31août 13

Avant de passer devant le jury et de rentrer vraiment

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C’est vraiment la rentrée. Le rythme a été très soutenu pour moi depuis la publication de mon interview dans « Le journal du Dimanche », le 19 aout dernier. Le choc aussi. C’est pourquoi j’ai décidé de laisser comme post mon interview au « Journal du Dimanche » sans revenir davantage à mon clavier. Il importait pour moi que ceux qui suivent mon activité et mes prises de position accèdent facilement à ce que j’ai dit réellement plutôt que de les savoir contraints d’en rester aux seuls commentaires de comédie qui ont suivi mes propos. Avant mon arrivée à Grenoble j’ai aussi répondu au « Dauphiné » qui a largement couvert la présence de nos « Estivales » en Isère. Sur place j’ai fait deux conférences : l’une sur la révolution citoyenne au remue méninge du Parti de Gauche, l’autre sur l’OTAN aux estivales du Front de gauche et deux discours très (trop) longs en conclusion des deux cycles de rencontres. Ils m’ont dévoré de travail de préparation. Comme tout cela est encore disponible et que j’en mentionne les liens, j’estime que je n’ai pas rompu ce contact avec mes lecteurs sans lequel mon activité intellectuelle serait mal calée. En ce moment je suis immergé dans la préparation de l’émission de dimanche « Le grand jury ». Et une actualité nous a sauté sur les genoux : celle des retraites et celle des évènements en Syrie. Je vais argumenter mon avis. On vient d’y travailler. Car une longue vie d’engagements et d’intérêts les plus hétéroclites ne suffisent pas. Chaque dossier doit être mis à jour et assimilé. Sur chaque question heureusement je suis entouré de spécialistes de haut niveau professionnels ou « amateurs ». Et les commissions du parti ont déjà repris leur activité. Mais ne rêvons pas : à la fin il faut lire, noter et discuter car c’est comme ça qu’on apprend. Et il faut savoir se passionner. La mémoire est un affect. C’est mon secret.

D’une façon générale le gouvernement Hollande s’en tient à un suivisme penaud : libéralisme et atlantisme pour tout potage. Dans les deux domaines, celui de l’économie et celui de la politique étrangère c’est le même pauvre pédalage entre les artifices de communication, les naufrages ignorés et les incohérences. Un seul message reste : meet-13« no future ». Tout cela ne va nulle part. Le service de la dette comme horizon, comme projet, comme ultime raison d’agir en tout domaine sur tous les sujets. Et pour cela picorer avec entrain dans la main du Medef. Dans l’arène mondiale, le voici rendu à occuper la place de l’ineffable Tony Blair que ses compatriotes avaient nommé « le caniche de Busch » en raison de son aveuglement et de ses mensonges en faveur de la guerre en Irak. Ni les allemands ni les anglais, à qui il reste un parlement, ne veulent de cette guerre ni même de cette « punition » bredouillée par François Hollande qui se retrouve à présent au diapason avec les faucons nord-américains. J’en dis ici quelques mots avant dimanche. Je parle aussi de la réforme Ayrault des retraites. A la fin, je reviens sur la contre-offensive nécessaire face à Manuel Valls. Mais pour ce qui est des municipales ce n’est pas le jour pour moi. Sinon pour demander à tous ceux qui m’écoutent de bien comprendre que l’expéditeur des provocations a une adresse : la rue de Solférino. En rajouter et tenailler les plaies du Front de Gauche, ce serait leur servir la soupe.

Je crois bien que les bons amis nord-américains de François Hollande avaient oublié de le prévenir qu’il y avait débat sur le sujet outre atlantique. A présent Obama montre publiquement son peu d’enthousiasme pour une nouvelle expédition gesticulatoire. Car, bien évidemment, cette histoire de ligne rouge à propos de l’usage des armes chimiques est un argument de circonstance. Ces armes ont été employées dans la région déjà à plusieurs reprise sans déclencher des réactions de ce type. Il est vrai que cet usage venait du camp des actuels accusateurs. La question posée est d’ordre régional. Que d’objectifs sont en jeu ! Une collection de nœuds gordiens… Tiens par exemple en voici un : peut-on, par cet appât, attirer les Iraniens dans le guêpier de façon à disposer d’un argument pour frapper leurs installations nucléaires ? Rude engrenage en perspective. Il est normal qu’il y ait débat dans les états-majors. Et comme il n’est pas question, cette fois-ci d’aller, comme au Mali, tirer des lapins qui ont le bon gout de se ranger sagement en colonne en plein désert dans leurs Toyota, ni les militaires ni les diplomates français ne sont non plus très chauds. A reculons, un pédalo est bien moins maniable qu’on pourrait le croire. Voici donc le vaillant capitaine proposer une « punition » qui « ne soit pas un changement de régime » juste après avoir prétendu vouloir le contraire depuis des mois et le jour même où il reçoit en grande pompe le chef de « la seule représentation légitime du peuple syrien ». Le raisonnement et la suite de ma vision des choses dimanche au « Grand Jury ».

Les embrouilles du plan Ayrault contre les retraites

La façon d’annoncer le plan retraite a été particulièrement réussie si le but était, comme je le crois, d’empêcher le débat. Tout y est passé. Cela a commencé avec un discours ultra technique du premier ministre passant d’un sujet à l’autre avec d’habiles enfumages. Puis cela s’est prolongé par un perlage d’annonces découpées en séquences de façon à empêcher la vue d’ensemble d’un tableau. Il s’est pourtant lourdement modifié avec le discours de Moscovici au Medef. A présent on le sait : tout le coût de l’opération ne pèsera que sur les salariés et les jeunes. Donc, François Hollande a confirmé les réformes Fillon et Sarkozy des retraites. Et il les a aggravées. Pour la première fois un gouvernement qui se réclame de la gauche assume un recul des acquis sociaux.  Pour l’essentiel de ce que je veux noter à cet instant, il prévoit en particulier un nouvel allongement de la durée de cotisation exigée des salariés pour avoir droit à une retraite complète. Après Hollande, il sera donc encore plus difficile de partir à la retraite avec une pension complète rem-37qu'après Sarkozy. Et bien sûr, mécaniquement les pensions baisseront ! Car de plus en plus de salariés partiront à la retraite sans avoir cotisé aussi longtemps qu'exigé, compte tenu du chômage de masse. Ils seront donc frappés par une décote, c'est-à-dire une réduction de leur pension.

Pourtant, cette réforme des retraites n'a pas vraiment de sens. Ni d’urgence. Hollande et Ayrault sont incapables de prévoir la croissance des prochains mois. Mais ils prétendent imposer une régression sociale sur la base d'un déficit prévu pour 2020. Dans sept ans ! Surtout, si Ayrault et Hollande prévoient un déficit des régimes de retraites en 2020, c'est qu'ils ne croient pas eux-mêmes en leur politique. Car si la courbe du chômage s'inverse et que la France renoue avec le plein-emploi, il n'y aura pas de déficit des caisses de retraites en 2020. Le nombre de travailleurs cotisants suffira. En annonçant un déficit en 2020, Hollande avoue sans le dire qu'il ne tiendra pas sa promesse et que le chômage continuera d'augmenter.

Pourtant, si on créait trois millions d'emplois en dix ans, le déficit des régimes de retraites n'existerait pas. Cela ferait rentrer 24 milliards d'euros dans les caisses de retraite. C'est possible ! Entre 1997 et 2002, en cinq ans, deux millions d'emplois ont été créés en France. Pourquoi n'y arriverions-nous pas de nouveau dans un délai double ? Le programme du Front de Gauche prévoit la création d'au moins trois millions d'emplois nouveaux. Je l'ai expliqué pendant la campagne présidentielle, lors de mon discours de Lille, le 27 mars 2012. Pour cela, il faut relancer l'activité par le partage des richesses et planification écologique. Selon les chercheurs regroupés dans le réseau Negawatt, la seule transition rem-61écologique peut créer environ 700 000 emplois d'ici 2020.

François Hollande ne fait cette réforme que pour obéir aux injonctions de la Commission européenne. Le Commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaire, le Finlandais Olli Rehn l'a encore rappelé dimanche 25 août dans une interview au « Journal du Dimanche ». Olli Rehn appelle à davantage de libéralisme et d'austérité : "La France a engagé des réformes structurelles qui vont dans le bon sens. Mais elle ne va pas assez loin et assez vite dans leur mise en œuvre". Puis il rappelle les engagements pris par François Hollande et exerce le traditionnel chantage de la Commission : "Nous vous avons accordé deux années pour ramener le déficit sous la barre des 3% en échange de cet engagement. La Commission attend des résultats sur trois fronts". Premièrement "la compétitivité", c'est-à-dire de nouveaux cadeaux aux actionnaires. Deuxièmement, "une ouverture du marché des services qui reste protégé par des barrières à l'entrée avec encore trop de professions réglementées et que le transport ferroviaire et l'énergie, où EDF et la SNCF conservent un quasi-monopole, s'ouvrent à la concurrence". Enfin, "la France doit faire preuve de plus d'audace aussi dans la réforme en cours de son système de retraite et maintenir le cap sur la réduction de ses déficits". Le proconsul ayant parlé aux administrateurs meet-17de la colonie que nous sommes à ses yeux, tout est dit ! Hollande n'a plus qu'à exécuter. Ce qu’il fait en qualité de « bon élève de la classe Europe » comme il s’en est vanté.

