14avr 13
Si l’accusation de « populiste » a un sens, alors le mot doit être accolé au chef de l’Etat et à son premier ministre. Ils ont décidé de cacher la liste des fraudeurs du fisc, et refusent d’interdire les filiales dans les paradis fiscaux. Mais ils ont eux-mêmes décrété suspects tous les élus. Ils les astreignent à une publication de leur patrimoine radicalement inutile mais intrinsèquement infamante. A présent ce n’est plus seulement nous qui le disons. C’est la une du « Monde » de dimanche-lundi qui s’inquiète du populisme de Hollande ! Indépassable blague de l’arroseur arrosé. Certes, le couple exécutif voulait seulement donner un os à ronger aux chiens alors même que la mesure n’a aucune espèce de valeur pratique dans la lutte contre l’évasion fiscale. Mais il faut applaudir des deux mains. Car cela nous donne un magnifique point d’appui pour avancer dans une direction autrement plus gênante pour l’oligarchie.
Semaine des contrastes pour moi. A Martigues et à Montpellier j’ai rencontré des foules compactes et enthousiastes à l’appel du Front de Gauche. La force qui s’est constituée dans l’élection présidentielle ne s’est pas dissoute. Elle est disponible. Elle s’aguerrit dans l’épreuve. J’y reviens. En face, la radicalisation de la droite et sa jonction avec l’extrême-droite laisse de marbre les solfériniens. Mieux, Thierry Mandon félicite les manifestations contre « le mariage pour tous ». Pour eux il n’y a qu’un ennemi, un homme à abattre : moi. Et dans la presse parisienne, quotidiennement, sans relâche, continue le carrousel des diffamations, des insinuations, des photos effrayantes et le folklore habituel de ma diabolisation. Même à propos du décès de Margaret Thatcher !
Mais la dynamique de la manifestation du 5 mai est engagée. La tentative de la droite d’en détourner le sens en dit long sur la crainte que ressentent ces gens de voir la colère porter la société vers la gauche plutôt que vers eux. Car en face, la forme du vote de l’accord "made in Medef" autant que son contenu ont souligné la déchéance de l’équipe en place. Dans le même temps, la sortie de Montebourg, Hamon et Duflot contre l’austérité montrait que la cohésion de l’équipe ne repose pas sur la conviction mais sur la discipline et la peur de la sanction.
Déballage et enfumage
Il faut faire du judo médiatique. La publication des patrimoines des élus est un attrape-nigaud, destiné à écarter les regards loin des lieux où la partie de la finance occulte a ses véritables enjeux. Cependant exprimer une opposition politique et morale au grand déballage exigé par Hollande et Ayrault ne nous rapporterait rien. Sinon d’être rendus suspects. Il faut au contraire utiliser la loi de suspicion proposée par Hollande et Ayrault pour demander l’élargissement de son champ d’action.
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Suspect, c’est ce qui a failli m’arriver dans la mise en place d’un traquenard médiatique que je n’ai pas identifié tout de suite. C’était mon invitation au 20 Heures sur le plateau de « France 2 ». Je n’avais pas compris que j’avais été invité pour me « faire avouer » mon patrimoine. Comme je n’avais que quatre minutes de temps de parole, j’étais surtout soucieux de passer mes propositions. Mais comme Pujadas insistait et qu’il le faisait d’une voix mielleuse, au milieu de l’émission, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un piège ! J’ai immédiatement compris le profit que je pouvais en tirer. Alors, pour moi, tout l’intérêt de la situation était de retourner la charge. Du judo. J’ai demandé à Pujadas de révéler son propre patrimoine. Il se liquéfia ! Sainte trouille de la lumière, priez pour nous. Ces gens sont à notre portée ! Mille merci à Hollande et Ayrault qui nous ont livré la corde pour les pendre ! (NDLR : attention ceci est juste une expression. L’auteur est partisan de l’abolition de la peine de mort, même pour les exilés fiscaux.)
Mais pourquoi cet intérêt pour moi ? Je ne l’ai compris qu’ensuite. En fait comme vous le savez puisque j’en ai déjà parlé ici, l’extrême-droite répand des légendes à mon sujet. Notamment la rumeur selon laquelle je refuserais de faire connaître ma situation patrimoniale. La vérité est que j’ai toujours été contre cet exercice, que je considère comme une hypocrisie sans garantie de véritable transparence. Mais, bien sûr, je n’ai jamais refusé de le pratiquer pour moi-même. Mon patrimoine est donc public depuis des années. Mais quelqu’un dans la rédaction s’est dit « Mélenchon va refuser ». Pour les « journalistes » peu importe que mon patrimoine soit public ou pas et depuis combien de temps ! Peu importe que mes raisons contre cette pratique hypocrite soient d’ordre politique ! Cela n’a aucune importance. Ce qui leur importe c’est de salir « les politiques » et de se donner la posture enviable de ceux qui révèlent les turpitudes des autres. Et davantage encore de disposer d’un bon spectacle qui fait du buzz. Ils n’ont ni morale, ni sens civique ni aucun sentiment du devoir humain. C’est juste une meute que l’odeur du sang affole. Cela n’étonne que ceux qui croient encore que les médias politiques sont des miroirs de la société et n'ont pas compris qu’il s’agit juste d’une arène. Dans Marianne de cette semaine il y a un récit à propos du livre de l’ex-philosophe du « Grand Journal » de Canal+, Ollivier Pourriol. A mon avis ce bouquin n’aura pas de succès médiatique car il ne dit pas de mal des personnes. Il se contente de décrypter un système avec des arguments rationnels. Marianne rapporte qu’un technicien de plateau aurait dit à Pourriol : « Ne croient pas que les gens regardent un talk-show : ils regardent comme dans une arène qui bouffe, qui survit, qui crève ». Je ne crois pas que le spectateur se trompe de comportement. Je pense au contraire qu’il a parfaitement compris de quoi il s’agit. Il faut donc en jouer nous aussi. Car les gens de médias sont incapables de se contrôler une fois lancés sur la piste du sang. Ils n’imaginent même pas qu’on puisse les manipuler à leur tour et se servir de leurs plus bas réflexes pour faire avancer nos machines de guerre contre le système ! Dans mon cas leur excitation a été alimentée par une consigne commune à l’extrême-droite et au PS à mon sujet. Mais rappelons le, les journalistes influencés par le PS ou par l’extrême-droite relaient donc les éléments de langage moins par docilité politique que par gout du scandale qu’ils croient tenir. Leur appétit pour flatter les plus bas instincts est sans limite. Les « journalistes » ont donc fait « comme si ». Au prix du ridicule pour madame Ruth Elkrief qui sur BFMTV prétendait mercredi de nouveau que je refusais cette publication alors que je venais de la renouveler et que tout le monde en riait. Ou pour « Le Monde » qui reprend cette même assertion sur mon refus en début de semaine en précisant que je « m’en tire avec une pirouette ». Ah bon je « m’en tire » ? Le but était donc bien de me « coincer » ? L’intention de nuire est avouée. Personne n’a l’air de remarquer que Noël Mamère a refusé de publier quoi que ce soit. Et ses arguments ne sont pas repris. C’est comme « le coup de balai » : exquis dans la bouche de Ségolène Royal contre Sarkozy, inacceptable dans la mienne. C’est comme « salopard ». Pur dans la bouche de François Hollande en pleine campagne présidentielle contre Sarkozy, insupportable dans celle de François Delapierre contre Moscovici. Que ces exemples vous servent de leçon, mes chers lecteurs, les jours où vous vous demandez si « on n’en fait pas trop ». Comme disait le père Duchène : si je disais " bougre !" et "foutre !" pour défendre les aristocrates, ils trouveraient cela délicieux et piquant. Mais comme je le dis contre eux, ils trouvent ça odieux !
Je marche donc dans une double identité. L’une fabriquée de toute pièce par des portraitistes à gage et l’autre, tel que je suis, dans des positions toujours niées et occultées parce qu’elles sont incompréhensibles par le rustre médiatique ordinaire. Celui-la (celle-là) pense comme un répondeur automatique, écrit avec un marteau piqueur et s’étourdit de sa propre propagande. Voyez comment « Le Monde » rend compte de mes critiques contre le plan présidentiel ? Il ne dit pas un mot des propositions concrètes de lutte contre les paradis fiscaux que j’ai présentées le même jour au même endroit et qui sont plus brièvement formulées que mes critiques. Peu importe. Il faut utiliser leur insondable bêtise à notre profit. Bien sûr, le procédé utilisé par Hollande et Ayrault est un attrape-nigaud. Aucune déclaration publique d’aucune sorte n’empêchera un menteur de mentir, un voleur de voler. De toute façon, tant que les moyens ne sont pas mis en face des intentions tous ces discours ne sont d’aucune portée pratique. Le reste du dispositif de contrôle ne vaut pas mieux.
