17avr 13

En préparant la marche du 5 mai

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La situation du pays se dégrade à grande vitesse. Toutes les hypothèses économiques qui justifiaient aux yeux de la nouvelle équipe gouvernementale sa capitulation sans condition devant la finance sont démenties. Le pays va entrer en récession selon le FMI et selon le Haut Conseil des Finances publiques. Par conséquent le chômage va encore augmenter et atteindre un niveau record depuis la fin de la guerre. Evidemment, les déficits vont se creuser, non seulement ceux de l’Etat mais surtout ceux des comptes sociaux qui reposent sur les cotisations sociales. Du coup de nouveaux trains de mesure de coupes budgétaires vont avoir lieu dans les comptes publics et sociaux. Et de nouveaux prélèvements vont être décidés en même temps que de nouvelles baisses de prestations. Evidemment, tout cela aggravera la situation pour l’année suivante, 2014. Tout un chacun va donc se trouver bientôt au pied du mur, ou bien subir en silence ou bien entrer dans l’action pour changer tout ça. Avec ou sans balai. Mais pourquoi pas avec pour faire, comme dit Lordon, la révolution des balais. Plutôt que d’abandonner notre pays au soi-disant « printemps français » de la réaction.

La spirale dépressive est à l’œuvre dans toute l’Europe. Bientôt les Allemands seront eux aussi plus rudement frappés que cela ne se voit aujourd’hui. Evidemment, toutes ces souffrances sont aussi vaines qu’inutiles comme nous en avons eu la preuve partout où ce type de politique a été mise en place. Cette situation va pousser plus loin les logiques de braderie et de pillage comme on l’a vu partout ailleurs. C’est déjà parti fort en France comme je le relève plus loin.

Dans le domaine politique ce contexte va aggraver considérablement les tensions. D’abord entre les gouvernants et les gouvernés. Les huées à la raffinerie de Petroplus quand l’hyper-solférinien Guillaume Bachelay a parlé devant les salariés floués et désespérés, l’intrusion des ouvriers de PSA dans le conseil national du PS, tandis que le premier ministre s’enfuit et que le ministre des finances va se cacher au fond de la salle, ne sont qu’un début. Mais de l’autre côté de l’échiquier aussi, la rage face à un pouvoir ressenti comme faible et sans appui populaire pousse à une radicalisation qui va aggraver la déstabilisation. En décidant d’annuler leurs réunions publiques sur le thème et en décidant de rester cachés, les officiels socialistes ont affiché une pusillanimité qui est un encouragement aux pires débordements.

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Ce n’est pas tout. Les jeux entre les partis de l’officialisme UMP et PS vont se durcir dans des logiques de surenchères politiciennes. Et naturellement tout cela va tendre aussi les relations à l’intérieur de ces partis à mesure que les uns auront l’impression que le pouvoir est à portée de main et que les autres auront le sentiment de le perdre. Bien sûr il n’y a plus de courroie de transmission entre les mobilisations sociales d’un côté ou de l’autre et l’officialisme UMP et PS. Sur le terrain, aucune des deux séries de mobilisations ne se sent représentée à présent par ces politiciens. C’est évident à gauche. Même à la CFDT. Mais c’est vrai aussi de l’autre côté, dans une moindre mesure certes. C’est ce que l’UMP découvre avec les manifestations de la Frigide Barjot et autres exaltés contre « le mariage pour tous ». Il y a là une radicalité difficile à reprendre en main par la droite traditionnelle assez largement démonétisée dans ces secteurs. De son côté, l’extrême-droite officielle Lepéniste a elle aussi beaucoup de mal face à des secteurs qui la débordent, compte tenu de la désertion de Marine Le Pen. Au total, si la droite et l’extrême-droite de base s’homogénéise idéologiquement, il n’en va pas de même de sa représentation politique. A nous de prendre toute la mesure de l’incertitude du moment. « Qu’ils s’en aillent tous » est un phénomène qui envahit toujours la totalité du champ politique. Il s’étend à mesure que le mouvement d’en bas percute une structure officielle qui prétend le réintégrer dans le cadre qu’il juge illégitime.

En fait il ne faut pas perdre de vue que le  « Qu’ils s’en aillent tous » est un processus qui répond à la délégitimation de tous les pouvoirs, toutes les autorités. Tous, quelle qu’en soit la nature ! En soi ce processus est assez largement informel et assez incapable de se donner de lui-même une perspective générale. Tout l’enjeu est de savoir qui va l’incarner dans un sens ou dans l’autre. La stratégie de la révolution citoyenne vise à conquérir l’autorité et la confiance suffisante pour ouvrir une perspective qui devienne majoritaire. Pour cela deux conditions doivent être réunies dans l’action. D’un côté, un décrochage clair et tranché à l’égard de l’officialisme et du système politique dominant. Et secondement donner en permanence un contenu et des objectifs concrets de haut niveau à la protestation. C’est sur cette ligne que le Parti de Gauche construit son action quotidienne. Pour nous, ces deux conditions se réunissent dans l’action et par elle. Là, c’est la vieille règle du leader Krasucki : « La force se renforce en se voyant forte »… Comme on le sait, la marche du 5 Mai est dédiée à la sixième République. Elle fait le lien entre le refus de l’austérité et de la finance, et la question d’un changement radical des institutions. Ce sont des thèmes de haut niveau de contenu. Cette exigence n’empêche nullement de bien fédérer comme le montrent non seulement les mobilisations de terrain qui préparent la manifestation, mais le nombre et la diversité de ceux qui y appellent, nationalement et localement.

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En fait une partie de la manifestation viendra sur ses propres mots d’ordre et analyses. Par exemple il y aura un ample cortège en faveur du « mariage pour tous » puisque précisément l’égalité de tous les couples fait partie des bases de la Sixième République, si l’on se souvient de mon discours à la Bastille en mars 2012. Nous assumons ainsi fièrement le rapport de force avec les amis de Frigide Barjot. Mais ce ne sera pas le seul cas. Il y aura des cortèges des usines martyrs, qui pour la nationalisation, qui pour la coopérative. En ce qui concerne les forces politiques, la diversité n’est pas non plus un obstacle. Le NPA a décidé de s’associer à cette manifestation. Il participe totalement au comité de coordination. Mais il défilera sur ses propres mots d’ordre. Même scénario pour Eva Joly et ses amis qui viennent sur leurs mots d’ordre eux aussi. Tous se retrouvent sur l’idée de changer le régime politique et les moyens de la démocratie dans notre pays. Tous viennent s’opposer à la finance et à l’austérité.

En décidant de coller à cette journée du 5 mai après que nous l’ayons préemptée, la droite et les anti « mariage pour tous » trahissent leur anxiété. Il s’agit pour eux d’empêcher que la société exprime sa colère sur la gauche. Ce qu’ils ont mis en route avec la lutte contre « le mariage pour tous » est pour eux fondateur d’un « printemps français » comme ils disent. Cette saison serait censée jeter la société sous les bannières de la droite la plus traditionnelle et donc la plus réactionnaire. Vu de haut et de loin on peut dire que c’est la suite du courant « droite décomplexée » que portait Nicolas Sarkozy. Ce faisant, bien sûr, ils nous mettent au défi. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas qu’une seule personne de bonne foi confonde les deux manifestations. Et cela en dépit des efforts que vont faire pour cela les solfériniens, leurs divers bagages accompagnés et les « journalistes » qui leur servent la soupe. Mais acceptons le défi. De quel côté aller ? Ou bien s’effaroucher et abandonner le terrain à la droite manifestante comme y poussent le PS et les officiels d’EELV ? Ce serait reconnaître notre défaite. Pas celle de nos partis et groupements. Celle du courant que nous incarnons dans l’histoire face aux réactionnaires. Mais nous pouvons au contraire puiser de l’énergie dans le défi et relever d’autant plus haut le gant ? C’est évidemment cela notre choix collectif au Front de Gauche.

Mais je demande qu’on y réfléchisse. Le PS et EELV préfèrent abandonner le rapport de force populaire à la droite plutôt que de se tenir au moins en silence par rapport à notre mobilisation. Nous sommes donc tous seuls cette fois-ci en face de la droite. Et les gouvernementaux nous tirent dans le dos. C’est cela le symbole qui se met en place le 5 mai. Du coup, nous commençons à incarner sur le terrain tout ce qu’est notre camp politique du fait de la désertion des gouvernementaux. Pour moi c’est le début d’un élargissement de notre rôle dans la société et dans la période politique.

Une autre partie se joue aussi sous nos yeux en sens inverse. C’est en effet un paramètre intéressant que la dédiabolisation de Le Pen. Elle peut fonctionner comme une intégration au système des officiels. Vu de cette façon, Marine Le Pen et sa stratégie a ceci de bon qu’elle est en train de défaire la synthèse politique qu’avait réussie Jean-Marie Le Pen entre bandes et factions qui forment le socle historique du Front National. La course aux apparences « à gauche » quelle entreprend sous la houlette de Philippot, va à rebours du mouvement de ses bases qui vont, elles, dans l’autre sens. Il va devenir envisageable de la cueillir en rase campagne, politiquement isolée de ce qui se rassemble et se radicalise contre « le mariage pour tous ». Par exemple, je ne crois pas que la vieille base réactionnaire chouanne et royaliste ait envie de s’identifier à Madame Le Pen quand elle est assimilée à la sans-culotterie et, qui plus est, à mes côtés, à la une du journal « Le Point ».

Je clos ce chapitre en vous expliquant le changement de fonctionnement de ce blog. Mes lignes vont se répartir en deux endroits. Ici, en note plus brève. Et dans le pavé à droite de l’écran où des chapitres supplémentaires, des communiqués et des liens viendront au fur et à mesure se renouveler sur des cycles variables, entre une journée pour un communiqué et une grosse semaine pour des documents d’analyse. Par une astuce de publication quand vous cliquez un titre de « chapitre » du pavé, il apparaît en premier mais le reste de mes textes est lisible comme dans un tout.

Et en plus, ils privatisent !

Sans bruit, presque en cachette, le gouvernement Ayrault relance la machine à privatiser. Comme toujours avec les solfériniens, la manœuvre est mesquine, ses motivations pauvres et sans vision, sa mise en œuvre honteuse et presque clandestine. Médiapart a lancé l'alerte le 27 mars dernier. De mon côté, ici j’ai déjà raconté les péripéties lamentables du bradage d’EADS. Depuis la situation s’aggrave considérablement. Moscovici et Montebourg se disputent la médaille du meilleur liquidateur de la propriété publique.

