28juin 13

Des chômeurs français et des manifestants brésiliens

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Quand vous découvrirez cette note, je serai en route vers Perpignan et ensuite vers Lézan, dans le Gard, où je vais conclure des fêtes populaires qu’organisent mes amis communistes. Puis je remonte à Paris et je vais en session à Strasbourg. De là je reviens pour accompagner Jérôme Kerviel aux prud’hommes, jeudi matin. Jeudi soir une émission importante pour moi à découvrir dans mon agenda. Vendredi, j’embarque pour aller conclure l’université d’été du Parti de la gauche européenne (PGE) à Porto au Portugal. On voit que la pause n’est pas pour tout de suite.

Pendant que je vais et viens mon pauvre pays continue sa descente dans le néant. Les égouts des affaires débordent, empuantissant l’atmosphère, qu’il est interdit de vouloir purifier sous peine de pilori médiatique, comme il est interdit de vouloir y passer un coup de balai. Pour le médias dédiabolisateurs et lepenisés, seule madame Le Pen a le droit de le faire ! Ses complices dans les salles de rédaction, les Barbier et autres seïdes, s’en claquent de joie les genoux. Ladite madame Le Pen annonce qu’elle va supprimer le droit du sol en France pour l’acquisition de la nationalité française. Une disposition en vigueur depuis François 1er. C’est dire qu’on deviendrait français « par le sang » comme des allemands pour le bonheur des communautaristes ethnicistes. Deux siècles d’identité républicaine effacés. Cela fait moins de buzz que ma préférence pour la classe affaire. Mais, sans désemparer, « Le Monde » publie son énième publi-reportage avec photos souriantes de la chef et de son sergent Garcia, le renégat chevènementiste Philippot. Les deux dédiabolisés annoncent des conquêtes municipales. Je note que le fait qu’elle ait osé traiter France Inter de « radio bolcho » à beaucoup ému la caste et fait du rebond ! Pensez, traiter de « bolchos » les passe-plats des fachos !

© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr
© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr

Mais que mon avocate, maître Raquel Garrido, soit inculpée dans le cadre de son action pour ma défense n’émeut ni la buzzosphère ni les médiacrates. Heureusement, la mouvance des organisations de défense des libertés et leurs militants est là. Une pétition circule qui réunit un arc de force incroyable en faveur de Raquel Garrido. Je vous appelle à le rejoindre.

Dans ce post je ne traite que de deux sujets, plus ou moins  décollés de l’actualité immédiate. L’un me fait résumer ce que je veux dire pour vous mettre en garde sur la nouvelle fable à propos des « emplois non pourvus » qui sert de prétexte à de nouvelles coupes dans les droits des salariés. L’autre est destiné à tous ceux qui s’intéressent aux questions de stratégie politique de gauche. Je m’arrête un instant sur la situation au Brésil où sous un gouvernement de gauche a éclaté une insurrection civique de grande ampleur.

Pour Hollande, les chômeurs sont coupables

Le gouvernement ne recule devant aucun rideau de fumée pour entretenir la fable de Hollande d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Tout est bon pour dégonfler la statistique. Mais personne n'est dupe. Les emplois aidés du gouvernement sont inefficaces. François Hollande avait promis 100 000 emplois d'avenir pour les jeunes cette année. A peine 33 000 ont été signés à la moitié de l'année. Quant aux contrats de génération créés en mars, l'Agence France Presse écrit pudiquement qu'ils "peinent à démarrer" et le gouvernement ne donne aucun chiffre. Tous ces bricolages ineptes buttent sur le même fait : faute d’activité, point de travail salarié, même « aidé », « d’avenir », de « génération », et autres balivernes compassionnelles.

Hollande ne pourra pas tenir sa promesse. Il le sait depuis le premier jour. Il va donc changer de pied. Voici ce qu’il dit en substance : si le chômage ne baisse pas, ce ne serait pas de sa faute, ce serait celle des chômeurs ! Il a donc repris en sourdine le vieux refrain libéral jamais démontré. C'était dans son discours d'ouverture de la Conférence sociale jeudi 20 juin. Hollande reprenait à son compte la propagande du MEDEF sur les "emplois non pourvus". Le journal Le Point titrait même que "Le Medef impose son point de vue" parlant de ce sujet comme de la "marotte" du patronat. Hollande a même repris les chiffres du MEDEF parlant de "200 000 à 300 000" emplois non pourvus par an. Il a même désigné les responsables : les chômeurs ! Voilà ce qu'il a déclaré : "Il y a à peu près de 200 000 à 300 000 recrutements qui sont entamés, puis abandonnés, parce qu’il n’y a pas de candidats suffisamment qualifiés par rapport aux emplois qui sont proposés". Ayrault a immédiatement annoncé un plan de formation pour 30 000 chômeurs prétendument incompétents pour pourvoir ces postes. Ce plan sera mis en œuvre entre septembre et décembre. 30 000 chômeurs formés pour 300 000 postes non pourvus ? Et les autres ? Mystère et boule de Nantes. Ces 30 000 chômeurs auront donc l'immense avantage de sortir des statistiques de Pôle emploi juste avant la fin de l'année où la courbe du chômage est censée s'inverser. Quant au problème de la qualification professionnelle ou de la requalification, il restera en plan, comme d’habitude, pendant que continuent, dans l’indifférence générale, les fermetures de sections dans les lycées professionnels et les abandons de contrats d’apprentissage.

La réalité des emplois « non pourvus » est bien différente de ce qu’en dit le Medef et le gouvernement. En réalité personne ne sait précisément combien de postes ne sont pas pourvus. En 2008, Nicolas Sarkozy parlait de 500 000 offres d'emplois non satisfaites. En février 2011, Sarkozy répétait ce chiffre alors que son propre ministre du Travail Xavier Bertrand parlait de 250 000 postes, soit deux fois moins. Le MEDEF parle de 300 000 emplois à pourvoir en se basant sur une enquête réalisée auprès de ses adhérents qui exclut d'office les trois fonctions publiques, l'agriculture, les particuliers employeurs, les associations et les professions libérales. Quant à Pôle emploi, il identifie 450 000 offres non-satisfaites en 2012 mais le 6 juin dernier, son directeur-général parlait de 116 000 offres d'emplois non pourvues. Le premier chiffre renvoie aux postes qui n'ont pas fait l'objet d'un recrutement alors que des candidats qualifiés avaient postulé quand le second chiffre concerne uniquement offres pour lesquels aucun candidat n'a postulé.

Il ne s’agit pas pour moi de dire que les « emplois non pourvus » n’existent pas. Mais la bonne question à leur sujet est de se demander pourquoi personne n’en veut ! Les difficultés de recrutement sont connues. LaTribune.fr relève que "Dans sa note de conjoncture du 4ème trimestre 2012, l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), écrit que "les procédures abandonnées 3 à 6 mois après avoir été lancées représentent 10 % des recrutements au premier trimestre 2012, soit un niveau habituellement observé. Ici donc dans près de 6 cas sur 10, l’emploi non pourvu l’est du fait d’un changement de cap de l’entreprise ! Il s'agit de renoncements parce que le poste ne correspond plus à un besoin (29 %) ou pour des raisons budgétaires (29 %). Ces deux motifs sont beaucoup plus fréquemment à l'origine des abandons qu'un an auparavant (respectivement, + 7 et + 9 points). Cela veut dire que le besoin de main d’œuvre recule à mesure que l’activité ralentit. L'absence de candidature adéquate n'est à l'origine de l'abandon que dans 16 % des cas, en recul de 1 point par rapport à l'an passé." On est donc très loin de l’armée de paresseux et d’embusqués qui profitent des prestations sociales sans travailler et qui seraient des parasites, des fainéants ou des fraudeurs.

Une enquête qualitative de Pôle emploi citée par "Libération" pointe aussi la responsabilité des employeurs. Voilà qui n’est pas banal ! Ils ne savent pas s’y prendre pour embaucher. "Les échecs se concentrent dans des entreprises qui ont une faible expérience du recrutement". Ceux-là présentent des offres "parfois déconnectées des compétences réellement nécessaires au poste à pourvoir" si bien que "ces échecs peuvent être imputables autant à la pénurie de candidats qu'à l'inexpérience des recruteurs et leur méconnaissance du marché local du travail". Et LaTribune.fr cite aussi l’association nationale des Directeurs ressources humaines selon qui "les recruteurs sont parfois trop exigeants, ou proposent des offres d'emploi farfelues : bac + 5 avec 10 ans d'expérience payé au Smic".

Les véritables causes des abandons de recrutements sont là: difficultés économiques des entreprises, abandon de projets ou perte de clients, emplois mal payés compte-tenu des exigences demandées en termes de qualification, de disponibilité, de mobilité, de pénibilité de la tâche. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de lire dans LaTribune.fr que "Les recrutements les plus difficiles portent sur les aides à domicile et les aides ménagères, où 66,6% des projets de recrutements sont jugés difficiles. (….) Puis vient, dans l'ordre, les cuisiniers (64,1% de difficulté), les infirmiers (58,3%), les employés de maison (55,6%), ceux de l'hôtellerie (50,2%), les serveurs (48,8%), les aides soignants (46,5%), les agents de sécurité et de surveillance (46,4%)." Une autre variété de difficulté d’embauche doit retenir l’attention. C’est la deuxième en nombre. Il s’agit des ingénieurs, cadres d'études et de R&D en informatique, et responsables informatiques, avec 62,3% de difficultés. Ici se combinent la rareté de la main d’œuvre et les conséquences du mauvais traitement social. Les emplois sont en effet mal payés, précarisés et souvent réduits à un travail à la tache totalement dissuasif.

