24mai 13
Madame Pervenche Berès est en colère. Elle voulait empêcher le débat en plénière du parlement européen sur le fond d'aide alimentaire. Elle voulait être mandatée pour discuter directement avec la Commission et le Conseil. Elle voulait un mandat de négociation sans précision sur deux points-clés: le chiffre exact du montant de l'aide et l'exigence de simplification administrative demandée par les associations pour utiliser les fonds. Tous les observateurs ont noté que cette attitude équivalait à un bon coup de main aux chefs de gouvernements pour raboter le fond conformément aux exigences du gouvernement Merkel. L'échec de madame Berès dans la Commission qu'elle préside est total. Elle a été désavouée! l Les parlementaires de sa commission n'ont pas eu confiance en elle pour débuter les négociations avec la Commission européenne et le Conseil : dix-sept d’entre eux ont voté contre le blanc-seing demandé. Parmi eux des socialistes et quatre députés verts. Les députés de la GUE se sont pour leur part abstenus.
Pour masquer son humiliation et l’échec de sa manœuvre elle voudrait en rendre le groupe GUE responsable. Elle nous cible personnellement pour attirer l'attention sur elle qui n'en mériterait aucune sans cela. Rideau de fumée dérisoire ! En particulier parce que Jean-Luc Mélenchon et Younous Omarjee ne sont en rien impliqués dans le vote de cette commission. En toute hypothèse nous ne sommes pas à son service pour voter contre nos convictions. Nous voulons que ce texte passe en plénière. Et nous n'acceptons pas un document qui refuse de préciser que le Parlement demande un budget porté a minima de 3,5 milliards d'euros et que la simplification administrative des fonds par les associations est le moyen le plus efficace de faciliter l'usage urgent des fonds. Il est comique de voir le PS vouloir obtenir un choc de simplification en France et le refuser à Strasbourg. Nous demandons que soit inscrit noir sur blanc que le Parlement européen demande un budget a minima de 3,5 milliards d'euros. C'est un minimum si l'on se souvient que les besoins sont chiffrés par les associations à 4,75 milliards d’euros.
Madame Berès a tort d'attirer l'attention sur son cuisant échec et les polémiques qu'elle recherche pour masquer son humiliation se retourneront contre elle. Que madame Berès veuille aider le président Hollande à saboter le fonds d'aide alimentaire pour complaire à Madame Merkel est conforme à la politique du gouvernement français actuel. Mais que du moins elle ait la décence d'assumer ses positions plutôt que de les dissimuler dans des attaques anti-communistes d'autant plus grotesques que ni Jean-Luc Mélenchon ni Younous Omarjee ne sont membres du parti communiste.