06août 13
Retour de l’Equateur, mes valises à peine défaites, je cours après mon ami le webmestre en vacances pour lui transmettre mon post et la suite du feuilleton de la momie perdue et de l’expédition de La Condamine, dont le premier épisode est dans ma précédente édition. J’ai dû découper mon projet à ce sujet compte tenu de l’invraisemblable longueur de ce récit. Je réserve donc la suite du commentaire de l’expédition géodésique de la Condamine à mon prochain post car la connexion avec le présent politique mérite encore un peu de soin dans l’écriture. Ici quelques mots sur mon séjour au sommet de l’Alba à Guayaquil, puis la momie et ses pérégrinations.
Au retour on m’a donné à lire le sondage qui donne Manuel Valls vainqueur de Sarkozy au deuxième tour de 2017 face à Sarkozy. Génial. Hélas il n’y a rien sur 2022 ni 2026. Serais-je réélu après la Constituante? En fait ce sondage est arrivé jusqu’à moi en raison du fait que le journal « les Echos » qui le commente souligne ce point essentiel : en 2017, je serai lourdement battu par Sarkozy par 55 % contre 37 %. Certes cela ne fait pas 100 % mais c’est l’intention qui compte, n’est-ce pas. Tout cela pour dire que ma curiosité a été piquée. J’ai donc regardé de plus près et découvert avec excitation que j’étais le deuxième personnage en sympathie à gauche après Martine Aubry. Et… devant Valls ! Ce détail n’étant indiqué nulle part, je le surligne pour préparer ma prochaine conversion au commentaire des sondages. En effet, depuis mon voyage au Malki Machaï, pays de la momie perdue, je comprends mieux l’intérêt politique des superstitions. Je l’ai trop négligé et vous pourriez me le reprocher. Voilà bien le résultat de mon entêtement à vouloir des débats argumenté que tout le monde comprenne c’est-à-dire en parlé cru et dru. Mais je trouve que le plus drôle dans cet épisode médiatique n’a pas été assez vu. Voilà pourtant le vrai sujet : où est passé Hollande dans cette affaire ? Tout le monde a l’air de trouver normal de s’en être débarrassé à cette date. Comment ? Pourquoi ? Et d’ailleurs de quelle date parlent vraiment les sondés ? On voit là qu’il n’y a pas que la momie d’Atahualpa qui ait disparue. Il y a aussi le fantôme de François Hollande. Dites merci à Manuel Valls ! C’est quand même un début qu’il nous a offert ! Mais si besoin rue de Solferino, depuis que je cours après Atahualpa je peux donner un coup de main qualifié pour retrouver le président disparu. Cherchez d’abord le pédalo ! Partez de la dernière facture de réparation après le scratch de « la Macédonie » ou des « remerciements aux chinois de Fukushima ».
Si vous ne comprenez pas pourquoi ils haïssent autant la grande révolution de 1789 et se donnent tant de mal pour la discréditer, souvenez-vous de la nuit du 4 aout et de l’abolition des privilèges ! Bon anniversaire, vous tous qui me lisez en héritiers du premier plan d’instruction générale du peuple adopté en ce temps-là.
Au sommet de l'Alba
J'ai participé en tant qu'invité spécial au sommet de l'Alba qui s'est tenu à Guayaquil à la fin du mois de juillet. Ma participation à cet événement politique s'est déroulée de la manière suivante. Dans un premier temps je me suis rendu au sommet des mouvements sociaux des pays de l'Alba. À la demande des organisateurs j’ai présenté une conférence sur la question des entreprises transnationales et des tribunaux d'arbitrage. Voilà pour moi la question majeure de l'ordre international qui est en train de se construire en ce moment. Et c’est très spécialement le cas pour les pays qui entendent maîtriser l'activité des entreprises sur leur territoire que ce soit en matière de normes sociales ou écologiques. Le lendemain j'étais invité à prendre place dans la grande salle de plénière en observateur, aux côtés des délégations des Etats membres de l'Alba. Et enfin j'ai eu l'honneur d'être à nouveau observateur à la table de la réunion plénière où a été finalisé le texte de conclusions de ce sommet. Je n'ai pas l'intention de résumer ses travaux ni même de les commenter. Je me suis bien aperçu qu'il y avait des discussions réelles et qu'elles étaient parfois serrées entre les présidents. Comment aurais-je pu faire autrement ? Dès l'ouverture des travaux Rafael Corréa a déclaré que le document de conclusions qui était proposé aux chefs d'État était beaucoup trop timide, beaucoup trop technocratique et ne posait pas vraiment les problèmes politiques du moment. Dans ces conditions tout a été réécrit entre le matin et la fin d'après-midi. J'assistais alors à un spectacle tout à fait inhabituel pour moi l'Européen. Le texte a en effet été une ultime fois modifié en plénière à l'aide d'une projection de celui-ci sur écran géant. Je me contenterai de donner quelques impressions d'ensemble.
La première pour rappeler que l'Alba a été créé comme ensemble politique afin de répliquer à la tentative des États-Unis d'Amérique de constituer un grand marché entre eux et l'ensemble de l'Amérique latine, l’ALCA. L'Alba a d'abord été une structure de résistance et elle a été victorieuse dans la mesure où le traité des nord-américains a en effet été rejeté à l'occasion d'un sommet historique où les Argentins firent la décision finale puisque c'est eux qui l'accueillaient. Personne n'oubliera l’image de George Bush junior sortant par la porte arrière du bâtiment de la réunion après ce désastre diplomatique.
L'Alba est une proposition d'Hugo Chavez. Il était extrêmement présent. On peut même le dire sans détour: c'est autour de lui que se construisait la dynamique collective. Il prenait le temps de téléphoner, de discuter, le temps qu’il fallait avec chacun des chefs d'État. De cette façon il avait réussi à donner une dimension humaine concrète à ce collectif. Il est tout à fait évident que son absence crée un très grand vide notamment dans cette dimension si essentielle de la confiance qui confère une autorité et une capacité d'impulsion. A cette heure, dans ce rôle, il n’est pas remplacé. Sans lui l'Alba doit trouver de nouveaux moyens de régulation. On voit qu'il y a de la bonne volonté dans ce domaine entre les chefs d'État. Ce n'est pas le plus simple car les hommes dont il est question sont de très fortes personnalités endurcies par une lutte implacable contre les oligarchies locales, les complots des nord-américains, et un abject harcèlement médiatique d'injures, de mensonges et de manipulations. Il faudra donc un certain temps pour que le dispositif de l'Alba sans Chavez se stabilise comme collectif humain. Pour ma part je crois que ce sont les événements qui trancheront par l'obligation qu'ils vont créer de se retrouver unis politiquement pour affronter les agressions du trio oligarchies/USA/médias.
Ma seconde remarque concernera l’ambiance autour de cette réunion. Pour le sommet de l’Alba qui regroupe neuf Etats, il n’y a pas l’habituelle construction de camp retranché avec grillage, grande armée de policiers, militaires, hélicoptères et tout le grand déballage qui rappelle l’extrême coupure entre le commun des mortels et les dirigeants. Ici tout le monde se retrouve, mouvement sociaux et gouvernants pour des marches de rues et des meetings de clôture. Et ma dernière remarque à cette heure portera sur le texte qui a été adopté. Nicolas Maduro a eu raison de dire que c’est le texte international le plus avancé dont dispose cette période puisqu‘il est le seul à parler intérêt général, service public et opposition aux traités de libre commerce. Pour ma part j’ai été très heureux de voir inscrit le thème des tribunaux d’arbitrage porté très fortement par les équatoriens à cette heure. Je crois que c’est une question essentielle dans le nouvel ordre juridique mondial à cette étape de la grande régression néo libérale. Nous allons avoir à en connaitre en Europe dans le cadre de la négociation du grand marché transatlantique puisque les nord-américains et la commission européenne sont partisans de reconnaitre l’autorité de tels tribunaux en cas de litige entre les états et les investisseurs. En ce sens l’Alba est un appui direct à notre lutte avec son texte et son engagement politique pour un ordre juridique international égalitaire.
La fête de la momie perdue
J'ai raconté dans mon précédent post comment l'enquête de l'historienne Tamara Estupinan avait permis de retrouver le lieu où la momie du dernier Inca, Atahualpa, a résidé en grande pompe pendant de nombreuses décennies, en Équateur, au nez et à la barbe des conquérants espagnols. Mais elle n’y est plus. Ou est-elle ? Un commentaire m’apprend que « France 3 » a rediffusé un documentaire sur l’enquête de madame Estupinan au moment même où paraissait mon post. Cette heureuse coïncidence m’encourage autant que le bon accueil de mes lecteurs pour ce récit un peu décalé où je continue la réflexion politique par d’autres moyens. J'ai évoqué ma visite sur ce lieu fascinant. Je n'ai pas encore dit que cet endroit est dans l'État de Cotopaxi. Cette précision n'apprend certes rien à mon lecteur. Mais elle me permet de montrer comment se fabrique ici les noms de lieux dans l'univers inca. « Cotopaxi » signifie « le cou de la lune ». Car, comme on le devine, à une certaine époque, la lune apparaît à l'aplomb de la montagne comme un visage sur son cou. Même magie de l’évidence pour le lieu-dit « Malki Matchai », nom qui signifie « le nid de la momie » dont j’ai raconté l’enquête qui a permis la découverte. J'ai déjà dit quelle importance une momie comme celle d'Atahualpa avait dans le système du pouvoir de la société inca. Dans la situation particulière de l'époque on peut penser que cette importance était démultipliée.
