18mai 13

A Cannes, je festivale en rouge

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Ce post répond à trois questions que vous ne m’avez pas posées. Pourquoi je vais au festival de Cannes ? Qu’a fait la famille Le Pen à l’Assemblée Nationale à propos de l’amnistie sociale et de la loi sur les licenciements boursiers ? Est-il vrai qu’une union nationale PS-FN-UMP a permis de repousser toutes nos propositions aussi bien sur la loi d’amnistie sociale que sur la loi contre les licenciements boursiers ?

Je n’écris pas aussi longuement que je l’ai cru d’abord car le séjour à Cannes n’est pas un temps de repos et il est déjà tard. Au Château des Mineurs où je réside, la soirée s’est prolongée avec les camarades et avec les usagers du site qui sont souvent des syndicalistes. affiche1erElle a été ponctuée de nombreux textos qui recensaient pour moi les « répliques » à la marche du 5 Mai qui se tiendront en régions. Un peu partout des initiatives s’organisent. Non seulement dans les capitales des grandes régions mais aussi, de manière plus diffuse, dans les coins et recoins du pays. Le mode de la marche est suivie là où on se sent en capacité de rassembler en masse. Toulouse, Amiens, Nantes vont de ce côté de l’action. Le site qui récapitule les informations sûres est ouvert. Faites un saut pour savoir à quelles initiatives vous pouvez vous rattacher. Je crois bien que parmi vous qui me lisez, après le discours de François Hollande, ceux qui ont des fourmis dans les jambes sont les plus nombreux.     

Il n'y a pas que le tapis qui est rouge

Cette année donc, je vais au festival de Cannes. C’est la première fois. Je ne crois pas que je passe sur le tapis rouge. Caramba, j’y ferais tache avec mon jean et ma veste Schmoll. Mais quand même le tapis est rouge et je peux penser que c’est un bon début. En fait je vais prendre ma part de notre travail politique dans le domaine. Je vais faire le porte-parole et le porte-projecteur. Et faire mon instruction personnelle qui est bien loin d’être achevée, si elle doit l’être un jour. Parfois il y a même tout à faire et dans ce domaine-ci spécialement où je me sens aussi profane et intrigué qu’un gosse dans la réserve du père Noël. Ce jour, c'est l'inauguration de la 11ème édition du festival « Visions Sociales ».

Ce festival « Visions Sociales » s'attache à montrer un cinéma d'auteur ambitieux. Il met chaque année en avant des films qui questionnent l'ordre social et l'état du monde. Organisé en marge du festival de Cannes, il est accessible à tous. Pas de droit d'entrée, pas de badges ou de quelconque passe-droit. Tout un chacun peut assister aux projections, aux rencontres, aux ateliers. Caramba, pas de tapis rouge ! Cette année, c'est le réalisateur Costa-Gavras qui en est le parrain. J’aurais l’air moins bête que d’habitude, moi qui ne retiens tragiquement aucun titre ni aucun auteur car le dernier film de Costa-Gavras, « Capital », je l’ai vu. Et ensuite (vous allez être jaaaaaloux), j’ai dîné avec le maître et son épouse. Je regardais cet homme comme si j’avais rencontré tous ses personnages en même temps. Un autre réalisateur de nos repères sera aussi de la partie, Gilles Perret, qui viendra présenter « Les Jours Heureux », un film qui retrace l'histoire du Conseil national de la Résistance et de son programme. Je suis allé voir l’avant-première de ce film à Paris mercredi. D’accord, je suis une brute rouge, coupeur de tête et buveur de sang, mais je sors le soir moi aussi et c’est pour essayer de me rendre meilleur.

Ma visite va me permettre de voir « Le grand retournement », une adaptation de la pièce de Frédéric Lordon par Gérard Mordillat. Je suis curieux de découvrir à l'écran cette œuvre. J’ai trop fait faux bond à Mordillat qui essaie régulièrement de m’inviter à venir partager ses repas culturels. On m’a dit que cette fois-ci Gérard ne sera pas là quand moi j’y serai. On va se croiser. J’aurai le temps de réfléchir avant de lui donner mon avis. La pièce de Lordon est un objet qui vaut le détour. Mes camarades des commandos culturels du Parti de Gauche l’ont déjà jouée à maintes reprises, notamment à la Fête de l'Humanité. Je ne suis pas totalement en terrain inconnu. Le lieu où se déroule le festival ne me laisse pas indifférent. Il s'agit du Domaine d'Agecroft, plus couramment appelé « Château des Mineurs ». Ce domaine, racheté par le CE d'EDF-GDF en 1994, a en effet appartenu aux Charbonnages de France pendant cinq décennies. Dès 1948, les mineurs du Nord-Pas de Calais et leurs familles ont pu y passer chaque année plusieurs semaines de vacances. L'initiateur de cette opération qui visait à organiser « pour les mineurs, des vacances de seigneur » est Léon Delfosse, le syndicaliste. Il est décédé mais la petite flamme qu’il avait allumée continue son œuvre, non ? « Si tu choisis d’être du côté des opprimés, tu peux faire des erreurs mais tu peux pas te tromper de camp » dit le dernier intervenant du film de Gilles Perret.

Je vais faire un tour au Carlton. Peut-être au bar. Mais servent-ils du rouge ? Ou même du lait-fraise, l’une de mes principales boissons fétiches ? Ha ! ha ! Assez musardé ! Non, pas de lait-fraise dans les fauteuils club du plus emblématique des hôtels de Cannes. Je vais au Carlton voir la CGT qui lutte, leur hôtel actuellement mis à mal par la gestion d’un patron qatari. Depuis son rachat en février 2012, une forte suspicion de revente plane sur l'hôtel. Ange Romiti, le représentant du personnel CGT de l'hôtel, dénonce un « acte de vulgaire spéculation financière, sans projet pérenne pour l'entreprise ». Et tout le reste de mon séjour est à l’avenant. Comme quoi tout n’est pas que paillette et strass. Et quand bien même ça le serait qu’il y aurait des salariés pour que ça le soit car c’est le travail humain qui fait tout.

Donc, comme je viens en formation, je suis bien content aussi d'aller à la rencontre des professionnels du cinéma. Statut des intermittents, exception culturelle, financement du cinéma, les sujets à fouiller sont nombreux ! Je rencontrerai notamment les représentants de l'ACID, association du cinéma indépendant pour sa diffusion, qui s'inquiètent de la dissolution de l'exception culturelle dans le Grand Marché Transatlantique. On devine que je n’ai pas l’intention de rater le réveil de mes compatriotes contre ce projet que je dénonce dans le désert depuis plus de cinq ans ! Ils viennent de lancer un appel pour fustiger « L'Ecran du plus fort ».

Le cinéma est au croisement de nombreux grands domaines de l’action politique. Et malgré les apparences, les questions qui s’y posent sont à l’image de celles qui s’imposent aujourd’hui dans tous les secteurs d’activité : les mêmes abus libéraux, les mêmes logiques oligarchiques, provoquent les mêmes tensions et suggèrent des combats semblables pour y résister.

Il y a d’abord le rapport Lescure. C’est l’objet du moment. Il était censé assurer l’équilibre entre les droits des artistes et ceux des citoyens à l’ère des contenus numériques. Ce rapport soi-disant « donnant-donnant » veut rassurer les professionnels et consentir à plus de bienveillance pour les internautes. D’un point de vue général, le fait que la mission ait été confiée à Pierre Lescure fait réfléchir dans le secteur. Mes camarades du Front de Gauche de la culture me disent que cela témoigne une fois de plus de la confiance gouvernementale a l’égard de l’oligarchie et des puissants de la caste médiatique pour résoudre les problèmes que pose le nouvel ordre du monde. Pierre Lescure a été successivement P-DG de Canal+, membre du conseil de surveillance des sociétés Le Monde et Lagardère, administrateur du groupe Havas et du suisse Nagra. Pourquoi pas. Mais il n’y avait donc ni parlementaire assez aiguisé, ni professionnel assez agile d’esprit pour faire le travail ? En tout cas, le rapport laisse mes camarades amers. Ils le trouvent insignifiant et complètement à côté de la plaque face à la logique ultra-capitaliste du marché numérique. Ses propositions ne reposent que sur la vertu espérée des acteurs les plus voraces de ce marché comme les fournisseurs d’accès Internet, moteurs de recherche et industriels du divertissement. Ni les artistes, ni les citoyens ne peuvent y trouver leur compte.

