17avr 13

En préparant la marche du 5 mai

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La situation du pays se dégrade à grande vitesse. Toutes les hypothèses économiques qui justifiaient aux yeux de la nouvelle équipe gouvernementale sa capitulation sans condition devant la finance sont démenties. Le pays va entrer en récession selon le FMI et selon le Haut Conseil des Finances publiques. Par conséquent le chômage va encore augmenter et atteindre un niveau record depuis la fin de la guerre. Evidemment, les déficits vont se creuser, non seulement ceux de l’Etat mais surtout ceux des comptes sociaux qui reposent sur les cotisations sociales. Du coup de nouveaux trains de mesure de coupes budgétaires vont avoir lieu dans les comptes publics et sociaux. Et de nouveaux prélèvements vont être décidés en même temps que de nouvelles baisses de prestations. Evidemment, tout cela aggravera la situation pour l’année suivante, 2014. Tout un chacun va donc se trouver bientôt au pied du mur, ou bien subir en silence ou bien entrer dans l’action pour changer tout ça. Avec ou sans balai. Mais pourquoi pas avec pour faire, comme dit Lordon, la révolution des balais. Plutôt que d’abandonner notre pays au soi-disant « printemps français » de la réaction.

La spirale dépressive est à l’œuvre dans toute l’Europe. Bientôt les Allemands seront eux aussi plus rudement frappés que cela ne se voit aujourd’hui. Evidemment, toutes ces souffrances sont aussi vaines qu’inutiles comme nous en avons eu la preuve partout où ce type de politique a été mise en place. Cette situation va pousser plus loin les logiques de braderie et de pillage comme on l’a vu partout ailleurs. C’est déjà parti fort en France comme je le relève plus loin.

Dans le domaine politique ce contexte va aggraver considérablement les tensions. D’abord entre les gouvernants et les gouvernés. Les huées à la raffinerie de Petroplus quand l’hyper-solférinien Guillaume Bachelay a parlé devant les salariés floués et désespérés, l’intrusion des ouvriers de PSA dans le conseil national du PS, tandis que le premier ministre s’enfuit et que le ministre des finances va se cacher au fond de la salle, ne sont qu’un début. Mais de l’autre côté de l’échiquier aussi, la rage face à un pouvoir ressenti comme faible et sans appui populaire pousse à une radicalisation qui va aggraver la déstabilisation. En décidant d’annuler leurs réunions publiques sur le thème et en décidant de rester cachés, les officiels socialistes ont affiché une pusillanimité qui est un encouragement aux pires débordements.

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Ce n’est pas tout. Les jeux entre les partis de l’officialisme UMP et PS vont se durcir dans des logiques de surenchères politiciennes. Et naturellement tout cela va tendre aussi les relations à l’intérieur de ces partis à mesure que les uns auront l’impression que le pouvoir est à portée de main et que les autres auront le sentiment de le perdre. Bien sûr il n’y a plus de courroie de transmission entre les mobilisations sociales d’un côté ou de l’autre et l’officialisme UMP et PS. Sur le terrain, aucune des deux séries de mobilisations ne se sent représentée à présent par ces politiciens. C’est évident à gauche. Même à la CFDT. Mais c’est vrai aussi de l’autre côté, dans une moindre mesure certes. C’est ce que l’UMP découvre avec les manifestations de la Frigide Barjot et autres exaltés contre « le mariage pour tous ». Il y a là une radicalité difficile à reprendre en main par la droite traditionnelle assez largement démonétisée dans ces secteurs. De son côté, l’extrême-droite officielle Lepéniste a elle aussi beaucoup de mal face à des secteurs qui la débordent, compte tenu de la désertion de Marine Le Pen. Au total, si la droite et l’extrême-droite de base s’homogénéise idéologiquement, il n’en va pas de même de sa représentation politique. A nous de prendre toute la mesure de l’incertitude du moment. « Qu’ils s’en aillent tous » est un phénomène qui envahit toujours la totalité du champ politique. Il s’étend à mesure que le mouvement d’en bas percute une structure officielle qui prétend le réintégrer dans le cadre qu’il juge illégitime.

En fait il ne faut pas perdre de vue que le  « Qu’ils s’en aillent tous » est un processus qui répond à la délégitimation de tous les pouvoirs, toutes les autorités. Tous, quelle qu’en soit la nature ! En soi ce processus est assez largement informel et assez incapable de se donner de lui-même une perspective générale. Tout l’enjeu est de savoir qui va l’incarner dans un sens ou dans l’autre. La stratégie de la révolution citoyenne vise à conquérir l’autorité et la confiance suffisante pour ouvrir une perspective qui devienne majoritaire. Pour cela deux conditions doivent être réunies dans l’action. D’un côté, un décrochage clair et tranché à l’égard de l’officialisme et du système politique dominant. Et secondement donner en permanence un contenu et des objectifs concrets de haut niveau à la protestation. C’est sur cette ligne que le Parti de Gauche construit son action quotidienne. Pour nous, ces deux conditions se réunissent dans l’action et par elle. Là, c’est la vieille règle du leader Krasucki : « La force se renforce en se voyant forte »… Comme on le sait, la marche du 5 Mai est dédiée à la sixième République. Elle fait le lien entre le refus de l’austérité et de la finance, et la question d’un changement radical des institutions. Ce sont des thèmes de haut niveau de contenu. Cette exigence n’empêche nullement de bien fédérer comme le montrent non seulement les mobilisations de terrain qui préparent la manifestation, mais le nombre et la diversité de ceux qui y appellent, nationalement et localement.

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En fait une partie de la manifestation viendra sur ses propres mots d’ordre et analyses. Par exemple il y aura un ample cortège en faveur du « mariage pour tous » puisque précisément l’égalité de tous les couples fait partie des bases de la Sixième République, si l’on se souvient de mon discours à la Bastille en mars 2012. Nous assumons ainsi fièrement le rapport de force avec les amis de Frigide Barjot. Mais ce ne sera pas le seul cas. Il y aura des cortèges des usines martyrs, qui pour la nationalisation, qui pour la coopérative. En ce qui concerne les forces politiques, la diversité n’est pas non plus un obstacle. Le NPA a décidé de s’associer à cette manifestation. Il participe totalement au comité de coordination. Mais il défilera sur ses propres mots d’ordre. Même scénario pour Eva Joly et ses amis qui viennent sur leurs mots d’ordre eux aussi. Tous se retrouvent sur l’idée de changer le régime politique et les moyens de la démocratie dans notre pays. Tous viennent s’opposer à la finance et à l’austérité.

En décidant de coller à cette journée du 5 mai après que nous l’ayons préemptée, la droite et les anti « mariage pour tous » trahissent leur anxiété. Il s’agit pour eux d’empêcher que la société exprime sa colère sur la gauche. Ce qu’ils ont mis en route avec la lutte contre « le mariage pour tous » est pour eux fondateur d’un « printemps français » comme ils disent. Cette saison serait censée jeter la société sous les bannières de la droite la plus traditionnelle et donc la plus réactionnaire. Vu de haut et de loin on peut dire que c’est la suite du courant « droite décomplexée » que portait Nicolas Sarkozy. Ce faisant, bien sûr, ils nous mettent au défi. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas qu’une seule personne de bonne foi confonde les deux manifestations. Et cela en dépit des efforts que vont faire pour cela les solfériniens, leurs divers bagages accompagnés et les « journalistes » qui leur servent la soupe. Mais acceptons le défi. De quel côté aller ? Ou bien s’effaroucher et abandonner le terrain à la droite manifestante comme y poussent le PS et les officiels d’EELV ? Ce serait reconnaître notre défaite. Pas celle de nos partis et groupements. Celle du courant que nous incarnons dans l’histoire face aux réactionnaires. Mais nous pouvons au contraire puiser de l’énergie dans le défi et relever d’autant plus haut le gant ? C’est évidemment cela notre choix collectif au Front de Gauche.

Mais je demande qu’on y réfléchisse. Le PS et EELV préfèrent abandonner le rapport de force populaire à la droite plutôt que de se tenir au moins en silence par rapport à notre mobilisation. Nous sommes donc tous seuls cette fois-ci en face de la droite. Et les gouvernementaux nous tirent dans le dos. C’est cela le symbole qui se met en place le 5 mai. Du coup, nous commençons à incarner sur le terrain tout ce qu’est notre camp politique du fait de la désertion des gouvernementaux. Pour moi c’est le début d’un élargissement de notre rôle dans la société et dans la période politique.

Une autre partie se joue aussi sous nos yeux en sens inverse. C’est en effet un paramètre intéressant que la dédiabolisation de Le Pen. Elle peut fonctionner comme une intégration au système des officiels. Vu de cette façon, Marine Le Pen et sa stratégie a ceci de bon qu’elle est en train de défaire la synthèse politique qu’avait réussie Jean-Marie Le Pen entre bandes et factions qui forment le socle historique du Front National. La course aux apparences « à gauche » quelle entreprend sous la houlette de Philippot, va à rebours du mouvement de ses bases qui vont, elles, dans l’autre sens. Il va devenir envisageable de la cueillir en rase campagne, politiquement isolée de ce qui se rassemble et se radicalise contre « le mariage pour tous ». Par exemple, je ne crois pas que la vieille base réactionnaire chouanne et royaliste ait envie de s’identifier à Madame Le Pen quand elle est assimilée à la sans-culotterie et, qui plus est, à mes côtés, à la une du journal « Le Point ».

Je clos ce chapitre en vous expliquant le changement de fonctionnement de ce blog. Mes lignes vont se répartir en deux endroits. Ici, en note plus brève. Et dans le pavé à droite de l’écran où des chapitres supplémentaires, des communiqués et des liens viendront au fur et à mesure se renouveler sur des cycles variables, entre une journée pour un communiqué et une grosse semaine pour des documents d’analyse. Par une astuce de publication quand vous cliquez un titre de « chapitre » du pavé, il apparaît en premier mais le reste de mes textes est lisible comme dans un tout.

Et en plus, ils privatisent !

Sans bruit, presque en cachette, le gouvernement Ayrault relance la machine à privatiser. Comme toujours avec les solfériniens, la manœuvre est mesquine, ses motivations pauvres et sans vision, sa mise en œuvre honteuse et presque clandestine. Médiapart a lancé l'alerte le 27 mars dernier. De mon côté, ici j’ai déjà raconté les péripéties lamentables du bradage d’EADS. Depuis la situation s’aggrave considérablement. Moscovici et Montebourg se disputent la médaille du meilleur liquidateur de la propriété publique.