Pourquoi la commission veut-elle cette réforme ? C’est l’extension du domaine du marché qui est l’enjeu. Comme d’habitude. Le durcissement des conditions d'accès à une retraite à taux plein va encore pousser les salariés à épargner pour se payer un complément de retraite. Le nouveau président du MEDEF ne s'y est pas trompé. Pierre Gattaz s'est engouffré dans la brèche. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde du 22 août, il a exigé l'introduction d'une "dose de retraite par capitalisation". Le MEDEF se sent pousser des ailes. Il peut. Les solfériniens lui cèdent tout ce qu’il veut.

Ainsi, Hollande lui a donné raison sur l'allongement de la durée de cotisation. Pourtant en 2003, à la tribune du congrès de Dijon du PS, le premier secrétaire de l'époque, François Hollande, s'opposait fermement à cet allongement ! Souvenir ! Souvenir ! : « Le projet du gouvernement Raffarin appelle trois refus majeurs de la part des socialistes". Le premier c’est "le refus d’une philosophie qui consiste à demander aux salariés de travailler plus longtemps pour gagner moins. L’allongement de la durée de cotisation : 40 ans, 41 ans, 42 ans et davantage encore si c’est nécessaire, c’est la position du MEDEF". Aujourd'hui Hollande prétend que l'allongement de la durée de cotisation est "la mesure la plus juste" comme il l'a dit le 22 juin dernier à l'ouverture de la deuxième conférence sociale. Et Jean-Marc Ayrault a confirmé mardi 27 août que la durée de cotisation serait encore augmentée jusqu'à 43 ans ! Maints bons esprits disent : oui mais c’est pour dans quelques années. Accepter la règle de la durée de travail qui devrait augmenter parce que la vie rallongerait est une défaite intellectuelle pour aujourd’hui. Et c’est aussi aujourd’hui que les jeunes générations reçoivent ce magnifique cadeau pour leur futur : il leur faudra attendre 67 ans pour avoir une retraite. Autrement dit plus le temps avancera plus leurs conditions de vie se dégraderont. Magnifique message d’ambition pour le futur ! Nos syndicats appellent à manifester le mardi 10 septembre. Nous devons être au travail pour mobiliser.

Manuel Valls peut être stoppé

Manuel Valls « contaminé par Marine Le Pen » comme l’a titré le JDD ? Bien sûr, il y avait bien d’autres titres possibles : ceux qui ont lu le texte le savent bien. Mais le titre choisi par le « Journal du dimanche » pour mon interview de rentrée a frappé juste. Le rôle de manuel Valls est l’épicentre de la nouvelle étape de la dégénérescence du PS. En parlant "cru et dru", j'ai libéré la parole contre la politique de Valls dans la gauche. Aussitôt toute une série de responsables ont pu dire ce qui leur brulait les lèvres depuis plusieurs mois. Razzy Hamadi, député PS (Le Figaro, 21 août) : « Ce qui me désespère, c'est la médiocrité intellectuelle avec laquelle ont été abordées les questions de l'immigration, de l'Afrique et de l'islam au cours de ce séminaire (…) Manuel Valls ne rend pas service à la gauche en mettant au centre de la rentrée les questions de l'immigration, du voile à l'université ou de la compatibilité de l'islam avec la démocratie. ». Eva Joly, dans « Le Parisien » du 22 août : « Valls marche dans les pas de Sarkozy en recherchant l’inflation pénale. Il marche sur la corde raide du populisme. Son funambulisme idéologique est dangereux. ». Pascal Canfin, ministre du développement (Le jdd.fr, 21 août) :« Je ne vois pas comment, si Manuel Valls était Premier ministre, nous pourrions participer au gouvernement. ». Pascal Durand, secrétaire national EELV (Mediapart, 21 août) : « On ne choisit pas les contraintes dans lesquelles on agit. Autrement dit : nous n’avons pas choisi Manuel Valls comme ministre de l’intérieur. Manuel Valls, c’est le discours sécuritaire démagogique qui ne marche nulle part. Il faut que Manuel Valls cesse d’être le porte-parole des syndicats les plus conservateurs de police. Il est dans le corporatisme et se comporte comme le ministre de la police. Il oublie qu’il est ministre de la République et qu’il a vocation à porter l’intérêt général. ». Jean-Vincent Placé, sénateur EELV (BFMTV, 21 août) : "Je est-48trouve quand même assez paradoxal que celui qui veut incarner l'ordre républicain au sein du pays crée à la rentrée un tel désordre au sein du gouvernement". Seule la « gauche » du PS est restée muette sur le fond. Dommage. Les investitures aux municipales sont plus exigeantes que les principes ?  

Dans ce contexte, il n’est pas vrai que les dirigeants communistes aient marqué leur distance avec mon analyse politique du personnage. La première réaction face aux tentatives tellement banales faites pour nous opposer fut celle d’Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF qui assurait de plus la permanence de la direction du parti cette semaine-là puisque Pierre Laurent était en vacances. Sa déclaration ne laisse aucun doute. Pour lui la gauche et même la République sont en cause avec Valls. Le 18 aout il déclare sur BFMTV : « L'outrance est plutôt du côté du ministre de l'Intérieur, parce que l'été de Manuel Valls est un été funeste, à la fois pour la gauche et pour la République. Jean-Luc dit aujourd'hui ce que le peuple de gauche ressent, c'est-à-dire une exaspération, une déception immense. Il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre Jean-Luc Mélenchon et nous sur l'analyse de la situation, le diagnostic ». On ne peut pas être plus clair. Ce n’est pas une mise en scène. Dartigolles fait partie des gens que le comportement du ministre de l’intérieur met très mal à l’aise. En ce qui concerne Pierre Laurent, sur le fond il n’a pas été moins clair. Il accuse même Manuel Valls d’être sur des positions inverses de celles de la gauche : « L'été de Manuel Valls a été calamiteux. Que ce soit sur la sécurité, l'islam, la réforme pénale ou le regroupement familial, ses déclarations sont à l'opposé des valeurs de la gauche. » A l’opposé des valeurs de la gauche !

Ce déferlement à ma suite est un résultat de ma prise de parole sans fard. Son onde de choc est largement arrivée dans la salle de la plénière à la Rochelle où, en dépit du travail des placiers, le ministre de l’intérieur fut copieusement sifflé. Jusqu'à ce jour, personne n'osait rien dire. Valls a donc procédé à une escalade constante dont l’omniprésence médiatique de cet été constituait une apogée. Il s’agit de est-69sa part d’un plan muri, méthodique et organisé, appuyé par des moyens et des réseaux, en vue du pouvoir. C’est bien son droit. Mais c’est bien le nôtre de vouloir l’en empêcher. Exactement comme l’a dit Pascal Durand, le dirigeant d’EELV ! Car si l’avenir du PS en plus du social-libéralisme, c’est le discours sécuritaire, le désastre moral et politique déjà si profondément engagé tournera à la tragédie simple. Je ne me soucie pas du sort du PS, on s’en doute. Il ne peut plus être redressé autrement que par un séisme électoral de très grande magnitude. Je pense aux dommages qu’il provoque dans l’esprit public et dans la construction de la conscience politique de ceux qui se repèrent sur lui. N’oublions jamais que le premier résultat de la politique de Hollande est de valider les thèses économiques et politiques de la droite. Le premier dommage est ainsi dans les consciences. Il crée du dégout, de la résignation et sème des mots qui fleurissent ensuite dans la cour de madame Le Pen. Le discours et la pratique de Valls valide les thèses de Marine Le Pen, ses arguments simplistes, ses préjugés. C’est la technique bien connue de communication mise au point par les « Démocrates » américains et les blairistes : passer sur le terrain sémantique de l’adversaire, lui piller son vocabulaire. Ce procédé est appelé la « triangulation ». Il est censé neutraliser l’adversaire et lui disputer son autorité dans le domaine considéré. Le résultat est une confusion totale du champ politique. Mais c’est surtout un empêchement majeur de la souveraineté de l’électeur mis dans l’impossibilité de distinguer et donc de choisir en connaissance de cause. Cela est considéré comme sans importance par tous ceux pour qui, de toute façon, il n’existe pas d’alternative politique mais seulement des compétitions de personnes pour accomplir « la seule politique possible ». Manuel Valls a fait ce qu’il a voulu, des mois durant, sans aucune protestation de ceux qui auraient dû en faire les premiers : les socialistes.