L'empire Inca s'était effondré sous les coups de l'invasion espagnole et la contagion des maladies dévastatrices chez les indiens qui ne les avaient jamais connues. Tout cela était intervenu si vite, en plein milieu d'une guerre civile où deux héritiers se disputaient le pouvoir suprême : Atahualpa et son demi-frère Huascar. Pour être précis indiquons qu’aucune succession ne se déroulait jamais autrement que dans la violence chez ces Incas. Et ajoutons qu’eux-mêmes étant des envahisseurs, les autres peuples indiens originaires les haïssaient pour cela et surtout pour leur violence souvent spectaculaire. Maintes tribus virent arriver les espagnols comme des libérateurs qui les aideraient à se débarrasser des Incas. C’est spécialement vrai dans la région qui constitue aujourd’hui l’Equateur. En effet les Incas s’y étaient livrés au plus grand massacre de leur histoire jusqu’au point où le lac voisin de la tuerie avait été rebaptisé « lac de sang » du fait du nombre des corps jetés dedans par les vainqueurs. Ici la légende des « gentils » indiens maltraités par les « méchants » espagnols en prend un coup. Tout le monde était « méchant » ! L’histoire ne sera jamais autre chose qu’une obligation de réfléchir pour y faire son miel politique ou philosophique. Et mieux vaut s’éviter la facilité des contes pour enfants surtout enveloppés de légendes religieuses. Voyez ce cher « Saint-Louis » sous son chêne en train de rendre la justice et blablabla. Le monsieur avait inventé l’obligation du port d’un signe distinctif pour les juifs, ordonné des autodafés de Thoras et imposé le percement de la langue au fer rouge comme châtiment pour les blasphémateurs.
Revenons à Atahualpa. Dans l’ambiance que je viens de décrire, protéger ce qui restait d’avenir possible pour la dynastie après la guerre civile, la rébellion des indiens qu’ils avaient soumis, les espagnols et les maladies, étaient un formidable défi. Et surtout un sacré enjeu concret. Avant tout il fallait maintenir l'ordre d'héritage dynastique. Et pour cela tout commençait, comme cela va de soi, par le strict respect des rites qui le garantissaient et le « prouvaient » aux yeux de tous. Cela n’a jamais été une petite affaire dans les monarchies de droit divin. L’histoire de France contient plusieurs épisodes de cette nature sous l’ancien régime. L’un d’entre eux est bien connu puisqu’il met en scène Jeanne D’arc. C’est elle qui surgit par voie miraculeuse pour emmener le dauphin Charles VII, le fils du roi fou qui avait donné le royaume aux Anglais, se faire couronner à Reims. Je le mentionne pour rappeler une fois de plus qu'un pouvoir n'est obéi que s'il est légitime aux yeux de ceux qui en supporte l'autorité. L'autorité ne peut reposer exclusivement sur la force de contraintes quand bien même en est-il issu. Quand un pouvoir parvient à ce point de n'avoir plus que la violence pour se maintenir, en règle générale il n'est plus loin de sa fin. Le mécanisme subtil du consentement à l'autorité transite par les rites et symboles qui installent la légitimité. Nos sociétés modernes en sont toujours là, elles aussi. Nuance de taille cependant, nous désignons les mandataires de l'autorité par le vote personnel de chacun d’entre nous. En dépit de l’habitude que nous en avons, rien n’est moins évident qu’une telle procédure. Sa justification même est un défi à la raison : sur cent, cinquante et un sont réputés avoir le dernier mot face à quarante-neuf, et jusqu’au-delà de la virgule. Pourtant nous y consentons tous. Toute la légitimité de cette opération est dans la volonté générale du peuple souverain qu’elle est ainsi censée exprimer. Cette attribution se déroule selon des règles précises qui commencent avec celles de l'organisation du vote et s'achèvent par les cérémonies de passation de pouvoir. Par exemple, le moment venu, le nouveau président passe le cordon de Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Pour nous, le cœur de la légitimité est dans la régularité du scrutin. Cette idée intègre non seulement le fait qu’il n’y ait pas de tricheries mais que la liberté des candidatures et celle du débat soit totale et égalitaire. Puis que la décision soit respectée par tous. Depuis la forfaiture qui a suivi le Référendum de 2005 avec le traité de Lisbonne, ce n’est pas le cas dans notre pays. Cette tare, ajoutée à l’impuissance de régler quoique ce soit des urgences quotidiennes du grand nombre, la honteuse spoliation de la diversité des temps de parole qui sera dorénavant aggravée, sans oublier ce que les « affaires » nous apprennent de la décomposition des sommets de la pyramide des élites sociales, tout cela scelle le destin promis du système. Un peu plus tôt, un peu plus tard, la cinquième République est vouée à l’effondrement dans la honte. La honte est déjà là.
Dans le monde de l'ancien régime que ce soit celui des rois d'Espagne ou ceux de l'Amérique précolombienne l'accession au pouvoir et le respect de l'autorité ne dépendent évidemment pas du vote. Ils n'en sont que d’autant plus strictement organisés et ritualisés. Les rois de France ne pouvaient l'être qu'après avoir été sacrés comme tels à l'issue d'une cérémonie d'une extrême complication, dans un lieu bien particulier. Et le tout après un acte sacré bien précis, celui de l'onction avec une huile sacrée censée avoir été apportée par une colombe divine. L’Inca, lui, devait se passer la couronne en présence de la momie de son prédécesseur. C’est pourquoi, lorsque l’Inca Atahualpa a compris que tout était perdu pour lui et que les espagnols allaient l’assassiner, tout son effort se concentre sur le fait d’obtenir que son corps ne soit pas brulé. Il accepte le baptême à cette condition. Car pour que la dynastie continue et que le pouvoir inca puisse être transmis, le « prince héritier » doit pouvoir disposer de la momie de son prédécesseur. Tout l’entourage d’Atahualpa s’est acharné à atteindre ce résultat. Ils y sont parvenus. D’abord, fait inhabituel, Pizarro tint parole. Peut-être n’avait-il pas eu le temps de se parjurer. Car le corps d’Atahualpa est enlevé de nuit sitôt après l’assassinat. Il est emporté on ne sait où. Mais il est bien certain que c’est pour y être aussitôt momifié. Les Incas maitrisaient la technique de la dessiccation des chairs comme personne. Aucun mysticisme où je ne sais quoi dans cette opération. C’est du concret. La lutte pour le pouvoir continue : qui a la momie en son pouvoir tient le manche ! Et dans cette famille d’Inca où on s’entretue à chaque succession ce point-là n’est pas secondaire. D’ailleurs les acteurs de « l’opération momie » s’entretuent encore entre eux pour posséder l’objet. C’est le bras droit d’Atahualpa qui a le dernier mot et qui emmène la momie au nom de laquelle, on le suppose, il va maintenir pendant plus d’un an une résistance aux espagnols. Il faut comprendre qu’aucun des nobles et des guerriers de ce temps n’imaginaient que leur empire allait être rayé de la carte comme il le fut. La plupart devaient se figurer que la vie allait reprendre soit en chassant les espagnols si peu nombreux, à peine cent cinquante, soit en composant avec eux. Les élites sociales croient toujours que leur monde ne peut pas finir. Elles n’arrivent que très rarement à imaginer un autre futur que le présent qu’elles dominent. Louis XVI comme François Hollande n’arrivent tout simplement pas à imaginer d’autres règles du jeu que celles qui les ont placés au pouvoir. La famille de l’Inca non plus.
Est-on certain que le corps d’Atahualpa ait quitté les lieux contrôlés par ses assassins espagnols, à Cajamarca ? La chronique officielle reste muette sur ce que devient le corps supplicié. « Mais on dispose d’un récit de deux marins espagnols interrogés dans le cadre d’une enquête du roi d’Espagne. Ils disent sans ambiguïté avoir croisé une procession qui emmenait la momie du roi des Incas à Quito sur sa terre» me dit Tamara Estupinan notre historienne. Un autre texte prétend que deux mille indiens étaient venus entourer l’opération de sortie du corps. Mais Tamara me dit que c’est très peu probable. En effet un tel rassemblement aurait été un motif d’affrontement et Pizarro s’en serait mêlé. Lui est sans doute plutôt préoccupé par un tout autre sujet à ce moment-là. Il s’agit de la principale épouse d’Atahualpa. Cuxirimai Ocllo. Il se l’est appropriée. Autre rite bien connu des conquérants de tous poils et de toutes les époques, au moins depuis Alexandre le Grand. En tous cas cette femme trouble beaucoup de monde car l’interprète de la conquête, un indien renégat, lui aussi, est fou d’elle ! Après le meurtre de Pizarro elle sera ensuite l’épouse d’un chroniqueur de la conquête et de l’histoire des Incas, Juan de Betanzos. Mais le texte de sa chronique a été perdu pendant quelques siècles. Il était en Espagne. La chronique réapparait donc en 1987. La valeur de ce qu’il raconte, selon Tamara, c’est que cet homme a vécu avec quelqu’un de spécialement bien informé d’une foule de choses que personne n’a songé à noter dans la férocité des destructions de la conquête. Par exemple c’est lui qui fait le récit le plus précis de la sortie du corps d’Atahualpa et du meurtre de celui qui a réalisé l’opération. Les jeunes historiens peuvent trouver dans ce texte quelques dizaines de sujets d’enquêtes dans le nouveau paradigme de recherche ethno-historique dont Tamara Estupinan a fait la preuve de l‘efficacité.
