31mai 13
Je suis rentré d’Espagne pour aller manifester à Toulouse puis à Perpignan dans le cadre de la mobilisation européenne des 1er et 2 juin. J’étais dans la péninsule depuis lundi pour présenter à l’université de Madrid « Le manifeste pour l’écosocialisme » adopté par le congrès du Parti de Gauche. Après Tunis, Alger, Rabat, c’était ma part de la tâche que mène Corinne Morel-Darleux. Elle-même a déjà fait le même travail à Rome et elle se prépare à le faire encore à Bruxelles, Londres et Budapest, en plus des sessions régionales qu’elle anime sur le territoire national.
Puisque j’étais à Madrid, j’ai également tenu une réunion publique avec Izquierda Unida au siège mis à disposition des conférences par le journal « El Pais ». Le lendemain j’étais à Valence. J’y ai tenu une nouvelle réunion publique avec la branche valencienne d’Izquierda Unida. La réunion était modérée par le « Mundo Diplomatico » au siège des Commissions Ouvrières, le très puissant syndicat ouvrier espagnol. Je n’avais pas connu jusqu’à présent le spectacle de l’Espagne ravagée par les politiques austéritaires et la dictature de la troïka. Glaçant. Le hasard a fait que je me trouvais là-bas pendant que François Hollande et Mariano Rajoy, le Président du Conseil espagnol, deux ectoplasmes euro-béats, se rencontraient à Paris. Deux phraseurs sans consistance qui ont pris soin de se donner rendez-vous la veille du jour où la Commission allait humilier nos pays respectifs par de nouveaux diktats austéritaires. Compréhensifs, les « journalistes » n’ont donc pas eu à leur demander si par hasard ils comptaient avoir une réplique coordonnée… en relation avec le style « monsieur muscle » que ce pauvre Hollande a voulu se donner pendant quelques heures le lendemain. De son côté, de retour au pays, Mariano Rajoy imite Hollande, à moins que ce ne soit l’inverse. De retour il explique que l’Europe a commencé « à changer dans le bons sens ». Les nigauds qui voudront le croire devront oublier que la Commission vient d’exiger de lui de nouvelles coupes budgétaires, une nouvelle hausse de la TVA et une nouvelle baisse des retraites. Ils devront sauter la page du journal où l’OCDE annonce 28% de taux de chômage l’an prochain. Ce post est donc consacré pour l’essentiel, de nouveau, à cette question de l’évolution de l’Europe sous domination ultra-libérale allemande. J’y parle de l’Espagne bien sûr et de nous les Français vivant sous l’autorité d’un président qui s’est fait une spécialité de jouer avec les mots et de s’attribuer comme un mérite d’exécuter de son propre chef les décisions de son prédécesseur et celle de la Commission. Un paroxysme vient d’être atteint : il se fâche parce que la Commission annonce comme un ordre ce qu’il se préparait à faire tout seul.
J’écris aussi vite que je peux. J’ai commencé à préparer mes lignes chemin faisant, le soir venu, en Espagne. Il faut que ce post soit installé pour le départ du « Petit courrier du Blog » avant que je parte à Toulouse et de là à Perpignan pour les marches citoyennes des 1er et 2 juin. Samedi dernier j’étais à Figeac, dimanche à Durbans dans le Lot, après quatre jours à Strasbourg. En quinze jours j’aurai dormi quatre jours chez moi. Tel est ma vie de « roi fainéant » comme m’a surnommé un gros parasite embusqué dans son bureau de « journaliste » dans un hebdomadaire national.
Le nouveau miracle espagnol
En Espagne, aucune parole officielle n’a plus de valeur. Les officiels ne parlent que pour enfumer et tout le monde le sait. Sur fond d’affaires de corruption dans tous les compartiments du pouvoir, la lecture des quotidiens consterne. Hier c’était Mario Draghi, le banquier central européen, qui demandait au gouvernement espagnol d’y aller moins fort avec les expulsions de personnes qui ne peuvent plus payer leurs prêts. Ah le brave homme ! Mais l’avant-veille, la Commission européenne avait menacé le gouvernement espagnol de représailles si la région andalouse persistait à exiger des banques qu’elles remettent en location les logements vides ou saisis ! Ce matin on voit à la une du journal « El Mundo » des gardes civils en train de tabasser un pompier dans une manifestation en Catalogne. Les pompiers manifestent car la région catalane va supprimer mille postes de pompiers. Ces pompiers sont déchaînés on dirait. J’ai rencontré les représentants du collectif des pompiers à Madrid. Un homme, une femme. Ils ne veulent plus obéir quand ils sont réquisitionnés pour ouvrir de force les logements pour des expulsions. Il faut dire qu’on les réquisitionne car les serruriers non plus ne veulent plus faire ce sale boulot ! Dans le même journal je découvre un graphique qui présente la carte de la pauvreté quartier par quartier à Valence. Je note le coin où on compte 40% de pauvres ! Dans « El Pais », je lis un papier où on apprend que le gouvernement allemand offre 3000 euros de prime aux infirmières qui veulent bien venir travailler chez eux en gériatrie. Dans le hall d’entrée de l’université j’ai lu une affiche : « S’exiler est une violence ». C’est l’organisation « Jeunes sans futur » qui placarde ça, un collectif de citoyens désemparés comme il en existe des centaines !
L’Espagne est devenue l’anti-modèle. Le pire a lieu ici autant qu’en Grèce. Donc tout ce qui s’y passe nous intéresse. Les cadres du Parti de Gauche ont donc pris leur bâton de marche. Avant moi, trois d’entre eux sont venus ici participer à des actions populaires de masse. Après moi, Martine Billard ma co-présidente y vient. Deux autres responsables vont en faire autant. Sur place un professeur membre du bureau national du parti depuis notre dernier congrès, François Ralle, assure une coordination permanente avec les mouvements et organisations qui nous sont liés. L’internationalisme concret et l’implication personnelle de tous ceux qui participent aux instances d’animation du parti sont considérés comme des impératifs dans nos rangs. La circulation et les déplacements ne cessent donc pas. Partout il faut apprendre. La crise européenne et le chaos final qui s’avance ont lieu partout dans l’Union. Pour ce qui concerne l’Espagne, c’est une caricature comme elles tendent à se multiplier dans l’Europe du sud. A tout point de vue : anti-modèle de croissance avant la crise, anti-modèle dans la crise tant la politique d’austérité produit un désastre dans ce pays.
Notre gauche le dit depuis longtemps. Nous le disions déjà il y a plusieurs années. C’était le temps où les libéraux et les sociaux-libéraux vantaient le « tigre espagnol » aux côtés du « tigre celtique » irlandais. Nous, nous disions déjà que le modèle de croissance de l’Espagne ne devait pas être suivi, qu’il reposait sur un artifice comptable de la richesse produite et du stock réputé disponible. La suite nous a donné raison. L’Espagne a été l’un des pays les plus touchés par la crise de 2008. Sa croissance reposait pour l’essentiel sur une bulle immobilière soutenue par un système d’emprunts hypothécaires proches des subprimes américains. On connaît la suite. La crise financière de 2008 s’est propagée à l’économie réelle entraînant une récession féroce. Cette récession a fait augmenter le chômage. Les nouveaux chômeurs ont été incapables de faire face au remboursement de leurs prêts hypothécaires. Le marché immobilier s’est effondré, les banques ont été frappées de plein fouet, la crise s’est aggravée, le chômage a explosé. A présent voici les coupes budgétaires et la TVA bombardier. L’engrenage de la récession n’est donc pas prêt de cesser. C’est donc en toute logique que les prévisions des organismes officiels prévoient une nouvelle hausse des déficits et du chômage.