Dans un article intitulé "Et maintenant, voilà les privatisations", Laurent Mauduit épinglait la "mini-privatisation" à "haute valeur symbolique" décidée par le gouvernement Ayrault. C'est le groupe Safran qui est concerné. Issu de la SNECMA, c'est un bijou de haute technologie leader mondial des moteurs aéronautiques. Le gouvernement a décidé de vendre 3,12% du capital de Safran. Pourquoi ? Parce que l'Etat était pressé d'empocher près de 450 millions d'euros pour boucler son budget. Misérable. Le sommet du ridicule et de l’absurde est atteint quand on sait que cette vente est destinée à alimenter le capital de la Banque publique d'investissement. Détruire de l’investissement pour alimenter un fonds destiné à aider l’investissement ! Jean Marc Ayrault est le nouveau Shadock de l’économie. Au passage on découvre que ces pitoyables gestionnaires avaient oublié de nantir le budget pour fonder cette banque ! Et, sans le vouloir, Moscovici fait ainsi l'aveu que la BPI n'est qu'un nain financier !

Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont ici à la manœuvre. En tant que ministre de l'Economie et des Finances, et ministre du Redressement Productif, ils partagent la tutelle sur l'Agence des Participations de l'Etat. Cette agence est la structure chargée de gérer le capital détenu par l'Etat dans les entreprises. Cette agence a été créée en 2004 par la droite. A l'époque, les libéraux vantait la nécessaire "modernisation" de "l'Etat actionnaire" qui devait "gérer son portefeuille" boursier. C'était l'abandon définitif de toute logique industrielle au profit de la logique financière et boursière. 

Le pillage a aussi lieu chez EADS. Sous l'impulsion du PS, "l'Etat actionnaire" met ses pas dans ceux du parasite Arnaud Lagardère. Cet oligarque a décidé de se retirer du capital d'EADS. Et il a obtenu qu'EADS rachète ses actions. Bilan de l'opération : 2,3 milliards d'euros de trésorerie d'EADS brûlés dans une opération dont le seul bénéficiaire est Arnaud Lagardère. Ce pillage, j'en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Il me révolte. Ce lundi 15 avril, on a appris que l'Etat avait décidé de faire la même chose que Lagardère. EADS va racheter une partie de son propre capital détenu par l'Etat français : 1,56% du capital est concerné. Coût de l'opération pour EADS 478 millions d'euros. Entre Lagardère et l'Etat, EADS aura brûlé trois milliards d'euros de cash pour racheter ses propres actions, autant dire pour rien. Et grâce à cette merveilleuse trouvaille, l'Etat va reculer au capital d'EADS, une autre entreprise stratégique, un autre fleuron technologique.

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Le scandale ne s’arrète pas là. En quelque sorte Cahuzac continue de nuire. Médiapart nous apprend que le groupe Lagardère va bénéficier d'une importante exonération d'impôt sur la vente de ces actions EADS. C'est la fameuse "niche Copé" qui est en cause. Cette disposition législative permet à un groupe d'être exempté d'impôt sur les plus values qu'il réalise en vendant des actions de ses filiales. En l'occurrence le groupe Lagardère ne payera presque pas d'impôt sur la plus-value de la vente de ces actions EADS. Cette plus-value est estimé 1,8 milliard d'euros ! Au lieu de payer 600 millions d'euros d'impôt, le groupe Lagardère ne devrait en payer qu'à peine 70 millions grâce à ce dispositif soit 530 millions d'euros d'exonération fiscale ! L'Etat perd plus d'argent avec ce seul cadeau qu'il n'en gagne en vendant ses propres actions EADS ! Un comble. Cette "niche Copé" a été votée à l'initiative de l'UMP Jean-François Copé en 2004. Mais si ce dispositif existe toujours, c'est à cause de Jérôme Cahuzac qui a refusé de le supprimer dans le budget 2013. Bien sûr, il a agit avec l'aval de Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault, probablement aussi de François Hollande. Cette niche coûte jusqu'à 6 milliards d'euros par an. A titre de comparaison, c'est presque autant que ce va prendre François Hollande au peuple en augmentant la TVA le 1er janvier 2014.

Il ne manquait que Montebourg dans ce pauvre tableau. L’obsession comptable a fini par l’atteindre au détriment de tout autre raisonnement politique. Il l'a dit le 5 avril dernier dans le Wall Street Journal, le journal des traders américains. Voià ce qu'a déclaré Montebourg : "Dans le cadre de l'effort de restructuration budgétaire (…), nous réfléchissons à des changements dans les participations de l'État" dans les entreprises. Dans Le Figaro, un "proche de Pierre Moscovici" rappelle que "la cession de participations relève du ministre de l'Économie". Un combat de coq pour savoir quel ministre décide, voila à quoi se résume la politique industrielle de l'Etat dans les entreprises dont il est actionnaire ! Enfin, on aura donc appris que c'est Pierre Moscovici qui est responsable de la braderie chez Safran et EADS.

Moscovici lui non plus n'écarte pas de nouvelles ventes d'actions de l'Etat. Il se gargarise de la vente d'actions Safran. Il précise même que de telles ventes pourraient servir à boucher les trous du budget. Il le dit dans Le Monde de jeudi 18 avril : "Les cessions d'actifs peuvent être mobilisées pour le désendettement ou le financement de dépenses en capital. L'Etat, tout en préservant à l'identique son influence, a ainsi récemment cédé des titres du groupe Safran afin d'apporter des ressources nouvelles à la BPI et financer des investissements d'avenir. Je préciserai la doctrine de l'Etat sur la gestion de son portefeuille". Il brade et il en est fier ! Attention danger, ce sont des illuminés !

L'industrie de la Défense est aussi menacée. Un nouveau "livre blanc de la Défense" doit paraître dans les prochaines semaines. Il est censé fixer la doctrine militaire et les moyens budgétaires alloués en conséquence. Dans le contexte d'austérité généralisée, l'armée devrait aussi être frappée. D'ailleurs François Hollande l'a confirmé le 28 mars à la télévision. Il a indiqué que le budget militaire serait gelé sur la période 2014-2020 à son niveau de 2013. Cela signifie donc que chaque année, il baissera du montant de l'inflation. Cela n’a rien a voir avec une quelconque réflexion sur l’industrie d’armement, sa conversion ou sur la nature de nos besoins de défense. Non, juste de la comptabilité. Degré de réflexion politique égal à zéro !

Face à cette politique stupide et dangereuse, certains ont cru intelligent de proposer une autre absurdité : que l'Etat vende certaines participations dans des groupes industriels et technologiques de Défense pour combler les trous et alimenter le budget militaire. Ce serait un marché de dupes. La France y perdrait en souveraineté technologique et industrielle. Ce serait aussi un renoncement insupportable pour la gauche qui, depuis plus d'un siècle, défend la maîtrise publique de l'industrie d'armement.

Ce serait aussi un mauvais coup de plus. Même là où l'Etat est encore actionnaire, la stratégie financière a déjà pris le pas sur la politique industrielle. C'est la Cour des Comptes qui s'est émue de ce problème dans un rapport publié le 12 avril dernier. Pour la Cour des Comptes, sous les gouvernements successifs, l'Etat "a fait preuve de nombreuses faiblesses, se plaçant parfois en risque de perdre le contrôle de certaines activités industrielles de défense, ainsi qu’en ayant des difficultés à faire appliquer ses décisions, voire à s’exprimer d’une seule voix". En chapeau de son article sur le sujet, le magazine L'Usine nouvelle résume le rapport comme cela : "participations bradées, perte d'influence opérationnelle sur des groupes pourtant sous contrôle actionnarial [de l'Etat], risque d'OPA sur des entreprises stratégiques".

La Cour des Comptes elle-même qui n’est pas un territoire du Front de gauche, rappelle que "la présence de l’État au capital des entreprises industrielles de défense est aujourd’hui indispensable". Elle exige "une amélioration de la protection et du suivi des intérêts stratégiques de l’État". Elle pointe en particulier le "risque, par exemple, d’une OPA non sollicitée sur Safran, dont 90 % de l’activité est civile". Oui, vous avez bien lu. La Cour des comptes juge qu'il y a un risque d'OPA hostile sur Safran et le gouvernement Ayrault ne trouve rien de plus intelligent à faire que de vendre 3% du capital de cette entreprise !

La Cour estime aussi que "l’État ne doit plus agir au coup par coup mais adopter une stratégie d’ensemble, préparer les décisions futures et dire ce qu’il attend de ses partenaires industriels". Mais pendant ce temps, le gouvernement vend "au coup par coup"' des actions Safran et EADS.

Enfin la Cour des Comptes alerte sur le fait qu'"une stratégie à long terme sur les partenariats avec le groupe Dassault" est nécessaire compte-tenu du poids pris par ce groupe dans l'industrie de défense française, en particulier par la filiale Dassault Aviation dans le capital de Thalès. La Cour des Comptes va même plus loin : "Désormais, le seul partenaire industriel français est Dassault, ce qui posera tôt ou tard un problème de contrôle actionnarial". "L’État doit être en mesure de l’anticiper". Si le gouvernement Ayrault y prête autant d'attention qu'à Safran et EADS, on a toutes les raisons d'être très inquiets.

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On se souvient que le programme du candidat Hollande ne disait déjà rien sur le sujet des entreprises publiques. Parmi les soixante engagements du candidat Hollande, cette question était balayée au point numéro 5. Que disait Hollande ? "Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste…)." C'est tout ? Oui. Quand nous proposions la création de plusieurs pôles publics, en particulier dans l'énergie, les banques, les transports, François Hollande promettait seulement de "préserver". Il prenait donc acte des saccages causés par dix ans de droite. Mais bien sur c’est cette pauvre équipe qui avait la vision réaliste et nous les « conforts de l’opposition » comme dit ce pauvre Jean-Marc Ayrault.

En fait le candidat Hollande ne savait même pas de quoi il parlait. Sinon, il n'aurait pas écrit cette phrase. Car depuis le passage de la droite, EDF et La Poste sont des sociétés anonymes. Ce ne sont donc plus des entreprises sous "statut public". Ce sont des sociétés de droit privé, soumises aux règles du privé, mais avec des capitaux majoritairement publics. La nuance est importante. Dans les trois entreprises citées par le projet de Hollande, seule la SNCF a encore un "statut public" en tant qu'"établissement public à caractère industriel et commercial". Et même dans cette entreprise, une privatisation rampante est à l'œuvre notamment à travers la stratégie de filialisation.

