11mai 13

Après que la poussière est retombée

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J’ai laissé les jours passer avant de revenir à ce clavier. Le temps que la poussière retombe. Il faut parfois ce délai pour mieux assimiler un événement après son éruption. Car l’analyse de ce qui s’est passé ce 5 mai dans la rue est un enjeu. Pas question de s’abandonner à la tyrannie du « clou qui chasse l’autre » tel qu’elle règne dans le spectacle de la politique construit par certains médias. J’ai vu que François Delapierre écrivait l’essentiel du bilan politique. Son beau post, si clair a été publié ici même et vous lui avez fait bon accueil. Je publie à présent une petite observation de la marche du 5 mai, vu du sol subjectif des êtres qui l’ont composée.

Mon délai pour revenir au clavier est d’abord celui d’une récupération physique élémentaire. Vous l’aviez deviné. Depuis la proposition de cette marche citoyenne le 5 mai, il y a cinq semaines, j’ai accompli un marathon médiatico-politique épuisant. Il ne s’est pas achevé avant le matin du 6 mai. Les mouches ayant changé d’âne, je peux donner mes impressions plus discrètement. La machine à diaboliser qui m’accompagne dorénavant en temps ordinaire et cherche dans chacun de mes mots une occasion de hurler à la mort, m’oubliera peut-être un instant. Et puis ce post est long. Il ne s’accorde aucune facilité. Il choisit donc son public hors des dîners en ville et des bars mondains où se fabrique le bavardage politicien médiatique.

mai-93Bien sûr c’est la fin de la première année du quinquennat de François Hollande. Bien sûr c’est le début d’un second temps de sa présidence qui sera sans doute encore plus destructeur socialement que le précédent. Mais ces anniversaires sont aussi ceux des étapes de notre action. La marche du 5 mai est un point de départ pour ouvrir l’année numéro deux du quinquennat. Je vise ici l’organisation des « répliques » populaires en région de la marche nationale que nous ferons dans le premier week-end de juin, comme nos camarades espagnols et portugais. Je vise aussi les assises politiques du 16 juin. Et je pense au lien qui unit les deux. Je veux y revenir avant de reprendre le cycle des post au long cours qui m’amènent ici en votre compagnie, toute l’année. Que mes lecteurs excusent le ton abstrait de mes lignes. Il signale la raideur des doigts revenus sur le clavier après une trop courte pause.

La marche du 5 mai, près des yeux, près du cœur

Nous étions en région parisienne une période de vacances scolaires. Voilà l’écueil principal qui pesait sur la date de ce rendez vous. Sont donc venus marcher ceux qui ne sont pas partis en vacances. Parmi les absents je sais bien quel nombre aurait pu être des nôtres. Mais, du coup, ceux qui se trouvaient là étaient d’autant plus visibles. Ce fut un révélateur. Le mai-101grand nombre des « sans parti » mais pas « sans engagement » s’est déplacé. C’est lui qui fait l’essentiel des participants franciliens. La bigarrure des peaux et des âges, la visibilité des gueules cassées, la simplicité et le noviciat des marcheurs me frappa. Combien de cortèges sans bannière, sans mot d’ordre, découvrant les slogans et apprenant à les reprendre en riant comme embarrassés par l’audace ! La foule allait son chemin à bon rythme, qui au milieu de la chaussée, qui sur les trottoirs en rangs serrés, marchant du pas de ceux qui vont quelque part pour un rendez-vous important. On défila près de cinq heures. Il faut dire que beaucoup avaient eu une patience admirable. Des heures d’attente place de la Bastille sous le soleil avaient eu raison des disciplines. Les groupes partaient par vagues sur les trottoirs doublant le carré de tête de la marche avant qu’il ne s’ébranle. Il est vrai que celui-ci était fort en retard sur l’horaire du fait des discours puis de l’obstruction absurde du mur des photographes et de quelques provocateurs médiatiques à l’affut d’un incident d’exaspération. Les marcheurs se hâtaient parfois plus que de raison du fait des horaires de retour en train ou en car. De toutes les régions en effet l’endurance fut exemplaire. Partis de loin, souvent, et très tôt pour tenir l’horaire de départ du cortège, il était imposé à nos cars de se regrouper aux entrées de Paris. Une fois là, ce fut pour découvrir qu’il n’y avait aucune escorte prévue au contraire de ce qui s’était pratiqué dans le passé et pour d’autres plus récemment. Ces haltes après de tels trajets puis le piétinement sous le soleil place de la mai-106Bastille auraient eu raison du calme et de la discipline de bien d’autres. Pas des nôtres. Tout fut enduré sans un seul incident.

Au contraire : ce qui se voyait, s’entendait, de façon si contagieuse et jusqu’à la jubilation, c’était le caractère joyeux de la marche. Comme si c’était pour chacun un soulagement d’avoir réussi une démonstration de force dont tous avaient fait une affaire personnelle. Et comme si c’était un réconfort de constater combien d’autres vivaient comme soi le bonheur de se retrouver. On m’a raconté qu’il y a eu beaucoup de larmes d’émotion dans les cortèges au départ puis chemin faisant en entonnant à plein poumons ces innombrables «  Internationale » et « Marseillaise ». Dans les transports du retour les nôtres n’en finissaient plus d’user leur dernière énergie à se congratuler et à récapituler. Cette joie est un signal du haut niveau de conscience politique que tous avaient de l’enjeu de notre réussite. J’en avais déjà d’innombrables témoignages par les conversations de réseaux sociaux et par la force des ripostes qu’on y observait contre les grossiers dénigrements de fin de semaine du parti médiatique et des répétiteurs des agences solfériniennes. Le grand nombre du tout venant, comme les militants, savaient qu’ils participaient à un événement totalement inédit. Et que la démonstration de force un an après lemai-133 deuxième tour de l’élection présidentielle avait le contenu d’un message politique de première importance.

Vivre de tels instants ne laisse indemne aucun de ceux qui s’y sont impliqués. D’une manifestation les participants tirent une part spéciale d’énergie. Dans de telles circonstances, en premier lieu, on s’identifie. Non par rapport aux autres, cela va de soi, mais devant son miroir intime. Je veux dire qu’on affirme qui on est à ses propres yeux. Cela d’autant plus fortement qu’on reçoit du spectacle des autres participants une confiance en soi et une image de soi plus nette qu’on ne l’avait en arrivant. La manif ravive vos couleurs de toutes les façons possibles. La marche vous conforte. « Les jeunes sont là, se disent les anciens, nous n’aurons donc pas lutté pour rien ». Les plus jeunes voient leurs anciens et se sentent enracinés dans leurs convictions. Les femmes se découvrent nombreuses, de tous âges, elles observent les dirigeantes et animatrices du mouvement, mêlées aux hommes, et dirigeant maints cortèges. Elles en tirent un ressourcement d’énergie et une confirmation rassurante. Tout cela beaucoup d’entre vous le savent et peut-être se reconnaissent-ils personnellement dans mes lignes. Mais je veux aussi évoquer un autre effet.

