20mar 13

En bloc et en détail

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La crise à Chypre

Communiqué de Jean-luc Mélenchon

Déclaration d'Alexis Tsipras, Président du groupe parlementaire Syriza-USF

alexis06

Nous étions en réunion, en train d’analyser la situation de Chypre, quand tomba la nouvelle de la démission de Jérôme Cahuzac. L’ambiance délétère que Chypre déverse sur la légitimité de dirigeants européens assez stupides pour provoquer un risque de crise systémique bancaire s’aggrave en France d’une effarante ambiance de sortie de route du système gouvernemental. La direction du petit Parti de Gauche, à la veille de son troisième congrès, rencontre les événements qu’elle a prévus, annoncés et sur lesquels elle a construit son programme et sa stratégie. J’étais alors de retour du congrès de la CGT. La clameur qui avait accueilli l’annonce de ma présence aux bancs des invités m’emplissait encore le cœur d’émotion, de reconnaissance et de sens politique. Voilà qui fit mieux que compenser la tristesse de l’attaque gratuite et embolique de Daniel Cohn-Bendit contre moi face à Martine Billard. L’idiot utile du système en sera pour ses frais car il a donné des verges pour se faire battre. Le temps où on pouvait affirmer sans être contrôlé est bel et bien fini ! La blogosphère s’en est mêlée et Dany le jaune en sort davantage rabougri.

Lisbonne Le congrès de la CGT fait souffler un tout autre air. En France s’assemblent les éléments d’une capacité de riposte de la société dont le syndicalisme nourrit la force. Cette force se perçoit aujourd’hui elle-même non seulement comme une résistance mais aussi comme un projet concret pour le futur. Les pages du document d’orientation concernant le modèle du développement durable, et la multiplication des projets de coopératives en attestent. Comme c’était bon pour moi, le soir même à Toulouse de parler devant une salle comble, rassemblée en quelques jours, pour ma conférence sur l’éco-socialisme. Bon, allez zou ! Je vais faire ma valise pour le congrès de Bordeaux du PG. Avant cela j’aurai été à PSA, à l’invitation des salariés de l’usine en lutte. Quelle semaine exaltante que celle qui commence par le congrès du premier syndicat du pays et se conclut par celui de l’ardent Parti de Gauche.   

Le théâtre d'ombre

Que vit la démocratie parlementaire pendant ce temps ? Une comédie de plus : la motion de censure du gouvernement déposée par la droite. A cette occasion, Copé annonce qu'on va voir ce qu'on va voir… En fait on va voir une gesticulation sans objet. En démocratie, une telle motion confronte deux visions alternatives. C’est du sérieux. C’est un acte grave qui doit appeler la conscience civique. Bien sûr, l’exercice est assez formel dans la cinquième République, mais son sérieux devrait au moins sauver les apparences. Ce n’est pas le cas.

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Lisbonne

Car que défend Copé de si alternatif que cela justifie une telle dramatisation ? Qu’a-t-il vraiment à reprocher au gouvernement ? Voyons. M. Guéant a dit tout le bien qu'il pensait de la politique de Manuel Valls, dure envers les faibles et les populations discriminées comme les Roms. L'adoption du traité Merkozy sur ordre de François Hollande après qu’il a abandonné sa promesse de renégocier le traité a fonctionné comme « reniement utile » selon Borloo. Il a surtout signifié une approbation de la politique européenne de Sarkozy et l’engagement de la poursuivre. En ce qui concerne les budgets d'austérité, la droite n'aurait pas fait mieux. En réalité elle a fait moins. Dès son premier plan d’austérité budgétaire Jean-Marc Ayrault a fait des coupes budgétaires du double de celle opérées par Fillon en deux plans de rigueur. Et puis, les parlementaires UMP voteront bien sûr, comme un seul homme, le projet de loi "Made in Medef" qui reprend quasiment l'accord compétitivité-emploi de Nicolas Sarkozy et qu’acclame le Medef. Ce n’est pas tout. Coïncidence fâcheuse, l’épisode chypriote éclaire crûment la connivence de la droite et du PS sur la loi bancaire inconsistante du gouvernement Ayrault. Cette loi est en débat au Sénat cette semaine. Elle ne touchera les grandes banques que d'une façon anecdotique. Elle n'interdit ou n'encadre les activités spéculatives que de façon marginale. Et elle n'oblige absolument pas les banques à séparer leurs activités de dépôts de leurs activités d'investissement. Encore une promesse de Hollande dont il s’avère, une fois de plus, qu’elle n’a été mise en scène que pour contrer notre influence électorale. Bref, cette loi bancaire est tellement favorable aux grandes banques que l'UMP monte en ligne aux côtés du PS pour la voter au Sénat. En effet les sénateurs Front de Gauche ne la voteront pas. Une fois encore, l'UMP et le PS voteront main dans la main pour contourner l'obstacle. C'est ce qui s'est passé en commission. Et Philippe Marini, président UMP de la commission des Finances du Sénat l'a dit clairement. Il a vanté assez cruellement « un débat consensuel, très loin de "la finance est mon ennemi" ». En fait, sur les sujets essentiels, la droite et le PS votent ensemble. Peut-on rêver mieux comme opposition de droite ? Il s'agit donc d'une motion de censure de pacotille pour une adhésion à une même politique : celle de l'austérité et de la « baisse du coût du travail ». En fait entre l’UMP et le PS, la connivence est permanente.

Dans l’affaire chypriote, cette complicité s’est affichée comme une évidence. Elle est d’autant plus écœurante que les solfériniens ne cessent de se donner des grands airs pour fustiger notre refus de nous soumettre à ses diktats sous prétexte que cela ferait le jeu de la droite. Fin février, Moscovici et le ministre allemand de droite Wolfgang Schäuble s'étaient félicités dans un communiqué commun de la victoire du candidat de droite à la présidentielle à Chypre. Selon eux, cette élection devait "permettre la formation d'un gouvernement qui pourra rapidement continuer les négociations sur le programme d'assistance financière à Chypre. Nous sommes confiants que le prochain gouvernement accélérera significativement le rythme des réformes en faveur d'une croissance soutenable et de la stabilité budgétaire et financière". Le précédent président de Chypre, un communiste, s'opposaient aux conditions de la troïka pour le "plan de sauvetage". On comprend pourquoi les libéraux des deux rives étaient contents de s'en débarrasser. Sur place les socialistes du cru avaient évidemment voté pour le candidat de droite. Comme en Grèce où François Hollande était venu nous tirer dans le dos et où il a encore refusé de recevoir nos amis de Syriza lors de sa dernière tournée.

Chypre, le début de l'avalanche

Au moment où j’écris, mardi soir, le Parlement chypriote a donc rejeté le plan "d'aide" européen. C'est une bonne nouvelle pour le peuple chypriote. Mais c’est aussi le début d’un enchaînement de circonstances désastreuses pour tout le système dont on va voir très vite l’insondable ampleur. C’est peut-être le commencement de notre heure en Europe. Les grands capitalistes ont des raisons d’être très mécontents de leurs domestiques politiques. Leur sottise et leur aveuglement idéologique vient de déclencher une crise majeure qui peut expédier tout le système à terre.

