11mai 13
J’ai laissé les jours passer avant de revenir à ce clavier. Le temps que la poussière retombe. Il faut parfois ce délai pour mieux assimiler un événement après son éruption. Car l’analyse de ce qui s’est passé ce 5 mai dans la rue est un enjeu. Pas question de s’abandonner à la tyrannie du « clou qui chasse l’autre » tel qu’elle règne dans le spectacle de la politique construit par certains médias. J’ai vu que François Delapierre écrivait l’essentiel du bilan politique. Son beau post, si clair a été publié ici même et vous lui avez fait bon accueil. Je publie à présent une petite observation de la marche du 5 mai, vu du sol subjectif des êtres qui l’ont composée.
Mon délai pour revenir au clavier est d’abord celui d’une récupération physique élémentaire. Vous l’aviez deviné. Depuis la proposition de cette marche citoyenne le 5 mai, il y a cinq semaines, j’ai accompli un marathon médiatico-politique épuisant. Il ne s’est pas achevé avant le matin du 6 mai. Les mouches ayant changé d’âne, je peux donner mes impressions plus discrètement. La machine à diaboliser qui m’accompagne dorénavant en temps ordinaire et cherche dans chacun de mes mots une occasion de hurler à la mort, m’oubliera peut-être un instant. Et puis ce post est long. Il ne s’accorde aucune facilité. Il choisit donc son public hors des dîners en ville et des bars mondains où se fabrique le bavardage politicien médiatique.
Bien sûr c’est la fin de la première année du quinquennat de François Hollande. Bien sûr c’est le début d’un second temps de sa présidence qui sera sans doute encore plus destructeur socialement que le précédent. Mais ces anniversaires sont aussi ceux des étapes de notre action. La marche du 5 mai est un point de départ pour ouvrir l’année numéro deux du quinquennat. Je vise ici l’organisation des « répliques » populaires en région de la marche nationale que nous ferons dans le premier week-end de juin, comme nos camarades espagnols et portugais. Je vise aussi les assises politiques du 16 juin. Et je pense au lien qui unit les deux. Je veux y revenir avant de reprendre le cycle des post au long cours qui m’amènent ici en votre compagnie, toute l’année. Que mes lecteurs excusent le ton abstrait de mes lignes. Il signale la raideur des doigts revenus sur le clavier après une trop courte pause.
La marche du 5 mai, près des yeux, près du cœur
Nous étions en région parisienne une période de vacances scolaires. Voilà l’écueil principal qui pesait sur la date de ce rendez vous. Sont donc venus marcher ceux qui ne sont pas partis en vacances. Parmi les absents je sais bien quel nombre aurait pu être des nôtres. Mais, du coup, ceux qui se trouvaient là étaient d’autant plus visibles. Ce fut un révélateur. Le grand nombre des « sans parti » mais pas « sans engagement » s’est déplacé. C’est lui qui fait l’essentiel des participants franciliens. La bigarrure des peaux et des âges, la visibilité des gueules cassées, la simplicité et le noviciat des marcheurs me frappa. Combien de cortèges sans bannière, sans mot d’ordre, découvrant les slogans et apprenant à les reprendre en riant comme embarrassés par l’audace ! La foule allait son chemin à bon rythme, qui au milieu de la chaussée, qui sur les trottoirs en rangs serrés, marchant du pas de ceux qui vont quelque part pour un rendez-vous important. On défila près de cinq heures. Il faut dire que beaucoup avaient eu une patience admirable. Des heures d’attente place de la Bastille sous le soleil avaient eu raison des disciplines. Les groupes partaient par vagues sur les trottoirs doublant le carré de tête de la marche avant qu’il ne s’ébranle. Il est vrai que celui-ci était fort en retard sur l’horaire du fait des discours puis de l’obstruction absurde du mur des photographes et de quelques provocateurs médiatiques à l’affut d’un incident d’exaspération. Les marcheurs se hâtaient parfois plus que de raison du fait des horaires de retour en train ou en car. De toutes les régions en effet l’endurance fut exemplaire. Partis de loin, souvent, et très tôt pour tenir l’horaire de départ du cortège, il était imposé à nos cars de se regrouper aux entrées de Paris. Une fois là, ce fut pour découvrir qu’il n’y avait aucune escorte prévue au contraire de ce qui s’était pratiqué dans le passé et pour d’autres plus récemment. Ces haltes après de tels trajets puis le piétinement sous le soleil place de la Bastille auraient eu raison du calme et de la discipline de bien d’autres. Pas des nôtres. Tout fut enduré sans un seul incident.
Au contraire : ce qui se voyait, s’entendait, de façon si contagieuse et jusqu’à la jubilation, c’était le caractère joyeux de la marche. Comme si c’était pour chacun un soulagement d’avoir réussi une démonstration de force dont tous avaient fait une affaire personnelle. Et comme si c’était un réconfort de constater combien d’autres vivaient comme soi le bonheur de se retrouver. On m’a raconté qu’il y a eu beaucoup de larmes d’émotion dans les cortèges au départ puis chemin faisant en entonnant à plein poumons ces innombrables « Internationale » et « Marseillaise ». Dans les transports du retour les nôtres n’en finissaient plus d’user leur dernière énergie à se congratuler et à récapituler. Cette joie est un signal du haut niveau de conscience politique que tous avaient de l’enjeu de notre réussite. J’en avais déjà d’innombrables témoignages par les conversations de réseaux sociaux et par la force des ripostes qu’on y observait contre les grossiers dénigrements de fin de semaine du parti médiatique et des répétiteurs des agences solfériniennes. Le grand nombre du tout venant, comme les militants, savaient qu’ils participaient à un événement totalement inédit. Et que la démonstration de force un an après le deuxième tour de l’élection présidentielle avait le contenu d’un message politique de première importance.
Vivre de tels instants ne laisse indemne aucun de ceux qui s’y sont impliqués. D’une manifestation les participants tirent une part spéciale d’énergie. Dans de telles circonstances, en premier lieu, on s’identifie. Non par rapport aux autres, cela va de soi, mais devant son miroir intime. Je veux dire qu’on affirme qui on est à ses propres yeux. Cela d’autant plus fortement qu’on reçoit du spectacle des autres participants une confiance en soi et une image de soi plus nette qu’on ne l’avait en arrivant. La manif ravive vos couleurs de toutes les façons possibles. La marche vous conforte. « Les jeunes sont là, se disent les anciens, nous n’aurons donc pas lutté pour rien ». Les plus jeunes voient leurs anciens et se sentent enracinés dans leurs convictions. Les femmes se découvrent nombreuses, de tous âges, elles observent les dirigeantes et animatrices du mouvement, mêlées aux hommes, et dirigeant maints cortèges. Elles en tirent un ressourcement d’énergie et une confirmation rassurante. Tout cela beaucoup d’entre vous le savent et peut-être se reconnaissent-ils personnellement dans mes lignes. Mais je veux aussi évoquer un autre effet.
Je veux relever celui qui s’opère sur les militants politiques chevronnés et singulièrement sur ceux qu’on appelle « les dirigeants ». Un ami me racontait il y a peu que selon lui je serais devenu un « autre homme » après le meeting du « Non » à Toulouse, en 2005. Je ne dis pas que cela aura suffi à me faire basculer, mais je ne peux nier la part que cela y prit. La ferveur consciente que j’ai lue alors dans les yeux de ceux qui escortaient d’acclamations notre entrée dans la salle ne ressemblait à rien des scènes comparables que j’avais pu vivre dans mon parti à l’époque. Ce mélange si subtil que l’on ressent dans cette circonstance entre la conscience politique éclairée que l’on voit dans les yeux des autres et la forme physique du bruit, des clameurs, des mains qui se tendent en même temps, fabrique une sorte de communion humaine et intellectuelle qui ne se réalise que dans ces moments-là. Voici le résultat : on sait. J’ai su que j’étais de retour chez moi. J’écris « de retour » parce que le sentiment de l’éloignement qui s’est opéré vous assaille crûment à cet instant. C’est une sensation voisine de celle que l’on ressent lors de retrouvailles. La perception du temps passé et parfois perdu, cette distance réelle, s’impose en quelques secondes à voir le visage retrouvé. J’ai écrit pour la « Nouvelle Revue Socialiste » de l’époque un article sur ce thème. Il s’intitulait « La dimension invisible du "Non" ». Je décrivais comment cette communion-là était nécessairement en même temps une rupture avec le monde d’où je venais. Pendant la marche, je scrutais les yeux et les visages des militants d’Europe-Ecologie-Les-Verts qui nous accompagnaient de plain-pied. Et surtout ceux des jeunes dirigeants. Je crois que plus d’un à cet instant a ressenti ce que j’avais vécu alors. Le retour en famille. Quand on est de gauche, on est du peuple. On est bien quand on fait peuple tous ensemble. Le contact de cette masse brûlante, entièrement politisée, est une déflagration intérieure. Hier tu te sentais si seul, si moqué dans ton milieu politique bien-pensant et conforme, tu finissais par croire que la lutte des places était la voie normale par où passait pour demain ou après demain l’avancée de tes idées, tu croyais tout le reste dérisoire. Et soudain tu découvres que cette flammèche que tu cachais au fond de ton esprit est un brasier tout brûlant de mille belles flammes parmi tous ces gens ! Les dizaines de milliers de manifestants qui sont là ressourcent leurs porte-paroles comme ils n’en n’ont pas idée, que ceux-ci en soient conscients ou pas. Il en est de ce contact, en quelque sorte, comme de certains baisers ou de certains regards qui vous infligent de nouvelles certitudes dans vos relations. Par exemple. Je pense me faire mieux comprendre avec cette comparaison même si elle paraîtra d’abord à la fois romanesque et loin du sujet.
