18mai 13
Ce post répond à trois questions que vous ne m’avez pas posées. Pourquoi je vais au festival de Cannes ? Qu’a fait la famille Le Pen à l’Assemblée Nationale à propos de l’amnistie sociale et de la loi sur les licenciements boursiers ? Est-il vrai qu’une union nationale PS-FN-UMP a permis de repousser toutes nos propositions aussi bien sur la loi d’amnistie sociale que sur la loi contre les licenciements boursiers ?
Je n’écris pas aussi longuement que je l’ai cru d’abord car le séjour à Cannes n’est pas un temps de repos et il est déjà tard. Au Château des Mineurs où je réside, la soirée s’est prolongée avec les camarades et avec les usagers du site qui sont souvent des syndicalistes. Elle a été ponctuée de nombreux textos qui recensaient pour moi les « répliques » à la marche du 5 Mai qui se tiendront en régions. Un peu partout des initiatives s’organisent. Non seulement dans les capitales des grandes régions mais aussi, de manière plus diffuse, dans les coins et recoins du pays. Le mode de la marche est suivie là où on se sent en capacité de rassembler en masse. Toulouse, Amiens, Nantes vont de ce côté de l’action. Le site qui récapitule les informations sûres est ouvert. Faites un saut pour savoir à quelles initiatives vous pouvez vous rattacher. Je crois bien que parmi vous qui me lisez, après le discours de François Hollande, ceux qui ont des fourmis dans les jambes sont les plus nombreux.
Il n'y a pas que le tapis qui est rouge
Cette année donc, je vais au festival de Cannes. C’est la première fois. Je ne crois pas que je passe sur le tapis rouge. Caramba, j’y ferais tache avec mon jean et ma veste Schmoll. Mais quand même le tapis est rouge et je peux penser que c’est un bon début. En fait je vais prendre ma part de notre travail politique dans le domaine. Je vais faire le porte-parole et le porte-projecteur. Et faire mon instruction personnelle qui est bien loin d’être achevée, si elle doit l’être un jour. Parfois il y a même tout à faire et dans ce domaine-ci spécialement où je me sens aussi profane et intrigué qu’un gosse dans la réserve du père Noël. Ce jour, c'est l'inauguration de la 11ème édition du festival « Visions Sociales ».
Ce festival « Visions Sociales » s'attache à montrer un cinéma d'auteur ambitieux. Il met chaque année en avant des films qui questionnent l'ordre social et l'état du monde. Organisé en marge du festival de Cannes, il est accessible à tous. Pas de droit d'entrée, pas de badges ou de quelconque passe-droit. Tout un chacun peut assister aux projections, aux rencontres, aux ateliers. Caramba, pas de tapis rouge ! Cette année, c'est le réalisateur Costa-Gavras qui en est le parrain. J’aurais l’air moins bête que d’habitude, moi qui ne retiens tragiquement aucun titre ni aucun auteur car le dernier film de Costa-Gavras, « Capital », je l’ai vu. Et ensuite (vous allez être jaaaaaloux), j’ai dîné avec le maître et son épouse. Je regardais cet homme comme si j’avais rencontré tous ses personnages en même temps. Un autre réalisateur de nos repères sera aussi de la partie, Gilles Perret, qui viendra présenter « Les Jours Heureux », un film qui retrace l'histoire du Conseil national de la Résistance et de son programme. Je suis allé voir l’avant-première de ce film à Paris mercredi. D’accord, je suis une brute rouge, coupeur de tête et buveur de sang, mais je sors le soir moi aussi et c’est pour essayer de me rendre meilleur.
Ma visite va me permettre de voir « Le grand retournement », une adaptation de la pièce de Frédéric Lordon par Gérard Mordillat. Je suis curieux de découvrir à l'écran cette œuvre. J’ai trop fait faux bond à Mordillat qui essaie régulièrement de m’inviter à venir partager ses repas culturels. On m’a dit que cette fois-ci Gérard ne sera pas là quand moi j’y serai. On va se croiser. J’aurai le temps de réfléchir avant de lui donner mon avis. La pièce de Lordon est un objet qui vaut le détour. Mes camarades des commandos culturels du Parti de Gauche l’ont déjà jouée à maintes reprises, notamment à la Fête de l'Humanité. Je ne suis pas totalement en terrain inconnu. Le lieu où se déroule le festival ne me laisse pas indifférent. Il s'agit du Domaine d'Agecroft, plus couramment appelé « Château des Mineurs ». Ce domaine, racheté par le CE d'EDF-GDF en 1994, a en effet appartenu aux Charbonnages de France pendant cinq décennies. Dès 1948, les mineurs du Nord-Pas de Calais et leurs familles ont pu y passer chaque année plusieurs semaines de vacances. L'initiateur de cette opération qui visait à organiser « pour les mineurs, des vacances de seigneur » est Léon Delfosse, le syndicaliste. Il est décédé mais la petite flamme qu’il avait allumée continue son œuvre, non ? « Si tu choisis d’être du côté des opprimés, tu peux faire des erreurs mais tu peux pas te tromper de camp » dit le dernier intervenant du film de Gilles Perret.
Je vais faire un tour au Carlton. Peut-être au bar. Mais servent-ils du rouge ? Ou même du lait-fraise, l’une de mes principales boissons fétiches ? Ha ! ha ! Assez musardé ! Non, pas de lait-fraise dans les fauteuils club du plus emblématique des hôtels de Cannes. Je vais au Carlton voir la CGT qui lutte, leur hôtel actuellement mis à mal par la gestion d’un patron qatari. Depuis son rachat en février 2012, une forte suspicion de revente plane sur l'hôtel. Ange Romiti, le représentant du personnel CGT de l'hôtel, dénonce un « acte de vulgaire spéculation financière, sans projet pérenne pour l'entreprise ». Et tout le reste de mon séjour est à l’avenant. Comme quoi tout n’est pas que paillette et strass. Et quand bien même ça le serait qu’il y aurait des salariés pour que ça le soit car c’est le travail humain qui fait tout.
Donc, comme je viens en formation, je suis bien content aussi d'aller à la rencontre des professionnels du cinéma. Statut des intermittents, exception culturelle, financement du cinéma, les sujets à fouiller sont nombreux ! Je rencontrerai notamment les représentants de l'ACID, association du cinéma indépendant pour sa diffusion, qui s'inquiètent de la dissolution de l'exception culturelle dans le Grand Marché Transatlantique. On devine que je n’ai pas l’intention de rater le réveil de mes compatriotes contre ce projet que je dénonce dans le désert depuis plus de cinq ans ! Ils viennent de lancer un appel pour fustiger « L'Ecran du plus fort ».
Le cinéma est au croisement de nombreux grands domaines de l’action politique. Et malgré les apparences, les questions qui s’y posent sont à l’image de celles qui s’imposent aujourd’hui dans tous les secteurs d’activité : les mêmes abus libéraux, les mêmes logiques oligarchiques, provoquent les mêmes tensions et suggèrent des combats semblables pour y résister.
Il y a d’abord le rapport Lescure. C’est l’objet du moment. Il était censé assurer l’équilibre entre les droits des artistes et ceux des citoyens à l’ère des contenus numériques. Ce rapport soi-disant « donnant-donnant » veut rassurer les professionnels et consentir à plus de bienveillance pour les internautes. D’un point de vue général, le fait que la mission ait été confiée à Pierre Lescure fait réfléchir dans le secteur. Mes camarades du Front de Gauche de la culture me disent que cela témoigne une fois de plus de la confiance gouvernementale a l’égard de l’oligarchie et des puissants de la caste médiatique pour résoudre les problèmes que pose le nouvel ordre du monde. Pierre Lescure a été successivement P-DG de Canal+, membre du conseil de surveillance des sociétés Le Monde et Lagardère, administrateur du groupe Havas et du suisse Nagra. Pourquoi pas. Mais il n’y avait donc ni parlementaire assez aiguisé, ni professionnel assez agile d’esprit pour faire le travail ? En tout cas, le rapport laisse mes camarades amers. Ils le trouvent insignifiant et complètement à côté de la plaque face à la logique ultra-capitaliste du marché numérique. Ses propositions ne reposent que sur la vertu espérée des acteurs les plus voraces de ce marché comme les fournisseurs d’accès Internet, moteurs de recherche et industriels du divertissement. Ni les artistes, ni les citoyens ne peuvent y trouver leur compte.