Dans un article intitulé "Et maintenant, voilà les privatisations", Laurent Mauduit épinglait la "mini-privatisation" à "haute valeur symbolique" décidée par le gouvernement Ayrault. C'est le groupe Safran qui est concerné. Issu de la SNECMA, c'est un bijou de haute technologie leader mondial des moteurs aéronautiques. Le gouvernement a décidé de vendre 3,12% du capital de Safran. Pourquoi ? Parce que l'Etat était pressé d'empocher près de 450 millions d'euros pour boucler son budget. Misérable. Le sommet du ridicule et de l’absurde est atteint quand on sait que cette vente est destinée à alimenter le capital de la Banque publique d'investissement. Détruire de l’investissement pour alimenter un fonds destiné à aider l’investissement ! Jean Marc Ayrault est le nouveau Shadock de l’économie. Au passage on découvre que ces pitoyables gestionnaires avaient oublié de nantir le budget pour fonder cette banque ! Et, sans le vouloir, Moscovici fait ainsi l'aveu que la BPI n'est qu'un nain financier !

Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont ici à la manœuvre. En tant que ministre de l'Economie et des Finances, et ministre du Redressement Productif, ils partagent la tutelle sur l'Agence des Participations de l'Etat. Cette agence est la structure chargée de gérer le capital détenu par l'Etat dans les entreprises. Cette agence a été créée en 2004 par la droite. A l'époque, les libéraux vantait la nécessaire "modernisation" de "l'Etat actionnaire" qui devait "gérer son portefeuille" boursier. C'était l'abandon définitif de toute logique industrielle au profit de la logique financière et boursière. 

Le pillage a aussi lieu chez EADS. Sous l'impulsion du PS, "l'Etat actionnaire" met ses pas dans ceux du parasite Arnaud Lagardère. Cet oligarque a décidé de se retirer du capital d'EADS. Et il a obtenu qu'EADS rachète ses actions. Bilan de l'opération : 2,3 milliards d'euros de trésorerie d'EADS brûlés dans une opération dont le seul bénéficiaire est Arnaud Lagardère. Ce pillage, j'en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Il me révolte. Ce lundi 15 avril, on a appris que l'Etat avait décidé de faire la même chose que Lagardère. EADS va racheter une partie de son propre capital détenu par l'Etat français : 1,56% du capital est concerné. Coût de l'opération pour EADS 478 millions d'euros. Entre Lagardère et l'Etat, EADS aura brûlé trois milliards d'euros de cash pour racheter ses propres actions, autant dire pour rien. Et grâce à cette merveilleuse trouvaille, l'Etat va reculer au capital d'EADS, une autre entreprise stratégique, un autre fleuron technologique.

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Le scandale ne s’arrète pas là. En quelque sorte Cahuzac continue de nuire. Médiapart nous apprend que le groupe Lagardère va bénéficier d'une importante exonération d'impôt sur la vente de ces actions EADS. C'est la fameuse "niche Copé" qui est en cause. Cette disposition législative permet à un groupe d'être exempté d'impôt sur les plus values qu'il réalise en vendant des actions de ses filiales. En l'occurrence le groupe Lagardère ne payera presque pas d'impôt sur la plus-value de la vente de ces actions EADS. Cette plus-value est estimé 1,8 milliard d'euros ! Au lieu de payer 600 millions d'euros d'impôt, le groupe Lagardère ne devrait en payer qu'à peine 70 millions grâce à ce dispositif soit 530 millions d'euros d'exonération fiscale ! L'Etat perd plus d'argent avec ce seul cadeau qu'il n'en gagne en vendant ses propres actions EADS ! Un comble. Cette "niche Copé" a été votée à l'initiative de l'UMP Jean-François Copé en 2004. Mais si ce dispositif existe toujours, c'est à cause de Jérôme Cahuzac qui a refusé de le supprimer dans le budget 2013. Bien sûr, il a agit avec l'aval de Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault, probablement aussi de François Hollande. Cette niche coûte jusqu'à 6 milliards d'euros par an. A titre de comparaison, c'est presque autant que ce va prendre François Hollande au peuple en augmentant la TVA le 1er janvier 2014.

Il ne manquait que Montebourg dans ce pauvre tableau. L’obsession comptable a fini par l’atteindre au détriment de tout autre raisonnement politique. Il l'a dit le 5 avril dernier dans le Wall Street Journal, le journal des traders américains. Voià ce qu'a déclaré Montebourg : "Dans le cadre de l'effort de restructuration budgétaire (…), nous réfléchissons à des changements dans les participations de l'État" dans les entreprises. Dans Le Figaro, un "proche de Pierre Moscovici" rappelle que "la cession de participations relève du ministre de l'Économie". Un combat de coq pour savoir quel ministre décide, voila à quoi se résume la politique industrielle de l'Etat dans les entreprises dont il est actionnaire ! Enfin, on aura donc appris que c'est Pierre Moscovici qui est responsable de la braderie chez Safran et EADS.

Moscovici lui non plus n'écarte pas de nouvelles ventes d'actions de l'Etat. Il se gargarise de la vente d'actions Safran. Il précise même que de telles ventes pourraient servir à boucher les trous du budget. Il le dit dans Le Monde de jeudi 18 avril : "Les cessions d'actifs peuvent être mobilisées pour le désendettement ou le financement de dépenses en capital. L'Etat, tout en préservant à l'identique son influence, a ainsi récemment cédé des titres du groupe Safran afin d'apporter des ressources nouvelles à la BPI et financer des investissements d'avenir. Je préciserai la doctrine de l'Etat sur la gestion de son portefeuille". Il brade et il en est fier ! Attention danger, ce sont des illuminés !

L'industrie de la Défense est aussi menacée. Un nouveau "livre blanc de la Défense" doit paraître dans les prochaines semaines. Il est censé fixer la doctrine militaire et les moyens budgétaires alloués en conséquence. Dans le contexte d'austérité généralisée, l'armée devrait aussi être frappée. D'ailleurs François Hollande l'a confirmé le 28 mars à la télévision. Il a indiqué que le budget militaire serait gelé sur la période 2014-2020 à son niveau de 2013. Cela signifie donc que chaque année, il baissera du montant de l'inflation. Cela n’a rien a voir avec une quelconque réflexion sur l’industrie d’armement, sa conversion ou sur la nature de nos besoins de défense. Non, juste de la comptabilité. Degré de réflexion politique égal à zéro !

Face à cette politique stupide et dangereuse, certains ont cru intelligent de proposer une autre absurdité : que l'Etat vende certaines participations dans des groupes industriels et technologiques de Défense pour combler les trous et alimenter le budget militaire. Ce serait un marché de dupes. La France y perdrait en souveraineté technologique et industrielle. Ce serait aussi un renoncement insupportable pour la gauche qui, depuis plus d'un siècle, défend la maîtrise publique de l'industrie d'armement.

Ce serait aussi un mauvais coup de plus. Même là où l'Etat est encore actionnaire, la stratégie financière a déjà pris le pas sur la politique industrielle. C'est la Cour des Comptes qui s'est émue de ce problème dans un rapport publié le 12 avril dernier. Pour la Cour des Comptes, sous les gouvernements successifs, l'Etat "a fait preuve de nombreuses faiblesses, se plaçant parfois en risque de perdre le contrôle de certaines activités industrielles de défense, ainsi qu’en ayant des difficultés à faire appliquer ses décisions, voire à s’exprimer d’une seule voix". En chapeau de son article sur le sujet, le magazine L'Usine nouvelle résume le rapport comme cela : "participations bradées, perte d'influence opérationnelle sur des groupes pourtant sous contrôle actionnarial [de l'Etat], risque d'OPA sur des entreprises stratégiques".

La Cour des Comptes elle-même qui n’est pas un territoire du Front de gauche, rappelle que "la présence de l’État au capital des entreprises industrielles de défense est aujourd’hui indispensable". Elle exige "une amélioration de la protection et du suivi des intérêts stratégiques de l’État". Elle pointe en particulier le "risque, par exemple, d’une OPA non sollicitée sur Safran, dont 90 % de l’activité est civile". Oui, vous avez bien lu. La Cour des comptes juge qu'il y a un risque d'OPA hostile sur Safran et le gouvernement Ayrault ne trouve rien de plus intelligent à faire que de vendre 3% du capital de cette entreprise !

La Cour estime aussi que "l’État ne doit plus agir au coup par coup mais adopter une stratégie d’ensemble, préparer les décisions futures et dire ce qu’il attend de ses partenaires industriels". Mais pendant ce temps, le gouvernement vend "au coup par coup"' des actions Safran et EADS.

Enfin la Cour des Comptes alerte sur le fait qu'"une stratégie à long terme sur les partenariats avec le groupe Dassault" est nécessaire compte-tenu du poids pris par ce groupe dans l'industrie de défense française, en particulier par la filiale Dassault Aviation dans le capital de Thalès. La Cour des Comptes va même plus loin : "Désormais, le seul partenaire industriel français est Dassault, ce qui posera tôt ou tard un problème de contrôle actionnarial". "L’État doit être en mesure de l’anticiper". Si le gouvernement Ayrault y prête autant d'attention qu'à Safran et EADS, on a toutes les raisons d'être très inquiets.

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On se souvient que le programme du candidat Hollande ne disait déjà rien sur le sujet des entreprises publiques. Parmi les soixante engagements du candidat Hollande, cette question était balayée au point numéro 5. Que disait Hollande ? "Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste…)." C'est tout ? Oui. Quand nous proposions la création de plusieurs pôles publics, en particulier dans l'énergie, les banques, les transports, François Hollande promettait seulement de "préserver". Il prenait donc acte des saccages causés par dix ans de droite. Mais bien sur c’est cette pauvre équipe qui avait la vision réaliste et nous les « conforts de l’opposition » comme dit ce pauvre Jean-Marc Ayrault.

En fait le candidat Hollande ne savait même pas de quoi il parlait. Sinon, il n'aurait pas écrit cette phrase. Car depuis le passage de la droite, EDF et La Poste sont des sociétés anonymes. Ce ne sont donc plus des entreprises sous "statut public". Ce sont des sociétés de droit privé, soumises aux règles du privé, mais avec des capitaux majoritairement publics. La nuance est importante. Dans les trois entreprises citées par le projet de Hollande, seule la SNCF a encore un "statut public" en tant qu'"établissement public à caractère industriel et commercial". Et même dans cette entreprise, une privatisation rampante est à l'œuvre notamment à travers la stratégie de filialisation.

Le programme de Hollande était un recul colossal sur le programme historique du Parti Socialiste. Même le programme de Ségolène Royal de 2007 proposait encore au moins de "créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF". Si je vous parle d'EDF et GDF ce n'est pas hasard. C'est Montebourg lui-même qui a évoqué GDF a demi-mot. Dimanche 14 avril sur France 5, il a déclaré "dans certaines entreprises, on a par exemple 36% de participation. On peut passer à 33%, qu'est-ce que ça change ?". Or 36% c'est précisément la part du capital de GDF-Suez que l'Etat possède encore.

