31mai 13

Wir werden nicht kapitulieren, Frau Merkel !

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Je suis rentré d’Espagne pour aller manifester à Toulouse puis à Perpignan dans le cadre de la mobilisation européenne des 1er et 2 juin. J’étais dans la péninsule depuis lundi pour présenter à l’université de Madrid « Le manifeste pour l’écosocialisme » adopté par le congrès du Parti de Gauche. Après Tunis, Alger, Rabat, c’était ma part de la tâche que mène Corinne Morel-Darleux. Elle-même a déjà fait le même travail à Rome et elle se prépare à le faire encore à Bruxelles, Londres et Budapest, en plus des sessions régionales qu’elle anime sur le territoire national.

Puisque j’étais à Madrid, j’ai également tenu une réunion publique avec Izquierda Unida au siège mis à disposition des conférences par le journal « El Pais ». Le lendemain j’étais à Valence. J’y ai tenu une nouvelle réunion publique avec la branche valencienne d’Izquierda Unida. La réunion était modérée par le « Mundo Diplomatico » au siège des Commissions Ouvrières, le très puissant syndicat ouvrier espagnol. Je n’avais pas connu jusqu’à présent le spectacle de l’Espagne ravagée par les politiques austéritaires et la dictature de la troïka. Glaçant. Le hasard a fait que je me trouvais là-bas pendant que François Hollande et Mariano Rajoy, le Président du Conseil espagnol, deux ectoplasmes euro-béats, se rencontraient à Paris. Deux phraseurs sans consistance qui ont pris soin de se donner rendez-vous la veille du jour où la Commission allait humilier nos pays respectifs par de nouveaux diktats austéritaires. Compréhensifs, les « journalistes » n’ont donc pas eu à leur demander si par hasard ils comptaient avoir une réplique coordonnée… en relation avec le style « monsieur muscle » que ce pauvre Hollande a voulu se donner pendant quelques heures le lendemain. De son côté, de retour au pays, Mariano Rajoy imite Hollande, à moins que ce ne soit l’inverse. De retour il explique que l’Europe a commencé « à changer dans le bons sens ». Les nigauds qui voudront le croire devront oublier que la Commission vient d’exiger de lui de nouvelles coupes budgétaires, une nouvelle hausse de la TVA et une nouvelle baisse des retraites. Ils devront sauter la page du journal où l’OCDE annonce 28% de taux de chômage l’an prochain. Ce post est donc consacré pour l’essentiel, de nouveau, à cette question de l’évolution de l’Europe sous domination ultra-libérale allemande. J’y parle de l’Espagne bien sûr et de nous les Français vivant sous l’autorité d’un président qui s’est fait une spécialité de jouer avec les mots et de s’attribuer comme un mérite d’exécuter de son propre chef les décisions de son prédécesseur et celle de la Commission. Un paroxysme vient d’être atteint : il se fâche parce que la Commission annonce comme un ordre ce qu’il se préparait à faire tout seul.

J’écris aussi vite que je peux. J’ai commencé à préparer mes lignes chemin faisant, le soir venu, en Espagne. Il faut que ce post soit installé pour le départ du « Petit courrier du Blog » avant que je parte à Toulouse et de là à Perpignan pour les marches citoyennes des 1er et 2 juin. Samedi dernier j’étais à Figeac, dimanche à Durbans dans le Lot, après quatre jours à Strasbourg. En quinze jours j’aurai dormi quatre jours chez moi. Tel est ma vie de « roi fainéant » comme m’a surnommé un gros parasite embusqué dans son bureau de « journaliste » dans un hebdomadaire national.

Le nouveau miracle espagnol

En Espagne, aucune parole officielle n’a plus de valeur. Les officiels ne parlent que pour enfumer et tout le monde le sait. Sur fond d’affaires de corruption dans tous les compartiments du pouvoir, la lecture des quotidiens consterne. Hier c’était Mario Draghi, le banquier central européen, qui demandait au gouvernement espagnol d’y aller moins fort avec les expulsions de personnes qui ne peuvent plus payer leurs prêts. Ah le brave homme ! Mais l’avant-veille, la Commission européenne avait menacé le gouvernement espagnol de représailles si la région andalouse persistait à exiger des banques qu’elles remettent en location les logements vides ou saisis ! Ce matin on voit à la une du journal « El Mundo » des gardes civils en train de tabasser un pompier dans une manifestation en Catalogne. Les pompiers manifestent car la région catalane va supprimer mille postes de pompiers. Ces pompiers sont déchaînés on dirait. J’ai rencontré les représentants du collectif des pompiers à Madrid. Un homme, une femme. Ils ne veulent plus obéir quand ils sont réquisitionnés pour ouvrir de force les logements pour des expulsions. Il faut dire qu’on les réquisitionne car les serruriers non plus ne veulent plus faire ce sale boulot ! Dans le même journal je découvre un graphique qui présente la carte de la pauvreté quartier par quartier à Valence. Je note le coin où on compte 40% de pauvres ! Dans « El Pais », je lis un papier où on apprend que le gouvernement allemand offre 3000 euros de prime aux infirmières qui veulent bien venir travailler chez eux en gériatrie. Dans le hall d’entrée de l’université j’ai lu une affiche : « S’exiler est une violence ». C’est l’organisation « Jeunes sans futur » qui placarde ça, un collectif de citoyens désemparés comme il en existe des centaines !

Madrid

L’Espagne est devenue l’anti-modèle. Le pire a lieu ici autant qu’en Grèce. Donc tout ce qui s’y passe nous intéresse. Les cadres du Parti de Gauche ont donc pris leur bâton de marche. Avant moi, trois d’entre eux sont venus ici participer à des actions populaires de masse. Après moi, Martine Billard ma co-présidente y vient. Deux autres responsables vont en faire autant. Sur place un professeur membre du bureau national du parti depuis notre dernier congrès, François Ralle, assure une coordination permanente avec les mouvements et organisations qui nous sont liés. L’internationalisme concret et l’implication personnelle de tous ceux qui participent aux instances d’animation du parti sont considérés comme des impératifs dans nos rangs. La circulation et les déplacements ne cessent donc pas. Partout il faut apprendre. La crise européenne et le chaos final qui s’avance ont lieu partout dans l’Union. Pour ce qui concerne l’Espagne, c’est une caricature comme elles tendent à se multiplier dans l’Europe du sud. A tout point de vue : anti-modèle de croissance avant la crise, anti-modèle dans la crise tant la politique d’austérité produit un désastre dans ce pays.

Notre gauche le dit depuis longtemps. Nous le disions déjà il y a plusieurs années. C’était le temps où les libéraux et les sociaux-libéraux vantaient le « tigre espagnol » aux côtés du « tigre celtique » irlandais. Nous, nous disions déjà que le modèle de croissance de l’Espagne ne devait pas être suivi, qu’il reposait sur un artifice comptable de la richesse produite et du stock réputé disponible. La suite nous a donné raison. L’Espagne a été l’un des pays les plus touchés par la crise de 2008. Sa croissance reposait pour l’essentiel sur une bulle immobilière soutenue par un système d’emprunts hypothécaires proches des subprimes américains. On connaît la suite. La crise financière de 2008 s’est propagée à l’économie réelle entraînant une récession féroce. Cette récession a fait augmenter le chômage. Les nouveaux chômeurs ont été incapables de faire face au remboursement de leurs prêts hypothécaires. Le marché immobilier s’est effondré, les banques ont été frappées de plein fouet, la crise s’est aggravée, le chômage a explosé. A présent voici les coupes budgétaires et la TVA bombardier. L’engrenage de la récession n’est donc pas prêt de cesser. C’est donc en toute logique que les prévisions des organismes officiels prévoient une nouvelle hausse des déficits et du chômage.

Tout le système espagnol reposait sur un endettement privé considérable, en particulier celui des ménages. Un trait caractéristique de la nouvelle politique de l’offre à l’américaine qui prétend compenser par le crédit ce qui n’est pas accessible par le salaire. Au cœur de cette « dynamique », l’immobilier. Car pour acheter un appartement ou une maison, de toute façon, il faut emprunter. L’endettement privé des ménages espagnols représentait ainsi 220% de la richesse du pays en 2010 ! Tant que l’activité économique se développe, les emprunts sont remboursés. Lorsque les salaires stagnent ou baissent, et que le chômage augmente, les prêts sont moins bien remboursés. C’est ce qui est arrivé à l’Espagne. Et la dette privée des ménages devient un problème pour les banques qui ont prêté un argent qu’elles ne récupèreront pas. Bien sûr, elles essayent de le récupérer en expulsant les gens de leur logement. En 2012, près de 40 000 logements ont ainsi été saisis au cours de l’année. Dans les trois quarts des cas, le logement en question était la résidence principale des gens à qui on l’a pris. Mais cela ne suffit pas car les prix de l’immobilier ont baissé. Les banques ont donc perdu de l’argent, elles aussi.

Madrid, à saisir appartement 216K€ eu lieu de 330.