Le fait est que loupe à la main, on voit vite que ce rapport est à peine conforme aux demi-mesures qu’annonçait Hollande dans ses 60 engagements. Grandiose de généralité, il est vrai : « Je remplacerai la loi Hadopi par une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé. » La mission Lescure propose en effet la suppression de l’Hadopi. Hourra ? Non. Car elle préconise le transfert de ses compétences au CSA. Pour le reste, il faudra compter sur la magnanimité des hébergeurs et référenceurs, autrement dit les moteurs de recherche tels que Google. Il leur serait demandé de coopérer en nettoyant eux-mêmes les contenus qu’ils hébergent. Et en ne référençant pas les sites proposant des contenus pirates. Moui ! Pas sûr d’aimer l’idée tant que ça en plus du reste… En tous cas, c’est bien peu : une petite contribution sur le matériel connecté et la bonne volonté des requins, voilà pour la protection des artistes. En ce qui concerne le téléchargement, aucun droit réel n’est donné au public dans ce rapport. L’instauration d’une « sorte de licence légale pour télécharger les œuvres » est un sommet d’embrouille. Comme on ne sait pas ce que c’est on sait juste que ce n’est pas la licence globale. Mais le plus probable c’est que ça ne veuille rien dire du tout. Le hollandisme est contagieux en quelque sorte.
Sans abuser de votre patience je ne finis pas ce survol sans vous rappeler ce que nous proposions. Sinon madame Vallaud-Belkacem va encore tweeter « avez vous autre chose que des bons mots à nous proposer ? » « Si madame, lui ai-je répondu, « L’Humain d’abord », vous ne pouvez pas comprendre ». Notre idée c’était donc de garantir le respect des droits, moraux et à rémunération, des artistes, auteurs et interprètes en mettant à contribution le marché publicitaire, les fournisseurs d’accès et les opérateurs de télécommunications. Le point de départ était l’abrogation de l’Hadopi et non le transfert de ses compétences au CSA. Nous proposions également la création d’une plateforme publique de téléchargement. Lescure n’a rien lu ni rien retenu de tout ça. Pensez donc ! Que les rouges aient quelque chose à dire sur la culture voilà qui serait aussi étonnant qu’un domestique qui choisirait le menu de son maitre.
Je viens maintenant sur le fond le plus profond de l’enjeu du moment. C’est le problème de l’Europe et des accords de libre-échange avec les Etats-Unis. Je récapitule les épisodes de l’affaire. Depuis les accords du GATS signés en 1994, la culture et l’audiovisuel bénéficient en principe d’une dérogation aux règles du libre-échange. Mais le 13 mars 2013, la Commission, par la voix de l’androïde Karel De Gucht, commissaire européen chargé du commerce, a remis en cause « l’exception culturelle française ». Pour le robot libéral l’idée que quoi que ce soit puisse ne pas être une marchandise est un bug que son programme d’auto-réparation nettoie comme n’importe quel virus humain qui entrerait dans ses rouages. La Commission a donc adopté un projet de mandat intégrant la culture, le cinéma et l’audiovisuel aux transactions concernant les services dans les accords de libre-échange du Grand Marché Transatlantique. Pourquoi se gêner ? Les dirigeants français sont toujours compréhensifs, se disent les androïdes. « A la fin, a déclaré Hollande, ça se finit toujours par un compromis ». Ben voyons ! Messieurs les anglais, écrivez les premiers !
Cette charge a provoqué un tollé chez les réalisateurs qui ont lancé une pétition pour s’y opposer. Les frères Dardenne, Michael Haneke, Ken Loach, Stephen Frears et bien d’autres ont si bien dénoncé cette forfaiture que ses instigateurs ont dû feindre jusqu’à l’absurde de rétropédaler. Ainsi Karel De Gucht a-t-il dit que « les pays européens qui le souhaitent resteront libres de maintenir les mesures existantes. Et la France restera libre de maintenir ses mécanismes de subventions et de quotas. » La pauvre machine à réciter les mantras aurait-elle disjoncté ? Car l’instant d’après elle couine : « Les négociations prendront en compte les différentes sensibilités sectorielles de l’UE et le secteur audiovisuel en fait évidemment partie.» Comment est-ce possible ? Comment peut-on négocier plusieurs positions en même temps ? En tous cas quatorze ministres européens de la culture (dont Aurélie Filippetti) ont même signé une lettre pour « exclure le secteur audiovisuel de l’accord de libre-échange ». Mais pourquoi prétendre soustraire la culture du champ de négociation alors-même qu’elle est incluse dans l’agenda ? Peut-être est-ce le résultat annexe d’une autre manipulation. La posture de Filippetti et la fermeté feinte de Hollande sur l’exclusion de la culture et de l’audiovisuel des accords de libre-échange avec les Etats-Unis ne seraient-ils pas destinés à cacher le fait que les solfériniens ont cédé sur tous les autres secteurs (santé, environnement, commerce, transports maritimes, transports aériens…). Hélas donc, compte tenu des déclarations de la Commission il y a fort à prévoir que l’amendement proposé par la commission du commerce du Parlement européen, ralliée à la position française demandant que « l’exclusion des services de contenus culturels et audiovisuels, y compris en ligne soit clairement stipulée dans le mandat de négociation » ne passera sans doute pas le vote du 22 mai en séance plénière.
Après Cannes, je me rendrai à Antibes, à l'invitation de Gérard Piel, président du groupe Front de Gauche du Conseil régional PACA. Avec mon camarade Hervé Lavisse, co-secrétaire départemental du PG des Alpes-Maritimes, ils ont tenu à me montrer l'envers du décor du « quai des milliardaires »… privatisation du littoral, pollution extrême, exploitation sans vergogne d'une main d'oeuvre indienne et sri-lankaise considérée comme « jetable ». A côté, des sans abris n'ont pour seul recours que de squatter des épaves. L'un d'eux est mort il y a quelques jours à la porte d'un hôtel inoccupé, à deux pas seulement des yachts… Je pense que de tout ça, il ne restera que ce que je ferai sur place. Que feront les lepénophiles de l’info type Barbier de « L’Express », ou les psychologues de comptoir du « Monde » ? Rien sans doute. Ou bien à « L'’Express » mon « emportement » « hypocrite » contre le Carlton, alors que j’y ai bu un lait-fraise, et au « Monde » mon étrange compassion pour les sans abris, alors que « peu importe qu’il soit propriétaire d’un appartement à Paris, une maison dans le Loiret et qu’il déclare 500 000 euros de patrimoine ». Au « Monde » la morale de vie c’est « profite et tais-toi ». A « l’Express » c’est « profite et cache-toi comme Le Pen, Barbier te le rendra avec un copié-collé d’une affiche du FN en première page ! »
Les Le Pen au secours du système contre les salariés
Justement parlons-en de cette famille-parti-marque-déposée. « L’Express » et les autres journaux qui ont travaillé dur à dédiaboliser le FN et à me diaboliser, jouent une carte de propagande permanente sur le thème auto-réalisateur selon lequel La Famille serait la nouvelle représentation des travailleurs. Des travailleurs en général. Pas de ceux de droite seulement. Au contraire, il est toujours lourdement affirmé que ce sont des travailleurs de gauche qui sont les plus attirés. J’ai même entendu un de ces passe-plats du FN en costume de médiacrâte dire qu’il « n’y a plus que le Front National pour défendre les ouvriers ». Impossible de les empêcher de faire leur travail de bourreur de crâne. Mais il est alors d’autant plus utile d’en revenir aux faits. Le débat et le vote de la loi d’amnistie et de la proposition de loi contre les licenciements boursiers est une épreuve de vérité. Le système officialiste, quand il s’agit des intérêts de la finance, fait bloc dans une union nationale très étroite. PS, UMP et FN ont, la main dans la main, repoussé toutes nos propositions avec des arguments tellement convergents ! Au point que le porte-parole de l’UMP a pu dire de monsieur Urvoas, le président solférinien de la commission des lois, qu’il a tellement bien fait le travail contre l’amnistie qu’il aurait pu aussi défendre le texte de l’UMP sur la question. Quand le caniche solférinien a lu ça, il a dû couiner de plaisir ! Mais la place particulière du FN dans cette affaire doit être bien connue elle aussi pour que soit bien compris comment le rôle traditionnel de chien de garde de la finance est assumé tranquillement par cette organisation.