Tout le système espagnol reposait sur un endettement privé considérable, en particulier celui des ménages. Un trait caractéristique de la nouvelle politique de l’offre à l’américaine qui prétend compenser par le crédit ce qui n’est pas accessible par le salaire. Au cœur de cette « dynamique », l’immobilier. Car pour acheter un appartement ou une maison, de toute façon, il faut emprunter. L’endettement privé des ménages espagnols représentait ainsi 220% de la richesse du pays en 2010 ! Tant que l’activité économique se développe, les emprunts sont remboursés. Lorsque les salaires stagnent ou baissent, et que le chômage augmente, les prêts sont moins bien remboursés. C’est ce qui est arrivé à l’Espagne. Et la dette privée des ménages devient un problème pour les banques qui ont prêté un argent qu’elles ne récupèreront pas. Bien sûr, elles essayent de le récupérer en expulsant les gens de leur logement. En 2012, près de 40 000 logements ont ainsi été saisis au cours de l’année. Dans les trois quarts des cas, le logement en question était la résidence principale des gens à qui on l’a pris. Mais cela ne suffit pas car les prix de l’immobilier ont baissé. Les banques ont donc perdu de l’argent, elles aussi.
Quand les impayés sont trop importants, les banques deviennent explosives. Elles risquent la faillite. Comme l’effondrement d’une seule banque menacerait de faire s’écrouler tout le système bancaire, l’Etat espagnol est intervenu pour recapitaliser les banques. C’est-à-dire qu’il leur a apporté de l’argent pour éviter leur faillite. Mais lui-même n’avait pas les sommes qu’il leur a versé. Il les a donc empruntées. Voici comment la dette privée des banques est devenue une dette publique. Ou dit autrement, comment la dette privée des ménages a fini par devenir la dette de l’Etat. Ou encore, comment les citoyens-emprunteurs-contribuables n’ayant pu rembourser leur dette à la banque ont été obligés de payer en TVA, diminution de service public et chômage pour éviter aux banques qui les avaient pris à la gorge de s’écrouler.
Bien sûr, les vautours de la finance sont venus encore aggraver les choses. L’Espagne ayant adopté l’euro comme monnaie, elle n’a pas pu faire financer cette nouvelle dette publique par la Banque centrale européenne. Elle a dû emprunter sur les « marchés ». Elle est donc dépendante des notes des agences de notation. Après la Grèce, l’Espagne a été un des premiers pays de la zone euro agressé par les agences de notation et la finance. Les taux d’intérêts se sont envolés. Les banques se sont gavées.
Pourtant pendant des années, ce pays a été présenté comme le modèle de la zone euro, le « bon élève » du pacte de stabilité, l’un des rares qui respectaient les critères du traité de Maastricht. Voyez donc, en 2008, au début de la crise, la dette de l’Espagne représentait 36% du PIB, nettement en dessous des 60% exigés par la Commission et les traités européens. Entre 2005 et 2007, l’Espagne a dégagé pendant trois ans un excédent budgétaire ! Alors que les traités européens autorisent un déficit public de 3% de la richesse du pays, l’Espagne a dégagé un excédent de 1% de son PIB en 2005, 2% en 2006 et même 2,2% en 2007, dernière année avant la crise. Et en 2011, le premier ministre social-libéral Jose-Luis Zapatero a même fait introduire dans la Constitution la fameuse « règle d’or » exigée par Angela Merkel, cette règle qui interdit les déficits publics ! On pourra consulter quand on voudra les nombreux articles enthousiastes des docteurs « je sais tout » de notre pays, mes contradicteurs habituels qui nous ont adjuré d’entrer dans la voie espagnole de développement.
En tous cas voici une leçon pour le nouveau candidat a être le « bon élève de la classe européenne », le sieur président normal. On le voit, l’Espagne ne peut absolument pas être comparée à la Grèce, accusée de tous les maux et de toutes les tromperies par les dirigeants européens. Et pourtant ! Le bon élève est aussi attaqué par la finance que le prétendu cancre ! C’est bien la preuve qu’être le premier de la classe de l’Europe libérale n’est guère récompensé et ne protège pas contre les agressions des financiers.
L’anti-modèle espagnol ne s’arrête pas là. Attaquée comme la Grèce, l’Espagne applique le même « remède » : l’austérité. Depuis 2010, les plans d’austérité se sont succédés. A chaque fois, la même potion amère est servie au peuple : coupes dans les dépenses publiques et sociales, réduction du nombre de fonctionnaires et du service public, flexibilisation du marché du travail et précarisation des salariés, reculs des droits sociaux comme le droit à la retraite, hausse des taxes et impôts pesant sur le peuple comme la TVA, etc. Lisez la liste tranquillement c’est le programme commun européen.
Les dernières mesures ont été imposées par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy. Mais comme en Grèce, c’est le parti socialiste, en fait social-libéral, qui a appliqué les premières cures d’austérité. Avant d’être battu aux élections fin 2011, Jose-Luis Zapatero, chef du PSOE, le Solférino local, s’est montré un digne compagnon de George Papandréou. En mai 2010, c’est lui qui a annoncé le premier plan d’austérité et engagé l’Espagne dans ce cercle vicieux. Ce premier plan comprenait déjà la baisse des salaires des fonctionnaires, un gel des retraites, une flexibilisation du marché du travail. Puis, un an après, ce sont encore les socialistes espagnols qui ont relevé l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans.
Depuis les élections de novembre 2011, la droite a succédé aux sociaux-libéraux. Pour les Espagnols rien n’a changé. Les plans d’austérité succèdent aux plans d’austérité : décembre 2011, avril 2012, juillet 2012. Entre-temps, pour recapitaliser ses banques et faire face à l’attaque de la spéculation, l’Espagne a dû faire appel à « l’aide » européenne. Le pays est donc passé sous les fourches caudines de la troïka Union européenne, FMI, Banque centrale européenne. En échange de cette « aide », le gouvernement espagnol de droite a prévu plus de 92 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques d’ici 2014. Un peu plus que François Hollande n’en a décidé de son propre chef ! Le plan de juillet 2012 contient aussi une baisse des salaires des fonctionnaires et des indemnités de chômage de 7%, une hausse de la TVA de 18% à 21%. Et l’âge de la retraite passera de 65 à 67 ans plus vite que prévu ! Mais pour autant, rien ne change, tout s’aggrave. Un nouveau plan d’austérité commence. L’anti-modèle d’austérité a produit ici comme ailleurs une apocalypse économique et un désastre social. Le pays enchaîne les années de récession. La richesse du pays s’est contractée de 1,4% en 2012. Elle va encore baisser cette année d’au moins 1,5%.
L’austérité augmente la dette et le déficit public alors qu’elle est censée les réduire. Ainsi, en 2012, l’Espagne a connu un déficit public record à 10,6% de son PIB, la richesse du pays. Le gouvernement de droite tablait sur un déficit de 7%. Cela aurait signifié une réduction du déficit puisqu’il était de 9,7% en 2010 et 9,4% en 2011. Au lieu de cela, le chiffre de 2012 est pire que ceux des années précédentes. C’est une nouvelle preuve que l’austérité ne marche pas. La dette publique a aussi explosé. Elle est passée de 36% du PIB avant la crise à 90% attendu cette année. Une bonne partie de la hausse a eu lieu pendant la première phase de la crise en 2008 et immédiatement après, compte-tenu de l’aide apportée aux banques, de la récession et des plans de relance. Mais l’austérité appliquée depuis 2010 n’a pas du tout stoppé la hausse de la dette publique, au contraire. La dette publique espagnole représentait 68% du PIB en 2011. Elle représentait 85% de la richesse du pays en 2012. Et elle devrait encore croître en 2013 pour atteindre 90% !
