26juin 13
Je vais ralentir la cadence de parution sur ce blog puisque sans doute ce sera bientôt l’été pour de vrai. Je vais pouvoir mettre de la distance avec mon quotidien acharné. Mais avant cela il ne faut pas abandonner les combats en cours. C’est pourquoi je renvoie à ce qu’écrit mon avocate Raquel Garrido sur le procès que madame Le Pen lui intente. La tentative de faire taire la défense d’un avocat ou de l’intimider par une poursuite judiciaire est un fait d’une exceptionnelle rareté et gravité. J’ai noté quels médias étaient présents à la conférence de presse organisée sur le thème. Car à peine quelques heures après le résultat de Villeneuve sur Lot et leurs meuglements solennels, les vaches sacrées paissaient déjà ailleurs.
Je prolonge aussi mon post sur l’affaire Kerviel. Pour cela je pars de la loi bancaire en cours d’examen et je m’intéresse au contexte de l’action de la Banque en cause, la Société Générale au moment où elle décide de faire de Kerviel un coupable idéal.
Avant de dételer, je vais faire encore une session à Strasbourg et encore avant cela, cette fin de semaine, je conclurai deux grandes fêtes populaire: celle du « Travailleurs Catalan » dans les Pyrénées orientales et celle de Lézan dans le Gard organisée par mes amis communistes. Là j’aurais l’occasion de développer ce que je pense du moment et de ce que nous devons faire selon moi. Puis j’irai aux journées d’été du Parti de la Gauche européenne à Porto où je dois conclure le meeting du vendredi. De là je rentrerai à Paris pour boucler une valise au long cours avant d’aller à Quito, en Equateur, où se travaille la déclaration à propos du forum de la révolution citoyenne. Après quoi j’irai au forum de San Paolo, comme l’an passé, mais en compagnie d’éminents amis vénézuéliens si tout se passe comme prévu. Je pense que je resterai un peu sur place à Quito, pour souffler et me soustraire à la hargne médiatique qui m’accable ici, où que j’aille et quoique je fasse, toujours sur « l’à côté » qui, bien sûr, « révèle » l’essentiel. Exemple récent. Sans doute l’avez-vous ignoré mais de mes cinq heures au salon du Bourget, le « Lab d’Europe 1 », un vieil ennemi traditionnel très proche de la droite extrême, a extrait quelques secondes du travail d’une caméra de « France 2 » dont j’avais accepté l’accompagnement. Les images sélectionnées sont présentées pour souligner ma préférence pour la classe affaire en avion. Elle est réelle. On s’intéresse moins à ma description de la maltraitance des passagers de la classe économique ! Elles ont fait le « buzz » comme on le dit. Mes « goûts de luxe » ont été aussitôt pointés dans le JDD. Lequel de ces clowns voyage comme moi en métro et en bus dans Paris ? Lequel de ces pitres voyage en classe éco quand il fait des voyages ? Et combien se paient leur billet d’avion eux-mêmes ? Aucun bien sûr. Le « Lab d’Europe 1 » est spécialisé dans ce genre de montage provocant à mon sujet. Une sorte de « petit journal » en plus gras, plus trivial et en moins drôle.
L’essentiel pour moi, cela aura été le résultat de l’élection partielle de Villeneuve. Je crois que, comme la plupart d’entre vous, je comprends parfaitement bien ce qui s’est passé là-bas une fois de plus. Je vois, comme beaucoup d’entre vous, comment le contexte et le mélange qui conduisent à ce deuxième tour est dorénavant très fermement installé. Certes c’est l’UMP qui a gagné le siège. Mais c’est le Front National qui a la victoire politique. En tous cas cela ne doit pas nous conduire à sous-estimer nos propres responsabilités. Je vais y venir. Mais avant cela, encore une fois je dis que le pilonnage médiatique qui accompagne la montée en puissance incontestable du Front national joue un rôle décisif dans ce processus.
La lepénisation médiatique
L’évolution d’un Robert Ménard n’est pas anecdotique mais révélatrice de ce qui se passe dans cette profession. De « Reporters Sans Frontières » (que je n’assimile pas à sa trajectoire) au Front National à Béziers en passant par l’apologie du Dalaï Lama comme prétexte à la haine quasi raciste anti chinoise, comment ne pas voir les ingrédients qui ont coagulés dans cet esprit perturbé ? Comment ne pas percevoir l’arrogance sectaire et normative des maitres de plateau télé qui se perdent ensuite dans leurs certitudes aveuglées ? Comment ne pas y voir un écho du sentiment de toute-puissance que leur donne le narcissisme télévisé. Comment ne pas sentir l’affichage du sentiment d’appartenir à une profession dépositaire et véhicule de la vérité ? Ménard n’est pas une exception. Il est juste très visible. Mais il n’est pas si caricatural. Il s’agit d’une vague profonde ! Les adeptes du Front National sont désormais bien plus nombreux qu’on ne le croit dans les rédactions où dominait la droite et dans celle où l’on déteste les musulmans. Dans les sommets c’est une autre paire de manches. A l’abri d’un noir corporatisme de caste qui interdit toute critique des contenus et des censures, opère une mince couche dirigeante de médiacrâtes dont les atavismes encouragent le pire. Bref: un certain nombre de médias sont directement responsables de la cristallisation de l’opinion qui s’opère du côté du Front National. Comment ?
Ils fonctionnent comme coagulateur de miasmes. Comme un prescripteur qui diffuse un angle de vue sur toute la scène médiatique. Par contamination, il formate un « air du temps » exclusivement profitable à l’ecosystème culturel du Front National. Dans la plupart des situations, la paresse intellectuelle, le régime de peur sociale régnant dans maintes rédactions, et le panurgisme compulsif expliquent ce que les vendettas personnelles et les accointances politiques ne suffisent pas à décrire. Mais dans quelques cas notoires il s’agit d’une orientation qui se déduit de la matrice éditoriale elle-même. L’idéologie d’extrême droite prolifère sur un terreau culturel bien connu et bien décrit depuis longtemps. Cinq condiments essentiels s’y trouvent. Il y a d’abord, bien sûr, l’état de détresse sociale accompagnée par la peur du déclassement dans les catégories sociales dites « moyennes ». Ensuite le fantasme du « déclin national », toujours mis en scène de façon catastrophiste. Puis l’antiparlementarisme et la disqualification permanente du « politique » toujours présenté comme impur et corruptible. Il y a aussi la mise en scène nostalgique d’un état de nature bienfaisant malheureusement ignoré. Et enfin il y a la figure l’ennemi de l’intérieur infiltré et tout puissant : juif, franc-maçon, musulman. Ces éléments se retrouvent tous ensemble dans certaines publications de référence, à l’exception de l’anti-sémitisme que, pour l’instant, aucune n’assume. Mais, quand bien même la diffusion de cette sous couche est-elle éparpillée au gré des titres et des moments, elle ne manque jamais de fusionner dans les esprits. Surtout depuis que la dédiabolisation de Marine Le Pen est martelée et que ses thèmes sont banalisés sur le mode par exemple des « unes » de l’Express. Comment oublier dans ce registre le « sondage exclusif » du journal « Le Monde » dont les questions, la mise en page et la présentation constituent à eux seuls un cas d’école. Lisez cette accroche : « Un Français sur deux considère aujourd’hui que le déclin de la France est «inéluctable». Une proportion qui monte à 77% chez les partisans du Front national. Ils sont également très nombreux à considérer la mondialisation comme «une menace», à juger que la France doit «se protéger», et qu’elle a besoin d’un «vrai chef». Les politiques, l’islam et… les journalistes sont voués aux gémonies. Les conclusions de la grande enquête Ipsos pour Le Monde, réalisée avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès, montrent que, chez les Français, le ressentiment cède à l’hostilité, et le repli à la grande crispation identitaire. Un tableau très sombre analysé par l’historien Michel Winock et commenté par José Bové, Pierre Laurent, Ségolène Royal, Jean-Louis Borloo, Jean-François Copé et Marine Le Pen. » Oui ce jour là même l’appel au chef avait été « sondé », c’est-à-dire suggéré comme chacun le sait.
Mais tout cela ne nous dispense pas de nos propres responsabilités. Je ne parle pas des responsabilités locales. Abandonnés à eux-mêmes les militants locaux ont fait du mieux qu’ils pouvaient. Cela ne veut pas dire que j’approuve ce qui s’est fait mais je veux respecter et saluer le dévouement qui s’est exprimé sans relâche. Je parle ici du niveau national et je m’inclus donc dans les reproches que je nous fait, cela va de soi.
L’auto critique que nous devons faire est d’abord que cette élection partielle n’a pas été traitée comme une élection nationale ! Et cela alors même que l’alerte avait déjà été donnée avec l’élection dans l’Oise elle aussi cantonnée au niveau local. De son côté le Front national a piloté sa campagne avec tous les moyens du national et sous sa vigilance. Comment faisons-nous pour traiter et préparer avec un soin de notaire chaque manifestation nationale de notre mouvement et abandonner aux hasards locaux et à ses moyens très modestes une campagne de ce type ? Le fond de l’affaire, au niveau national, est politique. Il faudra avoir le courage de l’aborder. La discussion qui opposait « le coup de balai » que j’avais prôné au nom du PG et celle de la « truelle pour construire » portée par la direction du PCF et la gauche unitaire de Christian Piquet, si elle devait être minimisée en public dans le contexte inopportun de la préparation de la manifestation du 5 mai n’en est pas moins concernée ici. On ne pourra pas dire que le thème local fut « le coup de balai » ni « la gauche sans complexe et sans casserole » que j’avais porté à Hénin Beaumont comme ligne de campagne. Elle nous avait pourtant permis de gagner 1000 voix en trois semaines. Cette orientation me parait tout à fait indiquée quand est en jeu dans une élection de ce type la masse des désemparés et désorientés dégoutés par la situation et qui cherchent une issue positive. Tout ce qui ressemble à un accommodement avec le système tout ce qui se réfère à l’ancien monde politico institutionnel est disqualifié à juste titre dans ces milieux très divers socialement et donc peut captables par les discours catégoriels des campagnes électorales classiques.