Les débats parlementaires sur l'amnistie et l'interdiction des licenciements boursiers apportent une bonne démonstration de cette permanence de l’histoire de l’extrême-droite. Marion Maréchal Le Pen a déposé douze amendements sur ces deux textes. Tous expriment crûment sa haine de classe pour les salariés en général et les syndicalistes en particulier. Et chacun vise à protéger le patronat et sa toute-puissance dans l'entreprise. La nièce Le Pen s'est violemment opposée à l'amnistie pour les syndicalistes. Elle a bien évidemment déposé un amendement de suppression de l'article d'amnistie. C'est une posture de classe, directement inspirée du patronat et de la droite réactionnaire. La preuve ? N’allez pas croire que Marion Le Pen soit opposée "par principe" à l'amnistie comme un solférinien. En effet, elle a proposé un amendement qui visait à amnistier les groupuscules d'extrême-droite et intégristes auteurs de violences au cours des manifestations contre le mariage pour tous. Et sa tante, Marine Le Pen, proposait lors de la présidentielle une amnistie pour les coupables d'excès de vitesse de 20 km/heure. Mais lorsqu'il s'agit des syndicalistes et des salariés en lutte, le FN reprend place du côté de ceux qui cognent. La nièce Le Pen a ainsi dénoncé "un texte scandaleux et anachronique proposé par l’extrême gauche", "une mesure clientéliste qui va inciter les syndicalistes casseurs et violents à récidiver". Enfin, elle a dressé un parallèle révélateur de sa mentalité d’héritière des « camelot du Roi » parlant « d’une loi faite pour quelques citoyens comme à l’époque des lois contre les descendants de la monarchie". Comme si les infâmes sanctions contre des salariés qui défendent leur emploi pouvaient être comparées aux justes précautions prises contre les traitres à la patrie d’Ancien Régime. Chez Le Pen, on sait où sont ses ennemis. Juste dans le camp inverse du notre. Un des amendements de la nièce voulait moquer la lutte de ces salariés poursuivis. Elle proposait que l'amnistie ne s'applique qu'aux salariés "à jour de leur cotisation, soit au Parti Communiste Français, soit à la Confédération Générale du Travail, soit à Solidaires Unitaires Démocratiques – SUD". Zut ils nous ont oublié et nous réclamons l’honneur de leur dégoût. C'est sûr que ce n'est pas au Front National qu'on trouverait des militants dévoués pour les autres, des travailleurs en lutte pour leur emploi. Juste des pîtres qui jouent du bras tendu. Sa liste est l'hommage du vice à la vertu.
Dans le détail, tous les amendements Le Pen visaient à vider notre proposition de loi de sa substance. Notre texte interdisait les licenciements économiques et suppressions d'emplois dans les entreprises ayant "constitué des réserves ou réalisé un résultat net ou un résultat d’exploitation positifs au cours des deux derniers exercices comptables" ou ayant "au cours des deux derniers exercices comptables, distribué des dividendes ou des stocks options ou des actions gratuites ou procédé à une opération de rachat d’actions". La nièce Le Pen proposait de supprimer le versement de dividendes de cette liste. Cela revenait donc à continuer à autoriser les licenciements économiques dans les entreprises versant des dividendes. C'est-à-dire à rien de moins qu'accepter les licenciements boursiers. Le FN vote pour les licenciements boursiers, répétez-le aux nigauds qui croient que cette fantoche va les défendre !
L'argument de Le Pen est une preuve de son lien hypocrite avec la grande finance mondialisée. En effet, elle motive son amendement de la façon suivante : "La distribution de dividendes n’est aucunement le fait des seules grandes entreprises cotées en bourse. Toutes les entreprises sont concernées, en particulier les nombreuses PME ayant été transmises ou rachetées par un mécanisme de LBO. Dans ce schéma, le versement et la remontée des dividendes est une condition de la viabilité du montage, en finançant le rachat de la cible par la holding qui a contracté l’emprunt". Vous avez bien vu, la famille Le Pen défend les opérations en LBO. Ces opérations qui ne sont que des attaques des vautours de la finance mondiale. Elles consistent à racheter des entreprises par emprunt, puis à faire rembourser l'emprunt en pompant la trésorerie de l'entreprise rachetée. Et à s'en débarrasser sitôt la rentabilité exigée atteinte. Nous défendons l'interdiction des licenciements boursiers, la nièce Le Pen défend les montages des vampires financiers mondialisés ! Voilà une fois au pied du mur ce qu’il reste des boniments des Le Pen contre la « mondialisation ».
Tous les autres amendements Le Pen sont dans la même veine. Un proposait de limiter l'interdiction des licenciements boursiers aux seules entreprises cotées en bourse. Un autre visait à supprimer notre interdiction des suppressions d'emploi qui s’opèrent sous d'autre forme que des licenciements. Ainsi, cet amendement Le Pen permettait les « plans de départs volontaires » et autres sornettes de ce genre qui voient Sanofi ou Renault se débarrasser de milliers de salariés sans licenciements. Un troisième amendement Le Pen visait à réduire l'application de notre proposition de loi aux seules entreprises alors que notre texte élargissait les interdictions aux "groupes". On a vu, par exemple dans le cas de Sodimedical, combien les groupes jouent avec les trésoreries de leurs filiales pour masquer leur responsabilité et contourner la loi.
Enfin, le dernier amendement Le Pen supprimait l'article 7 de notre proposition de loi. De quoi s'agit-il ? Nous avions proposé de supprimer le mécanisme de la rupture conventionnelle. Ce dispositif a été créé par la loi dite de "modernisation du marché du travail" votée en 2008 par l'UMP. C'est un mécanisme qui permet à un employeur de se débarrasser d'un salarié sans le licencier en faisant pression sur lui pour qu'il accepte un accord de gré à gré. Les abus sont légions de salariés qui n'ont d'autre choix que de céder. Et ce mécanisme est bien sûr bien moins protecteur pour un salarié qu'un licenciement. Environ 900 000 ruptures de CDI ont été actées en cinq ans avec ce dispositif. Oui, c’est le bon chiffre ! Près d’un million de licenciements ont été infligés de cette façon. C'est aujourd'hui une machine à créer des chômeurs et à supprimer des emplois en catimini. La rupture conventionnelle doit être supprimée. En la défendant, la nièce Le Pen s'est ralliée à la politique de Sarkozy. Et bien-sûr, à celle du MEDEF.
Au final, l'union nationale PS-UMP-FN a rejeté l'amnistie sociale et l'interdiction des licenciements boursiers. Seuls les députés EELV ont voté avec nous sur ces deux textes. Sur l'amnistie, les socialistes ont jeté aux oubliettes notre proposition de loi grâce à la procédure du "renvoi en commission". L'UMP n'a pas eu de mots assez durs contre cette loi. le député UMP Bernard Accoyer parlant d'un texte "inacceptable" : "Il serait inadmissible qu’une minorité de syndicalistes violents soient amnistiés" a-t-il dit. Marion Le Pen n'a pas dit autre chose comme je l'ai montré. La magouille procédurale du PS aura juste permis à l'UMP et au FN de ne pas avoir à voter contre l'amnistie puisque le vote ne portait pas sur le texte mais sur le renvoi en commission. Le tout enrobé d’un discours grandiloquent sur les mérites des syndicalistes et de leurs luttes. Au total cela donne la nausée. Tant d’hypocrisie, tant de roublardises, tant de ruses si pitoyables. Dehors les camarades écoutent sous une petite pluie agaçante les discours des porte-parole syndicalistes : « Nous ne sommes pas des voyous » « nous ne détruisons pas ! Ce sont nos employeurs qui nous détruisent et détruisent nos entreprises ». J’ai le cœur serré en pensant à ce que je viens d’entendre depuis les tribunes qui surplombent l’hémicycle. Ces caricatures haineuses que viennent de débiter les réactionnaires de toute les variétés contre les syndicalistes. Cette compétition répugnante entre solfériniens et UMP pour flétrir et criminaliser la lutte sociale. Je suis sorti plus tôt que prévu car j’asphyxiais. Un député de droite, qui aurait eu bien tort de se gêner se moquera du groupe PS en lui apprenant qu’il venait de délibérer « sous la surveillance de monsieur Mélenchon ».
Dehors je retrouve Martine Billard, qui m’y avait précédé, après avoir passé la matinée dans la tribune parlementaire. Elle est aussi secouée que moi. Elle va et vient dans les rangs. Les gens lui parlent. Les uns les autres exposent des cas de répression disproportionnée. Mais tout le monde est grave. On se congratule avec gravité, on se dit merci les uns aux autres. Tout d’un coup je me dis qu’on est ici comme à un enterrement. Oui, quelque chose est mort ce matin c’est certain. J’ai du mal à nommer ce dont il s’agit. Comme un lien qui nous reliait à d’autres et dont on sait qu’elle vient de se déchirer sans doute pour toujours. Il n’y aura ni nom ni visage pour incarner cette forfaiture morale totale. L’amnistie sociale c’était le minimum de ce qui pouvait être fait en retour de dix ans de luttes et de résistance sociale durement criminalisée par les gouvernements de droite. L’indignité sera menée jusqu’à son terme quand le soir même le président de la République mettra un signe égal entre les casseurs des Champs-Elysées et les militants syndicalistes condamnés.
