11mai 13
J’ai laissé les jours passer avant de revenir à ce clavier. Le temps que la poussière retombe. Il faut parfois ce délai pour mieux assimiler un événement après son éruption. Car l’analyse de ce qui s’est passé ce 5 mai dans la rue est un enjeu. Pas question de s’abandonner à la tyrannie du « clou qui chasse l’autre » tel qu’elle règne dans le spectacle de la politique construit par certains médias. J’ai vu que François Delapierre écrivait l’essentiel du bilan politique. Son beau post, si clair a été publié ici même et vous lui avez fait bon accueil. Je publie à présent une petite observation de la marche du 5 mai, vu du sol subjectif des êtres qui l’ont composée.
Mon délai pour revenir au clavier est d’abord celui d’une récupération physique élémentaire. Vous l’aviez deviné. Depuis la proposition de cette marche citoyenne le 5 mai, il y a cinq semaines, j’ai accompli un marathon médiatico-politique épuisant. Il ne s’est pas achevé avant le matin du 6 mai. Les mouches ayant changé d’âne, je peux donner mes impressions plus discrètement. La machine à diaboliser qui m’accompagne dorénavant en temps ordinaire et cherche dans chacun de mes mots une occasion de hurler à la mort, m’oubliera peut-être un instant. Et puis ce post est long. Il ne s’accorde aucune facilité. Il choisit donc son public hors des dîners en ville et des bars mondains où se fabrique le bavardage politicien médiatique.
Bien sûr c’est la fin de la première année du quinquennat de François Hollande. Bien sûr c’est le début d’un second temps de sa présidence qui sera sans doute encore plus destructeur socialement que le précédent. Mais ces anniversaires sont aussi ceux des étapes de notre action. La marche du 5 mai est un point de départ pour ouvrir l’année numéro deux du quinquennat. Je vise ici l’organisation des « répliques » populaires en région de la marche nationale que nous ferons dans le premier week-end de juin, comme nos camarades espagnols et portugais. Je vise aussi les assises politiques du 16 juin. Et je pense au lien qui unit les deux. Je veux y revenir avant de reprendre le cycle des post au long cours qui m’amènent ici en votre compagnie, toute l’année. Que mes lecteurs excusent le ton abstrait de mes lignes. Il signale la raideur des doigts revenus sur le clavier après une trop courte pause.
La marche du 5 mai, près des yeux, près du cœur
Nous étions en région parisienne une période de vacances scolaires. Voilà l’écueil principal qui pesait sur la date de ce rendez vous. Sont donc venus marcher ceux qui ne sont pas partis en vacances. Parmi les absents je sais bien quel nombre aurait pu être des nôtres. Mais, du coup, ceux qui se trouvaient là étaient d’autant plus visibles. Ce fut un révélateur. Le grand nombre des « sans parti » mais pas « sans engagement » s’est déplacé. C’est lui qui fait l’essentiel des participants franciliens. La bigarrure des peaux et des âges, la visibilité des gueules cassées, la simplicité et le noviciat des marcheurs me frappa. Combien de cortèges sans bannière, sans mot d’ordre, découvrant les slogans et apprenant à les reprendre en riant comme embarrassés par l’audace ! La foule allait son chemin à bon rythme, qui au milieu de la chaussée, qui sur les trottoirs en rangs serrés, marchant du pas de ceux qui vont quelque part pour un rendez-vous important. On défila près de cinq heures. Il faut dire que beaucoup avaient eu une patience admirable. Des heures d’attente place de la Bastille sous le soleil avaient eu raison des disciplines. Les groupes partaient par vagues sur les trottoirs doublant le carré de tête de la marche avant qu’il ne s’ébranle. Il est vrai que celui-ci était fort en retard sur l’horaire du fait des discours puis de l’obstruction absurde du mur des photographes et de quelques provocateurs médiatiques à l’affut d’un incident d’exaspération. Les marcheurs se hâtaient parfois plus que de raison du fait des horaires de retour en train ou en car. De toutes les régions en effet l’endurance fut exemplaire. Partis de loin, souvent, et très tôt pour tenir l’horaire de départ du cortège, il était imposé à nos cars de se regrouper aux entrées de Paris. Une fois là, ce fut pour découvrir qu’il n’y avait aucune escorte prévue au contraire de ce qui s’était pratiqué dans le passé et pour d’autres plus récemment. Ces haltes après de tels trajets puis le piétinement sous le soleil place de la Bastille auraient eu raison du calme et de la discipline de bien d’autres. Pas des nôtres. Tout fut enduré sans un seul incident.
Au contraire : ce qui se voyait, s’entendait, de façon si contagieuse et jusqu’à la jubilation, c’était le caractère joyeux de la marche. Comme si c’était pour chacun un soulagement d’avoir réussi une démonstration de force dont tous avaient fait une affaire personnelle. Et comme si c’était un réconfort de constater combien d’autres vivaient comme soi le bonheur de se retrouver. On m’a raconté qu’il y a eu beaucoup de larmes d’émotion dans les cortèges au départ puis chemin faisant en entonnant à plein poumons ces innombrables « Internationale » et « Marseillaise ». Dans les transports du retour les nôtres n’en finissaient plus d’user leur dernière énergie à se congratuler et à récapituler. Cette joie est un signal du haut niveau de conscience politique que tous avaient de l’enjeu de notre réussite. J’en avais déjà d’innombrables témoignages par les conversations de réseaux sociaux et par la force des ripostes qu’on y observait contre les grossiers dénigrements de fin de semaine du parti médiatique et des répétiteurs des agences solfériniennes. Le grand nombre du tout venant, comme les militants, savaient qu’ils participaient à un événement totalement inédit. Et que la démonstration de force un an après le deuxième tour de l’élection présidentielle avait le contenu d’un message politique de première importance.
Vivre de tels instants ne laisse indemne aucun de ceux qui s’y sont impliqués. D’une manifestation les participants tirent une part spéciale d’énergie. Dans de telles circonstances, en premier lieu, on s’identifie. Non par rapport aux autres, cela va de soi, mais devant son miroir intime. Je veux dire qu’on affirme qui on est à ses propres yeux. Cela d’autant plus fortement qu’on reçoit du spectacle des autres participants une confiance en soi et une image de soi plus nette qu’on ne l’avait en arrivant. La manif ravive vos couleurs de toutes les façons possibles. La marche vous conforte. « Les jeunes sont là, se disent les anciens, nous n’aurons donc pas lutté pour rien ». Les plus jeunes voient leurs anciens et se sentent enracinés dans leurs convictions. Les femmes se découvrent nombreuses, de tous âges, elles observent les dirigeantes et animatrices du mouvement, mêlées aux hommes, et dirigeant maints cortèges. Elles en tirent un ressourcement d’énergie et une confirmation rassurante. Tout cela beaucoup d’entre vous le savent et peut-être se reconnaissent-ils personnellement dans mes lignes. Mais je veux aussi évoquer un autre effet.
Je veux relever celui qui s’opère sur les militants politiques chevronnés et singulièrement sur ceux qu’on appelle « les dirigeants ». Un ami me racontait il y a peu que selon lui je serais devenu un « autre homme » après le meeting du « Non » à Toulouse, en 2005. Je ne dis pas que cela aura suffi à me faire basculer, mais je ne peux nier la part que cela y prit. La ferveur consciente que j’ai lue alors dans les yeux de ceux qui escortaient d’acclamations notre entrée dans la salle ne ressemblait à rien des scènes comparables que j’avais pu vivre dans mon parti à l’époque. Ce mélange si subtil que l’on ressent dans cette circonstance entre la conscience politique éclairée que l’on voit dans les yeux des autres et la forme physique du bruit, des clameurs, des mains qui se tendent en même temps, fabrique une sorte de communion humaine et intellectuelle qui ne se réalise que dans ces moments-là. Voici le résultat : on sait. J’ai su que j’étais de retour chez moi. J’écris « de retour » parce que le sentiment de l’éloignement qui s’est opéré vous assaille crûment à cet instant. C’est une sensation voisine de celle que l’on ressent lors de retrouvailles. La perception du temps passé et parfois perdu, cette distance réelle, s’impose en quelques secondes à voir le visage retrouvé. J’ai écrit pour la « Nouvelle Revue Socialiste » de l’époque un article sur ce thème. Il s’intitulait « La dimension invisible du "Non" ». Je décrivais comment cette communion-là était nécessairement en même temps une rupture avec le monde d’où je venais. Pendant la marche, je scrutais les yeux et les visages des militants d’Europe-Ecologie-Les-Verts qui nous accompagnaient de plain-pied. Et surtout ceux des jeunes dirigeants. Je crois que plus d’un à cet instant a ressenti ce que j’avais vécu alors. Le retour en famille. Quand on est de gauche, on est du peuple. On est bien quand on fait peuple tous ensemble. Le contact de cette masse brûlante, entièrement politisée, est une déflagration intérieure. Hier tu te sentais si seul, si moqué dans ton milieu politique bien-pensant et conforme, tu finissais par croire que la lutte des places était la voie normale par où passait pour demain ou après demain l’avancée de tes idées, tu croyais tout le reste dérisoire. Et soudain tu découvres que cette flammèche que tu cachais au fond de ton esprit est un brasier tout brûlant de mille belles flammes parmi tous ces gens ! Les dizaines de milliers de manifestants qui sont là ressourcent leurs porte-paroles comme ils n’en n’ont pas idée, que ceux-ci en soient conscients ou pas. Il en est de ce contact, en quelque sorte, comme de certains baisers ou de certains regards qui vous infligent de nouvelles certitudes dans vos relations. Par exemple. Je pense me faire mieux comprendre avec cette comparaison même si elle paraîtra d’abord à la fois romanesque et loin du sujet.