Cette alchimie affecte d’abord ceux qui sont là présents physiquement. Mais elle touche aussi ceux qui regardent de loin, devant leurs écrans de télévision ou d’ordinateur. Ils aimeraient tellement être sur place ! Souvent ce sont des contingences matérielles qui les ont retenus. Mais ils palpitent à l’unisson. Avides d’informations, ils butinent d’une chaine de télévision à l’autre, désolent leur entourage qui les voit cloués devant l’écran, commentent avec d’autant plus de rage et d’intransigeance qu’ils se sentent frustrés de ne pas être dans l’action. Parfois, ceux-là doivent aussi subir les commentaires des entourages, parfois encourageants d’autres fois hostiles. La diffusion d’émissions en continue sur « BFM-TV » et « I>Télé » est un formidable accélérateur de discussions imprévues dans les dizaines de bistrots, par exemple, où ces chaînes sont calées en permanence. Ces médias-là font davantage pour le débat public que les petites coteries des donneurs de leçon prétentieux d’une certaine presse écrite officialiste.
Ces descriptions m’amènent là où je veux venir maintenant. La marche transforme ceux qui s’y impliquent, quel qu’en soit le mode. J’ai mis en scène beaucoup d’effets physiques ou subliminaux. Mais l’événement est loin d’y être réduit comme on le sait. Si je les ai évoqués c’est pour mieux montrer la profondeur de la trace qui se joue dans cette circonstance. Pour mieux dire qu’aucun contre-effet médiatique hostile ne peut y atteindre. Ou alors seulement pour renforcer l’effet qui se construit dans l’événement. Je ne dis pas qu’à la périphérie, des spectateurs plus éloignés et plus froids, en quelque sorte, la dissuasion des dénigrements médiatiques ne fonctionnent pas. Bien sûr qu’elle le fait ! Mais l’effet n’a ni l’ampleur ni la profondeur de ce que la marche change dans l’esprit des participants et des sympathisants qui l’observent. Et l’enjeu à cette étape pour nous est aussi là. Sous cet angle, les indifférents ne nous intéressent pas. Je l’ai dit au Congrès du Parti en citant le texte d’Antonio Gramsci sur le sujet. Ils ne fixent rien en mémoire sinon, vaguement, les préjugés qui leurs sont instillés. Mais ces préjugés seront le moment venu le point de départ du processus de « décillement » par où commence la prise de conscience politique dans notre méthode. La conflictualisation que nous voulons provoquer pour créer de la conscience, le parlé « cru et dru » qui en est le moyen ordinaire, s’ancrent dans le choc intérieur que reçoit celui qui voit son préjugé percuté de plein fouet. Travail quotidien. La clarté des objectifs, le parlé clair, débarrassent le message des ambiguïtés déprimantes qui le diluerait et le viderait de sa charge détonante. Ici la forme et le fond sont une seule et même réalité, un seul message. Rien de l’alchimie décrite plus haut ne peut commencer sans un haut niveau d’exigence politique clairement et franchement assumé. On conviendra qu’une marche pour un changement de régime qui annonce s’affronter à deux abstractions globalisantes telles que la lutte contre la finance et l’austérité constitue un pic en la matière. A cette étape de notre parcours, nous rassemblons en clivant, selon la vieille formule du mouvement ouvrier des origines. A nos yeux ce n’est donc pas en diminuant le niveau d’exigence intellectuelle et politique qu’on facilite la pénétration de l’influence et de l’autorité de notre parti pris. C’est l’inverse. A condition bien sûr de savoir doser et proportionner non pas le discours mais l’objectif à atteindre au moment donné avec ce discours. A cette heure nous construisons le socle social et électoral large de notre mouvement. Demain sera un autre jour, avec d’autres tâches et d’autres objectifs, plus proche du but à atteindre. Laissons à présent tout cela de côté. Voyons le résultat politique général de la journée et de son succès.
Le moment politique
A présent je vais aborder la question de la méthode pour la suite de notre action. Nous venons d’entrer dans la deuxième année du quinquennat. C’est une période nouvelle. Elle va approfondir les méfaits de la précédente. Elle sera plus dévastatrice que la précédente pour le pays et les nôtres. La brutalité de l’explosion du chômage, le déferlement de la misère, la braderie des intérêts nationaux sous la forme des privatisations, l’abaissement devant le gouvernement Merkel, une nouvelle vague d’agressions contre les acquis sociaux comme les retraites vont dévaster notre paysage. De son côté, l’appareil médiatique « officialiste » va s’arcbouter pour défendre « la seule politique possible ». Sa violence diffamatoire va s’amplifier comme jamais. Il y aura beaucoup de peur et de résignation dans le commun, beaucoup de mépris de soi entretenu par tous les porte-voix déclinistes et politico-masochistes. Le temps sera dur. Raison de plus pour ne pas rester l’arme au pied. Nous allons déployer un plan de marche offensif. Il s’agit de maintenir sans cesse ouverte la possibilité pour le pays de changer de cap. De se tenir prêts pour une relève politique. Pour cela il faut en réunir les conditions. Cette mise en place vient de loin pour ce qui nous concerne. Elle s’ancre dans une méthode.
La première étape a été franchie au terme du cycle commencé avec la fondation du Front de Gauche s’affirmant et s’élargissant progressivement jusqu’à l’élection présidentielle. Celle-ci a ouvert une nouvelle séquence. Celle où nous avons franchi le seuil de crédibilité qui nous met en état de prétendre être une alternative politique pour notre pays. Encore fallait-il prouver que nous ne sommes pas juste un pauvre cartel de micro-organisations, ni un effet champignon électoral. Ni un simple rouage des combinaisons du système politico-médiatique, ni un de ces aiguillons de confort qui font rêver les impuissants politiques. Il fallait prouver que sous le bombardement permanent des injures et des calomnies déversés par les médias de connivences nous parvenions à avancer dans l’opinion et que la confiance construite dans l’élection ne reculait pas mais au contraire s’enracinait. Comprenons-nous bien. Cette preuve nous ne la devions à aucun juge extérieur à nous, à aucun institut de sondage, à aucune officine officialiste. Nous la devions à ceux que nous avons regroupés, aux quatre millions d’électeurs du Front de Gauche de l’élection présidentielle. Je veux préciser davantage cette idée. Il ne s’agissait pas d’administrer cette preuve comme quelque chose venant « d’en haut » et d’une bonne communication politique. Il fallait que ceux qui ont commencé notre longue marche s’en convainquent entre eux. C’est ce commentaire que j’ai le plus entendu le soir du 5 mai. Combien m’ont dit : « Moi-même j’ai été surpris de nous voir si nombreux ! » Ainsi, le premier objectif de l’année après le deuxième tour de la présidentielle était que la force rassemblée à cette occasion par nous au premier tour ne se démoralise pas au point de se diluer. C’est le contraire qui s’est produit. Comment cela s’est-il joué ? Par l’action et les mobilisations politico-sociales que nous avons impulsées ou accompagnées au fil des mois. Avec le 30 septembre dernier et cette marche du 5 mai, nous en sommes à deux démonstrations de force. Et la force allant à la force, la marche du 5 mai a prouvé que l’opération d’étouffement et de dénigrement des solfériniens et de leurs griots n’a strictement rien produit à l’endroit où se joue la partie réelle. Telle est notre technique d’éducation populaire de masse. Dans cette technique, les difficultés et les obstacles à surmonter sont des vaccins utiles et des matériaux fonctionnels pour construire le type de conscience collective dont nous avons besoin pour agir. Par exemple, le venin médiatique craché à grand jet par « Le Monde », « Libération » et « le Nouvel Observateur » travaillent utilement les milieux qu’ils atteignent. La masse « prout-prout » se conforte dans ses préjugés ? Et alors ? N’exagérons pas l’audience des rubriques politiques de ces supports dans le pays. Sachons aussi que pour le reste de ce petit lectorat, il s’agit de gens instruits et cultivés. Nécessairement, beaucoup ont aussi parfois un sursaut de recul intellectuel. Aussitôt la prise est faite. Une fois le procédé médiatique diffamatoire perçu, une seule fois, le vaccin se diffuse et fait son œuvre. La méthode de la conflictualisation des enjeux politiques, c’est aussi un judo dans les consciences.
L’enjeu de la démonstration qu’il fallait faire dès le lendemain de l’élection présidentielle c’est évidemment de prouver que les objectifs de notre propre campagne vivaient toujours dans les esprits. Nous avons franchi cette étape. La marche du 30 septembre contre le traité européen a été exemplaire de la méthode que je viens de décrire. En dépit des duperies habituelles et des tours de passe-passe de communication du nouveau pouvoir, peine perdue, la conscience populaire et sa mobilisation n’ont pas fait défaut. Mais surtout cette première marche a permis que nous commencions à élargir notre mouvement dans une forme politico-sociale, unissant des partis, des associations et des syndicats dans une même lieu, dans une même action. Cette caractéristique est décisive ! Elle est une condition préalable du mouvement de fond qu’il nous faut construire et déclencher. Le 5 mai, de nouveau, sans que rien n’ait été sollicité, toute la fin de la marche était faite de drapeaux, ballons et bannières syndicales, exactement comme la tête de manifestation était composée des délégations des entreprises en lutte dans le pays. C’était décisif !