L’illusion est de croire que nous pourrions grappiller des électeurs aux socialistes convaincus, par de bonnes manières et un parler doux et complice. Ceux-là ont encore voté à 21 % pour le candidat du parti de Cahuzac, sans état d’âme. Mais ceux-là aussi auraient peut-être bougé davantage s’ils avaient été secoués par une interpellation spécifique, venue de notre niveau national et s’ils avaient senti qu’ils pouvaient jouer un rôle plus fondateur que de reconduire sans cesse le même paysage. De son côté le Front national a fait ce double travail en direction des désorientés d’une part et des électeurs traditionnels de la droite d’autre part. Personne ne lui ayant demandé de compte sur l’implication de ses proches dans les aventures de Cahuzac, pas même le journal « Le Monde » qui avait sorti l’affaire de façon très soudaine et très documentée, Marine le Pen a eu les mains libres. Et de même à propos du meurtre de Clément Méric. J’ai subi dix fois plus de buzz à propos de sièges d’avion en classe affaire ou éco que n’en ont donné mes articles fouillés et argumentés ou ceux de mon ami Alexis Corbière montrant les liens entre le parti des Le Pen et le meurtrier.
A côté de cela, peut-être lui a-t-on facilité la tâche en publiant un tract en arabe que j’avais d’abord pris pour un faux quand on me le montra ! Je pense qu’il s’agit d’une erreur qui mérite d’être discutée sur le fond. Car quelles sont les motivations des camarades qui peuvent croire qu’il y a des « citoyens français d’origine maghrébine » qui ont besoin de lire notre message dans une langue qui n’est pas la leur, à supposer qu’ils la lisent, et plus encore qu’ils la lisent dans le dialecte choisi ! Bien sûr je sais bien que les rédacteurs n’avaient pas l’intention d’aider madame Le Pen. Mais les camarades ont-ils compris que c’est bien ce qui s’est passé et surtout comprennent-ils tous, au niveau local et au niveau national, pourquoi c’est bien le cas ? Et surtout pourquoi c’est inacceptable dans tous les cas ?
Comme je l’ai dit pour commencer mon propos je crois que la façon dont nous avons tourné le dos au niveau local en le laissant se débrouiller du défi interpelle notre difficulté à trancher des questions moins compliquées qu’il y parait d’abord. Or, on ne peut pas faire exister plusieurs stratégies de combat en même temps. Déjà le concert de critiques confuses à propos de la ligne dite « Front contre Front » a tétanisé la parole et la réflexion ! L’application de la ligne inverse, sans le succès de la première, va-t-elle aussi bloquer le débat ? En tous cas le drapeau levé par nous dans la campagne présidentielle, les enseignements de mes débats avec madame Le Pen, puis ceux de ma présence à Henin-Beaumont semblent devenus bien éloignés des acquis de notre famille politique. Est-ce parce qu’ils ont été mis de côté après Henin-Beaumont ? Qu’ont produit alors les sempiternelles injonctions de « montrer plutôt d’abord le contenu alternatif de nos propositions » ce qui ne m’a jamais paru contradictoire ? En tous cas je note que « Le Monde » peut dorénavant se permettre aussi de dire qu’aucune grande « voix forte et légitime à gauche ni à droite n’a pris en charge le combat contre le Front National » pour finir d’effacer du tableau notre combat récent, sans ressentir le besoin de mentionner « le contenu alternatif de nos propositions concrètes ».
Mon intention n’est pas ici de sanctionner des débats du passé récent dont il est évident que les évènements ont suffi à les trancher. Mon souhait est que la leçon serve et que nous prenions les combats en main d’une façon plus collective pas seulement quand il est question de moi, mais dans tous les cas où l’avenir de notre projet est engagé.
La responsabilité de notre déconvenue locale à Villeneuve est exclusivement d’ordre national. Nous n’avons été les jouets d’aucune fatalité. Nous sommes une force nouvelle. La difficulté à aborder un combat nouveau est naturelle. Elle ne doit pas nous complexer. Mais le contexte et sa dangerosité ne nous permet aucun des conforts que les autres peuvent se permettre. Nous cacher nos erreurs ne serait pas à la hauteur de l’événement et du seuil qu’il contient. Sur le terrain, cette fois ci, le Front national a pris la main comme alternative au système. Et cela dans un contexte qui aurait permis que soient exploitées toutes les potentialités d’une ligne qui avait prouvé sa force d’entrainement dans la spectaculaire manifestation du 5 Mai. Seuls les naïfs pouvaient croire que nous recevrions de l’aide de la sphère médiatique pour cibler le Front national et contrer son avancée. Une fois de plus, comme à Hénin-Beaumont, et comme je l’avais dit, ce fut le contraire, notamment dans la presse régionale cette petite tyrannie intolérante avec nous et complaisante avec le système qui les gave. La confusion stratégique, les atermoiements tactiques et les illusions sur l’adversité nous exposent à de terribles déconvenues que la gravité de la situation ne permet pas. D’autres partielles auront lieu. Il faudra se souvenir de celle-ci. D’autres élections arrivent. Il faudra aussi se souvenir de comment nous avons perdu celle-ci.
De Kerviel, de la banque et des banksters
Ce mercredi 26 juin, le Sénat examine en deuxième lecture la fumeuse "loi bancaire" de François Hollande. Mes lecteurs savent que François Hollande a complètement renoncé à son discours du Bourget de la campagne présidentielle. Nous sommes bien loin de ce 22 janvier 2011 où le candidat du PS déclarait "Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance". J'en dis un mot et j'en profite pour revenir sur cette banque particulière qu'est la Société Générale.
Cette loi est un coup de pistolet à bouchon dans la guerre contre la finance. Je l'ai déjà dit ainsi que mes camarades et d'autres économistes comme Frédéric Lordon. L'économiste du CNRS et de la Paris School of Economics Gaël Giraud aussi. Il a produit une longue note d'analyse du projet de loi bancaire. Cette note, écrite en décembre dernier, a beaucoup circulé. Et pour cause, en 27 pages, elle montre combien le projet de loi Moscovici-Hollande ne changera rien ou presque. Gaël Giraud résume ses 27 pages de la façon suivante : "On montre qu'il est nécessaire de scinder les activités bancaires pour au moins 5 motifs distincts, répondant à 5 problèmes majeurs qui affectent aujourd'hui l'activité bancaire et pénalisent l'économie française. On rappelle les différentes manières de scinder déjà envisagées (Volcker, Vickers, Liikanen, Glas Steagall Act), et on les compare au projet de loi actuel. L'examen de celui-ci révèle que, dans son état actuel, il ne résout aucun des 5 problèmes mentionnés, et s'avère même cumuler toutes les faiblesses des projets antérieurs sans hériter d'aucune de leur qualité. La note se termine par l'examen des objections formulées par le secteur bancaire à une scission effective, et conclut qu'aucune de ces objections ne légitime un refus de scinder les activités bancaires". Le bilan est donc piteux.
L'absence de séparation entre banque d'affaires et banque de détail (celle qui gère vos petites économies) est le reniement majeur de François Hollande. C'est aussi l'une des faiblesses principales du projet de loi. C'est tellement vrai que les députés de la commission des Finances de l'Assemblée nationale se souviennent encore de la provocation du patron d'une des très grandes banques française. Le 30 janvier dernier, lors de son audition dans le cadre de l'examen du projet de loi bancaire, ce PDG avait avoué sans gêne que le projet de loi Moscovici n'obligerait la banque à filialiser que 0,75% de ses activités… Même pas une pichenette ! Ce patron, c'était Frédéric Oudéa, actuel président directeur général de la Société Générale.
La Société Générale ! C’est le moment d’en parler après l’avoir beaucoup évoquée dans ma précédente note. La SoGé fait parti des trois plus importantes banques françaises. A eux seuls, les actifs détenus par la Société Générale représente l'équivalent de 55% de toute la richesse produite en un an dans notre pays. Ces dernières décennies, la banque s'est développée vers des activités de marché de plus en plus risquées et spéculatives. La chronologie est très clasique : privatisation à la fin des années 1980 sous Chirac, montée en puissance des activités de banque d'investissement avec sa filiale SGCIB (Société Générale Corporate & Investment Banking) dans les années 1990, internationalisation dans les années 2000. C’est là que commence les points de contacts dangereux. Cette internationalisation se fait certes en Europe mais aussi sur le marché américain. Voila comment arrivent les crédits subprimes. En 2012, la situation est la suivante, le Produit Net Bancaire de la banque, c'est-à-dire l'équivalent de son chiffre d'affaires, se répartit de la façon suivante. Un tiers (32,7% exactement) pour l'activité de banque de détail en France, c'est-à-dire la gestion des économies et des prêts aux particuliers et entreprises. 19,8% pour la même activité à l'international. Au total, seulement la moitié de l'activité de la banque est constitué d'activités de prêts aux ménages et aux entreprises de l'économie réelle. L'autre moitié se décompose de la façon suivante. Les prestations de services financiers spécialisés et d'assurance comptent pour 14%. La gestion d'actifs compte pour 8,7%. Et l'activité de banque de financement et d'investissement représente 24,8% ! C’est de cette partie que peut venir le danger c’est a dire le gouffre où seraient englouties vos économies. Un quart de l'activité de la banque sont employés à la spéculation. La loi bancaire de Moscovici n'obligera pourtant la banque à isoler que que moins de 1% de son produit net bancaire et non 25% !
