04sept 13

Le naufrage syrien des solfériniens

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Après mon passage au « Grand jury », j'ai entamé une semaine dense pour moi en événements publics. Mardi, j'ai participé au lancement de la campagne municipale à Paris de la liste autonome avec Danielle Simonnet, en compagnie de Clémentine Autain et Alexis Corbière. Mercredi c'est la conférence de presse avec Pierre Laurent, Olivier Besancenot, Martine billard et de nombreux autres, contre la réforme des retraites. Vendredi je monte dans l'avion pour participer, avec une délégation du Parti de Gauche, à la manifestation des quarante jours de deuil après l'assassinat de notre camarade en Tunisie. La rentrée est agitée comme on le voit.

Ce post est consacré pour l'essentiel à la question de l'intervention armée en Syrie. Mais je reviens sur un aspect des méthodes d'annonce de la réforme des retraites que j'estime particulièrement réussies sur le plan de la duperie et de l'arnaque. Enfin, j’aborde rapidement en fin de note l'événement parisien du lancement de la campagne de Danielle Simonnet.

La Syrie comme révélateur du (nouveau) mal français

Dans l'épisode calamiteux qu'a été cette séquence à propos de la Syrie, telle que l’a conduite François Hollande, il ne faut pas s'arrêter à l'accessoire, c'est-à-dire au haut et au bas des effets de communication. Il est bien clair que dans le numéro de trapèze volant qu’a entrepris François Hollande, il aurait mieux valu pour lui s'assurer qu'un partenaire venait bien à sa rencontre dans les airs… Mais c'est secondaire. L'essentiel est ailleurs. Il faut s'en tenir à ce qui compte dans de telles circonstances, c'est-à-dire les principes mis en œuvre et les moyens employés pour les faire triompher. Bien sûr, sur le plan tactique, François Hollande s'est pris les pieds dans le tapis. Il était persuadé que les Anglo-Saxons se mettraient en mouvement contre la Syrie. Il pensait donc avancer à l'abri du parapluie que serait cette nouvelle coalition. Il voulait s’y donner toute la satisfaction qu'un atlantiste génétique comme lui aurait à « ramener » la France dans cette mouvance nord-américaine où est, selon lui, sa place naturelle. Pour finir il aura isolé notre pays et profondément détruit son image d'indépendance et d'autonomie dans le monde.

Après l'épisode de l'interception de l'avion du président bolivien Evo Morales sur un simple coup de fil de la CIA en violation de nos intérêts, et du droit international, l’épisode syrien est une nouvelle démonstration humiliante du point où conduisent les errements idéologiques atlantistes. Si grave que cela soit, tout cela reste néanmoins conjoncturel. Car le plus gros des dommages causés par François Hollande porte sur les principes. Comment un président de la République française peut-il réclamer que se constitue une alliance militaire prenant des décisions sans l'accord ou, pire, contre la volonté de l'Organisation des Nations Unies ? La ligne historique des Français est que le droit international prime en toutes circonstances. En dehors du droit il ne peut y avoir que la force brute et la violence de la raison du plus fort. Sans doute François Hollande a-t-il toujours pensé que la seule légitimité internationale est celle que portent, du fait de leur prééminence économique, les premières nations de « l'Occident ». C'est-à-dire au bout du compte des États-Unis d'Amérique. Dans l'affaire du Mali les esprits simples et les clairons de guerre ont tout simplement ignoré les questions fondamentales que posait cette intervention militaire en particulier celle de sa légitimité et de l'origine du mandat pour intervenir. Peut-être est-ce là l'origine de la nouvelle désinvolture de François Hollande à l'égard des institutions internationales. Son cas s’est aggravé depuis. Comment accepter que l'on parle à propos du droit de veto de la Chine et de la Russie comme d’un « blocage ». On pense ce que l'on veut droit de veto. Mais c’est une composante actuelle du système de l'ONU. On peut le réformer. Mais jamais François Hollande ne l’a proposé. Dans ces conditions, l'exercice d'un droit ne peut être considéré comme un « blocage ». Au nom de quoi tout point de vue contraire à celui des Américains constituerait un « blocage » ? Quels sont les arguments des Russes et des Chinois ? On ne le sait jamais. Juste un « blocage ». En prétendant qu'il s'agit d'un blocage on introduit l’idée qu’il faut le « dépasser », tout cela pour finir par réclamer ce que l’on voulait au départ : une action violente directe avec ou sans mandat international. En dévalant cette pente, François Hollande s'est situé hors du cadre de la pensée de gauche à propos du droit international et de ses institutions. Ce chemin ne mène nulle part sinon au ridicule dans lequel finit par se trouver celui qui tape du pied pour obtenir ce qu'il veut sans être capable de se le procurer.

