16juin 13

Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains

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Fanfares ! Fanfares ! Le mandat de la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis la formation d’un Grand Marché Transatlantique, ne verra pas le régime des biens culturels inclus dans cette négociation. C’est une bonne nouvelle. Elle prouve que l’on peut bloquer les plus grandes machineries du moment où l’on a une volonté politique claire et affirmée haut et fort comme l’a fait Aurélie Filippetti. Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture. Ceci étant posé, voyons la situation réelle : la France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque ! Il est vrai que les solfériniens ont joué fin pour tromper tout le monde. Ils savent qu’une partie des députés socialistes n’auraient jamais voté pour que ces négociations existent. Et ils savaient que les députés EELV non plus ne l’auraient pas fait. Donc ils ont tout simplement réservé le débat à la seule question de l’exception culturelle. La droite et les médias ont fait l’autre moitié du travail : enfumer et acclamer. Comprenons-nous bien, Aurélie Filippetti a fait son travail. Elle l’a fait dans le cadre créé par la capitulation décidée par Ayrault et Hollande. Ces deux-là sont responsables de cette première absurdité : la France dos au mur pour défendre son droit à avoir une production culturelle indépendante. Ça commence mal !

Ayrault et les retraites, le temps des adjectifs

Le temps des funérailles, ils s’étaient donné des mines d’héritiers de Pierre Mauroy. Certes j’avais bien souri de voir François Hollande, l’homme qui écrivait contre le programme commun et la politique de gauche de Mauroy dans les années 80, faire mourir une deuxième fois l’ancien premier ministre en faisant son éloge pour la politique de rigueur sans dire un mot des conquêtes sociale de 1981. Signé furax : il aurait dû parler de la retraite à soixante ans une semaine avant de l’enterrer elle aussi. Pas un des plumitifs de service ne fit le rapprochement. Quel petit filou ce François ! Depuis cette pantalonnade, le « rapport Moreau » est tombé. Il se confirme avant tout que les pleureurs professionnels n’étaient bien, une fois de plus, que des cyniques sans principes. Mauroy avait été le premier ministre de la retraite à soixante ans. Ayrault sera son fossoyeur. Non seulement il avalise toutes les lois scélérates de la droite en la matière mais il va les aggraver. Pire que Balladur et Fillon : Jean-Marc Ayrault. Pire que Sarkozy : François Hollande. Un gouvernement de "gauche" va pour la première fois en France décider de reculer l'âge du départ en retraite. Voilà la certitude. Le reste est un habillage. Car le gouvernement a beau jouer les Tartuffe en s'abritant derrière le « résultat des négociations entre partenaires sociaux », on sait déjà qu'il compte suivre les grandes lignes de ce « rapport ». En page 18 du « Monde », dans un coin sans importance, ce pauvre Ayrault débite ses habituelles phrases creuses sculptées comme de l’antique. Mais les dés sont jetés. Le rapport Moreau est un rabâchage sans imagination des mantras les plus éculés. Depuis vingt ans surgissent des gugusses de cette sorte qui prétendent « sauver notre système de répartition » en le démolissant. Les vieux refrains sont de retour : accroître la durée de cotisation et baisser les pensions. Une politique absurde et injuste par essence. Absurde car l'âge moyen de cessation d'activité en France étant inférieur à 59 ans ce sera au système de chômage et de pré-retraite de prendre en charge le différentiel toujours plus grand avec celui de départ à la retraite…

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Le plan de réforme des retraites est donc aussi un plan de ruine des comptes sociaux. Demain les mêmes menteurs et hypocrites viendront « sauver notre régime d’indemnisation » en supprimant les indemnités et « sauver notre système de santé » en réduisant l’accès aux soins de chacun. Mais en se gardant bien de dire que la principale cause de déséquilibre des comptes est leur politique. Et que le principal bénéficiaire de leur « réforme » est le secteur marchand : retraite par capitalisation, assurances privées, cliniques privées. Quant à la baisse des pensions, elle va mettre dans une situation toujours plus difficile des millions de retraités dont le niveau de vie ne cesse de se détériorer. Tout cela suit la rengaine de la droite : "on vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps". Partout où de tels sottises ont été appliqués on observe un recul de l'espérance de vie en bonne santé. Parfois c’est l’espérance de vie tout court qui régresse. Il y aurait pourtant une toute autre logique à mettre en œuvre. D’abord développer l’emploi par une politique de la demande et des grands projets comme l’économie de la mer. Ensuite et à court terme : chercher les ressources là où elles se sont enfuies depuis trente ans c'est à dire dans les profits non investis. Il y a là largement de quoi combler les 20 milliard de déficit prévus d'ici 2020, si l’on accepte l’idée très audacieuse que les prévisions de déficit des soi-disant spécialistes vaillent mieux cette fois-ci que les précédentes. De toute façon l'équilibre du système par répartition est de l'aveu même du premier ministre, assuré dès 2035 en raison du dynamisme de notre démographie. Quelle bonne nouvelle ! Elle ne soulève pourtant guère de curiosité ni de commentaires… Nous y reviendrons le moment venu. Car c’est une bataille de mouvements et de pilonnage qui commence. Déjà le parti médiatique a commencé à asséner en boucle les habituels arguments pour pousser des cris catastrophistes, opposer les jeunes aux vieux, les fonctionnaires aux salariés du privé et ainsi de suite. Ce sont les préparations d’artillerie médiatiques classiques comme nous les avons déjà vécues. Il faut laisser passer ce premier feu. Il n’imprimera pas. Il est au contraire intéressant de laisser la médiasphère se déconsidérer une fois de plus par son embrigadement. Le dégoût et la méfiance sont déjà acquis dans la mesure où tout cela est de la redite. Les gens savent qu’on les prend pour des imbéciles et ils seront mieux disposer à écouter des solutions alternatives. Nous n’aurons aucun mal à les produire puisqu’il n’y a strictement rien de neuf dans le « débat ». Les syndicats vont se mettre en mouvement et nous aussi en charge progressive. Nous aussi, à leur suite. Il est possible que le gouvernement dispose du nombre de godillots suffisant pour faire passer cette nouvelle forfaiture. Mais les syndicats vont agir avant. La CGT, FO et SUD ne vont pas laisser faire. Et il n’est pas assuré que l’UNSA et la CFDT accepte de servir la soupe cette fois-ci. Venant après l’amnistie refusée, les cadres syndicaux vont finir leur décrochage d’avec le PS et ses arnaques et ils se tourneront franchement de notre côté à l’heure des bulletins de vote de représailles en mars et mai prochains. Nous avons un peu de temps devant nous. Pas beaucoup car le gouvernement veut avoir bouclé son affaire en septembre.

Bien sûr Jean Marc Ayrault a déjà pris la pause et sucé longuement ses mots pour annoncer et même exiger une « concertasssssion». Attention pas n’importe quelle « concertassssion» ! Une « concertassssssion » très spéciale. Qu’on en juge ! Le formidable premier ministre de François Hollande qui se prépare à liquider un acquis social historique de la gauche lui attribue quatre adjectifs, pas un de moins. Matin ! Quel haut niveau d’exigence ! Et quelle plume pour le dire ! Certes il est loin le temps ou le premier ministre ou ses séides disposaient de la page une du « Monde »  pour réciter ce genre de balivernes ! Ici ce texte fondateur et inoubliable dans l’histoire du PS au pouvoir doit être recherché page 18 du journal de révérence (quart gauche du haut de la page) ! Bref, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. La concertassssion de monsieur Ayrault, prise en sandwich entre la mauvaise volonté syndicale à se couper la gorge et l’urgence du calendrier parlementaire exige donc une pluie d’adjectifs palliatifs pour cache misère. Ce doit être une concertation : 1) « dense » 2) « construite » 3) « ouverte » et même, soyons fous : 4) « sincère » ! En tous cas l’essentiel est de se manier le train ! Car la loi de finances de la sécurité sociale en cours doit pouvoir intégrer les coupes qu’organisera la « réforme ». Car ne l’oublions pas : tout ceci n’a de sens que par rapport aux exigences de la « Commission européenne » pour les comptes publics de 2014 et 2015. Sinon quel besoin de se hâter de la sorte ? Comme dirait Hollande la Commission n’a pas à nous dire ce que nous devons faire puisque nous le faisons déjà !