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Dans cet épisode, les ministres européens des Finances montrent l'étendue de leur incompétence. Leur remède aggrave le mal. A peine avaient-ils annoncé leur "plan" que la panique s'est répandue partout à Chypre provoquant l’imminence d’un collapse bancaire. Le système bancaire chypriote est à présent, au vu et aux su de tout le monde, en perdition. Dans ce domaine la mauvaise réputation est fatale. Les banques ont dû être fermées jusqu'à jeudi pour éviter un écroulement généralisé du système. Elles ne peuvent plus assurer les dépôts des épargnants. Elles menacent de faire faillite. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient gangrénées par la spéculation. Et parce qu’elles n’ont pas su masquer ni amortir les effets du petit processus d’annulation partielle de la dette grecque décidée ces derniers mois. J’en dis un mot d’explication.

Madrid

Depuis le début de l'attaque spéculative contre la dette grecque, nous répétons qu'il faut que la Banque centrale européenne prête directement à l'Etat grec à des taux très bas. C'est la seule solution qui permet de briser la spéculation. Au lieu de cela, les libéraux dogmatiques qui gouvernent ont imposé des cures d'austérité toujours plus drastiques. L'austérité a aggravé la crise économique. L'économie grecque s'est contractée de près de 20% en deux ans ! Il y a donc eu moins d'impôts et de taxes perçues. Et la dette grecque s'est creusée au lieu de se réduire. C'est le cercle vicieux que j'ai déjà présenté des dizaines de fois. Face à leur échec, les libéraux et les sociaux-libéraux européens auraient pu se ranger à l'idée de mobiliser la Banque centrale européenne. Non, ils ont préféré rester dans le cadre, ne rien changer à la règle du jeu en mettant au point une restructuration de la dette grecque. Cet exercice comprenait une annulation partielle de la valeur des titres de la dette grecque. Au royaume des menteurs qu’est le monde la finance et de la spéculation, personne n’a abattu ses cartes. Les grosses protestations des banques européennes n’ont ému personne, à juste titre. D’autant que la Banque centrale européenne achetait le papier pourri de titre de dette sur le « second marché ». Mais personne n’avait l’air de savoir que les banques chypriotes étaient déjà totalement enfoncées. En l'occurrence, les deux grandes banques de Chypre détenaient beaucoup de dette grecque. 4,5 milliards d'euros. Donc, en croyant atténuer le problème en Grèce, les dirigeants européens l'ont étendu à Chypre. Belle réussite !

Evidemment le système bancaire de Chypre était déjà extravagant. Ceci explique cela. Les banques de Chypre étaient déjà malades de la dérégulation totale de la finance. On apprend à présent que les oligarques, les banques et les grands groupes russes possèdent entre 20 et 30 milliards d'euros dans les banques chypriotes. Chypre est une sorte de paradis fiscal dans la zone euro. La finance chypriote a attiré ces fonds en profitant pleinement de la liberté totale de circulation des capitaux dans l'Union européenne, et entre l'Union européenne et le reste du monde. Ce modèle fou conduit à des situations incongrues. Ainsi, le président russe Vladimir Poutine se sent obligé d'intervenir dans le règlement d'une crise interne à la zone euro alors que son pays n'est pas membre de cette zone, ni même de l'Union européenne.

On apprend aussi que les banques chypriotes possèdent des actifs correspondant à huit fois la richesse produite par le pays. Dans ces conditions, le défaut d'une des deux grandes banques ferait exploser l'économie du pays et les finances de l'Etat ne suffiraient pas à garantir les dépôts des épargnants. Bien sûr, tout le monde crie au scandale. Mais personne ne se demande comment une telle chose a pu arriver. Ni comment il se fait que les importants moyens de la presse euro-bêlante ne lui ai jamais permis de voir la situation. Dès lors, le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a beau jeu de donner des leçons. N’était-il pas membre de la réunion où ces décisions stupides ont été prises ? Il ferait mieux de lutter contre la reproduction de cette situation en France : les actifs des banques représentent quatre fois la richesse du pays. Et à elle seule, la BNP possède des actifs supérieurs à la richesse produite par la France en une année !

La BCE, la Commission européenne et le FMI veulent faire payer le peuple pour la folie des banques. Ce fut le cas en Irlande, en Espagne et ainsi de suite. Comme aucun gouvernement n’a regimbé, lorsque le tour de Chypre est arrivé, la méthode était déjà prête. Compte tenu de la faiblesse de l’île, le plan pouvait même être plus féroce. C'est ainsi qu'ils ont imaginé leur "plan de sauvetage". Pour faire face à la situation de ses banques, Chypre aurait besoin de 17 milliards d'euros : dix venant des Etats de l'Union européenne, un milliard venant du FMI. Les 6 milliards manquant alors devaient être pris dans la poche des Chypriotes eux-mêmes. En fait, c’était un test. Ce plan est en effet le premier qui contient cette idée. Car la mesure est d’une violence sans précédent. Une telle idée n'a été appliquée en Europe que deux fois dans tous le vingtième-siècle selon le journal Le Monde. Et encore, que ce soit en Italie en 1992 ou en Norvège en 1936, la mesure était bien plus limitée que ce qu'ont proposé les dirigeants européens !

Ces six milliards de rançon, la troïka voulait les prélever grâce à une taxe sur les dépôts des particuliers et des entreprises dans les banques du pays. Avec sa brutalité habituelle, la troïka proposait que tous les épargnants soient taxés ! Ceux disposant de plus de 100 000 euros devait être taxés à 9,9% de leurs économies. Mais les petites gens qui ne disposaient que de quelques centaines ou milliers d'euros d'économies devaient aussi être taxées ! Que vous ayez un euro ou 100 000 euros, l'Union européenne proposait de vous taxer à 6,75% sur vos dépôts. Même si vous ne les retiriez pas et les laissiez à la banque. C'est cette invention stupide qui a provoqué la ruée sur les guichets, chacun essayant de sortir son argent avant d'être spolié. C'était une sorte de hold-up en silence, pour éviter aux actionnaires des banques de perdre leur mise. La légitimité d’une telle mesure est déjà on ne peut plus discutable du point de vue de la cohérence des eurocrates eux-mêmes. En effet, la directive européenne du 2 juillet 2010 prévoit que les Etats doivent garantir les dépôts des épargnants jusqu'à 100 000 euros en cas de défaillance des banques. Taxer ces dépôts est donc une violation de cette garantie. Bravo "L'Europe qui protège" !

Pour mémoire, notez que le système inventé n'était pas du tout progressif. D’abord parce qu’il contenait seulement deux tranches. A première vue c’était une belle combine à effet d’annonce comme les aime Hollande. Les plus riches paient davantage ! Couine ! Couine ! En fait ceux qui ont plus de 100 000 euros d'épargne ne seraient que peu touchés. Evidemment ! Quand on a plus de 100 000 euros  « d'économies », on ne les laisse pas sur un compte en banque. Ces sommes sont généralement placées en titres et produits financiers. Et ne sont donc pas touchées par la taxe. Enfin, notez bien la chose : les actionnaires des banques ne sont pas mis à contribution.