Quand les impayés sont trop importants, les banques deviennent explosives. Elles risquent la faillite. Comme l’effondrement d’une seule banque menacerait de faire s’écrouler tout le système bancaire, l’Etat espagnol est intervenu pour recapitaliser les banques. C’est-à-dire qu’il leur a apporté de l’argent pour éviter leur faillite. Mais lui-même n’avait pas les sommes qu’il leur a versé. Il les a donc empruntées. Voici comment la dette privée des banques est devenue une dette publique. Ou dit autrement, comment la dette privée des ménages a fini par devenir la dette de l’Etat. Ou encore, comment les citoyens-emprunteurs-contribuables n’ayant pu rembourser leur dette à la banque ont été obligés de payer en TVA, diminution de service public et chômage pour éviter aux banques qui les avaient pris à la gorge de s’écrouler.

Bien sûr, les vautours de la finance sont venus encore aggraver les choses. L’Espagne ayant adopté l’euro comme monnaie, elle n’a pas pu faire financer cette nouvelle dette publique par la Banque centrale européenne. Elle a dû emprunter sur les « marchés ». Elle est donc dépendante des notes des agences de notation. Après la Grèce, l’Espagne a été un des premiers pays de la zone euro agressé par les agences de notation et la finance. Les taux d’intérêts se sont envolés. Les banques se sont gavées.

Pourtant pendant des années, ce pays a été présenté comme le modèle de la zone euro, le « bon élève » du pacte de stabilité, l’un des rares qui respectaient les critères du traité de Maastricht. Voyez donc, en 2008, au début de la crise, la dette de l’Espagne représentait 36% du PIB, nettement en dessous des 60% exigés par la Commission et les traités européens. Entre 2005 et 2007, l’Espagne a dégagé pendant trois ans un excédent budgétaire ! Alors que les traités européens autorisent un déficit public de 3% de la richesse du pays, l’Espagne a dégagé un excédent de 1% de son PIB en 2005, 2% en 2006 et même 2,2% en 2007, dernière année avant la crise. Et en 2011, le premier ministre social-libéral Jose-Luis Zapatero a même fait introduire dans la Constitution la fameuse « règle d’or » exigée par Angela Merkel, cette règle qui interdit les déficits publics ! On pourra consulter quand on voudra les nombreux articles enthousiastes des docteurs « je sais tout » de notre pays, mes contradicteurs habituels qui nous ont adjuré d’entrer dans la voie espagnole de développement.

En tous cas voici une leçon pour le nouveau candidat a être le « bon élève de la classe européenne », le sieur président normal. On le voit, l’Espagne ne peut absolument pas être comparée à la Grèce, accusée de tous les maux et de toutes les tromperies par les dirigeants européens. Et pourtant ! Le bon élève est aussi attaqué par la finance que le prétendu cancre ! C’est bien la preuve qu’être le premier de la classe de l’Europe libérale n’est guère récompensé et ne protège pas contre les agressions des financiers.

L’anti-modèle espagnol ne s’arrête pas là. Attaquée comme la Grèce, l’Espagne applique le même « remède » : l’austérité. Depuis 2010, les plans d’austérité se sont succédés. A chaque fois, la même potion amère est servie au peuple : coupes dans les dépenses publiques et sociales, réduction du nombre de fonctionnaires et du service public, flexibilisation du marché du travail et précarisation des salariés, reculs des droits sociaux comme le droit à la retraite, hausse des taxes et impôts pesant sur le peuple comme la TVA, etc. Lisez la liste tranquillement c’est le programme commun européen.

Les dernières mesures ont été imposées par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy. Mais comme en Grèce, c’est le parti socialiste, en fait social-libéral, qui a appliqué les premières cures d’austérité. Avant d’être battu aux élections fin 2011, Jose-Luis Zapatero, chef du PSOE, le Solférino local, s’est montré un digne compagnon de George Papandréou. En mai 2010, c’est lui qui a annoncé le premier plan d’austérité et engagé l’Espagne dans ce cercle vicieux. Ce premier plan comprenait déjà la baisse des salaires des fonctionnaires, un gel des retraites, une flexibilisation du marché du travail. Puis, un an après, ce sont encore les socialistes espagnols qui ont relevé l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans.

Depuis les élections de novembre 2011, la droite a succédé aux sociaux-libéraux. Pour les Espagnols rien n’a changé. Les plans d’austérité succèdent aux plans d’austérité : décembre 2011, avril 2012, juillet 2012. Entre-temps, pour recapitaliser ses banques et faire face à l’attaque de la spéculation, l’Espagne a dû faire appel à « l’aide » européenne. Le pays est donc passé sous les fourches caudines de la troïka Union européenne, FMI, Banque centrale européenne. En échange de cette « aide », le gouvernement espagnol de droite a prévu plus de 92 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques d’ici 2014. Un peu plus que François Hollande n’en a décidé de son propre chef ! Le plan de juillet 2012 contient aussi une baisse des salaires des fonctionnaires et des indemnités de chômage de 7%, une hausse de la TVA de 18% à 21%. Et l’âge de la retraite passera de 65 à 67 ans plus vite que prévu ! Mais pour autant, rien ne change, tout s’aggrave. Un nouveau plan d’austérité commence. L’anti-modèle d’austérité a produit ici comme ailleurs une apocalypse économique et un désastre social. Le pays enchaîne les années de récession. La richesse du pays s’est contractée de 1,4% en 2012. Elle va encore baisser cette année d’au moins 1,5%.

Madrid

L’austérité augmente la dette et le déficit public alors qu’elle est censée les réduire. Ainsi, en 2012, l’Espagne a connu un déficit public record à 10,6% de son PIB, la richesse du pays. Le gouvernement de droite tablait sur un déficit de 7%. Cela aurait signifié une réduction du déficit puisqu’il était de 9,7% en 2010 et 9,4% en 2011. Au lieu de cela, le chiffre de 2012 est pire que ceux des années précédentes. C’est une nouvelle preuve que l’austérité ne marche pas. La dette publique a aussi explosé. Elle est passée de 36% du PIB avant la crise à 90% attendu cette année. Une bonne partie de la hausse a eu lieu pendant la première phase de la crise en 2008 et immédiatement après, compte-tenu de l’aide apportée aux banques, de la récession et des plans de relance. Mais l’austérité appliquée depuis 2010 n’a pas du tout stoppé la hausse de la dette publique, au contraire. La dette publique espagnole représentait 68% du PIB en 2011. Elle représentait 85% de la richesse du pays en 2012. Et elle devrait encore croître en 2013 pour atteindre 90% !

La récession a fait exploser le chômage. Le mot explosion est même faible. On compte aujourd’hui six millions de chômeurs en Espagne. Oui, six millions. Depuis 2008, le taux de chômage a bondi de 20 points. Le taux de chômage officiel dépasse désormais les 27% de la population active. En France, il se rapproche dangereusement des 11% et cela nous est déjà insupportable. Imaginez ce que peut être la situation d’un pays quand un actif sur quatre est au chômage. Cela signifie que toutes les familles ou presque sont frappées. Cela signifie que dans certaines familles, les enfants et les parents sont tous au chômage. Cela signifie qu’un quart de la population essaye de survivre en jonglant entre les allocations chômage pour ceux qui y ont droit, les petits boulots au noir quand il y en a, et la misère. Donc le cercle vicieux économique se prolonge. Car dans un océan de misère, de chômage et de peur du lendemain, la consommation populaire est étouffée. Et l’activité économique ne peut pas repartir. L’austérité aggrave la crise.

Le gouvernement espagnol prévoit que le chômage continuera de frapper environ un quart de la population active espagnole jusqu’en 2016. Ses prévisions rendues publiques le 26 avril tablent sur un taux de chômage de 24,8% en 2016, à peine moins que les 27% d’aujourd’hui. Chez les jeunes de moins de 25 ans, on compte près d’un million de chômeurs, une génération « sacrifiée » avec un taux de chômage supérieur à 57% ! Là encore, aucune amélioration n’est attendue avant plusieurs années. Toutes ces souffrances ne servent donc à rien.

Madrid

En Espagne, ce n’est même plus une crise sociale. C’est une crise de civilisation. Rendez-vous compte, pour la première fois depuis que la statistique existe, la population totale de l’Espagne a reculé en 2012 par rapport à l’année précédente ! Le pays a perdu des habitants. 200 000 environ en une année. Pour la première fois, le nombre d’émigrants, ceux qui quittent le pays, a été supérieur au nombre d’immigrants, ceux qui arrivent. Parmi ceux-ci, on ne compte plus les latino-américains venus chercher du travail en Europe et qui sont repartis dans leur pays d’origine faute de pouvoir survivre dans « l’Europe qui protège ». Le Monde a même publié un article sur le malheur des dissidents cubains qui regrettent d’être venus voir de si près le paradis capitaliste. Je souhaite qu’ils restent ici partager les joies du modèle qui leur est si cher : la liberté de la misère et la liberté d’en être satisfaits. Et bien sûr, des milliers de jeunes espagnols quittent leur pays pour essayer de trouver du travail ailleurs. L’Allemagne se frotte les mains car bon nombre d’étudiants et diplômés viennent chez elle. L’Allemagne de Merkel importe ainsi les jeunes qu’elle n’arrive pas à faire naître sur son sol. Elle offre trois mille euros de prime pour venir travailler en gériatrie. L’Allemagne ne peut en effet envoyer tous ses retraités et personnes âgées vivre en Thaïlande ou en Afrique ou se trouve la main d’œuvre pas chère respectueuse des personnes âgées.