La récession a fait exploser le chômage. Le mot explosion est même faible. On compte aujourd’hui six millions de chômeurs en Espagne. Oui, six millions. Depuis 2008, le taux de chômage a bondi de 20 points. Le taux de chômage officiel dépasse désormais les 27% de la population active. En France, il se rapproche dangereusement des 11% et cela nous est déjà insupportable. Imaginez ce que peut être la situation d’un pays quand un actif sur quatre est au chômage. Cela signifie que toutes les familles ou presque sont frappées. Cela signifie que dans certaines familles, les enfants et les parents sont tous au chômage. Cela signifie qu’un quart de la population essaye de survivre en jonglant entre les allocations chômage pour ceux qui y ont droit, les petits boulots au noir quand il y en a, et la misère. Donc le cercle vicieux économique se prolonge. Car dans un océan de misère, de chômage et de peur du lendemain, la consommation populaire est étouffée. Et l’activité économique ne peut pas repartir. L’austérité aggrave la crise.
Le gouvernement espagnol prévoit que le chômage continuera de frapper environ un quart de la population active espagnole jusqu’en 2016. Ses prévisions rendues publiques le 26 avril tablent sur un taux de chômage de 24,8% en 2016, à peine moins que les 27% d’aujourd’hui. Chez les jeunes de moins de 25 ans, on compte près d’un million de chômeurs, une génération « sacrifiée » avec un taux de chômage supérieur à 57% ! Là encore, aucune amélioration n’est attendue avant plusieurs années. Toutes ces souffrances ne servent donc à rien.
En Espagne, ce n’est même plus une crise sociale. C’est une crise de civilisation. Rendez-vous compte, pour la première fois depuis que la statistique existe, la population totale de l’Espagne a reculé en 2012 par rapport à l’année précédente ! Le pays a perdu des habitants. 200 000 environ en une année. Pour la première fois, le nombre d’émigrants, ceux qui quittent le pays, a été supérieur au nombre d’immigrants, ceux qui arrivent. Parmi ceux-ci, on ne compte plus les latino-américains venus chercher du travail en Europe et qui sont repartis dans leur pays d’origine faute de pouvoir survivre dans « l’Europe qui protège ». Le Monde a même publié un article sur le malheur des dissidents cubains qui regrettent d’être venus voir de si près le paradis capitaliste. Je souhaite qu’ils restent ici partager les joies du modèle qui leur est si cher : la liberté de la misère et la liberté d’en être satisfaits. Et bien sûr, des milliers de jeunes espagnols quittent leur pays pour essayer de trouver du travail ailleurs. L’Allemagne se frotte les mains car bon nombre d’étudiants et diplômés viennent chez elle. L’Allemagne de Merkel importe ainsi les jeunes qu’elle n’arrive pas à faire naître sur son sol. Elle offre trois mille euros de prime pour venir travailler en gériatrie. L’Allemagne ne peut en effet envoyer tous ses retraités et personnes âgées vivre en Thaïlande ou en Afrique ou se trouve la main d’œuvre pas chère respectueuse des personnes âgées.
Mais, nous disent les « journalistes » illuminés par les éléments de langage de la Curie euro-béate, il y aurait de « bons signes en vue ». Voyons cela. Avec ces cures d’austérité, les salaires ont diminué de 7% entre 2009 et 2011. Cela a permis à l’Espagne de gagner en « compétitivité ». Les libéraux se félicitent même du fait que, grâce à ce remède de cheval pour faire « baisser le coût du travail », l’Espagne a dégagé un excédent commercial en mars 2013. Pour la première fois depuis 42 ans, le pays a moins importé qu’il n’a exporté ! Génial ! Bien sûr, cela tient au fait que les importations se sont effondrées de 15% vu que plus personne n’a d’argent pour acheter quoi que ce soit. Mais les libéraux s’en moquent. Le pays a un excédent commercial. Pour eux, c’est le signe que l’Espagne va mieux. Même si personne ne veut plus y vivre. Tel est le modèle libéral. L’actuel miracle espagnol est le suivant : comment se fait-il que l’on ne soit pas encore arrivé au point destituant « qu’ils s’en aillent tous » ? Ça vient.
Pépère fait de la résistance ?
Une déclaration de guerre sociale. C’est ainsi que j’ai dénoncé l’attitude de la Commission européenne, sitôt connues ses « recommandations » pour la France. Elles ont été rendues publiques jeudi. Ces « recommandations » consistent en fait en une liste de tous les acquis sociaux à passer au broyeur libéral. Ou, dans la novlangue libérale, la liste des « réformes structurelles » que la Commission exige du gouvernement français. François Hollande a aussitôt fait le malin. Il prétend résister ? Comme d’habitude avec lui, les apparences sont destinées à tromper. Il ment de A jusqu’à Z. Non seulement il fera ce que la Commission a décidé mais il le sait très bien et n’a pas le choix compte tenu du traité budgétaire qu’il a lui-même signé. D’ailleurs dès qu’il s’est retrouvé aux côtés de madame Merkel, il a baissé le ton et minaudé une capitulation sans condition. Son gouvernement collaborera franchement à la politique décidée à Berlin et propagée par la Commission. Je vais le démontrer.
La Commission fait ses recommandations dans le cadre du « semestre européen ». C’est la loi en France et en Europe puisque François Hollande a renoncé à renégocier le traité. Depuis l’an dernier, les Etats de l’Union européenne doivent fournir à la Commission leurs prévisions budgétaires au printemps. Lorsqu’un Etat a un déficit public supérieur à 3% du PIB, la Commission peut demander des sanctions contre lui. Elle peut aussi décider de ne pas appliquer de sanctions immédiatement, mais « recommander » des réformes en « contrepartie » d’un délai pour ramener le déficit sous les 3%. En fait, ces « recommandations » sont des exigences. Et le « délai » n’est qu’un « sursis » correspondant à la durée pendant laquelle la Commission pourra faire du chantage en menaçant d’appliquer les sanctions prévues pour « déficit excessif ». néanmoins, ces recommandations sont présentées comme la contrepartie du délai accordé par la Commission à la France pour ramener son déficit public sous les 3% du PIB. Comme Sarkozy avant lui, Hollande s'était engagé à le ramener sous les 3% en 2013. Cet objectif ne sera pas respecté. La Commission a renoncé à prendre des amendes contre la France. Trop gentille ! Elle exige que le déficit soit ramené à 3,6% en 2014 et 2,8% en 2015. Elle laisse donc deux ans de « délai ». Mais elle exige en échange que la France utilise ces deux ans pour faire des « réformes structurelles ». Le commissaire européen Michel Barnier a été très clair vendredi matin sur Europe 1 : « Ces deux années que nous recommandons (pour ramener le déficit public du pays à 3% du PIB), ce ne sont pas deux années de répit, mais deux années de réformes ».
Et quelles réformes ! On peut résumer par une formule simple. Pour la Commission, tous progrès social doit disparaître ! Les « recommandations » menacent presque tous les secteurs et toutes les populations du pays. Le cœur de l’agression concerne les retraites. Hollande avait déjà annoncé qu’il ne reviendra pas sur la contre-réforme Sarkozy. Il avait aussi déjà annoncé qu’il ferait pire en allongeant encore la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein. La Commission frappe encore plus fort. Elle appelle à « prendre des mesures d'ici à la fin de l'année 2013 par exemple en adaptant les règles d’indexation, en augmentant encore l'âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein et en réexaminant les régimes spéciaux ». Vous avez bien lu, tout doit y passer : l’âge de départ déjà relevé à 62 ans, l’âge du taux plein déjà relevé à 67 ans, la durée de cotisation déjà portée à 41,5 années mais aussi les régimes spéciaux. A chaque fois, la Commission réclame de nouvelles régressions sociales. Et les retraités seront aussi mis à contribution. Car pour la Commission, « adapter les règles d’indexation » signifie arrêter d’indexer la hausse des pensions sur les prix. Donc rogner le pouvoir d’achat des retraités. En fait, les seuls gagnants sont les patrons. Car la Commission prend soin d’appeler à « éviter une augmentation des cotisations sociales patronales ».