Sous la pression populaire et face à la panique créée, même la droite chypriote a refusé de voter un plan d'une telle violence. La crise s’étend donc. Au point que la troïka a dû modifier un peu son plan. Les personnes ayant moins de 20 000 euros d'épargne ne devraient finalement rien payer. Trop tard. Les protestataires ont pris le goût du sang. Ils ne seront pas faciles à faire rentrer dans leur boîte. En Argentine la crise a commencé exactement de cette façon. « Allons, allons, monsieur Mélenchon ! L’Amérique latine n’est pas l’Europe ! ». C’est bien vrai ma bonne dame, mon beau monsieur le journaliste ! Non, en effet, les « merkelistes » en Europe sont nettement plus balourds que leurs homologues d’outre-atlantique.

Pendant que les dirigeants européens s'accordaient, la panique a gagné les marchés. Je ne sais pas ni si elle s’arrêtera ni quand, ni à quel prix. Mais je note : pour la seule journée de mardi 19 mars, l'action de la BNP a chuté de 4,2% à la bourse de Paris, celle de la Société générale de 3,9%. Pour ces deux banques, le total correspond à une chute de la "capitalisation boursière" de trois milliards d'euros en quelques heures. Or ces deux banques françaises font partie des établissements systémiques c’est-à-dire capable de mettre en danger le système global en cas de difficultés. Voilà le magnifique résultat de l'indigence dogmatique aveuglée de la prétendue élite européenne ! En tous cas tout le monde apprend quelque chose dans cet épisode. C’est que les failles mortelles du système ne sont pas seulement dans ses lieux centraux. Justement : le talon d’Achille est… au talon.

Ce qui se joue à Chypre est un révélateur à plusieurs titres. Cet épisode illustre parfaitement la fragilité du système bancaire, sa folie et son caractère incontrôlable. Le jour où un domino tombera, il emportera peut-être tout avec lui. Ensuite, le plan imposé par la troïka est un exemple du caractère anti-social des plans "d'aide" de l'Union européenne. Celui-ci propose de faire payer les épargnants pour les folies des banques. Enfin, c'est un symbole du caractère anti-démocratique. Dans les précédents norvégien et italien, l'instauration d'une taxe sur les déposants avait été décidée souverainement par le parlement de ces pays. Là, elle sera imposée par l'Union européenne et le FMI. Comme le dit l'économiste Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, interrogé dans Le Monde : « Ce plan de "sauvetage" s'inscrit dans une ligne de décisions anti-démocratiques ». Petit à petit la thèse d’abord isolée que nous avons soutenue, sur le lien entre le déclin de la démocratie et la montée du système de l’Union européenne libérale est davantage partagée. Et le scénario de la rupture de la chaîne en un point méditerranéen et fortuit se confirme.

Un coup d'oeil sur le congrès CGT

Thierry Lepaon, le nouveau secrétaire général de la CGT prend ses fonctions cette semaine. A peine désigné comme successeur de Bernard Thibault, la présidente du Medef espérait déjà que cet ancien salarié du privé, qui siégeait au Conseil Economique, Social et Environnemental serait plus timoré que son prédécesseur. Laurence Parisot voulait croire qu’il « aiderait la CGT à accepter les compromis »… On sait ce que veulent dire ces sortes de conseil. Mais ici, de nouveau, peine perdue.

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D’abord cet homme, ancien leader des Moulinex, originellement formé à la chaudronnerie, n’est pas le messager du consensuel CESE où il siège. Il prend la tête de la CGT après une carrière jalonnée des épreuves qui sont le lot des salariés d’aujourd’hui. Il a vécu trois licenciements et dix-sept plans de restructuration. Malheureusement pour madame Parisot, Thierry Lepaon n’est pas un homme du sérail où se recrutent les gentils garçons qui mangent dans sa main.

Madrid,

Ensuite, il faut se souvenir que la personnalisation ne permet pas de comprendre les enjeux de l’évolution de la CGT. Quelle que soit la personnalité de son leader, on ne saurait faire de la CGT autre chose que ce qu’elle est depuis toujours : un organe collectif de luttes et de propositions qui résiste aux attaques du patronat et des différents gouvernements libéraux. La CGT est non seulement le premier syndicat du pays avec près de 700 000 adhérents, mais elle est aussi et surtout une boîte à idées anti-crise dans tous les secteurs d’activité qu’elle représente. La centrale a enregistré 41 000 nouveaux adhérents en 2012, dont une majorité de salariés du privé, quarante-cinq pour cent de femmes et un tiers de jeunes de moins de 36 ans. Elle est donc jeune et de plus en plus paritaire. J’ai plaisir à faire ce bilan car je ne sais que trop quel était le pronostic et les espérances il y a quelques années lorsque d’aucun rêvait que la centrale ne résiste pas à la chute du mur de Berlin. La vision grossière d’après laquelle le syndicalisme que représente la CGT dans notre histoire nationale serait un produit d’importation a fait long feu. Je sais aussi que le rêve de Sarkozy était d’obtenir un choc frontal avec la CGT, qui serait l’équivalent en France du choc de madame Thatcher avec les mineurs. Le choc eut lieu chez les cheminots puis sur les retraites. La ligne de combat tint bon. Loin de s’effondrer ou de se diviser, le syndicat s’est renforcé.

Thierry Lepaon a donné, depuis sa nomination, des signes de combativité et de volonté de conquête sociale non équivoques. Élu en novembre par le Comité confédéral national, il n’a cessé de dénoncer l’insolence et l’absence de stratégie industrielle du gouvernement pour le pays. Nous nous reconnaissons dans son propos lorsqu’il déclarait, dans une interview à Médiapart en mars, que la politique du gouvernement Ayrault est « dans la lignée de celle de Sarkozy », où quand il disait avoir l’impression que « le gouvernement est plus attentif aux demandes du Medef qu’à celle émises par les syndicats de salariés ». La convergence est totale quand il ne tolère pas que le travail soit présenté comme un coût ! Enfin nous sommes en phase complète avec sa dénonciation depuis le début l’accord "Made in Medef" que le gouvernement a prévu de transposer dans la loi. Cette convergence n’est ni feinte ni affectée. Elle part du contenu concret des positions respectives de chacun d’entre nous. Il n’y a là de courroie de transmission ni dans un sens ni dans l’autre. Et ni l’un ni l’autre n’en souhaite puisque cela entraînerait un affaiblissement respectif de nos capacités d’entraînement et d’écoute. Fort heureusement la CGT rassemble des salariés de toutes convictions politiques. Fort heureusement le Parti de Gauche rassemble des salariés membres de tous les syndicats. Une réalité qui fait notre force. Elle interdit la confusion des genres. Et quand elle est solidement comprise, elle permet des convergences décomplexées dans les idées, dans l’action et dans les coudes à coude. 