Il est aussi à l’origine des principales décisions qui ont pourri toutes les relations entre le gouvernement, le parti solférinien et le reste de la gauche. C’est son représentant, Luc Carnouvas, qui est chargé des relations extérieures du parti de Harlem Désir. Et c’est lui qui a mis toute son énergie à ourdir des manœuvres et des pressions pour disloquer le dispositif du Front de Gauche. C’est tout un système que cet homme. Sa ligne stratégique est sans mystère. Il l’a exprimée en long et en large dans un livre en 2008 puis dans la primaire. Platement battu par le vote des primaires il est revenu par la fenêtre des complots de cour. Il veut et il est parvenu à déplacer profondément à droite le curseur solférinien dans la géographie politique de notre pays. En phase avec l’évolution du social-libéralisme européen, il veut assumer la rupture avec l’histoire et les principes de la gauche. Tous ceux qui ont de la culture politique le savent en dépit des efforts des communicants pour faire du cas Valls un simple moment people de la politique et une aventure purement personnelle. Mais, certes, c’est aussi d’abord un projet de pouvoir personnel. Il prend appui sur tous les poncifs dominant de notre temps. Et il avance. Le seuil qui se préparait à être franchi à l’occasion du conflit mis en scène contre Christiane Taubira nous ont  motivé. Qu’il l’emporte et l’une des toutes dernières digues aurait sauté. Nous étions en alerte. Au Parti de gauche, il y a des mois que nos camarades policiers, est-90juges et avocats nous alertent. De leurs côtés les militants du secteur du travail social en faisaient autant, encore plus angoissés. Face à une stratégie méthodique et une offensive méthodique il faut un effet miroir. 

Et cela commence par dire haut et clair ce qui se passe. A l'aile gauche du PS comme à Europe Ecologie-Les Verts, tout le monde regardait ses chaussures. J'ai joué le rôle du lanceur d'alerte. Les endormis et les timorés se sont réveillés. Le top départ a été très synchrone avec la tournée de résistance annoncée de Christiane Taubira dans les universités d’été des partis gouvernementaux. Les arbitrages en dépit de toutes leurs faiblesses nous donnent le point. Au minimum nous avons empêché Manuel Valls de l’emporter. La lutte paie.

Il est remarquable que, dans le flot des commentaires qui ont accompagné ma prise de position, personne n’ait songé à me demander sur quel point portait la « contamination » que je dénonce. Les pavloviens de la rue de Solférino se sont contentés de mugir en cadence. Je mets en cause un point bien précis. Un mot. Ou plus exactement une expression dont je sais que mes lecteurs comprennent toute la portée. Manuel Valls a grossièrement plagié Marine Le Pen. Il s'exprimait dans Le Parisien le 15 février 2013. Voici ce qu'il a déclaré : "Nous faisons face à un ennemi extérieur au Mali, nous faisons aussi face à un ennemi intérieur qui est le fruit d'un processus de radicalisation. Il part de la petite délinquance, passe par le trafic de drogue, parfois par la prison, jusqu'à la conversion à un islamisme radical et à la haine de l'Occident. Il y a en France aujourd'hui plusieurs dizaines de Merah potentiels". Il reprenait ainsi, sous une forme affirmative, les propos faussement interrogatifs de Marine Le Pen dans un meeting de la banlieue nantaise, le 25 mars 2012, quelques jours après les odieux assassinats de Toulouse et de Montauban. A l'époque, Marine Le Pen avait choisi de provoquer en faisant mine de s'interroger : "Combien y a-t-il de Mohamed Merah dans les bateaux qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non-assimilés ? Mohamed Merah n'est peut-être que la partie émergée de l'iceberg". Cette convergence ne peut être un hasard. Elle ne se limite pas au vocabulaire. C’est une vision commune qui s’exprime à travers la communauté des mots. L’expression « l’ennemi intérieur » est une bombe.

J’ai interpellé solennellement le président dans mon discours aux estivales à Grenoble. Accepte-t-il ce concept "d’ennemi intérieur" que professe son ministre de l’intérieur ? Car les propos de Valls dans Le Parisien ne sont pas un dérapage. Il a régulièrement dénoncé un prétendu "ennemi intérieur" depuis plusieurs mois, en particulier à l'automne 2012 au moment de l'examen au Parlement de la loi anti-terroriste préparée sous Sarkozy et reprise par Valls. Dès le 12 octobre 2012, il a même utilisé cette expression lors de son discours de clôture du congrès du syndicat de police Alliance : "La menace terroriste est bien là, présente sur notre sol (…), en particulier dans nos quartiers populaires. Des dizaines d'individus sont, par leurs profils, susceptibles de passer à l'acte. Cet ennemi intérieur, nous devons le combattre". Il l'a ensuite utilisé au Sénat le 16 octobre en précisant qu'il "emploie cette terminologie à dessein" en parlant d'un "ennemi de l'intérieur". Il a continué à utiliser cette expression, à la tribune de l'Assemblée nationale comme le 6 février 2013, et du Sénat comme le 28 mai 2013.

L'affaire est grave. Des citoyens français peuvent être des délinquants, des criminels, et même des traîtres. De tout cela le pays est pourvu en effet, dans toutes les classes sociales. Mais pas des "ennemis intérieurs". Cette idée d'"ennemi intérieur" s'inscrit dans une logique globale. Celle du « choc des civilisations ». Cette théorie est celles des néoconservateurs états-uniens. Elle présente le monde comme organisés par des conflits durables entre grands blocs géopolitiques, grandes "civilisations". Elle cherche à assigner chaque individu à une "civilisation", les différentes civilisations reposant à la fin sur une religion. Dès le 23 octobre 2012 sur France Culture, Edwy Plenel alertait, assimilant Manuel Valls à "George Bush Junior". En désignant un "ennemi intérieur", Manuel Valls pousse à la suspicion généralisée. Et c’est bien nos concitoyens de confession musulmane qui sont dans l’œil du cyclone. Le discours du « Choc des civilisations », l'invention de l’opposition entre Islam et « Occident », ou sa variante « entre Islam et démocratie », visent à cela. Chaque Français de confession musulmane serait ainsi sommé de choisir entre sa fidélité à la République ou sa conviction religieuse. Cette logique de paranoïa généralisée est une bombe contre l'unité et l'indivisibilité du peuple français. Elle frappe aussi et d'abord nos compatriotes d'origine maghrébine, que Sarkozy repeignait en "musulmans d'apparence" comme si la religion de quelqu'un se lisait sur son visage, qu'un maghrébin ne pouvait être chrétien, juif, athée ou agnostique ou qu'un blanc ne pouvait être musulman. Et ainsi de suite.

Cette théorie belliqueuse est radicalement incompatible avec les principes républicains des Français. En effet, la France n'est pas une Nation "occidentale". Elle est une nation universaliste. Les droits de l'Homme et les principes énoncés par la République depuis la Révolution française, "liberté, égalité, fraternité", ont une vocation universelle. L'idée laïque s'oppose aussi frontalement à l'idée de "civilisations" définies par des religions et par « l'assignation à résidence ethnique » des citoyens en fonction de leurs convictions religieuses ou philosophiques. J'ai déjà expliqué tout cela dans mon livre publié en réplique au discours de Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran en 2008. Je n’ai pas changé d’analyse.

J'ai encore eu l'occasion d'en parler aux Estivales du Front de Gauche lors de l'atelier sur l'OTAN auquel je participais. Car l'idée selon laquelle il y aurait un "ennemi intérieur" a des conséquences stratégiques radicales. Elle entraine une confusion entre les tâches militaires de Défense et les tâches de sécurité intérieure, entre les missions de l'armée et celles de la police et du renseignement. S'il y a un "ennemi intérieur" alors c'est que nous sommes en guerre. Et si nous sommes en guerre, alors c'est l'armée qui doit être mobilisée. Et pour pousser la logique jusqu'à l'absurde, ce sont les tribunaux militaires qui devraient être compétents, comme aux Etats-Unis. Cette dérive policière de la doctrine militaire doit être combattue absolument. Il en va de la fidélité aux principes républicains et laïques. L’indépendance de la France au plan géopolitique est également concernée dans le contexte. Car, bien sûr, le conditionnement psychologique que travaille ce discours forme un tout avec le reste de la préparation au grand marché transatlantique, à la stratégie militaire qui l’accompagne, à la normalisation qu’il exige. Valls n’est pas un épiphénomène.