Le programme de Hollande était un recul colossal sur le programme historique du Parti Socialiste. Même le programme de Ségolène Royal de 2007 proposait encore au moins de "créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF". Si je vous parle d'EDF et GDF ce n'est pas hasard. C'est Montebourg lui-même qui a évoqué GDF a demi-mot. Dimanche 14 avril sur France 5, il a déclaré "dans certaines entreprises, on a par exemple 36% de participation. On peut passer à 33%, qu'est-ce que ça change ?". Or 36% c'est précisément la part du capital de GDF-Suez que l'Etat possède encore.

Et l'article du Wall Street Journal dans lequel Montebourg est cité parle expressément d'EDF ou plus exactement d'"Electricité de France SA". Sous couvert d'anonymat, le journal fait parler "une autre source gouvernementale" qui déclare qu'en cas de ventes d'actions par l'Etat, EDF serait "le choix évident". L'article rappelle même que la loi actuelle permettrait au gouvernement de vendre 14% du capital d'EDF. Aujourd'hui 84,4% du capital est détenu par l'Etat mais la loi scélérate votée par la droite en 2004 autorise à descendre jusqu'à 70% sans avoir besoin de l'aval du Parlement.

C'est d'ailleurs une raison de venir marcher le 5 mai pour la 6ème République. Comment peut-on accepter que le patrimoine commun des Français puissent être dilapidé, bradé, vendu sans que le peuple n'ait jamais son mot à dire ? C'est un champ de la souveraineté populaire que nous devons conquérir. Il vaut bien sûr pour les grandes entreprises nationales. Mais il concerne aussi chacun dans sa commune et sa vie quotidienne. Par exemple, on pourrait imaginer qu'il ne soit plus possible pour un maire de confier la distribution de l'eau potable à une entreprise privée sans qu'un référendum local n'ait validé cette idée. 

Cela éviterait bien des erreurs. En effet, la privatisation d'entreprises publiques est très souvent synonyme de catastrophes technologique, stratégique et industrielle. Je pourrais vous parler de la démolition-privatisation des ex-PTT qui a donné lieu à au monde merveilleux d'aujourd'hui. Ce monde où France Telecom – Orange fait du courrier électronique et où La Poste vend des forfaits téléphoniques. Ou encore de ce formidable progrès qui voit EDF concurrencer GDF sur la distribution du gaz et GDF concurrencer EDF sur la production d'électricité. Au final bien sûr, ça marche moins bien et ça coûte plus cher. Mais les actionnaires privés s'en mettent plein les poches au passage, comme Vinci avec la privatisation des autoroutes ou les concessions de parkings souterrains et d'aéroports.

A Strasbourg, l'Europe s'enfonce en délire

Quelques heures passées dans l’hémicycle du Parlement européen sont totalement démoralisantes. Non seulement c’est une addition de pleurnicheries sans conséquences face au désastre qui s’avance mais l’adjonction d’une épaisse couche de vœux pieux achève d’écœurer. Parfois un éclat perce la muraille de grisaille. Ainsi quand Svoboda (Social démocrate) s’adressant au robot de la commission, l’androïde Olli Rhen, lance que le ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble se comporte comme un colonialiste. Naturellement Olli Rhen s’en contrefiche. Ici tous les gens importants se fichent de tout. Ils appliquent les recettes libérales les plus stupides, ils récitent le catéchisme, ils restent assis le visage fermé et ils attendent que les blablas des parlementaires soient finis. Un point c’est tout. Un orateur l’a d’ailleurs dit aussi crûment que je l’écris ici. Mais tout le monde s’en fiche aussi. L’androïde Olli Rhen n’a pas bougé un doigt. Peut-être dort-il ou bien quelqu’un l’aura débranché pour économiser ses batteries.

Ce matin 17 avril, c’était la situation à Chypre. Minable. Une série de mises en cause virulentes devant une commission aussi lourde et peu maniable que nos bancs. Au milieu des discours construits, quelques délires . Ainsi quand Cohn-Bendit a révélé la solution idéale qu’il nous a postillonné avec ferveur : l’unification de l’ile pour encourager les Turcs à investir à Chypre, et l’exploitation du gaz et du pétrole. On se pince. Pauvre diablotin qui a perdu ses dents. C’est d’un libéral qu’il aura fallu entendre dénoncer la responsabilité des banques dans l’ile et les déséquilibres fiscaux en Europe. Bref : une déroute intellectuelle de plus face à la montée des périls.

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Le midi on examinait au pas de charge les rapports, dont un nombre considérable destinés à donner quitus pour leur gestion à divers organismes. Indifférence générale. Et pourtant on apprend par exemple que l’autorité bancaire européenne recrute dans des conditions d’opacité préoccupantes. On découvre que les taux d’erreurs pour bon nombre de financements gérés par la Commission Européenne sont considérés comme inacceptables par la Cour des Comptes. Il y a même un rapport qui refuse de donner quitus au Conseil Européen compte tenu de sa présentation qui ne permet pas d’en faire un examen sérieux. Et le Conseil est accusé de refuser de répondre à la commission de contrôle budgétaire. Un comble ! J’en passe et des meilleures. Mon écœurement est à son comble. Car tous ces gens sont ceux qui passent leur temps à faire des leçons de bonne gestion aux gouvernements et à montrer du doigt le sérieux de la gestion des peuples. La séance a été interrompue pour auditionner le président Irlandais venu nous faire un de ces discours en marbre de l’étrenité dont cette assemblée est extrêmement friande, tant qu’il ne s’agit pas d’un progressiste. Celui là avec une voix de Bilbo le Hobbit est venu nous débiter un maximum de truismes et de sornettes bien pensantes. Le président du parlement, le vociférant Martin Schultz, lui a aboyé dans son allemand délicat toutes sortes de compliments après avoir salué dans les tribunes le Grand Duc et la grande Duchesse du Luxembourg présent à cette occasion, on ne sait pourquoi. Ces deux là n’étaient pas là pour entendre ce qui s’est dit de Chypre et c’est bien dommage. Car il y était dénoncé l’hypertrophie d’un secteur bancaire dont le bilan pesait huit fois le PIB de l’ile. Les ci-devant Grand Duc et Duchesse aurait eu peur peut-être ? Car eux sont seigneurs d’un pays dont le bilan bancaire pèse vingt et une fois le PIB. Autant dire qu’il présente donc une garantie égale à une couronne en chocolat et un habit de duchesse en papier crépon.  

La séquence du débat sur Chypre fut saisissante. Pas une intervention n’a été faite pour autre chose que des critiques d’une extrême sévérité. Quel que que soit le banc, tout le monde est scandalisé par le comportement de la troïka, de la BCE, de la Commission. Les propos sont d’une extrême violence. Mais rien, absolument rien, aucune critique aucune accusation de tricherie et de mensonge, d’imprévoyance, aucune injure de quel banc que ce soit, rien n’émeut les androïdes de la Commission. Le cri d’angoisse du Chypriote de notre groupe, qui dispose d’une microscopique minute de temps de parole, exprime un terrible désespoir : « comment allons-nous en sortir après avoir détruit la moitié de nos sources de croissance ?» demande-t-il. La plupart des orateurs dénoncent l’imprévoyance de la Commission, tous se demandent quel pays va être le suivant dans la liste des dévastations. Les androïdes regardent leurs papiers. La réponse coulera comme d’un robinet d’eau tiède. Barnier parle dans la cohue indescriptible des députés qui arrivent pour l’heure des votes. Personne n’écoute, sauf mes compères de bancs et moi qui sommes là depuis le début de la séance et ponctuons d’interjections les déclarations des orateurs, vu que nous n’avons pas une seconde de temps de parole ! Bové, absent de la séance sur Chypre, vient émarger et voter sans savoir quoi puisqu’il n’y a aucun dossier agricole pour lesquels voter avec ses amis de droite et qu’il ne s’intéresse à rien d’autre. Arrive l’heure des votes. A une cadence infernale nous votons à main levée ou avec les boutons électroniques sur une grande cinquantaine de textes dont au moins trente « rapports » attribués à la même personne. Encore un qui pourra ainsi fournir des statistiques flambantes et recevoir les compliments du pilier de bistrot que « Libération » a abandonné ici depuis onze ans et qui, après avoir fait un bide avec un bouquin en commun avec Bové, organise à présent les campagnes de dénigrement de ce dernier contre ses collègues. En fait de « rapport », personne ne saura qu’il s’agit seulement de quitus donnés à la gestion des services de l’Union Européenne. Et dans la foulée on adopte une série d’horreurs. Par exemple la soumission des pays qui n’ont pas encore l’euro aux inquisitions de la troïka, ou bien le régime des menaces contre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique qui ne cèdent pas aux injonctions de l’Union Européenne de démanteler leurs droits de douanes. Vous trouverez tout ça sur mon blog Europe. Je suis sorti de l’hémicycle en plaisantant avec un socialiste aussi planant que cette séance étrange. Mais moi je suis inquiet, très inquiet de ce que j’ai vu là.  

Appel d'écologistes pour la marche du 5 mai

Cher-e-s ami-e-s écologistes,

 

Parce que nous savons que vous êtes comme nous :

Persuadés que c'est en en finissant avec l'oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d'une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologique

Convaincus que c'est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jour

Attachés à la nécessité d'un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire

Nous vous invitons à faire partie des signataires de l'appel des écologistes à la grande marche citoyenne pour la 6e République du 5 mai à Paris.

En espérant pouvoir vous compter parmi nous,

Nous vous invitons à relayer largement et signer cet appel directement en ligne sur :
http://www.marchepourla6eme.fr/?p=237

Amitiés écologistes et écosocialistes

Les premiers signataires : Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z'indigné(e)s, Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche, Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Stéphane Lhomme, Directeur de l'Observatoire du Nucléaire, Jacques Testart, directeur de recherche à l'Inserm, Anita Rozenholc, comité de rédaction d'Ecorev, Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche, Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l'Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur), Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance, Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste, Laurent Garrouste, Gauche anticapitaliste, Stéphane Lavignotte, militant écologiste, Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs, Roland Merieux, Exécutif national des Alternatifs, Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs, Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon, Arno Munster, Philosophe, Gilles Monsillon, FASE, Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

Le plan et le budget Hollande sont morts

Le gouvernement Ayrault a présenté cette semaine son "programme de stabilité". Après discussion au Parlement, c'est ce "programme" qui sera transmis à la Commission européenne. Puis la Commission dira si elle le trouve suffisamment libéral et austère ou si elle exige des modifications, des coupes budgétaires ou des "réformes structurelles" supplémentaires. Et le gouvernement devra s'y plier sous peine de sanction. Ainsi va l'Europe austéritaire.