Le fait est que loupe à la main, on voit vite que ce rapport est à peine conforme aux demi-mesures qu’annonçait Hollande dans ses 60 engagements. Grandiose de généralité, il est vrai : « Je remplacerai la loi Hadopi par une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé. » La mission Lescure propose en effet la suppression de l’Hadopi. Hourra ? Non. Car  elle préconise le transfert de ses compétences au CSA. Pour le reste, il faudra compter sur la magnanimité des hébergeurs et référenceurs, autrement dit les moteurs de recherche tels que Google. Il leur serait demandé de coopérer en nettoyant eux-mêmes les contenus qu’ils hébergent. Et en ne référençant pas les sites proposant des contenus pirates. Moui ! Pas sûr d’aimer l’idée tant que ça en plus du reste… En tous cas, c’est bien peu : une petite contribution sur le matériel connecté et la bonne volonté des requins, voilà pour la protection des artistes. En ce qui concerne le téléchargement, aucun droit réel n’est donné au public dans ce rapport. L’instauration d’une « sorte de licence légale pour télécharger les œuvres » est un sommet d’embrouille. Comme on ne sait pas ce que c’est on sait juste que ce n’est pas la licence globale. Mais le plus probable c’est que ça ne veuille rien dire du tout. Le hollandisme est contagieux en quelque sorte.  

Sans abuser de votre patience je ne finis pas ce survol sans vous rappeler ce que nous proposions. Sinon madame Vallaud-Belkacem va encore tweeter « avez vous autre chose que des bons mots à nous proposer ? »  « Si madame, lui ai-je répondu, « L’Humain d’abord », vous ne pouvez pas comprendre ». Notre idée c’était donc de garantir le respect des droits, moraux et à rémunération, des artistes, auteurs et interprètes en mettant à contribution le marché publicitaire, les fournisseurs d’accès et les opérateurs de télécommunications. Le point de départ était l’abrogation de l’Hadopi et non le transfert de ses compétences au CSA. Nous proposions également la création d’une plateforme publique de téléchargement. Lescure n’a rien lu ni rien retenu de tout ça. Pensez donc ! Que les rouges aient quelque chose à dire sur la culture voilà qui serait aussi étonnant qu’un domestique qui choisirait le menu de son maitre.

Je viens maintenant sur le fond le plus profond de l’enjeu du moment. C’est le problème de l’Europe et des accords de libre-échange avec les Etats-Unis. Je récapitule les épisodes de l’affaire. Depuis les accords du GATS signés en 1994, la culture et l’audiovisuel bénéficient en principe d’une dérogation aux règles du libre-échange. Mais le 13 mars 2013, la Commission, par la voix de l’androïde Karel De Gucht, commissaire européen chargé du commerce, a remis en cause « l’exception culturelle française ». Pour le robot libéral l’idée que quoi que ce soit puisse ne pas être une marchandise est un bug que son programme d’auto-réparation nettoie comme n’importe quel virus humain qui entrerait dans ses rouages. La Commission a donc adopté un projet de mandat intégrant la culture, le cinéma et l’audiovisuel aux transactions concernant les services dans les accords de libre-échange du Grand Marché Transatlantique. Pourquoi se gêner ? Les dirigeants français sont toujours compréhensifs, se disent les androïdes. « A la fin, a déclaré Hollande, ça se finit toujours par un compromis ». Ben voyons ! Messieurs les anglais, écrivez les premiers !

Cette charge a provoqué un tollé chez les réalisateurs qui ont lancé une pétition pour s’y opposer. Les frères Dardenne, Michael Haneke, Ken Loach, Stephen Frears et bien d’autres ont si bien dénoncé cette forfaiture que ses instigateurs ont dû feindre jusqu’à l’absurde de rétropédaler. Ainsi Karel De Gucht a-t-il dit que « les pays européens qui le souhaitent resteront libres de maintenir les mesures existantes. Et la France restera libre de maintenir ses mécanismes de subventions et de quotas. » La pauvre machine à réciter les mantras aurait-elle disjoncté ? Car l’instant d’après elle couine : « Les négociations prendront en compte les différentes sensibilités sectorielles de l’UE et le secteur audiovisuel en fait évidemment partie.» Comment est-ce possible ? Comment peut-on négocier plusieurs positions en même temps ? En tous cas quatorze ministres européens de la culture (dont Aurélie Filippetti) ont même signé une lettre pour « exclure le secteur audiovisuel de l’accord de libre-échange ». Mais pourquoi prétendre soustraire la culture du champ de négociation alors-même qu’elle est incluse dans l’agenda ? Peut-être est-ce le résultat annexe d’une autre manipulation. La posture de Filippetti et la fermeté feinte de Hollande sur l’exclusion de la culture et de l’audiovisuel des accords de libre-échange avec les Etats-Unis ne seraient-ils pas destinés à cacher le fait que les solfériniens ont cédé sur tous les autres secteurs (santé, environnement, commerce, transports maritimes, transports aériens…). Hélas donc, compte tenu des déclarations de la Commission il y a fort à prévoir que l’amendement proposé par la commission du commerce du Parlement européen, ralliée à la position française demandant que « l’exclusion des services de contenus culturels et audiovisuels, y compris en ligne soit clairement stipulée dans le mandat de négociation » ne passera sans doute pas le vote du 22 mai en séance plénière.

Après Cannes, je me rendrai à Antibes, à l'invitation de Gérard Piel, président du groupe Front de Gauche du Conseil régional PACA. Avec mon camarade Hervé Lavisse, co-secrétaire départemental du PG des Alpes-Maritimes, ils ont tenu à me montrer l'envers du décor du « quai des milliardaires »… privatisation du littoral, pollution extrême, exploitation sans vergogne d'une main d'oeuvre indienne et sri-lankaise considérée comme « jetable ». A côté, des sans abris n'ont pour seul recours que de squatter des épaves. L'un d'eux est mort il y a quelques jours à la porte d'un hôtel inoccupé, à deux pas seulement des yachts… Je pense que de tout ça, il ne restera que ce que je ferai sur place. Que feront les lepénophiles de l’info type Barbier de « L’Express », ou les psychologues de comptoir du « Monde » ? Rien sans doute.  Ou bien à « L'’Express »  mon « emportement » « hypocrite » contre le Carlton, alors que j’y ai bu un lait-fraise, et au « Monde » mon étrange compassion pour les sans abris, alors que « peu importe qu’il soit propriétaire d’un appartement à Paris, une maison dans le Loiret et qu’il déclare 500 000 euros de patrimoine ». Au « Monde » la morale de vie c’est « profite et tais-toi ». A « l’Express » c’est « profite et cache-toi  comme Le Pen, Barbier te le rendra avec un copié-collé d’une affiche du FN en première page ! »

Les Le Pen au secours du système contre les salariés

Justement parlons-en de cette famille-parti-marque-déposée. « L’Express » et les autres journaux qui ont travaillé dur à dédiaboliser le FN et à me diaboliser, jouent une carte de propagande permanente sur le thème auto-réalisateur selon lequel La Famille serait la nouvelle représentation des travailleurs. Des travailleurs en général. Pas de ceux de droite seulement. Au contraire, il est toujours lourdement affirmé que ce sont des travailleurs de gauche qui sont les plus attirés. J’ai même entendu un de ces passe-plats du FN en costume de médiacrâte dire qu’il « n’y a plus que le Front National pour défendre les ouvriers ». Impossible de les empêcher de faire leur travail de bourreur de crâne. Mais il est alors d’autant plus utile d’en revenir aux faits. Le débat et le vote de la loi d’amnistie et de la proposition de loi contre les licenciements boursiers est une épreuve de vérité. Le système officialiste, quand il s’agit des intérêts de la finance, fait bloc dans une union nationale très étroite. PS, UMP et FN ont, la main dans la main, repoussé toutes nos propositions avec des arguments tellement convergents ! Au point que le porte-parole de l’UMP a pu dire de monsieur Urvoas, le président solférinien de la commission des lois, qu’il a tellement bien fait le travail contre l’amnistie qu’il aurait pu aussi défendre le texte de l’UMP sur la question. Quand le caniche solférinien a lu ça, il a dû couiner de plaisir ! Mais la place particulière du FN dans cette affaire doit être bien connue elle aussi pour que soit bien compris comment le rôle traditionnel de chien de garde de la finance est assumé tranquillement par cette organisation.