Je veux relever celui qui s’opère sur les militants politiques chevronnés et singulièrement sur ceux qu’on appelle « les dirigeants ». Un ami me racontait il y a peu que selon lui je serais devenu un « autre homme » après le meeting du « Non » à Toulouse, en 2005. Je ne dis pas que cela aura suffi à me faire basculer, mais je ne mai-18peux nier la part que cela y prit. La ferveur consciente que j’ai lue alors dans les yeux de ceux qui escortaient d’acclamations notre entrée dans la salle ne ressemblait à rien des scènes comparables que j’avais pu vivre dans mon parti à l’époque. Ce mélange si subtil que l’on ressent dans cette circonstance entre la conscience politique éclairée que l’on voit dans les yeux des autres et la forme physique du bruit, des clameurs, des mains qui se tendent en même temps, fabrique une sorte de communion humaine et intellectuelle qui ne se réalise que dans ces moments-là. Voici le résultat : on sait. J’ai su que j’étais de retour chez moi. J’écris « de retour » parce que le sentiment de l’éloignement qui s’est opéré vous assaille crûment à cet instant. C’est une sensation voisine de celle que l’on ressent lors de retrouvailles. La perception du temps passé et parfois perdu, cette distance réelle, s’impose en quelques secondes à voir le visage retrouvé. J’ai écrit pour la « Nouvelle Revue Socialiste » de l’époque un article sur ce thème. Il s’intitulait « La dimension invisible du "Non" ». Je décrivais comment cette communion-là était nécessairement en même temps une rupture avec le monde d’où je venais. Pendant la marche, je scrutais les yeux et les visages des militants d’Europe-Ecologie-Les-Verts qui nous accompagnaient de plain-pied. Et surtout ceux des jeunes dirigeants. Je crois que plus d’un à cet instant a ressenti ce que j’avais vécu alors. Le retour en famille. Quand on est de gauche, on est du peuple. On est bien quand on fait peuple tous ensemble. Le contact de cette masse brûlante, entièrement politisée, est une déflagration intérieure. Hier tu te sentais si seul, si moqué dans ton milieu politique bien-pensant et conforme, tu finissais par croire que la lutte des places était la voie normale par où passait pour demain ou après demain l’avancée de tes idées, tu croyais tout le reste dérisoire. Et soudain tu découvres que cette flammèche que tu cachais au fond de ton esprit est un brasier tout brûlant de mille belles flammes parmi tous ces gens ! Les dizaines de milliers de manifestants qui sont là ressourcent leurs porte-paroles comme ils n’en n’ont pas idée, que ceux-ci en soient conscients ou pas. Il en est de ce contact, en quelque sorte, comme de certains baisers ou de certains regards qui vous infligent de nouvelles certitudes dans vos relations. Par exemple. Je pense me faire mieux comprendre avec cettemai-99 comparaison même si elle paraîtra d’abord à la fois romanesque et loin du sujet.

Cette alchimie affecte d’abord ceux qui sont là présents physiquement. Mais elle touche aussi ceux qui regardent de loin, devant leurs écrans de télévision ou d’ordinateur. Ils aimeraient tellement être sur place ! Souvent ce sont des contingences matérielles qui les ont retenus. Mais ils palpitent à l’unisson. Avides d’informations, ils butinent d’une chaine de télévision à l’autre, désolent leur entourage qui les voit cloués devant l’écran, commentent avec d’autant plus de rage et d’intransigeance qu’ils se sentent frustrés de ne pas être dans l’action. Parfois, ceux-là doivent aussi subir les commentaires des entourages, parfois encourageants d’autres fois hostiles. La diffusion d’émissions en continue sur « BFM-TV » et « I>Télé » est un formidable accélérateur de discussions imprévues dans les dizaines de bistrots, par exemple, où ces chaînes sont calées en permanence. Ces médias-là font davantage pour le débat public que les petites coteries des donneurs de leçon prétentieux d’une certaine presse écrite officialiste.

Ces descriptions m’amènent là où je veux venir maintenant. La marche transforme ceux qui s’y impliquent, quel qu’en soit le mode. J’ai mis en scène beaucoup d’effets physiques ou subliminaux. Mais l’événement est loin d’y être réduit comme on le sait. Si je les ai évoqués c’est pour mieux montrer la profondeur de la trace qui se joue dans cette circonstance. mai-8Pour mieux dire qu’aucun contre-effet médiatique hostile ne peut y atteindre. Ou alors seulement pour renforcer l’effet qui se construit dans l’événement. Je ne dis pas qu’à la périphérie, des spectateurs plus éloignés et plus froids, en quelque sorte, la dissuasion des dénigrements médiatiques ne fonctionnent pas. Bien sûr qu’elle le fait ! Mais l’effet n’a ni l’ampleur ni la profondeur de ce que la marche change dans l’esprit des participants et des sympathisants qui l’observent. Et l’enjeu à cette étape pour nous est aussi là. Sous cet angle, les indifférents ne nous intéressent pas. Je l’ai dit au Congrès du Parti en citant le texte d’Antonio Gramsci sur le sujet. Ils ne fixent rien en mémoire sinon, vaguement, les préjugés qui leurs sont instillés. Mais ces préjugés seront le moment venu le point de départ du processus de « décillement » par où commence la prise de conscience politique dans notre méthode. La conflictualisation que nous voulons provoquer pour créer de la conscience, le parlé « cru et dru » qui en est le moyen ordinaire, s’ancrent dans le choc intérieur que reçoit celui qui voit son préjugé percuté de plein fouet. Travail quotidien. La clarté des objectifs, le parlé clair, débarrassent le message des ambiguïtés déprimantes qui le diluerait et le viderait de sa charge détonante. Ici la forme et le fond sont une seule et même réalité, un seul message. Rien de l’alchimie décrite plus haut ne peut commencer sans un haut niveau d’exigence politique clairement et franchement assumé. On conviendra qu’une marche pour un changement de régime qui annonce s’affronter à deux abstractions globalisantes telles que la lutte contre la finance et l’austérité constitue un pic en la matière. A cette étape de notre parcours, nous rassemblons en clivant, selon la vieille formule du mouvement ouvrier des origines. A nos yeux ce n’est donc pas en diminuant le niveau d’exigence intellectuelle et politique qu’on facilite la pénétration de l’influence et de l’autorité de notre parti pris. C’est l’inverse. A condition bien sûr de savoir doser et proportionner non pas le discours mais l’objectif à atteindre au moment donné avec ce discours. A cette heure nous construisons le socle social et électoral large de notre mouvement. Demain sera un autre jour, avec d’autres tâches et d’autres objectifs, plus proche du but à atteindre. Laissons à présent tout cela de côté. Voyons le résultat politique général de la journée et de son succès.

Le moment politique

A présent je vais aborder la question de la méthode pour la suite de notre action. Nous venons d’entrer dans la deuxième année du quinquennat. C’est une période nouvelle. Elle va approfondir les méfaits de la précédente. Elle sera plus dévastatrice que la précédente pour le pays et les nôtres. La brutalité de l’explosion du chômage, le déferlement de la misère, la braderie des intérêts nationaux sous la forme des privatisations, l’abaissement devant le gouvernement Merkel, une nouvelle vague d’agressions contre les acquis sociaux comme les retraites vont dévaster notre paysage. De son côté, l’appareil médiatique « officialiste » va s’arcbouter pour défendre « la seule politique possible ». Sa violence diffamatoire va s’amplifier comme jamais. Il y aura beaucoup de peur et de résignation dans le commun, beaucoup de mépris de soi entretenu par tous les porte-voix déclinistes et politico-masochistes. Le temps sera dur. Raison de plus pour ne pas rester l’arme au pied. Nous allons déployer un plan de marche offensif. Il s’agit de maintenir sans cesse ouverte la possibilité pour le pays de changer de cap. De se tenir prêts pour une relève politique. Pour cela il faut en réunir les conditions. Cette mise en place vient de loin pour ce qui balais_5mai_22nous concerne. Elle s’ancre dans une méthode.  