C'est Pierre Moscovici qui a présenté ce document en Conseil des Ministres mercredi 17 avril. Il s'aligne sur les prévisions de croissance de la Commission européenne : 0,1% en 2013, 1,2% en 2014. Que valent ces prévisions ? Nul ne s’en soucie.

L'austérité est une vis sans fin. C'est ce qu'a écrit le Parti de Gauche dans sa résolution de Congrès, quoique d’aucun croit que nous aurions passé notre temps à y traiter de salopard les ministres qui le méritent.. C'est ce qui se vérifie chaque jour en Europe et en France. Cette semaine, notre raisonnement a encore été validé par plusieurs institutions qui font généralement plutôt référence chez les libéraux que pour nous.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2013 est mensongère. Elle l'est depuis le premier jour. Le gouvernement lui-même le sait et l'a déjà reconnu plusieurs fois. Dans son projet présidentiel qui réjouissait les adeptes du "chiffrage", François Hollande promettait une croissance de 1,7% de la richesse du pays en 2013. Le 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait déjà revu ce chiffre à la baisse à 1,2%. A l'automne, ce chiffre avait encore été revu à la baisse, à 0,8% de croissance. C'est ce chiffre qui figurait dans le budget voté par le Parlement pour 2013. On se souvient que dans mon débat avec Jérôme Cahuzac sur France 2 en janvier j'avais dit que ce chiffre ne serait pas atteint. Cahuzac pérorait que si. Les commentateurs sous pression d’Euro RSCG psalmodièrent que lui était compétent et moi seulement « sincère »… Depuis Pierre Moscovici a reconnu le 7 avril, qu'il ne tablait plus que sur 0,1% de croissance, s'alignant sur les prévisions de la Commission européenne. C'est-à-dire en fait une stagnation de l'économie qui n'ose pas dire son nom.

Malgré tous ces reculs successifs, cette prévision reste un mensonge. Le FMI prévoit une récession avec un recul de l'activité de 0,1% en 2013 en France. Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques prévoient une récession de 0,2%. Quant au "baromètre BFM Business", peu suspect de sympathie pour le Front de Gauche, il prévoit lui aussi un recul de l'activité mais plus fort encore, à -0,5%.

Mais le premier coup contre le gouvernement est venu de là où il ne l'attendait sans doute pas, du Haut Conseil des Finances Publiques. Cet organe a été créé par François Hollande lui-même. La création de cette autorité de contrôle "indépendante" a été décidée pour respecter le Traité Sarkozy-Merkel, accepté sans renégociation par Hollande. Ce Haut Conseil est chargé d'émettre un avis public sur les prévisions de croissance qui accompagnent les projets budgétaires du gouvernement et sur la trajectoire budgétaire. C’est la mise en œuvre des pseudo autorités indépendantes qui sont une spécialité d’ancien régime, là où n’existent pas de souveraineté populaire.

6ème République

La composition de Haut Conseil fait la part belle aux comptables et aux amis de l'oligarchie politico-financière. Il compte onze membres. Parmi eux, on compte cinq membres de la Cour des Comptes dont le président de celle-ci Didier Migaud, ancien député PS. C'est lui qui préside ce Haut Conseil. On compte aussi le directeur-général de l'INSEE, nommé par décret en Conseil des ministres et dont l'administration est sous tutelle du ministre de l'Economie et des Finances. Un autre membre est nommé par le président du Conseil économique, social et environnemental. Les quatre autres membres sont nommés par le président de l'Assemblée et celui du Sénat, et par le président de la Commission des Finances de l'Assemblée et son homologue du Sénat. Au final, deux sont donc nommés par le PS, et deux par l'UMP, tous fervents partisans du traité budgétaire et de la politique d'austérité. Sur ces cinq personnalités nommées, on trouve deux anciennes dirigeantes de grandes banques privées, Marguerite Bérard-Andrieu, de la Banque Populaire – Caisse d'Epargne et Mathilde Lemoine, de HSBC. On compte aussi Philippe Dessertine, un professeur de gestion membre du think-tank ultra-libéral Le Cercle de l'entreprise. Ou encore Jean-Pisany-Ferry, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et directeur du très oui-ouiste think-tank Bruegel.

Même ces libéraux et ces comptables semblent avoir compris que l'austérité aggrave la crise et conduit à la récession ! C'est ce que dit leur avis sur le programme de stabilité du gouvernement. Eux aussi estiment qu'"un léger recul du produit intérieur brut en 2012 ne peut être exclu". En langage courant, on appelle cela un risque de récession. Le Haut conseil trouve que "le scenario pour les années 2013 et 2014 est entouré d'un certain nombre d'aléas qui, dans leur ensemble, font peser un risque à la baisse sur les prévisions". En langage courant, ça veut dire que le gouvernement est trop optimiste.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, le Haut Conseil valide l'essentiel de notre critique contre le gouvernement. Le Haut Conseil alerte sur la consommation intérieure. Pour lui "dans un contexte où le chômage se maintient à un niveau élevé, les prévisions relatives à l'évolution des salaires paraissent optimistes". Il n'y a pas besoin d'être devin pour le comprendre : le chômage augmente et les salaires de ceux qui ont encore un emploi stagnent. Donc le pouvoir d'achat recule. Et la consommation aussi. Il suffisait de lire Les Echos du vendredi 12 avril dernier. La seule lecture du titre de l'article suffisait : "La consommation, dernier moteur de la croissance, est tombée en panne". Les Echos donnaient ensuite une série de domaine où la consommation des ménages recule, allant du bricolage à l'électronique.

Le Haut Conseil des Finances Publiques critique aussi la "politique de l'offre". C'est le cœur de ce qui reste de stratégie aux solfériniens. Elle se résume ainsi : "donnons de l'argent aux chefs d'entreprises et ils finiront bien par produire et embaucher". C'est le seul espoir de redémarrage de l'activité économique pour François Hollande. Cette stratégie repose entièrement sur le "crédit d'impôt compétitivité impôt", ces 20 milliards d'euros que Hollande a donné aux actionnaires sans aucune condition ni contrepartie. Le Haut Conseil est au moins dubitatif. Il considère que les effets sur la croissance découlant de ce dispositif coûteux "gagneraient à être davantage documentés". C'est une manière polie de dire que c'est un pari fumeux. Nous pensons qu'il échouera lamentablement : cet argent finira en opérations financières ou en dividendes pour les actionnaires.

Le Haut Conseil nous donne encore raison sur un point. Il dit que "le scenario d'une reprise de l'investissement des entreprises retenu par le gouvernement (…) reste conditionné à l'amélioration des perspectives d'activité". C'est que je répète depuis des mois et des mois. Une entreprise n'investit pas et n'embauche pas parce que M. Ayrault est allé à l'université d'été du MEDEF ou parce que M. Hollande va donner 20 milliards d'euros. Une entreprise investit et embauche quand elle a des clients et un carnet de commandes rempli ! Je n'ai pas fait l'ENA et HEC comme François Hollande mais j'ai compris ça.

La prévision du gouvernement pour l'année 2014 ne convainc pas plus que celle pour 2013. Tout le monde sait que les 1,2% de croissance promis ne seront pas atteints. Pourquoi ? Parce que le cercle vicieux que j'ai dénoncé tant de fois est en place. Les politiques d'austérité sont basées sur la réduction des dépenses publiques et des hausses d'impôts amputant le pouvoir d'achat populaire. Elles entrainent une contraction de la demande des ménages et de la commande publique. Donc une contraction de l'activité économique.

C'est ce que dit Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Dans une interview sur le site du Nouvel Observateur, il explique les choses très clairement, chiffres à l'appui : "normalement, comme nous sortons d’une crise, nous devrions avoir une croissance de 2,6%. On perd 0,8% de PIB à cause de la situation économique de nos partenaires, 0,2% à cause du prix du pétrole, et 1,8% à cause de la politique d’austérité. Ce qui nous mène à une récession de 0,2%". Vous avez bien lu, à elle toute seule, la politique du gouvernement est responsable d'une perte de 1,8% de "croissance potentielle". Sans compter les pertes dues à "la situation économiques de nos partenaires", c'est-à-dire essentiellement à cause de la politique d'austérité appliquée partout en Europe. Bien sûr, tout cela a une forte dimension abstraite, mais le résultat est sans appel : l'austérité aggrave la crise.

Cette catastrophe économique aboutit à une catastrophe sociale. Au passage, l'OFCE note que "le taux de chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,6 % fin 2014. Seul un changement de cap dans la stratégie budgétaire européenne permettrait d’enrayer la hausse du chômage". Et cette catastrophe économique et sociale aboutit à un crash budgétaire. La contraction de l'activité réduit les recettes fiscales. La hausse du chômage augmente les dépenses sociales. Au final les déficits publics et sociaux se creusent. C'est ce que nous répétons depuis des mois. C'est ce qui est arrivé à la Grèce, à l'Espagne, au Portugal et partout où ces politiques d'austérité ont été appliquées. C'est ce qui arrive à la France.

Le gouvernement le sait. Il vient d'admettre qu'il ne tiendrait pas l'objectif de 3% de déficit en 2013. Moscovici dit que le gouvernement table désormais sur 3,7% de déficit l'an prochain. Cahuzac le savait depuis longtemps si j'en crois Le Canard Enchaîné du mercredi 10 avril. En page 2, Le Canard rapporte cette phrase qu'aurait tenue Cahuzac : "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013".

Face à cette situation, le gouvernement continue de mentir. Il récuse le mot d'"austérité". Mais Pierre Moscovici annonce un nouveau plan de 20 milliards d'euros en 2014. Officiellement il s'agit de ramener le déficit public à 2,9% de la richesse du pays, juste en dessous de la barre des 3% acceptée par la Commission européenne. Parmi ces 20 milliards d'euros de nouveau plan d'austérité, 14 milliards d'euros balai_07 viendront de coupes dans les dépenses publiques. Et 6 milliards d'euros viendront de hausses d'impôts, contrairement à ce qu'avait promis François Hollande.

François Hollande avait promis que "pour 2014 en dehors de [la hausse de la TVA], il n’y aura aucune autre augmentation d’impôt" à la télévision le 28 mars dernier. Passons sur cette haute des impôts de 6 à 7 milliards d'euros que représente la hausse de la TVA. Même le reste de la promesse de Hollande est faux. Lundi15 avril sur France Inter, Pierre Moscovici a annoncé : "il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires qui est annoncée de 0,2 à 0,3 points" soit "6 milliards d'euros".