François Hollande sait tout cela. Pourtant il n’a eu aucun scrupule à complètement exonérer le patronat de toute responsabilité. Il a même proposé une trouvaille incroyable : faire payer les salariés du privé par l’Etat : "S'il s'agit d'un problème de mobilité, réglons le par des incitations financières. S'il s'agit d'un problème d'écart de salaires, alors comblons-le. Ce peut être la responsabilité de l'Etat". Vous avez bien lu, Hollande envisage de subventionner les bas salaires ! Ses déclarations poursuivent un autre but. Le patronat et les syndicats doivent renégocier la convention UNEDIC sur l'assurance-chômage d'ici la fin de l'année 2013. La Cour des Comptes a déjà avancé l'idée de rendre les allocations chômage dégressives. La Commission européenne a inscrit cette demande dans ses "recommandations" pour la France. Quand, en 2008, Nicolas Sarkozy dénonçait les soi-disant « 500 000 emplois non pourvus », il ne faisait rien d'autre que préparer les esprits à de nouvelles contraintes pour les chômeurs. Il a ensuite introduit le principe selon lequel un chômeur qui refuse "deux offres raisonnables d'emploi" peut être radié de Pôle emploi et perdre son allocation chômage. En Allemagne, les sociaux-démocrates sont allés plus loin. Ils ont obligé les chômeurs à travailler dans des emplois payés même à un euro de l'heure sous peine de perdre leurs allocations de chômage. Hollande a rendu hommage à ces réformes "courageuses" de Gerhard Schröder le 23 mai dernier. On comprend dès lors qu’avec le soudain intérêt pour les emplois non pourvus ne se trouvent en réalité qu’un gisement de nouvelles coupes dans les défenses sociales. Les solfériniens vantent "l'accalmie" et même la "stabilisation" mais les chiffres disent l'inverse. Le chômage continue d'augmenter. Les solfériniens insistent sur la hausse de 100 chômeurs de plus en mai. « Seulement 100 », claironnent-ils. Au passage est passé sous silence l'augmentation de 1 500 chômeurs de catégorie A en un mois si l'on compte aussi l’outre-mer. Surtout, ils oublient de préciser qu'une hausse reste une hausse, aussi modeste soit-elle. Et qu'en l'occurrence, la hausse de mai 2013, aussi faible soit-elle, porte le nombre de chômeurs à un nouveau record historique dans notre pays ! Il y a désormais officiellement 3,526 millions de chômeurs sans aucune activité en France. Là où les piteux réjouis de la rue de Solférino et de l’Elysée réunis se rengorgent d’une « accalmie », la vérité est que le pays vient de battre un nouveau record historique du chômage.

Cette situation est consternante. Tout le monde sait que cette prétendue accalmie ne durera pas. D'ailleurs, pour les observateurs, la faible hausse de mai est une "surprise". Et pour cause ! Chacun sait que la politique d'austérité du gouvernement va faire encore augmenter brutalement le chômage. La Commission européenne, elle aussi, l’intègre dans ses prévisions. Et selon l'Insee, le taux de chômage devrait passer de 10,7% à 11,1% d'ici à la fin de l'année. Surtout, la situation des chômeurs se dégrade terriblement. Toutes catégories confondues, il y a en France plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi. En un an, le nombre de chômeurs sans aucune activité augmente plus vite que le nombre de chômeurs qui travaillent quelques heures par mois. Le chômage des plus de 50 ans continue d'augmenter de 0,5% en métropole en mai. Le nombre de chômeurs de longue durée, au chômage depuis deux ans et plus, augmente de 1,1% en mai. Le nombre de chômeurs de très longue durée, au chômage depuis trois ans ou plus augmente dans les mêmes proportions. Si l’âge de départ à la retraite ou si la durée de cotisation augmentent, le compteur va exploser. En effet le taux de chômage après 55 ans est déjà hors norme. Tous ceux qui ne partiront pas à la retraite vont renforcer les effectifs des chômeurs de longue durée et bien vite des chômeurs sans droit.

Là encore, le tableau s’assombrit. Aujourd'hui, 40% des inscrits à Pôle emploi sont au chômage depuis plus de deux ans. C'est-à-dire au-delà de la durée d'indemnisation du chômage. C'est-à-dire qu'ils sont en fin de droits et survivent avec les allocations ou les minimas sociaux. Les chiffres sont têtus. Et ils sont violents. Parmi les chômeurs sortant des statistiques, à peine 20% sortent après avoir retrouvé un emploi. L'immense majorité sort des statistiques pour "défaut d'actualisation de leur déclaration de situation personnelle". Combien de découragés parmi ceux-là ? Chômeur indemnisé ou pauvre aidé est une activité à plein temps, avec ses frais de transport et d’abonnement, sa disponibilité imposée, sa capacité à répondre à des questionnaires, des coups de téléphone et des formulaires. Combien ont déjà craqué et tout envoyer paître ?

Le Brésil en question

© Jose Cruz / ABr
© Jose Cruz / ABr

Au Brésil aussi. Un puissant mouvement populaire et jeune déferle dans les rues. Je n’aurais pas la prétention de dire, depuis le bureau où je me trouve dans Paris, que je vais percer à jour ce qui se passe au Brésil à cette heure et y trouver la bonne réponse politique. Mais ma pratique du continent et mon travail sur les événements qui y ont lieu depuis quinze ans me permettent sans impudence de pouvoir proposer quelques éléments de réflexion. Même vu de très loin, le contenu progressiste du mouvement saute aux yeux puisqu’il demande davantage de services publics, proteste contre la corruption et dénonce le jeu des médias. Ces demandes forment le triptyque de base des premiers pas de toutes les révolutions citoyennes dans le monde. Mais au Brésil, ce mouvement se déclenche sous un gouvernement de gauche, celui de Dilma Roussef. Ce gouvernement, à la suite de celui de Lula, est partie prenante de la vague des révolutions démocratiques qui ont traversé le continent. Son bilan dans la lutte contre la pauvreté est une réussite éclatante. Dans la période récente, Dilma Roussef a fait preuve de courage et de détermination dans les ripostes qu’il fallait apporter aux manœuvres de l’empire nord-américain pour déstabiliser les pays amis dans la zone. Elle a fait preuve de beaucoup de lucidité sur les limites de l’Europe actuelle en général en dépit des bourdonnements eurobéats de l’aile social-démocrate de son parti. Puis, en pleine tourmente, sa proposition pour répondre positivement au mouvement en cours était selon moi une véritable novation dans l’art de la gestion des situations insurrectionnelles. Elle était, selon moi, parfaitement adaptée à ce qui est nécessaire dans le moment. Je ne le dis pas en pensant à l’intérêt de son parti ou même de sa présidence. Je le dis du point de vue de son pays et du futur révolutionnaire du processus dont les gouvernements du PT ont ouverts la voie en 2002. En effet elle proposait de convoquer une Assemblée Constituante. Quel meilleur moyen pour refonder la société politique et repenser ses valeurs et objectifs tout en donnant au peuple le moyen de se construire politiquement ? Cette proposition s’est engloutie dans les protestations des têtes d’œufs constitutionnalistes brésiliennes d’une part et les mauvais coups des tireurs dans le dos de son camp d’autre part. Il n’y aura pas de Constituante. C’est la très mauvaise nouvelle de la séquence ! Je vais m’expliquer.

&copy Tomas Silva / ABr
© Tomas Silva / ABr

Mais d’abord admettons-le : le mouvement qui se déclenche sous des mots d’ordre hostiles au gouvernement de Dilma Roussef met au défi notre réflexion. Notre devoir intellectuel est de l’analyser avec sérieux. Au bout du compte il s’agit d’en comprendre les ressorts pour en tirer des leçons pour nous-mêmes et la conduite de notre stratégie. Dans l’émergence de ce processus quasi insurrectionnel on sait que de nombreux paramètres se conjuguent et qu’il est vain de chercher une cause unique. Parmi ces causes on en trouvera de nombreuses qui sont lourdement imputables au gouvernement, au système du Parti des Travailleurs, à la politique productiviste et extractiviste suivie dans de nombreux secteurs décisifs. Mais pour réfléchir utilement je crois que nous devons nous poser des questions aussi nouvelles que la situation. Ici je ne veux rien résumer dans les termes habituels : « ils » ont fait leur temps, « ils » ont été insuffisants, passons à autre chose. La bonne question à se poser selon moi est comment le PT, s’il est encore temps, peut-il rebondir et trouver dans le mouvement actuel un élément positif pour approfondir ce qu’il a commencé avec Lula. Ce n’est pas un sujet réservé aux Brésiliens. Mon intuition est que nous devons apprendre à penser notre action gouvernementale différemment, non seulement par notre programme mais par notre gestion de la durée. Je me situe donc ici comme une personne qui se sent assez proche du gouvernement brésilien pour ne pas vouloir sa fin honteuse sous les coups d’un mouvement qui nous ressemble. Je choisis cet angle pour m’éviter d’adopter deux lignes de critiques de gauche qui, selon moi, mènent à l’impasse.

© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr
© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr

La première voie sans issue, selon moi, est de faire le catalogue des critiques petites et grandes de tout ce qui n’a pas été fait, mal fait ou pas assez fait. Bref je m’interdis la critique de type « aile gauche » qui aiguillonne en regrettant qu’il n’en ait pas été fait davantage. Elle est en effet en dessous de la réalité de ce qui est en train de se produire. Pour être très direct : si Dilma Roussef annonçait qu’elle met en chantier demain toutes les écoles demandées je doute que cela suffise. Le mouvement est parvenu au point où ses revendications lui paraissent inscrites dans un projet beaucoup plus large que les revendications ponctuelles qui l’expriment. D’où vient cette dynamique ? J’y vois des raisons d’effets quasi mécaniques qui sont à l’œuvre dans la société. Je vais y venir dans un instant. L’autre impasse est celle qui miserait sur une voie révolutionnaire traditionnelle du 19ème et du 20ème siècle. Cela consisterait à balayer dans un même mouvement non seulement les acquis des gouvernements du PT, considérés comme superficiels et incertains, mais aussi la méthode démocratique de conquête et d’exercice du pouvoir. Ce chemin-là me parait voué à un très cruel et très coûteux échec. Les masses populaires nouvellement entrées dans la classe moyenne et celles sorties de la pauvreté ne sont pas prêtes à négliger leurs nouveaux acquis. Au contraire c’est pour les protéger et les étendre que le mouvement est engagé. Cette circonstance s’ajoute à ce que l’histoire nous apprend. La conscience d’un mouvement ne s’introduit pas de l’extérieur. Elle résulte de la dynamique propre au mouvement et au déroulement des étapes qu’il parcourt pour accomplir ses objectifs. Comprendre ce ressort intime est notre ordre du jour brésilien.