Mais, nous disent les « journalistes » illuminés par les éléments de langage de la Curie euro-béate, il y aurait de « bons signes en vue ». Voyons cela. Avec ces cures d’austérité, les salaires ont diminué de 7% entre 2009 et 2011. Cela a permis à l’Espagne de gagner en « compétitivité ». Les libéraux se félicitent même du fait que, grâce à ce remède de cheval pour faire « baisser le coût du travail », l’Espagne a dégagé un excédent commercial en mars 2013. Pour la première fois depuis 42 ans, le pays a moins importé qu’il n’a exporté ! Génial ! Bien sûr, cela tient au fait que les importations se sont effondrées de 15% vu que plus personne n’a d’argent pour acheter quoi que ce soit. Mais les libéraux s’en moquent. Le pays a un excédent commercial. Pour eux, c’est le signe que l’Espagne va mieux. Même si personne ne veut plus y vivre. Tel est le modèle libéral. L’actuel miracle espagnol est le suivant : comment se fait-il que l’on ne soit pas encore arrivé au point destituant « qu’ils s’en aillent tous » ? Ça vient.  

Pépère fait de la résistance ?

Une déclaration de guerre sociale. C’est ainsi que j’ai dénoncé l’attitude de la Commission européenne, sitôt connues ses « recommandations » pour la France. Elles ont été rendues publiques jeudi. Ces « recommandations » consistent en fait en une liste de tous les acquis sociaux à passer au broyeur libéral. Ou, dans la novlangue libérale, la liste des « réformes structurelles » que la Commission exige du gouvernement français. François Hollande a aussitôt fait le malin. Il prétend résister ? Comme d’habitude avec lui, les apparences sont destinées à tromper. Il ment de A jusqu’à Z. Non seulement il fera ce que la Commission a décidé mais il le sait très bien et n’a pas le choix compte tenu du traité budgétaire qu’il a lui-même signé. D’ailleurs dès qu’il s’est retrouvé aux côtés de madame Merkel, il a baissé le ton et minaudé une capitulation sans condition. Son gouvernement collaborera franchement à la politique décidée à Berlin et propagée par la Commission. Je vais le démontrer.

La Commission fait ses recommandations dans le cadre du « semestre européen ». C’est la loi en France et en Europe puisque François Hollande a renoncé à renégocier le traité. Depuis l’an dernier, les Etats de l’Union européenne doivent fournir à la Commission leurs prévisions budgétaires au printemps. Lorsqu’un Etat a un déficit public supérieur à 3% du PIB, la Commission peut demander des sanctions contre lui. Elle peut aussi décider de ne pas appliquer de sanctions immédiatement, mais « recommander » des réformes en « contrepartie » d’un délai pour ramener le déficit sous les 3%. En fait, ces « recommandations » sont des exigences. Et le « délai » n’est qu’un « sursis » correspondant à la durée pendant laquelle la Commission pourra faire du chantage en menaçant d’appliquer les sanctions prévues pour « déficit excessif ». néanmoins, ces recommandations sont présentées comme la contrepartie du délai accordé par la Commission à la France pour ramener son déficit public sous les 3% du PIB. Comme Sarkozy avant lui, Hollande s'était engagé à le ramener sous les 3% en 2013. Cet objectif ne sera pas respecté. La Commission a renoncé à prendre des amendes contre la France. Trop gentille ! Elle exige que le déficit soit ramené à 3,6% en 2014 et 2,8% en 2015. Elle laisse donc deux ans de « délai ». Mais elle exige en échange que la France utilise ces deux ans pour faire des « réformes structurelles ». Le commissaire européen Michel Barnier a été très clair vendredi matin sur Europe 1 : « Ces deux années que nous recommandons (pour ramener le déficit public du pays à 3% du PIB), ce ne sont pas deux années de répit, mais deux années de réformes ».

Et quelles réformes ! On peut résumer par une formule simple. Pour la Commission, tous progrès social doit disparaître ! Les « recommandations » menacent presque tous les secteurs et toutes les populations du pays. Le cœur de l’agression concerne les retraites. Hollande avait déjà annoncé qu’il ne reviendra pas sur la contre-réforme Sarkozy. Il avait aussi déjà annoncé qu’il ferait pire en allongeant encore la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein. La Commission frappe encore plus fort. Elle appelle à « prendre des mesures d'ici à la fin de l'année 2013 par exemple en adaptant les règles d’indexation, en augmentant encore l'âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein et en réexaminant les régimes spéciaux ». Vous avez bien lu, tout doit y passer : l’âge de départ déjà relevé à 62 ans, l’âge du taux plein déjà relevé à 67 ans, la durée de cotisation déjà portée à 41,5 années mais aussi les régimes spéciaux. A chaque fois, la Commission réclame de nouvelles régressions sociales. Et les retraités seront aussi mis à contribution. Car pour la Commission, « adapter les règles d’indexation » signifie arrêter d’indexer la hausse des pensions sur les prix. Donc rogner le pouvoir d’achat des retraités. En fait, les seuls gagnants sont les patrons. Car la Commission prend soin d’appeler à « éviter une augmentation des cotisations sociales patronales ».

« Salariés à la diète, patrons à la fête ». Ça pourrait être le slogan de la Commission. En effet, elle appelle à baisser encore le "coût du travail" et même à relancer la TVA sociale ! La Commission regrette la hausse du SMIC de juillet dernier. Pour elle, augmenter le SMIC d’un carambar par jour, c’est encore trop car ça menace la « compétitivité ». Pour le reste, en langage bruxellois, ça donne ça : « S’assurer que le crédit d’impôt pour la compétitivité réduit bien du montant envisagé le coût du travail et qu’aucune autre mesure n'annulera ses effets ». Parisot a gagné 20 milliards, Barroso veille qu’on ne les lui reprenne pas. Ou encore ceci : « poursuivre la réduction du coût du travail, notamment en adoptant d’autres mesures pour réduire les cotisations sociales patronales ». Et toujours « prendre des mesures supplémentaires déplaçant la charge fiscale sur le travail vers les taxes environnementales ou la consommation ». Vous avez bien lu, la Commission appelle à alléger les cotisations payées par les employeurs en les transférant sur une « taxe sur la consommation » c’est-à-dire sur la TVA. C’est déjà ce que Hollande a prévu pour le 1er janvier 2014. Mais pour la Commission, ce n’est pas encore assez ! Hollande a déjà fait 20 milliards d’euros de cadeaux aux actionnaires mais Barroso en veut toujours plus !

Il en va de même sur la précarité pour les salariés. La Commission en réclame toujours plus. Elle appelle ainsi à « mettre en œuvre intégralement et sans délai l'accord interprofessionnel de janvier 2013 ». La loi qui entérine cet accord « Made in MEDEF » n’est pas encore promulguée. Le Conseil constitutionnel ne s’est pas encore prononcé sur sa conformité avec la Constitution. Mais la Commission se moque complètement de la Constitution des Français. Elle en profite même pour appeler à « prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre la segmentation du marché du travail », c’est-à-dire rogner les droits des salariés en CDI pour les rapprocher de ceux en CDD. Et comme la Commission ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, elle propose de renforcer la précarité du travail très tôt en faisant encore plus « la promotion de l’apprentissage » pour les jeunes.

Après les retraités et les salariés, les chômeurs sont aussi dans la ligne de mire de la Commission. Elle appelle à rendre dégressive et plus difficile l'indemnisation du chômage. Avec les mots de Barroso, on dit « lancer sans tarder une réforme du système d'indemnisation du chômage, pour garantir la viabilité du système tout en faisant en sorte que celui-ci encourage de manière adéquate le retour à l’emploi […] les conditions d’admissibilité, la dégressivité des allocations dans le temps ou les taux de remplacement pour les salaires les plus élevés, devraient être adaptés pour garantir l’adéquation des mesures d’incitation au travail ». Alors que la France vient de battre un nouveau record du nombre de chômeurs avec plus de 5 millions de chômeurs, Barroso reprend l’idée selon laquelle les chômeurs seraient des fainéants qui ne veulent pas travailler. Un chômeur sur deux ne bénéficie déjà pas de l’allocation-chômage. Près de 100 000 chômeurs arrivent en fin de droits chaque mois. Mais Barroso appelle à durcir encore les conditions d’indemnisation des chômeurs !

La Commission passe tous les droits sociaux au lance flamme. Et le pouvoir d’achat populaire va souffrir. En à peine huit pages, la Commission appelle aussi à augmenter la TVA en « rapprocher les taux réduits du taux normal de TVA et en supprimant les taux réduits inefficaces ». Mais dans le même temps, la Commission plaide pour de nouveaux cadeaux fiscaux aux riches et aux entreprises. Elle appelle ainsi à « réduire le taux de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés ». Mais oui !