On n’en finit pas de faire la liste des aberrations de la ligne de conduite de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Ainsi de cette scène incroyable sur le perron de l'Élysée où, l'air martial, le président Hollande annonce préférer des solutions politiques en présence d'un « représentant » du peuple syrien. Or précisément c'est ce représentant qui ne veut pas du cadre dans lequel cette solution politique pourrait être trouvée, à savoir la conférence de Genève numéro deux. Apparemment le président français n'en a pas parlé à son interlocuteur. Pas davantage que du sort des journalistes français enlevés par les amis de l'homme que l'on reçoit en grande pompe à l'Élysée. Personne ne pose la question de savoir ce qu'il représente réellement. Ni pourquoi son prédécesseur, un client du Qatar, a fini par démissionner de sa fonction par opposition au jusqu'au-boutisme des autres composantes de ce conseil politique de l'opposition. Quand dit-on que cet homme est proche des Saoudiens ? Cela ne le disqualifie peut-être pas, mais en tout cas cela mettrait chacun à sa place dans l'esprit des citoyens à qui l'on présente ce tableau. Quand dit-on qu'en Syrie des minorités alaouites chrétiennes, qui étaient d'abord hostiles au régime, sont surtout préoccupées aujourd'hui de se défendre des excès des milices fondamentalistes que cofinancent le Qatar et l'Arabie Saoudite ? À quel moment sort-on de la contradiction qu'il y a, d'une part, à soutenir ces milices en les armant et, de l'autre, à surveiller les jeunes qui partent de France pour aller s'enrôler dans leurs rangs ? Tout cela forme l'arrière-plan non-dit, sans doute non-pensé, de la ligne fixée par les grands stratèges de l'Élysée. Enfin ne cachons pas l'étonnement qui a été le nôtre lorsque nous avons entendu le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, annoncer que la France s'engagerait dans la logique des punitions armées, non pas sur notre territoire, mais en Israël à l'occasion de la rencontre avec M. Netanyahou ! On doit pouvoir faire mieux à l’avenir ! Non ?

Tout ceci, pour finir, constitue une modification extrêmement profonde de l'identité politique du Parti Socialiste dans le domaine des relations internationales. Le courant atlantiste a toujours été très fort, mais son influence s'est souvent exprimée de façon plus prudente dans la mesure où une résistance idéologique extrêmement construite et très largement majoritaire y prenait garde. L'atlantisme est dorénavant la ligne du parti. C'est ce que prouve la signature de François Hollande après des discussions au sommet de l'OTAN à Chicago quelques mois après son élection, lorsqu'il plaça la France sous la protection des missiles antimissiles nord-Américains, oubliant la dissuasion. C'est ce qui a été confirmé lorsqu'il a capitulé sans condition dès lors que les Allemands refusaient de reporter l'ouverture de la discussion avec les nord-Américains sur le « Grand Marché Transatlantique » alors même que l'espionnage de ceux-ci sur l'ensemble des pays de l'Union européenne avait été prouvé par les révélations de Snowden. Croyant anticiper sur ce que l'état-major américain avait décidé, il s'est jeté tête baissée dans les surenchères à propos de la Syrie. Au total c'est une modification fondamentale. Non seulement il n'y a plus d'exception des socialistes français dans la mouvance sociale-démocrate internationale, mais c'est la France elle-même en tant que nation, telle qu'elle s'est affirmée dans les principes constants qu'elle a soutenus jusqu'à ce jour, qui vient d'être abandonnée.

À cette occasion s'est ajoutée une spectaculaire mutation à propos des institutions. S'il est exact que le Parti Socialiste n'a jamais adopté les thèses en faveur de la VIème république, il n'en demeure pas moins que, depuis 1972, la réforme en profondeur de la Vème République était un objectif constamment réaffirmé. Sans débat a été tranchée la question de savoir si les institutions doivent être présidentielles ou parlementaires. C'est la vision la plus brutale, la plus étroite et la plus monarchique de la Vème République qui vient d'être défendue par les principaux responsables solfériniens à propos de la question du vote du Parlement sur l'action militaire envisagée par le Président de la république. Il ne faut pas oublier cet épisode car il constitue désormais une différence idéologique de fond avec tout ce que nous représentons.

Je crois que sur ce point ils vont également se ridiculiser. La pression est désormais trop forte du fait de l'exemple donné à la fois par les Anglais et par les nord-Américains. De plus le journal le plus intimement lié aux anglo-saxons, le quotidien « Le Monde », qui avait péremptoirement affirmé dans un éditorial solennel la nécessité de faire la guerre à la Syrie, vient à présent de se rallier à l'idée que le parlement doit voter. Dès lors, quoi que décide François Hollande sur le sujet et quoi qu'il fasse, ce sera sous la contrainte et au gré des circonstances.

Les preuves sont les bienvenues, s’il y en a !

Il parait que le premier ministre va donner des preuves de la culpabilité du régime syrien dans l’attaque au gaz. Elles  justifieraient la « punition » annoncée par François Hollande. Ces preuves seront les bienvenues. Ne doutons pas qu’elles seront examinées avec soin. Les précédentes « preuves » données par les Anglais et les nord-Américains à propos des armes de destruction massive irakiennes sont trop présentes à nos esprits pour qu’on puisse songer à nous en faire avaler un avatar. Ce que j’apprends à propos de ces « preuves » dans les avant papiers de la presse écrite que je découvre m’inspire un doute. Je veux l’argumenter. Nos agents auraient, grâce à des heures de travail, réussi à établir la nature et l'identité de gaz qui seraient dorénavant stockés par le régime de Bachar Al Assad. J'espère que ce n'est pas le seul argument que le premier ministre compte mettre sur la table. Car sinon on peut dire qu'il se tirerait une balle dans le pied. Voici pourquoi. La Syrie pas davantage que l'Égypte et quelques autres n'ont signé la convention d'interdiction de la production et de stockage des armes chimiques. De la même manière, Israël a signé mais ne l'a pas ratifiée. Pourquoi ces pays agissent-ils de cette façon ? Dans le secteur le raisonnement est le suivant : Israël a la bombe atomique pour dissuader ses voisins de l’agresser. Ses voisins ont les gaz pour rétablir l’équilibre avec la bombe. C’est le raisonnement classique de l’équilibre de la terreur. Si l’on ne cesse d’évoquer sur toutes les ondes la Convention de 1925 à propos des gaz de combat, c’est pour éviter de devoir faire état de la liste des signataires et des non signataires de cette Convention bien plus contemporaine de 1993, sur le même sujet, car elle pourrait soulever de nombreuses de nombreuses discussions dont certains pays donneurs de leçon d’aujourd'hui ne sortiraient pas forcément grandis.