Et l'article du Wall Street Journal dans lequel Montebourg est cité parle expressément d'EDF ou plus exactement d'"Electricité de France SA". Sous couvert d'anonymat, le journal fait parler "une autre source gouvernementale" qui déclare qu'en cas de ventes d'actions par l'Etat, EDF serait "le choix évident". L'article rappelle même que la loi actuelle permettrait au gouvernement de vendre 14% du capital d'EDF. Aujourd'hui 84,4% du capital est détenu par l'Etat mais la loi scélérate votée par la droite en 2004 autorise à descendre jusqu'à 70% sans avoir besoin de l'aval du Parlement.

C'est d'ailleurs une raison de venir marcher le 5 mai pour la 6ème République. Comment peut-on accepter que le patrimoine commun des Français puissent être dilapidé, bradé, vendu sans que le peuple n'ait jamais son mot à dire ? C'est un champ de la souveraineté populaire que nous devons conquérir. Il vaut bien sûr pour les grandes entreprises nationales. Mais il concerne aussi chacun dans sa commune et sa vie quotidienne. Par exemple, on pourrait imaginer qu'il ne soit plus possible pour un maire de confier la distribution de l'eau potable à une entreprise privée sans qu'un référendum local n'ait validé cette idée. 

Cela éviterait bien des erreurs. En effet, la privatisation d'entreprises publiques est très souvent synonyme de catastrophes technologique, stratégique et industrielle. Je pourrais vous parler de la démolition-privatisation des ex-PTT qui a donné lieu à au monde merveilleux d'aujourd'hui. Ce monde où France Telecom – Orange fait du courrier électronique et où La Poste vend des forfaits téléphoniques. Ou encore de ce formidable progrès qui voit EDF concurrencer GDF sur la distribution du gaz et GDF concurrencer EDF sur la production d'électricité. Au final bien sûr, ça marche moins bien et ça coûte plus cher. Mais les actionnaires privés s'en mettent plein les poches au passage, comme Vinci avec la privatisation des autoroutes ou les concessions de parkings souterrains et d'aéroports.

A Strasbourg, l'Europe s'enfonce en délire

Quelques heures passées dans l’hémicycle du Parlement européen sont totalement démoralisantes. Non seulement c’est une addition de pleurnicheries sans conséquences face au désastre qui s’avance mais l’adjonction d’une épaisse couche de vœux pieux achève d’écœurer. Parfois un éclat perce la muraille de grisaille. Ainsi quand Svoboda (Social démocrate) s’adressant au robot de la commission, l’androïde Olli Rhen, lance que le ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble se comporte comme un colonialiste. Naturellement Olli Rhen s’en contrefiche. Ici tous les gens importants se fichent de tout. Ils appliquent les recettes libérales les plus stupides, ils récitent le catéchisme, ils restent assis le visage fermé et ils attendent que les blablas des parlementaires soient finis. Un point c’est tout. Un orateur l’a d’ailleurs dit aussi crûment que je l’écris ici. Mais tout le monde s’en fiche aussi. L’androïde Olli Rhen n’a pas bougé un doigt. Peut-être dort-il ou bien quelqu’un l’aura débranché pour économiser ses batteries.

Ce matin 17 avril, c’était la situation à Chypre. Minable. Une série de mises en cause virulentes devant une commission aussi lourde et peu maniable que nos bancs. Au milieu des discours construits, quelques délires . Ainsi quand Cohn-Bendit a révélé la solution idéale qu’il nous a postillonné avec ferveur : l’unification de l’ile pour encourager les Turcs à investir à Chypre, et l’exploitation du gaz et du pétrole. On se pince. Pauvre diablotin qui a perdu ses dents. C’est d’un libéral qu’il aura fallu entendre dénoncer la responsabilité des banques dans l’ile et les déséquilibres fiscaux en Europe. Bref : une déroute intellectuelle de plus face à la montée des périls.

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Le midi on examinait au pas de charge les rapports, dont un nombre considérable destinés à donner quitus pour leur gestion à divers organismes. Indifférence générale. Et pourtant on apprend par exemple que l’autorité bancaire européenne recrute dans des conditions d’opacité préoccupantes. On découvre que les taux d’erreurs pour bon nombre de financements gérés par la Commission Européenne sont considérés comme inacceptables par la Cour des Comptes. Il y a même un rapport qui refuse de donner quitus au Conseil Européen compte tenu de sa présentation qui ne permet pas d’en faire un examen sérieux. Et le Conseil est accusé de refuser de répondre à la commission de contrôle budgétaire. Un comble ! J’en passe et des meilleures. Mon écœurement est à son comble. Car tous ces gens sont ceux qui passent leur temps à faire des leçons de bonne gestion aux gouvernements et à montrer du doigt le sérieux de la gestion des peuples. La séance a été interrompue pour auditionner le président Irlandais venu nous faire un de ces discours en marbre de l’étrenité dont cette assemblée est extrêmement friande, tant qu’il ne s’agit pas d’un progressiste. Celui là avec une voix de Bilbo le Hobbit est venu nous débiter un maximum de truismes et de sornettes bien pensantes. Le président du parlement, le vociférant Martin Schultz, lui a aboyé dans son allemand délicat toutes sortes de compliments après avoir salué dans les tribunes le Grand Duc et la grande Duchesse du Luxembourg présent à cette occasion, on ne sait pourquoi. Ces deux là n’étaient pas là pour entendre ce qui s’est dit de Chypre et c’est bien dommage. Car il y était dénoncé l’hypertrophie d’un secteur bancaire dont le bilan pesait huit fois le PIB de l’ile. Les ci-devant Grand Duc et Duchesse aurait eu peur peut-être ? Car eux sont seigneurs d’un pays dont le bilan bancaire pèse vingt et une fois le PIB. Autant dire qu’il présente donc une garantie égale à une couronne en chocolat et un habit de duchesse en papier crépon.  

La séquence du débat sur Chypre fut saisissante. Pas une intervention n’a été faite pour autre chose que des critiques d’une extrême sévérité. Quel que que soit le banc, tout le monde est scandalisé par le comportement de la troïka, de la BCE, de la Commission. Les propos sont d’une extrême violence. Mais rien, absolument rien, aucune critique aucune accusation de tricherie et de mensonge, d’imprévoyance, aucune injure de quel banc que ce soit, rien n’émeut les androïdes de la Commission. Le cri d’angoisse du Chypriote de notre groupe, qui dispose d’une microscopique minute de temps de parole, exprime un terrible désespoir : « comment allons-nous en sortir après avoir détruit la moitié de nos sources de croissance ?» demande-t-il. La plupart des orateurs dénoncent l’imprévoyance de la Commission, tous se demandent quel pays va être le suivant dans la liste des dévastations. Les androïdes regardent leurs papiers. La réponse coulera comme d’un robinet d’eau tiède. Barnier parle dans la cohue indescriptible des députés qui arrivent pour l’heure des votes. Personne n’écoute, sauf mes compères de bancs et moi qui sommes là depuis le début de la séance et ponctuons d’interjections les déclarations des orateurs, vu que nous n’avons pas une seconde de temps de parole ! Bové, absent de la séance sur Chypre, vient émarger et voter sans savoir quoi puisqu’il n’y a aucun dossier agricole pour lesquels voter avec ses amis de droite et qu’il ne s’intéresse à rien d’autre. Arrive l’heure des votes. A une cadence infernale nous votons à main levée ou avec les boutons électroniques sur une grande cinquantaine de textes dont au moins trente « rapports » attribués à la même personne. Encore un qui pourra ainsi fournir des statistiques flambantes et recevoir les compliments du pilier de bistrot que « Libération » a abandonné ici depuis onze ans et qui, après avoir fait un bide avec un bouquin en commun avec Bové, organise à présent les campagnes de dénigrement de ce dernier contre ses collègues. En fait de « rapport », personne ne saura qu’il s’agit seulement de quitus donnés à la gestion des services de l’Union Européenne. Et dans la foulée on adopte une série d’horreurs. Par exemple la soumission des pays qui n’ont pas encore l’euro aux inquisitions de la troïka, ou bien le régime des menaces contre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique qui ne cèdent pas aux injonctions de l’Union Européenne de démanteler leurs droits de douanes. Vous trouverez tout ça sur mon blog Europe. Je suis sorti de l’hémicycle en plaisantant avec un socialiste aussi planant que cette séance étrange. Mais moi je suis inquiet, très inquiet de ce que j’ai vu là.  

Appel d'écologistes pour la marche du 5 mai

Cher-e-s ami-e-s écologistes,

 

Parce que nous savons que vous êtes comme nous :

Persuadés que c'est en en finissant avec l'oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d'une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologique

Convaincus que c'est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jour

Attachés à la nécessité d'un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire

Nous vous invitons à faire partie des signataires de l'appel des écologistes à la grande marche citoyenne pour la 6e République du 5 mai à Paris.

En espérant pouvoir vous compter parmi nous,

Nous vous invitons à relayer largement et signer cet appel directement en ligne sur :
http://www.marchepourla6eme.fr/?p=237

Amitiés écologistes et écosocialistes

Les premiers signataires : Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z'indigné(e)s, Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche, Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Stéphane Lhomme, Directeur de l'Observatoire du Nucléaire, Jacques Testart, directeur de recherche à l'Inserm, Anita Rozenholc, comité de rédaction d'Ecorev, Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche, Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l'Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur), Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance, Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste, Laurent Garrouste, Gauche anticapitaliste, Stéphane Lavignotte, militant écologiste, Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs, Roland Merieux, Exécutif national des Alternatifs, Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs, Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon, Arno Munster, Philosophe, Gilles Monsillon, FASE, Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

Le plan et le budget Hollande sont morts

Le gouvernement Ayrault a présenté cette semaine son "programme de stabilité". Après discussion au Parlement, c'est ce "programme" qui sera transmis à la Commission européenne. Puis la Commission dira si elle le trouve suffisamment libéral et austère ou si elle exige des modifications, des coupes budgétaires ou des "réformes structurelles" supplémentaires. Et le gouvernement devra s'y plier sous peine de sanction. Ainsi va l'Europe austéritaire.

C'est Pierre Moscovici qui a présenté ce document en Conseil des Ministres mercredi 17 avril. Il s'aligne sur les prévisions de croissance de la Commission européenne : 0,1% en 2013, 1,2% en 2014. Que valent ces prévisions ? Nul ne s’en soucie.