Un ancien ministre du budget reconnaît "avoir menti" sur la situation budgétaire de la France devant l'Assemblée. Tout le monde sait que le gouvernement ment dans ses prévisions économiques et budgétaires. Le ministre de l'Economie en exercice dit le contraire de ce qu'a dit le président de la République à la télévision quinze jours avant. Tous ces mensonges et toutes ces hypocrisies cherchent à masquer le fait que la politique menée conduit le pays vers un record historique de chômage. On voit ainsi combien les institutions de la Ve République permettent de dissimuler la vérité au peuple. Or, mentir au peuple, c'est porter atteinte à sa souveraineté. Voilà encore une bonne raison pour participer à la grande marche citoyenne du 5 mai "contre la finance et l'austérité, pour la 6e République".

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339 commentaires à “En préparant la marche du 5 mai”
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  1. Jean Jolly dit :

    Faut pas non plus en rajouter. Polony et Caron n'ont pas été plus odieux qu'à leur habitude puisque c'est le rôle qui leur est demandé dans ce format d'émission. J'ai même trouvé qu'ils étaient plutôt "scotchés" face à un tel flot de vérités débitées avec autant de sincérité... c'est du 100 % gagnant (bon, 99,99 pour ne pas être présomptueux et conserver une certaine marge d'erreur).

  2. Empathie dit :

    Jean Luc hier soir à On n'est pas couché.

  3. françois dl dit :

    Dans toutes les entreprises, le référendum révocatoire est en vigueur. Les employés et surtout les cadres qui ne donnent pas satisfaction sont licenciés d'une manière ou d'une autre (la manière peut prendre diverses formes). Nos élus échappent à la règle et les promesses qu'ils font ne les engagent pas sur une obligation de résultat. En ce sens leur position est trés confortable et cela les coupe de la réalité et des pressions que bien des citoyens connaissent dans leurs entreprises au quotidien. Le référendum révocatoire est une excellente idée à expliquer autour de soi car elle est simple à comprendre par tous. Dans cette société quand on ne fait pas l'affaire on est viré, alors pourquoi les politiques y échappent ? Expliquons que la marche du 5 mai est l'occasion, entre autres, de porter cette revendication.
    Bravo Jean luc pour votre passage chez Ruquier. Avant de vous reparler révolution le petit Caron aura compris qu'il vaut mieux connaître le sujet.

  4. Sansebar dit :

    Vraiment magistrale, époustouflante la démonstration de Jean-Luc Mélenchon chez Ruquier. Ton juste, humour, réparties, tout en donnant de la profondeur et de la consistance au discours. Et puis, pas d'agressivité inutile, de la fermeté argumentée. Ce prétentieux de Caron ridiculisé avec son look de bellâtre et ses grands airs, battu à plate couture. Vraiment, que ceux qui n'ont pas vu en direct prennent le temps de le faire grâce au lien donné par Empathie.

  5. Alain dit :

    Y aura t'il des balais le 05 mai ?
    Si ce n'est pas le cas, je vais acheter une balayette à chiottes.... rose.
    Qu'ils s'en aillent tous ! Mélenchon premier ministre !

  6. Gaston BOSSUS dit :

    L'ouragan financier. Ne cède pas Jean Luc, à ceux qui veulent des mots doucereux, mielleux pour qualifier l'ouragan financier qui anéantit, meurtrit notre terre, notre mère à tous, qui bétonne à Notre Dame des Landes, le monde du vivant. Qui offre les peuples aux requins insatiables. Ne cède pas, à ces valets qui nous gouvernent et qui offrent au MEDEF, a l'issue d'un vote bloqué au Sénat, les salariés pieds et poing ligotés. Ne cède pas, a notre gouvernement qui nous ment et lutte contre la finance avec une épée en carton. Ne cède pas à cette violence immense que subit le monde du travail. Ce monde, notre monde que l'on désigne comme violent dans tous les médias bienpensant. Juste parce qu’un jour ils ont cassé un carreau, séquestré un PDG pendant 1 heure, envahi pacifiquement une réunion du PS, jeté des tomates aux CRS. Ne cède pas, à ces médias dans leurs salons feutrés qui jamais ne désignent la cause de cette immense souffrance exprimée. L'ouragan financier. Merci Jean Luc de nous donner espoir. Tous à Paris le 5 mai.

  7. naif dit :

    @françois dl à 8h19
    "Dans toutes les entreprises, le référendum révocatoire est en vigueur... Dans cette société quand on ne fait pas l'affaire on est viré, alors pourquoi les politiques y échappent ?"

    Le problème c'est que dans cette société les politiques ne sont pas virés justement parce qu'ils font l'affaire des puissants. C'est à dire de ceux dont les intérêts sont préservés par ces mêmes personnages politiques.
    Reste à savoir si le peuple a bien identifié son intérêt et s'il est en capacité de reconnaître les pièges qui lui sont tendus, que ce soit en terme contextuel, environnemental, économique et social. Ce qui n'est pas certain. Même au Vénézuela le boulet est passé très prés. Pensez-vous que les adhérents du PS et de la CFDT vont quitter leur syndicat ou leur parti politique ? Vont-ils les sanctionner faute de les révoquer? Vont-ils aller vers ceux qui leur propose de façon argumentée de les défendre véritablement ? Ou vont-ils faire comme dans l'Oise se jeter dans les bras du FN?
    J'attends quelquefois critiquer tel ou tel grand patron parce qu'il a fermé ou délocalisé telle ou telle entreprise, mettant au chômage de nombreux salariés. Celui-ci est récompensé par des primes ou retraites chapeaux, et d'aucuns s'offusquent de cette pratique. "il est mauvais" dit-on. Non il est excellent ! au yeux du grand capital puisque ses actionnaires sont satisfaits. Donc oui à la révocation mais à condition de bien identifier l'intérêt général.

  8. jorie dit :

    Excellente prestation hier soir à ONPC ! on vous a à l'oeil comme du lait sur le feu, comme un gosse de la famille. Vous l'avez emporté largement hier soir. Vous avez pu articuler tous les points essentiels de notre programme. Natacha Polony, certes, n'est pas de notre bord, ok, mais néanmoins, c'est une passionnée du savoir, c'est probablement la seule qui ait lu votre programme et qui résiste "intelligemment" et pose de vraies questions. Elle prend le risque de l'ouverture et s'adresse à vous en égal. Ce qui n'est pas le cas de M.Carron qui me déçoit de plus en plus. D'une part, il ne s'interroge jamais sur le fond de vos idées, d'ailleurs il a confessé qu'il ne s'y intéressait pas (un comble pour un intello), mais il vous délégitime d'office en essayant de vous "démasquer" de vous coincer contre un mur. C'est une pratique répandue chez les sophistes, coincés aux entournures de leurs compromissions intérieures. On retrouve la même hargne chez Cohn-Bendit, Désir ou Joffrin. Vous leur filez mauvaise conscience comme c'est pas possible, il faut qu'ils vous cassent en tournant en dérision tout ce que vous dites, ou tout ce que vous ne dîtes pas, c'est à dire en s'attaquant à votre intégrité humaine et personnelle. On a tous rencontré des gens comme ça, des gifleurs de l'âme, assoiffés de chausse-trappes envers ceux qui ouvrent leur coeur, mais qui n'ont rien à dire sur le fond, sauf que vous ne devez pas exister dans leur monde tranquille. Je vous ai trouvé brillant, vous avez retourné la prise de Caron contre lui même, chapeau l'artiste. Mais sans vous réjouir de cette victoire, vous avez immédiatement profité de l'instant pour diffuser nos idées. Dès que celles-ci sont entendues, le niveau s'élève et ça chauffe en votre faveur. Vous êtes très fort, restez blindé, à l'abri des colères enragées, et chaleureux comme vous avez su le montrer ce soir. Un grand plaisir pour nous tous.
    Merci à l'internaute qui nous a diffusé le lien "assassin économique", un reportage extraordinaire sur les méthodes utilisées par la globalisation pour nous assassiner. Je vous le recommande à tous, on y parle du Vénézuéla, du Guatemala, de l'Iran, de l'Equateur, tout ce que vous nous avez expliqué ! Merci encore,on est tous là pour vous défendre !

  9. BALESTIER Bernard dit :

    Soyons nombreux le 05 mai avec balai, cravate rouge, "débouche-chiottes" pour éviter les confusions, et avec en tête cette belle phrase de Pierre Billon "La dignité est dans la lutte, elle n'est pas dans l'issue du combat".

  10. henri dit :

    Rien ne va plus, après l'assemblée nationale, le sénat a adopté le projet de loi concernant l'ANI par 172 voix contre 24 sur 348 sénateurs soit une majorité de sénateurs qui se sont abstenus ou qui n'ont pas participé au vote. Les sénateurs favorables aux texte sont issus des groupes socialistes, du rassemblement démocratique et social européen (RDSE) et centristes. En ce qui concerne le RDSE, il est issu de la pensée de Gaston Monnerville, Président du Conseil de la République et du Sénat rétabli depuis 1958 à 1968, quelle galère pour Robert HUE rattaché à ce groupe. En fait, le texte est passé grâce à l'abstention de la droite et à la faveur de la droite centriste. Pas d'échos sur ce vote droitier chez les socialistes bien pensants. Le plus grave est la fin de la démocratie avec un vote bloqué mettant fin aux débats, ce qui a entraîné le départ de l'hémicycle des sénateurs communistes et apparentés. Après un débat en temps limité à l'assemblée nationale (deuxième lecture) sur le projet dit mariage pour tous, on assiste à la fin de la validité de la constitution de la 5ème république, enfant de celle-ci, je suis né un an avant son adoption, j'ai toujours lors de mes devoirs de droit constitutionnel mis en exergue son inadaptation à notre histoire révolutionnaire. A ce sujet, certains ont dénigré les institutions de la 4ème république mais c'est sous celle-ci que la France a connu son plus grand développement économique. En ce qui concerne l'ANI, il serait nécessaire que les informations soient en continu sur le blog.

  11. robin des voix dit :

    Du grand Mélenchon hier soir chez Ruquier. Désinvolte et poignant à la fois avec le recul face aux provocations inutiles. Continuez comme ça c'est imparable ils avaient tous sorti les rames, ce genre de show doit être appréhendé que de cette manière. Les messages et l'éducation politique ne peut se faire efficacement que de cette manière à de tels endroits. Bravo quel talent !