Lundi à Toulouse, j’ai assisté à son discours d’ouverture du 50ème Congrès de la CGT, le crayon à la main. Dans son « projet syndical de conquête », Lepaon a tenu des propos très fermes à l’égard du Gouvernement. Il a rappelé que la politique de rigueur et d’austérité que mène le gouvernement « constitue la toile de fond de toutes les réformes en cours et annoncées : l’accord sur la sécurisation de l’emploi, le financement de la protection sociale, les retraites ou l’assurance chômage, la décentralisation. » Il a terminé son discours sur un appel rassembleur au changement. Mais pour la CGT, ce changement doit avoir un contenu. Il s’agit, selon les mots de son nouveau secrétaire général, d’élaborer « un nouveau modèle de développement social, économique, humain, écologique. » J’ai eu en main et j’ai lu le document d’orientation paru dans le numéro Spécial du Peuple de décembre 2012. La CGT intègre aujourd’hui dans son discours la nécessité « d’articuler besoins de développement et enjeux environnementaux. » Les thèses sur la planification écologique qu’il contient font écho à celles que nous développons dans le cadre de nos réflexions sur l’éco-socialisme au Parti de Gauche. Je ne fais qu’une citation après avoir hésité sur son choix. « [II.217] L’urgence écologique exige de repenser notre relation à la nature et de refonder notre développement sur des bases économes en ressources et en énergie, respectueuses de l’homme et de son environnement. L’organisation du travail et des relations industrielles se doit de prendre en compte cette exigence tout en anticipant les transitions nécessaires de manière à ce qu’elles ne pèsent pas sur les travailleurs et travailleuses et leurs familles. » Cette orientation nous intéresse. Elle nous implique en ce sens qu’elle permet une prise en charge par les salariés des objectifs de l’écologie politique telle que nous la concevons. Et cela nous en avons fait le constat concret quand se sont présentées au quartier général de ma campagne présidentielle les délégations des entreprises en lutte que menaient le plus souvent des salariés syndiqués à la CGT. Toutes ces entreprises avaient en commun de défendre un contre-projet à vocation écologique. Le tournant est pris en profondeur dans notre gauche.

Élection européenne : Hollande et Ayrault paniquent

Hélas pour les eurocrates, à intervalle régulier les citoyens sont appelés à donner leur avis sur l’Europe. Comment malgré cela faire en sorte que cet avis soit le plus dilué possible ? La question prend un contenu concret. Les élections européennes de 2014 se dérouleront-elles dans une circonscription unique sur l'ensemble du territoire français ? Ou allons-nous continuer la simagrée des huit "grandes régions" ? L'Assemblée nationale devra se prononcer le 28 mars prochain.

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Voyons l’affaire. Depuis les élections de 2004, l'élection des députés français au Parlement européen se déroule dans huit circonscriptions. Huit circonscriptions découpées au hasard. Ce découpage ne correspond à aucune réalité géographique ou administrative. Officiellement, il s'agissait de "rapprocher les élus des citoyens". Chacun mesure l'arnaque d'un tel argument à propos de circonscriptions aussi vastes ! Ainsi, j'ai été élu dans une circonscription qui va de Bordeaux à Perpignan. C'est le "grand sud-ouest". La circonscription compte trois régions et 18 départements ! Les autres circonscriptions sont du même acabit : de Lyon à Bonifacio, de Brest à Poitiers, de Dunkerque à Cherbourg… Même le journal Le Monde a fait un bilan très critique de ce découpage dans son édition du 5 mars dernier : « Triple échec. Ces "grandes régions" restent des regroupements artificiels, sans cohérence d'aucune sorte. Le "lien" entre l'électeur et l'élu est inexistant. Quant à l'abstention, elle n'a cessé de croître : les deux scrutins européens qui se sont tenus selon ce mode d'élection se sont soldés par une abstention de 57,24% en 2004 et 59,37% en 2009 ».

Ce découpage n'a que deux buts. Premièrement : empêcher l'émergence d'un débat national sur la politique européenne du pays et l'orientation de l'Union européenne. Découpé en huit régions la discussion s’enlise dans les clochemerleries pour la plus grande joie des amateurs de « dossiers de proximité ». Pendant ce temps les commissaires peuvent rester des autocrates hors de tout contrôle. Deuxièmement il s’agit surtout de réduire au maximum l’effet de la proportionnelle qui est censée s'appliquer. Là encore, Le Monde est très clair : « Ce mode de scrutin par circonscriptions régionales favorise, en outre, les "grands" partis. En théorie, dans le cadre national, une liste doit obtenir 5 % des voix pour avoir un élu. Il n'en va pas de même au niveau interrégional ». Ainsi, lors des européennes de 2009, la liste Front de Gauche conduite par Marie-France Beaufils dans la grande région "Centre/Massif-Central" avait obtenu 8,06% des voix mais aucun élu. Pour obtenir un élu dans cette circonscription, il fallait obtenir plus de 13% des voix ! Près de trois fois le seuil affiché ! Pourquoi ? Parce que la circonscription ne compte que cinq sièges à pourvoir, rendant quasiment inopérante la proportionnelle.

Lisbonne

Ce tripatouillage a été imaginé en 2003 par l'UMP. Le mode de scrutin précédent, la proportionnelle sur des listes nationales, était en vigueur depuis 1977. Ce changement a été imposé au détour d'une loi sur les modes de scrutin pour les élections régionales. Cette loi a été imposée par un coup de force à l'Assemblée nationale. Le gouvernement de l'époque avait en effet eu recours à l'article 49-3 de la Constitution qui met immédiatement fin au débat et permet que le texte soit considéré comme adopté sans vote. Pour s'y opposer, l'Assemblée doit voter une motion de censure contre le gouvernement. C'est ce que la gauche avait fait. Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS était le premier signataire de cette motion de censure de protestation contre le changement de mode de scrutin. Les députés communistes, verts, radicaux de gauche et chevènementiste étaient tous signataires. La motion avait été rejetée logiquement par la droite et, conséquence automatique, le texte avait été "adopté". L'Assemblée n'avait même pas pu discuter des articles sur les élections européennes. Seul le Sénat avait pu débattre. Mais un point au moins était clair : toute la gauche s'était opposée à ce charcutage électoral. L’histoire n’est pas finie.

Le débat à l'Assemblée aura encore lieu dix ans plus tard. Les députés du Parti radical de gauche ont inscrit à l'ordre du jour une proposition de loi pour revenir à une circonscription unique et à des listes nationales. Cette proposition de loi a déjà été votée au Sénat le 23 juin 2010. A l'époque, toute la gauche avait voté pour, PS compris. Et même le groupe centriste. Seule l'UMP avait voté contre. Si l'Assemblée vote la proposition de loi telle que le Sénat l'a votée, elle sera définitivement adoptée. Le débat à l'Assemblée devrait avoir lieu le 28 mars. Et le vote devrait avoir lieu le 2 avril. Le texte doit être examiné au préalable par la commission des lois de l'Assemblée nationale le 20 mars prochain.