« Salariés à la diète, patrons à la fête ». Ça pourrait être le slogan de la Commission. En effet, elle appelle à baisser encore le "coût du travail" et même à relancer la TVA sociale ! La Commission regrette la hausse du SMIC de juillet dernier. Pour elle, augmenter le SMIC d’un carambar par jour, c’est encore trop car ça menace la « compétitivité ». Pour le reste, en langage bruxellois, ça donne ça : « S’assurer que le crédit d’impôt pour la compétitivité réduit bien du montant envisagé le coût du travail et qu’aucune autre mesure n'annulera ses effets ». Parisot a gagné 20 milliards, Barroso veille qu’on ne les lui reprenne pas. Ou encore ceci : « poursuivre la réduction du coût du travail, notamment en adoptant d’autres mesures pour réduire les cotisations sociales patronales ». Et toujours « prendre des mesures supplémentaires déplaçant la charge fiscale sur le travail vers les taxes environnementales ou la consommation ». Vous avez bien lu, la Commission appelle à alléger les cotisations payées par les employeurs en les transférant sur une « taxe sur la consommation » c’est-à-dire sur la TVA. C’est déjà ce que Hollande a prévu pour le 1er janvier 2014. Mais pour la Commission, ce n’est pas encore assez ! Hollande a déjà fait 20 milliards d’euros de cadeaux aux actionnaires mais Barroso en veut toujours plus !
Il en va de même sur la précarité pour les salariés. La Commission en réclame toujours plus. Elle appelle ainsi à « mettre en œuvre intégralement et sans délai l'accord interprofessionnel de janvier 2013 ». La loi qui entérine cet accord « Made in MEDEF » n’est pas encore promulguée. Le Conseil constitutionnel ne s’est pas encore prononcé sur sa conformité avec la Constitution. Mais la Commission se moque complètement de la Constitution des Français. Elle en profite même pour appeler à « prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre la segmentation du marché du travail », c’est-à-dire rogner les droits des salariés en CDI pour les rapprocher de ceux en CDD. Et comme la Commission ne veut pas s’arrêter en si bon chemin, elle propose de renforcer la précarité du travail très tôt en faisant encore plus « la promotion de l’apprentissage » pour les jeunes.
Après les retraités et les salariés, les chômeurs sont aussi dans la ligne de mire de la Commission. Elle appelle à rendre dégressive et plus difficile l'indemnisation du chômage. Avec les mots de Barroso, on dit « lancer sans tarder une réforme du système d'indemnisation du chômage, pour garantir la viabilité du système tout en faisant en sorte que celui-ci encourage de manière adéquate le retour à l’emploi […] les conditions d’admissibilité, la dégressivité des allocations dans le temps ou les taux de remplacement pour les salaires les plus élevés, devraient être adaptés pour garantir l’adéquation des mesures d’incitation au travail ». Alors que la France vient de battre un nouveau record du nombre de chômeurs avec plus de 5 millions de chômeurs, Barroso reprend l’idée selon laquelle les chômeurs seraient des fainéants qui ne veulent pas travailler. Un chômeur sur deux ne bénéficie déjà pas de l’allocation-chômage. Près de 100 000 chômeurs arrivent en fin de droits chaque mois. Mais Barroso appelle à durcir encore les conditions d’indemnisation des chômeurs !
La Commission passe tous les droits sociaux au lance flamme. Et le pouvoir d’achat populaire va souffrir. En à peine huit pages, la Commission appelle aussi à augmenter la TVA en « rapprocher les taux réduits du taux normal de TVA et en supprimant les taux réduits inefficaces ». Mais dans le même temps, la Commission plaide pour de nouveaux cadeaux fiscaux aux riches et aux entreprises. Elle appelle ainsi à « réduire le taux de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés ». Mais oui !
Le dogmatisme ultralibéral de la Commission lui fait perdre toute intelligence. Officiellement, ces mesures sont censées soutenir la « compétitivité » de l’économie française. Dans les faits, c’est un prétexte pour arracher des reculs sociaux au peuple. La Commission se moque de la « compétitivité ». C’est tellement vrai qu’elle propose de casser deux éléments importants dans l’attractivité de notre pays et sa capacité de développement économique. La Commission appelle ainsi à « mettre fin aux tarifs réglementés du gaz et de l’électricité » pour les entreprises. Les PME verront ainsi leur facture de gaz ou d’électricité exploser. Et Barroso exige que la France ouvre « le transport ferroviaire intérieur de passagers à la concurrence ». Ce serait un coup terrible porté au réseau ferré français et au service public de transport, du TGV au TER. Qui peut croire qu’en abimant les moyens de transport ferroviaires, notre pays se portera mieux ?
La réaction de François Hollande est d’une hypocrisie totale. Jeudi, après l’annonce de ces recommandations, François Hollande a déclaré : « La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics. Pour ce qui concerne les réformes structurelles, notamment les réformes de retraites, c'est à nous et à nous seuls de dire quel sera le bon chemin pour atteindre l'objectif. »
Hollande ment. Le système des « recommandations » est prévu par le traité budgétaire Merkozy. Or François Hollande a accepté ce traité. Il ne l’a pas renégocié. Hollande ne peut pas ignorer que la Commission est dans le rôle que lui confie l'article 7 de ce traité TSCG. Que dit cet article ? Il dit que « les parties contractantes dont la monnaie est l'euro s'engagent à appuyer les propositions ou recommandations soumises par la Commission européenne lorsque celle-ci estime qu'un État membre de l'Union européenne dont la monnaie est l'euro ne respecte pas le critère du déficit dans le cadre d'une procédure concernant les déficits excessifs. » J’ajoute que la procédure des recommandations et sanction prévue au « semestre européen » est aussi prévue par le 6-pack adopté avant l'élection de François Hollande mais qu'il n'a jamais dénoncé. Hollande est pris à son propre piège. Il voulait un « gouvernement économique » de l’Europe. En fait, ce gouvernement économique existe déjà ! C’est la Commission et ses « recommandations ».
Surtout, la Commission empêche Hollande d'être hypocrite sur les retraites comme il espérait l’être. François Hollande voulait pouvoir allonger hypocritement la durée de cotisation « sans relever l'âge légal de départ ». Une pure manipulation. Pourtant à la fin, cela revenait à empêcher les salariés de partir à la retraite lorsqu’ils atteignent l’âge légal de départ. Car l’allongement de la durée de cotisation augmente très fortement le nombre de salariés qui n’ont pas assez cotisé au moment où ils atteignent l’âge légal. Ils ont alors le choix entre continuer à travailler ou partir à la retraite avec une décote. La proposition de François Hollande revenait donc à vider l’âge légal de sa substance. Mais Hollande espérait pouvoir sauver les apparences et tromper les moins informés. La Commission exige qu'il assume une contre-réforme totale, en reportant aussi l’âge légal de départ au-delà de 62 ans !
Alors que Hollande a fait semblant de rejeter les recommandations de la Commission, Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault ont dit vouloir les respecter. Le ministre des Finances a été le plus favorable. Pour lui, « pour l'essentiel, ces recommandations confortent les chantiers du gouvernement, notamment le Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, la réforme du marché du travail, la modernisation de l'action publique, la réforme des retraites ». Quant à Jean-Marc Ayrault, il a déclaré : « Il n'y a pas de surprise, nous sommes dans la droite ligne de ce qui avait été annoncé, et donc la France va respecter ses engagements, ce qui implique un certain nombre de réformes que nous ferons à notre manière. Si je pense à la réforme des retraites, ce n'est pas Bruxelles qui nous le demande, c'est parce que nous savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition ». François Hollande a fini par dire la même chose jeudi soir aux côtés d’Angela Merkel. Il a déclaré que la Commission « peut avoir confiance » dans sa volonté d’appliquer les « réformes structurelles » qu’elle exige.
Ces recommandations doivent encore être approuvées par le Conseil des chefs d’Etats et de gouvernement des 27 et 28 juin. Mais elles ne devraient pas changer ou alors évoluer uniquement à la marge. En effet, selon le traité budgétaire Merkozy, il est très difficile de s’y opposer. Pour cela, il faut rassembler une majorité qualifiée des Etats européens contre la Commission. Et le pays concerné ne participe pas au vote.