Dans sa note, Gaël Giraud révélait un autre détail passé inaperçu sur la Société Générale. Il intéressera tous ceux qui ont lu mon billet sur l'affaire Kerviel. Gaël Giraud rappelle que "la Société Générale doit sa survie au contribuable américain : sur les 80 milliards de dollars apportés par le budget fédéral fin 2008 lors du sauvetage [de l'assureur américain] AIG, 12 milliards étaient dus par AIG à la banque française". L'économiste rappelle cet épisode de la crise des subprimes pour montrer que Moscovici à tort quand il défend le "modèle universel des banques françaises". En parlant ce langage, Pierre Moscovici ne fait que reprendre l'argument des grandes banques françaises, BNP et Société Générale en tête. Les banques plaident qu'elles ont mieux résisté à la crise des subprimes que les banques américaines car elles étaient à la fois des banques d'affaires et des banques de détail. Elles répètent ce mensonge pour s'opposer à une séparation stricte entre leurs activités. Ce refrain, Gaël Giraud montre que c'est un mensonge et que le prétendu "modèle" des banques françaises n'en est pas un.
Il rappelle surtout que la Société Générale a failli perdre beaucoup d'argent dans la crise des subprimes fin 2008 aux Etats-Unis. 12 milliards de dollars au moins du seul fait de ce que lui devait l'assureur AIG. On est bien loin des deux petits milliards d'euros de pertes reconnues en France par la banque au début de la même 2008 année au titre des subprimes pour 2007.
A ce moment là, en janvier 2008, la Société Générale perd 6,4 autres milliards d'euros qu'elle impute à Jérôme Kerviel. Certes comme je l’ai dit elle prend soin de déduire de cette perte les gains de Kerviel pour 1,5 milliards d'euros. Reste donc au total 4,9 milliards d'euros de perte. Voila des montants qui paraissent déjà un peu plus en phase avec les pertes que la Société Générale a failli essuyé à la fin de l'année 2008 à cause des subprimes, non ? La banque a-t-elle fait porter à Kerviel le chapeau d'autres pertes réalisées à cause des subprimes ?
Les dernières révélations de Médiapart rendent la question encore plus légitime. Jérôme Kerviel a été condamné sur la base d'un enregistrement de l'interrogatoire réalisé par la Société Générale elle-même. La banque a remis les bandes audios à la justice. Mais les avocats de Jérôme Kerviel n'y ont pas eu accès avant le premier procès. Officiellement, il leur a été répondu que "la demande de copie de ces deux scellés apparaît sans objet, leur retranscription figurant dans la procédure". Or les retranscriptions aussi ont été elles aussi fournies par la banque ! Les avocats de Jérôme Kerviel ont fini par avoir accès aux bandes audios dans le cadre de la procédure d'appel. Et ils les ont fait analysées par des experts. Le résultat est saisissant, dit Martine Orange de Médiapart qui a mené l’enquête !
Vendredi dernier, Mediapart a ainsi révélé la chose suivante : "à l’écoute, tout paraît bizarre. Là où la transcription dactylographiée donnait l’impression d’une conversation suivie et complète, les enregistrements –éclatés en plus de 360 fichiers– renvoient des dialogues confus, inaudibles et surtout ponctués d’importants blancs ou silences". En "reprenant les heures et les dates du début et de la fin des enregistrements", les experts concluent qu'"il devrait donc y avoir 8h54 min d’enregistrements." "Or la sommation de la durée des fichiers sur les seuls enregistrements en présence de Jérôme Kerviel est de 6h10mm, ce qui permet de conclure qu’au minimum 2h44mm sont manquantes". Et Mediapart s'interroge à juste titre sur ces "étranges silences". Qu'y a-t-il sur les 164 minutes manquantes ? Qu'a dit Jérôme Kerviel pendant tout ce temps ? Quelles questions lui ont été posées ? Qu'ont dit les dirigeants de la banque qui l'interrogeaient ? Les bandes audios ont-elles été volontairement coupées pour taire des passages compromettants pour la banque ? Ou pire, pour monter de toute pièce un récit accablant pour Jérôme Kerviel ?
L'affaire est grave. Quelle confiance avoir dans les dirigeants des grandes banques en général et de la Société Générale en particulier. Leur business model flirte souvent avec la légalité. Si le mot bankster a été si souvent utilisé pour les désigner ce n’est pas par caprice. A mi-chemin entre banquiers et gangsters le mot désigne bien un type de façon d’être. Comme je l’ai déjà écrit, dans les suites de la fraudes imputées à Kerviel, la Société Générale a été condamnée le 4 juillet 2008 à 4 millions d'euros d'amendes pour "défaillance de ses systèmes de contrôle" par la Commission bancaire française, l'autorité de régulation des activités bancaires. A l'appui de sa décision, la Commission bancaire pointait que "les défaillance relevées, en particulier les carences des contrôles hiérarchiques, se sont poursuivies pendant une longue période, à savoir l'année 2007, sans que le système de contrôle interne n'ait permis de les déceler et de les corriger". Elle relevait surtout "des carences graves du système de contrôle interne, dépassant la répétition de simples défaillances individuelles". C'est donc bien un système qui était pointé du doigt. Un de mes commentateurs de la note précedente, tartampion écrit a ce sujet : « J'ai été prestataire de service dans la salle des marchés de la Société Générale, avant l'affaire Kerviel. La sécurité informatique interne y était limite inexistante: pour ceux qui connaissent le métier, on faisait des telnet directement en root sur les serveurs, et les mots de passes n'avaient pas l'air de changer souvent. Cela signifie qu'il n'y a pas de traçabilité fiable des opérations commises par les gens du backoffice. Si Jérôme Kerviel a fait un séjour au backoffice, il a donc acquis des accès lui permettant de faire par la suite tous les trafics possibles sans avoir à pirater quoi que ce soit: il lui aura suffit d'exploiter la négligence omniprésente en matière de sécurité informatique, qui est assez éloignée de l'état de l'art en la matière. Il m'a été difficile de comprendre pourquoi c'était si laxiste, mais maintenant ma conviction est qu'on savait bien que sécuriser un accès risquait de couper la route à quelqu'un qui faisait des sous. Je ne peux pas imaginer que cette situation n'était pas voulue. »
Ce n'est pas tout, en 2011, l'Autorité des Marchés Financiers a condamné deux sous-filiales de gestion d'actifs hautement spéculatifs de la Société Générale à 2.5 millions d'euros d'amende. Ces sous-filiales géraient des produits financiers structurés comme les ABS, les CDOs…. Elles ont été condamnées pour "manquement à leur obligation de contrôle des risques". Il s'agit de SGAM-AI et de SGAM, créées et largement contrôlées par les dirigeants du groupe. Les deux premières lettres de leur sigle SG renvoyant directement au initiales de la banque Société Générale. La première filiale, SGAM-AI a même perdu 5 milliards d'euros entre 2007 et 2008 du fait de ses investissement dans des produits dérivés liés aux subprimes comme l'a révélé à l’époque « Libération » qui titrait "le nouveau fiasco à 5 milliards de la Société Générale". C'est l'équivalent de la fraude imputée à Jérôme Kerviel. La Société Générale elle-même a été visée en mai 2011 par une plainte pour fraude déposée par l'Agence fédérale de financement du logement (FHFA). Cet organisme du gouvernement états-unien considère la Société Générale et seize autres établissements financiers comme responsable de la crise des subprimes. Enfin, la Société Générale fait partie des nombreuses banques assignées à comparaître dans l'affaire des manipulation de taux du Libor. Ce taux d'intérêt interbancaire a fait l'objet de manipulations et de fraudes d'une telle ampleur que le scandale est désormais appelé "Liborgate" en référence au scandale du "watergate" qui poussa l'ancien président états-uniens Nixon à la démission en 1974.
Pendant que Jérôme Kerviel conteste son licenciement aux prud'hommes, la fête continue pour les dirigeants de la Société Générale. Bien sûr, l'ancien PDG Daniel Bouton est parti. Mais le suivant s'en donne à cœur joie. Le 13 mai dernier, Frédéric Oudéa, a ainsi vu son bonus augmenter de 75% ! Au titre de l'année 2012, il devrait ainsi toucher à 1,194 millions d'euros de rémunération variable contre 682 770 euros au titre de l'année 2011. Le PDG a même poussé la provocation jusqu'à proposer que sa rémunération soit convertie en actions revendables entre 2014 et 2016. Il espère ainsi profiter d'une hausse du cours de bourse pour empocher un jackpot encore plus juteux. Ces gains s'ajouteront à un salaire fixe d'un million d'euros par an, le gouvernement Ayrault n'ayant rien fait pour limiter les rémunérations extravagantes des grands patrons. Sur les salaires des grands patrons comme sur la loi bancaire, le PDG de la Société Générale peut dire merci à François Hollande et Pierre Moscovici. Les électeurs de Villeneuve sur lot avaient-ils une raison d’élire un député de plus pour soutenir cette politique ?