L’autre caractéristique c’est que cette capacité d’action autonome s’est construite à l’intérieur même de la nouvelle période ouverte par la présidence de François Hollande. C’est là la nouveauté totale dans l’histoire de la gauche. Du temps d’une présidence du PS une force populaire maintient son indépendance et affirme ses objectifs. Cela ne s’est jamais vu. Cela ne s’est pas construit sans discussion et surtout rien ne s’est fait à l’improviste. Combien de discussions, combien parfois de tensions ont accompagné cette maturation ! L’essentiel était, tout au long de ces épisodes légitimes, de rester unis. Certes tout a été rendu plus difficile, plus dangereux, par la meute écumante qui n’a cessé d’aboyer autour de nous. Quand on se souvient du pitoyable numéro de « Libération » sur les soi-disant problèmes de compte de campagne présidentielle à la veille de la marche du 5 mai, on sait de quelle niveau de hargne il est question. Je n’oublie pas non plus les abandons et les tirs dans le dos qu’il aura fallu subir dans ces circonstances et ils n’ont pas été très élégants. Mais en même temps, les chefs solfériniens se sont isolés autant par le contenu de leur politique que par leurs pratiques. Pire : le sentiment d’impunité où ils se sont crus parvenus en dépit de leurs violences, notamment contre nous, les conduit dorénavant à appliquer la méthode à tous ceux qui résistent si peu que ce soit aux désidératas de leur petite coterie. A preuve l’incroyable grossièreté de Manuel Valls traitant le président de l’Assemblée nationale de « démagogue » en raison de ses propos sur l’Allemagne de madame Merkel ! J’en reste à cet exemple pour ne pas répéter tout ce que vous savez déjà sur ce régime constant de brutalités politiques qui humilie à tour de rôle tous ses soutiens. Parlementaires, partis alliés, syndicats, chacun, l’un après l’autre aura été malmené, ridiculisé, autant en acte qu’en parole. Ils se sont même crus plus forts après chaque capitulation autour d’eux. Mais si diviser pour mieux régner reste une technique qui a son efficacité, elle suppose pour réussir des moyens qui ne sont pas réunis, loin de là.
En effet, le contenu de la politique menée empêche les « soutiens naturels » de fonctionner. Quel syndicat veut prendre en charge la politique d’austérité ? Quel parti veut partager la gloire des réalisations de Jean-Marc Ayrault ? Quelle association va exiger la diminution de ses subventions et se glorifier d’en avoir obtenu de plus drastiques que prévues ? Ces fractures-là libèrent des masses considérables de gens qui, vaille que vaille, doivent sortir de l’orbite des solfériniens. Cela compte cent fois plus que l’aide objective que nous apporte la gauche du PS en sapant de l’intérieur l’autorité de leur parti et de ses dirigeants. Evidemment cette aide nous est sincère et très précieuse et il n’est pas question d’en sous-estimer la portée. Elle légitime avec efficacité notre critique et notre travail sur les franges désorientées de l’électorat socialiste. Il est incontestable que le score très élevé que vont atteindre les amendements déposés par Gérard Filoche, Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann contre l’Europe libérale peuvent ouvrir une belle brèche dans le mur construit par les solfériniens pour empêcher la libre circulation des personnes et des idées à gauche. On peut même raisonnablement parier qu’ils parviennent à être majoritaires comme je l’avais été en face de Lionel Jospin sur cette question européenne précisément. Mais si précieux que cela soit tactiquement, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel n’est plus depuis longtemps dans le rapport des courants du PS à la masse citoyenne. Pourquoi ce rapport serait-il de meilleure qualité que celui du parti tout entier avec le grand nombre ? C’est donc du grand nombre que tout vient et à qui tout retourne.
Du coup, ce qui est déterminant c’est bien le choc imposé par les solfériniens à toutes les forces sociales liées à la gauche politique dans l’histoire. En quelque sorte tout le monde doit se repositionner vaille que vaille sauf à être aspiré dans la dégringolade et la déchéance du parti et des hommes et femmes du pouvoir en place. La pente prise est donc à la dislocation d’un côté et à la réorganisation contrainte de l’autre. Le bilan à cette heure est le suivant : la majorité politique gouvernementale est divisée entre ceux qui sont pour ou contre l’austérité et l’Europe Merkel, de même, d’une façon ou d’une autre, dans le monde syndical, de même dans le monde associatif. Pendant ce temps, au contraire, nos moyens d’action, le niveau de conscience et d’éducation des nôtres se sont renforcés dans l’épreuve. Et cela en dépit de la démoralisation et de la résignation instillée partout par les solfériniens. C’est un point d’appui considérable dans la situation.
La date du 5 mai elle-même, selon les observateurs donnait son sens profond à notre marche. Elle serait un message en direction de Hollande un an après son élection. J’accepte cette lecture qui me convient d’autant mieux que la marche a été un succès énorme. Et de fait c’est bien ce qui s’est passé dans les médias. Et cela aussi me convient. Pour autant il ne peut être question d’accepter le contenu personnalisant que cette assignation implique. Ce n’est pas la personne de François Hollande qui est en cause et pas davantage celle de son translucide premier ministre. Nous ne devons pas perdre de vue quel était l’objectif initial. Le point de départ était d’organiser une riposte digne, citoyenne et politique à la déchéance de la démocratie créée à la fois par l’affaire Cahuzac et par la réponse présidentielle grotesque sur le registre « tous suspects d’être pourris ». De notre côté, en y ajoutant dès le départ la double consigne « contre la finance et l’austérité » nous avons achevé de dessiner notre tableau : nous travaillons à un changement de régime et de politique. Telle est notre ambition et rien ne doit la réduire. La force des applaudissements place de la bastille après mes paroles sur le thème du changement de régime ont bien montré le niveau d’exigence et de compréhension des marcheurs du 5 mai.
On peut dire de cet objectif qu’il est révolutionnaire dans le contexte européen actuel. Non ? Surtout si l’on tient compte de l’abaissement de notre pays devant le gouvernement Merkel. Dès jeudi, après être passé à Bruxelles pour renouveler l’acte de capitulation et baiser la main qui nous frappe, François Hollande appellera les Français à collaborer avec les auteurs du coup d’état financier en Europe. L’acte II du quinquennat sera commencé. Si les mots ont un sens la stratégie qu’il faut déployer pour abattre ce dispositif doit être à la hauteur de la tâche. Dans notre cas il s’agit d’abord et avant tout de construire la masse critique populaire consciente capable de prendre en charge le travail à faire. Nous ne le faisons pas à l’aveuglette ou bien en consultant je ne sais quel copié-collé de recettes d’un autre âge de l’action. Nous tenons compte des embûches observées dans des situations comparables. Notamment dans la dernière période en Amérique latine et dans le Maghreb. C’est dans cet esprit que s’inscrit notre plan de marche.
C’est le sens de cette première période, d’ici fin juin, qui comporte déjà plusieurs rendez-vous liés les uns aux autres. Deux temps principaux sont inscrits sur l’agenda spécifique du Front de Gauche. Cela ne veut pas dire que les autres rendez-vous déjà connus n’entrent pas dans notre trajectoire. Mais si le sens des rassemblements appelés pour l’amnistie sociale, la loi contre les licenciements boursiers, ou la marche des femmes contre l’austérité du 9 juin prochain sont évidents et portés par des collectifs, ce n’est pas le cas des consignes plus récentes. Je parle ici des « répliques » de mobilisations populaires à organiser sur le mode du 5 mai au début de juin en même temps que nos camarades espagnols et portugais. Et je parle des assises du 16 juin. Quel rapport entre les deux ?
Les marches citoyennes enracinent la base géographique de la mobilisation nationale réussie le 5 mai à Paris. Il faut y mettre du soin. Tous les dirigeants du PG se répartiront dans tout le pays. Je serai à Toulouse pour la marche qui est convoquée le 1er juin. Et les assises ? Quelle place occupent nos Assises ? Il faut bien la comprendre. Elles sont essentielles. La brèche ouverte par nos marches est indispensable pour avancer. Elle est un préalable. Sans mobilisation populaire tout n’est que combinaison politicienne. Mais elle ne se suffit pas à elle-même. Il s’agit de construire un débouché politique large au fleuve que nous faisons naître. Nos assises préparent les bases du programme qui pourrait coaliser des forces pour une alternative populaire de gauche au gouvernement Ayrault. Avons-nous une chance raisonnable d’avancer dans cette direction ? Oui mille fois. Et d’autant plus qu’on y travaille avec sérieux, souplesse, ouverture et sans esprit de récupération.