Le dogmatisme ultralibéral de la Commission lui fait perdre toute intelligence. Officiellement, ces mesures sont censées soutenir la « compétitivité » de l’économie française. Dans les faits, c’est un prétexte pour arracher des reculs sociaux au peuple. La Commission se moque de la « compétitivité ». C’est tellement vrai qu’elle propose de casser deux éléments importants dans l’attractivité de notre pays et sa capacité de développement économique. La Commission appelle ainsi à « mettre fin aux tarifs réglementés du gaz et de l’électricité » pour les entreprises. Les PME verront ainsi leur facture de gaz ou d’électricité exploser. Et Barroso exige que la France ouvre « le transport ferroviaire intérieur de passagers à la concurrence ». Ce serait un coup terrible porté au réseau ferré français et au service public de transport, du TGV au TER. Qui peut croire qu’en abimant les moyens de transport ferroviaires, notre pays se portera mieux ?

La réaction de François Hollande est d’une hypocrisie totale. Jeudi, après l’annonce de ces recommandations, François Hollande a déclaré : « La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics. Pour ce qui concerne les réformes structurelles, notamment les réformes de retraites, c'est à nous et à nous seuls de dire quel sera le bon chemin pour atteindre l'objectif. »

Hollande ment. Le système des « recommandations » est prévu par le traité budgétaire Merkozy. Or François Hollande a accepté ce traité. Il ne l’a pas renégocié. Hollande ne peut pas ignorer que la Commission est dans le rôle que lui confie l'article 7 de ce traité TSCG. Que dit cet article ? Il dit que « les parties contractantes dont la monnaie est l'euro s'engagent à appuyer les propositions ou recommandations soumises par la Commission européenne lorsque celle-ci estime qu'un État membre de l'Union européenne dont la monnaie est l'euro ne respecte pas le critère du déficit dans le cadre d'une procédure concernant les déficits excessifs. » J’ajoute que la procédure des recommandations et sanction prévue au « semestre européen » est aussi prévue par le 6-pack adopté avant l'élection de François Hollande mais qu'il n'a jamais dénoncé. Hollande est pris à son propre piège. Il voulait un « gouvernement économique » de l’Europe. En fait, ce gouvernement économique existe déjà ! C’est la Commission et ses « recommandations ».

Surtout, la Commission empêche Hollande d'être hypocrite sur les retraites comme il espérait l’être. François Hollande voulait pouvoir allonger hypocritement la durée de cotisation « sans relever l'âge légal de départ ». Une pure manipulation. Pourtant à la fin, cela revenait à empêcher les salariés de partir à la retraite lorsqu’ils atteignent l’âge légal de départ. Car l’allongement de la durée de cotisation augmente très fortement le nombre de salariés qui n’ont pas assez cotisé au moment où ils atteignent l’âge légal. Ils ont alors le choix entre continuer à travailler ou partir à la retraite avec une décote. La proposition de François Hollande revenait donc à vider l’âge légal de sa substance. Mais Hollande espérait pouvoir sauver les apparences et tromper les moins informés. La Commission exige qu'il assume une contre-réforme totale, en reportant aussi l’âge légal de départ au-delà de 62 ans !

Alors que Hollande a fait semblant de rejeter les recommandations de la Commission, Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault ont dit vouloir les respecter. Le ministre des Finances a été le plus favorable. Pour lui, « pour l'essentiel, ces recommandations confortent les chantiers du gouvernement, notamment le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, la réforme du marché du travail, la modernisation de l'action publique, la réforme des retraites ». Quant à Jean-Marc Ayrault, il a déclaré : « Il n'y a pas de surprise, nous sommes dans la droite ligne de ce qui avait été annoncé, et donc la France va respecter ses engagements, ce qui implique un certain nombre de réformes que nous ferons à notre manière. Si je pense à la réforme des retraites, ce n'est pas Bruxelles qui nous le demande, c'est parce que nous savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition ». François Hollande a fini par dire la même chose jeudi soir aux côtés d’Angela Merkel. Il a déclaré que la Commission « peut avoir confiance » dans sa volonté d’appliquer les « réformes structurelles » qu’elle exige.
Ces recommandations doivent encore être approuvées par le Conseil des chefs d’Etats et de gouvernement des 27 et 28 juin. Mais elles ne devraient pas changer ou alors évoluer uniquement à la marge. En effet, selon le traité budgétaire Merkozy, il est très difficile de s’y opposer. Pour cela, il faut rassembler une majorité qualifiée des Etats européens contre la Commission. Et le pays concerné ne participe pas au vote.

Le gouvernement français doit refuser ses recommandations. Et si ces recommandations sont validées par le Conseil des 27 et 28 juin, il faudra désobéir. La Commission a publié ses « recommandations » le 29 mai 2013. Huit ans jour pour jour après le « non » du peuple français au référendum du 29 mai 2005 sur le Traité constitutionnel européen. C’est une provocation de plus. Le peuple français doit être capable du même sursaut qu’à l’époque.

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287 commentaires à “Wir werden nicht kapitulieren, Frau Merkel !”
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  1. cata dit :

    DeniS F 101
    Ben oui je crois que l'on est d'accord (c'est ce que j'essayais de dire). Sans le pouvoir on ne peut rien faire, et même si on a la pouvoir cela risque d'être tellement long qu'on y arrivera pas dans les temps impartis. Il faudrait donc envisager d'autres moyens. Il n'en demeure pas moins que des positions claires seraient appréciables, parce qu'ici je lis tout et son contraire (sur ce sujet) et plus généralement, que Mélenchon écrit et parle très bien (sur tous les sujets). C'est bien mébon!

  2. Denis F dit :

    Concernant la TTF (Taxe sur les Transactions Financières) la fameuse taxe Tobin au combien cher à nos camarades d'ATTAC puisque berceau dans lequel ils sont nés. La seule manière d'appliquer une taxe qui puisse éventuellement être probante par le volume de liquidité quelle serait sensé apporter, serait de taxer toutes les transactions financières passant par les 5 chambres de compensation européennes LCH. Clearnet (Paris et Londres), Eurex Clearing, Euro CCP, EMCF et SIX x-clear. Taxées à 1/1000 les transactions pourraient en moyenne rapporter plus de 365 milliards d'euros par an.
    Maintenant qui décide ce que l'on ferait avec ce pactole ? 1 milliard d'euros par jour au niveau européen !

  3. hermant dit :

    Bravo, Monsieur Mélenchon pour vos prestations télévisées. Il faut aujourd’hui changer de politique et faire autre chose. Comme le disait Jacques Duclos, à une certaine époque: blanc bonnet et bonnet blanc. Il ne s'est pas trompé. Vous voyez de quoi je parle. On quitte une certaine politique pour refaire la même. Les présidents se suivent et se ressemblent.C'est une suite continuelle qui mènera au désastre. Arrêtons de regarder et de suivre les exemples étrangers qui asservissent le travailleur pour enrichir le patronat.

  4. Jacsparow dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    Je n'étais pas du tout pour ce passage télévisé à D8. Après visionnage de cette émission, force est de constater que, encore une fois, notre porte voix a été brillant et je suis sur que la presence de Jean-Luc Mélenchon a permis à cette intermittente d'intervenir en direct.
    Nos idées donnent à reflechir et quand l'immense majorité commence à réfléchir, c'est plutôt bon signe ! Encore ce matin à mon boulot, une cliente m'a dit à propos de la situation politique et economique actuelle "et surtout, on ne lâche rien !"
    Résistance et courage pour toutes et tous !

  5. Invisible dit :

    J'ai visionné l'émission sur D8 et l'histoire de l’intermittente du spectacle a tourné un moment dans ma tête avant que je trouve les mots pour penser dessus. Je crois que c'est typique comme situation. Dans une chaîne de télé privée, on applique une mesure draconienne et unilatérale. On leur baisse le salaire de 25%, brutalement. Il y a de quoi pleurer. Ce qui est typique, c'est qu'on commence par s'en prendre à des cas atypiques. Les intermittents, globalement, le peuple s'en fout. C'est comme les juifs ou les communistes pendant la guerre. Attention, braves gens, les suivants, c'est vois.
    Et sinon à part ça, vous êtes fort Jean-Luc de nous entrainer dans des endroits pareils ! Bon enfin, l'histoire du chat cabot sauvait bien la dernière séquence et il me plaît d'en avoir ri avec vous. On a le même rire.

  6. Martin dit :

    M. Mélenchon. Leurs idées pour changer les choses en France sont réduites au populisme, la haine, l'extrémisme et la grande stupidité. Je suis allemand. J'habite depuis huit ans dans ce pays. J'aime ce pays, sa culture et son charme beaucoup. Mais avec une grande horreur, je me rends compte cette nation est de plus en plus divisé. Et des gens comme vous, Monsieur Mélechon, Marine Le Pen, et certaines parties de cette aide du gouvernement. Vous et l'extrême droite, l'avez très haut pourcentage. Vous êtes désemparés et impuissants. Vous êtes à court d'idées ou de propager des concepts erronés. Vous devez populariser pas de haine pour Mme Merkel, avec un autre gouvernement ou contre un autre pays. Non, ils devraient se concentrer sur leurs propres problèmes! Et les problèmes française n'aurait rien à voir avec Mme Merkel ou la politique en Allemagne! Ils font cela montre seulement leur impuissance illimitées. Leur "stratégie" favorise une: un terrain fertile pour le fascisme. Et avec son untescheiden haineux ne sont pas des idiots fascistes du FN, et son Agitateur blond. Ma propre base politique est vert. Et donc je suis parti plutôt que la droite. Mais M. Mélenchon, ils deviennent de plus en plus de politiciens de la gauche à une fascistes stupides.

