le premier qui contient cette idée. Car la mesure est d’une violence sans précédent. Une telle idée n'a été appliquée en Europe que deux fois dans tous le vingtième-siècle selon le journal Le Monde. Et encore, que ce soit en Italie en 1992 ou en Norvège en 1936, la mesure était bien plus limitée que ce qu'ont proposé les dirigeants européens !

Ces six milliards de rançon, la troïka voulait les prélever grâce à une taxe sur les dépôts des particuliers et des entreprises dans les banques du pays. Avec sa brutalité habituelle, la troïka proposait que tous les épargnants soient taxés ! Ceux disposant de plus de 100 000 euros devait être taxés à 9,9% de leurs économies. Mais les petites gens qui ne disposaient que de quelques centaines ou milliers d'euros d'économies devaient aussi être taxées ! Que vous ayez un euro ou 100 000 euros, l'Union européenne proposait de vous taxer à 6,75% sur vos dépôts. Même si vous ne les retiriez pas et les laissiez à la banque. C'est cette invention stupide qui a provoqué la ruée sur les guichets, chacun essayant de sortir son argent avant d'être spolié. C'était une sorte de hold-up en silence, pour éviter aux actionnaires des banques de perdre leur mise. La légitimité d’une telle mesure est déjà on ne peut plus discutable du point de vue de la cohérence des eurocrates eux-mêmes. En effet, la directive européenne du 2 juillet 2010 prévoit que les Etats doivent garantir les dépôts des épargnants jusqu'à 100 000 euros en cas de défaillance des banques. Taxer ces dépôts est donc une violation de cette garantie. Bravo "L'Europe qui protège" !

Pour mémoire, notez que le système inventé n'était pas du tout progressif. D’abord parce qu’il contenait seulement deux tranches. A première vue c’était une belle combine à effet d’annonce comme les aime Hollande. Les plus riches paient davantage ! Couine ! Couine ! En fait ceux qui ont plus de 100 000 euros d'épargne ne seraient que peu touchés. Evidemment ! Quand on a plus de 100 000 euros  « d'économies », on ne les laisse pas sur un compte en banque. Ces sommes sont généralement placées en titres et produits financiers. Et ne sont donc pas touchées par la taxe. Enfin, notez bien la chose : les actionnaires des banques ne sont pas mis à contribution.

Sous la pression populaire et face à la panique créée, même la droite chypriote a refusé de voter un plan d'une telle violence. La crise s’étend donc. Au point que la troïka a dû modifier un peu son plan. Les personnes ayant moins de 20 000 euros d'épargne ne devraient finalement rien payer. Trop tard. Les protestataires ont pris le goût du sang. Ils ne seront pas faciles à faire rentrer dans leur boîte. En Argentine la crise a commencé exactement de cette façon. « Allons, allons, monsieur Mélenchon ! L’Amérique latine n’est pas l’Europe ! ». C’est bien vrai ma bonne dame, mon beau monsieur le journaliste ! Non, en effet, les « merkelistes » en Europe sont nettement plus balourds que leurs homologues d’outre-atlantique.

Pendant que les dirigeants européens s'accordaient, la panique a gagné les marchés. Je ne sais pas ni si elle s’arrêtera ni quand, ni à quel prix. Mais je note : pour la seule journée de mardi 19 mars, l'action de la BNP a chuté de 4,2% à la bourse de Paris, celle de la Société générale de 3,9%. Pour ces deux banques, le total correspond à une chute de la "capitalisation boursière" de trois milliards d'euros en quelques heures. Or ces deux banques françaises font partie des établissements systémiques c’est-à-dire capable de mettre en danger le système global en cas de difficultés. Voilà le magnifique résultat de l'indigence dogmatique aveuglée de la prétendue élite européenne ! En tous cas tout le monde apprend quelque chose dans cet épisode. C’est que les failles mortelles du système ne sont pas seulement dans ses lieux centraux. Justement : le talon d’Achille est… au talon.

Ce qui se joue à Chypre est un révélateur à plusieurs titres. Cet épisode illustre parfaitement la fragilité du système bancaire, sa folie et son caractère incontrôlable. Le jour où un domino tombera, il emportera peut-être tout avec lui. Ensuite, le plan imposé par la troïka est un exemple du caractère anti-social des plans "d'aide" de l'Union européenne. Celui-ci propose de faire payer les épargnants pour les folies des banques. Enfin, c'est un symbole du caractère anti-démocratique. Dans les précédents norvégien et italien, l'instauration d'une taxe sur les déposants avait été décidée souverainement par le parlement de ces pays. Là, elle sera imposée par l'Union européenne et le FMI. Comme le dit l'économiste Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, interrogé dans Le Monde : « Ce plan de "sauvetage" s'inscrit dans une ligne de décisions anti-démocratiques ». Petit à petit la thèse d’abord isolée que nous avons soutenue, sur le lien entre le déclin de la démocratie et la montée du système de l’Union européenne libérale est davantage partagée. Et le scénario de la rupture de la chaîne en un point méditerranéen et fortuit se confirme.

Un coup d'oeil sur le congrès CGT

Thierry Lepaon, le nouveau secrétaire général de la CGT prend ses fonctions cette semaine. A peine désigné comme successeur de Bernard Thibault, la présidente du Medef espérait déjà que cet ancien salarié du privé, qui siégeait au Conseil Economique, Social et Environnemental serait plus timoré que son prédécesseur. Laurence Parisot voulait croire qu’il « aiderait la CGT à accepter les compromis »… On sait ce que veulent dire ces sortes de conseil. Mais ici, de nouveau, peine perdue.

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D’abord cet homme, ancien leader des Moulinex, originellement formé à la chaudronnerie, n’est pas le messager du consensuel CESE où il siège. Il prend la tête de la CGT après une carrière jalonnée des épreuves qui sont le lot des salariés d’aujourd’hui. Il a vécu trois licenciements et dix-sept plans de restructuration. Malheureusement pour madame Parisot, Thierry Lepaon n’est pas un homme du sérail où se recrutent les gentils garçons qui mangent dans sa main.

Madrid,

Ensuite, il faut se souvenir que la personnalisation ne permet pas de comprendre les enjeux de l’évolution de la CGT. Quelle que soit la personnalité de son leader, on ne saurait faire de la CGT autre chose que ce qu’elle est depuis toujours : un organe collectif de luttes et de propositions qui résiste aux attaques du patronat et des différents gouvernements libéraux. La CGT est non seulement le premier syndicat du pays avec près de 700 000 adhérents, mais elle est aussi et surtout une boîte à idées anti-crise dans tous les secteurs d’activité qu’elle représente. La centrale a enregistré 41 000 nouveaux adhérents en 2012, dont une majorité de salariés du privé, quarante-cinq pour cent de femmes et un tiers de jeunes de moins de 36 ans. Elle est donc jeune et de plus en plus paritaire. J’ai plaisir à faire ce bilan car je ne sais que trop quel était le pronostic et les espérances il y a quelques années lorsque d’aucun rêvait que la centrale ne résiste pas à la chute du mur de Berlin. La vision grossière d’après laquelle le syndicalisme que représente la CGT dans notre histoire nationale serait un produit d’importation a fait long feu. Je sais aussi que le rêve de Sarkozy était d’obtenir un choc frontal avec la CGT, qui serait l’équivalent en France du choc de madame Thatcher avec les mineurs. Le choc eut lieu chez les cheminots puis sur les retraites. La ligne de combat tint bon. Loin de s’effondrer ou de se diviser, le syndicat s’est renforcé.