147 commentaires à “Avant de passer devant le jury et de rentrer vraiment”
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  1. ROLLAND dit :

    Débrief : "Jean-Luc Mélenchon sent qu'un espace politique se libère à gauche" d'où son appel à tous ceux et toutes celles qui, à gauche, sont en désaccord avec la politique de Hollande et du gouvernement. Mais, de l'affirmation du désaccord à l'engagement sur des listes "Front de gauche", il y a beaucoup de chemin à parcourir pour celles et ceux qui, comme Gégé (76), y ont cru et sont déçus, parfois tellement dégoûtés qu'ils risquent de se détourner de la politique, voire d'aller se perdre dans un vote d'extrême droite, surtout si celle-ci parvient à se dissimuler dans des listes apparemment de droite. Habitant dans une commune qui lors du dernier scrutin a donné près de 20 % au FN, je sais que la liste annoncée de droite, en train de se constituer, comprendra des extrémistes de droite. Combien ? Comment l'empêcher ? Comment lutter contre ? Certainement pas par l'invective, la caricature, les faux procès.
    Continuer à stigmatiser en parlant de trahison, de traitres, dire qu'on est prêt à faire alliance coûte que coûte et laisser entendre qu'on se berce d'illusions, au lieu de proposer des analyses et une perspective autre que la référence au passé (la dette sur le plan économique, le rôle historique de trahison de classe de la social-démocratie même si ce n'est pas dit comme cela), c'est se condamner à un isolement politique, social, humain, cher aux "puristes " d'hier et d'aujourd'hui.
    Il est vrai, n'est-ce pas Gégé, qu'il est difficile de se défaire de son ancienne adhésion devenue à la longue adhérence. La preuve est la persistance d'une croyance, celle en un grand soir électoral. Tiens donc ! Et le "crétinisme parlementaire" alors ? Aux oubliettes de l'histoire ?

  2. Vinnie Reb dit :

    Je viens d'écouter Jean-Luc au Grand Jury. Très bon, même si ça n'a pas été facile, face à ces idiots utiles du system. Franchement, quelle patience !
    Sur la Syrie, FH est encore plus stupide, médiocre, cancre et maladroit que je ne l'aurais cru - et je ne me faisais guère d'illusions à son endroit. Faire voter la représentation nationale serait le plus sûr moyen pour lui de sortir de ce bourbier (dans lequel il s'est mis tout seul en faisant le caniche) sinon la tête haute, du moins pas trop la queue entre les jambes. C'est ce que Obama (fin politique) a bien compris en temporisant suite au refus de la GB de le suivre : il va faire voter le Congrès qui ne rentrera que le 9 du mois, ce qui lui laisse du temps. A la place de FH, je ferais aussi voter l'AN sur la question de l'entrée en guerre, en insistant pour un vote "non" puisque c'est le PS qui domine l'Assemblée. Au moins, ce vote me donnerais l'excuse de ne pas suivre les USA dans une aventure scabreuse. (Mais si j'étais à la place de FH, nous ne serions pas non plus dans ce bazar, occupée que je serais à faire élaborer une Constituante pour la 6ème République !)
    Ce qui m'énerve et m'inquiète avec FH, c'est qu'il est irresponsable : il se met dans des ennuis pas possibles - et nous avec - et il n'est pas fichu d'imaginer une sortie convenable. Il faut dire qu'il n'est pas fichu d'imaginer grand chose non plus... mais ça nous le savions déjà.
    Résistance, et du balai !

  3. lilou 45 dit :

    Arrêtez de traiter notre président de caniche, c'est une insulte pour ces pauvres chiens. J'en avais un et je peux vous dire qu'il était moins con que Hollande.

  4. bernard hugo dit :

    Contrairement à ce que racontent les commentateurs de la presse, Hollande ne s'est pas fait piéger par Obama. Il s'est piégé lui-même par ses poses serviles de caniche des nord-américains. Après le vote du parlement britannique, il ne fallait pas être très malin pour prévoir la prudence d'Obama. Mais la servilité rend bête. On peut le constater partout. Et l'on devrait tous bouffer à la gamelle en disant merci. C'est ce que serine en permanence l'infra-message du système.
    Non à la guerre entre les peuples !

  5. Bonjour à tous !
    Magistral Jean Luc au grand jury sur RTL. Que je suis fier de te suivre, comme tant d'autres. La forme du débat, idéale pour le Front de gauche, réponses ciselées, pas d'agressivité..
    Encore bravo

  6. Denis F dit :

    Je constate encore une fois, et toujours avec le même effarement, comment certaine personne attribue aux autres leurs propres défauts, tares ou vices. Elle se mire dans le reflet de l'autre avec une délectation proprement abjecte, n'est ce pas Rolland ! Laissez donc les gens vivre leurs désespoirs à leur guise, laissez les puristes à leurs exaltations, vous verrez cela vous amènera un peu d'humanité, et vous évitera d'être stupide, bête et borné, le portrait type du solférinien moyen à qui vous êtes certainement préparé à vous accoupler.
    Je suis de ceux qui ne supporte pas le double langage et la compromission d'intérêt vil et vénal, et il n'y a rien de politique dans cela, c'est simplement le privilège des médiocres dont vous êtes. Je vous prierais de respecter le patronyme de notre leader, dans votre bouche il se sali.
    Aucune alliance avec les solfériniens, les "solférino's boys" comme j'aime à les appeler, n'est envisageable par les gens qui se prétendent de Gauche et du Front de fauche qui plus est. Oui les traites existent. Il est clair que personne ne peut admettre une telle alliance, même les gens de droite ne le comprennent pas et la critique.

  7. turmel jm dit :

    Merci cher JLuc d'avoir précisé à ces journalistes de droite que ce qui se passait chez les communistes ils n'en savaient absolument rien ! Oui nous débattons et nous voterons, parfois les explications sont même très tendues (...) J'ai aimé votre prestation sur le fond, et sur la forme.

  8. proletaire dit :

    Jean-Luc magnifique au Grand Jury ! Les thèmes importants ont été abordés. Les pièges ont été détricotés à haute voix avec un raisonnement clair, court et compréhensif pour tous. Les pièges sont tellement récurrents qu'ils deviennent prévisibles. Les arguments sont bien huilés, ça tourne comme du papier à musique.

  9. Julien_M77 dit :

    A propos du grand jury.
    Amusant de voir ses médiacrates de droite (pléonasme) défendre à ce point cette réforme et plus généralement ce gouvernement. Très bonne prestation de notre hôte, vraiment réjouissant.
    Sinon, un détail m'échappe. Il semblerait que le gouvernement conserverait le 62 ans (possibilité de partir) / 67 ans (taux plein même si pas toutes les annuités). L'exemple de l'enseignant qui devrait attendre 68 ans en 2044 (le mien et aussi celui évoqué par Jean-Luc Mélenchon dimanche puis avec le pilote d'avion de 70 ans) pour partir à taux plein est-il crédible dans ce cas ?

  10. Redon dit :

    Reparlons retraite et en réponse à 88 Jacquelin, il faut savoir que ceux qui touchent de confortables retraites, à l'exception de certains élus, sont des gens qui ont cotisé pour. La caisse de retraite ne donnera pas une pension supérieure à ce qu'on a versé dans sa carrière. Donc attaquer les retraites élevées (supérieur à 2000€), à part celle des députés et autres profiteurs que l'on connait, ne résout pas le déficit, il ne faut pas se tromper de cible. Le but est de réduire au minimum la retraite par répartition pour que les salariés prennent des fonds de pension et autres produits boursiers.

  11. Bracam dit :

    Je regarde le débat RTL, et ce qui me renverse, comme finalement à chaque fois, c'est la manière dont les journaleux, pardon les journalistes, sont à couteaux tirés, tous crocs dehors, à harceler littéralement l'invité (en l'occurrence Jean-Luc). On constate que Revel en particulier est gravement atteint idéologiquement. Certes, on ne peut demander à quiconque de renier toute conviction au nom d'une prétendue neutralité, mais que font ces gens en définitive, puisque ce n'est manifestement pas leur métier ? Spectacle frappant, et pour tout dire très choquant tant ce processus marque systématiquement le déroulement du "travail" de cette corporation, dont la seule préoccupation finit par ressembler à du prosélytisme et, plus grave, à la défense parfois hargneuse d'idées personnelles. Je suis choqué par la manière dont ces gens, Revel en tête, discourent comme s'ils étaient la lumière du monde.
    Une chose me laisse sans voix : on invite une personnalité, et ces individus ne semblent pas du tout disposés à la laisser parler. Jean-Luc (ou tout autre) n'entre-t-il pas dans le format des 5 secondes qu'ils concèdent pour régler le sort de la Syrie ? Interruption autoritaire, contestation, charivari indigne où tout le monde s'emporte et l'invité est couvert par un concert de propos outrés. Je sais, l'histoire de la téloche nous a nourri à ce genre de pugilat : il serait temps de sortir de la puérile guerre des égo journalistiques, grotesque et scandaleuse. A quoi jouent ces journalistes, à quoi servent-ils, qui sont-ils ? Ils n'ont rien à nous apprendre de leurs "convictions" mais le devoir de transmettre la parole des autres et l'information, autant que faire se peut. Ce sont des bouffons, pour certains d'entre eux, et c'est, quelle que soit la liberté de la presse, écoeurant très souvent. Un invité, on le respecte, on l'écoute, on le fait parler. Sinon... on ne l'invite pas : le FdG serait-il sur la voie de la dédiabolisation ? Ben mon vieux, par...