En tous cas il semble bien que le départ de la momie n’ait pas excité les esprits de l’époque davantage que les mœurs de soudards des conquérants. Quant aux momies, à Cusco, la ville impériale des incas, c’était leur fête ! Chaque semaine, espagnols ou pas, on les sortait et elles paradaient sur la grand place avec leurs serviteurs et tout le reste des instruments de leur gloire. Les espagnols étaient plus prompts à s’en ébahir qu’à réprimer. Les récits d’époque les montrent très curieux d’observer de près, stupéfaits de la ressemblance des momies avec leur modèle vivant et ainsi de suite. Aucun n’a d’attitude agressive ou irrespectueuse. A ceux de mes lecteurs à qui la chose paraitrait trop incroyable, je raconte une histoire annexe qui montre que c’est un comportement plus courant et même plus contemporain qu’il y parait. Dans les années quatre-vingt, quand la momie de Ramsès II fut amenée en France pour y être débarrassée des champignons qui menaçaient sa conservation, que se passa-t-il ? Vous ne le savez pas ? A sa descente d’avion le catafalque fut porté à bras d’homme, des gardes républicains, et chemina sur un tapis rouge aux sons de la musique militaire. Un détachement présentait les armes. Le président de la République française était alors François Mitterrand.
Revenons à Cusco et à ses places encombrées de promenades de momies. Une fois de plus l’ordre est rétabli par le haut commandement militaire qui s’inquiète et par l’église qui s’indigne de ce qu’elle considère, à juste titre comme une survivance des pratiques religieuses des indigènes. En fait comme on le sait, ce n’était pas là de la religion pour eux mais de la politique en quelque sorte. Mais l’église ne s’éreintait-elle pas les convertir de gré ou de force, pour le plus grand bien du salut de leur âme. Et cette conversion n’était-elle pas la justification, après coup, de la conquête et de ses incroyables violences ? On mobilisa donc contre l’idolâtrie. La chronique rapporte que près de dix mille momies de toutes sortes furent capturées et brulées dans l’opération. Le texte d’appel mentionne explicitement les « Malkis », les momies, qu’il faut aller chercher dans leur « Machaï », leur nid, leur petite cabane. Mais la consigne se dilua avec la distance et l’importance de la présence espagnole. Elle n’arriva pas avec la même force dans la zone de l’actuel Equateur, ni à Quito qui était la ville sainte du coin. On imagine que les gardiens du Malki Machaï devaient cependant redoubler d’attention pour dissimuler et surveiller leur « trésor ». D’autant que les espagnols, se méprenant sur le sens du mot «trésor» dont ils entendent parler, morts de cupidité, fouillaient partout sans relâche pour trouver l’or qui était leur raison d’agir. Tout cela situe l’ambiance et les habitudes de dissimulation prises pour tout ce qui touchait aux rites incaïques. Rien ne tient sans appui populaire. Le peuple et ses pratiques ont sauvé l’idée cachée à Malki Machaï, canton de Sigchos, province de Cotopaxi. La méfiance et dissimulation continuent certes de régner. Mais jusqu’à un certain point.
Car dans le domaine d’Atahualpa, à Issinche, la propriété de l’inca jamais revendue, deux siècles et demi après la conquête il s’en passe encore de belles ! Les indiens du coin, deux fois par an, font des processions et se saoulent affreusement. A la fin du dix-huitième siècle, ce qui fait tout de même près de deux cent ans après la conquête, les autorités locales ont donc demandé à l’église d’agir. Ce que les autorités savent sans le dire c’est que l’ivresse fait partie d’un « culte » des indiens. C’est au point que le mot « Machaï » est devenu un équivalent du mot « ivrogne ». Les « prêtres » inca boivent sans arrêt. Pauvre reste de la transe chamanique, l’ivresse est un signe de communication avec le monde d’en deçà dont la momie est une des manifestations visibles et permanentes. Bref, les jésuites arrivent sur place. Ce sont les champions pour organiser une acculturation méthodique. Ça commence fort. Leurs manigances permettent très vite de faire signer une cession de droits aux malheureux indiens du secteur d’Issinche. Ce sont les indiens Cuturivi. Les gardiens du lieu. On les chasse dans la montagne qui surplombe à pic le site. Ils n’en surveilleront que davantage et mieux peut-être. L’histoire devient confuse. On travaille à partir de là avec des rumeurs et des légendes. Je résume. Il apparait qu’un miracle fort opportun s’est produit. Le « niño » une poupée de l’enfant jésus est tombée du chargement d’une vigogne ou d’un lama enveloppé dans un châle tissé avec des laines de toutes les régions. C’est le « niño jésus » dit la légende. Aussitôt, les jésuites construisent une chapelle. Bien orientée d’est en ouest, elle défonce un mur perpendiculaire que j’ai vu, creusé de niches signalant à coup sûr un lieu de culte indien. Autour et derrière je vois des blocs taillés à la façon des Incas que Tamara me montre au milieu des détritus de pavés modernes auto bloquant. La chapelle jésuite s’orne d’une porte ou l’on voit une représentation du niño dans son étrange pause, le bras levé. Mais le niño lui, n’est pas là.
Il est installé dans une sorte de baraque à l’extérieur du lieu de culte chrétien, juste devant. C’est un antre sombre dont les murs sont tapissés d’ex voto de toutes sortes, photos, dessins, cartes de visite, petits objets désuets, du sol au plafond. Pas un symbole chrétien à l’horizon. Le niño est placé dans une sorte de tabernacle grillagé, fermé par un cadenas rustique. C’est un objet d’à peine trente centimètres dont je discerne difficilement quelques cheveux filasses roux. Mais qu’est-ce que c’est que cet objet ?
Ce jour-là, la chapelle des jésuites est fermée. Elle n’ouvre pas tout le temps. L’étrange «sanctuaire » où se trouve le niño, lui, est ouvert tous les jours de huit heures à midi et de quatorze heures à dix-huit heures. Durant la demie heure où je m’y suis trouvé, en pleine semaine, en fin de matinée, plusieurs familles indiennes y sont venues, les enfants dans les bras. On se signe beaucoup, la foi ardente est palpable. Oui, encore une fois j’ai un sentiment étrange. Qu’est-ce que cet objet ? Qu’est-ce que ce« niño »? Localement c’est davantage qu’une poupée bizarre. C’est une institution. On lui offre des petits vêtements d’enfants, des robes de toutes sortes. Il en a cinq mille parait-il. Les familles s’endettent pour que le niño vienne chez elles ou dans le village. Le niño se déplace sans cesse, me dit-on. Et tous les ans, aux deux fêtes du solstice on sort le niño et on le balade en procession. L’église n’a pas eu le choix. Elle a collé aux faits. Elle a donc déplacé sa fête du « Corpus Christi » pour la faire coïncider avec la tradition locale. On ballade donc le niño en grande pompe pour l’inti Raimi, fête du soleil traditionnelle fête de la récolte devenu une sorte de carnaval chrétien très fortement alcoolisé. J’avoue que je m’y perds. Rien de tout cela ne ressemble à quoique ce soit de ce que je connais du christianisme. Mes amis disent que c’est la résistance des indiens qui empêche le niño d’avoir été installé dans la chapelle jésuite. Je crois autant que c’est eux qui n’en voulaient pas. En tous cas pas tout de suite, pas comme ça, avec cet horrible environnement de sombres pratiques païennes. Je suppose qu’ils avaient l’intention d’atterrir en douceur et de modifier les habitudes progressivement. Ce qui sauve l’affaire des indiens c’est que les jésuites sont expulsés par le roi d’Espagne. Les indiens Cuturivi d’Issinche sont débarrassés de leur plus habile éradicateur ! Tout le monde oublie la commande initiale et l’origine de la légende du Niño. Personne ne se mêle plus de récupérer le cabanon du sanctuaire qui ressemble tellement à un huacci, ce petit lieu sacré où était déposée une momie importante ! Et les étranges rites incas, relooké dans les habits du niño ont passé les siècles. Presque cinq siècles. Et tout continue comme avant. Jusqu’à nos jours.