Comment peut-on incriminer aussi un tract du Front de gauche traduit en arabe, dans les raisons d'un échec ? Là je ne comprend plus ? Là permet moi de te dire, Jean-Luc avec toute l'estime que nous te portons, que tu dérailles. Nous sommes bien loin du discours de Marseille. Lorsqu'on commence à prendre pour boussole d'une ligne politique la rotation de la tambouille électorale, on peut juste constater que les carottes sont cuites. Un peu de hauteur de vue ne nous ferait pas de mal.
Un bon bol d'air andin vous fera le plus grand bien, cher Jean-Luc, vu l'atmosphère délétère qui traîne en France avec ses médias pourris. Sans parler que se retrouver avec des gens qui ont de l'avance sur nous question Révolution Citoyenne, tels nos frères et soeurs d'Amérique Latine, ça ne peut que vous faire du bien, et par ricochet à nous autres ici aussi. Revenez avec une valise pleine, non pas de billets de banque, mais de souvenirs et d'expériences à partager avec nous. Envoyez-nous une carte postale via le blog de temps à autres, ça nous fera plaisir !
Il vous faudra d'autant plus être en forme que l'Automne va s'annoncer chaud, avec la énième réforme des retraites et autres projets calamiteux que ce gouvernement incompétent (c'est le terme le plus poli qui me vient) veut entreprendre. Face au pistolet à bouchon du PS pour combattre la finance, il vous faudra nous revenir avec des munitions pleins les poches. Des munitions intellectuelles et idéologiques, s'entend.
Samedi 29 et Dimanche 30 Juin, à Nice, c'est la Fête du Château, organisée depuis des décennies par le PC local. Ce sera super, venez amis et camarades du 06 ! Un jour ou l'autre, il faudra que vous y veniez aussi, Jean-Luc. En attendant, faites le plein de bonnes idées révolutionnaires made in America (Latina).
Prenez soin de vous ! Et ne vous en faites pas pour les billets plus espacés du blog, ce sera une bonne occasion de se replonger dans les billets plus anciens mais qui restent néanmoins tout aussi percutants et pertinents.
Jean-Luc fait ici une analyse de notre situation vis à vis du FN en tant qu'alternative au système tout à fait juste. Je comprends qu'il ne suffit pas de les combattre sur le seul terrain moral mais aussi sur les terrains économique et donc politique. En fait j'attendais avec impatience une telle prise de conscience. Car, si on constate que le rejet du système est de plus en plus acquis auprès de nos concitoyens, il faut bien reconnaitre aussi qu'ils n'ont pas une idée très claire de l'alternative à proposer.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de discuter avec de jeunes adultes en prise de conscience politique et leur discours sur le fonctionnement non-démocratique de l'europe, l'omnipotence des marchés financiers, le double-jeu du PS tendance libéral-solférinien, etc. et l'incidence de tout ceci sur leur chômage et/ou leur précarité sociale rejoint assez bien le nôtre. En bref ce message-là est plutôt bien passé. En revanche la confusion est totale entre les "solutions" du FN et les nôtres, d'où le bonus au mieux communiquant.
Le temps du Front contre Front est donc bien de retour, mais avec des arguments plus complexes à faire passer. Heureusement il existe un outil tout récent que je suggère à nos amis de lire pour argumenter valablement face aux mystifications du FN (et accessoirement pour pourrir encore plus les repas du dimanche en famille !). C'est le bouquin écrit par Laurent Maféïs, responsable du Secteur Études du PG : "Les 5 mensonges du Front national". Il y démonte les contres-vérités et absurdités à l'appui des thèmes fétiches du FN : le "coût" de immigration, l'"anti-libéralisme", le retour au franc (on a vu que c'était pas clair même entre nous), la laïcité, et le fantasme de son relookage et de son ancrage ouvrier. En bref une excellente synthèse d'une centaine de pages pour faire voler en éclat le mythe d'un FN qui serait une alternative au système.
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La montée du FN est indéniable (en pourcentage et non en voix), ce qui s’explique très logiquement par l’abstention galopante comme chacun le sait désormais, puisque globalement les proportions de chaque parti restent équilibrées.
Dans un contexte médiatique défavorable au partage des richesses, Jean-Luc préconise une stratégie nationale s’appliquant de fait au local. Ca va sous le bon sens mais l’énergie accumulée par nos militants n’inversera pas, significativement et malheureusement, l’abstention puisque celle-ci est d’abord de l’ordre du ras-le-bol généralisé et de l’abandon pur et simple du vote quelqu’il soit.
Je vais sans doute choquer les âmes sensibles mais la seule réponse est de rendre obligatoire le vote, car il doit le devenir en plus d’être devenu un droit... Nonobstant la VIème République « nos » députés devraient plancher sur cette obligation s’ils souhaitent rester éternellement dans la V ième.
Chacun a le droit à ses vacances… prenons-les !
Par soucis de précision. Élection de Villeneuve sur lot. Forte abstention enregistrée (47,53%) et pourcentage élevé de votes blancs ou nuls (14,25%). A méditer. Lorsque 61.78 % de citoyens ont fait grève du vote ou ont signifié leur réprobation politique vis à vis des partis en présence, il faut analyser les faits à la hauteur de la situation. Le FdG doit accélérer cette prise de conscience et reprendre à son compte, au delà du terme Front de gauche, ce terme de Front Républicain vidé de sa substance par les partis transatlantiques (UMP et PS) à la botte de la finance internationale. Pour gagner demain contre le FN il faut élargir le Front de gauche en Front Républicain pour la VI° république. Les temps présents sont en quelque sorte nouvellement révolutionnaires. La zone euro va bientôt exploser comme nous le dit Jacques Sapir. Il faut déjà anticiper ce fait politique comme s'il était déjà arrivé et élargir notre Front Populaire (FdG) en Front Républicain
Vive la VI ° République, libre, populaire, sociale et démocratique
Camarade Hold-up. Deux remarques.
Sur le pourcentage. 47,53 + 14,25(100-47,53)/100 = 47,53 + 14,25x52,37/100 = 47,53+7,46 = 54,99. C'est moins que 61,78, mais c'est déjà beaucoup. C'est notre plus grosse réserve. Il ne reste plus qu'à les toucher, les convaincre. Pour cela, être clair sur toutes les espèces de libéraux qui saccagent la vie du plus grand nombre.
Sur le choix du terme Front Républicain. Ce terme pose problème. Nous voulons une VIème république et combattons la montée du FN, mais le front républicain est l'alliance de tous ceux qui se réclament de la république. C'est ainsi que tout le monde le comprend et que l'histoire l'a consacré. On s'allierait avec les socio-libéraux, avec le centre, avec la droite dite républicaine (c'est cela le front républicain). Donc alliance avec les tenants des politiques libérales que justement rejettent ces 54,99%. Je comprends que ce n'est pas cela que tu préconises. Alors Front du Peuple, ou Front Populaire* conviendraient mieux. Un front contre la finance et les forces politiques qui la servent, quelles que soient la manière et leur rôle dans l'affaire. Un front, donc, contre les libéraux de tous poils, et contre le FN, pour une vraie république, démocratique et sociale.
* Front Populaire, c'est bien, mais cela a l'inconvénient de laisser entendre qu'on veut recommencer 36 alors que la situation est différente, que le paysage politique est différent et que donc les solutions doivent l'être aussi.
Nous avons la chance de pouvoir afficher un programme qui comprend des propositions économiques qui tiennent la route (relayées par des économistes patentés) un projet aussi complet. Et de pouvoir avancer en s’appuyant sur la défense des valeurs. Aucun parti ne peut afficher un projet aussi complet. Ces deux arcs sous- tendent notre qualité de mobiliser l’électorat. A droite, ils exploitent seulement la défense des valeurs, leur bilan économique est désastreux. Que ce soit en matière locale pour le FN ou nationale pour l’UMP. Pour le parti social démocrate, élu sur un programme économique, c’est la déception. Il lui reste de venir aborder les Pb de société. Le mariage pour tous est un moyen.
Où les technocrates affichent leur unité de mesure : le fric, nous, nous leur opposons notre unité de mesure : l’humain avec toutes ses valeurs. Nous sommes blindés et ça marche mal, pourquoi ?
A mon avis, nous ne savons pas le vendre. Soit par ce que nos commerciaux sont peu nombreux, les petites mains ne suffisent pas, soit par ce que nous nous ne savons pas leur parler. Nous avons tous les ingrédients pour mobiliser l’ensemble de l’électorat, et nous ne décollons pas !