  12. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Julien_M77, 21 h 42
    La durée de cotisation reste essentielle au calcul de la pension effectivement versée. Le prétendu maintien de l'âge de départ à partir duquel on a « droit au taux plein » n'a plus la même importance si on se voit obligé d'étirer sa durée d'activité indéfiniment pour que le montant réel de sa pension soit acceptable (sans décote).

  13. souria dit :

    M. Mélenchon, un des thèmes exposés dans votre dernière intervention au Grand Jury est l'économie de la mer. Voilà pour rajouter à votre argumentation une cartographie réalisée par le syndicat professionnel France énergie éolienne sur une projection des éoliennes en mer en 2030, ici.

  14. brisedemer dit :

    Le mot "crime " que vous avez choisi monsieur Mélenchon d'employer pour qualifier la politique de régression sociale qui conduit à l'allongement du temps de travail nécessaire avant d'enfin goûter aux joies de la retraite, et tout ça rien qu'au profit des banquiers, des actionnaires déjà bien grassouillés, un mot qui a semblé heurté les oreilles délicates d'un journaliste, n'a en fait rien d'exagéré car plus les gens vieillissent, plus les risques d'accidents du travail se multiplient, et ont effectivement lieu, plus les contaminations lors des expositions professionnelles sont lourdes. L'effet de cet allongement sur la durée de vie des gens est et sera bien criminel. Alors même qu'en face pour soigner les gens le système de santé publique continue et continuera à s'appauvrir tant qu'on reste dans cette même politique de réduction des investissements publics et démantèlement du service public au profit du privé, ce qui fait qu'on soigne moins bien les gens, on multiplie les erreurs médicales, les défauts d'entretiens et dysfonctionnements de tous ordres dans les hôpitaux, avec au bout de ça encore des morts, passés sous silences parce bien souvent aucun moyen de recours. Oui, cette politique menée est bien criminelle. Et sacrifie inutilement des vies présentes et futures. Hollande avait proclamé un jour qu'il n'était pas un président socialiste. C'était peut être la seule fois de sa vie publique où il a sorti une vérité sur lui même.

  15. Piettro dit :

    Bravo Jean-Luc pour votre intervention au "Grand Jury". Vous avez vraiment du mérite à rester calme devant l'arrogance de certains et leur tenir tête. Juste une petite remarque à propos de votre façon de prononcer "nortaméricains". Votre liaison dans ce mot, est fausse et inesthétique et comme ce mot revient souvent dans le contexte actuel....
    Je suppose que vous ne dites pas "nortafricain" pas plus que "nortouest" ou "nortest". Personnellement je trouve que "étasuniens" serait plus approprié et cela laisserait de côté nos amis canadiens et mexicains qui vivent eux aussi sur le continent nord-américains... [...]

  16. kalos dit :

    Oui... à bien prononcer on gagne les révolutions, pauvre piettro ou pietro...

  17. sergio dit :

    Merci beaucoup Jean-Luc pour ton combat et cet immense travail que tu fournis avec toute ton équipe du PG. Je n'ai plus beaucoup l'occasion de lire intégralement ni même d'écouter tes interventions et celles de nos camarades, moins que jamais, parce que comme des millions, je subis la crise donc un travail et des conditions de vie de plus en plus difficiles. Cependant, les très rares moments où je peux ouvrir ton blog, toutes les explications et orientations données m'informent objectivement et me redonnent confiance en l'avenir.
    Les médias aux ordres essaient de nous monter les une contre les autres, nous les salariés du privé et du public, les petits artisans, indépendants et producteurs agricoles, de nous leurrer et de nous enfumer mais le PG résiste et reformule clairement et sainement les choses.
    Le 10 septembre sera un rendez-vous capital pour la classe ouvrière et les "90 %" comme on dit aux Etats-Unis. La crise en Syrie ne brouillera en rien la conscience de notre nécessaire mobilisation contre le Medef et ses affidés de droite et de pseudo-gauche. Le combat contre les dérives otanesques en Syrie d'un président aux abois trouvera naturellement sa place à d'autres moments bien précis.
    Faisons en sorte que le succès du 10 septembre soit là, syndiqués et militants, sympathisants et laissés-pour-compte. Courage à tous !

  18. ROLLAND dit :

    Étrange la manière dont parfois on est lu et compris. Passons rapidement sur les imprécations et interdits proférés en silence par Denis (109). En silence car l'avantage de l'écriture est qu'elle est muette, n'est-ce pas. Mais pourrait-il dire à haute voix, devant des parents, des amis, des camarades, quelque peu en désaccord avec lui ou même profondément en désaccord, que prononcer le nom de quelqu'un est le "salir" ? Qu'est devenu dans ce cas-là "l'humain d'abord" ?
    Je fais comme Gégé (108) : je pose la question, tout en taisant la réponse puisque l'on ne sait poser les questions qu'à partir des "réponses" que l'on suppose ou que l'on souhaite. Et si ma tante avait quatre roues, serait-elle un autobus ? Et si les listes d'union populaire comme dit Jean-Luc Mélenchon mordaient la poussière en raison de leur étroitesse, du sectarisme qui a présidé à leur élaboration, des exclusives a priori exigées par les puristes, qui bien souvent s'appuient fortement sur les principes pour qu'ils finissent par céder ? Heurement qu'il y a encore un peu de temps pour débattre, mais est-ce trop demander que de le faire cordialement ?

  19. Siamy dit :

    @Lilou45 post105.
    Arrêtons en effet de traiter Hollande de caniche qui est un chien intelligent. Que diriez-vous de Rantanplan?

  20. giuseppe dit :

    Bonjour,
    Bravo pour le passage au grand Jury de RTL. Vous avez réussi à faire passer ce que doit être la vraie position du pays en tenant compte de son histoire et de son universalisme face aux va-t-en guerre de toute sorte.
    Le reste sur les retraites était correct. Mais il manque quelque chose. Quelle est la véritable ligne du PG sur les retraites ? Défendre un retour à 60 ans et durée de cotisation à 40 ans ? Ou passer à l'offensive en diminuant la durée de cotisation pour tout le monde à 36 ans ? Tout le monde droite comme gauche dans ce pays a sur la table tous les arguments pour défendre cela ? Pourquoi ? C'est bien Bernard Friot qui était présent aux Remue-Méninges et non Pierre Gattaz ?
    Tous dans la rue le 10 septembre !
    Bon courage à tous pour cette rentrée.

  21. lemetayerv dit :

    Par rapport aux commentaires sur les journalistes. Je ne pense pas qui se radoucissent par rapport au FdG ou à JL Mélenchon, son porle parole. Mais peut être sentent-ils un frémissement du vent qui tourne. En effet avec les puissants, ils se sentent forts et près à l'offensive. Mais il y a un défaut dans leur cuirasse les souvenirs indélébiles de leur forfaiture qui s'appelle les archives (quelles soient audios, vidéo, écrites). Il serait bon de le leur mettre en pleine figure, au fur et à mesure, que les faits nous donnent raison et de leur mettre la tête dedans. Leur dire à ce moment là, vous (Mr Brunet ou un tel et untel), vous nous avez coupé la parole (et leur montrer) pour nous dire ceci et montrer la vidéo, le passage audio ou l'article dans le journal. Car là, ils ne peuvent plus se cacher derrière un anonymat journalistique sous prétexte que tous les journalistes vedettes seraient obligés d'obéir aux ordres des puissants. Si personne n'obéissait aux puissants, point de puissant, il y aurai. Il faut qu'ils réalisent qu'ils ont des responsabilité dans tout ça et qu'ils (je l'espère) devront un jour en répondre devant la justice. Car les faits d'aujourd'hui sont trop graves pour que les propagandistes s'en soritent.