C'est donc  le moment de rappeler que si en effet l'utilisation des armes chimiques a été proscrite par tous les signataires de la Convention de 1925, cette convention ne comportait aucune mention d'obligation de détruire ou de cesser de produire des armes chimiques. Seul un engagement sur le refus de l'usage était visé. C'est bien pourquoi une nouvelle négociation a eu lieu qui a permis en 1993 la signature à Paris d’une nouvelle Convention interdisant la production et le stockage des armes chimiques et obligeant les États qui en possédaient ou qui en avait abandonné sur le territoire d'autres états, à les récupérer et à les détruire. Pour qu’il y ait eu besoin de signer un tel texte cela signifie qu'entre 1925 et 1993, des millions de tonnes de gaz toxique à usage militaire été produites par les États-Unis d'Amérique la Russie et quelques autres. En 1993 il fut décidé que toutes les armes seraient détruites à l'horizon de 2012. Les deux principaux détenteurs de ces matériels, les États-Unis et la Russie, ont demandé un nouveau délai pour achever la destruction de stocks car celle-ci n'a pas encore dépassé les 50 % dans ces pays.

Avant d'aller plus loin résumons. Ainsi, quoi que les armes chimiques soient un crime contre l'humanité ainsi que cela a été répété sur tous les tons depuis quelques jours, la Russie et les États-Unis d'Amérique en ont encore produit des quantités gigantesques entre 1925, date à laquelle ils ont signé qu'ils ne les utiliseraient pas, et 1993, date à laquelle ils ont convenu qu'ils acceptaient de détruire toutes celles qu'ils avaient néanmoins continuées à produire et à accumuler sous la forme de munitions de toutes sortes. Les États-Unis ne se sont pas contentés de produire et de stocker. Ils ont aussi utilisé, ne l'oublions jamais, leurs munitions chimiques. Pendant la guerre du Vietnam, des dizaines de milliers de tonnes de gaz orange ont été déversées sur ce petit pays et plus précisément sur 10 % de son territoire. « La guerre du Vietnam est la plus grande guerre chimique jamais menée dans l'histoire de l'humanité » avait alors déclaré l’amiral nord-américain Elmo R. Zumwalt, dont le propre fils était mort des conséquences de cet empoisonnement à l'âge de quarante-deux ans ! Et n’avons-nous pas appris récemment (Le Monde du 28 août 2013) que la CIA a aidé Saddam Hussein à gazer les troupes iraniennes en 1988, ce qui est l’attaque chimique la plus meurtrière de l’histoire.

Ce n'est pas tout. Il faut compléter le tableau du véritable portrait des donneurs de leçon de morale à propos des crimes contre l'humanité. En 1993, la diplomatie française était très active pour obtenir qu'en même temps que l'on condamnerait les armes chimiques, on condamnerait aussi des armes biologiques avec la même exigence de déclaration, de destruction, et de possibilités d'inspection des sites concernés. Les États-Unis d'Amérique s'y opposèrent. Une convention sur ce thème existait déjà depuis 1972, sur le modèle purement déclaratif de celle de 1925 à propos des armes chimiques. Son défaut était, là encore, de me permettre ni l'obligation de destruction des stocks accumulés ni les contrôles. Il n'y a aucun doute sur le fait que de telles armes continuent à être produites dans ce pays, comme dans ceux qui n'ont pas encore signé cette convention ou qui ne l'ont pas ratifiée, à l'instar d'Israël. La preuve en a été donnée lorsqu'il a été prouvé par le FBI que l'expéditeur des lettres contenant de l'anthrax était un chercheur nord-américain qui l'avait dérobé dans le laboratoire dans lequel il travaillait dans le Maryland. Mais avait-on vraiment besoin de cette preuve ?

Dans ces conditions si le premier ministre Jean-Marc Ayrault se contente de produire comme « preuves » des documents qui permettent de constater, en effet, que la Syrie a produit et stocké des armes chimiques, il ne prouve rien puisque ce pays n'a jamais signé la convention interdisant la production et le stockage de ces armes. En toute hypothèse, la production et la détention d'armes chimiques est le fait de très nombreux États dans le monde, encore à cette heure, et notamment de plusieurs voisins de la Syrie. Au demeurant ni les États-Unis ni la Russie n'ont réussi à tenir le délai de dix ans au cours duquel ils devaient détruire la totalité des stocks de ces armes. À cette heure, à peine 50 % ont été détruits. Ce qui reste représente des dizaines de milliers de tonnes de produits et de munitions. Si ce n'est pas la production et la détention d'armes chimiques qui peut constituer une preuve de quoi que ce soit, que faudrait-il pouvoir démontrer pour porter des accusations fondées ? Il doit démontrer que les munitions utilisées ont été tirées par le camp gouvernemental. Un doute existe à ce sujet. En effet, au mois de mai dernier, Madame Del Ponte, l’ancienne présidente du Tribunal Pénal International, au nom de la commission des Nations Unies, avait mis en cause clairement et très directement les « rebelles » comme ayant utilisé des gaz dans le combat contre leurs adversaires. D’où le ridicule de la formule de François Hollande selon lequel il faudrait punir « ceux qui ont utilisé l’arme chimique ». Car s’il est avéré que ce soit les milices opposantes, Hollande se propose-t-il de les « punir » ? Non bien sûr ! Hollande veut seulement frapper Al Assad. Et tout le reste est prétexte. Pourquoi alors ne pas le dire franchement ? Pour ne pas avoir à l’expliquer, tout simplement.