Dans le débat, les jeunes parlent aux jeunes, nous sommes absents. Ce ne sont pas les vieux qui vont amener les jeunes aux urnes, qui peuvent mieux défendre leur avenir ? L’occupation des médias se fait essentiellement par Jean-Luc, heureusement que c’est un tribun de première classe, mais est ce à lui seul de monopoliser les micros ? A mon avis il y a trop de silences radio du coté des leaders des parti composants le Front de Gauche. Pas assez de dynamique. Et surtout ne plus se laisser enfermer dans la caricature de l’extrême gauche. Nous sommes la gauche. Point. Pour inverser la tendance, il est impératif de faire avancer des jeunes, de nouvelles têtes et de multiplier les messages par plus de voix. Et la l’été finira par arriver…
Il me semble que les raisons du semi échec du Front de gauche à Villeneuve ne doivent pas être imputées à un tract, ni même à l'absence de leaders nationaux. De mon point de vue, cette analyse est un peu courte. D'abord, la spécificité locale ne fait pas de Villeneuve un bastion de la gauche et encore moins du Front de gauche (contrairement à ce que l'on a entendu) mais plutôt, depuis une vingtaine d'année, un lieu d'implantation des idées de la droite virant extrême droite (Le Pen devant Chirac et Jospin en 2002, ce qui était une exception dans le sud-ouest ou Jospin était en tête presque partout). Le candidat du FN est le fils du président de la chambre d'agriculture dans un territoire agricole ou les petits et grands propriétaires se servent de la main d'oeuvre étrangère pour la cueillette des fruits tout en la stigmatisant.
D'autre part, observons comme le fait Hold up qu'une grande partie des mécontents de gauche s'abstient, et que ce fait est observé dans d'autres élections partielles, il y a sidération et reflux de l'électorat de gauche, ce qui est somme toute compréhensible, à nous de convaincre car il est illusoire de penser que cet électorat va se porter automatiquement et dès la première déception sur nous.
Enfin, l'effet média est bien réel, le FN est clairement choisi par les classes dirigeantes et leurs valets médiatiques comme défouloir à la colère populaire. JL Mélenchon a raison de souligner combien sont peu relayés tous les faits qui pourraient entâcher ce parti: liens avec la finance et les groupuscules extrémistes violents. Au contraire, tout ce qui peut nuire à notre image est mis en avant tandis que nos propositions sont écartées. La campagne présidentielle avait montré notre potentiel car elle nous avait donné une visibilité qui a fait peur.
Concernant la médiatisation du FN, anecdote véridique dans une classe de collège de Toulouse: "citez moi un parti politique". Seul le FN est cité, une élève cite le PS...
L'analyse du désastre villeneuvois me parait de loin être assez bonne, les enjeux ne sont pas encore compris par les têtes pensantes des organisations qui laissent à l'abandon leurs militants sur le terrain. Un bémol cependant, je n'en connais pas le contenu, mais le tract en arabe peux être une bonne idée dans certains cas, à destination de travailleurs d'origine étrangère par exemple. Pour ce qui est d'élections ouvertes uniquement à des citoyens français, je ne sais pas.
Bravo pour tes prises de position sur Kerviel, cela semble à l'évidence être un supplicié de plus sur l'autel du libéralisme. Il y a toujours des sous fifres et des pare-feu pour supporter les responsabilités des politiques choisies et menées par leur supérieurs.
Aucune honte non plus de préférer voyager en classe affaires, ni de le dire, si je le pouvais, petit prolo de l'ère tertiaire moderne que je suis, je ferais bien mes voyages ferroviaires fréquents en 1ère classe. Au lieu de vouloir niveler vers le bas, comme toujours, préférons niveler vers le haut, autrement dit : 1ere et classe affaires pour tout le monde !
à bientôt.
Victor dit à 21h33
"J'écoutais dernièrement la Le Pen sur France Inter au journal du matin. Pas un journaliste ou chroniqueur présent pour oser la reprendre ou la questionner sur son programme d'expulsion des travailleurs étrangers chômeurs. Ecoeurant."
Ce n'est pas tout à vrai, puisque justement la question lui a été posée par un "auditeur". Croyez vous que ce soit d'une importance capitale pour diaboliser le FN ? Sachant qu'aujourd'hui la majorité silencieuse est silencieusement pour l'expulsion des travailleurs étrangers chômeurs ou pas ! Au même titre que les positions de son père sur N. Mandela. La majorité silencieuse se moque silencieusement de ce que pense MLP de ce grand homme comme sur la Syrie. Ce n'est pas leur préoccupation. Par contre la question sur les retraites aurait été plus pertinente à développer, mais grâce à cette question trop courte, elle a permis à MLP de s'exprimer sur le rapprochement du statut privé/public. Solution partagée par la majorité silencieuse qui, silencieusement veut en découdre avec les fonctionnaires !
@fernand 26 juin 14h42
Bon, il semblerait que 4 millions de personnes votèrent Front de gauche aux présidentielles. Admettons, comme dirait Bigard, que ces 4 millions, même un peu moins, décident, unilatéralement, de mettre leur sous dans une banque créée a l'initiative du Front de gauche pour des projets, des idées, etc. voire uniquement pour déposséder les BNP, Société Générale et autres crapules existantes, de notre épargne...
Même si elles nous permettent de mesurer nos forces, les manifestations à Paris coûtent cher à ceux qui viennent de partout en France ! Si nous mettions tous cet argent dans la création d'une vraie radio de gauche, aux heures de grande écoute, une reprise de toutes les infos analysées par le Front de gauche. En plus de la banque de gauche proposée par @fernand pourquoi pas ?
La jeunesse avec qui j'ai eu bien à faire, était classe moyenne avec bon niveau d'études et tendance droite vu les familles. Elle ne connaissait rien en politique et mélangeait tout, se référant uniquement des médias de 2013. Leurs bonnes questions ont fait qu'après avoir repris notre livret "l'humain d'abord" ils en ont réclamés et à ce jour nous avons plusieurs terrains de discussion que nous ne pouvions avoir. L'ignorance en politique est immense (même des médecins, dentistes, radiologues etc. avec qui je discute à l'occasion de soins). Les gens mélangent tout : syndicats, politiques et magouilles (plus facile d'accès). Ils ne savent pas que l'austérité est uniquement pour eux, les services publics, et pas pour les ultras riches. Ils ne croient pas que l'on peut régler ce problème, sauf celui de baisser les salaires des députés, patrons, sportifs pro. et d'autres nantis. Ne savent pas non plus qu'ils peuvent avoir leur mot à dire où que ce soit (travail surtout). Donc nos discussions en cet été sont toujours aussi indispensables que le soleil !
Pour rejoindre mafifan et fernand. Je pense qu'il faudrait rajouter dans nos informations, meetings, tracts. Ce qui existe de positif en France et ailleurs et se développe, grâce aux collectifs, associations et aux citoyens autodidactes. Exemples, les monnaies complémentaires, l'agriculture urbaine, l'agriculture bio, l'agriculture collective, l'énergie alternative (moulin à eau et à vent, petites éoliennes horizontales de toit, créations astucieuses de bricoleurs, sur ce thème), rechercher et recenser autours de nous des personnes qui ont créer des choses positives mais qui ne seront jamais fabriquer car les banquiers, l'administration et les industriels ne veulent pas les soutenir et de ce fait reste inconnues. Préparons le terrain avant l'explosion du système car c'est ce que nous aurons mis en place qui nous fera vivre. Luttes d'un côté pour intégrer de nouveaux droits et de l'autre, actions sociales et viable de suite. Cela permettra aussi d'avoir envie aux citoyens de se battre, de s'investir dans des choses concrètes qui les amèneront peut être à lutter aussi politiquement ou du moins soutenir le FdG.
@fernand
"...4 millions d'electeurs...décident, unilatéralement, de mettre leur sous dans une banque..."
Cela me paraît compliqué et peut-être pas efficient de créer une banque. Mais pourquoi ne pas exploiter les possibilités existantes. Personnellement, je fais des recherches sur les alternatives aux SG, BNP, et autres. Apparemment, certains contributeurs du blog ont parlé de la NEF, mais celle-ci n'est pas encore une banque, donc il ne peut y avoir les mêmes instruments habituels. Cela est compliqué. Par contre cette NEF est affiliée au Crédit coopératif, qui est une banque, et qui héberge les comptes de la NEF, et assure sa liquidité bancaire. Je n'ai aucun intéret personnel dans cette réflexion, juste que comme vous je cherche une alternative.
Le crédit coopératif me semble approprié pour faire sur le champ la stratégie de Fernand. J'ai téléchargé leur document social pour savoir comment est le bilan et il me semble qu'elle fait partie des banques que l'on peut qualifier de non-toxique. Apparemment elle est à un niveau national dans le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) et propose la gestion des comptes en ligne. Donc, peut-être une bonne solution pour fuir les banksters qui nous préoccupent.
Communication toujours. Les gens sont 1) fatigués, 2) pressés, 3) préoccupés par les factures à payer, 4) pensent vacances, 5) s'amusent à lire quelques nouvelles people affreuses et divertissantes, 6) n'ont que des idées vagues sur ce qui se passe, 7) se fichent royalement de la politique profonde et 8) le moment venu, votent rapidement comme ils ont toujours voté, pour avoir voté. Comme papa ou le contraire de papa. Extrême-droite pour taper dans le tas. Ou sur la base de ce qu'ils viennent d'entendre à la TV, dans la bouche du collègue ou du voisin (ou le contraire, pour résister). Donc au dernier moment. La communication, pour réussir, devrait être conçue de manière à résumer le dossier Jean-Luc Mélenchon emballé dans des messages tenant compte des points 1 à 8. Pas facile, mais c'est sine qua non.