  22. vm dit :

    Sur la Syrie, voir LGS : "l'hypocrisie est leur métier." Et la preuve, discours de F. Hollande en 2003.
    Pour les retraites. Tous dans la rue le 10 septembre, contre le chômage et la prétendue dette ! À écouter aussi Roxane Mitralias, à propos de la "dette" grecque qui ne sera jamais payée, sur le site des Alternatifs.
    Donc l"'idéal" que la droite et les Solfériniens proposent aux jeunes : rembourser la dette en pressurant les vieux, est une brimade encore pire pour les jeunes, condamnés à ramer toute leur vie pour être à la fin pressurés encore plus.
    Non à la résignation, virons tous ces messieurs-la-punition qui nous pourrissent la vie !

  23. Denis F dit :

    Heureusement qu'il y ai encore beaucoup de communistes sincères et loyaux, qui eux n'ont pas l'esprit tordu et ne mangent pas à tous les râteliers. Il est hors de question de débattre avec les traitres avérés, et d'autre part, qui débat cordialement avec son ennemi, sinon celui qui va le poignardé dès qu'il aura le dos tourné (le lâche, le traitre).
    Une liste dite d'union populaire, c'est à dire ouverte à toutes les personnes de bonnes intentions, n'a rien d'étroite c'est tout le contraire, depuis quand le Front de Gauche fait il preuve de sectarisme ? Alors qu'il est ouvert à tous, sauf à la droite, aux cons et aux sectaires bien évidemment.

  24. lemetayerv dit :

    Pourquoi s'attaquer aux journalistes me direz-vous ? Parce que pour moi, c'est le 3ème pouvoir, après la finance et la politique. La finance, finance, la politique est le bras armé de la finance (c'est la politique qui promulgue les lois) et les médias en sont les munitions (par leur propagande agressive). Les médias sont dangereux et ils savent que l'on a du mal à faire émerger ou à créer d'autres alternatives journalistiques (radios, télés, presse) combattons les autrements (tout en essayant quand même de créer nos propres réseaux d'info). Et nous de passer à l'offensive. Exemple : vous disiez Mr X lors de la guerre à Irak qu'il y avait des armes de destructions massives. Avez-vous grace à votre réseau, vérifié ces faits ? Si non, Pourquoi ? Qui vous a transmis l'info. L'AFP ! Qui est l'AFP ? Un réseau de journalistes indépendants ?... Ces journalistes là sont dangereux pour la vraie démocratie, ils pronent la guerre, isl pronent la misère, ils pronent la haine. Si ça c'est anodin, alors rien n'est important.

  25. Piettro dit :

    Ma parenthèse linguistique semble arriver comme "un cheveu sur la soupe" pour certain (119) qui du coup exprime sa pitié à mon égard. N'étant pas à plaindre je suis désolé du malentendu. Jean-Luc est notre porte-parole à tous et grâce à son talent d'orateur, les idées de gauche progressent malgré l'acharnement du monde médiatique à les combattre souvent par la dérision (plusieurs fois au cours du débat). Je pense que les mots sont là pour nous aider à débattre et à convaincre. Leur pouvoir est d'autant plus grand qu'ils sont bien utilisés et aussi bien prononcés n'en déplaise à certain spécialiste des révolutions. Cher Webmestre, merci de me permettre d'exprimer cette réponse, après j'arrête... Promis !

  26. durluche dit :

    @ROLLAND
    Tu ne poses pas une question,quand tu dis: "Et si les listes d'union populaire comme dit Jean-Luc Mélenchon mordaient la poussière en raison de leur étroitesse, du sectarisme qui a présidé à leur élaboration, des exclusives a priori exigées par les puristes, qui bien souvent s'appuient fortement sur les principes pour qu'ils finissent par céder ?".
    Tu affirmes juste ta position en faisant un pronostic sur le résultat des élections, si on ne fait pas des listes communes avec le PS, on va se faire balayer. Je connais cette position, non à la chasse aux sorcières, c'est pas parce qu'un député-maire ou un sénateur-maire du PS a voté toutes les infamies du gouvernement etc. qu'on ne peut pas se retrouver sur un programme municipal. Ben non, ce débat n'a plus à avoir lieu au PG, nous ne pouvons nous retrouver sur des listes conduites par de tels personnages, nous ne pouvons nous unir qu'avec des gens qui condamnent l'action gouvernementale. Quant à se prendre une claque dans les urnes, c'est le jeu démocratique et si les gens ont le choix entre une vraie droite et une fausse gauche, ou se trouve la démocratie?

  27. Alain V dit :

    Piettro, vous avez tout à fait raison. Nous devons êtres meilleurs que les adversaires, même en langue française. Irréprochables, pas seulement vis-à-vis de la loi. C'est une façon de séduire les gens instruits qui se posent des questions sur le fond et pour lesquels la forme a aussi son importance. C'est aussi une forme de respect mutuel.

  28. Damien dit :

    Bravo Jean-Luc pour tes derniers passages en terre médiatique oligarchique !
    Concernant la Syrie, remontons le curseur dans le temps, pour mieux comprendre la position du FdG. Pourquoi soutenir depuis deux ans (fourniture d'armes, appuis diplomatiques, etc.) les "rebelles" (composés pour partie des mêmes mecs qu'on combat au Mali, qui sont les mêmes qu'on a soutenu en Libye... où est la cohérence?) alors qu'on a fait du business pendant dans années avec Hafez puis Bachar en se moquant pas mal des conséquences sur son peuple de ce régime autocratique ?
    Si on voulait vraiment aider les populations dans la mouise partout dans le monde, on arrêterait déjà de soutenir en amont leurs oppresseurs qui nous achètent en échange les produits Dassault, Thalès, ou nous laissent l'accès à leurs ressources minières pour faire fabriquer nos smartphones en Asie à bas coût (social, environnemental, etc.) et importent nos produits agricoles subventionnés qui tuent l'agriculture vivrière et le tissu social fragile de ces sociétés.
    C'est cela que dénoncent le PG et le FdG: arrêtons l'hypocrisie consistant à jouer les vierges effarouchées dès qu'un dictateur se sert contre son peuple des jouets qu'on lui a vendus alors qu'il aurait fallu dès le départ ne pas faire d'affaire avec et exiger, par la voie de la diplomatie et de la politique, l'instauration d'une démocratie où ce même "ex-ami/client" de la France aurait été balayé par les urnes.
    Évidemment cela demande du temps, de l'énergie humaine, et implique de faire une croix salvatrice sur la vision d'un monde où l'on doit exporter/importer n'importe quoi pour tirer son épingle du jeu de la concurrence libre et non faussée (avec les tensions inhérentes conduisant inéluctablement à des guerres, civiles ou entre nations) et bannissant la coopération entre les peuple au profit de la funeste compétition généralisée.

  29. Cat.F dit :

    Méfions-nous. Cette idée d’un "ennemi intérieur" n’est pas seulement liée à la théorie du choc des civilisations. Ceci n’en est que l’image superficielle et grossière (quoique tout aussi dangereuse). Cela va beaucoup plus loin et sert directement à abattre les derniers acquis de nos démocraties déjà nettement fragilisées par ce néolibéralisme mondialisé et très agressif. Ce dernier nous a enlevé le droit au travail, celui de négocier d’égal à égal avec le patronat, le droit à une industrialisation et une souveraineté nationale (le traité transatlantique achèvera sa destruction) Il ne reste plus qu’à glisser d’un État de droit à un État policier ce que favorisera nécessairement cette chasse de l’ennemi intérieur. N’oublions pas la phrase assassine de Margaret Thatcher : "There is no such thing as society". Cela en dit long sur les intentions des défenseurs de ce système.

  30. pierre korzec dit :