Les débats parlementaires sur l'amnistie et l'interdiction des licenciements boursiers apportent une bonne démonstration de cette permanence de l’histoire de l’extrême-droite. Marion Maréchal Le Pen a déposé douze amendements sur ces deux textes. Tous expriment crûment sa haine de classe pour les salariés en général et les syndicalistes en particulier. Et chacun vise à protéger le patronat et sa toute-puissance dans l'entreprise. La nièce Le Pen s'est violemment opposée à l'amnistie pour les syndicalistes. Elle a bien évidemment déposé un amendement de suppression de l'article d'amnistie. C'est une posture de classe, directement inspirée du patronat et de la droite réactionnaire. La preuve ? N’allez pas croire que Marion Le Pen soit opposée "par principe" à l'amnistie comme un solférinien. En effet, elle a proposé un amendement qui visait à amnistier les groupuscules d'extrême-droite et intégristes auteurs de violences au cours des manifestations contre le mariage pour tous. Et sa tante, Marine Le Pen, proposait lors de la présidentielle une amnistie pour les coupables d'excès de vitesse de 20 km/heure. Mais lorsqu'il s'agit des syndicalistes et des salariés en lutte, le FN reprend place du côté de ceux qui cognent. La nièce Le Pen a ainsi dénoncé "un texte scandaleux et anachronique proposé par l’extrême gauche", "une mesure clientéliste qui va inciter les syndicalistes casseurs et violents à récidiver". Enfin, elle a dressé un parallèle révélateur de sa mentalité d’héritière des « camelot du Roi » parlant « d’une loi faite pour quelques citoyens comme à l’époque des lois contre les descendants de la monarchie". Comme si les infâmes sanctions contre des salariés qui défendent leur emploi pouvaient être comparées aux justes précautions prises contre les traitres à la patrie d’Ancien Régime. Chez Le Pen, on sait où sont ses ennemis. Juste dans le camp inverse du notre. Un des amendements de la nièce voulait moquer la lutte de ces salariés poursuivis. Elle proposait que l'amnistie ne s'applique qu'aux salariés "à jour de leur cotisation, soit au Parti Communiste Français, soit à la Confédération Générale du Travail, soit à Solidaires Unitaires Démocratiques – SUD". Zut ils nous ont oublié et nous réclamons l’honneur de leur dégoût. C'est sûr que ce n'est pas au Front National qu'on trouverait des militants dévoués pour les autres, des travailleurs en lutte pour leur emploi. Juste des pîtres qui jouent du bras tendu. Sa liste est l'hommage du vice à la vertu.

Dans le détail, tous les amendements Le Pen visaient à vider notre proposition de loi de sa substance. Notre texte interdisait les licenciements économiques et suppressions d'emplois dans les entreprises ayant "constitué des réserves ou réalisé un résultat net ou un résultat d’exploitation positifs au cours des deux derniers exercices comptables" ou ayant "au cours des deux derniers exercices comptables, distribué des dividendes ou des stocks options ou des actions gratuites ou procédé à une opération de rachat d’actions". La nièce Le Pen proposait de supprimer le versement de dividendes de cette liste. Cela revenait donc à continuer à autoriser les licenciements économiques dans les entreprises versant des dividendes. C'est-à-dire à rien de moins qu'accepter les licenciements boursiers. Le FN vote pour les licenciements boursiers, répétez-le aux nigauds qui croient que cette fantoche va les défendre !

L'argument de Le Pen est une preuve de son lien hypocrite avec la grande finance mondialisée. En effet, elle motive son amendement de la façon suivante : "La distribution de dividendes n’est aucunement le fait des seules grandes entreprises cotées en bourse. Toutes les entreprises sont concernées, en particulier les nombreuses PME ayant été transmises ou rachetées par un mécanisme de LBO. Dans ce schéma, le versement et la remontée des dividendes est une condition de la viabilité du montage, en finançant le rachat de la cible par la holding qui a contracté l’emprunt". Vous avez bien vu, la famille Le Pen défend les opérations en LBO. Ces opérations qui ne sont que des attaques des vautours de la finance mondiale. Elles consistent à racheter des entreprises par emprunt, puis à faire rembourser l'emprunt en pompant la trésorerie de l'entreprise rachetée. Et à s'en débarrasser sitôt la rentabilité exigée atteinte. Nous défendons l'interdiction des licenciements boursiers, la nièce Le Pen défend les montages des vampires financiers mondialisés ! Voilà une fois au pied du mur ce qu’il reste des boniments des Le Pen contre la « mondialisation ».  

Tous les autres amendements Le Pen sont dans la même veine. Un proposait de limiter l'interdiction des licenciements boursiers aux seules entreprises cotées en bourse. Un autre visait à supprimer notre interdiction des suppressions d'emploi qui s’opèrent sous d'autre forme que des licenciements. Ainsi, cet amendement Le Pen permettait les « plans de départs volontaires » et autres sornettes de ce genre qui voient Sanofi ou Renault se débarrasser de milliers de salariés sans licenciements. Un troisième amendement Le Pen visait à réduire l'application de notre proposition de loi aux seules entreprises alors que notre texte élargissait les interdictions aux "groupes". On a vu, par exemple dans le cas de Sodimedical, combien les groupes jouent avec les trésoreries de leurs filiales pour masquer leur responsabilité et contourner la loi.

Enfin, le dernier amendement Le Pen supprimait l'article 7 de notre proposition de loi. De quoi s'agit-il ? Nous avions proposé de supprimer le mécanisme de la rupture conventionnelle. Ce dispositif a été créé par la loi dite de "modernisation du marché du travail" votée en 2008 par l'UMP. C'est un mécanisme qui permet à un employeur de se débarrasser d'un salarié sans le licencier en faisant pression sur lui pour qu'il accepte un accord de gré à gré. Les abus sont légions de salariés qui n'ont d'autre choix que de céder. Et ce mécanisme est bien sûr bien moins protecteur pour un salarié qu'un licenciement. Environ 900 000 ruptures de CDI ont été actées en cinq ans avec ce dispositif. Oui, c’est le bon chiffre ! Près d’un million de licenciements ont été infligés de cette façon. C'est aujourd'hui une machine à créer des chômeurs et à supprimer des emplois en catimini. La rupture conventionnelle doit être supprimée. En la défendant, la nièce Le Pen s'est ralliée à la politique de Sarkozy. Et bien-sûr, à celle du MEDEF.

Au final, l'union nationale PS-UMP-FN a rejeté l'amnistie sociale et l'interdiction des licenciements boursiers. Seuls les députés EELV ont voté avec nous sur ces deux textes. Sur l'amnistie, les socialistes ont jeté aux oubliettes notre proposition de loi grâce à la procédure du "renvoi en commission". L'UMP n'a pas eu de mots assez durs contre cette loi. le député UMP Bernard Accoyer parlant d'un texte "inacceptable" : "Il serait inadmissible qu’une minorité de syndicalistes violents soient amnistiés" a-t-il dit. Marion Le Pen n'a pas dit autre chose comme je l'ai montré. La magouille procédurale du PS aura juste permis à l'UMP et au FN de ne pas avoir à voter contre l'amnistie puisque le vote ne portait pas sur le texte mais sur le renvoi en commission. Le tout enrobé d’un discours grandiloquent sur les mérites des syndicalistes et de leurs luttes. Au total cela donne la nausée. Tant d’hypocrisie, tant de roublardises, tant de ruses si pitoyables. Dehors les camarades écoutent sous une petite pluie agaçante les discours des porte-parole syndicalistes : « Nous ne sommes pas des voyous » « nous ne détruisons pas ! Ce sont nos employeurs qui nous détruisent et détruisent nos entreprises ». J’ai le cœur serré en pensant à ce que je viens d’entendre depuis les tribunes qui surplombent l’hémicycle. Ces caricatures haineuses que viennent de débiter les réactionnaires de toute les variétés contre les syndicalistes. Cette compétition répugnante entre solfériniens et UMP pour flétrir et criminaliser la lutte sociale. Je suis sorti plus tôt que prévu car j’asphyxiais. Un député de droite, qui aurait eu bien tort de se gêner se moquera du groupe PS en lui apprenant qu’il venait de délibérer « sous la surveillance de monsieur Mélenchon ». 

Dehors je retrouve Martine Billard, qui m’y avait précédé, après avoir passé la matinée dans la tribune parlementaire. Elle est aussi secouée que moi. Elle va et vient dans les rangs. Les gens lui parlent. Les uns les autres exposent des cas de répression disproportionnée. Mais tout le monde est grave. On se congratule avec gravité, on se dit merci les uns aux autres. Tout d’un coup je me dis qu’on est ici comme à un enterrement. Oui, quelque chose est mort ce matin c’est certain. J’ai du mal à nommer ce dont il s’agit. Comme un lien qui nous reliait à d’autres et dont on sait qu’elle vient de se déchirer sans doute pour toujours. Il n’y aura ni nom ni visage pour incarner cette forfaiture morale totale. L’amnistie sociale c’était le minimum de ce qui pouvait être fait en retour de dix ans de luttes et de résistance sociale durement criminalisée par les gouvernements  de droite. L’indignité sera menée jusqu’à son terme quand le soir même le président de la République mettra un signe égal entre les casseurs des Champs-Elysées et les militants syndicalistes condamnés. 