Le PS semble hésitant et divisé. Harlem Désir a dit publiquement qu'il était pour le retour à des listes nationales. Mais Manuel Valls, ministre des élections, est contre. Je lis qu’il craint qu'une campagne nationale renforce le Front de Gauche. Mais selon la rumeur solférienienne, il craint surtout que Harlem Désir en conduisant une liste nationale ne lui vole le premier rôle auquel il aspire. De son côté, l'Elysée craindrait un vote sanction en juin 2014 si l'on revenait à la circonscription unique dans tous le pays. Naïfs ! De toute façon il y aura un vote sanction quel que soit le découpage ! De son côté, le ministre des Affaires européennes n'a pas d'avis sur la question. Interrogé sur Médiapart, Bernard Cazeneuve a botté en touche. Il a répondu : « Il appartient au président de la République de trancher ». Le ministre de l'Europe n'a pas d'avis sur l'élection des députés européens ! Et on apprend désormais que c'est le président de la République qui décide tout seul des modes de scrutin. C'est pourtant une compétence du Parlement établie par l'article 34 de la Constitution. Mais qu’est-ce que ça peut bien leur faire ?

Les radicaux de gauche répètent que François Hollande leur a dit qu'il était "favorable" au retour à la circonscription unique lors de rendez-vous passés. Nous, au Front de Gauche, nous sommes vaccinés contre les promesses de Hollande en tête-à-tête. Il m'avait dit qu'il était favorable à l'amnistie sociale mais nous avons dû batailler rudement pour arracher le vote des sénateurs PS fin février. Là encore, c'est Manuel Valls qui freinait tant qu'il pouvait. Le PRG, c’est évident, est une succursale  sans pouvoir. Mais il sait très bien sauter dans le cerceau en feu ou faire tourner des ballons sur son nez. Il sera donc docile. Pourtant il faudrait que le débat ait lieu. On verrait alors si le PS vote pour le retour à une circonscription unique comme il l'avait fait au Sénat en 2010. Ou s’il adopte une fois au pouvoir une autre position que celle qu'il avait quand il était dans l'opposition. La réponse n’est pas difficile à deviner. Pourtant, quel dommage ! Dans un moment comme celui-ci, n’est-ce pas plutôt urgent d’avoir la possibilité d'un vrai débat national sur la politique européenne ? François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne disent-ils pas avoir un bilan admirable grâce à leur ferme politique de rigueur dans la justice et d’austérité dans la croissance ? Que craignent-ils à le défendre ?  La preuve qu’ils n’y croient pas eux-mêmes : le mode de scrutin qu’ils veulent conserver pour égarer le sens politique de l’élection. Ces grands Européens qui se drapent dans leurs inepte discours sur l’Europe qui protège sont en fait de petits politiciens sans conviction, surtout soucieux de se protéger eux-même. En l’occurrence c’est un reniement de plus. Mais qui tient encore les comptes ?


333 commentaires à “En bloc et en détail”
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  1. julie dit :

    Oui, Monsieur Pierre Moscovici ne parle pas seulement la langue de la finance internationale, mais aussi celle de l'agresseur principal des peuples dans le monde. Wikileaks nous a appris alors qu'il était chargé des relations internationales au PS, ce haut responsable s'est précipité auprès des responsables de l'OTAN pour les rassurer sur les bons sentiments du PS envers les USA. Il est même allé jusqu'à dénoncer le refus de Chirac de participer à la deuxième guerre de l'Irak (il y a 10 ans) en jurant que son parti au pouvoir n'aurait pas agit de la sorte. On appelle cela comment ?

  2. Pierre34 dit :

    @Austin 293
    Il n'est pas question ici d’idolâtrie, chacun de nous sent bien que cette colère exprimée par Jean-Luc Mélenchon et FD n'est que la résonance de celle de tous les peuples, dont le notre, qui souffrent de ces politiques de régression sociale que nous impose l'UE, accompagnées par nos dirigeants actuels. Nous n'avons pas à respecter une certaine bienséance lorsque la violence qui nous est faite, dans tous les domaines devient insupportable. Nous devons au contraire hausser le ton pour rendre visible les invisibles qui ne sont considérés que comme des variables d'ajustement et tant pis si cela choque vos pauvres oreilles.
    Ne regardez pas les choses par le prisme de ce monde médiatique qui ment et falsifie notre manière de voir et notre radicalité concrète, apprenez comme nous le faisons ici à comprendre le monde et à agir pour qu'il change vraiment !

  3. eric91 dit :

    @Austin et autres...
    Jean-Luc Mélenchon est immensément plus cultivé et intelligent que la moyenne de nos crânes d’œuf formatés à la pensée unique biberonnée à haute dose sur les bancs de l'ENA (dont tous ont oublié qu'elle était une école de la république au service de ses citoyens et non pas des carriéristes pantouflards qui en sortent). Sans avoir de BEP d'économie, il n'y a qu'à constater les ravages faits depuis plusieurs années par les grandes théories libérales qu'elles soient appliquées par l'UMP ou le Parti de Solférino ou dans tous les autres états qui s'y sont soumis. Le congres du PG et le brillant discours de son porte parole sont occultés dans les médias par le succès de la mobilisation anti mariage gay d'hier et les résultats des législatives de l'Oise. Comment briser cet étouffoir médiatique ?

  4. Alain44 dit :

    "Salopard: individu sans scrupule qui agit envers autrui d'une façon ignoble."
    Rapporté au nom de Moscovici, il n'est pas interdit de penser que son action politique - sans scrupule - ne soit uniquement dirigée vers la satisfaction des profits de la finance nationale ou internationale au détriment de l'intérêt du peuple. Il n'est pas interdit de penser que cette action politique soit ignoble, surtout de la part d'un homme politique dit de gauche. Donc le terme de "salopard" n'est pas usurpé.

  5. Antraigues dit :

    Bravo à Jean-Luc Mélenchon pour son intervention.
    Quand aux accusations d’antisémitisme, au seul fait de citer l’oligarchie financière internationale, elles ne font que mettre en évidence la montée de nos idées à travers l’opinion publique : plus nous serons dangereux, plus les attaques seront violentes.
    En attendant, Jean-Luc Mélenchon rejoint la longue liste des « antisémites » notoires tels que Stéphane Hessel, Jean Ferrat, Norman Finkelstein, Eric Hazan, et j’en passe … Il est révoltant de brandir cet argument pour jeter le discrédit à des fins politiciennes, masquant ainsi le travail sournois des véritables antisémites.

  6. jean sur dit :

    Tout à fait d'accord avec vous M. Mélenchon. Honte à tous ceux qui instrumentalisent l'antisémitisme au service de leur (sale) politique!
    Concernant M. Moscovici: salopard ? traître ? menteur ? qu'on en juge:
    Libération du 13 mai 2010:
    "l'idée d'une mise sous tutelle des politiques budgétaires me parait absurde. Je vois mal un gouvernenement soumettre son budget à la représentation nationale après autorisation de la Commission. (...) Je suis contre la limitation des droits des Parlements.Ce sont des prérogatives intouchables."
    L'Expansion de janvier 2012:
    "la formule présentée par le couple Merkel-Sarkozy (le TSCG) n'est absolument pas adaptée.(....)Je ne vois pas en quoi ce nouveau traîté résoudra la crise de surendettement."
    Libération du 22 février 2012:
    "nous devons affirmer notre volonté de renégocier ce traîté (le TSCG) qui réduit l'Europe à l'austérité, qui ne prévoit aucune véritable progression en terme de gouvernance et surtout qui n'introduit aucune politique de croissance.Or sans croissance, on entre dans un cercle vicieux : l'endettement génère des plans de rigueur sans fin qui finissent par affecter la croissance. (...) L'Europe se condamne à la récession si elle entre dans ce type de logique."