    Sur les élections municipales
    Le débat dure depuis des semaines dans les partis du FdG, sur les réseaux sociaux, sur les blogs, sites internet, etc. C’est bien, c’est démocratique et aussi compliqué à résoudre : partir avec le PS et les Verts ou non… En gros, le problème auquel nous sommes confrontés est celui-ci. J’avoue que ma position n’est pas tranchée. Les 2 stratégies ont des avantages et des inconvénients. Dans les 2 cas, il faudra beaucoup expliquer aux électeurs de gauche notre position qui sera forcément contradictoire.
    Je ne reviens pas sur les arguments des uns et des autres qui sont recevables pour la plupart d’entre eux. Par contre, et c’est cela qui motive mon commentaire, la conception du rôle d’un élu municipal (maire ou autre mandat) que portent ceux qui considèrent qu’il n’y a que des considérations nationales à prendre en compte me semble réductrice. Bien sûr qu’il faut le faire mais en France, et ceci depuis des générations, un élu municipal, c’est quelqu’un qui a une influence réelle sur la vie quotidienne des personnes et des familles. Gérer une ville, c’est faire des choix qui influencent directement et quotidiennement la vie des gens. Grâce à l’existence de milliers de communes gérées par la Gauche, et ceci depuis le début du 20ème siècle, des millions de familles ont trouvé un logement, ont pu s’éduquer, partir en colonies de vacances, être soignées, se cultiver, etc. etc. Le communisme municipal n’est pas un slogan, c’est une réalité politique et culturelle profonde dans notre pays. Le PS a aussi son histoire et sa culture sur la gestion des villes.
    Affirmer comme certains que le positionnement du FdG pour les municipales doit être « contre le PS et les Verts » ne sera pas compris des électeurs de gauche dans nos villes. Ceux-ci savent bien que les élections locales ne sont pas des présidentielles ou des Européennes. J’entends le discours de militants du PCF ou du PG qui assimilent la gestion des maires PS à la Droite… Un peu d’objectivité ne peut pas faire de mal à une vision clairvoyante de la situation politique.
    Bien sûr qu’un maire FdG ou antilibéral sera plus à gauche que celle d’un maire PS ou Verts. Mais la différence ne justifie pas de préconiser systématiquement des listes autonomes du FdG au 1er tour.
    En France, le poids politique d’un parti ou d’une coalition passe aussi par son poids électoral et le nombre de ses élus. Si Hollande a été élu en mai 2012, vous croyez que c’est uniquement par les tracts distribués par les militants PS ?
    Vouloir plus d’élus FdG dans les conseils municipaux, c’est vouloir des moyens politiques supplémentaires pour faire avancer nos idées, c’est avoir des moyens matériels et financiers supplémentaires pour mener nos batailles politiques, il n’y a rien de méprisable dans cette volonté. Allez demander aux militants FdG dans les villes de droite ou PS les difficultés matérielles pour sortir un tract ou faire un débat public sans moyens…
    Encore une fois, les 2 positions se défendent mais que l’on prenne en compte toutes les données du problème, pas seulement l’envie d’en découdre avec le PS.
    Le FdG n’est pas une coalition gauchiste, nous sommes la gauche qui veut devenir hégémonique à gauche et dans le pays.

  31. Nicks dit :

    @Pierre Korzec
    Vous allez sans doute m'expliquer que l'endettement des collectivités locales n'a à la fois rien à voir avec la financiarisation ni avec le désengagement de l'Etat, et que le maire a toute latitude pour faire une politique sociale malgré les orientations nationales et internationales ?
    La stratégie de l'accrochage aux postes est court-termiste pour plusieurs raisons. D'une part on continue à brouiller l'horizon des électeurs sur ce qu'est la gauche avec des positionnement à géométrie variable, qui servent avant tout les carrières politiques, avec pour résultat de dégoûter les citoyens et de les détourner du FdG, assimilé à l'orthodoxie, d'autre part on continue à privilégier les rustines quand la financiarisation et le mercantilisme ambiants rognent chaque jour davantage la possibilité de ne serait-ce qu'évoquer des politiques sociales.
    Il est tout de même stupéfiant après trente ans d'évolution néolibérale de voir des gens qui pensent qu'on va réussir à faire revenir la social-démocratie au socialisme. Enfin, en parlant de ceux qui le pensent sincèrement...

  32. ROLLAND dit :

    Bien que, à ma connaissance, il n'ait pas exercé longtemps le beau métier d'enseignant (les saluer en cette rentrée), Jean-Luc Mélenchon sait que la pédagogie passe par la répétition, pour qu'à la longue celles et ceux auxquels on s'adresse, finissent par comprendre ce dont il est question. Chacun a pu remarquer la difficulté qu'a Jean-Luc Mélenchon à se faire comprendre par les journalistes de droite qui sont chargés, non de le questionner sur ses analyses et propositions, mais plutôt de le "mettre à la question" comme on faisait jadis aux criminels. Mais la "bête de scène" comme ils disent est tellement solide, forte, habile, qu'ils doivent s'y mettre à plusieurs...sans y parvenir. CQFD dimanche soir.
    Normal, ils sont de droite, de la droite combattante, et on peut toujours rêver, mais jamais ils ne reconnaîtront "avoir tort". Et pourtant, l'un d'eux a fait remarquer avec quel "brio" Jean-Luc Mélenchon avait analysé la soi-disant "reconnaissance de la pénibilité" par les solfériniens, et montré la duperie qu'elle constitue.
    On pourrait s'attendre à ce que des gens de gauche soient au moins aussi attentifs à ce qui est écrit et dit qu'un journaliste de droite. Donc je précise qu'à l'heure où je vous parle, à Denis (121) et Durluche (129),à 75 ans je ne suis ni élu, ni candidat, et donc n'ai aucune rente à préserver, aucun râtelier où je puisse être servi et asservi. Je suis farouchement favorable à un mandat unique non renouvelable, au scrutin proportionnel intégral, à l'égalité sans exclusive entre homme et femme dans tous les domaines,etc, etc. A partir de là les élucubrations concernant des listes communes avec des solfériniens patentés, avoués et parfois fiers de l'être, ne me concernent pas
    Par contre, la question : avec qui peut-on gagner une élection, puisque si l'on se présente, c'est bien pour gagner, non ? Cette question serait purement théorique si les "purs et durs" de tous poils et de toute obédience imposaient dès maintenant leur vision simpliste du combat...

  33. Nicks dit :

    @Rolland
    Avec qui peut on gagner ? Ou quand ? Et pour quoi faire ?
    Nous ne pouvons pas gagner tout de suite serait peut-être un constat raisonnable ne pensez vous pas ? Lui suivrait la question suivante : quand pourront nous gagner seuls ?
    Le PS y est arrivé non ? Il suffit donc d'inverser les rôles. Pour cela, l'autonomie est nécessaire. Les victoires futures se construisent aujourd'hui, éventuellement par quelques sacrifices en premier lieu...

  34. Nicks dit :

    @Pierre Korzec
    Et qu'est ce qui vous fait croire que des représentants FdG assujettis au PS soit parce qu'ils en ont eu besoin localement pour être élus, soit parce qu'ils doivent composer avec la politique de droite menée actuellement, vont être bénéfiques pour les prochaines élections ? Il y a tout lieu de croire que le Ps va être durement sanctionné aux prochaines échéances. Qu'avons nous à gagner à y être associé, sur le moyen terme, qui est l'horizon de notre victoire possible ?
    Je me trompe peut-être mais je crois que beaucoup de citoyens sont plus que lassés des petits arrangements électoralistes qui se font au détriment des idées, des convictions puis ensuite de l'action. Je ne crois pas que nous gagnerons avec les moyens de nos adversaires.

  35. ROLLAND dit :

    Quand pourrons-nous gagner seuls ? comme le PS dit Nicks (136)
    Juste une précision : le PS n'a jamais gagné seul, il a gagné au 2 ème tour grâce à un mode de scrutin sciemment construit pour voler, tricher, truquer, n'hésitant pas à procéder parfois à des invalidations. Il faut toujours se souvenir que pour les puissants en tous genres et de toute confession ou appartenance, les règles ne sont respectées que pour autant qu'elles leur sont utiles dans le combat permanent qu'ils mènent contre celles et ceux qu'ils dominent et oppriment.
    S'il est un mot d'ordre qu'ils pratiquent toujours, c'est "ne lâche rien". Parfois ils le disent ouvertement comme en ce moment où la conjoncture leur permet d'être à l'offensive, mais quand ils ne le disent pas ils le font quand même
    A la différence des opprimés qui ont besoin de répit, de repos, de détente, s'offrant par là-même aux grands prédateurs économiques et financiers qui, sans état d'âme, guettent, exploitent, fabriquent les fissures, les désaccords, les contradictions, les conflits dans les forces populaires. Comment peut-on demander à ces victimes encore des "sacrifices" pour d'éventuelles victoires incertaines ? Ont-elles le temps d'attendre des jours meilleurs ?
    Aux purs et durs, aux simplets de la nouvelle "maladie infantile", une question : comment se fait-il que Jean-Luc Mélenchon ne cesse de répéter que dans l'Assemblée actuelle, il y a une majorité alternative de gauche qui pourrait investir un autre gouvernement pour une autre politique que celle que mènent les solfériniens ? Parole verbale ou orientation de combat pour faire bouger les lignes, ouvrir les oreilles, éveiller les consciences ?
    J'aimerais qu'il y soit réfléchi, paisiblement ou même passionnément. Mais surtout cordialement.

  36. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Nous sommes "la" gauche dîtes vous ami pierre korzec ! Eeffectivement et nous le resterons, pourtant il faudra bien que pour présenter 600 000 candidats, ou même la moitié aux municipales et autres élections à venir, hé bien il va bien falloir se rapprocher de braves gens qui seront proches de notre philosophie, car malheureusement et excusez moi si je me trompe, le trésorier du FdG n'a pas encore 300 000 cotisations qui rentrent dans ses caisses, alors "contre mauvaise fortune bon cœur " ! Dans ma petite commune de 2 450 âmes le Maire communiste est bien content de trouver des gens sans étiquettes pour l'aider à faire le travail de Maire qui est de plus en plus difficile, avec tous ces gens qui crèvent de faim, qui sont sans travail, et parfois sans logement. Avant de pouvoir nous présenter seuls nous en avons encore des tas de petites compromissions à nous farcir, et personnellement je voterai pour mon maire communiste, même si il traîne avec lui deux ou trois "ovni" de la politique, telle que nous nous la concevons !