Rien ne démontre mieux l’articulation entre les marches citoyennes et leurs débouchés politiques que l’exemple donné par la participation d’Eva Joly et de ses amis à la marche du 5 mai. Pour ma part j’attribue à ce groupe politique une bonne part du succès de la mobilisation. Ce n’est pas une affaire de nombre, même si dans ce cas il est tout simplement impossible à évaluer compte tenu du nombre des marcheurs sans attache partisane particulière. Je pense donc pour résumer mon idée qu’il était d’autant plus facile de venir à cette marche qu’on la savait aussi appelée par Eva Joly, en quelque sorte. Cette appréciation s’applique à tous les marcheurs en général. Dans l’implication d’Eva Joly il y a un diagnostic très dur sur la situation. Elle l’a présenté sans détour dans son discours sur place. Ses amis les plus proches, loin de se fondre dans la foule ont marché en cortège avec une banderole. Ils se sont rendus visibles et ils ont été applaudis tout le long du parcours. On connaît la réplique des appareils politiques. Elle s’exprime comme une menace à travers la rumeur répandue par quelques agents d’influence aigres et malveillants dans les médias moutonniers. Eva Joly n’aurait fait tout cela que pour une place dans nos listes aux élections européennes. Sous-entendu : sa reconduction n’est pas assurée compte tenu de son choix à propos de la marche. Ici les solfériniens n’innovent plus beaucoup. A noter que les mêmes ramasseurs de rumeurs n’auront pas pris le temps d’enquêter sur le contact organisé par Matignon, ni sur ses offres, pour dissuader Eva Joly. Recopier les ragots est facile. Travailler est dur. Naturellement il n’a jamais été question de ce sujet entre nous et elle, ni avec aucun de ses proches. Eva Joly est une partenaire centrale sur laquelle nous espérons pouvoir compter pour nos Assises. D’autant que la direction d’Europe-Ecologie-Les-Verts s’y associera sans doute aussi. Certes la gauche du PS est restée inexistante à propos de la marche. Courageux mais pas téméraires les camarades. C’est assez banal. Peut-être parce qu’ils ont craint les réactions des marcheurs. Dans ce cas ils auraient tort. Quoiqu’il en soit les dirigeants participeront eux aussi aux Assises. Le but n’est pas « d’élargir » le Front de Gauche. Ni bien sûr, non plus, à l’inverse, on le devine, d’aller apporter de l’eau au moulin d’hypothétiques partisans de notre inclusion dans le dispositif gouvernemental. Au contraire. Il s’agit de se demander comment sortir de la politique d’austérité en France et en Europe. Et, à partir de là, on comprend qu’on peut préfigurer l’arc de forces politiques qui serait prêt à s’investir dans cette « autre politique », en rupture avec le cours actuel. Dans ces conditions, les marches citoyennes jouent le rôle de défricheuses de futur autant que de déblayeuses du présent. Marches et assises sont les deux volets d’un même parcours politique en vue de la révolution citoyenne.
J'y étais aussi. Depuis Martigues où, parait-il, vous vous seriez fait chahuter ! C'est tout ce qu'a trouvé à me dire un ami PS lecteur du Nouvel Obs. Les copains qui m'entouraient se sont esclaffés. Inutile de préciser qu'à Martigues, j'y étais aussi et au Prado etc. Je fais partie d'un club de bridge de la côte bleue et dans ce milieu trèèèèès à droite je suis très fière d'être accueillie amicalement par "voilà Mélenchon !" Et les échanges politiques y sont de plus en plus nombreux. Ce n'est jamais moi qui mets le sujet sur la table (un repas en commun, au club, par semaine, entre 15 et 20 personnes) mais tout le monde sait que je démarre à la première perche tendue. Et les idées font leur chemin et suscitent de plus en plus de curiosité et d'intérêt.
Bon pour ce qui est de Paris, tout ou presque a été écrit sur ce blog et les vidéos sont un enchantement. A chaque fois on s'y retrouve et on se projette vers les nouvelles mobilisations. Le soleil qui se sait dans nos cœurs est toujours avec nous, et la pluie avec ceux qui sont médiocres à pleurer ! Ce qui est le plus frappant pour moi, c'est le mélange confiant et harmonieux de jeunes de tous milieux, de beaucoup de gens modestes qui ont passé deux nuits en bus pour être là et d'intellectuels. Les accolades amicales que Pierre Laurent vous a données et le denier tweet d'Eva Joly montrent que vous gagnez leur respect et leur confiance. Quelle responsabilté ! Ressourcez vous souvent, même si la relève se fait voir de mieux en mieux, nous avons tous besoin de vous.
@Mélenchon (23h56)
Je vois qu'ici certains on le droit de faire des commentaires en rouge! Le webmestre (que je salue) n'a pas sévi cette fois?:)
Je me permet de te conseiller de lire le billet (non partisan) d'un de mes anciens prof de fac (à l'époque à Paris VIII) qui analyse la diabolisation visuelle dont tu fais l'objet et revient notamment sur l'iconographie utilisée dans l'article du Monde du week-end dernier : L'Atelier des icônes : De Hitler à Mélenchon. Petite généalogie de la diabolisation visuelle.
Ce 5 mai j'étais vers la fin de la marche avec les amis du cortège parisien qui avait fait un superbe mur de cons que tu peux voir là.
Il y avait mes amies que je n'ai pu rejoindre dans la foule qui étaient venues avec d'autres amies, elles pestent encore des chiffres de la préfecture qui ne donne pas de chiffres mais nous annoncent quand même à 30 000 [...] Il y avait ce manifestant qui remontait la manifestation si heureux de nous voir si nombreux. Il y avait cette attente d'au moins une heure pour sortir de la place de la Bastille. Il y avait ce jeune militant venu du Nord a qui on a donné un drapeau du PG. Ces autres venus de l'autre bout de la France malgré la distance. Et le soleil.
Bravo à vous tous qui apportez l'espoir à ceux qui n'en ont plus. Je n'y étais pas, mon frère, oui, parti de Bruxelles aux petites heures du matin pour grandir d'une unité le mouvement, en est revenu fourbu mais heureux, avec cette fierté du devoir accompli.
@webmestre
Juste pour vous signaler que la première fenêtre vidéo en haut à droite "marche pour la 6eme" me semble parasitée. Quand on la visionne elle se déroule normalement mais à la fin elle laisse apparaître une mosaïque d'éléments ouvrant sur n'importe quoi notamment sur une video de MLP parlant de Cahuzac. Conscient que ce problème vient sûrement de mon micro et non de chez vous, je n'attends pas de réponse de votre part car vous avez expliqué un fait similaire à un intervenant il y a quelques jours. Néanmoins par prudence je vous en fais part.
[Edit webmestre : Rien d'anormal dans tout ça. Lorsque nous diffusons nos propres contenus, c'est par l'intermédiaire de Dailymotion, et il est possible d'indiquer quel(s) film(s) doi(ven)t être proposé(s) à la fin. Nous y prenons bien garde de façon à éviter que Dailymotion impose des liens par défaut, éventuellement vers MLP. Le petit film proposé est hébergé par Youtube, et provient de nos camarades du PG Côtes d'Armor. Ils ne doivent pas avoir l'habitude de ce genre d'astuces.]
La section Savoie du Parti de Gauche propose le tirage au sort de l'Assemblée Constituante. De plus en plus de gens demande à ce que la Constitution soit écrite non seulement pour le peuple mais aussi Par lui ! Et qu'elle soit écrite PAR lui est la meilleure garantie qu'elle soit écrite poir lui.
Quel rôle de France 2 dans cette propagande ? De plus en plus décomplexée. La seule chaîne publique est devenue vraiment malhonnête. Ce Lenglet ose justifier les dernières mesures envisagées contre les retraites en disant que Hollande doit aller se réduire devant les commissaires Européens car Madame Merkel exige d'étrangler un peu plus encore le peuple de France. Comme si c'était la seule solution, comme au temps du nain toxique. Hier au 13h15 on a eu droit à une présentation du discours de Le Pen assez longue et les prises de vue étaient celles du service politique de propagande du FN mettant en valeur du soi-disant monde par une mise en scène préméditée. Alors que le passage sur la manif contre l'austérité n'a pas montré grand chose à part des prises de vue aux raz du sol pour éviter de montrer la densité de la foule, supérieure à celle du FN. Le blackout et le boycott sur notre manif du lendemain ainsi que des jours suivants par cette chaîne démontre largement aux esprits normaux qu'ils sont en train de pratiquer un métier de plus en plus malsain et dangereux. Je serais à Toulouse et j'espère pouvoir vous voir Mr Mélenchon.
J'ai envie de répondre à Jean Luc qui fait la demande explicite de témoignages de participants à la marche du 5 mai.
J'y étais, je ne voulais pas rater cette occasion comme lors du 30 septembre 2012 où je me suis décidée à la dernière minute et ai pris mon billet de train le jour même pour me rendre à Paris, je sentais que c'était important.
Cette fois j'avais décidé à l'avance et j'ai eu la chance de profiter d'un transport en bus organisé par le FdG du nord. Nous sommes partis dans la matinée de Lille et sommes arrivés un peu en retard à la bastille, vers 14h. On nous avait dit d'attendre à l'entrée de Paris pour se faire escorter mais comme personne ne venait nous avons redémarré vers la Bastille, il y avait plein de bus dans notre cas qui venaient de partout, on se faisait des signes.
Arrivée à la Bastille les discours avaient commencé, je n'entendais pas bien aussi je me suis rapprochée le plus possible sans pouvoir voir les orateurs, je pensais que c'était à cause de la foule mais en fait c'était parce qu'ils étaient sur une tribune plus loin, j'ai donc avancé plus près comme j'ai pu et suis arrivée au niveau de la tribune où Jean Luc s'exprimait, je le voyais bien mais le son était mauvais, j'ai eu l'impression que Jean Luc était aphone ?
Ensuite j'ai marché plutôt sur les trottoirs car j'avais peur d'être trop serrée au milieu, je ne supporte pas. J'ai retrouvé par hasard des amis que j'avais perdus de vue, on a marché ensemble tout en discutant. Une autre connaissance que nous avons croisé par hasard nous a pris en photo, nous avons chanté.