Mais dans l’hémicycle, il fallait encore subir la suite des avanies à propos de notre proposition de loi contre les licenciements boursiers. La même alliance décomplexée du PS de l’UMP et du FN s’est reconstituée. Le PS a rejeté notre texte en disant qu'il luttait déjà contre les licenciements. Provocation grossière d’autant plus choquante que leur politique est responsable de la récession qui nous donne le record de chômeurs dans notre pays. Le député UMP Lionel Tardy a dénoncé un texte qui "qui rigidifie l'emploi". Yannick Favenec, député de l'UDI de Jean-Louis Borloo, a accusé notre proposition "d'empirer les choses" en portant atteinte à la sacro-sainte liberté du capital. Marion Le Pen a repris le même raisonnement que la droite en dénonçant l'interdiction des licenciements boursiers comme "excessive et contre-productive".

L’emploi du temps prévoyait une autre corvée : écouter François Hollande. J’y reviendrai plus en détail si le sujet a encore une quelconque actualité lundi et la semaine prochaine. On n’attendait pas grand chose de ce discours. Mais on ne s’attendait surtout pas à trouver ce qu’il disait aussi affligeant. Les quatre axes de politique économique revendiquée avec des mouvements de menton sont de conception totalement libérale. S’est-il rendu compte du point où il est lui-même rendu quand il se vante d'être meilleur que ne l'a été Nicolas Sarkozy pour ce qui est de la baisse des dépenses publiques et de la démolition du droit du travail ? Comment peut-il être à ce point déjà si coupé de tout ce que son parti et ses camarades ont psalmodié pendant des années. Tout le reste du propos a été à l’avenant. J’ai dit que j’en traiterai plus tard. Mais quand même les retraites officiellement remises en cause et les privatisations revendiquées en conclusion d’une telle première journée de l’An II de l’ère Solférinienne c’était vraiment très rude à subir. Tel est le moment politique de ce côté-là.

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256 commentaires à “A Cannes, je festivale en rouge”
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  1. Ouilya dit :

    @80 rayana à 9h48
    Bonjour à tous et à toutes,
    Je suis entièrement d'accord avec Rayana. Je commence aussi à comprendre pourquoi ce durcissement du gouvernement hollandais concernant l'amnistie des syndicalistes et la sévérité des peines. Ils nous attendent au coin du bois.

  2. Bernie dit :

    Sergio a raison, attention de ne pas nous monter les uns contre les autres. C'est ce qui ressort de la plupart des échanges que je peux avoir avec mon entourage. Cette propension à chercher le bouc émissaire. Et je ne m'exclus pas de cette faiblesse argumentaire, parfois lassée par certains comportements limites.
    Réponses très simples pour couper ces propos à la base. Même en "profitant", ces "assistés" (quel %?) restent pauvres et dépendants, et placent toute leur énergie et leur intelligence dans ces recherches d'aide (pauvre moteur de vie!), ce dont ils" profitent", ne comblerait en rien le déficit national qui n'a pas sa source dans cette aide, mais dans un système financier qu'il faut contrer. Même en leur enlevant ces aides, vous n'auriez pas plus, etc. Le danger est dans la paupérisation des classes moyennes, (la nôtre, celle qui a encore l'énergie de réfléchir !), Paupérisation à la fois réelle, et volontairement anticipée, amplifiée, par des médias formatés aux discours sur cette mondialisation inexorable dont les effets nocifs seraient bien sûr impossibles à combattre. Il en ressort une peur de l'avenir, pour soi et pour ses enfants, qui tétanise au lieu de booster. Les gens ont "voté utile", ils voteront FN ou UMP en pensant protéger leur "classe". Oui, l'électorat est versatile.
    Réponse simple(iste) à faire pour désamorcer cette peur. Ce système est basé sur une spirale infernale de dettes illégitimes à rembourser, qui ne pourront jms être remboursées, et même augmenteront de façon exponentielle, puisque les intérêts eux-mêmes ne sont jamais remboursés, d'année en année. La seule recette proposée jusque là par tous, sauf le FdG, est de pressurer les seuls revenus du travail, alors pourquoi penser qu'il est risqué de tenter une nvelle politique, à savoir dans un 1er temps, geler la dette ? Quels risques avez vous à enfin ne plus "voter utile" comme vous l'avez fait pour les présidentielles ? Même sans avoir de grands arguments économiques.

  3. Marie-Andrée Badiou dit :

    Comme en politique il y a dans le football une morale à double face, à l'extérieur on est bien peigné et on choisit des propos très convenables, et à l'intérieur du système on sait que sans dopage ni fric il est exclu de gagner ! Un reflet des problèmes que nous avons dans notre société avec la morale et les valeurs. Un contexte de virilité où l'aliénation est organisée, normalisée. Comme une suspension de l'intelligence qui empêche de penser le sport dans ce qu'il pourrait avoir d'éthique.
    Le sociologue Jérémy Seabrook écrit sur "les pauvres de Tatcher" et parle de "culture de survie". Je n'ai pas encore entendu ou lu la question que je me pose, pourquoi ces jeunes font ils ça ? Se regroupent-ils pour avoir une identité partagée ? Violence individuelle et personnelle contre violence structurelle et culturelle ? Cette exacerbation de sentiments d'appartenance et d'identification n'est elle pas un vecteur de puissantes charges d'émotion ? Le poids économique du sport en France est estimé à 27 milliards d'euros. Les dépenses des ménages représentent 50% de cette somme. Evidemment cela pèse plus lourd que mes questionnements !
    Et notre gouvernement qui pratique l'auto satisfaction et la méthode Coué. Sans déconner, ils sont pathétiques!

  4. Marjorie Vanel dit :

    Bonjour et merci pour vos belles contributions.
    Concernant la loi d'amnistie sociale, et avec tout le respect que je porte à celles et ceux qui se battent (je suis moi-même aux côtés et protectrice des sans papiers, militante contre les Gaz de Schiste et Désobéissante), je ne comprends pas deux choses.
    Comment peut-on continuer à porter une loi qui exclue plein de militants, les faucheurs d'OGM et les militants de Resf pour ne citer qu'eux ? Comment peut-on demander l'amnistie pour ces travailleurs qui soit n'ont pas eu le choix de leur forme de lutte, soit ont opté pour ces formes de luttes et dans les deux cas ne sont coupables. L'amnistie me fait penser au droit divin ou la grâce. Quand on n'est pas coupable on n'a pas besoin d'amnisitie mais de justice et de dignité retrouvées. J'aimerais bien avoir votre avis la-dessus.
    Bien à vous et bon courage à toutes et tous pour les répliques du 5mai.

  5. pichot mont dit :

    @Porras et @tous,
    Il est vrai que constater l'inertie d'un grand nombre de citoyen-ne-s est souvent désarmant et on a parfois l'impression que nos actions sont ressenties comme des exagérations, quasiment mues par une volonté de prendre la place des "autres" et de se glisser dans leurs "pantoufles". L'escroquerie Solférinienne a fait énormément de mal dans le sens où elle ne fait que renforcer le "tous pourris" pour certains et que d'autres n'osent pas, car si l'injustice les révolte ils ne sont pas prêts à s'engager activement. Nombreux les électeurs du PS qui font partie de ce second groupe. Nous aurons de la peine à les gagner car, s'il votent PS, ils ne sont pas militants PS. Il faut dire que la culture ambiante n'a pas conduit nombre de citoyens à s'engager. Ils n'osent pas, ça ne fait pas partie de leurs schémas intellectuels.
    C'est bien pour cela que la "pédagogie" doit être notre outil, d'autant qu'aucun d'entre nous ne brigue un "poste" ou un mandat. La démarche du PG repose sur l'émancipation humaine et il est bien plus difficile de sortir quiconque de ses schémas que de le conconvaincre qu'un tel fera un bon maire, un bon député, ou un bon président (encore que le dernier cas soit revisitable). Nous nous sommes attelés à une tâche ingrate, antithèse de ce que font les autres partis, qui ne cherchent pas à responsbiliser les citoyens mais à les embobiner. C'est bien plus facile, et comme l'on dit "les promesses n'engagent que ceux qui y croient". Non, nous n'avons pas de promesses à faire mais nous avons à convaincre et même si parfois il me semble ne pas voir la fin ultime de notre entreprise et qu'à ce moment-là j'ai envie de taper sur quelque chose, il me semble que nous sommes dans le juste et qu'il faut malgré tout continuer.