Cette alchimie affecte d’abord ceux qui sont là présents physiquement. Mais elle touche aussi ceux qui regardent de loin, devant leurs écrans de télévision ou d’ordinateur. Ils aimeraient tellement être sur place ! Souvent ce sont des contingences matérielles qui les ont retenus. Mais ils palpitent à l’unisson. Avides d’informations, ils butinent d’une chaine de télévision à l’autre, désolent leur entourage qui les voit cloués devant l’écran, commentent avec d’autant plus de rage et d’intransigeance qu’ils se sentent frustrés de ne pas être dans l’action. Parfois, ceux-là doivent aussi subir les commentaires des entourages, parfois encourageants d’autres fois hostiles. La diffusion d’émissions en continue sur « BFM-TV » et « I>Télé » est un formidable accélérateur de discussions imprévues dans les dizaines de bistrots, par exemple, où ces chaînes sont calées en permanence. Ces médias-là font davantage pour le débat public que les petites coteries des donneurs de leçon prétentieux d’une certaine presse écrite officialiste.
Ces descriptions m’amènent là où je veux venir maintenant. La marche transforme ceux qui s’y impliquent, quel qu’en soit le mode. J’ai mis en scène beaucoup d’effets physiques ou subliminaux. Mais l’événement est loin d’y être réduit comme on le sait. Si je les ai évoqués c’est pour mieux montrer la profondeur de la trace qui se joue dans cette circonstance. Pour mieux dire qu’aucun contre-effet médiatique hostile ne peut y atteindre. Ou alors seulement pour renforcer l’effet qui se construit dans l’événement. Je ne dis pas qu’à la périphérie, des spectateurs plus éloignés et plus froids, en quelque sorte, la dissuasion des dénigrements médiatiques ne fonctionnent pas. Bien sûr qu’elle le fait ! Mais l’effet n’a ni l’ampleur ni la profondeur de ce que la marche change dans l’esprit des participants et des sympathisants qui l’observent. Et l’enjeu à cette étape pour nous est aussi là. Sous cet angle, les indifférents ne nous intéressent pas. Je l’ai dit au Congrès du Parti en citant le texte d’Antonio Gramsci sur le sujet. Ils ne fixent rien en mémoire sinon, vaguement, les préjugés qui leurs sont instillés. Mais ces préjugés seront le moment venu le point de départ du processus de « décillement » par où commence la prise de conscience politique dans notre méthode. La conflictualisation que nous voulons provoquer pour créer de la conscience, le parlé « cru et dru » qui en est le moyen ordinaire, s’ancrent dans le choc intérieur que reçoit celui qui voit son préjugé percuté de plein fouet. Travail quotidien. La clarté des objectifs, le parlé clair, débarrassent le message des ambiguïtés déprimantes qui le diluerait et le viderait de sa charge détonante. Ici la forme et le fond sont une seule et même réalité, un seul message. Rien de l’alchimie décrite plus haut ne peut commencer sans un haut niveau d’exigence politique clairement et franchement assumé. On conviendra qu’une marche pour un changement de régime qui annonce s’affronter à deux abstractions globalisantes telles que la lutte contre la finance et l’austérité constitue un pic en la matière. A cette étape de notre parcours, nous rassemblons en clivant, selon la vieille formule du mouvement ouvrier des origines. A nos yeux ce n’est donc pas en diminuant le niveau d’exigence intellectuelle et politique qu’on facilite la pénétration de l’influence et de l’autorité de notre parti pris. C’est l’inverse. A condition bien sûr de savoir doser et proportionner non pas le discours mais l’objectif à atteindre au moment donné avec ce discours. A cette heure nous construisons le socle social et électoral large de notre mouvement. Demain sera un autre jour, avec d’autres tâches et d’autres objectifs, plus proche du but à atteindre. Laissons à présent tout cela de côté. Voyons le résultat politique général de la journée et de son succès.
Le moment politique
A présent je vais aborder la question de la méthode pour la suite de notre action. Nous venons d’entrer dans la deuxième année du quinquennat. C’est une période nouvelle. Elle va approfondir les méfaits de la précédente. Elle sera plus dévastatrice que la précédente pour le pays et les nôtres. La brutalité de l’explosion du chômage, le déferlement de la misère, la braderie des intérêts nationaux sous la forme des privatisations, l’abaissement devant le gouvernement Merkel, une nouvelle vague d’agressions contre les acquis sociaux comme les retraites vont dévaster notre paysage. De son côté, l’appareil médiatique « officialiste » va s’arcbouter pour défendre « la seule politique possible ». Sa violence diffamatoire va s’amplifier comme jamais. Il y aura beaucoup de peur et de résignation dans le commun, beaucoup de mépris de soi entretenu par tous les porte-voix déclinistes et politico-masochistes. Le temps sera dur. Raison de plus pour ne pas rester l’arme au pied. Nous allons déployer un plan de marche offensif. Il s’agit de maintenir sans cesse ouverte la possibilité pour le pays de changer de cap. De se tenir prêts pour une relève politique. Pour cela il faut en réunir les conditions. Cette mise en place vient de loin pour ce qui nous concerne. Elle s’ancre dans une méthode.
La première étape a été franchie au terme du cycle commencé avec la fondation du Front de Gauche s’affirmant et s’élargissant progressivement jusqu’à l’élection présidentielle. Celle-ci a ouvert une nouvelle séquence. Celle où nous avons franchi le seuil de crédibilité qui nous met en état de prétendre être une alternative politique pour notre pays. Encore fallait-il prouver que nous ne sommes pas juste un pauvre cartel de micro-organisations, ni un effet champignon électoral. Ni un simple rouage des combinaisons du système politico-médiatique, ni un de ces aiguillons de confort qui font rêver les impuissants politiques. Il fallait prouver que sous le bombardement permanent des injures et des calomnies déversés par les médias de connivences nous parvenions à avancer dans l’opinion et que la confiance construite dans l’élection ne reculait pas mais au contraire s’enracinait. Comprenons-nous bien. Cette preuve nous ne la devions à aucun juge extérieur à nous, à aucun institut de sondage, à aucune officine officialiste. Nous la devions à ceux que nous avons regroupés, aux quatre millions d’électeurs du Front de Gauche de l’élection présidentielle. Je veux préciser davantage cette idée. Il ne s’agissait pas d’administrer cette preuve comme quelque chose venant « d’en haut » et d’une bonne communication politique. Il fallait que ceux qui ont commencé notre longue marche s’en convainquent entre eux. C’est ce commentaire que j’ai le plus entendu le soir du 5 mai. Combien m’ont dit : « Moi-même j’ai été surpris de nous voir si nombreux ! » Ainsi, le premier objectif de l’année après le deuxième tour de la présidentielle était que la force rassemblée à cette occasion par nous au premier tour ne se démoralise pas au point de se diluer. C’est le contraire qui s’est produit. Comment cela s’est-il joué ? Par l’action et les mobilisations politico-sociales que nous avons impulsées ou accompagnées au fil des mois. Avec le 30 septembre dernier et cette marche du 5 mai, nous en sommes à deux démonstrations de force. Et la force allant à la force, la marche du 5 mai a prouvé que l’opération d’étouffement et de dénigrement des solfériniens et de leurs griots n’a strictement rien produit à l’endroit où se joue la partie réelle. Telle est notre technique d’éducation populaire de masse. Dans cette technique, les difficultés et les obstacles à surmonter sont des vaccins utiles et des matériaux fonctionnels pour construire le type de conscience collective dont nous avons besoin pour agir. Par exemple, le venin médiatique craché à grand jet par « Le Monde », « Libération » et « le Nouvel Observateur » travaillent utilement les milieux qu’ils atteignent. La masse « prout-prout » se conforte dans ses préjugés ? Et alors ? N’exagérons pas l’audience des rubriques politiques de ces supports dans le pays. Sachons aussi que pour le reste de ce petit lectorat, il s’agit de gens instruits et cultivés. Nécessairement, beaucoup ont aussi parfois un sursaut de recul intellectuel. Aussitôt la prise est faite. Une fois le procédé médiatique diffamatoire perçu, une seule fois, le vaccin se diffuse et fait son œuvre. La méthode de la conflictualisation des enjeux politiques, c’est aussi un judo dans les consciences.
L’enjeu de la démonstration qu’il fallait faire dès le lendemain de l’élection présidentielle c’est évidemment de prouver que les objectifs de notre propre campagne vivaient toujours dans les esprits. Nous avons franchi cette étape. La marche du 30 septembre contre le traité européen a été exemplaire de la méthode que je viens de décrire. En dépit des duperies habituelles et des tours de passe-passe de communication du nouveau pouvoir, peine perdue, la conscience populaire et sa mobilisation n’ont pas fait défaut. Mais surtout cette première marche a permis que nous commencions à élargir notre mouvement dans une forme politico-sociale, unissant des partis, des associations et des syndicats dans une même lieu, dans une même action. Cette caractéristique est décisive ! Elle est une condition préalable du mouvement de fond qu’il nous faut construire et déclencher. Le 5 mai, de nouveau, sans que rien n’ait été sollicité, toute la fin de la marche était faite de drapeaux, ballons et bannières syndicales, exactement comme la tête de manifestation était composée des délégations des entreprises en lutte dans le pays. C’était décisif !