Commentaire parisien

Mardi, je me suis trouvé présent à la conférence de presse que donnait Danielle Simonnet, comme candidate tête de liste pour les élections municipales à Paris. La veille, en effet, mes camarades parisiens avaient été informés de la proposition faite par leurs homologues communistes de la fédération de Paris à l’ensemble des partenaires du Front de gauche dans la capitale. Ces derniers engagent une démarche « aux plus offrants » en quelque sorte. Ils mènent à la fois des négociations avec le Parti Socialiste et la discussion avec leurs partenaires Front de gauche. Étrange procédé. Leur dernière proposition de répartition des postes est parue aussi étrange : sur quinze sièges envisagés, douze iraient à la fédération communiste, trois pour toutes les autres composantes du Front de Gauche. Celles-ci ont analysé cette « proposition », en retrait sur celle qui avait déjà été présentée par les mêmes en juin, comme un acte de rupture assez stupéfiant. Tous nos espoirs reposent donc à présent sur le vote des militants communistes qui va intervenir à la fin du mois d'octobre. D'ici là il ne peut être question de rester inertes et de se laisser grignoter dans les sondages par inexistence. Nous avons l'expérience du prix à payer pour des tergiversations qui sont ressenties comme très politiciennes dans les milieux que nous influençons. Le refus de s'exprimer clairement sur la participation ou non au gouvernement avant les élections législatives nous a fait perdre la moitié de nos voix entre la présidentielle et celles-ci, alors même que l'on attendait de la notoriété des candidats, souvent des élus sortants, d'importants progrès et des résultats supérieurs à ceux de l'élection présidentielle.

La leçon ne doit pas être oubliée. Naturellement le but reste de pouvoir présenter une liste du Front de gauche, si possible avec d’autres composantes sur Paris. Certes, Paris est une ville dont les habitants connaissent les problèmes de toutes les villes de France. Mais c'est aussi la capitale et le point de mire de tous les observateurs en France, en Europe et dans le monde. Il faut donc absolument s'arracher à l'enlisement des tractations de postes. Rien ne favorise davantage nos adversaires de toutes sortes que de donner l'impression que nous ne savons pas ce que nous voulons, ni dans quel camp nous nous situons. Et pire : que nous sommes comme les autres, obsédés par les postes et les places. C'est pour affirmer ce cap franc et clair que Clémentine Autain et moi avons accepté de venir soutenir la démarche de Danielle Simonnet. Sa campagne commence pour faire vivre les idées de « l’humain d’abord ». Et pour élargir la coalition autonomiste aussi largement que possible dans la gauche et chez les écologistes.

La réforme des retraites, un empilement d’arnaques

Les spécialistes de la communication apprécient sans doute la nouvelle méthode mise au point par l'équipe Hollande – Ayrault pour faire passer en douceur ce qui, présenté autrement, ne le pourrait pas. En ce qui concerne la réforme des retraites, c'est presque un cas d'école. D’abord des rumeurs de toutes sortes dessinent l'essentiel des mesures qui vont être prises. Puis, premier temps, l'annonce dans le style « bonnet de nuit » qu'affectionne Jean-Marc Ayrault, très technique et bien embrouillé pour permettre de résumer tout son propos dans une idée : « c'est une réforme juste parce que tout le monde est mis à contribution ». Les premiers commentaires recueillis dans l'instantané et sans véritable possibilité d'examiner de près le contenu de ce qui est dit sont naturellement orientés autour de cette idée de «  justice », sans oublier la prise en compte de la pénibilité, qui était en quelque sorte la cerise sur le gâteau.

Après quoi commence la deuxième phase qui est d'une toute autre nature. C'est le moment où Pierre Moscovici annonce au Medef que les entreprises se verront compenser entièrement l'augmentation des cotisations sociales patronales. Adieu le fameux « tout le monde est mis à contribution ». Seuls les salariés le sont. Mais ce n'est pas tout. La compensation versée aux « entreprises » sera en réalité un allégement des cotisations patronales « famille ». Deuxième point, car c'est le début de la liquidation d'un système de cotisations que payait le seul patron. Comme il faudra bien que la somme soit trouvée, c'est la CSG qui prendra le relais ! La voie est ouverte : il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour prévoir que c'est sur le volume total de ces cotisations que se feront les prochains « allégements du coût du travail » en reprenant la méthode du transfert sur la CSG. Il y a là, en effet, un gisement de 34 milliards d'euros ! Quant à la fameuse « prise en compte de la pénibilité », c'est presque une farce. D'abord parce qu'elle introduit pour la première fois un système de points pour calculer les retraites. C'est un début très suspect. Peut-être est-ce là le seul objectif. Deuxièmement, une fois les calculs faits, on s'aperçoit que pour obtenir le maximum de bonus possible, c'est-à-dire deux ans de cotisations en moins pour accéder à une pension au taux plein, il faudra avoir été exposé pendant vingt ans à un poste de travail pénible ! Vingt ans : la moitié d'une carrière ! Si l'on n'est toujours pas mort après cela, on pourra donc « bénéficier » d'un départ anticipé de deux ans sur les quarante-trois de cotisations exigées. Mais quarante-trois moins deux égale quarante et un. C'est-à-dire qu'à ce moment-là, la « prise en compte de la pénibilité » correspond exactement au maintien de la situation actuelle. Bravo les joueurs de bonneteau ! Sur le plan de la communication c'est une victoire totale pour Jean-Marc Ayrault et François Hollande. Ils ont en effet réussi à faire passer inaperçus les coups les plus rudes de leur réforme contre les salariés. C'était leur but essentiel pour démobiliser ceux qui auraient voulu résister. La presse libérale et sociale-libérale s’est contentée de gémir sur « l'insuffisance des mesures prises » ! L'arnaque politique en bande organisée n’est pas encore un délit.