Puis il a fallu repartir car nous devions reprendre le bus vers 17h30 au cours de Vincennes, j'avais peur de le rater. Il y avait un nombre impressionnant de bus garés, heureusement j'avais noté le numéro d'immatriculation du mien.
Au retour l'ambiance était joyeuse, on se demandait combien on était, on a entendu l'estimation de 180000 du FdG et 30000 des autorités, les...
Bonjour à tous les camarades et à Jean-Luc Mélenchon!
Après cette extraordinaire manifestation, l'extrême-droite continue son cirque sur les réseaux sociaux avec l'habituel "oui mais, Mélenchon a appelé à voter pour Hollande au 2eme tour, il faut assumer maintenant". Pire, des militants de Hollande reprenne cette fausse accusation, sous la forme "Mélenchon a appelé à voter sans conditions pour Hollande, pourquoi s'oppose-t-il maintenant à une politique qu'il a accepté il y a un an?". On l'aura tous compris, il ne s'agit que d'une manoeuvre débile, pour noyer le poisson. Si besoin d'un argumentaire, j'ai rédigé une explication ici, pour ne pas avoir à écrire à chaque fois les mêmes choses: Pourquoi Mélenchon a appelé à voter sans conditions. Si vous partagez cet argumentaire, n'hésitez pas à l'utiliser dans vos échanges ou sur vos blogs. On lâche rien!
Notre réplique dans les Alpes de Haute-Provence aura lieu à Manosque le samedi 1er juin à 16 heures Place Marcel Pagnol en présence de Marie-George Buffet.
Les Le Pen n'inquiètent pas les oligarchies, eux comme tous les autres, ont leurs comptes à Gibraltar, en Suisse et dans les Iles Caiman, ce que nous apprenions il y a peu, mais chut, il ne faut pas que cela se sache. Non, ce qui inquiète c'est la montée inexorable du Front de gauche qui capitalise, peu à peu, le mécontentement. Ce matin sur LCP, les "chiens de garde" étaient en service commandé pour taper à tour de rôle sur Eva et Jean Luc, cela doit doit nous réjouir, car si cela n'inquiétait pas en haut lieu, ils ne feraient pas tout ce tapage pour tenter de les discréditer ! Un constat tout de même, car comme à France2, à LCP, service public, on peut déblatérer n'importe quoi, sur n'importe qui, dans l'entre soi et sans contradicteurs, elle est pas belle la vie de ces pseudos journalistes ?
Une des thèses de ce billet est, si j'ai bien compris, que la marche du 5 mai marque un changement de phase dans la politique engagée depuis l'élection de Hollande; la puissance de cette manifestation et les nouveaux groupes qui s'y sont agrégés montrant une extension des thèses du fdg à de nouvelles couches de la population et une prise de conscience des nécessité d'un changement profond dans le peuple tout entier au delà des manifestants de ce dimanche.
Je ne suis pas du tout convaincue par cette analyse, d'abord parce que la politique réelle de Hollande et de son gouvernement n'a en aucun cas été infléchie dans la réalité effective par cette marche, dont la date est encore proche et j'en conviens bien choisie, mais au contraire laissant dans le silence la tragique imposition de l'ANI ils en remettent une couche immédiatement sur les retraites. A la manoeuvre Parisot et la CFDT (Terra nova étant derrière), la division syndicale actée par la signature au pacte de "compétitivité" va être réactivée. Eux aussi ont bien choisi leur date: Juin discussions, puis vacances, puis vote en septembre, de nouveau la sociale démocratie européenne attaque nos acquis. Or, nous, nous en sommes à faire des défilés un peu folkloriques et nous nous réjouissons de notre "unité" alors qu'ils seraient divisés. Mais la réalité c'est qu'ils sont unis, de Hamon à Vals, de Chérèque- terra nova à Parisot et Peugeot. Nous nous targuons d'avoir fait défiler avec nous Eva Joly et Plénel, très bien. Mais de là à conclure, alors que les attaques sont effectives et frontales, par cette réponse positive à la question : "Avons-nous une chance raisonnable d’avancer dans cette direction ? Oui mille fois. Et d’autant plus qu’on y travaille avec sérieux, souplesse, ouverture et sans esprit de récupération." Je ne comprends pas du tout et cela me semble en deçà des enjeux du jour. Scepticisme pessimiste donc pour cette "phase".
Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de vivre la marche de l'intérieur, regardez là.
J'aurai aimé être sur place...
@ Jean-Luc Mélenchon
L'intérêt du voyage en car c'est qu'on a le temps de discuter et de pratiquer l'auto éducation populaire. J'ai ainsi abordé, sans doute à partir du nombre de smartphones dans le car, la question de la révolution numérique et du rôle que pourrait jouer le front de gauche pour rendre cette question populaire et notamment de ce que pourrait faire un service public du numérique au service des gens. J'ai eu deux réactions. Un militant chevronné, un peu à l'ancienne "bon tu sais je suis un peu vieux pour m'y mettre" et ma voisine pas très causante "mais vos propositions sont révolutionnaires". Je me permets, à partir de cette anecdocte de te faire deux propositions.
Engager à partir du CN du Front de Gauche ou de la coordination hebdomadaire tout un cycle de formation des militant-e-s sur les enjeux civilisationnels de cette question et notamment de l'importance de la philosophie du logiciel libre (philosophie du partage basée sur les valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité). Julien Bernard du PG a rédigé des fiches pédagogiques là dessus.
Donner à cette question l'importance qu'elle mérite dans comment nous voyons la VIe République. A côté des 3 thèmes que tu évoques : la règle verte, les droits citoyens dans l'entreprise, le référendum révocatoire ajouter un 4e thème : les droits humains nouveaux à l'heure d'Internet et du Numérique. Le jour du rapport Lescure mais aussi avec bientôt l'ouverture du débat au Sénat sur la loi d'orientation pour l'Ecole, le FdG doit être à la pointe dans ce domaine. Sur le dernier point MG Buffet avait déposé un amendement à l'AN. Au Sénat Brigitte Gonthier-Maurin, que le FdGNumLibre a rencontré, va déposer des amendements.
Un dernier mot. Il serait important que tu puisses te saisir personnellement de ce thème, comme celui de la mer, pour le populariser mais aussi pour rassembler des forces qui ne demandent qu'à se mobiliser.
C'est un peu l'auberge espagnole chez vous, il y a de bonnes choses (l'aspect écolo), d'assez bonnes choses (le combat contre la mondialisation ou la dénonciation de "Blythe Masters", mais çà Pierre Jovanocic le fait mieux que vous), de moins bonnes choses (le "demain on rase gratis" piqué au programme du NPA comme le Smic à 1700 €. Pourquoi pas à 3000 pendant qu'on y est ? complétement irréaliste, quel patron public ou privé accepterait de payer de telles sommes pour de la main d'oeuvre non qualifiée ?), enfin du détestable (les FG ne se grandit pas d'avoir soutenu le mariage gay projet phare de la hollandie, revendication d'une infime minorité de privilégiés invertis ou non, les Français veulent du boulot et se foutent du mariage homo).
Donc perso je passe mon chemin...
@ Menjine
En toute fraternité, relis Gramsci, Foucault, ou encore Chomsky sur les notions de bataille culturelle et d'élévation du niveau de conscience (Jaurès disait qu'il ne peut y avoir révolution qu'où il y a conscience). Ne rien entreprendre, c'est cautionner l'existant et sa cohorte de résignation aux prochains scrutins: explosion de l’abstention ("à quoi bon voter? rien ne PEUT change!"), capitalisation corrélative électorale du FN et de ses "assurés électoraux" (les oligarques: PS-UMP et leurs satellites). Personne parmi nous ne comptait sur une inflexion de Hollande (nous ne sommes pas dupes ici, Hollande déroule le plan néolibéral ouvert en mars 1983, il était alors jeune énarque à l'Elysée, sous les auspices d'Attali, ne l'oublie pas. Je ne dis pas que nous y arriverons, mais il faut essayer, car nous sommes notre seul média. Le traitement du 5 mai (médiatiquement et politiquement) par l'oligarchie nous rappelle que nous sommes bien son adversaire (chiffres bidonnés de Valls, et c'est un "poulet" qui te le dit).
Ici à Conflans-Sainte-Honorine, nous sommes en campagne permanente, comme au niveau national: tractages, collages, boitages, porte à porte, avec pour unique but de tenter d'éviter la résignation de "ceux qui espéraient" et leur rappeler que ce que la politique a fait, la politique peut le défaire (E.T. et ses potes ne nous ont pas encore envahis), et qu'une majorité alternative est présente (pour 2017, ou avant si tout s'écroule avant, et tu sais que ce n'est pas une vue de l'esprit) s'ils s'en préoccupent et ne délaissent pas les urnes au profit des oligarques et de leurs suppôts.
Bien à toi.
@menjine
Dommage de douter de cette phase car c'est la seule qui vaille. Elargissons, élargissons. En lien, la vision de P. Lamberts, écolo Belge.
Avec tous les mauvais coups en préparation, comment qualifier ce gouvernement de social-libéral ? Il est tout simplement libéral. Il est soumis à la finance !