Seules les vraies fortunes pourront dire « merci » à Hollande et Ayrault. Grâce à eux, de la malhonnêteté d’un proche du président, Jérôme Cahuzac, on aura officialisé un soupçon généralisé strictement réservé aux élus. C’est à peine croyable. Cela doit nous aider à réfléchir. Les sociaux libéraux ont encore réussi à protéger le royaume de l’argent ! La bonne mesure eut été d’interdire à toute banque française d’avoir une succursale dans les paradis fiscaux. Pas d’en « révéler publiquement » la liste qui existe déjà dans n’importe quel bottin. La bonne mesure eut été de publier la liste des détenteurs de comptes dans les paradis fiscaux. Au minimum de ceux qui n’ont pas régularisé leur situation depuis que le fisc a reçu la liste des 3000 clients fraudeurs de HSBC. Pourquoi refuser de publier la liste des coupables avérés et publier celle des présumés innocents ?
Bref, la méthode misérable du tandem Ayrault-Hollande peut servir nos objectifs. Nous ne devons pas faire autre chose que d’applaudir des deux mains. Car c’est le moyen d’enfoncer un coin dans le dispositif de nos adversaires. D’une part le moment venu nous pourrons dire « il est prouvé que les mesures individuelles ne servent à rien, donc il faut des procédures collectives qui frappent à la racine du problème. » Les mesures contre le secret bancaires par exemple. Personne ne pourra nous accuser d’exagérer ou d’utiliser des méthodes inquisitoriales. Il suffira de rappeler les applaudissements de la caste médiatique aujourd’hui. De plus, Hollande et Ayrault ont ouvert une brèche qui permet d’exiger la même suspicion préalable pour d’autres catégories qui en seront bien plus encombrées et qui le méritent bien davantage. Par exemple les dirigeants des groupes de presse, les rédacteurs en chef, les chefs de rubrique que nous accusons de cacher la vérité, les grands patrons d’entreprise stratégique et les banquiers dont les décisions impliquent l’équilibre du pays. Les riches en général qui font circuler de l’argent. Et ainsi de suite. Naturellement cela ne se fera pas aujourd’hui. Ce refus sera donc une nouvelle occasion de les montrer du doigt comme des gens qui ont quelque chose à cacher, ce qui est l’exacte vérité. Dans ces conditions nous tirerons de la bêtise des Rantanplans solfériniens un effet mécanique de propagande et de discrédit contre nos adversaires. Rien n’est plus utile pour continuer d’effondrer la légitimité de l’ordre politique et social en place.
Ce qui me fait jubiler c’est de voir les Rantanplans solfériniens pris à leur propre piège. Ainsi quand, à la une du « Monde », François Hollande est soupçonné de populisme, et que l’historien Pierre Birnbaum l’en accuse avec des arguments et une démonstration qui était jusque-là utilisée par les mêmes solfériniens contre nous ! Birnbaum, à son tour, ressort les épouvantails des années 20 et 30. Mais cette fois ci, c’est bien contre Hollande ! Trop drôle ! En attendant, grâce à Pierre Birnbaum, j’ai enfin compris ce qui m’est reproché. Car depuis trois semaines je m’arcboute contre l’amalgame avec le vocabulaire et les méthodes de l’extrême-droite de ces années-là. Pierre Birnbaum m’éclaire par son reproche à Hollande. Je vais citer tout un passage de son argumentaire. « J’ai écouté attentivement ce qu’a dit François Hollande, mercredi 10 avril, à la sortie du Conseil des ministres. J’ai été étonné par les mots et les métaphores qu’il a employés. « Nécessité d’une lutte implacable contre les dérives de l’argent, de la cupidité et de la finance occulte ». Comment ne pas penser aux années 1920-1930, à la dénonciation du « mur de l’argent », des « ploutocrates » et des « deux cent familles ». Le lecteur sait-il que deux types de critiques radicalement opposé à l’époque sont ici amalgamés par Pierre Birnbaum? « Ploutocrates » est pris dans le vocabulaire de l’extrême-droite antisémite d’avant-guerre. Le « mur de l’argent » et les « deux cent familles » sont des mots du vocabulaire du Front Populaire pris dans la bouche de Léon Blum. Donc en résumé, Pierre Birbaum met dans le même sac toutes les dénonciations de l’argent de la période d’avant-guerre ! C’est très instructif ! Je pense que c’est le fond non-dit de tout ce qui m’est reproché. Ce n’est que la dénonciation de l’argent roi. Birnbaum lui au moins ne se cache pas derrière une indignation de façade. Il assume : « Comment ne pas être troublé, écrit-il, par ces références qui constituent le vieux fond sémantique de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite ? ». Je lui suis reconnaissant de noter que « nul ne peut accuser Mélenchon de préjugés antisémites ». Mais je persiste à dire que c’est une terrible erreur d’imputer à mes propos au sujet de « la langue de la finance internationale » des connotations telles que « une telle phrase appartient à un registre qui ne peut que les évoquer ». Je ne le dis pas en défense de mon droit à parler comme je l’entends sans tenir compte de la religion de ceux dont je parle, mais pour souligner quel genre de précédent scandaleux est créé si l’on considère que parler de « finance internationale » serait une incrimination raciste.
La droite et le PS coulent en bande organisée
Ce qui reste de parole organisée au PS cogne aussi sans retenue, évidemment pour dénoncer mes « outrances », sans jamais dire lesquelles, et m’accuser, en toute modération, de toutes les horreurs qui leur passent par la tête. Ainsi le sieur Thierry Mandon ! Il félicite les manifestations hostiles au « mariage pour tous » mais n’hésite pas à dire que la marche du 5 mai est la « honte de la gauche » qui « rappelle les manifestations anti-parlementaires des ligues fascistes de 1934 ». En toute modération cela va de soi. Mais si pénible que cela soit, tout cela est périphérique. Le cœur de la situation c’est le blocage progressif du système politique de la Cinquième République.
L’agonie des institutions s’accélère et devient d’autant plus douloureuse que les partis qui la dominent sont eux-mêmes en convulsion permanente. Dans ce contexte, le prix du Rantanplan de droite revient naturellement à François Fillon venu raconter son patrimoine pour contraindre Copé à en faire autant, dans l’espoir de discréditer ce dernier. C’est à peine mieux que Désir et son référendum proposé pour passer pour un stratège face à son rival Jean-Christophe Cambadélis. Le tir de barrage contre l’austérité venu de Duflot, Hamon et Montebourg en dit long sur le fait qu’il n’y a pas « une seule ligne » au gouvernement contrairement a ce que raconte Ayrault. Il y a en a deux et il en va de même dans le groupe socialiste à l’Assemblée. Pour ne rien dire de la majorité prise dans son ensemble. Car il ne s’est pas trouvé un seul député EELV pour voter l’accord « made in Medef », en plus des vingt députés PS qui ont également refusé de le faire ou qui ont voté contre. Il y a même un PRG ! Au total 74 députés de gauche ont refusé leur appui au gouvernement dans la circonstance ! Lequel a achevé d’humilier la représentation nationale et tous les naïfs qui avaient prétendus obtenir des garanties grâce à leurs amendements. En effet, au dernier moment, le ministre a demandé une « seconde lecture », c’est-à-dire un vote d’un bloc sur l’ensemble du texte tel que présenté initialement. Hop ! Tous les amendements ont été annulés d’un coup ! Si j’en traite ici alors que j’ai fait aussi une note particulière sur ce débat c’est pour mettre en lumière l’ambiance qui est ainsi créée à l’intérieur de la « majorité gouvernementale ». Tous savent qu’ils sont des objets sans importance pour le château. Rien n’est plus démoralisant qu’une troupe qui se sait méprisée par ses chefs ! Et qui méprise ses chefs à due proportion. Dans cet environnement, la cohésion du groupe qui tient la majorité est juste une apparence qui ne tient aucun choc extérieur. Mais ces gens-là sont davantage qu’eux-mêmes à cet instant. Ils sont le cœur du dispositif institutionnel. Leur débandade ne sera jamais un événement neutre. Ce sera au contraire le début de la fin.