Thierry Lepaon a donné, depuis sa nomination, des signes de combativité et de volonté de conquête sociale non équivoques. Élu en novembre par le Comité confédéral national, il n’a cessé de dénoncer l’insolence et l’absence de stratégie industrielle du gouvernement pour le pays. Nous nous reconnaissons dans son propos lorsqu’il déclarait, dans une interview à Médiapart en mars, que la politique du gouvernement Ayrault est « dans la lignée de celle de Sarkozy », où quand il disait avoir l’impression que « le gouvernement est plus attentif aux demandes du Medef qu’à celle émises par les syndicats de salariés ». La convergence est totale quand il ne tolère pas que le travail soit présenté comme un coût ! Enfin nous sommes en phase complète avec sa dénonciation depuis le début l’accord "Made in Medef" que le gouvernement a prévu de transposer dans la loi. Cette convergence n’est ni feinte ni affectée. Elle part du contenu concret des positions respectives de chacun d’entre nous. Il n’y a là de courroie de transmission ni dans un sens ni dans l’autre. Et ni l’un ni l’autre n’en souhaite puisque cela entraînerait un affaiblissement respectif de nos capacités d’entraînement et d’écoute. Fort heureusement la CGT rassemble des salariés de toutes convictions politiques. Fort heureusement le Parti de Gauche rassemble des salariés membres de tous les syndicats. Une réalité qui fait notre force. Elle interdit la confusion des genres. Et quand elle est solidement comprise, elle permet des convergences décomplexées dans les idées, dans l’action et dans les coudes à coude. 

Lundi à Toulouse, j’ai assisté à son discours d’ouverture du 50ème Congrès de la CGT, le crayon à la main. Dans son « projet syndical de conquête », Lepaon a tenu des propos très fermes à l’égard du Gouvernement. Il a rappelé que la politique de rigueur et d’austérité que mène le gouvernement « constitue la toile de fond de toutes les réformes en cours et annoncées : l’accord sur la sécurisation de l’emploi, le financement de la protection sociale, les retraites ou l’assurance chômage, la décentralisation. » Il a terminé son discours sur un appel rassembleur au changement. Mais pour la CGT, ce changement doit avoir un contenu. Il s’agit, selon les mots de son nouveau secrétaire général, d’élaborer « un nouveau modèle de développement social, économique, humain, écologique. » J’ai eu en main et j’ai lu le document d’orientation paru dans le numéro Spécial du Peuple de décembre 2012. La CGT intègre aujourd’hui dans son discours la nécessité « d’articuler besoins de développement et enjeux environnementaux. » Les thèses sur la planification écologique qu’il contient font écho à celles que nous développons dans le cadre de nos réflexions sur l’éco-socialisme au Parti de Gauche. Je ne fais qu’une citation après avoir hésité sur son choix. « [II.217] L’urgence écologique exige de repenser notre relation à la nature et de refonder notre développement sur des bases économes en ressources et en énergie, respectueuses de l’homme et de son environnement. L’organisation du travail et des relations industrielles se doit de prendre en compte cette exigence tout en anticipant les transitions nécessaires de manière à ce qu’elles ne pèsent pas sur les travailleurs et travailleuses et leurs familles. » Cette orientation nous intéresse. Elle nous implique en ce sens qu’elle permet une prise en charge par les salariés des objectifs de l’écologie politique telle que nous la concevons. Et cela nous en avons fait le constat concret quand se sont présentées au quartier général de ma campagne présidentielle les délégations des entreprises en lutte que menaient le plus souvent des salariés syndiqués à la CGT. Toutes ces entreprises avaient en commun de défendre un contre-projet à vocation écologique. Le tournant est pris en profondeur dans notre gauche.

Élection européenne : Hollande et Ayrault paniquent

Hélas pour les eurocrates, à intervalle régulier les citoyens sont appelés à donner leur avis sur l’Europe. Comment malgré cela faire en sorte que cet avis soit le plus dilué possible ? La question prend un contenu concret. Les élections européennes de 2014 se dérouleront-elles dans une circonscription unique sur l'ensemble du territoire français ? Ou allons-nous continuer la simagrée des huit "grandes régions" ? L'Assemblée nationale devra se prononcer le 28 mars prochain.

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Voyons l’affaire. Depuis les élections de 2004, l'élection des députés français au Parlement européen se déroule dans huit circonscriptions. Huit circonscriptions découpées au hasard. Ce découpage ne correspond à aucune réalité géographique ou administrative. Officiellement, il s'agissait de "rapprocher les élus des citoyens". Chacun mesure l'arnaque d'un tel argument à propos de circonscriptions aussi vastes ! Ainsi, j'ai été élu dans une circonscription qui va de Bordeaux à Perpignan. C'est le "grand sud-ouest". La circonscription compte trois régions et 18 départements ! Les autres circonscriptions sont du même acabit : de Lyon à Bonifacio, de Brest à Poitiers, de Dunkerque à Cherbourg… Même le journal Le Monde a fait un bilan très critique de ce découpage dans son édition du 5 mars dernier : « Triple échec. Ces "grandes régions" restent des regroupements artificiels, sans cohérence d'aucune sorte. Le "lien" entre l'électeur et l'élu est inexistant. Quant à l'abstention, elle n'a cessé de croître : les deux scrutins européens qui se sont tenus selon ce mode d'élection se sont soldés par une abstention de 57,24% en 2004 et 59,37% en 2009 ».

Ce découpage n'a que deux buts. Premièrement : empêcher l'émergence d'un débat national sur la politique européenne du pays et l'orientation de l'Union européenne. Découpé en huit régions la discussion s’enlise dans les clochemerleries pour la plus grande joie des amateurs de « dossiers de proximité ». Pendant ce temps les commissaires peuvent rester des autocrates hors de tout contrôle. Deuxièmement il s’agit surtout de réduire au maximum l’effet de la proportionnelle qui est censée s'appliquer. Là encore, Le Monde est très clair : « Ce mode de scrutin par circonscriptions régionales favorise, en outre, les "grands" partis. En théorie, dans le cadre national, une liste doit obtenir 5 % des voix pour avoir un élu. Il n'en va pas de même au niveau interrégional ». Ainsi, lors des européennes de 2009, la liste Front de Gauche conduite par Marie-France Beaufils dans la grande région "Centre/Massif-Central" avait obtenu 8,06% des voix mais aucun élu. Pour obtenir un élu dans cette circonscription, il fallait obtenir plus de 13% des voix ! Près de trois fois le seuil affiché ! Pourquoi ? Parce que la circonscription ne compte que cinq sièges à pourvoir, rendant quasiment inopérante la proportionnelle.