L’autre caractéristique c’est que cette capacité d’action autonome s’est construite à l’intérieur même de la nouvelle période ouverte par la présidence de François Hollande. C’est là la nouveauté totale dans l’histoire de la gauche. Du temps d’une présidence du PS une force populaire maintient son indépendance et affirme ses objectifs. Cela ne s’est jamais vu. Cela ne s’est pas construit sans discussion et surtout rien ne s’est fait à l’improviste. Combien de discussions, combien parfois de tensions ont accompagné cette maturation ! L’essentiel était, tout au long de ces épisodes légitimes, de rester unis. Certes tout a été rendu plus difficile, plus dangereux, par la meute écumante qui n’a cessé d’aboyer autour de nous. Quand on se souvient du pitoyable numéro de « Libération » sur les soi-disant problèmes de compte de campagne présidentielle à la veille de la marche du 5 mai, on sait de quelle niveau de hargne il est question. Je n’oublie pas non plus les abandons et les tirs dans le dos qu’il aura fallu subir dans ces circonstances et ils n’ont pas été très élégants. Mais en même temps, les chefs solfériniens se sont isolés autant par le contenu de leur politique que par leurs pratiques. Pire : le sentiment d’impunité où ils se sont crus parvenus en dépit de leurs violences, notamment contre nous, les conduit dorénavant à appliquer la méthode à tous ceux qui résistent si peu que ce soit aux désidératas de leur petite coterie. A preuve l’incroyable grossièreté de Manuel Valls traitant le président de l’Assemblée nationale de « démagogue » en raison de ses propos sur l’Allemagne de madame Merkel ! J’en reste à cet exemple pour ne pas répéter tout ce que vous savez déjà sur ce régime constant de brutalités politiques qui humilie à tour de rôle tous ses soutiens. Parlementaires, partis alliés, syndicats, chacun, l’un après l’autre aura été malmené, ridiculisé, autant en acte qu’en parole. Ils se sont même crus plus forts après chaque capitulation autour d’eux. Mais si diviser pour mieux régner reste une technique qui a son efficacité, elle suppose pour réussir des moyens qui ne sont pas réunis, loin de là.
En effet, le contenu de la politique menée empêche les « soutiens naturels » de fonctionner. Quel syndicat veut prendre en charge la politique d’austérité ? Quel parti veut partager la gloire des réalisations de Jean-Marc Ayrault ? Quelle association va exiger la diminution de ses subventions et se glorifier d’en avoir obtenu de plus drastiques que prévues ? Ces fractures-là libèrent des masses considérables de gens qui, vaille que vaille, doivent sortir de l’orbite des solfériniens. Cela compte cent fois plus que l’aide objective que nous apporte la gauche du PS en sapant de l’intérieur l’autorité de leur parti et de ses dirigeants. Evidemment cette aide nous est sincère et très précieuse et il n’est pas question d’en sous-estimer la portée. Elle légitime avec efficacité notre critique et notre travail sur les franges désorientées de l’électorat socialiste. Il est incontestable que le score très élevé que vont atteindre les amendements déposés par Gérard Filoche, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann contre l’Europe libérale peuvent ouvrir une belle brèche dans le mur construit par les solfériniens pour empêcher la libre circulation des personnes et des idées à gauche. On peut même raisonnablement parier qu’ils parviennent à être majoritaires comme je l’avais été en face de Lionel Jospin sur cette question européenne précisément. Mais si précieux que cela soit tactiquement, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel n’est plus depuis longtemps dans le rapport des courants du PS à la masse citoyenne. Pourquoi ce rapport serait-il de meilleure qualité que celui du parti tout entier avec le grand nombre ? C’est donc du grand nombre que tout vient et à qui tout retourne.
Du coup, ce qui est déterminant c’est bien le choc imposé par les solfériniens à toutes les forces sociales liées à la gauche politique dans l’histoire. En quelque sorte tout le monde doit se repositionner vaille que vaille sauf à être aspiré dans la dégringolade et la déchéance du parti et des hommes et femmes du pouvoir en place. La pente prise est donc à la dislocation d’un côté et à la réorganisation contrainte de l’autre. Le bilan à cette heure est le suivant : la majorité politique gouvernementale est divisée entre ceux qui sont pour ou contre l’austérité et l’Europe Merkel, de même, d’une façon ou d’une autre, dans le monde syndical, de même dans le monde associatif. Pendant ce temps, au contraire, nos moyens d’action, le niveau de conscience et d’éducation des nôtres se sont renforcés dans l’épreuve. Et cela en dépit de la démoralisation et de la résignation instillée partout par les solfériniens. C’est un point d’appui considérable dans la situation.
La date du 5 mai elle-même, selon les observateurs donnait son sens profond à notre marche. Elle serait un message en direction de Hollande un an après son élection. J’accepte cette lecture qui me convient d’autant mieux que la marche a été un succès énorme. Et de fait c’est bien ce qui s’est passé dans les médias. Et cela aussi me convient. Pour autant il ne peut être question d’accepter le contenu personnalisant que cette assignation implique. Ce n’est pas la personne de François Hollande qui est en cause et pas davantage celle de son translucide premier ministre. Nous ne devons pas perdre de vue quel était l’objectif initial. Le point de départ était d’organiser une riposte digne, citoyenne et politique à la déchéance de la démocratie créée à la fois par l’affaire Cahuzac et par la réponse présidentielle grotesque sur le registre « tous suspects d’être pourris ». De notre côté, en y ajoutant dès le départ la double consigne « contre la finance et l’austérité » nous avons achevé de dessiner notre tableau : nous travaillons à un changement de régime et de politique. Telle est notre ambition et rien ne doit la réduire. La force des applaudissements place de la bastille après mes paroles sur le thème du changement de régime ont bien montré le niveau d’exigence et de compréhension des marcheurs du 5 mai.
On peut dire de cet objectif qu’il est révolutionnaire dans le contexte européen actuel. Non ? Surtout si l’on tient compte de l’abaissement de notre pays devant le gouvernement Merkel. Dès jeudi, après être passé à Bruxelles pour renouveler l’acte de capitulation et baiser la main qui nous frappe, François Hollande appellera les Français à collaborer avec les auteurs du coup d’état financier en Europe. L’acte II du quinquennat sera commencé. Si les mots ont un sens la stratégie qu’il faut déployer pour abattre ce dispositif doit être à la hauteur de la tâche. Dans notre cas il s’agit d’abord et avant tout de construire la masse critique populaire consciente capable de prendre en charge le travail à faire. Nous ne le faisons pas à l’aveuglette ou bien en consultant je ne sais quel copié-collé de recettes d’un autre âge de l’action. Nous tenons compte des embûches observées dans des situations comparables. Notamment dans la dernière période en Amérique latine et dans le Maghreb. C’est dans cet esprit que s’inscrit notre plan de marche.
C’est le sens de cette première période, d’ici fin juin, qui comporte déjà plusieurs rendez-vous liés les uns aux autres. Deux temps principaux sont inscrits sur l’agenda spécifique du Front de Gauche. Cela ne veut pas dire que les autres rendez-vous déjà connus n’entrent pas dans notre trajectoire. Mais si le sens des rassemblements appelés pour l’amnistie sociale, la loi contre les licenciements boursiers, ou la marche des femmes contre l’austérité du 9 juin prochain sont évidents et portés par des collectifs, ce n’est pas le cas des consignes plus récentes. Je parle ici des « répliques » de mobilisations populaires à organiser sur le mode du 5 mai au début de juin en même temps que nos camarades espagnols et portugais. Et je parle des assises du 16 juin. Quel rapport entre les deux ?
Les marches citoyennes enracinent la base géographique de la mobilisation nationale réussie le 5 mai à Paris. Il faut y mettre du soin. Tous les dirigeants du PG se répartiront dans tout le pays. Je serai à Toulouse pour la marche qui est convoquée le 1er juin. Et les assises ? Quelle place occupent nos Assises ? Il faut bien la comprendre. Elles sont essentielles. La brèche ouverte par nos marches est indispensable pour avancer. Elle est un préalable. Sans mobilisation populaire tout n’est que combinaison politicienne. Mais elle ne se suffit pas à elle-même. Il s’agit de construire un débouché politique large au fleuve que nous faisons naître. Nos assises préparent les bases du programme qui pourrait coaliser des forces pour une alternative populaire de gauche au gouvernement Ayrault. Avons-nous une chance raisonnable d’avancer dans cette direction ? Oui mille fois. Et d’autant plus qu’on y travaille avec sérieux, souplesse, ouverture et sans esprit de récupération.