« construire la masse critique populaire consciente capable de prendre en charge le travail à faire. Nous ne le faisons pas (…) en consultant je ne sais quel copié-collé de recettes d’un autre âge de l’action. »
Il y a quand même des choses intéressantes à y apprendre. Je découvrais récemment des correspondances de Lénine, intéressantes parce qu’elles ne sont pas, contrairement aux brochures, débarrassées des « scories » de sa réflexion. Avec le regard des sciences sociales d’aujourd’hui, elles semblent parfois très naïves. Prendre les textes de Lénine comme des « recettes » serait évidemment une grande bêtise. Lénine lui-même le reconnut quelques années plus tard lorsqu’il écrivit, une fois confronté à l’exercice du pouvoir : « Nous avons cru qu’il suffirait de décréter que … ». Mais ce que cette naïveté nous apprend au moins, c’est qu’elle n’a absolument pas empêché la révolution d’avoir lieu. Et la grande force de Lénine, peut-être la seule, fut de comprendre à temps que le pouvoir était à prendre, qu’il avait quitté les palais pour tomber dans la rue.
Pour cet enthousiasme populaire du 5 mai, il n'est qu'à regarder ces images du carré de tête, écouter celles et ceux qui des trottoirs accompagnent l'avancée du cortège. C'est effectivement la Gauche qui se retrouve, étonnée d'être vivante, diverse, unie et fraternelle. Mais c'est aussi derrière cet enthousiasme, la conscience d'une force des possibles "ensemble".
Superbe marche dimanche 5 mai. Un immense coup de chapeau à tous les camarades venus de loin si nombreux ! ça a largement compensé les parisiens en vacances.
"To lose", non ! Toulouse, oui !
Affiche pour Toulouse.
Quelques images ici
Menjine
Tu as tout à fait raison d'écrire que "la politique réelle de Hollande et de son gouvernement n'a en aucun cas été infléchie dans la réalité effective par cette marche," mais que veux tu dire par là ? Croyais tu que c'était le but ? L'objectif de la marche était pourtant clair, il l'est toujours, je viens de le relire encore dans ce billet : un changement de régime. Qui a parlé d'inflexion ? Qui a cru que le changement de régime surviendrait dans la semaine suivante ? Quant à l'union dont tu parles, que vaut elle contre nous ? C'est une union sans principe ! L'union de ceux qui préfèrent garder leur siège d'aujourd'hui plutôt que rester en accord avec leur discours. Crois tu que les français soient dupes ?
Lis donc le courriel d'Eva Joly au Conseil Fédéral d'EELV (je rappelle le lien). Il exprime assez bien ce qui se passe. Peu importe la relative faiblesse numérique des amis d'Eva Joly qui étaient présents le 5 mai. Ce qui importe au contraire, c'est leur mobile, exprimé par Eva Joly dans ce courriel. "Les françaises et les français sont écœurés par leur classe politique. La crise de confiance est à son paroxysme. Voilà pourquoi nous sommes sommés de répondre aux interrogations. Nous devons dire si nous considérons que c’est un accident de parcours ou si c’est le fruit d’un système. Il se trouve que depuis 20 ans je dis que c’est un système d’irresponsabilité et de soumission au pouvoir de l’argent qu’il faut combattre." Si je peux faire simple, il y a ceux qui comprennent la crise de confiance, et ceux qui croient pouvoir y survivre avec leurs boniments.
@Menjine
Faut un début à tout.Cette marche c'est ce qui commence de fort et de nouveau à gauche.La gauche la vraie celle d'avant 1983 est de retour et en mieux. Que peut-on reprocher a J-L d'avoir fait le plein au premier coup. Que risque-t-il à part rassembler les mécontents dans un avenir proche ? Ce début en dit long sur le bien piètre avenir des libéraux dans la conscience de chacun. Heureusement qu'il existe quelqu'un pour fédérer une riposte claire et philosophique à ces injustices pendables. Que faudrait-il faire rester chez soi à pleurnicher? En attendant que ces truands continuent de la sorte et se partagent tranquillement le gâteau des rois en pillant nos acquis sociaux ? Ni l'UMP, ni le FN, ni le Bayrou n'iront défiler trop contents de ce qui se passe. Pourtant eux c'est pas faute de critiquer en disant qu'il faut en plus presser encore plus fort au prix du sang ?
Bien content de vous trouver parmi nous, Jean Luc.
Mes impressions de manif. Il y avait tellement de monde que je n’ai pas réussi à retrouver mes camarades du PG, ni mes amis syndicalistes… pas grave, comment se sentir seul dans une telle ambiance ?
@Menjine (112)
Et que proposes-tu de plus constructif ? Rester chez soi et attendre les prochaines élections ?
Bonjour Mr Mélenchon,
je ne sais pas si vous pourrez lire ce commentaire mais c'est avec la plus grande gratitude et le plus profond respect que j'écris ces lignes. Vous avez réussi à "éveiller" ou "réveiller" des valeurs qui ont longtemps disparues du monde médiatique et politique. Liberté, Egalité, Fraternité. Ces valeurs, pourtant ancrées dans notre histoire commune, n'était qu'un idéal, soit éteint, soit trop lointain, pour la masse dite populaire dont j'ai fait parti. Avec le poids de vos mots du fait de votre rôle de porte voix du Front de Gauche, vous avez, pour reprendre vos mots "créez du conflit, pour conscientiser" les esprits. Merci.
Grâce à l'impulsion de ce mouvement de gauche, je me suis retrouvé civiquement. Je peux aujourd'hui me sentir impliqué dans cette dynamique, qu'est le progrès Humain, par une action et un mouvement politique que je crois juste et profondément social. Cette Marche du 5 Mai est pour nous tous la fin d'une année et fait date par l'aspect Humaniste, longtemps affaibli, que prend ce mouvement de Gauche. Je me réjoui de me lancer dans les futurs batailles d'idées auxquelles nous allons être confronté. Je me réjouis que ce soit le Front de Gauche, représenté entre autre par votre personne Mr Mélenchon, qui serve de "lanterne" aujourd'hui dans notre monde politique.
Encore une fois, merci.
@Dubitatif 116
Je viens justement de rencontrer une personne attendant avec impatience de pouvoir se marier. Je puis vous affirmer qu'il ne s'agit en aucun cas d'un privilégié, mais d'une personne travaillant au SMIC et sans aucun bien reçu en héritage, et propriétaire de rien, ni maison, ni voiture. Le mariage ne vient pas en concurrence du boulot. Ce sont deux sujets indépendants. Mais par contre, en étant marié, le mariage permet peut-être de mieux affronter le chômage si l'un des deux s'y trouve réduit. Le fait que les homos ne se marient pas procurera-t-il davantage de boulot aux Français ? Étrange raisonnement de votre part, logique écartelée.
J'ai écrit un petit mot le 6 mai sur ce blog pour dire à quel point j'étais heureuse d'avoir participé à cette marche belle et rebelle et combien je me sentais boostée (ça vaut plus que toutes les cures de vitamines que j'ai prises pendant l'hiver). J'ai vraiment ressenti le bonheur de se retrouver. Comme tu veux,Jean Luc, une petite anecdote. Je suis infirmière libérale et je travaillais ce fameux 5 mai et pour pouvoir venir de Bordeaux à Paris c'est mon collègue qui est au Parti Socialiste qui m'a remplacée. Comme quoi ! Paris et pari gagné. On ne lâchera jamais rien.
Bonjour M. Mélenchon.
Puisque vous le demandez, je vous raconte ma journée du 5 mai. Avec mes 2 fils (13 et 17 ans) qui avaient insisté pour m'accompagner, nous avons pris le car affrété par le PG 44 à Savenay (en Loire Atlantique) à 6h35 (dur de se lever tôt un dimanche). Après un premier arrêt de regroupement des cars partis du 44 aux alentours du Mans, nous avons attendu après le péage de Saint-Arnoux les motards sensés nous escorter qui ne sont pas arrivés. Repartis à 12h30 de là, nous avons été pris dans le bouchon des quais de Seine après Bercy. Faute de pouvoir aller plus loin, le car nous a finalement lâché sur le quai de la Râpée et nous avons remonté le boulevard de la Bastille pour arriver sur la place au début des discours. Celui d'Eva Joly a été plein de sens. Elle a, à mon avis, fait avancer l'union des forces de progrès contre le pouvoir de la finance. Le vôtre a été grisant, même si nous n'avons pas entendu les 10 dernières minutes (problème technique de son). Après les discours, nous avons été disciplinés et n'avons quitté notre emplacement de cortège (rue Saint Antoine) qu'après une longue attente et pour avancer... jusque devant l'opéra où nous avons attendu jusqu'à 16h30 (déjà 2 heures, notre patience a été mise à l'épreuve). Nous avons alors défilé avec une partie des personnes de notre cortège et avons finalement décidé de remonter le défilé jusqu'à la Place de la nation où nous sommes arrivés vers 17h30. Le défilé était beau, comme le 30 septembre, comme le 18 mars (nous avions déjà fait le déplacement pour ces évènements avec mon fils ainé). L'affluence était importante (quel agacement quand nous avons entendu le comptage de Valls dans le car du retour). De retour à notre car à 18h30, nous avons rejoint nos pénates à 1h lundi matin, fatigués, avec un sentiment partagé entre la satisfaction d'avoir participé à un évènement important et l'énervement de sa sous-estimation par les médias. Nous serons là pour les répliques!