  7. Ivan Joumard dit :

    Bonsoir
    Je pense que le titre est incorrect. Il faudrait écrire "Wir werden nicht Kapitulieren, Herr Hollande". Le reste en anglais, bien sûr pour être dans la logique du gouvernement PPS (PPS: parti prétendument socialiste).

  8. Désert des tartare dit :

    "Les voyages forment la jeunesse" était le slogan optimiste et si naïf qui berçait alors les candides de l'Europe triomphante de l'après guerre. C'est aujourd'hui un slogan légèrement modifié que nous subissons : "les voyages confortent les militants". Et oui, cher Jean-Luc Mélenchon, la situation apocalyptique que vous avez rencontrée en Espagne, faisant suite à celle de la Grèce, de Chypre et du Portugal, ne faisant hélas que précéder celle qui s'annonce en Italie et chez nous, ne fait que nous conforter dans les motifs de notre soutien et notre engagement à vos côtés, vous qui avez dénoncé avant tant d'autres et depuis tant de temps cette Europe libérale, méprisante pour les gueux et terriblement arrangeante pour les nantis et leurs descendants.
    Nous voilà donc ainsi à vivre en live (comme ils disent dans les médias complices) ce qu'annonçait notamment Naomi Klein dans ce petit chef d'oeuvre qu'est la "Stratégie du Choc" qui devrait être le livre de chevet de chacun, quitte à entretenir les cauchemars de leurs nuits. Tout se met en route, les masques tombent, les girouettes vont dans le sens du vent, les complices du système se taisent du sommeil des trop nourris !
    Tous les sociaux libéraux, sociaux démocrates, sociaux machins et surtout sociaux coquins nous mènent dans le vide sidéral ou les riches seront encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres, ou les escrocs seront bien protégés, et les gueux jetés dans des geôles immondes. Ils nous réécrivent l'histoire de cette AMSUD, aménagée à la mode Européenne, sous le joug cruel du Pangermanisme Merkélien assisté dans ses basses oeuvres par la perfide Albion et sa City, le tout sous la baguette sans pitié des Etatsuniens charmés par tant de machiavélisme.
    Ces épreuves ne doivent pas nous abattre, mais nous conforter dans notre volonté de tout changer et de les faire tous partir. Que ces répliques du 5 Mai soient le succès que nous...

  9. Jiorjio dit :

    Bonjour à toutes et à tous.
    Lire l'article de Paul Krugman (Prix Nobel d'économie en 2008) dans le "Courrier International" de cette semaine. Et, pourquoi pas, l'éditorial d'Eric Chol, cela ne mange pas de pain et c'est édifiant. Où l'on pourra lire que la théorie de deux économistes distingués de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, devient l'argument momentanément indépassable de toutes les grosses buses européennes qui nous obligent à une austérité imbécile (pléonasme), dont je ne vous prédis que ça. S'autoriser à penser que notre brave président normal, son gouvernement, ceux qui les soutiennent avec tant de zèle, la gamelle à la main, ces maudits gavés extatiques du MEDEF et des banques, et pour finir, leurs porte-voix hallucinés et fiers dineurs au "Siècle", ignorent la tragédie qu'ils préparent est insoutenable à cet instant. Oui ils savent ce qui adviendra sous peu, oui ils continueront sans faiblir leur politique d'idiots rendus béats par l'ivresse que leur procure leurs pouvoirs envers des citoyens qui n'en peuvent mais. Non, quelles que soient les circonstances, je ne leur accorderai rien, et je ne voterai ni pour eux ni pour ceux qui s'en réclameraient. Et j'ai la mémoire longue, très longue...

  10. Fromard france dit :

    Bravo Jean Luc, à vous tous. Il faut continuer pour se faire entendre de ce gouvernement sourd et aveugle.
    Je regrette tellement d'être vieille et handicapée car je ne peux vous soutenir que moralement.

  11. cr_sud dit :

    @104 DeniF
    Tout à fait d'accord. Malheureusement, faut bien convenir qu'on ne fera pas l'économie de ce type de passage de l'histoire. Tout est si bien verrouillé pour pouvoir le faire de l'intérieur. Eclairer les gens, çà prend du temps en temps normal, encore plus de temps quand tout est organisé par les pouvoirs en place pour que l'ouverture des esprits n'ait pas lieu, et pendant ce temps où les générations sont sacrifiées, le pouvoir en place devient encore plus gros et puissant. C'est sans fin. Le capitalisme agit à l'économie comme un cancer. Les accumulations de capital pour certains sont les métastases qui gonflent et se nourrissent, quitte à ce que le corps social tout entier en crève.

  12. alain verce dit :

    J'en peux plus. Plus de ces escrocs qui nous gouvernent. Plus de ces ord.....étrangères de Bruxelles qui viennent nous provoquer et nous sommer d'être plus pauvres. Plus de cette Europe qui ne nous a pas apporté un seul avantage mais des milliers de textes anti sociaux. Ca suffit, stop !
    On ne fera jamais l'Europe telle que nous l'entendons, l'Europe des peuples et du mieux être. Y croire encore après des dizaines d'années relève de la foi irresponsable. En conséquence je me prononce pour la sortie de cette hydre abominable.

  13. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Je suppose que Jean-Luc Mélenchon est attentif au sort de l'intermittente de D8 qui a pris le risque de lancer son alerte en sa présence lors de l'émission de jeudi soir. Impossible pour le moment de trouver des informations à son sujet, ni sur les suites données. La chaîne a jugé bon de censurer la rediff et le replay en effaçant toute trace de son intervention (mais les réseaux sociaux veillent...). J'ai envoyé un courriel à l'animateur pour avoir un suivi, sans trop d'illusion.

  14. Jb dit :

    Bravo Jean-Luc Mélenchon. Pour tout ce travail!
    La commission européenne fait sa révolution, elle casse tout et tout est important. Le gouvernement va aller très vite sur une des réformes que tu as mentionnée, la transposition du 4eme paquet ferroviaire. C'est la fin d'un service public que des millions de personnes utisent chaque jour, tout cela pour permettre l'ouverture à la concurrence et faire des économies. Sans attendre, RFF menace de fermer la ligne Breil Limone, qui fut internationale, jusqu'a ce que Hollande la déclasse en ligne secondaire. Comme s'il craignait une réaction des cheminots, la loi sera votée au mois de juillet, mais ils n'attendent pas. Tous les syndicats de la SNCF appelle a la grève le 13 juin, il faut les soutenir. Je me permets, malgré tout le travail que tu accomplis déjà, de te solliciter pour que tu prennes le temps de developper ce sujet. Merci

  15. educpop dit :

    Denis, les libéraux ne sont pas des imbéciles. Les équipes au travail dans ce mouvement sont performantes, ils bénéficient de ce que la société produit de mieux. C'est pour ne pas perdre le bénéfice de ce confort qu'ils favorisent la compétition entre eux pour être encore meilleurs. Ils sont travailleurs, audacieux, vigilants. Nous n'avons pas à contrecarrer un modèle obsolète que ses agents soutiennent par ignorance, nous avons à affronter une machine de combat hyper active. Dans nos rangs il y a beaucoup de pacifistes qui ont choisi d'être tranquilles mais qui ne savent pas ce qu'est la lutte. La lutte est impitoyable et le libéralisme cherche à démontrer que la compétition forme des hommes plus forts que le partage. La révolution est un concept de surdétermination pour affronter ce qui est plus fort que nous. Il s'agit d'espérer l'improbable par un engagement total de nous même et qui suppose le fait que les autres n'oseront pas aller aussi loin. Tout est incertain dans cet enjeu qui nous dépasse, et si nous nous en emparons cela veut dire qu'on devra se dépasser nous même. Est-ce que le progrès social a créé des citoyens décidés à ce dépassement ? Le libéralisme outrancier fait le pari que nous sommes trop lâches, est-ce de l'arrogance ou est-ce une réalité ? Il se pourrait que la révolution ne commence que quand nous serons sortis d'une auto satisfaction qui n'impressionne personne. Alors une poignée de Spartiates pourra peut-être refaire le coup des Thermopyles.