Le temps était gris et il a même eu un peu de pluie, juste quelques instants. Mon chapeau a fait merveille. C’est un vrai panama. D’ailleurs le vrai Panama est depuis le début un produit équatorien. C’est Eloyo Alfaro, l’ancien président fondateur des libertés modernes du pays, qui l’a fait fabriquer pour la première fois puis exporter par le Panama. Il s’agissait de trouver d’urgence quoi faire face à une crise économique terrible. Le Dieu marché était parti voir ailleurs et l’idolâtrie planificatrice et étatique avait pris le relais pour tirer d’affaire tous ces gens. A noter : les gouttes de pluie ramènent une odeur fade de bergerie sur les châles en alpaca…. Mais il n’y avait pas de pluie quand je suis arrivé à l’entrée du village avant le site. Jaime a stoppé la voiture devant une murale très contemporaine et nous avons pu bénéficier d’un pur moment d’ethnographie. Bien entretenue et régulièrement rafraichie, elle représente en plusieurs panneaux la procession festive qui accompagne la ballade annuelle du niño. Elle attire le jour dit des milliers et des milliers de personnes sur place. J’ai placé ces panneaux en illustration de mon feuilleton cette fois-ci. Tamara n’est pas ethnographe, elle me le répète un compte de fois. Mais elle me fait une lecture commentée de ces peintures qui sont en effet un festival naïf poignant de force descriptive. On voit les familles blanches à la sortie de la chapelle jésuite, on voit le panneau où les indiens commencent à apparaitre dans le défilé, tous largement garnis de bouteilles d’alcool. On voit la chasse de verre, en version très embellie, dans laquelle le niño est porté quand on le ballade. Ici toute une famille a acquis cet honneur. Toutes les générations sont représentées. Les anciens sont derrière. Comme le passé. Le fils est tout devant et il marche à reculons comme nous entrons dans l’avenir sans pouvoir le connaitre et ni le voir aussi clairement que nous avons le passé sous les yeux. Stop ! Le décryptage du discours pictural de l’entrée d’Issinche est abandonné à vos propres enquêtes. Regardez « le général » avec son chapeau à plume. C’est un chapeau de Napoléon comme le disent certains ? Ou bien une représentation du « mascaypacha » la couronne de plume de l’inca ? Prenez du temps et vos livres d’histoire pour ne pas bronzer sans distraction. Tout rapprochement avec d’autres mythes dessins et autres sont les bienvenus. Juste pour le plaisir d’une sorte de rébus historique de l’été. Amusez-vous bien avec le dernier panneau !
C’est à peine si dans ces panneaux qui décrivent la fête du « Huauque-Nino » on voit les temps présents. Ultime artifice de dissimulation : la famille blanche, la chapelle jésuite dans laquelle personne ne va, les lunettes de vue du processionnaire, les clowns à gueule de Mac Do. En réalité en tête du cortège réel marche le « danseur d’Issinche », un personnage devenu emblématique. Un homme le représente dans un costume brillant et coloré, un bric à brac de tissus, miroirs et plumes un attirail qui le masque de la tête aux pieds. Magnifique ! Sa couronne est tout un programme. On y voit les deux fois quatre piques qui représentent les quatre frères et quatre sœurs ancêtres mythiques de l’inca et le disque du soleil sur le front, la croix du sud en pleine poitrine qui est ce qu’on veut sauf un symbole chrétien. Pour Tamara ce personnage n’est pas un inconnu dans le monde Inca. C’est le Vilaoma, le prêtre du soleil qui préside notamment la cérémonie d’investiture de l’Inca. Rien de moins. J’ai eu le temps d’observer ce « dansante ». Un mannequin grandeur nature trônait au sommet de trois petites estrades dans la salle à manger de l’hôtel où j’ai résidé. Tamara et moi nous avons fait connaissance et elle m’a raconté son histoire devant lui. Mes amis, moqueurs disent qu’ils boivent comme de vrais incas à la fête de l’Inti Raimi. Car ils y vont, eux aussi. Tamara, mais qu’est-ce que c’est ce truc ? Qu’est-ce que ce niño ? Nous sommes sur la dernière propriété d’Atahualpa. C’est la momie ? Un bout de la momie ?
C’est presque la momie. Presque. C’est le bras levé du niño qui donne la bonne piste pour deviner de quoi il s’agit. Et donc de savoir ce que c’est vraiment que ce niño d’apparence et d’apparition si peu catholique, si j’ose dire. Car ce bras levé c’est la position traditionnelle de la momie. Mais ce n’est pas la momie de l’inca. C’est son double. Cette culture Inca a une profonde tradition du « double », un objet qui ne se contente pas de représenter mais qui est la chose elle-même sous une forme particulière. L’inca a une poupée qui le représente. On y met ses cheveux et ses rognures d’ongles. Cette « poupée », aux yeux de tous, c’est l’Inca lui-même. « D’ailleurs quand le frère d’Atahualpa a du capituler, les chroniques mentionnent qu’il l’a fait devant la poupée représentant son frère, me dit Tamara. » Cette poupée est mentionnée a de nombreuses reprises sous le nom de Huauque. Ça se prononce : Waoké. «Cette chose avait aux yeux des incas une énergie cosmique et le même pouvoir mystérieux que l’hostie dans le culte chrétien m’explique-t-elle. Au point que la poupée vient à sa place à la guerre où dans les cérémonies officielles où religieuses ». Woooo ! Je suppose que François Hollande serait ravi d’être représenté par sa poupée dans maintes circonstances ! Evidemment pour l’énergie cosmique ça ne fera pas le compte. Mais avec l’aide du nucléaire, qui sait ? « Comme le pain et le vin se transforment en corps réel du christ dans la doctrine catholique, ici les ongles et les cheveux de l’Inca sont l’extension du fils du soleil ! », me détaille Tamara Estupinan»
La poupée, le Huauque, est promenée dans les villages. Elle voyage avec d’autres poupées comme celle qu’on voit attachées sur le dos des lamas sur l’un des panneaux à l’entrée d’Issinche. Vous avez noté. Ce sont des poupées que l’on voit là attachées sur le dos des lamas. Cette poupée nous la connaissons par des récits et des dessins dans les chroniques espagnoles. On la voit représentée, tel qu’est le niño : le bras levé. Est-ce pour écouter ? Ou plutôt pour lancer quelque chose ? Le soleil ou ses rayons ? Peu importe ! Tamara a trouvé l’Huauque d’Atahualpa. Il était là sous les yeux de tous, mal enterré politiquement et religieusement par les jésuites. Ça ne va pas être simple de faire avancer cette histoire. Comment l’église va-t-elle prendre la chose ? Elle s’est donné beaucoup de mal pour recycler le Huauque en « niño » ! Pas un détail n’a été laissé de côté.
Loin en amont, à l’entrée traditionnelle de l’aire des indiens Cuturivi, il y a les deux « pierres ». Ce sont les gardiennes traditionnelles des terres d’un clan. Ici celui d’Atahualpa. Ces pierres ce sont des «huancas» dans la langue indienne. On peut en voir au musée Branly à Paris. Quand Rigoberta Manchu, la prix Nobel indienne guatémaltèque, est venue au musée et qu’elle a approché celles qui se trouvent là, elle a dit qu’elles étaient « mortes ». Pas de risque donc. De toute façon les Huancas ne fonctionnent pas davantage hors de leur site qu’une lampe hors de sa douille. Ici, les indiens y allaient porter divers offrandes rituelles et faire des « mochas», geste de salutation que les amateurs de Taïchi et de Quigong connaissent bien. Ça commence comme la position du pilier dans le Quigong et ça finit comme celle de l’averse! Pas moyen de les faire changer d’habitudes. L’église a donc remorqué l’une des pierres directement sur l’hôtel de l’église. Pour cela elle a été mise bien en hauteur et on l’a peint pour en faire une effigie de la « Vierge Marie ». Les indiens ont suivi le mouvement. Pour eux la peinture et le reste ne comptait pas. La deuxième pierre est dehors. Juste à l’entrée d’un virage qui donne sur un pont. Au bord de l’eau donc. Je ne sais pas si la pierre est « morte ». En tous cas ça ne saurait tarder. Elle est déjà sur un piédestal en ciment. Il parait qu’on va y faire un parking. Le voisin d’en face n’est pas content. Ca l’effraye qu’on touche à ça. Avec Tamara on a passé un bon moment à regarder le dispositif. La pierre a déjà été déplacée. Elle était plus bas, ça se voit. En tous cas c’est bien du dérangement pour effacer la piste. Mais l’église ce n’est pas tout. Il y a bien plus dangereux.