Sondages : nouvelle percée des manipulateurs

bes (52)Avez-vous entendu parler du sondage qui donne le Front de Gauche à égalité avec le PS ? Il est bien possible que non. Le chiffre n’a pas été jugé digne d’être mentionné comme une information significative par nombre des commentateurs éthiques et indépendants. Pourtant, c'est le même sondage qui donne le Front National à 18%. Donc vous n'avez pas pu y échapper. En effet la « percée » du FN a été amplement annoncée, célébrée et agitée par les mêmes éthiques et indépendants. Ce sondage de l'institut YouGov pour Itélé et le Huffington Post a été publié le 13 juin et réalisé entre le 7 et le 12 juin. A la question "si les élections européennes avaient lieu dimanche prochain, pour quelle liste y a-t-il le plus de chances que vous votiez ?", il donne les projections suivantes : UMP 19%, FN 18%, Front de Gauche 15%, PS 15%. Chacun sait ici ce que nous pensons des sondages en général. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore je vais y revenir en fin de chapitre. Mais pour l’instant je propose de faire comme font d’habitude ceux qui traitent le résultat d’un sondage comme une donnée équivalente à un vote réel. D’ores et déjà vous pouvez retenir une première leçon. La manipulation médiatique ne connaît aucune limite. A mes yeux, tous ceux qui ont présenté ce sondage comme une nouvelle preuve de la « percée » des Le Pen, qui n’existe pas, une semaine après le meurtre de Clément Méric, sont des agents lepénistes. Surtout quand, de surcroît, ils ont ignoré le fait essentiel qu’est la progression du Front de Gauche parvenu à égalité avec le PS. Voyons ce tour de passe-passe.

Pour justifier la soi-disante "percée" du Front National, les médias officialistes comparent ce sondage aux résultats … des élections européennes 2009 ! On compare une élection qui a eu lieu il y a six ans avec la situation politique du jour ? Admettons un instant. Pourquoi pas. Cette méthode a sa part de vérité. Comparer une élection à la précédente sur le même objet permet d’écrire l’histoire de cette élection. Mais l’analyse politique exige de partir de l’action des gens réels, ici et maintenant. Ceux qui votent d’une façon à une élection, font ils le même choix politique à l’élection suivante ? Ça c’est le concret vécu dans la réalité. Ceux qui ont voté PS aux présidentielles vont-ils voter PS aux prochaines élections ? Ou bien Front de Gauche ? Dans le cas qui nous occupe comparer le sondage à la précédente élection ne permettrait pas de parler de « percée » de la famille Le Pen ! Pas du tout ! Car les chiffres présents disent alors que depuis les élections présidentielles, le FN stagne. Piteusement. Entre le score de Le Pen à la présidentielle de l'an dernier et ce sondage, le FN progresserait de … 0,1% ! Bonjour la « percée » ! Encore oublierons-nous de dire que ce sondage anglais donne même un FN en recul par rapport au sondage français précédent à propos de ces mêmes élections européennes. Car celui réalisé du 29 au 31 mai pour Valeurs actuelles donnait le FN à 21% ! Le FN y était ainsi premier ex-æquo avec l'UMP et le PS ! Décidément il est temps pour ces sondeurs anglais de mieux comprendre les attentes des médias officialistes français. Heureusement leurs rédactions veillent à ce que la bonne compréhension soit donnée au pauvre peuple. Ainsi "Canal+" a su présenter les résultats dans le bon angle. La chaîne, jeune et impertinente, a donné toute la journée le score de l’UMP du FN et du PS, sans un mot du tremblement de terre à gauche que contenait le score du Front de Gauche. Quelle audace, quelle modernité, quel humour ! Quant au journal qui milite contre la dissolution des groupuscules d’extrême droite, « Libération » le mal nommé, il estime que nous n’avons pas à nous plaindre parce que nous dénonçons d’habitude les sondages. Hi ! Hi ! Pouet ! Pouet ! La rirette !

N’empêche : l'événement de ce sondage YouGov c'est le score attribué au Front de Gauche : 15% des intentions de vote ! Des quatre premières forces politiques du pays, le Front de Gauche est la seule à progresser par rapport à l'élection présidentielle de l'an dernier. Ce sondage nous donne en hausse de 4 points. Pendant ce temps l'UMP reculerait de 8 points. Et le PS s'écroulerait en perdant près de 14 points ! L'autre leçon de ce sondage : il place le Front de Gauche à égalité avec le PS ! Pour ceux qui croient à la valeur objective des sondages, l’élément politique d'importance dans ce sondage ce devrait être celui-là. La question posée n’est donc pas de savoir si nous-mêmes nous croyons ou non aux sondages. La question est : pourquoi ceux qui publient et croient aux sondages n’en mentionnent-ils pas l’événement le plus spectaculaire : pour la première fois depuis quarante ans dans une enquête d’opinion, une force de la gauche fait jeu égal avec le PS, parti au pouvoir. Et à peine à quelques points de l'UMP (quatre points) et du FN (trois points). Sans compter les marges d'erreurs ! Autre question : pourquoi le passage du FN de 7% à 18% d’une élection européenne à l’autre est considéré comme une « percée » et pourquoi le passage du Front de Gauche de 7% à 15% n’est pas mentionné ? Réponse ? Le médium c’est le message. Les médias ne sont ni un miroir ni même une caisse enregistreuse. Ils sont la deuxième peau du système et leur fonction est de le protéger. Et d’abord protéger le PS qui est le parti qui fait la « sale besogne » à cette heure.

Revenons à ce que valent les sondages. Avec le chantage au danger Front National, les sondages sont l'autre assurance-vie du système politico-médiatique. Nous avons déjà édité une note et un livre sur le sujet. Nous savons que les chiffres sont manipulés dans l'opacité la plus totale. Mais il y a une exception. C’est précisément le sondage dont je parle ici. Ici le fournisseur anglais prend plus de risques que ses collègues français. En effet, il publie des données brutes sur l'échantillon de sondés en plus des données pondérées, c'est-à-dire trafiquées. Je note que les principaux instituts français ne le font jamais. Le sondage qui nous donne à 15% serait-il un peu plus sérieux que les autres ? Que reste-t-il des arguments des sondeurs français d’après lesquels les « coefficients correcteurs » et autres potions magiques seraient des « secrets professionnels ».

C’est le moment de revenir sur les méthodes de fabrication des sondages en France. Vous vous souvenez peut-être que le Sénat avait adopté à l'unanimité une proposition de loi sur le sujet. C'était le 14 février 2011. Il y a plus de deux ans et quatre mois. C'était une proposition de loi du sénateur UMP Hughes Portelli et du sénateur PS Jean-Pierre Sueur. Elle visait à "mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral". Depuis, ce texte traine sur le bureau de l'Assemblée nationale. La Commission des Lois de l'Assemblée l'a examinée le 1er juin 2011. Il y a plus de deux ans donc. Cette proposition PS-UMP n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, ni du temps de l'UMP ni depuis que le PS y a la majorité absolue. Et son examen ne fait pas partie des multiples projets de loi annoncés par le gouvernement Ayrault pour toiletter la Constitution ou garantir la "transparence de la vie publique".