  7. phil68 dit :

    L'article de Maurice Szafran dans Marianne, qui prend la défense de Jean-Luc Mélenchon en ce qui concerne les accusations oh combien fausses d'antisémitisme, est cependant à lire in extenso, car les critiques qu'il formule à l'égard de la forme que prend l'action et la parole du PG (auquel il donne pourtant majoritairement raison sur le fond) sont à prendre en compte.
    Je pense que ce journaliste est loin d'être un de nos ennemis et des critiques que l'on peut lire de manière constructives comme la sienne peuvent aussi servir à faire avancer notre cause et nos idées. Il n'a rien à voir avec les Aphatie et co.
    Il est dommage que l'on nous voit toujours comme haineux, alors qu'au fond, notre message, c'est l'humain d'abord.

  8. Menjine dit :

    Il y a sur le site de Danielle Bleitrach une note tout à fait précise sur l'accusation ignoble d'antisémitisme dont je me permet de relever la phrase finale pour donner la tonalité de ce papier : "Faire de Mélenchon un antisémite fait partie d’une autre tare de la vie politique qui consiste à inventer des antisémites là où il ne sont pas… C’est non seulement une indignité mais c’est peser sur le nécessaire combat contre le racisme et l’antisémitisme et organiser la confusion… (note de Danielle Bleitrach)"
    Cette note est suivie d'un papier de Stéphane Alliès qui démonte par le menu comment le "buzz" et la calomnie ont été montés pour attaquer Mélenchon. Défendre Mélenchon n'est pas une affaire d'idolâtrie, ni de propension anti-sémite (Danielle Bleitrach n'est ni partisane de Mélenchon et est très attentive et rigoureuse et même très chatouilleuse dans sa vigilance contre l'antisémitisme en règle générale) et c'est plutôt un acte de citoyen décent,qui se sent mis en cause par des attaques ignobles. touchant un homme d'honneur.

  9. naif dit :

    @marj à 9h19
    "Il est gonflé le Malek Boutih..."

    Son lapsus est gonflé également. Concernant le mariage gay il a indiqué que la droite s'agite pour "des raisons politiciennes car lorsqu'ils seront au pouvoir ils n'abrogeront pas cette loi". La preuve étant qu'aucun responsable politique de droite ne le revendique. Puisque le but de l'alternance, d'après Malek Boutih, est que la droite revienne au pouvoir. C'est donc par conséquent le but du PS que la droite reprenne en main les affaires. CQFD.
    Quant aux B.Jeudy et consort, ce matin sur France Inter ils ont été minables.

  10. Sophie Clerc dit :

    L'arbre cache la forêt. L'arbre, ce sont ces milliers de personnes enthousiastes et bien informées (sur le programme l'Humain d'abord). La forêt, ce sont des millions de personnes indifférentes à la politique, et qui, le moment venu, votent automatiquement pour tel ou tel parti. Si le mécontentement enfle, il suffira donc à un PS ou à un FN de voler quelques idées du FdG et de les étaler au bon moment pour engranger les votes de ces masses peu conscientes. Lisez Libération, et vous voyez que ces emprunts commencent. La seule parade possible consiste, en plus de tout le beau travail réalisé, à se faire connaître répétitivement des masses à un niveau basique. Un nom, une ligne, partout. Je me répéterai jusqu'à mon dernier souffle... encore très lointain !

  11. teresa dit :

    Bravo ! Au moins ce Congrès ne passera pas inaperçu. Les attaques faites contre vous prouvent votre importance et nous font de la pub. Preuve en est la presse et les médias arrogants, c'est bon signe qu'ils sont très perturbés ! Merci à tous et vive ce Front G au front ! Les meilleurs gagneront car le peuple vit leurs choix ignobles.

  12. Daneel dit :

    Monsieur Mélenchon, vous êtes incontestablement le meilleur homme politique en France aujourd'hui. Vous êtes le plus sincère et le plus logique. Je n'ai jamais fait confiance à des hommes politiques, vous avez changé ceci. Je vous prie, ne laissez pas ces polémiques qui poussent à étouffer l'expression libre vous toucher. Nous savons qui vous êtes (et eux aussi d'ailleurs). A propos, votre discours hier était grandiose. Merci.

  13. Kiergaard dit :

    Attention à ne pas se faire avoir sur les derniers développement à Chypre qui pourraient laisser penser que les riches payent. C'est beaucoup plus complexe que cela. Revue globale de cette actualité. Il y a beaucoup d'enjeux la derrière.

  14. Austin dit :

    Pierre34
    Eduqué par un père communiste, je me souviens qu'il avait toujours raison et qu'en conséquence les autres avaient toujours tort. En fait, vous êtes pareils. Quand je dis "vous", je ne m'adresse pas à vous mais à l'ensemble de sa cour ici sur ce blog. Avoir des adeptes, ce n'est pas bien compliqué. Les sectes aussi savent recruter. Et par conséquent votre maigre mouvement n'existerait pas sans l'apport de vos partenaires du FdG. C'est bien le PC qui constitue le gros de la troupe et cela m'étonnerait que Pierre Laurent regarde encore longtemps ce qui se passe sans réagir. Vous n'avez pas l'once d'une once d'introspection. Cela est terrifiant. En fait, comme pour le FN, vous avez le culte du chef. Et après vous êtes surpris que l'on vous assimile, par votre comportement outrancier, à ce parti.
    Mais reconnaître que nous sommes perfectibles, ce n'est pas abandonner ses idées. Je suis sévère à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon dont le comportement devient insupportable. J'ai acheté et lu ses livres, je les ai prêtés et localement je connais des militants du FdG. Ils sont respectueux des avis contraires, ils ne sont pas sectaires et je les aime.

  15. alinber dit :

    @314 Austin
    Puisque vous parlez de secte que peu bien-être une société qui idolâtre les marchés financiers au point de tout leur sacrifier ?

  16. Menjine dit :

    Eduquée par un père, une mère et quatre grands parents communistes, communiste moi-même, je me demande bien de quoi vous parlez M.Austin ? Les accusations d'antisémitisme montées à partir d'associations d'idées sur une expression "la finance internationale" sont un montage ignoble et déshonorant. Vous n'êtes pas sans savoir quel écho dans la chair et la pensée des militants porte la moindre trace d'antisémitisme. Nous avons encore la mémoire familiale de la persécution commune (quoique celle des juifs soit sans équivalent dans la terreur de l'extermination) que nous avons vécu solidaires dans les années noires de l'Occupation. Réagir à cela, à cette accusation infondée et ignominieuse, ce n'est pas être des groupies d'un homme. Si vous venez effectivement quotidiennement sur ce site vous verrez que de nombreux camarades, communistes entre autres, ne mâchent pas leur mots et ne se privent pas de dire ce qu'ils pensent de telle et telle position ou parole de Mélenchon quand ils ne sont pas d'accord. Mais ce n'est pas la question aujourd'hui: il s'agit de réagir à un montage, à une manipulation qui se veut déshonorante, du coup évidemment les critiques, ou les réticences ou les aménagement s que nous pourrions faire aux décisions du parti de gauche dans son congrès, nous ne les exprimons pas, car c'est la solidarité avec Mélenchon qui ne peut que primer.