Rien ne démontre mieux l’articulation entre les marches citoyennes et leurs débouchés politiques que l’exemple donné par la participation d’Eva Joly et de ses amis à la marche du 5 mai. Pour ma part j’attribue à ce groupe politique une bonne part du succès de la mobilisation. Ce n’est pas une affaire de nombre, même si dans ce cas il est tout simplement impossible à évaluer compte tenu du nombre des marcheurs sans attache partisane particulière. Je pense donc pour résumer mon idée qu’il était d’autant plus facile de venir à cette marche qu’on la savait aussi appelée par Eva Joly, en quelque sorte. Cette appréciation s’applique à tous les marcheurs en général. Dans l’implication d’Eva Joly il y a un diagnostic très dur sur la situation. Elle l’a présenté sans détour dans son discours sur place. Ses amis les plus proches, loin de se fondre dans la foule ont marché en cortège avec une banderole. Ils se sont rendus visibles et ils ont été applaudis tout le long du parcours. On connaît la réplique des appareils politiques. Elle s’exprime comme une menace à travers la rumeur répandue par quelques agents d’influence aigres et malveillants dans les médias moutonniers. Eva Joly n’aurait fait tout cela que pour une place dans nos listes aux élections européennes. Sous-entendu : sa reconduction n’est pas assurée compte tenu de son choix à propos de la marche. Ici les solfériniens n’innovent plus beaucoup. A noter que les mêmes ramasseurs de rumeurs n’auront pas pris le temps d’enquêter sur le contact organisé par Matignon, ni sur ses offres, pour dissuader Eva Joly. Recopier les ragots est facile. Travailler est dur. Naturellement il n’a jamais été question de ce sujet entre nous et elle, ni avec aucun de ses proches. Eva Joly est une partenaire centrale sur laquelle nous espérons pouvoir compter pour nos Assises. D’autant que la direction d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’y associera sans doute aussi. Certes la gauche du PS est restée inexistante à propos de la marche. Courageux mais pas téméraires les camarades. C’est assez banal. Peut-être parce qu’ils ont craint les réactions des marcheurs. Dans ce cas ils auraient tort. Quoiqu’il en soit les dirigeants participeront eux aussi aux Assises. Le but n’est pas « d’élargir » le Front de Gauche. Ni bien sûr, non plus, à l’inverse, on le devine, d’aller apporter de l’eau au moulin d’hypothétiques partisans de notre inclusion dans le dispositif gouvernemental. Au contraire. Il s’agit de se demander comment sortir de la politique d’austérité en France et en Europe. Et, à partir de là, on comprend qu’on peut préfigurer l’arc de forces politiques qui serait prêt à s’investir dans cette « autre politique », en rupture avec le cours actuel. Dans ces conditions, les marches citoyennes jouent le rôle de défricheuses de futur autant que de déblayeuses du présent. Marches et assises sont les deux volets d’un même parcours politique en vue de la révolution citoyenne.
N'y a-t-il pas de lois en France pour sanctionner le mensonge politique ? Quand un témoin passe devant un tribunal c'est un délit (faux témoignage). Comment peut-il se faire que cet homme (J. Cahuzac) puisse encore être éligible ? Ce laisser-aller me donne à penser que mentir à un état (la France) n'est pas important, que tricher sur ses impôts est chose courante, qu'en politique mentir est normal, habituel, obligatoire. Je voudrai savoir comment ceux qui pensent (sur ce sujet) comme moi pourraient faire en sorte que "cet odieux personnage, arrogant, orgueilleux, menteur, voleur" ne puisse plus nuire à la République et soit condamné (prison + amende + inéligibilité à vie). Encore une fois, je suis très choqué qu'il puisse ne pas payer pour son outrage fait aux Français, à l'Assemblée Nationale, au Gouvernement. La liberté de mentir, tricher, voler de Môssieur Cahuzac serait-elle plus importante que la notion de justice et d'Honnêteté due à la représentation Républicaine ?
@ guillaume
"Les réformes structurelles impulsées par les demeurés de la Commission européenne vont pleuvoir en 2013, avec toutefois une nouvelle tactique (...): l'UE desserre en apparence l'étau budgétaire pour les deux prochaines années, en l'échange de cuisantes réformes, mais ne cherche plus à passer en force officiellement et délègue au gouvernement français la sous-traitance des contre-parties tacites. "
Entièrement d'accord mais qu'est-ce qui est en cause ? Les dérives libérales des "demeurés" de la Commission européenne sous l'influence d'Angela Merkel ou bien les dogmes libéraux sur lesquels est fondée la construction européenne et dont les conséquences avaient été parfaitement anticipées, dès 1957, par Pierre Mendès-France ? Si nous ne parvenons pas à expliquer correctement comment nous en sommes arrivés progressivement à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, il y a tout lieu de penser que l'électorat populaire, qui a très bien compris quelles ont été les contreparties de la construction européenne, se tournera massivement vers MLP lors des prochaines élections européennes.
En écho aux propos de Thierry (11 mai) qui citait les propos de Xavier Bertrand vis à vis de Jean-Luc, je voudrais revenir sur ceux qui fustigent Jean-Luc citant la terreur de 1793-1794 et y mêlant imprudemment Maximilien Robespierre. Les livres d'histoire qui ne sont pour beaucoup que des exutoires de la pensée de ces pseudos scientifiques de l'histoire sont remplis de haine vis à vis des principaux théoriciens de la république. Certains événements faussement relatés comme l'affaire Cécile Renault, pauvre fille requise par les ennemis de Robespierre pour le compromettre montrent à quel degré d'ignominie ces ennemis de la République sont allés. Ces faits de tentative de compromission sont même reconnus par beaucoup d'anti-robespierristes. C'est dire ! Certains thermidoriens ont reconnu, des années plus tard (Barère 1832, Cambon, Vadier etc. cf forum "les amis de Robespierre") leur erreur d'avoir voulu la perte de Robespierre.
En 2013 (et à commencer par 2005, la victoire du non au TCE portée principalement par Jean-Luc), nous voyons se poursuivre cette haine vis à vis de tous ceux qui souhaitent la victoire des valeurs de la République. L'état est aux mains depuis 1958 principalement d'un homme, président-roi. Cette volonté du PG de vouloir une sixième République doit être renforcée et le fait de convaincre les amis de la République doit être pour nous tous une priorité. Mais cela ne suffit pas. Le retour aux valeurs de solidarité, celles-là mêmes que les marcheurs du 5 mai ont ressenties est un chemin incontournable. Les répercussions sur toute la vie sociale et économique et environnementale sont vitales. Il est difficile mais exaltant de défendre les positions de Jean-Luc dans notre entourage et ses propos jugés par les médias (et les commentateurs, journalistes et politiques) comme outranciers voire "terroristes".
Bon courage à tous.
@54 Laurent Loubère :
On peut penser à une loi nouvelle condamnant le mensonge devant la représentation nationale mais pour l'instant seul le mensonge devant la Justice est interdit par la loi et condamnable.
Certes la gauche du PS est restée inexistante à propos de la marche. Courageux mais pas téméraires les camarades.
Je me rappelle 2005 où membre du PS j'ai, avec pleins d'autres camarades, fais activement la campagne du NON et cet extraordinaire meeting à Toulouse. Cette "gauche du PS " que je salue malgré tout car il faut être courageux pour rester dans un parti qui vient de censurer leur texte sur l'Europe de leur prochaine Convention. Il faut les encourager à rester car ils diffusent pour une bonne part, nos idées. La lutte continue.
Mais elle touche aussi ceux qui regardent de loin, devant leurs écrans de télévision ou d’ordinateur. Ils aimeraient tellement être sur place ! Souvent ce sont des contingences matérielles qui les ont retenus. Mais ils palpitent à l’unisson. Avides d’informations, ils butinent d’une chaine de télévision à l’autre, désolent leur entourage qui les voit cloués devant l’écran, commentent avec d’autant plus de rage et d’intransigeance qu’ils se sentent frustrés de ne pas être dans l’action. Parfois, ceux-là doivent aussi subir les commentaires des entourages, dès fois encourageants d’autre fois hostiles.
Comment savez-vous cela? vous me connaissez ? C'est exactement cela.
J'ai pu vous voir, sur de vidéos prises de l'intérieur de la marche, approché la foule, paniquer un peu votre service d'ordre. On vous sent à l'aise, au milieu de tous, joyeux, souriant, sérieux n'oubliant pas d’exhorter tout le monde, vous ressourçant auprès de tous. Vu aussi Pierre Laurent, un peu moins à l'aise, plus tempéré, mais semblant lui aussi prendre plaisir à ce contact direct. Je crois aussi que cette marche est un évènement considérable pour la conscientisation de ceux présents, mais aussi de nous tous, absents mais avides de savoir et d'images.
Comme ça fait du bien de vous lire, vous Jean-Luc et vous tous à sa suite, ça vit, ça vibre, c'est comme le printemps et ses promesses. Inéluctablement vient la saison des récoltes !
Pour Christopher et La Pavana dont les messages m'ont rappelé une chronique de François Morel sur France Inter un peu avant les élections présidentielles, et pour tous les curieux de ce blog, il faut écouter ou réécouter cette chronique intitulée "Papa".