Lisbonne

Ce tripatouillage a été imaginé en 2003 par l'UMP. Le mode de scrutin précédent, la proportionnelle sur des listes nationales, était en vigueur depuis 1977. Ce changement a été imposé au détour d'une loi sur les modes de scrutin pour les élections régionales. Cette loi a été imposée par un coup de force à l'Assemblée nationale. Le gouvernement de l'époque avait en effet eu recours à l'article 49-3 de la Constitution qui met immédiatement fin au débat et permet que le texte soit considéré comme adopté sans vote. Pour s'y opposer, l'Assemblée doit voter une motion de censure contre le gouvernement. C'est ce que la gauche avait fait. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS était le premier signataire de cette motion de censure de protestation contre le changement de mode de scrutin. Les députés communistes, verts, radicaux de gauche et chevènementiste étaient tous signataires. La motion avait été rejetée logiquement par la droite et, conséquence automatique, le texte avait été "adopté". L'Assemblée n'avait même pas pu discuter des articles sur les élections européennes. Seul le Sénat avait pu débattre. Mais un point au moins était clair : toute la gauche s'était opposée à ce charcutage électoral. L’histoire n’est pas finie.

Le débat à l'Assemblée aura encore lieu dix ans plus tard. Les députés du Parti radical de gauche ont inscrit à l'ordre du jour une proposition de loi pour revenir à une circonscription unique et à des listes nationales. Cette proposition de loi a déjà été votée au Sénat le 23 juin 2010. A l'époque, toute la gauche avait voté pour, PS compris. Et même le groupe centriste. Seule l'UMP avait voté contre. Si l'Assemblée vote la proposition de loi telle que le Sénat l'a votée, elle sera définitivement adoptée. Le débat à l'Assemblée devrait avoir lieu le 28 mars. Et le vote devrait avoir lieu le 2 avril. Le texte doit être examiné au préalable par la commission des lois de l'Assemblée nationale le 20 mars prochain.

Le PS semble hésitant et divisé. Harlem Désir a dit publiquement qu'il était pour le retour à des listes nationales. Mais Manuel Valls, ministre des élections, est contre. Je lis qu’il craint qu'une campagne nationale renforce le Front de Gauche. Mais selon la rumeur solférienienne, il craint surtout que Harlem Désir en conduisant une liste nationale ne lui vole le premier rôle auquel il aspire. De son côté, l'Elysée craindrait un vote sanction en juin 2014 si l'on revenait à la circonscription unique dans tous le pays. Naïfs ! De toute façon il y aura un vote sanction quel que soit le découpage ! De son côté, le ministre des Affaires européennes n'a pas d'avis sur la question. Interrogé sur Médiapart, Bernard Cazeneuve a botté en touche. Il a répondu : « Il appartient au président de la République de trancher ». Le ministre de l'Europe n'a pas d'avis sur l'élection des députés européens ! Et on apprend désormais que c'est le président de la République qui décide tout seul des modes de scrutin. C'est pourtant une compétence du Parlement établie par l'article 34 de la Constitution. Mais qu’est-ce que ça peut bien leur faire ?

Les radicaux de gauche répètent que François Hollande leur a dit qu'il était "favorable" au retour à la circonscription unique lors de rendez-vous passés. Nous, au Front de Gauche, nous sommes vaccinés contre les promesses de Hollande en tête-à-tête. Il m'avait dit qu'il était favorable à l'amnistie sociale mais nous avons dû batailler rudement pour arracher le vote des sénateurs PS fin février. Là encore, c'est Manuel Valls qui freinait tant qu'il pouvait. Le PRG, c’est évident, est une succursale  sans pouvoir. Mais il sait très bien sauter dans le cerceau en feu ou faire tourner des ballons sur son nez. Il sera donc docile. Pourtant il faudrait que le débat ait lieu. On verrait alors si le PS vote pour le retour à une circonscription unique comme il l'avait fait au Sénat en 2010. Ou s’il adopte une fois au pouvoir une autre position que celle qu'il avait quand il était dans l'opposition. La réponse n’est pas difficile à deviner. Pourtant, quel dommage ! Dans un moment comme celui-ci, n’est-ce pas plutôt urgent d’avoir la possibilité d'un vrai débat national sur la politique européenne ? François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne disent-ils pas avoir un bilan admirable grâce à leur ferme politique de rigueur dans la justice et d’austérité dans la croissance ? Que craignent-ils à le défendre ?  La preuve qu’ils n’y croient pas eux-mêmes : le mode de scrutin qu’ils veulent conserver pour égarer le sens politique de l’élection. Ces grands Européens qui se drapent dans leurs inepte discours sur l’Europe qui protège sont en fait de petits politiciens sans conviction, surtout soucieux de se protéger eux-même. En l’occurrence c’est un reniement de plus. Mais qui tient encore les comptes ?


333 commentaires à “En bloc et en détail”
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  1. Odile dit :

    François a été pertinent et raisonnable. A t'il cité une adresse précise ? Bien sur que non, voyons ! Nous respectons les personnes en tant qu'individu, mais il convient de dire clairement que nous sommes opposés à leurs décisions lorsque c'est le cas. C'est de politique dont il s'agit. Les hommes politiques sont responsables de leurs actions que je sache. Ils ont été nommés ministres de leur plein gré, non ? Et doivent rendre des comptes au peuple. Rien ni personne ne les a obligé a assumer de telles responsabilités. La preuve, tous ces ministres restent bien accrochés à leurs postes comme des petits carriéristes. La démission, en conscience, leur est parfaitement accessible. Bravo pour ce congrès, camarades du PG.
    Fraternellement. Une communiste française.

  2. Magda Corelli dit :

    @Rosa
    Vers la 45ème minute, vous ne pourrez plus vous poser des questions sur l'anti-racisme viscéral des dirigeants, militants et sympathisants du Parti de gauche.

  3. vert pomme dit :

    Osons! "Je suis tombée par terre ! c'est la faute à J-L Voltaire!"
    La marche était trop haute. Mais j'ai fait l’unanimité au sein de ma délégation. Aucun reproche sur mes discutions familiales. Le congrès a été magnifique. Des moments extrêmement forts d’émotion l'ont marqué. Je ne peux les citer tous. Le message de Mme Chokri Belaid, les 35 délégations étrangères, Grandola et les oeillets rouges de la révolution portugaise, l'exposé de F Verchère sur la lutte de NDDL, la prise de paroles du jeune syndicaliste. Et tous les discours de nos porte-paroles. Il faut maintenant que tous nos concitoyens prennent connaissance du discours très important de cloture de JL sur la situation actuelle de la France et de l'Europe et comment faire pour la changer. C'est une des tâches que nous allons proposer à notre comité local. Nous avons des projets plein la tête !

  4. rosa dit :

    On se calme, je n'ai jamais dit que FD avait eu une quelconque arrière-pensée antisémite. Je ne l'ai même pas pensé, FD non plus, j'en suis certaine. Et s'il avait donné une adresse, là il tombait sous le coup de la loi. Le parallélisme avec le discours de Hollande est mal venu. Hollande s'en prenait à une pieuvre (du moins dans les termes) et FD à un homme. Quant à la finance internationale, je l'avais bien compris ainsi, Elmer, mais j'aurai préféré un autre qualificatif comme mondiale. Pour moi international est encore un mot, un concept magnifique ! Nous ne serons pas d'accord car vous êtes sur l'interprétation, et là c'est une affaire de parti-pris, de sensibilité. Moi je suis plus basique, plus terre à terre, neutre, car ne regardant que les mots associés : et pour moi c'est nauséabond, même s'il n'y a pas l'adresse exacte. Maladroit peut-être mais pas stupide.
    Allez camarade, nous ne serons pas d'accord, et cela fait du bien dans un camp d'avoir des divergences, mais laissez moi le bénéfice du doute. Je ne suis pas victime du grand complot. Souffrez que je puisse juger par moi-même, sans aveuglement. Ne nous querellons pas plus longtemps, le combat que nous devons mener doit nous rassembler.

