14mai 13
Cette semaine est celle de toutes les hontes pour le gouvernement solférinien. Mardi il a fait voter l’ANI au Sénat avec la complicité active de la droite qui s’est abstenue et du centre qui a voté favorablement. L’union nationale autour des demandes du MEDEF, en quelque sorte. Pour la première fois dans l’histoire, un gouvernement qui se réclame de la gauche fait reculer les droits fondamentaux des travailleurs. Un jour très triste. Un mardi noir. Il faudra noter et publier la liste des « sénateurs maires » qui ont participé à cette infamie pour leur rendre la monnaie de leur pièce l’an prochain. Même exercice à prévoir à propos de l’amnistie. Jeudi, les solfériniens font voter contre l’amnistie sociale et contre la loi sur les licenciements boursiers. Grosse affaire mal emmanchée que nous allons rendre aussi coûteuse que possible aux solfériniens. Je reviens sur cette affaire d’amnistie sociale. Encore un jour de honte. Mercredi, Hollande va confirmer sa capitulation à Bruxelles devant la Commission. Nous aurions obtenu « un sursis » pour appliquer la politique absurde de l’austérité ! Un « sursis » comme on le dirait d’une peine de prison ! La France dans cette posture ! C’est à pleurer.
Tel est le sort auquel nous condamne le monsieur qui veut être le « bon élève de la classe Europe » comme il a osé le dire pour décrire l’attitude de notre grand pays devant les pitoyables fantoches de la Commission européenne. Il viendra sans doute pérorer ensuite sur cet exploit en se gardant de dire quelle ardoise reste à payer en « échange » de ce « sursis ». Il voudra faire croire que la nouvelle mise à mal des retraites et la nouvelle dévastation du droit du travail déjà baptisée « réforme structurelle sur l’emploi » sont ses propres trouvailles, pour notre bien évidemment. Le lendemain jeudi il mangera sa première poignée de terre si ses amis lui tracent le holà à l’Assemblée nationale sur l’amnistie sociale. Mais aussitôt après un nouveau reniement aura lieu avec le vote négatif des députés solfériniens contre la loi sur l’interdiction des licenciements boursiers. Bref une semaine où, pour faire passer des mesures de droite, François Hollande va encore diviser comme jamais les forces politiques de la gauche et démoraliser comme jamais non plus les forces sociales. Tout en écœurant les citoyens qui croyaient avoir voté utile pour se débarrasser du potage Sarkozy et qui doivent à présent en manger à tous les repas. Et avec le sourire, s’il vous plait !
L'amnistie : le coup de trop
Sur l’amnistie sociale, la honte est terrible compte tenu de l’histoire séculaire du mouvement ouvrier à laquelle s’identifie nombre de membres du parti socialiste. L’appel à la désobéissance lancé par Patrick Menucci sur son blog est loin d’être isolé. Il exprime quelque chose de très profond. Je n’en suis pas surpris. Les emberlificotis sur la « faute pardonnée », « l’apaisement à trouver » et autres sornettes moralisantes qui infestent les explications de ceux qui veulent voter avec nous n’ont aucun intérêt bien sûr. Ils signalent juste le degré d’acculturation des socialistes sous l’emprise idéologique des solfériniens. Revenons à eux. Depuis le premier jour, l’air gêné du Président de la République sur le sujet m’a mis la puce à l’oreille. Nous sommes ici au cœur des identifications qui situent un groupe politique. Hollande le sait sans doute depuis le début. Nous avons dû lui paraître totalement martiens avec cette histoire qui nous tenait tant à cœur quand nous l’avons rencontré, Martine Billard et moi. N’oublions jamais que François Hollande est en France, depuis 1983, l’homme de la ligne qui veut convertir les partis socialistes en « parti démocrate » à l’italienne. Ça tombe bien car cette question va être posée au congrès du SPD allemand auquel il va participer.
Dans ce tableau, ce qui reste de lien organique entre le salariat et le parti doit être détruit. L’amnistie se présente à ses yeux comme l’occasion d’un divorce consommé avec ce que le mot « gauche » a voulu dire depuis 1905 et la formation du PS. Si bénigne qu’elle paraisse de l’extérieur, cette opération n’est pas simple à mener. Que les UMP ne soient plus gaullistes est une chose. Le leur faire proclamer serait une tout autre. Et de même que le PS ne soit plus socialiste mais solfériniens est une chose. Le lui faire dire publiquement est un terrible seuil à franchir. Je pense même que c’est peut-être le coup de trop pour François Hollande. C’est pourquoi il risque bien d’être battu dans le vote des députés socialistes. Je n’explique pas autrement la reculade que représente la décision des officiels du groupe PS de demander le renvoi en commission de la proposition de loi d’amnistie sociale. Formellement c’est risible. Car la commission des lois a déjà refusé tous les amendements et voté contre le texte. Elle ne peut donc que changer d’avis. Dès lors pourquoi ne pas le faire en séance ? Pourquoi organiser cette navette supplémentaire. Pourquoi ? Pour sauver la face de l’Elysée qui va voir consommer la première défaite d’un ordre direct du prince que ses gens ne veulent pas suivre. Et peut-être aussi pour essayer de vider la loi de son contenu avant de la ramener au vote. Ce serait la reproduction du modèle appliqué à la proposition de loi présentée par Les Verts sur les ondes électromagnétiques. Mais l’essentiel est qu’ils ne puissent plus être obéis. Je vois dans ce renvoi en commission, s’il est adopté, le commencement d’une fin attendue. Ce sera le moment où, pour chaque difficulté rencontrée, c’est-à-dire chaque fois que les solfériniens butteront sur nous, on pourra arguer du renvoi en commission. Excellent !
Mais j’aimerais mieux que le renvoi en commission n’ait pas lieu et que l’on vote en plénière, séance tenante, jeudi matin. Car encore une fois, pourquoi renvoyer en commission ? Son avis négatif est connu. Mais celui de la plénière ne l’est pas. Quelqu’un voudrait-il amender, compléter, ajouter, retrancher ? Tout cela peut se faire en séance avec des amendements. Pourquoi renvoyer en commission ? Pourquoi faut-il que pour sauver la face de l’Elysée on la fasse perdre aux commissaires ? Et le temps perdu ? Et les poursuites en cours ? Pourquoi faut-il encore faire souffrir les travailleurs, juste pour que Hollande sauve la face ? Pourquoi ? Ne peut-il être humble devant la représentation nationale comme il l’aura été la veille devant la Commission européenne ? L’orgueil mal placé des faibles est le coût de transaction le plus exaspérant dans la décision publique.
Retraite : mais crevez donc et qu'on en finisse !
Les retraites des Français font du mal aux profits des actionnaires, aux compagnies d’assurances, à la Commission européenne et d’une façon générale à tout le monde des belles personnes intelligentes et sensées qui savent bien que puisqu’on vit plus longtemps, les autres n’ont qu’à travailler plus longtemps. Tout le monde est mal à l’aise sur le sujet sauf les retraités et ceux qui ont l’intention de l’être un jour dans les meilleures conditions possibles. Entre les deux Hollande, le vote utile, a choisi. Souriez : vous êtes floués ! Vous étiez prévenus car il avait déjà annoncé le 28 mars à la télévision qu'il exigeait un nouvel allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite complète. Le journaliste ne s’était pas appesanti pour ne pas gêner. C'est pourtant la première fois dans l'histoire que le PS entend rendre plus difficile l'accès à la retraite pour les travailleurs. Comme le SPD, le PS s'engage dans la démolition de l'Etat social qu'il avait jusqu'ici contribué à construire avec le reste de la gauche et grâce à la mobilisation des salariés. Une page se tourne.
Hollande n'a fait que se soumettre aux exigences de la Commission européenne. Les grands médias ont rapporté que la Commission européenne aurait donné un délai de deux ans à la France pour ramener son déficit budgétaire à 3% de la richesse du pays. Aussitôt, la propagande solférinienne a vanté un "succès" de François Hollande. C'est une grossière manipulation. La Commission européenne n'a pas du tout lâché du lest. D'ailleurs, lors du séminaire gouvernemental du 6 mai, Jean-Marc Ayrault a été très clair : la politique d'austérité sera poursuivie. Il l'a dit dans son intervention : "Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté. La maîtrise des dépenses est indispensable. Le budget 2014 devra mettre en œuvre les économies prévus dans ma lettre de cadrage". Cette lettre de cadrage exige des coupes de 5 milliards d'euros en 2014 dans le budget de l'Etat, en plus des 10 milliards de coupes déjà prévues chaque année par le gouvernement Ayrault. Au total, ce sont donc 15 milliards d'euros qui seront coupés en 2014. Cette lettre de cadrage a été adressée le 8 mars. Deux mois avant la décision de la Commission d'accorder un soi-disant "sursis". Et moins de trois jours après cette décision de la Commission, Ayrault a confirmé que les coupes prévues auraient bien lieu. Tout cela était bien ficelé d’avance entre les uns et les autres. Le calendrier des annonces le prouve comme je viens de le montrer. La propagande solférinienne fait pschitt.