Il y en aurait pourtant bien besoin. La loi sur les sondages de 1977 renforcée en 2002 n'impose pas beaucoup de contraintes aux sondeurs et aux médias qui publient leurs sondages. Mais ceux-ci trouvent quand même le moyen de les violer en toute impunité ! Pourtant le non respect de ces obligations est puni d'une amende de 75 000 euros par le code électoral. Les innombrables violations constatées ne font curieusement l'objet d'aucune poursuite. Oui cela est très curieux. Très curieux. Pourquoi la très fumeuse Commission des sondages ne fait-elle pas son travail de contrôle ? Pourquoi le responsable de cette sinécure sans objet ne doit-il pas déclarer son patrimoine alors que les ministres et les parlementaires qui ont moins de pouvoir que lui y sont astreints ? Pourquoi les crédits de cette commission et les frais de ses postes de responsables ne sont-ils pas visés par les coupes budgétaires ? Curieux, vraiment ! Car ces gens ne font vraiment rien. Exemple. La loi oblige à mentionner "le droit de toute personne à consulter la notice" détaillée du sondage. Cette notice explique comment les résultats ont été obtenus. Cette règle est quasi-systématiquement violée ! La mention ne figure qu'exceptionnellement sur les sondages. La loi oblige aussi à faire figurer dans la fameuse notice "la proportion des personnes n'ayant pas répondu à chacune des questions". Mais là encore cette information, décisive pour apprécier la validité d'un sondage et sa portée, est la plupart du temps absente des « notices », quand il y en a.

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Pourquoi l'UMP ni le PS ne trouvent-ils le temps de faire voter une proposition de loi rédigée par des membres de leurs partis et approuvée par le Sénat ? Surtout que cette proposition avait fait grand bruit. Elle s'attaque frontalement aux manipulations des instituts de sondages et des médias qui les diffusent. En particulier, la proposition de loi prévoit d'obliger les sondeurs à publier leurs données brutes. Ces données brutes sont constituées des réponses spontanées des sondés. Comme on le sait, elles font ensuite l'objet de redressements et tripatouillages en tous genres pour arriver au résultat souhaité, soit par intérêt politique soit pour faire vendre du papier. C'est sûrement pour cela que la proposition de loi a été enterrée. Car les magouilles des sondeurs doivent rester secrètes. Sinon, leurs sondages ne vaudraient même plus l'encre et le papier nécessaires pour les imprimer. C'est déjà pour cela que les entreprises de sondages ne respectent pas la loi et ne font pas figurer la possibilité d'obtenir la "notice" ou ne donnent pas dans cette "notice" tous les éléments exigés par la loi. Cela les forcerait à expliquer leurs méthodes de « redressement » des résultats. Et on pourrait alors comprendre bien des bizarreries et aussi pourquoi les résultats sont si différents d'un sondage à l'autre, d’une entreprise de sondages à l’autre. Mais, bien sûr, rien de tout cela ne se fera tant que l’alternance officialiste continuera. Mentir et truquer est une nécessité du système et ses médias ont besoin qu’une partie de leur travail de décervelage soit pris en charge sous la forme de pseudo enquête aux apparences scientifiques.

Dimanche, ouf, le monde normal reprend. Trucage et enfumage comme mamelles communes du média de service. Ici c’est « Le Journal du dimanche ». Il s’agit d’un sondage pour le premier tour des municipales à Lyon, où l’on apprend qu’il y aurait « une liste de Gérard Colomb, du Front de Gauche et du PRG ». Premier bobard ! Il n’y aura pas de liste avec le Front de gauche au premier tour à Lyon car le Parti de Gauche, au moins, n’ira pas avec Colomb. Tout le monde le sait. Sauf peut-être le trafiquant de sondage qui pose la question sur une configuration qui n’existe pas ? Bien sûr que non ! Le truquage est volontaire. Mais il compte sur la stupidité du lecteur pour que celui-ci ne se rende compte de rien. Qu’on en juge. Le même génial sondeur passe à la question du deuxième tour. Mais cette fois-ci la liste de Colomb s’appelle « liste du parti socialiste du PRG et d’EELV ». Le Front de Gauche a disparu. Que cela serve de leçon aux amateurs d’une liste commune avec Colomb : au deuxième tour ils sont expulsés au profit des arrivants EELV qui auront fait une liste séparée au premier tour. Une liste séparée, comme le Parti de Gauche souhaite qu’il y en ait une.

De l'inflation comme remède à l'anémie

Il en est de certaines idées comme de l’eau sous terre. Elles avancent doucement mais imparablement. Sous la roche écrasante de l’idéologie libérale et monétariste, d’autres conceptions vont leur chemin. Elles finissent par toucher petit à petit des secteurs imprévus. Ainsi ce monsieur Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef au FMI qui enseigne actuellement à Harvard. Nous ferait-il une mélenchonite aigüe dans le journal « Les Echos » ? Voyez le titre de sa tribune : « Et si l’inflation était le meilleur antidote au poison de la récession ? » Mes lecteurs les plus attentifs que la chose économique ne rebute pas trop et qui supportent mes pesantes explications dans ce domaine savent que c’est là la thèse que j’essaie de mettre en débat. Je m’explique de nouveau avec l’espoir d’être assez efficace pour rendre service à ceux qui me lisent. Comment purger une dette quand on est un Etat ? Car ici, et pour l’instant je ne parle que de la dette de l’Etat. Plusieurs moyens se présentent. D’abord on peut penser arriver à rembourser la dette en améliorant ses recettes et en faisant des économies. C’est la méthode en vigueur aujourd’hui. Naturellement cette stratégie n’a aucune chance d’aboutir et maintenant tout le monde comprend pourquoi c’est l’inverse qui se produit. Je résume. Plus on fait de coupes budgétaires et plus l’activité se ralentit ; du coup les comptes publics se dégradent car les recettes fiscales baissent. Donc la dette augmente et ainsi de suite. Deuxième méthode : la banqueroute volontaire. Si la dette nécessite des coupes trop violentes, et qu’on ne voit pas de bout du tunnel possible, on peut décider de ne plus payer. C’est la banqueroute. Toute sorte de préteurs sont ruinés, certes, puis l’activité redémarre, car la vie continue et avec elle toutes les activités qui lui sont indispensables. Bien sûr les conséquences de ces ruines peuvent être dévastatrices du système tout entier. C’est néanmoins une option rationnelle. Surtout si la ruine se produit pour l’essentiel chez les autres comme ce serait le cas pour nous français qui sommes endettés « sur les marchés » c’est-à-dire à 80 % auprès d’agents financiers mondiaux. Cette option fonctionne car l’activité économique est un fait automatique : tous les jours il faut manger, aller venir, et ainsi de suite. La production et l’échange se recréent spontanément. Peu importe le temps pendant lequel se notent des pénuries. Elles finissent par disparaitre et le mouvement général après le désastre est que chaque jour la situation s’améliore alors que dans le cas où l’on persiste à vouloir rembourser, tout va plus mal chaque jour. La situation peut même être tout à fait brillante après une asphyxie. L’inconvénient de cette stratégie est dans la violence qu’elle engendre. Je ne pense pas tant au choc que toute la société reçoit par une certaine désorganisation qui s’observe. En effet la désorganisation commence bien avant ! D’ailleurs la lassitude des gens devant la pagaille est un des arguments qui permet de prendre la décision de spoliation des financiers. C’est pourquoi en Espagne et en Grèce il n’y a pas grand danger à passer à cette mesure compte tenu du chaos grandissant que provoque la politique d’ajustement structurel pour payer la dette. Ce qui est plus couteux c’est le climat politique qui en résulte. Car les financiers et les médias font alors des campagnes incessantes de déstabilisation et de sabotage. Les possédant craignent un pouvoir capable d’une telle audace et font tout pour le renverser. Les Etats-Unis organisent des complots et leurs marionnettes locales n’hésitent pas devant les plus basses besognes. C’est le scénario observé en Argentine et dans les autres pays de la transition post libérale en Amérique latine.