Le gouvernement français doit refuser ses recommandations. Et si ces recommandations sont validées par le Conseil des 27 et 28 juin, il faudra désobéir. La Commission a publié ses « recommandations » le 29 mai 2013. Huit ans jour pour jour après le « non » du peuple français au référendum du 29 mai 2005 sur le Traité constitutionnel européen. C’est une provocation de plus. Le peuple français doit être capable du même sursaut qu’à l’époque.
Waouh, attention privilégiés du public, on va vous faire cuire à la sauce hollandaise ! Alors comme ça on envisage de vous calculer votre droit à la retraire que sur les 10 moins bonnes années de votre carrière, très souvent restée en friche, tant les promotions ne courent pas les ministères à celui qui a eu le malheur de commencer au taquet. Dorénavant, au taquet vous commencerez et au piquet vous finirez et même pendus serait le mieux, comme ça vous ne coûteriez rien au contribuable. Merci qui ? Merci Pépère !
Bonjour
Oui Menjine, ça nous éclate a la figure. Voilà maintenant le GMT. Le ministre a répondu hier au FdG a l'AN, aux questions au gouvernement, qu'ils étaient pour, mais qu'ils allaient se battre pour que ces accords soient équilibrés ou quelque chose dans le genre. Les enfumages habituels.
C'est drôle, j'habite en Allemagne et les gens m'ont dit Vendredi: "Tu as vu ? L'Europe offre 2 ans de plus a la France", alors que j’étais encore tout rouge des recommandations faites par la Commission. Marrant comme la même chose peut être présentée sous deux aspects diamétralement différents.
@Menjine245
Attention pas de mélange des genres, c'est "eux" qui lâchent tout, et c'est nous qui "lâchons" rien, si vous voyez ce que je veux dire ?
@Madmax
"...offre..".
Oui et, dans sa très grande bonté, elle "offre" encore combien à la Grèce, à l'Espagne,... Et elle "offre" en échange de quoi ? De réformes dites "structurelles" qui étaient une spécialité du FMI, il y a un certain temps. On retient bien que dans l'offre, il ne faut surtout pas alourdir les charges des entreprises. La question se pose donc si c'est "l'humain d'abord" ou "l'entreprise privée d'abord". Il y a un certain temps, on disait des enfants que c'était de la "chair à canon". Maintenant, c'est probablement de la "chair à entreprise". Sacrifiez vos vies à la compétitivité. Vous n'avez qu'une seule vie, et ils disposent de vos vies à tous.
@ 252 citoyenne21
"attention privilégiés du public, on va vous faire cuire à la sauce hollandaise"
Venant de quelqu'un dont j'aime bien ses commentaires, celui ci m'interpelle.
Qui ne sera pas cuit à la sauce Hollandaise ? Pour ensuite être mangé par qui ? Mais enfin c'est dans la logique de la sauce social-démocrate pour être laminé par le néolibéralisme. L'objectif est que soit limité le système de retraite par répartition, pour que se développe le système par points cher aux banques et assurances. Pourquoi les fonctionnaires y échapperaient ? Actuellement leur pension est calculée sur les deniers 6 mois, alors que dans le privé c'est calculé sur les 25 dernières années ! Sur le fond de solidarité qui peut crier au scandale ? Il faudrait se demander pourquoi "ceux qui ont commencé au taquet". Souvent les diplômés ne trouvant pas d'emploi dans le privé, postulent par concours dans l'administration, ils acceptent des postes en dessous de leur compétence, mais privent les simples bacheliers d'emploi à leurs cordes. Personne n'est gagnant.
Je ne me réjouis pas de l'annonce, ça ne donne rien de plus aux autres. Mais une fois pour toutes va-t-on s'attaquer aux privilèges ? Je pense aux maires, députés et ministres. Pour un député, un an de législature donne droit à deux ans de pension de retraite. C'est le moment, camarade de la fonction publique. La CFDT qui va aller dans le sens du gouvernement va elle dénoncer et FO qui va défendre les fonctionnaires va-t-elle monter au créneau ?
@Denis W
De là à attiser, et là est le risque, je crois, avec ce titre, un sentiment germanophobe ?!...
Vous confondez "attiser" comme attiser la haine et "dénoncer" la politique de Mme Merkel contre les intérêts des travailleurs français. Doit-on parler de francophbie pour autant ?
I am dangerous, ne vous a pas choqué à ce qu'il me semble !
@ J'en ai marre (256)
La retraite des fonctionnaires calculée actuellement sur les 6 derniers mois, certes mais ne pas oublier que les fonctionnaires et surtout les catégories C (les moins bien considérés et payés) se voient amputés du calcul de leur retraite, les primes d'heures supplémentaires (qu'ils appellent ça pour mieux masquer la précarité des plus petits), qui représentent 30 % de leur salaire alors vous voyez ce qui va leur rester à ces nantis ! Alors elle est où la justice ? Ils veulent les mettre au régime du privé pour le calcul de la retraite tout en les laissant crever à petit peu jusqu'au dernier échelon de leur grade, jamais rehaussé, même quand ils donnent entière satisfaction. J'en ai marre (moi aussi) d'entendre que les fonctionnaires sont des privilégiés à la solde des contribuables et qu'ils sont responsables de l'endettement de l'Etat alors que Pépère ne fait rien pour récupérer le fric dément de l'évasion fiscale. Qu'on touche aux privilèges des gros qui sont repus, oui mais les petits sont déjà bien saqués comme ça !
@253 Madmax
Comme ici (peut-être même un peu plus !), l'opinion publique allemande est massivement décérébrée par ses médias-chiens de garde. Il y a là-bas, hélas, un plus large consensus sur l'ordo-libéralisme (soutenu depuis le début de l'UE par la CDU-CSU mais depuis presque aussi longtemps par le SPD et encore plus depuis Schmidt et Schroeder). Si l'on ajoute qu'une partie de Die Linke ne met pas vraiment en cause le consensus ordo-libéral/néolibéral, on voit que la pensée unique n'est pas près d'être mise en cause sérieusement là-bas. Même IG Metall critique l'austérité dans les pays du sud surtout parce que n'achetant plus de produits allemands ils mettraient en danger des postes de travail allemands.
Pendant ce temps, tant pis si l'Espagne (ainsi que...) s'effondre et laisse partir vers l'Allemagne ses jeunes diplômés, dont elle a payé le financement ? Un tel rapport de maître à valet au sein de l'UE, pour moi, c'est NON. Le fait que les autres droites puis les social-démocraties se soient ralliées au broyeur ultralibéral européen n'enlève rien au rôle toujours central de l'Allemagne dans l'absolutisme ordo-libéral de l'UE. Tout en admirant les rares militants qui essaient de politiser le débat et d'en montrer les idéologies à l’œuvre, je pense qu'il faut se battre sans attendre en vain un consensus révolutionnaire quand toutes les opinions publiques auraient comme par miracle ouvert simultanément les yeux.
Au niveau d’imprégnation libérale de l'UE et de son pilote autoritaire, seule une crise politique majeure provoquée par la désobéissance massive d'un pays (ce pourrait être la France, mais à une sauce autre qu'hollandaise !) est susceptible de faire bouger les lignes. Et si les libéraux s’arque-boutent, il faudra passer à la puissance supérieure. Qu'on ne voie là aucun anti-germanisme, mais le simple constat de l'état actuel de l'UE.