© Wilson Dias / ABr
© Wilson Dias / ABr

Les phénomènes que nous constatons naissent et résultent de l’état de la société que dirigent nos amis. C’est-à-dire d’une société telle qu’elle a été reformatée par leur action. La caractéristique de base de ce bilan, c’est essentiellement la sortie de la pauvreté d’une très large majorité de la population, l’élévation de son niveau d’éducation et de santé. La société qui s’ébroue sous nos yeux est celle qu’ont rendu possible les conquêtes sociales des gouvernements du PT. Dans ce contexte, le premier fait à enregistrer, selon moi, serait le suivant : ces mouvements ne mettent pas en cause la réussite de ce qui s’est fait en général. Au contraire ils en attestent. Moins pauvre, mieux éduquée, plus sûre d’elle, la jeune génération entre dans un processus légitime de volonté de contrôle des affaires publiques. Elle en ressent la nécessité. Elle identifie une insupportable perte de légitimité des autorités qui ont en charge le bon fonctionnement de la société. A tort ou à raison ? Si la cause du mouvement est juste, la juste ligne est de prendre en charge le programme mis à l’ordre du jour par le mouvement populaire. Ce mouvement ne s’affrontera au camp des parti progressistes que si ceux-ci s’y opposent ou lui tournent le dos parce qu’ils ne le comprennent pas où se méprennent sur la direction qu’il prend.

© Tomaz Silva / ABr
© Tomaz Silva / ABr

Je sais que c’est un paradoxe d’évoquer la façon de tirer parti positivement d’un mouvement qui se construit dans son opposition à un gouvernement de notre mouvance. Mon point de vue ne se comprend que dans le cadre d’une analyse qui part de la théorie de la révolution citoyenne. Celle-ci ne décrit pas la forme d’un grand soir, ses prémices et son apothéose éternelle. Elle décrit un processus permanent qui se nourrit de ses propres succès et de ses échecs et rebondit sans cesse en inscrivant de nouvelles questions a régler à mesure que s’étend le champ de la conscience sociale et politique des citoyens. L’objet de cette maturation n’est pas de savoir qui, parmi les partis politiques en présence, doit être soutenu, ni de produire un effet de balancier électoral sous la forme des alternances politiciennes. Son objet est l’exercice de la souveraineté populaire. Les gens qui se mettent en mouvement veulent décider. Une autre façon d’exprimer la même chose est dire qu’il n’est plus question de laisser décider ceux qui le font actuellement. Ceux-la sont éliminés non pour des raisons « politiques » ou idéologiques, mais parce qu’ils sont ressentis comme incapables de régler les problèmes dont ils ont la charge devant la société. Ce sont les deux faces de la même pièce. La formule « qu’ils s’en aillent tous » clamée en Argentine ou bien les « dégage ! » répétés en Tunisie et en Egypte ne voulaient rien dire d’autres. J’insiste sur l’idée que la crise d’autorité se traduit comme une crise de légitimité. Dans ces conditions la révolution citoyenne n’est pas une idéologie qui serait apportée par un parti de l’extérieur mais un produit quasi mécanique de l’évolution de la société, de son développement éducatif. Naturellement, le paramètre décisif est la part de la population jeune dans la population totale. Tout simplement parce que la mise en mouvement de la société dépend de sa fraction la moins intégrée dans les routines du quotidien et de sa reproduction. L’autre paramètre de cette importance est celui de la part de la population urbanisée. Les révolutions citoyennes ont lieu dans les villes parce que les populations y sont dans un rapport d’interdépendance et de socialisation qui forme un tissu social hautement conducteur et réactif. D’où le fait que souvent les formes traditionnelles d’action ouvrière n’y sont pas représentées. De là vient parfois une forme de perplexité des nôtres devant de tels mouvements. L’erreur est aussi de croire que les salariés n’assument leur identité sociale que dans le cadre de leur poste de travail. Et l’ensemble des relations sociales auxquelles les implique la vie urbaine ne participerait pas autant, sinon plus, de cette identité sociale ? Je trouve d’ailleurs éclairant sur ce point que, dans les mouvements actuels au Brésil, ce soit l’augmentation du prix des tickets de bus qui ait été le déclencheur de l’action. N’est ce pas le symbole même de la revendication urbaine ? N’est-ce pas le révélateur d’une condition sociale de jeune classe moyenne sans véhicule personnel ? Comment oublier que c’est ce qui provoqua aussi le début du processus qui conduisit à la victoire de Chavez ? A cet instant, pour aller mon chemin sans y perdre mon lecteur, je laisse de côté d’autres aspects structurants de la formation de la conscience citoyenne que sont l’existence de denses réseaux sociaux. Il ne faudrait surtout pas croire qu’il s’agit là d’une simple commodité technique de communication ! Ils fournissent la conscience politique instantanée de leurs affiliés. 

Au total, le mouvement qui se manifeste sous des formes plus ou moins aigües et que nous nommons la révolution citoyenne, est d’abord le résultat d’une dynamique autonome dont les ingrédients, les principes auto-organisateurs, sont dans les données permanentes et évidentes de la vie et non dans une circonstance extrême particulière qui les provoquerait. J’ai étudié sur ce blog déjà cette forme de changement brutal de trajectoire de la société sur la base de ses propres paramètres en le nommant « bifurcation ». Si cette thèse est fondée, tous les pays de la révolution démocratique commencée il y a quinze ans sur le continent, du fait de leurs résultats sociaux positifs, vont connaître des mouvements semblables à celui qui s’observe au Brésil. Il ne faudra pas les lire comme des incidents de parcours mais comme des bifurcations à l’intérieur du processus révolutionnaire, soit pour le prolonger soit pour s’en détacher définitivement.

© Tomaz Silva / ABr
© Tomaz Silva / ABr

Pour réfléchir aux événements brésiliens, je voudrais aussi suggérer une brève liste de ce qu’il ne faut pas faire. D’abord ne pas se moquer. Il est vrai que la tentation existe, après avoir entendu tout ce qui s’est dit en Europe et en France en particulier au temps où les bons esprits opposaient de manière caricaturale le bon social démocrate Lula au hideux communisant Chavez. J’y ajouterai sans mal quelques sarcasmes pour nos propres bons camarades, anciens durs à cuire reconvertis dans le costume trois pièces diplomatique. Comment oublier leur pudeur de gazelle à l’idée d’organiser une rencontre avec le Front de Gauche, il y a peu quand Dilma Roussef passa à Paris, de peur de froisser ce bon monsieur Hollande et sa cour atlantiste. Qu’il était loin alors le temps où c’est moi qui faisait l’accueil du candidat Lula à Paris quand personne au PS ne le recevait ! Qu’il était loin le temps où le siège du Parti Communiste Français servait à accueillir les réunions du PT en France, dont le PS ne voulait pas entendre parler ! Qu’il était loin le temps où les nouveaux beaux habits d’aujourd’hui comptaient sur l’argent de nos collectes pour les guérilleros ! N’empêche. Le bon Brésil modéré en face du méchant Vénézuela était une construction de propagande. Il serait stupide de la valider après coup, quand elle permet moins que jamais de comprendre ce qui se passe. Le plaisir puéril de montrer que les mouvements populaires ont lieu chez ceux qui étaient censé être un modèle serait de courte durée. Bientôt aussi au Vénézuéla et dans les autres pays nous verrons la même chose, si ma thèse est la bonne.
Deuxième mise en garde : ne pas faire de la paranoïa. Voir dans le déclenchement du mouvement et dans sa conduite le résultat d’un complot de la droite oligarchique locale et des Etats-Unis passe à côté de l’essentiel : l’opportunité que ce mouvement présente pour notre propre action. Il est évident que l’oligarchie et les nord-américains ont les doigts dans l’affaire. Mais cela n’est pas décisif. Si l’irruption dans la rue d’une population hostile au gouvernement a pu les réjouir, il n’est pas du tout certain que la tournure des évènements depuis leur plaise. Aucun des mots d’ordre du mouvement ne correspond à leurs objectifs. On peut, bien sûr, penser que le rejet du PT de Dilma Roussef les sert. D’un point de vue politicien c’est absolument certain. Qui connaît la férocité animale de cette droite-là et de la presse brésilienne, trouvera donc mille et un exemples de ses grossières récupérations du désordre actuel. Mais nous n’avons aucune raison de penser qu’ils fassent mieux, le moment venu, que d’appeler au rétablissement de l’ordre. Ils reprocheront alors au pouvoir de ne pas savoir protéger les biens et la « liberté de la presse », à mesure que les vitrines des banques seront cassées et que les « journalistes » et les sièges de « Globo » seront pris à partie. Bref si nos camarades trouvent le chemin qui les ramène au cœur du mouvement, on peut dire que c’est là que commencera la révolution démocratique au Brésil. C’est dans cette direction et seulement celle-là que nous devons chercher nos repères. Le disant, je ne suis pas en train d’expliquer que les années Lula et Roussef n’aient été rien pour l’émergence de la démocratie au Brésil. Tout le contraire ! J’ai dit que la sortie de masse de la misère avait été la condition de base du renouveau du pays. Mais les formes révolutionnaires qu’ont vécues les autres pays ont été assez différentes pour que nous apercevions plus nettement dorénavant les points de passage incontournables qui forment des seuils de transitions révolutionnaires.