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126 commentaires à “Le naufrage syrien des solfériniens”
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  1. Annette dit :

    @ Daneel
    Il ne s'agit pas de défendre le clan mafieux al-Assad et fils qui ont martyrisé la gauche syrienne depuis 40 ans, il s'agit de défendre le droit international !

  2. Eric dit :

    Je ne pensais pas intervenir dans ce débat macabre sur l’utilisation de gaz, mais l’intervention de Jaquelin m’y oblige. Tout d’abord, dans quel conflit récent des gaz de combat ont-ils été utilisé ? Je dis bien gaz de combat. Lors de ma phase humanitaire, j’ai été engagé dans 3 conflits, et n’ai jamais vu de victimes ou entendu de témoignages de ce type d’attaques.
    Ma deuxième réflexion vient que Jacquelin insiste sur l’effet respiratoire alors que les agents sont percutanés, à travers la peau (Tabun, Sarin). De plus, toutes les images (tout au moins ici en GB) ont été filtrées pour ne pas montrer des images (trop) choquantes. Certes, cela peut favoriser la manipulation, mais la salivation abondante et les mouvements convulsifs sont bien similaires à ceux qui me furent montrés (film des gazés de 1914-1918) lors du cours NBC lors de mon séjour dans l’armée.
    Cela me prouve en aucun cas que le responsable en soit Assad. Son père et son oncle n’ont pas fait dans la dentelle à leur époque, et lui est bien dans la lignée. Mais, ainsi que le souligne un autre intervenant, il s’agit de droit international.
    Débutant dans l’aide humanitaire, j’ai soutenu le droit à l’ingérence humanitaire. J’en suis bien revenu, après que ne soit devenu qu’en retour à la politique de la canonnière. J’en ai vu les effets concrets lorsque des avions dont certains portaient les cocardes françaises lâchaient leurs bombes sur les gens que je connaissais, sans aucun mandat pour le faire, juste parce qu’on pouvait le faire sans crainte de répliques.

  3. pmjtoca dit :

    Les "reformes" des retraites ont été gazées aussi ? on n'en entend plus parler.

  4. Jean-François91 dit :

    @100 rayana 20h41
    Les services secrets allemands confirment qu'un de leurs bateaux espionnant les conversation entre Bachar et son état-major prouvent que Bachar a depuis 4 mois refusé d'employer des armes chimiques. Par contre de nombreuses preuves attestent de l'utilisation de ces gaz par les "rebelles"...

    Merci pour cette information mais, pour pouvoir la diffuser, quelle est la source ?

  5. Annette dit :

    @ Jean-François

    Bild am Sonntag

  6. Denis F dit :

    @ 99 Alain V
    Entièrement d'accord avec votre commentaire et vos propositions. Nous ne réussirons jamais à sauvegarder nos entreprises et nos emplois si nous ne revoyons pas nos processus de financements des besoins sociaux et du fonctionnement de notre état. Il y a une sacré remise en ordre à faire dans nos ministères et administrations respectives, administrations gérées par des énarques depuis plus de 40 ans qui se sont montré d'une incompétence redoutable nous menant à la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, c'est en grande partie de leur responsabilité et de leur faute. Nous devons mettre tous ces hauts fonctionnaires trop bien payés à la porte. Nous devons vite fermer l'ENA, centre de formation des néo-libéraux attardés mentaux qui sévissent depuis trop longtemps à la tête de notre pays. Remettons l'Université à l'honneur. Changeons de système et de république, c'est une question de survie.
    La révolution citoyenne doit advenir par les urnes, c'est bientôt l'heure et le moment. Ensuite prolongeons notre victoire dans les urnes par un soulèvement populaire réclamant la démission du Président de pacotille "François le hideux" et de son gouvernement de scélérats incapables, pour mettre en lieux et place une 6ème république enfin démocratique et populaire.

  7. rodolphe13 dit :

    Amis camarades, si ça vous tente un petit slogan pour demain : "Sirie(n) ne change, il ne restera qu'une retraite militaire !"

  8. Annette dit :

    @ pmjtoca
    "Les "reformes" des retraites ont été gazées aussi ? on n'en entend plus parler."

    Celà sert à quoi croyez-vous les manoeuvres dilatoires comme le "mariage pour tous", "la guerre contre le terrorisme au Mali", les faits divers montés en épingle du matin au soir et à longueur d'année, (avec déplacement ultra-médiatisé du Ministre de l'Intérieur pour le moindre chien écrasé ou la dernière averse de grêle) et maintenant les aventures bellicistes punitives en Syrie ? N'est-ce pas une bonne raison pour exiger qu'ils cessent de se moquer du monde avec de tels tels délires ? A fortiori quand comme maintenant il s'agirait d'entreprendre des actes criminels en notre nom !