Bonjour à toutes et à tous et à toi Camarade Jean Luc,
« La crise européenne et le chaos final qui s’avance »
La politique suivie par UE sert juste à tirer par le bas toutes les conquêtes sociales arrachées de hautes luttes par les générations qui nous ont précédés. La crise est un plan machiavélique monté de toute pièce par la finance internationale pour nous imposer sa vision ultralibérale de la société. Obliger les peuples à accepter la dégradation de leur situation et même à les rendre responsables de celle-ci, dans le seul but de
Toutes les mesures énumérées dans ce post vont dans le même sens, restreindre les libertés individuelles en muselant les velléités, par les restrictions de tous types, pour obtenir la soumission volontaire aux dictats des marchés et rendre le citoyen européen corvéable à merci. Pendant que la nouvelle aristocratie financière se gave de pouvoir et d’argent, aidée par sa cour médiatique. Au lieu de chercher le bonheur de ses citoyens en promouvant un modèle social basé sur l’Humain, Ils n’ont de cesse de le casser. L’Union Européenne a préféré faire le jeu de la finance et passe à mille lieues de l’humain d’abord. Mais, dès le départ n’étais-ce pas la volonté de ses créateurs ?
A Toulouse J.Luc a sonné l’alerte. Cette Politique est délibérée, voulue, organisée. On lâche rien.
@ cata
On est vraiment trop injuste avec la commission. Des hommes censés
En tout cas des hommes qui sont dans leur rôle. L’Europe est d’essence libérale, les directives de la commission le sont aussi. Vous ne pouvez pas reprocher aux membres de la commission d’appliquer la politique qu’ils sont chargés de mettre en oeuvre. Reprocheriez-vous à un enseignant de respecter les programmes de l’éducation nationale ?
… qui ne font qu'appliquer les textes que les peuples ont librement écrits et adoptés de façon démocratique, par référendum par exemple.
Eh oui, les traités ont été adoptés de façon démocratique par les parlementaires nationaux et parfois même par référendum (c’est le cas du traité de Maastricht). Le problème est que les peuples ont été abusés et qu’ils continuent à l’être car ils croient que l’Europe pourrait fonctionner d’une autre façon si les membres de la commission étaient plus sensés, si l’Allemagne n’étaient pas dirigée par A. Merkel ou si M. Draghi décidait de prêter directement aux Etats (alors que c’est strictement interdit par les traités)…
On est trop injuste avec la commission, des gens intègres, toujours la main sur le cœur, prêts à aider l'entreprise en difficulté, à promouvoir la concurrence libre "et non faussée" que les peuples réclament
Le principe de la concurrence libre et non faussée, de même que la règle des 3% ou le statut de la BCE sont dans les traités. On pourrait reprocher à la commission de transgresser les traités ; on ne peut pas lui reprocher de les respecter.
car ils sont beaux, ils sont d'essence divine.
Ai-je rien dit de tel ? Je ne cesse même d’affirmer le contraire.
D'ailleurs il n'y a pas d'alternative
Pas du tout. L’alternative, c’est d’en finir avec l’Europe, soit en la quittant, soit - et c’est la solution plus radicale encore de Jean-Luc Mélenchon - en désobéissant aux traités (étant donné que la désobéissance aux traités entraînerait l’implosion de...
[Edit webmestre : C'est bon, je crois que tout le monde a compris votre point de vue que vous avez déjà exprimé à de très (trop) nombreuses reprises. Vous rebondissez comme un diable sort de sa boite sur chaque commentaire qui contient le mot "Europe"... Merci de vous en tenir là.]
Merci pour ce que vous faites. Votre blog est très instructif. j'ai l'impression d'être un peu moins bête après sa lecture. En même temps, il nous fait découvrir les énormes difficultés à surmonter face à la puissance des "autres". Heureusement vous nous redonnez un tout petit peu d'espoir.
Cordialement, Annie
Jacques Attali grand visionnaire devant l'éternel qui veille sur son petit monde, a prophétisé une Europe fédérale avec à sa tête des personnalités rares et charismatiques du type: T.Blair ou G.Shroeder, mais il en existe peut-être d'autres: lui, certainement ! Très novateur cet homme ! Depuis qu'il a troqué ses cols de chemises "Mao" pour des cols "classiques" ne serait-il pas devenu néo-conservateur sans passer par la case sociale-démocrate ? C'est de la sublimation à défaut d'être sublime.
Concernant les fonctionnaires et les velléités visibles de certains de nos compatriotes, je pense à la blague (anti-raciste) de F.Raynaud qui relatait l'histoire du boulanger qui a fermé boutique parce qu'on lui reprochait ses origines. Les habitants ne trouvaient plus de pain. Et bien nous pourrons bientôt raconter la même à nos artisans et autres commerçants dont les clients et les marchés sont constitués très souvent par cette catégorie solvable et qui paie rubis sur ongle. (notamment dans ma communauté de commune de 100 000 h)
Je lis souvent "on lâche rien".
Quand on ne tient que son impuissance politique, il vaudrait mieux la lâcher. Renversons la Vème, installons la VIème. Et l'Europe blindée derrière ses traités "constitutionnalisés" contre les peuples. Il vaudrait mieux la lâcher entièrement. On lâche quoi en fin de compte ? Rien ! Résister c'est bien dur, rien faire c'est quelque chose que j'peux pas faire.[...]
Attention, le débat sur les retraites arrive avec son lot de mesures antisociales absolues. Moins de retraite, moins d'allocation, plus de TVA, plus de travail précaire, plus de stress, plus de maladies, plus de ruptures sociales, moins de rentrées fiscales, moins, moins de pouvoir d'achat, moins de consommation, moins de productions et plus.... et moins et la boucle est bouclée pour un ticket vers la Grèce. Et mes amis, quel est le seuil de l'insupportable, c'est quoi la limite de l'inadmissible?. Ce matin, mes collègues de travail avaient la rage contre cette gooooooooooche pour laquelle la grande majorité de mes collègues avaient voté. J'ai très vite et de mon mieux rectifié que cette gauche n'est plus dans notre camps, n'est plus la gauche, qu'elle nous trahit tous les jours, au seul profit de la finance et poursuivront le démantèlement social tant que nous ne serons pas suffisamment nombreux pour leur dire "stop" ça suffit maintenant
Je vous le dis, mes chers amis, que si nous n'y prenons pas garde, très vite, dés aujourd'hui, l’amalgame risque très fort de se faire et que l'on ait du mal à faire prendre conscience et à se démarquer avant un basculement massif à droite.
Actuellement, il est impératif, pour nous tous, de mener une véritable campagne d'explications, les gens sont sensibles et attentifs à nos explications/ propositions. Ils se cherchent un espace de "sécurité" qui les rassurent. La poursuite de nos manifestations sur ce thème va s'avérer nécessaire avec le positif de nos propositions. Faut qu'ils viennent comme partenaires de nos terrains de luttes et bien sûr qu'ils se les approprient.
L'étau se resserre. A quand un "J'accuse" dans une "une" de l'Huma et un "Osons" dans l'esprit militant de notre juste congrès.
Pour info, il vient d'y avoir une scission à Syriza, Alekos Alavanos et "le plan B" viennent de quitter cette alliance. Il font remarqué à juste titre qu'il est impossible (en cas d'accession au pouvoir) d’arrêter l’austérité et de désobéir à la BCE et à la Commission Européenne sans quitter de fait l'Euro (ce que refuse Syriza). Ils donnent donc raison au KKE, même si tout n'est pas à jeter à Syriza.
@OPTIMIST 266 à 14h53
"Et mes amis, quel est le seuil de l'insupportable, c'est quoi la limite de l'inadmissible?"
Réponse en forme de question. Il y a 1 milliard d'humains qui ne mangent pas à leur faim chaque jour de maintenant et ici, 2 milliards qui n'ont pas accès à l'eau potable, 3 milliards avec moins de 2$ par jour. Et on n'est pas encore en révolte pour autant ! En extrapolant, on peut envisager qu'on n'est pas encore arrivé au bout.
L'humain d'abord, tout un programme pré-révolutionnaire.
Hellas, pauvre Hellas !