L’image de l’invasion des PSA dans le conseil national du PS est un bon résumé de situation. Un retour du réel social sur les genoux de gens qui venaient de trouver une fois de plus un arrangement de pacotille entre eux pour que rien ne se voient à l’extérieur de l’effondrement de leur parti. La suite sera parfaite, sachez-le. Les PSA demandent un médiateur. Cette revendication n’a rien de révolutionnaire. Elle leur est refusée depuis des mois. Le ministre ne fera rien pour y répondre. Moscovici y veille et Ayrault n’y comprend rien. Si j’en parle c’est pour souligner ce fait que plus rien ne vient désormais combler le fossé de méfiance et de colère qui sépare le PS du grand nombre des salariés qui assistent à ce genre de spectacle.
Le principal souci de l’état-major solférinien est que la colère qui résulte de la situation n’aille pas de notre côté, vers le Front de Gauche. Leur préoccupation rejoint celle de l’extrême-droite qui reste collée par son affaire de compte Cahuzac ouvert par le bras droit financier de madame Le Pen. L’extrême-droite sait que le Front de Gauche gagne du terrain à la base. Et d’abord parce que la force rassemblée dans la campagne électorale ne s’est pas débandée comme c’est le cas pour tous les autres groupes. La ferveur des rassemblements à Martigues et à Montpellier est une démonstration de force et de dynamique ! L’extrême-droite n’est plus capable de cela à cette heure. Force électorale ? Oui sans doute. Mais une force diffuse et diluée, sans consistance opérationnelle. En atteste le renouveau d’activité des groupuscules d’extrême-droite qui sont contraints d’occuper le terrain déserté par le nouveau FN « dédiabolisé ». Marine Le Pen s’est fait prendre le leadership politique par les organisateurs des manifestations contre « le mariage pour tous ». Faut-il rappeler que madame Le Pen ne participe pas à ces manifestations ? Et que son bras droit, monsieur Philippot, les tient à distance ? Au contraire dans notre camp il n’y pas de frontières avec les milieux politico-sociaux qui nous portent et que nous soutenons ! C’est ce qu’ont montré toutes les manifestations syndicales de ces derniers temps, et l’accueil que j’ai reçu au congrès de la CGT. Mais d’un point de vue de classe, comme dirait Cahuzac, l’alerte est donnée. Pour la droite et l’extrême-droite lepéniste, il ne faut pas laisser la colère se cristalliser à gauche et autour de nous gens dont ils connaissent la détermination et la volonté de pouvoir. D’où les changements de dates de leurs manifestations pour se coller à notre appel pour le 5 Mai. Naturellement il ne s’agit pas pour eux de manifester avec nous quand bien même certains mauvais plaisants essaient de le faire croire. Ils manifesteront peut être ailleurs dans Paris et sur leurs propres mots d’ordre. Mais c’est l’aveu que ce changement de date contient qui est important.
Cette conjonction de date est bien sur une aubaine pour les solfériniens. Ils tiennent là une nouvelle machine à calomnies. Mais pour les nôtres c’est un stimulant formidable : montrer que c’est à gauche que se fait l’alternative. En mobilisant nous prenons la tête d’un processus très large. Les solfériniens vont être contraints d’appeler à abandonner la rue à la droite. Ils vont devenir aux yeux de tous les propagandistes de la manifestation de la droite. Et nous, nous avons la responsabilité d’être la gauche ce jour-là, face à la droite ! Cette situation est un moment d’éducation populaire de masse. Nous n’allons pas la manquer.
L'Assemblée nationale a voté la loi qui reprend l'accord "Made in MEDEF". C'est désormais bien une loi MEDEF-Ayrault. Elle transforme en règles juridiques l'accord imposé par le MEDEF le 11 janvier dernier. Le vote à l'Assemblée est intervenu ce mardi 9 avril. Les députés PS et PRG ont sabordé des pans entiers du code du travail. Pendant ce temps, des milliers de salariés manifestaient pour leurs droits sociaux, à l'appel des syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU, parfois sous la pluie comme à Paris.
Seuls les députés Front de Gauche ont unanimement voté contre. Mais cet accord "Made in MEDEF" n'a pu être adopté qu'au forceps. La majorité parlementaire de Jean-Marc Ayrault avoisine les 330 députés en temps normal si on ajoute PS, EELV, PRG MRC et divers gauche. Seuls 250 députés ont voté pour ce texte "made in MEDEF" ! Les députés Europe Ecologie se sont tous abstenus ainsi qu'une trentaine de députés PS des courants Hamon et Maurel. On compte même cinq courageux socialistes qui ont voté contre avec le Front de Gauche. Voici leurs noms : Pascale Boistard, Kheira Bouziane-Laroussi, René Dosière, Christophe Léonard et Stéphane Travert.
Parisot et le MEDEF peuvent être contents. Hollande et Ayrault leur ont servi sur un plateau tout ce qu'ils demandaient : licenciements facilités, code du travail suspensible, mobilité forcée pour les salariés, réduction des délais de recours et du contrôle du juge et des instances représentatives des salariés etc. Après le débat à l'Assemblée, Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, s'est déclaré "satisfaite : l'Assemblée a respecté les grands dispositifs qui étaient dans l'accord".
Le texte doit encore passer au Sénat à partir du 17 avril. Là-bas, le Front de Gauche continuera à s'opposer. Pour faire adopter ce texte, le PS aura besoin des voix de la droite ou au moins de son abstention complice. Comme sur le traité européen, la règle d'or et ainsi de suite. Après avoir voté main dans la main contre la souveraineté du peuple, l'UMP et le PS vont-ils s'allier contre les droits des travailleurs ? C'est fort probable. Le signal a déjà été donné à l'Assemblée ce mardi : la droite s'est abstenu au grand complet : UMP et UDI réunies. Si l'UMP et l'UDI avaient voté contre, le texte aurait été rejeté. L'accord MEDEF-Ayrault n'a été adopté que grâce à l'abstention de la droite.
Le Parlement est muselé. Le gouvernement a déclaré l'urgence : il n'y aura qu'une lecture à l'Assemblée et une au Sénat au lieu de deux normalement prévues par la Constitution. Le gouvernement a exigé que l'Assemblée siège samedi et dimanche pour pouvoir tenir le délai d'un vote mardi 9 avril. Les députés ont enchaîné pendant une semaine les sessions de jours et de nuits. Le gouvernement et le PS ont même refusé de modifier l'ordre du jour pour permettre un débat suite aux aveux de Jérôme Cahuzac, comme le demandait les communistes.
François Hollande a donné un droit de veto au MEDEF sur la loi. Il l'avait encore redit dans son intervention télévisée du 28 mars. Selon ces mots, le Parlement devait voter "tout l'accord, rien que l'accord". Obéissant au MEDEF, le président de la République a donc renoncé à écouter deux des trois premiers syndicats du pays, la CGT et FO. Il a renoncé à mettre dans son projet de loi ses propres promesses de campagne : disparue la limitation des licenciements boursiers, oubliée l'obligation de céder un site rentable… Hollande a même exigé que les parlementaires renoncent à leur droit d'amendement. C'est pourtant un droit constitutionnel. "Toute correction devra être approuvée par les signataires" a dit le président. Les députés sont réduits au rang de photocopieurs du MEDEF. Ainsi va la "République exemplaire" de François Hollande. Plus de 200 ans après le veto du roi, le PS invente le véto Parisot.
Le gouvernement a ainsi donné un avis "défavorable" à tous les amendements qui n'avaient pas été approuvés par le MEDEF. Et le PS les a tous rejetés. La quasi-totalité des amendements des députés Front de Gauche a ainsi été rejetée. Le PS et EELV ont rejeté tous les amendements qui proposaient de donner des droits nouveaux aux salariés. Mais ils ont aussi rejeté les amendements qui visaient à limiter le texte et ses effets sur la vie des salariés. Le PS a ainsi rejeté un amendement qui interdisait de muter un salarié contre sa volonté à plus d'une heure de son domicile. Le texte ne contiendra pas de limite chiffrée. Le rapporteur du texte, le député PS Jean-Marc Germain a plusieurs fois expliqué qu'"à titre personnel" il était d'accord avec des amendements du Front de Gauche mais qu'il demandait à l'Assemblée de les rejeter car "tous les signataires ne sont pas d'accord". Quelle humiliation pour le Parlement : des députés votant contre leur volonté ! A moins qu'ils n'aient tous simplement par le courage de s'opposer à leur chef.