Mais dans l’hémicycle, il fallait encore subir la suite des avanies à propos de notre proposition de loi contre les licenciements boursiers. La même alliance décomplexée du PS de l’UMP et du FN s’est reconstituée. Le PS a rejeté notre texte en disant qu'il luttait déjà contre les licenciements. Provocation grossière d’autant plus choquante que leur politique est responsable de la récession qui nous donne le record de chômeurs dans notre pays. Le député UMP Lionel Tardy a dénoncé un texte qui "qui rigidifie l'emploi". Yannick Favenec, député de l'UDI de Jean-Louis Borloo, a accusé notre proposition "d'empirer les choses" en portant atteinte à la sacro-sainte liberté du capital. Marion Le Pen a repris le même raisonnement que la droite en dénonçant l'interdiction des licenciements boursiers comme "excessive et contre-productive".
L’emploi du temps prévoyait une autre corvée : écouter François Hollande. J’y reviendrai plus en détail si le sujet a encore une quelconque actualité lundi et la semaine prochaine. On n’attendait pas grand chose de ce discours. Mais on ne s’attendait surtout pas à trouver ce qu’il disait aussi affligeant. Les quatre axes de politique économique revendiquée avec des mouvements de menton sont de conception totalement libérale. S’est-il rendu compte du point où il est lui-même rendu quand il se vante d'être meilleur que ne l'a été Nicolas Sarkozy pour ce qui est de la baisse des dépenses publiques et de la démolition du droit du travail ? Comment peut-il être à ce point déjà si coupé de tout ce que son parti et ses camarades ont psalmodié pendant des années. Tout le reste du propos a été à l’avenant. J’ai dit que j’en traiterai plus tard. Mais quand même les retraites officiellement remises en cause et les privatisations revendiquées en conclusion d’une telle première journée de l’An II de l’ère Solférinienne c’était vraiment très rude à subir. Tel est le moment politique de ce côté-là.
Cher Jean-Luc j'espère que tes camarades d'Antibes n'oublieront pas quand même de t'organiser une visite du musée Picasso où se trouve une des oeuvres majeures d'un autre peintre Nicolas de Staël "le consert" qu'il peignir en trois jours avant de se suicider. Magnifique par toutes ses dimensions qui donne tout son sens à notre slogan l'Humain d'abord mais je ne suis pas sur non plus que les solfériniens puissent y être sensibles.
Bonjour Jean-Luc,
En lisant ton dernier billet je me suis demandée pourquoi ne pas s'intéresser davantage aux millions de chômeurs indemnisés ou pas ? C'est une force laissée à elle-même dont les membres sont très isolés et en souffrance extrême.
Je pense qu'il faut absolument les appeler à prendre part aux luttes car trop nombreux sont ceux qui se replient et votent FN. Nous n'avons pas le droit d'ignorer 5 millions de condamnés à mort par les libéraux. Oui, je parle bien de condamnations à mort. Empêcher un citoyen de travailler et de gagner de quoi vivre, c'est le condamner purement et simplement à la mort et l'exclure de la société-même. Je suis prête à cotiser deux fois plus s'il le fallait, mais ne laissons personne sur le bord de la route. Nous devons rassembler le plus possible. Nos ennemis s'organisent et s'entendent pour empêcher la Commune d'exister et de prendre sa place au pouvoir.
Merci, ton investissement personnel est un exemple pour nous tous. Tu fais partie des "Grands", tu nous es précieux.
Fraternellement.
Les militants du Front de Gauche que je lis ou j'entends sont plein d'énergie. Il y a un an, les solfériniens hurlaient partout que le FdG c'est fini. Aujourd'hui, nous sommes plus déterminés que jamais!
J'ai visionné l'interview de JL sur RTL et j'ai envie de pleurer, je me sens tellement impuissante face au désastre qui s'annonce et s'amplifie, autour de moi la plupart des gens que je connais continuent leur vie comme si de rien n'était, ils préfèrent ne pas trop penser à ce qui se passe, c'est trop effrayant et tant qu'ils ne se sentent pas menacés directement ils ferment les yeux et se distraient avec "the voice", "top chef", le festival de cannes etc. Ceux qui subissent la précarité se replient dans une position de victime et/ou se tournent vers le FN. D'autres agissent à leur niveau pour essayer d'améliorer la situation mais sans vouloir se mêler de politique.
Et moi au milieu de tout ça je me sens désemparée, je participe comme je peux à ce qui est proposé par les uns et les autres mais je sens que je m'épuise sans réussir à oser croire que l'on peut faire changer les choses. Je ne me plains pas, je considère que je suis privilégiée personnellement, je n'ai pas à me demander chaque matin si je vais pouvoir me nourrir, me loger, me soigner etc, je peux subvenir à mes besoins fondamentaux. Mais je ne peux me sentir bien alors que je croise tous les jours des gens de tout âge qui mendient dans la rue. Je n'ai pas l'énergie de JL, ni son expérience de la politique, je ne me sens pas capable de militer activement. Aussi je doute de l'intérêt de mon action, ça m'empêche de dormir, je suis tentée de juste cultiver mon jardin. Je sais que je ne saurais pas, je me sens trop concernée mais comment ne pas désespérer et trouver plus de paix.
Mais quand même les retraites officiellement remises en cause et les privatisations revendiquées en conclusion d’une telle première journée de l’An II de l’ère Solférienienne c’était vraiment très rude à subir.
Certes, certes. Et en même temps, s'attendait-on à autre chose de FH qui ne s'était pas opposé aux réformes des retraites de 2003 et 2010?
Plus grave encore est l'idée d'un gouvernement économique de l'Europe qui, au lieu de pratiquer la politique souhaitée par FH (alignement fiscal et social par le haut), mettrait en oeuvre la politique exactement inverse (moins disant fiscal et social) souhaitée par les libéraux. Pour s'en prémunir, il faut rejeter l'idée même d'un gouvernement européen et reconquérir notre souveraineté de façon à pouvoir mener une politique alternative à la politique d'inspiration libérale actuellement prônée par l'UE. Ne tombons pas dans l'erreur de FH qui consiste à croire qu'une autre politique est possible dans le cadre européen, alors même que les traités régissant la construction européenne reposent sur des principes d'essence libérale. Souvenons-nous de ce que nous disions lors de la campagne référendaire de 2005 (et que les Français avaient parfaitement compris).
Un mauvais souvenir remonte à ma mémoire, Robert Hue, alors secrétaire général du PCF en smoking sur le tapis rouge.
Jean Luc attention à la marche...
Vue a la dernière manif devant l'assemblée. Une femme avec une petit pancarte et le slogan suivant, que je trouve excellent, d'ailleurs Jean Luc est pris en photo avec la jeune femme "Les socialistes c'est comme les pigeons: tu les aides à s'envoler et une fois en l'air ils te chient dessus". Je ne veux plus me laisser chier dessus, le vote socialiste c'est fini pour moi.
Amitiés
Le discours de Hollande ne sera pas sans effets. Il nous faudra boire la coupe jusqu'à la lie pour tourner la page. On appellera ça Faire l'expérience du vote utile. Le Front de gauche au parlement à épuiser ses maigres ressources. C'est dans les "répliques" que notre longue marche dans les rues, sur les places, renouera avec la démocratie citoyenne. C'est dans l'action coordonnées des forces sociales progressistes, au niveau européen, contre la troïka que la bataille de l'an II se joue. Plus déterminés que jamais. Bien à vous.
Quelle authenticité dans vos propos face à cette comédie. Votre émotion ce jour-là si bien racontée me donne aussi les frissons aujourd'hui après cette lecture. Je ne sais plus s'il faut accentuer sa haine ou bien se résigner face à tant d’abjections et de trahisons innommables. De voir ces types faire de telles associations de malfaiteurs au sein de notre République afin de tout saccager. Vous demeurez la seule parole qui vaillent encore et vous faites honneur aux anciens qui ont bâti notre société actuelle. Indignez vous encore y a de quoi. C'est terrible d'assister à ça ! indignons nous !