L'austérité est une vis sans fin. C'est ce qu'a écrit le Parti de Gauche dans sa résolution de Congrès, quoique d’aucun croit que nous aurions passé notre temps à y traiter de salopard les ministres qui le méritent.. C'est ce qui se vérifie chaque jour en Europe et en France. Cette semaine, notre raisonnement a encore été validé par plusieurs institutions qui font généralement plutôt référence chez les libéraux que pour nous.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2013 est mensongère. Elle l'est depuis le premier jour. Le gouvernement lui-même le sait et l'a déjà reconnu plusieurs fois. Dans son projet présidentiel qui réjouissait les adeptes du "chiffrage", François Hollande promettait une croissance de 1,7% de la richesse du pays en 2013. Le 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait déjà revu ce chiffre à la baisse à 1,2%. A l'automne, ce chiffre avait encore été revu à la baisse, à 0,8% de croissance. C'est ce chiffre qui figurait dans le budget voté par le Parlement pour 2013. On se souvient que dans mon débat avec Jérôme Cahuzac sur France 2 en janvier j'avais dit que ce chiffre ne serait pas atteint. Cahuzac pérorait que si. Les commentateurs sous pression d’Euro RSCG psalmodièrent que lui était compétent et moi seulement « sincère »… Depuis Pierre Moscovici a reconnu le 7 avril, qu'il ne tablait plus que sur 0,1% de croissance, s'alignant sur les prévisions de la Commission européenne. C'est-à-dire en fait une stagnation de l'économie qui n'ose pas dire son nom.

Malgré tous ces reculs successifs, cette prévision reste un mensonge. Le FMI prévoit une récession avec un recul de l'activité de 0,1% en 2013 en France. Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques prévoient une récession de 0,2%. Quant au "baromètre BFM Business", peu suspect de sympathie pour le Front de Gauche, il prévoit lui aussi un recul de l'activité mais plus fort encore, à -0,5%.

Mais le premier coup contre le gouvernement est venu de là où il ne l'attendait sans doute pas, du Haut Conseil des Finances Publiques. Cet organe a été créé par François Hollande lui-même. La création de cette autorité de contrôle "indépendante" a été décidée pour respecter le Traité Sarkozy-Merkel, accepté sans renégociation par Hollande. Ce Haut Conseil est chargé d'émettre un avis public sur les prévisions de croissance qui accompagnent les projets budgétaires du gouvernement et sur la trajectoire budgétaire. C’est la mise en œuvre des pseudo autorités indépendantes qui sont une spécialité d’ancien régime, là où n’existent pas de souveraineté populaire.

6ème République

La composition de Haut Conseil fait la part belle aux comptables et aux amis de l'oligarchie politico-financière. Il compte onze membres. Parmi eux, on compte cinq membres de la Cour des Comptes dont le président de celle-ci Didier Migaud, ancien député PS. C'est lui qui préside ce Haut Conseil. On compte aussi le directeur-général de l'INSEE, nommé par décret en Conseil des ministres et dont l'administration est sous tutelle du ministre de l'Economie et des Finances. Un autre membre est nommé par le président du Conseil économique, social et environnemental. Les quatre autres membres sont nommés par le président de l'Assemblée et celui du Sénat, et par le président de la Commission des Finances de l'Assemblée et son homologue du Sénat. Au final, deux sont donc nommés par le PS, et deux par l'UMP, tous fervents partisans du traité budgétaire et de la politique d'austérité. Sur ces cinq personnalités nommées, on trouve deux anciennes dirigeantes de grandes banques privées, Marguerite Bérard-Andrieu, de la Banque Populaire – Caisse d'Epargne et Mathilde Lemoine, de HSBC. On compte aussi Philippe Dessertine, un professeur de gestion membre du think-tank ultra-libéral Le Cercle de l'entreprise. Ou encore Jean-Pisany-Ferry, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et directeur du très oui-ouiste think-tank Bruegel.

Même ces libéraux et ces comptables semblent avoir compris que l'austérité aggrave la crise et conduit à la récession ! C'est ce que dit leur avis sur le programme de stabilité du gouvernement. Eux aussi estiment qu'"un léger recul du produit intérieur brut en 2012 ne peut être exclu". En langage courant, on appelle cela un risque de récession. Le Haut conseil trouve que "le scenario pour les années 2013 et 2014 est entouré d'un certain nombre d'aléas qui, dans leur ensemble, font peser un risque à la baisse sur les prévisions". En langage courant, ça veut dire que le gouvernement est trop optimiste.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, le Haut Conseil valide l'essentiel de notre critique contre le gouvernement. Le Haut Conseil alerte sur la consommation intérieure. Pour lui "dans un contexte où le chômage se maintient à un niveau élevé, les prévisions relatives à l'évolution des salaires paraissent optimistes". Il n'y a pas besoin d'être devin pour le comprendre : le chômage augmente et les salaires de ceux qui ont encore un emploi stagnent. Donc le pouvoir d'achat recule. Et la consommation aussi. Il suffisait de lire Les Echos du vendredi 12 avril dernier. La seule lecture du titre de l'article suffisait : "La consommation, dernier moteur de la croissance, est tombée en panne". Les Echos donnaient ensuite une série de domaine où la consommation des ménages recule, allant du bricolage à l'électronique.

Le Haut Conseil des Finances Publiques critique aussi la "politique de l'offre". C'est le cœur de ce qui reste de stratégie aux solfériniens. Elle se résume ainsi : "donnons de l'argent aux chefs d'entreprises et ils finiront bien par produire et embaucher". C'est le seul espoir de redémarrage de l'activité économique pour François Hollande. Cette stratégie repose entièrement sur le "crédit d'impôt compétitivité impôt", ces 20 milliards d'euros que Hollande a donné aux actionnaires sans aucune condition ni contrepartie. Le Haut Conseil est au moins dubitatif. Il considère que les effets sur la croissance découlant de ce dispositif coûteux "gagneraient à être davantage documentés". C'est une manière polie de dire que c'est un pari fumeux. Nous pensons qu'il échouera lamentablement : cet argent finira en opérations financières ou en dividendes pour les actionnaires.

Le Haut Conseil nous donne encore raison sur un point. Il dit que "le scenario d'une reprise de l'investissement des entreprises retenu par le gouvernement (…) reste conditionné à l'amélioration des perspectives d'activité". C'est que je répète depuis des mois et des mois. Une entreprise n'investit pas et n'embauche pas parce que M. Ayrault est allé à l'université d'été du MEDEF ou parce que M. Hollande va donner 20 milliards d'euros. Une entreprise investit et embauche quand elle a des clients et un carnet de commandes rempli ! Je n'ai pas fait l'ENA et HEC comme François Hollande mais j'ai compris ça.

La prévision du gouvernement pour l'année 2014 ne convainc pas plus que celle pour 2013. Tout le monde sait que les 1,2% de croissance promis ne seront pas atteints. Pourquoi ? Parce que le cercle vicieux que j'ai dénoncé tant de fois est en place. Les politiques d'austérité sont basées sur la réduction des dépenses publiques et des hausses d'impôts amputant le pouvoir d'achat populaire. Elles entrainent une contraction de la demande des ménages et de la commande publique. Donc une contraction de l'activité économique.

C'est ce que dit Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Dans une interview sur le site du Nouvel Observateur, il explique les choses très clairement, chiffres à l'appui : "normalement, comme nous sortons d’une crise, nous devrions avoir une croissance de 2,6%. On perd 0,8% de PIB à cause de la situation économique de nos partenaires, 0,2% à cause du prix du pétrole, et 1,8% à cause de la politique d’austérité. Ce qui nous mène à une récession de 0,2%". Vous avez bien lu, à elle toute seule, la politique du gouvernement est responsable d'une perte de 1,8% de "croissance potentielle". Sans compter les pertes dues à "la situation économiques de nos partenaires", c'est-à-dire essentiellement à cause de la politique d'austérité appliquée partout en Europe. Bien sûr, tout cela a une forte dimension abstraite, mais le résultat est sans appel : l'austérité aggrave la crise.

Cette catastrophe économique aboutit à une catastrophe sociale. Au passage, l'OFCE note que "le taux de chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,6 % fin 2014. Seul un changement de cap dans la stratégie budgétaire européenne permettrait d’enrayer la hausse du chômage". Et cette catastrophe économique et sociale aboutit à un crash budgétaire. La contraction de l'activité réduit les recettes fiscales. La hausse du chômage augmente les dépenses sociales. Au final les déficits publics et sociaux se creusent. C'est ce que nous répétons depuis des mois. C'est ce qui est arrivé à la Grèce, à l'Espagne, au Portugal et partout où ces politiques d'austérité ont été appliquées. C'est ce qui arrive à la France.

Le gouvernement le sait. Il vient d'admettre qu'il ne tiendrait pas l'objectif de 3% de déficit en 2013. Moscovici dit que le gouvernement table désormais sur 3,7% de déficit l'an prochain. Cahuzac le savait depuis longtemps si j'en crois Le Canard Enchaîné du mercredi 10 avril. En page 2, Le Canard rapporte cette phrase qu'aurait tenue Cahuzac : "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013".

Face à cette situation, le gouvernement continue de mentir. Il récuse le mot d'"austérité". Mais Pierre Moscovici annonce un nouveau plan de 20 milliards d'euros en 2014. Officiellement il s'agit de ramener le déficit public à 2,9% de la richesse du pays, juste en dessous de la barre des 3% acceptée par la Commission européenne. Parmi ces 20 milliards d'euros de nouveau plan d'austérité, 14 milliards d'euros balai_07 viendront de coupes dans les dépenses publiques. Et 6 milliards d'euros viendront de hausses d'impôts, contrairement à ce qu'avait promis François Hollande.

François Hollande avait promis que "pour 2014 en dehors de [la hausse de la TVA], il n’y aura aucune autre augmentation d’impôt" à la télévision le 28 mars dernier. Passons sur cette haute des impôts de 6 à 7 milliards d'euros que représente la hausse de la TVA. Même le reste de la promesse de Hollande est faux. Lundi15 avril sur France Inter, Pierre Moscovici a annoncé : "il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires qui est annoncée de 0,2 à 0,3 points" soit "6 milliards d'euros".

Un ancien ministre du budget reconnaît "avoir menti" sur la situation budgétaire de la France devant l'Assemblée. Tout le monde sait que le gouvernement ment dans ses prévisions économiques et budgétaires. Le ministre de l'Economie en exercice dit le contraire de ce qu'a dit le président de la République à la télévision quinze jours avant. Tous ces mensonges et toutes ces hypocrisies cherchent à masquer le fait que la politique menée conduit le pays vers un record historique de chômage. On voit ainsi combien les institutions de la Ve République permettent de dissimuler la vérité au peuple. Or, mentir au peuple, c'est porter atteinte à sa souveraineté. Voilà encore une bonne raison pour participer à la grande marche citoyenne du 5 mai "contre la finance et l'austérité, pour la 6e République".