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Entre la médecine de cheval de la troïka et la banqueroute volontaire, il y a une méthode plus progressive pour liquider la dette de façon plus suave. C’est l’inflation. Avec un joli petit pourcentage d’inflation, petit à petit le stock de dette se dévalorise puisqu’il est établi dans une monnaie qui fond. L’inflation a aussi des inconvénients, cela va de soi. Son avantage est dans sa cause : l’injection de monnaie dans le circuit économique qui le revitalise et relance l’activité. La relance de l’activité peut être orientée cela va de soi. Il ne s’agit pas de prolonger la stupide politique de l’offre. D’abord on gèle la dette dans les coffres de la BCE puisqu’elle l’aura rachetée. Les comptes sont donc remis à zéro. Et on emprunte de nouveau, cette fois ci sur le marché intérieur. Les français stockent en effet l’équivalent d’un budget annuel de l’état sur leurs comptes épargne. Evidemment cette capacité ne se mobilisera que sur des projets connus et approuvés par les préteurs. C’est là que le plan de conversion énergétique par exemple trouve toute sa force. Et d’une façon générale le projet d’économie de la mer. A partir de cette courroie d’entraînement, toute l’activité redémarre. L’autre avantage de l’inflation provoquée est la stimulation des luttes de classes que cela déclenche. Les salaires aussi fondent et les salariés sont donc conduits à revendiquer ce qu’ils font d’autant plus facilement que la menace sur leur emploi recule du fait de la relance de l’activité. J’ai essayé de nombreuse fois de lancer cette hypothèse pour montrer qu’il n’y a pas qu’une seule politique possible, y compris du point de vue des normes de gens qui ne partagent pas du tout notre vision. Mes efforts n’ont pas abouti à ce jour. Chacun se souvient de la pauvreté des obsessions qui occupèrent mon échange avec monsieur Lenglet par exemple. Mais je crois que la propagation de climats insurrectionnels en Grèce et en Espagne va ouvrir des brèches…. « Comparée aux risques politiques sociaux et économiques que poserait la permanence d’une croissance lente après une crise financière telle qu’il n’en arrive qu’une fois par siècle la montée durable d’une inflation modérée n’est pas quelque chose à craindre, dit l’ancien économiste en chef du FMI ! Au contraire dans la plupart des régions elle devrait être adoptée »… C’est lui qui le dit !

Les USA par la porte arrière

On se souvient que François Hollande a ouvert son quinquennat en acceptant le principe du bouclier antimissile voulu par les nord-américains, rompant avec la doctrine française strictement dissuasive. Le Président a endossé la doctrine conçue par l’OTAN. Ce programme enferme chaque pays européen dans des capacités parcellaires, en sorte que seule l’OTAN, en tant que centre de commandement, disposera de capacités globales. Pire, au prétexte d’"inter-opérabilité" dans l’alliance atlantique, la nouvelle doctrine programme la mainmise de l’industrie de défense étasunienne sur ce qu’il reste d’indépendant en Europe dans ce secteur.

Un nouvel élément vient renforcer mes inquiétudes. Le 17 avril 2013, Le Canard enchaîné révélait que la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’Information (DIRISI) et Microsoft Irlande étaient sur le point de reconduire pour quatre ans un accord cadre datant de 2009. Elle porte sur le maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques du ministère de la Défense. Pourtant, selon l’hebdomadaire, dès 2008, le rapport d’un groupe de travail de la Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication (DGSIC) du ministère de la Défense évoquait le risque d’une "perte de souveraineté nationale" vis-à-vis des Etats-Unis. Le rapport dit ouvertement que la NSA "introduit systématiquement des portes dérobées (back door)" dans les logiciels exportés.

Le contexte doit également nous inciter à l’extrême prudence. On doit se souvenir du récent scandale lié au Prism ! Ce programme nord-américain de surveillance électronique permet à la NSA de collecter des données d’étrangers. Notamment européens. Cette histoire allonge la longue liste des révélations sur l’espionnage des Etatsuniens en Europe. En 2000, la Commission européenne se disait ainsi « préoccupée » par les activités du réseau d’écoute mondial Echelon. Mais en 2010, elle a accepté que les Etats-Unis surveillent Swift, société basée en Belgique qui sécurise, au niveau mondial, les flux financiers entre les banques.

Alors qu’il avait pris l’engagement à faire de la cyber défense une priorité, François Hollande, Chef des armées a-t-il laissé le ministère de la Défense, dans des conditions particulièrement opaques, renouveler le contrat qui le lie à Microsoft Irlande ? Reste que les services de renseignement étasuniens ont bien la possibilité de s’introduire au cœur de notre sécurité nationale.

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223 commentaires à “Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains”
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  1. Nicks dit :

    A diffuser en long et en large. Je me risque à dire, malgré la portée politique de ce constat, que le gouvernement en place se rend coupable de haute trahison envers le pays et bien sûr ses citoyens. Il n'y a pas de pardon possible.

  2. Citoyen18 dit :

    Tu a entièrement raison j'ose dire camarade. On en peu plus. Il faut arrêter cela. On sent venir un relent qui ne dit pas sa couleur. Il y en a marre, comment vous le dire autrement ? On ne supporte plus ce gouvernement. Les élus de la majorité, que pensent-ils du mal aise des français qui ne savent plus vers qui se tourner ? Quant extrême droite sera au pouvoir, qui sera responsable ?

  3. Magali dit :

    Marché transatlantique: le projet de mandat de négociation de la Commission européenne traduit en français. Les deux nouvelles propositions de la Commission européenne pour renforcer encore davantage la discipline/coordination budgétaire.

  4. reneegate dit :

    Filippetti n'a rien eu à faire car il est précisé en haut de la page 9 du document daté du 12 avril 2013 (je cite et traduit car c'est en anglais évidemment): "L'accord doit resptecter les politiques de promotion et protection de la diversité culturelle de l'UE et de ses pays membres". C'est ça servir la France, on reste couché et les choses se mettent en place comme par miracle. Donc ne pas remettre en cause l'exception culturelle était prévue dès le début, ils savaient que sinon cela ferait trop de bruit.
    Par contre une fois le TTIP signé, et comme nos entreprises seront en concurence directe avec les entreprises américaines (plus de lois, de taxes), on va voir ressortir du bois l'extraction des gazs de schistes (sans laquelle nos entreprises seront défavorisées), les OGM. Souvenez vous Hollande à propos de l'interdiction de l'extraction des gaz de schistes, précisant que les méthodes n'étaient pas satisfaisante mais que si on les améliorait... du Hollande. Tout est déjà écrit et Filipetti peut continuer à dormir.
    Pour les retraites le déficit n'étant finalement pas très important on préfère le cumuler sur 7 ans pour faire peur. Le déficit n'est que de 2/3 M par an. Je suis curieux de savoir si dans leurs prévisions à 7 ans ils ont inclus la baisse du chomage à laquelle ils se sont tous engagés. Je suis intimement persuadé qu'ils ont considéré un taux de chomage constant, c'est à dire énorme jusqu'en 2020. Prouvant ainsi qu'ils ne croient pas en leur promesses et dans leur politique. Elire ces malfrats, incompétents a été très utile car les Français sauront désormais à qui ils ont affaire et ce PS ne sera plus jamais considéré comme une alternative. L'oligarchie ils en font partie, le libéralisme, c'est eux. Il faut passer à la prochaine étape au plus vite car ils sont capables des pires dégâts. Enfin, parlez plus bas, il ne faut surtout pas réveiller Filippetti.

  5. cheray dit :

    Bonjour a tous
    Grosse bouffée d'oxygène hier à Besançon avec la venue de Jean Luc. Et je viens de l'entendre sur BFM. Excellent camarade !

  6. mini.manou dit :

    Bonjour à tous
    Je viens d'entendre BFM ! Bravo Jean-Luc. Excellent, de mieux en mieux. Merci à toi et à toute ton équipe. Je rejoins Nicks dans ses commentaires, C'est effrayant. Je ne voterai plus pour ces gens là. Malheureusement ce n'est pas la première fois qu'ils trahissent le peuple qui les a mis au pouvoir. Tous avec le Parti de gauche. Fraternellement à tous.

  7. Romain Kroës dit :

    Surtout que la hausse structurelle des prix n'est pas due à l'offre de monnaie, mais à la hausse des prix de revient de l'exploitation de l'écosystème, du fait de la finitude des ressources accessibles. Elle est inévitable, même à croissance nulle, comme on peut le constater aujourd'hui. Voir à ce sujet l'article suivant.