La Commission a annoncé deux années de chantage. Elle ne demandera pas de sanction contre la France pour déficit excessif avant 2015. Mais Olli Rehn, l’androïde qui est commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a été très clair dans ses menaces le 3 mai dernier. Il a confirmé l'objectif de réduction des déficits et appelé à amplifier les mauvais coups pour l'atteindre. En langage de machines ça donne ceci : "Pour ramener le déficit sous les 3%, des efforts beaucoup plus importants et urgents sont nécessaires". Ou encore, "dans tous les cas de figure, il est essentiel que la France mette pleinement en œuvre les mesures envisagées et précise rapidement quelles nouvelles actions elle compte entreprendre pour respecter ces objectifs de politique monétaire". Olli Rehn est un robot traditionnel et il parle la langue qui peut se traduire en globich, l’anglais des boutiques de souvenirs.
La Commission sonne donc l'offensive. Elle exige des « réformes structurelles » contre le droit du travail, les retraites et les services publics. Ce n'est pas un procès d'intention que je fais. C'est le commissaire européen lui-même qui l'a dit explicitement : "Une stratégie budgétaire de moyen terme crédible doit s'accompagner de réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de pensions et d'ouverture des marchés". Les retraites sont clairement nommées comme une cible pour les libéraux. L'habillage de "dialogue social" ne masquera pas longtemps qu'il faut choisir son camp. Jean-Marc Ayrault a mis en scène lundi 13 mai ses rencontres avec les soi-disant "partenaires sociaux". Personne n'est dupe. Les syndicats de salariés et le patronat ne sont pas des "partenaires". Et le MEDEF n'a rien de "social".
Le MEDEF attaque. Depuis des mois Laurence Parisot est à l'offensive sur ce dossier. Ce lundi à Matignon et ce mardi en conférence de presse, elle a été particulièrement claire. Le MEDEF réclame l'allongement de la durée de cotisation à 43 années pour une retraite à taux plein. Et le patronat veut aussi reporter l'âge légal de départ à 65 ans. Cet âge-là fait sursauter. Pas seulement parce qu’on se demande quels métiers peuvent être accompli à cet âge-là. Ouvrier du bâtiment ? Pilote de ligne ? Serveur dans un restaurant ? Instituteur ? La même chose au féminin ? Et puis 65 ans c’est une étape dans les statistiques. Ça se situe au-delà de l'espérance de vie en bonne santé qui culmine à 62 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes dans notre pays. Et pas d’illusions à avoir sur les contreparties du « gagnant-gagnant » et autres refrains habituels. Laurence Parisot a aussi été catégorique sur ce point : "il n'est pas question pour nous de rouvrir le dossier pénibilité". Voilà prévenus ceux qui espéraient nous vendre ce pansement pour faire passer un nouveau recul général.
En fait la docilité et la couardise de l’équipe gouvernementale en place donne des ailes au MEDEF. Il avance sur tous les fronts. Laurence Parisot a dit vouloir "augmenter la quantité de travail, tout au long de la vie et annuelle". Ses propositions sur les retraites s'accompagnent d'autres demandes tout aussi grossières contre les droits sociaux : suppression de la durée légale du travail au profit d'une durée fixée branches par branches, extension du travail du dimanche, suppression de deux jours fériés par an. En échange on suppose qu’il faut considérer que le maintien du droit au salaire doit être considéré comme bien meilleur que le retour à l’esclavage qui est pourtant dans l’ordre des choses compte tenu de la « compétitivité-l’inde-la-chine-et-donc-l’emploi ».
Pour l'instant, le gouvernement Ayrault laisse Parisot préparer les esprits sans réagir. La radio Europe 1 a même indiqué que François Hollande envisagerait d'aller au-delà des exigences du MEDEF. Selon la radio, l'Elysée réfléchirait à allonger la durée de cotisation à 44 années contre 41,5 années aujourd'hui et 43 demandées par Parisot. La ministre compétente, Marisol Tourraine a démenti très mollement mardi 14 mai au matin : "Nous n'avons pas encore pris de décision quant au contenu de la réforme des retraites, nous avons la concertation comme ligne de conduite". Dormez braves gens, dit-elle. Mais on nous a déjà fait le coup. Souvenez-vous du rapport Gallois sur la compétitivité. Pendant des semaines, le gouvernement expliquait n'avoir pris aucune décision pour laisser le temps à la réflexion et au dialogue. Et moins de 24 heures après la remise du rapport, les décisions étaient annoncées : 20 milliards d'euros de cadeaux au patronat. N’oubliez jamais que François Hollande est sournois au combat. Sa mine perpétuellement réjouie dans le malheur du présent, pourtant éclatant, signale une très grande force d’indifférence au sort des autres.
C'est une bataille au long cours qui s'annonce mais il faut être en alerte rouge dès maintenant. Le calendrier est serré. Les rencontres de Ayrault avec les syndicats et le patronat ce lundi ne sont que le premier tour de piste. Hollande donnera peut-être déjà des précisions jeudi dans sa conférence de presse. Début juin, un rapport rédigé par Yannick Moreau, ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, sera remis au gouvernement. Attention, offensive médiatique à prévoir. On en connaît toutes les figures depuis dix ans que le numéro est joué. Ressortez vos vieux argumentaires il n’y a rien de changé depuis la prémisse (il faut sauver notre régime par répartition) jusqu’à la conclusion (en 2054 il y aura un trou abyssal si nous n’agissons pas tout de suite). Après les banderilles du « rapport Schmoll » viendra le lourd. Les 20 et 21 juin, la deuxième "conférence sociale" permettra aux solfériniens de reprendre leur propagande sur le "dialogue social" entre "partenaires sociaux" et d'appeler au "réalisme" et à la "responsabilité" pour tenter de diviser les syndicats de salariés comme ils l'ont fait sur l'Accord "Made in Medef". En juillet le gouvernement devrait rendre ses arbitrages définitifs. Un projet de loi sera discuté à l'Assemblée à partir de septembre. Nous devons tenir la digue. Il faudra sans doute le faire dans la rue. Si nos syndicats nous y appellent, nous répondrons présents. Mais la bataille des esprits recommence dès maintenant. Le droit à la retraite n'est pas d'abord une question d'espérance de vie. Si l'espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, c'est justement parce que les gens ont pu arrêter de travailler plus tôt. Dit autrement, si on vit plus longtemps c'est parce qu'on travaille moins longtemps. Retenez la formule et ressortez-la aussi souvent que nécessaire.
Le droit à la retraite est avant tout une question de partage des richesses. La France est plus riche qu'elle n'a jamais été de toute son histoire. Lorsqu'on vous explique qu'il y a aujourd'hui un déséquilibre entre actifs cotisants et retraités, répondez. Oui, le ratio entre actifs et retraités est passé de 2,7 actifs pour 1 retraité au début des années 1980 à 1,5 actifs pour 1 retraité aujourd'hui. Mais dans le même temps, les progrès de la productivité et les efforts des travailleurs font que deux actifs d'aujourd'hui produisent autant que trois actifs de 1983. Les gains de productivité compensent donc le déséquilibre du ratio entre actifs et retraités.
L'équilibre du système de retraite n'est pas d'abord une question de dépenses excessives. La question centrale est celle du volume des cotisations. Le déficit est estimé à une vingtaine de milliards d'euros par an en 2020. La création de trois millions d'emplois comme le prévoit le programme du Front de Gauche permettrait de faire rentrer 24 milliards d'euros par an de cotisations sociales pour les retraites. C'est plus que le déficit estimé. La hausse des salaires permettrait aussi de faire rentrer de l'argent en augmentant les cotisations perçues par la Sécurité sociale et en relançant l'activité économique. C'est ce qui a fait dire à Thierry Lepaon que "si on allait vers un salaire minimum à 1 700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite". Cette formule résume parfaitement la situation. Enfin, s'il faut des ressources nouvelles, la CGT a calculé que la mise à contribution des revenus financiers des entreprises rapporterait 20 milliards d'euros. De l'argent, il y en a !
Nous ne devons pas nous laisser enfermer et enfumer. Les anticorps répandus en 2010 doivent être réactivés. Chacun doit les répandre autour de lui, dans sa famille, auprès de ses amis ou de ses collègues de travail. Le grand succès de notre marche du 5 mai montre la disponibilité du peuple pour se battre. Chacun doit tenir son poste. Les répliques du 1er juin doivent être organisées comme les premières manifestations pour défendre les retraites.