La première étape a été franchie au terme du cycle commencé avec la fondation du Front de Gauche s’affirmant et s’élargissant progressivement jusqu’à l’élection présidentielle. Celle-ci a ouvert une nouvelle séquence. Celle où nous avons franchi le seuil de crédibilité qui nous met en état de prétendre être une alternative politique pour notre pays. Encore fallait-il prouver que nous ne sommes pas juste un pauvre cartel de micro-organisations, ni un effet champignon électoral. Ni un simple rouage des combinaisons du système politico-médiatique, ni un de ces aiguillons de confort qui font rêver les impuissants politiques. Il fallait prouver que sous le bombardement permanent des injures et des calomnies déversés par les médias de connivences nous parvenions à avancer dans l’opinion et que la confiance construite dans l’élection ne reculait pas mais au contraire s’enracinait. Comprenons-nous bien. Cette preuve nous ne la devions à aucun juge extérieur à nous, à aucun institut de sondage, à aucune officine officialiste. Nous la devions à ceux que nous avons regroupés, aux quatre millions d’électeurs du Front de Gauche de l’élection présidentielle. Je veux préciser davantage cette idée. Il ne s’agissait pas d’administrer cette preuve comme quelque chose venant « d’en haut » et d’une bonne communication politique. Il fallait que ceux qui ont commencé notre longue marche s’en convainquent entre eux. C’est ce balais_5mai_10commentaire que j’ai le plus entendu le soir du 5 mai. Combien m’ont dit : « Moi-même j’ai été surpris de nous voir si nombreux ! » Ainsi, le premier objectif de l’année après le deuxième tour de la présidentielle était que la force rassemblée à cette occasion par nous au premier tour ne se démoralise pas au point de se diluer. C’est le contraire qui s’est produit. Comment cela s’est-il joué ? Par l’action et les mobilisations politico-sociales que nous avons impulsées ou accompagnées au fil des mois. Avec le 30 septembre dernier et cette marche du 5 mai, nous en sommes à deux démonstrations de force. Et la force allant à la force, la marche du 5 mai a prouvé que l’opération d’étouffement et de dénigrement des solfériniens et de leurs griots n’a strictement rien produit à l’endroit où se joue la partie réelle. Telle est notre technique d’éducation populaire de masse. Dans cette technique, les difficultés et les obstacles à surmonter sont des vaccins utiles et des matériaux fonctionnels pour construire le type de conscience collective dont nous avons besoin pour agir. Par exemple, le venin médiatique craché à grand jet par « Le Monde », « Libération » et « le Nouvel Observateur » travaillent utilement les milieux qu’ils atteignent. La masse « prout-prout » se conforte dans ses préjugés ? Et alors ? N’exagérons pas l’audience des rubriques politiques de ces supports dans le pays. Sachons aussi que pour le reste de ce petit lectorat, il s’agit de gens instruits et cultivés. Nécessairement, beaucoup ont aussi parfois un sursaut de recul intellectuel. Aussitôt la prise est faite. Une fois le procédé médiatique diffamatoire perçu, une seule fois, le vaccin se diffuse et fait son œuvre. La méthode de la conflictualisation des enjeux politiques, c’est aussi un judo dans les consciences.

L’enjeu de la démonstration qu’il fallait faire dès le lendemain de l’élection présidentielle c’est évidemment de prouver que les objectifs de notre propre campagne vivaient toujours dans les esprits. Nous avons franchi cette étape. La marche du 30 septembre contre le traité européen a été exemplaire de la méthode que je viens de décrire. En dépit des duperies habituelles et des tours de passe-passe de communication du nouveau pouvoir, peine perdue, la conscience populaire et sa mobilisation n’ont pas fait défaut. Mais surtout cette première marche a permis que nous commencions à élargir notre mouvement dans une forme politico-sociale, unissant des partis, des associations et des syndicats dans une même lieu, dans une même action. Cette caractéristique est décisive ! Elle est une condition préalable du mouvement de fond qu’il nous faut construire et déclencher. Le 5 mai, de nouveau, sans que rien n’ait été sollicité, toute la fin de la marche était faite debalais_5mai_17 drapeaux, ballons et bannières syndicales, exactement comme la tête de manifestation était composée des délégations des entreprises en lutte dans le pays. C’était décisif !

L’autre caractéristique c’est que cette capacité d’action autonome s’est construite à l’intérieur même de la nouvelle période ouverte par la présidence de François Hollande. C’est là la nouveauté totale dans l’histoire de la gauche. Du temps d’une présidence du PS une force populaire maintient son indépendance et affirme ses objectifs. Cela ne s’est jamais vu. Cela ne s’est pas construit sans discussion et surtout rien ne s’est fait à l’improviste. Combien de discussions, combien parfois de tensions ont accompagné cette maturation ! L’essentiel était, tout au long de ces épisodes légitimes, de rester unis. Certes tout a été rendu plus difficile, plus dangereux, par la meute écumante qui n’a cessé d’aboyer autour de nous. Quand on se souvient du pitoyable numéro de « Libération » sur les soi-disant problèmes de compte de campagne présidentielle à la veille de la marche du 5 mai, on sait de quelle niveau de hargne il est question. Je n’oublie pas non plus les abandons et les tirs dans le dos qu’il aura fallu subir dans ces circonstances et ils n’ont pas été très élégants. Mais en même temps, les chefs solfériniens se sont isolés autant par le contenu de leur politique que par leurs pratiques. Pire : le sentiment d’impunité où ils se sont crus parvenus en dépit de leurs violences, notamment contre nous, les conduit dorénavant à appliquer la méthode à tous ceux qui résistent si peu que ce soit aux désidératas de leur petite coterie. A preuve l’incroyable grossièreté de Manuel Valls traitant le président de l’Assemblée nationale de « démagogue » en raison de ses propos sur l’Allemagne de madame Merkel ! J’en reste à cet exemple pour ne pas répéter tout ce que vous savez déjà sur ce régime constant de brutalités politiques qui humilie à tour de rôle tous ses soutiens. Parlementaires, partis alliés, syndicats, chacun, l’un après l’autre aura été malmené, ridiculisé, autant en acte qu’en parole. Ils balais_5mai_12se sont même crus plus forts après chaque capitulation autour d’eux. Mais si diviser pour mieux régner reste une technique qui a son efficacité, elle suppose pour réussir des moyens qui ne sont pas réunis, loin de là.

En effet, le contenu de la politique menée empêche les « soutiens naturels » de fonctionner. Quel syndicat veut prendre en charge la politique d’austérité ? Quel parti veut partager la gloire des réalisations de Jean-Marc Ayrault ? Quelle association va exiger la diminution de ses subventions et se glorifier d’en avoir obtenu de plus drastiques que prévues ? Ces fractures-là libèrent des masses considérables de gens qui, vaille que vaille, doivent sortir de l’orbite des solfériniens. Cela compte cent fois plus que l’aide objective que nous apporte la gauche du PS en sapant de l’intérieur l’autorité de leur parti et de ses dirigeants. Evidemment cette aide nous est sincère et très précieuse et il n’est pas question d’en sous-estimer la portée. Elle légitime avec efficacité notre critique et notre travail sur les franges désorientées de l’électorat socialiste. Il est incontestable que le score très élevé que vont atteindre les amendements déposés par Gérard Filoche, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann contre l’Europe libérale peuvent ouvrir une belle brèche dans le mur construit par les solfériniens pour empêcher la libre circulation des personnes et des idées à gauche. On peut même raisonnablement parier qu’ils parviennent à être majoritaires comme je l’avais été en face de Lionel Jospin sur cette question européenne précisément. Mais si précieux que cela soit tactiquement, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel n’est plus depuis longtemps dans le rapport des courants du PS à la masse citoyenne. Pourquoi ce rapport serait-il de meilleure qualité que celui du parti tout entier avec le grand nombre ? C’est donc du grand nombre que tout vient et à qui tout retourne.

Du coup, ce qui est déterminant c’est bien le choc imposé par les solfériniens à toutes les forces sociales liées à la gauche politique dans l’histoire. En quelque sorte tout le monde doit se repositionner vaille que vaille sauf à être aspiré dans la dégringolade et la déchéance du parti et des hommes et femmes du pouvoir en place. La pente prise est donc à la dislocation d’un côté et à la réorganisation contrainte de l’autre. Le bilan à cette heure est le suivant : la majorité politique gouvernementale est divisée entre ceux qui sont pour ou contre l’austérité et l’Europe Merkel, de même, d’une façon ou d’une autre, dans le monde syndical, de même dans le monde associatif. Pendant ce temps, au contraire, nos moyens d’action, le balais_5mai_14niveau de conscience et d’éducation des nôtres se sont renforcés dans l’épreuve. Et cela en dépit de la démoralisation et de la résignation instillée partout par les solfériniens. C’est un point d’appui considérable dans la situation. 

La date du 5 mai elle-même, selon les observateurs donnait son sens profond à notre marche. Elle serait un message en direction de Hollande un an après son élection. J’accepte cette lecture qui me convient d’autant mieux que la marche a été un succès énorme. Et de fait c’est bien ce qui s’est passé dans les médias. Et cela aussi me convient. Pour autant il ne peut être question d’accepter le contenu personnalisant que cette assignation implique. Ce n’est pas la personne de François Hollande qui est en cause et pas davantage celle de son translucide premier ministre. Nous ne devons pas perdre de vue quel était l’objectif initial. Le point de départ était d’organiser une riposte digne, citoyenne et politique à la déchéance de la démocratie créée à la fois par l’affaire Cahuzac et par la réponse présidentielle grotesque sur le registre « tous suspects d’être pourris ». De notre côté, en y ajoutant dès le départ la double consigne « contre la finance et l’austérité » nous avons achevé de dessiner notre tableau : nous travaillons à un changement de régime et de politique. Telle est notre ambition et rien ne doit la réduire. La force des applaudissements place de la bastille après mes paroles sur le thème du changement de régime ont bien montré le niveau d’exigence et de compréhension des marcheurs du 5 mai.