Bon dimanche
@ Alain M
Je n'ajouterai rien d'important mais je donnerai une simple contribution. En dehors du fait que je n'ai jalmais fait confiance à F. Mitterrand, je peux cependant rappeler son bouquin "Le coup d'état permanent" où il faisait une analyse assez exacte de ce que nous rappelons aujourd'hui. A la faveur de la faiblesse de la 4ème république De Gaulle s'était imposé comme l'homme incontournable pour sortir la France du "guépier" où précisément des gens comme Mitterrand l'avait envoyée. N'ayant pas vécu - compris en détail - ce qui se passait à l'époque mais faisant partie d'une famille de résistants FTP, De Gaulle n'a jamais été ni pour mon père ni pour ma grand tante (tous deux résistants) notre tasse de thé. Je ne suis donc pas surpris de retrouver sous ta plume le démontage du mécanisme de la 5ème, faite pour un seul homme, et correspondant à des circonstances très particulières. Tellement particulières qu'elles ont épuisé leur raison d'être bien que certains aient profité de cet état de fait pour s'adapter à la nouvelle situation que la chute du mur de Berlin a créée.
Bref, vive la 6ème !
Quelle émotion collective ! Dimanche 5 mai dernier, à l’occasion de la Marche citoyenne pour la VIème République, la toute jeune chorale Chœur à Gauche s’est produite pour la première fois en public, en même temps qu’elle se constituait !
Rendez-vous avait été donné à 13h30 à Nation pour recruter et répéter d’un même mouvement. Une dizaine d’ahuris flanqués d’écharpes rouges montent sur un talus herbeux, partitions à la main, Michèle prend sa guitare, Hugues Reiner commence à diriger, une baguette imaginaire entre les doigts, sans doute…
Et, c’est parti. On commence par Le chant des partisans. Hugues nous arrête : «c’est parfait, mais on ne vous entend pas.» Quelques passants ralentissent, prennent des photos. «Montez chanter avec nous, vous allez voir, c’est génial !» Au bout de vingt minutes, on ne tient plus tous sur le talus, alors on décide de descendre pour se trouver un bon endroit sur le boulevard où la manif passera tout à l’heure. Les choses sérieuses (?) commencent. Le chœur se forme, dans tous les sens du terme. On installe une sono pour la guitare, un barnum pour être visible et des feuilles pour laisser ses coordonnées. On répète, toujours dirigé par Hugues. Grandola, Le temps des cerises… En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, ses conseils de technique vocale et sa bonne humeur nous rendent meilleurs. Il faut dire que l’appui de Joachim, chanteur ténor, n’y est pas pour rien. Les gens s’arrêtent, toujours plus nombreux, demandent les partitions, on leur fait une place. Ceux qui n’osent pas (encore) restent devant et apprécient. Alors Hugues se retourne. Toujours aussi rapide, il leur enseigne un battement de main pour nous accompagner, puis un fredonnement que nous reprenons tous ensemble. Nous sommes plus d’une centaine à cet instant à chanter en chœur ! Jusqu’au silence et aux applaudissements. Je me retourne vers un monsieur que je ne connais pas. Il a les larmes aux yeux, il ne peut plus parler… Chœur à...
Merci pour cette belle manif et merci aussi pour prendre le temps de communiquer régulièrement avec nous.
Nous sommes venus de la Corrèze, il fallait que l'on soit à la Bastille pour dire que le département et la ville de Tulle en particulier ne sont pas d'accord avec la politique menée par Hollande. Nous pensons que ce département, qui connait un taux de chômage plus accentué encore que la moyenne nationale, un vote croissant du FN du fait d'une population agricole vieillissante, devrait faire l'objet d'une manifestation toute particulière du Front de gauche. Bientôt, le 17 mai, nous aurons un meeting avec Francis Wurtz et Eric Coquerel entre autres, mais cela ne suffira pas pour atteindre la campagne profonde (chère à Chirac) pour qui l'Europe est vraiment le problème.
Fidèlement Front de Gauche !
Quand le PS avec Cambadellis se permet de dire qu'ils ont éte obligés de "passer la serpillière" après l'ancien gouvernement. Alors personne ne réplique et ne trouve ça violent comme le "coup de balai" (entendu ce midi sur FR2). J'espère que J-Luc va répliquer.
Sur l'affaire Guaino,
A votre avis, y a-t-il moyen de se constituer partie civile en tant que simples citoyens auprès du juge Gentil pour dénoncer avec lui cette attaque contre notre Constitution (même si imparfaite et qu'on a un besoin urgent d'en changer pour passer à la VIème) et l'attaque frontale faite à la séparation des pouvoirs, garante de nos libertés à tous? Ce serait chouette ça, de ne pas laisser le juge seul, au-delà des pétitions de soutien, face à ces oligarques de l'UMP. Ils se constituent à 105 en ligue factieuse, liguons nous pour sauver nos valeurs républicaines! Si c'était possible, c'aurait vraiment de la gueule! Des centaines voir des milliers de simples citoyens à l'attaque devant les tribunaux contre les ligues factieuses UMPistes, une vraie révolution !
Maintenant faut voir si ça passe juridiquement. Quelqu'un le sait-il?
Oui ce beau dimanche reste comme une pierre dans les coeurs assoiffés de partages et de solidarités, dont les plus grandes forces furent de deux ordres : le nombre, et l'atmosphère joyeuse et tranquille transmettant une vraie détermination de changement, sans heurts ni haines, sans "incidents" ni débordements, juste une saine affirmation collective partagée. Splendide victoire !
Jean-Luc, vous (tu) ravivez les esprits et les courages en face de ce qui est déjà là et du pire qui nous attend. Les rencontres incroyables au cours de la marche, simples, touchantes, tous ces gens qui militent discrètement partout dans le pays, gagnent des batailles, ne renoncent pas, se regroupent, c'est vraiment les balbutiements d'un mouvement en marche.
Fascinée par la découvertes des centaines d'Associations actives, des Collectifs proposeurs, des Economistes (atterrés quasi tous), des centaines d'actions bien parties, pour une écologie digne de ce nom, pour des potagers à partager, pour le soutien aux démunis, pour une économie intelligente et enracinée, pour le partage du travail, pour un changement de système. Bref ces centaines de milliers de citoyens, en France et ailleurs en Europe, bien décidés à construire autre chose, c'est une véritable remise en vie qui "pousse", qui grandit...
Je veux vous remercier pour ce que j'ai compris comme essentiel à votre démarche, le partage de votre immense culture politique et de votre intelligence généreuse pour qu'un changement se fasse, avec et par NOUS tous, pour nous tous. La première fois qu'une intelligence est proposée pour une mobilisation citoyenne sans appel au vote de celui qui l'entraîne.
Ne pas être dans une nouvelle campagne électorale qui vous mènerait nécessairement au(x) pouvoir(s), mais utiliser votre force médiatique pour nous associer, ns entrainer tous à penser, à réfléchir, à faire penser, à mobiliser, à refuser le Régime, n'est-ce pas cela, la révolution?
En forme après récupération d'un long voyage AR sur 18 heures de temps en car. Magnifique journée, pleine de soleil et d'espoir que nous voulons renouveler le 1er et 2 mai en province, puisque ces dates semblent se confirmer. Les petites douleurs de "l'âge" n'existent plus devant cet élan collectif pour un vrai changement. Prête à rechausser les baskets pour Marseille, Montpellier ou Lyon, peu importe quand on s'est payé une marche à Paris ! Nous sommes nombreux à être prêts à tout pour continuer. Nous ne lâcherons rien de cette pression faite sur ce gouvernement qui se dit de gauche et qui pour l'instant nous fait la démonstration de l'utilisation de nos voix pour arriver au pouvoir et... rien de plus ! Le courage, c'est ce que nous donne au quotidien ce pouvoir dans son inaction et au non respect des promesses faites par le Président de la République. Le discrédit est lancé, il nous appartient de le rendre inefficace afin d'éviter à la hyène de se délecter de la dépouille de la gauche. La gauche est bien là, n'en doutez pas Monsieur le Président (ou d'autres) c'est le FdG seul qui la représente ! En avant pour imprimer à l'encre indélébile, le 5 Mai 2013 dans l'histoire de France !
@21 Christopher
Ton témoignage m'a émue et picoté les yeux. Pour toi et ton père ces mots de Jacques Berque (Andalousies) : "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'inlassable espérance". Je te souhaite tous les feux de joie rouge incandescents pour faire vivre la mémoire de ton père.
@Jacqueline Chadebech
"Merci pour cette belle manif et merci aussi pour prendre le temps de communiquer régulièrement avec nous"
Vous avez raison de le souligner, y en a -t-il beaucoup, d'hommes ou de femmes politiques, qui tiennent avec autant de régularité, de soucis de l'analyse, de précision pédagogique, un blog qui permette une telle proximité directe avec leur hôte ?
Je me retrouve tout à fait dans la perception de la journée du 5 mai telle que décrite par Jean-Luc Mélenchon. Les hasards de ce jour nous ont fait croiser en route dès le matin un monsieur qui, balayant le trottoir, nous dit dans un sourire "Il faut toujours tout balayer." A prendre au premier degré ou comme message de complicité, je ne saurais le dire, nos signes distinctifs n'étant que quelques touches vestimentaires de rouge, mais je l'ai emporté avec moi dans la manifestation comme signe de bon augure. Je ne fus pas déçue. Quelques aperçus de ce que j'en ai vu et capté dans ce montage photo sur une chanson que j'ai eu le plaisir d'entendre dans la manif pour la première fois ce jour-là.