Le plus humiliant pour la démocratie parlementaire aura été atteint dans la nuit de samedi à dimanche. Le PS a voté comme un seul homme pour les accords de compétitivité-emploi. J'en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Ces accords permettront aux actionnaires et au patronat de faire du chantage à l'emploi pour obliger les salariés à baisser leur salaire sous peine de voir leur entreprise fermée. Il y a encore un an, le PS était contre ces accords, proposés par Sarkozy. Ce week-end, aucun député PS n'a voté contre. Les quatre députés PS qui avaient appuyé sur le bouton "non" se sont empressés d'aller rectifier leur vote en "pour". A peine deux députés PS se sont abstenus. Seul le Front de Gauche a voté contre. Le PS a même rejeté un amendement qui interdisait le versement de dividendes pendant la durée d'application de ces "accords compétitivité-emploi". Un comble : les salariés verront leurs droits massacrés mais les actionnaires pourront continuer à se goinfrer ! Et c'est au PS qu'on doit cette situation !
Le Front de Gauche a mené "seul" la bataille. Ce n'est pas moi qui le dit. C'est l'agence de presse Reuters. Elle a publié une dépêche sous ce titre dès vendredi dernier. Dès le début de la discussion, aucun député PS ni EELV n'a voté pour la motion de rejet préalable du texte déposé par le FG. Aucun ne s'est même abstenu. Tous l'ont rejeté comme un seul homme. Les députés Front de Gauche ont déposé 4 500 amendements. Ils ont multiplié les prises de paroles et les explications de vote pour bien alerter les salariés et tenter de convaincre. Ils ont aussi demandé de très nombreux scrutins publics. Vous pouvez donc aller vérifier sur le site de l'Assemblée ce qu'a voté votre député, amendement par amendement, article par article. Certains dans la majorité aurait aimé pouvoir voter ces mauvais coups en catimini. François de Rugy, le président du groupe Europe Ecologie, a même critiqué "l'obstruction" des députés du Front de Gauche.
L'UMP a vendu la mèche. Le lundi matin Xavier Bertrand, ancien ministre UMP du travail, a annoncé qu'il ne voterait pas contre la loi. Avant lui, dans le débat à l'Assemblée c'est l'ancien trésorier de l'UMP Dominique Dord qui avait levé le voile sur l'hypocrisie socialiste. Il a accusé le PS de chercher à "planquer sous le tapis" l'article sur les accords compétitivité-emploi "parce que c'est la preuve vivante que le code du travail joue contre le maintien de l'emploi, quand ça va mal, on met de côté le code du travail, voilà ce que dit cet article". Il a enfoncé le clou en déclarant au sujet de ces accord : "les mêmes accords, il y a un an, vous les combattiez". Alors, qui vote avec l'UMP ?
Le PS n'est battu que par le FN, en matière d'hypocrisie. Le parti des Le Pen prétend « défendre les travailleurs ». En fait, il s'en moque. Quand les droits des travailleurs sont sous la mitraille patronale, le FN est aux abonnés absents. Les députés du FN n'ont déposé aucun amendement sur ce texte. Ils n'ont aucune espèce d'idée sur ce qu'il faut faire pour protéger les travailleurs, leur donner de nouveaux droits, limiter le pouvoir exorbitant du patronat. Ils sont tout juste venu voter. Mais tout le monde aura bien vu que quand l'essentiel est en jeu pour des millions de salariés, le FN brille par son absence et son silence complice. Donc coupable.
Mort de Thatcher : ni fleurs ni couronnes !
Margaret Thatcher est décédée lundi 8 avril. Elle sera enterrée aux frais de l’Etat qu’elle détestait. J’espère que le ministre Victorin Lurel nous donnera une nouvelle fois des nouvelles de l’état du cadavre comme il l’a fait pour Chavez puisqu’il paraît que c’est là un commentaire normal. Je dis Victorin Lurel car qui d’autre pourrait y aller ? Je n’imagine pas que ce soit notre glorieux nouveau président, ou son impressionnant premier ministre qui fassent le déplacement pour honorer la dépouille de l’ennemi. N’ont-ils pas répondu à qui les interrogeait sur leur absence à Caracas pour les funérailles de Chavez qu’ils « n’avaient pas programmé la mort de Chavez » ! Ne me dites pas que ces deux aigles avaient prévu celle de Thatcher ! Pour ma part, j’ai réagi sur Twitter en disant qu’elle découvrirait en enfer ce qu’elle a fait aux mineurs. Les jabots à dentelles se sont offusqués. Je persiste et signe.
Les précieuses personnes se sont offusquées de la « violence » de ma réaction. Une indignation de commande certes. Mais je veux montrer ce qu’elle couvre. « On ne dit pas de mal des morts ». Surtout si ce sont des femmes, ont précisé certains. Exquise délicatesse ! Pourtant la même réserve ne s’était pas notée au décès d’Hugo Chavez. Certains ont même fait des remarques sur l’état de son cadavre, comme je viens de le rappeler. Donc le respect dû aux morts devrait nous faire oublier qui était cette brave dame ? Il ne faut pas y compter de ma part. Pour moi, avant tout, elle est l’amie publique du général Pinochet, l’ignoble dictateur chilien qui fit torturer et massacrer trois mille des nôtres. Elle le remercia pour son action et elle le choya tout au long de sa vie. Cela seul suffirait pour aller cracher sur sa tombe. Les mêmes commentateurs qui revenaient tous les trente secondes sur la présence d’Ahmadinejad aux obsèques de Chavez passent pudiquement en silence sur cette amitié pourtant publiquement assumée. L’ignominie de la madame ne s’arrête pas là. Faut-il rappeler que cette femme considérait l’ANC de Nelson Mandela comme une « organisation terroriste » ? Faut-il oublier qu’elle soutenait le pouvoir en place pendant le régime d’apartheid ? Doit-on oublier son agression contre les Malouines argentines ? Faudrait-il saluer sa complicité politique avec ce crétin borné de Ronald Reagan qui fit descendre de leur tour de contrôle, les fers aux pieds, les contrôleurs aériens en grève ? Non pas question. La lutte continue dans les cimetières, c’est la leçon des funérailles de Chavez ! La dame est surtout la fondatrice de la politique ultra-libérale qui est en train de détruire l’Europe et qu’elle pratiqua avec une férocité d’illuminée pendant onze longues années dans son pays qu’elle dévasta. Faut-il rappeler qu’elle a laissé mourir le prisonnier républicain irlandais Bobby Sands après soixante-six jours de grève de la faim ? Le 5 mai prochain sera aussi l’anniversaire de ce meurtre. Face aux oublieux et pleurnicheur de commande j’ai décidé de me souvenir avec rancune et malédictions de ce qu’elle a fait aux mineurs anglais. Fermant les mines « pour l’exemple » elle décida d’affronter le secteur le plus organisé de la classe ouvrière anglaise. Des milliers de mineurs grévistes furent alors sauvagement maltraités, leurs piquets de grève violemment brisés par la police qui les pourchassait jusque dans les bois alentours. Et ce n’était là qu’un premier pas dans la longue entreprise de démolition des syndicats qui lui servait de feuille de route : elle considérait les charbonnages comme une répétition générale de son projet politique. Elle voulait en faire un exemple. En s’attaquant au secteur dans lequel le syndicat était réputé invincible, elle voulait montrer que rien ne devait résister à la loi libérale. Tout cela pour qu’aujourd’hui la Grande Bretagne importe une grande partie du charbon dont elle a besoin ! Croit-on que les Anglais se réjouissent des privatisations, de la suppression des aides sociales, de la dévastation du système de santé qui sont la grande œuvre de Thatcher ?