© Wilson Dias / ABr
© Wilson Dias / ABr

La tenue d'une Assemblée Constituante est caractéristique de ces seuils à franchir. D’abord par sa convocation et la campagne électorale qui la précède. Puis par le déroulement des travaux, surtout quand ils sont conduits en osmose avec une implication populaire de tous les instants de toutes les catégories et de tous les lieux du pays concerné. Tout cela forme un processus d’éducation populaire et de politisation de la société qui la travaille en profondeur, bouscule toutes les routines et révolutionne tous ses compartiments. La méthode a été appliquée avec succès en Equateur et au Vénézuéla. Sa puissance opérationnelle a été démontrée. Sa limite aussi : la seconde réforme de la Constitution au Vénézuela a été un échec. Le référendum à son sujet fut perdu. Sur place les camarades s’accordèrent pour m’expliquer que ce deuxième temps n’avait rien a eu à voir avec le premier. Lourdement institutionnalisé et perclus de polémiques politiques opaques, ce processus n’avait aucune capacité d’entraînement populaire. Je ne mentionne cet épisode que pour mieux souligner combien la Constituante ne prend de sens qu’en étant un moment essentiel et un moyen indépassable de l’activité populaire de refondation de la nation et donc du peuple lui-même. Ce ne peut être un gadget « occupationnel » ou le moyen d’une ruse politicienne. L’idée essentielle est que le peuple se « refonde », s’approprie son identité collective du fait des principes qu’il décide de placer dans la constitution et des règles du jeu démocratique qu’il en déduit. Elle est le cœur de la stratégie de la révolution citoyenne et de son déroulement réel, là où elle va au bout de sa logique. En proposant une constituante restreinte à quelques sujets, Dilma Roussef a malheureusement retiré à son offre sa charge émotive radicale. Elle a donc été étouffée sur place par les adversaires bien placés de cette idée alors que les premières réactions du terrain étaient pourtant positives ! Sans Constituante, Dilma Roussef n’a plus le point d’appui dont elle a besoin pour prendre en charge le programme avancé par l’insurrection. Voici pourquoi.

Le processus d’ébullition déclenché par la Constituante est le point d’appui pour mener l’assaut social. Car, bien sûr, cet assaut doit avoir lieu, absolument. La question du partage des richesses ne peut être évacuée. Les tentatives faites parfois par les sociaux-démocrates pour substituer à la bataille sociale du partage une bataille démocratique, même réduite aux ersatz du minimum sociétal sont vouées à l’échec. Aucune société ne peut contourner cette question. Surtout face à la finance de notre temps. Aucune solution aux problèmes qu’elle rencontre à cette heure ne trouve de solution sans que cette question soit traitée. Mais le partage des richesses déclenche l’esprit de guerre totale chez nos adversaires dans les classes dominantes. Il en résulte un conflit où les dominants et leurs médias, livrent un combat de tous les instants et sur tous les fronts. Les plus basses manœuvres sont menées sans répit. Je n’entre pas dans cette description dont chacun connaît les déclinaisons. Ce qui nous importe c’est la méthode à choisir pour répliquer. Nous connaissons la formule algébrique : nous n’avons pas d’autres moyens que l’adhésion et l’initiative populaire. Mais quel est le contenu concret de cette idée ? C’est la convocation d’une Assemblée Constituante. La mobilisation pour l’Assemblée Constituante permet l’articulation des deux démarches : celle qui fixe la règle du jeu démocratique et celle qui en donne le contenu social. Sinon, à mains nues et d’en haut, il n’y a aucune chance de l’emporter avec des outils aussi dérisoires dans cette circonstance qu’un parti et ses réseaux, si étendus soient-ils. C’est pourquoi j’estime que c’est une lourde faute d’avoir renoncé à cette idée au Brésil. En effet la réponse positive aux demandes populaires nécessite un nouveau partage de la richesse dans cette société. Comment y procéder sans implication populaire de masse ? Autrement dit, comment faire une politique populaire à gauche sans rapport de force ? Et quant à construire un rapport de force, on ne peut commencer autrement qu’en se demandant avec qui et contre qui. 

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129 commentaires à “Des chômeurs français et des manifestants brésiliens”
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  1. PASCALE dit :

    Pendant les élections, vous m'aviez remise cette étoile dans mes yeux, étoile d'espérance, d'un mieux vivre. Quand hollande est passé, cette étoile, demie éteinte, mais toujours là. 1 ans et 1 mois après, cette étoile s'est éteinte, et ne sais pas, si elle va pouvoir attendre 2017. M. Mélenchon vous êtes le seul espoir. Il ne faut pas attendre 2017, car nous n'aurons plus rien, plus d'étoiles, que les yeux pour pleurer.

  2. alain37 dit :

    Bonjour à tous
    La politique du FN semble porter ses fruits, malheureusement. Notre positionnement sur le terrain au moment des présidentielles n'a pas convaincu les Frontistes électeurs et maintenant encore moins. De plus sur le terrain nous sommes les seuls à affronter politiquement le FN. Vaut-il mieux développer notre programme? Nous pourrions peut être monter des ateliers informels cet été, pour discuter ensemble, dans les différents PG, et autres, Quel constat, que faire ? quelle strategie ?
    Bien fraternellement

  3. FG13 dit :

    Une lecture pour l'été (en poche à 7€) : sortez nous de cette crise maintenant de Paul Krugman. Il dit entre autre : l'orgueil et les préjugés rendent les dirigeants incapables de voir, ce qui devrait etre limpide à savoir qu'il faut abandonner la politique d'austérité dépenser maintenant, taxer les hauts revenus, lutter prioritairement contre le chômage et les inégalités etc.
    Un dangereux rouge ? Non, un américain prix Nobel d'économie. Les nains du journalisme qui se gargarisent des recommandations de la cour des comptes devraient apprendre à lire utile. D'ailleurs pour faire des économies, supprimons la cour des comptes cela sera toujours autant d'économisé et mettons un radar à connerie dans les ministères, ils seront éclairés à flash permanent jour et nuit.

  4. jean ai marre dit :

    @ Jean-Luc
    Cette situation est consternante.

    Les ratios évoqués par Sapin sont hilares. Pour argumenter que la hausse des emplois est là, il fait référence au taux de missions des entreprises d'emplois temporaires ! Curieuse façon. Chacun sait que les missions des temporaires sont de courtes durées et qu'il ne s'agit pas d'emploi.

  5. brisedemer dit :

    Rien ne marche sauf la collusion bien huilée Etats - gouvernants - banksters.
    L'expérience chypriote préfigurait bien le sort qui attend tous les autres européens. Les banksters font comme si ils croyaient encore que les arbres montent au ciel.
    Sortir ou pas de l'euro ? J'ai plutôt l'impression qu'une des questions du moment c'est surtout de sortir ou pas et comment son argent de la banque et de réinventer d'autres filières plus propres, plus contrôlées hors des sales pattes du cancer financier.

  6. Mat dit :

    Bonjour,
    Merci beaucoup pour ce blog et pour votre analyse!
    Le problème que vous soulevez en Amérique Latine semble être aussi lié à la corruption de la classe politique, car le pouvoir corrompt, même ceux qui ont des idéaux. Ne pensez-vous pas que la priorité c'est l'éducation, la formation de l'esprit critique, plutôt que l'adhésion ? Vous êtes aussi en pointe sur ce sujet, cela vous différencie de la plupart des autres politiques.
    Faites une pause, reposez-vous bien, vous et vos soutiens pour les infos et la logistique, ne vous surmenez pas trop et à bientôt!

  7. tchoo dit :

    Chomiste moi-même je regrette de ne pas avoir l'idée de collectionner les offres bidons et autres bac+5, 10 ans expérience et Smic. Assurément mon cahier serait plein.
    Et je ne vous raconte pas les artifices qui vous font régulièrement sortir des statistiques même au prix de multiples erreurs qu'il faut signaler et resignaler pendant des mois avant qu'elle ne soit modifié.
    Pour le Brésil, après avoir beaucoup lu ici où là, la tenue d'une Assemblée Constituante me semblait la seule issue pour continuer et accélérer les processus là-bas, car sinon, je le crains un processus de réactions violentes risque de s'enclencher.

  8. Michel Berdagué dit :

    Partage des richesses ? C'est plutôt le partage de la pauvreté du fait d'une certaine solidarité du monde du travail, de la citoyenneté, le reste complètement déconnecté du réel et de la réalité avec des rendements financiers exigés allant jusqu'à 35% pour qui ? Les mêmes déjà goinfrés. Nous pourrons toujours demander voire d'exiger le partage des richesses c'est comme la taxe Taubin. Tu récupères un chouïa et les goinfres toujours se gavent, en faisant l'économie de ne rien toucher aux mécanismes spéculatifs, ils sont prêts à lâcher du lest -le rappel de ces millionnaires de patrons 18 ? de déclarer qu'ils ne payaient pas assez d'impôts juste avant les élections of course- mais qui était un bon geste médiatique de com. éphémère. Une radicalité concrète est de lutter pour conquérir la propriété collective -salariat et citoyenneté- des grands moyens de production stratégiques avec un traitement particulier pour les finances qui seraient publiques avec la création monétaire en euro sur le sol dans l'hexagone court-circuitant cette misérable BCE/UE réactionnaire articulée avec toutes les banques privées, par un grand mouvement dans les entreprises concernées avec toute la citoyenneté pour un changement par, en effet, une constituante voulue et portée par le peuple pour refonder une république égalitaire sociale et dynamique où la bourgeoisie n'aura plus de main mise totale sur toutes les institutions républicaines et de nous imposer leur dogmatisme issu de l'obscurantisme du maître/esclave qui empêche le peuple d'avoir la parole. Les mouvements populaires déconnectés du réel de l'entreprise, des finances, en indignation patente, que sont-ils devenus ces indignés qui rejettent les "vieux" partis et syndicats, ne peuvent pas aboutir. En 36 avec un gouvernement FP, des grèves gigas avec occupation, de même en 68 synergie avec le prolétariat, le pouvoir chancelle, se posait la constituante pour une vraie république libérée.