Bonsoir chers camarades
Merci a tous pour cette journée du 5 mai qui a était une grande réussite malgré le comptage de Monsieur Valls qui doit avoir des petits problèmes avec les chiffres. Malheureusement je ne pus être des vôtres car je fais partie des travailleurs du dimanche, mais sachez que notre majorité soutiennent votre combat, certes nous étions pas dans la rue mais nos pensées vous accompagnez chers camarades. Encore merci pour cette journée magnifique.
Bonjour les amis
Je ne suis d'aucun parti mais j’étais parmi vous ce beau dimanche de Mai et je tenais juste a figurer ici pour vous témoigner ma solidarité et ma confiance en vous. 30 000, 100 000, 200 000, les chiffres ne sont que des signaux comptables. "Quand on aime on ne compte pas" dit la sagesse populaire. Nous sommes ce peuple sage et solidaire qui toujours a osé dire non a l'injustice. Au bout du compte s'il n'en reste qu'un nous serons celui là !
Immense justesse des mots traduisant, au-delà de l'analyse politique toujours si pertinente, les émotions qui nous assaillent, qui nous font avancer et que nous partageons. Cette marche a permis aux uns et aux autres de se sentir moins seuls et encore plus vivants. Rendez-vous bientôt, très bientôt j'espère! Merci Jean-Luc Mélenchon de votre indéfectible humanité. Ne jamais vivre à genoux, ne jamais lâcher. Venceremos!
La marche du 5 Mai 2013 restera comme le printemps de la gauche, du Front de Gauche, l'éclosion populaire contre l'austérité, contre la finance et pour la sixième République qu'une constituante bâtira sociale et solidaire dans la perspective d'une Europe sociale et solidaire elle aussi, tout étant lié.
J'étais de la manif, avec casquette rouge, drapeau du Front de gauche et petit balai rouge en guise de baïonnette des temps présents. En fin de manif un marronnier en fleur, au soleil, devant le magasin du Printemps [joli détournement symbolique].
Tout au long du cortège, la joie de se retrouver là si nombreux, échanges de regards, de sourires, de propos, on rechargeait les accus, sur le trottoir on a croisé Eva Joly entourée de militants EELV fraternellement accueillis, plus loin, sur le bord du cortège, Mélenchon m'a tendu la main je la serrai et le saluai d'un « Salut Meluche » qui a eu l'air de le surprendre comme s'il venait d'un familier oublié. Il m'a semblé que dans cet exercice de contact physique, il puisait de l'énergie et rechargeait lui aussi ses accus éprouvés par la fatigue.
Joli jour de Mai, le combat continue...
Impressionant, cette vidéo qui en images à la fin, démontre ce que Jean-luc Mélenchon a décrit depuis le début de notre engagement contre le libéralisme mondialisé. le 5 mai en est une étape. Oui nous sommes clairement dans un mouvement européen de résistance, et si Hollande et les autres devaient partir un jour de leurs palais respectifs en hélicoptère comme ce pauvre De la Rua en Argentine? La révolution par les urnes est à souhaiter vite, sauf si c'est déjà trop tard.
Dommage! Je regrette de n'avoir pas pu venir. J'espère que je pourrai une autre fois. Car il y aura bien une autre fois, non ?
Bon courage. Sylvie.
Effectivement comme le suggère Piero Saggen lisez cet article d'E.Todd. Il n'est jamais trop tard pour reconnaître s'être trompé sur notre président normal tout en nous disant que si c'était à refaire il le referait (voter FdG au premier tour, pour Todd, c'est surement sociologiquement impossible : souvenir douloureux, en ce qui me concerne du débat Mélenchon/Todd sur Médiapart). Vraiment intéressant toutefois, son conseil à Hollande de réunir des économistes comme Sapir, Jorion, Lordon afin d'avoir une autre vision de la zone Euro. Après, Todd rejoint Sapir et regrette que personne (FN et MPEP à part) n'envisage une sortie de l'Euro. Toujours ce même débat qui semble tranché au FdG.
@Piero Saggen à 17h56
"Lisez E. Todd"
Sympa les analyses du "camarade Todd". Mais quand il faut choisir et se battre il est où ce mec ? Pas avec nous ! Il le dit lui même "je ne suis pas révolutionnaire". Quant à dire à la fin de son entretien que seule MLP pose le vrai problème de l'euro et que JL Mélenchon n'y arrive pas, la coupe est pleine. Blabla et à la fin on plante le poignard. Cet homme me déçoit de plus en plus. C'est un social démocrate qui s'ignore. Il est démographe, qu'il le reste. Dans toutes micro-société il existe des électrons libres qui font semblant de s'éloigner de la pensée ambiante et qui servent à l'occasion de parachute ou de râteau pour le système, justement pour éviter la chute quand le risque apparaît ou la fuite vers d'autres opinions. Son comportement est d'autant plus grave car il montre qu'il sait, mais ne fait rien !
Récupérer physiquement: bien évidemment ! Il n'y a pas de superman parmi nous, il faut s'octroyer de la douceur, de la lenteur et du sommeil, de la bonté et des sourires et puis retourner au front avec vigueur. C'est le secret pour durer !
Souvent une réplique d'un ex-politicien me revient en tête "vous êtes un homme seul". Je souris et je pense que, oui, cet homme ne pensait qu'à surveiller son petit caramel sur le feu, il tournait le dos à la colère de la rue et était loin de s'imaginer que derrière l'arbre, c'est la forêt qui s'étend. Il y a bel et bien du monde derrière vous, Monsieur Mélenchon. Courage à vous ! Courage à tous.
Merci d'être notre porte voix et de nous fédérer. Fédérer (mais pas au sens du fédéralisme à la DCB !). 100 000 ou 180 000 ? Moi qui voulait en être avec mes deux enfants, nous n'avons pas pu partir. Trop loin trop cher. Combien fumes-nous dans ce cas ? Aajouter au décompte !
Cdt à tous. Et à toutes les formations du FdG !
Il faisait beau, il y avait beaucoup plus de chants que dans les manifs précédentes, les gens étaient d'accord pour souffrir un peu du fait de l'inertie de cette masse, personne ne s'étonnait de voir des slogans plus durs que d'habitude. A la moitié du parcours j'ai remonté le cortège pour le voir passer et j'ai vu que le changement avait commencé. Je pense que beaucoup de gens ont le sens de l'honneur et qu'ils voulaient par un acte instinctif défendre l'idée même de dignité, ce qui voudrait dire qu'on la sent menacée. Il reste à mesurer la taille réelle de cette force, opposée à d'autres forces moins nobles mais pas moins bien organisées. Le courage c'est comme l'amour, ça ne coûte rien et pourtant ça n'a pas de prix, on dirait que la batterie se recharge.
J'étais présents à la manif de Carcassonne. Faut être motivé mais on est passé dans autre chose ! Jean-Luc a raison "dans les bus de retour les nôtres n'en finissaient pas de ce congratuler..."
Anecdote sur le "Nouvel Observateur", vous êtes vous aperçu que le propriétaire, Claude Perdriel, détient 93% des parts. Il est un des patron de CAC40 et a fait fortune dans, je vous le donne en mille, les Sanibroyeurs et après vous ne voudriez qu'il ne fasse pas une information de... m****.
C'est bien parti, camarades.
@54 et 59
Oui la 5ème république donne au président/roi des pouvoirs énormes tels qu'il n'y pas d'équivalent à cela dans d'autres pays. Mitterrand avait bien sorti "Le coup d'état permanent" mais ça ne l'a pas empêché de s'assoir cyniquement sur le trône ! Il est vraiment grand temps de passer à la VIème.
Belle manifestation. Juste dommage qu'il n'y ai pas eu au moins un grand écran place de la Bastille. Beau billet comme d'hab, je n'en loupe pas un. La lutte continue.
Je trouve que cette marche citoyenne était un symbole fort un an après l’élection de François Hollande. Il y a un an j’avais voté Hollande par crainte d’un nouveau 21 avril. Depuis je suis dépité par ce gouvernement qui mène une politique de droite. J’apprécie le fait que vous expliquiez sur ce blog des choses complexes avec un langage compréhensible par tous. Ce qui a provoqué ma prise de conscience c’est davantage votre « parlé clair » et votre parlé juste que votre parlé parfois « dru et cru » avec lequel il m’arrive d’avoir quelques réserves. En vous lisant j’ai pris conscience de la désinformation voire fournie par les médias. Pour avoir parlé de vous autour de moi, je pense que beaucoup de gens restent fixés sur des préjugés à votre égard. Je pense que le processus de « décillement » est très difficile à mettre en œuvre compte tenu que les grands médias ne donnent pas les informations qui permettent aux citoyens de comprendre. J’ai suivi sur « i télé » la retransmission de la manifestation avec des amis non politisés. Ils m’ont avoués qu’ils n’avaient pas compris votre discours. A l’inverse le discours d’Eva Joly leur a paru plus limpide. Parmi les choses qu’ils n’ont pas comprises, il y a eu l’appel à l’insurrection et à la Révolution. Lorsque vous avez parlé du TSCG, aucun d’entre eux ne savaient de quoi il s’agissait. Cela leur a semblé être une solution simpliste. Peut être devriez vous à l’avenir expliquer plus en détail les raisons qui vous amènent à penser qu’une partie de cette dette est illégitime et préconiser de faire un audit de la dette. Il me semble que pour que la prise de conscience du plus grand nombre ait lieu, il peut être utile de créer du conflit dans vos interventions médiatiques pour attirer l’attention et provoquer le débat public, mais il est nécessaire de déconstruire les idées reçues et les préjugés en expliquant les choses dans le détail sans quoi votre message n’est pas compris.