Depuis 1985, près de 230.000 mineurs ont perdu leur travail et 165 mines ont été fermées par le gouvernement de Thatcher. L’hommage du Front national, ennemi viscéral des syndicats de classe n’en est que plus notable quand il décide de « saluer la mémoire d’une dirigeante de convictions profondément attachée à la souveraineté de son pays. »
Quant à nous, nous devons nous sentir plus proches des mineurs qui se réjouissent par provocation aujourd’hui de voir disparaître celle qui a ruiné leurs vies. A l’annonce de sa mort, David Hopper, le responsable régional du syndicat des mineurs dans le nord-est de l’Angleterre a fait cette déclaration qui va écœurer les bienpensants : "Je bois un verre en ce moment précis. C'est un jour merveilleux. Je suis ravi. C'est mon 70e anniversaire aujourd'hui et c'est l'un des meilleurs de ma vie. Thatcher a fait plus de mal dans le nord-est que qui que ce soit d'autre. Il ne s'agit pas seulement des mines de charbon. Elle a entrepris de détruire les syndicats. Elle a décimé l'industrie, détruit nos communautés. L'Angleterre importe maintenant 40 millions de tonnes de charbon chaque année. C'est absolument scandaleux. Nous essayons d'organiser une fête tous ensemble le jour de ses funérailles. Il n'y aura pas beaucoup de larmes qui vont couler pour elle par ici. Je ne pense pas non plus que beaucoup regarderont les funérailles à la télé, ils regarderont sans doute du foot. »
Comme nous, le réalisateur Ken Loach ne pleurera pas Thatcher. Voici sa réaction : « Margaret Thatcher fut le premier ministre le plus diviseur et destructeur des temps modernes : chômage de masse, fermeture d'usines, des communautés détruites, voilà son héritage. Elle était une combattante et son ennemi était la classe ouvrière britannique. Ses victoires, elle les a obtenues grâce à l'aide des figures politiquement corrompues du Parti travailliste et de nombreux syndicats. C'est à cause des politiques mises en place par elle que nous sommes aujourd'hui dans cette situation. D'autres Premiers ministres ont suivi son exemple, notamment Tony Blair. Elle a tiré les ficelles, il fut sa marionnette. Souvenez-vous qu'elle a qualifié Mandela de terroriste et qu'elle a pris le thé avec Pinochet, ce tortionnaire et assassin. Comment lui rendre hommage ? En privatisant ses obsèques. Faisons jouer la concurrence et allons au moins offrant. C'est ce qu'elle aurait fait. » La bonne société des muscadins et merveilleuses n’a pas fini de s’indigner de nos mémoires tenaces et de nos vindictes argumentées. Margaret Thatcher était une grotesque gargouille réactionnaire, criminelle et fanatisée. Quand on lui demandait ce qu’elle considérait comme sa plus grande réussite, elle plissait des yeux de plaisir pour répondre « Tony Blair ». Nous ne la pleurons pas. Nous ne la regrettons pas.
Les illustrations de cet article proviennent de la galerie « De Marseille à Martigues, contre l'austérité » et sont signées Raphaël Bianchi
Borloo voit rouge ! D'après Ivan Valério, journaliste sur le "Lab Europe" qui cite L'Express (article introuvable sur le site de L'Express), "Peur sur la ville [...] Dans l'Express du 17 avril, le dirigeant du parti de centre-droit craint que la manifestation ne se déroule à proximité du palais présidentiel et que les manifestants soient tentés de vouloir "marcher vers l'Elysée" : "Les organisateurs vont demander les Champs-Elysées, ils auront au moins le droit de défiler sur l'avenir de la Grande-Armée, la foule va contourner les forces de l'ordre et marcher vers l'Elysée… Que se passera-t-il en cas d'incident ?"
"défiler sur l'avenir de la Grande Armée..." Quel lapsus ! (J'ignore d'où il vient). Est-ce du 12ème degré?
Borloo qui dit craindre qu'on marche sur l'Elysée après un parcours sur les Champs, ou en tout cas l'avenue de la Grande Armée. De l'art d'essayer de faire peur aux gens en agitant des fantasmes ! Ces endroits, c'est plutôt le parcours des manifs de droite. Nous c'est plutôt Bastille-République-Nation, parfois la rive gauche, non ? Et marcher sur l'Elysée ? Et puis quoi encore? Bientôt il va nous accuser de vouloir remettre la guillotine en place publique !
Pendant ce temps-là, les opposants au mariage pour tous revendiquent un "printemps français", autrement dit un changement de régime, font circuler des consignes pour déborder la police et sortir du parcours officiel (et so), intimident et harcèlent leurs adversaires et ont le culot de se poser en victimes. Quand on pense que Borloo se veut représentant d'une droite modérée, ouverte, on voit ce que peuvent être les autres !
Margaret Thatcher. A son palmarès, il y a aussi la crise de la vache folle, née de la dérèglementation "pour que l'on puisse faire des affaires", qui a permis de diminuer la température de stérilisation des farines animales. D'ailleurs, je m'inquiète de ce que le gouvernement mettra dans le "choc de simplification". Et qui écrira ce texte-là ? Le Medef, encore?
Je serai à la manif le 5 mai ! Car la colère monte en moi et il est temps de rappeler à Hollande qu’il existe un peuple. Qu’il compte plus que les banques, les marchés, la commission de Bruxelles !
Par contre cette histoire de changement de république, je veux bien, mais pour y mettre quoi à la place ? Tant que la France est liée (entravée) aux différents traités qui ont construit cette Europe libérale « des marchés » et à l’OMC qui met en compétition les pays, les fiscalités, les peuples, nous seront soumis à la dictat des ploutocrates et des technocrates. Le Darwinisme économique entrainé par ce cadre favorise forcément le moins disant social et fiscal : c’est de l’optimisation du « Capital ». Il ne faut pas changer de république, il faut rétablir la république redonner sa souveraineté au peuple de France, donc déchirer les accords du GATT (souveraineté de territoire), revenir au franc (souveraineté monétaire), dire m**** à la commissions de Bruxelles (souveraineté politique). Marx le disait l’infrastructure forme la superstructure, une infrastructure technocratique, globalisée, financiarisé et tournée vers l’optimisation des coûts donne une superstructure technocratique, globalisée, financiarisé et tournée vers l’optimisation des coûts. Pour combattre le capital, il faut le désarmer !
Ainsi le PS a entériné la volonté du patronat et a voté cette loi de casse du code du travail et met en péril la vie des travailleurs dans les entreprises. Depuis son retour au pouvoir, le PS montre son vrai visage, le masque est tombé, et ne mène que la politique du patronat. Comme vous le dites si bien, l'intervention des PSA au conseil national du PS montre bien à quel point travailleurs et PS ne sont pas amis. Mais, oserais-je dire, que cela ne surprend que les benêts sans cervelle ou du moins sans connaissance historique. Car depuis la première guerre mondiale où la SFIO a voté les crédits de guerre et envoyé les ouvriers à la boucherie, la nature du PS est bien celle d'un parti des patrons. Blum disait de son gouvernement de Front Populaire qu'il avait "géré loyalement les affaires de la bourgeoisie". En 38 il tirait sur les ouvriers et en 39 votait les pleins pouvoirs à Pétain. Je vais pas refaire toute l'histoire du PS ici mais rappelons leur participation gouvernementale lors de la guerre d'Algérie, leur politique de blocage des salaires en 83...
Bref, l'histoire du PS se confond avec celle de la bourgeoisie. Dans la lutte des classes ils ont choisi de servir le camp de ceux qui dominent et exploitent. Pas celui des opprimés. Alors l'avenir n'appartient pas à ces gens là. il appartient aux travailleurs qui par leur nombre et leur place dans la production représente la seule force de changement sociale. Et méfions nous de ceux qui comme le PSU à l'époque veulent redorer l'image des socialistes, des réformistes en faisant croire que dans la république bourgeoise les travailleurs peuvent être respectés voire peuvent prendre le pouvoir !
Excellent billet de J Dion sur Marianne !
J.Dion, ancien journaliste à l'Huma, non?
@gibbus et tous ceux qui craignent un gros changement.
Il existe des indices tangibles/des preuves que FH et le gouvernement est prisonnier des marchés car il admettent et l'ont signé/et fait transformer en loi un diktat antidémocratique produit par la commission de Bruxelles(TSCG).
Cette commission n'a aucune validité démocratique car elle n'est pas élue par le peuple. Elle tire sa légitimité du fait que, émanation des marchés, elle oblige les états qui baisse la tête à transformer en loi, et là cela devient légal, des recommandations illégitimes, puisque elle-même (la commission de Bruxelles) est illégitime.
Il existe une clause dans le traité de Vienne qui rend caduque tout le montage européen. Le fait que les pays n'ont pas en majorité voté le traité de Maastricht, qui permettait légalement à tout pays de quitter la construction européenne ou de contester la construction même. Le seul fait d'avoir fait avaler le traité de Lisbonne par l'assemblée, Sarkhozy s'est fait coupable d'une forfaiture antidémocratique, en livrant le pays aux marchés, en piétinant allégrement la souveraineté de la France (tous ses confrères ont fait de même. Idiots ou pourris ? Choisissez). En regard des lois internationales nous pouvons quitter l'Europe de l'euromark, et il ne faut rien attendre des élections en Allemagne, Die Linke se faisant embarquer par le PSD.