Il y a le propriétaire actuel du site. Car le lieu est privé. Il s’y ramasse des milliers de billets d’un dollar et plus dans les petites chasse prévues à cet effet. Des dollars non déclarés. Des dollars privatisés. Le niño est une poule aux œufs d’or pour son propriétaire. C’est à lui qu’on verse les sommes pour obtenir la visite du niño à domicile où dans le village. Je crois que Tamara Estupinan approche du moment où il ne sera plus trop question de l’inca et des « dieux » du passé. C’est au dieu du jour, au pouvoir suprême de notre époque qu’elle touche: le dieu fric. Celui grâce auquel les espagnols ont raté le vrai trésor, puis celui grâce auquel le niño a protégé le Huauque. Tant qu’il y a du fric à prendre l’église et le propriétaire fermeront les yeux sur l’alcool, la procession païenne, les déplacements du Huauque dans les villages et tout le reste. La vérité historique n’a besoin de devenir un acte social que si une force y a un intérêt. Comme nous avec la Révolution française. Le pouvoir de provocation de la figure de Robespierre est un déclencheur de conscience. Qui a besoin de l’Inca et de son monde englouti ? Justement ce pourrait être la suite de l’histoire. En récupérant le site du Malki Machaï, le gouvernement équatorien récupérera une continuité de l’histoire nationale du pays comme un tout distinct de celle du Pérou. Le créolisme y puisera une racine nouvelle, une puissance de métissage du récit historique. C’est bon pour le pays. C’est bon pour la conscience anti impérialiste. C’est Atahualpa, et plus encore sa momie et son Huauque qui donnèrent son autorité au général Rumiñahui pour prolonger la résistance à l’occupation espagnole. Le créolisme est l’identité métissée de l’Equateur. Pour le prouver et le diffuser comme un récit, la convocation d’Atahualpa est indispensable. Ainsi avons-nous fait avec Vercingétorix et le prétendu site (inexact) où de se trouve sa statue avec le visage de Napoléon trois, en plein champ, en Côte d’or.
Mais tout ça ce n’est qu’un aspect de ce qui reste à faire. Si le Huauque a été préservé au prix de tant de ruses, à plus forte raison la momie doit avoir été traitée avec un soin extrême. Mais où est-elle ? Il ne manque plus qu’elle. Elle ne peut pas avoir été laissée au Malki Machaï. Le secteur est trop humide pour qu’elle puisse rester sans soin. Ses serviteurs le savaient. Est-elle à Issinche non loin de son Huauque ? Ou bien dans le couvent San Francisco à Quito, là où le fils de l’Inca Atahualpa a demandé à être enterré. Tiens à propos, où est passé son corps à celui-là aussi ? Car sur place, on voit bien où est la chapelle où il voulait avoir sa sépulture. Mais il n’y a aucune indication de sa présence. Jeunes historiens, au boulot ! Laisser tomber pour Atahualpa ! Tamara Estupinan trouvera avant vous. Si elle ne le sait pas déjà… Un coup d’hélicoptère correctement équipé au-dessus d’Issinche, du Malki Machaï où je ne sais où, et l’affaire sera réglée. Mais supposez que vous retrouviez les restes de Francisco Topauchi, nom christianisé de ce personnage ! Son ADN est tout frais depuis son testament du 17 décembre 1582. Le lieu de sa sépulture est en principe en plein milieu de Quito. Le début du jeu de piste est prêt. Avis aux amateurs!
Bonsoir jean Luc. Bonsoir à toutes et tous camarades...
Je n'en crois pas mes yeux ? Serais-je le premier commentateur de ce billet ?
En tout cas, même si je ne l'ai lu qu'en diagonale, c'est toujours un régal de lire une telle prose..
Un grand merci camarade. Hasta la Revolucion siempre.
Tiens, je suis le premier à lire ce texte, visiblement, c'est la première fois que ça m'arrive. Jean-Luc, j'apprécie beaucoup les analyses historico-scientifico-politiques. Continuez.
Bonjour Jean Luc
Grand plaisir de te lire ce que je vais faire attentivement.
Bien à toi
Woauou ! On est en plein scénario politique et religieux ! Cette façon de traiter du présent de l'Alba au passé l'historique de l'Amérique latine qui nous ramène au présent européen et ce qui nous attend du marché transatlantique est un vrai jeu passionnant.
Magnifiques peintures murales!
Cher camarade, ton récit est passionnant. Mais puisque nous sommes dans l'histoire, au passage tu écris "Vercingétorix et le prétendu site (inexact) où de se trouve sa statue avec le visage de Napoléon trois, en plein champ, en Côte d’or." Veux tu dire par là qu'Alésia n'est pas situé à Alise sainte reine, sur le mont Auxois ? Défends tu une autre hypothèse ? Il semble bien pourtant que la chose est maintenant établie, malgré les hypothèses fantaisistes diverses (Jura etc)
Vous qui rêvez d'écrire un roman, on voit bien que l'écriture vous remplie de joie. Que l'enthousisame que vous y mettez est communicatif. Merci pour ce récit, à la fois dépaysant et passionnant.
Bonjour et merci encore pour ce billet.
En France l'actualité politique est vraiment insipide : aucun mot sur le front de gauche dans aucun médias.
Sur le sondage dont vous parlez je crois que vous faîtes erreur. Même si la popularité de Manuel Valls est en baisse constante depuis décembre 2012 (-11 points en huit mois) Valls reste toujours devant vous. Ci joint le lien du sondage.
Les sondages sont aussi truqués qu'une course de chevaux. Cela occupe l'été qui n'est pas indien pour tous ! Il ressemble au Nino.
L'Alba est un exemple à construire pour nous Européens. Cet appui est indispensable pour ne pas rester seuls dans cette lutte politique aux dimensions internationales.
FH avec ses bandelettes SD est momifié vivant ! Facile à retrouver avec ses relents médiatiques qui empoisonnent nos infos !
Merci pour votre rébus historique avec ses hiéroglyphes.
Je reste scotchée devant les panneaux muraux. Je ne sais pas si ce sont les couleurs, la naïveté des représentations qui m'attirent à ce point. Je ne suis pas experte. Mais je les trouve magnifiques. Quant à l'histoire traversée par l'humour actuel de Jean-Luc, un régal. Merci monsieur et chapeau bas.
Bonsoir Jean Luc, votre billet est toujours aussi instructif et passionnant à lire. Merci pour ces belles peintures, j'adore!
Quant aux sondages moi aussi je pense qu'ils sont souvent truqués et pas à notre avantage. Profitez bien des derniers jours de repos le rentrée va etre chaude. Merci pour la force que vous nous donnez.
Bonjour à tous
Les sondages sont manipulés mais influent sur le résultats. Ils sont également le reflet de l'opinion. L'enjeu pour le FdG est bien de faire venir vers lui les électeurs socialistes. Le PS se défend en utilisant les mensonges les plus vils. cette pratique n'est pas nouvelle et Jean-Luc, en tant qu'ancien socialiste nous éclaire souvent sur la mentalité abjecte des solfériniens. Ils ont toujours su utiliser la calomnie contre les communistes. Marianne de cette semaine nous en donne un exemple édifiant
L’hebdomadaire Marianne de la semaine dernière était consacré au mensonge. En fait, il ne ne sait que manier l’insulte quand il écrit sur Jean-Luc Mélenchon. On lit que Jean-Luc Mélenchon est un menteur pour avoir déclaré que Bayrou est un néolibéral ultradisciple de Friedrich Hayek. Certes ultra disciple est peut-être exagéré mais de qui Bayrou est-il le plus proche ? de Keynes ou de Hayek ?
Mais Marianne ment encore plus dans son édito quand, concernant la dette, il prête à Jean-Luc Mélenchon les propos que « dépenser plus que l’on gagne n’a aucune importance du moment que l’on dispose d’une carte bleue ». Cette présentation de la politique du FdG est caricaturale. Comparer l’endettement d’un pays avec celle d’un particulier est malheureusement le credo de la sainte pensée de l’intelligentsia. Et plus on applique les recettes d’Hayek et plus la dette augmente, comme la longueur du nez de Marianne….
Excellente analyse ethnologique, la légitimation du pouvoir par la relique. Il y en a d'autres exemples dans l'Ancien Monde. Après la mort d'Alexandre le Grand, un des compétiteurs, Lagos, fit enlever le corps d'Alexandre et lui construisit un tombeau à Alexandrie, affirmant ainsi la prééminence de l'Egypte dans la lutte pour l'héritage politique du grand conquérant.
La même motivation se retrouve derrière l'étrange culte de la momie de Lénine au coeur du communisme.
Ce que je retiens de ce récit est que l'ethnologie/anthropologie n'échappe pas à la politique, puisque son sujet est, justement, intrinsèquement politique. Que l'Eglise institutionnelle, entreprise de pouvoir implacable, n'abdiquera jamais sa prétention à gouverner les esprits, dans son alliance naturelle avec tout Prince bienveillant ou, au pire, indifférent à son égard. Que la résistance s'organise, parfois, le long de cheminements très sinueux pour défier le pouvoir - endogène ou exogène. Et enfin qu'il ne faut jamais composer avec l'occupant, d'où qu'il vienne et où qu'il réside. Quand bien même fût-ce à l'Elysée et se parerait-il, hypocritement, des atours "socialistes".
Merci en tout cas pour ces billets, qui, dans leur sujet, ne cèdent pas à la tentation de s'adapter aux esprits supposés moins éveillés ou moins curieux.
@ Patrice C. (7)
A propos du baromètre CSA / Les Echos réalisé par téléphone les 30 et 31 juillet 2013 auprès d’un échantillon national représentatif de 1002 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, l’une des questions concerne l’image des principales personnalités politiques auprès des sympathisants de gauche. "Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez plutôt une image positive ou plutôt une image négative ?
Les réponses donnent les résultats suivant : Plutôt une image positive Martine Aubry : 72, Jean-Luc Mélenchon : 59, Manuel Valls : 58.