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339 commentaires à “En préparant la marche du 5 mai”
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  1. Dauphinoise dit :

    Après le FMI qui a reconnu avoir une petite erreur de calcul sur les conséquences de l'austérité, voilà-t-y pas que d'autres "experts" patentés se sont également trompés sur la dette des pays et la croissance.
    Vive les experts !

  2. Voceru dit :

    Comme toujours, d'une limpidité cristaline.
    Merci jean-Luc

  3. cogilles dit :

    bonjour
    Maintenant l’austérité, la récession, la misère programmée, le chômage et j'en passe, c'est la faute à une erreur de calcul ou de saut de ligne d'un ordinateur on nous prends vraiment pour des cons. Comme ça c'est la faute à personne surtout pas au capitalisme aux banques à la recherche du profit maximum etc. au dépens de l’être humain.
    Hier débat sur la violence des manifs, mis sur le même plan violence des manifs anti mariage pour tous et violence des manifs des ouvriers contre la fermeture de leurs usines. Par les reportages d'entrée en matière du débat. D'un coté les ultras conservateurs et conservateurs qui ne veulent pas d’égalité pour tous et qui applaudissent aux politiques ultras austéritaires, de l'autre des hommes qui veulent vivre dignement de leur travail et qui luttent contre la violence économique imposée par tous les moyens par ces mêmes réacs. Cherchez l'erreur et la tentative d'embrouille recadrée par certains intervenants. Et bien sûr silence radio et télé sur le véritable objectif du FN par les mêmes. Normal ce sont leur ultime carte pour conserver la main. Il est vraiment temps qu'il y ait un réveil citoyen. Le début le 5 mai.

  4. sergio dit :

    @ Carmine - 97
    "l'universalisme ne commence-t-il pas par l'Europe ?"

    Non, Carmine, il commence par la République, magnifique construction en France de droits, de devoirs et de visées à valeurs universelles. C'est bien pourquoi l'emploi même que tu fais dans ton commentaire du mot "Europe" est sans que tu ne t'en rendes compte biaisé et rempli de sous-entendus idéologiques très lourds. Un continent géographique d'où à où ? Une union économique fondée sur le libre échange ? Une fédération politique non démocratique ? Le mot n'a pas de sens en Histoire ni dans le domaine culturel où l'on parle seulement d'occident pour certaines époques. L'"Europe" peut être une belle utopie, un projet socialiste, une étape dans l'émancipation des peuples tout comme elle est pour l'instant en 2013 un artifice verbal qui permet l'asservissement et la destruction des conquêtes sociales et politiques du passé de chaque nation, une machine administrative et idéologique au service de l'OTAN et des Finances.
    Je me souviens d'un commentaire d'Anissatou qui mettait en garde contre un autre mot passe-partout qui sert l'idéologie capitaliste financière mondialiste, le mot "crise" qui cache l'aspect inévitable et endémique du phénomène dans ce système économique, mot écran. D'ailleurs qui soutenaient cette abstraction désincarnée de l'UE ? La cfdt, la droite libérale, le centre, les chrétiens-conservateurs et les sociaux-libéraux. Est-ce par hasard ?
    Enfin, qu'il faille pour l'instant garder l'euro et des structures de l'UE, c'est un autre problème et je n'ai pas les connaissances requises pour donner mon avis. Je pense que le PG y travaille et y réfléchit beaucoup ces temps-ci.

  5. sylvain dit :

    "Un ancien ministre du budget reconnaît "avoir menti" sur la situation budgétaire de la France devant l'Assemblée. Tout le monde sait que le gouvernement ment dans ses prévisions économiques et budgétaires. Le ministre de l'Economie en exercice dit le contraire de ce qu'a dit le président de la République à la télévision quinze jours avant. Tous ces mensonges et toutes ces hypocrisies cherchent à masquer le fait que la politique menée conduit le pays vers un record historique de chômage. On voit ainsi combien les institutions de la Ve République permettent de dissimuler la vérité au peuple. Or, mentir au peuple, c'est porter atteinte à sa souveraineté."

    Jean-Luc, comprendre que le gouvernement ment, c'est bien. Le déterminer clairement avec preuves à l'appui, c'est mieux. Maintenant, reste à savoir pourquoi tous les gouvernements européens mentent et ficellent ce plan qui nous mène à la guerre? On sait comment ils procèdent, on ne sait pas pourquoi ils le font, aux ordres de qui et en vue de servir quel dessein.
    Plus le temps va passer et plus on va sortir du débat franco-français voire franchouillard du "on se met sur la gueule, on s'engueule mais au fond, on vit sous le même toit". Des intérêts autres sont en jeu et ce sont ces intérêts bien masqués qui vont nous conduire à la catastrophe. Les guerres civiles pointent le bout de leur spectre et c'est un massacre qui nous attend. Il ne faut plus mentir ou enjoliver les choses maintenant mais parler clairement. Je sais que ce n'est pas politiquement correct et qu'on nous accusera de saper le moral de la nation déja "tant malmené par cette maudite crise que l'on n'arrive pas à endiguer" et pourtant, si on ne le fait pas on ira tout droit à une gigantesque tuerie.

  6. LAPOINTE dit :

    On justifie la politique d'austérité par le niveau de l'endettement public. Il est basé sur un énorme mensonge. En effet, on compte pour mille milliards d'€ le financement à venir des retraites des fonctionnaires comme si les impôts de l'année n'allaient pas couvrir les retraites de la même année.

  7. Martel dit :

    Ce n’était pas aux entreprises qu'il fallait donner 20 milliards mais aux Français pour relancer la consommation. J'ai voté socialiste soi disant de gauche mais ils sont social démocrates libéraux de tendance centriste de droite. Depuis l'arrivée de Hollande ce ne sont que mensonges. Même pendant la campagne il nous mentait effrontément. Maintenant pour moi tous ces politicards sont tous pourris.

  8. breteau jean claude dit :

    Merci à C Alévéque d'avoir relevé la violence que représente le chômage et la misère. 5 millions de salariés privés d'emploi, 10 millions de Français dans la misère, comment peuvent-ils restés passifs ? Leur révolte serait pourtant légitime, les salariés qui refusent le même sort qui leur est promis doivent avoir un soutien sans faille. Violence non ça suffit, une fois encore ce sont les victimes qui deviennent accusées, c'est insupportable. Le travail est un droit, ôter ce droit est condamnable, nous devons exprimer cette vérité, haut et fort. Nous n'avons pas à craindre de concurrence sur ce sujet, les fascistes préfèrent détourner l'attention pour couvrir les patrons licencieurs et coupables. Puisqu'il faut parait-il dire la vérité aux français disons-la, et refusons ce parallèle honteux entre le refus d'un droit nouveau et la défense d'un droit constitutionnel. Je suis en colère de voir des bonnets phrygiens sur la tête des intégristes d'un autre âge, c'est la révolution qui à abouti à cette belle devise républicaine, liberté égalité fraternité, totalement bafouée par ces arriérés. Rendez vous le 5 mai.

  9. Gautier Daniel 16 (l'écologiste rouge) dit :

    Encore un billet qui me donne la chair de poule ! Négatif d'abord par les news catastrophiques de la gestion de la crise par nos gouvernants Français et européens, mais aussi positif par la confiance que j'ai en JL Mélenchon et le Front de Gauche pour mener à bien la révolution citoyenne indispensable aux intérêts de notre pays et du peuple Français. Je serai présent à la manif du 5 mai à Paris, pour donner un coup de balai contre ce système malsain et sans issue qui veut qu'on enrichisse une caste de privilégiés aux dépens d'un peuple tout entier, et pour une 6ème république !

  10. cr_sud dit :

    @sebifd
    "Là, honnêtement, superbe initiative mais je crains le plouf après."

    Je vous rejoins sur cette analyse, mais je suis aussi conscient pour tout un chacun des difficultés de se mettre en œuvre dans un mouvement plus dur et plus long. Je suis conscient aussi que cela ne se décrète pas, que cela se vit, et que cela arrive quand on ne s'y attend pas (une bifurcation politique) mais par exemple s'il y avait l'occupation de ladite place pendant des jours conjuguée à une grève générale et au même mouvement partout en France, ce serait décisif pour créer le débat que les chiens de garde occultent négligemment d'un revers de la main (voir l’émission de Calvi où Delapierre n'a pas été traité de manière loyale pour exposer ces idées très importantes), et que les quelques personnes bien pensantes du gouvernement ou du PS semblent dédaigner, sans parler des autres.

    @Sylvain
    "On sait comment ils procèdent, on ne sait pas pourquoi ils le font, aux ordres de qui et en vue de servir quel dessein."

    Quand on repasse le film en arrière et que l'on analyse les années Thatcher, on peut craindre que le dessein recherché soit le même : mater les forces populaires et concentrer le pouvoir en haut, défaire l'Etat et l'organisation sociale au profit des quelques détenteurs de capitaux qui managent partout dans le monde. Le problème est que ce recul est possible pour les générations de personnes qui ont plus de 45 ans et qui ont vu cette organisation du massacre social à l'oeuvre. S'il n'y a pas d'insurrection populaire, citoyenne, nous serons cuits comme la grenouille peu à peu dans l'eau qui chauffe sans s'en rendre compte. Je pense que le but recherché par les détenteurs de capitaux et de pouvoirs est de garder ce système en désarmant et anesthésiant les mouvements populaires comme en Angleterre. On revient peu à peu au Moyen-âge avec un esclavage moderne, et une classe détentrice de capitaux et des pleins pouvoirs (voir ce qu'entraîne potentiellement l'A.N.I voté par les députés socialistes, et qui est purement scandaleux!). Une revanche sur l'histoire des mouvements populaires et sur la révolution française. C'est mon avis.

  11. citoyenne21 dit :

    Ce que je crois c'est que Hollande ne finira pas son mandat puisqu'il ment aux Français en leur promettant le redressement de la courbe du chômage alors que celle-ci condamnée à chuter inexorablement, vu la politique de rigueur imposée à tous. Il sera en porte à faux et de manière gravissime et là pas d'autres choix que de démissionner ou alors faut l'aider un peu en ce sens !