On peut dire de cet objectif qu’il est révolutionnaire dans le contexte européen actuel. Non ? Surtout si l’on tient compte de l’abaissement de notre pays devant le gouvernement Merkel. Dès jeudi, après être passé à Bruxelles pour renouveler l’acte de capitulation et baiser la main qui nous frappe, François Hollande appellera les Français à collaborer avec les auteurs du coup d’état financier en Europe. L’acte II du quinquennat sera commencé. Si les mots ont un sens la stratégie qu’il faut déployer pour abattre ce dispositif doit être à la hauteur de la tâche. Dans notre cas il s’agit d’abord et avant tout de construire la masse critique populaire consciente capable de prendre en charge le travail à faire. Nous ne le faisons pas à l’aveuglette ou bien en consultant je ne sais quel copié-collé de recettes d’un autre âge de l’action. Nous tenons compte des balais_5mai_20embûches observées dans des situations comparables. Notamment dans la dernière période en Amérique latine et dans le Maghreb. C’est dans cet esprit que s’inscrit notre plan de marche.

C’est le sens de cette première période, d’ici fin juin, qui comporte déjà plusieurs rendez-vous liés les uns aux autres. Deux temps principaux sont inscrits sur l’agenda spécifique du Front de Gauche. Cela ne veut pas dire que les autres rendez-vous déjà connus n’entrent pas dans notre trajectoire. Mais si le sens des rassemblements appelés pour l’amnistie sociale, la loi contre les licenciements boursiers, ou la marche des femmes contre l’austérité du 9 juin prochain sont évidents et portés par des collectifs, ce n’est pas le cas des consignes plus récentes. Je parle ici des « répliques » de mobilisations populaires à organiser sur le mode du 5 mai au début de juin en même temps que nos camarades espagnols et portugais. Et je parle des assises du 16 juin. Quel rapport entre les deux ?

Les marches citoyennes enracinent la base géographique de la mobilisation nationale réussie le 5 mai à Paris. Il faut y mettre du soin. Tous les dirigeants du PG se répartiront dans tout le pays. Je serai à Toulouse pour la marche qui est convoquée le 1er juin. Et les assises ? Quelle place occupent nos Assises ? Il faut bien la comprendre. Elles sont essentielles. La brèche ouverte par nos marches est indispensable pour avancer. Elle est un préalable. Sans mobilisation populaire tout n’est que combinaison politicienne. Mais elle ne se suffit pas à elle-même. Il s’agit de construire un débouché politique large au fleuve que nous faisons naître. Nos assises préparent les bases du programme qui pourrait coaliser des forces pour une alternative populaire de gauche au gouvernement balais_5mai_07Ayrault. Avons-nous une chance raisonnable d’avancer dans cette direction ? Oui mille fois. Et d’autant plus qu’on y travaille avec sérieux, souplesse, ouverture et sans esprit de récupération.

Rien ne démontre mieux l’articulation entre les marches citoyennes et leurs débouchés politiques que l’exemple donné par la participation d’Eva Joly et de ses amis à la marche du 5 mai. Pour ma part j’attribue à ce groupe politique une bonne part du succès de la mobilisation. Ce n’est pas une affaire de nombre, même si dans ce cas il est tout simplement impossible à évaluer compte tenu du nombre des marcheurs sans attache partisane particulière. Je pense donc pour résumer mon idée qu’il était d’autant plus facile de venir à cette marche qu’on la savait aussi appelée par Eva Joly, en quelque sorte. Cette appréciation s’applique à tous les marcheurs en général. Dans l’implication d’Eva Joly il y a un diagnostic très dur sur la situation. Elle l’a présenté sans détour dans son discours sur place. Ses amis les plus proches, loin de se fondre dans la foule ont marché en cortège avec une  banderole. Ils se sont rendus visibles et ils ont été applaudis tout le long du parcours. On connaît la réplique des appareils politiques. Elle s’exprime comme une menace à travers la rumeur répandue par quelques agents d’influence aigres et malveillants dans les médias moutonniers. Eva Joly n’aurait fait tout cela que pour une place dans nos listes aux élections européennes. Sous-entendu : sa reconduction n’est pas assurée compte tenu de son choix à propos de la marche. Ici les balais_5mai_04solfériniens n’innovent plus beaucoup. A noter que les mêmes ramasseurs de rumeurs n’auront pas pris le temps d’enquêter sur le contact organisé par Matignon, ni sur ses offres, pour dissuader Eva Joly. Recopier les ragots est facile. Travailler est dur. Naturellement il n’a jamais été question de ce sujet entre nous et elle, ni avec aucun de ses proches. Eva Joly est une partenaire centrale sur laquelle nous espérons pouvoir compter pour nos Assises. D’autant que la direction d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’y associera sans doute aussi. Certes la gauche du PS est restée inexistante à propos de la marche. Courageux mais pas téméraires les camarades. C’est assez banal. Peut-être parce qu’ils ont craint les réactions des marcheurs. Dans ce cas ils auraient tort. Quoiqu’il en soit les dirigeants participeront eux aussi aux Assises. Le but n’est pas « d’élargir » le Front de Gauche. Ni bien sûr, non plus, à l’inverse, on le devine, d’aller apporter de l’eau au moulin d’hypothétiques partisans de notre inclusion dans le dispositif gouvernemental. Au contraire. Il s’agit de se demander comment sortir de la politique d’austérité en France et en Europe. Et, à partir de là, on comprend qu’on peut préfigurer l’arc de forces politiques qui serait prêt à s’investir dans cette « autre politique », en rupture avec le cours actuel. Dans ces conditions, les marches citoyennes jouent le rôle de défricheuses de futur autant que de déblayeuses du présent. Marches et assises sont les deux volets d’un même parcours politique en vue de la révolution citoyenne.

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205 commentaires à “Après que la poussière est retombée”
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  1. Christine dit :

    Et cette fois-ci en province, on sera encore plus nombreux. Le peuple s'est enfin mis en mouvement et il ne s'arrêtera pas. Cela fait 5 ans que j'attends cette réaction, depuis octobre 2008 précisément. Alors ce n'est pas maintenant que va retomber ma colère.
    Alors est ou soit...

  2. Paul dit :

    Ah ça fait plaisir de vous lire à nouveau cher Jean-Luc, mais en effet il faut bien souffler de temps en temps !
    Très gratifiante cette marche du 5 mai. On est chez soit, on appréhende le lendemain, on se sent seul dans nos convictions. Affaibli. Puis comme par magie, et un effort financier pour le trajet qui... argh... ne passera pas inaperçu à la fin du mois, on se retrouve dans un bain de joie et de réconfort citoyens qui redonne la force de se relever. La magie historique de notre place Bastille se chargeant de cimenter la marche en un front uni. Pour ma part il y a désormais un avant et un après 5 mai. Je me sens plus militant que jamais !
    Un Salut à tous ceux que j'y ai croisés, et à tous ces inconnus, qui ne le sont plus, avec qui j'ai chanté.

  3. Gerard Blanchet dit :

    J'aime bien le mot "communion" non pas avec son sens religieux mais dans son décomposé commun et union. Ce que décrit Jean-Luc dans ce billet c'est exactement ce que je ressens. La dernière fois que j'avais ressenti cette communion entre les anciens et les jeunes et avec cette force là c'était au moment de l'action contre le CPE.
    Sur le niveau de conscience que les nôtres ont atteint c'est ce qui s'est passé dans les cars à l'aller déjà et encore plus au retour. Nous nous enrichissons les uns les autres, en découvrant souvent des camarades dont on n'aurait pas pensé, parce qu'ils sont taiseux, qu'ils avaient un tel niveau de réflexion.
    Il y a certes les répliques à mener partout dans le pays, mais sans doute le plus fondamental c'est de discuter dans les familles ou auprès de ses voisins, comme on l'avait fait en 2005.
    Je suis convaincu qu'à l'étape actuelle il y a largement nos 4 millions d'électrices et d'électeurs qui sont d'une manière ou d'une autre mobilisé-e-s. Il faut maintenant aller au delà et en appeler à l'intelligence de nos proches, surtout je dirais les jeunes et les classes moyennes, car la bascule peut être très rapide dès que l'amorce apparaitra dans les consciences.