Malheur aux vaincus ivoiriens
Le service après-vente des interventions militaires de nos présidents successifs est un devoir qui dépasse les temporalités médiatiques. Quand la guerre a lieu, l’armée transporte les journalistes et les installe dans des points d’observations choisis par elle. Pendant quelques jours les « reporters » filment librement ce qu’il est prévu de les voir filmer et commentent librement en direct « sur place, depuis le terrain » leurs collègues en plateau à Paris qui leur lisent les dépêches de l’armée et du gouvernement. Jusque-là tout va très bien. En effet il ne saurait être question de laisser de tels énergumènes pourrir une guerre avec leurs inévitables otages ou leurs morts mis en exergue chaque jour au journal de vingt heures. Surtout que sur ces plateaux tournent avec suavité deux ou trois experts directement liés à nos Etats-Majors, revues et colloques savants, qui commentent des cartes du meilleur effet. De cette façon tout se déroule, avec une magnifique précision d’horloge, selon le plan prévu. Premier temps on intervient au nom des droits de l’homme comme le prouvent des images « tournées en caméras cachées au péril de notre vie ». Deuxième temps on commente les droits de l’homme bafoués avant notre glorieuse présence vu qu’il n’y a plus rien à montrer en image car les zones de combat sont interdites d’accès. Troisième temps la guerre est finie, les droits de l’homme sont rétablis, la population sort les drapeaux français tout neufs qu’elle cousait en cachette depuis des semaines. Les télés rentrent à la maison, les commentaires s’interrompent car le sujet est vite épuisé (surtout dans le désert où il n’y a vraiment personne). Depuis peu il y a une nouvelle séquence imposée : la visite sur place du président très bon très grand qui vient écumer la joie du peuple libéré. « Merci la France » « Sarkozy ! Sarkozy ! » à Benghazi. « Merci papa Hollande » à Tombouctou. Les sceptiques reçoivent le coup de grâce. Quoi qu’il en soit, quatrième temps, la guerre continue. Peu importe qu’elle continue. Le cirque est parti, le spectacle a lieu ailleurs. Les droits de l’homme retournent donc au présentoir de la bonne conscience, entre la tête de buffle empaillé et le portrait du Dalaï Lama. A partir de cet instant on ne peut revenir sur la scène de ces exploits guerriers qu’avec un masque et des gants, car il s’agira de fouiller dans la charogne.
En Côte d’Ivoire, comme hier au Kosovo, comme à présent en Lybie et très bientôt, c’est certain, au Mali et en Syrie, nos chers alliés politiques « amis des droits de l’homme » que nous sommes venus secourir s’avèrent être « à la longue », c’est-à-dire hors de la quinzaine pendant laquelle les médias montrent quelque chose, d’odieux pourris et parfois même des criminels notoires. Voyez comment les prétendus « combattants de la liberté » du Kosovo trafiquaient les organes des prisonniers serbes qu’ils prélevaient pour les revendre. Motus. Le serbe était le méchant du film. Puis ils menacèrent de mort la présidente du Tribunal Pénal International. Silence : aucun d’entre eux ne sera donc jugé. En Lybie et en Syrie aujourd’hui les « insurgés » combattent un despote avec des méthodes aussi répugnantes que les siennes et parfois même pire. C’est ce que vient de montrer le recours aux armes chimiques par les « rebelles » en Syrie. Etrange : la femme qui le révèle pour l’ONU est celle qui a été menacée déjà pour le Kosovo. Encore elle ! Heureusement, les nord-américains sont là pour révéler qu’ils disposent de preuves solides montrant que le despote a usé de ces armes chimiques. Et patati et patata. La vie, quoi. Je ne crois pas surprendre beaucoup de mes lecteurs en écrivant tout cela. Je les invite pourtant à suivre avec attention ce qui leur est dit sur ces sujets quand ils en entendent parler. Car il nous faut tous tirer parti de chacun de ces épisodes. C’est nécessaire pour améliorer notre compréhension du monde et pour éduquer nos réflexes face à la machine de propagande quand elle se met en mouvement. Sinon comment assumer notre dignité de citoyens ? Nous devons exercer en esprit libre nos pouvoirs de discernement. Il est essentiel, là encore de prendre d’abord conscience du rôle d’illusionnistes (souvent distrayants, j’en conviens) des médias officialistes.
En Côte d’Ivoire, des criminels de toutes sortes, massacreurs de civils, tortureurs de prisonniers civils, bourreurs d’urnes patentés, occupent dorénavant les postes clefs du régime « ami des droits de l’homme » que Nicolas Sarkozy a installé au pouvoir. Un rapport de l’ONU, non commenté aux journaux de 20 heures français pourtant tellement actifs dans le service de vente directe de la belle guerre de Côte d’Ivoire note : « D'anciens commandants de zone ayant à leur actif un nombre notable de violations du droit international humanitaire ont rejoint les rangs ordinaires des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Des individus comme Martin Kouakou Fofié (qui est sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2006), Ouattara Issiaka (alias ì Wattao), Hervé Touré (alias ì Vetcho ), Koné Zakaria et Chérif Ousmane ont tous été promus à des postes stratégiques de commandement. Ils ont également des contingents sous leurs ordres et d'importantes quantités d'armes (et de matériel connexe) entre leurs mains. » Ces gens sont impliqués dans des crimes dont le récit vous fait dresser les cheveux sur la tête. Qui cela va-t-il empêcher de dormir ici, au pays des droits de l’homme qui n’hésite pas à s’engager militairement pour défendre nos principes ? Personne ! Et sûrement pas François Hollande. Il a confirmé la marionnette présidentielle Alassane Ouattara qui est venue lui faire acte d’allégeance à domicile. J’ai alors demandé si ce noble guerrier se souvenait de notre compatriote Michel Gbagbo détenu dans des conditions infra humaines par les vainqueurs qui l’ont d’abord copieusement tabassé. Michel Gbagbo est citoyen français. Il a été détenu sans jugement ni même inculpation pendant des mois. Puis il a été détenu dans des conditions qui l’ont amené aux portes de la mort. Il ne faisait pas de politique. J’ai interpellé le gouvernement. Personne ne m’a répondu. Il faut quand même dire, sans doute, que s’appeler Gbagbo et être le fils de son père, même si on n’a pas d’activité politique n’est pas bien malin. Fabius qui a eu ses petites entrées auprès de Laurent Gbagbo du temps où il était puissant devrait pouvoir s’en émouvoir. Non. Dans la mesure où l’ennemi est vaincu, les vainqueurs ont tous les droits. Notamment celui de martyriser les vaincus. Bien sûr cela se fait en toute bonne conscience au nom des droits de l’homme qui ont été méprisés par les vaincus, cela va de soi.
« Vae victis » dit l’adage des romains, malheur aux vaincus. Tout est alors permis contre eux. Je ne veux pas gâcher vos rêves avec des cauchemars venus de Côte d’Ivoire. Mais le sort réservé aux six cent soixante dix membres du Front Populaire Ivoirien détenus par les officiels actuels pourraient vous faire très peur. Passons sur celui réservé à madame Simone Gbagbo qui vient d’être enlevée de l’hôpital où il avait bien fallu la conduire. Battue en public sous les yeux des caméras par des soudards, elle est pourtant réclamée par le tribunal pénal international. Sa défense ne sait rien d’elle. Elle est vivante et martyrisée. Qui s’en soucie à Paris parmi ceux qui dînaient avec elle du temps où elle était la « première dame » ? Moi, je n’ai jamais dîné avec les Gbagbo du temps où ils étaient puissants. Ils ne m’ont ni reçu, ni invité. J’étais à la gauche du PS et de l’Internationale socialiste. Mais je sentais le souffre pour eux. Ils recevaient Henri Emmanuelli, et d’autres beaucoup moins à gauche. Au bureau national du PS des gens comme le renégat Eric Besson réclamaient des sanctions contre les Gbagbo sans beaucoup de succès car nombreux étaient ceux qui regardaient la pointe de leurs chaussures. Ils ont fini par applaudir l’intervention militaire de Nicolas Sarkozy. Tous sont devenus muets depuis. Défendre leurs droits humains aujourd’hui ajoute aux croix qu’il me faut porter devant la meute. Mais pourtant je le fais. Quand je vois un « ministre de la justice et des droits de l’homme » refuser l’accès de tout avocat auprès de mon compatriote Michel Gbagbo, je me souviens que lui et son ministère ne seraient rien ni personne sans l’accord de François Hollande. Quand Simone Gbagbo est enlevée de son hôpital à la faveur d’une anesthésie générale et interdite de contact avec ses conseils, je suis juste soulevé de dégoût par la lâcheté de ceux qui autorisent ces exactions à Paris. Et je ne voudrais pas que les ivoiriens croient que « c’est ça la France ». Et je ne voudrais pas qu’ils montrent mon pays du doigt. Exactement comme moi, je ne crois pas que Alassane Ouattara, ce soit la Côte d’Ivoire et je ne montre pas le pays du doigt à cause des bourreaux des milices nordistes.