  12. lemetayerv dit :

    La marche du 5 mai est le début d'un processus et pas une finalité, c'est un des moyens de découvrir notre force et de motiver ceux qui ne pourront y être. Elle permet de renforcer l'enthousiasme et l'espoir d'un avenir commun meilleur et nous pousser à l'action. La solitude tue, la solidarité galvanise. D'autre part, nous sommes des millions a ne pas comprendre pourquoi les politiques, les financiers, les industriels, les médias, les hauts fonctionnaires (tous ceux qui forment l'oligarchie) n'aident pas le peuple, ne l'informent pas, ne le laissent pas s'exprimer, ne le sollicitent pas, ne l'écoutent pas... Il y a une explication, ces gens là, ne savent pas ce qu'est le peuple et on peur ou se méfie de ce qu'ils connaissent pas. Réfléchissons : dès leur naissance, ils sont mis à part de la société, ils sont laissés dans l'entre-soi des salons ouatés. Ils sont élevés par des babysitter bon chic - bon genre, ensuite vont dans des écoles privées d'élites, puis dans des grandes écoles prestigieuses. Puis leur place leur sont réservées dans des grandes entreprises, dans le haut fonctionnariat, dans tous les domaines de la finance et des médias. On leur inculque que c'est eux qui on la raison, la légitimité, la sagesse et que le peuple est ignorant, impulsif, déraisonnable... et que c'est pour ça qu'ils sont à ces postes prestigieux comme en son temps les rois, les comtes, les barons... Qui eux seuls savent ce qui est bon pour le peuple. Dernière chose, en ce qui concerne les sondages, c'est comme faire appel aux cartemensiennes. Il nous ait dit que cela n'a aucune influence sur quoi que ce soi. Alors pourquoi le font-ils et parfois en secret ou en payant cher ces informations. Ne nous laissons pas berner, bien sur qu'ils influences ceux qui les regardent sinon à quoi ça leur servirait, boycottez les sondages sera ce qu'ils nous arrivera de mieux. C'est comme ceux qui vont voir une voyante, disent ne pas y croire mais dès qu'un signe converge s'y engouffre totalement. Ne comptons que sur nous-même si nous voulons aboutir.

  13. Béatrice dit :

    Destruction massive de l'emploi au profit des financiers et des patrons voyous, abolition des droits des travailleurs, refus de décriminaliser les luttes sociales et syndicales, dépenses pharaoniques accordées à la privatisation des services publics...
    Je m'interroge sur l'absence d'appel à mobilisation des nôtres pour le 1er mai.

    Petit complément à ma question. Je me souviens qu'en 2012 on pouvait se mobiliser le 1er ET le 6 mai.

  14. Arche Humaine dit :

    Cette marche sera une suite de chute évitée qui montrera cet autre sens dont la 6ème est celui que nous devons palper pour l'avenir humain

  15. françois dl dit :

    Jean Luc, ce soir mais aussi à chaque fois que vous le pourrez dites bien que vous, contrairement aux autres politiques vous avez un programme à proposer. Un vrai programme qui est une vision de la société pour l'avenir et qui met l'humain au centre du processus, avec pour prolongement la question écologique. Ces aspects pour ne citer qu'eux, sont à eux seuls un moteur capable de relancer notre économie. Une base innovante sur laquelle construire. Les autres quels qu'ils soient n'ont aucune vision de la société autre que ce formatage né des 30 glorieuses et qui n'a plus de sens. Ils se contentent de proposer leur sparadrap pour remédier à tel ou tel problème mais n'ont aucun projet visionnaire de société. Ils sont incapables de remettre en cause le modèle existant. Ils ne garderaient pas longtemps leur place dans une boite privée où l'innovation permanente est demandée aux cadres. Pour nous, il n'est plus question de faire des réglages sur une machine obsolète qui montre ses limites mais d'en construire une adaptée au défi sociétal avec des impératifs humains et environnementaux. En gardant toujours à l'esprit cette vision cela permet de couper court à toute question du style comment vous feriez vous pour ceci ou cela puisque la réponse est dans le changement du logiciel et que dans cette optique les questions concernant l'ancien n'ont plus de sens.

  16. Daniel Dijon dit :

    Encore un article argumenté qui montre et démontre que FH est le meilleur rabatteur de voix pour le FN.

  17. pichot mont dit :

    Jean Luc nous envoie un certain nombre de messages qui vont tous dans le même sens. Les forces liées au capital et au marchés sont très actives et cherchent à tout prix à empêcher une marée de protestations qui les jetterait dehors. C'est leur seule crainte. Peu importe d'être dans la légalité qu'ils veulent nous imposer. Leur légalité est une légalité de pacotille car cela fait bien longtemps qu'ils se sont assis sur la démocratie et la souveraineté des états. Les gouvernements en place sont leur courroie de transmission, pas plus, pas moins. Je rejoins les camarades qui estiment que le 5 Mai n'est qu'un début. L'extrême droite est allée plus vite que nous. En libérant le GUD sous le prétexte de la loi sur le "mariage pour tous" nous ne pouvons que constater qu'il occupent le terrain, abondamment relayés qu'ils sont par les médias à la solde du 1%. Les éléments d'un affrontement de grande ampleur sont en train de se mettre en place. Ces gens-là vont au clash en espérant que la majeure partie des citoyens aura peur de ce clash. Aussi, notre seule voie est de convaincre le plus de monde possible afin de noyer les hurlements forcenés des chiens du GUD. Mais je crains qu'il n'y aura pas d'autre solution que de les affronter. Forte de ces chiens enragés, MLP, magnanime, dit "qu'elle ne tire pas sur un cadavre", en parlant de JL, c'est tout dire qu'ils pensent avoir en mains les rênes de la situation actuelle. C'est à travers de tels propos que se révèle objectivement la collusion de toute la droite contre le peuple, dont je crains que seul le FG se veut être le représentant; Alors, camarades, soyons lucides, et préparons-nous à n'importe quoi. Je ne fais pas l'éloge de la violence, mais je dis que le 1% n'hésitera pas à la déchaîner contre les citoyens dès qu'il sentira que la situation tend à lui échapper.
    No pasaran !

  18. claudine colin dit :

    Tout ce qui se dit dans ces commentaires sont ce que je pense aussi. Alors je vais simplement ajouter que je me joint a vous ! Merci.
    Bravo 1000 fois a Jean-Luc Mélenchon, le politique le plus authentique et le meilleur. L'humain d abord! Avec vous tous le 5 mai. Salut.

  19. Alain dit :

    Il faut lire la totalité du journal pour avoir des arguments pour contrecarrer toutes les saloperies que nous a fait l'UMP et maintenant le PS. Le gros problème pour le Front de gauche c'est qu'il ne pourra plus demander aux électeurs de gauche de reporter leurs voies sur un candidat du PS quitte a faire élire n'importe qui. Plutôt que la droite avec ses satellites, FN et PS. A la limite il reste le vote blanc.

  20. Géraldine dit :

    Bonjour à tous,
    Incroyable, hier soir, dans l'émission "ce soir ou jamais" sur France 2, j'ai appris que les économistes ont avoué une erreur grossière dans les calculs qui selon eux justifiaient la politique d'austérité imposée aux peuples européens, dont les libéraux se sont servis pour nous imposer leur désastreuse politique. Les médias vont-ils relier les informations, personnellement, je n'y crois pas trop, affaire à suivre.
    PS: le FMI a fait déjà ce constat dans un passé récent, peu d'informations à ce sujet, pour ne rien changer, alors...

  21. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Daniel Dijon 13 h 03
    Il est impossible d'avoir une certitude sur les transferts massifs de l'électorat de gauche vers l'extrême droite sans consulter les listes d'émargement. Or, d'après 20 minutes, celles-ci ont été analysées par le PS, qui en tire la conclusion que le résultat du FN dans l'Oise est dû à un double mouvement d'abstention à gauche et de nouveaux électeurs à droite.

  22. phil68 dit :

    @ Daniel Dijon 13 h 03 :
    Il existe en effet d'autres analyses, que certains internautes ont relayé ici, mais hélas, je ne serais pas surpris d'apprendre que ce cas de figure, c'est à dire la déception du PS menant au FN, soit assez courant, et un vrai échec pour nous car normalement les déçus de la "gauche" Hollandaise devraient se tourner vers la vraie gauche, à savoir nous, et non le FN qui n'est en rien de gauche.
    Je pense qu'il est nécessaire d'analyser cette situation et, pragmatiquement, de chercher à comprendre ce qui ne va pas, autant dans notre discours que dans le discours médiatique que je suspecte fortement de favoriser le vote FN des déçus en faisant de MLP l'alternative, créant un diable de confort pour le PS comme pour l'UMP.

  23. Sylvain COSTET dit :

    Daniel Dijon 13 h 03
    ..... et qui montre surtout que ces gens n'ont pas assez (ou pas du tout) entendu parler du Front de Gauche, de sa vision des choses et de son programme. Conclusion : au boulot, sur le terrain !

  24. richard30 dit :

    Le bon moment n'est-il pas venu pour entreprendre l'ouverture ?
    Oui, le Front de Gauche a été capable de déterminé le bon chemin à suivre, avec une excellence jamais atteinte aujourd'hui et contre tous les tenants du pouvoir procuré par l'argent, médias y compris. La question à se poser à présent est : n'y aurait-il pas d'autres mouvements citoyens, associatifs ou politiques qui sont "décidés" à aller dans la même direction, pour atteindre le même but?
    Ne faut-il pas tout faire pour mettre en relation tous les rassembleurs dont la vision est commune et qui ont choisi la "nouvelle Constitution" citoyenne? Ne pensez-vous pas que les électeurs qui ont compris à présent qu'ils n'ont rien attendre de certains responsables politiques corrompus et téléguidés, ont impérativement besoin de savoir que d'autres responsables politiques honnêtes et crédibles sont capables de s'unir pour le salut de notre pays et de l'Europe?
    Le temps qui passe permet à ceux qui ont conçu la privatisation de tous les biens communs et de tous les droits des citoyens d'agir en toute impunité et quiétude et de mener à bien leur dessein machiavélique. Séparément, rien n'est possible. Une "intelligence collective" se met en place. Il faut créer les liens.

  25. Daniel Dijon dit :

    @121 Guy-Yves Ganier d'Emilion
    Je suis très septique sur les prétendues études du PS qui ne sont qu'un plaidoyer pro domo. Je ne vois pas comment elles ont pu être réalisées sans enfreindre le code électoral. A priori, les listes d'émargement ne peuvent être consultées après la clôture du vote. Si elles ont été étudiées durant le vote, il fallait être membre du bureau de vote (quant on n'a pas de candidat à défendre c'est étonnant) ou préjuger du résultat ce qui est encore plus surprenant.
    S'il devait y avoir étude elle devrait être réalisée par un chercheur en sciences politique.