  8. Sansebar dit :

    J'étais aussi à Besançon hier et nous avons entendu un excellent discours, plein d'humain, qui a fait du bien et filé la "patate" à tout le monde.
    Mais vraiment, ce passage sur BFM a été de mon point de vue un des passages TV les plus réussis, si ce n'est LE plus réussi. Car la forme était à la hauteur du fond et vice versa. Ces pauvres journalistes vont sans doute être sanctionnés car ils ont été de bon faire-valoir, même l'ineffable et ô combien stupide Brunet ! Vraiment chapeau, surtout en fin de WE après un voyage à Besançon et les assises à Montreuil.
    On lâche rien

  9. lessanglotslongs dit :

    Bonsoir Monsieur, je viens de regarder votre meeting de Rennes dont j'avais manqué le direct, et je vous ai trouvé au top de votre forme. Le niveau et la clarté de vos explications sont toujours plus élevés, bravo ! et votre exemple sur le circuit actuel du lait me fait encore rire, rien que d'y penser. Et puisque toutes les idées sont bonnes à entendre, j'aimerais en profiter pour vous faire une petite suggestion en passant (que je ne suis d'ailleurs pas le seul à faire dans mon entourage): c'est dans les meetings que vous êtes le meilleur; le contact, la chaleur humaine, le temps long, c'est vraiment votre truc. J'adore vos interventions télévisées, mais c'est sur place, devant les gens, que je vous trouve le plus enthousiasmant. C'est là que vous touchez vraiment le coeur des gens, que vous ouvrez leurs yeux. Je sais que vous n'avez pas une minute à vous, mais y aurait-il moyen d'organiser votre agenda de façon à faire encore plus de meetings, même des petits, quitte à sacrifier d'autres activités ? Dans les campagnes, les villages, ils sont des millions qui ne vous connaissent que par ce qu'on dit de vous, mais qui au fond d'eux-mêmes pensent comme vous, sans même le savoir. Quel dommage! En organisant un Tour de France, et en y allant piano mais sano, il y a peut-être-là une solution encore plus efficace que votre bras de fer avec les médias. Voilà, c'est une idée comme ça, à vous de voir, vous et votre équipe savez mieux que moi ce qu'il convient et ce qu'il vous est possible de faire.
    Vive la 6ème ! Et mes condoléances à la famille et aux ami(e)s de Clément Méric; ce sont des hommes comme lui qui étaient les résistants de la première heure.

  10. Magda Corelli dit :

    L'exception culturelle ce n'est pas gagné car à tout moment elle peut revenir sur le tapis. Ce sera l'arme du chantage pour nous faire avaler le pire (au sens propre et figuré). Les solfériniens vont payer leurs trahisons c'est sûr mais nous aussi peut-être malheureusement. Voir l'élection législative partielle à Villeneuve-sur-Lot. UMP - FN au second tour ! Très intéressante explication sur les manipulations des sondages et ils sont payés si chers, pour rien. Au sujet du passage économie de votre billet Monsieur Mélenchon, je me permets de suggérer à votre brillante équipe des petits films animés expliquant les 3 options avec leurs conséquences et leurs avantages. C'est souvent rigolo et plus facile à comprendre. Un grand merci pour tout le travail fourni à essayer de nous sortir de la nasse. Prenez soin de vous, vous êtes précieux. J'espère que nous serons de plus en plus nombreux à le comprendre.

  11. le Prolo du Biolo dit :

    Exception culturelle. Peut-être ne pas trop s'illusionner non plus. On laisse la Culture à part, oui, mais "pour l'instant".

  12. Ouilya dit :

    lessanglotslongs à 21h27
    Je partage votre avis. Oui, je sais, c'est un travail de forçat et Jean-Luc est sur tous les fronts, il a un travail monstre, mais s'il y avait une possibilité dans ce sens, nous gagnerons beaucoup de temps dans la progression et la connaissance du FdG auprès des populations qui connaissent peu et mal, merci les médias, Monsieur Mélenchon ! Notre porte-parole est irrésistible en live.

  13. Magda Corelli dit :

    Quelle forme ! Un vrai plaisir.

  14. laurent Loubère dit :

    Combien sommes nous à avoir cette colère ? Il me semble qu'au moins 50% des Français pensent,ont pensé ou penseront ces phrases de "ras le bol". Alors, Râlons, manifestons, contestons et ne laissons pas faire ces grands industriels égoïstes, ces banquiers véreux, ce gouvernement de menteurs, ces médias qui ne pensent qu'à l'audimat et au fric. J'en appelle au peuple. Qu'il dise haut et clair ce qu'il pense trop bas. Que grâce à des manifestations de millions de personnes soit changé ce CAP austéritaire qui nous blesse tous et toutes jusque dans nos chairs. Prenez un autobus, un train pour la modique somme de 35 € et allez à l'appel de vos syndicats et de vos représentants politiques dire aux orgueilleux brigands qui nous spolient et nous exploitent depuis des siècles qu'il y en a marre et que vous ne voulez plus d'eux aux commandes de vos vies.

  15. ErikleRouge dit :

    Certes BFM invite Jean Luc à s'exprimer, sans doute pour des raisons de quota de parole. Mais en vérité celui qui prendrait BFM après 20h serait largement renseigné sur les déclarations de Mr Woerth (6 bandeaux d'info en bas de l'écran), mais ne saurait rien de l'opinion du débatteur qui faisait face à Mr Woerth (CGT), et encore moins des positions de Mr Mélenchon (aucun bandeau) dont il ingnorerait même la présence sur cette chaine !
    Un tel traitement de l'information, est malheureusement conforme au rôle de ces médias, seconde peau du système comme le dit si bien Mr Mélenchon, mais on aimerait parfois pouvoir protester de tant de partialité affichée avec une telle morgue !

  16. Jean Emmanuel dit :

    "Il n’y aura pas de liste avec le Front de gauche au premier tour à Lyon car le Parti de Gauche, au moins, n’ira pas avec Colomb"

    Excellente nouvelle, j'espère que ça sera ça partout.
    Comme c'était prévisible, ce soir Hollande a annoncé sur M6 qu'il y aurait un allongement des durées de cotisation à la retraite. Quand aux évadés fiscaux il prétend qu'il n'a pas la liste des noms, il nous prend pour des imbéciles.

  17. SandrineN dit :

    Ah Jean-Luc, depuis le temps que je rêvais d'avoir un politicien comme toi, intelligent, fort, faisant passer les messages à haute voix, tapant sur les médias, et tout ça servi avec un brin d'humour histoire qu'on ait pas un ulcère. Merci Jean-Luc, pour tout ce que tu fais pour nous.
    Les solfériniens ne nous ménagent pas et nous réservent des jours sombres. Je suis entièrement d'accord avec toi. Oui les sondages sont magouillés, oui les PS sont faux, oui le marché transatlantique nous mène à la catastrophe, et oui si les PS continuent ainsi c'est les bruns qui montent. Va falloir que ce PS se secoue et que ses militants aveuglés se réveillent.
    A propos de la pseudo gauche du PS, je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'elle s'unisse à nous dans la condition où celle-ci ne fasse pas sa loi et s'ouvre un peu plus à nos propositions.
    Merci Jean-Luc on ne lâche rien.

  18. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Résultats de Villefranche, PS 3 ième avec 23,69 % est éliminé, avec les 2,78 % de la candidate FdG, il passait devant le FN ! La leçon devrait servir à l'avenir, la gauche c'est nous qu'on se le dise et surtout que l'on en tienne compte, courage Jean Luc le chemin est long mais il va dans la bonne direction. Le FdG représente assurément une force !

  19. JeanL dit :

    Bravo! Bravo pour votre intervention hier sur BFM... Clair, précis, détendu, souriant, ferme, sans agressivité inutile....Une de vos meilleures interviews assurément...Je suis humblement fier de vous et heureux de vous soutenir. Maintenez le cap!
    J'aimerais par contre pouvoir avoir une forme de liste des reniements de F Hollande, tenue à jour, car les souvenirs passent avec le temps; ou simplement la liste des décisions prises depuis le début et actualisée, décisions qui sont de mon point de vue toutes à caractère néolibéral, pires même que lors du quinquennat précédent; je l'ai fait sous Sarkozy, j'en avais à la fin plus de 100 pages! Je n'avais pas commencé sous Hollande car je n'imaginais pas un tel désastre, même si je n'avais aucune illusion. Si quelqu'un peut me dire s'il existe quelque chose de tel quelque part, par avance merci..