Il y a eu des élections municipales il y a trois semaines en Côte d’Ivoire. Evidemment, vu la situation, le Front Populaire Ivoirien et ses alliées ont appelé au boycott. Selon eux, la participation a été de 15%. Le président « élu », Alassane Ouattara dit qu’elle a été de… 30%. Pas de quoi pavoiser ! Mais selon les observateurs internationaux ce serait 20%. Rien qui évoque la joie et la mobilisation d’un pays « libéré ». Cette très faible participation, due au boycott et à la lassitude générale de la population, montre au contraire un pays prostré et abusé. Et dans ce naufrage, le parti d’Alassane Ouattara a subi une sévère débâcle. A peine 20% des nouveaux maires sont issus de ses rangs et ils viennent des régions déjà sous contrôle de ses milices partisanes sécessionnistes sous l’ère légale de Laurent Gbagbo. La moitié des nouveaux maires sont des « indépendants ». 30% environ sont issus du très ancien parti présidentiel des lendemains de la décolonisation, le PDCI ! Sur le terrain de nombreux incidents ont eu lieu entre les deux partis. Là encore pas de trace du « pays libéré », juste une exaspération généralisée et une tension rappelant à tous les conditions politiques qui prévalaient à la veille de l’intervention militaire française.
Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a officiellement invité François Hollande à se rendre dans son pays. Peut-être qu’il ira. Je ne sais pas. Mais je sais qu’il est temps pour notre pays d’exiger la libération sans condition de notre compatriote Michel Gbagbo. Juste parce que c’est notre compatriote et que nous ne devons pas accepter que son nom soit un motif de persécution. C’est pourquoi je prends le temps d’écrire ces lignes pour rappeler que le retour à un état de droit qui avait été promis passe nécessairement par le respect des droits attachés à la personne de tous les prisonniers politiques ! Et enfin j’affirme que le renvoi devant les tribunaux des personnes proches de Monsieur Ouattara suspectées d’avoir commis de graves crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire est une urgence centrale dans un contexte où nos armes sont intervenues sous le prétexte de la restauration des droits de l’homme. Je sais très bien que ce n’était pas vraiment le sujet. Mais ce pourrait être une opportunité. Même après coup.
Je ne veux pas finir ce chapitre sans revenir aux questions de couverture médiatique de nos guerres. Tout le monde ne se contente pas d’occuper avec sérieux son rôle de marionnette. Quelques courageux vont pourtant plus loin, sans la laisse ni la gamelle fournie par le service de communication des armées en campagne. Mais le temps qu’ils arrivent là où les choses se passent, le temps qu’ils recoupent leurs informations, bref le temps qu’ils fassent le travail de journaliste, la guerre officielle est finie. Ils n’accèdent donc plus à l’antenne. Ou alors seulement pour le magazine spécialisé qui diffusent leur travail entre deux reportages voyeuristes sur la prostitution aux îles Boudijis et le trafic des escargots en voie de disparition en république centre Afroucha. Ceux-là se font tuer aussi parfois. Leur mort, n’est pas filmée. Mais elle sert de prétexte à d’émouvantes auto-célébrations de la corporation par des hommes et des femmes troncs qui ne quittent jamais leurs studios bien chauffés. Leurs images, leurs lignes sont tout ce qu’il nous reste de la part de vérité qu’ils ont pu capter. Mais comme ce sont des parts de vérité, il faut pour en disposer aller les chercher soi-même. Mais peut-être est-ce un devoir à leur égard aussi.
Merci cher Jean Luc merci. Comme toujours dans vos billets vous nous informez alors que les autres font tout pour nous enfumer, pour que les gens restent des moutons. Ce soi-disant "parti de gauche Solférino" va aller jusqu'où ? Lorsque au 2ème tour j'ai voté Hollande pour virer l'autre je n'avais aucune illusion, mais je pensais quand même qu'il jetterait quelques miettes au peuple, mais nous n'avons même pas de miettes, que des coups de massue sur la tête !
@ Jean David (13h51)
Vous avez sans doute raison: il faut travailler pour vivre (et pas l'inverse), jusqu'à ce que les connaissances techniques permettent de diminuer l'effort fourni pour l'obtention d'une quantité suffisante de nourriture. C'est pourquoi les capitalistes, qui vivent des rentes que les travailleurs leurs fournissent en travaillant plus tout en gagnant moins, sont des sortes de rois fainéants, des parasites. Oui, ils sont la classe parasite, comme la noblesse sous l'ancien régime. C'est à eux de prouver leur utilité, et ce que leur accumulation de richesse apporte au monde. Pour l'instant, la preuve est faite que l'accumulation de richesse conduit au désastre (crises financières et économiques à répétition, fermetures d'usines, chômage). Or, les parasites, on s'en débarrasse par un grand coup de balai, et en changeant l'architecture du système.
Il nous faut une issue politique maintenant. Il faut faire aboutir le dialogue, avec l'aile gauche du PS et les Verts, sur des propositions de gouvernement. Il faut mettre à profit ces temps historique, en s'appuyant sur le mouvement populaire, pour faire sortir du bois l'aile gauche du PS. Entre deux élections, rien ne se fera sans eux.
"... La création de trois millions d'emplois comme le prévoit le programme du Front de Gauche permettrait de faire rentrer 24 milliards d'euros par an de cotisations sociales pour les retraites."
Afin de pouvoir argumenter auprès de nos concitoyens, quelqu'un peut-il me en quoi le programme du FdG permet de créer 3 millions d'emplois et sur quelle base de salaire, nous arriverions à récolter 24 milliards d'euros par an de cotisation sociales. Est-ce sur la bas du SMIC à 1700 euros/mois ? Merci à ceux ou celles qui pourront donner l'argumentaire.
@Annick
Et une femme employée "à temps partielle subi" comme on dit (je dirai plutôt que ce qui est subi, c'est les pauvres 850 € de salaire) avec 1 ou 2 enfants à charge. Une fois les frais fixes payés il reste combien pour la bouffe ?
Là c'est plus une autre planète c'est une autre galaxie de moins en moins visible de plus en plus loin.
@Leo(99)
Pour la Cote d'Ivoire, reportez vous a mon commentaire 91
Cordialement
@Jean-Luc Mélenchon et à toutes et tous.
Dans les commentaires du précédent billet je m'adressais à toi, à partir d'une anecdocte dans le car, sur l'importance universaliste de nos propositions (à venir car dans le programme l'Humain d'abord il n'y a pas grand chose) pour "le Numérique". Ce matin un rapport de l'Académie des Sciences intitulé : "L'enseignement de l'Informatique en France : il est urgent de ne plus attendre". J'ai lu ça comme du petit lait. Je suis sûr que cela va plaire à Jean-Luc (ancien ministre pour qui tout commence par l'Education) et à vous toutes et tous. C'est très abordable et limpide.
Qui se soucie de Michel Gbagbo à part Mélenchon ? Merci à lui pour le rappel sur la Côte d'Ivoire.
Cher Jean-Luc,
Je ne sais pas si l'argument production/retraité est un bon argument car il va dans le sens opposé à ta démonstration. On va faire un peu de maths.
Si je cherche combien d'unité de production "consomme" un retraité, je dois multiplier le nombre d'actif par retraité (2.7 en 1980, 1.5 aujourd'hui) par la productivité par actif (1/3 en 1983, 1/2 aujourd'hui, i.e. le fameux ratio deux travailleurs d'aujourd'hui créent autant de richesse qu'en 1983). Ainsi, l'unité de production disponible par retraité était de 0.9 en 1980, et est aujourd'hui de 0.75. Autrement dit, il y a environ 15% de richesse disponible en moins pour les retraités d'aujourd'hui par rapport à ceux de 1980. Cela va donc à l'opposé de ce que tu cherches à démontrer. Certes le ratio, est loin des 45 %, comme le suggèrerait un raisonnement idiot basé uniquement sur le nombre d'actif par retraité.
"Sa mine perpétuellement réjouie dans le malheur du présent, pourtant éclatant, signale une très grande force d’indifférence au sort des autres"
Cette indifférence n'est pas propre à Hollande. Elle est la marque de beaucoup de ceux qui sont aux manettes des affaires ou de l'Etat, au service d'un système pervers psychopathe. Tout ce qui permet l'expression légale des oppositions, des contre-pouvoirs (manifs interminables) se heurte à un mur de glace et d'indifférence. Pire, le sentiment d'impunité de ces castes nous est renvoyé à la figure et nous humilie. Quel électrochoc sera nécessaire pour les faire revenir sur terre au contact des réalités humaines ?
"Il faudra sans doute le faire dans la rue. Si nos syndicats nous y appellent, nous répondrons présents"
Quand on voit la mobilisation/division du 1er mai, les divisions sur les retraites lors des dernières "réformes", les divisions pour l'ANI, je préfèrerais qu'on soit nous-mêmes à l'origine d'une grande mobilisation contre la "réforme" Hollande des retraites.