  12. r.B dit :

    On n'est pas couché... mais bien debout quand on vous entend, monsieur Mélenchon, comme hier soir sur France 2. Quant à vos deux principaux interlocuteurs, l'une, Polony, a fait des efforts pour relever le débat que vous imposait l'autre, Carron, cette caricature qui ne travaille qu'à partir de petites phrases relevées ici ou là, jamais vérifiées par ceux qui les colportent (comme vous l'avez très bien démontré, il y a loin de ce qui a été dit à ce qui est reproduit). Une telle nullité de propos fait qu'on en vient en effet à détester cette forme de "journalisme" soucieuse d'observer les déchets traînant dans le caniveau, afin de nuire à celui qu'elle attaque, plutôt que de regarder le monde en face et d'en révéler les contradictions.

  13. asclepios dit :

    Comment garder la tête froide et les idées claires quand les questions fusent de toutes parts et quand les interruptions sont légions? A ONPC Jean-Luc a fait son possible mais ce format d'émission est à mon avis inapproprié. QQ exemples : Jean-Luc Mélenchon n'a pas pu en placer une sur le Vénézuela, sur l'ANI, sur la volte-face de l'OFCE (entre autre) contre l'austérité et de l'entêtement du gouvernement dans cette voie, l'appel des 60 économistes pour la marche du 5 mai. De plus, quand la Polony est revenue sur le caractère prétendument insurrectionnel (comparaison avec la Terreur et Robespierre) de la manif du 5 mai alors que Jean-Luc Mélenchon a passé du temps à dire qu'on voulait un changement par les urnes, pas moyen de répliquer puisqu'elle a eu le dernier mot. Je ne partage donc pas le sentiment d'exaltation par rapport à ce passage TV. Le seul avantage que j'y vois, c'est de faire entendre de la politique en dehors d'une émission de politique à des gens qui ne suivent pas la politique. Je m'en vais de ce pas tenter de trouver le moyen de dire à ce vilain Aymeric Caron ce que je pense de ses manières d'empêcher le débat.

  14. Laurent Goujon dit :

    Mélenchon le populiste
    Il n’y a rien de plus exaspérant que d’entendre des personnes, qui se prétendent au-dessus du “bas peuple”, employer des mots dont elles ignorent ou pervertissent le sens. Il en va ainsi de certains journalistes, hommes et femmes politiques qui, sans aucun discernement, utilise le qualificatif « populiste ». On remarquera que, très souvent, ils utilisent ce mot pour illustrer leur mépris, rabaisser, dénigrer, la personne qu’ils qualifient de populiste. De fait, ils font, en agissant ainsi, preuve de leur ignorance de la langue française, de l’histoire politique, et/ou nous révèlent leur mépris du peuple, de la plèbe. Qui plus est, ils illustrent parfaitement leur appartenance à une oligarchie qui s’est construite uniquement sur le système perverti de la démocratie représentative (perversion dont nous constatons de plus en plus l’existence depuis 3 ans, lorsque le gouvernement fait pression du le Parlement pour qu’il revote dans le sens qu’il veut!) et sur la répartition des pouvoirs entre les membres d’une pseudo élite, que cette perversion à générée. On notera également que cet « antipopulisme primaire » auquel nous assistons actuellement est concomitant à une remise en cause des compétences de nos élites politiques, syndicales, patronales, intellectuelles et journalistiques. Réaction qui s’apparente à du corporatisme et qui dénote chez certains une peur de perdre leur rang social et de voir s’instaurer l’égalité réelle des citoyens entre eux. À l’usage de ces gens-là, il me semble important de rappeler la définition des mots « populisme » et « démagogie ». Car au final, les mêmes qui traitent certains de populiste font preuve d’une démagogie et d’amalgames politiques absolument répugnants en mettant dans le même sac populisme et nationalisme ou en prétendant que les populistes sont anti- républicains voire même anti- politique et fascistes. Il convient donc de rappeler à tout le monde le sens du mot populiste que beaucoup confondent avec le mot démagogie.
    Le populisme : Étymologiquement, le mot prend ses racines dans le latin populus qui signifie peuple. Historiquement le populisme est un mouvement politique qui émergea en Russie à la fin du XIXe siècle. L’objectif de ce mouvement d’opposition des intellectuels russes au tsarisme dans la Russie des années 1850-1880 (en russe narodnitchestvo) qui s’appuyait sur le peuple russe était de transformer le système agricole traditionnel et offrir une voie spécifique vers...

  15. citoyenne21 dit :

    Un zeste de cabotinage, parfait pour ce style d'émission où Jean-Luc Mélenchon a fait des étincelles, capable d'être drôle, tout en restant dans le vif du sujet et dans la pédagogie quand l'occasion lui était donnée d'en faire usage. Qui franchement aura pu s'ennuyer durant son passage, convaincu ou non par les idées défendues ? Personne, je pense ! Et une ovation d'entrée de jeu digne d'une rock star ! A poursuivre dans le registre de ce genre d'émission. L'occasion d'user de davantage de sérieux se fera au travers d'autres formats d'émissions plus politisées. S'adapter est le propre de l'homme qui ne manque pas d'intelligence. Quant à Natacha Polony, pas de notre bord et alors ? intelligente et cultivée, donc tout à fait à sa place. L'autre a eu sa petite leçon d'histoire en direct, cela ne pourra lui être que très profitable. J'ai passé un très bon moment. Avoir l'occasion de rire et de se détendre tout en restant sur le fil de l'actualité, c'est bon pour le moral !

  16. eric91 dit :

    Excellent, le Nouvel Obs dont point n'est besoin de vanter les écrits et prises de position putrides envers toi et le FdG, publie sous la plume d'un chroniqueur politique une analyse de ton intervention d'hier soir. Le résultat est sans appel et sans détour. Tu es vainqueur sur toute la ligne.
    Regale-toi, régalez-vous c'est ici.
    Vivement la sixième dont tu es le plus brillant porte parole, et avec vous tous. Rendez-vous le 5 de Bastille à Nation !

  17. J-jour dit :

    A l'occasion d'une lecture déformante d'une annonce du PG "N'oubliez pas de "voter" le 5 mai dans vos agendas" au lieu de "noter", je me demande, me rappelant la "votation citoyenne" qui avait été organisée à la Poste, s'il n'y aurait pas quelque chose à faire de ce genre pour parvenir à aller chercher et impliquer les gens un peu partout ceux qui ne sont pas assez motivés pour se déplacer ou qui n'osent pas affirmer leur présence physique dans la rue: Une votation leur demandant de réfléchir à la nécessité venue d'un recours à une constituante pour redéfinir des règles du jeu collectif qui s'avèrent actuellement incapables d'empêcher les tricheurs et voleurs des peuples de commettre leurs forfaits en tout lieu.

  18. Titoune dit :

    Encore un bon moment de télé hier soir grâce à vous, à l'aise presque chez vous super public. Le bellâtre a quelque peu souffert mais au moins aura t'il appris quelque chose. C'est bon pour nous tous ce genre d'exercice mais c'est moche que vous soyez toujours obligé de vous justifier. Il me semble que vous parlez clair. Je n'en peux plus de ce terme de populiste vous concernant. Sur France inter des observateurs du langage en politique vous reconnaissent la sincérité sans vous trouver sympathique. Cela n'est pas important, mais la sincérité en politique c'est tellement rare que cela mérite d'être retenu. Nos chaussures sont en état de marche donc à bientôt.

  19. shakti dit :

    Oui je rejoint tout le monde sur le fait que avez fait une super bonne prestation sur ONPC. De plus j'ai jubilé de voir A Caron perdre sont sang froid face vous calme et décontracté avec plus un brin d'humour.
    Je serais avec vous le 5 mai!

  20. j-jour dit :

    D'accord aussi sur la prestation de Jean-Luc Mélenchon sur ONPC, arriver à mêler l'humour et l'explication politique en profondeur tient de la prouesse dans ce climat d'émission. Je ne sais pas vous, mais leur espèce de refrain musical obsédant m'a poursuivi longtemps après l'émission que j'ai du reste arrêté de regarder une fois Jean-Luc Mélenchon parti.

  21. alain dit :

    Très belle prestation hier, d'autant plus que l'émission a battu son record d'audience de la saison (26% de part d'audience) avec en moyenne 1.9 million de téléspectateurs et des pics jusqu'a 4 M.
    On lâche rien.

  22. Chistine dit :

    Bravo pour votre prestation d'hier soir, je ne suis pas fan de ce style d'émission, mais j'ai passé moi-aussi une très bonne soirée, avec trois moments forts.
    - L'explication du mot populisme, qui n'est en fait que le mépris du peuple, qui ne s'applique pas à notre programme.
    - La leçon d'histoire à Mr Caron, qui aurait du se taire, et votre vibrante défense de Robespierre.
    - Le bon débarras, à propos de ce que représente politiquement, Mme Tchatcher.
    Tout ceci avec humour et intelligence.
    Je viendrai moi aussi le 05/05.

  23. Gerard Blanchet dit :

    L'idée de J-Jour à 13h27 est à creuser. Au début du lancement de la campagne contre l'austérité Pierre Laurent avait parlé de votation citoyenne. Je me souviens avoir proposé, qu'on fasse une votation citoyenne, tous le même jour et pourquoi pas le 1er mai jour prévu chaque année, par la constitution de 1793, pour les assemblées primaires. Pourquoi pas déjà le 5 mai, disposer des urnes géantes à Nation où les manifestants pourraient déposer des bulletins exigeant l'élection d'une constituante.
    Pour l'après 5 mai, la coordination nationale du FdG va se réunir en séminaire ces jours-ci pour décider des suites. L'activité des assemblées citoyennes partout dans le pays va être déterminante. Pourquoi pas là aussi solliciter les citoyennes et citoyens dans chaque quartier et dans chaque village, pour une votation citoyenne "contre l'austérité, contre la finance et pour une 6e République sociale et démocratique" et rassembler le tout en juin dans les assises que propose le PCF ou autre forme que va décider la coordination.
    J'ai aussi regardé ONPC et apprécié l'intelligence de Natacha Polony qui posait des questions argumentées et qui retenaient l'attention de Jean-Luc. J'ai aussi bien aimé le petit mot "félicitations" de Jean-Luc quand il l'a salué au début et "bonne continuation" me semble-t-il en partant. C'est aussi avec de petites attentions comme cela que Jean-Luc révèle sa profonde humanité.

  24. Genialle dit :

    @alain : Très belle prestation hier,d'autant plus que l'émission a battu son record d'audience de la saison (26% de part d'audience) avec en moyenne 1.9 million de téléspectateurs et des pics jusqu'a 4 M.