Étrangement Je suis optimiste pour l'avenir pourtant je galère. Le système est en train de s’écrouler, les masques tombent un par un, les scandales sont révélés, le caractère anti-démocratique du système représentatif est démontré. Tout cela risque de nous emmener dans un état de déchéance et de chaos social grave mais je pense que ce sera le prix à payer pour que l'humanité passe à l'age adulte. Nous continuons à élire des représentants qui ne représentent qu'eux même. Le jour ou le peuple prendra le pouvoir pour s'occuper lui même des affaires qui le concerne la partie sera gagnée. La vraie démocratie c'est le tirage au sort, il n'y a pas d'autres alternatives, sinon rien ne changera.
Etant jeune cinéaste, j'aimerais apporter mon grain à la réflexion que vous ouvrez.
Le téléchargement, oui, c'est un trou noir où une poignée d'entreprises capitalistes se font un paquet d'argent sur le dos des créateurs, car, pour les sites légaux, ils paient une faible somme forfaitaire qui ne recouvre pas du tout le montant des droits dus, et, pour le sites illégaux, ils ne paient rien du tout, et présentent de plus les œuvres dans des formats tellement compressés, que la volonté de l'auteur d'un minimum de qualité est piétinée. Donc, l'idée d'une plateforme publique est excellente, et devrait s'accompagner d'une lutte contre les sites de piratage.
Les boîtes de prod ont de plus en plus de pouvoir, les auteurs de moins en moins. Selon un rapport de la SACD sorti en 2011 ou 2012, le pourcentage des réalisateurs à qui les prods paient l'intégralité des droits dus est de… 3 ou 4% ! Une chute vertigineuse en 10 ans. De plus, la rémunération des producteurs est souvent disproportionnée, surtout chez ceux ne paient même plus les techniciens et les mettent en participation (synonyme de 0 revenu généralement). Ces mêmes producteurs se plaignent qu'un film coûtent tellement "cheeerrrr" et obligent souvent les réalisateurs à "réécrire" (détruire son projet) pour limiter les décors, etc. Or, quand l'on compare les budgets d'aujourd'hui avec ceux d'il y a 40 ans, ou ceux de "petits" pays comme la Suède, on s'aperçoit de l'imposture. Sur un film français à 3 millions, on tourne dans un décor unique et cheap, en payant très mal les techniciens, par contre les sommes qui partent dans les poches des prods et des stars. Alors qu'en Suède, avec 800 000 euros, on fait bien mieux, avec plein de décors, un bon salaire pour tout le monde, les heures sups payées. De plus, les prods n'investissent pas les bénéfices sur les prochains films. C'est un "modèle réduit" de l'ultra-libéralisme. Il y a beaucoup à faire en termes de régulation.
Le tout numérique imposé par le CNC (qui sert de relai à de grandes entreprises de l'électronique/informatique) tue des pans entiers de l'industrie (fermeture du labo LTC,…) en détruisant toutes les normes d'un minimum de qualité qui ont régi le secteur durant plus d'un siècle. De plus, il y a toujours des auteurs qui tournent en pellicule (d'une qualité bien meilleure que n'importe quelle caméra numérique), mais ce tout numérique forcé empêche leurs oeuvres d'être vues comme ils le souhaitent. Et pourquoi payer un billet de cinéma pour voir ce qu'on peut voir chez soi (de la vidéo) ? Si je vais au ciné, c'est pour la beauté et la force organique de la pellicule, pour la magie de ce support, pas pour de la vidéo merdique. Autre problème du tout numérique, la préservation. De nombreux films tournés en numérique il y a seulement quelques années ont déjà disparu ! Plus les disques durs sont gros, plus ils meurent rapidement. Un problème dans un disque dur et tout est perdu. Donc il ne reste que des versions ultra-compressées de ces oeuvres (dvds et blu-rays). Cela reflète l'absurdité des modes de production actuels, dépenser des millions pour quelque chose qui aura disparu dans quelques années. Pour ceux qui croient encore que les prods se soucient d'art et ne cherchent pas seulement un prétexte pour s'en mettre plein les poches… Nous sommes en train de créer un trou noir dans l'histoire du cinéma. Le minimum du minimum serait d'obliger à ce que chaque oeuvre soit conservée au moins sur 1 copie pellicule (35 mm), comme cela se fait d'ailleurs aux Etats-Unis.
Enfin, le rôle néfaste du CNC. On n'y finance qu'un type très restreint de projets, ce qui tue toute créativité et pousse les auteurs à intérioriser la censure et à pondre des trucs formatés et indigestes. En Suède, par exemple, le CNC local finance tout type de projet, sans censure implicite. Et je ne parle pas de la corruption...
@4 Femme d'aujourdhui
Votre témoignage est poignant, et à mon niveau personnel je ressens quelquefois la même chose. Mais je viens sur ce blog pour trouver les ressources de la colère, et ne pas me sentir isolé. Le parti de Hollande est devenu le PDS : Parti de Droite Solferinien. Il faut le dire à tout bout de champs. Qu'il n'y ait plus d'ambiguïté, infléchir le message qu'ils souhaitent imprimer chez les gens comme quoi il y aurait la gauche au gouvernement. Non, la doite gouverne en France en ce moment avec FH. Rien à attendre d'eux car le gouvernement s'aligne sur la feuille de route libérale de la commission européenne. FH était pitoyable de satisfaction personnelle lors de son intervention. Disgressant sur sa popularité avec les journalistes. Le fond du problème, il ne fera rien, c'est à nous de le régler en s'emparant du pouvoir.
l'exclusion de la culture et de l'audiovisuel des accords avec les Etats Unis ne seraient-ils pas destinés à cacher le fait que les solfériniens ont cédé sur tous les autres secteurs..?.
Cela était évident lors de l'interview de Mme Filippetti cette semaine à France Inter. Elle évoquait l'importance des 3 pour cent que représentent les échanges culturels dans l'ensemble, laissant de côté les autres 97 pour cent qui apparemment ne posent aucun problème au gouvernement. Il faut bien constater aussi que les professionnels de la culture et de l'audiovisuel qui se défendent en insistant sur le caractère "exceptionnel" de leur secteur participent à la même validation pour le reste.
Bonjour Jean-Luc, bonjour amis. Merci de donner à voir l'autre face de ce festival dont on ne nous montre à l'infini que les paillettes et les strass. En ces temps de récession il y a là beaucoup d'indécence. Voici un bel article pour toi qui circule déjà sur le net. Cela fait bon à lire à l'instant où tout n'est que violence, déception et acharnement contre nous. Merci pour le don que tu nous fais de ton énergie, de tes raisonnements et de ta personne. France2 a diffusé dans le cadre de l'émission de Dusquesne un reportage sur le Front National dithyrambique comme jamais. Cette lutte inégale nous enrage. Investissons les médias autant que la rue. A bientôt aux 1er et 2 juin.
Totalement d'accord avec Ouilya : nous devons faire vivre politiquement la figure du précariat, incarnée bien plus encore par les cinq millions de chômeurs que par les travailleurs pauvres. Si la lutte pour défendre les droits des ouvriers et de manière plus générale des salariés est nécessaire, il faut l'articuler avec la lutte pour les droits de ceux qui n'en ont aucun. Il me semble que ce sujet est devenu un angle mort du discours de Jean-Luc. Pour le dire simplement, la figure politique du travailleur en lutte efface la figure de celui qui a perdu son travail. Si je me trompe, cela veut dire alors que celui qui a perdu son travail se vit toujours comme un travailleurs en lutte. Je ne suis pas persuadé que ce soit le cas. Je pense que l'abstentionnisme de la classe ouvrière et salariée aux élections se confond en fait avec l'abstentionnisme des chômeurs aux élections.
Sur la "Famille" : effectivement derrière le discours pro-ouvriers (ce qui a fait dire récemment à Emmanuel Todd, avec ironie, que le FN avait effectué sa mue nationale socialiste), il y a quelque chose qui doit être dénoncé clairement dans le discours frontiste. Le FN ne critique pas le capitalisme et son système d'exploitation, il critique le capitalisme mondialisé. Ainsi, il manipule son monde, car la perception populaire de sa critique, aidé en cela par les médiacrates, porte d'abord sur le capitalisme, alors que la réalité de sa critique porte sur le "mondialisme" (élites, immigrés, capitaux...) présenté comme une entité monstrueuse, une sorte de béhémoth, et non comme des mécanismes dont il faut comprendre les rouages. Pour achever, le FN vivrait très bien un capitalisme national, c'est à dire qu'il remplacerait volontiers une exploitation des travailleurs par la finance internationale tant décriée par une exploitation assurée par un capitalisme nationaliste. Par exemple, l'achat d'entreprise par effet de levier (LBO) peut tout à fait s'organiser au plan...