C’est donc bien chez les sympathisants de gauche que Jean-Luc Mélenchon est situé devant Valls
@ Daniel du 93 (14)
Merci pour ce retour effectivement je n'avais pas eu cette information et cela fait plaisir.
Ceci dit on a jamais considéré Manuel Valls comme étant de gauche la preuve il est 6ème parmi les sympathisants de droite. A noter la forte progression de Jean Luc parmi les sympathisants de droite +10 points.
Passionnant témoignage! C'est un vrai bonheur de décoller un peu de l'actualité immédiate pour s'ouvrir à de tels horizons historiques et culturels.
Pour ce qui est par ailleurs de ce sondage, je comprends qu'il suscite ironie et scepticisme. Il contient cependant des éléments intéressants. Le commanditaire (Marianne) a fait l'hypothèse d'un second tour avec Jean-Luc Mélenchon. C'est donc que pour eux, l'hypothèse n'est pas si farfelue. En outre, on y voit que 80% des sympathisants PS préfèreraient Jean-Luc Mélenchon à Sarkozy. Avis aux Huchon et autres Carvounas: leurs électeurs ne partagent pas leur haine du Front de Gauche et de son candidat. 37%, bien sûr ce n'est pas une majorité. Mais c'est un bon début. Imaginons qu'on en mobilise ne fut-ce qu'une une bonne moitié aux européennes, ça ouvre des perspectives, non? 52% des foyers gagnant moins de 1200 euros, c'est aussi encourageant. D'autant qu'il reste 4 ans, pendant lesquels la situation politique peut radicalement évoluer, surtout avec un système politique et économique en état de décomposition avancée.
J'ai par ailleurs relevé dans le commentaire de Marianne un propos significatif. Ils trouvent que 40% des voix au second tour ( score si on ne tient pas compte de ce qui se prononcent pas) pour Jean-Luc Mélenchon, c'est énorme. Pourtant, c'est objectivement assez modeste dans le cadre d'un classique duel gauche-droite. Alors pourquoi trouvent-ils cela considérable? C'est qu'à l'évidence, pour eux, le Front de Gauche est une force extrémiste. Vouée à la marginalité, supposée incapable de rassembler son camp. Ils vont devoir revoir leurs grilles de lecture. Car ce n'est qu'un début. Tôt ou tard, l'idée s'imposera que le Front de Gauche peut prendre la relève du PS comme force dominante à gauche. Et là, ce ne sera plus 37%. Mais les citoyens comprendront bien, malgré les caricatures véhiculées par l'oligarchie médiatique, que les partis dominants mènent plus sûrement le pays à l'abîme.
"Le mécanisme subtil du consentement à l'autorité transite par les rites et symboles qui installent la légitimité. Nos sociétés modernes en sont toujours là, elles aussi. Nuance de taille cependant, nous désignons les mandataires de l'autorité par le vote personnel de chacun d’entre nous. En dépit de l’habitude que nous en avons, rien n’est moins évident qu’une telle procédure. Sa justification même est un défi à la raison : sur cent, cinquante et un sont réputés avoir le dernier mot face à quarante-neuf, et jusqu’au-delà de la virgule."
Max Weber avait identifié d’autres sources de la légitimité du pouvoir. Il en distinguait trois grandes catégories : la légitimité charismatique, la légitimité traditionnelle, la légitimité légale ou rationnelle.
Les rites et symboles, qui font partie de la seconde source, ne font pas tout. Ils sont généralement associés à la première (croyance dans les vertus exceptionnelles du chef) et, dans les sociétés modernes, à la troisième. Celle-ci ne repose pas nécessairement sur la démocratie ni sur l’adhésion à l’idée que la moitié plus un auraient le droit d’imposer leur avis à l’autre petite moitié. La superstructure fondamentale est l’appareil d’Etat, un arsenal de lois, de juristes et de fonctionnaires, bref une construction humaine assez complexe pour justifier en elle-même l’existence du pouvoir : celui qui connaît bien les lois et le fonctionnement de l’Etat, exerce légitimement le pouvoir. Rien à voir avec la tradition ni le charisme.
Soit dit en passant, il y a quand même une vraie rationalité dans l’idée que la moitié plus un aient le dernier mot : si la décision revenait à la force, auraient le dernier mot ceux qui parviennent à s’associer pour l’emporter sur les autres. La procédure du vote permet d’éviter le recours à la force, ce qui est aussi parfaitement rationnel pour tout le monde.
Trop bien le feuilleton surtout ne pas tout lire d'un coup ? C'est mieux d'en garder pour faire durer le plaisir et pour moins attendre la suite hé oui cela rend impatient. Vous au moins n'avez pas peur que l'on vous prenne votre job pas comme Hollande tellement impopulaire qu'il n'ose pas prendre de vacances vraiment dommage pour nous, ce copié collé de Sarko me file la nausée, c'est pourtant bien les vacances en fait son absence nous aurait fait du bien, lorsqu'il dit que le chômage ne prend pas de vacances c'est pour cela qu'il reste en poste c'est sans nul doute pour mieux le voir progresser ? c'est possible que Valls soit en tête de ces imbéciles sondages, tout est crée pour rendre craintif les Français, c'est bien huilé comme système le petit Nicolas l'utilisait déjà avec ses chiens de garde qui sont les mêmes que pour le capitaine de pédalos alors ne changeons rien puisque cela fonctionne, vous lire c'est très bien, mais à présent vous nous manquez. Il y a eu deux émissions jumelles sur l'équateur le même soir et bien sur sans complaisance à cause des volcans etc etc. Parce que chez nous, dans notre beau pays sans grands dangers nous les fabriquons sans vergogne ce qui nous permet peut être de donner des leçons aux autres bon, encore quelques coups de balais devant nos portes et tout ira mieux nous vous attendons pour cela aussi à bientôt oui je sais c'est cruel alors que vous êtes si bien là ou vous vous trouvez !
Sondage CSA, ça vaut le coup d'aller sur le site regarder les résultats de l'"observatoire politique". Où l'on voit qu'effectivement depuis des mois Jean-Luc est à la troisième place des personnalités de "gauche" après Valls et Aubry. Quel grand media l'a relevé ? On constate aussi qu'il est devant Marine Le Pen, ou à égalité. Quel média l'a relevé ? Aucun. Faire attention au fait que chaque résultat est affecté d'une marge d'erreur de deux à quatre points. Donc dire que quelqu'un "passe devant" avec un point de différence n'a pas de sens.
Quelle que soit la qualité du sondage ou la valeur qu'on lui accorde, c'est son utilisation par les medias qui est politique.
Merci, Jean-Luc Mélenchon, pour ses nouvelles colorées qui maintiennent vivant le lien estival avec nous.
Ainsi donc cette statuette de l'enfant Jésus, pourtant représenté à l'origine en position de repos, allongé, la main gauche sous la tête [...], se voit verticalisé, la main en l'air, comme il apparaît sur la photo illustrant votre billet et lors de sa promenade de solstice, deux fois par an, et sert ainsi opportunément de lien entre la religion chrétienne et la représentation inca de la poupée Huaunque, elle-même double de la momie, la "main traditionnellement levée", indispensable au pouvoir dans le système de transmission inca. Il y a effectivement de quoi se perdre un peu.
Sur un plan autre, "El niño" de Isinche m'a rappelé par son nom le phénomène météorologique qui affecte régulièrement, parfois dramatiquement, l'Equateur et d'autres pays voisins et qui fait parler de lui depuis bien longtemps, [...], bien avant sa première reconnaissance officielle grâce au géographe péruvien Luis Carranza en 1891.[...]
Un vrai régal pour l'intellect ces mises en perspectives au fil du blog. En outre, on peut profiter d'une enquête historique : quelle merveilleuse idée. La Politique prend toutes ses lettres de noblesse et son importance sous ta plume, camarade. As-tu prévu une ch'tite photo en panama pour tes lectrices et lecteurs assidus ? amitiés écosocialistes.
Les civilisations passent, les manipulations des oligarques demeurent. Là-bas « Le niño est placé dans une sorte de tabernacle grillagé, fermé par un cadenas rustique. »
Ici le tabernacle télévisuel est ouvert à tous et notre Nino président y agite ses bras quand l’autre n’en a q’un de levé.
« Je suppose que François Hollande serait ravi d’être représenté par sa poupée dans maintes circonstances ! Evidemment pour l’énergie cosmique ça ne fera pas le compte ». « Après le scratch de « la Macédonie » ou des « remerciements aux chinois de Fukushima ».
L’énergie cosmique n’y est pas mais l’énergie comique la remplace. Les Incas étaient passés maîtres pour embaumer, les oligarques le sont restés pour empaumer.
Trop bien le feuilleton surtout ne pas tout lire d'un coup ? C'est mieux d'en garder pour faire durer le plaisir et pour moins attendre la suite hé oui cela rend impatient.
C'est vrai, quel bonheur emprunt d'humour de te lire Cher Jean-Luc et de respirer, de transpirer tous ces détails de l'histoire de nos compagnons sud-américains avec qui nous devons de par leur parcours plus récent nous imprégner pour refouler au pied ce GMT.