Alors, nos amis grecs se retrouvent avec un groupe qui propose de sortir de l'UE (et donc de l'euro), un nouveau groupe qui veut sortir seulement de l'euro, un groupe qui propose de rester dans l'euro et de rejeter le mémorandum de la Troika, un audit de la dette, nationalisation des banques, rétablissement des conventions collectives et du salaire minimum, etc. Avec cette division, on peut être certain qu'aucun groupe ne pourra devenir hégémonique au sens de Gramsci et qu'aucun des trois ne sera appliqué. Est-ce là le résultat souhaité ? Cui bono ? L'oligarchie grecque et internationale pourra dormir sur ses deux oreilles et ses sbires réprimer de plus en plus sauvagement les protestations populaires, pendant que les trois groupes se renverront la responsabilité de la situation. La fragmentation à gauche (la vraie !) est toujours un désastre. Ici non plus nous ne sommes pas à l'abri des conséquences de nos impatiences.
@ post 14h20
Webmestre en réponse à Carlo : ...Vous rebondissez comme un diable sort de sa boite sur chaque commentaire qui contient le mot "Europe"... Merci de vous en tenir là.]
S'il est vrai que Carlo est le plus assidu et le plus redondant, il n'est pas le seul, loin de là, à rebondir sur la question de l'Europe. Il semble même que cette question soit devenue la principale ligne de clivage à l'intérieur même de la gauche anti-libérale (Front de Gauche compris). Les nombreux commentaires lus sur ce blog en témoignent et la scission qui vient de se produire chez Syrizia en Grèce doit nous interpeller ! Abandonner l'euro, quitter l'UE ou transformer tout ça de l'intérieur ? (étant entendu que seule une bombe de forte charge pourrait conduire à cette transformation) telle semble être la grande question !
A quand un grand débat ouvert et argumenté sur l'avenir ou le non-avenir de l'Europe dans une perspective de reconquête des souverainetés populaires ? A quand un billet de Jean-Luc nous livrant ses réflexions sur ce clivage que nous aurions tort d'ignorer ? A quand, par exemple, un débat public entre Généreux et Lordon ? (forcément passionnant !)
Y'en a un peu marre de passer son temps à ressasser que le PS n'est plus de gauche, ce que n'importe quel crétin à fini par comprendre ! Autrement plus importante est la question de ce qui divise la vraie gauche et compromet son rassemblement. Et L'Europe semble être au cœur du problème ! Vous ne croyez pas ?
Non, je pense qu'en France ce n'est pas l’Europe qui aurait tendance à faire imploser notre FdG, mais certaines alliances entre le PC et solfériniens, pour quelques sièges aux municipales. Apparemment la leçon du laminage PC par le PS depuis 30 ans ne leur suffit pas ! Veulent-ils revenir à 3% voir moins. J'espère que les instances nationales mettront un stop à ces alliances de type EELV !
Bien sûr ermler ! C'est le clivage et la question. Bien au delà même de Syriza cette question traverse les partis politiques de la gauche type die Linke, PG, mais aussi les partis communistes européens comme le PKE ou le parti communiste portugais. La fracture (à mon avis on en est là plus qu'au débat) traverse le PCF et certains sites de rencontre entre membres du parti et communistes "du dehors" marquent bien cette difficulté. Dire que cela est hors des propos de ce blog ne me paraît pas juste, car derrière la réponse à la question européenne se détermine toute la question des alliances et de la pérennité ou non du FdG.
Quand Mélenchon dans ce billet fait un paragraphe sur l'Espagne dans son rapport aux diktats de la commission et un autre sur la Grèce, ligotée par le memorandum depuis des mois, les lecteurs, militants et commentateurs que nous sommes ne peuvent pas ne pas se heurter à cette question quid de l'Euro? quid de l'UE? quid de la démocratie et de la volonté souveraine du peuple quand tout nous échappe ? Joint à cela que les mobilisations volontaristes ne sont pas à la hauteur des nécessités du temps, même si on sait bien que les chiffres de 3000, 3600 ou 9000 ne sont pas vérifiables, si la mobilisation passait, si nos idées progressaient réellement alors comme les Turcs on aurait su le faire savoir. Pour l'instant on stagne et comme disait la vieille chanson anarchiste de ma jeunesse "c'est reculer que d'être stationnaire"! Je crains que la phase actuelle soit plutôt celle du reflux que de la conquête. En tout les cas elle le sera sans aucun doute si nous n'affrontons pas les questions qui se posent sur l'euro et l'UE, si nous finissons par croire, alors que la pratique nous montre le contraire, qu'une autre Europe est possible dans le cadre institutionnel actuel, celui du capitalisme, détruisons et après on reconstruira, donnons nous les moyens intellectuels et matériel de le faire.
Bonsoir jean Luc, j'ai lu que sur place en Espagne (?) un professeur membre du bureau national du parti depuis votre dernier congrès, François Ralle, assure une coordination permanente avec les mouvements et organisations qui nous sont liés. Comme je suis libre aux trois quarts du temps parce que j'ai pas de boulot ici dans les PO 66, et que je parle courament la langue de Cervantes dont je suis d'origine, je me propose bénévolement comme traducteur, même en déplacement si besoin. Ca m'occupera, et je serais fier de me sentir utile au mouvement. Je connais un peu Dany Benquet, et je laisse mon mail que tu pourras faire passer si besoin à François Ralle.
Amitiés.
@ Adrien 1h18
La question des alliances aux municipales me semble secondaire. Oui, il y aura (le moins possible, j'espère !) des alliances dissidentes PC-Solferino au 1er tour pour sauver quelques sièges d'élus. Comme il y en a eu aux Régionales en 2010 et ça n'a pas fait exploser le FdG pour autant ! Et il y aura sans doute (le moins possible, j'espère !) quelques alliances douloureuses FdG - Solferino au 2e tour pour empêcher la liste UMP de l'emporter. Ce sont des péripéties à échelle locale. Par contre, la ligne à adopter vis à vis de l'UE et de sa monnaie concerne directement la politique nationale des états. Ce sont dans les arcanes de l'UE que se nichent les méfaits de la finance et du capitalisme libéral et non pas, ou bien peu, dans les municipalités qui, elles, n'ont pas le pouvoir de voter des lois.
C'est l'Europe, et plus que jamais, qui est le grand enjeu politique du moment !
Je suis d'accord avec l'analyse d'Emler, le noeud du problème se trouve bien au niveau de l'échelle européenne, les problématiques locales me semblent bien secondaires même si elles ont aussi leur importance et doivent être analysées au cas par cas. Il s'agit d'ailleurs là souvent de questions d'individus.
Je voulais aussi réagir à l'agression d'hier à Paris contre un jeune militant de 18 ans par un groupuscule d'extrême droite en exprimant mon émotion quand j'ai entendu cette nouvelle ce matin, mais aussi mon indignation devant la désinvolture avec laquelle ce sujet a été traité dans un premier temps sur FI. Je ne peux m'empêcher de comparer avec le traitement de certains faits divers largement relayés et délayés dans les médias, je veux parler de tous ceux qui impliquent que l'agresseur soit étranger, d'origine étrangère et surtout de confession musulmane, à chaque fois vous remarquerez combien ses faits divers là sont exploités politiquement et l'écho médiatique qu'ils ont même s'ils sont le fait de déséquilibrés.
Par contre, les agressions provenant de l'extrême droite qui sont de plus en plus fréquentes dans les grandes villes,à Lyon,à Toulouse par exemple, voir aussi ce qui s'est après la manifestation contre le mariage homo, sont trés peu relayées médiatiquement.
J'ai une pensée donc pour ce jeune et sa famille et une colère aussi contre le gouvernement actuel qui s'indigne mais n'a pas pris la décision de dissoudre ces groupuscules fascistes.