  20. lemetayerv dit :

    Les élections ne réprésentent plus la réalité des idées et des convictions. Ceux qui votent actuellement sont, la plupart du temps, des gens qui ne militent pas, qui ne comprennent rien à la politique et ne votent que pour se croirent citoyens. Des militants FN ou UMP ou PS ne se mobilisent que pour les élections, ceux qui votent ne se déplacent pas avec conviction, ils le font comme ils consomment. Tiens, aujourd'hui je vais prendre ça, si j'aime pas, ben ! c'est pas grave la prochaine fois, je prendrais autre chose. Par ailleurs, il y en a d'autres, qui ne votent pas et pourtant militent, on des convictions mais croient qu'en ne votant pas pour leur conviction, ils se rebellent contre le système. Je connais plein de personne dans ces deux cas. Donc les élections ne représentent plus la vraie vision de ce que le peuple pense. Les uns se taisent et votent, les autres agissent mais ne votent pas. Il faut dire à nos sympatisants d'aller voter sinon ce sont toujours les mêmes qui gagnent et rien n'avance. C'est ce qui s'est passé en Espagne, beaucoup de contestation, beaucoup d'actions mais le résultat est le même que si personne ne disait rien. Contre l'abstention pourquoi ne pas penser à dès qu'une personne fait se carte d'identité, il est automatiquement électeur. Je pense que c'est démocratique car elle ne serait pas obligée de voter mais pourrait voter quand elle voudrait sans se rendre spécialement à la mairie pour faire son inscription. Certaines personnes veulent voter mais le temps passe vite, elles ont oubliées de s'incrire avant le 31 décembre et du coup ne peuvent voter.

  21. marj dit :

    Désolée de vous contredire JL Mélenchon mais après avoir entendu Laurent Berger de la CFDT sur FI, je vois que ce syndicat continue à se courber et ne remet nullement en cause l'allongement de la durée de cotisation prônée par le gouvernement. Ce type ne se rend même pas compte que ce sont les renoncements et les siens en particulier qui font monter le FN.

  22. citoyenne21 dit :

    Celui qu'à la fameuse liste d'hommes politiques corrompus avec ces fameux comptes non déclarés (et encore ouverts pour certains) n'a pas encore pris de décision quant à la dévoiler mais il doit s'assurer avant tout de sa sécurité personnelle et de celle de sa famille, dit-il ce matin à Bourdin. Et on peut le comprendre qu'il prenne des précautions mais j'espère qu'il pourra le faire et vite.
    Hollande que j'ai zappé très vite hier, insipide comme d'habitude. Comment peut-on en tant que militant PS, trouver encore la force de soutenir ce parti de vendus. Pour les municipales, c'est simple pour moi, vote au premier tour des municipales si et seulement si candidat 100 % front de gauche (pas le choix avec Rebsamen, pas de rapprochement possible sous peine de voir le FdG mêlé à leurs embrouilles) et comme je suis à peu près certaine qu'au deuxième tour, je n'aurai pas l'occasion de me sentir motivée pour me déplacer, l'issue fatale en sera vite précipitée. Dans certains bastions hélas, rien ne bougera, faut pas rêver mais dans de nombreux autres, heureusement, ce sera l'inverse. Je ne suis pas dans la bonne ville au bon moment, c'est rageant !

  23. educpop dit :

    Nous voyons bien la volonté de passer à l'étape suivante, puisque chaque jour se révèlent de nouveaux aspects de la trahison. La conscience citoyenne est éveillée mais les citoyens ne savent pas comment traduire leur "ras le bol"
    Pour le moment, une personne sur 10 a compris qu'il se passe quelque chose à gauche, mais 8 personnes sur 10 ont compris la nécessité du changement. Passer à l'étape suivante ne peut vouloir dire qu'une chose : Faire ce qu'il faut pour que 3,4,ou 5 personnes sur 10 comprennent ce qui se passe. Les assemblées citoyennes où 20 personnes se rendent à la convocation des organisations politiques après une dure journée de travail ne sont pas la solution. Elles ont été une étape indispensable de la campagne présidentielle mais ceci est maintenant derrière nous. Nous sommes beaucoup à aspirer à quelque chose : Que les claires explications de Jean-Luc Mélenchon ne portent pas seulement sur les mécanismes généraux, qui poussent des militants à faire ce qu'ils peuvent, mais aussi sur la mise en route d'un mouvement populaire dont la création du front de gauche a été la matrice, et qui descende maintenant dans la rue.

  24. wackes dit :

    La conférence sociale sur les retraites va avoir lieu mais déjà, hier soir, notre trop cher président en donnait déjà les conclusions. Quelle mascarade !
    Pour les prochaines élections, ce ne sera que front de Gauche, à défaut je voterai blanc pour montrer que je suis prêt à voter et donner ma voix à un programme de gauche.

  25. durluche dit :

    Non mais Jean-Luc, t'es bien gentil là, et à qui on va vendre nos lasagnes pur boeuf nous, sinon aux Etasuniens d'Amérique ?
    Déjà que tu es contre les banquiers, voila qu'en plus tu es contre les commerçants, bon, à ce niveau là, c'est un peu la même bande alors on te pardonne. Et l'ami Bové, qu'est ce qu'il dit ? L'exception boustifaillesque de la France alors ? Et l'exception de modèle social Français alors ? On nous brade la fraternité comme principe fondateur, car c'est bien ça au fond. Comme chaque valeur de la république pourrait on dire: "la république est un obstacle au libéralisme".
    Je dis que les Américains devraient avoir peur du GMT car nous allons leur imposer nos normes. Non mais, et pas les moindres, nos normes sociales les plus avancées en tous les domaines, d'ailleurs nous l'avons déjà fait en Europe, ceci par des critères de convergences qui définiront des seuils préalables à l’adhésion au GMT. Oui, demain nous pourrons vendre du camembert au lait cru bio non stérilisé sur chaque petit marché local des états unis d'Amérique.

  26. archerducher dit :

    Quand même un peu déçu, les gars, car à peine 3% de vote à notre candidate FdG dans le fief ou Cahuzac c'est fait connaitre, c'est décevant faut le reconnaitre. Et maintenant on parle de vote républicain, ce PS là nous prendrait-il pas pour des cons, faire payer les retraités, les ouvriers, les employés c'est à dire taxer de plus en plus, rien que pour les emm****r, si j'étais à Villefranche je ne sais si je mettrai pas un bulletin FN pour leur faire comprendre que les prochaines élections seront dures.
    Archerducher complètement déprimé

  27. heraux dit :

    Manipulatio, manipulation, je veux bien mais quand même les faits sont têtus, voir Villeneuve sur Lot 3% FdG, 25% FN et pourtant le FN est mouillé dans l'affaire Cahuzac. Pourquoi sommes nous inaudibles ?

  28. Jmk011 dit :

    Quelques petites rectif à apporter. Ce n'est pas Villefranche mais Villeneuve sur Lot (ah les Français et la géographie), et ce qui est plus important, ce n'est pas le FdG mais les verts qui font 2,08%. Le FdG dépassant de justesse les 5%. Cela dit c'est vrai que c'est décevant par rapport aux 26% du FN. C'est pourquoi je le redis encore une fois, il faut que nous affirmions qu'il faut sortir de l'€ et de l'UE le plus vite possible, non pour rejoindre les idées de l'extreme droite qui veut un repli nationaliste et xénophobe, mais au contraire pour les combattre et préciser l'Europe que nous voulons, sociale et solidaire. Si on ne l'affirme pas rapidement, on risque une sacrée "branlée" aux prochaines élections.
    Jmk011 (PG quand même).

  29. Invisible dit :

    Moi, il me semble que je ne mettrais pas de e à soi-disant. Passons. La mer, c'est joli, mais à vouloir fouailler la mer soudainement, on risque de se retrouver à bétonner de partout. De gentils entrepreneurs le nez au vent toujours opportunistes doivent déjà se frotter les mains et commencer à préparer des projets clés en main au cas où ? Qui y a-t-il dans l'équipe du Front-de-Gauche qui chuchote à l'oreille de la mer, concrètement ? L'idée est séduisante, mais qui est en mesure de proposer des projets doux et progressifs ? Comment ne pas aller trop vite ? Quels sont vos alliés, Jean-Luc dans ce projet ? Des chercheurs ? Des marins ? Des gens des zones côtières ? Avez-vous des contacts précis ?