  16. William dit :

    Je reviens à l'instant de Toulouse où nous étions 9000 à défiler avec toi (900 selon la police. Non, c'est pour rire)... Continue, Jean-Luc, sur les mêmes thèmes, la même forme. Ils te traitent de "populiste" parce que es le dernier tribun de la plèbe. Peut-être le seul homme politique à réellement connaître et "aimer" (oui, j'ose ce mot) le peuple. Ta joie quand tu as rejoint le cortège, que j'ai constatée personnellement, n'était pas feinte. Continue ton combat, sur les traces de Jaurès, qui est notre modèle commun. Désolé pour le lyrisme qui en froissera peut-être certains, mais tous nos politiciens n'ont aucun charisme et pour cause, ils ne croient guère à ce qu'ils disent. C'est devant l'histoire qu'ile rendront des comptes ou, qui sait même, peut-être, devant le peuple. Et là, que l'esprit de St Just règne sur ceux qui les jugeront. Alors, nous, on te lâchera pas. Comme disait l'autre, les seuls combats perdus d'avance sont ceux que l'on ne mène pas. A bientôt, dans la rue, à la télé où tu continueras à tonner et à les "carboniser", ou au bistro, comme disait Renaud, et "l'amitié, ça tient chaud". Donc, sois hic et nunc, l'ami du peuple, sans couper les têtes, on n'en veut même pas, de leurs têtes. Ils sont trop minables !

  17. jeannine dit :

    Aujourd'hui deux répliques sur mon coin de terre, une a proximité de chez moi ce matin, vous savez (ou ne savez pas) là ou coule cette eau appréciée parait il de Louis le quatorzième, Chateldon. Mais surtout avec un Maire PG et vraiment Front de Gauche nous avons posé une plaque "Place de la 6e république" très symbolique. Cet après midi de nouveau a Clermnt-Ferrand. J'ai rencontré beaucoup d'ami(e)s, des politiques engagés vraiment front de gauche et j'ai noté les absents, les municipales approchant. Ah ces municipales! Comptez sur nous les gars, pour garder cela en mémoire. Nous les carrières et les alliances on s'en tapent les basquettes. Je préconise, mais ça n'engage que moi, cette position est un suicide politique et une forme de lâcheté.

  18. Invisible dit :

    Je viens de lire à l'instant, sur Le Point et Le Figaro numériques, que ces slogans étaient dans le défilé de Toulouse On va leur couper la tête et Marx ou crève. Est-ce vrai ?

  19. Ouilya dit :

    @Invisible
    Non, c'est "On va leur couper la dette".

  20. Guillaume dit :

    @ Invisible
    "Marx ou crève" je l'ai vu sur une pancarte. En revanche j'ai vu aussi "on va leur couper la dette" et non la tête.

  21. Léo dit :

    Voilà. Fatiguée par mon boulot, des heures de sommeil à rattraper, les poches un peu vides, j'ai pas pris le train, je prendrai pas le train pour la marche, ça m'attriste, j'ai pas l'énergie. Je suis de tout coeur avec les courageux partageux que j'ai cotoyés le 26 mai à Paris. Je suis écoeurée par l'allure que prend notre "belle Europe", gavée par le discours des Solfériniens mais j'ai les guibolles coupées par mon boulot. Je m'économise. J'ai comme la sale intuition que d'ici peu, on se sentira suffisamment engorgés pour courir dans la rue, emportés par l'énergie de la colère. Cher JL, ce témoignage ordinaire, vient répondre à votre "commentaire" du 12 mai. Je vous exprime tout mon soutien à vous et aux amis manifestants. A très bientôt, aux côtés du Front de Gauche, dans la rue et surtout dans l'isoloir.

  22. Invisible dit :

    @ Guillaume, Ouilya
    Bien. Pour la dette, c'est ce que je pensais. Donc Figaro et Point racontent (sciemment) des bobards. Autrement dit ils mentent pour les besoins de la propagande. C'est comme Parisot quand elle avait déclaré qu'il y avait des têtes sur des piques à Bastille l'an dernier. On dirait des aristo retranchés dans leurs châteaux et qui divaguent sur les turpitudes de ces débauchés gueux dangereux.

  23. le Prolo du Biolo dit :

    Gar nicht !

  24. sourdon dit :

    A Nîmes, le Bd Gambetta (plein de sympathisans sur 3 à 400 mètres) a résonné aux chants d'"il n'y a pas d'arrangement" et autre "Che Guevara"...Si dans 60 villes le mouvement a eu la même ampleur, ça signifie que nous ne lâchons pas. A ma 2 ième manif, je commence à cerner l'objectif de ces démonstrations de force. Je comprends que chacun y tient son rang, son rôle, suit un programme préétabli et n'est pas là pour les discussions de fond, plus efficaces en commité réduit me dit-on. Faut apprendre. la communion d'un groupe a un pouvoir exaltant, magique, et laisse entrevoir l'énergie colossale qui peut se dégager d'une foule. Expérience à poursuivre et à peaufiner.
    Une étincelle suffit. Ceux qui brûlent d'actions vives et sont capables d'aller au bout, feraient bien d'être discrets sur des intentions qui trop ouvertement affichées préparent à l'échec. Un bras de fer de front est un suicide assuré et seules de nouvelles mesures peuvent édifier une république nouvelle. Certaines recettes du passé peuvent inspirer mais il faut bien reconnaître que la déliquescence calculée de l'éducation, ôte à la plupart d'entre-nous la concentration et le savoir nécessaires à l'examen des propositions de chacune de nos politiques. Nos cerveaux saturent au moindre effort intellectuel. Habituellement le corps tend à économiser l'énergie de la réflexion lorsqu'il est sous-alimenté car le cerveau est l'organe qui consomme le plus. A présent, il est rendu féniant par un excés de bouffe, de distractions et s'atrophie. Le déclin de l'esprit poursuit son oeuvre et s'amplifie.
    Si les chocs prodigués aux peuples par l'oligarchie ont le pouvoir de nous déstabiliser, il est probable que l'oligarchie soit aussi sensible aux chocs.
    Trouvons l'intensité et le rythme des électrochocs à leurs appliquer afin qu'ils retrouvent une paix intérieure dont la peur des autres les prive. Et enfin 7 milliards d'humains pourraient dormir plus tranquilles. Bontoujours.

  25. Ouilya dit :

    Merci à Sourdon pour le compte rendu intelligent et instructif qui nous permettra de travailler mieux dans les prochaines actions que nous sommes prêts à suivre avec la rigueur et la discipline tant souhaitée par Jean-Luc. Je comprends d'autant mieux après avoir lu ton commentaire.
    Bien à toi, camarade.

  26. Max Bézard dit :

    TVA bombardier. Belle image que celle d'un rase-tout mais pas gratis. S'il vous plait, pourriez-vous nous éclairer sur l'origine de la TVA et de sa fonction supposée? J'ai beaucoup de mal à percevoir pourquoi la taxe à la valeur ajoutée par l'industrie est payé non pas par celui qui ajoute la valeur mais par celui qui la détruit en la consommant. Merci de vos lumières, tribun de l'espoir.

  27. pascal des landes dit :

    Belle marche à Toulouse où la Garonne rugissait non loin du Capitole. Belle marche car il y avait du monde, des syndiqués des gens qui venaient de toute la région et d'ailleurs. Au même moment alors que je rentrais vers chez moi, j'ai appris que 20000 camarades allemands manifestaient à Francfort. Les médias allemands ne retiennent vraiment ce soir que quelques incidents bien anecdotiques à ce propos. A Lisbonne des milliers de gens ont manifesté devant la représentation du FMI. A madrid, la foule était nombreuse ce soit pour dire sa détermination. Qu'a t-on vu dans les médias français? Rien ! pas grave la prochaine fois on fera mieux. Intéressant l'interview de François Delapierre dans ONPC également et d'ailleurs son livre La bombe de la dette étudiante explique d'une part le processus des titrisation pourrie qui ont également provoqué la crise des subprimes et le fait que dans pas mal de pays anglo saxons, la dette étudiante est stupéfiante au regard des salaires auxquels accèdent les jeunes à l'entrée dans l'emploi. Par contre, je pense qu'il faut insister sur le côté pervers de l'endettement : mettre quelqu'un à la dette dans le milieu c'est le soumettre, voir le punir. C'est la même chose dans la société libérale, où l'ordre social des sociétés est largement assuré par la dette. Celui qui ne la rembourse pas est spolié, tondu. Les autres se saignent à blanc pour rembourser. L'austérité, elle, alourdit la dette en l'allongeant, et assure au prêteur usurier une soumission à vie du débiteur. Dans un même mouvement, le crédit se rembourse à de moins en moins de banques. C'est la concentration du capital. Le fait de décréter l'austérité, au profit des prêteurs, aux dépends des débiteurs c'est augmenté unilatéralement le coût du capital à rembourser. C'est du vol. C'est pourquoi il n'est que temps de fédérer toutes ces voix qui refusent la spoliation et l'indignité qui leur est faite. C'est une révolution citoyenne européenne.

  28. lergonomiste dit :

    Intéressante émission dans "ce soir ou jamais". Jacques Généreux très clair et pédagogique et que j'ai toujours du plaisir à retrouver et à entendre. Cet homme est fondamentalement bon, merci à lui. Marrant d'entendre Attali essayer encore et toujours d'exister (ce coup-ci il a sorti un livre pour porter la bonne parole). Il ne dit pas que des bêtises mais son côté "monsieur je sais tout" m'énerve, puis il aime toujours pas les "écarts" de langage - m'est avis qu'il a trop passé de temps dans les allées du pouvoir pour s'imaginer de quels autres noms d'oiseaux les classes dirigeantes dont il fait partie sont affublées chaque jour dans la France profonde. Fort intéressant aussi d'entendre JF Kahn défende à de multiples reprises l'idée d'une politique où l'humain serait au-dessus de toutes les autres considérations et où l'urgence est aussi de changer le système. Il me semble l'avoir déjà entendue quelque part celle-là...! Patience... les idées font leur chemin.