  9. Claude dit :

    @107 Denis F
    Il y a certes beaucoup à dire de l'énarchie (cf. "promotion Ubu roi" d'Olivier SABY) mais attention de ne pas céder à la facilité en désignant des boucs émissaires un peu trop faciles, même si certains n'ont pas démérité.
    N'oublions pas que si nous en sommes là, "la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui", c'est principalement du fait des gouvernements de droite qui ont sciemment appauvri l'Etat en organisant la baisse des recettes publiques de manière à justifier le démembrement de notre fonction publique après l'avoir copieusement dénigrée. Au titre de la "Révision générale des politiques publiques" (RGPP), Ils ont en effet mis les administrations en demeure de faire mieux avec moins, en précisant qu'après évaluation il serait demandé à d'autres de mettre en œuvre ce pour quoi la puissance publique n'apparaissait plus assez performante... manière de justifier à la livraison du plus potentiellement rentable de nos services publiques aux intérêt privés. Chez moi on dit : "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage !"
    Le gouvernement solférinien à chassé les bottes de la droite en prolongeant la RGPP rebaptisée pour la circonstance "Modernisation de l'action publique" (MAP).

  10. Denis F dit :

    @ Tous pour faire suite @ Anette 106
    Pour ceux qui ne lisent pas l'allemand.

  11. rayana dit :

    Pour en savoir plus sur la guerre en Syrie et sur toutes les guerres perpétrées par les usa et l'OTAN, je recommande les analyses de Michel Collon, journaliste belge d'investigation spécialiste des conflits. son blog: investig-action, dans lequel il relève tous les mensonges employés pour déclencher des conflits au profit de l'oligarchie.

  12. Mycroft dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Oui, le Parti socialiste (des mondanités) est en plein naufrage sur la Syrie. Aucune exception à la règle. Les solfériens sont vraiment tellement à l'ouest (Washington). Pas étonnant après la honte bue d'avoir humilié Evo Morales.
    Au niveau local, la dernière avancée de l'Etat solférien est la consigne anti-réintégration des services publics locaux en régie par une circulaire du 3 juin 2013 qui est actuellement distribuée dans les trésoreries locales de France ! L'Etat PS par Bruno Bezard, Directeur général des finances publiques, prend les mesures pour empêcher l'application d'un programme municipal tendant à la reprise en régie publique de l'eau, des transports etc. Hollande dissout le socialisme municipal !

  13. naif dit :

    Concernant la libération de l'ex otage belge Pierre Piccinin. Ce que ne dit pas le journal Libération et autres médias va t'en guerre est que Pierre Piccinin déclare que "ce n’est pas le gouvernement de Bachar al-Assad qui a utilisé des gaz de combats dans la banlieue de Damas". Il tire cette conclusion d’une conversation qu’il a surprise au cours de sa détention selon RTBF Infos. Comme dirait Fabius, pris d'une excitation soudaine devant Kerry opinant du chef, jouant sur l'émotion "Avez-vous vu ces corps d'enfants alignés !" Oui on a vu ! Mais quid du crédit de ces images et de ses auteurs ? On s'en fou pense Fabius! On va les punir quand les ricains le voudront bien et quand l'ONU nous fournira les preuves ! Lamentable.

  14. jacquelin dit :

    @Eric
    L'attentat a Tokyo n'est pas si loin, et les attaques chimiques de Sadam Hussen non plus. Reste a savoir qui a utilisé ou non ces armes chimiques. Le pire serait au nom des droits de l'homme d'épauler des rebelles qui auraient eux même utilisés ces armes et éprouvés a leur corps défendant sur eux même et les populations civiles les effets de cette utilisation. L'armée régulière syrienne démentant catégoriquement cet usage, qui arme le bras des rebelles et avec quelles armes ? Quels sont les enjeux politiques et économiques d'une telle intervention ? La problématique de l'acheminement de gaz répond en grande partie a ces questions. Enfin dernière question, qui fabrique ces armes chimiques ou qui fournit les composants nécessaires ?
    Pas de quoi être fiers.

  15. Denis F dit :

    @110 Claude dit:
    Il y a certes beaucoup à dire de l'énarchie mais attention de ne pas céder à la facilité en désignant des boucs émissaires un peu trop faciles, même si certains n'ont pas démérité.

    Certes, camarade Claude, les amalgames ne sont jamais le reflet de la réalité, mais et jusqu'à preuve du contraire se sont bien les énarques de la haute fonction publique qui réfléchissent, étudient et proposent aux politiques les actions à mener, j'ai rarement vue un politique capable d'une réflexion technique ou administrative, se sont donc les fonctionnaires des ministères et administrations publiques, qui dit en passant sont inamovibles eux et pléthoriques, qui décident le plus souvent. Les politiques sont issus depuis les années 70 de l'ENA, pour une grande partie d'entre elles et eux, la canaille fonctionne à plein régime et s'en donne à cœur joie… Ne crois-tu pas ?
    Il est vrai, depuis plus de 30 ans, sous le règne de l'oligarchie financière française (Fabius-Jospin-Chirac-Sarkozy) et maintenant Hollande, le massacre des services et politiques publiques a battu son plein, et comme tu le dis si bien Pépére à "chaussé" les bottes de ses prédécesseurs sans aucunes vergognes, et là encore les origines de l'individu ne sont pas ni un hasard ni gratuite, la MAP suivant le RGGP et préfigurant la finalisation des privatisations engagées sous Balladur et Jospin.
    Cher camarade tu dis de même : "chez moi on dit : "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage !"
    Vois tu, moi je dis que lorsque l'on a constaté ayant pris suffisamment de temps pour le faire (+ de 20 ans tout de même), qu'un bouc, ou qu'un ensemble de boucs, a contracté la folie, et qu'il vous a, ou vous ont, à plusieurs reprises attaqué et plombé le cul, il faut être inconscient ou totalement stupide pour ne pas le ou les rendre responsables de nos maux et donc de les abattre. Encore une fois, en ayant pris le temps de la réflexion.