  6. Daneel dit :

    Bonjour,
    J'ai deux questions assez pragmatiques. Premièrement, le Front de Gauche a-t-il un candidat pour les élections législatives partielles pour remplacer Monsieur Propre Cahuzac ? Dans les médias, absolument rien, dans les sondages, non plus. Or un très bon résultat dans cette élection remotivera notre électorat et sera un grand message à ces mêmes médias. Je pense qu'il faut donner beaucoup d'importance à cette élection avec plus d'engagement sur le terrain au niveau national.
    Deuxièmement, les municipales. Les candidats des autres sont en plein combat déjà dans les grandes villes, et personnellement je ne sais toujours pas qui va nous représenter à Paris par exemple. Il faut finir avec ces hésitations, il faut informer les gens le plus rapidement possible. Par contre une/des alliances avec le parti solférinien pour les grandes villes signera notre marginalisation définitive et la fin de l'espoir d'une alternative que le FdG représente aujourd'hui.
    Sur un autre sujet, je remarque que le discours de certains des camarades devient de plus en plus dur. Je ne pense pas que c'est la méthode à suivre, au moins au niveau de notre communication, qui doit conforter les hésitants et non leur faire peur. Camarades, essayez de vous mettre à la place des hésitants, et essayez de comprendre quel type de discours les confortera, et présentons les choses calmement sans donner l'impression qu'on est "l'extrême gauche".

  7. Magda Corelli dit :

    @Pisclépios 42
    Merci pour l'émission de Zoé Varier sur la descente aux enfers de la Grèce sur France Inter. Ces deux femmes
    m'ont bouleversée. A recommander aux militants et sympathisants socialistes. Voilà ce qu'ils soutiennent ! Voilà ce qui va nous arriver !
    J'adore le cinéma d'auteur mais d'exception culturelle je n'en veux pas. Je veux que le monde audiovisuel s'en prenne plein la figure comme les autres. Pas d'Accord de libre échange du tout ou tout le monde dans le même bateau.

  8. Magda Corelli dit :

    Des explications claires sur le devenir des retraites. Un jeune homme brillant au Parti de gauche. Hollande et son gouvernement sur ma liste des têtes à raccourcir (au sens figuré).

  9. Jane de Lyon dit :

    Bonjour Mr Mélenchon
    Evidemment je suis d'accord avec tout ce que vous dites et tout ce que vous écrivez. J'ai voté pour vous aux présidentielles comme beaucoup de gens autour de moi. Je suis en retraite ancienne militante CGT. Donc dans un milieu plutôt d'accord avec vos propositions ! Mais voilà ce que j'entends autour de moi, c'est que souvent votre ton, vos propos vous décrédibilisent et ce serait dommage que les gens qui approuvent vos propositions se détournent de vous et aillent vers le FN, où "miss Le Pen" s'approprie les revendications des salariés et surf sur le social pour faire passer sa politique néfaste (c'est d’ailleurs ce qu'avait fait Hitler en 1936 pour être élu et on a vu le résultat). Donc gardez votre superbe éloquence mais ce serait bien que ce soit sans agressivité même si bien souvent "on" est agressif envers vous !
    Bien amicalement

  10. educpop dit :

    La radicalisation est un phénomène général, cela ne concerne pas que notre engagement. En même temps que la prise de conscience d'une catastrophe annoncée nous fait éprouver une détermination plus grande pour dénoncer la félonie sociale libérale, celle ci renforce des alliances avec les autres libéraux. Chacun va aller jusqu'au bout d'une logique d'affrontement.
    Il faut donc s'interroger dès maintenant sur ce que cela veut dire concrètement. Quand à la manière dont la population peut comprendre cela, c'est tragique. En essayant de rentrer dans l'échange avec Mr et Mme tout le monde, concernant le Front de gauche et son porte parole, on voit à chaque fois une ignorance et une méfiance énorme. Pour un militant de la gauche radicale cette résistance paraît disproportionnée, ça ressemble à de la déviance, mais pour les gens ce n'est qu'une réaction logique. Elle est faite de peurs inavouées, de honte à cause des lâchetés du passé et du présent, de l'envie de rester anonyme, du renoncement à comprendre ce qui paraît trop compliqué. C'est une armure, et quand la souffrance due à la pauvreté vient s'y réfugier, seule la mort peut mettre un terme au refus et à l'obstination.
    La masse de ceux qui percevront le message républicain va rester faible par rapport à la masse tout court, pourquoi faire semblant du contraire? Nos adversaires convaincus ou opportunistes l'ont parfaitement compris, préparons tout de suite les arguments adaptés à cette réalité.

  11. Poussin Julien dit :

    Brao et merci Jean-Luc pour nous informer si bien, toujours en détails. Il faut essayer de faire réfléchir les gens, qu'ils se questionnent intelligent ! Beaucoup en effêt se tournent vers le FN, beaucoup de simples esprits. Votre venue à Cannes-Mandelieu-Antibes fait beaucoup de bien, déjà la fierté et le bonheur d'avoir pu faire une photo avec vous après la projection du film de Mordillat "Le retournement" mais aussi, et surtout, de vous voir sur la Côte d'Azur, tenir tête à ces milliardaires qui se gavent de fric, aux côtés des salariés du Carlton ainsi qu'auprès des pros du cinéma. J'espère que vous allez continuez cette belle lutte, à parcourir la France et en particulier ces petits villages abandonnés, qui votent massivement pour le FN, vous nous donnez beaucoup d'espoir pour la suite, pour 2017, nous avons besoin de vous pour diriger la France, pour faire changer les choses. On lâche rien, il faut se battre, surtout ici dans notre belle région PACA contre ces fachos. (Julien Poussin - 21 ans - Chemise bleu hier). Merci.

  12. Après le refus d'amnistie des syndicalistes, oui quelque chose est définitivement brisé entre le PS et les militants syndicalistes qui ont lutté contre les régressions sociales. Maintenant, les régressions sociales, c'est eux. Plus aucune alliance n'est possible avec le PS. Et par conséquent plus aucun report de voix au second tour. Ils sont maintenant dans mon esprit au même niveau que la droite.

  13. jean-Paul michard dit :

    @Titoune
    Hue veux dire droite en langage charretier et dia gauche. C'est pour ça que Robert a été faire des bibises a Francois pendant la campagne électorale. Heureusement, Jean-Luc est arrivé.

  14. Claude Andrée dit :

    @Daneel
    La candidate Front de Gauche pour les législatives partielles de la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne sera Marie-Hélène Loiseau. Pour plus d'infos voir par exemple cet article de Sud Ouest.
    Aux dernières élections (résultats des précédentes législatives ici), son score a été de 4,50 %, donc ne pas attendre de miracle non plus.

  15. Courrierlecteur dit :

    Rapport Lescure. Personnellement, je ne l'ai pas étudié mais, à en juger par certaines réactions (voir liens ci-dessous) et par l'immiscion du CSA préconisée (assimilation d'internet à la TV), ce que je vois arrivé, gros comme un wagon (entre autres choses) c'est la préparation d'une redevance pour pouvoir se connecter à internet globalement. Réactions mitigées au "rapport de la Mission Lescure[...] parmi les acteurs de la filière musicale" (et aussi d'un acteur du Net) regroupées sur ce site. Parmi celles-ci, une très bonne analyse (selon moi) "La Quadrature du Net analyse (sur cette page) les mesures répressives proposées dans le rapport (qui sont largement inspirées des récents travaux de la Hadopi) et souligne les effets délétères qu'elles auraient sur les droits fondamentaux si elles étaient mises en œuvre.[...]On atteint une absurdité absolue avec la recommandation de charger le CSA de l'observation des pratiques culturelles sur Internet. Dans le passé, le CSA a démontré qu'il n'était même pas capable de suivre l'activité des radios et télévisions associatives, alors que dire de sa capacité de comprendre et analyser les pratiques de millions d'internautes."
    Autre point important (selon moi) sur ce dernier site "[...]aucun droit n'est créé ou réaffirmé pour le public, qu'il s'agisse d'usagers ou des centaines de milliers d'auteurs et contributeurs de valeur à la création aujourd'hui absents des revenus du droit d'auteur et des droits voisins. Dans son obsession de garantir la survie des industriels de la rareté, le rapport Lescure passe à côté du vrai défi de la culture à l'ère d'Internet : comment rendre soutenables les pratiques d'un nombre très accru de contributeurs aux activités créatives et d'expression publique ?"

  16. octobre dit :

    Plus jamais un bulletin de vote PS pour quel élection que ce soit. Une fois a été une fois de trop même au second tour et si à ce second tour il n´y plus de liste Front de gauche en course hé bien il est toujours possible de glisser un second bulletin front de gauche détourné. Autant dire que je suis entièrement d´accord avec Rayana (80) et Marguerite (85).
    Quand au tapis rouge, ce n´est que le haut du tableau, ceux qui sont passé au travers des gouttes du marché qui n´est que spéculation pure et dure. N´oubliez pas que 35% des artistes survivent entre l´aide sociale et des jobs douteux ou pourrissent au fond de leurs "ateliers". Atelier est là un bien grand mot. Ils sont inaccessibles à la plupart d´entre eux. D´eux ont ne parlera jamais. Sont- ils les parias de la classe laborieuse ? Artiste est généralement un métier qui n´est pas reconnu comme tel à moins de manier des sommes aussi indécentes qu´inimaginables.