@Giuseppe-35
Ne mésestimons pas l’intérêt des autocollants « gagnés » dans les manifs. Ils permettent d’inonder la France profonde (arrêts de bus, boites aux lettres de la poste), d’une ribambelles de petites images suggestives fort outrageantes pour la petite bourgeoisie si heureuse de voir de plus en plus de boites aux lettres d’immeubles défendus par code d’entrée, saine préservation des esprits faibles de la populace si prompte à s’enflammer à la lecture d’un méchant tract appelant à la révolte. Il n’y a pas de « petites actions », comme par exemple, ne jamais jeter l’Huma après lecture, toujours le glisser dans une boite aux lettres au hasard.
PS : ça n’a rien à voir mais ne pourrait-on pas faire construire des toilettes publiques sur le parcours Bastille-Nation …
Je réagis au commentaires portant sur les élections de 2014. Qui peut encore croire aujourd'hui que la moindre association avec le PS pourra nous êtres profitable sur le moyen terme ? Vous avez une idée de la sanction que va subir le parti de Solferino ? Qui veut couler avec lui ?
Si bien entendu, des accords sur la base d'un programme de rupture avec la politique de Hollande peuvent être passés dans de petites municipalités, nous ne pouvons courir le risque d'être amalgamé avec le PS sur le plan national, ce qui serait désastreux au moment des européennes. Il va falloir comprendre une fois pour toute que les anciennes alliances sont obsolètes et contre-productives.
@Guilhem-Sourgnes11700 (91)
Bonjour Guilhem,
Merci pour ce lien [...] concernant l'emprisonnement non-médiatisé de Michel Gbagbo, dont le seul crime est d'être le fils de Laurent et de porter son nom. Je vais diffuser cette page.
Bonne soirée et merci
@ 116 Nicks
Vous avez une idée de la sanction que va subir le parti de Solferino ?
Oh oui ! Il va prendre une claque monumentale. C'est pourquoi il faut que le Front de Gauche présente un maximum de listes en concurrence avec le PS pour la première place à gauche au premier tour. Le Front de Gauche doit arriver à un maximum d'alliances locales avec les Verts et la gauche socialiste. Ainsi le Front de Gauche pourra gagner ou regagner des municipalités alors que le PS va en perdre beaucoup. La droite compte beaucoup sur ce scrutin pour se refaire une santé. Le Front de Gauche sera l'espérance de la gauche et le rempart contre l'extrème-droite.
Quel contraste entre l'auto congratulation de Baroso et Hollande et l'angoisse qui perce dans nos propos et dans la conscience des plus éveilles d'entre nous. Dalladier était évoqué ici, plus haut. Je partage cette crainte du même tsunami à la progression implacable qu'ont vu déferler sur eux nos grands parents. Nous sommes ici pour résister et sommes heureux de nous y retrouver, mais combien sont encore hors d'atteinte de nos messages ?
D'accord pour inscrire en priorité le prochain scrutin, celui des municipales. Tout s'emballe, les vacances d'été arrivent. Restons mobilisés. Et ne mélangeons pas les mollassons et collabos du PS avec les nôtres. Ils nous rejoindront d'eux même. Assez d'appel à Eva Joly qui reste adhérente à un parti qui s'abstient sur la flexibilité sociale de même que pour le beau gosse Montebourg.
Le peuple possède-t-il un recours pour refuser de cautionner un gouvernement défaillant afin que les contrats et lois fromentés par ce dernier soient caduques dés le prochain changement de 1er ministre ? Quelle altitude devons-nous atteindre pour ôter les commandes d'un appareil dont le pilote est sous LSD ? Le piqué s'accentue. Plus t'as de sous, plus loin tu es de la tête de l'appareil, et les blindés ont déjà sauté en parachute. Hollande gagne quoi ainsi soumis, à part de remettre à plus tard des problèmes qui vont en s'amplifiant ?
Hormis la perpétuelle propagande précédant la curée, ils n'ont rien de neuf. Le processus est identifié, en marche, et par son implacabilité nous pousse vers une violence dont habituellement le peuple sert de victime. Plus là ! Dans ces moments de crise, les gouvernements choisis pour les engendrer s'autorisent enfin tout sans avoir à se justifier, en toute impunité. Les exemples dans l'histoire récente des gouvernements traîtres à leur nation, sont des calques des vendus que nous avons hissés au pouvoir. Nous sommes en temps de guerre économique et ceux qui prennent les décisions en ce domaine pour la France sont des mafieux aux mains d'une organisation capable de soudoyer ou contraindre (les oligarques ne doivent pas avoir beaucoup à forcer la main d'Hommes politiques réputés habiles en affaires) les Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et autre Hollande. Ils empruntent des milliards aux destinations improbables, pactisent avec la finance et bradent les patrimoines nationaux aux plus forts par peur d'être exclus du groupe de ceux qui abusent le mieux de la masse depuis tant de temps que leur savoir faire en impose. Ne semblent-ILS pas avoir fait main basse sur toutes les ressources de la planète sans notre consentement ? Mais ces présidents n'ont eu et n'ont que les os à ronger. Jamais ceux qui les manœuvrent ne les considèrent. Quant à ces derniers, comme les rats, dénichons-les. Ô taf.
@Michel Matain
Quelle différence faites vous entre la gauche socialiste et le PS ? Vous savez que donner des gages de bonne volonté à des représentants de l'aile gauche du PS pourra ensuite se retourner contre nous si la logique de parti qui prévaut encore largement à Solferino l'emporte une nouvelle fois. Les alliances locales doivent s'inscrire dans la rupture avec la politique des solfériniens, clairement.
Et voilà ! Notre Monarque républicain se fait remonter les bretelles à Bruxelles, où Barroso lui fait part des exigences de la non-démocratique Commission européenne. Quelle honte ! Ce gouvernement obéira donc au MEDEF et à la doxa libérale qui détruit dans chaque pays le système social mis en place à la Libération. Et, malgré la colère et les manifestations hostiles des populations concernées, les peuples subissent cela et semblent impuissants. Et pendant ce temps-là des gens s'enrichissent sur le "système". Comme des millions de citoyens, je suis en colère (c'est peu de le dire) et triste et inquiète, car mère d'un garçon de 26 ans qui va entrer dans la vie active, et moi-même âgée de 65 ans.
Les manif c’est bien et j'en suis mais les blocages et les grèves, c’est mieux ! Rappelez-vous les luttes de 2010 contre la réforme des retraites. Le blocage des docks, des raffineries, des axes de circulation a semé un vent de panique chez les élus et les patrons et plus légitimement chez nos concitoyens touchés directement ou indirectement par les pénuries. Bagnoles en rade, transports en rade, supermarchés menacés de rade… Ce fut une belle pagaille pendant quelques semaines menée par des grévistes qui auraient tenu bon si les caisses de solidarité s’étaient remplies plus tôt et davantage, grévistes largement soutenus par toutes sortes de citoyens en colère dont les actes de résistance n’ont pas manqué (soutien aux piquets de grève, blocage des voies de circulation, tractage intensif… etc) La peur de l’insurrection civile fait que ces « désordres » ont été réprimés par les CRS mais cette peur est notre force, ne l’oublions pas. Le conflit de Notre Dame des Landes augure un espoir puisque le projet d’aéroport piétine en raison de la lutte permanente des opposants soutenus de toutes parts et de partout. Nous sommes une bonne moitié de français à avoir voté à gauche en 2012 pour des avancées sociales pas pour des régressions. Réapproprions nous notre vote par la force s’il le faut.
Le PS n’aura plus jamais ma voix. Il nous faut à l'avenir des listes autonomes de ce qu'il faut bien appeler maintenant Parti de salopards et tout faire pour que les plus déçus n’aillent pas se rallier au FN. Tractons, discutons, organisons encore et toujours plus de débats et d’assemblées citoyennes dans nos régions. Les organisations du Front de Gauches sont les seules à lutter vent debout et se doivent de rallier le peuple de la vraie gauche.
Merci pour le billet sur l'intervention en Côte d'Ivoire et les suites de celle-ci. Étant maintenant lié à ce pays depuis 15 ans par ma femme, l'intervention de la France en Côte d'Ivoire nous a ouvert les yeux sur le traitement de l'information par nos médias. Comment ils ont réussi à nous "vendre" une guerre où nous n'avions rien à y faire. Tout du moins pas de cette façon. N'oublions pas que nous avons fait 3.000 morts. Je ne vous décris pas le dégoût qui nous hantait à cette période. Encore plus lorsque nous voyons l'indifférence de tous.
Merci donc de faire un peu la lumière sur ce qui se passe encore actuellement là-bas. Comme vous la dite restons critique sur la manière dont on nous "donne" l'information. Je ne crois en rien de leur histoire sur la Syrie et le Mali...