  4. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Un peu inquiet de ne plus voir mentionné le vote sur l'ANI le 14/05, ni ici, ni dans les communiqués du FdG... Pas d'action prévue?

  5. Stéphane dit :

    Album photos de "Nous avons fait beau dimanche"
    À partager

  6. vetea84 dit :

    On y était. A plus de 60 ans, c'était la première fois de ma vie que je venais manifester à Paris, et je crois bien que c'était pareil pour les copains avec qui on a partagé la voiture. Huit jours après, on n'en est pas encore vraiment "revenu". C'était beau...

  7. Très belle manif, très joyeuse et très dense. Paradoxalement non partisane (non partidaire). Un mélange incroyable. Et la voix d'Eva Joly à mille lieues des sinuosités et des reniements de certain(e)s de ses camarades, avec cet accent musical, très directe et très ferme.

  8. Carmine dit :

    Nous pouvons tous nous féliciter de cette marche du 5 mai. Toutes et tous, chacun à son niveau, nous avons contribué à sa réussite. Nous pouvons être fiers du travail accomplit malgré le peu de couverture médiatique et les aboiements des chiens de garde à l'encontre de jean-Luc Mélenchon et des nôtres, peuple de Gauche. Peuple de l'Humain d'abord, de la justice et de la fraternité. Atteindre un tel degré de mobilisation sans l'aide des médias est fort de sens. Il résulte du travail sur le terrain, où malgré les raisonnements non argumentés des "contres" nous avons réalisé cette merveilleuse avancée dans la conscientisation du peuple. Et ce n'est pas fini. Nous ne pouvons compter que sur nous même, que sur nos propres forces.
    Nous avons encore et encore du pain sur la planche. Retroussons nos manches et préparons de belles répliques du 5 lors du week-end du 1 et 2 juin, sous quelques formes que ce soient !
    Que vive le peuple de gauche, que vive le front de Gauche, que vive l'Humain, d'Abord !

  9. wafae dit :

    Après que la poussière soit retombée... faut encore passer le coup de balai ! Mais il faut avoir une pelle à proximité pour pas la perdre ! Bon allez je lis le billet c'est plus sérieux !

  10. Adrien dit :

    Qu'il est bon de lire cette analyse une semaine après cette jolie marche que nous avons réalisée.
    Pour ma part, les heures et jours qui suivirent firent composés d'un mélange de sentiments. La force, car, ainsi que vous l'avez très bien résumé, un tél évènement met du baume au Coeur des convaincus. L'impatience car, cette masse éduquée, avec un haut niveau de conscience politique qui pense intérêt général n'est, malheureusement toujours pas majoritaire. Cela est frustrant car, nous pensons à toutes et tous et, dans nos convictions il y a la défense même de ceux qui nous dénigrent parfois. Quel long et ambitieux travail que celui de convaincre ! Non par dogmatisme, mais pour l'Intérêt Général. C'est pourquoi, après mon adhésion récente au PG, j'ai hâte comme jamais de mobiliser mes capacités à ce travail.
    Merci pour le plein de carburant qu'a constitué pour nous ce 5 Mai !

  11. SandrineN dit :

    Peut importe la conjugaison, le principal c'est qu'on soit tous réunis au bon moment. Le jour J des manifestations le futur sera notre présent. Il va falloir se révolter d'avantage. Sur le fond plutôt que sur la forme ! Oui Jean-Luc, le 1er juin on sera tous solidaires à nos voisins espagnols et grecs. Et nos cris seront encore plus forts, des cris de rage car on est conscients que l'on va vers le pire.
    On ne lâche rien !

  12. jlb dit :

    Bonjour Jean-Luc !
    Un si beau dimanche.
    La magie du collectif, le bonheur de se retrouver "chez soi", de partager, de sentir qu'on est ensemble à vouloir construire, à aimer donner. Et toi Jean-Luc, jamais très loin de nos pensées, avec tes grandes analyses certes, cet élan de cette nouvelle "autre gauche" écosocialiste si enthousiasmante certes, mais aussi ta grande culture, et encore, surtout ton humanité. Toujours présente. Ce mélange de vision, de culture et d'humanité.
    Que d'inspiration ! Que d'énergie !
    Merci de nous offrir tout ça. Nous nous sentons meilleurs, ensemble !

  13. wafae dit :

    "Sans mobilisation populaire tout n’est que combinaison politicienne."
    Tout est dit il faudra se bouger jusqu'au 16 et plus encore et communier.

  14. Martine dit :

    Continuez à parler "cru et dru" et nous éclairer de votre savoir comme vous le faites, vous ne nous prenez pas pour des demeurés qui ne comprennent rien. La langue de bois et la pensée unique sont si puissantes et si partagées par les politiques et les médiacrates qu'il faut bien cela pour que la parole du peuple se fasse entendre et qu'advienne enfin l'humain d'abord ! Vous êtes le seul à démystifier la novlangue et ses relais idéologiques et vous êtes attaqué car vous représentez actuellement pour eux le seul vrai danger. C'est dire ! Ils préfèrent même l'extrême droite qui ne les remet pas en question ! Le temps viendra bientôt car c'est inéluctable. Les discours politiciens ont fait long feu, les peuples n'ont plus de patience ni de confiance en eux. Vous mettez de l'ordre dans le chaos et de la cohérence dans ce qui n'a plus de sens. Vous reconstruisez une vision de l'avenir qui élève les peuples au lieu de les abaisser, qui les magnifie au lieu de les humilier, qui les font libres au lieu de les asservir. Cette vision nous la partageons avec vous. En cela vous êtes l'homme politique le plus pertinent, le plus respectueux et le plus honnête actuellement. Pour cela merci !

  15. Thierry_M dit :

    «La machine à diaboliser qui m’accompagne dorénavant en temps ordinaire et cherche dans chacun de mes mots une occasion de hurler à la mort, m’oubliera peut-être un instant.»

    Les adversaires politiques ne savent pas comment répliquer à la stratégie du Front de Gauche. Xavier Bertrand était l’invité de la matinale de BFMTV le 6 mai dernier. Je dois dire que j’ai été frappé par la superficialité des critiques émanant d’un responsable de ce calibre. Ses propos sur Mélenchon étaient pour le moins irréels, il l’a accusé d’être «de moins en moins démocrate, de moins en moins républicain». Et aussi d’être un donneur de leçons incapable de se faire élire sur son nom propre. Argue aussi que son passé de sénateur et de ministre devraient le conduire à se taire. Blabla blabla. [...]
    Ce type ne se rend même pas compte qu’il accuse Mélenchon de ses propres errements. En effet l’UMP est incapable d’appliquer la démocratie dans ses propres instances, Bertrand explique calmement qu’elle ne se dotera d’un président qu’en 2016. Et que dire de ses républicains qui n’hésitent pas à s’en prendre aux juges parce qu’ils font leur travail.

  16. Guy Fueyo dit :

    J'ai le beau souvenir d'avoir entendu un jour, tes paroles d'amour et de feu sur le sujet de la République. Marc t'avait amené de Toulouse jusqu'à nous par les chaleurs brûlantes d'un juillet d'exception. La charge émotionnelle et vibrante de tes mots n'avait pas besoin que le niveau sonore fut monté. Souviens-toi, tous et toutes, nous avions repoussé un peu de l'ombre pour scruter tes concepts en pleine lumière. J'ai plaisir à remettre cette voix estivale sur tes travaux d'écriture sur ce blog. L'opéra y retrouve son sens et son âme, équilbre subtil entre musique et paroles. Que le penseur reste un pontife.
    En toute fraternité

  17. ROUSSEL dit :

    Les mots ne tiennent plus en place.
    Ceux du 5 mai comme ceux aujourd'hui à "Notre Dame de Hollande" se montent les uns sur les autres comme des limaces. Ils disent des choses qu'ils inventent afin de ne pas laisser l'épaisseur du complot étrangler nos vie. C'est en marche. J'observe dans la lutte, loin de la résignation, plutôt de l'énergie du "haineux en colère" comme force et moyen pour s'extirper de ces petits gens ennuyeux et gris qui se fondent dans la foule des braves et des salauds. Cette tentative de nous faire gober "la crise" pour l'univers semble avoir avorté! First Step.