Un email d'Eva Joly à EELV qui explique en autre les raisons de sa participation à la manif du 5 mai (lisez-le entièrement, il reflète complètement la personnalité intègre que représente cette dame): "Mélenchon a parlé de coup de balai, choquant les oreilles sensibles ? La belle affaire ! La vérité, c’est qu’il est en deçà de la réalité : un Karcher ne suffirait pas à décrasser le système actuel. Il faut un changement radical."
@Ant 82
Chaque intervention de Jean Luc Mélenchon est l'occasion de traiter de telle ou telle question avec le souci permanent d'une information claire et argumentée : une façon de nous donner de plus en plus confiance dans notre capacité d'écoute, de compréhension, puis de mobilisation.
Les archives de la vidéothèque sont disponibles pour, à tout moment, écouter l'une après l'autre, ses interventions depuis fin 2008.
Même disponibilité pour les écrits repertoriés sur ce blog, sans oublier les blogs amis.
Bonne écoute ou bonne lecture!
Je me glisse parmi vous mes amis pour vous dire que je lis aussi souvent que possible vos contributions dont je me nourris ainsi que vous pouvez souvent le constater. Au cas précis je suis friand de témoignages des participants à la marche, qu'ils aient été physiquement présents ou qu'ils l'aient suivie devant leur écran. Les récits de vos entourages, leurs perceptions aussi m'intéressent. Toutes les anecdotes m'intéressent. Rendez moi ce service d'être mes yeux et mes oreilles, moi qui ne peux plus comme autrefois parcourir les manifestations pour y lire mon pays comme dans un livre. En racontant vous verrez que vous apporterez à tous ceux qui aiment lire cette file de commentaires et je sais que nous sommes nombreux à le faire.
Jean Luc Mélenchon
En 2012, 4 millions de personnes ont votés FdG malgré "la menace Le Pen". On peut clairement dire que c'est le noyau dur. Vu que l'on ne lache rien, je ne m'interdit pas de penser qu'en une année chaque "tête dure" aura convaincu au minimum une personne supplémentaire que le FdG est la véritable alternative. Si on ajoute à cela, les déçus du hollandisme. A combien estimez vous que nous pouvons nous compter un an après ?
En forme de réponse à Jean-Luc Mélenchon 23h56, il y a tous les témoignages bien sûr mais il y a aussi la foule de documents (photos et vidéos) pris par les téléphones portables. Il faudrait sans doute rassembler tout cela pour l'histoire qui est en train de s'écrire. Comme la presse aux ordres de la Finance ne s'intéresse qu'à la tête de la manif soyons nos propres médias et montons tout cela pour le diffuser auprès de celles et ceux qui n'étaient pas là, mais aussi à celles et ceux qui sont encore dans la résignation. Des clefs usb estampillés "le front du peuple en marche contre l'austérité et la finance et pour la Vie République" pourrait être une méthode pour cette diffusion.
@patrick
Je ne sais pas, c'est tellement volatile. Les sondages disent que nous stagnons, mais je crois surtout que nous nous consolidons et que notre noyau dur devient incassable. Ensuite nous ne croîtrons pas sans les écologistes (normal ils ont la main verte) c'est en quoi la présence d'Eva Joly était un fait important. Maintenant il nous faut Nicolas Hulot dans nos filets.
Coucou camarade partageux !
Comme tu as dû le voir, j'étais là ! J'étais avec les Têtes Dures, et j'ai pensé à mon balai (enfin mon lave vitres plutôt).
Je vois que tu demande des anecdotes. Nous avons entre autres chanté des chansons de notre cru et également inspiré quelques slogans à nos camarades de la CGT qui défilaient devant nous.
Repose-toi bien, et reviens-nous en forme.
(Je constate que tu as commenté à peu près à l'heure où je suis rentrée de ma semaine de vacances. Merci camarade, cela fait plaisir de te lire avant de reprendre le travail.)
Après cette superbe Marche Citoyenne, j'ai vu des amis qui étaient sûrs que j'y étais. Ils ont été heureux d'entendre mon témoignage (le voyage en car, la foule impressionnante, les cortèges). Il m'a semblé que leur opinion envers le Front de Gauche et le Parti de Gauche avait évolué positivement. Enfin, c'est normal car à chaque fois que je les vois, je ne manque pas, gentiment mais sûrement, d'argumenter sur la position du Parti de Gauche sur différents sujets. Bah, je suis une militante ! On va y arriver ! On lâche rien ! Le lendemain de cette belle journée, j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer dans mon travail. Dans ma tête, j'étais encore à la Bastille. Merci Monsieur Mélenchon pour ce beau discours !
Parti en TGV, j'etais le seul PG07 au milieu d'une troupe de PCF26, le seul avec mon balais mais bien acceuilli tout de même, quelques doutes et discussions sur le coté tactique de l'appel, rappel à l'ordre d'un controleur qui a menacé d'en appeler aux forces de l'ordre si on continuait de distribuer des tracts dans le train, bon, passons.
Arrivés à 13h à la bastille, deja du monde, on s'instale rue de Lyon là ou un organisateur nous le demande, on deploie la banderole front de gauche Ardèche, on est melangés (FASE, Alternatifs, GU, PG, PCF) attente et vision d'une foule qui grossit, puis les discours commencent avec une sono qui marche quand elle veut, on s'en fout presque vu qu'on connait deja les propos, un type réagit à ma pancarte "on a voté à gauche, pas à droite, déni démocratique", il me dit que ce n'est pas une question gauche droite, que de toutes façons, ce sont les banquiers qui gouvernent, je lui repond que c'est bien contre ça qu'on est là et que quand on est de gauche, on ne laisse pas les banquiers gouverner. Enfin on marche, trés lentement, joyeusement, pour arriver à Nation à 18h. Oui, on s'est tous roulé une grosse pelle symbolique et au retour, l'envie que ça continue, de ne pas en rester là, surtout qu'on avait connaissance des 30 000 selon Valls, le succes de cette journée nous a regonflés à bloc.
Samedi 11 mai, on était à Crest pour une marche des fiértés dans le fief de Mariton, demande à Corinne si c'était pas beau (des jeunes, des vieux, des familles, des drag queen) et politisé à mort, nouveau coup de compresseur, il faut maintenant que ça bouge rapidement pour organiser le premier weekend de juin.
Cher M.Mélenchon, ça fait tout drôle de vous lire dans les commentaires !
Personnellement, je ne suis pas venu à la marche (des enfants, de la famille en visite ce dimanche prévu de longue date et des billets de trains désespérément trop chers pour venir). J'ai regardé BFM et iTélé sur Internet. ITélé s'en sortant beaucoup mieux que la première par la fréquence des directs ainsi que par la retransmission intégrale des trois derniers discours. Après le direct, les commentateurs ont commencé à réciter leur litanies milles fois entendues, j'ai coupé le son.
Les trois discours étaient bien, chacun dans leur styles et chacun sur leurs thématiques. Un jeune qui était là à regarder le direct avec moi n'a peut-être pas tout compris dans votre discours. Peut-être était-ce trop conceptuel, philosophique et littéraire pour lui. Il n'était d'ailleurs pas très intéressé, il a regardé par curiosité parce que je regardais. La majorité des jeunes que je connais ne s’intéressent pas sérieusement à la politique. Les rares fois où ils entendent parler de politique reste la télé, vous pouvez imaginer les dégâts. Je considère la télé comme un Big Brother de l'info, une police de la pensée orwellienne qui favorise et encourage la dépolitisation de nombreux jeunes.
Pour en revenir à la retransmission, il m'a manqué les belles images des meetings de l'année dernière réalisées à la "grue", au travers des mouvements amples de la caméra sur la foule, lors desquels je pouvais sentir le souffle populaire traverser mon écran. Après je sais que ça doit couter cher, mais parfois les images donnent un sens encore plus fort en suivant à la trace les mots sur les visage des gens (et en démontrant aussi l'ampleur d'un rassemblement, ce qui ne gâche rien vu les chiffres annoncées par l'agence de comptage Valls-Afp !).
Nous réfléchissons depuis un bon moment ma femme et moi à organiser une assemblée citoyenne (nous vivons dans une petite ville) j'espère que ce sera pour cette...
Un vrai bonheur Jean-Luc de lire votre commentaire au milieu des autres. De ma lointaine Argentine où j'ai choisi de vivre, sur ce continent cher à votre coeur, j'ai suivi avec ardeur le direct sur I>tele et surtout les discours à la Bastille, tout en bouillant de ne pouvoir être sur place avec notre peuple en ce beau jour de mai, alors que j'arriverai à Paris seulement dans quatre jours pour un passage de quelques semaines, sans avoir pu avancer la date de mon voyage. Mes enfants me raconteront de vive voix cette journée. Grâce à ce blog et aux vidéos de vos interventions qui y sont accessibles au plus tard le lendemain, je ne me sens nullement éloigné, ni des camarades ni de vous-même en dépit de la distance. Plusieurs de mes amis argentins me demandent régulièrement de vos nouvelles et de l'action menée par le Front de Gauche et j'enrage quand je lis ou entends toutes les bêtises et calomnies colportées par les habituels chiens de garde, sur l'Argentine et l'Amérique latine,alors qu'il y aurait tant de chose à faire savoir à nos compatriotes sur ce qui se passe réellement ici. Vous êtes un des très rares à le faire et, ne serait-ce que pour cela, gracias a vos Jean-Luc !