  17. naif dit :

    Le Monde.fr avec AFP dit le 25.03.2013 à 12h13
    "Des internautes et des journalistes estimant que la version initialement diffusée par l'AFP [et publiée sur Le Monde.fr] - "un comportement de quelqu'un qui ne pense pas (en) français, qui pense (langage de la) finance internationale" - prêtait plus le flanc à l'accusation d'antisémitisme."

    Effectivement, les fameux internautes et journalistes sus-visés sont très pointus en sémantique (c'est un scoop). Même P.Clark sur France inter ce matin n'y comprenait rien. Ils sont moins pointus quand ce sont: Guéant et Sarkozy qui attaquent les juges ou Hortefeux, ce sont les mêmes qui doivent trouver drôle et bourrés d'humour les aficionados du FN qui grondent en coeur "on est chez nous" ! Encore plus drôle, quand G.Collard dit publiquement à la télé tout le bien qu'il pense des exilés fiscaux qui truandent le fisc comparant leurs sorts aux guillotinés de 1789.
    Méfiez vous de la naphtaline qui sert d'anti-mites dans vos armoires ! cela pourrait être mal interprété par ces zozos. Il est vrai que la préposition (en) et le nom (langage) changent tout le sens de la phrase, n'est-pas?. Comment ne pas penser autrement qu'avec des mots, des images, des sons ou des odeurs ? Sauf si l'on est tordu du bonnet. Je dis bien du bonnet. Je fais gaffe !

  18. citoyenne21 dit :

    Julien Dray aurait quand même twiter que traiter Monsieur Mélenchon d’antisémite était imbécile et que ça tuait le débat nécessaire PS /RéseauFdG/PG !

  19. Vince_BZH dit :

    @Austin
    A partir du moment ou dans l'Humain d'Abord il y a une constituante pour la VIème République il ne peut s'agir d'idolâtrie. Tout au plus de la reconnaissance de porter si haut un programme auquel nous croyons tous il me semble.
    A moins que je me sois trompé la VIème n'est elle pas sensée rompre avec cette piteuse République Monarchique que nous avons actuellement non ?
    On ne rêve pas d'un Mélenchon en De Gaulle ou Mitterrand, seul dans sa tour d'ivoire en espérant qu'il ait toujours raison, mais d'une république qui permette à tous de s'exprimer et de décider. Mélenchon est le plus beau des outils que nous ayons actuellement à disposition pour arriver à ce changement.
    enfin je dis ça je dis rien :)

  20. Guy 51 dit :

    @293 Austin à 10h38
    "le PC, à mon avis, va devoir tirer les leçons des outrances de Jean-Luc Mélenchon. Car à lui tout seul, combien de divisions ? Peut-il exister sans le PC ? Non."

    C'est aussi intelligent pour faire avancer l'unité que de dire que sans Mélenchon le PC avec ses 1,9% était moribond ou que le FdG a été récupéré comme d'habitude par les communistes à son seul profit. Car on pourrait en tirer deux questions aussi, voire plus. Sans Jean-Luc Mélenchon le FdG serait-il audible ? Un candidat communiste aurait fait combien en 2012 ?
    Pour ma part je n'y ajouterai pas de réponse car il ne faut pas créer des boucs émissaires et des divisions au motif de rancunes persos envers de prétendus hommes providentiels.
    Et que vive le FdG malgré les aigris..

  21. mamyelisa dit :

    Bonjour, on fait joujou avec les mots ! D'autres jouent avec votre argent. Expliquons aux Grecs et Chypriotes qu'ils ne sont pas des "salopards" juste des coquins de joueurs !

  22. vert pomme dit :

    Faut-il qu'ils aient peur de nous, les colosses aux pieds d'argile! Vous voyez comment une poignée de citoyens révolutionnaires, bien instruits, bien conscients, fait peur à la finance internationale ? Qu'est-ce que ça va être quand nous allons passer en tète de la gauche aux prochaines élections. C'est à dire dans moins d'un an ! Il suffit de souffler un peu fort sur leur château de cartes (d'euros) et tout s'effondre. Sur ceux qui propagent des bruits de chio..., le mieux est encore de tirer la chasse d'eau ! Plutôt que de mettre du sent-bon !

  23. Alain Doumenjou dit :

    Tout va très bien Europe dans le meilleur des mondes démocratiques. Sur l'accord passé cette nuit à l'arraché entre la Troïka et le premier ministre chypriote, le moins qu'on puisse dire est que les communicants de l'Eurogroupe et nos médiacrates ne sont guère prolixes sur le contenu, et encore moins sur les réelles conséquences qu'il va avoir pour la population de Chypre. Les dépôts ne dépassant pas 100.000 Euros seraient préservés, mais pour la Bank of Cyprus (qui doit être "restructurée" de façon drastique) les autres déposants perdraient entre 20 et 40% (comment se fait il que les médias ne soient pas à même d'être plus précis) des avoirs qu'ils détiennent sur leurs comptes. Quant à ceux de Banque Laîki liquidée, ils perdraient tout bonnement la totalité de leurs dépôts au dessus des 100.000 Euros garantis par l'UE. Sur train de mesures austéritaires, dont on sait seulement qu'il existe et accompagne le deal de cette nuit, on ne nous dit absolument rien.
    Le recours à ce type de solution pour restructurer un système bancaire en difficulté, qui était encore présenté, il y a moins de 48 heures avec une belle unanimité, comme une mesure tout à fait exceptionnelle rendue nécessaire par une situation exceptionnelle, on nous dit aujourd'hui que c'est un modèle possible qui pourrait fort bien être appliqué à d'autre pays dont les banques traverseraient des jours difficiles, bref de l'exception on est passé à un modèle dont on pourrait fort bien se servir ailleurs à l'avenir. Mais au surplus, il convient de rappeler que le premier ministre chypriote avait interrompu le débat parlementaire en cours dans la soirée de vendredi, en disant aux députés qu'ils seraient appelés à voter lorsqu'un accord avec la Troîka aurait été trouvé. Pas question ! a dit la Troïka, ce plan doit être appliqué sans attendre et il est exclus qu'il puisse donner lieu à un vote du parlement chypriote, non mais ! C'est beau la démocratie vu de l'Eurogroupe ! Quel scandale d'oser dire que ceux qui piétinent ainsi les règles démocratiques les plus élémentaires son des salopards !

  24. Diogene dit :

    @ Alain Doumenjou (323)
    Je suis bien d'accord avec tes observations. La troïka se passe du peule, seul obstacle a sa politique. J'ai cru comprendre aussi que certaines banques françaises et allemandes seraient épargnées, comme par hasard. Il serait illusoire de penser que l'argent sale ne soit pas épargne par cette ponction. Que va faire le peuple chypriote maintenant, attendre béatement de subir les privations comme en Grèce ? Quand aurons nous les détails de ce coup de force ? Mr Moscovici devrait nous en dire plus, ça changerait des invectives indignes et nourrirait le débat.
    On ne lâche rien ! Trop de souffrances inutiles !