@ Claude Delorme
C'est dans l'action coordonnées des forces sociales progressistes, au niveau européen, contre la troïka que la bataille de l'an II se joue
Mais pourquoi donc nécessairement "au niveau européen"? Il faut se débarrasser de ce tic de langage typiquement solférinien (qui n'épargne pas non plus, malheureusement, l'aile gauche du PS). Nous voulons le changement ici et maintenant. S'il faut attendre que tous les pays européens se mettent d'accord pour modifier les traités et refonder ll'Europe sur d'autres bases, le changement que nous voulons ne pourra s'opérer, si tant est qu'il ait lieu, qu'à très long terme. Or, les personnes qui souffrent, celles qui son éprises de justice et d'égalité veulent à juste titre qu'un changement puisse se produire dans notre pays à l'occasion des prochaines élections nationales, quoi qu'il se passe dans les autres pays européens. Cette revendication est légitime. Nous devons l'entendre. Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront à notre place. Ils ont d'ailleurs déjà commencé.
En marge de Cannes, quelle bonne idée !
Alors les bijoux en vrai que les "belles" ne portent qu'un soir, c'était pour la "Caisse rouge" ?
A bientôt, à la Bastille, à Toulouse, à Bordeaux ou ailleurs...
R.I.P majorité de gauche. Bonjour cher Jean-Luc Mélenchon, je suis actuellement hors du pays (Australie). Depuis un moment et suis avec consternation l'actualité politique. Cela m'aura convaincu d'une chose, mon engagement au sein du parti à mon retour. Je n'ai pas pu être à la manifestation du 5 mai, je ne serais pas aux répliques mais le coeur y est. Je me soulage de votre engagement dans ce qui est maintenant la seule gauche dans le pays et me demande comment ferait on sens vous ! Merci
Quentin 21 ans mécanicien auto (du moins essaye)
Chez moi on appelle le lait fraise un "bébé rose"... je voudrais pas que Jean-Luc retrouve ainsi les socialistes au Carlton!
@CJ7556
Ne jouons pas le jeu du MEDEF de nous stigmatiser les uns les autres. Reproche-t-on aux ouvriers en lutte de Florange ou PSA de "ne penser qu'à eux"? Et n'oubliez pas que les médias vous montrent ce qu'ils ont envie de vous montrer. Ken Loach par exemple, outre être l'un des initiateurs de cette pétition, vient de créer un parti de gauche en GB, équivalent du FdG. Comme dans tous les milieux, beaucoup se taisent par peur des représailles économiques, peur donc de finir dans la précarité. Précarité que l'on subit encore plus du fait de l'intermittence de notre travail. Enfin, n'oubliez pas que la majorité des emplois dans l'audiovisuel sont des emplois de techniciens intermittents. Et d'ailleurs, les réalisateurs sont aussi des intermittents, et ne touchent pas de revenus entre 2 films (hormis quelques substrats de droits), c'est-à-dire 0 revenu pendant en moyenne 3 ans. Ceux qui s'en mettent plein les poches: les prods et une minorité de stars. Et les grands groupes médiatiques. Nous sommes tous des précaires, soyons donc tous solidaires!
En s'accordant avec plus ou moins de vaseline aux injonctions de l'oligarchie capitaliste, dont la finance dérégulée n'est que le jouet et le monde sa cour de jeu, ces messieurs-dames élus au garde-à-vous devant les puissances de l'argent vivent encore à l'époque où on gobait benoitement que la mondialisation était heureuse. Cruelle illusion.
Il a fallu à l'espèce humaine des milliers et des milliers d'années pour pouvoir échapper à l'incertitude du lendemain et aux dangers de la Nature. Ces larbins sont prêts à tout casser pour satisfaire la soi-disant envie de créer de ces pseudo-démiurges que sont les déjà-richissimes milliardaires, apatrides sur Terre et avec déjà un pied dans la fusée qui les sauvera de la catastrophe qu'ils préparent aux pitoyables gueux que nous sommes à leurs yeux. Nous ne sommes pas des ovidés vides qu'on balade de verts pâturages transgéniques en vallées de la mort virtuelle. Et puisque, depuis leurs tours d'ivoire, ils nous prennent de haut, il nous faut saper leurs bases : la réalité nous rappelle !
L'association visa fait du très bon boulot dans la lutte contre l'extrême-droite.
Mais nous sommes debout et c'est bien leur problème. Passer de la résistance à l'offensive est nécessaire, exiger sans attendre des salaires indispensables pour vivre (1700 euro) est un acte citoyen. Quand au clan milliardaire Le Pen, j’espère que personne ici découvre leurs mensonges. Ils font partie du système et en sont une pièce essentielle et nous les retrouverons tous ensemble pour sauver la mafia financière et ses michetons. Notre tache est de réunir une majorité autour du FdG élargi aux militants syndicalistes et associatifs, ils savent désormais à quoi s'en tenir avec le pacte libéral allant du PS aux fascistes. Leur programme c'est plaies au peuple, nous c'est place au peuple !
J’espère que tu as laissé tes Rolex à Paris car à Cannes ça craint aussi. Misère.
Oui, ces braves députés sont durs avec la classe dangereuse. Un comparatif avec les déclarations des mêmes sur les sanctions des fraudes fiscales et mises en place de "cellules de dégrisement" serait surement instructive....
En tout cas pour certains il n'y a pas de question a se poser l'amnistie c'est réservé aux délinquants fiscaux.
Proposition de loi N° 855, tendant à favoriser le retour des exilés fiscaux et à renforcer la compétitivité des entreprises, présentée par Mesdames et Messieurs Dino Cinieri, Julien Aubert, Valérie Boyer, Alain Chrétien, Lucien Degauchy, Nicolas Dhuicq, Yves Foulon, Laurent Furst, Sauveur Gandolfi-Scheit, Annie Genevard, Arlette Grosskost, Michel Heinrich, Lionnel Luca, Jean-Luc Moudenc, Alain Moyne-Bressand, Dominique Nachury, Josette Pons, Paul Salen, Alain Suguenot et Jean-Pierre Vigier... Et je suis sur qu'en grattant un peu on trouverais plein de déclarations éplorées pour défendre l'amnistie de ces braves gens qui ne font que mettre de l'argent de coté.
Merci de cette présentation de la collusion des libéraux de tout poils des autoritaires aux pseudo-sociaux.
@traité libre échange antlantique.
Mais pourquoi les socialistes souhaitent ils exclure de ce traité si bien faisant, si gagnant gagnant je suppose, la production culturelle française ? N'a t elle pas droit elle aussi aux bienfaits du libre échange dérégulé ? Peut être est elle justement en trop bonne santé depuis qu'elle est protégée et subventionnée par l'état ?
En fait les socialistes se tirent une balle dans le pied, car ils reconnaissent donc implicitement les dangers d'un tel traité qu'ils s’efforcent par ailleurs à légitimer. Car il n'y a pas que dans le domaine culturel ou on peut noter des spécificités françaises qu'il serait utile de défendre. La sécurité sociale (et donc les cotisations), Obama ne l'a toujours pas faite (oui je peux mais suis trop fatigué). Et de là à ce qu'un président de la nouvelle droite nous dise que ces cotisations faussent le marché et pénalisent nos entreprises...
@carlo
Oui bien sûr, pour le changement "ici et maintenant". Mais il se joue aussi dans un rapport de forces régionales (européen) et non pas "quoi qu'il se passe dans les autres pays européens". Il ne s'agit pas d'attendre quoi que se soit. Ces mobilisations existent déjà, elles n'attendent personne. Il nous faut penser leur convergence.
Salut Jean-Luc et merci pour ton courage et ta ténacité. Je ne retiens qu'une seule chose de ce que tu écris ci-dessus "Oui, quelque chose est mort ce matin c’est certain. J’ai du mal à nommer ce dont il s’agit. Comme un lien qui nous reliait à d’autres et dont on sait qu’elle vient de se déchirer sans doute pour toujours"...
Tout reste à faire. Au boulot !
@ Claude Delorme
Il nous faut penser leur convergence
Soit, mais ne donnons pas l'impression que le changement en France dépend de ce qui se passera dans les autres pays européens. De cette façon, nous découragerions définitivement les électeurs qui veulent voir la vraie gauche l'emporter en France pour mettre en oeuvre en France une politique alternative à celle qui nous est imposéee par l'UE (et dont les principes sont inscrits dans les traités qui ont présidé à la construction européenne). Ces électeurs s'abstiendront ou, pire, ils voteront pour le parti qui est aujourd'hui en pointe sur ce sujet.