  18. Magdala Schlokhov dit :

    Cette journée du 5 mai a effacé un an de déprime hollandaise. Une réussite ! A refaire, cette fois à Bruxelles, avec tous les peuples en souffrance. (Ca va faire du monde !)

  19. chani dit :

    Pk pour Toulouse le 1er juin, mais ce jour-là y-a t'il d'autres marches organisées ailleurs ? Merci aux camarades qui en savent plus.

  20. Christopher dit :

    J'ai 25 ans, et c'était ma première manifestation. J'ai toujours eu des idées qui, en y repensant, étaient de nature politique, mais je les vivais comme des convictions personnelles qui n'avaient pas vocation à sortir de cette sphère privée. Le monde politique et ses guéguerres puériles ne m'intéressaient pas plus que ça. Mais en 5 ans, tout à changé. En grande partie à cause de l'autre.
    Reste que jusqu'à mes 20 ans environ, je n'étais pas politisé, alors même que mon ouvrier de père, immigré portugais ayant fui le Portugal salazariste, a été délégué syndical toute sa vie, et même assez proche de Laguillier à une époque. Mais pour des raisons d'ordre religieux dirons-nous, il a dû cacher le marteau et la faucille. Concrêtement, jamais de politique à la maison, et je n'ai réalisé que bien tard qu'il était rouge à l'intérieur.
    La raison pour laquelle je raconte tout ça, c'est que dans cette manifestation, j'ai compris mon père. Et tout le reste.

  21. Magda Corelli dit :

    @Stéphane 5
    Belles photos. Un grand merci. J'y étais aussi. Avec un point de chute à Paris c'était facile pour moi et je pense à toutes ces personnes qui sont venues de loin, quelle fatigue ! Je les remercie de leur présence.
    Jean-Luc Mélenchon décrit bien ce qui va nous arriver dans l'année qui vient. Ce sera terrible pour les classes populaires, les petits retraités et toute cette jeune génération sacrifiée. Quant aux classes moyennes elles vont réaliser qu'elles ne sont pas à l'abri. Préparez-vous Jean-Luc sans vous presser car il faut l'adhésion de cette classe sociale pour éloigner le spectre du FN je pense. Ces solfériniens m'inspirent de plus en plus de dégoût et je veux que les électeurs de Hollande au 1er tour se mordent les doigts avec leur stupide vote utile. Qu'ils payent comme les autres et plus encore !

  22. Gabriela Balkey dit :

    Magnifique billet ! Ici en Uruguay on a suivi sur la toile la marche sur I>télé et BFM, mais aussi le soir même, dans nos infos nationales voilá la manif. Voila Jean-Luc Mélenchon et Eva. On a dit "une gigantesque maniestation contre l'austerité et pour une nouvelle constitutuion a Paris". Ce pour vous dire que ce n'était qu'un grand événement francais, mais que le monde entier vous regarde de près !

  23. Diogene dit :

    L'élan populaire est bel est bien au rendez vous, pari réussi !
    Ça bouge, parle et discute partout, mais chose nouvelle, ce ne sont plus uniquement des constats résignés, très bon signe pour le futur.
    Le parler cru et dru à fait mouche chez les déçus de l'an 1, juste ce qu'il faut pour semer la graine du doute et de la réflexion.
    Faire que les citoyens se réapproprient la chose publique après des décennies de propagande libérale est un défi en passe d'être releve.
    Les poules vont bientot cesser de voter pour le renard, en route pour la 6 eme !

  24. Salmon Julien dit :

    Jean-Luc je n'ai pas aimé la conception de la scène pour les discours, face aux journalistes et dos au cortège, c'était très maladroit d'un point de vue symbolique. C'est aux journalistes et médias de s'adapter pas le contraire. Mais c'est mon seul bémol c'était une journée pleine de joie et une belle réussite compte tenu des vacances scolaires et de la résignation de certains des nôtres qui souffrent du chômage et de la violence sociale.
    Merci Jean-Luc prenez soin de vous et protégez-vous de la frénésie médiatique!

  25. Franck dit :

    @ Thierry_M :
    Je viens de voir l'extrait que avez indiqué.
    Du nectar cette tirade ! Du grand Xavier Bertrand suant le vertige et la panique. Un beau trophée celui-là aussi. Avec la mention "un déluge de mots sur un désert d'idée". Il en est presque touchant tellement il est ridicule.
    C'est la progression très visible et très significative du niveau de conscience politique sur une population plus nombreuse et plus variée. C'est la mise en exergue de fait, de leur médiocrité et de leur hypocrisie bref, de leur politesse crasse.
    Mais là je pense que la démonstration du 5 mai les poussent les uns après les autres tout droit dans leur excès les plus primitifs. Ils se retrouvent en quelque sorte politiquement… à poil. Et ce n'est pas fini ! La montée en puissance des idées de gauche par les mobilisations et les assises, vont en faire exploser en vol bien plus d'un.
    Après la technique du judo qui utilise l'énergie de l'adversaire pour la lui retourner, la technique du samouraï qui observe son adversaire, le connais et le pousse dans ses travers. En tout cas, grand coup de chapeau !
    Et merci Jean-Luc (et son wm) pour ce suivi important sur ce blog.

  26. guillaume dit :

    Merci pour ce post revigorant, à l'image de cette belle marche dont vous avez largement contribué au succès.
    Vos prises de position quant au non-remboursement de la dette face à Attali sur France 2 puis lors de votre discours du 5 mai sont absolument décisives et tranchantes. C'était le sommet de l'émission de France 2. Pour la première fois depuis des années, un homme politique prend le temps de démontrer qu'il ne s'agit pas de rembourser cette dette à tout prix et qu'il va falloir trouver d'autres solutions pour remédier au problème. Ces interventions ont fait mouche et ont engendré une émission de "C dans l'air" cette semaine qui vous donnait largement raison sur le fond.
    Continuez à attaquer sur cette ligne de remise en cause de la dette car vous touchez la clé de voute des politiques d'austérité, du pouvoir de la finance et de la résignation des peuples. Grâce à votre insistance, ce thème remontera dans le débat public et le personnel politique devra se positionner sur la question.
    Enfin je suis totalement d'accord avec votre analyse sur l'an II du hollandisme: les réformes structurelles impulsées par les demeurés de la Commission européenne vont pleuvoir en 2013, avec toutefois une nouvelle tactique qui est à l'oeuvre et sur laquelle je voudrais vous attirer l'attention: l'UE desserre en apparence l'étau budgétaire pour les deux prochaines années, en l'échange de cuisantes réformes, mais ne cherche plus à passer en force officiellement et délègue au gouvernement français la sous-traitance des contre-parties tacites. Il va donc vous falloir relever le défi d'expliquer ces réformes, alors que le risque de crise de la dette en France est repoussé pour quelques mois.
    Prenez le temps de vous reposer après ce marathon médiatique et revenez nous en forme.

  27. bernard25 dit :

    Merci Jean luc pour tout ce que tu nous apportes. L'éducation du peuple n'est pas chose facile mais l'histoire nous donnera raison. Nous devons dès à présent mettre le paquet sur les élections européenne, expliquer encore et encore que toute cette souffrance, cette austérité imposée vient de là. Nous pouvons et devons changer cela avec un bultin de vote et ne pas sombrer dans l'abstention.
    Bon repos à toi, et reviens nous plus fort encore

  28. Courrierlecteur dit :

    "Par exemple, le venin médiatique craché à grand jet par « Le Monde », « Libération » et « le Nouvel Observateur » travaillent utilement les milieux qu’ils atteignent.[...] Une fois le procédé médiatique diffamatoire perçu, une seule fois, le vaccin se diffuse et fait son œuvre. La méthode de la conflictualisation des enjeux politiques, c’est aussi un judo dans les consciences."