  30. thersite69 dit :

    @durluche 24
    Oui, demain nous pourrons vendre du camembert au lait cru bio non stérilisé sur chaque petit marché local des états unis d'Amérique.

    C'est là une rêverie naïve, ou plutôt de l'humour au second degré ? Car sur quelles terres arables cette culture bio pour l'exportation, sachant que l'on bétonne l'équivalent d'un département tous les dix ans, et que les terres arables de nos plaines sont stérilisées par l'agriculture industrielle pratiquée pendant des décennies ? Je vois mal un avenir où une agriculture biologique minoritaire ou traditionnelle raisonnée serait réservée à l'exportation de produits bio vers des marchés locaux pour une minorité d'étasuniens, cependant que nous importerions en échange des poulets aux hormones destinés à nos produits de consommation rayon "éco" dans nos supermarkets européens ?

  31. jonopap dit :

    A la suite du scrutin de Villefranche qui voit le FN arriver en 2e tour, je me pose la question suivante. Les électeurs qui votent FN ne sont-il pas des gens qui rejettent l'Europe telle qu'on est entrain de la construire ? Je n'arrive pas à m'imaginer que ce sont les thèses xénophobes développées par ce parti qui les conduit à de telle stupidité. En ce qui concerne le Front de gauche si nous avons pour la plupart d'entre nous voté non au traité constitutionnel et si nous proposons une autre Europe cela semble pour une grande majorité trop abstrait et dans ce cas il est beaucoup plus simple de se refermer sur soi et donc de voter pour un parti tel le FN. N'est ce pas ce qui se passe dans un certain nombre d'autres pays européens ?

  32. alain dit :

    Ce qui est décevant dans cette élection, c'est que malgré la débâcle du PS (-66%), les électeurs de gauche ne se reportent pas sur la candidate du FdG qui elle aussi perd des voix (-25%). J'ai bien peur que si nous ne nous démarquons pas totalement du PS (accord aux municipales, appel au désistement au second tour...) nous disparaitrons avec eux. Maintenant comment attirer les déçus du PS ? Peut-être que l'époque des petites phrases et des bons mots a fait son temps. A ce propos très bonne intervention de Jean-Luc Mélenchon sur BFM.

  33. gaelikprat dit :

    D'accord avec Nicks
    Comme d'hab. merci Jean-Luc et courage, tu nous es précieux (mais je ne suis pas toujours d'accord avec toi, la libre pensée et Descarte sont des choses importantes). Au café du commerce de la cafet du Figaro c'est à dire les chaines parlementaires et autre médias, ta caricature et les injures ne suffisent plus, ils estiment ces grands penseurs qui savent tout sur tout que du devraient disparaitre des écrans car disent-ils du ne représentes rien. La prochaine étape je suppose doit être un camp de rééducation ou peut-être un goulag (vieille idée du sage Platon qui aimait tant Epicure).
    Quand je pense a Clément, moi le vieux 68tard je pense avec affection et tendresse aux soldats de l'AN 2.

  34. Christian Cerda dit :

    L'information devient le problème central, nous le voyons et l'écoutons tout les jours. N'est-il pas temps de créer une radio désintox, une radio "front de gauche" ? Heureusement qu'il y a le blog Mélenchon et l'Huma, aussi Médiapart, mais une radio, quel impact ça aurait ! Je sais que ce n'est pas si facile à faire qu'à dire, mais ne pouvons nous pas ?

  35. Paolo dit :

    La où l'abstention est importante (pas loin des 50 % si j'ai bien entendu), on a toujours des surprises pour le second tour. Ce qui ne veut pas dire qu'en nombre de vote, le FN ait fait mieux. Mais les résultats en % sont toujours trompeurs dans ce genre de configuration.

  36. Lucy 2 dit :

    N'y a t-il pas quelques chose d'assez obscène de la part du ministère à passer un contrat avec une société basée dans un paradis fiscal ? Comment après ça voulez-vous que l'on ajoute foi à la volonté de ce gouvernement de lutter contre l'évasion fiscale ? Pfffffff même leurs conseillers en communication sont mauvais !

  37. Ronan 38 ans dit :

    Peut-on m'expliquer cette politique de l'inflation (dico: hausse généralisée, durable des prix), le rapport avec la monnaie et apparemment une autre possibilité de sortie de "crise". Un peu plus de pédagogie sur ces mots qui sont porteurs de pleins de sens (mais qui pour moi sont insensé), et ce raisonnement que je ne suis pas très bien, s'il vous plait.

  38. cr_sud dit :

    @37 Ronan
    L'inflation est le phénomène de la hausse généralisée des prix (wikipedia).
    Plaçons nous du point de vue d'un épargnant ou d'un rentier, qui place son argent à un certain taux d'intérêt, disons 4%. Il place 100 000€ à 4% : çà signifie qu'il percevra 4 000€ / an d'intérêt sur son épargne. On peut facilement imaginer qu'avec 4 000€ d'intérêt il va peut-être s'offrir un beau voyage avec sa douce. Mais si l'inflation dans les prix est importante, son gain annuel, qui est fixe, ne lui permettra pas de faire plus tard le même voyage. C'est un exemple. Si inflation est de 5%, le voyage couterait 4 200€ l'année suivante, et 4 410€ l'année d'après. Donc, le prêteur d'argent n'aurait plus le même pouvoir d'achat avec son intérêt négocié au départ. L'épargnant-rentier perd de l'argent tout en en gagnant. Si l'on calcule la valeur du placement, cette valeur a donc baissé.
    On peut supposer, avec des syndicats mobilisés que les salariés lutteraient pour conserver leur pouvoir d'achat en cas d'inflation, pour avoir des salaires qui suivent, donc ce ne serait pas un gros problème pour nous. Pour l'Etat endetté, si l'inflation augmente, symétriquement, la valeur de son paquet de dette va diminuer en valeur constante (c'est-à-dire défalquée de l'inflation), c'est donc gagnant. Donc, la solution de Jean-Luc Mélenchon est une solution qui revitaliserait l'Europe ou la France quitte à générer de l'inflation, pour faire baisser relativement la dette, et de sorte faire contribuer les rentiers épargnants. Cela n'affecterait pas le petit épargnant sur livret A dont le taux est plus ou moins indexé sur le taux d'inflation.
    confraternellement

  39. Franck dit :

    Je pense qu'il y a un problème de responsabilisation chez la plupart des gens. Il faut peut-être arrêter d'appeler les politiciens "responsables politiques".
    J'ai l'impression que de nos jours en tout cas, cela permet à beaucoup de se contenter de s'indigner bien sagement (en plus c'est dans l'air du temps, ça fait bien), et attendentque ça arrive… D'où ? De "là-haut". Et qui c'est "là-haut" ?
    Et bien non, les responsables politiques c'est nous tous ! Les lois votées ou non votées ou non respectées, le sont par des gens élus par nous. Peut-être faut-il insister sur cet aspect-là qui me parait assez central dans la prise de conscience de chacun quant à son existence (et non sa simple subsistance) et sa responsabilité dans la réalisation de son éventuel bien-être. Enfoncer le clou en désignant les élus comme simples agents de surface politique à notre service, mandatés et payés pour maintenir propre, fonctionnel et bienveillant l'espace politique et l'environnement public qui nous est commun. C'est tout.
    Désolé Jean-Luc, mais tu apprends aujourd'hui que toi aussi, tu es un peu "femme de ménage" ; il n'y a pas de sot métier.
    On continue le combat, on ne lâche rien.
    Fraternellement

  40. naif dit :

    @Paolo à 10h48
    "Ce qui ne veut pas dire qu'en nombre de vote, le FN ait fait mieux. Mais les résultats en % sont toujours trompeurs dans ce genre de configuration."