  5. Jean-François91 dit :

    Jusqu'à preuve du contraire, aucun ministre ne devient ministre sous la contrainte, avec un pistolet sur la tempe. Lorsqu'il demande des mesures iniques ou souscrit à des mesures iniques, un ministre le fait [défense de rire] au nom de la France. Et l'on voudrait nous interdire, en tant que citoyens, de désigner celui qui, avec ses congénères ultralibéraux, fait passer les intérêts de la finance avant le sort des peuples. Où va-t-on ? Oui, les décisions politiques de ce ministre se font au nom d'une idéologie qui, non contente d'avoir libéré la finance, prétend maintenant l'exonérer des conséquences de ses turpitudes.
    Tout ce beau monde qui brandit l'expression d'"accusation ad hominem" et d'autres bien pires, n'agit que pour tenter de faire oublier ses lourdes responsabilités. Après avoir imposé partout la libre circulation des capitaux et la concurrence "libre et non faussée", il voudraient nous faire croire que tous les citoyens chypriotes sont responsables du blanchiment d'argent de la mafia russe par les banques lessiveuses. Ces libéraux et leurs médias sont à vomir.
    Oui, que se vayan todos !

  6. eric91 dit :

    Remarquable discours que le tien en tous points. Quelques vibrations gaulliennes dans ta voix au début de cette longue et palpitante intervention.
    Mais ce qui est remarquable plus que tout est le démontage systématique des critiques qui nous sont adressées, parfois à travers toi, et les explications lumineuses de toutes les perversités de cette république et du système qu'elle sert aujourd'hui. Preuve que ce discours est percutant est le silence assourdissant qui l'accompagne sur internet et sur les médias hormis quelques points de fixation réducteurs.
    Un regret toutefois, même si j'ai apprécié les citations philosophiques et la traduction du chant que j'ai cru comprendre portugais, pourquoi ne pas terminer par la Marseillaise ? Encore de l'herbe coupée sous le pied de nos détracteurs. Mondialistes d'accord, mais Français aussi !
    Le mouvement grandit à nouveau. Vivement les beaux jours pour une nouvelle manifestation ciblée devant l'assemblée nationale par exemple pour protester contre l'ANI. Et des listes FdG dans toutes les communes.
    L'humain d'abord.

  7. lemetayerv dit :

    A Ermler (244).
    Je ne suis pas d'accord lorsque tu dis que Mr Moscovici n'est qu'un exécutant. Cela voudrait dire qu'il n'a aucune conscience et n'obéit que par instinct face aux dominants. Ce qui voudrait aussi dire qu'il n'a alors aucune responsabilité dans le déroulement des évènements et ainsi que ça le dédouanerai. En gros, c'est pas de ma faute, c'est la faute des autres. Non, si il n'en est pas l'instigateur, il n'en est pas moins le complice et un des bras armés de ce système et non l'exécutant. Il a une raison et elle pourrait lui dire de démissionner et de choisir une autre trajectoire, si il ne le fait pas c'est qu'il est en plein accord de ce qu'il défend, promeut et organise. Pour moi aucune ambiguïté, il faut appeler un chat, un chat.

  8. lilou 45 dit :

    Il faut qu'ils soient vraiment à court d'argument pour sortir de leurs chapeaux l'antisémitisme dès qu'ils entendent "finance internationale". C'est minable et bien dans la mentalité "sociflarde solfériniene". Comment qualifier un ministre qui approuve des mesures qui vont détruire un pays et jeter son peuple dans le malheur, salopard est le terme qui convient. Bravo François. Je regrette que mon parti (PCF) ne soit pas aussi virulent envers ces traitres qui appliquent une politique qui nous mène droit dans le mur et qui le savent parfaitement.

  9. Sylvie Busato dit :

    Très cher camarade,
    Merci d'être ce tribun du peuple qui redonne voix aux misérables. La droite revancharde ne s'embarrasse pas, elle, de circonlocutions. Entre elle et nous, les tièdes seront balayés. Vive la constituante!
    Fraternellement

  10. rayana dit :

    Je pense et je dit que Moscovici et ses complices sont des salopards, comme a osé le dire François Delapierre et comme je pense une immense majorité d'entre vous. Terminé la langue de bois ou de béton. Et je remercie Delapierre d'avoir eu le courage de le dire publiquement. Le reste n'est que de la tambouille politicienne. Qu'ils s'en aillent tous!
    En résistance.

  11. naif dit :

    Bientôt on ne pourra plus critiquer la politique, les signatures ou les propos de L.Fabius, M.Valls, Moscovici et je ne sais qui d'autres. Il faudra donc critiquer le gouvernement, qui lui n'est pas identifié religieusement. Il ne faudra pas critiquer non plus les propos de C.Bendit qui insulte la paille qui est dans l'oeil de son voisin sans jamais enlever la poutre du sien, les théories libérales des économistes et les écrits des éditorialistes en pointe, ni de ceux qui gouvernent en Israël, ni de mon tonton qui n'arrive jamais à l'heure et de ma mère qui n'a jamais réussi un poireaux vinaigrette. Pourvu qu'Ayrault et Hollande ne soient pas juifs. Mais le pompon revient à H.Désir et M.Valls qui associent spontanément finance internationale à la religion juive. Je vais me reconvertir dans la choupa faute de blague carambar !

  12. oeillet rouge dit :

    @Eric91
    Si si, le meeting s'est bien terminé par la Marseillaise. En fait, pas tout à fait, après il y au le célébrissime "On lâche rien", tube du FG mais c'était pour raccompagner le public. Pour moi le meeting s'est bien terminé sur la Marseillaise. Beau discours, pédagogique comme toujours. Merci tout simplement.

  13. Vinnie Reb dit :

    Discours à la fois très émouvant et très rationnel dans ses arguments. J'ai pris mon "fix" d'intelligence politique ! Et en plus, ce que j'aime bien dans les discours de Jean-Luc, c'est qu'il y a de l'humour, de la poésie, de la philosophie, un peu de langues étrangères et même du chant ! Un enchantement de l'intellect. Jean-Luc est un magicien.
    Ca nous change des inepties et des paroles creuses des mecs de l'UMP et le PS, et pour ce qui concerne le FN, la haine en plus. Des accents gaulliens aussi au service d'une argumentation claire et sincère car justement, elle appelle un chat un chat. Je note avec grand intérêt aussi que le PS devient le Parti Solférinien - si j'ai bien compris le propos de Jean-Luc, on assiste à un glissement (et pas seulement sémantique) de l'attitude du FdG envers ce qu'est le PS : plus du tout un parti de "gauche", pas même de centre-gauche. Le soleil PS s'est couché en bon astre mort - vive le nouveau et revivifiant soleil FdG qui se lève à l'horizon !
    J'ai aussi été très sensible à l'argumentation sur les pays de la Méditerranée, étant moi-même une Sudiste de notre beau pays, qui vit sur les bords de Mare Nostrum. Par contre, je pense qu'à terme, il nous faudra peut-être sortir de l'UE - seuls les événements nous le démontreront - mais j'adorerais une Europe des peuples du Sud de l'Europe. En ces temps de troubles et de souffrances pour nous autres du Sud, je le vois bien venir et ce serait un projet formidable.
    Bref, ce discours de clôture, quelle joie, quelle exaltation de l'esprit et du coeur ! Merci, Jean-Luc !