Si vous avez dîné avec Costa Gavras, votre billet a atteint son but. Je suis "vert". J'aimerais le rencontrer pour parler d'un projet à lui inabouti, le téléfilm sur Pierre Bérégovoy. On le verra sans doute achevé un jour.
Quant au fondateur du château des mineurs c'est bien Léon Delfosse. [...] L'an passé à Billy Montigny, vous avez prononcé un discours mémorable devant le centre Léon Delfosse à l'issue de la marche Emilienne Mopty.
Amitié fraternelle.
Chouette maintenant je connais un VIP ! Vous sur la croisette au Carlton. J'ignorai que Hue y fut aussi sur le tapis rouge n'est-il pas dia à présent ? En ce qui vous concerne je ne me fais aucun souci. Hollande même pas un dindon ça alors j'ai aimé, il bat tous les records de l'entêtement, c'est qu'il est déterminé le bougre, content de lui et droit dans le mur il s'en moque il voulait juste être président, même impopulaire ce n'est pas grave il reste président, à quand le président à points ? En tractant ce matin pour notre assemblée débat qui aura lieu le 24 de ce mois ou nous avons conviés des camarades des Fralibs ainsi que le réalisateur du film sur leur lutte j'ai empoisonné un socialiste, bon chic bon genre, vraiment nous n'avons rien de commun, il m'a assuré que nous faisions nous le FdG le lit du front national, bizarre c'est justement ce que je pense d'eux les solfériniens. Ce matin je ne me suis pas fais un ami sans regret d'ailleurs. Vraiment nous sommes les seuls a voir clair a comprendre la gravité de la situation politique actuelle, mais en prendre pour quatre ans c'est non, tous dans la rue partout et pour tout. Pas de déprime juste de la lutte et encore de la lutte, le meilleur moyen de résister joyeusement et utilement la paix sociale sera a ce prix alors ou pire sera la vie bon courage a tous nous n'avons rien lâché on continu de beaux moments nous attendent ils seront ceux que nous que nous créerons !
Le rejet par les députés PS des projets de loi pour l'amnistie des syndicalistes et contre les licenciements boursiers va nécessairement poser à nouveau la question de notre rapport au gouvernement et au PS. Jusqu'ici nous avons toujours dit que nous étions opposés à la politique du gouvernement, mais qu'il était possible de mener une autre politique avec la majorité actuelle. Pour ma part, et j'espère que tous les partis du FdG y viendront, je suis résolument opposé au gouvernement et au PS. Je ne crois pas que nous arriverons à construire une majorité de gauche avec ça. Il faut arrêter les illusions qui nous font mal et brouillent les repères à gauche. Le PS est passé à droite, point. Je ne compte plus que sur la pression électorale pour faire plier les solfériniens. Mais pour passer devant, encore une fois, il faut arrêter de brouiller les repères. A quoi sert-il de voter pour eux sous prétexte que sinon l'UMP reviendra ? Cela revient à dire qu'on vote à droite pour empêcher la droite de revenir. Absurde ! A la poubelle, le PS.
Jean-luc
En parcourant les commentaires, je note que certaines personnes soulignent l'urgence de s'intéresser aux millions de gens qui se retrouvent, à ce jour, privés de toutes ressources et abandonnés par la société. Effectivement, il y a là une force réelle mais elle est assoupie, vaincue, privée de toute substance. Cette force est un véritable terreau en attente, en gestation. Mais terreau pour qui? La détresse engendre une grande fragilité que certains, aussi dénués d'honneur que d’honnêteté, n'hésitent à utiliser. Ainsi, des millions de gens, rendus aveugles par l'urgence désespérée de leur situation, se laissent flouer par de sinistres illusionnistes qui, une fois au pouvoir, révèleront une face dangereusement différente. Agir auprès de cette foule, et notamment des jeunes qui la composent, hélas, en grande partie, ne peut-être que bénéfique pour tout le monde. Ils y gagneront un but et nous gagnerons de la puissance. Les humains sont dans la rue, oubliés, méprisés. Allons les récupérer.
Je lis ce billet, notamment la fin et repense à l'intervention d'Eva Joly le 6 Mai et son souhait d'une majorité rose-verte-rouge. Le problème, Eva, c'est que le rose a drôlement bleui !
Enfin, de ce billet je retiens cette phrase que certains au gouvernement trouveraient excessive ou caricaturale « Si tu choisis d’être du côté des opprimés, tu peux faire des erreurs mais tu peux pas te tromper de camp ».
Bonjour,
Le "château des mineurs" ou réside JL Mélenchon est à la Napoule. Cette résidence est très bien connue des mineurs, des familles de mineurs du bassin minier. Pour y aller il fallait s'inscrire et c'était un tirage au sort qui désignait les heureux gagnants, une fois choisi on ne pouvait pas s'y inscrire avant un delai pour donner la possibilité au plus possible de monde d'y aller au moins une fois. C'était très réputé et pour nous les gens du Pas du Calais, une vraie cure de soleil et d'air pur. Je vous raconte cela car ce sont les mineurs, en grande partie syndiqués, qui ont réussi à obtenir des Houillères Nationales ces centres et d'autres ailleurs en France (comme le font la SNCF etc.). Les grèves très dures de 1946 ont été décisives dans ces acquis sociaux. Nous avons de la chance d'avoir JL Mélenchon de notre coté car le PS nous a trahi. Il avait d'ailleurs déjà trahi nos parents mineurs me racontait souvent mon père. Il ne faut jamais dire jamais ? Ben moi je le dis. Jamais plus un bulletin PS dans une urne. je voterai PG/PC ou blanc ou j'irai à la pêche.
@Carlo
Je ne comprends pas bien votre position si vous connaissez exactement le programme du FdG. Il s'agit d'aller provoquer les négociations, les provoquer, pas de les demander. La France est un pays incontournable en Europe et suffisamment important pour que, s'il décidait ne serait-ce qu'un moratoire sur ses dettes, décider de la fin du secteur financier, actuellement sous assistance respiratoire des banques centrales. Si le FdG parvenu au pouvoir mettait ses résolutions en actes, les autres pays seraient obligés de discuter de ce qu'ils ne veulent pas parler, du moins pour certains d'entre eux. Voyons déjà quels seraient les effets de ce coup de pied dans la fourmilière. Et si ça ne fonctionne pas, si nous ne trouvons pas une majorité pour redéfinir la politique monétaire par exemple, hé bien nous prenons notre liberté (mais je veux bien parier que nous n'en aurions pas besoin, tant la peur que le système s'écroule feraient devenir certains caïds très raisonnables).
Un commentateur hier nous invitait à écouter "la bàs si j'y suis ". On y parle de la grève des mineurs de 1948 réprimée férocement par le gouvernement socialiste qui a envoyé les CRS, l'armée avec des fusils et même des canons ! Contre des mineurs se défendant avec des cailloux. Bilan 6 morts chez les grévistes. Le Château des mineurs dont parle Jean-Luc a donc connu cette période "Tatchérienne" des socialistes. Le témoignage d'Achille Blondeau délégué syndical de l'époque est bouleversant et riche d'enseignements. Trouvez vous un moment pour ré-écouter, vous ne le regretterez pas.
Bonjour a tous
Merci Jean-Luc de nous montrer l'envers du décor du festival de Cannes ou les stars se prélassent alors que d'autres travaillent d’arrache-pied pour les servir et gagner une misère par rapport aux heures travaillés. Je note dans votre billet le sujet de la loi Hadopi qui est une aberration. Au lieu de punir bêtement, nous pourrions ouvrir la culture a tous, tout simplement en baissant la TVA sur ses produits qui se seraient plus accessibles a tous. Bon courage malgré les conditions climatiques.
Bonjour à tous,
Oui effectivement le FdG à épuisé ses maigres ressources au parlement sans résultat, nous pouvons regretter de ne pas avoir négocier plus âprement notre soutien sans condition au second tour de la présidentielle. Mais il nous reste l'ultime ressource de leur administrer une cuisante défaite électorale en 2014. Du balai M.Thiers, avec l'UMP ou le FN les choses seront plus tranchés, il n'y a pas d'avenir avec ces gens là.