    Tout à fait d'accord sur cela et sur l'importance des marches et manifestations pour provoquer un déclic dans l'éveil des consciences politiques (en plus d'autres facteurs, tels que: cohérence et sérieux d'un programme politique, nouvelle République, lutte contre les abus de la finance et des grands patrons, etc...) Je peux en témoigner. Mon engagement politique, à mon niveau (je ne suis pas encarté, mais je me perçois comme un militant FdG, dans mon entourage et sur quelques blogs des médias) date de la prise de La Bastille 2012.
    Le venin médiatique, la partialité, la mauvaise foi flagrante du Nouvel Observateur, de Libération, du Monde, etc (journaux qui me semblaient encore plus ou moins sérieux, rigoureux dans l'information à cette époque) m'a profondément vacciné. Bien plus qu'un déclic, ce sont de belles grandes claques tous ces articles de flagrante mauvaise foi, accompagnés de photos fallacieuses qui, à chaque fois, m'ont poussé à réagir (sur les commentaires de la presse et sur ce blog) à faire des recherches, à m'informer ailleurs, à m'engager, à me révolter. A en juger par la lecture de certaines réactions sur les forums des médias, même de personnes n'ayant pas voté pour "Mélenchon", je ne suis très certainement pas le seul à avoir eu une prise de conscience de la partialité et de la médiocrité des médias. Beaucoup de médias, suite à leurs articles ou reportages grossièrement perfides, sont en pleine dégringolade dans la crédibilité. Paradoxalement donc, les consciences peuvent s'éveiller aussi, grâce à la perfidie stupide et autres niaiseries des médias.

  29. la pavana dit :

    @ 21Christopher
    Je suis très touchée de ton témoignage car je suis de la génération de fils d'exilés républicains espagnols. le 1er mai comme mon père l'avait fait en 1931 pour la 2ème république, j'étais à Madrid. La deuxième phase des mesures austéritaires que va nous infliger le gouvernement français et déjà effective en Espagne est visible partout: magasins, usines fermées. Les gens qui dorment dans la rue, les restaurants vides. la joie de vivre a disparu. Faire la manche est l'unique moyen de survivre. 54% de jeunes au chômage!
    La lutte continue on ne lâche rien. On resserre les rangs, on se politise.

  30. Nicolas B dit :

    Merci Jean Luc pour tout cela, je partage totalement, ceux qui participent à une manifestation pareille en reviennent gonflé à bloc. je n'ai pu être des vôtres ce 5 Mai. Heureusement il me reste encore pas mal d'énergie de la Bastille du 18 Mars, du Prado, Toulouse, et mes convictions sont bien ancrées pour résister à toutes les tempêtes médiatico-politiques nauséabondes. L'émotion en est encore vivante, pleine de souvenirs, d'images, la Vie quoi ? Pour ceux du 5 Mai c'est sûr ce sera pareil.
    Merci Stephane 5, pour le carnet photo, bien vu le bonnet phrygien rouge et vert, celui là on pourra pas nous le détourner, d'ici que certains en fassent bleu, blanc, rouge. J'aurais peut être pas du l'écrire, c'est si facile de copier les idées.
    Bon Dimanche à tous, et vive la VIe !

  31. Stockholmare dit :

    Bonjour Jean-Luc Mélenchon, merci pour cet article, encore une fois très juste.
    J'ai remarqué que ces derniers temps vous parlez de plus en plus de la "grande coalition qu'ils vont nous faire" (PS et UMP), mais pourquoi ne pas dire que cette grande coalition existe déjà au parlement et au sénat. PS et UMP votent d'un seul bloc toutes les lois ultra-libérales du gouvernement, loi Medef de destruction du code du travail, cadeau fiscal de 20 milliards, etc. Il me semble que vous devriez souligner cela, sans attendre une hypothétique entrée formelle de ministres UMP au gouvernement, ce qui compte réellement, c'est ce qui se passe dans les deux chambres du parlement, loin du bruit médiatique (et d'ailleurs, j'imagine que le PS tire un minimum de leçon de l'effondrement des autres PS européens qui ont fait une grande coalition, ils doivent donc penser que ne pas faire entrer de ministres UMP au gouvernement et maintenir "dans l'ombre" la grande coalition parlementaire qui existe déjà, devrait atténuer leur effondrement).

  32. Léo dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Merci du fond du coeur à toi et tous les amis du FdG d'avoir organisé cette marche. Merci de nous mettre à disposition tous ces "outils" politiques pour faire vivre la démocratie qui souffre en ce moment. Merci aussi pour toutes cette énergie que tu nous consacres ici et sur les plateaux TV/radio.
    Amicalement,
    Léo aka JLM_jelaime (ex-twitter)

  33. Hervé d'Ariège dit :

    Bonjour
    Le début du post est vraiment à l'image de ce que cette manif à été, incroyablement fraternelle et poétique. Qu'est-ce qu'on était bien. Depuis j’oscille, je plane tout en étant encore plus déterminé dans mon envie de liberté citoyenne. Vive tout le monde.
    Hervé.

  34. Philippe Eric dit :

    Bonjour de Berlin,
    Parti le samedi soir à 21 heures, arrivée le 4 à 21 heure de Berlin avec cette chance d'avoir le trajet directement gare de l'Est. Retour le 5 Mai au soir vers Berlin. Merci de continuer la pédagogie. Ce fut une grande journée qui marquera. Bonjour à une rencontre avec un communiste de 85 ans qui m'a fait l'honneur de nous photographier ensemble.

  35. teresa dit :

    Cette lame de fond que vous expliquez si bien est un tsunami qui se prépare et qui dévastera ce capital et ces oligarques ! Le Front de gauche craque et déborde de plus en plus pour devenir ce front populaire qui vous a tant ému quand vous l'avez reconnu, retrouvé. Ces jours encore j'en vois les effets par des gens dont je n'attendais rien tant je les savais murés par les médias. Ils cherchent la discussion, les explications du FdG et vraiment sont offusqués par ce gouvernement ! Le silence des médias prépare la tempête.

  36. Humbert dit :

    Toulouse va être réenchanté par la joie de dizaines de milliers de marcheurs le 1er juin. Mobilisons nous pour (dé)montrer notre force populaire !
    Merci pour ton énergie, tu sais nous la communiquer, c'est primordial. Merci pour ta culture, tu sais nous la faire partager.

  37. Kaloup dit :

    Chers camarades, je suis comme vous enchanté de cette marche, et comme vous je vois que la colère gronde et est prête à éclater. Toutefois, peut-être ai-je une déformation parce que je suis dans le sud-Est, mais je vois pour le moment cette colère se cristalliser dans le vote Le Pen. Et ça ça m'inquiète d'autant plus qu'il faudrait quand même trouver un argumentaire de fond sur la LP. N'y aurait-il pas un membre du PG qui suivrait les LP et décortiquerait leurs analyses et propositions face à la crise, ainsi que leurs votes dans les conseils régionaux? cela permettrait de nous donner des outils supplémentaires.
    Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas ce site, je vous invite à le découvrir, c'est une source d'informations sur les inégalités. [...]

  38. sebidf dit :

    Bravo pour la marche du 5 mai. Avec bon nombre d'amis, nous avions marché sur la Bastille en 2012 et n'avons pu nous y rendre cette année et vous étiez encore plus nombreux, bravo ! Mais je me demande si finalement le salut du FdG ne dépend de l'attitude de l'aile gauche du PS, tant humiliée par les Solfériniens (avec le refus de proposer leur motion sur l'Europe au vote des militants) et qui continuent de soutenir FH, pourtant si méprisant avec eux comme il le fut avec vous.
    Tant qu'ils ne quitteront pas le PS ou simplement prendre leur distance publiquement avec leurs dirigeants droitiers, la digue ne se rompra pas totalement, c'est le signal qui permettra la constitution d'un front populaire d'envergure et redistribuera les cartes politiques et pourquoi pas permettra au FdG de passer devant comme Syriza en Grèce face au Pasok (y aura-t-il des rencontres avec les verts et l'aile gauche du ps aux assises du 16 juin ?).
    J'ai beaucoup apprécié votre intervention sur BFM face à Mr Bourdin, reste la pensée de la France qui se cache derrière leur ordinateur pour cracher leur venin. Je regrette juste que vous n'ayez pas répondu sur les millions de morts du communisme (qui sont surtout le fait de dictateurs) alors que les communistes résistants ont permis la France sociale d'après-guerre. Enfin, il faudra peut-être parler du capitalisme qui fait des millions de morts et qui lui menace carrément la planète et l'humanité !
    Bonne journée.