  9. Jean-paul 1946 dit :

    En 2006 je me réveillais d'un sommeil abrutissant de 37 ans de vie professionnelle. Les luttes sociales de mes prédécesseurs ont déroulé un superbe tapis rouge pour une "carrière d'humain" de grande valeur jusqu'à et y compris dans ma retraite. Des copains clairvoyants, économistes pour certains, nous ont instruits des ravages de la crise exactement comme elle s’accomplit. Depuis nos actions complètement invisibles alors prennent force et intérêt croissants autour de nous. Nous rencontrons de plus en plus de groupes de copains qui ont une motivation égale à la nôtre. Alors Pascale, mon étoile et moi avons repris du lustre depuis 7 ans. Continuons de nous instruire (le leitmotiv de Jean-Luc Mélenchon non !), et modestement sans compter et avec pugnacité d'instruire autour de nous avec la certitude de pouvoir changer le monde.

  10. fauve dit :

    Bonsoir a tous
    Que du bonheur Jean-Luc de vous lire sur votre blog, voir la Marine et son fidèle toutou Phillipot en images c'est super, c'est vrai que la mode est au milieu cougard. Plus sérieux ce qui se passe en Amérique du Sud est précurseur d'une révolution humaine. Vivement que les Francais prennent exemple sur nos amis Brésiliens pour enfin prendre le pouvoir. Mr Hollande maquille les chiffres du chômage mais nous sommes pas dupe nous connaissons les vrai chiffres malheureusement. A bientôt amis internautes passez de bonnes vacances et surtout on ne lâche rien.

  11. HYBRIS dit :

    « Madame Le Pen annonce qu’elle va supprimer le droit du sol en France pour l’acquisition de la nationalité française. Une disposition en vigueur depuis François 1er. C’est dire qu’on deviendrait français « par le sang » comme des allemands. »

    Comme dans la tradition allemande, car depuis 2000 même en Allemagne, un droit du sol a été introduit en faveur des enfants d’immigrés sous condition de durée de présence des parents.
    Cela démontre une fois de plus que le toilettage formel du FN auquel s’est livrée l’équipe de Marine Le Pen n’attaque jamais le cœur de l’idéologie d’extrême-droite, c’est-à-dire en gros le rejet des valeurs issues de la Révolution Française et avant tout du principe d’égalité. Tout le reste est littérature. Il ne faut pas se tromper, le vote FN est un vote culturel, un vote de droite extrême. Mais a fortiori un vote de droite. (Il suffit de regarder le large report de voix de M.Le Pen vers Sarkozy à la présidentielle, nonobstant la consigne de vote blanc implicite de l’intéressée, pour s’en convaincre)
    Les succès du FN aux dernières partielles marquent essentiellement une redistribution des voix de droite. (L’effet de la stratégie de “droitisation” de l’UMP. Durable ?). Nos insuffisances, bien réelles, ne doivent pas nous conduire à avaler la fable du basculement de l’électorat de gauche vers Marine Le Pen. Les maîtres des sondages eux-mêmes reconnaissent à présent qu’ils n’en trouvent pas trace dans leurs enquêtes d’opinion. Dans l’Oise à peine 1/3 des électeurs s’étaient exprimés et pas beaucoup plus dans le Lot-et-Garonne. Nul besoin de consulter le foie des volailles pour deviner où se cachaient les électeurs traditionnels du PS…

  12. ventdebout-38 dit :

    Info de pôle emploi. Entre mai et fin juin 2013, 220 000 chômeurs sans ou en fin de droits n'ont pas renouvelé leurs inscriptions. Alors, que 100 chômeurs de plus ? Magouille et compagnie du chiffre réel. Ces solfériniens me dégoutent.

  13. Aveline Monnoyer dit :

    Bonjour Jean-Luc et merci pour ce blog où je retrouve chaque jour un peu d'énergie pour "ne rien lâcher"!
    Repose-toi bien, prends soins de toi en choisissant les sièges d'avion les plus confortables, et tout ce qui te permettra de recevoir à ton tour suffisamment d'énergie. Tu as plus que raison de critiquer l'inconfort croissant auquel le citoyen aujourd'hui doit sans cesse s'accommoder, que ce soit dans les avions d'ailleurs où dans sa propre vie. Tu es fidèle à toi-même en n'acceptant pas d'être traité comme une sardine. Et ton combat de tous les jours va dans le sens de nous permettre à tous de retrouver un peu de dignité. Donc pas la peine de te casser le dos juste pour nous montrer que tu es solidaire, ça ne nous avancera pas à grand chose !
    Merci pour ce billet. Je relève juste ce qui me semble être une faute de frappe, que l'orthographe du mot "étouffée" confirme par ailleurs et qui change le sens de la phrase d'un côté qui, je crois, n'est pas désiré: "En proposant une constituante restreinte a quelques sujets Dilma Roussef a malheureusement retiré à son offre sa charge émotive radicale. Elle a donc été étouffée sur place "par" les adversaires bien placés de cette idée alors que les premières réactions du terrain étaient pourtant positives"
    Bonne vacances à tous, ceux qui partent et ceux qui restent!

  14. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Hybris
    « la fable du basculement de l’électorat de gauche vers Marine Le Pen »

    A noter que cette fable tellement commode nous est resservie encore un coup, avec toujours le même doctorant picard qui se targue cette fois d'avoir prouvé grâce à son « modèle statistique » que près d'un tiers des électeurs Front de Gauche auraient voté FN au deuxième tour.

  15. Victor dit :

    @Alain 37 (post n°2)
    Bonjour, bonne question. Je pense qu'il faut articuler, lier les deux (le programme et le combat contre les dangers de l'extrême-droite) en martelant l'idée que la montée du péril brun est un des effets des politiques des libéraux de droite comme (soi-disant) de gauche.

  16. Antoine dit :

    Salut camarade Mélenchon,
    Vivant à Rio mais en voyage a Brasilia, je sors d'une longue discussion avec une militante brésilienne au cours de laquelle je tentais d'expliquer cette idée de révolution citoyenne, qui passe par une constituante. Sa réaction m'a vraiment surpris: "De jeito nenhum !" (Surtout pas !).
    Je n'ai pas encore tout les clés (notamment historiques ou vis-à vis d'un point de vue de droit constitutionnel) pour pouvoir trancher, mais ses arguments m'ont pour le moins questionné. En simplifiant, la constitution brésilienne, avec notamment son article 5, est déja progressiste (système de santé universel, droits des femmes, du mouvements noirs, droits des minorités indiennes) - il faudrait creuser -, et il faut mettre en perspective sa construction, la sortie de la dictature en 1987 avec des mouvements sociaux et politiques très forts et fortement marqués à gauche.
    Aujourd’hui le climat est tout de même différents et remettre en cause ne serait-ce que cet article 5 apparait comme une chose inconcevable et une erreur politique dans un pays où les mouvements nationalistes, homophobes et évangélistes sont plus que vivants et de loin soutenus par les médias (j'en conviens, ce n'est pas très surprenant de ce côté là). Je reste persuadé qu'une assemblée constituante pourrait représenter un progrès et une bouffée d'air frais démocratique. Mais ce serait un pari, pari que beaucoup à gauche ne sont pas prêt à risquer.
    Abraços

  17. louis dit :

    Mr Hue n'est le problème de... personne. C'est bien ça son... problème. Et ça l'a toujours été.

  18. vm dit :

    @Guy-Yves Ganier d'Emilion 17h07
    Je me suis reportée à votre lien. Il s'agit des électeurs PS (ce qui n'est pas étonnant, étant donné la politique des solfériniens) et non de ceux du FdG !

  19. HYBRIS dit :

    @Guy-Yves Ganier d'Emilion
    Bien vu. Je ne connaissais pas. Ça prouve que l’idéologie est partout jusque dans le choix, et probablement le paramétrage, des modèles mathématiques. Sur le sujet, au cours de l’émission « C dans l’air » de lundi, Gaël Sliman de BVA a été très clair dans le sens que j’indique, en présence de Roland Cayrol qui ne l’a pas démenti. Tout cela à la grande surprise et au désappointement à la fois du conducteur de l’émission et du représentant du Figaro-magazine.

  20. herve gnis dit :

    L'ignorance conduit souvent a une analyse superficielle. La politique n'y échappe pas, elle nous contraint à faire des choix qui se révèlent graves de conséquences.
    Aucun pays dans ce monde, ayant succombé aux sirènes du libéralisme, ce courant de pensée visant en théorie à faire reconnaître, le droit de chaque individu à la liberté et à la propriété privée, n'a rendu son peuple heureux et prospère. Cette liberté n'existe qu'en apparence et surtout pour une minorité, le libéralisme provoque une régression sociale pour les travailleurs dans les pays riches, plus spécifiquement pour les actifs à faibles revenus, et dans les pays pauvres, il abuse de la misère humaine et sociale, basculant d'un continent à l'autre, l'exploitation des hommes dans une course effrénée aux profits. Le libéralisme est à la finance ce que l'anarchie est à la société.
    Qui est libre? quand un des piliers de notre société, le travail est pris en otage par cette doctrine, le travail, pourtant indispensable pour nourrir, élever, éduquer sa famille, l'autre pilier de notre société. La crise actuelle n'est pas due à la fatalité, mais à un choix politique.
    Le libéralisme étend sur la planète, son idéologie destructrice, planant au dessus des partis politiques complices ou résignés. Entre la droite UMP, le centre droit de l'UDI, le MODEM au centre ou la sociale démocratie de centre gauche du PS, la seule différence est la position du curseur sur l'échelle du libéralisme.
    Voilà pourquoi Il faut déplacer le centre de gravité idéologique vers cette « gauche de la gauche » et intégrer certaines de ses propositions de rupture avec la logique libérale.
    Il faut proposer une vraie politique de changement sociétal qui ne se réduise pas à une vague alternance, il faut engager une réelle alternative au libéralisme. Le danger pèse sur l’avenir de la société Française.

  21. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ vm
    L'article de Sud-Ouest évoque principalement un prétendu report vers le FN de 20% électeurs PS, mais il avance également celui de 28% d'électeurs FdG ! Voici le lien direct vers le blog du chercheur, où il expose sa méthodologie.