Un fraternal abrazo desde Salta la linda.
Bonjour les amis, j'ai un peu honte de dire que je n'étais pas à Paris le 5 Mai, même si mes jambes ne tenaient plus en place. Mais j'ai trépigné de joie devant l'ordi et la tv, je n'ai pas loupé une seule goutte d'image et de parole et ma soif fut comblée. J'ai pleuré de joie en écoutant les mots et les phrases de nos "éclaireurs" partageux et aussi devant l'énergie fraternelle et joyeuse du grandiose rassemblement. Merci à vous tous !
La situation actuelle est inédite, un grand virage est amorcé, veillons à ce qu'il nous mène sur un chemin de paix et de partage, vers une 6è République sociale, solidaire et humaine avant tout.
Vive l'Humain d'abord, vive la VIe, vive la vraie Gauche !
Magnifique, Jean-Luc cette idée d'être venu là parmi nos lignes. Depuis toujours ce qui est manifeste c'est cette présence à nos côtés, de proximité, au contact même, et j'imagine la frustration de ne plus pouvoir vous mélanger dans la manif afin de saisir le vif de l'instant, la vérité sans protocole, les regards de bonheur et l'immense énergie de l'espoir retrouvé qui se répand des uns aux autres. C'est cela, un flux de bonheur, un flux d'énergie qui se transmet et vient nourrir le corps entier du mouvement qui grandit.
Merci d'être tous réunis à nouveau contre les injustices sociales, le seul espoir du peuple de France est enfin d'actualité ! Marre de tout supporter, surtout les trahisons des politiques et leur manque de savoir-vivre insultant pour nos consciences d'hommes de France d'en bas, comme le disent certains mécréants de nos dirigeants idiots et grotesques, sortant de longue maladie je ne puis, pour l'instant envisager une longue marche avec vous tous, mais ce n'est que partie remise, je compte bien en être dés que possible. Vive la 6éme République, vive les partisans de la liberté, vive la France des citoyens responsables de leur avenir et de celui de leur descendance !
Salut à tous.
Que faire de sa vie ? Le désir intense d'agir sans pouvoir le faire nous met mal. Comme l'initiative nécessite un plan d'action technique sciemment soustrait de l'enseignement primaire, il s'ensuit que la plupart sommes réduits à suivre.
Les gens doués d'initiatives sont rares et précieux. Ils évoluent en fonction d'un cahier de route tracé pour mieux jouir de leur vie et leurs agendas sont parlants. Emmené à pratiquer le recrutement sans en avoir d'expérience, il m'était apparu judicieux de demander aux candidats qu'ils feuillètent leur agenda afin que je puisse avoir un aperçu de sa tenue en respectant l'intimité de son contenu. Rien ne me paraissait plus révélateur. Certains n'en possédaient pas, d'autres en possédaient un neuf, les uns l'avaient transformés en cahier de brouillon et étaient gênés, les autres, plus rares, y accordaient soins ou en faisaient collection et avaient à coeur de le détailler, ect. Un bon test pour se faire une idée sur la personne et ses intentions face à la vie. La raison qui me faisait agir ainsi venait d'être moi-même comme un esquif sans gouvernail, trimballé selon la météo qui connaissait donc la force de l'énergie et du talent canalisés en un plan. Dispenser cet enseignement est vital pour nos communautés.
Se situer dans l'espace temps, identifier notre don, l'exprimer et en faire bénéficier les autres nécessite un apprentissage. Ceux de nos représentants parvenus à la cime de l'Everest ne s'y sont pas retrouvés par hasard en promenant. De tout âges, 80% vivent selon l'agenda d'un autre car ils n'ont pas appris à en tenir un, ni même l'utilité d'en posséder pour se réaliser. L'équilibre à trouver est délicat pour instruire sur la façon d’organiser la vie sans donner l'impression de vouloir en suggérer une vision tendancieuse. Mr Mélenchon y parvient et nous livre sans détour un plan clair et digne qu'il nous convient d'étayer et de modeler.
Ho hisse et à tous,...
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour son intervention au milieu de nos commentaires (et pour tout le reste aussi, bien entendu).
Nous entrons dans une période décisive qui pourrait se traduire par l'accélération des réformes structurelles exigées par l'Europe et différées jusqu'alors par la droite. FH réalisera-t-il ce dont la droite a toujours rêvé sans jamais oser le faire? Comment s'opposer plus efficacement qu'en 2010 (et 2003) à la nouvelle réforme des retraites qui s'annonce?
@pierro patrick 86
Comme toi je pense que nous sommes en réalité beaucoup plus nombreux aujourd'hui qu'au moment de la présidentielle. Je n'ai absolument aucune confiance dans les sondages qui nous minimisent et portent le FN sur des sommets qui n'existent pas. Autour de moi des tas de gens ont ouvert les yeux depuis un an, de nouveaux adhérents continuent de nous rejoindre. Les passages médiatiques de Jean-Luc, mais aussi de François Delapierre, Clémentine et des autres portent leur fruits, malgré l'entreprise de démolition quasi- systématique des médiacrates. La mobilisation ne faiblit pas, la manif du 5 le prouve. Ces grandes manifs, ces meetings si forts en émotions d'abord nous soudent et nous confortent dans nos pensées et nos actions. Ils attirent aussi l'attention sur notre projet de société, et si certains sous influence médiatico-décliniste nous prennent encore pour des fous, beaucoup commencent à s'intéresser de près à nos solutions. Les récents convertis viennent d'un très large spectre, des abstentionnistes chroniques qui n'y croyaient plus,des verts, des déçus du hollandisme et même du FN. Oui la stratégie est bonne, la parole aussi. Merci à Jean-Luc Mélenchon de nous faire savoir qu'il s’intéresse à nos palabres sur ce blog. Tu n'est pas seul camarade, une myriade de têtes dures a retrouvé le goût de la lutte. On lâche rien, surtout pas nos balais !
Je suis d'accord avec Gérard Blanchet, car quand les gens et en particulier les jeunes voient par vidéo que l'on se transmet par Facebook. Ils commencent à voir ce qui se passe réellement et ça leur donne envie d'en savoir plus et ça les galvanise. Moi, j'ai fait la bastille mars 2012, le Prado. En le disant autours de moi, en leur montrant les images et ayant par des discutions ordinaires les mêmes visions de ce qu'on vit et de ce qu'on aimerait que la société devienne. Ca à fait déclencher un espoir et une implication qu'il n'y avait que mollement auparavant, voire inexistante. Lorsque j'ai dit à mes amis que je voulais descendre sur Paris mais que j'étais dégoutés de ne pouvoir peut-être vivre ces moments faute d'argent alors que je sentais ce moment historique, quelle ne fût pas ma surprise lorsqu'ils m'ont annoncé qu'ils voulaient y être aussi. Ils sont jeunes dépolitisés certes mais pas aveuglé, je leur ai expliqué le TGSC, l'ANI, transmis des vidéos de qui nous gouvernent en France, en Europe et même dans le monde. Ca leur a ouvert encore plus les yeux mais ne voulaient pas s'impliquer. Grâce à votre discours de Montpellier où ils m'ont accompagné, ils ont été convaincu de la nécessité de se rassembler. Puis m'ont proposer de faire du covoiturage, d'habitude, j'étais seule, là nous étions 5. De 13, 23, 27, 31 et 48 ans. Nous sommes tous revenus plein d'espoir et de combativité à notre niveau. Et on se prépare pour le WE du 1er et 2 juin. Le plus dur à faire comprendre c'est que le citoyen doit être un citoyen participatif et non spectateur. Notre système de société a trop infantilisé les gens depuis longtemps et que c'est dur pour eux de réaliser qu'ils sont infantilisés. Ces marches, je pense peuvent les aider par la solidarité qu'elle dégage et l'assurance qu'elle donnent aux être qui l'ont perdue ou n'a jamais exister du fait de cet enferment psychologique voulu par cette oligarchie.
Merci Mr Mélenchon pour votre visite parmi les commentaires. Grâce à elle j'ai moins de gêne à avouer que mon amie et moi n'avons pu venir manifester. Nous en avions envie mais des raisons de santé nous ont contraint à garder nos forces pour un combat plus personnel. Ce que vous avez décrit concernant les gens qui n'ont pu participer que via le petit écran est confondant de vérité. Quelle frustration de ne pas en être et de s'en remettre aux médias n'offrant qu'un plan étouffant et parcellaire, sans aucun survol de la foule dont nous arrivions quand même à savoir qu'elle était nombreuse en glanant ça et là ce réconfortant renseignement. Combien sommes nous à avoir participé virtuellement à cette belle manifestation sans pouvoir nous y joindre ? Cela augure d'une bonne réserve pour les suites de ce mouvement surtout dans ses répliques locales à venir ou les contraintes de santé pour les uns et de coût pour les autres lèveront ces obstacles. Merci au nom de tous ceux qui n'y étaient que par l'esprit et à qui votre invitation ouvre une fenêtre de participation.