Je ne saurai trop recommander d'écouter le point de vue de Serge Haroche, prix Nobel de physique et chercheur en physique quantique, qui interviewé sur France Inter, par François Bunel, explique, outre son talent pédagogique pour expliquer ce qu'est la physique quantique, ses applications concrètes et les potentialités qu'elle recèle (par exemple sur de nouvelles sources d'énergies (propres ?) les conditions politiques et économiques actuelles de la recherche, où la recherche par projet et par contrat est entravée dans sa liberté fondamentale par la contrainte du résultat et indirectement par les mécanismes du profit, cela depuis l'inflexion néolibérale de Thatcher et Reagan. (Je résume grossièrement). Il est par ailleurs plaisant de constater que comme Jean-Luc, il est né au Maroc et que sa famille est venue en France à peu près à la même époque.
@alin17
L'analyse de Cheuvreux de Virieu qui est présentée dans le lien fait froid dans le dos. L'émission complète de là-bas si j'y suis, avec l'analyse de Jacques Sapir (à l'heure 15h50) et une lucidité: l'euro imposé de la manière dont il est mené nous mène à l'abandon du droit du travail et à une dictature potentielle du pouvoir dominant. Tout cela est réaliste et très inquiétant, vu comment s'est passé l'ANI.
Merci Jean Luc pour cette analyse qui permet de se réinteresser à des sujets quelque peu oubliés. J'avoue que la Cote d'Ivoire cela faisait longtemps que je n'en avais entendu parler et que cette analyse va m'obliger à travailler un peu le sujet ce soir.
La déclaration de Cahuzac sur Hollande me donne tout de même un peu le sourire. J'imagine que le Jérome, plein de toute cette suffisance dont il a fait preuve face à toi, s'énerver tout rouge de se voir rangé au rang des bannis par le capitaine de pédalo. Ils finiront par se trahir entre eux.
Triste Afrique, pays d'origine de l'Humanité, on y revient pour la dépouiller depuis la nuit des temps. J'ai honte de la politique étrangère de notre pays, cela devient insupportable, j'espère que les responsables de ce chaos organisé payeront à leur tour leurs méfaits. C'est sûr la devise de Robespierre fait encore rêver, mais une fois en France beaucoup se réveillent avec une amertume au coeur, quand on voit cela, comme moi, ça fait vraiment mal aux trippes. Et que dire des autres pays" civilisés", avec leur VRP de démocrassie, ce sont des peuples entiers que l'on asservi, quand on les élimine pas. Il n'y aurait pas le Front de Gauche, les grands rassemblements comme ce 5Mai, je serais comme ceux des peuples opprimés ou spoliés, je me sentirais seul, recherchant un souffle de bonheur pour mieux respirer et survivre. Alors j'ai espoir qu'un nouvel réveil du peuple nous sorte de ce fiasco, qu'il voit le vrai visage de cette fausse gauche au pouvoir, qu'il découvre et rejoigne le désir de VIe, qu'il reprenne les rênes ou le gouvernail. Un par un nous devons les réveiller comme tu le dis si bien, leur donner les clés, décoder, je suis encore bien maladroit dans cet exercice, un peu trop exalté, tellement cela me tient à coeur.
Merci d'être notre porte parole, sans toi Jean Luc et le front de Gauche, la résistance serait plus incertaine, courage à tout les opprimés, la France (celle des lumières, de la révolution, et sa devise) ne peut pas sombrer, un pédalo si !
Tant qu'il y a de la VIe, il y a de l'espoir.
Bonjour
Je suis écoeuré. J'ai voté Hollande au second tour, comme nous tous, mais je ne suis pas idiot, je ne me faisais pas trop d'illusions, mais il fallait virer Sarkozy. Le PS est a gauche et bien non ce ne sont que des imposteurs, mais une chose est certaine mes chers camarades, je ne glisserais plus jamais je dit bien plus jamais un seul bulletin de vote d'un candidat de ce parti a quelconque élections même pour barrer la route a la droite. Mes votes seront réservé uniquement au FdG.
C'est pourtant vrai que le monarque solférinien ressemble de plus en plus à Louis XVI en usant de son "droit de veto" contre l'amnistie sociale. Ca ne lui avait pas trop réussi, les vétos, à l'autre...
J'ai lu sur ce fil de commentaires ou sur le précédent quelqu'un qui disait que le FdG devrait aussi se saisir de la problématique des flux Internet. Pour ceux qui voudraient en avoir une introduction, je leur conseille de regarder le remarquable documentaire diffusé mardi soir sur Arte intitulé "La contre-histoire de l'internet". Il me semble que certains sujets abordés dans ce documentaire rejoignent des idées de justice et de démocratie dans laquelle une 6ème république pourrait se reconnaître. Et particulier on peut y voir des spécialistes qui décryptent l'intérêt sans cesse renouvelé des puissants voulant contrôler les flux d'information et de contenus passant par les tuyaux du web au détriment du citoyen.
Enfin quoi, pourquoi être déçu par Hollande? Vous en attendiez beaucoup ? C'est vrai qu'il est pire que l'on pouvait imaginer, mais quand même il n'y avait pas d'autres alternatives pour amener petit à petit une majorité vers nous. Le chemin est encore long, périlleux, passera peut-être par des chemins épineux mais il faut le prendre. Tant que notre révolte ne sera pas musclée et massive, ils ne comprendront pas, nous n'y sommes pas encore.
Bonsoir,
Lectrice du blog de Jean-Luc depuis pas mal de temps, je prends de plus en plus souvent un (long) moment pour lire tous les commentaires qui suivent. Et je voulais vous dire merci à tous, à commencer par Jean-Luc. Parce que vous partagez tous ces mots et toutes ces belles idées, je me sens moins seule, et souvent moins triste, et plus courageuse aussi. J'y puise de l'espoir, celui qui me fait oublier qu'autour de moi, beaucoup de gens sont dans la résignation quand ce n'est pas dans l'indifférence ! Tous ces fatalistes qu'il va falloir réveiller. On a du taf, camarades !
Pour rebondir sur les propos de @Femme d'aujourd'hui 75, moi aussi je trouve dommage que tant de mouvements alternatifs dont les idées et les bonnes volontés sont finalement aussi proches (vous citiez le Collectif Roosevelt, ainsi que Pierre Rabhi, entre autres) ne puissent se rassembler de façon concrète. Il me semble pourtant que l'"armée" que nous formerions alors saurait d'autant mieux faire entendre ses arguments.
Pour terminer, j'ai une question à poser et remercie d'avance qui voudra bien éclairer ma lanterne. En toute fin de ce dernier post de Jean-Luc, au sujet de la couverture médiatique de nos guerres, il est écrit "Ceux-là se font tuer aussi parfois. Leur mort n'est pas filmée... Leurs images, leurs lignes sont tout ce qu'il nous reste de la part de vérité qu'ils ont pu capter." Savez-vous s'il s'agit d'une allusion à quelqu'un en particulier ? Et si c'est le cas, à qui ?
Bonne soirée ! Et haut les coeurs !
Une chose est claire. On connait aujourd'hui le visage de celles et ceux qui gouvernent le pays, et le fait qu'ils défendent la ligne claire du néo libéralisme européen. La gradation progressive et violente dans la façon de gouverner montrent que FH est plus monarque que capitaine de pédalo. Il savait où il allait, mais a trompé son auditoire, il défendait la politique néolibérale. Il n'était pas perdu avec une politique impuissante face à la Finance car il n'a jamais voulu s'y attaquer. Ce qui peut faire très peur, c'est que cette gradation progressive dans la violence de gouvernance du pays ne laisse présager une violence encore plus forte à l'encontre de l'expression de rue de notre mouvement s'il se produit dans la rue (il y a fort à parier que l'amnistie sociale ne sera pas adoptée, pour montrer à qui veut l'entendre que ce gouvernement entend agir en Flic pour mater tout mouvement social). Contrairement à ce que je pensais il y a quelques mois, la révolution par les urnes n'arrivera sans-doute pas, seule la vraie révolte par la grève a des chances de faire aboutir ce combat, et il faudra s'attendre au pire dans la répression du mouvement.
@marie46 et citoyenne 21
Je vous rejoins, Les marches ne sont pas suffisantes. La grève, et la paralysie du pays, c'est ce qui peut faire notre force, et faut se cotiser pour y être parés. Les moyens institutionnels sont bafoués et inefficaces, tournés à la convenance du gouvernant FH.
Il semble que l'heure ne soit plus aux euphémismes, le président Mélenchon dénonce des pratiques qu'il y a peu de temps encore il n'aurait pas pu exposer au grand jour, par respect pour la politique et tout simplement pour son pays.