  25. Alain Doumenjou dit :

    Pardonnez-moi pour les nombreuses fautes qui polluent le texte de mon commentaire précédent. Visiblement j'ai encore du mal à me corriger efficacement après relecture à l'écran !
    Pour revenir sur les indignations solfériniennes subséquentes au Congrès d'hier, ayant été avocat pendant plusieurs décennies j'ai, au sein de ma profession, croisé la route (comme partout) d'êtres humains dignes de respect,sincères, dévoués et ne manquant ni de talent ni de courage,mais aussi celle de quelques voyous et menteurs patentés,dans un milieu où (comme en politique) le langage a une importance particulière.Sauf en de rares occasions, ce qui causait le plus surement scandale, n'était ni le comportement ignoble de certains à l'égard d'autrui, ni le mal qu'ils pouvaient occasionner, mais le fait que quelqu'un ait commis la faute impardonnable d'appeler un voyou un voyou, un menteur un menteur, un salopard un salopard. Invariablement, comme en politique, les pires crapules étaient toujours les plus rapides à s'indigner et à professer des leçons de vertu et de "savoir vivre". Dés lors,le fond et les questions sérieuses étaient escamotés, exactement comme ce à quoi l'on vient d'assister hier en un bien triste spectacle politico-médiatique. Toutefois, à terme, ce cirque hypocrite a ses limites et la réalité finit heureusement de temps à autre, par rattraper les salopards et par leur péter en pleine figure. Donc, il n'y a pas lieu de se décourager, plus les coyottes font du bruit, plus ils se sentent menacés et plus leurs foies deviennent jaunes !

  26. Antigone 34 dit :

    @Austin
    Nous le culte de la personnalité? Nous derrière le chef ? Mais vous êtes en plein phantasme! Nous sommes beaucoup plus que ça. Il faut nous prendre très au sérieux, nous ne sommes ni des sectes, ni des gauchistes ni des populistes. Nous sommes le peuple qui manque, le peuple qui se retrouve et le peuple qui agit. Le mouvement va grandir au fur et à mesure où je cite @Alain Doumenjou : "la réalité finit heureusement de temps à autre, par rattraper les salopards et par leur péter en pleine figure." Magnifique! Voici la preuve éclatante de notre verve multiforme, de notre talent collectif et notre détermination individuelle. Je vous réponds avec la pensée et les mots d'un autre parmi nous, notre révélateur est JL Mélenchon, mais tous nous pouvons nous citer, nous relayer, nous représenter, car nous sommes à l'unisson. C'est la masse critique, à ce point là l'explosion est possible, il suffit du déclencheur.

  27. William dit :

    Que rien n'arrive à Jean-Luc ! Soyons vigilant !

  28. Nathalie dit :

    Merci pour cette franche partie de révolte, qui m'a bien réveillée ce matin sur Inter !
    Pourquoi ne pas faire jouer le principe de la dette odieuse pour Chypre ? L'Equateur l'a fait en son temps avec les résultats qu'on connait.

  29. Caumes denise dit :

    J'apprécie vraiment que le Parti de Gauche se prononce enfin comme un parti de gouvernement, qui ne se sastifait pas de contester les mauvaises décisions, qui propose autre chose et a le courage d'aller à la bataille, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Continuer, on est derrière vous.

  30. Philippe 13 dit :

    Bonjour.
    Chypre. Que peut-on reporcher à ce pays ? D'avoir miser tout sur le tourisme et son régime fiscal ? Et alors ? On est dans la logique du "je fais comme je peux", non ? Vous ne voulez pas non plus qu'ils fabriquent des voitures Renault à prix cassé ? Et nos ouvriers français alors ? Que vont-ils devenir ? Comme quoi tout cela est bien compliqué. Tant qu'on ira au casino claquer ses économies on aura de durs réveils.

  31. SL? dit :

    Que c'est bon de vous entendre Jean-Luc, de vous lire ! Vous n'êtes pas seul, si loin de là...

  32. Margenstern dit :

    J'apprécie le blog de Jean-Luc Mélenchon qui donne des informations bien utiles dans cette période où les mass-médias rendent l'information de plus en plus difficile à déchiffrer. Il y a une volonté délibérée de leur part à détourner les citoyen(ne)s d'une information leur permettant de se faire leur propre opinion.
    Comment faire pour percer ce mur et faire passer les informations pertinentes? Je n'ai malheureusement pas la solution. Utiliser le "parler dru et cru" est-il la bonne solution? Je ne sais pas. Je prends pour exemple la matinale de France Inter. Patrick Cohen n'aime pas Jean-Luc Mélenchon, c'est un euphémisme et que Jean-Luc Mélenchon soit agacé par le comportement ce ce monsieur, c'est clair et compréhensible. Jean-Luc Mélenchon a réussi à dire sa proposition clé concernant le prêt direct par la BCE aux Etats des sommes dont ceux-ci ont besoin pour financer la croissance. Mais c'est hélas insuffisant. Ainsi, encore faut-il s'entendre sur la croissance : produire en abondance et cher ce dont on n'a pas besoin ou pas vraiment (c'est ce que fait souvent le capitalisme) sans doute pas. Il est important que les prpositions du Front de Gauche sur l'écologie socialiste sont très imortantes et il faut qu'elles soient connues. Il y a beaucoup à dire sur ça et aussi sur les positions qui nous différencient du FN. Les mass-média tentent de présenter le FN et le Front de Gauche dans un même sac des extrêmes qu'il faut donc rejeter. Nous ne devons pas nous faire enfermer là-dedans. Nous devons combattre le FN, bien-sûr, mais la priorité c'est de faire connaître les solutions du Front de Gauche. Les mass-médias se prétendent vertueuses et objectives, ce qu'elles ne sont évidemment pas. Prenons-les au mot et accusons-les de ne pas répondre à leurs objectifs. C'est tout de même le Front de Gauche qui définit sa propre ligne et non les journalistes des mass-médias. Peut-être y a-t-il là une opportunité à saisir.

  33. Antoine Berrit dit :

    @Philippe 13
    Tant qu'on ira au casino claquer ses économies on aura de durs réveils.

    Cher Philippe, voilà résumé de façon magistrale le coeur du tsunami libéral dont on ne voit arriver que les premières vaguelettes chez nous en France. Tant que chaque français aura encore une maison (à hypotéquer), une épargne (à débloquer), une voiture (à gager), un bijou de famille (à vendre), une grand-mère avec du bien (donation aux petits enfants), tout le travail reste à faire pour faire de tout ce capital dormant du cash à porter de toute urgence aux caisses de M. Louis Vuitton. Et de faire de nous des surendettés a vie, à des taux usuraires. Fantasme? Demandez aux chypriotes qui possèdent le taux d'endettement personnel le plus élevé, eux à qui on a fait croire que pour devenir riche il suffisait de vendre père et mère. Pour eux, c'est déjà le dur réveil.


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