Cependant, je vous rassure il est loisible, et ça si nous sommes suffisamment nombreux dans le reste de l'Europe à tourner le dos à cette Europe antidémocratique, de créer une nouvelle monnaie, gérée démocratiquement et indépendante des marchés. La puissance de production de la France, même seule, peut, si l'on fait attention et qu'on est astucieux, faire chuter l'euromark, et révéler en plein jour la tromperie de la CDU. Encore faut-il du courage, de la ruse et une vraie ténacité, ainsi que le concours des citoyens dont on aura au préalable nettoyé les oreilles des âneries qu'on nous assène depuis 1983.
Bonjour
Merci charles, commentaire 150, pour le lien. Tu n'es pas hors sujet, cette vidéo démontre clairement que ce qui est en train (la politique) de se mettre en place lentement mais surement en Europe et en France n'est pas le fruit du hasard.
Nuance, que les gens trichent, d'une manière ou d'une autre, c'est une évidence. Sur le fisc, le copain au black, etc. La grande différence entre les élites tricheurs et le citoyen tricheur, c'est qu'il y en a un qui ne paie pas en cas de contrôle positif. Tu voles un scooter, un steack, tu vas en garde en vue et après en taule. Tu voles le fisc, tu blanchis de la fraude fiscale, et tu vas à la TV. Les Pasqua, Guerini, Cahuzac ont triché, avoué, mais sont toujours dehors. Avec un peu de chance, la prescription des faits est pour bientôt. C'est la qu'est la véritable injustice. Allez, soyons fous, allons marcher le 05 mai.
@ Charles 17 avril 10h04
Au Venezuela il semble que le président et le gouvernement légitimés par les dernières élections jouent la prudence et manœuvrent habilement face au réel processus de déstabilisation en cours. Les immondices qui ont circulé sur les réseaux sociaux (notamment des photos de matériel électoral brûlé par la police, laissant accroire qu'il s'agit de matériel des élections de la semaine dernière, alors qu'il s'agit de matériel d'élections de 2007 brûlé en juin 2012) commencent à faire flop, mais ils suffisent amplement pour que la haine et la colère antichavistes s'attisent (attaque de centres de santé où exercent des médecins cubains, menaces à l'encontre de journalistes de TeleSur). Le candidat perdant de la droite n'a pas usé de la procédure légale de contestation des prétendues fraudes auprès des organismes légaux. Il a évidemment et uniquement utilisé la caisse de résonance des médias majoritairement antichavistes. Tout prétexte est bon pour que la déstabilisation débouche sur un coup de force, et par précaution le gouvernement vénézuélien souhaite protéger le candidat perdant afin qu'un éventuel "attentat" à son encontre ne puisse servir de détonateur majeur. Vigilance.
@Nina
Merci du lien, ça fait plaisir de lire quelqu'un qui se sert bien de sa tête, même si Marianne n'est pas ma tasse de thé. Bon, un remarque rapide. Certains d'entre nous se réclament des écrits de Sapir ou Lordon. Je suis peut-être un puriste, mais je sais pourquoi, je sens sous leurs écrits des odeurs à la Thiriart, intellectuel d'extrême extrême droite, capable de se dire jacobin et nationaliste, et de flirter avec l'OAS. Alors, attention, à certains moments je sens de l'intox subtile. Mais peut-être suis-je trop méfiant.
Mise au point de ce qui se passe depuis 24h au Vénézuela, en trois points:
1- La Bolivie accuse les Etats-Unis.
2- Le Président Maduro annonce la chronique d'un coup d'Etat annoncé et fait part de l'échec de la grève générale.
3- Meurtres, violences et assaut contre le Palais du conseil d'Etat électoral. Et dont la conclusion est "Conclusion, le silence de nos médias sur ce qui se passe en Amérique latine notons-le avait été le même en 2002, ou le black out avait été total sur le coup d’Etat jusqu’à ce que le peuple vénézuélien appuyé par l’armée loyaliste impose le retour du président. tandis que mobilisés en particulier par Fidel Castro toutes les forces progressistes étaient mobilisées sur internet pour dire ce qui se passait au Venezuela.". A lire sur le site histoire et société, mis en ligne ce matin.
Bonjour chers camarades, je viens vers vous pour une question.
Depuis quelques temps maintenant j’éprouve les plus grandes difficulté pour me connecter sur ce blog. Entre le moment du click et l'ouverture de la page il se passe parfois deux minutes. C'est la seule adresse internet où cela se passe. Même en essayant de rejoindre ce blog par l’intermédiaire de site amis comme celui du PG, le problème persiste. Je précise que si j'ouvre n'importe quelle autre page cela est instantané.
Alors voici ma question, Suis-je paranoïaque, où les horrible forces capitalistes tentent de se mettre entre moi et mon blog préféré ? D'autres personnes ont-elles ce problème? et qui dois-je incriminer parmi ceux dont j'emprunte les canaux, Orange, Mozilla, ou Google ? Je sais que les grands opérateurs ralentissent l’accès aux diffuseurs de vidéo comme Youtube, est-ce quelques chose du même tonneau ? Ou suis-je trivialement un des ces nombreux paranoïaque qui peuplent le web ?
@pichot mont 14h30
Je peux vous assurer que Sapir et Lordon sont au-dessus de tout soupçon ! Mais il y a ici et là des tentatives pour barbouiller de rouge-brun, à coup de déformations ou de calomnies, les personnalités ou les sites de gauche. C'est arrivé au Grand Soir et récemment à Michel Collon. Il y a aussi de la part de l'extrême droite la manœuvre qui consiste à reprendre certaines de nos formules en les détournant de leur sens ! le FN en est coutumier. Toujours vérifier les sources...
@Kevin34 15h33
Moi aussi ça m'arrive souvent. Je crois qu'il y a seulement des heures où le serveur est encombré, et que donc il ralentit.
Après avoir vu quelques temps, par curiosité, ce spectacle, les obsèques thatcher, il faut se dire que cette cérémonie est une formidable démonstration d'esprit de caste, de personnes hors de nos vie communes et c'est ce que ce falbala inspire, suinte à la vision d'une oligarchie d'autosacralisation, bénédiction de la bienpensance et bien aveuglement de leurs crasses de suffisance
N'y trouve grace à mes oreilles que la musique, pour la reste, tout était pétrifié, pas un geste de travers, le flegme qui se fait morgue, comme pour nous signifier que sera plus que jamais vivante, l'idéologie de la dame, personne ne bougeait d'un poil comme sa statue qu'elle regrèttait n'etre pas de fer, les commentateurs laudateurs, enjoliveurs sentant leurs propres colliques de ce florilège d'évènements glorieux à la mémoire de "magguy", ressèraient leurs couche-culottes de cette "dame très controversée"par ci "détestée" par là.
Finalement, une vrai démonstration, dans une version pétrifiée, d'un état d'esprit à nous redonner, souligner nos répères sur ce qu'est la gauche dans toute sa simplicité, en finesse, sans hypocrisie et mensonge outrancieux
@162pichot mont à 14h30 Sur
« Sapir ou Lordon. d'extrême extrême droite, »
Oullala, ne faudrait pas pousser non plus et être parano. Pour mon compte je préfère nettement Lordon. Sapir plutôt pas mal mais poursuit, a mon sens, un peu trop son idée fixe « sortit de l’Euro » et critique pas forcement a raison Jean-Luc Mélenchon, pas assez radical a son gout ! Pas mon avis. Il ne veut pas comprendre la stratégie consistant a éduquer a mesure des événements, pas très malin.
@Kevin34 15h33
Même problème, l’attente est un peu longue mais bon !
@pichot mont
Sapir et Lordon sont au dessus de la mêlée. Il n'y a qu'à voir les débats des rencontres des déconnomistes, ou les éconnomistes atterrés, pour vous faire une idée. Les publications de Lordon sur "Le Monde diplo" sont toujours très pertinentes.
C'est mon avis
@Kevin34
Vous n'êtes pas le seul mais je ne pense pas que ça vienne de ce blog. Après avoir eu pendant de nombreux mois l'envie de pulvériser mon micro avec une masse, j'en ai parlé à mon voisin informaticien qui m'a installé un extracteur de fichier windows et ccleaner un nettoyeur de spams et cookies. Le matin dés que j'ouvre je nettoie et ça va mieux après. Avant ça le voyant de témoin de travail du disque dur ne clignotait même plus, il restait allumé tout le temps et je ne pouvais plus rien tirer du micro. Si ça peut vous aider.