  22. Toopey77 dit :

    Bonjour Mr Mélenchon,
    Pourriez vous nous donner plus d'info sur les raisons de l'inculpation de Maitre Raquel Garrido?
    La montée du FN en France est liée a la situation economique du pays on assiste a un repli identitaire, le FN represente une pseudo-carapace souvrainiste, anti-europeenne, anti-crise, anti-invasion en somme. Pourriez vous détailler un peu SVP ce que vous pensez du droit du sang. Le fait que le droit du sol soit en place depuis Francois 1er ne signifie par pour autant que la mesure soit ni juste, ni adaptée a notre temps. Je suis impatient d'avoir votre avis sur la question.
    Merci a vous

  23. polnareve83 dit :

    On assiste depuis belle lurette a une désinformation totale et les gens sont complètement déboussolés. Bientôt la résistance va devenir une nécessité ! Car le Front de gauche n'est pas assez présent dans les médias. Ils sont tous entre eux avec leur bel emploi avec le salaire qui va avec. Eux n'ont pas envie que cela change c'est sur.
    "haut les coeurs et ardent la lutte"

  24. Vince_BZH dit :

    Merci Jean Luc pour ces 2 derniers billets que j'ai pris une nouvelle fois plaisir à lire. Mais si je puis me permettre une critique sur cette année que je viens de passer en tant qu'adhérent du PG, et avant la baisse de régime de Juillet Aout bien méritée pour tout le monde.
    Je pense que le problème du Front de Gauche par rapport au FN, c'est notre manque de pragmatisme. On se disperse en essayant d'avoir toujours raison sur tout avec la Droite, celle qui est délimitée par la droite de nous. Et dans le fond, pour être honnête on a toujours raison, mais on devrait foncer tête baissée vers l'objectif principal qui est une 6ème République issue d'une constituante. C'est le contrat qu'il faut passer avec la société, tout le reste en découlera. On peut y claquer 4 ou 5 réformes à coller absolument durant l"année ou deux qui s'écoulera, type la limitation des salaires. Mais il faut coucher noir sur blanc un contrat de vie commune, c'est à la mode ! Parce qu'il y a tout de même un paquet de sujets ou une très grande majorité est d'accord et qui ne dervraient souffrir d'aucune contestation.
    Le FN rammène tout à l'immigration ? Rammenons tout à la 6ème République, il en découlera forcément une redistribution totale du jeux démocratique. Si on croit vraiment à l'intelligence collective comme tu le dis Jean Luc, soyons jusqu'au boutiste et affichons clairement ce qu'il va se passer.

  25. micmousse dit :

    Quand j'ai été viré de la sidérurgie, ils formaient des chaudronniers à devenir électriciens et des électriciens à devenir chaudronniers et aucun n'était au chômage puisqu'en formation. D'ailleurs M Mer, notre PDG, futur ministre et déjà sinistre m'a interdit de dire qu'ils seraient tous chômeurs. Il avait raison, nous avons été en CGPS (Convention Générale de Protection de la Sidérurgie) c'est à dire qu'on a mis tous les moyens financiers pour nous dégager sans augmenter les listes officielles de chômeurs. Dans mon cas, cela a débouché sur un emploi CES de plus de 2 ans, non déclaré aussi sur les listes de Pôle Emploi d'alors et ces 2 ans n'ont pas intervenus du tout dans ma retraite, pire, comme j'avais commencé à travailler à 14 ans, je n'ai même pas pu prendre ma retraite à 59 ans comme je l'aurai souhaité. Et on en remet une couche maintenant avec du "travail salarié, même « aidé », « d’avenir », de « génération », et autres balivernes compassionnelles ". Alors je dis que ce n'est même plus compassionnel mais une atteinte grave à nottre avenir, à nos vies.

  26. Magda Corelli dit :

    @Toopey 77
    Vous pouvez vous rendre sur le blog de Raquel Garrido, son billet intitulé "Dans le monde de Marine MLP, ses victimes n'ont pas le droit à un avocat". Toute l'affaire est expliquée. On trouve aussi la conférence de presse du SAF et de Jean Luc Mélenchon sur le web mais là il faut vous débrouiller ou bien demander au webmestre de mettre le lien. [...]
    Quelle baliverne ce chômage qui stagne, ce gouvernement ne recule devant rien. Si Jean Luc Mélenchon accompagne Jérome Kerviel au Tribunal des Prud'hommes cela signifie que ce garçon a fait son examen de conscience et qu'il apprécie nos idées. Sympa tout ça.
    Je lirai à tête reposée la situation au Brésil. Merci à Jean Luc Mélenchon de nous éclairer sur bien des sujets. Comme cela nous change des langages creux de la majorité des hommes politiques.

  27. Barousset dit :

    @Toopey77
    Vous trouverez réponse à votre question, concernant le procès intenté à Raquel Garrido sur son blog et celui d'Alexis Corbieres. Bonne lecture !
    Pour la question "droit du sol/droit du sang", Hybris11, rappelle à juste titre que les Allemands ont assoupli la notion de droit du sang, en faisant place au droit du sol, pour ceux-là mêmes qui en France sont visés par les tenants du droit du sang.

  28. damien dit :

    Attaquer de front le FN est une mauvaise stratégie. Plus on tape dessus et plus il existe et se renforce de nos propres coups. Le mieux est encore de l'ignorer, faire comme s'il n'existait pas. D'ailleurs il n'existe pas, son vote exprime plus une exaspération contre le système qu'une réelle xénophobie. Ce parti est une création des médias et de l'UMP et du PS pour détourner les gens des vrais problèmes qui sont économiques, sociaux et écologiques.

  29. Christian B dit :

    En attendant l’insurrection en France, je regrette que malgré le travail fabuleux de Jean-Luc Mélenchon, nous soyons inaudibles de la population.
    L’exemple frappant de Villeneuve sur Lot avec Marie–Hélene Loiseau qui ne trouve rien de mieux à dire, l’une des rares fois ou elle est sollicitée sur I-télé le soir du deuxième tour "la France aux Français, on n’est pas pour ça", suivie de commentaires décalés, et la journaliste de I-télé insistant sur le fait que les militants du FdG sont venus chanter Lily, de Pierre Perret (excellente chanson au demeurant), me sidère quant au décalage complet perçu par le quotidien des gens.
    Ce genre de maladresse a le don de renforcer le FN, et de tuer dans l’œuf l’écho de nos idées réellement novatrices sur l’économie lié à la planification écologique. Encore faut-il avoir les mots pour le traduire, pour enfin être compris.
    Un autre exemple de décalage. Samedi, le lobbie LGBT du Parti de Gauche appelle à manifester pour "la marche des fiertés", avec un message délirant qui vraisemblablement n’a fait l’objet d’aucune réflexion commune avec les militants.
    A suivre cette folle non stratégie et malgré le travail acharné et les prestations de Jean-Luc Mélenchon, nous risquons de passer à coté du sujet, loin de l’Humain d’abord.

  30. Claude Andrée dit :

    Attention, pour le secteur informatique il n'y a pas tant de rareté de main d’œuvre ou de mauvais traitement social que ici et plus qu'ailleurs des offres d'emploi disons assez « fantaisistes ».
    L'Apec a réalisé en 2006 un dossier sur les pratiques de recrutement des SSII. L'article publié commence ainsi « Le dynamisme du recrutement de cadres dans le secteur des SSII cache une image contrastée de la réalité d'une offre pléthorique mais pas forcément satisfaisante pour les candidats. Bienvenue dans un monde où les offres d'emploi servent souvent à communiquer et où le recrutement lui-même ne correspond pas forcément à un besoin immédiat... » .
    Comme les SSII (Société de Services et d’Ingénierie en Informatique) sont des entreprises qui font du placement d'ingénieurs auprès de leurs clients, quand il y a un appel d’offre plusieurs SSII peuvent passer chacune une annonce correspondant en fait a un seul poste à pourvoir. Donc mathématiquement, ça nous fait pas mal d'offres d'emploi non pourvus sans même parler des annonces à caractère de communication !
    A consulter aussi cet article du MUNCI (L'association professionnelle des informaticiens) : Des offres d’emplois "bidons" au mirage des emplois non pourvus.

  31. Tom-Meursault dit :

    Le gouvernement brésilien PT est notre ami, car ce parti est historiquement lié à la classe ouvrière. Mais il faut pourtant checher des raisons à cette hostilité (du moins méfiance) à son égard. La politique de la collaboration de classe est un échec. Lula et Roussef gouvernent avec le PMDB, parti bourgeois, appliquant une politique pro-capitaliste. Il faut rompre avec les partis bourgeois, et exécuter le programme d'origine du parti, le socialisme, la réforme agraire, une économie sous contrôle des travailleurs. Il faut à ce titre soutenir les marxistes de Esquerda Marxista qui militent au sein du PT pour construire cette alternative.
    Je ne me fais pas de souci pour l'avenir. Ces derniers temps ce mouvement a été repris par la droite, car il est encore dans le floue et la confusion. Ce sera autre chose le 11 juillet, quand ce sera alors les syndicats qui entreront en scène, avec leurs mots d'ordre.
    Pour un avis marxiste plus général sur le mouvement brésilien : "Brésil : révolte de la jeunesse, attaques de l’extrême-droite", ici.