Allez au prochain épisode, et porte toi bien, reviens nous rechargé pour notre consolidation citoyenne.
Bizarre ce sondage qui, semble sans intérêt, sauf de parler de Valls. Pourtant à y regarder de plus prés, ne faut-il pas en déduire que la bourgeoisie envisage déjà le remplacement jugé nécessaire de leur partenaire politique à qui elle avait attribué l'Elysée et qu'elle entend user jusqu'à la corde, tant il est docile à leurs exigences. Jouant un coup d'avance, comme avec le "merveilleux" DSK, les carottes étant cuites pour son suppléant, il faut sans attendre mettre sur orbite élyséenne un nouveau patin ayant fait ses preuves d'allégeance. L'inutilité de la droite étant flagrante, un homme de "goche" sensible aux intérêts des nantis ferait bien l'affaire, lui sait mater les salariés trop revendicatif et expulser sans état d'âme et grace aux sondages version Neuilly il serait même populaire, tout pour plaire. Reste à régler la campagne électorale, le CSA s'en occupe, quand à la marionnette hideuse, et de plus en plus d'ailleurs, les chiens de garde savent en faire, au bon moment, la promotion. Tout serait parfait sans ce foutu FdG et son Mélenchon qui révent de tout mettre par terre. La vie n'est pas rose chez les bleus et leurs milliards à préserver.
Qui a besoin de l'Inca et de son monde englouti? Justement ce pourrait être la suite de l'histoire. En récupérant le site de Malki Machai le gouvernement Equatorien récupère une continuité de l'histoire nationale du pays comme un tout distinct de celle du Pérou. Le créolisme y puise une racine nouvelle. C'est bon pour la conscience anti-imperialiste
Bien vu, Monsieur, et magistrale leçon de politique. Hier, aujourd'hui, les hommes changent, mais reste les mêmes outils pour atteindre le pouvoir. Et l'Eglise dans tout cela. Je suis tranquille, elle tirera bien ses marrons du feu ! Ah ces pierres, chez les Incas, chez les Celtes et le druidisme, toujours la même récupération et camouflage ! Les croyances ont la vie dure dans les vieilles contrées, alors on s'accommode. N'y a-t-il pas a la cathédrale du Puy en Velay construite sur le mont Ani, (mont ou se réunissaient les druides) une pierre des Fièvres, devant l'autel, ou les pélerins s'allongeaient afin de soulager leurs maux ? Et tant d'autres cas similaires. Merci, Monsieur, de nous informer de vos précieuses réflexions d'une manière si magique et si prenante.
Je suis d'accord avec Jean-Claude Breteau (24, 8 août, 11h19). Nous voyons se dessiner sous nos yeux le plan de nos adversaires. Leur poulain semble désigné. Gardons bien à l'esprit qu'un second tour gauche-gauche ne se produira pas lors d'une élection présidentielle. Il nous faut incarner la gauche dès le premier tour. Une partie de la bataille sera sur ce terrain. Convaincre les électeurs de gauche les moins révolutionnaires -et peut-être une partie des électeurs de droite- que Valls gouvernera en bon soldat de l'empire, c'est-à-dire contre eux. Car, c'est un autre élément du décor à ne pas perdre de vue. L'affaire de l'avion d'Evo Morales ne doit pas être oubliée.
L'enjeu ne sera peut-être pas tant d'apparaître plus à gauche que Valls (ce qui n'est pas très difficile) que d'apparaître plus patriote que lui (plus subtil, car la concurrence sera rude sur ce terrain).
Plan général d'instruction, abolition des privilèges.
Je me souviens d'un séjour dans un pays d'Afrique assez francophone, dirigé par un pouvoir bien policier, il y a 35 ans. Je m'étonnais de voir des journeaux de gauche en plusieurs langues, le Canard Enchainé... Cela a fait rire mes amis locaux qui m'ont expliqué : les gens ne peuvent pas lire, et s'ils réussissent à déchiffrer, ils ne comprendront pas. On est peu à avoir accès au contenu. Quel handicap. Mes amis n'étaient pas du pouvoir et regrettaient cet état de fait. Ils ont ri de moi, Français, qui n'imaginait même pas que ça puisse exister.
Maintenant, on aurait tort de rire, si on n'y prend pas garde, à force de regarder reculer le Français au profit de l'Anglais, à force de ne plus apprendre à penser sur un modèle philo/esprit critique, nous n'allons pas tarder à nous retrouver gravement handicapés aussi.
« J’avoue que je m’y perds ». Jean-Luc.
Mon avis. L’homme doit croire en une « magie » pour se sentir protéger de son avenir et ainsi, de pouvoir vaquer serein ! L'ethnologie/anthropologie démontre ce besoin constant chez l’homme. Définissons, en très très gros résumé, cette magie. Depuis quelques millénaires, l’argent (pouvoir) et la religion sont cette projection imaginative, seule « image magique » offerte pour gage de sécurité d’avenir protecteur. Mais, ils ne le sont, que parce qu’aucune autre alternative de rêve « magique » suffisamment fort, unificateur, exaltant et projectif d’avenir pour en en devenir rassurant, ne porte l’humain ! Point. JLuc parle cérémonie. Tout est cérémonie « magique » et ce, dans toutes nos relations sociales jusqu’à nos plus intimes moments, quant au pouvoir et à la politique ils ne sont fait que de cela. Quant à nos manifs n’en parlons pas … Dans mes études d'ethnologie/anthropologie, la « magie » tient grande place. Je l’ai mixé à d’autres études, illusions - besoin chimique- apparemment nécessaires à l’humain. Et aussi «Société du Spectacle. Guy Debord. – 50 ans plus tard décryptage des illusions d’aujourd’hui», les hook en sont bien souvent les mêmes qu’aux temps reculés de nos chamans. Pour voir et montrez la vraie magie, qui existe, il faut déjà pouvoir voir au travers des illusions. Je ne sais pas si, je me fait comprendre, ni hors sujet ? En tous les cas, j'aime, entre la révélation sur la précédente carte postale que « ce n'est pas d'une alternative politique dont nous avons besoin mais bien le rêve d'un autre modèle économique de productions et d’échanges auquel, il faut d’ors et déjà s’atteler. » et, aujourd’hui, de celle-ci, de lire, de voir, de constater cet aspect sous-jacent sous la forme d'une aventure, une quête ludo-éducative de sens, celle de...
A propos de l'Amérique latine, voici ce qu'ont trouvé contre le Vénézuela ces "communiquants" respectables qui savent si bien manipuler les représentations de la société du spectacle. Ces messieurs-dames des médias font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher le peuple d'y voir clair dans ce qui se passe. La perle a été découverte et mise en scène par Théophraste sur le site du Grand Soir. Le tour de passe-passe (et la calomnie qui continue de ramper) consistait à essayer magiquement d'empêcher les Vénézuéliens de reconnaître N. Maduro comme le successeur légitime de Chavez. Comme quoi les questions de légitimité du pouvoir ont toujours autant d'impact ! Et un certain quotidien-de-référence s'en prend à juste titre plein la figure !
Un fil rouge se dégage de vos écrits qui relie l'absence douloureuse d'Hugo Chavez au sommet de l'Alba à Guayaquil alors même qu'il assurait la dynamique collective, l'absence de la momie soustraite à la disparition de ce qu'elle symbolise, et la poupée, Huauque, qui tient lieu de double du niño, en position mobilisée, à l'instar de la fonction d'une poupée, véritable autre soi-même pour le petit enfant.
N'est-il pas intéressant de relever que ces écrits en votre propre absence soulignent ce qui au-delà de la mort qui endeuille, donne suite à partir de l'absence, du vide, du manque, donne suite en assurant une continuité par l'appropriation de la transmission.
...la crise climatique s'avance : le permafrost fond...
Pour le coup cet article me parait plus que fantaisiste. On nous parle du suivi par images satellites entre entre 1957 et 2005 sensé nous montrer l'augmentation du nombre de lacs avec 50% de pergélisol (permafrost) en moins, photo a l'appui, photo qui n'est d'ailleurs pas datée, quid de l'année, quid du mois. Primo si cette photo est prise en juin ou juillet au Canada, rien que de très normal. L'été, là bas comme ici, le soleil réchauffe les sols, les glaces fondent et peuvent créer des lacs ! Si c'est en décembre évidemment ça pose problème. Sachant qu'au Québec les températures peuvent descendre jusqu'à -40° durant l'hiver ce serait quand même étonnant. Par curiosité je suis allée voir sur la web pour trouver les relevés de température dans cette région (Québec) ces dernières années. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, rien au delà de 2007 2008. Dans un autre article j'apprends aussi que le département de l'énergie des USA ne souhaite pas que l'on communique à ceux qui le demandent les données originales des stations de mesures des températures. Ah bon, pourquoi ça ? Est ce que ça n'irait pas dans le sens de la théorie du réchauffement climatique ?