    Et c'est une émission qui passe tard, très tard le soir, le samedi..Donc on vous invite, en "prime-time" là on aurait un record ! J'ai beaucoup aimé votre passage sur "le mariage pour tous". C'était calme, beau et fort.
    Espagne, depuis le vote de la loi en 2005, plus de 22 000 couples homosexuels se sont mariés. En Belgique, le texte a été adopté le 30 janvier 2003 à une très large majorité à la chambre des représentants. Il n'y a pas eu d'empoignades parlementaires, pas de dérapages, et le débat est resté feutré. Tout l'inverse de la France. Donc ce n'est pas la loi en question qui est en cause ! C'est très politisé et le FN est en embuscade.
    Courage a tous.

  25. Invisible dit :

    Hé oui, le 11 avril, il y avait au même moment un meeting du Front de Gauche à Montpellier et un autre à Clermont-Fd, celui-ci avec Martine Billard, André Chassaigne et Christian Piquet ! (voir vidéo Montpellier)

  26. Désert des Tartares dit :

    Quelle étrange semaine en effet ou alors que, télescopage historique stupéfiant, on enterrait enfin Tatcher, resurgissaient, encore revigorés tels l'hydre de Lerne, tout ce que je ressens comme des miasmes de l'économie Friedmanienne de l'école de Chicago, appelée aujourd'hui - sans doute pour faire plus respectable - économie libérale.
    Ainsi donc, pêle-mêle, remis à l'ordre du jour par les Sofériniens, portés au pouvoir par défaut et quiproquo pour soit disant incarner des idées de gauche, nous retrouvons nous dans la spirale habituelle des adeptes de cette pensée cruelle à l'origine des désordres économiques et désastres humains connus un peu partout dans le monde, et dont le symbole paroxystique fut pour moi le génocide Chilien du général Pinochet, ami intime de la sus citée Tatcher. Qu'ils se congratulent et se mélangent désormais, bouffés par les mêmes vers.
    Revenons aux Sofériniens qui désignaient la finance comme leur seul ennemi sans nom. Je constate qu'ils ont dû faire connaissance depuis, puisqu'ils mettent en oeuvre les outils si utiles à ces derniers pour s'enrichir dans cette belle tradition Friedmanienne ou chacun qui détient un bout de pouvoir se voit doté d'un bout de gras ! Ils ne sont pas mal dans l'exercice; jugez plutôt.
    - les privatisations sont en cours, et l'on brade allègrement EADS, Safran, les industries de la Défense...; au point d'en émouvoir la cours des comptes, ce qui n'est pas moindre exploit !
    - la destruction par privatisation des services publics entamée par la droite (à La Poste, chez EDF/GDF, ou dans les agences de l'eau, les sociétés d'autoroute, etc.), est en cours à la SNCF de façon rampante.
    - les conditions financières des transactions sont secrètes et obscures, permettant de faire naître chez nous de nouveaux oligarques clones d'autres qui résident sur notre planète.
    Bref tout est en ordre, prêt au combat libéral à l'intérieur de nos frontières, merci Solférino !
    Quand à l'organisme de tutelle, l'UE, il va bien, merci pour lui. Toujours la même surdité à tout ce qui est humain, réfléchi et non doctrinaire. Il est prêt a accompagner les bons élèves, et à les récompenser quand ils porteront leur peuples en pâture à leurs appétits grossiers. Il en fut ainsi des dirigeants Grecs, il en est actuellement de leurs collègues Chypriotes, il en sera bientôt...

  27. Mycroft dit :

    Bonjour, encore un riche billet et merci pour le nouveau cadre avec liens. L'article de Lordon est super. Merci de l'avoir mis en partage. Bonne idée cette présentation et très fonctionnelle.
    J'ai apprécié ton intervention décontractée et plein d'humour chez Ruquier. C'est malheureusement une émission enregistrée avec "coupures etc." pour le format télévisuel. J'ai été déçu sur la réponse à l'attaque de Bové relayer par l'émission. La note de blog (européen) est très bien. En plus tu es membre de la commission Affaire Etrangère, alors recevoir Evo Morales (à sa demande) lors de son passage à Bruxelles. Ils sont gonflés comme tous leurs allégations hypocrites. Je vais l'imprimer et la faire tourner. Le comportement des Bové/Cohen-Bendit me révolte. Pour les municipales, ce sont des locales. Merci d'avoir bien insister sur l’enjeu des européennes. Le changement sera ou pas possible dès juin 2014 et par les urnes! Merci de rabâcher l'orientation de la Révolution Citoyenne. Merci de défendre Robespierre et la Révolution française. J'espère que le M'PEP et le POI rejoindront le FdG au moins en partenariat, vu que nous étions ensemble contre le TSCG et l'autérité à l'automne dernier. Contrairement à la présidentielle, j'espère que Chevènement rompra avec le PS en 2014 et viendront avec nous pour défendre la 6ème République et la souveraineté du peuple contre les oligarques et la bureaucratie!
    En tout cas, merci pour ton rôle au Parlement Européen. Il est crucial. Merci d'être notre vigie et de tous ton travail militant ainsi qu'à tes assistants et collaborateurs pour les argumentaires et les éclairages. Continuez! Et bon dimanche de repos à toi avec les tiens.

  28. richard30 dit :

    @ Gérard Blanchet.
    Votation citoyenne, idée à creuser. Oui, très bonne idée et création du cagnotte comme cela a été fait par le P.S., lors des dernières primaires. Ensuite, organiser cette votation dans la France entière, voire l'Europe.
    Le départ vers la 6ème République et une autre Constitution pour l'Europe.

  29. Femme d'aujourd'hui dit :

    L'article du nouvel obs enfonce JL une fois de plus en faisant mine de le démasquer dans ses supposées manoeuvres.
    Pour l'émission chez Ruquier je suis mitigée, je trouve que JL fait de son mieux dans ce contexte mais je suis réservée quant aux effets réels sur l'opinion et les ovations du public ne font qu'applaudir un spectacle mais ça reste superficiel sur le fond. Je trouve dommage qu'il ait passé autant de temps à se défendre de Caron en l'attaquant, bien sûr il joue le jeu de l'émission en mettant les rieurs de son côté mais cet humour qui consiste à humilier l'autre n'est pas ce qu'il fait de mieux. Remettre l'autre à sa place est sans doute gratifiant mais risque de faire passer JL pour un donneur de leçon et un cabot. Je préfère quand il s'exprime plus simplement, avec son coeur et ses tripes, sans en rajouter pour la galerie, juste en restant digne et authentique sans faire de cadeau mais en essayant de favoriser les prises de conscience de chacun.
    Par exemple quand Caron lui demande quelle est la différence entre lui et MLP il aurait pu en profiter pour lui retourner la question, est ce que Caron ne voit pas de différence entre JL et MLP et quelle est son intention en posant cette question? Si ce n'est pour entretenir un amalgame qui diabolise JL et dédiabolise MLP, s'en rend t-il compte et est ce ce qu'il veut? JL a quand même eu l'occasion de pouvoir s'exprimer un peu sur le contenu grâce aux questions de Natacha Polony.
    Mais globalement je doute de l'impact qu'il peut avoir sur des personnes qui n'apprécient pas son style "agressif" même s'ils partagent pas mal d'idées sur le fond, la forme les détourne et c'est dommage car contre productif pour rassembler large. Cela dit je soutiens à fond JL qui est pour moi un homme politique hors du commun, courageux et intègre ce qui est rare. C'est pour ça que ça me désole de voir qu'il n'arrive pas assez à convaincre à cause de ce genre de "détails" de forme.
    Je serai à la marche du 5 mai en espérant que ce ne sera pas seulement une marche comme le 30 septembre?

  30. jean ai marre dit :

    Très belle prestation de notre leader hier soir.
    Les mises au point sont nécessaires, sur Robespierre et la terreur, sur le populisme, sur le pourquoi du 5 mai. Mais aussi on comprend mieux les éclats de voix de Jean-Luc et les annonces provocatrices.
    Caron est fidèle à lui même, le changement d'attitude de Natacha Polony est constant. Cette journaliste qui est au Figaro est partagée entre Mélenchon et Dupont-Aignan. Ses prises de positions sont intéressantes. Athée, elle ne tombe pas dans les contraintes moralisantes. Son honnêteté intellectuelle lui a fait dire : "avec vous(JL M), on aborde les questions de fond". J'ai apprécié les félicitations de Jean-Luc envers cette future maman.
    Mais après avoir dit ça, qu'est ce que ça change ? France 2 s'est empressée de donner audience à la famille Le Pen ce jour à 13 h ! Dommage que l'on accorde beaucoup de temps à la marinade.

  31. lessanglotslongs dit :

    Bonjour, j'aimerais faire une petite aparté sur l'émission C'est dans l'air. A de très rares exceptions près, comme ce fut le cas dernièrement, Yves Calvi invite toujours les mêmes personnes. Je n'ai rien en soi contre les libéraux, qu'ils soient sociaux ou pas; ils ont bien le droit de s'exprimer, on est en démocratie. Mais enfin, imaginons une émission grand public dans laquelle on inviterait que des gens du Front de Gauche, que ne dirait-on pas. Derrière l'apparence du débat, c'est en réalité la même vision du monde qui est ressassée. Je connais plus d'une personne qui, de bonne foi, se laisse avoir par cette manipulation toute en douceur, presque invisible, mais qui en réalité cache une violence certaine: celle du bâillonnement de toute une partie de la population. Partie de la population qui ne rêve pourtant pas à autres choses qu'à une règle verte dans le cadre d'une transition écologique, à une possibilité de référendum révocatoire en cours de mandat, à plus de partage, etc. Vive la VIème.

  32. Courrierlecteur dit :

    ONPC. Ce n'est pas possible! J'essaye de revisionner le passage de Jean-Luc à cette émission pour y apporter des commentaires et, soit je n'arrive pas à mettre sur pause le temps de noter une phrase, tellement je suis captivé par l'émission, ou soit je dois faire de perpétuels retours en arrière car je n'entends plus rien, tellement je rigole à chaque fois. Quelle magnifique séance de dé-diabolisation, très profonde, implacable par cette prise de distance et cet humour ravageur. Bien vu (entre mille choses) de s'être attardé, le temps d'une prise de distance, pour se moquer de son double diabolique (photo): "déjà rien qu'avec cette tête, vous n'avez pas envie de me rencontrer![...] Ce type il est super inquiétant! En plus, il veut faire de purification éthique! Moi, je vois ça dans mon journal, je ne l'invite pas à venir chez vous!"
    Belle prise de judo (avec la légende qui accompagne cette photo sinistre) pour mettre au tapis, discréditer, rendre minables, par eux mêmes: Libération, Le Monde, le Canard enchaîné.
    C'est ce qui s'appèle "mettre les rieurs de son côté". Grandiose!
    Au delà de l'humour, à travers le prétexte du divertissement, le message envoyé à l'attention du public qui se laisse berner par les médias est très, très, profond. C'est un véritable cours d'analyse critique et d'éducation médiatico-politique d'une très grande richesse.