Connexion instantanée pour moi sur un vieil ordinateur portable. Linux (Ubuntu) en système d'exploitation. "Sea Monkey" en navigateur (ingénieurs de Firefox). Autorisation temporaire de Java script (si nécessaire pour voir des vidéos) Pour tous les sites j'efface mes traces. Tranquille ! De deux à plusieurs jours pour installer tout ça (si on n'a pas trop de connaissances informatique) mais le temps est largement gagné, lorsque l'on visite beaucoup de sites et que l'on intervient sur les forums (pas de pubs, pas de temps d'énervement). Désolé pour le hors sujet, mais cela peut, peut-être servir à certains.
Caouecc@161 et Menjine@163
A propos du Vénézuela. Totalement d'accord avec vos commentaires sur l'attitude clairement putschiste de Capriles qui s'abstient délibérément d'introduire tout recours prévu par la loi et la constitution vénézuéliennes tout en appelant à manifester pour refuser l'élection de Maduro, histoire de provoquer le chaos dont il espère tirer profit. Seule bonne nouvelle depuis dimanche, l'Organisation des Etats Américains (d'Amérique du nord) vient finalement, après les affrontements qui ont fait 7 morts et plus de 60 blessés, de reconnaître l'élection de Maduro, ce qui constitue un revers notable pour Capriles. Curieusement il semble impossible de savoir sur internet (si quelqu'un ici y parvient, ses infos seront les bienvenues) quels sont les pays de l'UE (qui pour sa part reste muette) ayant reconnu Maduro. Ce qui est avéré, c'est que l'Espagne s'y refuse clairement jusqu'à présent, tout comme Hollande, ainsi que le dénonce à juste titre Jean-Luc. Rappelons que l'UNASUR, qui regroupe l'intégralité des nations sud-américaines (dont la Colombie et le Chili pourtant peu favorables à la révolution bolivarienne) avait dés lundi reconnu la légitimité de l'élection de Maduro,,tout comme le Mexique et le Panama. Une occasion de plus de constater dans quel camp se situe l'Union Européenne et combien est scandaleuse et usurpée son attribution du Prix Nobel de la Paix.
Sapin: "première décision sage et raisonnable" de Cahuzac. Effectivement, toutes les décisions qu'il a prises en tant que ministre n'étaient ni sages ni raisonnables.
Caouecc@161, Menjine@163 et Alain Doumenjou@171 à propos du venezuela
L'élection de Maduro est reconnue officiellement par l'Espagne (info du Figaro) ainsi que par la france et l'UE qui prennent "acte" selon leur expression.
@ Alain 17 avril 18h31
Sur la position des représentants espagnols présents lors du processus électoral vénézuélien, voir ici
J'ai entendu aussi aux informations de France Musique à 19h que la France avait "pris acte" de l'élection de Maduro.
Félicitations? souhaits de réussite ? de coopération? Ils n'ont plus rien dans leur besace...
Souria@173 sur le Venezuela
Je viens de voir qu'effectivement l'Espagne avait fait savoir aujourd'hui qu'elle "respectait la proclamation de Nicolas Maduro comme président du Venezuela". Il faut préciser qu'à l'issue de l'incident diplomatique d'hier, l'Espagne s'était fait vertement "remonter les bretelles" par Maduro. En revanche, pour ce qui est de l'UE et de la France, votre commentaire me paraît singulièrement spécieux car les communiqués publiés aujourd'hui par le Quai d'Orsay et Catherine Ashton (chef de la diplomatie de l'UE) sont de véritables morceaux d'anthologie en matière de langue de bois diplomatique : l'Union Européenne déclare qu'elle "prend note de l'annonce de la proclamation de l'élection de Nicolas Maduro" tout en ajoutant qu'"il est important que le résultat de l'élection puisse être accepté par tous et que les recours soient dûment examinés par les autorités compétentes du Venezuela" et appelle "toutes les parties à s'engager dans un dialogue pacifique et à rejeter la violence".
On est fort loin de la "reconnaissance officielle"d'une élection, dont bien au contraire on met ainsi en doute la validité en renvoyant par ailleurs dos a dos le candidat élu et le candidat battu et en évoquant au surplus des recours qui n'ont toujours pas été formés conformément à la loi vénézuélienne. Quant au communiqué du Quai d'Orsay il est rédigé dans les mêmes termes avec cette seule différence que la France "prend acte" au lieu de "prendre note".
Après avoir visionné l'explication de texte donné sur BFMTV par Edwy Plenel sur l'acte de contrition télévisuel du frère Cahuzac (curieux quand même) qui pense que les fonds, vraisemblablement en provenance des laboratoires pharmaceutiques (rétrocommission ?), récoltés par Cahuzac avaient pour destination le financement de campagnes électorales, je m'étonne du silence du camarade Michel Rocard lui si prompt à donner son avis, urbi et orbi, sur tout sujet des glaces du pôle nord à la forme des moules à gaufre. Peut-on me rassurer sur son état de santé ?
@alain (49)
Peu importent les premières lignes...
Celui qui n'est pas populiste, mais qui défend le peuple n'a rien à craindre. C'est localement que tout se fait. Pas dans les maisons blanches!
Le 5 mai ce sera la Bastille et non à l'Elysée contrairement aux prédictions de JL Borloo. Ce ne sera pas non plus dans les salons de Matignon comme le pensait J.Attali. Ni dans la chambre à coucher de Marie Antoinette comme le craignait Kouchner. Non plus dans l'impasse de la ferronnerie comme l'a suggéré Henri IV. Encore moins à Versailles pointé du doigt par B.Hamon et H Désir. Tant qu'on y est, faut pas se priver. Les journaleux pourront commenter la revue à la baisse des objectifs de cette manifestation. "Faute de prendre l'Elysée les révolutionnaires se rabattent sur la Bastille. Où, comme tout le monde sait, l'on emprisonne personne depuis longtemps, depuis que nous avons fait la révolution, nous !
Bon, je vis en Angleterre. L’héritage de l’ère Thatcher est là, dans la vie de tous les jours, avec les bonus des banquiers, l’attaque permanente de l’actuel Premier Ministre sur les plus vulnérables, l’appui sans failles des médias pour la caste dominante et la précarisation de toute la société. Oui. Maggie a été bien plus efficace que les bombardiers allemands pour détruire l’industrie et les chantiers navals anglais.
Cependant, je ne peux laisser certains idéaliser les combattants de l’IRA. Ma femme (née Ryan, Irlandaise) se souvient encore des bombes. Boby Sands n’était pas un ange, et certes, sa mort aurait pu être évitée, mais c’était le chemin qu’il avait choisi. Combattant d’une cause, il a été au bout de sa logique, et pour ça, mérite qu’on s’en souvienne. Mais Maggie elle aussi a été au bout de sa logique.
Monsieur Mélenchon, j’approuve votre combat politique, mais quand même. Ce n’est pas Maggie qui a agressé les Argentins mais bien la Dictature Argentine de Videla, Massera et Agosti qui a débarqué des troupes sur un groupe d’iles situé à plus de 1500 km des côtes argentines. C’est malgré Maggie que les Anglais ont gagné (si la Dictature avait attendu 2 mois de plus, les porte-avions qu’elle avait vendu à l’Inde n’auraient plus été disponibles).
Je ne suis pas spécialiste de droit international, mais la souveraineté de l’Argentine sur ces iles ne parait plus qu’à caution. Les gens qui vivent sur ces iles sont Anglais. Bien sûr, ils vont se faire soigner à Buenos Aires et vont faire leurs courses là-bas. Leurs enfants apprennent l’espagnol, parce que si une crise d’appendicite se déclare, c’est un hôpital argentin qui fera l’opération.
@180 Eric
"Je ne suis pas spécialiste de droit international"
En effet et en histoire non plus !
Pour L'argentine c'est une vieille revendication, rien à voir avec la dictature. Depuis la Déclaration d'Indépendance (avec l'Espagne, le 9 Juillet 1816), une grande partie du territoire de la vice-royauté du Rio de la Plata est devenue une partie de l'Argentine, y compris les îles Malouines. La situation est restée ainsi jusqu'en 1833, lorsque les îles ont été usurpées pendant la Présidence de la République de Balcarce par une occupation militaire du Royaume-Uni le 2 janvier. Et puis vous oubliez (au passage) le soutien à Pinochet de Thatcher pour son action dans la construction avec les Chicago Boys de l'édifice libéral au Chili comme territoire expérimental.
Quand à Bobby Sand il est mort en résistant. M.O.R.T. Merci pour la mémoire des peuples de rectifier.