  17. jerrry dit :

    Allons droit au but, la ou ça fait mal et faisons connaitre partout ces votes parlementaire ou le front de gauche dépose des textes et amendements sur l'amnistie et l'interdiction des licenciements boursiers. Et pourquoi ne pas rajouter au partis politiques les noms des parlementaires par régions qui rejettent ou s'abstiennent sur notre texte. Car trop souvent ces élus se pavanent dans leur région sans problème personne ne sachant ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils se fassent interpeller par leur citoyen et je pense qu'ils feront moins le malin demain. C'est aussi valable pour la sécurisation de l'emploi. Voila je pense que les responsabilités doivent apparaitre et divulguées dans toutes les mairies.

  18. robin des voix dit :

    Aujourd'hui férié ou pas ? Encore une atteinte du prolétariat de la droite sur le repos et la religion ? Pour le mariage c'est aussi la religion mais pas pour la même chose. Quant à moi c'est férié tous les jours et depuis 2 ans. Depuis que ma patronne Socialiste m'a dépossédé de mes fonctions en me rémunérant à mon domicile. Je ne suis pas à plaindre mais c'est la façon très cavalière qui m'a fait mal. Profite et tais toi. Moi c'est le contraire je profite de régler le compte à ce genre de monarque qui n'ont de socialiste que le nom car pour une ancienne cadre de l'enseignement on ne lui a pas assez appris comment gérer l'argent public. Car ce genre de gaspillage en l'honneur de ses caprices pourrait s'éviter. N’espérez rien, ce genre de Ps ne sortiront pas du caviar pour venir chez nous, plutôt mourir et ils voteront FN (ils collaborent avec le FN pour sauver leur pouvoir). Que l'on parle dru ou cru ces gens-là ont trop de considération et d'égoïsme sur le classe sociale. Maintenant qu'ils ont tous les pouvoirs ils abuseront de tout et jusqu'au bout quitte à remettre la droite en circuit. La plupart sont à la retraite et veulent jouir encore du pouvoir au nom de la République, ce qui les rend intouchables dans leurs abus.Au contraire il faut radicaliser le discours de façon très claire comme le fait J-L pour faire revenir les électeurs déçus par ses arrivistes et ils vont être nombreux. Ne pas se compromettre aujourd'hui et rester clairs dans ses discours c'est la meilleure méthode. Quand les gens en auront assez bavé peut être qu'ils feront ce qu'il faut. L'avantage chez nous c'est qu'on en ment pas comme chez eux s'en serait presque maladif !

  19. françois dl dit :

    La culture disparait de nos médias. Oû sont passés les débats, souvent tardifs certes, mais passionnants d'intellectuels sur les thèmes sociétaux ? oû sont passés les intellectuels qui n'hésitaient pas à se confronter sur les plateaux, donnant sur la politique des éclairages philosophiques riches dont la société pouvait s'enorgueillir.Se sont ils auto-censurés face à la pensée unique et celle ci est elle à ce point liberticide qu'elle interdit tout débat sur un sujet comme "l'humain d'abord " qui est pourtant une magnifique invitation à enrichir la conscience humaine. Je crains de connaître la réponse : la liberté n'existe plus dans ce pays.Le peuple fait ce qu'll peut en prenant la Bastille mais certains intellectuels se taisent car la prison qu'on leur a allouée leur convient, et les autres ; certes le pouvoir les musèle mais oû est la laisse qui les empêche de venir grossir les rangs de ceux qui se battent aussi pour eux ?.
    Jean Luc j'approuve votre démarche vers les cinéastes ; j'espère que les graines semées lors de vos rencontres germeront dans les consciences et permettront une diversification de la pensée.

  20. Femme d'aujourd'hui dit :

    Oui je crois qu'il faut divulguer les votes des députés aux différentes lois qui ont été présentées. les électeurs ont le droit de savoir comment agissent ceux qu'ils ont élu et pourront ensuite voter en toute connaissance de cause. Ils ne pourront pas dire "on ne savait pas", les électeurs sont responsables de leur vote et de ses conséquences. C'est trop facile de voter pour quelqu'un puis de se plaindre, nous avons aussi à assumer d'avoir fait élire Hollande. Le Pen a usé et abusé de cet argument qui doit faire mouche chez un certain nombre de déçus du gouvernement. Nous savons pourquoi nous l'avons fait mais désormais réfléchissons y à deux fois avant de donner notre voix.

  21. Titoune dit :

    Magnifique Jean Luc Mélenchon ! A Cannes géant, un coup de "com" pour les médias médiocres tant pis, pour nous le fier peuple de gauche c'est du petit lait, vous continuez de nous rendre tout ce qui nous fut volé a commencer par notre histoire, notre Histoire à la conquête de la générosité, du partage, nos valeurs humanistes au grand jour dans les strass et les paillettes alors ça c'est du grand art donc encore une palme a vous décerner. J'entends les camarades prudents s'inquiéter du culte de la personnalité mais que faire ? Quand Robin des Bois existe en vrai c'est inévitable, j'aime que vous soyez aimé, j'aime que les hommes et les femmes vous trouve beau en plus, j'ai l'impression de recevoir un compliment personnel, c'est normal nous sommes venus a vous parce que vous avez su nous chercher et franchement nous nous sommes bien trouvé aussi difficile et inquiétant que soit l'avenir pour nous les petits les inconsidérés les maltraités l'espoir à présent nous animent aussi difficile que soit le pouvoir de mobiliser pour nos actions locales sans têtes d'affiche quand nous ne décollons pas dans les sondages pendant que la dame n'a pas besoins de ce casser le... Franchement ce n'est pas utile et bien nous sommes dehors par tous les temps et quand parfois c'est vrai le moral est en berne à cause de flop dû à l'indifférence ou pire à la résignation vous nous reboostez en nous offrant la possibilité de montrer que nous ne sommes pas isolés alors je vous souhaite un énorme succès pour la grande marche à Toulouse, nous serons à Bollène c'est moins médiatiques mais c'est un acte de résistance important malgré tout, je n'aurai de cesse de vous dire encore et encore merci.

  22. spartacus dit :

    D'accord avec @femme d'aujourd'hui
    Actuellement toute les personnes que je rencontre pleurent cette politique libérale, mais aucune des personnes ne disent qu'ils ont votés pour Hollande, c'est comme le "nain" personne n'avait voté pour lui, bien sur que c'est trop facile de voter pour quelqu'un puis de se plaindre. Il faut assumer. La actuellement nous avons Hollande le "saigneur du social". Méfions nous des solfériniens. La fin des libertés viendra de eux.

  23. gerlub dit :

    Excellente, malgré sa brièveté et la mauvaise qualité du son, l'intervention sur France Inter ce matin à propos de Cannes ! ça change de la médiocrité habituelle.
    Est-il possible de la mettre sur le blog afin qu'on puisse la diffuser ? Car ça c'est aussi de l'éducation populaire !

  24. eric dit :

    Y a-t-il un évènement de prévu pour la célébration par le Front de Gauche de l'appel du 18 juin. La France a aujourd'hui besoin d'une nouvelle génération de punks, de rebelles et d'anticonformistes défiant la pensée unique comme ces jeunes gens qui ont rejoint De Gaulle à Londres en 40.

  25. lessanglotslongs dit :

    Bonjour à tout le monde, je voudrais remercier toute l'équipe du Front de Gauche, qui nous donnent de si belles raisons d'espérer. Un petit mot d'encouragement tout particulier à Monsieur Jacques Généreux, notre économiste en chef, si brillant toutes les rares fois où il est invité sur un plateau télé. J'invite chacun et chacune à aller sur son blog de temps en temps, ne serait-ce que pour l'encourager car, quoique trop souvent dans l'ombre, il est en première ligne de notre bataille, et assurément l'un de nos plus beaux fer de lance. L'économie est vraiment passionnante lorsqu'elle est expliquée de la sorte, avec autant de compétences et de bon sens.

  26. Ada dit :

    Jean Luc repose toi et prend soin de toi, vas un peu dans ton cocon familial. ils cherchent a t'user courage.