  26. Michel matain dit :

    @ 124 richard30
    Le bon moment n'est-il pas venu pour entreprendre l'ouverture ?

    Oui il faut considérer comme positif tout ce qui fait que la nébuleuse PS-EELV s'effrite et comme encore plus positif lorsque des rapprochements se font jour (ce qui est encore plus rare pour le moment mais ça va venir). Qu'aucun député vert n'ait voté la loi ANI, c'est moins bien que s'ils avaient voté contre avec nous, mais c'est un signe énorme que quelque chose ne passe pas et que tout peut basculer en bloc de notre côté. En tout 70 députés de gauche ont voté contre ou se sont abstenus. Autre peit signe positif : Gérard Filloche a participé à plusieurs assemblées du Front de Gauche pour dénoncer la loi ANI, dont une dans les Alpes de Haute Provence pas plus tard que la semaine dernière. Trois ou quatre ministres commencent à bredouiller sur l'austérité. Eva Joly marche avec nous le 5 mai. Ainsi que d'autres verts. Tous ces signes d'inégales importance vont dans le même sens. Le 5 mai peut être très important pour faire passer de l'attentisme de gauche à la mobilisation vraiment à gauche un grand nombre de gens de gauche déçus mais qui préfèrent juqu'à aujourd'hui ne plus voter socialiste et s'abstenir au vote Front de Gauche, comme on l'a vu dans l'Oise et ailleurs.

  27. carole dit :

    le 5 mai, je serais bien venue, mais 50 euros, l'aller-retour en bus (Aveyron-Paris), c'est trop cher. Artiste, je gère au plus juste mes quelques rentrées d'argent, et un tas d'autres personnes sont dans le même cas. Aussi, il est peut-être hasardeux de s'attendre à une foule dense se déversant sur la capitale, enfin, je n'en sais rien, mais c'est dommage, car nous les précaires, nous aurions fait à cette manif un apport non négligeable de peuple particulièrement motivé.

  28. mamita dit :

    Toujours aussi réceptive à tes billets. Ta venue à Montpellier avec d'autres intervenants du FdG a été l'occasion de nous rappeler à tous, qu'ensemble nous sommes une vraie force capable de changer la vie. Seuls et séparés, nous serions peu de chose. Surtout ne pas l'oublions pas ! Pour le 5, il faut beaucoup d'argent et de temps. Peut-être d'autres lieux partout dans le pays ? Pour nous, ici à Sète, nous organisons un repas tiré du sac en commun, ce sera festif et très politique. Amitiés.

  29. Papa dit :

    Cher Camarade Jean-Luc,
    Ce soir chez Ruquier nous serons nombreux à suivre attentivement ta prestation. Surtout calmos ! Car ils vont vouloir t'embarquer sur les manifs des réactionnaires. Ce qui est au centre des soucis des Français, c'est le pouvoir d'achat, le chômage, l'avenir de nos enfants. Ils vont tenter bien entendu de t'opposer aux autres composantes du Front de Gauche. Je te fais confiance pour leur répondre.
    Alors bon courage nous sommes à tes côtés!

  30. Noël VOUILLON dit :

    Je serai à la marche du 5 mai à Paris. Pour dire oui à la VIe République mais en même temps pour dire non à la finance et à l'austérité. Je précise que je n'apprécie pas du tout l'expression "un grand coup de balai". Elle laisse à penser que la lutte des classes est facile. Or je pense qu'il s'agit de conjuguer des initiatives nationales visibles (je souhaite que ce sera le cas le 5 mai) et des initiatives plus modestes mais qui s'inscrivent dans la durée, sur les lieux de travail et dans les localités. On a vu que les manifestations contre l'ANI ont rassemblé peu de monde, en tout cas un nombre très insuffisant pour repousser une politique qui casse le droit du travail. S'il suffisait d'un coup de balai pour inverser le rapport des forces ça se saurait et ce serait fait depuis longtemps !
    [...]

  31. JM49 dit :

    Nombreux sont ceux qui sur ce blog se posent la question de la propagation de nos idées : c'est vrai que parfois je suis pris de découragement. De nombreux économistes, sociologues, spécialistes étrangers disent tous la même chose : l'austérité est une erreur. Certains vont même dire qu'ils se sont trompés. Rien de tout cela semble tomber dans l'oreilles des solfériniens bont teint. On peut se demander pourquoi ? Parce qu'ils le savaient déjà, que ce n'est pas une erreur mais une démarche délibérée, approuvée par les anti-démocrates que sont les mebres du conseil de l'Europe. Et le seul fait de se ranger sous leur férule, d'approuver leurs diktats discrédite tous les gouvernements qui ont "obéi".
    Les médias télécommandés ne sont pas autorisés par leur maîtres à ouvrir leur antenne à tout porteur d'idée qui s'opposerait à la "vérité officielle". Aussi c'est à chacun de nous de développer, argumenter à chaque occasion. Quelqu'un mes disait une chose terrible : "Tu sais, pour que les français réagissent il faudrait qu'ils en bavent encore plus". Faudra-t-il arriver à ce que la France soit dans le même état de délabrement que la Grèce ? Le 1% a beaucoup de moyens pour faire taire les gens : regarder la Grèce, l'Espagne, le Portugal, malgré les manifestations extrêmement rapprochées les gouvernements à la solde de la Troïka sont encore là ! Même au Portugal où le gouvernement est complètement discrédité...il tient encore. Il va nous falloir beaucoup de présence, beaucoup d'explications, beaucoup de patience et beaucoup de pédagogie pour que le message passe. Même dans la misère, le seul fait d'avoir un semblant d'emploi empêche les gens de se révolter vraiment. Pensons aux travailleurs Allemands qui multiplient les petits boulots et n'arrivent pas pour autant avoir un salaire décent ! Imaginons que tous les pays européens veuillent faire comme l'Allemagne... cela nous mène où ? Une chappe de plomb pèse sur le dos des gens et ce sera très difficile de la détruire.
    Ne perdons surtout pas espoir, camarades, courage !

  32. FAYOLLE Gérard dit :

    Il faudrait que monsieur Montebourg révise un peu le fonctionnement d'une entreprise privée. Entre 36% et 33% de participation d'après lui rien ne change et bien si, l'actionnaire en question perd la minorité de blocage ce qui n'est pas rien quand il s'agit de l'état !

  33. YVON dit :

    Il y a bien longtemps que je n’ai pas ajouté un mot sur ton blog. C’est d’abord pour te dire bravo, Jean-Luc, entre-autre pour tes barrages et ceux notre «grande équipe», aux critiques vicieuses, aux attaques perverses pour ne pas dire plus, au tombereau d’injures qui nous ont atteints, nous, sympathisants et membres du front de gauche. Vous les avez portés ensemble sur la déchetterie dédiée à ce genre de choses. Tu as poussé tout ça avec une grande maîtrise lors de tes interventions médiatiques, un brio qui déclenche probablement des accès de jalousie. Un brio que j’admire en tant qu’ancien intervenant CGT ou les retraités ne suivent pas à mon grès. Nous sommes de la même année, mais je n’ai jamais eu ta verve ni ta maîtrise et c’est bien normal, quand je regarde l’ampleur de tes actions, ton expérience. Je trouve que c’est admirable d’avoir un porte-parole qui a fait, depuis la création du Parti de Gauche, un parcours sans faute en tenant tête aux médias, aux adversaires qui ont tout tenté pour te mettre à bas ! Bref, assez de compliments, passons à l’humour et l’actualité : c’est vrai, tu es effrayant parfois. Quand tu nous a tous regardé durant le meeting de Montpellier en nous disant : « Attention ; pour ceux qui ne viendront pas le 5, ça va barder ! Je pars maintenant en Bretagne, je vais faire l’aller-retour pour venir à la Bastille. J’ai vu Eva Joly sur BFM nous dire qu’elle en sera, parce qu’elle désire une Sixième République, ça fait plaisir. J’espère que la Bastille nous accueillera comme la grande première fois. Je termine en disant que ceci me venge des réflexions et rancœurs anti FdG parfois de proches qui m’ont peiné. J’ai pillé le FdG pour appeler le plus largement à la manifestation. A très bientôt, au succès et à notre réussite ! L’homme tout en rouge : Yvon.

  34. PASCAL dit :

    En Italie et en Allemagne les mouvements du type du Parti de gauche en France sont en train de prendre le pouvoir car ils ont bien compris que les politiques d'austérité vont une fois de plus enrichir ceux qui n'en n'ont pas besoin et apauvrir ceux pour qui la fin de mois de mois commence le 5.
    Merci Mr Mélenchon insistez pour ouvrir les yeux à nos compatriotes et ne lâchez rien, nous sommes derrière vous.
    Personnellement si mon salaire augmentait, je pourrais changer ma voiture française contre une autre française, améliorer mon habitat (cuisine, papiers peints) et donc d'une certaine manière faire repartir la France. Mais les actionnaires de ces grandes entreprises ne pensent qu'à eux il faut prendre l'argent là où il est pour conserver notre système social.
    Allez je m'arrête là car je pourrais continuer bien longtemps

  35. Madeleine dit :

    Assez avec l'agressivité de M. Mélenchon ! Avec ce qu'il a dit hier au Point, je craignais un déferlement de la caste médiatique. Il n'en a rien été. Ils se sont ratatinés. Ce sont des lâches qui suivent seulement la feuille de route de leurs maîtres, ils sont aussi sourds qu'eux ou plus sûrement craignent de soulever un débat qu'ils perdraient.
    Vous feriez mieux de mettre en garde autour de vous contre l'agressivité des média, qui est première, opère en tir groupé et se trouve très bien résumée ici. Vous pouvez aussi méditer sur ce qu'est vraiment la violence (des mots d'indignation ou des chômeurs qui s'immolent par le feu à Pôle Emploi ?) en lisant "Le balai comme la moindre des choses", mis en lien ci-dessus.

  36. Saez Silva dit :

    L'économie n'est pas une science exacte. Marx affirmait que les crises du capitalisme sont psychologiques.

  37. rayana dit :

    Personnellement j'irai à la manif avec un balai, au bout duquel flottera un drapeau rouge et vert. Je suis en colère quand j'observe ce qui se passe et je considère que certains postes, certains privilèges doivent être balayés. Ils n'y renonceront pas d'eux même alors ils faudra bien qu'on passe le balai nous même. Cette image ne me choque pas, contrairement aux chocs (sociaux, écologiques, moraux) que la nouvelle noblesse déverse sur les peuples pour se gaver toujours plus. Merci à tous pour cet élan d'espoir retrouvé sur ce blog.
    1789, 2013 ?