@ Jean Luc Mélenchon
Quel bonheur de vous savoir demandeur de nos témoignages ! J'ai terminé ma marche en même temps que vous à Nation, je me suis précipitée chez l'un de mes fils à quelques stations de métro de là et j'ai fait tout-de-suite un commentaire sur votre post "Il fera bon et beau peuple dimanche" Magda Corelli 311. Je vais donc l'étoffer un peu pour vous faire plaisir. J'aurais dû être accompagnée par au moins un ou deux de mes fils, mais ils ont fait défection pour des raisons d'emploi du temps. Ils m'ont remercié d'aller marcher pour eux ! J'étais heureuse de tout ce monde et des cris "Résistance" qui faisaient deviner votre passage. Je n'ai pas osé faire la groupie, j'ai laissé cela à d'autres. Vous étiez très apprécié. Au métro j'ai fait une remarque à un employé qui surveillait les portiques. Je me suis étonnée qu'ils ne soient pas ouverts comme cela arrive lors de grande manifestation. Il m'a dit de vous demander, à vous, de payer mon billet de transport ! Je lui ai dit que cette marche était d'intérêt général et qu'elle allait peut-être lui permettre de garder son travail avant que la RATP ne soit complètement privatisée. Un peu idiot de village ce garçon. Je souhaite aussi vous dire que pendant les 15 jours qui ont précédé la marche, je n'étais pas très en forme. Deux boutons sur chaque aile du nez (pour le coup en pomme de terre) me défiguraient. Mon entourage se demandait ira ou ira pas. Le 5 mai au matin j'étais présentable. Je crois à l'éco-socialisme. Je me suis déplacée pour cela et aussi pour montrer à cette oligarchie qu'il y a un peuple pour la dénoncer. Merci à vous et à votre équipe pour ce beau travail.
@Claude Andrée à 10h23 :
"Je me permet de [...] conseiller de lire le billet (non partisan) d'un de mes anciens prof de fac (à l'époque à Paris VIII) qui analyse la diabolisation visuelle dont [...] [Jean-Luc Mélenchon fait] l'objet et revient notamment sur l'iconographie utilisée dans l'article du Monde du week-end dernier : L'Atelier des icônes : De Hitler à Mélenchon. Petite généalogie de la diabolisation visuelle."
Dans l'un des commentaires à son propre article, ce prof dit que son "approche, limitée au volet visuel," est utilement complétée par une "analyse, qui porte essentiellement sur le texte" d'Antoine Léaument, "responsable des réseaux sociaux du Parti de Gauche et membre du pôle « Bataille idéologique »", selon son blog.
Après que la poussière est retombée ? Non, elle n'est pas retombée pour tout ! Honte à Attali !
@Webmaster
Le lien que je donne plus haut du PG73 a malencontreusement été modifié lorsqu'il a été inséré [...]
[Edit webmestre : Afin de lutter contre ce qu'on appelle "l'injection de code" par les commentaires, le dispositif de sécurité modifie les liens "tordus" comme l'était le votre. Je ne saurais trop vous conseiller d'utiliser des URL explicites et non cette longue litanie de codes plus ou moins abscons. Pour un webmestre expérimenté, c'est enfantin. Votre lien n'est donc pas publiable sur ce blog en l'état. Je l'ai supprimé.]
Ce qui nous manque et devient urgent, une radio Front de gauche qui nous purifierait l'air noseabond de ces radios toxiques...
Oh, c'est trop bon, ça, d'entendre que vous aimez nos "histoires" mais l'espace risque d'être trop court !
D'abord, y aller. Quand on habite Nyons, sud de la Drôme, c'est un défi. On s'y est collé à 2 du PG, Jean-Charles et moi, pour organiser un transport avec le FdG. Très vite, on a vu que le train, 125€, c'était même pas envisageable pour la plupart d'entre nous. Donc on cherche un car. Trop cher, indisponible… Enfin, un (Les Rapid bleus, pub gratuite) accepte à un prix raisonnable : 50€ A/R par personne.
Ensuite, remplir le car, créer une boite mail, transmettre les infos, ne pas oublier quelqu'un en route, relancer certains, arranger d'autres question sous pour qu'ils puissent être du voyage. Deux trois heures de boulot tous les jour pour ajuster sans oublier les "impondérables", dont le copain qui oublie de se réveiller à trois heures du mat (hein, Robert !) Enfin, le car est plein, le PG ne sera pas en déficit et on se dit, JC et moi, qu'il va falloir s'organiser mieux que ça au niveau national, en prévision des prochaines.
Le Graal, enfin. La Place de la Bastille, tellement pleine qu'on se perd vite de vue malgré notre panneau "26" carré en haut d'un magnifique balai de chantier, vert flashi. Les discours, les chants, les larmes aux yeux pendant l'internationale… J'ai jubilé quand vous avez affirmé que la dette ne sera jamais remboursée ! Ils ne peuvent pas, toute la création de monnaie repose sur elle.[...]
On a marché, tantôt sur la rue, tantôt sur les trottoirs à cause du RV du car à 18h. Sur mon balai, j'avais mis un chapeau rigolo, qui a bien plu, avec un pastiche de Joachim Du Balai "Heureux qui comme nous, a fait du balayage un grand art appliqué à toutes les vanités, avanies, fraudes fiscales et autres, austérité…" Joie !
"L'humour est une déclaration de dignité…" R. Gary. Il y avait beaucoup d'humour…
J'y étais!
Après la prise de la Bastille l'année dernière, le meeting sur les plages de Marseille et le meeting de Martigues du mois dernier, je suis monté en TGV de Marseille avec ma compagne, un immense moment d'humanité et de remontée du moral. Vous étiez tous beaux. Je suis ravi que la question du tirage au sort de la constituante progresse enfin ici. En effet il y a longtemps que E. Chouard m'a convaincu que c'était la cause des causes. J'espère que les débats sur ce sujet feront boule de neige. Un autre sujet me tient à cœur, le problème des logiciels libres. En effet il m'arrive de recevoir de la section du PG avec laquelle je travaille des documents en format doc. Une horreur! Existe-t-il une commission du PG qui y réfléchisse ? Si oui, comment la contacter, sinon vite il faut en créer une ! On ne lâche rien, nos idées progressent et leur sémantique avec !
Cher Jean-Luc
Je vous ai vu remonter à 18h30 le bd Diderot en courant avec le service d'ordre à vos trousses. C'est cette image que je garderai de la manif. Je n'ai rien entendu des discours mais il y a internet et en fait la manif continue sur le net. Cà c'est une nouveauté. Et puis mes enfants, un garçon de 30 ans qui gère plusieurs sociétés dont une société de service à la personne dans la banlieue parisienne, qui n'a pas fait d'études d'économie ou de commerce mais à bien compris comment utiliser toutes les astuces sociales et fiscales du système. Il pense vendre ses sociétés dans 2/3 ans et ne plus faire que de la musique (il est batteur). Il a voté Bayrou en 2007, Il est venu avec 3 copains de son milieu, sa voiture de bourge garée à des kilomètres, sans complexe, à l'aise au milieu de ces rouges, de ces jeunes, de ces forces qui courent. Et puis ma grande fille (les 2 petites sont restées à Nîmes) étudiante "professionnelle" encore 2 ans à tirer à Paris dans une très belle et récente résidence universitaire, avant de (peut être) animer une structure culturelle à l'étranger. Je les ai noyées de vidéos de la campagne présidentielle en 2012 avec sa sœur qui à 18 ans et vous a applaudi à Montpellier. Et puis mon amie (qui est espagnole et jalouse du temps que je passe avec vous) qui retrouve un ami de 30 ans avec le badge du PG (il n'est pas adhérent) issu d'une famille de promoteur, il vit de ses rentes mais il à fait toute la manif en boitant malgré le handicap d'une hémiplégie qui à failli l'emporter. A croire qu'il à compris quelque chose de la vie. Et puis le retour, et puis le sentiment que cette fois il faut aller au bout. Plus le choix!
Il y a quelque chose dont on ne parle pas assez, c'est le renforcement de la qualité des relations humaines entre membres d'un groupe qui milite au PG. Chacun peut se sentir contraint dans la vie quotidienne à limiter ce qu'il donne de lui par crainte d'un rejet imposé par les conventions sociales. Mais la camaraderie facilite le dépassement de cette gêne et une audace naturelle s'exprime qui n'attaque en rien la liberté des autres. Ce qui se passe, c'est le besoin de liberté qui suit un chemin politique pour s'émanciper de la pensée uniformisatrice. Pas de provocation dans ce chemin mais un apprentissage. Je crois que la marche dimanche dernier était une sorte de réunion géante pour vérifier que le travail d'émancipation est bien réel. Il y aura donc logiquement d'autres étapes, pour capitaliser le renforcement de l'humanité que le conservatisme oppresse et brime. que la joie vienne, marre de la colère et de la tristesse, assez de peur.
C'était une très belle manif, mais si nous étions certainement plus de 30 000, nous n'étions pas 180 000. Arrêtons de gonfler les chiffres, soyons objectifs, cela nous a joué des tours. Aux élections, certains militants ont cru aux 17 ou 18% au vu les chiffres annoncées aux rassemblements de la Bastille, Toulouse, Marseille ! Pourtant, en tant que militant je sentais les quinze derniers jours de la campagne qu'on ne les ferait pas que nous serions plus prés des 10%. Donc soyons plus objectifs et décidons collectivement des initiatives du FdG !
Quel syndicat veut prendre en charge la politique d'austérité?
Franchement s'il y en a un, c'est bien celui de son ancienne présidente désormais au "siècle", La CFDT. Appelons un chat un chat. La prochaine réforme des retraites se fera avec l'appui de cette confédération, n'en doutont pas. Chérèque fils à bien vu son intérêt personnel à planter des couteaux dans le dos aux salariés en luttes. Le voilà à l'IGAS pour services rendus. Le pire est de voir ce type de syndicalisme encore majoritaire dans beaucoup de boites.