  27. cyrille dit :

    A propos de Cannes, des milliardaires et des bateaux. A une époque ce festival couronnait un grand du cinéma social Fellini. Lui faisait du social, il m'a appris à aimer le peuple. A voir ou revoir son magnifique film "Et vogue le navire" où sur un même bateau vivent sans se côtoyer les différentes classes sociale de la société du XIXème siècle. C'est très actuel et ça n'a pas pris une ride.

  28. Invisible dit :

    Pentecôte ! Le pape marque des points. Lui, personne ne le taxe de populisme ! Les gens croient désormais sincèrement qu'il est de gauche et même, tenez-vous bien, qu'il est anticapitaliste. C'est fort de café, non ? Pas facile de lutter contre la publicité mensongère qui est faite à son sujet sur toute la planète. Le fait que Benoît Seize ait donné sa démission contrairement à tous leurs dogmes n'a choqué personne tellement c'était bien enrobé. Le fait que l'on ait su à la première seconde de l'élection de François 1er qu'il était le "pape des pauvres" avant même qu'il ait exercé la moindre autorité ni la moindre action concrète, cela n'a déclenché chez aucun journaleux le moindre réflexe d'esprit critique. C'est dingue. Pour moi, il est clair que cette "nomination" en plein cœur de l'Amérique Latine est un gigantesque coup de reconquête droitière. Chavez mort, on attend celle de Castro et hop ! Avec un pape dit des pauvres pour faire illusion, ils vont tout se récupérer, comme de juste dans les siècles des siècles amen. Toujours la droite triomphe des révolutions. Les peuples sont crédules.

  29. jeannine dit :

    Je lis plus haut "la France a besoin d'une génération de rebelles et d'anticonformistes défiant la pensée unique comme ces jeunes gens qui ont rejoint De Gaule à Londres en 40"

    Hier sur LCP, a l'occasion du 70e anniversaire de la mort de Jean Moulin, l'incroyable Frédéric Azziza recevait Daniel Cordier le secrétaire de ce grand chef de la résistance de l'ombre, résistant lui même et qui incarne parfaitement la phrase cité plus haut et Jean Marc Ayrault. Je ne veux pas salir le sujet, "l'esprit de résistance" trop beau a mes yeux, ni la présence de cet homme, ni le souvenir de Jean Moulin pour qui j'ai une grande vénération, non seulement remarquer que ni le commentateur, ni l'invité n'étaient selon moi a la hauteur pour parler de l'esprit de résistance. Nous vivons une période de misère innégalée depuis ces évènements commémorés la guerre contre la finance. Ou est-il l'esprit de résistance monsieur Ayrault ? Des rebelles ? Oui mais, ce n'est pas cette politique là qui conduit, ni a la victoire, ni a la paix, ni a la justice sociale préconisée par le conseil national de la résistance. Déception, ce sujet et son représentant méritait mieux.

  30. Luda de Lodeve dit :

    Bravo l'idée d'etre présent au festival de Cannes, cela n'empeche pas les médias de bavasser, mais peu importe, dans les divers journaux telé c'est l'idée de faire connaitre les fondateurs du festival (Front popu, CGT, PCF, gauche). J'y vois comme une reconquéte du festival et d'une certaine vision de la culture.
    Et bravo pour avoir fait grandir l'initiative du 5 puis celles des régions, même si ailleurs c'est difficile, y compris dans des communes ou encartés au PC comme au PG ne bouge pas, même pas une simple distribution de tracts.

  31. thersite69 dit :

    @107 Magda Corelli
    J'adore le cinéma d'auteur mais d'exception culturelle je n'en veux pas. Je veux que le monde audiovisuel s'en prenne plein la figure comme les autres. Pas d'Accord de libre échange du tout ou tout le monde dans le même bateau.

    Cette position est à mon avis insoutenable, qui ne fait pas la distinction entre les produits marchandisables en économie du fait de ce qu’ils sont matériels, et d’autre part les productions culturelles qui relèvent de l’immatériel commun (sujets de la connaissance, de la création) qui constituent un bien commun partageable mais pas marchandisables ? Quelqu’un peut-il apporter son point de vue sur cette question à Magda Corelli ? C’est important, il ne s'agit pas d'une exception à comprendre comme privilège pour les artistes et créateurs. (Pas plus que le statut si souvent critiqué comme privilège des intermittents du spectacles lesquels, par la nature de leur travail, ont obtenu que soit créée une forme de pérennité de leurs revenus, suffisants malgré l'intermittence des activités. Situation qui, au lieu d'être regardée comme un privilège des salariés du spectacle, devrait inspirer la demande d'étendre ce principe à d'autres salariés.)

  32. Vinnie Reb dit :

    Cher Jean-Luc, je n'ai pas pu venir vous voir ce week-end à Cannes. J'étais la personne qui vous avais abordé lors du 5 Mai à Paris pour venir dans le Sud, car c'est dur pour nous autres ici. Croyez-le que je le regrette aussi. Mais j'étais partie au rassemblement des Glières qui se tenait à cette même date, rassemblement organisé par les Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui tous les ans au moment du week-end de 3 jours de la Pentecôte.
    Mais je n'ai pas tout perdu, car j'ai pu assister à des conférences-débats avec, entre autres, les excellents Corine Morel−Darleux et Alexis Corbière. Corine a été très percutante sur l'éco-socialisme lors du débat "Construire un nouveau CNR en intégrant une dimension écologique". Alexis, même s'il a dû partir avant la fin, nous a justement parlé des fameux amendements Le Pen sur les licenciements boursier, lors du débat sur "Lutter contre la montée de l'extrême-droite notamment dans le milieu ouvrier". Sans que ça nous fasse rire, car le sujet n'est pas drôle, mais il a bien montré que le FN n'est pas du côté des classes laborieuses.
    Et là, je reviens donc de Haute-Savoie (où à l'instar des Alpes-Maritimes, ils ont leur comptant de UMP réactionnaires, voire fachos), je lis votre billet et voilà ! Les explications sur ces amendements, sans parler du GMT, et une fois de plus, les masques tombent, la collusion du System FNUMP/PS que le FdG dénonce régulièrement, est enfin clairement affichée.
    J'apprécie vraiment aussi que vous évoquiez les oeuvres de Lordon, Mordillat et surtout Gilles Perret, tous des auteurs qui sont là pour nous aider à éveiller les consciences, tout comme Gilles Balbastre et son film "Les nouveaux chiens de garde". J'invite les lecteurs de ce blog à aller voir ces films, ils sont superbes !

  33. citoyenne21 dit :

    N'étant pas une tweeteuse ni une face bookeuse, j'apprends qu'un tweet sur l'incident de La Marine tombant de sa piscine vide, émanant de Jean-Luc Mélenchon a fait grand bruit ce week-end, au point même qu'un people l'a trouvé vulgaire. Qu'un artiste qui s'est présenté durant la campagne présidentielle comme étant un soutient de Hollande, se permette de trouver vulgaire un post, dont notre porte parole n'est pas forcément l'auteur puisque ne twitant pas lui-même, on tombe bien bas. Braves peoples, toujours là où pourtant ils n'ont rien à y faire ! Leur rôle c'est de dénoncer pour les plus expressifs d'entre eux et de la fermer sur leurs idées, quand ils n'ont pas les capacités pour développer. Une grande dame comme Simone Signoret pouvait, elle, se permettre de mettre ses idées politiques en avant de par son engagement non feint, mais ce temps béni où les gens exerçant des métiers artistiques avaient une culture est révolu.
    Il se dit aussi que le compte sur tweeter de Jean-Luc Mélenchon a été piraté, vrai, faux ? En même temps, tant qu'on existe pour les médias et par les réseaux sociaux, en bien ou en mal, hein, on ne va pas s'en plaindre !

  34. Femme d'aujourd'hui dit :

    A propos de petites phrases je viens de lire que JL aurait tweeté sur MLP et son accident de piscine en des termes "choquants" pour beaucoup ? Je regrette si c'est vrai car je sens qu'une fois de plus les gens qui connaissent mes engagements au FdG vont me faire comprendre que décidément JL exagère, on ne se moque pas de quelqu'un qui a eu un accident grave... Ces petites phrases ne me facilitent pas la tâche quand j'essaie d'argumenter sur le fond. C'est dommage que pour une satisfaction somme toute passagère on compromette le principal enjeu du FdG.

  35. jeannine dit :

    Oser tweeter sur Perrine Marion bleu marine, ben dit donc, quel crime de lèse Majesté ! On comprends que les ami(e)s sincères soit indigné(e)s.

  36. Dim dit :

    Comme attendu, votre vanne sur la chute de la Le Pen commence à faire le tour dans les mass-médias qui ne vont pas se priver de vous faire passer une nouvelle fois pour un bourrin. Que ces médias nous soient défavorables est une évidence mais pourquoi leur donner des bâtons pour se faire battre ? On a vu pendant la campagne présidentielle que la violence verbale ne portait pas contre Marine Le Pen, au contraire cela la conforte dans sa posture de victime, Je pense qu'il nous faut donner seulement dans l'argument contre le FN. Au judo, ils sont meilleurs que nous.