  33. Christophe dit :

    je viens de regarder la prestation de Jean-Luc Mélenchon avec Ruquier, je l'ai trouvé très bon. Il est resté calme avec plein d'humour avec quelques coup de gueules bien placés. Il à réussi à rendre confuses les questions des journalistes et à faire passer les principales idées que nous défendons. Bien sur que nous aimerions qu'il passe plus de temps sur le fond que sur la forme mais pour ce genre d'émission c'est une très belle prestation.

  34. cadmos dit :

    VI république indispensable, mais si la France reste dans l'ue, ça changerait quoi?

  35. carlo dit :

    Félicitations à Jean-Luc Mélenchon pour son excellente prestation à ONPC. Son humour a fait merveille. C'est le ton qu'il faut employer dans ce genre d'émission où l'image et la personnalité comptent, malheureusement, beaucoup plus que le fond.

  36. carlo dit :

    J'ai aussi regardé ONPC et apprécié l'intelligence de Natacha Polony qui posait des questions argumentées et qui retenaient l'attention de Jean-Luc.

    Cette connivence avec Natacha Polony fait réfléchir, surtout quand on la compare avec l'attitude de son compère qui appartient à la gauche libérale. Ceci montre bien que les voix ne sont pas à chercher auprès des bobos adeptes du libéralisme, de l'Europe et de la mondialisation qui votent PS ou EELV, mais auprès des classes populaires que le libéralisme radical de la gauche boboÏsée, européanisée et mondialisée hérisse au plus haut point. On les comprend...

  37. Madeleine dit :

    ONPC : Vox populi... ici.

  38. Arnold Lane dit :

    A propos de VIème République et de la manifestation du 5 mai, il est toujours très instructif de lire (surtout dans Le Point) les réflexions de quelques supposées "Belles Personnes" qui commencent à distiller une petite musique sensiblement différente du prêt-à-penser servi à longueur de journée par le système (médiacrates en tête). Ils peuvent toujours vous taxer de populisme, inéluctablement nos idées progressent.

  39. zcraig dit :

    Je me joints aux nombreux posts précédents. Bravo Jean-Luc pour ce passage à ONPC. Décoiffant à souhait !
    Et on dirait que les lignes commencent à bouger...

  40. Régine dit :

    Eric 91 (168)
    Je t'invite à relire l'article dont tu nous transmets le lien. Je n'y vois pour ma part aucun motif de se réjouir. Même si elle est plus feutrée, plus mielleuse, il s'agit d'une attaque mettant en cause la sincérité de Jean-Luc Mélenchon, en pointant du doigt, pour le spectateur à qui cela aurait échappé, ou pour tous ceux qui n'ont pas vu l'émission ONPC, les preuves de sa duplicité. Et cela en attribuant des palmes à Mr Caron, le seul "vaillant à traquer la part de populisme en lui".

  41. ermler dit :

    Impressions subjectives et partisanes après la prestation dans ONPC.
    Visiblement Mélenchon y est très à l'aise. Entrée démonstrative, public bien chaud et acquis d'avance, complicité gouailleuse avec Ruquier ("gardez-moi mon rond de serviette"). Bref, tout est en place pour le grand numéro. Et on a droit en effet à du "grand Mélenchon". Jean-Luc est préparé, savourant avec gourmandise la partie de catch qui s'annonce. C'est parti. "Populisme, coup de balai, Bové, Robespierre... venez, venez, je vous attends !". Avec dans le rôle du "bouffé tout cru" : Aymeric Caron, piètre comparse. Mélenchon mi Cyrano ("A la fin de l'envoi je touche !"), mi Escamillo
    ("Viva, viva el torero !")
    , l'emporte haut la main. Caustique à souhait, un brin vantard " J'avais préparé ma ruse, je vous ai bien eus, voyez comme je suis malin". Oui, il est époustouflant, les invités sont scotchés, presque vidés par le passage de la tornade. "C'est dur de passer après Mélenchon" avouera, épuisé,un autre invité. "Y'a une telle énérgie !".. Bref, y a eu du spectacle, on s'est régalé et Ruquier en a eu pour son argent. Mélenchon repart sous les vivas. Bravo l'artiste.
    Ce qui me manquait ? Cette pédagogie dans la quelle il excelle pourtant. Sur cinquante minutes, à peine trois minutes pour expliquer la VIe république, ses enjeux. Rien sur l'ANI, rien ou à peine sur l'Europe. Aucun développement de fond alors qu'il a, plus que tout autre, cette capacité à synthétiser l'essentiel. Il me manquait surtout une chose, un peu de gravité. la causticité, l'humour, la formule qui ridiculise l'adversaire, c'est bien. Mais cette gravité digne, combattive, radicale que justifie l'instant historique terrible que nous vivons était, dans ce moment, top peu présente. Et dieu sait que, là aussi, il sait faire. Tordre le bras au système médiatique est sans doute nécessaire. Mais ne pas oublier l'essentiel, convaincre sur le fond, le projet, l'alternative. Ne pas sortir de l'arène juste comme un vainqueur de la joute, mais semer sur son chemin de la réflexion, de la confiance, de la combativité, un espoir raisonné. Pas sûr qu'à la sortie on ait vraiment gagné ça. J'espère me tromper.
    On lâche rien !

  42. naif dit :

    A libération ils n'ont plus de photographe le dimanche. Ils reprennent les photos du mois de mars avec l'arc de triomphe en point de mire. Denfert Rochereau / invalides n'est pas dans cette perspective. Peut-être que c'est pour donner raison aux organisateurs (270 000 contre 45 000 pour la police). Vu les têtes des manifestants anti-homo ce ne sont pas des enfants de prolos. Comme disait JL Mélenchon: "si je devais vivre dans un monde de blonds aux yeux bleus...".

  43. françois dl dit :

    @196Régine
    Entièrement d'accord avec vous cet article est une critique sournoisement tournée.

  44. eric91 dit :

    @Régine 192 et francois dl 196
    J'ai peut être fait preuve d'un excès d'optimisme dans ma présentation de l'article sus citè du nouvel obs, pourtant ce n'est pas le trait de caractère qui malheureusement me corresponde le mieux. Néanmoins en toute amitié, il me semble que de tels propos même s'ils sont à modérer, notamment le cirage passé à Carron, je persiste à y voir la reconnaissance de la qualité de l'intervention de Jean-Luc et cela à du leur coûter...
    Lien avec l'intervention de Jean-Luc sur RFI ce soir.
    Salutations républicaines à tous.

  45. roussel dit :

    Une bien triste nouvelle. La rose ne sera plus l'embleme du parti socialiste...
    Elle va être remplacee par le muguet. C'est la seule tige capable de supporter autant de cloches !

  46. Michèle dit :

    Je suis assez d'accord avec l'analyse de ermler (196) sur ONPC et je partage son doute et je me faisais la réflexion du nombre de fois ou le je (Jean-Luc Mélenchon) prends le pas sur le nous (Front de gauche) et comme le dit souvent jean luc Mélenchon "Les Français ne sont pas des idiots, c'est un peuple éduqué". Et je préfère vos interventions moins médiatiques et plus constructive.

  47. DAVID JV dit :

    Jean-Luc a été très bon hier soir, pas de soucis là dessus. Pour le reste, ce n'est pas dans ce type de format qu'il peut avoir le temps d'exposer un sujet plus de 15-20 secondes d'affilée sans être coupé. Donc pour les critiques comme la tienne Ermler (et je rejoins ta frustration pour autant), elle est sans objet pour moi car à ce moment il faudrait carrément prendre parti de ne plus aller dans ces émissions.
    Quel avantage / inconvénients. Je ne suis pas assez spécialiste pour le dire. Jean-Luc Mélenchon excèle dans ce genre d'exercice, et nous avons sacrément de la chance d'avoir un porte parole de cette trempe en tout cas !
    Moi, je rameute de partout pour la manif du 5 mai en tout cas et je crois qu'on va être très nombreux !
    Que se vayan todos !

  48. rayana dit :

    Je comprends ce que disent ermer193 et michèle198, car ne regardant jamais la télé, hormis ce qui touche au front de gauche, meetings, passages médias, en voyant l'émission de Ruquier j'ai quand même le sentiment qu'il s'agit d'un show à l'américaine. Je trouve aussi que Jean Luc s'en sort très bien, il alterne le je et le nous, bien qu'on ne le questionne que sur lui, et je pense que ses mots peuvent faire réfléchir (un pays de plus en plus riche où il y a de plus en plus de pauvres, les 14 tranches d'imposition, le référendum révocatoire) et sont compréhensibles par la majorité des téléspectateurs. Si comme chacun d'entre vous je considère que la parole du FdG n'est pas assez entendue dans les médias, et souvent déformée, nous devons quand même nous réjouir des passages médiatiques de notre porte parole. Et exiger auprès des médias des services publics que nous payons par nos impôts, que temps de parole et droit de réponse nous soient rendus.
    On va user nos balais !

  49. Michel Matain dit :

    @ 197 roussel
    Une bien triste nouvelle. La rose ne sera plus l'embleme du parti socialiste...

    Autre triste nouvelle : ce matin au marché de mon village (Alpes de Haute-Provence) le prix des oeillets rouges a doublé ! Est-ce un phénomène local ou y-a-t-il une explosion de la demande au niveau national sur les oeillets rouges qui expliquerait une telle hausse ?
    A part ça, excellente prestation sur la 2 hier soir.

  50. françois dl dit :

    @eric91
    Votre bonne foi n'est pas mise en doute et vous avez raison, il me semble aussi que les interventions de Jean Luc commencent à percer. Ses arguments trouvent des oreilles pour les entendre et des plumes pour les retranscrire même si l'encre est mélangée de fiel.Son intervention sur RFI était vraiment complète. C'est une prouesse d'en dire autant et si clairement en si peu de temps. Il m'épate. Certains à droite nous l'envient d'autres le jalousent.


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