  38. lessanglotslongs dit :

    Bonsoir à tout le monde, et bon courage à tous ceux et celles qui comptent se rendre à Paris le 5 mai et qui viennent de loin. J'espère qu'il y aura beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge à côté des drapeaux rouges, car cette marche concerne tout le peuple français, et nous devons être ouvert à tous ceux qui, poussés par la curiosité, voudraient se joindre à nous. N'oublions pas que le Front de Gauche à vocation à devenir le Front du Peuple. En avant place de la Bastille, avec plusieurs Mariannes en tête de cortège, ça aurait de l'allure.
    Vive la VIème !

  39. Pierre PEUCH dit :

    Qu'ils s'en aillent tous ! Le coup de balais et à Paris le 5/05 ok pour faire propre et la 6ème bien sur. On ne va pas laisser le pavé à la droite et ses bandes !
    Mais çà c'est franco-français même si çà a un écho ailleurs. Après le consternant mais pas étonnant état des lieux du Parlement Européen par Jean-Luc, je ne vois pas comment il peut être possible de faire rapidement évoluer à ce niveau. Il faudrait que dans tous les pays d'Europe il se passe la même chose! et au moins en Allemagne. N'est-il pas temps de se poser sérieusement la question de l'avenir de cette Europe là dirigée par Goldman Sachs and co et mise sur les rails déjà à Washington depuis l'après guerre de 1914-1918. Et l'emprise de la Finance va être encore amplifiée avec le grand marché transatlantique. Quelle Europe sociale et quelle démocratie est-il possible de mettre en oeuvre là-dedans ? Le temps n'est-il pas venu d'écouter les Sapir, Lordon, Todd etc. sur la nécessaire sortie de l'€uro pour s'en sortir ? Ce qui n'était moins évident avant l'affaire de Chypre et qui va se reproduire inéluctablement ailleurs, et pourquoi pas chez nous avec la politique d'austérité ? A mon sens la "désobéissance" du "nous on peut si on veut" est un concept devenu inadapté car dépassé.

  40. clarazed dit :

    Jean-Luc Mélenchon, à "on n'est pa couché", tout simplement époustouflant !

  41. cr_sud dit :

    Jean-Luc, vous avez été très bon sur le plateau de France 2 ce soir, et vous nous avez particulièrement régalé des précisions historiques concernant Robespierre et la Révolution Française. Ce qui a prouve au journaliste qui vous interrogeait sur ce point qu'il ne faut pas colporter n'importe quoi quand on n'est pas précis sur ses connaissances en Histoire. Nous avons passé un bon moment.

    [...]

  42. Menjine dit :

    Après la tentative de coup d'Etat contre le résultat de Maduro au Venezuela, près de nous en Italie une journée et une nuit de dupes. "On va vers un gouvernement PD/PdL" titre un journal, c'est à dire une grande coalition entre le PD (le centre) et Berlusconi. Les Italiens voulaient que cela change, et vont se retrouver avec des "sages" choisis par l'honnête "nouveau" re-Président de 87 ans proposant des "réformes" pour la plus grande gloire de Berlusconi et Bruxelles, curieusement ensemble grands gagnants. Je trouve qu'il faut un peu méditer et essayer de comprendre cette comédie tragique, pour ne pas nous retrouver en France à tirer les marrons du feu pour une grande coalition PS-UMP. Cela nous avertit et c'est la lutte contre l'austérité, contre la finance, contre le capitalisme qui me fera marcher, les institutions sont certes à changer, mais le projet ne pourra se réaliser que longuement, si j'ai bien vu rien n'est prêt nous n'avons que peu de choses à proposer immédiatement, en revanche l'attaque est là et bien là. L'ANI, le TSCG, la perte de souveraineté, la main mise des banques sur l'économie, la désindustrialisation, la liquidation du code du travail, la régression mercantiliste de l'Université, la jeunesse sans espoir, et sur tous ces points depuis un ans nous n'avons rien pu faire bouger réellement. Alors oui, une Révolution, une insurrection civique, mais je ne trouve pas le seul mot d'ordre "Pour une sixième république" adéquat et à la hauteur des exigences.

  43. claude dit :

    Ceux qui dénigrent tellement M. Mélenchon, s'ils n'avaient pas de soucis, s'investiraient-ils autant que lui pour défendre une politique qui ne leur rapporterait rien ? Sont-ils si désintéressés que cela, ces redresseurs de tords, pour sonder avec tant d'arrogance les coeurs de leurs prochains ? Merci M. Mélenchon pour votre cohérence et la fidélité en cette grande valeur qui consiste, comme vous venez de le répéter ce soir sur F2, à mettre ses talents, quand on en a les moyens, au service de tous les autres. Ceux qui portent des jugements hâtifs sur M. Mélenchon devraient méditer les paroles de JC. Eux qui on eu tant de chance pour accumuler des talents, qu'ils se rappellent qu'au soir de leur vie, la petite voie de leur conscience leur demandera : "Et vous, qu'en avez-vous fait ?"
    Merci M. Mélenchon pour votre courage et votre dévouement pour nous, le Peuple. Et pardonnez nous pour notre ingratitude.

  44. Jean Jolly dit :

    Tu as été trop bon Jean-Luc ce soir sur ONPC, je n'ai pas l'habitude d'encenser qui que ce soit mais en l'occurrence il faut être totalement con pour ne pas approuver l'avènement d'un changement radical des institutions actuelles et désormais obsolètes.
    Une sixième République serait le minimum accordé pour les souffrances vécues par tant de gens. L'Assemblée Constituante serait idéale pour ressouder notre patrie "mondialisée".

  45. teresa dit :

    Votre flair que ce journaliste est socialo, il l'a prouvé par ses attaques perso mesquines ! Polony est super bien et le public était pour vous. Nous aussi ! Bravo à votre courage de faire front aux déformations de toutes sortes !

  46. JYK dit :

    Pas mal du tout ce soir ! Même si au début de l'émission ils vous ont bien eu avec leur "purification". Quasiment dix minutes à vous trimballer dans un spectacle un peu grand-guignolesque. Le zigoto en face de vous est incapable de penser en dehors du cadre de sa propre domination. Il interprète vos faits et gestes dans le cadre strict de la politique que nous combattons. Évidemment il perd le nord et a l'impression que vous le menez en bateau. Je pense même qu'il a les boules, qu'il croit sincèrement que vous l'arnaquez et que vous nous arnaquez aussi. C'est très dur tous ces gens qui ont tellement perdu la foi qu'ils ne pensent plus en dehors du cadre de leur propre domination.

  47. eric91 dit :

    Bravo Jean-Luc pour ta prestation chez Ruquier. Quelles leçons distribuées avec calme et hauteur de vue à ces caniches du système que sont Polony et Carron. L'une qui se vante d'avoir vote blanc et que tu renvoies d'un trait a son irresponsabilité et l'autre qui reçoit un magistral cours d'histoire sur Robespierre qui devra aussi lui servir de cours de journalisme, si tant est qu'on puisse qualifier de journaliste ce prétentieux agressif sans culture et sans cervelle. Regret immense que cette intervention indispensable ou tu as eu le temps de t'exprimer ne soit diffusée qu'après la machine à décerveler qu'est le football. À nous de faire circuler le lien des qu'il sera disponible. La sixième est en marche et il est grand temps.

  48. cr_sud dit :

    @menjine
    Mais je suis tout à fait en accord avec vous et avec tous ces combats pour la manif du 05 Mai. Je ne faisais que répondre à un commentaire qui a disparu.
    Par ailleurs je rejoins votre diagnostic "l'ANI, le TSCG, la perte de souveraineté, la main mise des banques sur l'économie, la désindustrialisation, la liquidation du code du travail, la régression mercantiliste de l'Université, la jeunesse sans espoir..." 100% avec vous.
    La VIème république est le changement d'institutions, le cadre qui permettra aussi de faire bouger le système.

  49. alinber dit :

    Bravo Jean-luc pour votre prestation de ce soir, mais quelle constance il faut pour arriver à saisir toutes les opportunités de clarifier les positions du FdG et pouvoir exposer quelques idées. L'évolution de la situation ces derniers temps me laissait espérer que les journalistes feraient preuve d'un peu plus d'intelligence dans leur comportement mais Caron en est resté à une position d'opposition stéréotypée. Il aura peut-être appris à ne pas faire appel à des références que l'on ne possède pas avec le petit cours particulier sur Robespierre. Polony a eu un questionnement plus intéressant mais sa demande sur la terreur, même si elle vous a permis de clarifier le sujet, ressemblait à une volonté de torpillage. C'est du boulot ! Vous le faîtes à merveille dans des conditions pareilles.

  50. Alain Doumenjou dit :

    Ce gouvernement détestable révèle chaque jour un peu plus sa véritable nature foncièrement à droite, son mépris pour la démocratie et sa peur du débat. Cette nuit au Sénat, où se tenait le débat sur l'ANI, pour couper court au débat et empêcher un vote sur les nombreux amendements déposés par les sénateurs communistes et par quelques (très rares) sénateurs PS, il a eu recours au vote bloqué, obligeant ainsi le Sénat à voter le texte en bloc au lieu de voter sur chacun des amendements. L'ensemble des sénateurs communistes a donc quitté la séance et retiré ses amendements en dénonçant avec la plus grande fermeté ce déni de démocratie. Avant de se retirer, la Présidente du groupe PCF a déclaré à l'attention du gouvernement : "Vous ne voulez pas d'un débat au Sénat, vous avez choisi de mettre fin au débat de manière violente, excessive. C'est un acte grave qui ne restera pas sans conséquences et sans lendemain, nous n'acceptons pas cette parodie de débat.". Le texte a été adopté dans la nuit, dans un hémicycle presque vide et tous les amendements ont été rejetés. Martine Billard a déclaré dans un communiqué :"Le gouvernement a eu plus d'égard vis à vis de l'UMP pour le débat sur le mariage pour tous".
    Quelle finesse politique de la part de la bande de salopards au pouvoir ! Ils veulent donc la guerre, à nous et aux citoyens de la lui faire sans merci et de leur faire payer le plus cher possible leurs trahisons et leur indignité. Plus que jamais un changement profond de nos institutions qui permette enfin la mise en oeuvre d'une politique radicalement différente combattant l'oligarchie et le capitalisme, est à l'ordre du jour.

    Erratum : parmi les sénateurs PS, seule Marie-Noëlle Lienemann avait déposé des amendements et non pas "quelques rares" comme je l'avais écrit. Elle fut également seule de son groupe à voter contre le textes avec les sénateurs communistes. Les verts,toujours aussi courageux, se sont abstenus ainsi que les sénateurs UMP trouvant pour leur part que l'ANI ne va pas encore assez loin en faveur du patronnat.


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