Bon, l'affaire Lagardère, tout le monde s'en fout, c'est juste 3 000 fois la fortune de Fabius et 30 000 fois le montant de la fraude de Cahuzac. Tout ça pour des parts de société grossièrement surestimées lors de la fusion Aérospatiale/Matra, dont la soulte ne fut jamais payée comme suite au gonflement artificiel des cours en bourse grâce aux bobards sur la bonne santé du programme 380, et tout ça pour un mec qui ne se déplaçait même pas pour les conseils d'administration. Toutes ces décisions qui se prennent "entre voyous", dans les antichambres de leurs loges, et qui sont imposées au peuple avec une simili-parodie d'enregistrement parlementaire augurent mal de la démocratie. Il en va ainsi de la libéralisation à l'immigration, en passant par toutes les foutaises dont on nous abreuve pour détourner notre attention de l'essentiel: le racket des peuples par une poignée "d'ayant droit" dont le seul mérite est de se coopter entre eux.
J'aime bien l'expression "gargouille réactionnaire". Comme quoi Thatcher, c'est la "Blair Witch"...
Champagne!
@ eric (180)
Il ne s'agit pas d'idéaliser les combattants de l'IRA, mais de reconnaître le droit des peuples à l'autodétermination et de se défendre, y compris les armes à la main contre un envahisseur, quel qu'il soit, à plus forte raison quand il est violent comme le furent les Anglais. sans vouloir faire injure à votre épouse, je connais des Français, adversaires des résistants durant la seconde guerre mondiale et un restaurateur vietnamien qui regrette l'occupation de son pays par les forces américaines. La logique des combattants de l'IRA était la liberté et l'indépendance de leur pays, donc rien de condamnable.
Quant à votre argumentation sur l'intervention aux Malouines, il est amusant de constater que vous justifiez l'intervention anglaise par le fait que ces îles soient à 1500 km des côtes argentines. L'Angleterre est à quelle distance, elle?
« En effet et en histoire non plus ! »
Non, simplement titulaire d’un DEA (Lyon 2/Lumière). Justifier tout par l’Histoire est insuffisant. A ce titre, la France peut réclamer des dommages et intérêts à l’Italie pour la conquête de la Gaulle… Ou le retour du Québec dans la République, voire annuler la vente de la Louisiane…
« droit des peuples à l'autodétermination » « se défendre, y compris les armes à la main contre un envahisseur »
Les gens qui vivent aux Malouines sont, se disent, Anglais et donc, comme vous le soulignez, ont le droit de se défendre…
« L'Angleterre est à quelle distance, elle? »
La Guadeloupe et La Martinique, la Guyane, à quelle distance de la France ? Elles sont donc moins Françaises ?
« Quand à Bobby Sand il est mort en résistant. M.O.R.T. Merci pour la mémoire des peuples de rectifier. »
Oui, comme les victimes des bombes de l’IRA. Son combat était légitime, et l’est toujours par certains aspects. Le racisme anti-irlandais sévit toujours. Ainsi il y a 2 ans, les protestants manifestaient parce que les enfants catholiques avaient enfin le droit de rentrer dans une école par la porte de devant. Mais cela ne justifie pas la sanctification des combattants de l’IRA. Il ne s’agit pas de respect pour mon épouse, elle a « seulement » entendu l’explosion… Le choix de poser des bombes en zone urbaine implique le risque de tuer des passants. On appelle ça des dommages collatéraux de nos jours. Je pense que la plupart d’entre nous les condamnons quand il s’agit de ceux occasionné par les drones US (pourtant bien plus discriminatoire que des bombes). Non ?
@cr_sud @vm
Bon, ok, je me suis peut-être laissé emporté par un moment de déprime, mais, est-ce une de mes vieilles habitudes de méfiance (ancien LCR, j'ai parfois du mal). L'extrême extrême droite nous a souvent pollué avec un discours pseudo révolutionnaire que dans la période actuelle j'ai un peu tendance à compter tous les mots. Cependant, il est vrai que l'Euro, tel qu'il est conçu au moyen des traités-pseudo constitutions qu'on nous a asséné (surtout celui de Lisbonne), passé au-dessus de la tête de façon totalement arbitraire et non démocratique, ne remplit pas la fonction à laquelle il était désigné. Que l'Europe crée un espace où marchandises et biens puissent circuler, c'est à mon avis tout à fait satisfaisant. Le problème gravissime c'est que ce n'est pas le cas. la commission de Bruxelles aidée du FMI martyrise les nations que l'on a privées de leur souveraineté, leurs dirigeants, Papandréou comme Sarkhozy, l'ont fait, devrais-je dire. Personnellement je suis pour un espace "Sud Européen + Maghreb", uni dans un espace commun où droits sociaux, salaires et souveraineté soient clairement identifiées et respectées, espace muni d'une monaie commune, tout en gardant l'euro comme monaie d'échange avec le reste de l'Europe. C'est techniquement possible et surement réalisable rapidement si l'on arrive à se mettre d'accord avec l'Italie, l'Espagne et le Portugal au moins. Même que certains pays du Nord nous suivraient, comme la Suède et la Norvège, même le Danemark, possible, mais à voir. Cela isolerait l'Allemagne, que, bien que je ne sois pas anti-Allemand me paraît mal partie pour le moment car je n'ai aucune confiance dans le SPD qui a des chance de rempacer la CDU aux commandes. [...]
Entendu Emmanuel Toddt ce matin chez Bourdin à propos de la crise, celle des riches qui ont pompé les peuples grâce à leurs séides et affidés, l'austérité qui est pour eux un moyen de rentabiliser leurs richesses, sur la nécessité d'effacer la dette. Egalement sur l"interaction des maffias de la haute fonction publique et du système bancaire qui s'entendent comme larrons en foire etc. A écouter et faire écouter. Tous le 5 pour la 6 !
Je suis avec intérêt les débats sur l'ANI au Sénat et les amendements déposés par le groupe CRC, ils sont tous rejetés pour la même raison, ils n'ont pas leur place dans la loi, étrange quand on sait qu'un amendement a pour objet de défendre un point de vue par rapport au texte discuté et en principe pour celui qui le défend de légaliser son opinion. Drôle de démocratie parlementaire que nous vivons. En ce qui concerne le pacte compétitivité, le 1er ministre s'étonne du peu d'enthousiasme des entreprises (1500 entreprises concernées à ce jour) et en appelle aux Préfets pour accélérer la cadence. Peine perdue les grandes entreprises préfèrent jouer la carte du licenciement financier bien plus juteux pour les actionnaires. Il en sera de même pour les contrats d'avenir dont le gouvernement attend le soutien des collectivités territoriales mais celles-ci sont exsangues et avec la perte des dotations de l'Etat pour 2013 et suivants... auront plus tendance à comprimer la dépense publique, en particulier les dépenses de fonctionnement dont celles de personnels avec à la fin un service public rendu aux usagers déficient.
Aux armes citoyens, la droite fasciste reprend des couleurs, ils pavanent sur nos avenues, agressent l'homosexuel comme jadis ils agressaient le Juif. Refusons à ces gens de prendre le pouvoir avec l'aide de dirigeants socialistes bourgeois et capitalistes, préférant les ors de leur monde qu'à l'or du travail. Et suivant les grandes théories bourgeoises "La République est une que chacun utilise a sa façon".
Vive les forces populaires dans ce pays, merci pour l'espoir que Jean Luc Mélenchon nous fait vivre.
Il s'est passé ce soir quelque chose de gravissime a la television sur une chaîne publique. On sait que cette chaîne est régie par les larbins du pouvoir néo-libéral. Mais on attend tout de même d'eux qu'ils ne se comportent pas comme des voyous. Ils ont été, appliquant des techniques incessantes pour couper la parole, pour caricaturer pour insulter, a deux doigts de ce qu'on peut appeler une dictature de la pensée. Il fallait qu'ils se paient Mélenchon. Nous avons eu droit a toute la clique libérale avec ses visages différents.
Mélenchon a été face a eux comme Gulliver qui empêtré un moment de fils, leur a montré sa nature et les a envoyés gicler. Malgré leurs tweets, en majorité défavorables, malgré cette nouvelle technique qu'il faudra qu'on m'explique, celui qui vient pour poser des questions parlant plus que celui qui doit répondre. C'était trop. Trop médiocre. Trop bas. Trop malhonnête. Vous avez peut-être convaincu des FN ou des Sarkozistes dont Apapru, digne représentant, souhaite payer des ouvriers avec des verres d'eau, mais vous avez montré a beaucoup qu'il y avait en face de vous un homme digne qui, face aux circonstances n'a qu'à laisser venir le temps où tous les mensonges s'effondreront comme une montagne de cendres.