@ Poncet 91
Je ne crois pas confondre, lorsque je parle de la masse des gens dépolitisés et tenter par l'extrême droite je parle des classes populaires (blanche) c'est a dire que la gauche c'est tournée vers le plus damné de la terre qu'est l'immigré et ces descendants ce qu'il faut faire car il y a d'énorme problème. Mais la gauche a laisser tomber les petit blanc il ne faut pas oublier que les trois quarts des pauvres de ce pays ne sont pas dans nos banlieue mais dans les petites ville périphérique et les petits villages. Je le redis le Front de gauche a sa tête il n'y a que des citadins libertaires et que notre électorat est un électorat communiste et le reste ces des socialistes radicalisés et notre seule marche de manœuvre est du coté des petits fonctionnaires des citadins qui se radicalisent. Nous ne représentons plus les classes populaires et tant qu'on dira ouvrez les portes aux immigrés, qu'on leur dira droit de vote des étrangers, donner plus d'allocation... Les classes populaires blanches nous fuirons. Je suis égalitaire pas libertaire et il est temps que la gauche arrête de faire l'autruche.
Il fut un temps où le PCF avait une presse en langue étrangère, des organisations spécifiques pour les étrangers, la fameuse MOI, et ce avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Le journal communiste Naïa Praïe écrit en yddish a été un quotidien après guerre la guerre, puis un hebdo et il s'adressait à des citoyens d'origine étrangère et devenus français. Il y avait de même une presse en arménien pour les arméniens de France devenus français. Ecrire dans une autre langue que le français ne semblait pas une cause de stagnation électorale. Un tract en arabe dans le contexte de la montée des idées fascistes et xénophobes parait une erreur tactique parce que nous sommes aujourd'hui complètement sur la défensive sur le sujet par rapport aux idées dominantes. Manouchian doit se retourner dans sa tombe !
Concernant les élections partielles, de l'Oise et de Villeneuve sur Tarn, ainsi que la montée incontestable du FN, il faut admettre que nous ne sommes qu'au début de nos désillusions, le mouvement enclenché sera très difficile à combattre. Il n'y a pas si longtemps les électrices et électeurs du FN se cachaient, se taisaient et même se terraient par honte et par crainte de représailles, aujourd'hui ils en sont fiers et n'hésitent plus à l'afficher crânement, les refoulés se défoulent !…
Ne croyez pas que les électrices et électeurs du FN donc de Marine Le Pen ne soient ignorants que ce parti est fasciste et dictatorial, moi je penses qu'elles et ils le savent parfaitement, que c'est en toute conscience et connaissance de cause qu'ils votent pour cette mouvance, pourquoi… me direz-vous ? Parce qu'ils ont peur de perdre le peu qu'ils ont pu acquérir, car ce sont pour l'essentiel de petites gens peu éduqués - ce n'est pas une insulte que de le constater - ayant peur, ils votent pour les salopards qui leur racontent ce qu'ils ont envie d'entendre, la peur des autres. Revisitez l'histoire de l'Italie sous Mussolini, et vous constaterez que ce sont ces gens là qui l'on amené au pouvoir, cela est vrai pour d'autre dictature fasciste ailleurs dans le monde. Comme j'aime à le dire l'histoire hoquette et se répète à loisir, nous sommes en plein dedans. La seule réponse à avoir est la révolution civile, la guerre civile comme en Espagne, la résistance armée, aucune organisation politique ne résoudra cette problématique, seulement après nous pourrons agir politiquement, mais seulement après, hélas !…
Je ne souhaite qu'une seule chose, c'est de me tromper profondément, mais ayant tourné cette problématique dans tous les sens, ayant lu et relu toutes les informations crédibles sur la tourmente qui est là bien présente, la fin de cette 5ème République va s'achever vilainement, pour s'en convaincre il suffit de constater l'étendue des égoïsmes.
Les vacances approchent et avec elles la pause de l'été pour Jean Luc qui va prendre un repos bien mérité.
Je partage l'avis de ceux qui pensent qu'il faudrait que le FdG soit plus visible et pas seulement représenté par JL qui malgré son talent d'orateur n'est pas forcément apprécié par tous ceux qui pourtant partagent les idées du FdG sur le fond. Il y a beaucoup de talents au FdG, qu'ils s'expriment plus largement dans les médias serait une bonne chose mais pour qu'ils soient invités il faudrait commencer par leur laisser plus la parole dans les meetings et manifs du FdG.
Je trouve aussi que les efforts devraient être concentrés sur les mesures concrètes qui permettraient de sortir de l'austérité, de redonner de l'espoir pour l'avenir avec la lutte écologique au lieu de mettre tant d'énergie dans des combats dont le plus grand nombre se fiche un peu ou même que ça indispose, comme le mariage pour tous, la défense de Kerviel ou des immigrés, je sais que je risque de faire bondir mais ce n'est pas renoncer à des valeurs, c'est diminuer l'idéologie qui alimente les crispations et les réactions de défense et la remplacer par des convergences sur un intérêt général humain.
D'autre part je crois qu'il est urgent pour chacun de retirer son argent des banques "toxiques" si ça n'est pas déjà fait, le risque de leur effondrement approche et avec lui la probabilité de les renflouer en ponctionnant les comptes des usagers. La Nef n'est pas une banque mais on peut y ouvrir un compte avec tous les services bancaires (carte, carnet de chèques, livrets d'épargne) par l'intermédiaire du crédit coopératif, je l'ai fait depuis longtemps sans que ça pose problème.
Faire un commentaire sur ce blog est bien peu de choses au regard du travail à accomplir pour transformer la situation, beaucoup de citoyens préfèrent utiliser leur énergie qui n'est pas inépuisable pour agir concrètement sur le terrain, mais ils ne sont pas beaucoup soutenus par...
@ Femme d'aujourd'hui
Avant que le Webmestre ne réitère ses justes conseils par rapport à la naïveté de certaines personnes par rapport à la NEF, je vous renvoie à cet article qui retrace l'historique de cette banque libertarienne, véritable pompe à finance pour le profit d'une secte suisse aux idées réactionnaires. Oui, je sais, beaucoup de personnes sur ce site vont eux aussi avoir les jambes et les bras coupées à sa lecture. L'information collective toujours, la lucidité personnelle en plus.
Denis F dit à 11h47
"La seule réponse à avoir est la révolution civile, la guerre civile... la résistance armée, aucune organisation politique ne résoudra cette problématique...."
Apparemment votre vision n'est pas celle du front de Gauche. Ce n'est pas parce que le chemin est difficile qu'il faut le rendre difficile en l'ensanglantant. Gagner ne suffit pas il faut que le peuple partage et mette en oeuvre des idées et les plans d'actions et les moyens associés. Regardons plutôt les idées et les débats que nous infusons dans la société malgré nos résultats électoraux décevants: F.H et la finance (le Bourget) c'est nous ! le débat sur l'Europe libérale (TSCG et MES) et l'austérité, c'est nous! la 6 ème république et les institutions, c'est nous ! la finance et ses dérives, c'est nous ! L'ANI, les retraites et le SMIC, c'est encore nous ! La lumière sur le difficile "aggiornamento" du PS (depuis 1994 et le bing bang de Rocard), c'est nous! Même l'extrême droite reprends nos idées et copie nos arguments. Le comble est que c'est le FN qui en draguant notre électorat déçu par la "gauche" obtient les résultats électoraux, mais pas celui des revendications. Enlevons les leurres de l'immigration, de l'insécurité et la sortie de l'Euro, le FN se fait surtout élire sur un mieux vivre en terme de retraite, de pouvoir d'achat et d'emploi.
Si JL Mélenchon n'avait pas franchi la barrière de la surdité médiatique est-ce que le débat au sein du PS ne serait pas plus atone? Notre impuissance démocratique apparente n'est-elle pas inversement proportionnelle à la puissance de notre modèle social et de nos contre propositions qui alimentent sans cesse le débat. N'avons nous pas par le passé démontré que nous sommes tous le produit de notre histoire ! La société française vote majoritairement à droite mais ses idées sont à gauche ! Ce n'est pas un hasard. La dédiabolisation du FN non plus ! Il ne serait pas ce qu'il est si il se montrait tel...
Le vote à Villeneuve sur Lot a été, comme de juste, marqué par l’enquête de Médiapart sur Jérôme Cahuzac. Et cela a pesé dans les intentions de vote pour le PS et plus généralement pour la gauche.
Hélas, un travail d’investigation, de clarification analogue, n’a pas été fait sur le candidat frontiste, Etienne Bousquet-Cassagne, secrétaire départemental du FN en Lot et Garonne. Je l’ai entendu se vanter d’avoir travaillé à la cueillette des prunes. Vraisemblablement sur les terres appartenant à son père, président de la chambre d’Agriculture du Lot et Garonne, laquelle se félicite de la présence massive dans les vergers d’une main-d’œuvre immigrée : Portugais, Maghrébins, et Espagnols.
Si l'on en croit le quotidien Sud-Ouest du 12 septembre 2011, le père du candidat frontiste se félicite de se renfort venu du dehors : « Ce qui contribue également à limiter les soucis de main-d'œuvre, ce sont les contrats Anaem (Agence nationale accueil étrangers migrations). « Ils concernent entre 1 000 et 1 200 travailleurs marocains tous les ans ». Ainsi, la main-d'œuvre saisonnière pour la cueillette des fruits et légumes ne pose plus de problèmes ».
Aucun problème, sauf, j'imagine, s'ils se montrent le dimanche à Villeneuve sur Lot. Car il est possible de faire venir en France des Maghrébins, de s’enrichir de leur travail et de faire campagne sous la flamme (le faisceau) d’un parti qui n’en veut pas sur notre sol et qui attise les peurs des imbéciles heureux qui sont nés quelque part et qui profitent de la prospérité locale qui résulte de l’emploi d’une main-d’oeuvre immigrée.