  16. Daneel dit :

    @jacquelin
    Vous êtes sérieux en disant "l'armée réguulière syrienne démentant catégoriquement cet usage" ? Parce que vous pensez qu'il allaient dire: "oui oui c'est bien nous ?" Relisez svp mon précédent commentaire. Assad est le dictateur le plus sanguinaire au Moyen-Orient depuis Saddam, vous ne le saviez pas ? Pour vous il est plus logique que les rebelles se gazent eux-mêmes plutôt que ce gentil monsieur Assad et son armée ne le fassent ? Sortons pour une fois de notre réflexe anti-USA épidermique primaire et notre pacifisme enfantin. Assad, sa famille et ses services de renseignements et de police d'état ont déjà assassiné déjà dans le passé lointain et plus proche des dizaines de milliers de personnes.

  17. tchoo dit :

    @ Daneel
    Avec toute l'ouverture d'esprit dont je suis capable, dire de quelqu'un qu'il est capable d'avoir commis un crime ne veux pas dire qu'il l'a effectivement commis. Comme dans tout bonne enquête policière, il faut se poser la question "a qui profite le crime".

  18. turmel jm dit :

    Assad un dictateur sanguinaire, c'est certain. Ce qui l'est beaucoup moins par contre, c'est l'assurance que se soit son régime qui ait lancé ces armes chimiques. Qui me prouve que c'est l'armée régulière ? Lorsque j'écoute Fabius j'ai presque la réponse.., les services secrets ? Cela ne serait pas aussi dramatique j'en sourirai. La manipulation n'est pas impossible, qui a intérêt qu'une intervention internationale intervienne en Syrie ? Pour toutes ses raisons, je suis comme une majorité de Français absolument contre une intervention militaire.

  19. Alain Bobards dit :

    L'atlantisme aveugle, pour ne pas dire borné, d'Hollande et de l'aile droite du P.S ne présage rien de bon lorsque les négociations sur le grand marché transatlantique démarrerons !

  20. jacquelin dit :

    @Daneel
    Il y aurait beaucoup a redire sur l'argument que tu développes ci avant, non sur l'aspect tyrannie mais sur le nombre de morts a l'actif d'un tel ou un tel. Les champions du monde du respect de l'ordre international ont eux même plus de morts civils a leur actif qu'aucun tyran n'en n'a jamais fait. Pour la défense de leurs intérêts, pour ce fléau qu'est le capital. Se gazer eux même ou se prendre les pieds dans le tapis tout simplement, le gaz suit le vent.
    Mais plus sérieusement, les vidéos montrées nous proposent des gens assistant ou secourant des personnes atteintes. Ces secouristes ont ils des protections quelconques ? Non. C'est une mise en scène grotesque j'en suis intimement convaincu. Elle ne sert que ceux qui ont tout intérêt a une intervention en Syrie pour garantir les ressources gaz et ce fameux gazoduc en construction mis a mal par la situation intérieure de la Syrie.
    Autre argument qui devrait nous inciter a toute la prudence nécessaire: la classification secret-défense est la plus impénétrable énigme à la quelle nous nous heurtons en cas de besoin de justice, parfois pour des demandes anodines. Et miracle des miracles, des vidéo sont déclassifiées, des notes sont déclassifiées ! Ca ne vous perturbe pas ? Moi si.
    Saddam Hussein avait soit disant des stocks terrifiants d'armes chimiques. Pas une seule trace n’a été retrouvée suite a l'invasion US. Seriez-vous prêts à prendre le même pari avec la Syrie ? En omettant les quelques 200 000 morts civils durant les 9 ans d'occupation de l'Irak ?
    Dans un autre sens de ce débat, supposons que nous soyons nous même sujets d'une lutte intestine en France. Accepteriez-vous de voir débarquer l'armée syrienne pour remettre de l'ordre dans vos rangs ? Toutes les guerres, toutes, ont un prétexte qui n'est jamais celui de l'intérêt défendu en sous main par ceux qui la désirent. Il ne s'agit pas d'être naïvement pacifiste, mais pacifiste tout simplement.

  21. Trinita dit :

    Regardons la vérité en face : si l’opinion est contre l’intervention, c’est d’abord parce que les peuples de nos démocraties se lavent les mains d’une querelle opposant des arabo-musulmans entre eux. C’est aussi pour cette raison qu’il faut penser à contre-courant d’une opinion publique de plus en plus isolationniste et islamophobe.
    Noël Mamère. Rue89, le 090913.

    Autrefois, je l'aimais bien, Noël Mamère.