  39. pascal pg07 dit :

    Un nouveau mot qu'essaient de promouvoir certains médiacrates bien intentionnés, le mot "Mélenchoniste". Non, messieurs! Il n'y a de "Mélenchonistes" que dans vos têtes fatiguées. Mélenchon, lui même, ne l'est pas. Il n'y a que des êtres mus par les idées de partage, de justice et de fraternité et des porteurs de flambeaux.

  40. sergio dit :

    @ Jean-Marie Pasquier
    Merci pour la belle vidéo du 5 Mai, avec un point de vue en partie languedocien bien sympathique, non ? Vila Morena en bande son est du meilleur effet au début.
    En voyant les drapeaux du PCF, du PG, en prenant en compte le soutien et la présence des Verts et d'indépendants (F. Lordon, A. Bellon, E. Plenel, "Acrimed",...), en écoutant Jean-Luc annoncer que "la période d'essai est terminée ", assez de licenciements, de casse des droits sociaux et de capitulations budgétaires et économiques faites au profit des CAC 40 et des financiers, je me dis que à nouveau, s'est constituée l'Union de la Gauche réelle comme en 81, verts, socialistes et communistes et même trotskystes, unis pour un même objectif.
    Voilà pourquoi les médias essaient de diaboliser en vain Jean-Luc (le dernier "Canard enchaîné" lui consacre presque une caricature à chaque page). Voilà pourquoi l'establishment redoute le FdG comme X. Bertrand ou H. Desir ou Ayrault paniquant à la télé ou à la radio. L'Union de la Gauche s'est actualisée et réinstallée en France durablement et très dynamiquement, exponentiellement, contre les Tartuffes solfériniens, umpistes et FN.

  41. alinber dit :

    Jolie petite synthèse, j'apprécie tout particulièrement la conclusion "Marches et assises sont les deux volets d’un même parcours politique en vue de la révolution citoyenne." C'est sympa de prévoir des temps de repos on a pas tous vingt ans, mais on restera debout le temps qu'il faudra.

  42. vm dit :

    Merci à Stéphane 5 (22h59) pour son magnifique album de photos, où nous nous reconnaissons tous en image, comme nous nous reconnaissons aussi (ça coule de source) dans la stratégie du Front de Gauche !

  43. Damien Legrand dit :

    Prof de maths en collège dans le Vaucluse, je suis descendu à Paris le 5 mai de ma propre initiative et je témoigne de cette ambiance populaire et joyeuse du cortège. Cette participation m'aide à supporter ce sentiment d'abrutissement et d'infantilisation dans lequel je me sens plongé quotidiennement dans mon travail et auquel j'essaye de résister avec toutes les difficultés que cela comporte. Il n'y aura pas d'amélioration dans l'éducation nationale sans une profonde transformation des objectifs sociaux et économiques de ce pays et de l'Europe tout entière. Merci donc aux camarades du front de gauche de maintenir et d'organiser la lutte par leur présence sur le terrain avec une vision élargie à l'Europe et aux équilibres internationaux qui se cherchent en ce moment. Merci aussi aussi d'avoir l'intelligence de l'inscrire dans la vision universaliste de la grande révolution et de nous appeler à donner un sens effectif à ces trois mots "Liberté, égalité, fraternité" devant lesquels je passe tous les jours en me rendant au boulot.

  44. laurette dit :

    Bravo à nous tous d'être encore vivants et résistants !

  45. Sylvain dit :

    Merci !

  46. Nicole D dit :

    Bonjour Jean Luc.C'est aujourd'hui mon anniversaire, 73 balais (de quoi faire un sacré ménage). Las, mon état de santé ne m'a pas autorisée à être physiquement des vôtres le 5 mai. Je ne regrette rien. J'ai pu suivre sur BFM et Itélé la longue marche comme si j'y étais. J'ai pu lire dans vos regards, vos sourires et ceux des participants l'enthousiasme et l'espoir d'un avenir meilleur. Je veux y croire de tout mon cœur de toute ma flamme pour mes petits enfants. Alors, je pourrais dire en toute bonne fois, "j'y étais".
    Prenez soin de vous.

  47. sourdon dit :

    Salut à tous.
    Virus et profits d'esclavage dominent les infos comme de nouveaux problèmes. Les dernières pubs aux bénéfices de quelques uns. Pendant ce temps, le pillage se poursuit. Nous continuons sagement à suivre des lois baffouées par ceux qui les édictent. Nous construisons nos existences fondées sur des règles qui ne valent que pour la plèbe. Sommes-nous privés de raison ? Cette mascarade macabre j'y tiens plus. Il faut étancher notre soif de bon sens et considérer le délire dans sa globalité pour le transformer en défis sains. Nous n'avons plus que la mort comme adversaire crédible au point de devoir nous fabriquer des ennemis pour entretenir une surenchère d'armement désuette. Ces armes n'ont de but que de s'anhiler les unes les autres les rendant suicidaires à l'emploi. L'HAARP et quelques joyeuseries du genre suffisent à soumettre les gouvernements qui taisent leur impuissance et obéissent. Tanks avions fusils c'est pour nos manifs et entretenir l'idée d'utilité.
    Voilà de quels contrôles nous devrions avoir à coeur de prendre la maîtrise car ceux qui la possède l'utilise au quotidien pour blinder leurs positions. Nos richesses sont depuis toujours à disposition de ceux qui possèdent la force et ont comme principal souci de pérenniser leur suprématie en pompant l'énergie partout où elle naît et par tous les moyens d'extractions. Humains ou pétrole, ils en sucent la moëlle. Le peuple est maintenu la tête sous l'eau au fil des générations et ne reprend sa respiration que pour travailler et survivre. Pour la réflexion, il n'a pas assez de souffle et est contraint de faire confiance.
    C'est là qu'ils nous attendent. C'est là qu'il faut leur faire défaut. Leurs barrières sont faites pour des moutons mais leurs manips nous ont transformés en buffles et s'il faut aller jusqu'au sacrifice, sacrifions-les sans effusions ! Je pense que leur expertise et leurs plans ont mal évalué notre envie de jouir de la vie. A l'ouvrage !

  48. Degorde dit :

    La poussière n'est pas retombée, monsieur. Regardez, la voici qui monte encore et change la couleur des choses. Déjà les lignes de perspective ont bougé et notre avenir n'est peut être déjà plus le même. La poussière pour une fois éclaircit tout.

  49. pichot mont dit :

    Très belle journée et magnifique démonstration d'unité que la marche du 5 mai. Mais comme nous le disons souvent, nous ne lâchons rien, comme en ce samedi 11 mai à Notre Dame des Landes. Une belle chaîne humaine (25 km environ) avec une nouvelle démonstration de la mauvaise foi des autorités. 7500 personnes a annoncé la préfecture, c'est vrai que nous avons de très longs bras, sous prétexte qu'il y avait des trous dans la chaîne. Mauvaise foi évidente à la hauteur de celle des services de la préfecture de Paris. Si ces gens-là veulent contester notre détermination, encore doivent-ils le faire avec les arguments crédibles. J'en veux pour preuve la vidéo tournée de l'hélico.
    Courage, camarades, hasta la victoria siempre

  50. DEVEAUD dit :

    Merci, pour ce courrier, qui comme les discours sont accessibles à tous, compréhensibles, limpides. Et c'est là cette force qu'à Jean-Luc Mélenchon, être capable de faire passer son message, ses sentiments afin que chacun d'entre nous ne reste indifférent.
    Pour ma part c'est ma première manifestation sur Paris, motivée par mon ami inconditionnel de Jean-Luc Mélenchon ! Et quelle excitation, la fatigue du trajet, les attentes, les bus bloqués à la sortie du péage et ensuite sur les boulevards, ont bien vité été oubliées et mes larmes ont coulé c'est vrai mais plus de joie provoqué par cette liesse d'un cortège aussi beau ! Merci.
    Une Corrézienne


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