@ 122 naif à 14h29
" Apparemment votre vision n'est pas celle du front de Gauche. "
Et c'est bien ce qui me navre ! Comme vous le dîtes si bien, nous sommes les meilleurs, nous avons vu juste à propos d'à peu près tout, mais voilà nous sommes bien les seuls à le savoir, et sommes incompris de ces français(es) aveugles et sourds.
Ce peuple de couards n'y comprend rien, c'est ce que je démontre et c'est ce que vous sous-entendez, vous dîtes même qu'il vote majoritairement à droite, ce qui est vrai et ce qui s'illustre en ce moment. Mais voyez vous cher camarade de la coupe aux lèvres il y a loin… donc l'ivresse !…
Plutôt que d'avoir raison dans nos débats, ne vaudrait-il pas mieux songer à nous aguerrir des multiples chausses trappes que l'ennemi avéré qu'est le PS, allié objectif du FN et digne successeur de l'UMP, met dans sa soumission obséquieuse à l'oligarchie.
Le comportement de Jean-Luc Mélenchon vis à vis des journalistes est à ce point contre productif qu'il vaut mieux en sourire, il est devenu le porte flingue de l'extrême gauche comme ils se plaisent à le décrire, jamais on ne le présente comme représentant la gauche française, la vraie gauche française, il n'est respecté que par très peu de journalistes, il n'est pas invité pour représenter nos idées, mais seulement parce qu'il fait de l'audience. Et pourtant… si nous avions voulu toucher les français(es), les convaincre de notre capacité à changer leur vie, en mieux, ces gens là nous étaient indispensables, sans eux vous aurez beau être les plus intelligents, les meilleurs, les plus sincères tout cela ne servira à rien, soyez en convaincu, soyez aussi convaincu que le mal est fait et qu'il n'y a plus de retour arrière possible, les jeux sont faits comme l'on dit, car aucune presse d'opinion ou pas à l'échelon national ne nous aidera, ni ne nous ouvrira ses colonnes, encore moins la radio et la télé. Alors … suis-je en droit de broyer du noir ?
Je ne crois pas que ce soit la saison des tempêtes qui s’ouvre pour le Front de gauche, mais celle, nécessaire et féconde, de l’autocritique. Ce qui me semble être un signe de maturité, alors même que le Parti de gauche, le Front de gauche, n’ont que quelques années d’existence, de réflexion, d’action…
Concernant les partielles de Villeneuve s/Lot, j’ajouterai que le Lot-et-Garonne est un département fortement rural. Il y a, bien sûr, de grands exploitants, mais il y a beaucoup de petites exploitations, qui survivent à coup d’emprunts, de partage de machines agricoles et autres solidarités... Dans le village où vit encore une partie de ma famille, les jeunes qui, il y a quelques décennies, reprenaient les petites exploitations familiales, votaient tous Communiste. Depuis plusieurs années déjà, ils votent FN… Notre travail militant en milieu rural ne fait que commencer.
Merci à Jean-Luc et à tous les camarades qui rendent possible et encouragent l’autocritique ouverte, consciente, argumentée…
A dimanche !
Mais vous croyez que ça marche comme ça ? Hop on lève le petit doigt et tout le monde comprend et rallie le Front de gauche ? ça fait trente ans d'enfumage massif et vous voulez qu'au bout de 2 ans on soit en tête ? C'est tellement plus facile de montrer l'immigré comme le fautif. Il faut du temps et les talents de JL Mélenchon et des autres. On revient de loin. JL Mélenchon prend tout sur lui les attaques, les plus stupides, les plus injustes. Personnellement, je le soutiens, il est excellent et c'est bien pour ça qu'il est attaqué. Il nous faut de la patience, du courage et de la détermination. Ne lâchez rien, ça va venir, les gens vont finir par comprendre.
Lisez le bouquin les mensonges du FN et parlez en autour de vous.
Témoignage de province. De ma grise banlieue, autour de moi, pas encore assez de souffrance et de colère. C'est juste un tiède écœurement qui nous agace, une revanche idiote qui nous détourne des urnes ou au mieux qui ne nous empêche pas de "voter utile". Le confort auquel nous sommes habitués, les remparts qui semblent nous protéger sont encore là, visibles pour un grand nombre. Mais chaque jour, d'infimes changements nous poussent vers la pente, nous autres des classes moyennes. Pour certains des gens moyens, "moyennement instruits" comme moi, l'éveil a déjà eu lieu au fil des épreuves personnelles, une nuit passée aux côtés d'un proche malmené aux urgences, une visite troublée par la puanteur de la maison de retraite de la grand-mère tant aimée. La colère s'éveille, la révolte intime trouve écho dans vos paroles. Pour les autres des "moyens moyennement instruits", ceux qui retourneront aux urnes voter pour les vôtres, il faudra plus de temps. C'est sûr ceux du FN se bousculent aujourd'hui dans les bureaux de vote. Vous avez dit JL: " Histoire comme tu es lente et cruelle! " Une goutte d'eau vous envoie à vous, toute son affection et à vos compagnons de combat pour qui je vote et voterai, ma persistante confiance.
Le Front de gauche tel qu'il est aujourd'hui est seulement le refuge pour les radicalisés du PS rien de plus. Avec une audience chez les petits fonctionnaires, les profs, les vrais ecolos, les citadins, les bobos libertaires certains syndicalistes mais pour ce qui est des pauvres, des classes populaires et moyenne inférieure blanche et des ruraux nous sommes inaudibles. Pour une seule raison que notre ligne politique est libérale sur les questions sociétales. Je milite pour que nous soyons libéraux dans aucun domaine. C'est a dire que les gens dont je viens de parler ont peur. Ils ont besoins d'un discours qui emmène de l'ordre. Et tant que nous mettrons la question du vivre ensemble sous le tapis nous apparaîtront comme déconnecté. Le PCF lorsqu'il était a 30% il n'était pas libertaire. Les classes populaires sont égalitaires pas libertaires.
Peut-être une question d'identité. Qui sommes-nous ?
Pour ceux qui ne sont pas dedans, il est difficile de savoir qu'il y a le Parti de Gauche et le Front de Gauche. Cette complexité est un handicap d'autant plus réel que les composantes du Front de Gauche sont libres de parler au nom de leur parti propre et que le Front de Gauche opérant par consensus ne satisfait pas toutes les parties en présence. Un parti peut y perdre beaucoup de son identité, de sa spécificité dans ce rassemblement.
Lors d'une campagne électorale il est essentiel que les militants agissent selon leurs convictions, tout en admettant la nécessité de faire des concessions, mais pas de lâcher des lignes maîtresses. Ce sont les électeurs qu'il faut fédérer et les enjeux sociétaux, environnementaux, la cohésion sociale, le partage des richesses doivent être à défendre de façon cohérente.
Comment peut-on défendre la construction d'un mastodonte dans le Contentin, phagocytant les milliards d'euros, de façon croissante (tiens la voilà la croissance, mais pour le gros BTP), générant à long terme des déchets tuant l'avenir dans un choix d'énergie coûteuse pour la paix, montrée comme étant bon marché (tous les contribuables financent en plus du consommateur, et concilier un écosocialisme ? Il me semble que les contradictions fortes sont un frein à la progression du ralliement d'une grande partie des citoyens. Notre programme coince, bien sûr le FN s'en fout de ses contradictions, c'est son fond de commerce, il ment comme il respire, mais notre gauche a plus de rigueur et de conscience et si la ligne d'horizon est brumeuse il est plus difficile de convaincre.
Donc que chaque parti dans le Front de Gauche prenne ses responsabilités face aux enjeux et à l'enfumage nauséabond des partis au pouvoir et du FN. Les gens ont besoin de clarté et d'espoir fondé.
Ce billet est toujours une lumière de réflexion, comme un ver luisant dans la nuit. Pas de vacances pour ceux qui...
M Mélenchon, que le ciel vous prête la santé et le courage du combat encore longtemps. Vous portez l'espoir de tant de personnes. L'espoir de voir un jour un état centré sur l'humain d'abord, la nature ensuite, et enfin sur l'égalité de traitement entre les individus (ce dernier point étant une de mes motivations profondes dans mon activité associatif en faveur des personnes porteuses d'un handicap).
Pour en revenir à ce post, et au moyens intellectuellement malhonnêtes utilisés par les médias, nous devons y voir la preuve de leurs convictions politiques bien ancrées à droite ! En effet ce n'est pas, une fois de plus, sur le fond que le Front de gauche est attaqué (en sont-ils seulement capables ?), mais bien sur la forme, avec cette idée anachronique qui veut que quand on défend le peuple, les petites gens, le prolétariat, on doit inéluctablement voyager en 2ème classe (et encore parce qu'il n'y pas de 3ème), rouler en Renault Dacia, et manger des pattes à tous les repas. Pendant que tout le reste de la classe politique et le front national en tête, ne se déplacent qu'en avions privés, grosses berlines Allemandes, et qu'ils se gavent de caviar à la louche, sans qu'aucun média ne s'en offusque !
On parle de "lepénisation" des esprits ? de "droitisation" de la société ? Hum... c'est plutôt le contraire. Le FN et la droite sont quand même obligés de reprendre les thèmes de la gauche pour exister. Le FN n'a pas pris officiellement parti sur le mariage pour tous. Le FN déguise sa politique économique et sociale de marqueurs de gauche. Le FN est obligé de parler laïcité plutôt que xénophobie. Le FN parle de la République. Bien sûr, le fond de sa pensée est la même. Mais il serait incapable de séduire des électeurs avec un discours purement réactionnaire. Il est obligé de reprendre les mots de la gauche (quitte à les travestir) pour pouvoir exister. Continuons la lutte !