  14. bernard hugo dit :

    En utilisant la grosse ficelle perverse de l'antisémitisme contre Jean-Luc et les dirigeants du PG, les chefs solfériniens ne font que confirmer leur surmoi, hé hé ! Qu'ils sont bien des salopards mais au bout du rouleau, à court d'arguments et qui n'ont plus rien à se mettre sous la dent que des amalgames nauséabonds, qui se retournernt contre eux. Le surmoi enore ? ho,ho ! Merci à tous pour ce congrès et en particulier à Delapierre pour avoir appelé les choses par leur nom.

  15. eric91 dit :

    Merci a œillet rouge (262) pour cette précision. Dommage que LCP ne l'ait pas conserve sur sa rediffusion !
    Moscovici. Alors que le congrès et son porte parole nous ont montré la lune, tels les sages, nous convainquant qu'elle est à portée de main, les séides du système regardent le doigt et tournent en boucle sur une offense qui n'en est pas une. Désigner un ou des responsables publics pour leurs prises de position publiques n'a bien sur rien d'une offense. Ils veulent la paye le pouvoir et la gloire mais se cacher derrière la fatalité ou leur petit doigt. Non, ils doivent rendre des comptes à la Nation et à ses citoyens ! Ils devront répondre de leurs actes. Bientôt. L'évocation absurde en ce cas de l'antisémitisme à mauvais escient est une arme dangereuse participant à la banalisation de celui-ci par abus de victimisation.

  16. curtillat andré dit :

    Il fallait bien que celà arrive un jour. Jean-Luc accusé de façon obscène d'antisémitisme parce qu'il a osé dire ce qu'il fallait dire de notre grand argentier. Et c'est donc le moment de lire ou relire le petit essai d'Alain Badiou et d'Eric Hazan aux Editions de la Fabrique "L'antisémitisme partout Aujourd'hui en France".
    Et ces quelques lignes de conclusion "Finalement on ne peut pas se défendre. La seule réaction efficace c'est l'attaque. Il faut démonter le système, montrer de quelle colline parlent les accusateurs, quel est leur passé, quelles sont leurs raisons politiques, quels sont leurs liens et leurs complicités. Quelle est aujourd'hui dans l'arène de l'éternel combat qui divise depuis trois siècles l'intelligentsia française - pour ou contre les révolutions populaires - la fonction réelle et réactive de ce mot violent et galvaudé "antisémitisme"
    On sait dans ce combat de quel côté de la barricade se tiennent Mélenchon et Moscovici.

  17. Boris dit :

    L'infâme quatremer vient de s'excuser auprès de Jean-Luc Mélenchon par tweet en constatant que la bande son fournie par Politis ne correspond pas à la version donnée par l'AFP. Quel sens du professionnalisme : on accuse un homme politique (et par consequent ses mlitants) d'antisémitisme en lisant une dépêche de l'AFP sans effectuer la moindre vérification. Évidemment Aphatie passe encore pour un imbécile et avec lui Harlem Désir. Des journalistes en bois, un PS a l'affût de toutes les rumeurs...tout est bon pour faire oublier Cahuzac et les promesses non tenues.

  18. Victor D dit :

    Merci Jean Luc et tous les autres pour ces trois jours, j'ai eu le coeur serré et fier lorsque vous avez entonné à la fin de votre meeting grandola Vila morena, mes parents sont portugais et je pense à eux et au peuple portugais qui souffre tant pour rien. J'aime la France, mais les oeilets viennent du Portugal.
    Bravo vous êtes le seul à parler d'amour et de fraternité dans vos meetings. Je suis fiers de soutenir le Parti de gauche et le Front de gauche ! On lâche rien. Osons rêver que le peuple peut renverser la table et faire une constituante. Nous c'est l'humain d'abord, plus on résiste plus on est grand. Merci Jean Luc.

  19. Christian B dit :

    Bravo à François Delapierre.
    Oui, le parti de Gauche choisit le parti du courage et de l'intelligence.
    Il faut décrire les méfaits et ceux qui les commettent, même s'ils s'en offusquent les "pauvres bougres".
    Pourtant leurs actions multiples se passent dans une ambiance ouatée, en toute discrétion et évidence de leurs bonnes actions, une petite signature suffit à déchainer une violence sociale et humaine, autrement plus dévastatrice que de se faire traiter de salopard (en plus justifié), c'est sur que c'est moins confortable pour eux d'agir sous la lumière.
    Quand nous aurons le même discours sur les personnes emprisonnées sous tutelle en dénonçant les collusions entre la justice, affaires sociales, banques (eh oui encore eux) assurances, hôpitaux psys (et autres), notaires, etc., nous aurons franchi un cran extrêmement important vers l’Humain d'abord.
    A Gauche toutes.

  20. charles V dit :

    Bonsoir, je poste pour la premiere fois un commentaire ici. Je dois avouer que vous, Monsieur Mélenchon, m'avait relevé une conscience politique. Il est fort possible que les autres n'autant pas assez bon cela n'a pas manqué ma conscience.
    Je m'exprime ici car suivant vos éclairages, met venu une idée une constatation. L'argent est normalement fait pour rétribuer le travail, une valeur venant d'un travail. Ici dans notre système européen le travail n'est plus indexer par rapport à l'argent. J'en prend pour exemple le travail en Grèce qui n'est plus indexé par rapport à l'euro (les salaires ont été baisé de 20 %) mais à été dés-associé pour réalisé une dévaluation juste du travail et non de la monnaie. On imagine une dévaluation du reste décorrélé de la monnaie. En espérant ne pas être hors sujet.

  21. Caouec dit :

    Dans notre monde a-démocratique, les noms, les identités, les responsabilités se diluent dans l'indifférence, l'anonymat, TINA oblige. Remettre l'humain d'abord c'est remettre des visages, des noms, des actes et des responsabilités sur ceux qui, qu'on le veuille ou non, ont été majoritairement légitimés dans leurs fonctions par le suffrage populaire. Moscovici, parce qu'il a choisi d'être là, a des comptes à rendre sur ce qu'il fait, dit ou pas au nom de la France. Sa réaction et celle des représentants du PS aux propos de Jean-Luc Mélenchon et FD sont minables. Pourquoi ne pas exiger un droit de réponse auprès des chaînes qui ont présenté l'information biaisée?

  22. ermler dit :

    @ rosa 19h56
    Quant à la finance internationale, je l'avais bien compris ainsi, Elmer, mais j'aurai préféré un autre qualificatif comme mondiale...J

    Si vous l'aviez compris comme ça, pourquoi faire semblant d'avoir compris l'inverse ? Je respecte votre droit à la critique, mais jouer sur les mots pour dénaturer le sens, ce n'est pas très constuctif.