  29. marj dit :

    Bon reportage plutôt sympa sur France 3 Toulouse hier à propos de la manif, on ne peut en dire autant du journal local "La Dépêche" (radical socialiste) qui se réjouit d'appuyer là ou ça fait mal (les divisions locales). Et pourtant, à Toulouse intra-muros il y a un fort potentiel pour le Front de Gauche, je rappelle que lors du scrutin présidentiel, Mélenchon a fait quasiment 16% avec des pointes à 20% dans certains quartiers populaires du centre. Par contre, c'est plutôt dans les périphéries ou ont été reléguées les classes moyennes (et dans la ruralité) que le FN tire son épingle du jeu (sans doute l'effet de l'équation: métro/boulot/télé)

  30. 59Jeannot dit :

    Belle prestation de François Delapierre, hier à ONPC chez Ruquier; clair dans ses démonstrations, peu interrompu par les deux cerbères de services qui ont été même très attentifs et pas provocateurs comme ils aiment à l'être face à Jean Luc Mélenchon.

  31. jcmig dit :

    Excellente intervention hier aussi de Delapierre chez Ruquier ONPC sur les prêts étudiants pour payer les grandes écoles. Une nouvelle crise est en préparation comme pour l'immobilier avec des produits plus que douteux. Il a su résister aux assauts véreux du jeune premier (PS) qui sait tout. Merci Monsieur Delapierre. En 3 jours on a été gâté avec J.Luc, Jacques Généreux et Delapierre ce qui prouve que nous sommes de plus en plus écoutés.

  32. sergio dit :

    @ l'ergonomiste et @ 59 jeannot
    J'ai essayé de visionner les deux émissions en flux, de J. Généreux et F. Delapierre à partir de leur propre blog. Impossible. Si vous le pouvez, les amis, mettez les émissions chouettes en lien.
    Merci aux Toulousains et Nîmois du blog pour ces bonnes nouvelles de mobilisation FdG.
    Et à nouveau bravo à Jean-Luc et à tous les responsables et à tous les niveaux (webmestre compris !) pour vos performances politiques et militantes !

  33. alain verce dit :

    Bien qu'étant farouchement FdG, je tiens a émettre mes réserves sur l'adoration dont fait preuve Jean Luc devant Robespierre et Saint-Just. S'ils ont été des révolutionnaires, il n'en demeure pas moins qu'ils ont fini par voir des ennemis partout, y compris dans leurs rangs et parmi leurs amis, qu'ils ont envoyé à la guillotine sous des motifs que pas un de nous ne peut accepter ou justifier ! Attention à la dérive. Et on n'a pas besoin d'aller chercher nos arguments si loin.

  34. carlo dit :

    @Jb
    La commission européenne fait sa révolution, elle casse tout et tout est important...

    Oui, sauf que la commission européenne ne fait pas sa révolution, elle est dans son rôle. L'ouverture à la concurrence est inscrite dans les traités. Ce qui est en cause, ce n'est ni la commission européenne, ni l'Allemagne, ni A. Merkel. C'est l'Europe libérale. Et celle-ci ne nous a pas été imposée, nous l'avons voulue puisque tous les traités européens, notamment -horresco referens- celui de Maastricht, ont été démocratiquement ratifiés. Si nous ne voulons plus de cette Europe, il faudra le dire haut et fort lors des prochaines élections européennes dont l'enjeu est majeur. FH devra en tenir compte et nous serons en position de force pour exiger qu'il désobéisse aux traités, comme le préconise Jean-Luc Mélenchon. Il n'est donc pas vrai que nous sommes condamnés à l'impuissance jusqu'en 2017.

  35. sourdon dit :

    Salut à tous. Les lois universelles établissent positivement que quelle que soit la position dans laquelle nous nous trouvons, nous pouvons édifier du solide dessus. Plus le défi est élevé, plus grand est le mérite de l'entreprendre. Il n'est pas rare que les favoris trébuchent. Nous oeuvrons en faveur de l'humain et c'est plus compliqué que de viser son aliénation comme ILS le font. Nous avons bien compris que mettre ses talents au service de la nuisance pour se grandir, est un raccourci qui ne peut y conduire. Faire du mal est si facile à réaliser et, bien que difficile à digérer, la tentation est trop grande pour les bluffeurs, ceux qui pensent grimper en marchant sur les autres au lieu de progresser en se tendant la main. Ils s'abusent eux-mêmes en nous abusant car, seule l'utilisation correcte de son potentiel autorise une évolution harmonieuse qui apaise l'âme. La conscience salie et l'avilissement de soi sont comme des trous noirs; une fois prisonniers de leurs attractions, on ne peut s'en évader sans une aide adaptée qui n'existe pas encore. A nous de la leur inventer. Autrement dit, dans l'Etat actuel, nos oligarques que nous pensons tranquilles sur leurs transats sont perdus dans leur tête amputée de conscience. Nous nous sentons impuissants face à la misère matérielle, ils sont eux prisonniers de comportements qui les isolent et les obligent en permanence à douter de tout et tous. Une paranoïa innévitable et chronique s'installe alors qui gouverne leur vie. Ils sont en fait déstabilisés facilement et au nombre de canons que leur déviance a généré, nous pouvons mesurer le degré de leurs angoisses. Nous ne pouvons que les plaindre et malgré que nous n'en ayons aucune envie, c'est la seule réaction humaine qui vaille. Eux-mêmes ne savent plus en sortir. Leurs débordements doivent être pris comme des appels à l'aide. L'énergie de l'humanité n'a jamais été aussi vive, elle naît des peuples. Tout est encore entre nos mains.

  36. pichenette dit :

    Billet toujours bien explicatif, merci. A propos de l'exemple de l'Espagne, applicable aux autres pays touchés, vous écrivez : "Toutes ces souffrances ne servent à rien". Il me semble qu'elles servent à anéantir le réactivité de ceux qui ne sont pas encore touchés et qui se pensent à l'abri ainsi qu'à ceux qui sont écrasés physiquement et moralement, à ceux qui misent sur l'instabilité des pays pour caser leurs marchandises comme par exemple leurs armes au commerce florissant puis leurs savoir-faire en matière de reconstruction, à ceux qui rêvent de temps anciens où les rapports n'étaient qu'entre saigneurs et esclaves "consentants" imitant les lois naturelles pour qui seule la compétition règne.
    Immenses régressions actuelles! La coopération est dans la nature. L'animal ne tue pas par plaisir pour bomber le torse. Les compétitions de territoire existent, la survie est "innée", mais ce "pensant" ne devient qu'un être pansant les plaies des siens, de la planète que d'autres dépensant font à coût de lâchetés, de dogmes nauséabonds. Il y a donc une finalité, des objectifs déterminés lorsque ces belles "recommandations" arrosent les pays. Ce n'est pas un complot, c'est clair, stratégie avec cerveaux cherchant à être maîtres du monde (semences, monnaies, technologies), marionnettes heureuses d'y trouver leur compte, il n'ont qu'à piocher dans l'argent public et se distribuent des postes clés, complices enrobés de servitude volontaire diverse. Il paraît que le sieur Barroso bientôt en fin de mandat serait appâté par un poste aux USA? Juste une rumeur.
    Question, n'y-a-t-il dans un pays que les fonctionnaires, les services publics qui vivent de l'argent public ? Les subventions aux médias, aux grandes entreprises.... n'ont-elles pas un coût ? N'y a t-t-il pas délit lorsqu'un individu met son pays en danger ?

  37. Femme d'aujourd'hui dit :

    Hier j'étais à la marche à Amiens, le temps a été clément mais pas tant de monde que ça, je venais de Lille et nous n'étions pas assez pour remplir un bus donc nous avons fait du covoiturage, beaucoup de nos collègues ont préféré participé à la gay pride qui avait lieu ce jour là à Lille, je trouve ça dommage de se disperser ainsi, l'enjeu est trop important pour qu'ils manquent dans nos rangs.
    J'ai rencontré Martine Billard que j'apprécie et discuté avec pas mal de personnes que je ne connaissais pas avant, le trajet en voiture en particulier nous a permis de partager nos convictions. J'ai été agréablement surprise de rencontrer des personnes qui connaissent Pierre Rabhi et les colibris.
    Je suis d'accord avec alain Verce (136) à propos de la référence à Robespierre, je ne comprends pas cet engouement pour le passé et je crois que beaucoup de gens sont comme moi, on dirait que nous nous accrochons à de vieux schémas, l'époque n'est plus la même, redonnons de l'espoir en inventant l'avenir.