Décidément que ce soit en politique comme dans la science du climat le mensonge et la dissimulation sont de mise. J'ai parcouru quelques articles du site Natura science.com qui nous parle de cette soit disant fonte du permafrost, malheureusement tout y semble du même acabit, extrapolations alarmistes, résultats tronqués, erronés ou ignorés. Fait pas bon être climatologue par les temps qui courent, entre la carotte et le bâton. Le GIEC fait la pluie et le beau temps, puisqu'on vous dit que ça se réchauffe ! Si tu es d'accord je subventionne tes recherches, sinon t'a pas fini de subir les pressions !
En lien une autre approche.
La disparition du pédalo et de son chef ne m'inquiète pas, si ils pouvaient tous disparaitre ! On en est encore avant la nuit du 4 aoùt 1789; Ah les privilèges ! ils sont skotchés aprés!
Jean-Luc merci, Vous etes génial oui on est fier d'avoir un grand homme politique comme vous, plein de sensibilité, d'humour, de poésie, de philosophie et tant de qualités.J'ai beaucoup d'admiration pour la personne que vous etes.
Néanmoins prenez vraiment du temps pour vous, je me permets de dire "reposez vous" afin que l'on reprenne tous ensemble la lutte citoyenne
Maité,
On dit souvent que les voyages forment la jeunesse, Jean-Luc doit certainement être l’exception qui confirme la règle puisque n’étant pas né de la dernière pluie, ni n’étant un perdreau de l’année, il perfectionne ses connaissances déjà solides en combinant ses vacances avec sa philosophie….Comme quoi l’âge n’empêchera jamais la soif de connaissances, ce serait plutôt le temps et les moyens qui ralentiraient cette naturelle aspiration que certains veulent nous priver. Premier rendez-vous le 10 septembre pour contrecarrer cette atteinte majeure à nos droits, et inédite de la part d’un gouvernement de « gauche », CQFD.
Les sondages veulent nous inculquer l’arrivée de Manuel Valls comme étant le « challenger » de Nicolas Sarkorzy, l’idée est d’ors et déjà d’imposer deux potentiels candidats à l’inconscient collectif, ces deux copains vont se tirer la bourre devant les caméras et dans les interviews écrits pour ensuite se congratuler d’avoir berné autant de couillons… c’est couru d’avance.
Le râteau des municipales et européennes sera l’indicateur de l’instant T au moment de ce quinquénat monarchique.
Jean-Luc, vous qui voulez écrire un roman, je vous vois bien écrire l'épopée certes romancée mais très documentée de l'histoire de la momie d'Atahualpa, peut-être à la façon d'un Dan Brown avec son Da Vinci Code, avec incursion dans notre présent avec des scientifiques telles que les 2 Tamaras. Je suis sûre que ce serait même mieux que Da Vinci Code, avec toute la partie politique ! J'en viens d'avoir un petit avant-goût dans ce billet.
Quant à l'analyze sur la légitimité de l'autorité, c'est exactement ce que je pense. C'est une constante universelle, quelle que soit la forme de pouvoir, puisqu'on la retrouve en tous lieux et à toutes les époques. Ce qui m'interroge sur la légitimité du pouvoir de l'Union Européenne. De moins en moins de gens, notamment en Europe du Sud, sont d'accord pour continuer à subir ce pouvoir de l'UE. Donc sa légitimité paraît sérieusement entamée. Serions-nous prêts, du moins en Europe du Sud, pour une sécession ? Lorsqu'un pouvoir n'est plus légitime à nos yeux, on s'en débarrasse (cf. la Grande Révolution). Lorsque le pouvoir exercé de manière plus ou moins illégitime, voire même sans mandat du tout, par un regroupement d'Etats - tiens, comme la Commission Européenne, par exemple - ne serait-il pas légitime de quitter ce même regroupement ? Ce qu'avaient fait les Etats Confédérés en 1860 en Amérique du Nord. Le seul moyen de pouvoir sauvegarder ce qui nous reste de nos conquêtes sociales et en (re)créer de nouvelles, c'est bien de sortir du cadre actuel de l'UE, qui est fait pour le capital financier et transnational, donc la sécession. Ce qui ne doit pas nous empêcher de songer à recréer une autre entité incarnant cette fois-ci la légitimité du gouvernement "du peuple, par le peuple, pour le peuple". Un peu à l'image de ce que vous expliquez, de l'ALBA créée pour contrebalancer l'ALCA et autres tentatives pour asservir l'Amérique Latine.
Bonjour. Concernant le sondage, y était-il précisé qu'il s'agissait de l'élection présidentielle ? Peut-être que la question portait sur l'envie des sondés de partager les occupations, en 2017, des personnes citées. Votre "score" serait le plus faible parce que les sondés vous auraient imaginé avoir un gros boulot qui ne serait pas "faisable" par tout le monde. Boulot vu comme quelque chose de tellement dur que 55% des sondés sembleraient y préférer la prison. (Oui, l'analyse est tordue et pas complètement honnête, mais c'est un sondage, c'est fait pour, non ?)
Bonjour,
Un récit passionnant!
Je n'ai pas lu toutes les contributions, peut-être quelqu'un a-t-il déjà fait une petite correction : la momie de Ramses II a été reçue en France (afin d'y être irradiée à Saclay pour détruire le champignon à l'origine de sa putréfaction) en 1976. Le président de l'époque était Giscard, et non Mitterrand.
Cela n'enlève rien à la pertinence de toutes vos réflexions.
Quel récit passionnant, imprégné, toujours, d'un tel goût du partage.
Vive les partageux, les généreux. Ce monde-là, personne ne nous le prendra.
Un bémol pour sylvie974 ci-dessus : le type qui tient le blog auquel tu renvoies avec ton lien, trouve que Bernard Guetta est un bon journaliste.
Effectivement en 1957 il n'y avait pas d'images prises par satellite. C'est l'année de lancement du premier Spoutnik... Peut être une confusion entre images prises par avion et par satellites ?
Quoiqu'il en soit, le réchauffement climatique est aussi devenu, hélas, une sorte d'aubaine pour alarmistes en tous genres. Je serais curieux de savoir, parmi tous ces gens qui nous alertent sur la catastrophe écologique en cours, combien prennent des mesures effectives pour réduire leur propre "empreinte carbone". Sans compenser par de l'électricité nucléaire, bien entendu. Je sais, pour en faire l'expérience, que l'investissement n'est pas à la portée de toutes les bourses. Je vis sur une installation autonome et cela oblige de fait à économiser l'énergie. Mais, autonome ou pas, il faut surtout s'astreindre à ne plus gaspiller grossièrement l'énergie (avec des radiateurs, des chauffe-eau ou des fours électriques notamment). Pas facile : plus aucun fabricant de cuisinières ne propose de four à gaz, par exemple ! Il faut trouver du matériel d'occasion... Bref, il y a mille petits chantiers sur lesquels se rendre utile, tout n'est pas entre les mains d'EDF (heureusement...) et jouer la Cassandre n'est plus, il me semble, la priorité du moment.
Nous aussi nous avons "un cas", c'est notre président, qui grâce à ses dons divinatoires nous annonce une reprise que les pauvres humains que nous sommes sont incapables de voir. Pourtant en regardant de plus prés, il y a bien accélération, c'est celle des profits et des capacités financières des entreprises. En fait il suffit de regarder du bon coté, par exemple les producteurs d'œufs râlent leurs prix de vente sont à la baisse, regardons ailleurs dans les grandes surfaces les prix sont à la hausse. Notre divin devin à raison plutôt que constater les revenus en baisses voyons les profits en hausses pour un peu il claironnerait "vive la crise" qu'il alimente mieux que l'ex.
Voici un article du Grand Soir sur le sommet de Cochabamba en Bolivie (Date de l'article : 12 août 2013)
A peine el temps de s'imprégner de la richesse de ce billet que le second est là.
Ici bas, il ne s'agit pas de chapeau souple seyant et de sommet, mais de casque rigide amortissant les chocs, porté par le chef vénéré du gouvernement en souterrain venu demander aux salariés casqués dans le bruit de machines s'ils étaient d'accord pour qu'il soit tenu compte de la pénibilité de leur travail.
Libéraux déjantés transformant tout en miettes, des individus, aux relations, aux temps: casser tous les liens, les liaison, briser la cohésion!
Beaucoup de reconnaissance pour vos billets qui sont des trésors à faire fructifier.......
Moulin dans l'Aveyron ? Bové a dû se sentir mal. Bon, ceci étant dit, ton retour aux "affaires" se fait déjà sentir sur Twitter. Les trolls solfériniens s'agitent. C'est de bonne augure. A bientôt
Merci Jean-Luc!
Bon anniversaire Jean Luc
Demain 19 aout nous aurons 62 ans vous et moi (née ce même 19/08/1951).
Vous 62 ans de sagesse pour ecrire de si justes choses, pour notre pays et pas seulement. Je fais le voeu que tous les Français écoutent lisent ce que vous pensez, ainsi que les Européens et s'en fassent l'écho pour que nous puissions enfin vivre dans le respect altruiste et de notre planète, non seulement pour un monde meilleur mais simplement pour vivre, car sinon nous allons vers l'extinction d'un maximum d'espéces et de la notre !
Grand est ce jour qui vous a vu naitre. Merci, on vous suit !