    @ lemetayerv - 20h18
    Je ne suis pas d'accord lorsque tu dis que Mr Moscovici n'est qu'un exécutant. Cela voudrait dire qu'il n'a aucune conscience et n'obéit que par instinct face aux dominants.

    Non, ça ne veut pas dire ça du tout. Je dis simplement que Moscovici est l'exécutant docile (j'aurais pu dire le "larbin") d'une politique qui va au delà de sa (petite) personne. Ce qui n'enlève rien au fait qu'il soit, en effet, un complice conscient de cette politique.

  23. Laurbiff dit :

    Sur la crise bancaire chypriote.
    J'ai regardé la TV, je n'est rien compris ? Des russes pleins de sous, des banques privées qui engrangent ces sous, un Etat chypriote qui demande de l'aide à l'UE ? Pourquoi ? Et le blog de Jean Luc qui enfin me donne une info, à priori la bonne !
    Je suis chypriote ou francais, je dépose mes sous, fruits de mon travail dans une banque, jusque là tout va bien.
    Je souhaite utilisé mes sous, je ne vais donc plus les rechercher sous mon matelas car je les avais confiés à ma banque pour plus de sécurité, mais, surprise, ma banque à joué au casino derrière mon dos, et mes sous, elle les a perdus, mais l'UE dit qu'elle m'en doit au moins pour 100.000€, le reste je m'assoie dessus !
    Je réclame donc mes xxxx,0€, mais même cette petite somme, ma banque ne peut ou ne veut me les rendre, alors la banque centrale de l'UE vient à mon secours et me dit, si tu me donne xx%, peut être tu les reverras tes sous, sinon, va pleurer ailleurs. De toutes façons, tu vivait au dessus de tes moyens, et tu ne payais pas assez d'impôts. Mais j'ai toujours payé les impôts qu'on me réclamait, mon argent, je ne l'ai pas volé, j'ai travaillé dur pour en mettre à la banque, et il est quasiment inerdit de garder de l'argent liquide sous son matelas, on pourrait m'accuser que ce soit de l'argent sale, tout est payer en CB, chèques ou virements.
    Et c'est là que l'argument fatal de l'UE arriva : Rien ne distingue dans notre système de libre circulation des capitaux voulu par toi, tu as signé pour Mastrich et les x traités, l'euro, etc. ta petite épargne et celle des autres petits ou grands épargnants du monde libre mondialisé, tu es donc aussi coupable qu'eux dans la volonté spéculative mondialisée, tu en assumeras donc les conséquences ! La socialisation des pertes, car tu n'as pa été capable d'en prisatiser à tes fins les profits au bon moment.
    Merci beaucoup, Mrs de l'UE et de la banque centrale, mais je vie comment maintenant ?
    Dém****s toi, réponds l'UE et la BCE, on ne s'est pas auto-désignés sans contrôle suite à tes votes pour se démettrent volontairement comme ça, on a encore beaucoup de plus gros spéculateurs à défendre que toi, nous luttons toujours pour que les GOLDMAN s'en mettent plein le Sachs !
    En conclusion, toujours retirer son pécule du coffre de son banquier et le mettre sous son matelas, avant de le couvrir de goudron et de...

  24. Victor D dit :

    Pourquoi tout le monde attaque notre Jean-Luc ? Parce qu'il est very dangerous lui ! Les autres sont des moutons !

  25. Alain Doumenjoua dit :

    Lorsque ces Messieurs Dames de la rue Solférino et de Matignon, ainsi que leurs aboyeurs caniches médiatiques, ont sont réduits à ce genre de tintamarre, après n'avoir cessé depuis des mois de faire pleuvoir sur Jean-Luc un déluge d'invectives, sans jamais l'ombre du moindre petit bout de la queue d'un début d'argument sur le fond,c'est qu'ils sont excédés parce qu'ils commencent a avoir la trouille. Certains d'entre eux l'avaient déjà taxés de xénophobie en l'accusant de stigmatiser l'Allemagne, alors qu'ils savent parfaitement que les attaques de Jean-Luc ne s'adressent ni à l'Allemagne ni encore moins au peuple allemand, mais au parti conservateur au pouvoir en Allemagne incarné par Angela Merkel qui dicte sa loi à l'Europe. Je renvoie chacun à ce sujet à l'excellent article publié dans le monde Diplo par Frédéric Lordon voici environ trois ans (si ma mémoire est bonne) intitulé "Le problème de l'Europe ce n'est pas la Grèce, c'est l'Allemagne".
    Je ne résiste pas au plaisir de vous citer les propos publiés ce matin sur un des sites internet du "Monde", tenus par un extrémiste bolchevique notoire, Georges Ugeux, PDG de Galileo Global Advisers (banque d'affaires internationale sise à New-York) ancien Vice président du New-York Stock Exchange "C'est l'Allemagne qui force la BCE à agir en dépit de toute décence. Où est la voix de la France, seul pays de taille à s'opposer à la dictature allemande de l'Europe?"
    Au fait c'est qui en ce moment la "voix de la France" au sein de l'Eurogroupe ? Ce ne serait pas par hasard un certain Moscovici ?

  26. rosa dit :

    Elmer
    Il ne s'agit que de cela depuis le début, des mots, ils ont toujours un sens propre et un sens caché, l'interprétation : je n'ai rien fait croire, j'ai juste souligné : international fait partie de mon patrimoine politique, c'est tout.
    Après, je trouve fort d'accuser Jean-Luc Mélenchon d'antisémitisme sur cette seule formule de "finance internationale" (et Magda, je n'ai jamais fait cette association contre nature !) comme si, et c'est là toute la perversité de l'accusation des petites têtes mal faites qui feraient mieux de réfléchir 7 fois dans leur crâne vide avant d'ouvrir leur bouche, comme si donc, c'était une évidence que la finance mondiale (j'y tiens) n'était l'apanage que de familles juives et comme si de surcroit, en attaquant la finance mondiale, on attaquait une religion et non pas, surtout et simplement un système qui détruit les peuples ! Quelque part, il faut être antisémite, et avoir dans la tête pleins de clichés véhiculés par l'extrême-droite, le national-socialisme pour associer finance mondiale et juif !
    Faut-il être à ce point aux abois pour se révéler aussi perfide ! aussi stupide !

  27. citoyenne21 dit :

    Bravo pour ces mots drus et crus de notre porte parole et des autres (mais je n'ai pu voir à la télé que le meeting de clôture). J'ai beaucoup apprécié aussi, ce qui a été dit en direction de Harlem Désir. Ça va charger un max dans les jours qui vont suivre et ça a déjà royalement commencé et Copé, hier face à Elkabach sur Europe 1, en a même profité pour nous cataloguer, comme à son habitude, d'extrême gauchistes (les termes sont on ne peut plus gratinés) ! J'ai la banane pour la semaine (au moins au niveau fruit, j'aurai ma dose).