C'est cousu de fil blanc ! Parisot aura gain de cause et Berger aura obtenu des avancées qui lui permettront de signer. On connaît la musique. À nous de convaincre encore et encore.
Bonsoir à toutes et tous
Quand je regarde et reregarde les photos et videos des manifs, oui je suis en colère de n'avoir pas pu y participer, en plus sur un parcours que je connais par coeur, 13 ans de vie parisienne avenue Ledru-Rollin, ça ne s'oublie pas, bon j'ai fait le Prado, Martigues et Toulouse et je sais l'ambiance et la convivialité. le bonheur de se retrouver tous ensemble dans cet esprit de fraternité qui est bien de gauche !
Grâce au FdG, j'ai retrouvé le gout de la lutte, le gout du savoir, je m'instruis tous les jours, mon premier soucis quand je rentre du boulot, venir sur ce blog et devorer les commentaires, c'est un moment de pur bonheur ! Moi aussi, dans mon village du haut Var (Carces). on me surnomme Mélenchon et alors, j'en suis fier parce que grâce à notre porte voix, je peux tenir un raisonnement cohérent, à tel point que les droiteux m'ecoutent et les solferiniens ruminent. La chose la plus importante, ne pas chercher à convaincre à tout prix. simplement montrer et demontrer que la puissance médiatique et les partisans de l'austérité nous manipulent à longueur de journée. C'est usant mais le résultat commence à porter ses fruits. J'ai aussi organisé ma boite mail avec un groupe "sensibilité de gauche", avec ce groupe constitué on echange des infos tous les jours, enfin grace au FdG, je suis debout donc je milite (à mon petit niveau) donc je vis. Juste une question, m'expliquer globalement le rôle de la banque européenne d'investissement, son utilité éventuelle, le sujet fait debat en ce moment sur le forum de Libé où je tiens la tranchée avec d'autres camarades. Chaque jour qui passe nous renforce ! Résistance !
Un rude voyage aller-retour Saint-Etienne-Paris (lever 4h à Sainté, retour 6h30 le lendemain à cause des règles qui font que notre unique chauffeur ait eu 9 heures de repos obligatoire + des tracasseries policières pour se garer). Mais on ne regrette rien, à part la saleté médiatique, la malhonnêteté gouvernementale, qui finissent par être un peu grosses! Un cortège joyeux, jeune souvent, qui regonfle des cours souvent bien las de nos tartufferies franco-européennes! Et un beau sourire de Mélenchon, de Delapierre, de Danielle Simonnet, et des 180 000 que nous avons plus ou moins croisé en allant et venant avec ma mie.
Je suis étudiante, j'ai 25 ans. Je n'étais ni de la Bastille, ni du 30 septembre, mais cette fois je suis venue, de Lyon, avec les cars mis en place. Aucun regret! Ma première image: on voit la Bastille, notre car traverse un pont: sur un des nombreux petits bateaux, un drapeau du pg. Je me dis que ça commence commence bien! A la descente du car des manifestants parisiens, la soixantaine, s'enthousiasment de notre jeunesse. Pendant la marche je me retrouve par hasard à tenir une banderole dans le cortège international avec un Guinéen: il me raconte être le seul opposant politique de son pays en France. Là-bas on ne peut protester sans risquer le bain de sang. Tout au long de la journée, 4 de mes amis restés à Lyon et non encartés m'ont témoigné leur enthousiasme pas sms. Deux jours après la manif, je vois mes parents. Enorme dispute avec mon père, un métallo: il me reproche d'y être allée et me ressort tout l'argumentaire du PS sur la division de la gauche et la personnalisation... Mine de rien je prends conscience qu'il est attentif quand il vous voit à la télé. Malgré la tension j'ai l'impression qu'il cherche à être rassuré. Je l'ai déjà sauvé des griffes du FN, alors avec un peu de temps encore...
Merci Jean-luc pour ton courage à intervenir au milieu de nous, le peuple français. Ensuite merci de nous rappeler au terme de chacun de tes discours les idées fondamentales d'amour de la vie et de fraternité des peuples qui animaient jean Jaurès et Victor Hugo. Ces piqures de rappel font du bien aux consciences.
«Hier tu te sentais si seul, si moqué dans ton milieu politique bien-pensant et conforme, tu finissais par croire que la lutte des places était la voie normale par où passait pour demain ou après demain l’avancée de tes idées, tu croyais tout le reste dérisoire. Et soudain tu découvres que cette flammèche que tu cachais au fond de ton esprit est un brasier tout brûlant de mille belles flammes parmi tous ces gens ! »
Cette phrase de Jean-Luc me rappelle un commentaire que j'avais écrit pendant la campagne présidentielle : «Voyez-vous, Jean-Luc aussi bien installé qu'il était au PS, ne voulait pas sentir mille petits dégoûts de soi, dont le total ne fait pas un remords, mais une gêne obscure. Il ne voulait pas que son manteau de ministre traîne dans leur fourrure ni que sa robe de sénateur traîne des feuilles mortes dans un bruit d'illusions sèches et de regrets. Ses épîtres lui font des ennemis nouveaux! Il attaque les faux nobles, les faux dévots, les faux braves, les plagiaires. Ne le plaignons pas trop car il vit sans pactes, libre dans sa pensée autant que dans ses actes.» Ce commentaire était inspiré de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.
À tous ceux qui n'ont pas encore rejoint le front de gauche, le front du peuple, à tous ceux qui aiment Cyrano de Bergerac (n'est-ce pas Jacques Weber?), fuyez le bruit des illusions sèches et des regrets, écoutez la petite musique douce de votre coeur qui vous guide vers le chemin de l'intérêt général et qui, tout en vous rendant meilleur vous construit chaque jour un peu plus.
@103 Claude Andrée
Je suis un peu déçue car je croyais découvrir notre marche en suivant le lien que vous avez laissez sur le commentaire précisant 15 000 et en le visionnant je me suis aperçu que c'était l'autre manif des détraqués. Je croyais que ce chiffre avait été attribué a celle contre l'austérité donc la notre. Ils n'ont pas osé.
Ce fut une journée merveilleuse très bien organisée, avec un petit regret ne pas avoir pu approcher Jean-Luc, mais l'important c’était de nous y voir si nombreux pour le récompenser de tout le mal qu'il se donne pour nous ainsi que toutes les personnes qui se sont occupées de cette organisation. Voir les très nombreuses photos nous permettent de revivre ces quelques heures parisienne parmi tous nos camarades et frères accompagnés de nos représentants. Encore merci et que le parler cru et dru continu, c'est ce dont nous avons besoin. De même que ce billet qui est toujours excellent est très enrichissant de connaissances.
Fraternité éternelle.
[Edit webmestre : J'ai supprimé le lien en question. Cette manie qu'ont certains de proposer des liens vers n'importe quoi à n'importe quel propos complique ma tâche...]
Avec une cheville en cours de réparation, je n'ai pas pu venir à Paris le 5 mai. J'y étais le 30 septembre et devant le sénat pour l'amnistie des syndicalistes. Ce dimanche en début d'après midi j'étais devant les images de BFM et ITV. Je n'ai pas aimé les commentaires de BFM, j'ai trouvé le ton d'ITV un peu plus juste, mais à cette heure j'étais assez déçu de ce que je voyais. Puis j'ai vu la place se remplir et la joie a envahie mon cœur, la marée citoyenne était au rendez vous. Vous étiez tous beaux, générations et couleurs de peaux mêlées, slogans et pancartes drôles et très bien ciblés, chants émouvants. J'étais en symbiose avec vous, colère au ventre et sourire aux lèvres. J'ai donc accroché un balai à ma fenêtre, ce qui m'a permis d'entamer quelques discussions politiques avec des voisins étonnés. Je ne rate jamais une occasion de transmettre nos idées. Dans mon village je suis le seul PG, et seul représentant de ce parti au FdG local. Mes camarades du PC (avec qui le courant passe très bien) ne sont plus de première fraicheur; j'ai donc été agréablement surpris de voir toute cette jeunesse joyeuse et motivée à la manif. Encore merci à Jean Luc, à tous nos porte paroles, et à tous les cadres locaux du FdG qui font un énorme travail d'éducation populaire. Je serai à peu près en forme pour la réplique du 1er juin, et s'il le faut, le balai me servira de béquille !
@thierry à 22h07
"La prochaine réforme des retraites se fera avec l'appui de la CFDT, n'en doutont pas. Chérèque fils à bien vu son intérêt personnel à planter des couteaux dans le dos aux salariés en luttes. Le voilà à l'IGAS pour services rendus. Le pire est de voir ce type de syndicalisme encore majoritaire dans beaucoup de boites."
Cessez de voir de l'intérêt personnel dans ce genre de politique syndicale. Depuis toujours c'est un clivage entre réformistes et révolutionnaires. "Lutte des classes or not luttes des classes". C'est une véritable politique, choisie, de façon déterminée par la CFDT mais aussi par FO, CFTC, UNSA et voire SUD. Oui, si le rapport de force n'est pas en notre faveur, la CFDT accompagnera la réforme des retraites et le reste au nom d'une hypothétique justice sociale ou on prendra des acquis aux statuts les plus favorables sans pour autant en donner concrètement aux moins bien lotis. Ce type de syndicalisme est majoritaire dans certaines boites parce que beaucoup de salariés cultivent l'envie, la haine et la rivalité (intelligence réactionnaire) plutôt que la culture économique, sociale et politique.(intelligence progressistes des rapports sociaux).