  37. Antraigues dit :

    Je suis horrifié - mais pas étonné - des propos de Manuel Valls. Bravo à Jean-Luc Mélenchon d'avoir su les dénoncer.

  38. Nicks dit :

    @Rolland
    Le PS ne gagne pas seul mais il gagne sur sa ligne par ralliement, du fait de sa simple position dominante. Il est illusoire aujourd'hui de renverser l'idéologie qui y est dominante sans l'affaiblir électoralement. Gagner pour gagner ne sert strictement à rien si on doit continuer à appliquer la politique actuelle. Quant aux plus fragiles évoqués par Alain Tétart, je ne sais pas trop ce qu'ils ont gagné en mai 2012, à part une nouvelle désillusion et des perspectives funestes (je ne vois pas trop ce que pourra faire un maire communiste, aussi engagé et sincère soit-il quand le grand marché transatlantique sera effectif). Que faudra-t'il donc que le PS fasse pour que vous jugiez que l'on doit s'en séparer nationalement ? La politique du FN ?
    Si toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, elles le sont sur les fondamentaux de notre programme.

  39. 59jeannot dit :

    D'accord avec Nicks (138 à 15h33)
    Le PS va prendre une branlée comme jamais. Aucun intérêt de suivre comme un caniche. Le Parti Solférinien mène une politique de droite voire pire. La vraie gauche c'est nous. Affirmons fort et clair nos idéaux, retraite à 60 ans, augmentation du smic à 1700€, etc. Peut-être perdrons-nous quelques sièges, mais au moins, l'électeur y verra plus clair.

  40. Poncet dit :

    Tout à fait d'accord avec Pierre Korzec (à 14h31). Le problème des municipales, ce n'est pas de prendre des risques, faire des sacrifices, bref perdre des élus, pour gagner notre autonomie. Sur cela, nous sommes d'accord. Mais ce n'est pas un champ de bataille entre forces politiques nationales. N'allons pas guerroyer contre les Solfériniens en saccageant au besoin les cultures si précieuses des serfs que nous prétendons défendre. Soyons attentifs à ce que les électeurs des quartiers populaires pensent de leur maire, à ce qu'ils auraient à perdre ou ne pas perdre au résultat d'une ligne "sans concession" décidée nationalement.

  41. Denis F dit :

    Merci Nicks de le dire aussi clairement. Ne dit-on pas que : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément".
    En réalité, il n'y a vraiment aucun débat à avoir sur le problème des alliances pour les listes aux élections municipales, en tous cas pour les militants du PG, notre ligne politique a été arrêtée et expliquée longuement, pas d'alliance avec le Parti Socialiste et ses représentants pour le 1er tour et ceci quelque soit la commune concernée. Nous ferons des listes Front de Gauche partout où cela est possible, ces listes seront ouvertes à la société civile si nécessaire, nous affichons une politique de programmes et non une politique de projets, nous nous voulons au PG combatifs et conquérants.
    Concernant le positionnement des communistes c'est leur problème et uniquement le leur, d'ailleurs ils sont dans le temps de la réflexion et rendront leur décision fin septembre ont-ils dit.
    La libre expression sur ce blog est plus que remarquable, il se veut ouvert à tous, et cela est généreux et merveilleux, mais il ne faudrait pas qu'il serve de tribune à nos détracteurs et aux pervers de tout genre qui sous des dehors affables viennent ici avec l'intention de nous pourrir la vie.
    Et pour être totalement précis, le Parti de Gauche n'est pas anti-socialiste, loin s'en faut, il est anti Solfériniens. On peut même dire que le Parti de Gauche se réclame du véritable socialisme celui de J. Jaurés, et le programme du Front de Gauche, auquel il a donné vie avec le PCF, est là pour le prouver et pour guider nos futurs élus qui n'en doutons pas seront élus partout où la droite ne passera pas.

  42. Citoyen93 dit :

    Les amis, calmez-vous un peu avec ces municipales et allez prendre l'air dans votre ville. Franchement certaines polémiques ont tendance à devenir abstraites. Aux régionales en 2010, il y a 5 régions où le Front de gauche ne s'est pas constitué et le PC a fait des listes avec le PS. Bon est-ce qu'on en est mort ? Heureusement qu'on a fait autre chose que de s'envoyer des insultes et procès en traitrise, qu'on a décidé d'avancer quand même et surtout, surtout : parler d'autre chose !
    Perso dans ma ville (actuellement PS) personne encore ne sait ce qu'il va faire, ni le PC, ni les différents composantes FdG, ni même les Verts ! ça va se faire en septembre et en octobre, et j'aime bien finalement l'attitude du chef de file communiste qui veut organiser des débats publics au sein de la gauche. C'est exactement l'attitude qu'a eu le FdG pour lancer la campagne présidentielle à l'été 2012. Vous vous souvenez de ce que disait Mélenchon à cette époque ? Calmons-nous, débattons. Moi-même selon la configuration, je ne sais pas ce que je serai amené à voter. Sur certains dossiers de la ville, j'approuve ce que proposent les Verts du coin mais pas les communistes. On va voir, et surtout on va tâcher de participer aux débats locaux.
    Et même un dernier aveu avant d'être considéré comme social-traître. J'ai décidé avec un voisin d'installer un composteur collectif pour notre quartier. Figurez-vous que ce bougre est UMP et qu'il a même manifesté contre le mariage pour tous ! Et bien à l'heure de la Révolution Citoyenne, car je souhaite que le Front de Gauche dirige ce pays, je pense qu'il faudra s'appuyer aussi sur ce bonhomme pour participer à la mobilisation pour la planification écologique et de même des milliers de petits élus de toute étiquette qui font du beau boulot et s'intéressent à la vie des gens. Aucun traître parmi eux, au pire une certaine naïveté et le poids des traditions, dont chacun de nous a eu à se défaire.

  43. jeannine dit :

    Et bien une parole de femme au milieu de cet échange entre hommes très intéressant du reste, pour dire que le contenu et le contenant du commentaire de Denis F (n°146) est parfait et correspond a ce que je pense et certainement comme beaucoup au PG. C'est clair, net et précis. Bravo camarade.

  44. Companime dit :

    Lorsque ça va mal à l'intérieur du pays, il est bon de lancer une guerre à l'extérieur pour ressouder le peuple derrière son chef. Cette démarche, classique et connue, bien qu'inavouable, est à prendre en compte dans le comportement du chef de l'état.

  45. jean ai marre dit :

    @ 144 Denis F
    " Et pour être totalement précis, le Parti de Gauche n'est pas anti-socialiste, loin s'en faut, il est anti Solfériniens. On peut même dire que le Parti de Gauche se réclame du véritable socialisme celui de J. Jaurés, et le programme du Front de Gauche, auquel il a donné vie avec le PCF, est là pour le prouver et pour guider nos futurs élus qui n'en doutons pas seront élus partout où la droite ne passera pas."

    Je suis parfaitement d'accord avec le début de phrase, mais la fin m'interroge. Doit on se battre, pour afficher et faire triompher nos idées uniquement face aux Solfériniens ? Je pense que le combat politique est plus ample. Qu'il est de notre devoir de le proposer à tous nos concitoyens et de rassembler le plus possible sur les électeurs, de droite, du PS, du centre et des abstentionnistes.

  46. Cyrano78 dit :

    Bonjour camarades
    Juste un mot pour dire que dans ma boite, une société d'info, le débat sur les municipales est suivi. En tant que PG je suis interrogé sur l’attitude de certains membres du PC qui semblent préférer leurs mandats au FdG. Je rassure rapidement mes collègues en leurs rappelant les présidentielles, là aussi la vraie gauche était divisée. Puis le mouvement des masses a tranché et les diviseurs se sont divisés, les meilleurs d'entre eux nous ayant rejoint ! Retraite, Syrie et la suite, chaque jour les solfériniens se démasquent un peu plus rendant plus difficile des alliances sans principes aux municipales.
    Un fois de plus les diviseurs perdront !

  47. BOUCHENDHOMME dit :

    Bonsoir,
    Moi je me demande comment notre cher président veut faire la guerre puisque nous sommes en crise et qu'il faut nous prendre encore plus d'argent.
    Comment peut on dire que les caisses de retraites et de sécurités socials sont vides puisque celles ci payent des ménage et des remises en état c'est comme ça que certaines association vivent car ce n'est que leur seul revenu en plus des subventions à gogo.


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