  28. ducono69 dit :

    J'ai écouté ce matin Eva Joly sur Canal+. A la question sur les "salopards" de Jean-Luc Mélenchon, elle répond que Jean-Luc Mélenchon est victime d un abus de langage mais par contre lui donne raison sur le fond !
    Dany le rose va en tomber malade !

  29. marj dit :

    Bon je vois que France Inter fait le service minimum en invitant JL Mélenchon demain. Il faut savoir que depuis novembre que je fais les comptes, ce sera le second invité politique du 7/9 de France Inter après Pierre Laurent lors du congrès du PCF. En attendant, depuis des mois, ça alterne entre PS et UMP et on appelle cela le pluralisme et la démocratie.
    Passons, en attendant, les amis de Sarkozy aidés par les médias et des armadas d'avocats grassement payés, essaient d'impressionner le juge Gentil, courage à lui. Quand on pense à tous les pauvres épinglés par la justice chaque jour pour le vol de trois pommes. Le gouvernement soutient la justice du bout des lèvres vu qu'ils ont eux aussi quelques cadavres sous le tapis. ça me rappelle un peu l'Italie avec Berlusconi qui a joué le peuple contre les juges malgré toutes ses casseroles et a su prospérer sur le vide laissé à gauche.
    Chez nous, Hollande s'est lamentablement coulé dans le statut intouchable de président de la république comme d'ailleurs Mitterrand en son temps, la réforme des institutions attendra les calendes Grecques.
    Les chypriotes ont eu ce qu'ils méritaient, comme les Grecs, ces feignasses avec leurs comptes en banque bien fournis, voilà ce qu'on entend.
    A part ça, encore un coup de pub pour le FN avec l'élection dans l'Oise qui passe en boucle et les anti mariages qui continuent leur cirque en voulant fédérer tout et n'importe quoi. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

  30. carlo dit :

    A noter que M. Szafran défend Jean-Luc Mélenchon contre l’infâme procès en antisémitisme que lui font « ses alliés » socialistes en précisant (je cite) qu’ « un certain nombre d’intellectuels … considèrent que toute attaque contre le capitalisme et contre l’argent relève, qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou pas, de l’antisémitisme. » MS qualifie à juste titre de « folle » une telle pensée, « une pensée qui interdit toute remise en cause, une pensée-prison, mais une pensée qui existe, qui ne manque pas de relais et donc de puissance, notamment d’intimidation». Aux yeux des intellectuels visés par MS, toute critique du capitalisme est par essence de nature antisémite, ce qui en en dit long à la fois sur l’attachement de ces « intellectuels » au système capitaliste et sur leurs craintes de voir ce système s’effondrer.
    S’agissant de PM, il semble assez naturel de concentrer les attaques sur lui, sachant qu’il a été l’un des principaux acteurs de la campagne référendaire socialiste de 2005 pour le oui, qu’il a été le soutien de DSK et qu’il est aujourd’hui chargé d’appliquer en France la politique économique décidée par Bruxelles.

  31. lemetayerv dit :

    @Ermler (277)
    Je répondais plutôt à la phrase : Le mettre en cause personnellement (donc le nommer) en des termes aussi durs crée une diversion qui risque d'égarer le vrai débat. C'est de ce chat là dont je parlais.

  32. gerlub dit :

    Le vent tournerait-il, un petit peu, à France inter ? Ce matin Patrick Cohen a même pris la défense de Jean-Luc Mélenchon sur la polémique Moscovici. Il est allé jusqu'à citer la phrase exacte de Jean-Luc Mélenchon démontrant par là même le faux procès en antisémitisme qui lui est fait !

  33. bernard hugo dit :

    Oui Carlo, très bien vus les propos de M; Szafran (mais qui est-ce ?) Toute critique du capitalisme devient antisémite. Osez seulement prononcer "finance internationale" et vous êtes immédiatement taxés d'antisémitisme. Intimidation évidemment reprise partout dans les médias, mais ce matin Jean-Luc n'est invité nulle part, tiens ? tiens ? Because Mélenchon et le Front de gauche are very dangerous, n'est-ce pas Mr Copé ?

  34. Daniel dit :

    Tout mon soutien à JL Mélenchon, à F Delapierre, aux militants du Front de Gauche. Quelles que soit les élections et les adversaires politiques, ce sera un bulletin FdG au premier et au second tour. Plus jamais je ne mettrai un bulletin du PS.
    Vive Robespierre, vive Saint-Just.

  35. marj dit :

    Il est gonflé le Malek Boutih de balayer les propositions du Front de Gauche en sous entendant qu'elles seraient minoritaires mais il a juste oublié que F Hollande a bien été élu par une majorité de Français mais qu'il a renié une bonne partie de ses engagements de campagne, engagements déjà trés légers: en vrac, la loi contre les licenciements boursiers, la renégociation du traité européen, la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaire, la réforme constitutionnelle avec, entre autre, la loi sur le vote des étrangers...etc Par contre, il nous a sorti l'ANI, les 20 millards de crédit impôt pour les entreprises !D'autre part, on sait bien que si les temps de parole avaient été réellement équitables et si le système médiatique n'avait pas porté Hollande, celui ci n'aurait certainement jamais été élu ! j'espère que JL Mélenchon lui répondra demain..

  36. vm dit :

    Voir et écouter dans Politis (section gratuite), les propos exacts de JL Mélenchon.
    A partir de là, on peut répondre aux propos-scorpion de tant de médiacrates incompétents et malhonnêtes.

    Quant à Moscovici lui-même, cela fait un solférinien de plus qui s'est déshonoré.

  37. carlo dit :

    @bernard hugo
    Maurice Szafran est journaliste. Il est actuellement le directeur de Marianne. L'argument de M. Szafran suggère subtilement que l'antisémitime n'est pas du côté de ceux qui critiquent le capitalisme mais du côté de ceux qui considèrent que " toute attaque contre le capitalisme et contre l’argent relève, qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou pas, de l’antisémitisme".

  38. Antigone 34 dit :

    Accusations d'Antisémitisme! C'est l'accusation finale pour ostraciser quelqu'un sur la scène politique. Ils ont fait le même coup à Hugo Chávez. Faut-ils qu'ils soient cyniques alors qu'ils permettent que l'on fasse les poches des gens pour socialiser les pertes bancaires, alors qu'ils osent le corralito à la mode Argentine en Europe, alors qu'ils ont le toupet d'essayer ce coup, pour après le reproduire dans nos pays. Mais dites, les solfériniens, vous ne vous sentez pas en plus, un peu collabos par moments? Alors qu'une voix forte s'élève et vous l'accusez? Lui? le seul rempart qui nous reste face à vos mensonges? Votre ficelle est trop voyante. Parce que si sur les 17 qui nous livrent à la finance, 16 sont catholiques cela ne vous viendra pas à l'idée de dire que JL Mélenchon est anti-catholique? Ou oui?
    Décidemment, il y a beaucoup de points communs entre la résistance au Venezuela incarnée dans la révolution bolivarienne et notre mouvement de résistance à la finance internationale ou néolibéralisme. "Los perros ladran Sancho, señal que cabalgamos" ("Les chiens aboient Sancho, c'est le signe que nous chevauchons") El Quijote.