Les élections partielles de Villeneuve sur Lot, ancien "fief" de Cahuzac. Oui, nous avons une responsabilité et l'absence d'une action identifiée du Front de Gauche au National pour les Législatives de Juin 2012 avait déjà eu un effet sur leurs résultats. Il est vital que les partis membres du Front de Gauche parviennent rapidement à une alliance conceptuelle du balai et de la truelle, ou à l'élaboration d'une analyse commune et donc d'une stratégie de nature à constituer un outil efficace dans la guerre des classes qui, elle, a plusieurs fers au feu.
@Fernand 32
Moi aussi je n'ai pas beaucoup d'économie mais je peux déplacer mes sous avec bonheur. [...]
Je partage totalement l'avis de Florent (127). Le FN est plus audible que le FdG pour la raison qu'il rassure ceux qui ont peur (nous on sait que c'est factice) et vivent dans l'insécurité quotidienne (le racisme a bon dos d'autant qu'il s'exprime aussi dans le sens inverse). Neutre aussi il a été en ce qui concerne le sociétal façon PS. S'être joints au combat du mariage pour tous était le piège dans lequel il ne fallait surtout pas tomber. Ca ne concerne pas les petites gens qui vivent dans la précarité et la peur d'être radiés de Pôle emploi pour une broutille, ces histoires de mariage. Donc, en aucun cas, les gens qui sont déjà à terre ne se sentent soutenus dans leurs malheurs ni concernés par le sociétal. D'ailleurs les voit-on venir ici s'exprimer ?
Faire de l'angélisme à propos de l'insécurité grandissante dans les banlieues pour s'opposer au discours Le Peniste n'est apparemment pas la bonne tactique. La définition de l'immigration façon FN est certes indigeste mais est-ce pour autant qu'à gauche, on doive mettre l'accent sur le multiculturalisme à développer à tout prix et feindre d'ignorer que mal gérée et non désireuse de s'intégrer, elle peut générer des conflits à long terme, que ne subissent pas ceux qui vivent dans les beaux quartiers !
Les classes populaires, le peu qu'elles aient retenu des discours qu'elles auraient pu entendre au hasard des programmations télé, ont davantage été le don de papiers aux travailleurs immigrés et la titularisation des personnels précaires dans la fonction publique. Rien qui n'évoque leur calvaire, en tout cas et leur permette de faire confiance au FdG !
Bonnes vacances à tous, où que ce soit.
L'accumulation des opportunistes de tous poils, la guerre des postes, l'avilissement du discours politique, la prégnance de l'individualisme construit à la sauce systémique, rendent difficiles la parole transformatrice, la parole révolutionnaire. Qu'à cela ne tienne, l'union fait la force et cette force, si elle reste unie et fidèle à la nécessité, sans compromissions, du changement véritable, prend la dimension du possible. Pour cela la confiance est une des garanties qui bouleverseront l'échiquier politique actuel, corrompu car au service du Capital très rémunérateur pour lui.
Il faudra donc s'accrocher car chaque élection est porteuse de tentations et de basculements, ne serait-ce que pour préserver un "réseau d'élus". Bien entendu je veux parler "d'alliances contradictoires", celles qui viendraient mettre à bas des espérances par centaines de milliers. On ne peut dénoncer et renoncer pour de vils calculs quantitatifs en la matière. La dégénérescence qu'induit la politique actuelle (mais tellement récidiviste) de la "gauche de gouvernement" est telle que choisir entre celle de "gauche" et celle de droite conduirait à la perte de bien des repères pour la population qui, intrinsèquement, pour une grande partie, souhaite, aspire, au changement, à la transformation sociale par la transformation politique. Des alliances de circonstance entrerait dans ce schéma, fussent elles de circonstances.
Alors de la politique oui. La vraie. Celle qui reste fidèle à l’intérêt général, à l’intérêt du peuple laborieux. Une politique de classe qui s'oppose finalement à celle que mène le capital par MEDEF, gauche de gouvernement, et droite, interposés.
Affaire Snodew...
La France traite cette affaire sous un "prisme" dangereux, non-objectif et non-respectueux de notre héritage juridique et sociétal (de société "socius" en latin, compagnon, associé. Nous avons bien dérivé). Nous avons bafoué le droit international sur base d'une supposition. C'est juridiquement indéfendable, humainement pitoyable.
Et quant à Monsieur Morales, j'ai honte, terriblement honte pour la France. Cet homme est l'une des personnalités politiques les plus respectables que compte cette planète. Bon sang! Ont-ils des peaux de saucissons devant les yeux et du sang de navet dans les veines ?
La montée très prévisible du vote Le Pen et le spectacle répugnant des médias comme arme de captation des consciences par le capitalisme au service d'une consommation-addiction sont directement liés. Le temps de cerveau disponible vendu à Coca-Cola est le point clé qui explique le vote Le Pen et qui permettrait de fourbir les armes pour le contrer. Or je ne vois pas vraiment dans les analyses du front de Gauche, dans le discours des syndicats, les prémisses de la mise en place de ces mouvements de pensée.
Pour être plus concrète, laissons de côté l'électeur de Le Pen qui est vraiment d'extrème droite. Il est minoritaire et il le restera. J'appelle électeurs du front national, tous les autres. Ceux-là votent LePen par dégoût d'eux-mêmes. Ils sentent bien le côté dégoûtant de cette femme, et se résolvent à voter pour elle par dépit. Par dégoût des conditions de vie qui leur sont imposées, relégués comme des fourmis dans des quartiers tristes, abreuvés de programmes télé normalisés, contraints à l'addiction de consommation dans des hypermarchés sordides où les employés sont contrôlés comme eux-mêmes le sont dans des emplois, qui ne sont plus du travail, qui n'ont plus de sens. Managés par la peur du chômage. Et les cadres des entreprises, bien payés ne sont pas psychiquement mieux lotis. Voir Kerviel, le trader-prolétaire !
Nous sommes encore "nous", car nous sommes tous individuellement encore "je", avec des idées que nous prenons le temps de développer et qui font que pour nous la vie vaut encore la peine d'être vécue. Nous laissons les électeurs du Front national sur le bord de la route, et de plus en plus nombreux, ils iront voter Le Pen, ou au mieux s'abstiendront, ce qui pour le résultat de l'élection revient au même. Tant qu'ils n'auront pas reconstruit leur "je", ils ne viendront pas vers "nous" et nos résultats électoraux stagneront, voir s'effriteront. Où sont les mots, les actions qui s'adressent à eux pour les...
Je vois l'électeur (et trice) du FN pas du tout comme vous, Ada Chem.
Ce sont des retraités en milieu rural, possédant une villa équipée jusqu'au moindre détail, parfois même un appartement qu'ils louent et qui leur fait un revenu complémentaire. Ils ont une vie traditionnelle, réglée, chaleureuse avec les amis, des barbecues l'été, catholiques bien souvent. Donc, objectivement, tout va bien pour eux. Mais ils adorent les grosses blagasses racistes. Mais c'est pas leur faute là où ça va mal, donc c'est la faute aux Arabes. Ils collectionnent les clichés, les pensées toutes faites et ce qui échappe à leur monde connu, balisé, leur fait peur. Ils ont aussi peur des voleurs. Ils sont très sensibles à toutes les infos criminelles. Et puis, ce sont des gens efficaces. Faut que ça aille vite. La femme FN fait son ménage sans état d'âme, y a pas un truc qui dépasse, donc pour ce qui est de la saleté sociale, elle a besoin de la même efficacité qui ne se pose pas de questions. Pour eux, l'écologie c'est un truc de bobos. Devoir réfléchir aux conséquences à long terme de nos actions quotidiennes, c'est pas leur mode de fonctionnement. Ce sont des personnes hyper actives sauf pour penser. Penser leur répugne. D'où leur mépris pour les "intellos". Ils aiment bien aussi taper sur les fonctionnaires mais d'un autre côté, ils poussent leurs enfants à le devenir pour avoir une bonne situation. Ils sont en pleine contradiction à ce niveau mais c'est pas grave puisqu'ils évitent de penser.
Voter FN, c'est bien pratique. Ça donne un sentiment de rébellion et pis ça fatigue pas trop les méninges.
Je viens de lire le bonus que s'est octroyé le nouveau PDG de la Société Générale et c'est à vomir sur l'action du gouvernement actuel. Justement, aujourd'hui, je voulais rechercher sur Internet le nom de Jouyet, dont on se dit qu'il y a déjà quelque temps que l'on entend parler et, malgré le changement de gouvernement, il est toujours là, et encore plus. Quand on voit le cumul de ses casquettes, comment penser qu'il peut logiquement toutes les assumer.. même s'il est en plus catho pratiquant et membre du Siècle.
Quels salaires il cumule, et quelles retraites et retraites chapeaux il va pouvoir déguster. Comment se fait-il que l'on ait nommé ce personnage dont la barque est déjà bien trop chargée directeur de la Caisse des Dépôts et en plus président de la Banque d'Investissement ? Comment nous fera-t-on croire que l'on a changé de gouvernance ? Non seulement il faut une loi sévère sur le cumul des mandats de députés et sénateurs, mais aussi sur les nominations dans les administrations publiques !