  37. cogilles dit :

    Bonjour
    Le tweet de JL Mélenchon c'est comme "salopard" et "coup de balai", pas bien n'est ce pas monsieur dame ?

  38. Courrierlecteur dit :

    La presse se déchaîne, mais franchement, est-ce que cette histoire de piscine de la milliardaire est un problème de fond?

  39. Dim dit :

    @Courrierlecteur
    Evidemment que non, je suis d'accord avec vous mais les solfériniens sont bien content de nous faire passer pour des brutes et ça ne fait rien pour ramener à nous les déçus de la politique et du PS. Au contraire.

  40. cogilles dit :

    Bonjour
    En fait, si je comprends bien, faut toujours la fermer ou alors etre lisse dans les propos pour pas choquer, déranger. Pourtant croyez-moi, dans les milieux populaires ou non, les bons mots (d'oiseaux et autre) sont monnaie courante et pas forcement très tendre avec leurs prochains (pour reprendre une expression a consonance religieuse chrétienne dont raffolent ces gens la).

  41. carlo dit :

    Le tweet de Jean-Luc Mélenchon est bien anondin. Encore une fois, les belles âmes du PS font feu de tout bois. Cela dit, il faut éviter toute agressivité inutile envers MLP dans la mesure où certains de ses électeurs appartiennent sociologiquement et culturellement à la gauche. Il nous incombe en effet d'essayer de comprendre ces électeurs "gaucholepénistes", notamment en nous demandant si notre propre discours sur l'Europe ne devrait pas être clarifié. Car il ne faudrait surtout pas que MLP finisse par apparaître comme la seule opposante à cette Europe libérale, fruit d'un compromis, jamais remis en cause depuis le Traité de Rome, entre la droite et les sociaux-démocrates.

  42. marianne31 dit :

    Ce sont de grosses manifs européennes qu'il faut organiser. Un front populaire de gauche contre la dictature européenne et financière, tous en même temps. Avec le net cela devrait être possible. Des marches comme celle du 5 mai dans toute l'Europe.

  43. Chris dit :

    Cher Camarade, ou cher webmestre,
    Pitié. Il faut que le responsable du compte twitter de Jean-luc Mélenchon change. Au plus vite. Je n'ai rien contre le parle "dru et cru", je suis même d'accord tant qu'il y a du fond, une pertinence et que l'attaque est justifiée. Ce n'est pas la première fois que notre discours est ridiculisé par les attaques mal dosées, mal maîtrisées et trop brutales de celui qui gère le compte twitter et de toute évidence ne connait pas l'art de la mesure quand il parle au nom de notre porte-parole, et donc en notre nom. C'est la bonne méthode pour attirer l'attention sur un problème, peut-être. Pas pour insulter quelqu'un stupidement. Marine Le Pen n'est pas le mal. Je ne lui souhaite pas de se tuer et de souffrir, je ne le souhaite à aucun de nos adversaires. Il faut que notre message soit clair, cohérent et crédible. On ne gagne rien aux messages simplistes et disons le, débiles et vides de sens, attaques ad hominem qui sont du ressort de nos adversaires.

  44. breteau jean claude dit :

    Et combien d'alcoolémie au fond le la piscine ? Si vous saviez comment les fascistes parlent du peuple, chers camarades, le twitt est bien léger et correspond bien à la réalité. Combien parmi nous possédent sa piscine, voilà pourquoi nous connaissons la vie des victimes de ce qu'elle défend bec et ongles. Une révélation de plus qu'elle n'avait pas jugé utile de dévoiler. Ce twitt amplifie l'info, un temps censurée, c'est bien joué. Les chiens de garde sont tombés dans le piège. Elle doit enrager, la milliardaire...

  45. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    J'apprends en lisant ici dans certains commentaires que Madame Le Pen se serait blessée dans sa piscine. Evidemment je compatis à sa douleur. Par contre j'aurais aimé être averti directement par l'ami Jean-Luc Mélenchon qui soit disant l'aurait fait savoir par ailleurs. Les 8 ans de séminaire passés chez les Jésuites m'auraient permis de transmettre un message en urgence à notre nouveau Pape lui même Jésuite et j'ose espérer que mes prières auraient été prisent en considération le plus rapidement possible, dans tous les corporatismes il y a des passe-droits ! Même chez les anciens étudiants jésuites. Je souhaite un prompt rétablissement à Madame Le Pen et j'en profite pour excuser Jean-Luc Mélenchon d'avoir oublié de me prévenir directement. J'ai hâte que cette dame soit remise en état de façon à ce que nous puissions lui dire à nouveau tout le mal que l'on pense de la politique qu'elle souhaite pour notre pays et pour notre peuple car elle a l'air d'avoir oublié le B A ba du christianisme qui nous demande d'aimer notre prochain comme nous même, et ça, c'est très loin de ce que sa politique préconise et fait !

  46. Antonio d'Evreux dit :

    "C’est pourquoi la déconstruction de l’Euro, loin d’être le terrain de prédilection des nationalistes, est un champ qui doit être investi par ceux qui prétendent défendre les intérêts des travailleurs. Faute de le faire, n’est-ce pas cher Jean-Luc Mélenchon, il ne faudra pas s’étonner de voir ces travailleurs se détourner et chercher ailleurs, et parfois dans des directions bien étranges, les moyens d’échapper à cette capitulation. La politique a horreur du vide, il faut s’en souvenir…"
    C'est J Sapir qui t'envoie ce petit clin d'oeil sur le site Mémoires de Luttes, que tu ne peux pas ignorer. Sur l’Euro il va falloir que tu nous en dises un peu plus surtout maintenant que le copain Oskar vient d’y avancer des avis face auxquelles tu vas devoir te placer, tu l’as peut-être déjà fait mais je ne l’ai pas encore entendu, "nobody is perfect" et on ne peut être partout. Donc j’attends la suite et je sens que ça va être extrêmement intéressant.

  47. Lucy 2 dit :

    Tweetter est une activité, au mieux inutile mais surtout imbécile. Quelle perte de temps que de ne rien dire en 140 caractères pour n'être lu que d'une poignée de... euh.... je ne sais ou ne veux qualifier (communi-cons ?)

  48. Sabrrr dit :

    Appelons un chat un chat ou encore un sacrum un cul et un FN un xénophobe. A la cour, les précieuses ridicules (alias les médias) s'en donnent à coeur joie, mais nous autres, avons un combat de longue haleine à mener me semble-t-il, alors ne gaspillons pas notre énergie pour si peu.
    Respects Monsieur Mélenchon et si vous ne lâchez rien, on fera de même. Courage !

  49. Magda Corelli dit :

    thersite 69 - 132
    Pas de panique. Il faut s'attacher surtout à mon "Pas d'Accord de libre échange du tout". J'ai parfaitement compris votre message. Chaque fois que l'occasion se présente je participe par un petit chèque au financement d'un film et je reçois ensuite la vidéo. J'ai dans mon entourage des jeunes comédiens et je connais leur situation et leurs problèmes. A la lecture du post de Jean-Luc Mélenchon, je me suis projetée dans peu d'années au cinéma, soit devant un film passionnant mais avec des pop-corns aux OGM, une jambe en mauvais état (mal soignée car plus d'Hôpital public), boitant en retournant à pied chez moi (car plus de transports publics) rentrant dans un logis glacial (car l'énergie totalement privatisée), mangeant un infect petit quelque chose (car venant des USA) et j'en passe. Je vous laisse méditer sur la citation suivante de Raymond Ruyer, écrivain-philosophe Eloge de la Société de consommation 1969 : Une culture établie, protégée, subventionnée, constituée en Eglise ou Chapelle vivant aux dépens du public risque fort de n'être qu'une fausse culture... la vraie culture, le vrai sport comme la vraie religion, est plus réellement démocratique. Elle est plus réellement et plus spontanément demandée. Elle ne va pas de haut en bas, jusqu'au peuple, à partir de mystérieux arcanes habités par de grands prêtres.
    Fraternellement

  50. Gilbert La Porte dit :

    Comme Bruno 152, je trouve que les messages twitter signés Jean-Luc Mélenchon sont très décalés et peuvent brouiller le message général du PG et du FdG auprès de la jeune génération qui ne s'informe parfois que par twit. Comme Jean-Luc a fait de l'éducation populaire un vecteur de politisation des jeunes générations, et je partage totalement ce point de vue, alors il va falloir soigner ce media. Ou ne pas y être.


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