  39. durluche dit :

    De la mauvaise pub, c'est de la pub quand même. La démonstration n'est plus à faire. C'est simple, qu'on parle de nous en bien ou en mal suscite l’intérêt. Qu'ils se déchainent, qu'ils nous offensent, qu'ils disent autant de contre-vérités qu'ils veulent pourvu qu'ils parlent de nous et il deviendra de plus en plus évident à la masse des gens qu'on est pas comme les autres, qu'on appartient pas à leur caste et ceux qui seront amenés à nous porter un intérêt par ce biais pourront constater la réalité de nos propos. La bouillie médiatique ne va pas nous faire quitter le front de gauche, elle ne va que nous apporter de nouveaux adhérents.

  40. ducono69 dit :

    Remercions les fachos du GUD et autres extrémistes de droite qui ont mis le feu à Paris et aux infos ! On ne parle que d'eux ce matin ce qui permet de ne pas s’appesantir sur les salopards de nos camarades. Pour une fois, cela ne me gêne pas qu'on ne reprenne pas nos petites phrases du WE.

  41. Nicks dit :

    Nous y sommes ! Désormais le Ps est comme les autres partis de droite, un adversaire à éliminer électoralement. Je ne pense pas trop m'avancer en disant qu'une bonne majorité de militants du Pc est sur cette ligne également. En tout cas, si cette condition est remplie aux municipales, alors rien ne s'oppose à ce que le FdG devienne la solution de gauche pour les européennes. Il ne faut plus faire de quartier vis à vis du parti solférinien.

  42. Ifig dit :

    Très délicat le post de Laurbiff un peu plus haut, parlant de la finance internationale j'imagine : "...on a encore beaucoup de plus gros spéculateurs à défendre que toi, nous luttons toujours pour que les Goldman s'en mettent plein le Sachs !"

  43. Austin dit :

    Pardon d'intervenir sur ce blog où je ne fais que passer (tous les jours en gardant le silence). Imaginez un seul instant un autre personnage politique utiliser la dialectique de Jean-Luc Mélenchon et de ses compagnons. Que diriez-vous ?
    Jean-Luc Mélenchon avait un certain capital sympathie à mes yeux et ceux de mon entourage (enseignement et social). Il est en train de le gâcher. Dommage que cet homme ne puisse pas se rendre compte de ses débordements (Mais évidemment qu'il se rend compte, mais il joue le tout pour le tout). Dès qu'on ne parle plus de lui, il trouve matière à polémique et il sait utiliser les mots qui tuent. Parler de la tête qu'aurait Hollande dans son cercueil (suite à la mort de Chavez) est particulièrement choquant et indigne de lui. Son petit fan club ne lui rend pas service et le PC, à mon avis, va devoir tirer les leçons des outrances de Jean-Luc Mélenchon. Car à lui tout seul, combien de divisions ? Peut-il exister sans le PC ? Non.
    Et maintenant j'attends les tirs groupés de sa cour aux aguets et ça va pleuvoir comme à Gravelotte.

  44. Courrierlecteur dit :

    Congrès du FdG.
    Grand bravo à tous, à notre porte parole, bien sûr, toujours aussi éloquent, à tous les autres intervenants, et à tous ceux aussi, qui ont contribué à la réussite de ce congrès.
    A en juger par toutes les réactions, les vociférations calomnieuses du PS (antisémitisme) et le démenti formel, sans équivoque, de Jean-Luc, relayé par tous les médias, cette abominable calomnie se retourne contre leurs auteurs.
    Même relayé par les chiens de garde, le message est clair, l'inflexion est bel et bien marquée. Fini l'étape nécessaire, le temps d'une espérance (sans trop y croire) de la possibilité d'exercer une inflexion à gauche, sur ce gouvernement élu par la gauche. Les choses sont claires, le PG s'oppose, avec vigueur, contre la "finance internationale". Elle porte un nom, ce n'est pas abstrait, elle est clairement identifiée dans les arcanes du pouvoir actuel, elle impulse ce gouvernement prétendu de "gauche". "On lâche rien!"

    "Finance internationale!" "Ne pense pas français", les formules semblent bonne pour frapper l'esprit du plus grand nombre. Non seulement le PS s'en offusque (donc les médias en parlent) mais aussi la droite:
    "Une consternation partagée par les représentants de la droite. Pour la député-maire de l'Essone Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'exprimait sur Radio J ce dimanche matin, «les termes "finance internationale", l'idée qu'on puisse être plus lié à la finance internationale qu'à son propre pays sont des termes utilisés à d'autres époques et par d'autres personnes». «La radicalisation progressive, permanente de Jean-Luc Mélenchon ne doit pas conduire à tous les dérapages. Il y a un nouveau dérapage, ce n'est pas le premier, probablement pas le dernier», a-t-elle rajouté." (source Le Parisien)
    Encore bravo à tous.

  45. lemetayerv dit :

    A Austin (291)
    "Et maintenant j'attends les tirs groupés de sa cour aux aguets et ça va pleuvoir comme à Gravelotte."

    Non, pour la bonne raison qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Tu pense ce que tu veux et nous on pense ce qu'on veut. Ainsi va la vie.

  46. jean ai marre dit :

    Quatremer s'est excusé, il faut le signaler. Reste Jean-Michel Aphatie, que va t il faire ? Assurément la semaine dernière a été rude pour lui.

  47. MOULY28 dit :

    Oui Jean-Luc Mélenchon a raison dans ses termes (qui ne fait que dire ce que je pense) nous ne sommes plus dans le langage des "belles gens parfumées", leur langage "chatié" (quoique) est bien plus insultant pour nous car il est arrogant et condescendant - et le Français est fraternel et solidaire - je ne trouve rien de tout cela dans leurs décisions dictatoriales.

  48. lemetayerv dit :

    A Austin (291)
    J'ai été un peu brève, il ne s'agit pas de la personne autrement dit (qu'on apprécie ou pas), c'est le fond qui est important, les idées défendues, les buts que nous avons à atteindre si on s'arrête à la personnalité d'un porte parole plutôt qu'à la politique qu'il défend cela n'a aucun intérêt. Je suis pour la révolution citoyenne, je suis pour une nouvelle constituante, je suis pour la VIème république, je suis pour l'écologie planifiée mais pas en spectatrice, en m'investissant. Le reste n'est que l'habillage. Rien ne me fera dévier de ces objectifs même si notre porte parole se déguisait en belle personne.

  49. Nicks dit :

    @Austin
    Content de voir que nous avons des lecteurs du Ps journaliers :) (on vous a reconnu)

  50. Lilly54 dit :

    Bonjour Amis, J'ai suivi le congrès du PG sur internet. Ce fut un magnifique congrès, jeune, dynamique, émouvant et radical. Surtout ne lâchez rien ! Les polémiques étaient destinées à jeter un voile sur cet instant politique majeur et sur le discours de Jean-Luc Mélenchon diffusé sur LCP. Ne lâchez rien ! Restez vous-mêmes, résistez et répondez à chaque coup comme vous le faites. Ils ont peur. L'heure n'est plus aux atermoiements car elle est grave. Résistons et Osons ! Bravo à ce jeune parti si flamboyant et si efficace. Je ne résiste pas à l'envie d'écrire que les propos d'Harlem Desir à l'encontre de Jean-Luc sont une pure "saloperie". Courage !


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