    Eh bien si! Le FN fait mieux qu'en 2012 en nombre de voix (+1000). Je pense qu'il faut arrêter avec les analyses à deux balles sur ce parti. La machine est lancée, personne ne l'arrêtera. Ni la re-diabolisation, ni les affaires, ni leurs mensonges, une part du peuple se décomplexe elle aussi, le seuil critique est franchi. Je pense que le "produit marketé-télé" va dépasser le concepteur. Allez discuter dans les familles ! Il suffit d'écouter. Vous avez un concentré de sujets politiques ou sociaux et de faits divers, qui ne rentrent dans les foyers que par cette même télé et la presse régionale.

  41. Yannick V. dit :

    Est-ce que ce continuel discours mêlant l’ironie à la colère reste la bonne méthode pour populariser les idées défendues par le Front de Gauche ? Les adjectifs très souvent choisis pour qualifier les ultralibéraux du PS – et bien d’autres – sont-ils les plus appropriés pour ramener vers le Front de Gauche ceux qui, au PS comme ailleurs, seraient tentés, mais hésitent encore ? Est-ce Jean-Luc Mélenchon qui parle comme les sympathisants du Front de Gauche ou est-ce les sympathisants qui finissent par parler comme Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce qu’il faut tout miser sur la colère supposée – espérée ? – du peuple, jusqu’à s’inspirer de la façon dont ce même peuple l’exprimerait ?
    Je n’en sais rien ! Mais je sais que cet emballage rhétorique me fatigue tellement que je n’ai pas terminé la lecture de ce billet. Mais, fais-je encore partie du peuple que Jean-Luc Mélenchon cherche à toucher et convaincre ?

  42. Notre ami François Delapierre a eut bien raison d'appeler salopards les ministres des finances se livrant à un acte qui a une qualification pénale, celle de "Vol en réunion".
    Il faut continuer cette purification salutaire du vocabulaire, celui qui, en toute connaissance de cause, puisqu'il l'a lui même désigné : "notre ennemi, c'est la finance" et qui maintenant lui livre le pays, cela a aussi une qualification pénale. Celui qui livre le pays à l'ennemi est un traitre, ne tournons pas autour des mots.
    Hier, Dimanche, nous nous sommes retrouvés à 11 autour de la tombe de Georges Guingouin, pour une cérémonie modeste où après avoir dit quelques mots et Chanté le chant des Partisans, nous avons déposé sur sa tombe une brassée de genets en fleurs, cueillis sur place, émouvant symbole du maquis. Puis nous nous sommes rendus au somment du Mont Gargan avant de partager notre pique-nique et de commencer la rédaction d'un appel à la résistance que nous comptons diffuser demain 18 juin, non pas pour commémorer l'appel du Général de Gaulle, que bien peu ont entendu ce jour là, mais bien en nous inspirant de cet instituteur, blessé le 17 dans les combats de l'invasion et qui quittera l'hôpital militaire de Moulins le 18 juin 1940, pour ne pas être fait prisonnier. Il n'a pas attendu les consignes, il a refusé la défaite. Il réussira à regagner le village dont il était l'instituteur pour y fonder le premier maquis de France, premier en date, mais premier en effectif, plus de 8 000 combattants en armes, dont l'action, en retardant les troupes allemandes à contribué à la réussite du débarquement.

  43. luz11 dit :

    Dans notre département des listes front de Gauche se désolidarisent de l'UMP et du PS. J'espère qu'il en sera de même partout ailleurs. En tous les cas, pour ma part, je ne voterai plus PS au second tour !

  44. Tunk dit :

    @Yannick V.
    Si ça vous fatigue, pourquoi continuer de vous fatiguer et perdre votre temps en vous forçant à commenter le billet ? Vous savez très bien que les gens qui pointent la forme et pas le fond ne convainc plus personne, que cette méthode qui appartient aux Solfériniens n'a pour seul but que de tenter d'étouffer le message, et de plus, vous savez que les gens qui lisent les billets de Jean-Luc ne seront pas atteints par cette bêtise. Vraiment, cette perte de temps ne peut être que le fait d'un militant socialiste qui se cache, et qui viens parler là où il y a des gens qui sont engagé et intéressés par le bien commun, c'est à dire, sur les pages du PdG.
    Aller va, on sait bien que vu que les élections approchant, vous allez tout tenter pour mentir et mentir encore avec un programme inspiré du FdG, pour finalement retourner votre veste aussitôt les voix obtenues. Sauf que maintenant, il y a Internet. Et tout le monde a désormais accès à la mémoire globale, et voir les programmes promis, et trahis. Et tout le monde peut aujourd'hui parler et partager librement son avis, et s'apercevoir que la TV Lobotomie nous cache 90% de ce qui est intéressant, pour tenter de nous faire peur du matin au soir par la dette ou l'insécurité. Le Peuple français mûrit, et il le fait bien plus vite qu'il ne l'a jamais fait. Il va y avoir de sacré tsunamis politique pendant cette génération ci. A chacun de savoir si il veut s'accrocher au passé, ou s'intéresser au futur.

  45. JeanL dit :

    @37 et 38
    Sur l'inflation. Mon âge me permets de me souvenir des années 70, où l'inflation était autour des 10% en moyenne et je peux vous dire que pour un salarié c'est vivable, car on sait faire suivre les salaires. Donc une inflation raisonnable c'est surement une des meilleures solutions de désendettement de l'Etat, les perdants étant ceux qui auront beaucoup gagné toutes ces dernières années.

  46. teresa dit :

    Les 54%'abstentionnistes sont les vainqueurs de cette société qu'ils ne veulent pas ! Comment faire pour les convaincre que nous on peut faire un monde humain ? Mais sans leur participation, il n'arrivera jamais. C'est à cela qu'il faut nous atteler. Même élu sur 46% des votants-le compte n'y est pas !

  47. Yannick V. dit :

    @ Tunk
    Votre réponse pointe un autre problème ! C’est qu’il est interdit de s’interroger sur la forme, comme si celle-ci n’avait aucune espèce d’importance dans une stratégie de conquête d’un pouvoir.
    Le pire c’est que vous me prêtez des appartenances politiques rien que sur ce fait. Cela donne à votre réponse un je ne sais quoi d’extrêmement manichéen qui décrédibilise toute la suite de vos constatations. C’est bien dommage, car il est évident que Jean-Luc a raison sur presque tout !

  48. Franck dit :

    @Yannick V.
    Assez d'accord avec Tunk, vous vous posez de drôles de questions. Je pense que le plus simple serait que vous soyez honnête sur ce coup. Êtes-vous de gauche ou pas ? Une fois votre réponse identifiées, tout devient clair, vous avez moins d'aigreurs à l'estomac, etc. Et puis ça vous évite de vous perdre maladroitement sur des blogs politiques qui ne vous correspondent visiblement pas.

  49. Yannick V. dit :

    @ 47 Franck
    J’ai fait un don pour le PG ! Cela fait-il de moi quelqu’un de gauche, malgré mes « drôles de questions » ? Où alors, suis-je un sous-marin de Solférino qui a beaucoup d’argent à perdre ?
    J'espère pourtant avoir des réponses à mes drôles de questions !

  50. Poncet dit :

    Romain Kroës (7, 16 juin 2013 à 20h38) : ton article est très intéressant, très bien tourné et sans doute impressionnant. Mais il repose sur une validation implicite de la thèse physiocrate : la "valeur" des marchandises viendrait en partie de la Nature. Paul Jorion propose, à mon avis à juste titre, que l'économie cesse de s'encombrer avec l'inutile notion de "valeur" pour ne retenir que celle de prix, parfaitement suffisante en économie. Quoiqu'il en soit, la thèse physiocrate revient à soutenir que lorsqu'on achète un litre de carburant 1,6 euros, il y aurait une partie de cet argent qui est jetée au fond du puits... je crois qu'il n'est pas utile d'aller visiter un forage pour savoir que ce n'est pas le cas.
    Bref : la "finitude de l'écosystème" est certes une réalité incontournable, mais c'est un problème qu'il ne faut pas introduire dans un problème économique tel que la croissance. Cela ne fait qu'enfumer les choses.


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