Bien sûr que la question de l'Europe est importante... mais l'Europe qu'on veut doit être définie. D'où l'intérêt d'en préparer les modes de fonctionnement. S'il y a des spécialistes du droit constitutionnel dans nos rang, pourquoi n'aideraient-ils pas à la préparation d'une double constituante : une pour la France, une pour l'Europe. Des groupes de travail locaux pourraient récolter les doléances sur tous les sujets qui nous tiennent à coeur, les propositons de lois aussi...Un échange permanent pourrait aboutir rapidement à un consensus entre militants. Et le moment venu ces constituantes (traduites dans toutes les langues de l'Europe)
pourraient être l'objet d'un référendum national et européen pour leur adoption : un texte concis et clair (pas en charabia juridique) universalistes aussi, car l'intérêt des peuples est le même : vivre décemment d'un travail qui permettra de se nourrir, se loger, s'éduquer, se soigner aux meilleures conditions et de bénéficier d'une retraite qui permettra de vieillir dignement. Le contraire de ce que les solfériniens sont en train de faire. Honte à eux !
ermler à 4h31
"C'est l'Europe, et plus que jamais, qui est le grand enjeu politique du moment !"
Je pense à 75% que vous vous trompez comme Jean Luc Mélenchon se trompe en disant que les européennes sont les élections les plus importantes. Pour les Français, les deux élections les plus importantes sont les présidentielles et les municipales. Le PS d'aujourd'hui ne pratique plus du tout la politique qu'il menait un tout petit peu hier ni avant hier. Il pratique en ce moment la même politique que celle de l'UMP tout en affirmant qu'elle est de gauche et qu'on ne peut pas faire autrement.. Les gens non politisés qui sont les plus nombreux regardent et recherchent superficiellement de la cohérence sans toujours vérifier le fond.. Ils veulent renverser la table. Malheureusement et avec l'aide des médias, c'est le FN qui passe à tort pour le seul parti sans compromission alors qu'il est d'accord sur le fond sur tout sauf pour le mariage pour tous. Cette fois-ci le mécanisme de report des voies ne fonctionnera pas en masse. J'entends de plus en plus de gens dirent que le seul moyen est de voter contre. Le PS et l'UMP sont honnis. La seule solution viable est d'être cohérent et d'y aller uni. Sans cela ce sera la déroute car il n'y aura pas d'offre alternative que celle du pire. D'ici là les dossiers retraites et autres auront érodé encore plus l'attrait d'aller avec le PS. Si des alliances avec le PS, cette fois-ci, se font aux municipales alors le FdG explosera et le PG comme le PC disparaîtront du paysage politique à court ou moyen terme.
@ semons la concorde.
Oui, vous avez tout à fait raison. Tous les pouvoirs décisionnaires se retrouvent positionnés au niveau de l'Europe dont les seuls élus, les parlementaires européens n'ont pratiquement aucun pouvoir. Il est donc nécessaire, voire prioritaire, d'en préparer le fonctionnement. Le moment est venu également de faire consensus avec d'autres partis politiques dont les ambitions se situent au niveau de la priorité de l'être humain et de la planète, capables d'utiliser le levier du partage, pour finaliser ces ambitions. Trouver des juristes est essentiel. Trouver du financement également. Pourquoi ne pas organiser une votation citoyenne française mais également européenne, au sujet de la dette des pays membres avec collecte symbolique mais suffisante pour financer les travaux "constitutionnels"?
Massacre d'un militant de gauche à Paris, ça continue. L'ambiance voulue à la haine monte comme une mayonnaise. "Hitler plutôt que le front populaire"... Les Oligarques silencieux se réjouissent. Les manifs citoyennes les dérangent et des élections approchent. Ils vous diront une fois encore que ce sont des actes isolés. Créer un climat de peur pour occulter notre terrain et faire monter la droite-FN. Rien de nouveau dans la Royauté des nantis. Ce gouvernement n'a pas l'éthique nécessaire pour dissoudre ces groupuscules néfastes et criminels !
Tous ce jeudi place St Michel à 18h...
Salut Clément,pensée pour ta famille et tous tes amis. Hier a Rennes, au meeting, il y avait de nombreux jeunes comme toi engagés dans le même combat. Comme dirait Jean-Luc, nous avions la banane. Nous ne savions pas. Ce matin, nous sommes tristes ! P*** d'extrême droite.
Concernant le débat actuel sur la taxation des panneaux chinois par l'Europe, il faut être très méfiant sur la portée de ce débat.
Concernant la France, les gouvernants qui se sont succédé, sous Sarkozy et actuellement sous Hollande, ont tué le marché du photovoltaïque. Plusieurs dizaines de milliers d'emplois ont été détruits dans la filière, sans que cela ne fasse du bruit car ce n'était que des petites PME concernées. Les médias comme d'habitude ont accompagné ce massacre par de la désinformation, et n'ont pointé du doigt que les dérapages des éléments véreux de la profession, pour donner un sentiment négatif sur cette filière pourtant d'avenir. Les volontés affichées par une "feuille de route" du solaire, puis par des "mesures d'accompagnement de la filière photovoltaïque" début Janvier 2013 n'ont pas été accompagnées des actes réglementaires nécessaires. Comme d'habitude, que du blabla. Les volumes de raccordement en France se sont effondrés. Voir par exemple. La problématique "panneaux chinois" qui aurait pu être un problème à encadre au départ, n'en est plus un. On est en train de sortir ce problème du chapeau pour peut-être montrer aux gens qui ne connaissent pas bien cette filière que c'est un enjeu, et que l'Europe est protectrice. C'est du pipeau! Concernant la France, le mal est déjà fait. Les plus grands projets concernant l'exploitation des surfaces des géants comme Casino, Auchan, Leclerc et co ont été réalisés à grand renfort de subventions publiques, avec du chinois il y a 3 ou 4 ans déjà. Les miettes de la Filière n'ont plus que très peu d'enjeu. Ce débat sur les panneaux chinois n'en est plus un, et surtout pas en France. Ne pas se laisser duper par ce débat, sur une Europe qui nous protègerait...
A Clément, a sa famille et a sa famille politique
Je veux dire ici mon chagrin de voir un jeune de même pas vingt ans, mourir pour ses idées, et m'incliner avec respect devant le chagrin des siens.nous n'oublierons pas nous la gauche.
No pasaran ,Clément.
On est tous sonnés et peinés pour le jeune Clément, mort pour ses idées. Pensée pour lui et pour sa famille, haut les coeurs... Tout cela est désolant, scandaleux et bien triste.
A méditer, à échanger.
G. Boulanger lors d'une émission radio évoque une certaine analogie entre J Zay et JL Mélenchon. Les adversaires déplacent le discours politique vers une déconsidération d'un être en soi. JL Mélenchon dérange trop.
En Andalousie, la vrai gauche a fait face aux banquiers, évitant l'expulsion de petits propriétaires. La lutte porte ses fruits.
Je réponds très vite.
Oui, le problème est Européen mais à l’échelle des municipales ont éduque un peu les citoyens qui voteront sur le plan national, donc même les municipales ont ce caractère d'importance stratégique et le fait de taper justement sur les solfériniens et ensuite s'allier avec eux, ajoute la confusion et accrédite la thèse du "tous pourri" ! a méditer !
Le meeting FdG de Rennes de la semaine dernière sur Rennes TV (une bonne webtv locale). De belles images.
J'ai plusieurs fois alerté sur la saturation par l'extrème droite des forums divers sur internet. C'est une opération de manipulation qui relève de méthode de propagande typique de l'extrême droite. Hors nous ne sommes pas présent sur ces forum, où très peu. Non pas pour faire de la propagande mais pour mener le débat. Ensuite leur véritable impact est là. Il faut dénoncer la propagation d'appel à la haine racial concerté sur ces forums, demander la levée systèmatique de l'anonymat sur les propos condamnables par les lois contre la propagande raciste, une enquète parlementaire sur ces pratiques. On trouvera très facilement de nombreux cadres et militant du FN derrière ces propos, montrant la tartufferie de leur soit disant mutation en partie républicain.
Ne serait-il pas temps de lancer une offensive sur la question des retraites ?