  22. Tomasz dit :

    Des aspects plus géopolitiques pour comprendre pourquoi ça coince en Syrie. Le chef du Parti Communiste Syrien expose son avis sur le site de Faire Vivre le PCF, et notamment la genèse de la révolte et le plongeon dans le terrorisme via les interventions étrangères. Pour ma part, qui suis de près la géopolitique mondiale sans être soi-disant originaire du Moyen-Orient pour certifier mes avis, c'est très clair sur ce qui se passe : la Syrie "déplait" - litote - aux féodalités pétrolières du Golfe car 1-laïque (horreur !), 2-dirigée par un alaouite (sous-branche du chiisme, càd doublement hérétiques - à massacrer donc - pour des sunnites takfiristes), 3-alliée à leur ennemi historique n°1 (Iran). Pour la "communauté internationale" (euphémisme pour seulement dire "occidentale" dans le langage de nos médias), son gros tort est d'être 1-allié à l'Iran, 2-légèrement communiste (moins mtnt), et 3-surtout de se trouver sur la route idéale pour des gazoducs venant du Golfe qui éviteraient Ormuz (Iran-méchant) et Suez (Egypte-chaotique). Cerise sur le gâteau, les méga-gisements de gaz ont été découverts très récemment au large d'Israël (Leviathan), du Liban et Chypre, et il reste l'offshore syrien à explorer.
    Les djihadistes, qui ont perdu du terrain depuis 6 mois (arrivée du Hezbollah chiite), demandent par leur ambassadeur M.Makhous plus d'armes occidentales et/ou frappes aériennes pour "re-balance" les forces avant discussions (cf. CSOJ de Taddeï du 6/09), d'où mise en scène sarin. Là des officiers américains (trad. FR ici) viennent de monter au créneau et signent une lettre pour déculpabiliser Assad dans cette affaire de gaz. Des contre-feux pro-guerre sont allumés (troncage des discours d'Assad : "pas de preuves"),...

  23. Annette dit :

    La bourde monumentale de John Kerry hier à Londres lançant au flanc devant les TV du monde entier une suggestion qui lui semblait fantaisiste et irréalisable est tout à fait surréaliste et désopilante. Pas sûr qu’à Washington tout le monde ait apprécié ce faux pas ? Sergueï Lavrov montre une fois de plus qu’il est un diplomate d’une capacité hors pair, chapeau l’artiste ! De plus n’est-il pas sidérant que la Syrie ait elle aussi saisi la balle au bond ? Qui aurait parié sur leur assentiment ? Toujours est-il que cela fait désormais deux bonnes cartes en main des opposants à cette ignominie de guerre, le Congrès américain a toutes les chances de ne pas délivrer son feu vert à l’administration Obama, si toutefois le vote avait bien lieu et maintenant une opportunité sérieuse et concrète de sortie de crise existe.
    Un gros coup dur pour nos médias propagandistes bellicistes et leurs mentors va-t-en-guerre de la rue du Fbg St Honoré, du quai d’Orsay et de la rue de Solferino ! Si tout cela se confirmait ces Machiavels seraient pris à leur propre jeu putride, croisons les doigts camarades !

  24. Croce dit :

    Bonjour à tous les fouineurs des bas-fonds de la politique internationale ! Les experts de l'ONU vont bientôt rendre leur rapport scientifique sur l'emploi de gaz neurotoxiques dans la banlieue de Damas. Bien qu'aucune étude sérieuse n'ait été publiée, François Hollande sait déjà que c'est Bachar el Assad le coupable. C'est qu'il est intelligent lui. En tout cas beaucoup plus que vous et moi !
    Obama (vous savez, le prix Nobel de la paix), et Hollande, veulent que toutes les armes soient éliminées le plus vite possible (peut-être un mois, je ne sais pas). Ce que je sais, c'est qu'il y a 15 ans, les russes et les américains ont signé un accord de destruction de ces armes, et qu'à ce jour, ils n'y sont pas encore arrivés. Mais Bachar el Assad lui, disposerait de scientifiques qui seraient aptes à le faire. Comment voulez-vous croire ces charlots qui nous sortent sans rire de telles absurdités ? Mais comme il y a un risque de guerre régionale qui peut dégénérer, avec de tels propos j'ai moins envie de rire.

  25. ENGGASSER Bernard dit :

    Quand Jean-Luc dit que Pierre Laurent se fait des illusions sur les socialistes, il a bien raison. A Mulhouse, Freyburger qui s'était toujours présenté comme le plus à gauche du PS régional vient de s'allier aux leaders mulhousiens du MODEM pour tenter de conquérir la mairie à l'UMP. Sans vouloir mettre tout le monde dans le même panier, puisque il est à espérer qu'il y a encore des socialistes sincères, comme le dit un de mes camarades... ce n'est plus la lutte des classes mais, la lutte des places !

  26. Croce dit :

    Enfin ! On a enfin le résultat des analyses des experts de l'ONU. Il y a bien eu utilisation de gaz Sarin, dans la banlieue de Damas, et à une échelle assez importante. Mais le secrétaire de l'ONU a été incapable de désigner le coupable, ce qui peut se comprendre facilement, étant donné que les mêmes vecteurs de lancement et les mêmes projectiles qui équipent l'armée syrienne, sont également aux mains des "rebelles", grâce au matériel récupéré en Libye, et dans les zones syriennes contrôlées par les djihadistes qui se sont emparés des casernes de l'armée. Mais il y a quelqu'un qui sait qui c'est. C'est notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius (ne lui demandez pas comment il le sait, car il serait incapable de vous expliquer comment nos services secrets ont pu avaler les bobards des rebelles à ce sujet).
    On est vraiment dans le n'importe quoi ! Alors que John Kerry et Sergueï Lavrov ont réussi difficilement à trouver un accord pour ça.


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