Je suis allée dans la récapitulations des "marches" du 1/2 juin. Et il n'y a rien dans le grand Sud-Est ? Oui je sais il pleut en ce moment, et pour les sudistes c'est affreux, mais quand même ou sont passés ceux du Prado de Marseille ? Bon cela va venir ! Même au grand journal de Canal il pleut! Le temps est comme Hollande, mauvais.
Courage à tous.
"Crevez donc et qu'on en finisse"
"en fait la docilité et la couardise de l'équipe gouvernementale en place donne des ailes au MEDEF"
Hospitalisée quelques jours je retrouve ce blog et je lis votre billet sur les retraites, vues par ces gouvernants qui se clament de gauche. Une seule réflexion me vient a l'esprit. Peut-être suis-je encore un peu lasse. "Crevez donc et qu'on en finisse". Les concernant, sur ce sujet permettez moi de leur dire "A vous l'honneur".
Jean-Luc dit dans ce billet : "Tout d’un coup je me dis qu’on est ici comme à un enterrement. Oui, quelque chose est mort ce matin c’est certain. J’ai du mal à nommer ce dont il s’agit. Comme un lien qui nous reliait à d’autres et dont on sait qu’elle vient de se déchirer sans doute pour toujours."
Eva Joly a compris où se trouvait son camp et elle a réussi à emmener toute une délégation et on en voit les résultats sur les deux votes à l'AN où les EELV ont voté avec nous. Donc de ce côté là les choses avancent bien. Mais du côté de la gauche du PS, à part les camarades de la motion 3 qui saluent Jean-Luc sur les trottoirs (voir la vidéo de Naz Öke) c'est les pleureuses (Filoche) ou on se laisse remettre la muselière (le député des BdR). Il faut que ces camarades comprennent que c'est le moment de rompre les rangs (je leur ai fait une proposition dans le dernier billet) car sinon ils vont être entrainés par le naufrage du Titanic (c'est André Chassaigne qui parle du chef d'orchestre du Titanic en parlant d'Hollande). Il est temps que ces camarades rejoignent leur classe. On est dans la situation des pleins pouvoirs à Pétain refusés par des courageux en 1940, dont Marx Dormoy ministre de l'Intérieur du Front Populaire et maire de Montluçon.
Répliques. Jean-Luc au Festival de Cannes, c'est pour nous faire marcher (avec plaisir!) Un petit pas, plus un petit pas, plus mon petit pas, ce sera toujours un "grand Pas" pour "l'Humain d'abord". Cette fois ci, je serai là (à Amiens, le 2 juin) pour donner la réplique à cet appel de Cannes. Ça marche ! (même si ce n'est pas sur La Croisette).
Dans la veine "Crevez donc, qu'on en finisse", hier, deux témoignages poignants sur France inter. Grèce, une lente descente aux enfers. Poignant et flippant.
Nous l'avons vu hier soir, avec Mordillat et les syndicalistes de Florange. Un grand moment militant. Et zut à tous ceux qui pensent que les alexandrins, c'est totalement abscons pour les ouvriers. Tant pis pour eux, parce que je peux vous dire que le débat qui a suivi leur aurait prouvé le contraire.
Rendez-vous tous à Strasbourg le 1er juin !
Je ne suis pas désespérée, mais très en colère, c'est plus vivant et plus utile, surtout ! Très bien, les Hollande et consorts ont choisi leur camp, dont acte. Nous aussi. Et qu'ils soient à ce point obligés de caricaturer et diaboliser Jean-Luc Mélenchon et de nier son impact et nos troupes ça prouve tout de même que l'ennemi est coriace et dangereux, ce qui est plutôt rassurant, non ? Le 5 mai c'est Cahuzac qui était seul quelque part n'importe où, pas Jean-Luc Mélenchon et ceux et celles de la Bastille (plus tous ceux et celles, nombreux, qui n'ont pas pu y être). On est une force, vivante et enthousiaste, pleine d'idées, ça tombe bien, il y a plein de boulot et ça urge. Il y a plein de choses à faire ensemble, et dans sa vie individuellement (s'informer, aider, militer, aller à la Nef ou au Crédit coopératif, etc.)
Alors on y va, et on lâche rien !
Je fais partie de ces millions privés de travail. Je n'ai pas le sentiment que le Front de Gauche ait oublié de me parler, tout au contraire, le FdG m'a réveillé, parce j'ai eu le temps de chercher, lire m'intéresser plus précisément à la marche du monde. Nous disposons d'outils formidables que sont les ordinateurs et internet et tout son univers. C'est ce moyen, accessible assez facilement aujourd'hui que je recommande à tous autour de moi, qui peuvent être dans ma situation. Nous n'avons pas besoin que l'on s'occupe spécifiquement de nous, nous avons besoin que quelqu'un(s) s'occupe de l'économie pour la remettre au service de l'humain, et nous retrouverons alors une utilité sociale, bien que l'on puisse en avoir une en dehors du travail.
Il est temps que les français sortent de leur torpeur. Enfin, un homme s'élève contre l'injustice sociale, les inégalités, la finance internationale. Nul n'est prophète en son pays et les détracteurs de mr Mélenchon sont nombreux. Merci Mr pour cette force, cette générosité, cet amour surtout avec lesquels vous vous battez et je suis certain qu'une nouvelle France, qu'une nouvelle société et de nouvelles consciences naîtront grâce à vous.
Un slameur du 91.
@46 tchoo à 17h38
Bonjour camarade,
Tu es malheureusement loin de représenter toute la communauté des sans travail et ton activité sur ce blog le prouve, donc tu ne fais pas partie de ses personnes perdues, désespérées, ignorantes du web et du potentiel de leur pouvoir. Ce serait magnifique si tous les sans emplois agissaient et réagissaient comme toi, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Je suis cernée par des gens avec une ancienneté de 20 ans de chômage qui considèrent que c'est la faute des étrangers, pas des patrons, donc votent FN. Sur Roubaix, il faut voir la misère morale qui existe et cette misère est têtue et profonde, les gens ne savent pas lire ou très mal, leurs revenus sont en-dessous de 600 €/mois, leur vie est étriquée, ils sont prisonniers de leur honte et de leur haine du système.
J'ai souhaité signaler à Jean-Luc ce qui me tracasse depuis longtemps, pour qu'il en parle, qu'il leur parle comme il le fait si bien afin de leur donner l'envie de..., de leur rendre une meilleur image de leur situation, de les déculpabiliser et de booster leur projet vers un avenir de lutte et non de soumission, de changer les couleurs.
Fraternellement.
Je me réserve toujours un moment de paix pour lire vos billets et les commentaires.
D'abord, le lait comme boisson, c'est quand même un peu poison, moins que le whisky, d'accord. Le discours de notre molle anguille nationale a fait des ravages. Ceux qui n'étaient pas tout à fait dégoûtés sont en passe d'y être vraiment. Cela facilite grandement notre recrutement pour la réplique du 5 Juin dans notre petite ville où les cerveaux s'échauffent pour mettre en place, créer, inventer notre prise de la Place aux Fleurs pour la rebaptiser "Place de la Révolution des oeillets". Sketchs, trompette, musique et tutti quanti.
Ils ont choisi leur camp, nous avons choisi le nôtre. Il n'est pas besoin d'être assuré de la victoire pour mener le combat. Rester debout, nous n'avons pas le choix. Jean-Luc, faites attention à vous, nous prenons du poids. Votre intervention sur RTL a touché un grand nombre de gens. Nos ennemis ne s'y trompent pas. Nous sommes la menace, la seule. Que les découragés nous rejoignent, ici, on se sert les coudes, on s'amuse et on bouscule le populo !
Hasta la victoria siempre !
Une très intéressante analyse sur la gauche de la gauche française.
Je suis conscient que ça n'a pas de rapport avec le thème de ce billet, faire connaître cette analyse historique qui contextualise la création du Front de Gauche ne peut que participer à la culture politique des citoyens. Peut être serait-il possible de mettre ce lien quelque part sur le blog ou ailleurs.
Cordialement
Bas les masques ! Les socialos comme les capitalos ont fait le même parcours, main dans la main. Cette Société est à leur image, inhumaine. Ce qui fait dire aux gens "droite, gauche c'est kif-kif". Au Front de Gauche de rétablir la vérité et débloquer ce feu rouge de tout amalgame. Oui la gauche et la droite sont différentes. Les citoyens s'y retrouveront enfin. Depuis le 16 Mai 2013, date historique ou François Hollande s'est enfin démasqué devant toute la France et sur toutes les ondes.
Bravo pour Cannes, plateforme de tous les satellites connectés à notre planète.