Allant jusqu'à traiter de criminel des complices, on accuse du même crime leurs alliés, leurs mentors. Mais qu'y a-t-il de plus grave qu'une telle dénonciation !? Qu'y a-t-il de plus odieux que la complicité des chiens de garde d'un système qui ne craint pas de commettre des forfaitures au nom d'un intérêt soi-disant supérieur ? Cela veut très concrètement dire que nos gouvernants sont sans scrupules au point de menacer nos vies si cela peut servir leurs intérêts. Cela veut dire qu'une telle réalité serait niée et cachée si elle devait se produire. On croyait que seule une vieille garde fasciste réactionnaire était capable de cela, mais si ce n'est pas le cas il faut réagir. Menacer de ne plus jamais mettre un bulletin solférinien dans l'urne, c'est comme de dire à un chien enragé qu'on ne lui donnera plus d'os. ça lui est égal à ce monstre, lui ce qu'il veut c'est mordre les gens. Il faut donc les menacer d'autre chose, non ?
Il faut peut-être ré-apprendre le chant des partisans en le comprenant, demain l'ennemi connaîtra...
Souriez : vous êtes floués ! Vous étiez prévenus car il avait déjà annoncé le 28 mars à la télévision qu'il exigeait un nouvel allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite complète.
N'oublions jamais non plus que FH ne s'était pas opposé aux précédentes réformes des retraites décidées par la droite en 2003 et 2010.
Hollande n'a fait que se soumettre aux exigences de la Commission européenne.
Mais peut-il faire autre chose sans remettre en cause les institutions européennes? Evidemment non, et personne ne le peut. Il nous faut en tirer les conséquences et tenir désormais un discours autrement plus offensif sur l'euro et sur l'Europe dans la perspective des élections européennes.
Nous venons de vivre un vrai moment d'humiliation nationale. Hollande est un commis. j'ai eu honte devant mon poste en voyant Barroso lui dire où s'asseoir et quoi dire.
mais au moins nous savons ce qu'à présent il faut penser des consultations et autres tables rondes avec les syndicats: du flan, de la com pour masquer le fait que les décisions sont déjà écrites à Bruxelles et avalées par le gouvernement.
Les "ouvertures de capital" des entreprises publiques sont la part versée aux milieux financiers, de même que le recul de l'âge de départ à la retraite.
N'oublions pas enfin que Hollande s'est dépêché d'aller voter le traité merkozy instaurant la règle d'or à 3% pour pouvoir s'en dire aujourd'hui prisonnier qu'and il n'en est que le serviteur.
La seule avancée que j’ai eue au travail est une augmentation de salaire en septembre 1968 de 27%. Depuis, malgré toutes les manifs et grèves que j’ai fait, je n’ai fait que perdre lentement tout ce qui avait été gagné depuis 1936. En 1981, un vieux de la LCR m’avait dit "ne te fais pas d’illusions, les socialistes ont toujours trahi". J’ai été contre la loi Aubry en expliquant ce qui arrive maintenant, j’ai expliqué le problème des retraites qui gène les spéculateurs de voir cette masse de pognon passer directement de l’actif au retraité sans passer par eux, j’ai lutté contre la CSG, contre les RTT en dénonçant le danger qu’on subit maintenant, etc. Avec un peu de réflexion, on devine facilement les actions des politiques. Dans le FdG, j’ai cru voir une autre chanson qui sonne bien, en attendant de voir. Espérons et résistons.
Bonsoir à tous et toutes et merci pour vos nombreux commentaires qui sont toujours agréables à lire. Sauf erreur de ma part, il me semble que le message 106 de Ric Hunter est resté sans réponse. Pourtant sa question était intéressante, il demandait une information sur les 3 millions d'emploi figurant sur le programme de l'humain d'abord afin de pouvoir développer un argumentaire auprès de son entourage. Même si elle est dans le programme cet argument sur l'emploi et le financement des retraites est tellement massif qu'il peut être répété et répété encore.
Je profite d ce message pour vous félicite pour cette formidable marche, vous étiez beaux et souriants et plein d'espoir. Merci à monsieur Mélenchon de si bien porter nos idées communes et merci aussi à toute son équipe qui l'aide et le soutient dans cette vaste tâche. On se sent moins seul avec vous tous. Bravo !
J'approuve l'idée de femme d'aujourd'hui sur la NEF et sur le mouvement des Colibris.
@ Stéphane,
Le dialogue, oui, mais avec qui ? Au PS (Parti des Salopards, merci Briannie), pas question. Tant qu'ils appartiennent au parti renégat, qui cajole Cahuzac, Fabius, Touraine, ministres millionnaires, pas de discussion possible. Mais que font encore Les Verts au gouvernement ? Préfèrent-ils Hollande à Notre Dames des Landes ?
Merci monsieur Mélenchon de cet article sur la Côte d'Ivoire. Enfin un homme politique de premier plan qui est lucide et prend parti. Pour information, sur le sujet, j'ai écrit un livre publié aux éditions de l'Harmattan en 2011 : Putsch en Côte d'ivoire, une guerre coloniale de Nicolas Sarkozy. La situation actuelle, ne fait que confirmer l'analyse d'alors, engageant la responsabilité de l'UMP, du PS et des médias.
20 ans au PS, je pensais qu'on pouvait vraiment débattre, s'enrichir, agir, mettre en oeuvre une politique de gauche enfin. Et puis les yeux qui s'ouvrent peu à peu pour constater et finalement se désoler et enrager que des "belles personnes" formatées au langage du système dominant ont pompé et vampirisé les énergies et la bonne foi militantes pour s'installer dans le nid douillet du PS et tous ses rouages, faire place nette et en changer imperceptiblement les repères et la trajectoire. On a désormais le meilleur spécimen de ces coucous solfériniens qui squatte l'Elysée. Contraint et forcé de voter pour lui au 2d tour. Mais je ne regrette pas mon abstention de 2d tour aux législatives face à une candidate qui une fois élue a voté des 2 mains l'ANI, le TGS et tout ce qui a signifié l'abdication de ce parti.
Je pense qu'il convient de publier la liste des députés et sénateurs socialistes qui ont voté l'ANI. La diffuser très largement pour que leurs électeurs connaissent la forfaiture de ces ignobles. Pas une voix du Front de Gauche ne pourra aller sur ces noms au cas où ils arriveraient devant nous. Comme le disait à une époque Jacques Duclos "C'est bonnet blanc et blanc bonnet". Ils n'auront jamais mon vote.
Merci de nous avoir apporté tant de précisions sur la face cachée de cette "France-à fric" qui se perpétue sous une autre forme. La plupart de ces régimes de dictature ne sont que des relents du colonialisme, le comportement de ces solfériniens est à vomir. Dans tous les domaines. Il faut absolument différencier le comportement du peuple français, celui qui a du coeur et le faire savoir à ces peuples africains spoliés, maltraités, assassinés, affamés.
Quant à Ménucci il a raison de dire "que tout comportement mérite jugement" A bon entendeur. Monsieur le Député, ce n'est pas de trop de dire qu'il faut d'abord balayer devant sa porte, même s'il s'agit de tenter de se refaire une virginité. Le balai étant une chose purificatrice en ce moment !
C'est vrai, ce soir nous sommes plus Français. En voyant l'Europe nous dicter les réformes. Il est temps de se mobiliser faire des caisses de grève. Contacter tout les syndicats des raffineries et faire comme en 2010 avec des caisses de grève ils seront payés et on bloquera l'économie. Car tout le monde va être touché, chômeurs, retraités, salariés. Et pourquoi pas utiliser l'arme ultime lever l'argent des banques.
@136 carlo
Bien sûr qu'on peut désobéir aux diktats de l'UE, bien sûr qu'on peut dénoncer les accords passés, en cas de force majeure. Et la destruction du système social d'un pays, quand on est de gauche, c'est un cas de force majeure. Evidemment, cela provoquerait une crise au niveau de l'UE. Mais personne n'a jamais dit que l'on sortirait du piège libéral sans provoquer une crise. Il est des crises qui sont salutaires et nécessaires. Même Papandréou aurait pu provoquer une telle crise en ayant le courage de dire simplement non, avec tout le peuple derrière lui (sauf le clergé et autres armateurs...).
Sacrifier son peuple ou déplaire à la finance reste un choix politique. Les bandits financiers bruxellois (pardon, camarades belges) sont un tigre de papier si l'on est prêt à les affronter. En restant dans l'euro on a beaucoup (plus) d'armes qu'on ne le croit pour les affronter. Voir Nous on peut, de Jacques Généreux.
Merci Jean-Luc d'être revenu sur ce qui s'est passé en Syrie et en Côte d'Ivoire et sur ce qui continue de s'y passer.