  32. Stockholmare dit :

    Très bon article, merci de parler enfin des pressions et stigmatisations à l'encontre des chômeurs !
    Pour prolonger cette réflexion: le PS mène depuis de nombreuses années une politique anti-sociale de stigmatisation envers les précaires, partout où il a du pouvoir localement. Pour parler de ce que je connais bien, je souhaite partager les infos concernant le RSA à Paris, et la politique tellement tellement sociale de Delanoë. Etre précaire à Paris, c'est accéder de fait à un statut de sous-citoyen, de sous-homme, de parasite. RSAste, on subit des pressions constantes pour faire tout et n'importe quoi. En vrac, prendre des emplois bidons (genre récurage de chiottes, que l'on soit traducteur, prof ou autre, peu importe notre formation/diplôme/etc), suivre des "ateliers CV" avec rdv obligatoire sous peine de radiation (et donc perte de tout revenu) tous les matins à l'autre bout de Paris pendant 6 mois pour "apprendre à faire son CV" (le foutage de gueule à son maximum!), faire des "bilans" qui se révèlent systématiquement très négatifs et dépréciatifs dans des assos privées de "sous-traitance" (dont le montant des subventions dépend du nombre d'allocataires "qui sortent du dispositif", on voit facilement le lien de cause à effet!), suivi dans ces mêmes assos privées...
    C'est un gros business qui rapporte un max de pognon! Enfin, à travers l'énorme fragmentation des lieux de "suivi", l'un des buts est la fragmentation maximale des précaires, histoires qu'ils ne se rencontrent pas, vivent dans la terreur, notamment de perdre leur toit etc, et ne décident donc surtout pas de passer à l'action.
    Je tiens à souligner cette politique/business abjecte, car cela crée un paradoxe: on est d'avantage fliqué et stigmatisé dans un département PS que dans un département UMP ! Car dans les départements PS il y a cette politique ultra-agressive du chiffre, du nombre de "sorties du dispositif", histoire de jeter de la poudre aux yeux des médias et de...

  33. bernard hugo dit :

    Si je me souviens bien, (de mémoire) le gouvernement Lula du PT a encouragé aussi une politique criminelle à l'égard des populations indiennes de l'Amazonie, par une déforestation massive au profit de la mono-culture industrielle destiné à la fabrication de bio-carburants en vertu des accords passés avec les Etats-Unis. A argumenter plus précisément.

  34. Jean-Louis Raynal dit :

    Est-il absurde de penser que les "bons chiffres" surprise du chômage seraient dûs pour une part au fait que nous sommes entrés dans la période de recrutement des emplois saisonniers et que nombre de demandeurs d'emploi sortent des statistiques en ce moment ?...

  35. SolYSombra dit :

    Cher Monsieur Mélenchon, Vous dites "Jeudi soir une émission importante pour moi à découvrir dans mon agenda", peut être l'enregistrement de l'émission d'Alessandra Sublet diffusée le vendredi 28 ?
    Si oui, je comprends. Vous avez été épatant, drôle, charmant, un peu charmé, plein d'auto-dérision. Un vrai démenti pour tout ceux qui vous font passer pour un vilain monsieur. Merci pour toutes vos écritures de l'année qui nous permettent de mieux comprendre, de rester à flot,... et merci aussi pour ce joyeux moment à picorer sans arrière pensée.
    Reposez vous avec ceux qui sont chers à votre coeur, nous en ferons peut-être autant et préparons nous à la rentrée qui ne vivra pas, je le crains, d'été indien.
    Très cordialement.

  36. agatha5116 dit :

    Ne pensez-vous pas que ce qui se passe au Brésil pourrait bien arriver en France ? L'analyse très intéressante de Jean-Luc le suggère sans le dire, me semble-t-il. En effet, nous aussi, nous avons eu notre "changement" et nous non plus nous n'y avons pas trouvé notre compte. Donc bientôt un grand mouvement social dans les rues ou peut-être est-ce prendre mes désirs pour la réalité ? Bonnes vacances et merci pour tout

  37. citoyenne21 dit :

    Au sujet de la maltraitance abjecte faite aux chômeurs, à qui on peut couper les vivres du jour au lendemain, d'après ce que j'ai pu lire des témoignages de gens qui sont radiés sous prétexte d'un rv forum manqué, par exemple (y compris pour raisons de santé), voici un lien vers une pétition : Pétition RSA stop aux suspensions.

  38. Stockholmare dit :

    @ Jean-Louis Raynal, à 9h39
    Effectivement, cela doit avoir un effet sur le ralentissement de la croissance non-stop du chômage.
    Un autre point me semble intéressant à creuser: les statistiques ne prennent en compte que les chômeurs de catégorie 1 (indemnisés) or, le nombre réel de chômeurs est bien plus important. Ce qui en soit est déjà une façon de manipuler les chiffres en les amoindrissant. Cela m'amène à une 2ème réflexion. Peut-être avons-nous eu en mai un fort contingent de chômeurs de catégorie 1 arrivant en fin de droit, et donc sortant des statistiques ? Pour avoir un tableau complet, il faudrait également avoir les chiffres de l'augmentation du nombre de RSAstes, ce qui doit être énorme, étant donné le nombre de chômeurs en fin de droits basculant vers le RSA.

  39. marj dit :

    Concernant la réaction de La Le Pen sur l'Apartheid en Afrique du Sud, il convient de souligner que, pour une fois, certains journalistes ont bien fait leur boulot: Cohen sur FI et l'équipe du petit journal qui a repris avec images à l'appui puis Politis et d'autres. Bien faire son boulot de journaliste consiste à ne pas se contenter de servir la soupe mais avoir une connaissance des sujets qui permet de ne pas laisser dire n'importe quoi et surtout des mensonges.
    C'est un travail essentiel car le FN qui est un parti d'extrême droite antirépublicain à la base (avec tout ce que cela veut dire historiquement), s'efforce aujourd'hui avec M Le Pen de se refaire une virginité sur le dos de la vérité pour étendre son électorat potentiel. En effet, je ne crois pas qu'ils pourraient étendre leur auditoire au delà d'un noyau raciste et xénophobe sans cette opération de lessivage. Et généralement les médias l'aident bien en gommant les références et l'histoire de ce parti et en dépolitisant le débat au profit d'une image marketing relookée et donc vendable. Qui sait par exemple que la flamme du logo de ce parti est empruntée au mouvement fasciste italien MSI ?
    Le mensonge et le brouillage sont des armes essentielles utilisées par les communicants du FN très bien formés et présents partout notamment sur la toile. D'ailleurs, s'il fallait une preuve de l'accointance des milieux de l'argent avec ce parti, ce serait celle là : les techniques de communications rodées et nécessitant de puissants moyens financiers.
    Par ailleurs, je suis bien d'accord avec Claude Andrée sur les conditions de travail déplorables et les annonces bidon des SSII, un bouquin témoignage était sorti sur le sujet il y a deux ans, montrant même comment le fonctionnement des SSII pouvait être un laboratoire précurseur de la déréglementation générale du marché du travail. Si quelqu'un retrouve les références de ce livre, ça m'intéresse !

  40. Sylvain dit :

    Le FN n'a dans son discours que les maux de la haine qui pointe après la résignation. Le FN ne sert à rien pour l'avenir, ni pour le mien ni pour le nôtre. Je ne veux pas de cette crasse rampante chez moi et chez nous. La France a su parfaitement se passer de cette pourriture qu'on tartine à la confiture du dégoût de soi pour faire passer l'odeur répugnante de sa putréfaction. Il n'y a aucune raison que du jour au lendemain nous fassions appel à ce que sont ces incompétents notoires que le patronat impose à la France pour régler ses petites affaires juteuses. Je ne veux pas que cette vermine parasite la tête de mes gosses, ni dedans ni dehors. Je souhaite les mots de l'énergie que donne l'affection pour soi et pour les autres. Je souhaite que les vautours qui tournent autour de nos têtes bien haut pour qu'on ne les voit pas et qui arment la bête immonde comme rabatteur du grand carnage soient aperçus au milieu du ciel de ténèbres et de désolations qu'ils nous préparent. Je ne me fais aucune illusion désormais dans la proportion exacte de ce que se font comme illusions tous ces chacals quant à nous rendre malléables et dociles. Ils y parviendront pour un bon nombre d'entre nos concitoyens mais ne pourront rien concernant les autres. On va donc tout droit au chaos, tous armés bientôt de la haine la plus abjecte. Point d'eschatologie politique ou religieuse, ni amertume. Juste le constat que comme rien ne bouge, l'inéluctable va se produire. Il y a des responsables, les laquais médiatiques autant que leurs mécènes, encouragés par tous ceux de nos responsables politiques trempés jusqu'à la moelle dans des affaires de corruption. Non, M.Montebourg, M.Barraso n'est pas le carburant du Fn. Ce carburant c'est la corruption. Et il n'étonnera personne parmi nous que certains dirigeants de ce rhizome fasciste et assassin soient les principaux instigateurs de collusion entre mafieux, politiciens et financiers blanchisseurs d'argent sale de la drogue.

  41. coucies42 dit :

    Très belle prestation dans C à vous comme d'habitude. J'aurais quand même aimé que la caméra s'attarde un peu sur le visage de P.Cohen !

  42. Bernard dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    L'État (les contribuables) subventionne déjà les bas salaires. Ça s'appelle l'abattement Fillon. Le budget de l'État paie une vingtaine de milliards chaque année à la Sécu en compensation des "allègements de cotisations" sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC (soit à vue de nez, les salaires de la moitié d'entre tous les salariés de ce pays). Ce qui est farce avec l'abattement Fillon c'est qu'il concerne toutes les entreprises les grosses comme les petites. Une entreprise qui exploite 500 smicards en profite donc 500 fois plus qu'une entreprise qui n'en exploite qu'un seul. Seuls les particuliers employeurs n'y ont pas droit. Ben oui, la plupart des particuliers employeurs sont eux-mêmes des salariés, et ils ne faudrait pas qu'ils soient au courant de cette gâterie.

  43. Christophe Rouï dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Très très bonne analyse de la situation sociale au Brésil. Bravo pour votre sens inné du décorticage économico-social d'un pays. E sei do que esto falando !
    Christophe

  44. ARAMIS dit :

    Moi qui ai souvent voté Robert Hue et même coller ses affiches, je suis dégoutté de l'avoir partir au PS et en plus venir attaquer quelqu'un qui oeuvre certainement mieux qu'il ne l'a jamais fait pour la vraie gauche. Ce n'est ni plus ni moins qu'un apparatchik voulant assurer les traites de son pavillon. Et en plus il a choisi comme sigle, les mêmes initiales que l'UMP. Un lapsus révélateur ou un demi aveu de droitisation ? Si le Front de Gauche mettait en avant le social et en retrait les problèmes résultant à l’immigration (vote des étrangers no good), qui n'est rien d'autre que de l'esclavagisme moderne visant à déraciner les peuples, le Front de Gauche serait devant le PS et peut-être même déjà le premier parti de France, comme l'était le PCF avant ces vagues d’immigration ayant permit au grand patronat de bousculer l'échiquier politique. Je sais, c'est caca, çà ne se dit pas, çà fait raciste alors que c'est tout simplement clair et logique. Aidons-nous d'abord à mieux vivre pour mieux pouvoir les aider à vivre bien chez eux. Changeons une bonne fois cette logique imbécile et nous changerons fondamentalement la donne au grand dam des sociaux libéraux, de la droite revancharde et de son extrême fasciste dont c'est le fond de commerce.