  38. marj dit :

    Je vous conseille d'aller visiter le site de la "Dépêche du midi" et répondre à l'article (édito à charge d'hier et article d'aujourd'hui), tous contre JL Mélenchon et le Front de Gauche. Je rappelle que le patron du dit journal très diffusé en Midi-Pyrénées s'appelle Jean Michel Baylet, également patron des radicaux dits de gauche (eh oui il en reste encore quelques uns), un allié fidèle du PS dont il partage 99,99 % des orientations.
    Hier, il y a eu des discours sur la politique du gouvernement, l'Europe, le traité transatlantique, les services publics, des témoignages de salariés en lutte (Pilpa) mais de tout cela nada dans la Dépêche.

  39. Santiago dit :

    Merci Jean-Luc pour le travail que tu accomplis sans relâche. On ne lâche rien !
    A mercredi à Rennes. Ce sera un réel plaisir de t'écouter de nouveau en public.

  40. Eric Maillard dit :

    Bonjour,
    Critiquer l'UE sans en tirer les conséquences, ça devient aussi ridicule que l'attitude hypocrite de ce gredin de Hollande. Les positions du FdG sont incompatibles avec l'Europe ultra-libérale, on ne peut être dedans et dehors à la fois. Espérer pouvoir changer l'orientation actuelle parait totalement irréaliste, l'UE n'est pas réformable, ce système est anti-démocratique et totalement verrouillé. Ne pas le dire, c'est se moquer du monde, il est vrai que choisir la sortie pure et simple de UE n'est pas (encore) politiquement correct et pourrait bien aboutir à la fin du FdG. Alors le FdG, un parti comme les autres ? J'espère encore que non.
    Merci.

  41. carlo dit :

    @ WM
    Merci à vous d'avoir publié le commentaire plein de sagesse d'Eric Maillard. Je regrette toutefois que des positions argumentées soient systématiquement censurées, alors que les thèses irréalistes, dogmatiques et bien peu respectueuses des procédures démocratiques défendues par Denis F (qui propose un coup d'Etat des parlementaires européens) trouvent un large écho sur ce blog.
    La question européenne pose problème, pourquoi le nier ? Il nous faut rompre avec l'utopie européiste du PS qui a servi d'alibi à tous les renoncements depuis 1983. A défaut, MLP remportera les élections européennes. C'est l'intérêt du FdG d'en prendre conscience et d'assumer véritablement la radicalité de ses positions. C'est mon devoir de citoyen engagé de l'écrire.

  42. rabin dit :

    L'Europe est un échec démocratique et économique. La réformer, un doux rêve qui nécessite l'accord de toutes les oligarchies.
    A quand un slogan simple : sortons de l'euro et de l'Europe.

  43. Michel E. dit :

    @136, @139
    Robespierre est une référence importante, parce qu'il montre comment l'envie de changer la société peut dépasser les barrières de classes. Robespierre était quelqu'un de privilégié, mais néanmoins il s'est opposé au système injuste d'où il venait, et a réussi à entrer en contact avec les classes défavorisées. Comme lui, Mélenchon doit compenser son appartenance à une classe privilégiée avec d'autant plus d'engagement et de travail pour les défavorisées, pour être crédible. C'est difficile, mais Robespierre montre que c'est possible, et c'est pour ça qu'il est important comme référence historique.
    L'époque était différente et le Robespierre d'aujourd'hui qu'on souhaite voir serait différent du Robespierre historique, mais il est néanmoins une inspiration réelle qui montre qu'en France il est possible de nouer une alliance au-delà des barrières de classes pour construire une société meilleure.
    C'est aussi pour ça qu'il faut combattre la diabolisation de Robespierre et de la gauche autant que le blanchiment de Le Pen et du FN.

  44. Jmk011 dit :

    Cher Jean-Luc
    Au vu des commentaires de ton dernier blog, je m’aperçois que de plus en plus de camarades réclament comme moi une sortie la plus rapide possible de l'euro et même de l'Europe. Je sais que c'est aussi une vieille antienne du FN, mais est-ce vraiment une raison pour ne pas réclamer la même chose, tout en affirmant bien sûr les divergences (c'est un euphémisme) que nous avons avec l’extrême droite ?
    Avec toute mon amitié et mon respect.

  45. Courrierlecteur dit :

    Quand le discours de Jean-Luc touche profondément, cela peut donner des forces colossales:
    Question: "Vous avez dit que vous profitiez de la présence de Jean-Luc Mélenchon sur le plateau pour intervenir, pourquoi ? Quelle attitude a-t-il eu ?"
    Réponse de l'intermittente: "Quand j’ai vu que Jean-Luc Mélenchon était invité dans l’émission, connaissant sa grande gueule sur ces sujets, je me suis dit que c’était le bon moment. Je ne suis pas membre du parti de gauche de monsieur Mélenchon mais j’espérais qu’il soutienne mon propos et la cause des intermittents. Et il l’a fait ! Il a dénoncé avec force notre précarité et nos conditions difficiles de travail. En fait, sur le moment, c’est quand il a dit que “le monde des médias est une machine à broyer“, que je me suis décidée à intervenir sur le plateau, car son discours m’a touché. En sortant du plateau, il ne m’a pas parlé spécialement. J’étais sous le coup de l’émotion, je n’ai pas cherché non plus à le voir." (source, à voir absolument pour le reste aussi, lesinrocks).

  46. Nico 13 dit :

    Bonjour à tous.
    Tout d'abord, je tiens à souligner que c'est mon premier message sur le blog de Jean-Luc. Je viens souvent lire les articles et cette fois-ci je me suis décidé de participer aux discussions.
    J'ai beaucoup aimé la phrase sur les journalistes qui déclarent que la situation de l'Espagne (et des pays du sud en général) commencent à s'améliorer. Le taux de chômage a encore augmenté dernièrement en Espagne, Grèce, Italie et Portugal, et ces gens là voient du positif ! C'est le cas par exemple dans cet article de Mr Sylvestre. Pas étonnant au final que la plupart d'entre nous aient de plus en plus de difficultés pour vivre.
    En ce qui concerne les jeunes espagnols (et jeunes italiens, grecs et portugais) qui s'exilent en Allemagne, ce qui me fait rire (enfin c'est un rire plutôt jaune) c'est que beaucoup de responsables politiques allemands ont traité les habitants des pays du sud de fainéants auparavant, et maintenant ces mêmes personnes vont directement recruter ces mêmes fainéants dans leur propre pays. Tiens tiens, les Espagnols, Grecs, Italiens et Portugais ne seraient donc plus des fainéants ? On nous aurait donc menti encore une fois ?
    Pour terminer, je voudrais parler du GMT. Je sais que ce sujet est beaucoup abordé ici, mais dernièrement je suis tombé sur cet article. Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, craint une explosion si l'Europe jette à la ferraille son modèle social. En gros, Mr Schäuble craint que le GMT fasse importer les normes sociales américaines dans l'UE et aggrave encore plus la situation dans l'UE. Mais dîtes moi, l'idée de privatiser au maximum la sécu et les retraites, ce n'est pas un système qui vient des USA déjà ? On nous prend vraiment pour...

  47. thersite69 dit :

    Je suis choqué de constater que deux commentaires demandent aujourd'hui au Parti de gauche, tout naïvement (?), de sortir de notre mémoire Saint-Just et Robespierre, ce qui revient à adopter la lecture généralement réactionnaire de notre Histoire de France, laquelle a cherché dans bien les livres officiels à occulter le courage politique de ces deux hautes personnalités (unifier l’armée contre la trahison venue de l’extérieur, proposer l’égalité des droits politiques aux femmes, aux comédiens, aux juifs, etc.) Allez voir sur internet, camarades ou amis, les sites qui prennent le parti de St-Just et Robespierre, ou ceux où s’expriment des historiens universitaires objectifs. Sans rancune. C'est d'ailleurs hors sujet du jour.

  48. sourdon dit :

    Nous avons le pouvoir de regarder toutes choses sous leurs angles exaltant ou déprimant. Cela dépend de l'état d'esprit qui nous habite sur le moment. Des entraînements simples sur soi bien connus permettent de réduire la mélancolie en multipliant les heures où nous sommes en paix avec l'univers et le mieux capables d'en jouir.

  49. arlette dit :

    Pour yvon, au cas ou lui et d'autres ne l'aurait pas compris, ceci est le blog du représentant du Front de gauche pas un forum de discussions. Oui beaucoup se contentent de féliciter Jean-Luc Mélenchon pour ces textes plus qu’intéressants par leurs contenus pour le/la citoyen(nne) lambda. Ce ne sont pas des platitudes. Juste l'expression d'un remerciement pour ce qu'il nous explique. Cela me fatigue de lire en diagonale des textes sans autres intérêt que de la critique non constructive. Si ce qui se dit et se lit sur ce blog ne vous convient pas, d'autres vous sembleront peut être moins contraignant. Quand au WM, c'est son rôle de faire respecter la charte, ne vous déplaise. Ceci est un coup de gueule envers les gens qui, comme vous, parasitent ce blog confondant blog d'un homme politique de Gauche et forum de discussion.

  50. Claude Andrée dit :

    @sergio
    En attendant que la vidéo de ONPC soit mise en ligne sur le site de François Delapierre, tu peux la visionner ici sur le replay de l'émission.


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