Concernant la Syrie je voudrai mettre le doigt sur la macabre comptabilité dont nous abreuvent les médias. Depuis le début du conflit en mars 2011, l'Organisation Syrienne des Droits de l'Homme (OSDH) publiait régulièrement des statistiques sur le bilan humain du conflit. En janvier 2013 elle était arrivée au nombre de 45.000. Mais l'OSDH est une création des services français et/ou américains. Elle a son siège dans la banlieue parisienne et n'a aucune présence en Syrie. Les vrais journalistes et les associations humanitaires comme Amnesty International mettaient en cause et dénonçaient ses méthodes et ses résultats qui auraient doublé le nombre réel de victimes. Puis en janvier 2013 l'OSDH se fait doubler par une commission de l'ONU qui avance le chiffre de 60 à 70.000 morts. L'ONU avait confié ce travail de recensement des victimes du conflit à une société de consulting des USA, la société Benetech, dont aucun membre n'a mis les pieds en Syrie. Elle a simplement compilé toutes les données recueillies dans la presse ! Ce chiffre de 60 à 70.000 est resté le chiffre officiel des médias jusqu'à cette semaine. L'OSDH vient de reprendre la tête et de doubler l'ONU en annonçant cette fois 94.000 morts. Quel est le but de cette opération macabre ? Aujourd'hui apparemment il y a la volonté de créer un choc dans les opinions publiques en annonçant d'ici peu le dépassement du chiffre symbolique de 100.000 morts pour justifier une intervention militaire occidentale et soutenir les islamistes.
Il ne s'agit en rien de dédouaner Bachar el Assad de quoi que ce soit. Cet individu est notre ennemi. Nos camarades de la gauche syrienne ont terriblement souffert sous la dictature cruelle de cette famille. Mais il faut dénoncer une manipulation des opinions qui poursuit de tout autre but qu'humanitaire.
Comme l'explique très bien François Asselineau de l'UPR, on peut sortir légalement et sans regret de l'Union Européenne par l'article 50 du TFUE. Il rappelle, et j'aimerais voir Jean-Luc Mélenchon le faire aussi, que la construction européenne n'est pas un beau projet de paix et d'amour, mais un projet américain d'enchainement et de soumission des pays d'Europe, porté par des collabos, ceux-là même qui espéraient déjà la disparition de la France dans une Europe unifiée par le IIIe Reich. Ça suffit, montrant l'exemple, comme on l'a souvent fait dans l'Histoire, tenons tête à l'empire. Je me permets d'émettre un souhait : un long débat Jean-Luc Mélenchon / Asselineau concernant l'Europe...
@jeff 145
Lever l'argent des banques, déjà du système des banques qui ont des activités de banques d'investissement, Société générale, LCL, Crédit mutuel, HSBC, BNP Paribas, Caisses d'Epargne, c'est faisable et pas mal du tout car, avec les ratios prudentiels de liquidité bancaires, mécaniquement, ils doivent réduire la voilure y compris des activités de marché. Perso, je suis allé à la banque de la Poste, moindre mal.
Une stratégie de la sorte, groupée à tout le reste, blocages, grèves et balai, je suis assez favorable personnellement. Faut juste préparer le mouvement.
Retirer le cash, c'est l'arme ultime, mais il faut être vraiment nombreux et dans un laps de temps assez court, comme à Chypre, ils bloqueraient les retraits. Il faut aussi gérer d'avoir un peu de cash chez soi ce qui n'est pas évident.
La politique défendue par Hollande devant Barroso possède finalement une certaine logique.
On restreint les salaires, on augmente les taxes, les impôts des premières tranches, quitte à y intégrer ceux dont on a pris soin de baisser le salaire net, en leur expliquant qu'il fallait cotiser plus, pour diminuer de fait sa protection santé, puis il est vrai pour aider les groupes industriels du médicament, à investir à l'extérieur en délocalisant soigneusement, mais massivement les emplois, comme dans l'industrie automobile, la sidérurgie et tout et tout.
Ensuite comme malheureusement, de façon incompréhensible, le chômage augmente partout où l'on applique cette recette, surtout d'ailleurs chez les jeunes et les pré-vieux (si les plus de 50 quoi..., qu'on met au repos avant de toucher une retraite économique, pour les financiers, ceux qu'on appelle les patrons, chez ceux qui ne comprennent rien...) En même temps surtout on ne touche pas aux privilèges. On ne touche pas non plus aux hauts revenus. D'ailleurs, ils sont pas d'accord, et même ils peuvent devenir méchant. Ils vivent tous concentrés dans les Yvelines, le 92 ouest, les quartiers chics, et dès qu'on fait un truc qui leur plait pas ils descendent dans la rue et ils cassent. Bien sûr on arrête les autres, ils sont moins dangereux...
Puis on s'aperçoit que quand même, la plus grande partie des jeunes reste sur place (au Portugal, on émigre vers le Mozambique et l'Angola et vers l'Allemagne, en Espagne même destination, et l'Amérique du sud etc. les petits Français partent vers l'emploi là où il se trouve et pareil dans toute la zone euro).
La France, elle, avait un atout majeur. Si ! Mélenchon le dit à chaque fois... On a une démographie du feu de dieu. Bah le premier frein à cet atout, c'est le chômage. Au Portugal, pays du bon seigneur Barroso, la démographie connait une chute digne de l'après guerre de Salazar !
Je n'écris pas souvent, je vous lis beaucoup. Ce soir j'ai envie de pleurer, d'ailleurs je pleure ! J'étais présente le 5 mai et sur la chaîne humaine à Nantes, toutes ces personnes que j'ai rencontrées sont faites du même moule, les unes défilant sous des drapeaux, les autres souhaitant garder leur indépendance, mais toutes animées par ce même désir de renverser la table, d'arrêter cette casse sociale, d'évoluer vers un monde plus simple, plus juste, plus solidaire. Ca bouge dans différents coins de France et d'Europe. Comment réunir tout ce monde là ?
Jean-Luc Mélenchon nous lance un appel "Chacun doit les répandre autour de lui, dans sa famille, auprès de ses amis ou de ses collègues de travail. Le grand succès de notre marche du 5 mai montre la disponibilité du peuple pour se battre. Chacun doit tenir son poste. Les répliques du 1er juin doivent être organisées comme les premières manifestations pour défendre les retraites"
De son côté Edwy Plenel invite tous les mardis à faire quelque chose, à réveiller l'assemblée tous les mardis devant l'Assemblée avec des interventions du collectif Roosevelt. Emmanuel Maurel dit « On atteint un stade très inquiétant, la commission européenne propose ni plus ni moins de démanteler notre modèle social, et de préférence à grande vitesse. On s'attaque aux trois piliers du modèle français : la retraite par répartition, le code du travail, les services publics. C'est du vandalisme. Tout ça risque d'être explosif. »
Mais que fait-il encore au PS ? Ca bouge, mais comment fédérer tout ce monde ? Les réseaux sociaux sont notre seul moyen, il faut que des militants initiés se penchent sérieusement sur cette affaire, c'est un vecteur qui peut réunir beaucoup de monde, les jeunes particulièrement, parce qu'on ne va pas se coucher en rond en attendant la mort. [...]
@ Jean-François 91
En restant dans l'euro on a beaucoup (plus) d'armes qu'on ne le croit pour les affronter.
Sauf qu'en "désobéissant aux diktats de l'UE", on provoquerait en effet "une crise", laquelle entraînerait notre sortie de la zone euro ou même la dissolution de la zone euro. On ne peut donc pas affirmer qu'on désobéira aux traités et qu'on restera dans l'euro. Personne ne peut croire cela. Ce n'est sûrement pas sur cette position qu'il faut engager la bataille des européennes. Ceux qui ont compris que l'euro nous prive de toute marge de manœuvre dans le domaine économique et social voteront pour ceux qui le reconnaissent sans détours.
Sans rapport avec le dernier post de Jean-Luc mais ô combien en adéquation avec son effort d’éducation je conseille de revisionner Pièces à conviction du 15/05/2013 qui est une illustration de tout ce qu’il nous a dit sur le sujet. Copie de l'entrée en matière :
"Il y a cinq ans, le monde était secoué par une crise financière sans précédent. Désireux de trouver une sortie de secours au plus vite, responsables politiques et banquiers s'étaient alors mis d'accord pour transformer le système. Leur promesse : une finance plus morale, des banquiers plus transparents et un consommateur mieux protégé. Cette nouvelle investigation dévoile les terrains de jeu actuels d'un monde de la finance plus opaque que jamais, qui va jusqu'à spéculer sur les dates de décès de dizaines de milliers de personnes. Enquête sur les arcanes du puissant lobby bancaire français et ses liens avec le pouvoir."
A ne pas manquer et à diffuser autour de vous. Le cynisme de ces salopards va au delà de ce qu'on pouvait imaginer. Les compromissions entre pouvoir et finance que dénonce Jean-Luc sont représentées avec des noms et des visages. Je ne mets pas le lien car le wm n'aime pas trop ça et qu'en plus je suis hélas hors sujet du jour.
[Edit webmestre : Décidément, vous avez une bien mauvaise évaluation du sens de la modération: votre commentaire est pourtant parfaitement construit. Vous indiquez une source audiovisuelle en expliquant parfaitement et brièvement son contenu, et même si ce n'est pas en prise directe avec le post de Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas hors sujet puisque cela touche au fond du problème de la collusion entre la finance et le pouvoir. Vous auriez pu indiquer le lien... Je l'ai fait.]