  45. jeff dit :

    Le Brésil bouge et les politiciens cèdent toujours un peu plus chaque jour. C'est fou, comme aucun média télévisé n'en parle. J'ai lu que le peuple demander une assemblée constituante, tiens, tiens ?
    Ils ont réussi à faire baisser le prix du ticket de bus, et voter une loi sur la réduction du pouvoir des gouverneurs. Bref, ils avancent vite et le pouvoir et aux abois. Les problèmes sont toujours similaires partout. Corruption, pouvoir d'achat, travail etc. On voit aussi que des travailleurs chinois séquestrent leur patron pendant plus d'une semaine et pas d'arrestation ou procès. On nous avait dit que les brics prendrai le relais de la croissance mondiale. Je crois qu'ils vont exporter la révolution mondiale et c'est tant mieux.

  46. Regine Marton CNM dit :

    Bonjour,
    J'ai la chance et le privilège de vivre et travailler a Natal RN Brésil, l'une des villes ou les mouvements sociaux (dont je fais partie et ou je défends et représente les droits sexuels et reproductifs des femmes (hétérosexuelles, bi et lesbiennes) ont été un des moteurs du mouvement national que vous tentez d'analyser.
    La politisation systématique de votre analyse ne correspond pas a notre réalité. Ce que nous revendiquons, c'est comme plusieurs commentaires l'ont laissé comprendre, la fin d'un système politique médiéval et patriarcal hérite du colonialisme et renforce durant les années de la dictature et le néo libéralisme des années suivant l'ouverture a la nouvelle démocratie et de la nouvelle constitution. Je ne commenterai pas les faiblesses internes du PT qui lui aussi avec ses représentants a l'assemblée et au sénat qui se sont laisse séduire par un système politique enraciné dans des politiques et alliances de faveur ou le compromis est roi. Néanmoins la corruption rampante et la montée des evangeliques au congrès et au sénat représentent a mon avis une menace réelle et croissante que les gouvernements Lula et Dilma ont sous-estimés. L'une des faiblesses de Dilma est de laisser ce système de corruption et de religieux prendre contrôle a l'assemblée et au sénat.
    Il est vrai que la plupart des revendications vues dans les manifs et sur Facebook sont dans leur plus grande part, des revendications a résoudre soit par les états concernés et les municipalités. Mais ce que peut-être vous n'avez pas vu c'est que ces manifs qui originellement avaient les revendications décrites plus haut, sont devenues des récupérations manipulées par la droite et les conservateurs qui en ont profite pour manifester leurs propres revendications contre le gouvernement.
    Il ne faut pas oublier que notre démocratie décentralisée et participative demande une collaboration étroite entre les dirigeants locaux estaduals et nationaux et les représentants des mouvements sociaux populaires. Il est donc de notre devoir de dénoncer ce qui nous semble intolérable et du ressortissant du gouvernement ou nous avons en théorie une participation active dans les conseils nationaux, d'état et municipaux.
    Notre démarche n'est pas de déstabiliser un gouvernement qui, même si il est loin d'être parfait, peut faire mieux encore et grace a notre fiscalisation et participation.
    Regine Marton Forum de Mulheres Potiguar, Articulacao de Mulheres Brasileiras

  47. pichot mont dit :

    Juste quelques mots relativement au mouvement populaire au Brésil. Il faut bien comprendre que l'actuel gouvernement brésilien, aussi progressiste qu'il soit ne peut pas avancer sur tous les fronts. Le fait que les citoyens, et plus particulièrement les jeunes protestent est significatif de l'évolution positive que la société a suivi. Mais que chacun comprenne bien que la révolution ça ne se décrète pas et qu'au Brésil, malgré la présence d'un gouvernement de gauche, la structure économique est toujours très teinté de néolibéralisme et c'est bien pour ces raisons que les citoyens protestent et réclament une constituante. C'est la bifurcation et seul un gouvernement de gauche peut l’accompagner, à condition qu'il ne se méprenne pas et que et que les citoyens ne se trompent pas non plus. Un gouvernement réactionnaire chercherait à tuer le mouvement dans l'oeuf. Je n'ai pas l'impression que celui de Dilma Rousseff prenne ce chemin. Cependant, gardons un oeil sur ce qui se passe, car c'est un manuel de la révolution citoyenne qui est ouvert au Brésil.

  48. marj dit :

    @Aramis
    Ce que tu mets en avant concernant l'immigration n'est pas la réalité, l'immigration n'est et ne sera jamais le problème quoique l'extrême droite et les médias mettent dans la tête des gens et en premier lieu la tienne.
    D'abord, le Front de gauche ne parle que d'immigration, en fait celle qui en parle plus c'est M Le Pen parce qu'elle n'a pas beaucoup de propositions concrètes et crédibles permettant de s'attaquer au système économique qu'elle cautionne ! Au contraire, le Front de Gauche plaide pour que tout le monde ait les mêmes droits car justement c'est la seule solution pour éviter la mise en concurrence ou le dumping intra européen.
    Ensuite, la crise du système entraîne la recherche de boucs émissaires, et dis toi bien que lorsque ce ne sont pas les immigrés (thème récurrent de l'extrême droite depuis toujours), ce sont les juifs, les tziganes, les homosexuels etc ,bref, toutes les minorités qui peuvent servir de défouloir. En France, les musulmans, les immigrés maghrébins sont les boucs émissaires de l'époque : visibles, relativement nombreux car héritiers de notre histoire coloniale, ils sont une proie facile. Mais ailleurs, en Hongrie par exemple, ne t'inquiètes pas, l'extrême droite a trouvé autre chose à se mettre sous la dent, les juifs et les roms font l'affaire et pourtant ils n'immigrent de nulle part.
    N'oublions pas que la problématique de la montée de l'extrême droite n'est pas que Française, elle concerne à des degrés divers, toute l'Europe, cependant, certains pays ayant connu,dans leur histoire, la réalité du fascisme, comme la Grèce ou l'Espagne semblent pencher davantage vers la gauche.
    Et puis, il suffit que la crise s'accentue comme en Espagne pour que le solde migratoire devienne négatif et que le pays perde de la population, ce qui n'est pas un signe positif, voir aussi l'Allemagne et sa démographie vieillissante qui manque de jeunes pour payer les retraites.

  49. Jeanne Moll dit :

    Nous sommes chanceux, non seulement vous écrivez fluide mais c'est très pédagogique. Le point qui m'intéresse le plus, c'est votre manière d'envisager la Révolution Citoyenne. Je sens que nous faisons la politique du 21ème siècle, loin des dogmatismes et des recettes. Une réflexion vivante et contradictoire. La démocratie est un débat et une confrontation.
    Le score du FN à Villeneuve montre que nous ne sommes pas un recours. À nous de réfléchir. À mon sens, le FN ne séduit pas que les xénophobes. Pour moi c'est une erreur de centrer nos attaques uniquement sur ce terrain. Nous faisons de la morale gauche et tout le monde s'en fout. Leur discours sur l'Euro et l'Europe fait un carton. Y a plus besoin d'être raciste pour voter FN, en tout cas beaucoup moins ! Nous devons nous démarquez très nettement de la politicaillerie ambiante et attaquer sur les incohérences, sur les incompétences et sur la crapulerie financière et mensongère de ce parti.
    Quand Le Pen dit "étrangers" on entend musulmans. Que fera-t-elle des musulmans français dont les imbéciles qui votent pour elle se croiraient débarrassés ? Mention de la religion sur la carte d'identité ? Étoile jaune ? Après, ils voient mieux où ça mène. Le but du jeu c'est de souligner l'imposture. Les maires FN en taule, les comptes en Suisse comme son pote Cahuzac. Réussissons à la remettre dans la cohorte des politiciens ripoux. Ça va lui refroidir l'ardeur !
    Sinon, on prépare une liste FdG pour les municipales, mais nos copains cocos dont encore bien scotchés à la gauche plurielle, nous expliquent-ils "historiquement". Va falloir aussi appuyer sur leur incohérence. C'est toujours un peu douloureux.
    Faites attention à vous. Bisous franc-comtois.

  50. jean ai marre dit :

    Jean -Luc Mélenchon : La tenue d'une Assemblée Constituante est caractéristique de ces seuils à franchir.
    Il est indéniable que c'est l'approche pour modifier les comportements. Permettre aux citoyens de développer le sens critique.
    Jean-Luc précise : Tout cela forme un processus d’éducation populaire et de politisation de la société qui la travaille en profondeur, bouscule toutes les routines et révolutionne tous ses compartiments.
    D'ailleurs, en Italie le mouvement de B Grillo est venue de cette façon. Ils ont travaillé en comité, façonné la critique politique et ensuite le mouvement a bousculé les schémas politiques traditionnels.
    Jean-Luc écrit : combien la Constituante ne prend de sens qu’en étant un moment essentiel et un moyen indépassable de l’activité populaire de refondation de la nation et donc du peuple lui-même. Ce ne peut être un gadget « occupationnel » ou le moyen d’une ruse politicienne.
    Doit on comprendre que même avec une constituante le peuple peut être floué ? Mais alors que faut il faire en amont pour être sûr et certains du crédit des hommes politiques à qui le peuple confiera sa confiance ? La politique n'est que philosophie de l'existence, elle ne prend acte que par les hommes qui la mettent en place, mais si ces hommes sont des récupérateurs, comment se protéger ? Les Cahuzac, Guénan Woerth, Tapie, Balladur, Hollande, etc. que nous ont ils pas promis, avec la main sur le coeur !


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